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En décembre 2013, notre délégation des Hauts-de-Seine a rencontré 6 classes de 5ème, soit 160 élèves, dans un collège de Malakoff. Des exercices ludiques, alimentés par l'expérience personnelle de chacunE, ont permis aux élèves de déconstruire les mythes sexistes, de mesurer ce qu'il reste à accomplir pour l'égalité Femmes-Hommes, d'acquérir des réflexes utiles pour se protéger des inégalités. Cette intervention participative et résolument positive a bénéficié d'une analyse sociologique, que nous vous invitons à découvrir...
Un questionnaire d'évaluation rempli par les élèves ainsi qu'une analyse sociologique de la participation des élèves lors de l'animation permet de mesurer les résultats concrets de cette action.
Objectifs de l'actionDéfinir le sexisme : ce qu'il présuppose, ce qu'il implique, en quoi des logiques sexistes peuvent encore entretenir des inégalités dans notre contexte de vie.
Faire réfléchir à propos des inégalités sexistes dans une relation amoureuse : quelles situations injustes ou irrespectueuses peuvent exister dans les relations garçons-filles, et comment s'assurer du respect et de la réciprocité dans une relation ?
Questionner les élèves sur l'importance de l'estime de soi et sur les façons de la construire, apprendre à gérer le regard des autres et à être tolérant face aux différences de chacun, travailler sa capacité à s'affirmer sans nuire aux autres et savoir mettre en valeurs ses qualités personnelles.
Résultats de l'action-1- Comprendre les logiques sexistes
Une première partie de l'action consistait à réfléchir en classe entière à propos des stéréotypes et des présupposés du sexisme au travers des images présentes dans la vie quotidienne, tels que les publicités ou des représentations visibles dans les moteurs de recherche sur Internet. Les élèves ont montré une réelle capacité à décoder les messages sous entendus dans les images en y intégrant une approche critique. Au travers des situations exposées, une déconstruction des mythes sexistes présentant et légitimant des statuts et des rôles inférieurs pour les femmes a pu s'opérer de manière ludique par le débat entre les élèves et par la grille d'analyse de l'image ensuite donnée par les animateurs.
La méthode a permit de contextualiser et d'illustrer en situation à la fois le contenu et l'application actuelle de certaines logiques sexistes, tout en démontrant leur poids actuel dans la société : dans la famille, dans le monde professionnel, en politique…
Les réponses au questionnaire d'évaluation démontre la pertinence de la méthode :
-2- Prendre conscience des conséquences du sexisme, et des efforts à porter
Toujours en classe entière, un travail sur les conséquences des logiques sexistes a été mené en prenant appui sur l'étude de situations concrètes évoquées par des témoignages d'élèves de leur âge et en commentant les résultats d'études statistiques sur l'ampleur des inégalités.
Les situations évoquées ont fait beaucoup réagir les élèves, faisant écho à des difficultés qu'ils ont déjà vécues ou constatées dans leur propre expérience personnelle : notamment dans les domaines du sport au collège, du partage de la cour de récréation entre filles et garçons, mais aussi à propos des remarques désagréables voire des insultes à l'encontre des filles. Les différences de salaires entre hommes et femmes est un sujet sur lequel beaucoup ignoraient ou sous-estimaient les écarts, tout comme les inégalités liées au monde professionnel de façon plus générale.
Un historique rapide des efforts réalisés par l'Etat et la société civile en faveur de la construction de l'égalité entre les femmes et les hommes a permis aux élèves de situer le contexte d'aujourd'hui et ses difficultés par rapport à la situation d'inégalités d'il y a quelques décennies. L'exercice permet de relativiser ce qu'il reste à accomplir pour assurer l'égalité face aux défis déjà réalisés.
Les réponses au questionnaire montrent que les élèves ont particulièrement bien retenu les domaines et activités qui étaient naguère interdits aux femmes dans le monde économique comme politique.
Les dates essentielles de la construction de l'égalité ont également retenues l'attention, puisque près de 90% des élèves ont su répondre que l'obtention du droit de vote pour les femmes date de 1944.
-3- Apprendre à repérer des situations d'inégalités dans une relation amoureuse
Le reste de l'animation s'est opérée en atelier réalisé en petit groupe de 10 élèves, répartis librement mais avec l'exigence de la mixité imposée par les animateurs. L'atelier a permis de créer un dialogue, y compris avec les élèves peu participatifs en classe entière, sur les inégalités pouvant se retrouver au sein d'une relation de couple, en particulier à propos du partage des taches, du statut et du pouvoir de décision de chacun au sein du couple, des interdictions arbitraires souvent en défaveur des filles….
Les élèves ont pu à nouveau illustrer le débat en apportant leurs témoignages et leurs expériences personnelles, donnant l'occasion aux animateurs d'insister sur l'importance du respect, de la réciprocité, et de l'autonomie de conscience et de décision comme critères essentiels et non négociables d'une relation amoureuse égalitaire et respectueuse de chacun. Des questions et des craintes des élèves peuvent être notés concernant les manipulations sentimentales, les grossesses précoces, ainsi que les pressions pouvant être exercés afin de faire accepter une relation sexuelle alors que celle ci n'est pas réellement désirée. Il y a un besoin de clarification et d'information à propos du droit et des situations inacceptables.
-4- Savoir développer son estime de soi
Toujours en petit groupe, les élèves ont pu au moyen d'un exercice ludique réfléchir sur les qualités et défaut qu'ils s'attribuent à la fois individuellement mais aussi entre eux. L'exercice a démontré que la tendance habituelle chez les jeunes de leurs âges à sous-estimer leur qualités personnelles se vérifie dans ces classes, ainsi qu'une certaine difficulté à évoquer ses qualités et défauts avec ses camarades de classe. Cela témoigne du poids que peut représenter le regard des autres dans la construction identitaire de ces jeunes. L'intérêt de l'exercice consistant à se rendre compte non seulement de l'étendue de ses forces et faiblesses mais aussi du fait que chacun peut les estimer ou les apprécier différemment.
L'intérêt de l'exercice concerne aussi la diversité des qualités et défauts estimés par chacun indépendamment du fait d'être une fille ou un garçon, démontrant ainsi la particularité de chacun et donc l'importance d'une attitude respectueuse et tolérante envers tous.
ConclusionL'animation a permis des résultats très encourageants pour ce qui concerne plusieurs points. D'une part, un renforcement de la capacité de lecture et d'analyse critique de situations quotidiennes inégalitaires a pu se démontrer tout au long de la progression de l'intervention. Le fait de poser des mots, des jugements, des arguments sur ces situations a fait écho et répondu à certaines interrogations déjà présentes dans l'esprit des élèves. D'autre part, la méthode ludique et participative de l'intervention a fait éclore ces préoccupations et a donné aux élèves l'occasion de s'initier aux débats qu'impliquent ces questions de société.
Les élèves se sont montrés très sensibles à l'importance de reconnaître et combattre les inégalités sexistes, mais aussi et surtout à comprendre les avantages qu'apporte l'égalité dans la vie de chacun. Une attention particulière à pu être relevée lors de l'évocation des droits et des réflexes utiles pour se protéger des inégalités.
Pour une partie des élèves, l'animation a permit de clarifier des situations qu'ils suspectaient déjà d'être inégalitaires et condamnables. Pour d'autres, ce fut l'occasion de découvrir d'une part la persistance des inégalités parfois peu visibles, mais aussi de prendre conscience de l'importance du droit au libre choix de son propre parcours de vie. Un certain clivage peut être remarqué entre ceux qui ont une lecture critique individuelle et qui expriment souvent un attachement au principe de laisser libre chacun de construire son identité, et ceux qui restent quelque peu cloisonnés dans des identités collectives en se refusant le droit à se définir par eux même.
La question du consentement des hommes au sexe se pose assez peu puisqu'il est admis par tous et toutes qu'un homme est toujours partant pour du sexe. Et si par hasard, il ne l'était pas, il aurait un sacré problème.
Si l'on comprend à peu près - sans vraiment le respecter d'ailleurs - qu'il faut avoir le consentement d'une femme dans un acte sexuel, la question ne se pose pas pour un homme. Aucune fille ou femme n'aura jamais entendu "mais assure toi qu'il veut bien et ne va pas insister" parce qu'il est bien clair qu'il veut toujours.
La question de la sexualité masculine est souvent naturalisée, ramenée à une basse histoire d'hormones : l'homme est tout entier mu par la testostérone qui le pousserait à avoir des besoins vitaux en matière de sexe. Un homme qui ne serait pas très intéressé par le sexe, ou aurait une baisse, passagère ou non, d'envie sexuelle, serait perçu avec méfiance. Comment un homme pourrait-il ne pas avoir envie de sexe ? D'ailleurs ne pensent-ils pas qu'à "ça" ?
Les hommes n'ont donc pas à consentir puisqu'ils sont consentants par défaut ; donnez leur une femme, un homme, un enfant, une chèvre, une boite de pâté hénaff et ils la baiseront. C'est dans leur nature d'hommes et tout le monde est bien d'accord là dessus. L'idée est d'ailleurs dire que s'ils ne baisent pas, il arrivera des choses terribles. On m'a ainsi gentiment encore dit que l'interdiction des prostituées mènerait aux viols d'enfants. Nous serions donc obligés de sacrifier des classes de femmes et d'hommes (voire d'enfants pourquoi pas) pour que les hommes ne connaissent surtout pas la frustration sexuelle qui les mène toujours à violer. Fameuse image de l'homme n'est ce pas.
Frustration sexuelle les mots sont lâchés ; de Houellebecq à Beigebeder, toute une frange d'écrivains fameusement politiquement incorrects, nous expliquent que depuis quelques décennies (allez au hasard depuis le droit de vote des femmes ?), les hommes sont frustrés sexuellement. Ils font benoîtement le lien entre indépendance des femmes et frustration des hommes, n'hésitant pas à laisser entendre qu'on baise vachement mieux avec son inférieure en droits.
Si on commence à peine à entendre qu'une femme peut prendre l'initiative en matière sexuelle, personne n'a encore émis l'idée qu'un homme puisse refuser un rapport sexuel ou ne pas en avoir envie.
La question du viagra est assez intéressante ; l'envie masculine est ramenée à un simple trouble de l'érection. "Après tout, c'est bien mécanique tout ca !" L'éjaculation vaut jouissance alors que "chez les femme c'est plus cérébral". Un homme n'est jamais cérébral ; on sait qu'un homme qui ne bande plus a juste un problème mécanique et que s'il ne l'avait plus, il baiserait à nouveau car il est clair pour tous et toutes qu'il n'a pas d'autres envies. C'est ainsi que le viol ou l'agression sexuelle d'hommes par des femmes est vue comme une chance incroyable, un truc que tous les hommes attendent. Cette affaire au Zimbabwe avait suscité la plus grande hilarité en France sans jamais imaginer le calvaire vécu par ces hommes.
La question du consentement féminin, nous y reviendron,s est complexe et une femme se retrouve souvent à dire ni oui ni non tant les règles en matière de sexualité sont peu claires pour les femmes ; en revanche, un homme, lui, n'a aucune raison de refuser un acte sexuel sauf à vouloir sortir de la "maison des hommes" et à perdre en virilité.
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Prostitution et Société en un coup d'œilDepuis les premiers temps du Mouvement du Nid, l'association a ressenti la nécessité de partager avec le grand public son expérience de la prostitution. Moissons Nouvelles, la première publication, paraît d'octobre 1951 à janvier 1968.
Femmes et Mondes prend alors le relais, intégrant les bouleversements sociaux de la société française en enrichissant sa ligne éditoriale de nouvelles problématiques, venues notamment de la psychologie et de la sociologie.
En 1989, pour mieux souligner l'approche de la prostitution comme fait social et politique, la revue du Mouvement du Nid devient Prostitution et Société. L'attention portée aux enjeux de la question prostitutionnelle, du point de vue de l'égalité entre hommes et femmes, de la marchandisation du corps humain... est confirmée en 2003 avec une nouvelle refonte de la revue.
Aujourd'hui, Prostitution et Société met à l'honneur l'approche pluridisciplinaire du système prostitutionnel : élus, militants, travailleurs sociaux, chercheurs en sociologie, psychologie, histoire sont invités à donner leur point de vue dans chaque nouveau numéro.
Utile aux acteurs sociaux concernés au premier chef par la prostitution, Prostitution et Société, par la richesse et la diversité des thèmes qu'elle aborde, est également un magazine qui intéressera tous ceux qui s'engagent pour les droits des femmes et la dignité de la personne humaine.
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Extrait. La délégation du Mouvement du Nid de Seine-Maritime souligne le volet social de la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel et annonce le développement de ses actions de formation.
Maintenant il y a beaucoup de filles roumaines avec lesquelles nous avons des difficultés à entrer en contact. En raison du barrage de la langue mais aussi parce qu'elles ne restent pas longtemps, souvent à peine trois mois témoigne Marie-Bernard Dauphin, coordinatrice du mouvement du Nid dans l'agglomération, en première ligne pour constater la réalité du flux des "arrivages".
Au sein de l'association de soutien et d'aide aux prostitués - dont les bénévoles vont à la rencontre chaque semaine - on jette un regard nuancé sur la prochaine loi. Des études menées à l'étranger ont montré que la pénalisation faisait baisser la prostitution. Mais on a conscience aussi que ces femmes sont inquiètes de leur avenir. Beaucoup n'ont pas d'autres moyens de vivre constate la responsable, surtout attentive au volet social de la loi. Nous envisageons de rencontrer les assistantes sociales qui ne se sont pas préparées à accueillir ce genre de public. Elles ne connaissent pas vraiment ce milieu, pourtant c'est vraiment important si l'on veut aider les prostituées à se reconvertir demain insiste-t-elle.
Aller à la page de la délégation de Seine-Maritime.
Source : Paris-Normandie.
Lorsque je vous avais parlé de ma wishlist, je ne m'attendais pas à ceci. (oui je suis exceptionnellement douée en photo comme vous le constatez).
Alors tellement, tellement, tellement merci.
Je ferai sans aucun doute un article pour chaque livre mais je ne saurais que vous conseiller, pour Noël, de penser à offrir le magnifique La belle et la bête, ou Café society.
La nuit du chasseur contient un magnifique livre de photos et Illicit est quant à lui un film du Pre-code ; la warner sort énormément de films de cette période.
Je ferai évidemment un résumé de chacun des ouvrages féministes.
Mais.. merci (je me répète non).
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Ce débat organisé le 16 décembre 2013 à Tours réunit le Mouvement du Nid d'Indre-et-Loire, Osez le féminisme 37 et Véronique Verger, ancienne prostituée et auteure d'un livre témoignage.
Infos pratiquesAu Foyer des Jeunes Travailleurs Bernard Palissy (Tours),
Vendredi 13 décembre 2013, à19h00, entrée libre et gratuite.
Alors que l'Assemblée nationale a adopté le 4 décembre 2013 la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel [1] le Mouvement du Nid d'Indre-et-Loire, Osez le Féminisme 37 et Véronique Verger, ancienne prostituée et auteure d'un livre témoignage, ont présenté leurs analyses, convictions et expériences du système prostitueur et leurs espoirs pour l'avenir.
Avec la participation de nombreuses associations locales.
[1] Lire sur ce site : L'Assemblée nationale fait le choix de briser la violence prostitutionnelle.
La délégation du Mouvement du Nid du Doubs propose une journée de formation conçue pour les travailleurs médico-sociaux auprès du service de médecine préventive et du CROUS de l'Université de Franche-Comté.
Cette formation est animée par 2 intervenantEs, Didier Landau pour le Mouvement du Nid et Magali Nayrac pour l'Amicale du Nid. Cette année, la prostitution étudiante plus particulièrement sera abordée.
Cette session est complète, contactez notre équipe du Doubs pour connaître les dates de leurs prochaines actions :
Délégation du Mouvement du Nid du Doubs
2 rue de la Bibliothèque à Besançon
03 81 83 02 03 / 06 59 24 47 66
franchecomte-25(arobase)mouvementdunid(point)org
Contribuer à la formation des acteurs sociaux dans le cadre de la prévention auprès des jeunes, tel est l'objectif de cette formation soutenue par l'Agence régionale de la Santé, en partenariat avec la mairie de Mamers. Elle s'adresse aux travailleurs médico-sociaux et tous professionnels travaillant dans les collèges, lycées, hôpitaux, militantEs d'associations...
Infos pratiquesJournée de formation "Comprendre et prévenir les attitudes sexistes chez les jeunes"
Salle du Cloître, place de la République à Mamers
le 10 décembre 2013 de 09h30 à 17h00.
La formation est gratuite et limitée à 15 places. Attention, dernières places ! Inscrivez-vous par mail auprès de la délégation du Mouvement du Nid de la Sarthe :
paysdeloire(tiret)72(arobase)mouvementdunid(point)org.
Pour toute information, contactez notre équipe !
La journée est animée par Christine Laouénan, journaliste santé et conférencière, spécialisée dans la prévention du sexisme et de la violence auprès des jeunes. Avec la délégation du Mouvement du Nid de la Sarthe.
Bien que l'égalité entre les hommes et les femmes soit inscrite dans la loi, la réalité montre qu'il reste encore des progrès à faire. Malgré les apparences, l'éducation des filles et des garçons demeure encore inégalitaire. Les parents comme les éducateurs peuvent avoir des attentes différentes selon les sexes, ce qui favorise des stéréotypes sexués et des comportements sexistes.
Généralités Qu'est-ce que le sexisme ? Comment se manifeste t-il et quelles sont ses conséquences ?
Socialisation familiale Les attentes des parents. Mise en place de l'identité sexuée. Jeux de filles, jeux de garçons...
Scolarité Mixité n'est pas égalité. Le sexisme, à l'œuvre dans les cours de récréation !
Des relations égalitaires à l'adolescence ? Hypersexualisation du discours adolescent. Domination dans les relations amoureuses.
La porno s'affiche au grand jour Des codes qui s'infiltrent jusque dans l'espace public. La mode hypersexualisée.
La publicité, record du monde de sexisme
Du sexisme ordinaire à la violence Des stéréotypes défavorables aux femmes, qui entraînent une dévalorisation. Du sexisme aux violences sexuelles, le risque prostitutionnel.
Adultes : être acteur, actrice du changement Comment intervenir auprès des jeunes.
Atelier : le sexisme au quotidien Jeux de rôles et autres outils. Privilégier la communication non-violente.
Pour télécharger le programme et le bulletin d'inscription :
Formation comprendre et prévenir le sexisme chez les jeunes Programme et bulletin d'inscription de la formation organisée à Mamers (72) le 10 décembre 2013, de 09h30 à 17h00.On change quoi ?, l'adaptation de "Filles, garçons, entre nous on change quoi ? Construire l'égalité" (lire ci-dessous) a été représentée pour la première fois, à Lille ! La Voix du Nord a couvert l'événement.
Jeudi matin [1], les élèves de 3e du collège Franklin ont bénéficié d'un spectacle débat intitulé « On change quoi ? ».
Une démarche qui s'inscrit dans le cadre des actions menées par le Mouvement du Nid (MDN), présidé par Bernard Lemettre, délégué régional. C'est la première fois que ce spectacle est joué et il tournera à travers toute la France, explique le délégué.
L'association du Mouvement du Nid accompagne les personnes prostituées dans leurs démarches d'accès à la justice, à la sécurité sociale ou encore aux soins. Lorsque ces personnes entreprennent des démarches pour quitter la prostitution, le MDN reste présent à leurs côtés. La compagnie Tic Tac & Co, à partir de la revue Filles-Garçons, entre nous, on change quoi ? [2], éditée par l'association, a monté une pièce de théâtre.
On change quoi ? Dans cette pièce de théâtre, les comédiens abordent de nombreux thèmes auxquels les adolescents sont confrontés au quotidien. ©La Voix du NordUne histoire d'amitié et de confiance qui met en scène deux adolescents et deux adultes, qui communiquent par mail, webcam, texto ou portable [3]. Fanny et Melchior, deux ados, ont des amis et l'on découvre l'histoire de chacun. Ils sont Black, Blanc, Beur et ont tous un besoin d'amour et d'écoute. Leurs craintes, leurs rêves et leurs interrogations, relate Stéphane Butruille. Les personnages que nous interprétons n'apportent pas de réponses moralisatrices. Ils accompagnent, écoutent, se font miroir, rassurent et orientent, ajoute Annette Lowcay.
Un spectacle qui permet d'informer les jeunes sur le sexisme, la sexualité, les relations amoureuses, l'amitié, les violences, l'exploitation sexuelle etc. Ou encore les dangers du web, notamment de Facebook. Autant de thèmes qui sont abordés subtilement. Attentifs, les élèves ont pu constater que les thèmes évoqués traitaient de leur actualité quotidienne. À la fin du spectacle, ils ont pu débattre et obtenir des réponses concrètes à leurs questions.
[1] À lire sur notre site : "On change quoi ?", un collège de Lille accueille la grande première !.
[2] À découvrir : Filles-Garçons, entre nous, on change quoi ?.
[3] Pour plus d'informations, lire ici : On change quoi ?.
Publié dans La Voix du Nord, le 7 décembre 2013.
Mercredi 27 novembre 2013, soirée organisée par le Zonta Club salle des Conférences à Martigues. Entrée gratuite, tout public.
La délégation des Bouches-du-Rhône intervient lors de cet événement consacré à la lutte contre les violences sexistes pour parler du système prostitutionnel.
NiceJeudi 5 décembre 2013, venez participer aux échanges animés par la délégation des Bouches-du-Rhône sur la question du système prostitueur à partir de 19h00, 22 rue de France à Nice.
L'entrée est gratuite été ouverte à tout public. Renseignements au 06 41 80 71 28 et auprès de la délégation des Bouches-du-Rhône->
L'association Le Nid défend la proposition de loi présentée par le gouvernement. A Tours, ses bénévoles reçoivent les confidences des habituées de la rue.
Je n'ai plus de fric, il faut que je retourne au tapin... : cette phrase, Magali Besnard, la permanente du Nid, l'a entendue la semaine dernière dans la bouche d'une prostituée tourangelle. Une ancienne bien connue des bénévoles de l'association. Et les exemples de ce genre ne manquent pas.
Là, c'est une mère seule avec son enfant qui se fait payer ses courses par son voisin en échange de faveurs sexuelles.
Ailleurs, c'est une étudiante africaine logée chez un vieil homme qui réclame des caresses en guise de loyer.
Le troc sexuel, ça existe, ici chez nous, explique Guy Joguet, président du Nid. Nous, nous sommes effectivement abolitionnistes car nous estimons qu'en effet, la prostitution est une violence. Ce n'est pas un système marchand comme un autre. L'histoire de vie des prostituées, les bénévoles du Nid la connaissent. La prostitution tant que c'est pour les autres, ça va, indique Guy Joguet. Mais si c'est votre mère, votre sœur... là, ça ne va plus. Souvent, les filles basculent dans la prostitution au terme d'un parcours douloureux, suite à une mauvaise rencontre. Il y a toujours une fragilité au départ et quelqu'un qui met en lien avec la prostitution.
Entre 2002 et 2004, l'association avait mené l'enquête au sujet des clients. Aujourd'hui, le Nid défend l'idée d'une responsabilité des clients.
Le corps de l'autre ne s'achète pas
Nous ne sommes pas contre les personnes, ajoute Guy Joguet. Mais nous considérons que les prostituées sont des victimes, donc il y a des auteurs... Le but, c'est surtout de responsabiliser les clients.
Mais pour autant, l'association ne veut pas jeter l'opprobre sur les clients pour qui elle voudrait que soient instaurés des lieux d'écoute. La permanente du Nid, elle, souligne que la pénalisation des clients n'est pas le seul pilier de ce projet de loi. Le but de cette proposition, c'est de poser un interdit social, commente Magali Besnard. Il s'agit de dire que le corps de l'autre ne s'achète pas.
Contrairement à ceux qui défendent l'idée d'une prostitution choisie, les bénévoles du Nid mettent l'accent quant à eux sur les effets destructeurs de la prostitution.
Même si elles disent qu'elles en vivent bien, la plupart des prostituées ont une piètre estime d'elles-mêmes, conclut Magali Besnard.Et elles considèrent l'argent qu'elles gagnent comme de l'argent sale.
la phrase La pénalisation des clients n'est qu'un des aspects du projet de loi. Le texte comporte quatre piliers dont la lutte contre les réseaux de la traite et du proxénétisme qui sont bien organisés sur internet.
