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Beaucoup d'hommes, lorsqu'ils en viennent à s'intéresser aux féminisme veulent aider dans les combats pré-existants. Ainsi on le voit militer pour que la rue soit à tous et toutes, militer pour l'égalité salariale ou je ne sais quoi. Mais ces combats là sont déjà pris en charge par les femmes qui n'ont donc nul besoin qu'on leur tienne à la main. En revanche, nous avons besoin qu'on détruise déconstruise la virilité. Les femmes ne sont pas discriminées toutes seules, elles le sont car les hommes ont des avantages.
Si les femmes sont payées 20% de moins à compétences et poste égaux, c'est que les hommes sont payés 25% de plus.
Si les femmes n'occupent pas l'espace public, c'est que les hommes l'occupent et trouvent cela tout naturel.
Si les hommes ont le temps de se demander quand et comment ils pourraient aider les femmes, c'est pendant que ces dernières n'ont pas ce choix là.
Je cite Guillaumin (texte écrit dans les années 80) : "Nous sommes toujours «plus» ou «moins». Et jamais nous ne sommes le terme de référence. On ne mesure pas la taille des hommes par rapport à la nôtre alors qu'on mesure la nôtre par rapport à celle des hommes (nous sommes «plus petites») laquelle n'est mesurée que par rapport à elle-même. On dit que notre salaire est un tiers moins élevé que celui des hommes, mais on ne dit pas que celui des hommes est de moitié plus élevé que le nôtre, il ne représente rien que lui-même."
Alors si les femmes féministes étudient les rôles sociaux de genre, étudient ce que constitue le "devenir femme" en termes d'injonctions et d'interdits, il convient que les hommes qui souhaiteraient aider les féministes étudient la virilité qui n'est constituée, on l'a déjà dit, que sur la négation et l'humiliation du féminin (comme la blanchité n'est construite que su l'humiliation et l'infériorisation de la négritude).
A ce sujet là donc j'avais lancé sur twitter, à destination de certains hommes aux velléités féministes, quelques conseils. On me les a demandés, les voici.
Il convient de ne pas perdre de vue, jamais, quand on est un homme féministe, qu'on exerce aussi l'oppression qu'on le veuille ou non. Je sais que cette idée est désagréable et c'est pour cela que nombre d'hommes ont violemment accueilli l'idée qu'ils pouvaient faire peur dans la rue (alors qu'aucun homme blanc n'a trouvé choquant que des hommes noirs changent de trottoir à cause d'un système raciste soit dit en passant).
De plus si vous voulez que les femmes aient des droits égaux à vous, il convient de comprendre ce qui se joue dans la virilité ; on pourra bien corner sur tous les tons qu'une femme n'est pas spécialement douée, ni génétiquement, ni hormonalement, ni culturellement pour s'occuper d'un gamin, tant qu'on ne déconstruire pas l'idée qu'un homme ne sait pas le faire ni par nature, ni par culture, alors tant qu'on aura pas inventé des robots baby sitters cela sera les femmes qui continueront à prendre en charge la marmaille.
Voici donc les dits conseils ; ils ont le format twitter, sont donc particulièrement simples voire simplistes ; néanmoins si vous avez besoin d'explications, dites le moi en commentaire et je détaillerai les points.
Je ne cautionne plus le harcèlement sexiste et j'aide une femme qui y est confrontée.
Je ne ris plus aux blagues machistes pour faire comme les autres pour éviter de me sentir isolé.
Dans la rue la nuit si une femme est seule, je la dépasse vite en me mettant sur le trottoir d'en face pour montrer que tout est safe.
Je ne me permets pas de valider par mes jugements le physique des inconnues dans la rue.
Je "n'aide" plus au ménage je fais ma part.
Quand une femme dit qu'elle a été harcelée, je l'écoute et je ne minimise pas.
Quand une femme veut rentrer seule le soir chez elle, je ne prétends pas qu'il va "lui arriver des trucs".
Je ne couche pas avec les filles qui jouent un jeu dangereux à base de "l'homme doit insister pour que je dise oui".
La séduction en système sexiste est fondée sur un schema simple (et c'est pourquoi elle est problématique). La femme minaude et n'envoie pas des signaux clairs de consentements ; l'homme doit insister - un temps indéfini - pour qu'elle dise oui. Ce "jeu" donne une certaine valeur au consentement de la femme (il comprend que je ne suis pas une pute) et une valeur à sa personne (il a insisté donc je compte à ses yeux).
Pourquoi est ce dangereux ? Parce que vous ne pouvez pas être sûr qu'elle est en train de jouer. Elle dit peut-être vraiment non en pensant non et vous n'avez pas beaucoup de moyens de le savoir.
Je ne vais pas appliquer les méthodes de PUA. Même si j'ai envie de niquer. j'ai une main. voire deux.
On ne demande des précisions sur ce point. Les PUA s'adressent par exemple aux hommes timides ou qui ne correspondent pas au schéma viril traditionnel en leur donnant des conseils. Ces conseils servent à leur faire acquérir des valeurs viriles (qui donc sont problématiques et oppressives par essence) et renforcent les stéréotypes sexistes en partant du principe qu'un homme doit être fort ou que la séduction est un jeu dominant/dominée. Les conseils en séduction expliquent aux hommes timides ou qui ne correspondent pas au mâle tradi, qu'ils doivent le devenir pour séduire et choper. Ils leur disent "ce n'est pas grave que tu sois comme cela car avec nous tu vas changer". Nulle part n'est évoquée l'idée qu'ils n'ont pas besoin de changer, que ce n'est pas leur comportement qui est problématique mais le sexisme. De plus vous constaterez que les conseillers en séduction partent du principe que c'est à l'homme de séduire.
Je ne couche pas avec une fille dont je ne suis pas sûr du consentement. Comment tu sais ? Si tu poses la question c'est que t'es pas sûr.
Je n'ai plus peur du jugement des autres hommes et j'évite les comportements sexistes.
Je cesse de me sentir visé quand on parle de viol et je tente d’écouter plutôt que de penser qu'on m'accuse.
Quand on te sort les stats sur les agressions sexuelles, au lieu de minimiser demander toi si tu n'as pas été l'un d'entre eux.
Quand on te parle de harcèlement de rue, au lieu d'expliquer qu'on ne "peut plus draguer" demande toi si tu n'as pas harcelé.
En tant qu'homme je ne refuse pas de dire que j'ai peur (par ex de rentrer seul).
Je refuse la violence systémique comme moyen d'expression et je m'interroge si j'y ai recours.
Je ne vis pas une demie molle comme un drame et je demande à mes partenaires d'en faire autant.
En tant que père, oncle, grand-frère, je n'interdis pas certains comportements à un petit garçon ; pleurer, les jeux dit "de fille"
Je renonce à la galanterie pour la politesse qui s'applique à tout le monde.
Contrepoint du 20. et si une fille veut pas baiser car tu n'as pas payé le restau.. tu n'as rien perdu, va.
Je m'interroge sur mon vocabulaire à base de "pédé" et autre "homme fragile" pour qualifier les comportements de copains ou faire rire la galerie.
Je ne me justifie pas 25 minutes quand j'ai regardé/lu/écouté une production qui n'est pas considérée comme typiquement masculine.
Ce qui est compliqué - je le sais pour l'expérimenter tous les jours lorsque je tente d'évaluer ce que je suis en tant que blanche/hétéro/cisgenre - est de prendre conscience que si un groupe est discriminé, il ne l'est pas tout seul, dans son coin. il l'est PAR RAPPORT A un autre groupe, qui a donc bien des avantages (ceci s'étudie évidemment à oppressions égales ; il est bien évident - et de très mauvaise foi - qu'on ne va pas mettre en face à face Oprah Winfrey et un SDF blanc). Et si vous appartenez à ce groupe, vous avez donc des avantages et vous discriminez l'autre groupe sans même le vouloir.
Je termine par une citation de Guillaumin.
"L'intériorisation de la clôture s'obtient par dressage positif et également par dressage négatif. Dans le premier cas : «Ta place est ici, tu es la reine du foyer, la magicienne du lit, la mère irremplaçable. Tes * enfants deviendront autistiques, caractériels, idiots, délinquants, homosexuels, frustrés, si tu ne restes pas à la maison, si tu n'es pas là quand ils rentrent, si tu ne leur donnes pas le sein jusqu'à trois mois, six mois, trois ans, etc., etc.» Bref, il n'y a que toi pour faire tout ça, tu es irremplaçable (surtout par un mâle). Dans le second cas : «Si tu sors, mes congénères te traqueront jusqu'à ce que tu renonces, te menaceront, te rendront de mille manières la vie impossible, épuisante. Tu as la permission (c'est un ordre) d'aller à l'épicerie, à l'école, au marché, à la mairie, et dans la rue principale où il y a les magasins. Et tu peux y aller entre sept heures du matin et sept heures du soir. C'est tout. Si tu fais autre chose tu seras punie d'une façon ou d'une autre, et d'ailleurs moi, je te l'interdis pour ta sécurité et ma tranquillité." Colette Guillaumin.
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La première est ici. Comme la question m'a été sérieusement posée, je préfère préciser à celles et ceux qui l'ignoreraient, que je n'ai pas le pouvoir ni l'envie de censurer un journal, je me contente donc de pointer ce que je trouve problématique, entre autres en matière de sexisme, dans Charlie-Hebdo.
La critique porte aujourd'hui sur le n° 1130.
Dans la fin d'un article consacré aux ABC de l'égalité, le chroniqueur s'adresse à NVB, avec comme toujours, la totale familiarité qu'on a face à une femme politique. Vous remarquerez que Peillon n'est pas appelé Vincent par exemple. Et bien evidemment (mais c'est de l'humour évidemment que vais je penser ?) on en profite pour charrier les initiatives entreprises en matière d 'égalité hommes/femmes avec une idée fortement originale ; les femmes ne veulent l’égalité que lorsque cela les arrange, idée qui n'avait pas été éructée depuis voyons... ah oui Zemmour. Le chroniqueur en profite pour souligner que cette initiative discrimine... les hommes. Mazette quelle originalité dans la pensée ; on attend avec impatience l'antienne "il y a trop de femmes dans l'enseignement" (en oubliant soigneusement de noter que la quasi totalité des pontes de l'enseignement supérieur sont des hommes).
L'homme de gauche se caractérise toujours de la même façon ; il aime les féministes uniquement si elles pisssent là où il leur dit de faire ; sinon, ca l'emmerde et il se transforme vite en gros crétin sexiste.
Vous noterez le dessin ; un garçon en tutu. POUHAHA qu'est ce qu'on se marre. C'est vrai qu'il n'est pas du tout caractéristique de la pensée réactionnaire de réduire les efforts pour étudier les rôles sociaux de sexe à ce genre de caricature.
Malgré le fait qu'on ait tenté de bien nettoyer dans les coins, il demeure toujours cachés sous les plinthes, ces curieux animaux qui braillent que seule la lutte des classes est un combat digne. Ils se répandent encore, avec parfois de rares fulgurances, comme lorsqu'ils dessinent leurs personnages sous la forme de mecs blancs.
Dans ce merveilleux article, l'auteur entend pourfendre l'atroce pensée féministe (sisi féministe je vous jure que des féministes ont dit cela on ne sait pas lesquelles mais peu importe, calomniez il en restera toujours quelque chose) disant que les femmes sont naturellement bonnes et gentilles. Scoop ; il existe des femmes pédophiles. Incroyable. Demain, il existe des homosexuels très méchants vous l'aurez lu ici en premier. La petite phrase de fin est sans doute censée nous expliquer que l'auteur n'est pas comme ces connasses manichéennes de féministes.
Petite obsession pour les "pédés" chez Charlie Hebdo (mais comme on est de gauche, on a le droit de parler de pédés vu qu'on est pas homophobe qu'on a des amis homos et puis merde à la fin elle nous les brise la féministe). Je vous jure que cela pose un peu question de vous voir penser sans cesse à l'homosexualité dans ces termes-là à propos de tout et rien. Personnellement, une médaille sur la poitrine d'un sportif ne me fait pas spécialement penser à l'homosexualité mais je dois être bizarre.
Homosexuels que Charlie-Hebdo voit un peu comme dans les années 80. (on s'attend à tout moment à voir débouler Michel Leeb et ses lamentables imitations pour que le tableau soit complet). "Hihi viens vas-y on représente un pd cuir qui récite du Ronsard, c'est rigolo, c'est décalé".
Comment fait-on quand on veut se moquer de quelqu'un qu'on déteste ? On le déguise en fille ; pensez-donc c'est tellement drôle et ridicule un homme habillé en femme. Comment ? Vous me dites que c'est ce que les réactionnaires passent leur temps à faire ? Impossible voyons on parle de Charlie hebdo, un peu de décence voyons.
Vu le pouvoir de l'infante d'Espagne, on se demande bien ce que viennent faire ses démêlés judiciaires avec l'IVG, à moins, MAIS POUR LE RIRE EVIDEMMENT, de faire un dessin ou l'on traite les femmes de salopes. (souvenons nous des 343 - 343 point barre - au passage).
Riche moisson sexiste pour cette semaine.
Je devance :
- "mais tu ne rigoles de rien"
- "mais tu veux les interdire ou quoi ?"
- "on ne peut quand même nier que les féministes sont sectaires"
- "le problème avec le féminisme c'est" (oui moi je sais)
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Je suis en général très réservée face aux féministes qui appellent au durcissement des peines de prison, en particulier pour le viol, et pour dire vrai, je suis réticente tout court au durcissement des peines de prison, voire à la prison tout court.
Essayons de poser les choses. Les institutions policières et judiciaires sont à l'image de notre société et traversées, entre autres, de sexisme et de racisme. On sait par exemple que beaucoup de viols sont correctionnalisés (de crime, ils deviennent des délits qu'on ne juge plus aux Assises) pour plusieurs raisons dont l'une est que face à un juré populaire un violeur s'en sort mieux qu'une agresseur sexuel face à un tribunal correctionnel. Arriver à correctionnaliser un viol car on sait que sinon le violeur s'en sortira mieux , il fallait oser, on l'a fait. Les crimes contre les femmes sont en général appelés de mille euphémismes "crime passionnel", "vie de couple tumultueuse" (pour un mari qui a torturé sa femme 30 ans). Si autant de victimes refusent de porter plainte c'est qu'elles savent très bien qu'elles risquent d'être mal accueillies au poste de police, mal accueillies au tribunal. Si certaines disent que ce qui a suivi la plainte a été pour elles comme un deuxième viol judiciaire, cela n'est pas sans raison.
Et de l'autre côté, nous savons que nous sommes également face à une justice de classe et raciste. Même si cet article comporte des failles (on ne peut se fier à quelques cas pour en conclure quoi que ce soit), il démontre néanmoins magistralement qu'on a eu besoin - et l'institution judiciaire est en cause - comme certaines féministes aurais je envie de dire - d'inventer des sexismes propres aux racisés. Les racisés ne font pas des viols collectifs mais des tournantes, ils ne tuent pas leur femme mais commettent des crimes d'honneur. Le meurtre de Sohane Benziane fut un raz de marée politique en 2002 avec la plus importante marche jamais faite contre "la violence machiste des quartiers". En 2008, un député Demange, se suicida après avoir assassiné sa femme, il y eut une minute de silence à l'assemblée nationale. En 2007 un homme décapita sa femme dont un psy dit "Il ne faut pas dire du mal de Nicole Cousin, mais" (oui on parle bien d'une femme décapitée au couteau). Ces jours ci nous avons assisté au procès d'un homme accusé de tortures et d'actes de barbarie sur sa femme ; le crime de viol conjugal n'a pas été retenu. je vous laisse imaginer ce qu'on aurait entendu et ce qui aurait été dit si ces 3 dernières personnes avait été d'origine immigrée (en particulier dans la décapitation au couteau cela aurait été magnifique).
Et donc pas plus que la société n'est neutre en matière de sexisme, elle ne l'est en matière de racisme et cela se ressent évidemment dans les tribunaux et les peines administrées. Je vous en avais déjà parlé , aux USA les femmes noires violées portent encore moins plainte que les blanches ; elles savent que l'accusation de viol a servi (depuis la fin du XIXeme siècle) à enfermer, arrêter, torturer et assassiner des hommes noirs. Dans un de mes articles précédents, je soulignais également le racisme subi par une femme noire en banlieue si elle s'avise de porter plainte (on ne la croit tout simplement pas car "elle n'a pu être agressée par autre chose que des noirs et des arabes et ceux ci ne l'agresseraient pas vu qu'ils n'agressent pas dans leur propre groupe ethnique").
Il ne s'agit pas - je vous vois venir - de délivrer un brevet du mérite aux "arabes qui violent leur femme" mais de tenir compte de ces faits là - sexisme et racisme - avant de parler de quoi que ce soit.
Quel doit être le but de la justice ? Quel est le but de la peine de prison ? On sait - c'est un constat maintes fois fait - que les peine de prison lourdes - au delà de 15 ans - détruisent le prisonnier et qu'il sera extrêmement difficile de le réinsérer ensuite car il sera cassé.
Que cherchons nous via la prison ?
Est ce la réparation du préjudice vécu par la victime ? Mais qu'est ce qui pourrait réparer ? La victime souhaite une seule chose ; que tout redevienne comme avant et cela ne peut lui être accordé.
Est ce la vengeance ?
Est ce l'idée de punir ? Doit-elle s'accompagner d'une idée d'une possible réinsertion ?
On ne cesse de nous dire qu'il y a un faible taux de récidive en matière de crimes sexuels. On oublie de nous dire que seuls 10% des viols font l'objets d'une plainte et que seuls 10% de ces 10% font l'objet d'une condamnation. Il serait donc beaucoup plus honnête de nous dire qu'on n'a aucune idée du taux de récidive.
Est ce l'idée d'écarter un temps un humain de la société ?
Doit on investir de l'argent à sa réinsertion ?
Soyons clairs, nous ne sommes pas prêts aujourd'hui à faire autrement qu'avec la prison. Nous ne sommes pas prêts à dépenser de l'argent dans des peines alternatives (et pourtant la prison coute très cher), nous sommes encore moins prêts à dépenser de l'argent dans l'éducation. Nous savons pourtant que la prison appelle la prison. Nous savons également que beaucoup de détenus en sortent sans avoir rien compris, sans voir rien appris. Quand j'entends que des mineurs ont été condamnés à X années pour un viol collectif et que leur avocat se dit inquiet car pas un n'a compris le verdict ni l'acte commis, je suis inquiète et je n'oublie pas. Je me demande comment on peut se satisfaire de cela.
j'avais évoqué dans un précédent texte le problème de la sanction au collège qui renforce les comportements virils des garçons. Pour être clair, la société commande à un garçon (via les rôles sociaux de sexe, le genre donc) de se comporter d'une telle manière. Il le fait ; il va être bagarreur par exemple. On le punit pour cela. La punition ne l'aide pas à changer son comportement mais va le renforcer car lui apporter du prestige auprès de ses camarades. Et vu qu'on approuve au fait pour un homme le fait de se bagarrer, la punition n'a aucune logique. Il en est strictement de même pour la prison ; au lieu de nous demander pourquoi il y a autant de prisonniers sont des hommes (on peut arguer que la justice est plus sévère avec les hommes ; c'est fort possible mais il y a aussi une socialisation qui pousse les hommes à adopter des comportements en apparence valorisés mais aussi réprimés), on préfère continuer à enfermer sans cesse plus, sans cesse mal.