C'est Magali Besnard, la permanente du Nid à Tours, qui explique ainsi les bases du projet de loi que défend l'association. Le grand public n'a en effet retenu que la question de la pénalisation des clients mais selon la bénévole du Nid, il contient d'autres pistes de travail. Le projet prévoit par exemple de mettre en place des alternatives à la prostitution ou encore de travailler le volet prévention et information des jeunes. Le texte, précise Magali Besnard, présente une approche globale du problème de la prostitution. Il s'agit de s'y attaquer dans son ensemble. Le Nid est pour sa part favorable à ce texte qui, par ailleurs, a suscité plusieurs pétitions.
Le Mouvement du Nid - France exprime sa satisfaction à l'annonce du vote en faveur de la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel.
Notre pensée va d'abord aux 5000 personnes prostituées que nous accompagnons chaque année, vers toutes les personnes emmurées par la honte et la violence dans le système prostitutionnel.
Pour la première fois en France, une loi qualifie et condamne l'achat d'un acte sexuel comme une violence, et en tire plusieurs conséquences :
Les personnes prostituées, en tant que victimes, ne seront plus pénalisées et il leur sera au contraire proposé des alternatives, des échappées hors du système prostitutionnel.
Les « clients » des personnes prostituées sont désormais condamnés : acheter un acte sexuel devient une infraction pénale.
Pour la société toute entière, et particulièrement pour les nouvelles générations, la loi ouvre enfin une nouvelle ère pour l'égalité femmes-hommes, en s'attaquant à un des derniers bastions de la domination masculine et de la violence sexiste.
Le Mouvement du Nid - France, fort de son expertise en matière de prévention et d'accompagnement des personnes prostituées, dénonce depuis des années le manque d'outils et de moyens mis en œuvre, un constat partagé par les professionnels de l'action sociale et éducative avec qui il travaille. Il se réjouit des possibilités nouvelles que la proposition de loi pourra initier et en faveur desquelles il se mobilisera.
Aujourd'hui, les députéEs ont décidé une avancée historique : la France s'engage aux côtés des personnes prostituées, contre ceux qui exploitent leur vulnérabilité : proxénètes et « clients » prostitueurs.
Nous saluons aussi la mobilisation exceptionnelle, animée par plus de cinquante associations féministes et de lutte contre les violences faites aux femmes, qui a touché l'ensemble du mouvement social.
Forts de cette mobilisation et de ce nouvel espoir, nous formulons le vœu que le Sénat fera lui aussi le choix de briser la violence prostitutionnelle.
CONTACTS PRESSE 0032 496 21 64 66 / Elise Guiraud (01 42 70 77 79)
2003-2004 furent l'occasion, pour le féminisme français de revenir sur le devant de la scène avec le voile musulman. Depuis de très longues années, on ne parlait plus du féminisme et politiques et journalistes ne s'y intéressaient que pour hausser un sourcil goguenard.
Le voile a permis de mettre tout le monde d'accord et aux féministes de revenir sur le devant de la scène. Comme le soulignent Ewanjé-Epée et Magliani-Belkacem, le combat contre le voile a souvent été pour les féministes, et ce dés 1890, un moyen pour acquérir du pouvoir dans un monde d'hommes (blancs faut-il le préciser). Se présenter à la fin du XIXeme siècle comme la branche féminine chargée de civiliser les femmes musulmanes a permis aux suffragettes de parallèlement placer sur la table des négociations le droit de vote.
Les choses ne sont pas allées différemment en 2004 lors des lois contre le voile. Faire parler du féminisme - et donc faire bouger les choses - n'est pas chose évidente et des sujets qui semblent apparemment consensuels comme la lutte contre le viol ou les violences conjugales suscitent en général un désintérêt poli mais ferme. Le voile, en revanche, après 2001, permettait de continuer cette mission - sans doute inconsciente mais réelle - civilisatrice des femmes musulmans malmenées, victimes, coupables, on ne sait pas trop.
Si le patriarcat tend souvent à placer les femmes dans une situation d'infériorité intellectuelles, tendant à sans cesse nier ce qu'elles disent, ce qu'elles ressentent, un certain féminisme tend à faire de même. Vous pensez être libre mais vous ne l'êtes pas a-t-on entendu. Vous pensez mettre ce voile en toute conscience mais cela n'est pas le cas.
Alors cette position aurait pu s'entendre parce qu'il est bien clair que dans une situation de domination, on n'a pas toujours conscience de classe et que le propre d'une classe dominée est d'avoir souvent intériorisé que ce qu'elle vit est normal. Cette position aurait pu s'entendre si les féministes qui parlaient du voile avaient appliqué ce qu'elles disaient à elles mêmes. Or en 2004 la simple réflexion sur le vêtement féminin occidental suscitait l'étonnement. En clair les seules à ne pas bien savoir ce qu'elles faisaient étaient des femmes souvent racisées, parfois étrangères et dans tous les cas musulmanes. En plus cela tombait bien pas une femme avec un foulard n'a été invitée pour en parler ; ou dans le meilleur des cas, comme un témoignage, qu'on analyse ensuite entre gens sérieux. Je pense que si on avait pu comme en 1950 lancer de grandes cérémonies de dévoilement on l'aurait fait.
En 2013, le féminisme a fait long feu et s'il renait encore vaguement lorsque Fourest ou Badinter nous tentent un énième buzz sur le dos de l'islam, il faut bien avouer qu'on en parle peu en politique. La création d'une ministère des droits des femmes n'a pas changé grand chose et on piétine et végète.
Les déclarations - sans doute d'ailleurs dites sans préjuger de ce qui allait ensuite se passer - de NVB auront permis de réaliser qu'il y avait là à nouveau un bon moyen de parler du féminisme. Et, en effet, depuis ses déclarations, c'est un flot ininterrompu de déclarations qui remettent le féminisme au centre des discussions. Dans ce contexte, quiconque connait un peu la politique sait que c'est l'occasion qui fait le larron et qu'il n'y en aura pas d'autres. Ainsi si en 2004 le voile permis à un certain féminisme et de remettre l'ouvrage sur le métier, la prostitution lui permit la même chose en 2013.
Une commission est donc lancée, les associations féministes s'y mettent. La donne a néanmoins un peu changé depuis 2004, les principales concernées ont maintenant la parole et les prostituées sont invitées dans les media.
Un certain féminisme va alors faire ce qu'il sait faire de mieux ; expliquer à la place des concernées qu'elles ne savent pas vraiment ce qu'elle disent. On va ainsi dire qu'elles ne sont pas représentatives, qu'elles ne savent pas ce qu'elles disent, qu'elles sont en sous-main soutenues par des lobbies proxénètes et, ce que je considère le pire, qu'elles sont quotidiennement violées sans le savoir.
Les mots sont alors lâchés ; votre consentement ne vaut rien, les viols dont vous avez été victimes dans votre enfance vous ont rendus incapables de formuler un consentement éclairé, votre manque d'argent vous fait dire oui à tout. Le système patriarcal a toujours procédé ainsi ; dire que les femmes ne savent pas ce qu'elles disent.
Il n'aura échappé à personne, que, là encore, les principales concernées par cette loi sont des femmes étrangères et souvent racisées.
Et il n'aura échappé à personne que cette loi, qui est une loi de principe, va précariser ces femmes là. Personne, je l'ai déjà dit, ne peut sérieusement penser qu'on va régulariser 20 000 personnes. Gail Pheterson disait que les lois sur la prostitution servent souvent à gérer les initiatives migratoires des femmes ; ainsi certaines ONG locales nigérianes soulignent que les femmes qui migrent sont souvent de mauvaise vie. Ainsi nous disons que les femmes qui migrent ici ne sont pas très aptes à comprendre ce qu'elles font et pourquoi elles le font. Alors nous allons décider à leur place car nous savons bien que si nous étions des femmes nigérianes (on en est toutes un peu n'est ce pas depuis Taubira) jamais nous ne nous prostiturions.
La loi qui va être votée cet après-midi entraînera beaucoup de choses ; mais sans doute le sentiment clair que le féminisme français doit s'interroger, doit faire son aggiornamento comme je l'ai déjà demandé plusieurs fois et surtout comprendre que les oppressions sont multiples et pas binaires.
Relisons une phrase prononcée par Maud Olivier, nouvelle héroïne du féminisme : "Je pense que notre future législation aidera à lutter contre l’immigration clandestine, dès lors qu’elle découragera les réseaux de traite aux fins d’exploitation sexuelle d’amener des jeunes femmes sur le territoire français."
Vous aurez alors compris que le féminisme français n'a pas été instrumentalisé mais a donné toute sa place et mieux son soutien à une loi qui ne vise pas à protéger les prostituées mais masque en fait la politique en matière d'immigration du gouvernement français.
18 :00 la loi a été votée à l'assemblée nationale et approuvée. Elle sera a priori examinée au Sénat en 2014.
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Autour du beau documentaire "L'Imposture", le Mouvement du Nid de la Sarthe, la Ligue des Droits de l'Homme et L'Espace Femmes/Steredenn s'associent pour vous proposer une rencontre et des échanges exceptionnels avec la présence de Rosen Hicher, ancienne victime de la prostitution.
Infos pratiquesLe 2 décembre 2013 à Dinan, au cinéma "Vers le Large", à partir de 20h30. _ Tout public, 5 euros. Pour tout renseignement, contactez Steredenn - Espace Femmes au 02 96 85 60 01.
La projection de L'imposture sera suivie d'un débat animé par Marie-Claude Leroux et Yves Simier (Mouvement du Nid de la Sarthe), Annie Ollagnier (Steredenn-Espace Femmes) et Patrick Briend de la Ligue des Droits de l'Homme-Dinan. Rosen Hicher, ancienne victime de la prostitution, auditionnée par la Commission spéciale de l'Assemblée nationale sur la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel, apporte son témoignage et ses analyses.
L'imposture
Notre critique de L'Imposture sur le site de notre revue Prostitution et Société.
Filmé avec une caméra de proximité, ce documentaire nous plonge au cœur de la réalité des prostituées. Elles y dévoilent la face cachée de ce prétendu "travail du sexe" qui ne relève pas d'un choix éclairé apportant richesse, plaisir et liberté.
Qui peut le mieux s'exprimer à propos du système prostitutionnel, sinon les personnes prostituées elles-mêmes ? La réalisatrice québécoise Ève Lamont, riche de leur apport et leur complicité, fait fructifier leurs témoignages dans ce documentaire : 75 femmes rencontrées au fil d'une enquête de plu- sieurs années.
Elles ont 22, 34 ou 48 ans, elles habitent Montréal, Québec ou Ottawa... Ces femmes, qui ont récemment quitté la prostitution ou qui tentent d'en sortir, mènent un âpre combat pour se réinsérer sociale- ment et retrouver quiétude et sécurité. Dans ce long processus semé d'embûches, chacune cherche à re- prendre le contrôle de sa vie, à retrouver l'estime de soi et à s'offrir une place au soleil.
Pourquoi tant de personnes prostituées, indépendamment de leur voie d'entrée dans la prostitution, souhaitent désespérément en sortir, sans que rien ou presque ne soit fait – au Québec, en France et ailleurs... - pour le leur permettre ?
Je ne sais même plus quoi dire tant je sens que la loi pénalisant les clients et enclenchant un parcours de réinsertion pour les prostituées va être votée et qu'il est trop tard pour dire quoi que ce soit.
Elles ne le diront pas, elles ne l'avoueront pas mais les associations abolitionnistes, les députés, la ministre ont voulu une loi de principe. Elles ont voulu dire que dans ce contexte-là, acheter du sexe n'est pas acceptable. Je peux entendre cela, je peux comprendre cela mais je voudrais qu'ils admettent et comprennent que la loi de principe qu'ils ont votée et voulue va foutre en l'air beaucoup de personnes ; au nom de principes, certes beaux mais qu'on n'a pas les moyens de mettre en oeuvre.
Ecoutez. Ecoutez sans penser que je suis forcément pour la traite, que je suis payée par les proxos, que je suis au chaud chez moi et que je ne sais pas ce que c'est que se prostituer ; à 99.99% les abolitionnistes ne le savent pas non plus.
Je ne vais même pas aborder le volet de la pénalisation en fait ; faut-il punir le client, pas le punir. J'ai dit ce que j'avais à dire là dessus.
Je vais aborder le principal ; que va-t-il se passer pour les prostituées ?
Hier un député s'est réjoui d'entendre que des prostituées disaient avoir beaucoup moins de clients lesquels commencent à flipper. Ok. Super. Votre proposition de principe fonctionne parfois et le client flippe. On propose quoi à la prostituée ? Va-t-on miraculeusement trouver du travail à ces femmes là ? (et je ne parle pour le moment que des françaises soit allez 20% des prostituées).
L'aide aux prostituées va être réglementée (cela s'apparente un peu à ce qu'on fait signer aux drogués en fait). Tu arrêtes de te prostituer et en échange je te remets royalement une allocation de quelques 400 euros. Evidemment si tu étais amenée à te re-prostituer, l'allocation saute et on te fera la morale. Alors je veux bien qu'on m'explique comment on vit avec 400 euros.
Vous avez dit que la prostitution était due à de la précarité économique. Et donc en arrêtant de se prostituer, par miracle, elles vont trouver un job et ne plus être précaires ?
On sait fort bien qu'elles ne vont pas arrêter parce que pour mille et une raisons, elles ne le peuvent pas et qu'on ne va pas miraculeusement leur trouver du taf. (et pourquoi d'ailleurs une prostituée serait prioritaire sur un boulot plutôt qu'une autre personne ?). Donc elles ne peuvent pas arrêter mais il n'y a beaucoup moins de clients. elles vont donc les chercher où ils se trouvent , elles se collent donc sur Internet ( miracle on peut produire des rapports "plus aucune prostituée au bois, la prostitution est officiellement éradiquée de France").
Je n'ai toujours pas compris ce qu'on va proposer à une prostituée française de moins de 25 ans qui voudrait arrêter ; rien a priori.
Au fond, on va être clair et arrêter de se mentir. A 99% vous et moi, de quelque "camp" qu'on se situe, cette loi ne change rien à nos vies. Mais rien. Tout au plus pourrez-vous vous gargariser dans les séminaires à soliloquer que la France ne tolère plus la vente de sexe. Et vous foutrez vite le camp quand on vous demandera ce qu'il est advenu des prostituées ("elles ont des super contrats de travail dix heures par semaine à faire des boites en cartonnage , on est ENCHANTE").
Voici deux videos. Les deux concernent des prostituées étrangères qui expliquent leur crainte face à la future loi.
Est ce que quiconque ici dit que ces femmes sont heureuses ? Suis je en train de prétendre à un quelconque moment que leur activité est chouette, sympa ou que sais je ? Non car là n'est pas le débat.
Abordons maintenant le problème des 80% de prostituées étrangères.
Commençons nettement ; non on ne sait pas combien sont en traite.
Continuons encore plus nettement ; on ne sait pas définir ce qu'est la traite dont on se gargarise à qui mieux mieux.
Prenons un exemple. Vous êtes mauritanienne et vous voyagez avec d'autres mauritaniens. Vous passez par l'Algérie. Vous avez la chance de ne pas crever dans le désert et vous arrivez en Libye. Là vous payez un passeur et vous traversez la Méditerranée. Vous ne vous noyez pas. Là il vous reste des trucs à payer au passeur. Vous avez un immense panel de chouettes possibilités ; les chantiers, les clopes illégales, le ménage dans le meilleur des cas en rachetant un contrat à un mec du pays. et la prostitution donc. (vous tombez d'ailleurs des nues car vous pensiez que vous pourriez travailler normalement). Etes vous dans un réseau ? Vous devez en effet de l'argent à un mec. Etes vous davantage dans un réseau que le collègue qui lui travaille dans le BTP plutôt que de se prostituer ?
C'est quoi la traite ? Comment la définit-on ? Est ce que le fait de devoir de l'argent à quelqu'un et de le rembourser en se prostituant ?
Est-ce le fait d'être menacée psychologiquement/physiquement/sexuellement par quelqu'un ?
J'aurais aimé qu'on définisse cela. Ainsi par exemple, des pays d'Europe de l'est sont entrés dans l'Europe au cours des dix dernières années ; les confiscations de passeport qu'on voyait dans les réseaux proxénètes de l'est existent beaucoup moins puisqu'il y a - en théorie - libre circulation pour quelques pays. Ainsi - et c'est bien ce qu'on a du mal à admettre en France - les roms roumains peuvent circuler.
Encore une fois il ne s'agit pas de dire qu'il y a des choses graves et d'autres qui le sont moins mais de comprendre l'immense variété des parcours prostitutionnels. Ainsi la Roumanie est un pays infiniment pauvre et encore davantage pour les rom. Les roms qui arrivent en France ne peuvent travailler légalement donc ils font diverses choses ; le métal par exemple ou le travail au noir sur les chantiers. Des femmes se prostituent.
Essayons donc de diviser en plusieurs catégories :
- les prostituées indépendantes étrangères et sans papier
- les prostituées indépendantes étrangères et sans papier qui doivent de 'l'argent à un réseau (le dit réseau s'en fout de ce qu'elles font, il veut juste son argent)
- les esclaves sexuelles dans un réseau proxénète
On ne sait pas du tout ce qui va se passer pour les deux premiers cas. Dans une des videos, il y a une femme chinoise qui est venue en France faire de l'argent rapidement pour payer ses dettes. dans l'autre il y a des prostituées trans qui viennent d'Amérique du sud.
Ces femmes là ne rentrent pas dans le processus présentée dans la loi puisqu'elles ne dépendent pas de réseaux ; elles sont sans papier et sont donc illégales.
Vous pouvez chercher dans tout le rapport Olivier ; rien ne leur est proposé. Rien, rien et rien. On peut donc penser que la prostituée chinoise de la video tentera de continuer ici et si vraiment il n'y a plus de client, elle partira en Allemagne par exemple. (si elle a choisi la prostitution plutôt que le travail en atelier clandestin c'est sans nul doute qu'elle a besoin d'argent rapidement ; les immigrés ne sont pas cons, ce ne sont pas des incapables un peu bornés).
Passons aux victimes de la traite. je vous rappelle à ce sujet qu'on a expulsé il n'y a pas 15 jours des prostituées bulgares en traite pour "que le proxénète comprenne". Nul doute qu'il a repris une part de tarte.
On leur propose donc un titre de séjour de 6 mois + l'allocation temporaire d’attente (336 euros). Cela sera a priori reconduit 6 mois si la procédure contre le proxénète n'est pas finie (c'est qu'on est grand prince). Et après ? faut-il vraiment que je dise en toutes lettres que non on ne va pas régulariser 20 000 personnes et que non la future caissière de votre supermarché ne sera pas une ancienne victime de la traite, aidée par l'état et Carrefour à s'en sortir.
Relisez ce texte. c'est quoi la réalité de la politique migratoire de la France aujourd'hui. On file une fortune à un organisme européen Frontex pour qu'il signe de accords avec des pays super démocratiques comme la Mauritanie et la Libye pour qu'ils retiennent les migrants (c'est illégal). On expulse en masse (c'est illégal). On fout dehors des mineures dont on sait qu'elles sont battues par leur père (les Dibrani) (ah c'est légal). L'UMP et Valls tiquent sur la loi Olivier car, ils l'ont dit eux-mêmes, "ca risque de faire appel d'air".
Dans le rapport Ollivier, il est dit "Le préfet dispose en la matière d’un pouvoir discrétionnaire, et ses services apprécient la situation de la personne en fonction d’un faisceau d’indices." (pour décider qui est victime de la traite ou pas).
Si le préfet a un pouvoir discrétionnaire, si en plus cela varie d'une préfecture à l'autre, comment va t-on être sûr qu'il n'y a pas eu quelques abus ? (si vous êtes vraiment en train de penser que la France n'est pas capable d'expulser des prostituées en traite et en danger de mort, c'est à désespérer). On a été condamné plein de fois par le CEDH ; la garantie d'un interprète n'est pas toujours là, on ne vous informe pas de vos droits.
Vous n'êtes pas sans constater que la France a quelques soucis à parler d'immigration et que régulariser ne rend pas vraiment populaire dans les sondages ; vous pensez que le gouvernement n'est pas prêt à sacrifier 10 000 putes pour gagner une élection ?
Il y aura des abus puisqu'il y en a déjà, qu'Olivier le craint et ne propose rien d'autre.
Lisez les témoignages de gens non prostituées, souvent très diplômés qui vont à une préfecture pour un titre de séjour. Pensez-vous que les prostituées vont être bien accueillies ? "oh mon dieu ce que tu as vécu est horrible vite un verre d'eau et un carte de dix ans ?"
Parlons de la Syrie. On a des hommes, des femmes, des enfants qui fuient le pays en guerre. Ils gagnent les pays voisins, ou tentent de passer la Méditerranée. Nous les repoussons. On ne donne pas l'argent demandé par Agence des Nations Unies pour les réfugiés. Pourquoi est ce que je parle de cela ? Car il y a des liens plus qu'évidents entre l'immigration et la prostitution.
Nous refusons d'accueillir des gens venant de zones de guerre qui sont en danger de mort immédiat, nous signons des accords avec des pays tels que la Libye pour qu'ils gèrent tous ces gens dont on ne veut pas. Et vous pensez qu'on va filer des papiers à des prostituées parce qu'elles sont sous traite ? Mais cela a gêné qui à un quelconque moment qu'il y ait des gens sous traite ?
Alors je vous vois venir ; "tu ne proposes rien".
Je ne propose rien car dans l'état actuel des choses avec la politique migratoire européenne, il n'y a rien à proposer.
Je ne propose rien car tant que certains pays seront pauvres, seront en guerre, des gens viendront en Europe et une partie se prostituera, il n'y a rien à proposer.
Je ne propose rien car tant que les soins, opérations nécessaires aux trans* devront être payés de leur poche, il n'y a rien à proposer.
Je ne propose rien car tant que des jeunes homosexuels seront virés de chez eux sans solution d'hébergement, il ny aura rien à proposer.
Je ne propose rien car je ne suis rien ni personne pour estimer qu'il est mieux de rester dans un pays en guerre ou en famine, en proie à la haine ou à la discrimination, plutôt que de se prostituer.
Je ne propose rien car je sais que mon gouvernement ne va pas trouver du travail à ces prostituées sous traite.
On parle de plus en plus du féminisme intersectionnel et c'est tant mieux. dans ce débat, il a malheureusement été très absent car lui seul permettait de mettre des choses en convergence comme prostituée, migrante, sans papier, racisée etc.
C'est étrange car ce mardi qui va sans doute être pour certaines une immense joie militante me laisse vraiment défaite, vraiment mal à l'aise alors que, comme je l'ai dit, je ne serais pas touchée par cette loi.
On m'envoie ce texte qui montre bien toute la complexité des processus migratoires, de la traite et de la pauvreté.
je résume en gros. Un chercheur a travaillé sur les femmes renvoyées au Nigeria ; celles renvoyées comme illégales et celles renvoyées comme victimes de la traite et qui ont reçu de l'aide. Il explique que d'Europe c'est très important de faire des catégories super précises alors que du Nigeria ce sont des catégories beaucoup moins étanches. Il montre aussi qu'un an après le retour, les femmes victimes de traites sont tout aussi pauvres que les autres. le projet de migration s'établit entre la femme, la famille et la madame (qu'on appellerait la passeuse en France). Ca revient à environ 50 000 dollars. La famille met en gages ses bien et s'attend que la femme ramène de l'argent à tout prix. (voici un lien pour comprendre le niveau de pauvreté au Nigeria) . Au départ la femme qui est revenue comme victime de traite a de l'argent (qu'on ne lui donne pas car souvent on estime qu'elle ne saurait pas bien l'utiliser donc les ONG achètent pour elle). Un an après, elles n'ont souvent plus rien d'autant que ca se sait qu'elles ont été prostituées donc elles peinent à avoir un réseau, à trouver un travail etc.