Alors suis je pour les peines de prisons lourdes pour le viol ? (puisque c'est la question qui m'a été explicitement posée il y a peu). cette question ne veut rien dire en soi à moins de vouloir une justice automatique qui attribue des peines en fonction du crime commis et non plus du cas qui se présente à elle.
Veux je des peines de prison lourdes ? Mais pourquoi faire ? Est ce que cela va dissuader qui que ce soit ? Est ce que cela empêche la récidive ?
ps ; précisons de suite que vous ne connaissez rien de ma vie. donc l'argument "si tu avais vécu cela ou cela, tu serais pour la prison à vie", ne fonctionnera pas.
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Ecoutez mon arrière-arrière-grand-mère…elle a des choses à vous dire sur la Saint-Valentin…qui résonnent tristement ces jours-ci
Originally posted on Les mots de Melanie:
Pour tout le monde, la quinzaine qui précède le 14 février, c’est une litanie d’âneries commerciales auxquelles les couples – surtout jeunes- se sentent obligés de participer…Mais savez vous que la Saint-Valentin n’est pas seulement d’un mortel ennui ? Elle est aussi un jour de triste mémoire, de plusieurs massacres, et en particulier du plus grand pogrom du moyen-âge : massacre de 2000 juifs de Strasbourg, brûlé-es vif-ves au cimetière ?
Voici comment l’événement est relaté dans "l’histoire des juifs de Strasbourg" par le rabbin Max Warschawski :
Cher Charlie hebdo,
Je sais que tu n'es pas raciste car tu me l'as dit. Et je sais que tu n'es pas sexiste non plus car tu me l'as dit. De plus tu es de gauche et je crois qu'il est impossible d'être de gauche et raciste. Tu me le répétais encore il y a peu "Nous avons presque honte de rappeler que l'antiracisme et la passion de l'égalité entre tous les humains sont et resteront le pacte fondateur de Charlie Hebdo." à moi que tu qualifiais comme d'autres d'"esprit faible".
Alors j'ai fait ce que tu m'as dit ; j'ai ouvert ton journal. Mieux, je vais l'ouvrir chaque semaine et je vais y noter ce qui me dérange.
Je t'invite à néanmoins lire ces textes du sociologue Denis Colombi. Je la fais en bref ; l'humour n'est pas exempt des idéologies qui traversent une société ; il est donc forcément empreint de logiques sexistes, homophobes, racistes, tout comme le langage.
Attaquons donc avec le n° 1129.
Premier dessin :
On y voit une femme musulmans avec un foulard et son mari couché. Le mari est accusé de "ne rien foutre". Charlie Hebdo, comme tant de gens, sont intiment persuadés que toutes les femmes avec un foulard vivent sous la coupe d'hommes odieux, qui se la coulent douce, pendant qu'elles triment. Remember le "travail d'arabe" ? On est en plein cliché raciste. (et cela n'est pas parce que c'est supposément drôle que cela excuse l'exploitation de clichés de ce genre).
A Charlie Hebdo on ne s'emmerde pas à savoir si les femmes ont des chose à dire ; on se préoccupe avant tout de leur physique et on les compare à de jolis petits animaux. Tellement original.
Quand on est de gauche on peut faire parlerdes gens d'extrême-droite et leur faire employer tous les mots qu'on veut. Ainsi sur un autre dessin un skin-head dit "negro", sur celui là on voit "pédé" mais cela n'est pas grave puisqu'on ne le passe pas. peu importance la violence du mot en lui même, on ne va pas s'enquiquiner à réfléchir sur les mots d'où l'emploi du mot "enculé". N'allons surtout pas imaginer que cette insulte peut être homophobe ; cela serait vraiment chercher le mal où il n'y en a pas.
Les féministes ont parfois de curieuses réactions ; elles constatent que la majorité des noms de rue sont des noms masculins. Alors qu'enfin le bon sens convient à penser rue = prostituées. Voyons. Et comme au fond toutes les femmes sont un peu des prostituées n'est ce pas.
Tu sembles, Cher Charlie Hebdo, développer une sacrée fascination pour les vierges du Paradis musulman au point d'en parler à plusieurs reprises dans ton journal. Pour toi, il semble qu'un musulman n'a aucune idéologie, aucune conscience politique (qu'on pourrait certes critiquer mais ce n'est pas ce que tu fais) ; non, il a juste envie de niquer.
Maigre recette cette semaine ; je ne doute pas que vous ferez mieux la semaine prochaine.
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Avant d'attaquer mon article proprement dit, je vais essayer de résumer ce qu'il s'est passé mardi. Suite donc, à des tensions avec un groupe d'hommes féministes, j'ai posté sur twitter une suite d'une vingtaine de conseils aux hommes qui voudraient aider les féministes. Ces conseils ont été énormément retwités et surtout l'un d'entre eux, qui conseillait aux hommes de changer de trottoir et d'accélérer le pas s'ils se trouvaient derrière une femme dans la rue la nuit.
Je ne m'attendais pas au buzz autour de ces conseils, même s'il ne m'a pas étonné que celui dit "du trottoir" fasse beaucoup réagir. J'ai en effet remarqué que si tout le monde est à peu prêt d'accord pour parler des discriminations faites aux femmes, peu d'hommes ont envie de penser qu'ils sont concernés, que s'il y a discriminations envers les femmes, il y a privilèges pour eux, et que surtout on pourrait éventuellement arranger les choses s'ils condescendaient à faire quelque efforts minimes. Non ils préfèrent soit nier les problèmes, soit s'en foutre, soit penser que les discriminations s'arrangeront toutes seules face à la pensée magique.
Je voudrais revenir aux réactions féministes et antiracistes qui ont eu lieu face à ce conseil (je tiens au passage à remercier toutes les personnes par mail, twitter ou IRL qui m'ont exprimé leur point de vue sur ce conseil et ont apporté leur expérience). Précisons tout de même que ce conseil avait surtout pour but de faire réfléchir sur deux choses (la peur que les femmes éprouvent dans la rue, peur qui a été exprimée via le hashtag #safedanslarue) et les éventuelles solutions qu'on pourrait mettre en place pour faciliter la vie des femmes. Ce conseil n'a pas pour vocation d'être appliqué à la lettre et est un conseil à court terme, une sorte de rustine sur un escarre. Il est parfois bon, à mon sens, d'appliquer des solutions de court termes, qui ont certes des désavantages certains, quand on n'a pas d'autres choix.
1. Les oppositions féministes :
Il y a eu des oppositions claires à cette idée de la part de féministes en particulier car ce conseil risque d'être rapidement d'aboutir à quelque chose de l'ordre de la galanterie, ou du sexisme bienveillant (et quand on connait le goût de beaucoup d'hommes à défendre les demoiselles en détresse, et le gout de certaines femmes pour se prendre pour de petites choses fragiles, on comprend que le danger est réel). C'est à dire qu'on risque de protéger du sexisme en insufflant du sexisme ; on risque donc d'avoir, certes, peut-être, certaines femmes qui auront moins peur dans la rue, mais d'autres devront subir en contrepartie, le sexisme bienveillant et lourdingue des hommes qui se prendront pour des gentlemen d'avoir traversé une rue.
D'autres ont souligné que cette peur inculquée aux femmes, provient, comme on l'a déjà dit, d'une éducation genrée et sexiste ; la société toute entière est responsable de la peur insufflée aux femmes et non pas uniquement les hommes qui marchent dans la rue le soir.
On aura aussi le problème d'un effet pervers ; à savoir qu'il y a le risque que les hommes les plus virils (aka les plus machos) soient les seuls à appliquer ce conseil.. parce qu'ils ont intériorisé qu'il faut protéger les plus faibles (c'est à dire les femmes donc ici).
Certains ont souligné que je prônais une attitude indifférenciée face aux hommes et aux femmes et que j'étais donc en train de me contredire. Précision, je prône A TERME une attitude indifférenciée ; je ne peux pas pour l'instant, ne pas voir le genre, ne pas voir la race, ne pas voir la CSP alors que ces critères sont discriminants. Je fais donc avec eux et je prône des solutions qui sont des pis aller (ex la parité ex la discrimination positive ex le trottoir) car je ne vois pas d'autres solutions même si j'ai plein d'objections à leur opposer.
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J'ai lancé sur twitter quelques conseils aux hommes qui souhaitaient participer au combat féministe. L'un de ces conseils a suscité énormément de réactions, il disait quelque chose comme ; "la nuit, si vous êtes derrière une femme seule, changez de trottoir et accélérez pour lui montrer que vous n'êtes pas un agresseur".
Je ne vais pas ici revenir sur ce conseil j'en parlerai dans un prochain article, mais plutôt sur les réactions qu'il a suscitées.
Je vous propose de relire cet article Tu sera violée ma fille qui avait déjà, quand je l'avais écrit, suscité une grosse vague de réactions.
Je vais y revenir brièvement. Les femmes sont éduquées dans la peur ; cela ne veut pas dire que toutes ont peur mais que toutes subissent des injonctions à avoir peur, injonctions qui sont pour la plupart irrationnelles. Je vais résumer des points que j'ai abordés à de nombreuses reprises dans mon blog donc je vous incite à faire quelques recherches. Les femmes risquent davantage d'être violées par une personne connue chez elle ou chez le violeur ; le risque d'être violée la nuit, par un inconnu est faible ; pourtant on enseigne aux femmes que la rue est un espace hostile où elles risquent le viol à tous les coins de rue. La majorité des viols se déroule chez la victime ou chez le violeur ; le violeur est connu dans la majorité des cas. En clair, une femme risque davantage d'être violée par quelqu'un qui la raccompagne que par un inconnu dans la rue.
Il ne s'agit pas de dire qu'il n'y a aucun risque dans l'espace public mais qu'il est de toute autre nature que ce que craignent les femmes ; on peut se faire voler son portable par exemple c'est un risque mais ce n'est pas ce que craignent les femmes dans leur majorité.
Parallèlement les hommes sont beaucoup agressés physiquement dans la rue ; il leur est enseigné de ne pas avoir peur et d'affronter ces dangers là. Ainsi en 2011, 360 000 hommes ont été victimes de violences physiques hors ménage contre 300 000 femmes. On constate que davantage d'hommes que de femmes peuvent être victimes d'une agression physique mais aucun homme n'a jamais été élevé dans la peur ; bien au contraire, on lui demande de l'affronter pour ne pas être "une femmelette". On ne proposera pas à un homme de le raccompagner chez lui par exemple.
Les femmes ont donc affaire à des injonctions fortes où revient en permanence la peur du viol. Cette peur se manifeste par beaucoup de stratégies de la part des femmes afin de pouvoir sortir plus ou moins librement. A été lancé hier le hashtag #safedanslarue par deux femmes qui montre ces stratégies. L'importance du nombre de réactions montre l'importance du problème ; beaucoup de femmes ont peur. Cette étude montre d'autres stratégies employés par des femmes la nuit. Evidemment je ne nie pas que des hommes puissent avoir peur ; en revanche cette peur n'est pas d'origine systémique c'est à dire engendré par un système sexiste qui place les femmes dans une situation de peur permanente et pire.
Nous sommes évidemment tous et toutes responsables de cet état de fait car nous entretenons la peur chez les femmes à coup de conseils paternalistes, d'inquiétudes subtilement distillées, voire de reproches clairs et nets. Il est donc difficile de soudainement demander aux femmes de ne pas avoir peur alors que la société toute entière les conditionne ; souvenez vous de cette page du ministère de l'intérieur !
On peut espérer, un jour, lorsque la peur du grand méchant gender sera dissipée, qu'on repuisse parler de l'éducation ; qu'il convient de ne pas insuffler de la peur aux femmes par exemple. Pensez donc ; on leur dit d'avoir peur sans leur donner aucun moyen de se défendre puisqu'on inhibe la violence chez les femmes ! On leur dit qu'elles risquent le viol mais dés leur plus jeune âge on leur apprend à ne pas frapper, à ne pas crier, à ne pas être agressive car cela n'est pas joli pour une femme. On les place donc sous la dépendance des hommes, et sous la peur des hommes inconnus. (et quand on se rappelle que le viol est surtout commis par des connaissances c'est d'une ironie cruelle).
En attendant, il va falloir faire avec pour encore un temps et donc accepter que les femmes aient peur, y compris des hommes qui se sentent de parfaits gentlemen.
Il n'est pas possible pour une femme dans la rue de savoir qui vous êtes ; elle ne peut savoir que vous êtes un homme charmant et qu'elle ne risque rien. C'est sans doute peu agréable à entendre mais croyez que c'est encore moins agréable à vivre.
Et on en arrive à la partie compliquée du programme ; demander aux hommes de changer un peu leurs habitudes, leur façon de parcourir les rues afin que les femmes se sentent moins en insécurité.
J'ai constaté hier à partir du hashtag twitter que beaucoup d'hommes préféraient nier la réalité que la penser vraie ; elle est atroce en effet. Elle l'est encore plus pour les femmes. je suppose que réaliser que vos soeurs, amies, copines, femmes, filles, mères, collègues ont peur vous met mal à l'aise. L'ignorer ne changera pas les choses. Vous comporter en chevalier blanc non plus. Les empêcher de sortir non plus. En revancher, adopter des méthodes - dont on parlera dans un prochain article - sur comment montrer aux femmes qu'elles ne risquent rien face à vous ne vous coûte pas grand chose.
Certains d'entre vous ont dit que je cautionnais "la résignation". C'est bien et drôle quand on pense que vous avez découvert la peur des femmes via un hashtag alors que nombre d'entre elles vivent avec la peur depuis leur naissance. C'est bien et drôle que d'un coup vous montiez sur votre grand destrier blanc pour expliquer aux femmes, puisque vous avez été avisé de leur situation depuis dix minutes, qu'elles ne devaient pas se résigner. Cessez de cautionner tous, collectivement, des situations favorisant la peur des femmes en premier lieu. Les femmes ne sont pas résignées puisqu'elles sortent alors qu'on leur explique, doctement, qu'elles risquent le viol à tous les coins de rue et que ce vil, quasi inéluctable, sera la fin de leur vie. Imaginez vivre 5 minutes avec cette peur là et n'osez plus parler de résignation.
J'ai également compris qu'il vous déplait d'être assimilé à un violeur à un agresseur sexuel, qui dans votre tête doit avoir la bave aux lèvres et la tête d'Emile Louis alors que vous avez le charmant physique d'un jeune premier. Etre un agresseur sexuel n'est pas visible sur votre visage, et oui dans la rue, vous pouvez passer pour tel. Que vous le vouliez ou non. En tenir compte l'espace d'un instant pour que les femmes se sentent davantage en sécurité ne me parait pas un grand effort à faire.
(comme sus précisé il ne s'agit pas de revenir sur le conseil en lui même dont je reparlerai dans un autre article.)
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Lors d'un podcast, il était demandé à des féministes pourquoi elles se sentaient obligées de répondre à des "cons" alors qu'il suffirait de les bloquer ou de les ignorer.
Ce point revient souvent dans les discussions et je pense important d'en parler. Déjà je récuse le mot "con" qui veut tout et rien dire. Les protagonistes voulaient ici parler d'une personne qui professe des opinions sexistes que ce soit par troll ou parce qu'il le pense ; le sexisme n'est pas de la connerie ; penser cela c'est dépolitiser un système oppressif en en faisant un défaut individuel sorti de nulle part sinon du cerveau de celui qui parle.
Nous n'avons au final guère le choix de parler avec ces gens là ; sur mon précédent article, une personne est venue proférer des horreurs en parlant de "femmes qui incitent au viol". Je ne me sentais pas, ce soir là d'être dans la pédagogie ; j'ai donc demandé à celles et ceux qui s'en sentaient capables de le faire. Pourquoi ? Parce que cette opinion est dangereuse et mérite d'être contrée. Parce qu'on ne répond pas forcément pour lui mais pour celles et ceux qui lisent et pensent la même chose ou trouvent, d'un coup, son opinion pertinente.
Prenons une opinion lambda, fortement répandue, qui dirait par exemple "Quand même les filles en minijupe, elles cherchent pas un peu les emmerdes à sortir comme cela ?"
Cette opinion fait partie de ce qu'on appelle les mythes autour du viol (je vous renvoie aux dizaines d'articles que j'ai écrits sur le sujet ; la discussion ne porte pas aujourd'hui sur ce point précis). On sait que ces mythes, communément répandus ont des conséquences dramatiques :
- elle peut inciter les victimes à se sentir coupables car elles ne portaient pas la "bonne tenue" au moment du viol
- elle peut les inciter à ne pas porter plainte
- elle peut inciter leur entourage à les culpabiliser
- elle peut inciter la police, la justice à juger la victime, coupable
- elle peut inciter le violeur à un sentiment d'impunité puisqu'il n'y a pas de plainte et qu'il entend partout qu'une fille habillée sexy l'a bien cherché
- elle peut inciter les gens à ne pas aider une femme agressée dans la rue, estimant qu'elle le cherche un peu
- elle peut inciter des gens à harceler une femme habillée comme telle
Cette opinion, qu'on pourrait prendre hâtivement comme le twit d'un connard fini, est donc bien autre chose. Elle est l'expression d'un système sexiste, oppressif qui nuit aux femmes, qui limite leurs mouvements, les fait se sentir coupables, les empêche de porter plainte si elles sont agressées.
A-t-on forcément le choix de batailler pied à pied contre ce genre de twits ? Pourquoi penser que le twitto ne va pas appliquer aussi ceci dans sa vie et dire, directement ou non, à sa fille, femme, copine, collègue qu'elle ne devrait pas sortir habillée ainsi ?
Le féminisme a besoin d'instruire les cons parce que c'est une nécessité pour les femmes ; on peut parler entre nous, entre gens quasi convaincus, sauf qu'une sortie dehors nous convaincra que le monde est plutôt hostile.
Je sais qu'il est difficile de faire comprendre à quel point le sexisme est prégnant dans notre société surtout lorsque beaucoup refusent à voir un continuum dans les attitudes sexistes. Chaque fait sexiste semble pour beaucoup complètement isolé des autres alors qu'ils sont liés, quelle que soit leur gravité. Voilà pourquoi il n'y a pas de petit et grand combat et que tous ont leur place.
Parler aux cons les instruit oui mais nous avons besoin qu'ils soient instruits pour qu'ils nous oppressent moins. Il est compliqué de dire cela car je sais que certains ne vont pouvoir s'empêcher de penser que j'ai dit que les twits sont la cause du viol (sisi je vous connais par coeur). Je dis qu'un twit sexiste est à prendre comme un élément d'un système sexiste oppressif et que ce twit, prononcé pour troller, ou de façon hâtive, ou parce qu'on y croit, doit systématiquement être déconstruit, expliqué.
Je lis cela et là que twitter n'est plus amusant car les militants l'ont envahi. J'entends cela.
Il y a encore dix ans il était extrêmement complexe de dénoncer une attitude sexiste par exemple ; on le faisait dans les lieux féministes, entre nous sinon le retour de bâton était beaucoup trop fort. Aujourd'hui on arrive à avoir une petite place (petite hein, je vous rappelle que les réseaux sociaux ont et sont encore le lieux d'attitudes de bullying inqualifiables y compris face à des victimes de viol) et on ne permet plus, en effet, qu'il y ait des attitudes oppressives. Ce que vous ressentez comme un manque de liberté pour vous constitue souvent une plus grande liberté pour les minorités.
Le sexisme est profondément oppressif, vraiment. Je ne sais pas comment je peux expliquer cela. Cela me frappe toujours de voir que l'immense majorité des femmes (et je parle ici de 90 à 99%) ont subi du harcèlement sexuel dans l'espace public. Cela me frappe toujours de voir le nombre de femmes agressées sexuellement, violées. En disant cela, je m'expose, je le sais, à l'idée que je ferais mieux de m'occuper de cela que des twits ; je le répète, les paroles, le langage (ce qu'est un twit) fait partie de ce système oppressif.
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Lundi 13 janvier 2014
Notre traditionnelle galette des rois, ouverte aux acteurs/trices marseillais de la lutte contre les violences faites aux femmes. C'est l'occasion de se rencontrer entre différentes structures, qui ont à cœur le même combat.
Autour d'un moment convivial cela permet de mieux se connaître et comprendre nos différentes approches... et bien entamer l'année à venir où les énergies des unes et des autres ne manqueront pas d'être sollicitées !
Rendez-vous au local de la délégation du Mouvement du Nid des Bouches-du -Rhône, 2 rue de la Loubière, 13006 Marseille à 20h00. Entrée libre !
Samedi 1er février 2014 de 10h00 à 17h00 : journée de formation à l'action à Aubagne
S'inscrire auprès de la délégation ou au 06 68 06 72 86
Dédié aux sympathisantEs et militantEs associatif, ce rendez-vous de formation fait le point sur les questions du contact avec les personnes prostituées, les questions de la prévention, les outils disponibles. Participation aux frais libre.
Lundi 17 février 2014 : réunion associative
Venez découvrir nos actions !
Rendez-vous au local de la délégation du Mouvement du Nid des Bouches-du -Rhône, 2 rue de la Loubière, 13006 Marseille à 20h00. Entrée libre.
[descriptions explicites de scènes de viol]
On demande souvent aux féministes comment diminuer le nombre de viols, quelles mesures elles préconisent (sachant que la méthode la plus rapide est l'extinction du genre masculin mais vous allez pinailler).
Si tout le monde s'accorde à être contre le viol, ce même monde devient d'un coup beaucoup moins prolixe quand il s'agit de définir le viol. Pour la majorité d'entre nous, un viol est commis par un type très moche sur une jolie fille qui garait sa voiture dans un parking. Là on est tous d'accord que c'est un viol et qu'il faut le punir.
Avant donc de penser à diminuer le nombre de viols peut-être convient-il de comprendre ce qu'est un viol.
- un mec couche avec une fille. Malgré son insistance elle lui a bien spécifié qu'elle refuse la sodomie. Et ce jour là, en levrette, il la sodomise.
- un garçon rencontre une fille dans une soirée, ils finissent dans une chambre, nus dans un lit. Mais elle dit non. Mais elle est nue. Et elle l'a embrassé. Et elle l'a masturbé. Alors il couche avec elle, alors qu'elle dit non.
- Dans cette même soirée un mec rentre dans une chambre où dort une fille complètement bourrée. Elle est belle. Il est puceau, il a 13 ans. Il se demande bien comment c'est là bas en bas. Il regarde, il la doigte. Pour voir.
- Un couple. 10 ans de mariage. Elle ne veut plus depuis qu'elle a accouché. Alors il la pousse. Beaucoup. Au fond c'est ce qu'on dit non ? Il suffit de leur remettre le pied à l'étrier.
Ces quatre scènes constituent des viols, mais, pour beaucoup d'entre nous ce seront des dérapages, des filles chiantes, des filles indécises, une baise ratée, une tentative. Combien de femmes ont vécu ces situations sans réaliser qu'elles ont été violées ? Combien d'hommes ont accompli ces actes sans se douter qu'ils violaient ?
Il faut ensuite se dire que s'il y a 50 000 viols par an a minima, il y a sans doute beaucoup, beaucoup, beaucoup de violeurs en liberté. Nos frères. Nos fils. Nos cousins. Nos pères. Nos mecs. Nos amis. Nos ex. Nos voisins. Si on veut lutter contre le viol, il faut nommer les violeurs en essayant de rappeler aux hommes qui ne manqueront pas de venir hurler à l'amalgame que leur déni empêche toute lutte efficace. Tout le monde est très d'accord pour lutter contre le viol si on en reste à l'inconnu moche du parking ; beaucoup moins quand on commence à parler des vrais coupables.
Comment en arrive-t-on au viol, comment on en arrive à un crime aussi sexo-spécifique où l'immense majorité des violeurs sont des hommes (98%).
On parle beaucoup de la frustration sexuelles des hommes, de leur misère ; j'ai cherché des définitions ; je n'en ai trouvé aucune tellement cela semble aller de soi que les hommes sont frustrés sexuellement.
Les futurs hommes sont élevés dans l'idée que la frustration, y compris sexuelle, est mauvaise et qu'elle doit à tout prix être jugulée. A tout prix. Il a des besoins et de la violence qu'on naturalise mais que jamais on ne remet en question. Les femmes sont élevés dans l'idée que leurs désirs ou leurs absences de désir n'existent pas ; être une pute est mal, être une vierge est mal.
On en revient toujours à la même chose ; les stéréotypes de genre.
Élever un garçon dans l'idée que sa violence est normale, que c'est un "vrai petit homme" que "boys will be boys" lorsqu'ils commettent un acte violent, une violence sexiste, une violence de genre.
Élever un garçon dans l'idée qu'il doit baiser, le plus possible, sans savoir s'il en a envie ou pas parce que les garçons sont ainsi.
Elever les garçons dans l'idée qu'il faut insister car elles finissent toujours par dire oui.
Convaincre les garçons qu'ils souffriront de misère sexuelle s'ils ne baisent pas.
Menacer les femmes de viol si elles ne satisfont pas - payées, gratuitement - la misère sexuelle des garçons.
Traiter un mec de pédé parce qu'il n'a pas baisé une fille ivre morte.
Traiter un mec de tapette qui a respecté le consentement d'une fille.
Elever les filles dans l'idée que le viol est horrible.
Elever les filles dans l'idée que le viol est horrible mais n'arrive qu'aux putes.
Elever les filles dans l'idée qu'elles risquent le viol à chaque coin de rue et qu'elles seront ensuite des putes.
Elever les filles dans l'idée qu'il faut refuser et attendre qu'ils insistent ; cela te donne de la valeur.
Leur expliquer que leur désir est sale.
Leur expliquer que leur non désir frustre les garçons.
Leur expliquer que leur désir a conduit les garçons à les violer.
Leur expliquer que leur non désir a conduit les garçons à violer.
Il n'y a pas 50 façons de diminuer le nombre de viols ; il faut élever différemment de ce qu'on le fait à l'heure actuelle garçons et filles. On pourrait se dire qu'il s'agit d'erreurs de la nature, de monstres, de fous, de responsabilités individuelles s'il y avait quelques viols par an. Au bout d'un certain nombre, on peut peut-être, péniblement, se dire qu'il y a peut-être des raisons sociales et que peut-être la façon d'élever les garçons en conduit certains, beaucoup, à ne pas respecter le consentement des femmes.
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Cela faisait longtemps que j'attendais ces manifestations des extrêmes-droites ; je me dis depuis bientôt 5 ans qu'il n'est pas possible que ce que je lis, ce que je vois, n'ait aucune conséquence sinon dans les urnes du moins dans la rue.
J'en vois certains, étonnés qu'on hurle "Juif la France n'est pas à toi" comme je les ai vus étonnés des bananes jetées à Taubira (malaise national ; serions nous racistes ? ah non pas nous c'est eux les tondus là bas dans le coin"). Je note en revanche que nous ne sommes pas plus émus que cela quand une musulmane a perdu son fœtus suite à une agression islamophobe.
En France et sans doute ailleurs, on sait fort bien jouer à la mise en concurrence des souffrances et surtout on sait opposer des minorités.
Notez que je ne dis pas que les dites minorités n'ont aucune responsabilité là dedans ; l'instrumentalisation a ses limites. On a opposé féminisme et islam ; les unes ont du passer leur temps à prouver qu'elles n’étaient pas islamophobes pendant que les autres devaient prouver qu'ils n'était pas sexistes pendant ce temps ni les unes ni les autres ne se préoccupaient de leurs droits. Il faut dire que les musulmans en sont encore à devoir justifier qu'ils peuvent être victimes de racisme, c'est dire que le chemin sera long.
Là on oppose juifs à versus le reste du monde ; pendant ce temps certaines extrêmes-droites se font leur beurre sur ces haines avec leur discours habituel "les arabes font rien qu'à piquer le pain des français, pain qu'en plus les juifs détiennent".
Si on fait le compte des ces 30 dernières années, les droites et extrêmes-droites manifestent peu ; d'un cela n'est pas dans leur culture politique et surtout elles ont beau brailler qu'on est gouverné par les rouges depuis 30 ans (ah ce monde où Chirac est vu comme de gauche), il faut bien dire que toute satisfaction leur a été donnée par les gouvernement successifs. Or depuis quasi un an, on les voit sortir quasi tous les mois au fameux prétexte du mariage pour tous qui cache à mon sens bien d'autres choses.
Il est certain que l'élection d'un président qu'ils pensent socialiste leur a fichu un sacré coup ; pour moi, mais mon opinion est biaisée par mon job, on s'acheminait vers un second tour Sarkozy- Le Pen avec une forte abstention au second tour, un Sarkozy qui passe de justesse bref la Géhenne.
Il est également certain que la nomination d'une femme noire en a traumatisés plus d'un et que le mariage pour tous les a achevés.
Pour autant il me semble qu'on se tromperait à s'arrêter à ces éléments. Il est vrai qu'il ne fait pas bon, dans ce pays, à remuer "les vieilles histoires" et parler shoah, colonisation ou esclavage dans ce qui constitue les actuels DOM vous vaut en général un regard exaspéré. Ne parlons même pas de l'islamophobie d'état dans les colonies.
Il est gravissime qu'on n'arrive toujours pas à contextualiser un acte antisémite, un acte raciste, un acte homophobe, un acte sexiste.
Les propos racistes autour de Taubira ont été isolés, attribués à une minorité de tarés absolument pas représentatifs de la société française. Les propos antisémites sont tantôt attribués aux "jeunes arabes de banlieue" soit à Dieudonné (interrogeons nous 5 mn sur le fait que Soral n'ai jamais été inquiété ces dernières semaines) ; on met un grand voile sur notre glorieuse histoire antisémite et les quelques dizaines d'intellectuels français, qui ont produit les textes antisémites les plus ignobles.
Ainsi nous n'arrivons pas à comprendre et admettre qu'il y a un continuum entre la discrimination à l'embauche et ce dont est victime Taubira. Ainsi nous refusons de comprendre que les petits actes du quotidien rapportés par les uns et les autres et dont nous nous sommes tous rendus coupables à un moment ou à un autre, entretiennent les discriminations. Comment mais qu'ai je à voir avec une banane ? Qu'ai je à voir avec quelqu'un qui hurle "juif le pays n'est pas à toi". Il est beaucoup plus facile pour moi de penser que c'est un salaud d'extrême-droite avec qui je n'ai evidemment rien à voir que de penser que le problème est plus complexe. Il est plus simple de se dire que l'extrême-droite est née ex nihilo, que la pensée antisémite ou la pensée raciste sont de vagues concepts dont on a vaguement entendu parler mais sur lesquels il ne faut surtout pas revenir.
Pire nous continuons à dire et prétendre que le racisme et l'antisémitisme ne peuvent être ni de gauche, ni républicains.
Il importe de comprendre, urgemment, rapidement, comment on est en arrivé là, et pas en pointant les extrêmes-droites qui ne surfent que ce qui est déjà installé dans la société française. Pour arriver à ce qu'une banane soit tendue à Taubira, il faut un climat social qui le permettre, climat qui ne date ni d'hier, ni d'il y a dix ans, ni même d'il y a 30 ans.
Pour arriver à ce qu'on scande des slogans antisémites dans la rue, il faut également un climat ; contrairement à ce que beaucoup pensent, on ne parle pas trop de la Shoah. On en parle mal. Parler Shoah, nous évite de parler de Vichy ; "c'est pas nous c'est les nazis, on n'avait pas le choix".
Pour arriver à ce que des gens pensent très sincèrement que le mariage pour tous va détruire la civilisation, il faut également un climat qu'on gagnerait à comprendre; qu'est ce qui fait que l'homophobie est tolérée, comprise ?
Et encore je me dis que sur ces sujets là on accepte, de temps à autres, d'écouter celles et ceux qui nous alertent ; sur le racisme anti rom ou sur l'islamophobie, on reste d'une surdité exemplaire.
Je travaille depuis dix ans dans une société chargée de la modération de sites Internet ; cela ne me permet pas une vision représentative de la société française mais cela m'a permis de constater plusieurs choses :
- le travail remarquable des extrêmes-droites qui ont compris il y a 10 ou 12 ans ce que pouvait leur apporter Internet en termes de militantisme, de travail de sape et de contagion.
Comment est ce qu'on en arrive à de ce que des dizaines de gens totalement normaux, sans doute sympathiques, qui adorent leur voisin Mohamed, postent par paquets de 500 qu'il faut passer un camp rom au Zyklon B ? Et croyez moi que j'ai lu cela des milliers de fois. C'est l'effarante banalité du mal.
- les cabinets en communication des politiques de tout bord qui ont bien compris qu'exprimer publiquement ce qui se dit sur les réseaux sociaux est a minimum un moyen de rester présent sur l'échiquier politique quitte à attiser le racisme.
- qu'à partir du moment où on est persuadé d'être dans "le camp du bien", on s'autorise à peu près tout face aux adversaires politiques ; en témoignent les réactions ultra sexistes autour de Boutin par exemple ou celles et ceux qui passent leu temps à dire que les homophobes sont des homosexuels refoulés.
- le racisme - au sens le plus large - est payant politiquement parce qu'il sera toujours beaucoup plus facile de résumer une situation donnée par un "c'est la faute des ..." que par une explication complexe.
Nous pouvons continuer à nous dire que ces manifestations répétées des extrêmes-droites ne sont le fait que de quelques agités, nous pouvons continuer à nous dire qu'il n'y a aucun risque (et oui le risque en tant que femme blanche athée est peu élevé pour moi) et on peut continuer à le dire jusqu'à ce qu'on soit les derniers. Là il sera un peu trop tard.
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Suite à ce communiqué de l'AVFT, je tenais à apporter plusieurs éléments de réponse.
Dariamarx et moi même avons lancé il y a 15 jours l'idée de faire une contre manifestation face à l'extrême-droite qui manifestait contre l'IVG. Nous avions la possibilité qu'une association déclare pour nous à la préfecture la manifestation afin qu'elle soit dans la légalité. Finalement l'assoc a préféré se concentrer sur le 01 février et nous l'avons bien compris.
Lorsqu'on m'a donc demandé sur twitter si la manif était maintenue, j'ai dit qu'on abandonnait faute de déclaration en préfecture. Le STRASS m'a donc proposé de déclarer la manifestation.
Je sens poindre la question ; oui Dariamarx et moi ne sommes pas abolitionnistes. Sommes-nous membres du STRASS ? Non.
Est-ce que cela fait de nous de mauvaises féministes ou des non féministes, je ne crois pas que cela soit à vous d'en juger.
Tout ceci se passait jeudi. On avait donc 3 jours pour mobiliser. Morgane Merteuil a donc proposé de monter la page FB, et comme nous ne sommes pas amies sur FB (vous saurez vraiment tout vous voyez) elle est restée admin ainsi que Thierry Schaffauser . Pendant ce temps, Dariamarx et moi tentions de recruter au max sur twitter pour la manif.
Le slogan "Toutes les 21 mn, des réactionnaires ragent de ne pouvoir contrôler le corps de femmes" n'est pas à l'initiative du STRASS.
Nous avons précisé des dizaines de fois que le STRASS avait déclaré la manifestation et nous nous sommes chargés de répondre à chaque personne qui témoignait de sa réticence.
Vous parlez de "mon vagin, mon choix, ta gueule". j'espère que l'auteure se reconnaîtra et se manifestera. Elle parlait d'IVG pas de prostitution.
Vous parlez de l'interview au Monde ; je suis la personne interviewée par le monde. Morgane Merteuil n'a pas fait une interview pour la bonne et simple raison qu'elle ne vit pas en France. Le reste des interviews a été assurée par Dariamarx.
Des dizaines d'associations féministes me suivent sur twitter ; chacune aurait pu me proposer de déclarer la manifestation ; le STRASS l'a fait, je n'ai pas refusé et les en remercie.
Nous nous me demandons s'il faut en arriver à faire témoigner toutes les militantes abolitionnistes qui étaient là hier pour qu'elles vous assurent que la prostitution n'a pas été défendue.
Merci de qualifier la manifestation que nous avons poussée à bout de bras Dariamarx et moi même, de "fausse manifestation". Nous ne sommes pas de jeunes féministes donc sommes relativement habituées à ce genre de mesquinerie mais je vous prie d'imaginer ce que peuvent penser de jeunes militantes de ce genre d'agressions. Au passage la quasi totalité des militantes hier ne sont pas encartées en assoc... demandons nous pourquoi. Nous avons souhaité cette manifestation car il y en a assez de voir l'extrême-droite d'occuper le pavé depuis six mois ; cela n'a jamais été dans l'idée de supplanter la manif du 01 que nous relayons maintenant activement (mais en avons nous le droit ?).