Il est aussi montré que la vie au Nigeria si on n'est pas dans les quartiers sécurisés est très dangereuse. Si des femmes ont vécu des vols et des viols en Europe, toutes en ont connu avant ou après dans leur pays. Si on soupçonne, quand elles rentrent d'Europe qu'elles ont de l'argent, elles sont encore plus vulnérables. Certaines disent que c'était mieux de vendre du sexe en Europe que d'être là. La chercheuse explique que c'est compliqué de voir les vrais situations. Si une nigériane dit qu'elle savait qu'elle allait en Europe vendre du sexe, qu'elle a acheté pour cela des faux papiers alors si on l'arrête, on ne lui donnera pas de l'argent pour rentrer chez elles. Beaucoup disent donc qu'elles ont été victime de traite (note de moi ; et il ne s'agit évidemment pas de juger pour cela).
La chercheure montre que si les ONG (souvent catholiques) qui aident les femmes au Nigeria peuvent faire du bon travail, il y a aussi de fortes pressions pour que ces femmes fassent amende honorable, se repentent etc.
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On entend beaucoup, ces temps derniers, une idée assez communément répandue au sujet de la prostitution ; elle serait là pour empêcher le viol. Les sociétés sexistes fonctionnent - tout au moins depuis l'antiquité - selon un principe assez connu ; les hommes ont des besoins en particulier sexuels ; un certain nombre de personnes, hommes comme femmes, doit donc être mis à leur disposition pour satisfaire leurs besoins qui ne souffriraient pas de n'être pas assouvis. Nous planons toujours plus ou moins sous la menace non dite que ce qui n'est pas donné - et devrait l'être - sera de toutes manières pris donc autant y céder de suite. C'est d'ailleurs sans doute pour cela que le viol conjugal a mis si longtemps a être puni ; si un homme s'était payé une femme à libre disposition, il paraissait tout de même un peu bizarre qu'il n'en profite pas à loisir.
L'idée que la prostitution ferait diminuer le viol est infiniment violente :
- elle nous met sous une menace constante qu'on peut nous violer si les hommes ne sont pas sexuellement satisfaits
- elle suppose qu'il faut mettre un contingent d'êtres à libre disposition de violeurs potentiels pour un mieux-être social
- elle suppose que les prostituées ne sont pas violées, ou que ca n'est pas grave ou qu'elles sont dévolues à cela.
- elle dit que les hommes s'ils ne sont pas satisfaits sexuellement deviennent des violeurs.
Étudions un peu cette dernière idée.
Il ne viendrait à l'idée de personne de justifier que, parce qu'on a voulu un collier, que c'était un besoin irrépressible, on a braqué un magasin. On ne justifierait pas qu'un instinct incontrôlable m'a poussé à arracher un iphone 5 des mains d'une passante. On n'irait pas dire non plus que des pulsions violentes qu'il faut tout de même bien comprendre ont poussé quelqu'un à en poignarder un autre.
En matière de mecs et de sexualité, tout semble totalement différent. Il y aurait l'idée communément répandue que des hommes, on ne sait pas bien lesquels, sans doute les moches, les dépressifs, les handicapés, ceux qui ont des besoins spéciaux ne peuvent absolument pas apprendre la frustration sexuelle. On peut apprendre la frustration en matière de consommation, ne pas s'acheter 50 paires de chaussures, ne pas bouffer du caviar à tous les repas, mais il est apparemment impossible de contenir ses envies sexuelles pour un homme si elles ne peuvent être satisfaites. Un homme m'expliquait ca d'une manière qu'il pensait très scientifique il y a quelques jours ; "tu comprends on a de la testostérone et ca rend agressif. Si je ne l'évacue pas, je vais être énervé et pour qu'elle sorte il faut avoir un rapport sexuel". On peut ainsi visualiser la testostérone sortant en masse de pénis partout dans le monde à chaque rapport sexuel.
On est ainsi dans l'idée qu'il n'y a même plus besoin d'expliquer tellement elle est évidente. "mais enfin c'est évident la frustration sexuelle masculine". "tout le monde sait que". "c'est tout de même connu que".
Il y a quelques temps, alors que je venais de subir une agression sexuelle dans le métro, une femme a conclu mon récit par un vigoureux "oui mais les hommes tu sais...". Il y aurait donc l'acceptation tacite que les hommes ont des mouvements incontrôlés qui les conduit, qui à te coller une main au cul, qui à te toucher les seins, qui à te fourrer leur bite dans le vagin alors que tu n'es pas d'accord. Mais ils sont comme cela, il faut bien s 'en accommoder tels de grands enfants un peu impétueux. Le viol serait d'ailleurs une sorte de tic.
D'ailleurs, si certaines prêtres violent des enfants, nous dit-on, c'est qu'ils sont célibataires. Pensez donc ! Un homme privé de sexe devient tellement fou, tellement violent qu'il prend n'importe quoi, d'un enfant de 6 ans à une chèvre (à tout le moins on devrait lui filer une boite de corned beef cela devrait faire l'affaire aussi) pour se calmer.
Mais essayons d'imaginer comment tout cela peut bien se passer.
Un homme moche et frustré - c'est ainsi qu'on nous les vend - a des envies sexuelles et elles sont normales, deviennent même des besoins irrépressible car c'est un homme. Il devient un peu comme une machine sous trop forte pression. Alors je ne sais pas bien comment on justifie ca médicalement, si un homme ne baise pas il a ses couilles qui gonflent, gonflent, gonflent car des litres de sperme s'y entassent ? Un surplus de testostérone le fait devenir vert et déchirer ses habits ? Il faut alors le vider. Au sens propre du terme. Il va donc voir une prostituée et tout va mieux. (c'est ce que c'est simple un homme tout de même).
On nous vend toujours l'idée que les féministes détestent les hommes et en ont une piètre image. Mais quelle espèce de société prend les hommes qui la composent pour des êtres tellement incapables de se contrôler, prêts à violer tout ce qui passe si on ne satisfait pas leurs besoins sexuels ? Quelles société vend qu'un homme est mû par sa testostérone et viole à qui mieux mieux s'il ne l'évacue pas ?
Les gens qui, tous les jours, par paquets de 100, viennent nous dire que l'arrêt de la prostitution (où, quand ?) ferait augmenter le viol semblent penser qu'il y a des hommes - lesquels, où sont-ils - qui sont très bizarres. Ils ne les connaissent pas, ce ne sont pas des hommes de leur famille, ou leurs amis, mais ils existent. Et ils violent. Ou alors il faut leur donner des gens pour qu'ils ne violent pas. Je propose donc qu'on organise des services sexuels obligatoires ; tous les gens qui pensent que la prostitution fait diminuer le viol - et je ne peux que me ranger devant cette idée de bon sens - feront, hommes comme femmes, un an de service sexuel afin de soulager un peu les autres, qui, ainsi vivront moins dans la menace du viol par ces monstres tapis dans l'ombre.
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La délégation de la Sarthe vous invite à une projection de "L'imposture", documentaire qui donne la parole à 75 personnes prostituées, suivie d'un débat avec Laurence Noëlle, ex-prostituée, formatrice, conférencière et auteure du livre Renaître de ses hontes. En partenariat avec la délégation aux Droits des Femmes et à l'Egalité.
Filmé avec une caméra de proximité, L'Imposture nous plonge au cœur des réalités vécues par des personnes prostituées. Elles y dévoilent la face cachée de ce prétendu "travail du sexe" qui ne relève pas d'un choix éclairé apportant richesse, plaisir et liberté. Qui peut le mieux s'exprimer à propos du système prostitutionnel, sinon les personnes prostituées elles-mêmes ? La réalisatrice québécoise Ève Lamont, riche de leur apport et leur complicité, fait fructifier leurs témoignages – 75 femmes rencontrées au fil d'une enquête de plusieurs années – dans L'Imposture, un documentaire inoubliable.
Elles ont 22, 34 ou 48 ans, elles habitent Montréal, Québec ou Ottawa... Ces femmes qui ont récemment quitté la prostitution ou qui tentent d'en sortir mènent un âpre combat pour se réinsérer socialement et retrouver quiétude et sécurité. Dans ce long processus parsemé d'embûches, chacune cherche à reprendre le contrôle de sa vie, à retrouver l'estime de soi et à s'offrir « une place au soleil ».
Pourquoi tant de personnes prostituées, indépendamment de leur voie d'entrée dans la prostitution, souhaitent désespérément en sortir, sans que rien ou presque ne soit fait – au Québec, en France et ailleurs... - pour le leur permettre ?
Infos pratiquesJeudi 28 novembre 2013, à 20h30
Cinéma Aux Cinéastes, 42 Place des Comtes du Maine, Le Mans
Tout public, tarifs sur le site des Cineastes
La prévention de la prostitution, un moyen pour promouvoir l'égalité femmes-hommes : c'est l'approche originale de cette matinée de formation, qui se veut ancrée dans les préoccupations concrètes des professionnels et adultes encadrant le jeune public.
Infos pratiquesEntrée libre, sur inscription auprès de la délégation du Mouvement du Nid de la Sarthe.
Le 28 novembre 2013, de 9h30 à 12h30, salle de la Scomam rue Léo Lagrange.
Avec Magali Besnard, chargée de développement au Mouvement du Nid et la délégation de la Sarthe.
1 La prostitution aujourd'hui
Chiffres, public concerné et tendances actuelles
2 La notion de système prostitueur et les acteurs principaux
3 L'abolitionnisme, de quoi parlons-nous ?
4 La prévention, un enjeu social
On m'a parfois demandé comment on pouvait participer au blog, pou me remercier de ce que j'écris, des choses du genre.
J'ai ainsi demandé sur twitter si les lecteurs/lectrices trouveraient bien que je mette un bouton paypal (ou équivalent) sur le blog ; malgré un certain nombre de réponses positives, je ne suis pas à l'aise avec cette idée. j'ai encore chevillé au corps l'idée d'un militantisme pur détaché des contingences financières :p
On m'a soumise l'idée de faire un e-book, chose que je ferais peut-être un jour.
On m'a alors proposé la wishlist ; j'ai donc mis en accès public ma wish list. Cela m'évitera de peut-être sortir de chez le libraire avec 150 euros de bouquins féministes sous le bras.
Et oui je conçois absolument qu'on trouve cette idée scandaleuse, ou abusée, ou je ne sais quoi encore.
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La proposition de loi 1437 renforçant la lutte contre le système prostitutionnel sera examinée à l'Assemblée nationale à partir du vendredi 29 novembre 2013. Pour le Mouvement du Nid, les députéEs ont une occasion historique de doter la France d'une politique globale et cohérente face au système prostitutionnel, qui laisse sans secours des milliers de victimes, principalement des femmes.
Soixante-dix ans de présence aux côtés des personnes prostituées, de rencontres et d'échanges, ont nourri au Mouvement du Nid-France un engagement fondé sur une idée forte : non seulement les personnes prostituées ne sont pas des délinquantes, mais tout doit être fait pour les sortir de l'abandon auquel notre société les condamne. La loi peut y contribuer.
La proposition de loi 1437 renforçant la lutte contre le système prostitutionnel entend abroger le délit de racolage et comporte un arsenal social que nous réclamons depuis des années. Elle propose aussi de mettre fin à une incohérence insupportable ; la prostitution, reconnue comme une violence faite aux femmes dans notre pays, et dans les textes internationaux dont la France est signataire, serait la seule violence faite aux femmes que la loi ne condamne pas encore ! Si la loi est votée, le « client » prostitueur devra rendre compte de ses actes en tant qu'acteur et moteur du système prostitutionnel.
Au Mouvement du Nid, nous nous félicitons de voir inversée la charge pénale, qui passerait des épaules des personnes prostituées à celles des clients prostitueurs : un tel renversement pose une norme éthique essentielle. La loi est aussi un repère pour les jeunes et les initiatives de prévention. C'est également une remise en cause du sentiment d'impunité des prostitueurs, persuadés que parce que le « client est roi » ils sont fondés à extorquer aux personnes prostituées un consentement suivi d'actes sexuels à répétition qui leur répugnent, les mettent en danger et pèsent sur leur santé physique et psychologique.
Nous voulons que le texte soit amélioré, notamment que l'achat d'un acte sexuel devienne un délit sans peine de prison (et non une simple contravention) et que les personnes étrangères victimes de trafics reçoivent les titres de séjour nécessaires à leur reconstruction hors du système prostitutionnel. Nous suivrons les débats qui s'ouvrent vendredi 29 novembre avec, en tête, le seul espoir de voir enfin répondre aux attentes des personnes prostituées que nous rencontrons chaque jour sur l'ensemble de la France.
En travaillant avec les éluEs, avec nos partenaires associatifs, avec nos interlocuteurs sur le terrain, nous avons vu avec fierté notre objectif enfin s'intégrer à l'exigence démocratique : tout faire pour que recule la prostitution, l'une des plus destructrices – et des plus invisibles - des violences faites aux femmes. Votons la loi !
Mesdames et messieurs les députéEs,pour voter la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel
[1] Sondage Grazia Harris du 26 juin 2012.
Échanges sur les violences psychologiques le matin, à propos de la proposition de loi visant à renforcer la lutte contre le système prostitueur l'après-midi : cette journée de formation croise l'actualité et la réflexion de fond dans des domaines qui touchent au cœur de l'activité de nombreux/ses professionnelLEs du social.
Informations pratiquesJeudi 28 novembre 2013
de 09h00 à 17h00
À l'Auditorium Cercle Saint Louis
Place A. Le Braz, Lorient
Entrée libre, sur inscription : merci d'utiliser notre bulletin, à télécharger ci-contre.
Pour tous renseignements, contactez la délégation du Mouvement du Nid du Morbihan au 06 88 45 32 48 et par courriel : bretagne-56(arobase)mouvementdunid(point)org
Matinée : Violences psychologiques, violences invisibles.
Au-delà des mots, une violence invisible et sournoise, difficile à détecter, associée à d'autres maltraitances / Surmonter le traumatisme / Prévenir les risques de maltraitance / Les victimes de la violence psychologique devant la justice.
Après-midi : Présentation de la proposition de loi visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et projection du film L'Imposture.
La tendance actuelle à faire de la prostitution un métier comme un autre est démentie par des femmes qui se sont prostituées. Avec lucidité et courage, elles dévoilent la face cachée de ce prétendu travail du sexe qui ne relève pas d'un choix éclairé procurant richesse, plaisir et liberté, alors qu'elles sont victimes prisonnières d'un engrenage sexiste. Leurs propos sont étayés par ceux de Rose Dufour, anthropologue. Elles ont 22, 34 ou 48 ans, elles habitent Montréal, Québec ou Ottawa... Ces femmes qui ont récemment quitté la prostitution ou qui tentent d'en sortir, mènent un âpre combat pour se réinsérer socialement et retrouver quiétude et sécurité. Dans ce long processus parsemé d'embûches, chacune cherche à reprendre le contrôle de sa vie, à retrouver l'estime de soi et à s'offrir une place au soleil. Filmé avec une caméra de proximité, ce documentaire nous plonge au cœur de leur réalité.
Il n'y a pas si longtemps, je débarquais dans la cuisine, rouge, échevelée, en train de hurler, où des potes étaient en train de prendre un verre : "putain mais j'en ai plein le cul de tous ces connards machistes, dix ans que j'explique les mêmes choses, rien n'avance".
Un des copains m'a demandé très calmement ; "mais pourquoi tu t'infliges tout ca ?".
Je lui ai balancé à la gueule que c'était vraiment une question de privilégié, vraiment une question d'un mec qui peut ne pas s'emmerder avec le féminisme.
La veille un connard quelconque m'avait traitée de salope dans le métro et je crois, que, toutes, égoïstement, peut-être on est là pour que peut-être un jour des connards arrêtent de nous traiter de salope dans le métro.
Je ne connais pas une femme, pas une qui n'a pas subi un jour du sexisme ; cela va aller de la réflexion en apparence anodine au viol mais il y a un continuum là dedans (que vous êtes nombreux à ne pas vouloir voir, ok on est d'accord). Alors beaucoup de femmes cèdent à tout cela ; je peux comprendre cela (du moins aujourd'hui où je suis de relative bonne humeur). Je peux comprendre qu'on n'ait pas envie de lutter contre cette masse de comportements sexistes, qu'on se dise qu'il est beaucoup plus facile de les subir, qu'en restant dans le rang, on se contente de subir du sexisme bienveillant et basta. Je peux comprendre que des femmes n'aient pas envie de voir et d'analyser que les masses d'humiliations, pression,s injonctions qu'elle subissent ne sont pas des faits isolés car s'en rendre compte revient souvent à se pourrir la vie et à ne plus jamais être en paix.
Et j'avoue que les quelques hommes qui viennent, outrés, nous dire que c'est un scandale que des femmes ne soient pas féministes, je leur dirais d'aller gentiment checker leurs privilèges avant de faire la leçon sur ce qu'on doit faire ou pas.
Etre féministe c'est une urgence et une urgence absolue pour éviter de subir le sexisme à nouveau ; on n'a pas forcément le choix.
Certaines vont voir que la gestion de l'IVG en France est une calamité et vont lutter contre.
Certaines vont voir que la profession qu'elle rêve d'exercer est gangrenée par le sexisme.
Certaines ne veulent plus être frappées.
Certaines ne veulent plus être violées.
Certaines ne supportent plus d'être traitées comme des animaux souriants, des chats mignons, à qui on fout une tape sur la tête et qu'on renvoie quand il s'agit de causes importantes.
Le féminisme n'est pas de la peinture sur verre, un nouveau loisir qu'on s'est trouvé parce qu'on s'emmerdait un peu. j'aimerais bien ne rien voir, vivre dans une bienheureuse ignorance où le frotteur du métro est "un simple taré et un impondérable" et le violeur un fou".
Je ne peux pas. Je vois des dizaines de femmes - j'en suis parfois - se rendre malades à force de luttes, à force d'insultes.
On ne mesure pas le sexisme (comme on ne mesure pas le racisme, l'homophobie, la transphobie). Je peux le comprendre c'est douloureux à voir. Qui a envie de réaliser qu'il/elle est partie prenante d'un système causant des dizaines de milliers de viols ? Qui a envie de réaliser qu'il/elle est pétri de réflexes machistes ?
Je voudrais perdre ce sentiment d'urgence parfois.
TweetMardi 26 novembre, de 09h00 à 19h00 dans la salle des mariages de la mairie d'Évry. L'entrée est libre, sur inscription obligatoire auprès de FEMMES INTER ASSOCIATIONS - INTER SERVICE MIGRANTS FIA-ISM.
Au programme Programme Evry 26/11/13FIA-ISM et la Voix des Jeunes, en partenariat avec la Mairie d'Evry, organise une journée entière sur les enjeux et les perspectives d'action dans la lutte contre les violences sexuelles et sexistes. Téléchargez ci-contre le programme, qui aborde de nombreux sujets et donne la parole à des acteurs/trices variés !
De 14h00 à 16h00, la délégation du Mouvement du Nid de l'Essonne intervient en compagnie de Rosen Hicher, ancienne victime de la prostitution. Nous vous proposons des projections, des témoignages et des échanges sur les thèmes suivants : L'entrée en prostitution ; les violences liées à la prostitution ; les "clients" de la prostitution ; Abolir le système prostitueur ; la proposition de loi.
Lors de notre première réunion sur la masculinité, nous nous sommes chacun présentés en disant pourquoi nous étions là. J'avais a priori un simple rôle de modératrice mais, lorsque mon tour est venu, l'évidence m'est apparue ; j'étais là à propos du suicide de mon père.
J'évoque assez peu mes expériences personnelles quand je parle de féminisme. Déjà parce que je sais - et je l'ai souvent expérimenté - que c'est matière à trolling. Ensuite je me défie assez de mes émotions. Mais je vais en parler ici car je pense que cela a son importance et permettra de peut-être saisir ce que peut engendrer la constriction virile.
Mon père était né en 1925. je vous en ai déjà parlé, il a été déporté en 1944 à Mauthausen. Je pense, sans certitude, qu'il en est sorti brisé. Pour précision, je ne suis pas en train de dire qu'on pouvait ne pas sortir brisé des camps, je dis simplement que certains ont pu vivre et pour d'autres cela a été beaucoup plus difficile. Le rapport médical à son arrivée à Paris détaille toutes les blessures physiques mais ne parle pas du tout du psychisme. je sais par ma mère que 20 ans après lorsqu'il est retourné à Mauthausen, il a fait des cauchemars qui gagnaient en intensité au fur et à mesure qu'il s'approchait.
A la libération, les déportés, on le sait, n'ont pas été bien accueillis ; personne n'avait envie, au milieu de la liesse générale de voir ces gens, moribonds. Je ne sais si la déportation a été étudiée sous le prisme du genre mais cela mériterait de l'être je pense.
Il était extrêmement difficile dans les années 40, pour un homme d'exprimer qu'il souffrait, et je pense que mon père n'a pas pu exprimer ses traumas et encore moins les soigner.
Tout au long de ma vie, j'ai vu mon père comme l'Homme. Vous voyez Lino Ventura ? Bon ben Lino Ventura. Le mec solide, le roc que rien n'atteint. Le mec qui gagne plein de blé, le mec qui a des maîtresses, le mec (oui super image de l'homme je sais ).
En 1992, mon père a eu un AVC ; il a donc du arrêter de travailler brutalement. Pour beaucoup d'hommes, le travail reste une part importante de la construction de la virilité. On en est encore au stade où un homme doit nourrir son foyer et où un homme qui ne travaille pas perd un peu de son statut d'homme. Imaginez donc pour un homme né en 25 ; la retraite, qui plus est pour maladie, est une honte. Imaginez un homme qui reste à la maison pendant que sa femme, ma mère part travailler.
Au fil des années sa santé s'est dégradée et il s'est donc suicidé en 1998.
On sait que les suicides "réussis" concernent majoritairement des hommes. Je ne prétends pas que les raisons du suicide de mon père s'expliquent uniquement par le fait qu'il était un homme ; son trauma passé, sa santé très dégradée qui à plus ou moins long terme l'aurait conduit vers une invalidité, plein de choses jouent evidemment un rôle dans son suicide.
Je prétends en revanche que le fait d'être un homme - et donc de devoir entretenir une certaine image - l'a empêché de demander de l'aide quand il en avait besoin et d'admettre que partir à la retraite ne signifiait pas une fin.
Les victimes de suicide sont à 75% des hommes (les TS sont en revanche plus féminines) ; ne pas étudier le suicide par le prisme du genre me semble donc une absurdité. Le suicide est un acte violent dirigé contre soi-même ; je ne dis pas qu'il est mal en soi, je dis qu'il se questionne.
Il ne s'agit évidemment pas pour moi de tenter une psychanalyse sauvage. Néanmoins je constate qu'il est encore très compliqué pour beaucoup d'hommes et de femmes de voir ce que la virilité, c'est à dire la construction sociale qui fait d'un petit mâle un homme, implique de violences tant envers lui même qu'envers les autres. L'exemple de mon père, certes une expérience sans doute extra-ordinaire, témoigne bien, je pense, de cette violence imposée aux hommes.
Mon témoignage n'a pas grand intérêt en lui même donc je me passerais complètement de vos commentaires . Il est en revanche beaucoup plus intéressant, je pense, de parler du suicide en tant que violence sexo-spécifique. Vous constateerez que dans cet article, on constate que le suicide concerne à 75% des hommes, on donne bien des raisons comme le chômage mais on n'évoque pas du tout pourquoi le chômage entraîne davantage un acte suicidaire chez un homme que chez une femme, et il me semble donc, que la construction virile pousse clairement les hommes au passage à l'acte suicidaire.
TweetCette pièce de théâtre destinée aux collégienNEs, basée sur une mise en scène aussi dynamique qu'ingénieuse, est la grande nouveauté en matière de prévention et de sensibilisation à l'égalité Femmes-Hommes et la lutte contre les violences.
La délégation du Mouvement du Nid du Nord Pas-de-Calais est une actrice experte de la prévention des violences et de la promotion de l'égalité auprès des jeunes. En 2012, ses militantEs ont organisé plus de 50 actions de prévention, rencontrant au total 5600 jeunes du collège au lycée, dans un esprit de partenariat avec les organismes responsables, des acteurs de terrain et des familles.
Dans le même temps, le Mouvement du Nid - France souhaitait au niveau national se doter d'un nouvel instrument pour diversifier et améliorer ses pratiques de prévention. Il manquait encore le ton juste pour toucher les filles et garçons dès 13 ou 14 ans... Nous avons alors fait appel à la Compagnie Tic Tac & Co, avec qui nous avions déjà construit la pièce Au bout de la nuit (lire ci-dessous). On change quoi ? se veut une sensibilisation théâtrale à dimension artistique, humaine et éducative, pour des relations plus harmonieuses et égalitaires entre les filles et les garçons.