Voici le tract de la manifestation. Chacun constatera qu'il ne parle pas de prostitution. Ce tract a été rédigé par Gaëlle-Marie Zimmermann, militante féministe engagée de longue date dans la lutte pour les droits des femmes et l'IVG.
Haïr nos positions sur la prostitution est une chose ; supposer que nous instrumentalisons l'IVG est parfaitement ignoble.
Je préfère me contenter de vous donner rendez-vous le 01 février afin de défendre une nouvelle fois les droits des femmes et l'IVG.
ValerieCG et Dariamarx
edit : pour expliquer la présence de la fédération anarchiste, je vais donc vous expliquer le déroulé total de la manifestation.
J'en profite pour vous signaler une chose ; je ne sais pas à quel point vous vous rendez compte de vos propos. On s'est vraiment démené à mort pour cette manif et il faut TOUT justifier. C'est lamentable.
Nous a donc été reproché que la fédération anarchiste soit présente avec 3 bannières très visibles.
Remontons à l'origine de la manif. Nous avions dans l'idée de faire à la base Corvisart - Denfert et nous pensions que la pref - car elle nous avait laissé entendre que - nous autoriserait ce trajet. Nous aurions donc été face à l'extrême-droite. Il était donc indispensable d'avoir un service d'ordre. J'en parle donc à un copain qui me propose de rencontrer des gens de la fédération anarchiste. Nous les avons donc rencontré vendredi soir ; nous savions alors que la manif serait fixe et à place d'Italie mais on ne pouvait avoir la certitude qu'il n'y aurait pas en fin de manif des skins en train de chasser ; mieux vaut donc être trop prudents que se retrouver comme des cons. Par ailleurs, on avait convenu, vu l'endroit où on était, de border la manif par des banderoles histoire que les gens ne s'éparpillent pas. Celles et ceux présents ne l'ont peut-être pas vu mais la police était là, en civil, à surveiller qu'il n'y ait pas de débordement. On a donc fait 3 banderoles avec Dariamarx le samedi, avec les 3 de la fédération anarchiste, on bordait la place, les gens s'agglutinent derrière, cela fait rassemblé et uni bref c'est bien. Les gens de la fédé sont donc venus à une dizaine, en service d'ordre et ils avaient leurs banderoles.
Personne ne vous a empêché d'apporter vos propres banderoles. Personne n'a empêché aucune association féministe de venir avec ses banderoles. La fédération anarchiste était là pour assurer notre sécurité même si nous avons eu la chance qu'il n'y ait aucun problème et je trouve lamentable et déplacé de leur reprocher quoi que ce soit. J'en profite pour les remercier çà nouveau de leur disponibilité.
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The post Réponse au communiqué de l’AVFT suite à la manifestation d’hier appeared first on Crêpe Georgette.
On peut penser qu'il est normal que les 3 prochains weekends, il y ait des manifestations d'extrême-droite dans Paris. Pas de droite, pas de réactionnaires, pas de gens qui en ont marre, pas de gens qui exercent leur liberté d'opinion. Des manifs d'extrême-droite.
On peut penser qu'il est normal que des gens manifestent pour le sexisme, contre le droit à l'IVG et contre les droits des homosexuel-les.
On peut croire que toute opinion se vaut et que la liberté d'expression est inaliénable.
On peut penser qu'il sert à quelque chose de les laisser parler pour respecter la pluralité des opinions.
On peut penser qu'il est normal de faire un portrait glam d'un leader d'extrême-droite dans un magazine féminin.
On peut trouver logique de faire un portrait d'un identitaire.
On peut trouver logique de parler de trublion.
On peut trouver intéressant de multiplier les articles sur ces gens qui votent FN pas si différents de nous au fond et plutôt sympathiques.
On peut trouver qu'il exagère quand il pense que Hitler n'a pas fini le travail mais tout de même ils font chier les roms.
On peut penser qu'il y a des colonialismes positifs.
On peut penser qu'il est normal de parler de banane à propos d'une ministre noire ; c'est juste car elle est incompétente.
On peut penser qu'il y a des fascismes qui n'en sont pas vraiment.
On peut juger qu'il y a trop de noirs quelque part.
On pourrait inviter des anti-IVG sur des plateaux télé.
Au fond ils disent tout haut ce qu'on pense tout bas.
L'IVg en danger ? Pensez-donc. Mais quand même. Il y en a beaucoup. On pourrait dérembourser au bout de deux non ? Ou de une ?
Rendez-vous demain dimanche 19 janvier. 14 h. Place Henri Langlois dans le 13eme pour manifester pour le respect des droits des femmes ; avorter est un droit et nous devons le dire et le répéter.
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The post Ils disent tout haut ce qu’on pense tout bas appeared first on Crêpe Georgette.
Le trio vocal féminin Sweet system met son art au profit de la cause abolitionniste ! Au-delà de la bonne action - le prix des places va à la délégation du Mouvement du Nid du Loiret - c'est à un beau moment de jazz et de convivialité que nous vous invitons...
Infos pratiquesLe dimanche 9 février à 17h00
Entrée : 15 euros, 10 euros pour les moins de 26 ans
Renseignements et réservations au 06 99 53 04 02 / 06 75 08 50 69
Salle de l'Institut, 4 place Sainte-Croix, Orléans.
Le trio a remporté le prix "Révélations jazz" de Juan-les-Pins. Une qualité vocale, un instinct harmonique, un charme certain, une élégance naturelle et un humour rare. Leurs voix sont suaves et indissociables. Leur concert est également un vrai show jubilatoire.
Jugez vous-mêmes...
Aujourd'hui, nous allons aider celles et ceux qui chercheraient un combat féministe, mais ne sauraient pas trop à quoi s'attaquer, à bien décider le domaine dans lequel ils/elles souhaitent militer. Il ne s'agirait en effet de ne pas se décrédibiliser, voire de décrédibiliser la cause des femmes toutes entière, voire de décrédibiliser l'ensemble des femmes (3.5 milliards tout de même) par un comportement inadapté, un combat mal choisi, voire peu important. Car gardez-le bien en tête, IL Y A DES COMBATS PLUS IMPORTANTS TOUT DE MEME.
Évacuons de suite un problème récurrent chez ces péronnelles de fausses féministes inconséquentes ; le langage n'est pas important. Contrairement à ce qu'on aurait hâtivement pu penser sans une réflexion approfondie, le langage n'est tout de même pas quelque chose de très, très utilisé au quotidien, il serait donc tout à fait inutile, voire une perte de temps d'y réfléchir. Qu'on laisse donc les mademoiselles (si flatteur pour le teint et les formulaires administratifs), les "se faire violer" (qui aide a maîtriser la forme passive) et autres "tournantes" (qui aident à maîtriser un dialecte urbain) où ils sont et occupons nous d'un vrai combat : le viol.
Les publicités contre lesquelles certaines s'énervent parfois sont souvent trop rapidement considérées comme sexistes ; l'humour est indispensable à la vie et si on ne rit plus des femmes, des homosexuels, des noirs, des arabes, des juifs et des trans, je me demande quel monde on se prépare. Rire vaut un bon beefsteak, met les femmes a moitié dans votre lit ; laissons donc l'humour où il est et occupons nous d'un vrai combat : le viol.
La pornographie peut parfois sembler un peu sexiste, si on n'y connait rien et qu'on est un affreux puritain qui ne cherche qu'à contrôler les fantasmes des gens comme dans 1984. Il faut bien comprendre que C'EST DU CINEMA VOYONS ALLONS DONC TU N'AVAIS PAS COMPRIS. On aurait bêtement pu croire que les productions culturelles, populaires ou pas, avaient un quelconque rapport avec la société dans lesquelles elles naissent. Que nenni. Laissons donc le porno où il est et occupons nous d'un vrai combat : le viol.
La parité ou l'égalité des salaires sont parfois évoquées. Rappelons tout de même que personne n'empêche les femmes de se présenter à une élection et qu'elles font un petit peu preuve de mauvaise volonté, aussi, merde à la fin. de la même façon, l'égalité des salaires reste une vaste blague ; on sait très bien que c'est un problème de compétences et il se trouve que les hommes blancs sont plus compétents. Tous. Laissons donc la parité ou l'égalité des salaires où ils sont et occupons nous d'un vrai combat : le viol.
L'éducation est genrée. Certes. Néanmoins avouons tout net que cela fonctionne très bien depuis des milliers d'années ainsi et que, déjà à la préhistoire les activités étaient sexuées (même si on n'en a pas la preuve, il est bien évident et de l'ordre du bon sens que cela s'est passé ainsi). Laissons donc les enfants où ils sont et occupons nous d'un vrai combat : le viol.
Le viol donc. Ce vrai combat, que toute féministe se doit de saisir à bras le corps. Néanmoins attention. On sait très bien - et c'est de l'ordre de l'évidence que de le rappeler - qu'il y a viol et viol. Il est bien évident que le viol n'existe que sous certaines conditions et que certaines féministes un peu vengeresses passent leur temps à voir des viols là où il y a eu rapport un peu musclé mais somme toute agréable au moins pour l'un des deux (et c'est déjà pas mal). Une rapide étude en éliminant les fausses victimes (les femmes pubères et les hommes) nous a donc permis d'établir qu'il y avait environ 1 viol par an.
Nous arrivons donc à la conclusion suivante qui ne devrait pas manquer de réjouir toutes celles et ceux qui auraient eu des velléités féministes ; le combat n'est désormais plus d'actualité.
[Ceci est un billet a haute teneur en sarcasme]
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Je vais donc résumer le livre Les féministes blanches et l'empire de Félix Boggio Ewanjé-Epée et Stella Magliani-Belkacem.
Les auteurs constatent la crise du féminisme qu'ils datent aux débats autour de la loi du 15 mars 2004 sur le voile à l'école qui a été soutenue, fait sans précédent, par d'importantes franges de la gauche institutionnelle et radicale. Ils reviennent sur Ni putes ni soumise (NPNS), qui, dés sa fondation, bénéficia d'une aura médiatique d'importance, alors qu'elle n'avait pourtant pas une base réelle dans les quartiers populaires. NPNS se focalisa sur les violences commises au sein des communautés noires et arabes ce qui impliquait de condamner quasi exclusivement le sexisme dit indigène ; voile, mariage forcé, excision, polygamie. Un appareil sémantique fut même créé afin de différencier le sexisme de banlieue ; on parla ainsi de tournante pour parler de viol collectif, de crime d'honneur pour parler d'homicide conjugal.
NPNS a servi de caution dite "de terrain" à la loi sur le voile à l'école et a soutenu le politique ainsi que quelques féministes historiques comme Fouque ou Roudy.
Face à ce ralliement sans faille à la position gouvernementale, il y avait une position d'entre deux soutenue entre autres par le Collectif national pour les droits des femmes qui dénonçait à la fois la loi et le voile en tant que symbole d'oppression. Cette position "ni loi ni voile" revenait à dire que les enseignants pouvaient se passer de la loi pour interdire le voile, par la menace de sanctions par exemple.
Un troisième courant, représenté par les Collectif des féministe pour l'Egalité, Les panthères roses et Une école pour tou-te-s se mobilisa contre la loi et dénonça l'instrumentalisation du féminisme à des fins racistes.
Cette loi s'est vue rapidement étendue, par décret aux mères de familles accompagnant des sorties scolaires ou par la loi imposant aux assistantes maternelles le devoir de neutralité religieuse.
Ainsi la question de "l'instrumentalisation du féminisme à des fins racistes" est devenue centrale mais, selon les auteurs, cette expression pose problème.
Sur le mot "instrumentalisation". Un mouvement politique n'est pas une entité passive qu'on peut orienter ou manipuler comme l'on veut. En clair si des pouvoirs politiques se servent d'arguments vertueux comme l'égalité hommes-femmes pour renforcer le système raciste par exemple, il faut comprendre qu'il s'agit là de tactiques, de stratégies d'alliances et pas seulement d'"instrumentalisation". La classe dominante ne peut diriger la société sans avoir des soutiens de la part des classes dominées et sans leur apporter des réponses à certaines de leurs demandes. Les auteurs pensent donc que les politiques contre le voile n'auraient pas eu lieu si les groupes féministes n'avaient pas procédé à des alliances stratégiques temporaires avec le pouvoir dominant parce que ces groupes pensaient ainsi faire avancer leurs propres revendications. Il n'y a donc pas instrumentalisation mais ralliement.
Les auteurs reviennent ensuite sur une épisode historique où la convergence d'intérêt entre les féministes et le projet colonial français apparait de façon claire.
Dans les années 20 et 30, pour contrer l'imaginaire métropolitain qui voit les femmes vivant aux colonies comme des femmes indolentes et décadentes, les femmes mettent un point d'honneur à montrer qu'elles servent l'œuvre coloniale. dés les années 1890, le suffragisme français comprend bon nombre de féministes qui se servent du cadre impérial pour soutenir leurs revendications. Ainsi Hubertine Auclert théorisa le féminisme impérialiste et associa le degré de civilisation d'une société et le niveau d'émancipation des femmes. Le féminisme pouvait ainsi espérer voir ses revendications intégrées au cœur du projet impérial.
Le même enjeu pousse les féministes des années 30 et 40 à s'allier au projet colonial en se disant plus aptes que les hommes colons à transmettre l'œuvre civilisatrice au sein des foyers des colonisés. Ainsi l'Union Française pour le Suffrage des Femmes fit beaucoup de campagnes dénonçant la situation des femmes musulmanes et spécialement le port du voile. Ces tactiques permettaient aux suffragistes de se présenter comme civilisatrices et éducatrices ce qui leur permettrait d'appuyer leur principale revendication : le droit de vote.
Dans les années 50, l'administration française va beaucoup faire contre le voile et presse les femmes algériennes de dire non au voile. Deux organisations de femmes vont lutter contre le voile ; le Mouvement de solidarité féminine présidée par Mme Salan, femme du général Salan et le comité central d'action sociale et de solidarité féminine présidée par Mme Massu, épouse du général du même nom.
En mai 1958, ces associations assistent le pouvoir colonial afin de faire des cérémonies de dévoilement où des groupes de femmes voilées arrivent sur une place, sont accueillies par des femmes occidentales qui tiennent des discours émancipateurs ; les femmes voilées jettent ensuite leur voile à la foule. Les dévoilements étaient très souvent forcés ; ainsi Monique Améziane contre la promesse de se dévoiler verrait son frère avoir la vie sauve.
Dans un troisième chapitre, les auteurs reviennent sur l'histoire du féminisme à partir des années 70. Ils constatent qu'il y a eu une mise en miroir entre racisme et sexisme dans le but de dénaturaliser l'oppression sexiste. ainsi Delphy considérait race et sexe comme des constructions sociales. D'autres féministes s'inspirent des luttes anti colonialistes pour mener leurs propres luttes.
Les auteurs montrent la difficulté de beaucoup de féministes blanches à penser la situation des femmes non blanches et les limites à comparer racisme et sexisme. Enfin il est montré que le rôle et l'importance de la Coordination des femmes noires a été largement occulté, coordination qui a dénoncé le regard parfois voyeur des féministes blanches à leur égard en ne voyant que le sexisme "exotique" qu'elles subissaient. Les revendications de la Coordination des femmes noires a été de plusieurs types : tout en luttant pour l'autorisation d l'IVG elles dénonçaient les campagne de stérilisation forcées menées dans les dom. Elles dénonçaient aussi les politiques migratoires de femmes des dom mises en place par la France. Leurs combats furent peu relayés par le MLF.
Les dix ou 20 dernières années ont été le terrain de l'incorporation de thèmes anti sexistes dans la rhétorique réactionnaire ; le "sale arabe" est devenue "le grand frères obscurantiste". Les auteurs étudient donc les propos tenus dans Les cahiers du féminisme sur le voile "symbole clair d'asservissement des femmes". Comme dans les années 30, les féministes se sont déclarées comme davantage aptes légitimes à dénoncer et parler des problème liés à l'immigration comme le mariage forcé ou le foulard. Ainsi par exemple la mort de Sohane Benziane en 2003 déboucha sur "La marche des femmes des quartiers contre les ghettos et pour l'égalité" qui traversa la France en février 2003 pour aboutir à une manifestation à Paris le 8 mars 2003 qui fut une des plus importantes manifestations au nom du féminisme.
La lutte contre le voile prend corps au milieu de ces enjeux et devient un symbole ; le voile devient le symbole du recul des forces progressistes dans le monde. Le féminisme connait alors une crise majeure et pense sa marginalisation comme un recul des droits des femmes. Les auteurs voient cela comme une rupture d'alliance avec les mouvements du tiers monde. Dans les années 80, si le féminisme et l'antiracisme sont incorporés au seins des mouvements politiques, les disparités hommes/femmes, entre blanc-he-s et non blanc-he-s ne diminuent pas bien au contraire.
Les auteurs reviennent ensuite sur la crise iranienne des années 80. Ils montrent que l'Iran tout en pratiquant une nette régression à l'égard des droits des femmes a aussi permis l'émancipation des femmes les plus défavorisées. La guerre Iran-Irak a par exemple nécessité que des femmes se mettent à travailler - ce qu'elles ne pouvaient faire auparavant - se rencontrèrent et mirent en place des stratégies de luttes communes. Ainsi on constate une pluralité de modes d'émancipation des femmes. Était donc remis en cause l'universalité du mot "femmes" et les analyses refusant de reconnaître la pluralité des conditions des femmes.
Dans le chapitre suivant, les auteurs parlent de l'"instrumentalisation" de l'homophobie par l'ensemble de l'échiquier politique, extrême-droite comprise, pour mener des politiques racistes. Ils montrent qu'il y eu aussi dans la communauté LGBT plusieurs moments où l'on fustigeait l'homophobie inhérente à une certaine culture. Ils montrent que l'Occident a tenté de coller des identités figées (hétérosexuelle et homosexuelle) dans des pays où elles n'existaient pas en tant que telles. Ils citent par exemple Massad qui a montré l'existence de pratiques homoérotiques dans les pays arabes ans qu'il y ait homosexualité (au sens d'une identité homosexuelle).
Ils montrent que la défense de l'homosexualité peut coller à des schémas impériaux comme le pinkwashing en Israël.
En conclusion les auteurs montrent que le racisme a servi de façon répétée à faciliter l'entrée des droits des femmes ou des homosexuels dans les causes légitimes des politiques. Ils parlent de féminisme hégémonique qui serait un conglomérat de groupes de pressions qui concentre son activité dans le domaine législatif et gouvernemental. Cette logique d'intégration et de pression institutionnelle entraîne forcement l'invisibilisation d'un certain nombre de personnes voire marginalise.