C'est avec une grande joie et beaucoup de curiosité que les militantEs du Nord Pas-de-Calais accueillent la grande première d'On change quoi ? au Collège Franklin de Lille le lundi 25 novembre 2013 (une autre séance aura lieu le jeudi 5 décembre). Deux représentations sont prévues, à 10h00 et 13h30 ; le spectacle dure 50 minutes, il est suivi d'un débat d'une heure encadré par notre équipe et celle du collège. Rendez-vous très bientôt sur la page de notre délégation pour un bilan et des photos !
On change quoi ?
Entre Fanny (14 ans), et Nathalie, sa marraine, entre Melchior (15 ans) et l'assistant social de son collège, Philippe, se tissent des liens. Par mail, webcam, texto ou portable, ces adolescentEs s'interrogent, se révoltent parfois, partagent leur mal-être, leurs joies. Entre jeunes et adultes, on parle...
Cette création, que l'on doit à l'équipe expérimentée d'Au bout de la nuit, met en scène Philippe et Nathalie, tandis que Fanny, Melchior et leurs amiEs, interprétés par de jeunes comédienNEs de grand talent, sont présents par vidéo interposée. L'ensemble peut s'installer dans une salle de classe.
Avec pudeur et humour, On change quoi ? aborde de nombreux sujets, et obtient un effet d'identification maximal pour le jeune public : l'amitié, les relations amoureuses, la sexualité ; l'égalité et le sexisme ; les difficultés, voire les drames, comme la jalousie et le chantage affectif, mais aussi les violences sexuelles et le risque prostitutionnel. On change quoi ? parle de respect, de la confiance en soi, de la parole qui libère, des sentiments qui s'expriment, de la petite voix intérieure qui protège. Le ton est actuel, comme celui de notre brochure « Filles-Garçons, on change quoi ? » dont cette pièce représente l'adaptation.
Le Mouvement du Nid et la prévention jeunesse
Pour connaître nos outils à destination de la jeunesse, consultez sur ce site :
notre rapport d'activité 2012 ;
nos publications 12-25 ans ;
notre rubrique Prévention Jeunes ;
la présentation d'Au bout de la nuit, pièce de théâtre destinée aux lycéenNEs et adultes.
Une lectrice a eu la gentillesse de m'offrir Film noir de Taschen dont je vais vous parler aujourd'hui.
"Oui je l'ai tué. je l'ai tué pour le fric et pour une femme. je n'ai pas eu le fric et je n'ai pas eu la femme. C'est réussi non ?" Walter Neff, Assurance sur la mort.
La période classique du film noir s'étend de 1941 à 1958 ; ces films furent longtemps conspués par la critique qui parlait de "films de criminels".
Les studios confiaient en général à leurs studios chargés des séries B le soin de réaliser des films noirs qui servaient à combler les deuxièmes parties lors des doubles programmes.
Dés 1946, les critiques français qui n'avaient pu voir pendant 5 ans des films américains, constatèrent combien les ambiances et les sujets étaient plus sombres que dans les années 30, et commencèrent à parler de film noir. En 1955, Raymond Borde et Etienne Chaumeton publièrent une grand étude sur le sujet "Panorama du film noir américain : 1941-1953" alors qu'on n'en parlait pas du tout aux Etats-Unis. Le jeunes rédacteurs des Cahiers du cinéma firent de même à la fin des années 50 et au début des années 60.
Les américains ne commencèrent à en parler qu'au milieu des 60 en se rebellant contre l'histoire imposée du cinema américain. Ainsi au début des années 70, sont publiés plusieurs essais sur le film noir américain ainsi nommé d'après les premiers critiques français.
Les racines du film noir viennent du polar hard-boiled (dur à cuire) de Dashiell Hammett, Raymond Chandler, James M. Cain, David Goodis et Cornell Woolrich. Leq écrivains naturalistes comme Zola et Hemingway eurent également une grande influence ainsi dans La bête humaine Zola associe crime et désir.
Au plan technique, les expressionnistes allemands avec leurs clairs-obscurs, leurs angles de vues déformés et leurs décors symboliques ont eu une grand influence sur l'esthétique du film noir. On peut ainsi citer Le cabinet du docteur Caligari, Metropolis, la série du docteur Mabuse ou Nosferatu.
Au niveau philosophique, la diffusion des théories freudiennes eut également leur importance ainsi que l'existentialisme. Ces deux courants contribuèrent à promouvoir la vision du monde mettant en scène l'absurdité de l'existence, et l'importance du passé dans les actes d'un individu.
Les thèmes du film noir :
- le passé hanté : les individus sont souvent marqués par un passé lourd qu'ils traînent comme un fardeau.
- le cauchemar fataliste : le film noir tourne autour d'un axe central ; la causalité. Les événements du film sont liés entre eux et mènent vers une fin prévisible. Le film noir est déterministe.
Les archétypes :
On retrouve 3 personnes archétypaux.
- celui qui recherche la vérité
- celui qui est traqué
- la femme fatale
La photographie :
- l'éclairage en clairs obscurs
- les angles inattendus
- les mouvements de caméra
- le paysage urbain
- flash back et caméra subjective
La diction :
- dialogues inspirés des romans policiers hard boiled
- une voix off
On considère comme le premier film noir Stranger on the third flood avec Peter Lorre.
1941 marque le début de la période classique du film noir avec Le faucon maltais de John Huston.
En 1943, sort Assurance sur la mort.
1944 : Adieu ma jolie
1945 : Détours
1946 : Le facteur sonne toujours deux fois, Gilda, Le grand sommeil et Les tueurs.
Entre 1947 et 1955 de nombreux réalisateur de films noirs sont mis sur listes noire et grise par la Commission des activités antiaméricaines.
1950 marque l'apogée du film noir.
En 1952, sort La maison dans l'ombre. En 1953, Un si doux visage et en 1954, Désirs humains.
Dés 1956, le film noir amorce son déclin avec Ll'ultime razzia. En 1958, La soif du mal est considéré comme le chant du cygne du film noir.
En 1967, Le point de non retour de Boorman est considéré comme un film noir dans un univers non noir.
1972 marque la naissance du film neo noir avec Hickey & Boggs. Vinrent ensuite Chinatown, Taxi driver...
Vous trouverez ici une liste non exhaustive des films noirs.
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Vendredi 22 novembre à 18h30, à la salle du Champ Girault, 8 rue Jean Bernard Jacquemin à Tours
Accès à partir de la rue Edouard Vaillant.
Soirée organisée par l'association Femmes au Centre dans le cadre de la journée internationale pour l'éradication des violences faites aux femmes ; elle est ouverte à tous.
Inscriptions auprès de l'association Femmes au centre.
Le mot de la délégation du Mouvement du Nid d'Indre-et-Loire
Cette soirée est à l'initiative d'une femme, Véronique Verger, qui sera présente avec d'autres intervenantEs. Elle témoignera de son parcours semé de violences mais aussi empreint d'un élan de vie pour en sortir.
Nous vous attendons nombreuses et nombreux.
Ce qu'il y a de formidable avec notre vision du racisé-e, c'est qu'il est tout entier contenu dans ce qui le racialise ; sa culture, sa religion, sa couleur de peau.
Il serait comme incapable de s'en sortir, incapable de voir plus loin que son taux de mélanine ou le tissu qu'il porte sur la tête.
Dans cet entretien, publié dans le désormais très antiraciste magazine Elle (qui, tel Charlie hebdo, demandera bientôt aux copains du Monde une grande tribune pour expliquer combien ils sont antiracistes) , Eliacheff nous montre de façon magistrale comment elle pense les racisés.
Les racisés ne sont pas vus comme des êtres pensants, mais des êtres agis et tout entiers contenus dans leur religion, leur couleur de peau, leur culture.
Une femme voilée est ainsi tout entière contenue dans son voile, qui devient un élément naturalisé au même titre que la couleur de peau chez d'autres. Une femme voilée est agie par un bout de tissu alors que je ne suis pas agie par mes talons de 7 cm.
Un femme voilée est agie par un bout de tissu alors que les catholiques ne sont agis par rien.
Les non racisés ne sont pas suspectés, a priori, d'être autre chose que ce dans quoi on les a classés. Un racisé, lui, reste avant tout qui un noir, qui une femme voilée, qui un rom. Toutes ses actions passent forcément par le prisme de racialisation et sont pensées comme telles.
On gagnera évidemment à comprendre encore une fois que la race est une COMPLETE construction sociale ; on a beau, vaguement l'avoir calqué sur des couleurs de peau, l'évidence du racisme anti rom aujourd'hui (ou juif hier) montre qu'il s'agit de constructions sociales et non pas naturelles.
Dans son entretien, Eliacheff dit "Mais, même si on ne leur parle pas de signification religieuse, ils perçoivent qu’il y a une différence entre les hommes et les femmes, que les femmes doivent se comporter différemment en présence des hommes."
Le féminisme entier est consacré aux problèmes engendrés par les différentiations hommes/femmes et au sexisme. Nous avons eu pendant six mois des gens, très peu voilés, nous expliquer combien les différences hommes/femmes étaient à conserver. Mais ce n'est pas ce sexisme-là dont parle Eliacheff. Ce sexisme là serait résiduel, serait le fait de quelques imbéciles alors que le sexisme musulman - qu'il reste à définir - serait univoque et porté par l'ensemble des membres du groupe.
Il y aurait la bonne différentiation hommes/femmes ; rouge à lèvres, jupe et talon et le mauvais, le voile. Un voile est effectivement une manière de différencier les femmes des hommes et de faire porter aux femmes des devoirs différents de ceux des hommes ; comme des talons. Comme une jupe. Or il est supposé par tous et toutes que nous sommes capables de penser au delà de nos talons ; mais il est admis par beaucoup qu'une femme voilée ne pensera pas au delà de son voile.
Ainsi Eliacheff admire beaucoup la différentiation hommes/femmes lorsqu'elle est occidentale : "Ma mère était la plus belle des mamans. Je me souviens de ses robes de grands couturiers, de son parfum. Comme toutes les petites filles, j’ai essayé ses talons hauts et son rouge à lèvres. Elle m’a initié à la féminité, pas seulement par l’exemple : c’est elle qui m’emmenait chez le coiffeur et m’achetait mes vêtements, seules activités qu’elle ne déléguait à personne. Séduisante, élégante, intelligente, travailleuse: c’était ça, être une femme."
Du déterminisme génétique on passe au déterminisme religieux, en supposant que l'islam oblige de façon quasi génétique (on est tellement proche d'un naturalisme) ses membres à des comportements irrationnels et dont ils ne peuvent s'empêcher. Ainsi "Une salariée voilée ne se contente pas de porter le voile : elle pourrait aussi appliquer aux enfants ce qu’elle estime être les règles de sa religion." Nous ne sommes pas capables de penser un noir au delà de sa couleur de peau et encore moins capable de penser un musulman au delà de sa religion. L'"acte" de folie d'un blanc devient "un acte politique" chez un racisé. La "délicieuse féminité" d'une blanche devient "un insupportable communautarisme" chez une femme noire en boubou et "un acte prosélyte" chez une musulmane voilée.
Personne n'a jamais interrogé ce que peut renvoyer chez un nourrisson, un visage peinturluré ("tiens ces êtres se mettent de la couleur rouge sur les lèvres c'est curieux"), personne ne s'est jamais demandé ce que cela peut susciter la vision de jambes perchées sur des échasses pointues et la simple idée de faire indifféremment jouer des enfants avec des poupées ou des voitures, nous vaut depuis presque un an, des manifestations, des réunions de la part des opposants au "gender". Mais tout cela est vu comme un simple et sain débat public alors que le voile est lui vu comme l'abominable signifié d'un signifiant atroce, la soumission de la femme.
Guillaumin disait "La classe propriétaire construit, sur les pratiques imposées à la classe appropriée, sur sa place dans la relation d'appropriation, sur elle, un énoncé de la contrainte naturelle et de l'évidence somatique". Elle en parlait ici pour le sexe mais cela est tout aussi vrai pour la race. Nous imposons différentes pratiques aux musulmans, et spécialement aux femmes voilées parce que nous savons combien ils sont incapables de se détacher de ce qu'ils sont. Nous interdisons de plus en plus le voile car nous savons qu'une femme voilée est incapable de penser au delà de son voile. C'est à se demander s'il ne fallait pas aussi imposer le blanchiment de peau cela aurait évité à certains d'être de si courte vue et de ne raisonner qu'en fonction de leur peau noire.
Le voile devient comme je l'ai dit un élément naturalisant c'est à dire qu'on prête des qualités et des défauts intrinsèques à celles qui le portent ; ainsi une femme voilée est forcément sexiste (ou d'un mauvais sexisme comme l'on veut). Elle est à la fois mue par son voile et mue par les hommes de sa communauté.
Guillaumin disait encore "L'absence (de désir, d'initiative, etc.) renvoie au fait qu'idéologiquement les femmes SONT le sexe, tout entières sexe et utilisées dans ce sens. Et n'ont bien évidemment à cet égard, ni appréciation personnelle, ni mouvement propre : une chaise n'est jamais qu'une chaise, un sexe n'est jamais qu'un sexe."
C'est encore une fois vrai pour les racisés et ici pour une femme voilée ; elle n'est que sexe et race (je vous renvoie à la définition de race donnée dans le premier lien du texte). Ils ne peuvent pas être autre chose que ce qu'ils sont (c'est à dire comme on les a définis), et sont, évidemment, absolument incapables de penser en dehors de leur race.
Un non musulman est capable de penser en dehors de sa religion et a le bon sens de ne pas l'imposer à tout le monde. Le musulman et a fortiori la musulmane mue à la fois par son sexe et sa race en seraient bien incapables ; tout leur rapport au monde est façonné par la race. On est fort proche vous le constatez d'une vision raciste "originel" ; le noir est esclave, est inférieur car il a des caractéristiques physiques et mentales qui l'ont façonné pour l'être et, malgré toute notre bonne volonté (l'évangélisation), on constate bien qu'il ne peut aller au delà de sa race. Le racisé n'est pas capable d'être autre chose que ce que nous avons défini qu'il est. Une musulmane travaille musulman, mange musulman, marche musulman, a des loisirs musulman, élève les enfants des autres de façon musulmane. Elle est incapable d'être autre chose que musulmane et cela explique donc, les lois spécifiques régissant son comportement quasi instinctif.
Musulman devient une sorte de nouvelle couleur de peau dont il est impossible de se détacher ; c'est en cela vous l'aurez compris qu'on peut parler de racialisation de l'islam ce qu'est l'islamophobie.
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À quelques jours de l'ouverture des débats à l'Assemblée nationale au sujet de la proposition de loi sur la lutte contre le système prostitutionnel, venez découvrir les enjeux du projet et échanger avec des acteurs/trices au cœur de l'événement : deux parlementaires, Marie-France Clergeau et Michèle Meunier, prennent part au débat organisé par le Mouvement du Nid de Loire-Atlantique et Femmes Solidaires Saint-Nazaire.
Les militantEs du Mouvement du Nid de Loire-Atlantique et Femmes Solidaires Saint-Nazaire organisent, dans le cadre de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, un débat sur la proposition de loi 1437 de lutte contre le système prostitutionnel. Marie-France Clergeau et Michèle Meunier, respectivement députée et sénatrice de Loire-Atlantique, apportent au débat leur expérience de parlementaires et législatrices face à ce texte historique...
Pour ancrer le débat dans les situations vécues par les personnes prostituées, la soirée débute par la projection du documentaire L'imposture réalisé par Ève Lamont, une rencontre inoubliable avec 12 femmes qui témoignent de leur parcours, partagent leurs convictions et leurs luttes.
Infos pratiquesCette soirée organisée par Femmes Solidaires Saint-Nazaire et le Mouvement du Nid de Loire-Atlantique est accueillie par l'Espace Simone de Beauvoir, 25 quai de Versailles à Nantes, ce 21 novembre à partir de 20h30.
Accompagnement des personnes victimes, formation des acteurs sociaux, prévention et repérage des risques... les militantEs du Mouvement du Nid du Loiret répondent présents à 3 rendez-vous organisés avec leurs partenaires du département.
26 novembre 2013
À l'invitation de la délégation aux droits des femmes et à l'égalité du Loiret, et aux côtés de nombreuses associations luttant contre les violences sexistes et pour la promotion de l'égalité Femmes-Hommes, la délégation du Mouvement du Nid du Loiret participe au Colloque contre les violences faites aux femmes le 26 novembre 2013, de 09h00 à 17h00.
Montargis (26/11/13) Programme+inscription.En matinée, Yves Raibaud intervient sur le thème « La fabrique des garçons violents » ; l'après-midi, Carine Delahaie prend la parole avec cette question « La prostitution, de quoi parle-t-on ? ». Une table ronde et des échanges avec le public sont prévus ensuite, notamment sur le sujet : « Quelle prise en charge locale des femmes victimes de violences ? »
à la Salle des fêtes de Montargis, Place du Pâtis, sur inscription auprès du CIDFF45 avant le 19 novembre 2013 : téléchargez le programme ci-contre.
22 novembre 2013
La délégation départementale du Mouvement du Nid du Loiret dispense un cycle de formation "Travail social et prostitution". La session du 22 novembre est complète, contactez notre équipe pour en savoir plus sur ce stage.
21 novembre 2013 Les violences faites aux femmes, connaître, protéger, prévenir
Bourges (21/11/13) Programme.à partir de 08h30 à la Pyramide du Conseil Général de Bourges (Cher) À l'initiative du Planning Familial du Cher, une journée entière consacrée aux violences sexistes, avec Migration Santé-Paris (sur la lutte contre les mutilations sexuelles et mariages forcés), le Planning Familial du Loir-et-Cher (accueil des femmes victimes de violences), le CFCV (protection des victimes)... La table ronde de l'après-midi, "Accueillir – Écouter - Prendre en charge - Protéger" à partir de 14h00 abordera la question de la prise en charge médico-légale des victimes de violences et de l'accueil en milieu hospitalier ; le Centre d'Information du Droit des Femmes et des Familles (CIDFF) du Cher présentera ses domaines d'actions ; la délégation départementale du Mouvement du Nid du Loiret intervient sur les moyens d'accueil des femmes victimes de la prostitution dans le Loiret.
Pour toute information, télécharger le programme ci-contre et contactez le MFPF 18.
"Au bout de la nuit" est une pièce de théâtre adaptée de l'autobiographie de Nicole Castioni, survivante de la prostitution et aujourd'hui femme politique suisse. Les militantEs du Mouvement du Nid de la Moselle vous invitent à entendre ce témoignage puissant, qui est aussi un moment de théâtre interprété avec brio, servi par une mise en scène intelligente.
Tirée du livre autobiographique de Nicole Castioni, cette pièce de théâtre est un témoignage fort sur les abus sexuels envers les enfants, sur la drogue et la prostitution. Après la dégringolade vers les trottoirs de Paris, on voit une femme à la fois fragile et forte, courageuse et battante qui va réussir à s'en sortir et à se reconstruire.
Quand ?
Jeudi 21 novembre 2013 à 20h30
Où ?
à l'Ensemble Scolaire Jean XXIII
10 rue Monseigneur Heintz
57958 Montigny Les Metz.
Infos pratiques
La pièce est tout public ; l'entrée est fixée à 5 euros. Le parking est assuré à l'intérieur de l'établissement. Contactez-nous pour vous inscrire.
Délégation du Mouvement du Nid de la Moselle
1 rue Châtillon 57000 Metz
03 87 36 27 06
courriel : lorraine-57(arobase)mouvementdunid(point)org
À lire aussi sur ce site :
« Au bout de la nuit », comment changer notre regard sur les personnes prostituées. Retour sur les représentations théâtrales de novembre 2010, par les militantEs du Mouvement du Nid de l'Essonne.
Dans la presse
Voix du Nord : « Un témoignage bouleversant… joué avec délicatesse et pudeur. »
Ouest France : « Une mise en scène sobre et épurée soulignant la violence des mots et des sentiments. »
La Provence : « Tout est admirable dans ce spectacle. L'adaptatrice et comédienne, Annette Lowcay, dont la voix est d'une rare beauté et le jeu tout en retenue... Un spectacle édifiant et bouleversant, tout en dignité. »
La Vie : « Une mise en scène ingénieuse et efficace, un sujet servi par un langage sans détour où l'autodérision vient alléger la gravité du propos. »
Dernières Nouvelles d'Alsace : « Une merveilleuse leçon d'espoir. »
Voix du Nord : « Nicole Castioni magistralement incarnée par Annette Lowcay … Une histoire qui donne envie de se battre parce que l'humanité peut aussi engendrer du bien !... Un pied de nez à la fatalité. »
Nouvelle République de Tours : « Une émouvante leçon d'humanité… une performance d'acteur. »
La Marseillaise : « “Au bout de la nuit” devrait être vu tant pour son exquise vitalité que pour la tendresse superbe qui débouche sur un hymne à la vie, stupéfiant de justesse. »
Un spectacle de la Compagnie Tic Tac & Co
C'est une histoire vraie. A 20 ans, la passion amoureuse entraîne Nicole dans le double enfer de la drogue et de la prostitution. Sa rage de vivre lui permet, au fil du temps, de se reconstruire. Aujourd'hui, Nicole est juge et députée au parlement de Genève. Humour, fantaisie, pudeur et gravité font passer ce spectacle des larmes au rire. Une suite d'émotions fortes vécues par une femme ordinaire qui ressemble à des milliers d'autres femmes "d'exception".
Auteur : Nicole Castioni
Mise en scène : Jérôme Bigo
Adaptation et interprétation : Annette Lowcay
Création musicale : Stéphane Butruille
Création lumières : Sylvain Liagre
Création costumes : Christine Pélissier
Réalisation décor : Descamps-Butruille
Peintre-décorateur : Fred Tourard
Prises de vue : Kevin D'Hondt
Graphisme : Patrice Delaby
Administration : Saliha Mammar
Plus les textes s'égrènent autour du racisme subi par Taubira, plus j'ai l'impression d'une immense mascarade visant à nous déculpabiliser et à dépolitiser le racisme.
Depuis que Taubira a été nommée - et cela n'a cessé de gagner en puissance avec le mariage pour tous - la salve d'injures racistes est constante. Nos politiques, qui ont sans nul doute des cabinets de communication dédiés à l'étude des réactions sur les réseaux sociaux, ne pouvaient l'ignorer. Les journaux, qui ont eux mêmes une visibilité sur les réseaux sociaux, ne pouvaient l'ignorer non plus. On feint encore ce matin même de s'étonner du langage du FN face à la victoire en football.
Nous avons considéré longtemps que cette parole raciste là était résiduelle, les derniers soubresauts du grand cadavre réactionnaire et puis... ce ne sont que quelques insensés n'est ce pas.
Alors on feint de s'indigner, on feint de remarquer lorsqu'il n'est plus possible de faire autrement ; lorsqu'on en arrive au racisme caricatural, primaire, originel. Et là encore, nous les blancs,définissons ce qui est raciste et ce qui ne l'est pas.
Le racisme n'est pas le fait de pratiques racistes. Le racisme n'est pas le fait de comportements individuels isolés du groupe. Le racisme est une idéologie fondant la hiérarchie des races. Le racisme institutionnalise un groupe comme la norme, le supérieur et place d'autres groupes artificiellement créés dans le camps des racisés, ceux qui sont devenus par la décision du premier groupe, des êtes inférieurs. Et c'est en cela qu'on peut parler de système social raciste pour éviter justement de tomber dans l'erreur de qualifier le comportement raciste de l'un comme une erreur, qui ne viendrait pas du groupe et qui ne lui serait pas mentalement rattaché.
"Dans cette tradition, parler de racialisation revient à mettre l’accent sur le processus social et psychologique de catégorisation au cours duquel des différences, liées aux caractéristiques somatiques des personnes, sont perçues comme significatives, puis naturalisées et légitimées. La racialisation, dans cette acception, se définit donc principalement en tant que processus de catégorisation sociale. Cette notion rompt également avec la signification habituelle du terme de « race », en ce sens que cette dernière ne désigne plus une entité fixe et naturelle, mais se conçoit comme un effet de l’activité de catégorisation et de représentation des personnes : autrement dit, un construit mental et social."