Ils notent la difficulté pour ce féminisme à
- prendre en compte le privilège blanc dans les modes d'organisation et de politisation féministe
- l'absence d'analyse matérialiste de la diversité des conditions des femmes et des sexualités
- l'inscription de la lutte féministe dans les appareils d'états et les pouvoirs publics.
En réaction a eu lieu la création de espaces féministes antiracistes et de diverses luttes : travailleuses du sexe, personnes trans, femmes voilées etc. Cela a aussi permis de travailler sur des impensés comme l'attaque contre les assistantes maternelles voilées qui permet de repenser la racialisation du travail domestique et repose les questions féministes classiques au sujet de la division du travail.
A travers donc les luttes trans, des prostituées ou des femmes voilées on repense le féminisme, on le réélabore. Les auteurs concluent sur la nécessité de travailler les analyses issues des mouvements naissants ; cette analyse nécessitera du temps pour élaborer une alternative., nécessaire pour définir des bases de coalition pérenne.
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Ce colloque s'inscrit dans l'actualité de la proposition de loi sur le système prostitutionnel. Outre le débat sur les mesures préconisées par le texte législatif, il offre des outils et conseils pratiques aux professionnelLEs du droit et du travail social concernés en premier lieu par la protection des victimes, la prévention et la lutte contre l'exploitation de la prostitution.
La prostitution en France : Problématiques juridiques et humaines - Bilan et perspectivesInformations pratiques
Le 14 févier 2014, de 10h00 à 15h30, Maison du Barreau de Paris
2 rue de Harlay, 75001
Nous espérons que vous serez nombreux à assister à ce colloque et nous vous invitons, compte tenu du nombre limité de places disponibles, à vous inscrire avant le 11 février via notre formulaire d'inscription en ligne ou par téléphone au 01 42 82 17 00.
Attestation de formation
Le Mouvement du Nid est agréé organisme de formation et peut délivrer une attestation de présence. Ce colloque respecte les modalités de mise en œuvre arrêtées par le Conseil national des barreaux s'agissant des sessions de formation continue. Il donnera lieu à un support pédagogique.
Programme
Accueil et propos introductif, par un militant du Mouvement du Nid et par le bâtonnier de Paris
PrésidentE/ modérateur/ introduction : « Le rôle crucial des acteurs du droit dans la lutte contre le système protituteur » (Me Feral-Schul) (10 min)
IntervenantEs et thèmes :
1/ La Prostitution et la traite : un terreau de vulnérabilités (présentation des réalités sociologiques qui s'attachent à la prostitution qu'elle soit le résultat de la traite ou non), par Claudine Legardinier, journaliste (15-20min)
2/ La réalité médicale de la prostitution et son impact sur la santé physique et psychologique des personnes, par Judith Trinquart, médecin (15-20 min)
3/ La prostitution en France : Nouveau regard du législateur et de l'Etat français sur la prostitution, par Guy Geoffroy, député (10- 15 min)
Questions (10 min)
PrésidentE/modérateur/introduction : La proposition de loi – exposé des motifs et présentation générale, Maud Olivier, députée (10 min)
IntervenantEs et thèmes :
1/ Trois modèles juridiques et leurs bilans en Europe, par Claire Quidet, porte-parole du Mouvement du Nid (10 min)
2/ Le droit pénal et le droit des étrangers : bilan et perspectives (titre de séjour conditionnel, pénalisation des clients...), par Me Emmanuel Daoud, avocat (20-25 min)
3/ Le droit économique : réalisme fiscal et principe de dignité (10-15 min) (intervenant à confirmer)
Questions (10 min)
Président/modérateur : Yves Charpenel, 1er avocat général près la Cour de Cassation
Introduction par Me Anne Bouillon : La prise en compte par le monde judiciaire du statut de victime de la personne prostituée, un bilan négatif (15 min)
IntervenantEs et thèmes :
1/ Le droit d'accès à la justice pour les victimes : le rôle de l'avocatE, par Me Thillieux, avocate (10- 15 min)
2/ Le rôle des magistrats du Parquet, par Yves Charpenel (15 min)
3/ Les moyens de lutte et d'enquête suite à l'abrogation du délit de racolage (représentant de l'OCRTEH et témoignage d'un officier Suédois) (20-25)
Questions (10 min)
Télécharger le programme :
Je vais donc résumer, comme promis à certain-es, la conférence sur l'islamophobie qui s'est tenue le 09 janvier à l'Institut du monde arabe.
Les intervenants étaient les suivants :
- Marwan Mohammed, sociologue, chargé de recherche au CNRS. Co-auteur de Islamophobie. Comment les élites françaises fabriquent le "problème musulman".
- Claude Askolovitch, journaliste et essayiste. Auteur de Nos mal-aimés : ces musulmans dont la France ne veut pas.
- Abdellali Hajjat, sociologue et politiste, maître de conférences à l’université Paris-Ouest Nanterre. Co-auteur de Islamophobie. Comment les élites françaises fabriquent le "problème musulman".
- Kamel Meziti, historien des religions. Auteur du Dictionnaire de l’islamophobie.
Les actes islamophobes sont en augmentation de 23% selon la Commission Nationale Consultative des Droits de l'Homme (80% des actes sont commis envers des femmes). On commence de plus en plus à parler de l'islamophobie ; et les actes et paroles islamophobes sont de plus en plus dénoncés.
Intervention de Marwan Mohammed :
On constate l'émergence d'un espace où l'on peut parler de l'islamophobie. La CNCDH et le CCIF constatent tous deux qu'il y a une augmentation radicale de l'islamophobie depuis 2008-2009 même si elle ne fait que monter depuis 10 ans.
En 2003 Vincent Geisser rédige un essai sur l'islamophobie.
Malgré les travaux, malgré la dénonciation des actes et paroles islamophobes, le déni persiste.
Fourest, Venner et Brückner ont présenté le mot islamophobie comme une création des mollah iraniens afin de faire taire tous ceux qui voudraient critiquer l'islam. Mohammed et Hajjat ont montré dans leur ouvrage qu'il s'agit d'un mot employé par les administrateurs coloniaux français au XIXeme siècle.
Il convient d'inclure l'islamophobie dans l'histoire de la laïcisation. A partir de la seconde guerre mondiale on rejette beaucoup moins par le prisme de la religion. Le rejet via la religion renaît dans les années 80 avec l'arrivée de groupes de migrations.
Le fait de penser l'islamité comme une source de menace empêche l'empathie.
L'islamophobie n'est pas équivalent au racisme anti-arabes ; si on observe les courbes de statistiques des actes anti-arabes, on constate qu'ils ne correspondent pas à la courbe des actes islamophobes.
Intervention de Abdellali Hajjat :
On tend souvent à montrer que l'islamophobie serait uniquement un rejet, au fond justifié ; on fonde ainsi des inégalités.
Il revient ensuite sur les grèves syndicalistes des années 80 comme par exemple chez Citroën. Beaucoup de grévistes étaient des immigrés maghrébins. Parmi leurs revendications, il y avait la demande d'un lieu de culte. Certains dont donc fait des grèves qui relevaient du conflit de classe, un phénomène intégriste. On a pu entendre que la CGT était alliée avec les intégristes. Des ministres comme Mauroy et Deferre parlèrent "de menaces intégristes". Il n'y avait pas encore le GIA, pas le 11 septembre pourtant on a commencer à assister à une racialisation religieuse.
Le hijab fut vu comme une trahison des beurs à l'égard de la république. La république nécessitait une homogénéité où les initiatives individuelles étaient mal vues. On pensait que les enfants d'immigrés cesseraient de croire et l'affaire du hijab de 1989 montre que cela n'est pas le cas.
L'islamophobie permet ce que ne peut plus le racisme anti-arabes pour les partis d'extrême-droite.
Elle déshumanise les musulmans et spécialement les femmes musulmanes. Porter le hijab disqualifie.
On assiste à une discrimination légale par capillarité : on discrimine légalement les collégiennes et lycéennes portant un foulard puis il y a capillarité ; étudiants, mères d'élèves accompagnant des sorties scolaires, crèches (affaire Babyloup)...
Un des enjeux des recherches autour des l'islamophobie est de faire reconnaître que la loi de 2004 est le début d'un processus de légitimation de discrimination.
Intervention de Claude Askolovitch :
Pour Askolovitch, il n'y a pas de filiations entre les grévistes des années 80 vus comme intégristes et l'islamophobie actuelle. L'islamophobie est selon lui née est avec Fabius qui a cherché à se faire une place entre DSK et Hollande. le musulman est toujours vu comme un archétype, jamais comme un individu.
L'islamophobie est aujourd'hui une opinion admise comme l'était l'antisémitisme dans les années 30.
Il souligne qu'on ne ferait sans doute pas des couvertures "Ce **** sans-gêne" en parlant par exemple d'homosexualité comme l'avait fait le Point avec l'islam.
Les musulmans sont suspectés d'incompatibilité avec la République et ses valeurs.
Intervention de Kamel Meziti :
Meziti a remarqué qu'il était demandé aux musulmans, après le 11/09 de faire un mea culpa sur l'attentat. C'est ce qui l'a poussé à écrire un dictionnaire de l'islamophobie (qualifié par un auteur de Riposte laïque de "recueil de fatwa). L'islamophobie s'inscrit dans un long processus historique remontant aux Croisades.
Il convient de ne pas diluer l'islamophobie dans un magma raciste et d'étudier ses spécificités.
Meziti nous cite alors la phrase d'un journaliste (je ne l'ai malheureusement pas noté) qui qualifie les musulmans avec 24 adjectifs orduriers et insultants sans que cela suscite beaucoup d'émotion.
Mes remarques :
Le point a été évoqué dans une question du public ; j'ai également regretté qu'il n'y ait pas de femme musulmane pour parler de l'islamophobie. 80% des victimes des actes islamophobes sont des femmes ; il faudrait donc évidemment permettre aux chercheures de s'exprimer en articulant race et genre.
J'ai regretté la brièveté de la conférence : 1h30 je crois.
J'aurais aimé que Mohammed et Hajjat expliquent ce qu'est un processus de racialisation (la race est encore beaucoup corrélée à quelque chose de biologique comme la couleur de peau). Je vous conseille donc d'acheter leur livre où cela est abondamment et clairement expliqué.
Je m'abstiendrai de faire un commentaire sur la nomination de Jack Lang, arabisant célèbre et chichement payé, à la tête de l'IMA.
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Nous sommes désormais loin des gens "qui ne savent pas". Dans la majeure partie des cas, un propos sexiste, raciste ou homophobe - en particulier dans le domaine de l'humour - est justement prononcé pour créer un buzz tant il faut faire parler de soi à tout prix. Ainsi le buzz du quart d'heure est au sujet d'une marque de fringues (réelle ou non) qui s’appellerait Violparis. Il ne fait aucun doute que les créateurs le font en toute connaissance de cause afin qu'on parle d'eux ; ils nous remercient d'ailleurs de le faire sur leur page FB. Il y a d'ailleurs de sérieuses chances que cette marque soit un fake, juste faite pour faire parler.
Numericable, lorsqu'elle fait sa ridicule publicité sexiste a plusieurs objectifs ; faire rire les gens adeptes de Mars et vénus qui diront "c'est si vrai" en contemplant la pub, énerver les féministes qui lanceront un buzz autour de la pub, faire parler celles et ceux qui aiment regarder les féministes s'énerver. Ils sont donc, de trois manières différentes, réussi à faire qu'on parle d'eux.
Autre cas, bien différent évidemment, Minute. Minute est un journal d'extrême-droite, qui, s'il a un - trop grand - lectorat, reste quand même une lecture confidentielle. Les réseaux sociaux ont permis à l'extrême droite de diffuser tranquillement les unes ; mécaniquement cela a entraîné l'indignation de gens qui ont également relayé la une sur Taubira pour la dénoncer. Les journaux se sont évidemment emparés du buzz et tous le numéro de Minute concerné a été introuvable très rapidement tant des gens se sont précipités pour l'acheter "ne serait-ce que pour voir".
Nous nous heurtons donc ici à plusieurs problèmes :
Il est très difficile de dire "qu'il ne faut pas en parler". Il est compliqué d'expliquer à un-e noir-e qu'il ne doit pas relayer la couverture de Minute car il leur fait de la publicité ; s'il se sent légitiment heurté et blessé par cette une, pourquoi ne la dénoncerait-il pas ?
Il est compliqué d'expliquer à des juifs/enfants de déportés dont je suis qu'ils ne doivent pas faire de la pub à Dieudonné ou Soral ; il y a un moment où la souffrance est telle (je parle pour moi tout du moins) que son expression peut soulager et être utile.
J'ai un temps pensé qu'il ne faut dénoncer que ce qui n'est pas explicitement raciste, sexiste, homophobe. Mais comment définir l'explicite ? Pour moi la publicité de Numericable est explicitement sexiste mais elle ne l'est pas pour beaucoup. D'autres n'ont toujours pas compris - ou voulu comprendre- que la Une de Minute était raciste ; et je ne parle pas ici de gens d'extrême-droite.
Judith Butler dans Le pouvoir des mots. Politique du performatif dit "les projets de réglementation du discours de haine finissent invariablement par le citer longuement". En clair, lorsqu'on dénonce un discours raciste on est obligé de le dire pour montrer qu'il est raciste. Lorsque je veux signaler que le mot "bougnoule" est un mot raciste, vous constatez que je suis obligée de l'écrire et que je lui donne une existence. Pour dénoncer la pub de Numericable, Minute ou que sais-je, je suis bien obligée de répéter le discours qu'ils ont eu. Je réitère donc -même pour le prononcer - un discours sexiste ou raciste.
C'est par exemple tout mon problème dans ma pratique professionnelle - je vous en ai déjà parlé - je voudrais parfois vous montrer quels types de commentaires on peut lire. J'ai déjà pensé copier quelques 10 commentaires sur les 500 reçus sur un article sur les rom ; mais comment le faire sans redire la violence ? Cela n'et pas possible.
Vous le constatez ce billet invite plus à la discussion qu'à une réelle conclusion de ma part.
On sait que des marques, des journaux, des individus (Elfassi pour ne parler que de lui, tiens), jouent sciemment avec des contenus sexistes, homophobes, racistes pour qu'on parle d'eux. Les dénoncer leur accorde un public qu'ils n'avaient pas et nous obligent en plus à répéter leur discours. Ne pas le faire fait qu'on ne montre pas en quoi tel journal est islamophobe, telle publicité sexiste. Nul doute que la pub de Numericable n'aurait pas eu le quart de la notoriété si aucune féministe n'avait réagi, entraînant l'ARPP à examiner cette publicité ; pour autant aurions du nous taire ? Rajoutons que nous sommes, comme beaucoup, entraînés dans un flot interompu d'informations/réactions où nous sur-réagissons sans doute pas toujours de la bonne façon.
J'ai ici mélangé beaucoup de choses ; de la publicité aux discours dit-humoristiques mais je crois que la réflexion peut être menée conjointement sur ces différents supports.
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Le Mouvement du Nid est l'une des associations à l'origine de la nouvelle loi contre la prostitution, approuvée début décembre par l'Assemblée nationale. Une occasion de faire le point, avec l'antenne mulhousienne, sur la situation locale et sur ce que cette loi pourrait changer.
Les médias se sont focalisés sur la pénalisation des clients mais il y a 39 autres mesures dans la loi , souligne d'emblée Karine Batail. La responsable de l'antenne mulhousienne du mouvement du Nid, rencontrée en pleine préparation d'une petite fête de Noël avec les protégées de l'association, affiche naturellement sa satisfaction sur cette nouvelle loi approuvée début décembre par l'Assemblée nationale -mais qui doit encore être examinée par le Sénat. L'objectif de cette loi, c'est de faire prendre conscience aux gens qui ont recours à la prostitution que c'est une violence, les faire réaliser qu'en face d'eux, ils ont un être humain, pas une marchandise… C'est aussi un message envoyé aux jeunes, qu'ils sachent que ce n'est pas légal.
On est très content que cette loi soit votée car elle donne des critères clairs sur ce qu'est la prostitution, renchérit Laurent Schneider, bénévole au Nid depuis plus de 20 ans. Elle souligne que le corps des femmes n'est pas une marchandise. À partir de là, la fin de la prostitution peut-être envisagée.
Les femmes pourront s'appuyer sur la loi pour porter plainte contre les clients violents
Les militants du Nid ont des contacts réguliers avec les personnes prostituées. Beaucoup de femmes ne se prononcent pas sur la loi, constate Karine Batail. La pénalisation des clients, ça leur complique la vie. D'ailleurs, depuis que cette question est en débat, elles ont constaté une baisse de fréquentation, les clients ont peur.
La plupart d'entre elles sont ambivalentes, ajoute Laurent Schneider, on sent bien que ce qui les embête, c'est la question des revenus. Certaines disent que ce n'est pas normal de pénaliser le client…
En réalité, on sait très bien que la police ne va pas mettre un agent derrière chaque client, note Karine Batail. Mais nous, on peut expliquer aux femmes prostituées qu'elles pourront s'appuyer sur la loi pour porter plainte contre un client violent. Alors qu'actuellement, elles peuvent s'entendre dire que c'est les risques du métier…
Au-delà de la pénalisation des clients (qui seront passibles d'une amende de 1500 €), le Nid se réjouit surtout que la loi supprime le délit de racolage passif instauré en 2003. C'est l'élément n° 1 , souligne Karine Batail. À Mulhouse, si les premières années ce racolage passif n'était guère réprimé, début 2012, le périmètre d'interdiction de la prostitution dans le centre-ville a été élargi. Et les filles sont verbalisées. Du coup, la prostitution s'est déplacée vers de grandes artères à la périphérie du centre : boulevard Stoessel, boulevard Wallach, rue de Bâle, avenue d'Altkirch, à la Fonderie juste devant la clinique… La nouvelle loi changera-t-elle cette situation ? Supprimer le délit de racolage, c'est changer le statut des personnes prostituées qui, de délinquantes, deviennent victimes.
Victimes des réseaux internationaux de proxénétisme pour la plupart d'entre elles. À Mulhouse comme ailleurs, la majorité des prostituées dans la rue sont en effet des étrangères (lire ci-dessous). La nouvelle loi est un message envoyé aux réseaux. La France ne sera plus un pays intéressant pour eux…, souligne Karine Batail. En Allemagne, a contrario, la loi de 2002 légalisant le travail du sexe, officiellement pour améliorer la situation sociale des prostituées, a fait exploser leur nombre, qui serait passé en dix ans de 80 000 à au moins 400 000 personnes. Et on estime qu'un homme sur deux serait client.