Les comportements racistes qui s'expriment de façon visible aujourd'hui ne naissent pas de nulle part ; la France s'est fondée aussi sur l'esclavagisme et le colonialisme et tant que nous ne pourrons en parler sans dire "oui mais" alors le racisme perdurera.
Tant que nous considérons que toutes les choses sont égales par ailleurs, et que guenon est un terme certes insultant mais neutre au niveau de la race, les choses perdureront.
Tant que nous considérons que le racisme est un acte individuel et que donc le racisme anti blancs existe, le racisme existera.
Tant que nous blancs fixerons la limite de ce qui est raciste et ne l'est pas, le racisme perdurera.
Il était capital, lors des insultes à Taubira de comprendre deux choses :
- Taubira n'a pas souhaité porter plainte car elle ne voulait pas faire la pub de Minute et savait en plus que cette une est très difficilement condamnable. Porter plainte et risquer de perdre, serait un revers dont elle se remettra difficilement et qui libérera la parole raciste.
- Ce n'est pas à nous de définir là où elle doit se sentir agressée ou pas. Ce n'est pas à un gouvernement de blancs de décider là où commence l'insulte raciste. On va me dire que la fonction ministérielle a été attaquée. La fonction présidentielle ne l'a-t-elle pas été lors de discours de Dakar ? Hortefeux ? Valls ? Chirac ?
Avant d'en arriver à l'extrême si visible, si énorme que nous ne pouvons faire autrement que de le voir, le racisme s'est toujours exprimé de mille autre façons que nous avons ignorées ou condamnées du bout des lèvres. Quand on en arrive dans un pays à prétendre que l'islamophobie qui est une expression du racisme, est une invention et que de l'autre, on participe à des conférences contre le racisme subi par Taubira, et ceci dans l'indifférence quasi générale, je me dis que notre pays est bien tartuffe.
Lorsqu'on en arrive d'un côté à ignorer les multiples lois racistes -car créant des comportements différents selon qu'on est racisé ou pas - visant des minorités telles que les musulmanes voilées ou les rom et que de l'autre, on se drape dans notre dignité antiraciste, je me dis qu'il y a un problème.
Lorsqu'on condamne le singe et la banane, et qu'on exotise à qui mieux mieux les ministres femmes considérant qu'il s'agit de compliments n'est ce pas.
Lorsqu'on n'arrive toujours pas à parler esclavagisme et colonialisme sans y inclure le point Routes "on leur a bâti des routes, merdes" et le point Pas que nous "les arabes aussi ont été esclavagistes", on se dit qu'on a encore beaucoup de chemin à faire.
Lorsque des femmes voilées sont agressées, qu'elles en perdent parfois le foetus qu'elle portait et qu'on reste dans une certaine indifférence en se disant qu'il ne s'agit pas de racisme. On ne sait pas de quoi il s'agit, ca n'est pas un bon comportement, mais ca ne peut être que l'oeuvre d'un fou ou de quelqu'un d'extrême droite. D'ailleurs le racisme n'est qu'à l'extrême-droite. Les autres sont dans le parler vrai, le politiquement incorrect, le réalisme ou dans l'humour.
Lorsque les populations rom sont qualifiées par Valls ou Collomb de populations ayant vocation ou pas vocation, nous sommes dans le discours raciste et plus dans la parole. Nous sommes dans la constitution d'une idéologie constituant à définir un groupe de population "les rom" comme différent du groupe majoritaire "nous" avec des buts et aspirations spécifiques.
On a vu ces jours derniers beaucoup d'initiatives fleurir pour condamner ce que subit Taubira ; beaucoup d'initiatives en mode "nous sommes tous des guenons et des singes". Dire cela c'est dire que ce qui lui arrive peut nous arriver à tous. or c'est justement parce qu'elle est noire que cela lui arrive ; cela ne m'arrivera pas et ma solidarité, évidemment réelle, ne peut passer par la minoration de ce qu'elle vit. Dire "je suis moi aussi une guenon" est un joli slogan qui claque mais je ne peux me reapproprier les injures que je ne subis pas, n'est ce pas.
Alors peut-être conviendrait-il d'entendre ce que les groupes concernés et luttant contre les discriminations ont à nous dire, pas ceux que nous constituons, comme SOS racisme qui est là juste pour nous rassurer sur notre absence de racisme.
TweetLa proposition de loi "Lutte contre le système prostitutionnel" porte des enjeux extraordinaires en matière d'égalité Femmes-Hommes et de lutte contre les violences. Pour vous en parler, le Collectif Abolition 34 invite Danielle Bousquet (Haut Conseil à l'Egalité) et les sociologues Aude Harlé et Sophie Avarguez, auteurs d'une enquête sur les effets sur les mentalités et les comportements de la prostitution organisée à la Jonquera, à la frontière espagnole.
A l'approche de la Journée Internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, et de l'examen d'une proposition de loi abolitionniste à l'Assemblée nationale, le collectif Abolition 34 vous invite à une conférence débat, avec Danielle Bousquet, Présidente du Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes, et Aude Harle et Sophie Avarguez, sociologues, de l'Université de Perpignan, auteurEs de l'enquête Du visible à l'invisible : prostitution et effets-frontières. Vécus, usages sociaux et représentations dans l'Espace Catalan Transfrontalier [1]. le lundi 18 novembre 2013, à 18h30, à Montpellier, salle Pétrarque.
Abolition 34Le collectif Abolition 34 réunit toutes les associations qui dénoncent la prostitution comme une violence exercée le plus souvent à l'encontre des femmes, la négation de la liberté sexuelle et une atteinte à la dignité et à la liberté ayant des effets destructeurs pour les personnes prostituées.
La proposition de loi "Lutte contre le système prostitutionnel"Elle a pour but
de donner davantage de moyens pour la protection et l'accompagnement vers l'insertion sociale des personnes prostituées ;
de renforcer la lutte contre le proxénétisme ;
d'interdire l'achat d'un acte sexuel ;
de mettre en place une réelle éducation à l'égalité entre les femmes et les hommes.
La proposition de loi est en libre téléchargement sur le site de l'Assemblée nationale et sur le site de notre revue, Prostitution et Société.
Nous serons heureuses et heureux d'en débattre avec vous.
[1] À découvrir sur le site de notre revue, Prostitution et Société : Bordels de la Jonquera, parcs d'attraction machistes : une étude percutante met du sel sur les plaies.
Ensemble, abolissons le système prostitueur !, la mobilisation continue avec la délégation du Mouvement du Nid du Bas-Rhin et Osez le Féminisme 67.
20 novembre, de 20h00 à 21h30 - Café-débat "Prostitution, enjeux et défis", tout public
à la Cafèt' du Stift, 1b Quai Saint-Thomas, Strasbourg. Les boissons sont offertes. Entrée libre.
Après une présentation de la situation de la prostitution en France suivra une discussion au sujet de la proposition de loi Lutte contre le système prostitutionnel qui vient en débat à l'Assemblée Nationale le 27 novembre prochain. Celle-ci ferait passer la charge pénale sur les « clients » prostitueurs et en libérerait les personnes prostituées par l'abrogation du délit de racolage. Une large place sera donnée au débat.
Avec Isabelle Collot, permanente départementale du Mouvement du Nid du Bas-Rhin, militante pour l'abolition du système prostitueur en France, et Izabela Bastian, étudiante en master d'éthique spécialisation Droits de l'Homme à l'Université de Strasbourg, préparant un mémoire sur le thème du traitement légal et politique de la prostitution en France.
21 novembre, de 09h00 à 10h30 - Cycle de formation sur les violences sexistes : « Les enjeux de la prostitution »
À la cité administrative de Strasbourg.
COMPLET.
22 Novembre de 08h00 à 10h00 - Rencontre avec des lycéens du Lycée Couffignal
23 Novembre à 11h00 - Conférence de presse avec les éluEs et associations du Bas-Rhin signataires de l'appel Abolition 2012
Un appel transpartisan La députée européenne Catherine Trautmann, l'ancien ministre délégué UMP François Loos, les présidents UMP de la région Alsace Philippe Richert et du département du Bas-Rhin Guy-Dominique Kennel, ainsi que le sénateur-maire PS de Strasbourg Roland Ries et le maire de Mulhouse Jean Rottner (UMP) ont apporté leur soutien à cet appel. Six députés alsaciens ainsi que la sénatrice Fabienne Keller, ancienne maire de Strasbourg, figurent également parmi les signataires.
(dépêche AFP du 23/11/2013, reprise par 20 minutes.
23 Novembre de 10h00 à 17h00 - Stand Mouvement du Nid et Osez le Féminisme, tout public
À la Bibliothèque Olympe de Gouges à Strasbourg.
Débat citoyen pour l'abolition du système prostitueur, appel à signature et échanges. Entrée libre.
25 Novembre
Notre délégation du Mouvement du Nid du Bas-Rhin sera représentée lors de la mise en place officielle de la commission régionale interpartenariale de lutte et de prévention de la prostitution et de la traite des êtres humains.
25 Novembre de 18h00 à 18h30, manifestation tout public
Avec l'association La Lune, sur le pont de la galerie commerciale des Halles, nous nous mobilisons contre les violences faites aux femmes, en particulier dans l'espace public. Rejoignez-nous, réclamons ensemble le droit de nous réapproprier l'espace public, pour toutes, dans la liberté et la sécurité...
26 Novembre à 20h00, débat tout public
À la Taverne Française, 12 Avenue de la Marseillaise à Strasbourg.
Débat citoyen pour l'abolition du système prostitueur avec des militantEs d'OLF et du Mouvement du Nid du Bas-Rhin.
À partir du 29 novembre et tout au long du mois de décembre
Notre délégation du Mouvement du Nid du Bas-Rhin vous accueille sur sont stand, place Kléber !
Le 29 novembre, à partir de 20h00, tout public
Devant le stand du Nid, place Kléber, venez nombreuses et nombreux pour un bel événement participatif et surprenant autour du vote de la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel.
Au collège, bon nombre d'intervenantEs se sentent dépourvus face à la question de la prostitution. L'expérience du Mouvement du Nid-France en matière de prévention du risque prostitutionnel et des violences sexistes nous permet d'aborder ce sujet périlleux à travers des situations banales, tirées des récits des jeunes que nous rencontrons. Avec la compagnie Tic Tac & Co, nous avons conçu une pièce de théâtre répondant à deux enjeux : Une perspective de prévention positive, qui incite les jeunes à devenir acteurs et actrices de leurs vies, loin de la dramatisation ou des « clichés », et le besoin d'une scénographie astucieuse, s'installant en un tour de main dans une salle de classe...
Entre Fanny (14 ans), et Nathalie, sa marraine, entre Melchior (15 ans) et l'assistant social de son collège, Philippe, se tissent des liens. Par mail, webcam, texto ou portable, ces adolescentEs s'interrogent, se révoltent parfois, partagent leur mal-être, leurs joies. Entre jeunes et adultes, on parle...
Cette création, que l'on doit à l'équipe expérimentée d'Au bout de la nuit, met en scène Philippe et Nathalie, tandis que Fanny, Melchior et leurs amiEs, interprétés par de jeunes comédienNEs de grand talent, sont présents par vidéo interposée. L'ensemble peut s'installer dans une salle de classe.
Avec pudeur et humour, On change quoi ? aborde de nombreux sujets, avec un effet d'identification maximal pour le jeune public : l'amitié, les relations amoureuses, la sexualité ; l'égalité et le sexisme ; les difficultés, voire les drames, comme la jalousie et le chantage affectif, mais aussi les violences sexuelles et le risque prostitutionnel.
On change quoi ? parle de respect, de la confiance en soi, de la parole qui libère, des sentiments qui s'expriment, de la petite voix intérieure qui protège. Le ton est actuel, comme celui de notre brochure « Filles-Garçons, on change quoi ? » dont cette pièce représente l'adaptation.
A donc eu lieu hier la première réunion autour de la masculinité : nous étions 8 pour cette première rencontre.
Il s'agissait d'établir déjà le pourquoi de ces réunions. Chacun s'est ainsi présenté et a évoqué pourquoi il avait eu envie de venir. Ont été évoqués des problèmes tels que le sexisme au travail, la difficulté à correspondre à un certain modèle viril, l'assignation du genre ou la paternité.
Nous avons aussi rappelé que la lutte contre les discriminations subies par les femmes, passe autant par une déconstruction de la virilité ; comment un homme pourrait-il par exemple garder son enfant malade si nous restons collectivement persuadés que cela n'est pas son rôle ?
Il reste quasi tout à faire en matière de déconstruction de la virilité et s'il était clair pour les hommes féministes présents qu'ils continueraient à soutenir les femmes féministes si elles le souhaitaient, il leur semble aussi important de travailler sur la masculinité.
Chacun a donc pu dire ce qui l'amenait et ce qu'il attendait de ces réunions et les thèmes à aborder.
Les discussions auront donc duré 5 heures .
En vrac des pistes de réflexion :
- comment réagir face à des collègues sexistes
- faut-il systématiquement réagir face à des propos sexistes si l'on sent qu'on ne va pas être entendu
- l'éducation d'un enfant et l'injonction de genre
- comment réagir en tant qu'homme face aux violences sexistes
- les expériences d'hommes pro-féministes à l'étranger
- l'assignation de genre en tant que violence
Et la prochaine réunion est en préparation pour le mois de décembre. Contactez-moi par mail si vous êtes intéressé-e.
Je laisse les participants poster leur ressenti s'ils le souhaitent.
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Ce que les jeunes disent de la prostitution.
Ce numéro est le dernier paru, découvrez-le sur simple demande!
Vous pouvez aussi le feuilleter en ligne :
À 19h30 le 15 novembre 2013, une représentation gratuite d'Au bout de la nuit est proposée au grand public dans l'enceinte du Lycée Joliot Curie de Nanterre. Cette représentation est précédée de deux autres dédiées, elles, à un public scolaire et adultes encadrants.
Infos pratiquesAu Lycée Irène et Frédéric Joliot-Curie, 92 avenue Joliot-Curie à Nanterre.
Entrée libre, mais inscription obligatoire !
S'inscrire par courriel auprès de notre équipe : iledefrance-92(arobase)mouvementdunid(point)org
Pour tout renseignement, vous pouvez aussi les contacter au 01 42 81 17 00.
Le Mouvement du Nid des Hauts-de-Seine propose ces trois représentations d'Au bout de la nuit avec ses partenaires : le Lycée Irène et Frédéric Joliot-Curie, la Ville de Nanterrre, le fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD) de la Préfecture des Hauts-de-Seine, la Région île-de-France.
Au bout de la nuitAu bout de la nuit, c'est un coup de cœur que j'ai eu pour une œuvre autobiographique, "Le soleil au bout de la nuit". C'est une rencontre avec une femme extraordinaire, à la fois fragile et forte, généreuse et battante : l'auteure Nicole Castioni...
C'est ainsi qu'Annette Lowcay, comédienne et porteuse de l'adaptation théâtrale de l'histoire de la députée européenne, résume en quelques mots les motivations d'une entreprise artistique de qualité, menée sur le thème de la prostitution.
Entre rires et émotions, le spectateur suit l'histoire de Nicole, qui se démonte et se reconstruit comme les éléments de son décor ; transposée d'un univers de l'enfance, qu'on pouvait penser paisible, jusqu'au trottoir de la rue Saint-Denis. Nicole rêvait du grand amour, du prince charmant et d'un enfant... Mais un intrus lui vole son innocence et, à 20 ans, l'amour passionnel la conduira petit à petit vers une destruction programmée.
Après la rupture, les overdoses, le jeu avec la mort, l'ultime espoir l'amène sur le long et périlleux chemin de la réinsertion, jusqu'à nous permettre de partager les événements heureux de sa vie de femme : la naissance de ses filles, ses amours et son discours d'investiture au Parlement de Genève. Les différentes étapes du processus d'entrée dans la prostitution sont représentées dans la pièce avec une belle justesse : de la jeunesse volée aux illusions perdues en passant par la manipulation, le réseau et la drogue, tous les ingrédients de l'infernale spirale sont mis en scène.
Un grand moment d'émotion théâtrale
Toutes ces étapes douloureuses sont interprétées avec brio et mesure par une comédienne de talent endossant, avec une habilité déconcertante parfois, tantôt le rôle de Nicole et tantôt celui de ses agresseurs. Le chantage affectif, la toile subtile qui enchaîne, par l'amour et par la coke...
Annette Lowcay, seule en scène, a l'art de les rendre palpables, par son jeu, mais aussi par la vertu d'une poignée d'objets symboliques : un pardessus, une paire de chaussures, une cordelette. Rien d'impudique, rien de sordide ni d'excitant, mais une plongée sobre dans l'itinéraire exemplaire d'une femme peu commune.
Au bout de la nuit, présentation et interview d'Annette Lowcay Paru dans notre revue trimestrielle, à l'occasion de l'anniversaire des 7 ans d'Au bout de la nuit.À télécharger, la double page consacrée à "Au bout de la nuit" lors de son septième anniversaire.
Un spectacle présenté par la Compagnie Tic Tac & Co
Auteur : Nicole Castioni
Mise en scène : Jérôme Bigo
Adaptation et interprétation : Annette Lowcay
Création musicale : Stéphane Butruille
Création lumières : Sylvain Liagre
Création costumes : Christine Pélissier
Réalisation décor : Descamps-Butruille
Peintre-décorateur : Fred Tourard
Prises de vue : Kevin D'Hondt
Graphisme : Patrice Delaby
Administration : Saliha Mammar
Coproduction : La Fondation de France, le Mouvement du Nid et la Maison Pour Tous de Croix.
Pour toute information : www.auboutdelanuit.org
Je n'ai jamais eu peur la nuit ; j'ai eu bien d'autres angoisses mais pas celle-là et rentrer tard de nuit ne m'a jamais posé aucun problème.
La plupart des emmerdements et agressions que j'ai subis ont pourtant eu lieu tard mais cela ne m'a jamais freiné. J'ai pourtant une mère qui voit des viols/vols/meurtres/agressions/cyclones/tsunamis à chaque coin de rue (ma mère ce positivisme) mais cela n'a pas spécialement influé sur ma vie ou disons plutôt que je me sis construis en réaction à. J'ai assumé qu'il y avait des risques et accepté de les subir/affronter puisque je n'avais de toutes façons pas tellement le choix si je voulais faire des trucs amusants.
Et puis j'ai reçu de plus en plus de témoignages de femmes qui avaient peur ; beaucoup par exemple n'écoutaient pas de musique pour être sûres d'entendre un agresseur. Je me suis vaguement demandée si je devais faire de même ; je n'ai pas changé d'avis mais.
Est ensuite survenue la fameuse page du ministère de l'intérieur ; je faisais TOUT ce qu'ils disaient qu'il ne fallait pas faire.
En sortant de mon RER j'ai environ un kilomètre à faire à pied pour rentrer chez moi ; banlieue pavillonnaire, immenses avenues vides, un raccourci de 50 mètres quasi pas éclairé.
Pour la première fois de ma vie, alors que j'ai écrit et ai totalement conscience de la stupidité de ce texte, je suis tombée dans la faille.
Et si j'avais tort. Et si ce raccourci qui m'évite une boucle immense était dangereux. Et si faire 1 kilomètre à pied à minuit était dangereux. Et si écouter de la musique était dangereux.
Un mec mardi soir m'a sorti l'habituel "dangereux d'être seule à cette heure là". Et puis il m'a suivie ; la démonstration par l'exemple sans doute. Je n'ai pas eu spécialement peur mais je me suis encore une fois questionnée.
Alors je vais évidemment continuer à rentrer à pied de nuit.
Je ne laisserais à personne le droit de me dire, s'il m'arrive un truc, que je l'ai cherché. A personne sauf peut-être à moi, le ver est dans le fruit. Je pensais être plus forte que des conditionnements sexistes de ce style, plus en âge d'y succomber et non.
Gratuit et ouvert à un large éventail de professionnelLEs, notre cycle de formation "Travail social et prostitution" donne la parole à des intervenantEs avec une forte expérience du terrain et veut aborder le système prostitueur dans sa globalité.
Notre projet de formation
Travail social et prostitution (59) 2013 Programme et bulletin d'inscription.Voir le programme et le calendrier. Téléchargez notre bulletin d'inscription ci-contre.
Objectifs : L'intention générale est de développer chez les participants la capacité à :
Public visé : Educateurs spécialisés, assistants sociaux, conseillères en économie sociale et familiale, professionnels de santé et tout travailleur social volontaire pour suivre cette formation. Groupe limité à une quinzaine de personnes.
Durée et rythme : 8 jours, à raison de deux journées par mois soit 56 heures de formation. La formation est gratuite.
Cette formation est caractérisée par :
Évaluation
Au‐delà de l'évaluation « classique » effectuée par les participants un bilan sera fait sur l'ensemble du dispositif :
Un carnet de bord est tenu par l'animateur‐formateur afin de conserver mémoire et de favoriser l'évaluation.
Coordination : Un animateur formateur est présent à chaque journée. Il a pour rôle de veiller à la pertinence et à la cohérence interne de la formation. Il anime la mise en œuvre des travaux individuels et en suit la réalisation. Il rédige le bilan. Une attestation de formation est remise à chaque participantE, précisant les thèmes abordés, la qualité des intervenants et la démarche retenue.
8 journées de formation soit 56 heures.
Marc Helleboid (Mouvement du Nid), Vincent Potié (avocat au barreau de Lille) et Judith Trinquart (médecin, association Mémoire traumatique)
Samuel Prieur, Marcelle Provost (Mouvement du Nid), Claudine Legardinier (journaliste), Jean-Marie Brunnin (Directeur de l'Espace des possibles à Lille)
Bernard Lemettre, Marie-Pierre Nollet (Mouvement du Nid), Christian Besnard (psychiatre), Laurence Noëlle (formatrice spécialisée dans la lutte contre les violences, survivante de la prostitution)
Marc Helleboid (Mouvement du Nid), Saïd Bouamama (sociologue)
À l'Hôtel de Ville de Lille. La formation est dispensée gratuitement. 18 stagiaires maximum.
Public visé : travailleurs sociaux de polyvalence de secteur, de prévention spécialisée, d'action et d'animation sociale ; professionnels de santé ; agents d'insertion de mission locale, du R.S.A., formateurs...
Pour toute information, contactez la délégation du Mouvement du Nid du Nord-Pas-de-Calais : 03 20 06 14 08 ou 06 85 21 89 71 et par fax 03 20 75 48 46 ; nordpasdecalais(arobase)mouvementdunid(point)org
Je ne m'étais pas intéressée au porno de près depuis très longtemps ; 5 ou 6 ans ce qui au niveau de web constitue un temps extrêmement long. J'en étais restée à un truc certes marketé, avec des segments définis selon les fantasmes des uns et des autres mais rien de plus. En gros tu avais une dizaine de catégories qui allaient de "Sodomie", à "extrême" en pensant par "à plusieurs" et cela s'arrêtait là.
(pour précision, une partie des liens que je donne est pornographique )
Première constatation, désormais quel que soit ton fantasme tu peux le trouver sur le net. En clair si ton kiff est de voir couler du sperme sur le gros orteil tu trouveras des dizaines de videos sur le sujet et mieux, un mot aura été créé pour qualifier ton fantasme.
Cela me donne l'impression que la sexualité devient avant tout une activité masturbatoire et un peu solitaire. cela semble nous dire que tout doit être réalisé, tout doit être accompli sinon il y aura une frustration (laquelle on ne sait pas bien). Il y a peu de chance si vous avez des fantasmes extrêmement précis, que votre/vos partenaire-s les aient au même moment et pendant le même temps ; la sexualité est, me semble-t-il, un échange (durable ou non là n'est pas la question) où on fait plaisir à l'autre qui nous fait plaisir. Il me semble qu'on cherche ici avant tout à se faire plaisir. J'avoue que je ne sais pas bien qu'en penser.
Deuxième chose, on ne s'emmerde plus à regarder des films, mais une saynète de quelques minutes. Bon pourquoi pas, c'est dans la lignée du gonzo sauf que ca semble nous dire que le sexe est une activité totalement à part du reste. Dans la vraie vie, on bosse, puis on baise, puis on sort boire un verre (par exemple ). Dans le porno mainstream, il n'y a pas d'avant, ni d'après et à peine un pendant.
Venons au coeur du sujet qui m'a été inspiré par l'excellent billet de daria.