L a prostitution est considérée comme un métier comme un autre et l'on ne se préoccupe plus des femmes… Or, seulement 3,5 % d'entre elles seraient officiellement déclarées, note Karine Batail. Pour elle, ce chiffre montre que les personnes qui se prostituent volontairement sont très minoritaires. À Mulhouse, je n'en ai connu que deux qui se revendiquaient libres, souligne Laurent Schneider. L'une d'elles est morte d'un cancer il y a deux ans, à l'âge de 60 ans. On a alors appris que celui qu'elle présentait comme son ami était en fait son mac…
Majoritairement étrangèresEn un an, les membres du Nid ont rencontré 140 personnes qui se prostituent dans la rue à Mulhouse (chiffre 2012). Parmi elles, cinq ou six travestis ou transidentitaires, mais surtout des femmes dont la majorité sont étrangères : Camerounaises, Roumaines, Tchèques, Bulgares et Albanaises pour l'essentiel. Les Françaises sont de moins en moins nombreuses. Longtemps, elles représentaient un tiers des filles, ce n'est plus le cas, explique Karine Batail. Les Roumaines sont hyper jeunes mais la police a vérifié leurs papiers et officiellement, elles sont toutes majeures. Officiellement… En revanche, les Françaises sont les anciennes, âgées de plus de 50 ans. La doyenne a 76 ans : Ses clients sont des habitués.
Les autres Françaises que l'on rencontre sont des occasionnelles, note Laurent Schneider. Fort de sa longue expérience de bénévole au Nid, ce dernier constate que la prostitution de rue a augmenté sur le long terme à Mulhouse. Il y a 25 ans, on comptait 80-90 personnes dans la rue, pas 140… Reste un domaine sur lequel le Nid n'a pas de prise : la prostitution par internet. En 2009, nous avions essayé de contacter ces personnes par mail ou SMS, relate Karine Batail. Nous avions eu très peu de réponses. À l'Office central pour la répression de la traite des êtres humains, on nous a expliqué qu'il y avait souvent des réseaux derrière.
La délégation mulhousienne du Nid compte une salariée permanente, Karine Batail, et 14 bénévoles – dont deux hommes. Quatre nouvelles personnes viennent juste d'intégrer l'équipe. Le Nid dispose d'un local au 31 avenue Clemenceau, où il propose des permanences deux fois par semaine, les lundis et jeudis après-midi. Les personnes viennent quand elles ont besoin de quelque chose. Souvent au départ, c'est un besoin dans le domaine de la santé, on leur sert d'intermédiaire, car elles ne parlent pas toujours bien le français , explique Karine Batail. Chaque vendredi soir, en binôme, les membres du Nid vont au contact direct avec les personnes dans la rue, ainsi que régulièrement, l'après-midi. Le Nid accompagne également les femmes qui souhaitent s'en sortir dans leur parcours de réinsertion. Elles sont actuellement une dizaine dans ce cas. Mais c'est un très long parcours, ce sont des femmes qui sont cassées. On estime qu'elles ont des syndromes post-traumatiques équivalents à ceux des vétérans de la guerre du Vietnam.
ParolesLe Nid a recueilli les témoignages de six femmes âgées de 19 à 35 ans ayant vécu la prostitution. Leurs paroles ont été rendues publiques à l'occasion de la Journée mondiale du refus de la misère, le 17 octobre 2013.
Je me suis prostituée parce que je suis en France, sans parents, personne, pour manger, il faut bien coucher quelque part, vivre, payer, avoir de l'argent, je ne vole pas, alors je me prostitue. La violence vient par le client, tu n'acceptes pas, il te fait l'amour et n'importe quoi. Faire l'amour sans sentiment, c'est violent, donner son corps à une personne que tu ne connais pas, accepter l'autre dans son corps, ce n'est pas facile, je me fais violence à moi…
Quand je me prostitue, je pense que je vais mourir, il y a une très grande peur […] On est obligé de faire quelque chose qu'on ne veut pas, d'aller avec tous les hommes, je ne les choisis pas, c'est un viol, c'est dégoûtant, dégueulasse.
Il y a des filles qui meurent sous les coups des clients et des proxénètes, j'ai été menacée avec des armes, les clients, ils payent, tu es obligée de te prostituer, tu n'as pas le choix, c'est très difficile à vivre. Les enfants posent des questions, quoi répondre ?
Des fois, tu peux te sentir comme une merde, obligée de faire des choses comme le client veut, si tu n'es pas d'accord, il te sort un couteau… Normalement, tu n'as pas envie d'aller avec le client, tu fermes les yeux, parfois tu te sens bien, ils te disent que tu es belle, tu penses dans ta tête que c'est un ami, ce n'est pas tout à fait ça, mais c'est mieux que tu croies cela, et puis il y en a qui veulent simplement parler…
Pouvoir parler, retrouver la confiance, parler de son histoire, avoir de la compréhension, avoir aussi des activités pour sortir, ne plus vivre dans la peur, être sécurisé, retrouver le respect […] Avoir des papiers et du travail, avoir une vie normale, être stable, recommencer une belle vie…
Que la police intervienne contre les réseaux de prostitution, interdise les trafics des êtres humains. Les responsables politiques peuvent faire quelque chose. Prendre conscience que les femmes sont maltraitées et agressées dans la prostitution.
Source : L'Alsace du 7 janvier 2014.
J'ai reçu en cadeau le livre La fabrique des garçons. Sanctions et genre au collège dont je vais vous proposer le résumé.
Sylvie Ayral a étudié le nombre de sanctions dans 5 collèges très différents et a constaté que 75.7% à 84.2% des élèves punis ou sanctionnés étaient des garçons. 84.2% à 97.6% des élèves punis pour violences sur autrui étaient des garçons. Plein d'éléments ont déjà été étudiés afin d'estimer pourquoi des élèves sont punis et sanctionnés mais la sanction ne l'a jamais été par le prisme du genre.
Dans une première partie, l'auteure explique ce qu'est le système de punitions et de sanctions. La punition est une mesure d'ordre intérieur comme des retenues, des devoir en plus. La sanction est une réponse aux manquements graves des élèves comme les atteintes aux personnes et aux biens. Elle est prononcée par le chef d'établissement ou le conseil de discipline.
A l'heure actuelle, on considère que la sanction doit avoir du sens et doit permettre de conserver le lien éducatif. Elle doit donc respecter 4 règles de droit pénal :
- proportionnalité de la sanction à la gravité de l'acte
- légalité : si quelque chose n'est pas expressément interdit, on ne peut être puni pour l'avoir fait.
- individualisation : on ne peut pas punir un groupe pour un acte commis par une personne de ce groupe.
- principe du contradictoire : toutes les parties doivent être entendues.
Toute sanction doit désormais être motivée et expliquée.
L'effet pervers de la sanction est que pour arrêter la violence, on fait soi même preuve de violence. On n'enseigne pas le bon comportement via la sanction.
Depuis 2005, a été créée la note de vie scolaire qui récompense l'assiduité et la ponctualité, le respect des dispositions du règlement intérieur, la participation à la vie de l'établissement, l'obtention de l'attestation de sécurité routière et de l'attestation de formation aux premiers secours. Cette note engendre des tensions car elle représente une double peine pour les élèves ayant déjà été sanctionnés. Les critères servant à l'estimer sont souvent subjectifs. Elle met sur le même plan les notes et le comportement.
Ayral note ensuite les apports des études sur le genre :
- faire éclater les visions essentialistes de la différence des sexes qui attribuent des qualités et défauts immuables aux hommes et aux femmes en fonction de caractéristiques biologiques.
- prôner une approche relationnelle des sexes car les caractéristiques associées à chacun sont socialement construites dans une relation d'opposition.
- appréhender les relations sociales entre les sexes comme un rapport de pouvoir et de hiérarchie.
- considérer que le genre est consubstantiel à d'autres rapports de pouvoir (race, classe sociale etc)
- rendre les hommes visibles en tant qu'individus sexués et pas comme une catégorie neutre
- questionner les stéréotypes de sexe qui imprègnent les représentations sociales et révèlent l'hétéronormativité ambiante.
Daniel Welzer-Lang dit que la virilité est "apprise et imposée aux garçons par le groupe des hommes au cours de leur socialisation pour qu'ils se distinguent hiérarchiquement des femmes. La virilité est l'expression collective et individualisée de la domination masculine." Le virilisme serait l'exacerbation de normes qui régissent les attitudes, les représentations et les pratiques viriles. les enfants mâles ne jouant pas le jeu deviennent les boucs émissaires afin de montrer ce qu'on risque en tant qu'homme si on ne rentre pas dans le moule viril.
Le sexisme et l'homophobie seraient des violences sociales visant à renforcer les preuves de la supériorité des hommes sur les femmes. L'homophobie caractériserait la stigmatisation des qualités ou de défauts attribués à l'autre genre et cela serait un "opérateur hiérarchique ds rapports sociaux de sexe".
la mise à l'écart des garçons les moins virils participe à la mise en ordre du groupe masculin.
Dans son chapitre deux, Ayral montre que le système punitif scolaire finit par construire ce qu'il prétend corriger, l'exacerbation d'une masculinité stéréotypée.
Elle va alors étudier en 2007-2008 5842 punitions et sanctions à travers 5 collèges.
- le collège A : un collège rural de 320 élèves dans une commune de 1088 habitants en Dordogne. 13 classes. 62.5% des profs sont des femmes. Scores aux évaluations à l'entrée en 6eme inférieures à la moyenne nationale. 78% des sanctionnés sont des garçons. 98% des sanctionnés pour faits de violences sont des garçons. 113 punitions et sanctions.
- le collège B : un collège d'une commune du nord de l'agglomération bordelaise de 15 300 habitants. 833 élèves. 29 classes. Scores aux évaluations à l'entrée en 6eme supérieurs à la moyenne nationale. 59.6% de profs femmes. 1443 punitions et sanctions.
- le collège C : un collège au nord de Bordeaux. beaucoup d'immigrés et enfants d'immigrés. 262 élèves. Scores aux évaluations à l'entrée en 6eme inférieurs à la moyenne nationale. 65.7% de profs femmes. 707 punitions et sanctions.
- le collège D : un collège d'une commune de 3265 habitants à l'est de la Gironde. Rural classé en ZEP. 386 élèves. 19% d'immigrés. Scores aux évaluations à l'entrée en 6eme inférieurs à la moyenne nationale. 52.7% de profs femmes. 684 punitions et sanctions.
- le collège E : un collège privé sous contrat d'association au centre de Bordeaux. 621 élèves. Scores aux évaluations à l'entrée en 6eme supérieurs à la moyenne nationale. 69.4% de profs femmes. 1875 punitions et sanctions.
L'étude des différents règlements intérieurs montre l'importance des obligations à travers le vocabulaire, la syntaxe et les règles typographiques. Le lycée A punit et exclut beaucoup en s'appuyant sur un vocabulaire venu de la justice et de la police.
Dans les collèges, le principe de proportionnalité est souvent non respecté. La réponse à des faits de même nature varie entre les établissements et au sein même d'un établissement. Au sujet de la sexualité, les règlements ne sont pas clairs, soit ils n'en parlent pas, soit ils sont trop vagues. L'individualisation des peines n'est pas toujours respectée. La note de vie scolaire est attribuée de façon arbitraire.
Voici les résultats par collège des punitions selon le genre.
Les garçons représentent 79.9% des élèves punis, 83.7% des élèves sanctionnés. Plus la sanction est grave, plus elle s'adresse à des garçons.
Les garçons représentent 76.4% des élèves sanctionnés dans un contexte didactique et pédagogique, 69% de ceux punis pour manquements mineurs au règlement intérieur, 83% de ceux punis pour indiscipline/insolence, 91.7% de ceux punis pour atteintes aux biens et aux personnes.
Les collèges A et D ont un nombre important d'élèves venant de communes éloignées ne se fréquentant pas en dehors du collège. Les collèges C et D qui ont mauvaise réputation punissent peu pour violences.
Les filles sont en général punies pour des retards ; on peut supposer qu'il s'agit d'une stratégie pour éviter les situations conflictuelles du collège comme leur socialisation leur enseigne.
La répression la plus forte a lieu en 6eme sauf dans le collège E où c'est en 5eme. Les filles sont davantage punies en 3eme et 4eme (sauf dans le collège C où c'est en 5eme). Le fait de venir d'une famille défavorisée n'est pas un facteur de plus grande violence sauf dans le collège D. Comme le montrent les études au niveau national, le fait de venir d'une famille monoparentale n'est pas un facteur aggravant de violence.
L'auteure a ensuite mené des enquêtes auprès des professeurs afin de comprendre leur ressenti face à ces sanctions fortement genrées.
Trois grands types d'explications en sont ressorties :
- Explication biologique :
La fille est plus mature, c'est biologique. Il y aurait une nature masculine violente. Cela serait dû à des gènes ou des hormones. La puberté fait grossir les muscles et le pénis, elle est extérieure et les incite à l'agressivité. Chez les filles la puberté est plus intérieure.
- Explication psychologique/psychanalytique :
Les garçons sont immatures. Ils ne voient pas assez leur père, l'adolescent est au milieu de trop de femmes, il ne peut s'identifier donc il est obligé d'être dans l'opposition.
- explication anthropologique :
- Ils marquent leur territoire. Ils sont comme "cro magnon". On applique aux garçons des éléments de la socialisation animale.
Ont ensuite été interrogés les élèves. Les garçons pensent être moins aimés, plus grondés. Ils ont un sentiment d'injustice et d'être étiquetés. Ils disent que les filles sont trop fragiles, pleurent et ainsi on ne peut les punir. Ils disent qu'ils "n'y peuvent rien"', "sont comme ça" et "ça part tout seul".
Les professeurs et les élèves attribuent des caractéristiques immuables aux filles et aux garçons. Certains garçons sont invisibilisés et jamais punis. On note qu'il y a une violence systémique des grands sur les petits et que cela aide à devenir un caïd. Les petits sont frappés dans des lieux invisibles comme les toilettes, les vestiaires, les douches.
La violence verbale est très sexiste (contre la mère, la sœur) et homophobe. Les professeurs ne relèvent pas toujours l'homophobie de ces insultes car "l'élève n'est pas homosexuel".
Les filles sont vues par les professeurs comme discrètes, timide, réservées, studieuses mais aussi comme hypocrites, sournoises et vicieuses. Les garçons sont donc sanctionnés pour des faits mais au fond leur courage est admiré. Les professeurs, sans qu'aucun fait n'étaye leur raisonnement, pensent que les filles sont aussi violentes que les garçons. Leur jugement sur les filles coupables de violence est plus négatif ; ce sont des "garçons manqués", "hystériques".
Les filles font état de violences, d'insultes et d'attouchements. le mythe de la force physique des garçons revient comme un leitmotiv y compris dans le cas où les filles sont plus grandes. beaucoup d'insultes sont de l'ordre de la domination sexuelle (pute, suce moi, bouche à pipe etc). Les garçons entretiennent le fantasme du viol. Il y a beaucoup d'attouchements et aucune punition ou sanction n'est prise contre. Personne, tant chez les profs que chez les élèves ne trouve cela grave.
Il y a incorporation de la domination masculine. Les filles se dévalorisent en se trouvant nulles, faibles et peureuses. Les professeures font la même chose en disant qu'un élève garçon a plus peur d'un professeur que d'elles. Elles pensent qu'elles sont moins respectées à cause de leur petite taille et de leur inaptitude au combat et elles ont intégré l'idée qu'un homme domine et se fait mieux respecter.
Les professeurs hommes expliquent qu'au fond c'est à qui sera le plus viril entre eux et les élèves. Il y a comportement de défi de la part des élèves et il est important de les remettre en place physiquement. Ainsi un professeur homme a remis en place un élève et a été conforté dans sa virilité.
Beaucoup de garçons punis font état du plaisir de la transgression et disent que cela renforce leur prestige auprès des filles.
Transgresser fait qu'un garçon devient aimé des filles et amuse les autres garçons. Il est ainsi consolidé dans son identité masculine toujours faillible. Il existe beaucoup de violences de groupe chez les garçons ce qui permet une hypersocialisation et induit une conduite de groupe ritualisée où l'individu est aboli.
La sanction est donc :
- un rite différentiateur de sexe car elle marque la différence avec l'autre sexe.
- un rite fusionnel car elle atteste de la conformité aux normes de la virilité
- un rite de passage qui marque l'entrée dans le groupe des dominants et l'accession à un état supposé supérieur
- une parade sexuée masculine devant les filles
- une pratique d'intégration résultant d'un hypersocialisation
En conclusion, l'idéologie de la violence légitime devrait être supprimée. Le genre n'est jamais envisagé comme la variable centrale de l'indiscipline. Le discours est toujours au masculin neutre ce qui permet d'ignorer le genre des acteurs (profs et élèves) qui sont toujours asexués ; on oublie qu'il y a des hommes, des femmes, des garçons, des filles et des expériences de la masculinité et de la féminité. L'hétérosexisme empêche de penser en dehors de shemas induits a priori conduisant les uns et les autres à essentialiser les comportements sexués.
Sexisme et homophobie sont peu pris en compte, relativisés voire niés ce qui revient à les favoriser.
Les garçons sont punis pour des motifs masculins comme l'insolence, l'indiscipline ou la violence. Les filles le sont pour des motifs féminins comme le bavardage ou un téléphone portable. Les filles condamnées pour violences sont sur-visibilisées et vu comme aberrantes. l'appareil punitif trie, oppose et hiérarchise les élèves en fonction de leur genre et de la conformité de leurs comportements aux rôles sociaux attribués à chacun. Il distingue le garçons dominants et invisibilise les filles et les garçons sages.
Les professeur hommes qui voient une professeure punir un élève prennent cela pour une défaillance de la prof, pas comme un manquement de l'élève. Beaucoup de professeures se plaignent d'injures sexistes de la part des élèves. Ainsi l'autorité est vue comme une compétence masculine par essence que les femmes pallient en punissant davantage.
Le mythe du Père comme fonction symbolique majeure est relayé en permanence par ... les femmes. Les enseignantes, les éducatrices, les infirmières ne cessent de déplorer l'absence du père et les carences maternelles. Le manque de père donc de l'homme est tenu pour responsable de la plupart des maux dont souffrent l'école et la société. Le rôle de l'institution scolaire est donc tout tracé ; il faut rester l'ordre symbolique et devenir un substitut au père absent d'où la nécessité de rendre le plus visible possible, dés la 6eme, des règles de fonctionnement d'inspiration autoritaire. C'est oublier que ce système d'autorité patriarcal n'est qu'une construction historique fidèle aux formes traditionnelles de la domination masculine qui ne tient pas compte de l'évolution des formes familiales et des rapports entre les sexes. Comment s'étonner que les femmes aient de la difficulté à asseoir leur autorité quand l'autorité est vue comme uniquement masculine ?