Je ne considère pas, comme certaines féministes, que le porno est en soi un problème. (je suis pire :p )
Je considère que la sexualité en patriarcat est de base tellement problématique, tellement traversée par des rapports de domination sociales, raciales, sexistes etc etc que le porno qui n'en est que le reflet, est forcément problématique sauf evidemment s'il est fait par des féministes.
Dans l'immense majorité des pornos mainstream (comme dans la sexualité on est d'accord), l'excitation et la jouissance passent par la salissure de l'autre et spécialement des femmes.
Ainsi dans le site Jacquie et Michel cité par Daria (mais vous retrouverez ceci partout ailleurs), salir les femmes et les considérer comme dégradées (et se considérer comme telle) est un passage obligé.
Il faut comprendre une chose ; il y a encore cette forte dichotomie mère/putain qui persiste même en 2013.
Une femme qu'on représente dans le porno comme aimant sucer, change donc de statut. De femme lambda, elle devient "cette grosse chienne" "cette salope" qui est le statut acceptable et tolérable pour une femme aimant le sexe.
Enfin admettons, que les femmes sont un peu comme du PQ, elels se dégradent très vite.
Un mec peut bien baiser 50 femmes, en sodomiser 3 et en lécher 15, il reste un homme. J'entends par là qu'un homme n'est pas souillé ou dégradé par ce qu'il peut faire. A peine une femme a approché un index d'un pénis, qu'elle est à demie souillée (et croyez moi ca n'est pas TRES pratique). Les femmes semblent être très facilement salies dans le patriarcat (en revanche celui qui les salit ne l'est jamais miraculeusement).
Le porno - et la sexualité en général - m'ont donc toujours semblé très puritains dans la mesure où le sexe est très souvent considéré comme sale, comme une activité comme à part.
Abordons ensuite la question qui fâche ; la question des pratiques.
Sur la majorité des sites mainstream, vous aurez des femmes pénétrées. très peu d'hommes qui le seront.
Vous aurez des femmes avec 5 mecs dessus, des femmes sur qui on urine, des femmes qu'on fiste, des femmes qu'on attache, des femmes à qui on enfonce des bites dans la bouche à en vomir etc.
Peut-on encore questionner cela sans se voir traité de puritaine ? J'en doute très fortement.
Il est bien clair que nos fantasmes n'ont rien d'individuel et se créent toujours par rapport à une norme sexiste, raciste etc. Quand il y a une rubrique "black" ou "interracial" sur un site, ca n'est pas anodin et cela renvoie clairement à l'animalité supposée des noir-e-s. Donc passer par l'humiliation des femmes, pour jouir (tant du côté masculin que féminin) n'est pas très surprenant.
Je me pose néanmoins la question de ce que cela renvoie au moment où le porno devient un loisir comme un autre (et pourquoi pas là n'est pas le problème) ; qu'est ce que cela ancre dans nos têtes ? Est ce qu'on doit aussi réformer notre sexualité et nos fantasmes (et donc potentiellement s'emmerder au lit ? Vous me direz que c'est déjà le cas de beaucoup de femmes).
Cette scène-là me semble particulièrement intéressante. Je ne sais si elle est caractéristique du porno queer mais elle montre des gens qui ont l'air contents d'être ensemble, contents de faire du sexe, contents de partager quelque chose. L'essentiel du porno ne me semble pas répondre à cela : vous y verrez beaucoup de gens qui semblent se masturber dans le corps de l'autre, beaucoup de gens qui semblent furieux d'être là, beaucoup de gens dont la capote a poussé comme par magie sur la queue.
La sexualité est très peu souvent, dans le porno ou ailleurs, présenté comme quelque chose de cool et de joyeux. Peut-elle l'être quand elle est, comme je le disais, toute entière traversée par de forts rapports de pouvoir ? Je n'en sais rien mais il conviendrait peut-être de penser un porno qui irait davantage dans ce sens. Mais comme le porno n'est que le reflet de notre société, de nos fantasmes, il ne pourra semble-t-il évoluer massivement qu'avec des changements sociaux importants.
Travail sur la porn valley par Susannah Breslin
TweetLe Mouvement du Nid, l'UNEF et Osez le Féminisme, les députées Maud Olivier et Laurence Dumont, tiendront une table-ronde pour présenter la proposition de loi et échanger avec le public.
Infos pratiquesJeudi 7 novembre 2013 à 20h00
A l'Université de Caen, Annexe de Droit Amphi D2
Rue du Magasin à Poudre
Rejoignez-nous pour échanger à propos des situations vécues par les femmes étrangères ou migrantes en situation de prostitution, leurs difficultés spécifiques et les luttes en cours !
Infos pratiquesJeudi 7 novembre 2013, 19h00
à l'AGECA, 177 rue de Charonne Paris XIème arrondissement (goo.gl/maps/Xk4I1)
Le Réseau pour l'autonomie des femmes immigrées et réfugiées (Rajfire) et le Mouvement du Nid de Paris organisent une rencontre débat sur l'oppression des femmes étrangères ou migrantes dans le système prostitueur et pour présenter les revendications en matière de droit d'asile et de droit au séjour, afin de continuer à convaincre et mobiliser dans une perspective abolitionniste.
Entrée libre, sur inscription ! Merci d'utiliser notre formulaire.
Votre supplique au Monde, m'a profondément émue.
Profondément émue car j'ai compris ce que sous-tendait, d'un coup, votre manifeste lancé par une femme dont l'humanisme n'est d'ailleurs plus à démontrer.
Au fond vous souhaitez nous protéger nous les femmes honnêtes, du viol comme vous le dites à demi-mot ("Que se passera-t-il quand il n'aura plus cette soupape de sécurité ? Certains deviendront-ils dangereux ?"). Tant de délicatesse vous honore d'ailleurs.
Je me permets de vous faire remarquer Frédéric, qu'il y a également des hommes violés, et sans doute pas assez de prostitués masculins ; je vous propose donc de continuer votre mission altruiste en devenant désormais prostituée au bois afin que les nombreux hommes frustrés puissent passer sur vous l'envie de violer d'autres hommes. Au fond c'est un bien maigre désagrément et j'espère que vous penserez, si l'envie vous prenait de devenir puritain, à la patrie et aux hommes reconnaissants.
Vous savez Frédéric, nous nous sommes égarées ; j'ai bien compris que discuter d'une activité occupée en majorité par des femmes, des immigré-e-s, des homosexuels, des précaires, n'est au fond que le symptôme de mon puritanisme bourgeois. Je me pose d'ailleurs la question et attend votre réponse avec impatience ; est ce qu'au fond le féminisme tout entier n'est pas puritain ? On a beaucoup critiqué certaines de vos œuvres littéraires alors qu'elles n'étaient, somme toute, qu'un pied de nez humoristique d'une minorité dont on parle trop peu ; l'homme hétérosexuel blanc.
J'ai conscience Frédéric que vous souffrez. j'ai conscience que vos souffrances sont totalement comparables avec celle d'une femme qui avortait avant la dépénalisation et qui risquait jusqu'à deux ans de prison ; au fond nos prisons sont aussi morales et c'est là où les coups de boutoir féministes pour l'égalité nous ont conduit ; la souffrance d'hommes de qualité tels que vous. J'ai pleinement conscience de la misère sexuelle des hommes dont on ne parle pas assez ; j'ai donc quelques idées peut-être un peu novatrices mais qui pourraient vous satisfaire. Je vous suggère donc de vous intéresser à cet intéressant instrument de conception assez moderne, voire d'investir intelligemment votre argent dans cet objet si totalement fonctionnel. J'ai bien conscience que cela ne remplace pas le corps d'une "fille de joie" (félicitations Frédéric votre poésie quelque peu désuète m'a mise la larme à l'oeil) mais que voulez-vous Frédéric, ces détestables puritains que nous sommes, manquent parfois d'imagination. Par ailleurs la pratique du yoga à haute dose peut vous permettre à terme d'atteindre bucalement certains organes. Cela vous evitera de gagner les "bas-fonds" où un homme de votre qualité n'a décidément rien à faire.
Ce qui m'intéresse Frédéric dans votre texte, c'est votre analyse des hommes qui selon vous, vont tous voir des prostituées et violeront s'ils ne peuvent plus en voir. cette haine du masculin m'inquiète Frédéric et une question me vient à l'esprit, vous êtes féministe c'est ça ?
Arriver à être publié dans le Monde sur un sujet que vous dites, de votre propre aveu, ne pas connaître, constitue toutefois une vraie performance et j'en suis assez admirative. Je vous prie donc de bien accepter les excuses d'une féministe qui n'a pas su détecter l'immense humaniste que vous êtes (votre souci des femmes violées vous honore encore une fois), l'homme de réflexion (l'intéressant et original rappel à 1968), votre humour (votre comparaison entre le skateboard et la prostitution m'a fait la journée), votre connaissance historique et votre sens bien placé de l'indignation.
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Lorsque je suis tombée sur ce texte, j'ai été et suis toujours profondément en colère, profondément en colère car certains abolitionnistes semblent avoir perdu de vue leur objectif principal qui serait, disent ils, la défense des prostituées.
On a tendance à oublier qu'on ne vit pas la réalité de la prostitution. Lorsque le tumblr sur les clients de prostituées était sorti, un fait m'avait totalement échappé que Salomée avait amplement expliqué ; relayer la parole de clients qui risquent de se reconnaître, qui risquent de se demander s'ils n'ont pas été balancé par des putes est dangereux, non pas pour nous, non qui ne nous prostituons pas, mais pour les prostituées. Et cela seule une personne connaissant le terrain pouvait le comprendre.
Il y a un putain de biais, lorsqu'une étudiante de HEC piège une prostituée. Vous n'avez pas piégé un client, vous n'avez pas piégé un proxo, vous avez piégé une prostituée, celle que vous entendez montrer en victime et celle qui explique que la prostitution est due à la pauvreté et la précarité. La majorité des associations abolitionnistes est composée de personnes non prostituées. Vous vous plaignez que le strass n'est pas représentatif mais je vous rappelle que sur les plateaux on ne voit jamais une pute abolitionniste.
Quelque chose n'a donc pas été pris en compte lorsque vous avez piégé Merteuil ; c'est que vous vous êtes pensé égales. Vous pensez que le strass a le même pouvoir que vous, qu'une prostituée a la même pouvoir qu'une femme qui ne se prostitue pas. Dans les faits c'est faux, une non prostituée est vue comme infiniment plus crédible qu'une pute. On le voit d'ailleurs sur les plateaux télé ; le temps de parole accordée aux prostituées est succinct, c'est l'anecdotique qui fait couleur locale et donne un peu d'exotisme. On finit par parler entre gens sérieux ; ceux qui ne vendent pas leur cul. La vérité est que le strass a peu de pouvoir, qu'il se bat bec et ongles pour en avoir davantage ; et oui discuter de l'opportunité de la méthode est possible mais ce n'est pas ce qui a été fait ici. La vérité est que le mouvement abolitionniste est infiniment plus puissant et capable de lobbying que le strass ; je vous rappelle que la ministre des droits des femmes est de votre coté et qu'une loi va être votée. Alors par quel biais arrivez vous à croire et à faire croire qu'il faut piéger le strass ?
il est à la mode dans certains milieux militants abolitionnistes de présenter le strass comme le nouveau medef. vous oubliez une chose ; le strass demande pour les prostituées davantage de droits car il estime qu'en avoir leur permettra une plus grande autonomie et de liberté. On peut contester ce point oui ; mais sans jamais oublier que s'ils demandent des droits c'est parce qu'ils ont conscience d'être dans une grande fragilité, une grande précarité. Le strass défend des travailleurs extrêmement précaires, extrêmement fragilisés.
J'ai lu cà et là des accusations de glamourisation de la prostitution. On va être clair ; certaines prostituées n'osent plus dire ce qu'elles subissent car leur discours est aussitôt instrumentalisé. Certaines n'ont pas hésité à relayé sur facebook les viols subies par telle ou telle prostituée pour montrer quelles n'avaient pas toute leur tête. D'autres ont évoqué la toxicomanie d'autres pour mieux les discréditer (tout en reprenant leur discours quand cela les arrange). Si demain une prostituée qui n'est pas abolitionniste évoque les difficultés qu'elle rencontre, voire les viols, on lui dira à peu de choses près qu'elle n'a pas à se plaindre puisqu'elle trouve ce métier génial ; chose qui n'a jamais été dite, nulle part par le strass.
Ce piège va donner quoi ? Que demain toutes les associations - abolitionnistes ou non abolitionnistes - vont se méfier. Quand demain le nid va recevoir le témoignage dont il rêve, une pute violée à 3 ans par son père et qui a décidé de se salir en rentrant dans un réseau - que se dira t il ? "si ca se trouve on nous piège". Toutes les associations vont désormais se méfier des témoignages et des aides et vont sans doute passer à côté de vraies souffrances, par peur d'être ridiculisées. Toutes les associations vont sans doute se regarder en chien de faïence en se demandent quel tour celle d'en face leur réserve.
Pendant que vous avez perdu votre temps à piéger Merteuil, vous avez vraiment l'impression d'avoir contribué à aider des victimes de réseau ?
La réalité c'est quoi ? Que des femmes sont dans des situations de grande précarité. y compris au strass. ne lisez pas ce qui vous arrange là dessus.
Les gens du strass ne s'étalent pas sur ce qu'ils vivent pour une raison simple ; la peur de l'instrumentalisation. quand certaines prostituées ont commencé à raconter ce qui pouvait se passer avec les clients, certains abolitionnistes leur sont tombés dessus fous de joie "tu rejoins mes stats tu feras un bon témoin". et encore une fois je trouve ca normal en fait ; toute les assocs, tous les syndicats, tous les partis politiques ont tous besoin de leur témoin clé, leur "femme handicapée avec 4 gosses au RSA" pour mieux justifier leur doctrine. il faudrait être soit naïf, soit tartuffe pour penser que le militantisme est pur et loin de toute manip.
Ce qui me désole, me terrifie avec cette histoire c'est que vous pensez sincèrement avoir bien agi. vous avez "démonté les mensonges du strass" pensez vous. Vous avez complètement perdu en cours de route l'idée que vous vous attaquiez à des gens possiblement fragiles, à des gens possiblement précarisés. il semblerait en vous lisant que vous avez piégé une organisation internationale, un lobby puissant, qui sait même Pablo Escobar.
Il est désormais bien clair que toutes - quel que soit notre position sur la prostitution - allons nous méfier des témoignages qu'on va lire ou recevoir. Vais je croire celle qui me demande conseil face à telle situation ? N'est elle pas en train de me piéger ?
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Pour créer, imaginer, exercer ses talents, en participant à la vie de notre délégation du Bas-Rhin, qui sera présente, comme chaque année, au Marché de Noël de Strasbourg ! Rendez-vous à notre réunion d'information le 5 novembre 2013, à 16h30.
Depuis 1999, la délégation du Mouvement du Nid de Strasbourg est présente au Marché de Noël de Strasbourg dans son chalet bateau au pied du grand sapin place Kléber, au village du partage avec les autres associations strasbourgeoises.
Cette présence est un moment privilégié pour faire connaître la vie de l'association, inviter les passants à réfléchir sur leurs représentations autour de la prostitution, vivre un moment de solidarité entre personnes avec des histoires de vie différentes, et soutenir financièrement l'action du Mouvement du Nid en achetant des objets décoratifs de Noël...
Chaque année, les demandes des visiteurs et clients sont de plus en plus grandes. Aussi le Mouvement du Nid fait appel à des bénévoles créateurs/trices souhaitant partager de leur temps, de leur savoir-faire pour réaliser différents objets qui seront mis en vente au profit de l'association durant tout ce marché de Noël.
Une occasion originale de participer à la vie de l'association et de soutenir ses projets.
Réunion d'informationMardi 5 novembre 2013, à 16h30
Au Mouvement du Nid du Bas-Rhin, 1 quai Saint-Jean à Strasbourg
Contact : 03 88 32 77 67 / alsace-67[arobase]mouvementdunid[point]org
Depuis peu de temps, je constate une nouvelle tendance sur internet ; la diffusion de photos pédoporn pour le lol, le trolling, pour choquer, pour jouer au tough guy.
Parler de pédopornographie sur Internet est complexe car cela amène aux réactions les plus hystériques "fermez les internet Dutroux va violer ma fille à travers une webcam" avec les politiques pondant des lois à la con censurant tout sauf ce qu'il faudrait.
Il y a deux jours sur Twitter quelqu'un a remarqué une photo pédocriminelle sur un compte ; hurlements, branle-bas de combats, RT frénétiques de la photo qui atterit dans ma TL. Le compte qui avait posté la photo - avec un message cynique - était d'évidence un ou une post ado qui avait envie de choquer.
Au passage relisez ceci à propos des images pédocriminelles.
Juin 2013 dans mon boulot. On m'appelle à minuit en urgence car un crétin poste en masse des photos pédocriminelles sur un site que je gère. Je n'ai pas l'ombre d'un doute que ce n'était pas un pédocriminel mais bien un ado en train de jouer au con.
En 12 ans de modération de sites Internet, je n'avais jamais vu ce genre de choses c'est à dire la diffusion d'images pédoporn pour rigoler et choquer. Sur les réseaux fréquentés par des ados et post ados, on trouve régulièrement - et ce depuis longtemps - des images extrêmement gore ; accidents domestiques infâmes, assassinats, blessures impressionnantes, accidents de voiture, zoo, scato, SM extrême mais je n'avais pas encore vu cette dernière barrière franchie, la pédoporn.
J'avoue être un peu désarmée face à cela. Le gamin qui a posté sur twitter cette pic a été traité de tous les noms dont "ordure de pédophile" ce qu'il n'est pas. Néanmoins il a commis un délit clair ; diffuser ce genre de photos.
Les ados et post ados ont grandi avec Internet ce qui n'est pas mon cas ; ils ont grandi avec un monde saturé d'images où en deux clics de souris on peut voir les choses les plus atroces. Avec twitter on peut - à cause du manque de surveillance absolue - tomber en quelques minutes sur des images pédoporn, chose qui n'était pas aisée.
Je ne dis pas qu'il faut pousser des hurlements horrifiés devant une image pédoporn mais il me pose quand même question de voir des ados les utiliser pour en rire ou pour choquer. Qu'est ce que cela déclenche en eux ?
Je pense profondément que la vision répétée d'images violentes - alors qu'on n'a pas été éduqué pour - nous modifie durablement.
Je peux d'ailleurs en témoigner à cause de ma pratique pro ; oui je suis sans nul doute beaucoup plus indifférente à certaines images que beaucoup de gens parce que j'ai du m'y préparer. Une anecdote tiens. Fut un temps au boulot, on avait un type qui nous postait, par paquet de 100 ou 150, des images zoophiles. Quand vous visualisez à 9h00 du matin, sans y être préparée, sans avoir fait le choix de voir cette image, une femme baisée par un taureau, vous n'avez d'autres choix que de vous blinder. Voire d'en rire. parce que si vous commencez à vous demander qui est cette femme, vous n'avez pas fini.
Je me demande ce que peuvent provoquer ces images sur des gamins. A quoi pense un ado lorsqu'il poste un commentaire cynique sur une photo d'une gamine de 5 ans suçant un adulte ?
Alors j'entends déjà les remarques ; il faut tout verrouiller, il faut tout clôturer et il faut enfermer à vie l'ado de 15 ans qui a cru malin de diffuser ce genre de photo. Il me pose davantage question de comprendre comment il a pu trouver cela drôle. Ce genre de visionnage répété nous poussera, je le crains, au manque d'empathie ; être cynique n'est pas un problème, être cynique devant ce genre de photos l'est davantage. Et en même temps quels autre choix ont ces ados là ? Comment ne pas devoir s'endurcir et rigoler à peu près de tout (y compris des ados les plus fragiles) quand cela devient la règle sur le net ?
Au passage, je le répète une nouvelle fois, ne diffusez pas hystériquement des photos pédocriminelles quand vous en repérez ; on est tous au courant que c'est dégueulasse et on n'a pas besoin de le vérifier.
TweetJe vois régulièrement passer sur twitter des annonces pour des "si mignons chatons à donner" ce qui a le don de m'exaspérer.
Vous avez acquis un animal. Cet animal n'en a RIEN A FOUTRE de copuler ; il s'en passe complètement et si vous pensez sincèrement que votre chatte doit connaitre une fois la joie du sexe ou le bonheur d'être maman (j'ai entendu ceci des millions de fois), comprenez que vous déplacez vos propres envies sur elle. Elle, elle s'en fout, ce sont juste pour elle des emmerdements et des trucs pas intéressants.
La stérilisation (et non pas la pilule qui augmente le risque de cancer chez la chatte) diminue le risque d'apparition de cancer, leur évite d'être enceinte toutes les 4 matins et surtout évite la surpopulation féline. Evidemment cela évite la propagation de certains virus comme le FIV et le FELV.
Faire faire des bébés à un chat à l'heure actuelle est de l'inconscience et je pèse mes mots. Nous sommes surchargés d'animaux, les spa et associations dégueulent littéralement d'animaux qu'on euthanasie à tour de bras.
Un chaton c'est très mignon. Et rapidement ca se transforme en un truc qui perd ses poils et fait des crotte propres à gazer une ville de 10 000 habitants. Et là beaucoup de gens abandonnent leur animal.
Vous voulez absolument un chaton ? Allez en spa, il y en a des masses. Allez en association de particuliers. Alors oui cela n'est pas gratuit en effet mais avoir un animal a de toutes façons un coût important qu'il convient de prendre en compte.
Et non il n'y a pas que des animaux moches, âgés ou malades en spa ; les assoc's récupèrent en permanence des dizaines de chatons (en juin c'est une catastrophe) ; une grosse partie est euthanasiée oui dans certaines spa, parce qu'il n'y a pas le choix.
Il est inconséquent - hors situations économiques particulières - de ne pas faire stériliser une chatte (ou une chienne d'ailleurs). les risques de grossesse sont trop élevées d'autant que les chaleurs ne sont pas toujours très décelables.
Je vous rappelle par ailleurs que vous pouvez toujours faire avorter votre chatte ; voire - ouh je vais faire hurler - euthanasier les chatons à la naissance.
Je sais bien que certains me diront que le bien-être animal est totalement anecdotique dans un monde où les humains meurent de faim ; vous permettrez que cet argument me semble aussi intéressant qu'un discours de Copé.
Je rappelle aux adoptants que les discours de type "adoptez mes chatons sinon je les fais euthanasier" mérite juste le plus parfait mépris ; un chantage à l'euthanasie ne mérite pas de réponse et surtout pas de céder.
Et oui tous les chatons sont mignons.
De la même façon, si besoin est je ferai un autre post - n'achetez pas d'animal (de race ou pas) dans une animalerie.
TweetCe texte a été écrit par xenomorf, un intervenant régulier du blog. Il propose donc des rencontres autour de la masculinité. Si vous souhaitez que je vous mette en contact avec lui, dites-moi dans un commentaire que vous acceptez que je lui donne votre email et xenomorf vous contactera.
Place à xeno donc
EDIT ; les réunions peuvent très bien être mixtes.
Comment commence t-on un texte pour motiver des hommes à réfléchir à des identités masculines qui ne soient pas basées sur la domination, sur le sexisme, sur la violence, réelle ou symbolique ? Comment on motive des hommes qui profitent largement d’un système à « en sortir » pour contribuer à créer autre chose, d’autres relations entre hommes, avec les femmes, ou les autres qui se cherchent et se trouvent à l’intersection entre les deux ?
Peut être en montrant que ca participe de « changer le monde »… que ca permet de se sentir bien, ou mieux, avec soi-même, avec les autres… ou en tout cas d’en prendre la voie. Je ne vais pas raconter d’histoires, c’est plus facile pour certains d’entre nous que pour d’autres. Même si je ne fais pas partie du système de pouvoir, j’ai une position enviable, « très privilégiée ». Mâle blanc hétéro de 43 ans, cadre, et grande gueule en plus de ca, je pourrais profiter de mon statut et me la couler douce.