Lutter contre les inégalités sexuées c'est les reconnaître et mettre en place des dispositifs pour les corriger. Comment comprendre et gérer les conflits enfants/adultes si on ne prend pas compte que l'injonction à la virilité et à l'hétérosexualité encourage chez la garçons l'indiscipline, le défi, le sexisme et l’homophobie ? Comment peut on attendre des professeurs qu'ils pacifient les relations entre élèves quand on constate combien ils sont porteurs de stéréotypes de sexe et essentialisent les comportements sexués ?
Les statistiques nous montrent que 80% des élèves punis sont des garçons, que 88% des personnes mises en cause par la justice sont des hommes (chiffre qui monte à 94% lorsqu'il y a acte violent), 83% des conducteurs impliqués dans la délinquance routière sont des hommes etc. Gérer ces phénomènes par la sanction et la répression participe à la reproduction d'une société écrasée par les valeurs viriles. Montrer que l'école fonctionne comme une "fabrique des garçons" apparaît donc intéressant.
Sur Welzer-Lang cité dans ce texte, il est important de lire ces liens
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En décembre 2013, notre délégation des Hauts-de-Seine a rencontré 6 classes de 5ème, soit 160 élèves, dans un collège de Malakoff. Des exercices ludiques, alimentés par l'expérience personnelle de chacunE, ont permis aux élèves de déconstruire les mythes sexistes, de mesurer ce qu'il reste à accomplir pour l'égalité Femmes-Hommes, d'acquérir des réflexes utiles pour se protéger des inégalités. Cette intervention participative et résolument positive a bénéficié d'une analyse sociologique, que nous vous invitons à découvrir...
Un questionnaire d'évaluation rempli par les élèves ainsi qu'une analyse sociologique de la participation des élèves lors de l'animation permet de mesurer les résultats concrets de cette action.
Objectifs de l'actionDéfinir le sexisme : ce qu'il présuppose, ce qu'il implique, en quoi des logiques sexistes peuvent encore entretenir des inégalités dans notre contexte de vie.
Faire réfléchir à propos des inégalités sexistes dans une relation amoureuse : quelles situations injustes ou irrespectueuses peuvent exister dans les relations garçons-filles, et comment s'assurer du respect et de la réciprocité dans une relation ?
Questionner les élèves sur l'importance de l'estime de soi et sur les façons de la construire, apprendre à gérer le regard des autres et à être tolérant face aux différences de chacun, travailler sa capacité à s'affirmer sans nuire aux autres et savoir mettre en valeurs ses qualités personnelles.
Résultats de l'action-1- Comprendre les logiques sexistes
Une première partie de l'action consistait à réfléchir en classe entière à propos des stéréotypes et des présupposés du sexisme au travers des images présentes dans la vie quotidienne, tels que les publicités ou des représentations visibles dans les moteurs de recherche sur Internet. Les élèves ont montré une réelle capacité à décoder les messages sous entendus dans les images en y intégrant une approche critique. Au travers des situations exposées, une déconstruction des mythes sexistes présentant et légitimant des statuts et des rôles inférieurs pour les femmes a pu s'opérer de manière ludique par le débat entre les élèves et par la grille d'analyse de l'image ensuite donnée par les animateurs.
La méthode a permit de contextualiser et d'illustrer en situation à la fois le contenu et l'application actuelle de certaines logiques sexistes, tout en démontrant leur poids actuel dans la société : dans la famille, dans le monde professionnel, en politique…
Les réponses au questionnaire d'évaluation démontre la pertinence de la méthode :
-2- Prendre conscience des conséquences du sexisme, et des efforts à porter
Toujours en classe entière, un travail sur les conséquences des logiques sexistes a été mené en prenant appui sur l'étude de situations concrètes évoquées par des témoignages d'élèves de leur âge et en commentant les résultats d'études statistiques sur l'ampleur des inégalités.
Les situations évoquées ont fait beaucoup réagir les élèves, faisant écho à des difficultés qu'ils ont déjà vécues ou constatées dans leur propre expérience personnelle : notamment dans les domaines du sport au collège, du partage de la cour de récréation entre filles et garçons, mais aussi à propos des remarques désagréables voire des insultes à l'encontre des filles. Les différences de salaires entre hommes et femmes est un sujet sur lequel beaucoup ignoraient ou sous-estimaient les écarts, tout comme les inégalités liées au monde professionnel de façon plus générale.
Un historique rapide des efforts réalisés par l'Etat et la société civile en faveur de la construction de l'égalité entre les femmes et les hommes a permis aux élèves de situer le contexte d'aujourd'hui et ses difficultés par rapport à la situation d'inégalités d'il y a quelques décennies. L'exercice permet de relativiser ce qu'il reste à accomplir pour assurer l'égalité face aux défis déjà réalisés.
Les réponses au questionnaire montrent que les élèves ont particulièrement bien retenu les domaines et activités qui étaient naguère interdits aux femmes dans le monde économique comme politique.
Les dates essentielles de la construction de l'égalité ont également retenues l'attention, puisque près de 90% des élèves ont su répondre que l'obtention du droit de vote pour les femmes date de 1944.
-3- Apprendre à repérer des situations d'inégalités dans une relation amoureuse
Le reste de l'animation s'est opérée en atelier réalisé en petit groupe de 10 élèves, répartis librement mais avec l'exigence de la mixité imposée par les animateurs. L'atelier a permis de créer un dialogue, y compris avec les élèves peu participatifs en classe entière, sur les inégalités pouvant se retrouver au sein d'une relation de couple, en particulier à propos du partage des taches, du statut et du pouvoir de décision de chacun au sein du couple, des interdictions arbitraires souvent en défaveur des filles….
Les élèves ont pu à nouveau illustrer le débat en apportant leurs témoignages et leurs expériences personnelles, donnant l'occasion aux animateurs d'insister sur l'importance du respect, de la réciprocité, et de l'autonomie de conscience et de décision comme critères essentiels et non négociables d'une relation amoureuse égalitaire et respectueuse de chacun. Des questions et des craintes des élèves peuvent être notés concernant les manipulations sentimentales, les grossesses précoces, ainsi que les pressions pouvant être exercés afin de faire accepter une relation sexuelle alors que celle ci n'est pas réellement désirée. Il y a un besoin de clarification et d'information à propos du droit et des situations inacceptables.
-4- Savoir développer son estime de soi
Toujours en petit groupe, les élèves ont pu au moyen d'un exercice ludique réfléchir sur les qualités et défaut qu'ils s'attribuent à la fois individuellement mais aussi entre eux. L'exercice a démontré que la tendance habituelle chez les jeunes de leurs âges à sous-estimer leur qualités personnelles se vérifie dans ces classes, ainsi qu'une certaine difficulté à évoquer ses qualités et défauts avec ses camarades de classe. Cela témoigne du poids que peut représenter le regard des autres dans la construction identitaire de ces jeunes. L'intérêt de l'exercice consistant à se rendre compte non seulement de l'étendue de ses forces et faiblesses mais aussi du fait que chacun peut les estimer ou les apprécier différemment.
L'intérêt de l'exercice concerne aussi la diversité des qualités et défauts estimés par chacun indépendamment du fait d'être une fille ou un garçon, démontrant ainsi la particularité de chacun et donc l'importance d'une attitude respectueuse et tolérante envers tous.
ConclusionL'animation a permis des résultats très encourageants pour ce qui concerne plusieurs points. D'une part, un renforcement de la capacité de lecture et d'analyse critique de situations quotidiennes inégalitaires a pu se démontrer tout au long de la progression de l'intervention. Le fait de poser des mots, des jugements, des arguments sur ces situations a fait écho et répondu à certaines interrogations déjà présentes dans l'esprit des élèves. D'autre part, la méthode ludique et participative de l'intervention a fait éclore ces préoccupations et a donné aux élèves l'occasion de s'initier aux débats qu'impliquent ces questions de société.
Les élèves se sont montrés très sensibles à l'importance de reconnaître et combattre les inégalités sexistes, mais aussi et surtout à comprendre les avantages qu'apporte l'égalité dans la vie de chacun. Une attention particulière à pu être relevée lors de l'évocation des droits et des réflexes utiles pour se protéger des inégalités.
Pour une partie des élèves, l'animation a permit de clarifier des situations qu'ils suspectaient déjà d'être inégalitaires et condamnables. Pour d'autres, ce fut l'occasion de découvrir d'une part la persistance des inégalités parfois peu visibles, mais aussi de prendre conscience de l'importance du droit au libre choix de son propre parcours de vie. Un certain clivage peut être remarqué entre ceux qui ont une lecture critique individuelle et qui expriment souvent un attachement au principe de laisser libre chacun de construire son identité, et ceux qui restent quelque peu cloisonnés dans des identités collectives en se refusant le droit à se définir par eux même.
La question du consentement des hommes au sexe se pose assez peu puisqu'il est admis par tous et toutes qu'un homme est toujours partant pour du sexe. Et si par hasard, il ne l'était pas, il aurait un sacré problème.
Si l'on comprend à peu près - sans vraiment le respecter d'ailleurs - qu'il faut avoir le consentement d'une femme dans un acte sexuel, la question ne se pose pas pour un homme. Aucune fille ou femme n'aura jamais entendu "mais assure toi qu'il veut bien et ne va pas insister" parce qu'il est bien clair qu'il veut toujours.
La question de la sexualité masculine est souvent naturalisée, ramenée à une basse histoire d'hormones : l'homme est tout entier mu par la testostérone qui le pousserait à avoir des besoins vitaux en matière de sexe. Un homme qui ne serait pas très intéressé par le sexe, ou aurait une baisse, passagère ou non, d'envie sexuelle, serait perçu avec méfiance. Comment un homme pourrait-il ne pas avoir envie de sexe ? D'ailleurs ne pensent-ils pas qu'à "ça" ?
Les hommes n'ont donc pas à consentir puisqu'ils sont consentants par défaut ; donnez leur une femme, un homme, un enfant, une chèvre, une boite de pâté hénaff et ils la baiseront. C'est dans leur nature d'hommes et tout le monde est bien d'accord là dessus. L'idée est d'ailleurs dire que s'ils ne baisent pas, il arrivera des choses terribles. On m'a ainsi gentiment encore dit que l'interdiction des prostituées mènerait aux viols d'enfants. Nous serions donc obligés de sacrifier des classes de femmes et d'hommes (voire d'enfants pourquoi pas) pour que les hommes ne connaissent surtout pas la frustration sexuelle qui les mène toujours à violer. Fameuse image de l'homme n'est ce pas.
Frustration sexuelle les mots sont lâchés ; de Houellebecq à Beigebeder, toute une frange d'écrivains fameusement politiquement incorrects, nous expliquent que depuis quelques décennies (allez au hasard depuis le droit de vote des femmes ?), les hommes sont frustrés sexuellement. Ils font benoîtement le lien entre indépendance des femmes et frustration des hommes, n'hésitant pas à laisser entendre qu'on baise vachement mieux avec son inférieure en droits.
Si on commence à peine à entendre qu'une femme peut prendre l'initiative en matière sexuelle, personne n'a encore émis l'idée qu'un homme puisse refuser un rapport sexuel ou ne pas en avoir envie.
La question du viagra est assez intéressante ; l'envie masculine est ramenée à un simple trouble de l'érection. "Après tout, c'est bien mécanique tout ca !" L'éjaculation vaut jouissance alors que "chez les femme c'est plus cérébral". Un homme n'est jamais cérébral ; on sait qu'un homme qui ne bande plus a juste un problème mécanique et que s'il ne l'avait plus, il baiserait à nouveau car il est clair pour tous et toutes qu'il n'a pas d'autres envies. C'est ainsi que le viol ou l'agression sexuelle d'hommes par des femmes est vue comme une chance incroyable, un truc que tous les hommes attendent. Cette affaire au Zimbabwe avait suscité la plus grande hilarité en France sans jamais imaginer le calvaire vécu par ces hommes.
La question du consentement féminin, nous y reviendron,s est complexe et une femme se retrouve souvent à dire ni oui ni non tant les règles en matière de sexualité sont peu claires pour les femmes ; en revanche, un homme, lui, n'a aucune raison de refuser un acte sexuel sauf à vouloir sortir de la "maison des hommes" et à perdre en virilité.
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Témoignages, actualités, recherches... Prostitution et Société est l'unique revue française qui offre une information riche et variée sur la prostitution. Utile aux acteurs sociaux, Prostitution et Société, par la richesse et la diversité des thèmes qu'elle aborde, est un magazine qui intéressera tous ceux qui s'engagent pour les droits des femmes et la dignité de la personne humaine. Votre abonnement est aussi une façon de nous soutenir et permettre à notre revue d'exister !
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Prostitution et Société en un coup d'œilDepuis les premiers temps du Mouvement du Nid, l'association a ressenti la nécessité de partager avec le grand public son expérience de la prostitution. Moissons Nouvelles, la première publication, paraît d'octobre 1951 à janvier 1968.
Femmes et Mondes prend alors le relais, intégrant les bouleversements sociaux de la société française en enrichissant sa ligne éditoriale de nouvelles problématiques, venues notamment de la psychologie et de la sociologie.
En 1989, pour mieux souligner l'approche de la prostitution comme fait social et politique, la revue du Mouvement du Nid devient Prostitution et Société. L'attention portée aux enjeux de la question prostitutionnelle, du point de vue de l'égalité entre hommes et femmes, de la marchandisation du corps humain... est confirmée en 2003 avec une nouvelle refonte de la revue.
Aujourd'hui, Prostitution et Société met à l'honneur l'approche pluridisciplinaire du système prostitutionnel : élus, militants, travailleurs sociaux, chercheurs en sociologie, psychologie, histoire sont invités à donner leur point de vue dans chaque nouveau numéro.
Utile aux acteurs sociaux concernés au premier chef par la prostitution, Prostitution et Société, par la richesse et la diversité des thèmes qu'elle aborde, est également un magazine qui intéressera tous ceux qui s'engagent pour les droits des femmes et la dignité de la personne humaine.
Sur le site de notre revue, retrouvez la liste de tous les numéros parus.
Extrait. La délégation du Mouvement du Nid de Seine-Maritime souligne le volet social de la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel et annonce le développement de ses actions de formation.
Maintenant il y a beaucoup de filles roumaines avec lesquelles nous avons des difficultés à entrer en contact. En raison du barrage de la langue mais aussi parce qu'elles ne restent pas longtemps, souvent à peine trois mois témoigne Marie-Bernard Dauphin, coordinatrice du mouvement du Nid dans l'agglomération, en première ligne pour constater la réalité du flux des "arrivages".
Au sein de l'association de soutien et d'aide aux prostitués - dont les bénévoles vont à la rencontre chaque semaine - on jette un regard nuancé sur la prochaine loi. Des études menées à l'étranger ont montré que la pénalisation faisait baisser la prostitution. Mais on a conscience aussi que ces femmes sont inquiètes de leur avenir. Beaucoup n'ont pas d'autres moyens de vivre constate la responsable, surtout attentive au volet social de la loi. Nous envisageons de rencontrer les assistantes sociales qui ne se sont pas préparées à accueillir ce genre de public. Elles ne connaissent pas vraiment ce milieu, pourtant c'est vraiment important si l'on veut aider les prostituées à se reconvertir demain insiste-t-elle.
Aller à la page de la délégation de Seine-Maritime.
Source : Paris-Normandie.
Lorsque je vous avais parlé de ma wishlist, je ne m'attendais pas à ceci. (oui je suis exceptionnellement douée en photo comme vous le constatez).
Alors tellement, tellement, tellement merci.
Je ferai sans aucun doute un article pour chaque livre mais je ne saurais que vous conseiller, pour Noël, de penser à offrir le magnifique La belle et la bête, ou Café society.
La nuit du chasseur contient un magnifique livre de photos et Illicit est quant à lui un film du Pre-code ; la warner sort énormément de films de cette période.
Je ferai évidemment un résumé de chacun des ouvrages féministes.
Mais.. merci (je me répète non).
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Ce débat organisé le 16 décembre 2013 à Tours réunit le Mouvement du Nid d'Indre-et-Loire, Osez le féminisme 37 et Véronique Verger, ancienne prostituée et auteure d'un livre témoignage.
Infos pratiquesAu Foyer des Jeunes Travailleurs Bernard Palissy (Tours),
Vendredi 13 décembre 2013, à19h00, entrée libre et gratuite.
Alors que l'Assemblée nationale a adopté le 4 décembre 2013 la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel [1] le Mouvement du Nid d'Indre-et-Loire, Osez le Féminisme 37 et Véronique Verger, ancienne prostituée et auteure d'un livre témoignage, ont présenté leurs analyses, convictions et expériences du système prostitueur et leurs espoirs pour l'avenir.
Avec la participation de nombreuses associations locales.
[1] Lire sur ce site : L'Assemblée nationale fait le choix de briser la violence prostitutionnelle.
La délégation du Mouvement du Nid du Doubs propose une journée de formation conçue pour les travailleurs médico-sociaux auprès du service de médecine préventive et du CROUS de l'Université de Franche-Comté.
Cette formation est animée par 2 intervenantEs, Didier Landau pour le Mouvement du Nid et Magali Nayrac pour l'Amicale du Nid. Cette année, la prostitution étudiante plus particulièrement sera abordée.
Cette session est complète, contactez notre équipe du Doubs pour connaître les dates de leurs prochaines actions :
Délégation du Mouvement du Nid du Doubs
2 rue de la Bibliothèque à Besançon
03 81 83 02 03 / 06 59 24 47 66
franchecomte-25(arobase)mouvementdunid(point)org
Contribuer à la formation des acteurs sociaux dans le cadre de la prévention auprès des jeunes, tel est l'objectif de cette formation soutenue par l'Agence régionale de la Santé, en partenariat avec la mairie de Mamers. Elle s'adresse aux travailleurs médico-sociaux et tous professionnels travaillant dans les collèges, lycées, hôpitaux, militantEs d'associations...
Infos pratiquesJournée de formation "Comprendre et prévenir les attitudes sexistes chez les jeunes"
Salle du Cloître, place de la République à Mamers
le 10 décembre 2013 de 09h30 à 17h00.
La formation est gratuite et limitée à 15 places. Attention, dernières places ! Inscrivez-vous par mail auprès de la délégation du Mouvement du Nid de la Sarthe :
paysdeloire(tiret)72(arobase)mouvementdunid(point)org.
Pour toute information, contactez notre équipe !