J’ai failli commencer en expliquant comment j’en suis arrivé là. Expériences personnelles et professionnelles, « rencontres » fondamentales avec des militantes, qui ont su questionner et déstabiliser, des formations « techniques » sur le genre, un peu d’empathie structurelle… mais détailler tout cela n’a que peu d’importance. Chacun a ses raisons pour en arriver à se questionner et questionner les structures qui contribuent à « fonder » notre place en tant qu’individu, en tant que membre de divers groupes sociaux. Ces personnes réfléchissent, lisent, s’informent, participent aux débats… mais pour faire avancer les choses, notamment le soutien aux revendications féministes, il est nécessaire d’avoir un tant soit peu d’échanges, de structuration, notamment du « discours » et un jour, de visibilité. C’est bien d’aller aux manifs mais je suis persuadé que ce n’est pas suffisant. A l’heure où 343 empaffés représentatifs de ce système sont capables de faire une déclaration publique défendant leur droit d’aller aux putes, l’existence et la visibilité d’hommes capable de défendre une autre vision devient une nécessité vitale, pour montrer que « c’est possible » d’avoir une parole publique autre que ces 343 (certainement bien plus nombreux malheureusement) ou les HOMENs. Justement, la culture patriarcale hégémonique a vite fait de s’adapter et de contrer les efforts émancipateurs. Nous devrions être capables d’apporter des références « libératrices » pour les hommes et les masculinités, qui contribueront indirectement ou directement à la lutte féministe, notamment en déconstruisant la virilité hégémonique et violente, et en dénaturalisant nos propres stéréotypes.
Il est peut être mieux de dire « masculinités » car il ne s’agit pas de figer une masculinité ‘alternative’ ou une ‘nouvelle masculinité’… La démarche serait plutôt d’assumer la diversité des masculinités respectueuses des autres, qu’elles soient subjectives, imaginaires… en tout cas celles qui ne se définissent pas par la violence et le sexisme.
Je ne propose pas grand-chose à vrai dire… D’abord se rencontrer, discuter, voir si il y a de l’énergie positive à partager, à transmettre, échanger idées et lectures, propositions de mobilisations, d’alliances, évaluer si ca vaut le coup de créer une asso, peut être un jour construire une charte.
Nous sommes nombreux. Nous disposons parfois de pouvoir. Utilisons-le. Il y a une phrase que j’aime beaucoup, de Thucydide « il faut choisir : se reposer, ou être libre ». J’ai choisi. A votre tour.
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La pétition Touche pas à ma pute ! Le manifeste des 343 salauds tombe à point nommé. Quelle meilleure manière de tomber le masque ? Quel plus bel aveu de la vraie nature de ces hommes de pouvoir – blancs, aisés, connus – prêts à tout pour sauver un « droit » en plein naufrage ? Un « droit » qui n'en est plus un : celui de voir garanti leur bon plaisir en extorquant un consentement sexuel à des personnes qui n'ont pas les moyens de leur dire non.
Leur acte ne peut être que désespéré comme en témoigne l'indécence de leurs comparaisons. Avec la campagne Touche pas à mon pote, SOS Racisme promouvait l'égalité, l'émancipation individuelle et collective et la lutte contre le racisme. Avec le Manifeste des 343 salopes, des femmes courageuses militaient pour la libre disposition de leur corps.
Avec Touche pas à ma pute (on apprécie tout le mépris paternaliste du terme), les « 343 salauds » exigent le maintien de leur pouvoir et de leur impunité de dominants. Ils sortent du bois pour réclamer le maintien de leur droit à exploiter sexuellement des femmes, sans souci aucun des réalités : la précarité, les violences, les réseaux et les proxos.
Merci à eux de dire tout fort ce que nous nous évertuons depuis tant d'années à montrer. La prostitution comme réponse à la « misère sexuelle » ? Non. Ces piliers du monde culturel et médiatique veulent juste continuer à exercer un pouvoir. Un combat pour la liberté sexuelle ? Non plus. Mais un front machiste et sexiste qui, même après l'affaire DSK, fait semblant de confondre libertinage et violences sexuelles.
Comme nous l'expliquons dans le dossier de presse ci-joint, nous, abolitionnistes, nous battons au contraire pour libérer la sexualité des injonctions patriarcales réactionnaires et de l'emprise du marché. La liberté de disposer de son corps ne saurait se conjuguer avec le droit de disposer unilatéralement du corps de l'autre en le dominant par l'argent. Les enjeux du débat sont clairs. En hébergeant cette pétition, Elisabeth Lévy affirme en effet le fond de sa pensée : emmerder les féministes.
Pas sûr que le but soit atteint…
Du 25 octobre au 25 novembre 2013, le Mouvement du Nid publie chaque jour un témoignage direct d'une personne ayant connu la prostitution sur le blog du collectif Abolition 2012.
Beaucoup d'hommes semblent très occupés à tenter de définir leur place dans le féminisme. C'est pour moi un phénomène assez curieux que de voir des hommes, qui ont déjà une place immense dans la société, venir encore en réclamer une dans le féminisme, perdre du temps à débattre de ce sujet alors qu'il y a d'autres urgences. Discuter de sa place c'est toujours un temps qui ne sera pas passé à discuter des inégalités subies par les femmes.
Alors puisque certains cherchent leur place dans le féminisme, que même là il faut se préoccuper d'eux sinon ils passent leur temps à solliciter notre attention pour en réclamer une, attribuons leur en une.
Qu'est ce que la virilité ? C'est le genre : les caractéristiques pour devenir un homme dans une société donnée à une époque donnée.
Dans son livre, Stoltenberg dit qu'il faut détruire la virilité. Il ne dit pas qu'il faut la déconstruire, il ne dit pas qu'il faut la repenser ; il dit qu'il faut refuser d'être un homme.
Le début du parcours du futur homme commence souvent par la phrase suivante "pleure pas t'es pas une fille". "joue pas à ca t'es pas une fille". "ne fais pas seules les filles le font". Cela deviendra "tu n'es pas une gonzesse et il ne faut pas être une gonzesse car c'est humiliant de l'être".
Les hommes sont très tôt élevés dans l'idée que ce qui est féminin est mauvais, médiocre, inférieur et que la virilité passe par la négation de ce qui est considéré comme féminin. Comme les femmes sont strictement élevées de la même façon, on arrive mieux à comprendre qu'elles veulent adopter des rôles masculins ; oh, on essaie bien sûr de les renvoyer à leurs fourneaux mais on arrive à comprendre cette ambition-là. Après tout qui a envie d'être une femme ?
Très tôt, les futurs hommes sont éduqués à être violents ; c'est un signe de bonne santé virile. On encourage le petit enfant mâle à donner de vigoureux coups de pieds ; "que voulez-vous c'est un garçon il est plein de vitalité". Les mâles ne correspondant pas à ce schéma vivent un calvaire ; moqués, tapés. des études montrent que dés la maternelle, un petit garçon ne répondant pas aux stéréotypes traditionnels de la virilité sera impitoyablement humilié jusqu'à ce qu'il y parvienne. Gare à lui s'il n'y parvient pas, il sera "un homme efféminé".
Soit on part du principe que 90% de détenus masculins c'est une coïncidence. 98% de violeurs c'est une coïncidence. 99% agresseurs sexuels c'est une coïncidence. Soit on se dit vaguement que c'est "le patriarcat" sorte de forme évanescence qui contient des ectoplasmes très méchants". Soit on se dit que la virilité nous pose une sérieux problème.
On a coutume de dire que seuls les vrais hommes ne violent pas. C'est faux. Seuls les vrais hommes violent. seuls les vrais hommes se battent et battent. Ceux qui ne violent pas sont ceux qui ont justement renoncé à la virilité (ou qui essaient car y renoncer implique beaucoup de renoncements, de l'isolement et du courage).
La virilité se fonde sur des valeurs oppressives envers les valeurs inculquées aux femmes. Elle implique d'être violent, de mépriser les femmes, de s'estimer supérieur. Elle implique l'apprentissage de la violence qui est valorisé partout ; jusque dans les 12 études quotidiennes sur la testostérone.
Vous voulez votre place dans le féminisme ? Détruisez la virilité.
Apprenez à vos enfants qu'un garçon peut pleurer.
Imposez que vous n'avez pas à mal parler des femmes pour être un homme.
Vous n'aimez pas le porn ? Ne faites pas "comme les autres" ; à dire que vous adorez ca pour ne pas vous sentir isolé.
Ne sifflez pas les femmes dans la rue.
Refusez de moquer les hommes qui ne correspondent pas à des schémas traditionnels.
Laissez vos fils jouer à des jeux féminins.
Ne lui enseignez pas à frapper ; il n'y gagnera rien.
Réfléchissez. On ne peut passer notre temps à vous tenir la main pour que vous condescendiez à nous aider ; débrouillez-vous.
Je rajoute un exemple précis qui vous permettra de mieux comprendre.
J'avais un pote qui travaillait dans un environnement ultra viril. Il ne s'était jamais reconnu là dedans. Mais il avait envie d'être bien, de se sentir un homme ; on lui avait tellement vendu que c'était mal de ne pas être viril. Alors il s'est mis à faire des blagues sur les femmes qui passaient dans la rue et à les siffler. Il se sentait complètement minable de faire cela mais il le faisait.
Un autre raccompagnait les femmes chez elle quand elles lui demandaient. et lui.. il avait peur de rentrer ensuite mais on ne dit pas cela n'est ce pas.
Vous vivez ces exemples, vous voyez ces exemples. Battez vous contre.
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J'ai vu la semaine dernière le film d'Ettore Scola Affreux, sales et méchants qui retrace le quotidien d'une famille dans un bidonville romain dans les années 70. Un affreux bonhomme, Giacinto Mazatella, alcoolique et violent règne sur sa famille ; composée d'une vingtaine de personnes. Après un grave accident du travail qui l'a laissé défiguré, il est obsédé par l'idée de protéger ses indemnités que sa famille convoite.
A la sortie du film en 1976, qui fut accusé d'être anti-pauvres, voici ce qu'en dit l'Humanité : "On croit qu'il est de mauvais goût de rire de la misère, de la crasse, de la violence qu'engendre cette plaie. Mais c'est un raisonnement de ventre-plein à mauvaise conscience. Devant l'étalage des bidonvilles, il y a une double attitude. L'une est charitable, chrétienne : il faut avoir pitié et donner aux pauvres gens. L'autre est quelque peu gauchiste, mais pas forcément éloignée de la première : il faut donner une conscience à ces victimes et les pousser à la révolte. Il y a pourtant une pensée intermédiaire et c'est celle qu'utilise Scola : aussi triste que soit leur situation, aussi douloureuse que puisse être leur angoisse, les ‘pauvres’ n'ont aucune raison de ne pas savoir rire, de ne pas être roublards, méchants, sadiques, sans scrupules, exactement comme le sont les riches !."
Le message envoyé par Scola me semble le suivant ; s'ils sont affreux, s'ils sont sales, s'ils sont méchants, c'est notre faute. S'ils ne nous plaisent pas, si nous les regardons avec suspicion, avec dégoût, si nous leur prêtons des comportements particuliers, intrinsèques à leur classe, c'est notre faute.
Je n'ai pu m'empêcher d'établir un parallèle avec le traitement réservé à la famille Dibrani et avec la vision que nous en avons, tant au niveau administratif que médiatique.
Très rapidement Dibrani a été présenté comme un homme violent. Il y a eu plusieurs plaintes déposées contre lui et ses filles sont parties vivre en foyer. Il est également accusé de déscolariser ses enfants, d'avoir marié tôt une de ses filles et d'avoir proféré de graves menaces s'il n'était pas régularisé. Si vraiment cet homme est tel que décrit, avec tout ce que nous savons de la violence machiste (et on parle ici de 3 plaintes contre lui pour violences), avec tout ce que nous savons des statistiques autour des crimes sexo-spécifiques, comment avons nous pu laisser ses filles avec lui ?
Il n'y a pas de demie-mesure. Soit Dibrani n'est pas un danger pour ses filles et rester avec lui n'est pas un souci. Soit il en est un et ses filles ne devaient à aucun prix demeurer avec lui, ce que nous avons pourtant laissé faire.
L'accusation de violence ("méchant") chez le migrant ne recouvre pas la même réalité qu'elle a pour un français blanc. Elle sert à stigmatiser la communauté toute entière, y compris ceux qui ne sont coupables de rien, justifie l'expulsion de toute une famille, y compris des victimes de cette violence. La victime est coupable au même titre que celui qui a frappé. La violence devient un élément constitutif de la personnalité du migrant voire de son être. Il est rom DONC il est violent c'est dans sa nature de rom. Elles sont rom DONC il n'est pas étonnant qu'elles soient frappées ; c'est dans leur nature. On ne plaint plus la victime de violences comme on ne plaint plus la femme Mazatella dans le film de Scola ; avec sa sale trogne, pas étonnant.
La famille Dibrani a également été accusée d'avoir laissé le logement dans un état épouvantable ("sales") ; cette accusation ne me gêne pas en tant que telle mais pour ce qu'elle recouvre. La saleté physique dont on accuse en permanence les roms semble sans cesse liée à une saleté morale. "Ils sont sales mais pas que de dehors". "Il y a l'odeur mais aussi le bruit" a-t-on entendu à une époque. Cette pensée très dix-neuvièmiste a concerné de nombreuses groupes de populations et bien évidemment les pauvres, les "classes dangereuses".
Enfin Leonarda Dibrani dont l'image a été amplement exploitée dans les media (est-ce totalement légal ? y-a-t-il un consentement éclairé des parents ?) ; et depuis trois semaines je lis en boucle des remarques atroces sur le physique d'une jeune fille de 15 ans qui n'a même pas la décence d'avoir un prénom normal. "Affreux". Il n'est pas anodin de se ficher du physique d'une ado de 15 ans qu'on vient d'expulser. Même si plein de gens sont pour l'expulsion de cette famille, je pense qu'il est difficile pour eux d'ignorer les conséquences. Nous pouvons bien tourner autour du pot tant qu'on voudra, dire ce qu'on voudra mais renvoyer des gens chez eux à l'heure actuelle les conduit sinon à la mort du moins à une extrême pauvreté (et mon article sur Frontex vous montrera qu'on a renvoyé des gens à une mort certaine). Nous avons donc renvoyé une famille dans un pays où 45% des gens vivent en dessous du seuil de pauvreté, où leur ethnie est discriminée avec un père violent qui ne veut pas que ses filles aillent à l'école. Un taux de mortalité infantile dix fois supérieur à celui de la France, 45 % de chômage. Rappelons au passage qu'il a été démontré que le taux de scolarisation d'un pays est directement lié au taux de mortalité, de mort en couches, de mariage forcé etc. Plus on va à l'école, plus on a confiance en soi, plus on ose réclamer quand on a un problème (c'est pour cela que le taux de mortalité en couches diminue par exemple). L'école n'est pas un luxe mais une nécessité vitale. Mais malgré tout cela nous arrivons à dire que Léonarda n'a pas le bon goût d'être jolie. Je lisais la dernière fois un article parlant de la discrimination à l'embauche des pauvres, ceux que la misère a trop marqué. L'article oubliait une chose ; de croiser la race et le genre. Etre une femme et pauvre et marquée par la misère et rom n'augure pas du plus merveilleux des départs dans la vie qu'il convient d'aider à combler à tout prix. Au lieu de cela nous préférons nous moquer ; sans doute parce qu'il est plus facile d'admettre ainsi l'expulsion ; elle ne méritait pas notre aide. Elle était affreuse, elle était sale et elle était méchante.
Il ne s'agit pas, évidemment, de parer les migrants de toutes les qualités ; on s'émeut du fait que Dibrani ait menti comme l'avait fait Nafissatou Diallo. Frontex est en train de prétendre que les syriens qui migrent sont en fait des marocains qui mentent (comme c'est pratique). Et alors ? Le pauvre, cet être pur ? Qui ne mentirait pas pour quitter un pays pauvre, un pays en guerre, un pays sans aucune perspective économique ?
Nos études sociales menées au XIXeme siècle auraient pourtant du nous servir de leçons ; nous avons passé notre temps à justifier nos comportements coloniaux, nos comportements esclavagistes, nos comportements racistes, nos comportements génocidaires, nos comportements antisémites par des écrits tendant à expliquer combien ces gens là méritaient ce qui leur arrivait. Ils ne pensent pas, ils sont proches de la bête ; pensez, regardez avec son gros visage loin de la finesse de la femme française. Et là nous reproduisons exactement le même attitude ; vous voulez dire que vous ne voulez pas héberger tout le monde ? Soit, faites le. Mais ne faites pas porter à une population, à une famille, à une gamine de 15 ans la responsabilité de cette expulsion.
La Ville de Mulhouse, en partenariat avec le Mouvement du Nid, organise une campagne d'affichage à destination des "clients" de la prostitution à partir du 23 octobre. Le 26, un rendez-vous exceptionnel vous est proposée par la délégation.
Pas moins de 142 affiches seront placardées dans toute la ville à partir du 23 octobre 2013 et pendant une semaine ; La Ville de Mulhouse place cette démarche sous le signe de la lutte contre les violences faites aux femmes, dont le système prostitutionnel.
Pour en savoir plus et débattre avec nos bénévoles du Haut-Rhin, la délégation vous invite samedi 26 octobre à partir de 14h00, à la maison Teilhard de Chardin, 17 rue de la Cigale. Nos bénévoles reçoivent une invitée exceptionnelle, Véronique Verger, ancienne prostituée aujourd'hui auteure d'un livre coup de poing, Si je viens vers toi [1]
Tout public, entrée libre sous réservations au 03 89 66 53 25.
[1] À découvrir sur le site de notre revue, Prostitution et Société : Si je viens vers toi, de Véronique Verger.
Je suis tombée la semaine dernière sur ce billet d'un chroniqueur sexo du Plus, journal qui a déjà eu quelques soucis avec le viol et ferait bien, au passage, de relire certains textes de ses chroniqueurs avant de persister sur un sujet d'évidence pas maîtrisé (et je reste gentille).
On va le dire tout net un homme ne peut pas donner de conseils sur le viol aux femmes. Non il ne peut pas ; qu'il en donne aux hommes sur le sujet s'il veut, qu'il apprenne aux centaines de milliers d'hommes agressés à se défendre, aux dizaines de milliers d'hommes violés à se défendre mais pas aux femmes.
Comme nous l'avons déjà vu, les femmes sont éduquées à inhiber leurs comportements agressifs. Je vous l'avais montré par différentes expériences ; très tôt, on éduque les filles à ne pas être agressives, à ne pas se défendre et à être passives.
Il va ensuite leur être enseigné d'avoir peur et surtout du viol, le méchant loup des filles de plus de 12 ans. Le viol va être vu comme la chose la pire pouvant arriver, devant le meurtre, devant la mort, devant tout. Cette peur du viol peut devenir si paralysante, si présente que des femmes, comme Virginie Despentes, disent avoir tout à fait été capables de réagir quand on les agressait non sexuellement mais qu'il était impossible de le faire lorsqu'il s'agissait d'un viol.
Tout cela, un homme ne le vit pas car il est socialisé différemment. Même si un homme peut être violé, on ne l'éduque pas avec cette peur du viol ; pire on l'éduque avec l'idée que cela n'arrive pas aux hommes, aux faux hommes peut-être.
De plus, avant d'enseigner quoi que ce soit au sujet du viol, il convient de se souvenir d'une chose ; seulement 10% des femmes portent plainte. 90% n'ont pas porté plainte. Ces femmes -là nous lisent et je n'ai aucune envie, à quelque moment que ce soit, de leur faire ressentir l'idée qu'elles n'ont pas fait tout ce qui fallait, qu'elles ne se sont peut-être pas assez débattues ou je ne sais quoi. Avant toute chose, le but est d'inciter les femmes à porter plainte et je doute qu'un texte maladroit qui les culpabilise les incite à le faire.
Revenons donc au texte de notre ami Courbet.
Le mot "animal" qui est employé pour désigner les violeurs est évidemment profondément maladroit. On a suffisamment parlé de culture du viol pour éviter ensuite de parler "d'animal" sous-entendant ainsi qu'il s'agit d'un comportement naturel ou loin de ce que pourrait faire un homme normal.
Courbet nous dit alors "Car les messages de prévention "fais attention", "méfie-toi des gens" sont certes utiles mais insuffisants" ; utile à quoi, utile à qui ? Se méfier de quels gens ? Faire attention à quoi ? Cet espèce de conseil parfaitement vague qui vise juste à distiller une peur prégnante chez les femmes sert juste à limiter leurs mouvements et à les confiner chez elles, dans un des lieux, où, tiens donc, elles ont le plus de risques d'être violées.
S'en suivent une série de conseils qu va du meurtre d'hommes innocents (les hommes assassinées au Mexique l'étaient) . Est-on conne de ne pas avoir pensé à buter tous les hommes pour éviter d'être violées. S'en suit l'antienne autodéfense tiré d'un site qui fait son beurre sur la peur des femmes. Vous noterez l'expression "violeur occasionnel" ; je ne sais pas trop ce qu'ils entendent par là. Est-on censé adapter notre attitude après avoir demandé au violeur s'il le fait occasionnellement ou de façon habituelle ? Rappelons une nouvelle fois que vous risquez peu d'être violée dans un parking, peu d'être embarquée à bord d'une voiture , donc tous ces conseils sont bien gentils mais absolument pas adaptés au cas habituel ; je fais quoi si un mec en qui j'ai toute confiance et que j'ai invité à boire un dernier verre tente de me violer ? Je fais quoi si c'est mon mec ? mon père, mon cousin ? La réalité est celle-là. Pas un espèce d'Emile Louis qui surgit du fin fond des âges.
Continuons avec les conseils suivants qui m'ont laissée pantoise ; uriner ou déféquer pour dégoûter le violeur. Mais comment vous dire. Dans une situation aussi sidérante que le viol, le corps se met souvent en stand by. je ne sais si Courbet est au courant mais on ne défèque pas sur commande et encore moins dans une situation de stress immense. Quant à cette phrase "Et à moins de tomber sur un scato-urophile, la méthode peut porter ses fruits.", j'en viens à me demander si tout ce texte n'est pas un vaste troll, une grosse plaisanterie où l'on peut, parce qu'on ne se sent pas concerné, vaguement discuter, entre la poire et le fromage (demain tu me feras un sujet sur les sex toys coco) du viol.
Continuons avec le sempiternel "balançons des insanités à un violeur (pardon un bâtard, Courbet n'aime pas les violeurs, il doit nous le dire) et enfin le merveilleux témoignage de Mina tiré du non moins merveilleux site "Apprendre à manipuler les gens". Alors là j'avoue que je me demande si Courbet a conscience des liens qu'il utilise. On parle du viol, il nous sort un site appelé "apprendre à manipuler" qui utilise les techniques classiques pratiquées par tous les PUA pour arriver à leurs fins.
Enfin on arrive aux accessoires anti viol (qui n'existent pas en France mais détail que voilà) avec le fameux collant anti viol.. Mais qui peut sérieusement penser - à moins d'écrire un texte sans maitriser le sujet - qu'une collant même moche va arrête un violeur ? Qui peut sérieusement écrire ca ? Un collant pareil provoquera juste des réactions hyper agressive de type "vas y salope qui fait sa maligne montre ce qu'il y a dessous".
Enfin le paragraphe de fin. Magique.
"Toutefois, en cas d’agression, et que le viol ait réussi ou non, la priorité reste de dénoncer un tel acte criminel. Dans la mesure du possible, l’objectif serait de pouvoir préserver les preuves : traces de doigt, poils, sang, sperme qui permettront de chopper l’ADN et accélérer l’arrestation. Ne pas sous-estimer le danger sanitaire non plus en vous rendant éventuellement aux urgences pour un suivi médical et/ou psychologique.
Mais surtout en parler. Le garder pour soi risque de vous peser très longtemps et ne fait que minimiser l’acte et parfois perdurer les mythes sur le viol."
Non ce n'est pas le fait de se taire qui fait perdurer les mythes sur le viol ; il convient de lire et comprendre les textes que l'on lit. A aucun moment, Antisexisme n'évoque le fait que se taire conduit à faire perdurer un mythe. Dire cela c'est juste une nouvelle fois faire perdurer l'idée que la victime, en ne parlant pas, sera responsable des éventuels viols que son violeur pourrait commettre. or, soyons clair, le seul responsable est le violeur.