La journée est animée par Christine Laouénan, journaliste santé et conférencière, spécialisée dans la prévention du sexisme et de la violence auprès des jeunes. Avec la délégation du Mouvement du Nid de la Sarthe.
Bien que l'égalité entre les hommes et les femmes soit inscrite dans la loi, la réalité montre qu'il reste encore des progrès à faire. Malgré les apparences, l'éducation des filles et des garçons demeure encore inégalitaire. Les parents comme les éducateurs peuvent avoir des attentes différentes selon les sexes, ce qui favorise des stéréotypes sexués et des comportements sexistes.
Généralités Qu'est-ce que le sexisme ? Comment se manifeste t-il et quelles sont ses conséquences ?
Socialisation familiale Les attentes des parents. Mise en place de l'identité sexuée. Jeux de filles, jeux de garçons...
Scolarité Mixité n'est pas égalité. Le sexisme, à l'œuvre dans les cours de récréation !
Des relations égalitaires à l'adolescence ? Hypersexualisation du discours adolescent. Domination dans les relations amoureuses.
La porno s'affiche au grand jour Des codes qui s'infiltrent jusque dans l'espace public. La mode hypersexualisée.
La publicité, record du monde de sexisme
Du sexisme ordinaire à la violence Des stéréotypes défavorables aux femmes, qui entraînent une dévalorisation. Du sexisme aux violences sexuelles, le risque prostitutionnel.
Adultes : être acteur, actrice du changement Comment intervenir auprès des jeunes.
Atelier : le sexisme au quotidien Jeux de rôles et autres outils. Privilégier la communication non-violente.
Pour télécharger le programme et le bulletin d'inscription :
Formation comprendre et prévenir le sexisme chez les jeunes Programme et bulletin d'inscription de la formation organisée à Mamers (72) le 10 décembre 2013, de 09h30 à 17h00.On change quoi ?, l'adaptation de "Filles, garçons, entre nous on change quoi ? Construire l'égalité" (lire ci-dessous) a été représentée pour la première fois, à Lille ! La Voix du Nord a couvert l'événement.
Jeudi matin [1], les élèves de 3e du collège Franklin ont bénéficié d'un spectacle débat intitulé « On change quoi ? ».
Une démarche qui s'inscrit dans le cadre des actions menées par le Mouvement du Nid (MDN), présidé par Bernard Lemettre, délégué régional. C'est la première fois que ce spectacle est joué et il tournera à travers toute la France, explique le délégué.
L'association du Mouvement du Nid accompagne les personnes prostituées dans leurs démarches d'accès à la justice, à la sécurité sociale ou encore aux soins. Lorsque ces personnes entreprennent des démarches pour quitter la prostitution, le MDN reste présent à leurs côtés. La compagnie Tic Tac & Co, à partir de la revue Filles-Garçons, entre nous, on change quoi ? [2], éditée par l'association, a monté une pièce de théâtre.
On change quoi ? Dans cette pièce de théâtre, les comédiens abordent de nombreux thèmes auxquels les adolescents sont confrontés au quotidien. ©La Voix du NordUne histoire d'amitié et de confiance qui met en scène deux adolescents et deux adultes, qui communiquent par mail, webcam, texto ou portable [3]. Fanny et Melchior, deux ados, ont des amis et l'on découvre l'histoire de chacun. Ils sont Black, Blanc, Beur et ont tous un besoin d'amour et d'écoute. Leurs craintes, leurs rêves et leurs interrogations, relate Stéphane Butruille. Les personnages que nous interprétons n'apportent pas de réponses moralisatrices. Ils accompagnent, écoutent, se font miroir, rassurent et orientent, ajoute Annette Lowcay.
Un spectacle qui permet d'informer les jeunes sur le sexisme, la sexualité, les relations amoureuses, l'amitié, les violences, l'exploitation sexuelle etc. Ou encore les dangers du web, notamment de Facebook. Autant de thèmes qui sont abordés subtilement. Attentifs, les élèves ont pu constater que les thèmes évoqués traitaient de leur actualité quotidienne. À la fin du spectacle, ils ont pu débattre et obtenir des réponses concrètes à leurs questions.
[1] À lire sur notre site : "On change quoi ?", un collège de Lille accueille la grande première !.
[2] À découvrir : Filles-Garçons, entre nous, on change quoi ?.
[3] Pour plus d'informations, lire ici : On change quoi ?.
Publié dans La Voix du Nord, le 7 décembre 2013.
Mercredi 27 novembre 2013, soirée organisée par le Zonta Club salle des Conférences à Martigues. Entrée gratuite, tout public.
La délégation des Bouches-du-Rhône intervient lors de cet événement consacré à la lutte contre les violences sexistes pour parler du système prostitutionnel.
NiceJeudi 5 décembre 2013, venez participer aux échanges animés par la délégation des Bouches-du-Rhône sur la question du système prostitueur à partir de 19h00, 22 rue de France à Nice.
L'entrée est gratuite été ouverte à tout public. Renseignements au 06 41 80 71 28 et auprès de la délégation des Bouches-du-Rhône->
L'association Le Nid défend la proposition de loi présentée par le gouvernement. A Tours, ses bénévoles reçoivent les confidences des habituées de la rue.
Je n'ai plus de fric, il faut que je retourne au tapin... : cette phrase, Magali Besnard, la permanente du Nid, l'a entendue la semaine dernière dans la bouche d'une prostituée tourangelle. Une ancienne bien connue des bénévoles de l'association. Et les exemples de ce genre ne manquent pas.
Là, c'est une mère seule avec son enfant qui se fait payer ses courses par son voisin en échange de faveurs sexuelles.
Ailleurs, c'est une étudiante africaine logée chez un vieil homme qui réclame des caresses en guise de loyer.
Le troc sexuel, ça existe, ici chez nous, explique Guy Joguet, président du Nid. Nous, nous sommes effectivement abolitionnistes car nous estimons qu'en effet, la prostitution est une violence. Ce n'est pas un système marchand comme un autre. L'histoire de vie des prostituées, les bénévoles du Nid la connaissent. La prostitution tant que c'est pour les autres, ça va, indique Guy Joguet. Mais si c'est votre mère, votre sœur... là, ça ne va plus. Souvent, les filles basculent dans la prostitution au terme d'un parcours douloureux, suite à une mauvaise rencontre. Il y a toujours une fragilité au départ et quelqu'un qui met en lien avec la prostitution.
Entre 2002 et 2004, l'association avait mené l'enquête au sujet des clients. Aujourd'hui, le Nid défend l'idée d'une responsabilité des clients.
Le corps de l'autre ne s'achète pas
Nous ne sommes pas contre les personnes, ajoute Guy Joguet. Mais nous considérons que les prostituées sont des victimes, donc il y a des auteurs... Le but, c'est surtout de responsabiliser les clients.
Mais pour autant, l'association ne veut pas jeter l'opprobre sur les clients pour qui elle voudrait que soient instaurés des lieux d'écoute. La permanente du Nid, elle, souligne que la pénalisation des clients n'est pas le seul pilier de ce projet de loi. Le but de cette proposition, c'est de poser un interdit social, commente Magali Besnard. Il s'agit de dire que le corps de l'autre ne s'achète pas.
Contrairement à ceux qui défendent l'idée d'une prostitution choisie, les bénévoles du Nid mettent l'accent quant à eux sur les effets destructeurs de la prostitution.
Même si elles disent qu'elles en vivent bien, la plupart des prostituées ont une piètre estime d'elles-mêmes, conclut Magali Besnard.Et elles considèrent l'argent qu'elles gagnent comme de l'argent sale.
la phrase La pénalisation des clients n'est qu'un des aspects du projet de loi. Le texte comporte quatre piliers dont la lutte contre les réseaux de la traite et du proxénétisme qui sont bien organisés sur internet.
C'est Magali Besnard, la permanente du Nid à Tours, qui explique ainsi les bases du projet de loi que défend l'association. Le grand public n'a en effet retenu que la question de la pénalisation des clients mais selon la bénévole du Nid, il contient d'autres pistes de travail. Le projet prévoit par exemple de mettre en place des alternatives à la prostitution ou encore de travailler le volet prévention et information des jeunes. Le texte, précise Magali Besnard, présente une approche globale du problème de la prostitution. Il s'agit de s'y attaquer dans son ensemble. Le Nid est pour sa part favorable à ce texte qui, par ailleurs, a suscité plusieurs pétitions.
Le Mouvement du Nid - France exprime sa satisfaction à l'annonce du vote en faveur de la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel.
Notre pensée va d'abord aux 5000 personnes prostituées que nous accompagnons chaque année, vers toutes les personnes emmurées par la honte et la violence dans le système prostitutionnel.
Pour la première fois en France, une loi qualifie et condamne l'achat d'un acte sexuel comme une violence, et en tire plusieurs conséquences :
Les personnes prostituées, en tant que victimes, ne seront plus pénalisées et il leur sera au contraire proposé des alternatives, des échappées hors du système prostitutionnel.
Les « clients » des personnes prostituées sont désormais condamnés : acheter un acte sexuel devient une infraction pénale.
Pour la société toute entière, et particulièrement pour les nouvelles générations, la loi ouvre enfin une nouvelle ère pour l'égalité femmes-hommes, en s'attaquant à un des derniers bastions de la domination masculine et de la violence sexiste.
Le Mouvement du Nid - France, fort de son expertise en matière de prévention et d'accompagnement des personnes prostituées, dénonce depuis des années le manque d'outils et de moyens mis en œuvre, un constat partagé par les professionnels de l'action sociale et éducative avec qui il travaille. Il se réjouit des possibilités nouvelles que la proposition de loi pourra initier et en faveur desquelles il se mobilisera.
Aujourd'hui, les députéEs ont décidé une avancée historique : la France s'engage aux côtés des personnes prostituées, contre ceux qui exploitent leur vulnérabilité : proxénètes et « clients » prostitueurs.
Nous saluons aussi la mobilisation exceptionnelle, animée par plus de cinquante associations féministes et de lutte contre les violences faites aux femmes, qui a touché l'ensemble du mouvement social.
Forts de cette mobilisation et de ce nouvel espoir, nous formulons le vœu que le Sénat fera lui aussi le choix de briser la violence prostitutionnelle.
CONTACTS PRESSE 0032 496 21 64 66 / Elise Guiraud (01 42 70 77 79)
2003-2004 furent l'occasion, pour le féminisme français de revenir sur le devant de la scène avec le voile musulman. Depuis de très longues années, on ne parlait plus du féminisme et politiques et journalistes ne s'y intéressaient que pour hausser un sourcil goguenard.
Le voile a permis de mettre tout le monde d'accord et aux féministes de revenir sur le devant de la scène. Comme le soulignent Ewanjé-Epée et Magliani-Belkacem, le combat contre le voile a souvent été pour les féministes, et ce dés 1890, un moyen pour acquérir du pouvoir dans un monde d'hommes (blancs faut-il le préciser). Se présenter à la fin du XIXeme siècle comme la branche féminine chargée de civiliser les femmes musulmanes a permis aux suffragettes de parallèlement placer sur la table des négociations le droit de vote.
Les choses ne sont pas allées différemment en 2004 lors des lois contre le voile. Faire parler du féminisme - et donc faire bouger les choses - n'est pas chose évidente et des sujets qui semblent apparemment consensuels comme la lutte contre le viol ou les violences conjugales suscitent en général un désintérêt poli mais ferme. Le voile, en revanche, après 2001, permettait de continuer cette mission - sans doute inconsciente mais réelle - civilisatrice des femmes musulmans malmenées, victimes, coupables, on ne sait pas trop.
Si le patriarcat tend souvent à placer les femmes dans une situation d'infériorité intellectuelles, tendant à sans cesse nier ce qu'elles disent, ce qu'elles ressentent, un certain féminisme tend à faire de même. Vous pensez être libre mais vous ne l'êtes pas a-t-on entendu. Vous pensez mettre ce voile en toute conscience mais cela n'est pas le cas.
Alors cette position aurait pu s'entendre parce qu'il est bien clair que dans une situation de domination, on n'a pas toujours conscience de classe et que le propre d'une classe dominée est d'avoir souvent intériorisé que ce qu'elle vit est normal. Cette position aurait pu s'entendre si les féministes qui parlaient du voile avaient appliqué ce qu'elles disaient à elles mêmes. Or en 2004 la simple réflexion sur le vêtement féminin occidental suscitait l'étonnement. En clair les seules à ne pas bien savoir ce qu'elles faisaient étaient des femmes souvent racisées, parfois étrangères et dans tous les cas musulmanes. En plus cela tombait bien pas une femme avec un foulard n'a été invitée pour en parler ; ou dans le meilleur des cas, comme un témoignage, qu'on analyse ensuite entre gens sérieux. Je pense que si on avait pu comme en 1950 lancer de grandes cérémonies de dévoilement on l'aurait fait.
En 2013, le féminisme a fait long feu et s'il renait encore vaguement lorsque Fourest ou Badinter nous tentent un énième buzz sur le dos de l'islam, il faut bien avouer qu'on en parle peu en politique. La création d'une ministère des droits des femmes n'a pas changé grand chose et on piétine et végète.
Les déclarations - sans doute d'ailleurs dites sans préjuger de ce qui allait ensuite se passer - de NVB auront permis de réaliser qu'il y avait là à nouveau un bon moyen de parler du féminisme. Et, en effet, depuis ses déclarations, c'est un flot ininterrompu de déclarations qui remettent le féminisme au centre des discussions. Dans ce contexte, quiconque connait un peu la politique sait que c'est l'occasion qui fait le larron et qu'il n'y en aura pas d'autres. Ainsi si en 2004 le voile permis à un certain féminisme et de remettre l'ouvrage sur le métier, la prostitution lui permit la même chose en 2013.
Une commission est donc lancée, les associations féministes s'y mettent. La donne a néanmoins un peu changé depuis 2004, les principales concernées ont maintenant la parole et les prostituées sont invitées dans les media.
Un certain féminisme va alors faire ce qu'il sait faire de mieux ; expliquer à la place des concernées qu'elles ne savent pas vraiment ce qu'elle disent. On va ainsi dire qu'elles ne sont pas représentatives, qu'elles ne savent pas ce qu'elles disent, qu'elles sont en sous-main soutenues par des lobbies proxénètes et, ce que je considère le pire, qu'elles sont quotidiennement violées sans le savoir.
Les mots sont alors lâchés ; votre consentement ne vaut rien, les viols dont vous avez été victimes dans votre enfance vous ont rendus incapables de formuler un consentement éclairé, votre manque d'argent vous fait dire oui à tout. Le système patriarcal a toujours procédé ainsi ; dire que les femmes ne savent pas ce qu'elles disent.
Il n'aura échappé à personne, que, là encore, les principales concernées par cette loi sont des femmes étrangères et souvent racisées.
Et il n'aura échappé à personne que cette loi, qui est une loi de principe, va précariser ces femmes là. Personne, je l'ai déjà dit, ne peut sérieusement penser qu'on va régulariser 20 000 personnes. Gail Pheterson disait que les lois sur la prostitution servent souvent à gérer les initiatives migratoires des femmes ; ainsi certaines ONG locales nigérianes soulignent que les femmes qui migrent sont souvent de mauvaise vie. Ainsi nous disons que les femmes qui migrent ici ne sont pas très aptes à comprendre ce qu'elles font et pourquoi elles le font. Alors nous allons décider à leur place car nous savons bien que si nous étions des femmes nigérianes (on en est toutes un peu n'est ce pas depuis Taubira) jamais nous ne nous prostiturions.
La loi qui va être votée cet après-midi entraînera beaucoup de choses ; mais sans doute le sentiment clair que le féminisme français doit s'interroger, doit faire son aggiornamento comme je l'ai déjà demandé plusieurs fois et surtout comprendre que les oppressions sont multiples et pas binaires.
Relisons une phrase prononcée par Maud Olivier, nouvelle héroïne du féminisme : "Je pense que notre future législation aidera à lutter contre l’immigration clandestine, dès lors qu’elle découragera les réseaux de traite aux fins d’exploitation sexuelle d’amener des jeunes femmes sur le territoire français."
Vous aurez alors compris que le féminisme français n'a pas été instrumentalisé mais a donné toute sa place et mieux son soutien à une loi qui ne vise pas à protéger les prostituées mais masque en fait la politique en matière d'immigration du gouvernement français.
18 :00 la loi a été votée à l'assemblée nationale et approuvée. Elle sera a priori examinée au Sénat en 2014.
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Autour du beau documentaire "L'Imposture", le Mouvement du Nid de la Sarthe, la Ligue des Droits de l'Homme et L'Espace Femmes/Steredenn s'associent pour vous proposer une rencontre et des échanges exceptionnels avec la présence de Rosen Hicher, ancienne victime de la prostitution.
Infos pratiquesLe 2 décembre 2013 à Dinan, au cinéma "Vers le Large", à partir de 20h30. _ Tout public, 5 euros. Pour tout renseignement, contactez Steredenn - Espace Femmes au 02 96 85 60 01.
La projection de L'imposture sera suivie d'un débat animé par Marie-Claude Leroux et Yves Simier (Mouvement du Nid de la Sarthe), Annie Ollagnier (Steredenn-Espace Femmes) et Patrick Briend de la Ligue des Droits de l'Homme-Dinan. Rosen Hicher, ancienne victime de la prostitution, auditionnée par la Commission spéciale de l'Assemblée nationale sur la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel, apporte son témoignage et ses analyses.
L'imposture
Notre critique de L'Imposture sur le site de notre revue Prostitution et Société.
Filmé avec une caméra de proximité, ce documentaire nous plonge au cœur de la réalité des prostituées. Elles y dévoilent la face cachée de ce prétendu "travail du sexe" qui ne relève pas d'un choix éclairé apportant richesse, plaisir et liberté.
Qui peut le mieux s'exprimer à propos du système prostitutionnel, sinon les personnes prostituées elles-mêmes ? La réalisatrice québécoise Ève Lamont, riche de leur apport et leur complicité, fait fructifier leurs témoignages dans ce documentaire : 75 femmes rencontrées au fil d'une enquête de plu- sieurs années.
Elles ont 22, 34 ou 48 ans, elles habitent Montréal, Québec ou Ottawa... Ces femmes, qui ont récemment quitté la prostitution ou qui tentent d'en sortir, mènent un âpre combat pour se réinsérer sociale- ment et retrouver quiétude et sécurité. Dans ce long processus semé d'embûches, chacune cherche à re- prendre le contrôle de sa vie, à retrouver l'estime de soi et à s'offrir une place au soleil.
Pourquoi tant de personnes prostituées, indépendamment de leur voie d'entrée dans la prostitution, souhaitent désespérément en sortir, sans que rien ou presque ne soit fait – au Québec, en France et ailleurs... - pour le leur permettre ?