En parler peut s'avérer extrêmement violent et cela serait mentir aux victimes que de ne pas leur dire. La priorité n'est pas dénoncer un acte criminel mais d'aller bien et de s'en sortir. Ca passera par plein de méthodes dont aucune n'est l'obligation à faire quoi que ce soit. Est-ce qu'on peut ne pas dire à une victime de viol qu'elle risque de s'en prendre plein la figure ? d'être traînée dans la boue ? Reparlons donc de Créteil tiens. Reparlons de toutes les fois où après avoir dit le viol à sa famille, ses amis, des femmes se sont vues interroger, questionner sur leur tenue, leurs fréquentations, leur vie sexuelle passée. Les femmes porteront plainte quand la société toute entière aura compris que quoi qu'elle ait fait, qui qu'elle soit, une victime de viol n'est jamais responsable.
Donc soyons simple. Laissez les femmes discuter entre elles des techniques à adopter. Ne vous en mêlez pas. Ne venez pas, comme la dernière fois, m'expliquer que je devrais être moins agressive et sourire pour demander à quelqu'un de me laisser sa place. Sourire c'est un luxe ; une femme qui sourit à un mec dans le metro risque de se le coltiner sur 20 stations tant il pensera qu'il a une chance.
Si on a envie de vos conseils, peut-être qu'on vous en demandera. Ou pas.
Vous voulez être utiles aux femmes ? Déconstruisez la masculinité. Occupez-vous de déconstruire tous ces comportements expliquant qu'un mec a besoin de baiser sinon il mourra dans d'atroces souffrances, les couilles explosées.
ps ; tout post conduisant à donner des conseils sans intérêt pour se prémunir du viol sera censuré. oui je ne suis pas ouverte au débat.
TweetActe sexuel imposé par l'argent, la précarité et les inégalités, le système prostitueur constitue la dernière violence des hommes contre les femmes que la loi ne condamne pas.
À l'approche de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, et de l'examen à l'Assemblée nationale d'une proposition de loi abolitionniste, les principales associations françaises de soutien aux personnes prostituées, de lutte contre les violences faites aux femmes et de promotion de l'égalité entre les femmes et les hommes se mobilisent pendant 30 jours pour l'adoption d'une loi globale abolitionniste engageant enfin la France auprès des personnes prostituées et contre le système prostitueur.
PROSTITUTION = VIOLENCE, c'est :
Un jour, un témoignage : pour en finir avec la banalisation de la violence prostitutionnelle, nos associations publieront chaque jour un témoignage direct d'une personne ayant connu la prostitution.
Des dizaines d'événements en France : retrouvez sur notre blog le calendrier de notre tour de France de l'abolition en 30 jours.
9 recommandations portées par 55 associations de lutte contre les violences sexuelles et sexistes : l'ensemble des recommandations portées par le Collectif Abolition 2012 pour l'adoption d'une loi globale et cohérente.
La valorisation d'un front abolitionniste historique :
La diffusion de nouvelles tribunes chaque semaine :
Le collectif Abolition2012 est composé de 57 associations de soutien aux personnes prostituées, de lutte contre les violences et de promotion de l'égalité :
Amicale du Nid – Assemblée des Femmes - Association contre la prostitution des enfants – Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail – Association femmes libres – Association française des femmes des carrières juridiques – Association Les Effronté-E-s – Centre de recherches internationales et de formation sur l'inceste et la pédocriminalité – Centre national d'information sur les droits des femmes et des familles – Chiennes de garde – Choisir la cause des femmes – Clara Magazine – Coalition against trafficking in women – Collectif Alouette – Collectif féministe contre le viol – Collectif fier-e-s et révolutionnaires du Parti communiste français – Collectif lesbiennes féministes ba-ham – Collectif national droits des femmes – Comité permanent de liaison des associations abolitionnistes du proxénétisme – Commission genre et mondialisation d'ATTAC – Conseil national des femmes françaises – Coordination des associations pour le droit à l'avortement et à la contraception – Coordination française pour le lobby européen des femmes – Coordination lesbienne en France – Elu/es contre les violences faites aux femmes – Encore féministes ! – Ensemble l'égalité c'est pas sorcier – Equipes d'action contre le proxénétisme – Espace Simone de Beauvoir – Fédération nationale GAMS – Fédération national solidarité femmes – Femmes en résistance – Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir – Femmes solidaires – FIT Une femme, un toît – Fondation Scelles – L'Escale – Ligue du droit international des femmes - Le lobby européen des femmes – Le monde à travers un regard – Les moutons noirs – Les trois quarts du monde – Maison des Femmes, Paris – Marche mondiale des femmes – Mémoire traumatique et victimologie – Mouvement jeunes femmes – Mouvement du Nid – France – Mouvement national Le Cri – Mue productions – Osez le féminisme ! – Planning familial 75 - Rajfire – Regards de femmes – Réseau féministe Ruptures – SOS les mamans – SOS sexisme – Zero impunity - Zéromacho – Zonta club de France www.abolition2012.fr
Le tour de France de l'abolition en 30 jours (mise à jour quotidienne sur le blog)Nous le savons tous et toutes, la société française est extrêmement attentive au problème du viol, et tant au niveau éducatif que répressif, mène une lutte sans relâche contre ce crime. Néanmoins il convient de parfois faire preuve de bon sens - et disons le tout net les femmes en manquent souvent - prodiguons leur quelques conseils afin de devenir une parfaite victime de viol. Cela vous semblera, de prime abord, pas totalement évident, mais en y mettant un peu du vôtre, vous devriez y arriver.
- Ne soyez pas un homme. Nous le savons tous, un homme c'est un homme. C'est fort, c'est costaud. Il existerait des rumeurs disant que des hommes auraient été violés ; ne nous y trompons pas ! Pure rumeur !
- Ne soyez pas une femme pubère ou en voie de l'être. Une femme pubère a une morphologie propre à attirer la convoitise bien naturelle des hommes. Ne les provoquez pas ! Des études américaines ont conclu que l'âge idéal pour être une bonne victime de viol se situe vers 8 ans environ. Après 8 ans, le potentiel érotique des femmes tend à croître et on ne peut décemment demander à un homme de se retenir ; chanceuse que vous êtes !
- Ne sortez pas de chez vous à part pour des activités dignes comme les soins aux cancéreux ou la visite à une grand-mère malade. Non se nourrir n'est pas une activité considérée comme digne et utile ; vous êtes de toutes façons une femme. Avez vous besoin de manger ? Allons donc.
- Ne restez pas chez vous en compagnie d'hommes.
- Ne restez pas chez vous seule ; c'est une tentation pour tout homme innocent qui viendrait à découvrir que vous osez rester seule.
- Attachez vous les cheveux.
- Pas trop serré, ca donne envie de vous tirer par la queue de cheval en vous prenant en levrette
- Pas détaché, ca fait salope
- Pas couvert, ca fait mocheté
Un fin serre-tête en velours devrait convenir.
- N'ayez pas des signes ouvertement susceptibles de provoquer ; des seins, des yeux, une bouche, des bras.
- Ne soyez pas mince (c'est excitant), maigre (c'est excitant), grosse (c'est excitant), jeune (c'est excitant), vieille (c'est excitant).
- Habillez-vous en fonction. D'autres études américaines sont arrivées à la conclusion suivante : dans tous les cas, la tenue d'une femme âgée de deux mois à 85 ans est susceptible de provoquer des érections incoercibles chez tout homme normalement constitué, une montée de testostérone et donc un viol. Les études n'ont pas encore révélé quelle tenue était adaptée pour être une bonne victime de viol, nous vous conseillerons donc pour l'instant la robe de chambre en pilou en toutes occasions. Avec des UGG. Rose poudré.
- Ne fréquentez pas des fonctionnaires hommes, des flics hommes, des juifs hommes, des pères de familles, vos oncles, vos frères, vos cousins, des arabes hommes, des maçons hommes, des cadres hommes, des noirs, des banquiers, des asiatiques hommes; votre mari, votre amant, votre petit ami, des blancs, des hommes politiques, des hommes électriciens, des hommes au chômage. Cela n'est pas simple ? Vous ne voulez vraiment faire aucun effort.
- Vivez un VRAI viol. Un vrai viol s'accompagne de coups et de blessures de préférence vaginales et anales. Rappelez vous combien tous ces désagréments sont difficiles pour nos amis de la police et de la justice, mettez-y un peu du votre et faites vous blesser sérieusement.
- Soyez vierge avant le viol (il vous est autorisé de ne plus l'être après, c'est même conseillé).
- Ne sortez jamais de chez vous dés que la nuit commence à tomber (vers 14 h en hiver, 16 h en été) ; vous avez donc une amplitude d'environ 3 heures pour mener à bien vos missions caritatives. Courrez ! (avec vos UGG).
- Pensez à vous suicider ( ou tout au moins de tenter sérieusement de le faire) après le viol. Une bonne victime ne s'en remet jamais et préfère la mort à la souillure. Si votre violeur vous tue c'est évidemment mieux.
Le non respect de ces règles de simple bon sens amènera le classement sans suite de votre plainte éventuelle. Ne vous lamentez pas ; vous aurez néanmoins fait une belle rencontre, chanceuse !
Nous étudierons la semaine prochaine les conseils pour être une bonne victime de violence conjugale. Indice ; ne pas fréquenter un chanteur célèbre.
TweetCher Laurent Ruquier,
Dans votre émission "On va se gêner" du 8 octobre 2013, vous avez tenu les propos suivants à propos de Pierre Pallardy qui était poursuivi pour 19 chefs d'accusations : 7 viols et 12 agressions sexuelles. Cette émission est écoutable ici (à partir de 1h00) ; pour celles et ceux qui découvriraient l'émission, il s'agit d'une émission humoristique, autour de l'actualité avec différents chroniqueurs.
Voici la retranscription des propos :
Laurent Ruquier "Moi c'est ça que je ne comprends pas. C'est pas pour le défendre lui car il a l'air bien coupable ce Pallardy. Je veux pas me mettre à la place du juge ce que je ne comprends pas non plus, pardon Isabelle, ce sont les dames..."
Mergault :"Pourquoi pardon moi j'aurais réagi parfois le pouvoir est tel..."
Ruquier "Pas au point d'y aller quatre ou cinq fois".
(....)
Ruquier : "Ce qui est bizarre c'est les déclarations des dames hein. Pardon hein je comprends la souffrance de cette dame et j’espère que la justice le condamnera et que cette femme sera indemnisée. M'enfin quand même y'a un moment donné on a envie de dire à cette plaignante : "Pourquoi vous y retourniez?" Elle explique que la première fois déjà ca a commencé par un massage du ventre, ca très bien pourquoi pas. Il m'a demandé de replier les jambes les genoux fléchis. La première fois j'ai été un peu perplexe et mal à l'aise parce que il m'a expliqué que sa femme ne répondait pas à ses attentes et que peut-être on pourrait se faire du bien tous les deux ca n'a pas été plus loin. Chais pas moi un type qui me dit ca la première fois j'y retourne pas forcément la deuxième fois. Vous y retournez vous Isabelle ?"
Mergault "Ah ben non pas du tout"
Ruquier "Et ben elle y retourne. la deuxième fois, elle dit, il m'a enlevé ma culotte, et m'a fait une pénétration digitale, je me suis sentie scotchée à la table d'examen, j'avais le sentiment d'être en hypnose éveillée sous emprise totale j'étais abrutie par un flot de paroles. heureusement le téléphone a sonné j'ai pu me dégager et me rhabiller j'ai payé et lui faisait comme s'il ne s'était rien passé. Elle est en colère quand elle retourne chez elle, elle l'appelle et ben elle se laisse quand même convaincre de venir à un troisième et un quatrième rendez-vous. Moi je dis y'a un moment Madame, franchement Isabelle ? Franchement stop quoi."
Mergault : "Sous influence"
Ruquier : "Sous influence une fois, deux fois"
Mergault : "C'est la définition de l'influence".
Ruquier : "Beaucoup de mes patientes me prenaient pour dieu, je leur disais non elles étaient vexées dit Pallardy."
Pierre Benichou : "le viol est un crime qui mérite tous les châtiments possibles mais est-ce que quand une femme va à plusieurs reprises se faire faire des massages aussi intimes que ça, est ce qu'on est prêt ou loin de l'acte sexuel ? C'est ça c'est pas pareil qu'une jeune fille qui serait prise de force dans une porte cochère. C'est une femme qui est là mets tes jambes comme ca .."
Mergault "Ben y'a des gens faibles".
Ruquier "Il a utilisé la peur en disant que j'allais vers une récidive ou un autre cancer si je ne suivais pas ses conseils. Donc elle y est allée une cinquième fois où là elle a subi la même chose que la 3eme sauf que là il a tenté de pénétrer aussi son sexe."
Mergault : "c'est ca que je voulais savoir jusque là il y avait que le doigt ou.." (Pour rappel une pénétration non consentie avec un doigt EST un viol)
"Sur un esprit manipulable, qui a peur, parce que cette femme avait un cancer de récidive etc tu peux imaginer.. Tous les gens n'ont pas votre rapidité. Y'a des gens complètement malléables. C'est pour ca que y'a des escrocs. Je trouve ca très dangereux de s'étonner de la naïveté de cette femme. C'est pas parce qu'il y a des gens fiables et qui ont peut-être un QI un peu inférieur que.."
Ruquier : "En parler ca permet de dire aux gens faibles faites gaffe au bout de la troisième fois n'y retournez pas. Si la première fois il vous dit vous savez on pourrait peut-être baiser ensemble, la deuxième fois il vous met deux doigts et la troisième fois il vous met la main soyez pas surprise que la quatrième fois il vous mette la bite".
Par vos propos, vous laissez entendre qu'en retournant le voir alors qu'il l'a déjà violé, cette femme consent et donc qu'il n'y a pas viol. Peut-être n'est ce pas ce que vous vouliez dire, peut-être l'avez vous mal formulé mais c'est néanmoins bien ce qui ressort de vos propos et qui est extrêmement préjudiciable pour toutes les victimes de viols. Vous dites "elle se laisse convaincre". Non elle ne se laisse pas convaincre car si cela avait été le cas la justice n'aurait pas conclu à la culpabilité de Pallardy. Si les féministes emploient régulièrement l'expression "céder n'est pas consentir", cela n'est pas sans raison, cela explique justement ce genre de cas où parce qu'elle est sous emprise, parce qu'il lui promet de la guérir de son cancer, parce qu'il lui promet que la maladie va l'emporter si elle ne revient pas, elle cède. Pierre Benichou va plus loin puisqu'il dit que cela n'a rien à voir avec un viol (une innocente jeune fille sous une porte cochère) et tout avec un acte sexuel. On est en plein dans les mythes sur le viol où, pour penser qu'il y a un viol, il faut une victime violée par un barbare la nuit dans la rue.
Seulement 10% des victimes féminines de viol portent plainte ; 90% ne le font pas.
Les femmes sont très souvent éduquées à ne pas se faire confiance ; ainsi lorsque j'ai mené une rapide enquête sur twitter à propos des agressions sexuelles dans le métro, beaucoup de femmes m'ont dit avoir été agressées mais avoir immédiatement douté d'elles mêmes. Beaucoup se disaient qu'elles avaient pu se tromper et mal interpréter un geste. D'autre craignaient de faire un scandale ou que les passagers se retournent contre elles au lieu de les aider face à l'agresseur. Le manque de confiance insufflé aux femmes est si fort que nous arrivons parfois à nous dire, malgré l'évidence, que nous nous trompons.
Dans le cas du viol, beaucoup de femmes sont également dans ce cas. Elles pensent mal interpréter les choses, ou avoir provoqué le viol. La honte est si forte ("comment ai je pu être aussi bête" "comment ai je pu ne pas voir") que beaucoup se sentent si coupables qu'elles ne vont pas porter plainte.
Contrairement aux idées reçues, le viol est surtout le fait de connaissances, et beaucoup moins fréquemment d'inconnus. Il est difficile, quand on connait la personne, quand on lui fait confiance, quand il a un certain pouvoir sur vous, une emprise, de se dire et s'avouer qu'on a été violée. Le viol n'est pas une évidence ; une personne violée va avant tout douter d'elle même, se demander pourquoi c'est arrivé, si elle ne l'a pas mérité ou provoqué.
Quand on est engagé dans un processus d'emprise (et dans le cas précis cette femme était malade d'un cancer en pleine récidive donc encore davantage fragilisée), on peut être amené à faire des actes qui peuvent paraître incohérents au monde extérieur. C'est exactement ce qu'on voit dans les sectes, exactement ce qu'on voit dans les cas de violence conjugales où la femme, alors qu'elle peut partir, cherche encore et toujours des excuses à son agresseur parce que le lent processus mis en place - et qui a abondamment été étudié - a ruiné toute sa confiance en elle, l'a rendue entièrement dépendant du jugement de de l'agresseur. Comme le dit la victime de Pallardy "J'avais l'impression de n'être rien du tout et que grâce à lui j'allais remonter à la surface" ce qui est une phrase typique de personne sous emprise; Pallardy, profitant de son mal de dos, de son cancer récidivant, en a profité pour la manipuler et rentre l'inacceptable acceptable. C'est d'ailleurs pour cela qu'il a été jugé coupable de viol aggravé. Par ailleurs, Pallardy a également agressé une jeune femme anorexique qui s'est depuis suicidée ; ce qui montre combien il avait l'habitude d'agresser des personnes en détresse physique et/ou psychique.
M. Pallardy était apparemment un homme extrêmement charismatique, médiatisé, un médecin qui plus est qui donc détient un certain pouvoir, et qu'on va voir alors qu'on est en état de fragilité. Comme le dit une des victimes ; il était connu et elle n'était rien. Qui l'aurait crue ?
Les personnes sous emprise ne sont pas des personnes faibles, ou manipulables ou "au QI inférieur" comme le dit Isabelle Mergault. L'actualité nous montre tous les jours des personnes agressées, escroquées et il ne s'agit pas, un seul instant, d'inverser les responsabilités ou de les minorer. Les manipulateurs, au sens le plus large, savent faire à peu près n'importe qui des choses dont ils se croiraient incapables et bien fat est celui ou celle qui pense être assez "fort" pour ne pas y succomber.
Vous animez une émission extrêmement populaire et vous avez, par vos propos, contribué à véhiculer des mythes sur le viol. En disant qu'elle y retournait alors qu'elle avait été violée, vous pouvez laisser croire qu'au fond elle a peut-être aimé cela. Pierre Benichou, lui, nie complètement le viol. Vous avez certes parlé de la culpabilité de Pallardy ; 2 minutes.. pour vous appesantir longuement sur cette femme et remettre en doute ce qu'elle a vécu.
Les associations de lutte contre le viol, les féministes luttent au quotidien pour que les victimes, hommes comme femmes d'ailleurs, puissent porter plainte et ne se sentent pas coupables après un viol. Vos propos ne nous y aident pas et un rectificatif serait le bienvenue.
Tweet(mis à jour 17/10/13) Le Mouvement du Nid du Bas-Rhin et Osez le Féminisme - 67 vous invitent à une journée d'échanges et de débats, ponctuée par les interventions d'expertEs de premier plan. VenuEs de Suède, d'Allemagne et de Turquie, elles et ils apportent une dimension européenne à cet événement, placé dans le cadre de la Journée Européenne de Lutte contre le Trafic des Êtres Humains.
Informations pratiquesLe 18 octobre de 08h30 à 17h30,
à la Salle de séance, Conseil général du Bas-Rhin
Place du Quartier Blanc, Strasbourg
Pour s'incrire, télécharger le formulaire sur cette page et retournez-le complété par courrier postal ou électronique ou fax avant le 14 octobre 2013, à la
Délégation du Mouvement du Nid du Bas-Rhin
1 quai saint Jean 67000 STRASBOURG
Téléphone / Fax : 03 88 32 77 67 alsace-67@mouvementdunid.org
En téléchargement sur cette page.
Dédicaces de Laurence NoëlleLaurence Noëlle [1] survivante de la prostitution, dédicacera le soir même à partir de 20h00 son livre Renaître de ses hontes. Cet événement est en partenariat avec la Librairie Kléber : 1 rue des Francs-Bourgeois, à Strasbourg.
[1] À lire aussi sur le site de notre revue, Prostitution et Société : la recension de Renaître de ses hontes, et son témoignage.
Organisé par Osez le Féminisme - Rhône, ce débat réunit le Mouvement du Nid, Femmes Solidaires et l'Amicale du Nid du Rhône. Avec la participation exceptionnelle de Rosen Hicher et Véronique Verger, anciennes personnes prostituées.
Avec le dépôt de la proposition de loi "Lutte contre le système prostitutionnel", citoyenNEs et acteur/trices du mouvement social doivent s'emparer du débat. Les enjeux sont fondamentaux puisqu'ils touchent aux questions de l'égalité femmes-hommes, à la sexualité, à la liberté...
Aux côtés des associations de terrain, et grâce à la participation de deux grands témoins, Rosen Hicher et Véronique Verger, nous voulons offrir un débat de qualité, libéré des tabous et des stéréotypes ! Rendez-vous le
Vendredi 18 octobre à 20h00
Au Centre social Laënnec
131 avenue Jean Mermoz à Lyon, 8ème arr.
Entrée libre, sur inscription auprès d'Osez le féminisme 69.
Ce débat est organisé dans le cadre de la Quinzaine régionale de l'égalité Femmes-Hommes.
Les militantEs du Mouvement du Nid de l'Essonne vous invitent à la projection de Slovenian Girl, un film coup de poing sur la prostitution étudiante. En partenariat avec l'Université d'Évry et le Conseil général de l'Essonne.
Infosle 3 décembre à 17h00
à l'Université d'Évry, Bâtiment Maupertuis
Amphi 150
Entrée gratuite.
Alexandra a 23 ans et étudie l'anglais à Ljubliana, capitale de la Slovénie. Elle semble assez peu inspirée par ses études et met beaucoup plus de volonté à gagner de l'argent pour améliorer ses conditions de vie. Personne ne sait qu'Alexandra court les petites annonces sous le pseudonyme "The Slovenian Girl" ("La Slovène"). Cette prostitution est sa secrète source de revenus.
"The Slovenian Girl" acquiert rapidement une relative célébrité dans les tabloïds. Ceci rend les choses de plus en plus difficiles pour Alexandra qui doit continuer de mentir à ses amis et à son père, un homme chaleureux et sincère. Elle n'a pas le choix, dire la vérité signifierait tout perdre.
Lire aussi : Le Mouvement du Nid - France partenaire de "Slovenian Girl" : attention, film saisissant.
EDIT : la page a été modifiée !!!
Le ministère de l'Intérieur a publié l'an dernier une page de Conseils aux femmes pour leur sécurité. (merci à la marquise pour l'information).
Je ne sais qui a écrit cette page mais je voudrais tenter d'expliquer en quoi elle est profondément choquante, en quoi elle alimente la culture du viol, les mythes autour du viol et entérine la peur chez les femmes.
Constatons déjà qu'il n'existe aucune page de ce genre à destination des hommes pourtant victimes en 2011 pour 360 000 d'entre eux de violences physiques hors ménage et pour 80 000 de violences sexuelles hors ménage. Il est entendu qu'un homme saura se débrouiller, ne doit de toutes façons pas avoir peur d'être agressé (le viol n'est même pas une possibilité envisageable, cela n'existe pas) et s'il est agressé il saura se défendre. Il existe des pages, oui, donnant des conseils de prudence génériques mais pas une à destination exclusive des hommes.
En revanche les femmes ces êtres fragiles, un peu idiotes, incapables de se prendre en charge, de réfléchir, d'appréhender les risques, il faut bien leur dédier une page spéciale.
Admirons d'ailleurs ce passage dantesque : "Tous les conseils pour protéger votre famille (femmes, enfants) contre les actes malveillants, les renseignements sur les disparitions de personnes et les informations sur les personnes dont le comportement nécessite un traitement particulier."
Que nous dit-il ? Qu'il s'adresse aux hommes qui ont des gens dépendant d'eux (une femme voire plusieurs vu le "s" et des enfants). J'entends quelqu'un au fond murmurer le mot "patriarcat" ; oui c'est la base de la famille patriarcale. On n'entend évidemment pas s'adresser aux femmes qui ont "des maris" et "des enfants". L'homme, par défaut, est le pilier, qui saura lire ces pages pour prendre en charge des personnes dépendantes, des enfants et ... des femmes donc.
Première phrase c'est déjà le choc : la morphologie des femmes. En quoi la morphologie des femmes peut-elle entraîner des agression particulières ? Si vous entendez dire qu'on a des orifices violables, j'ai un scoop les hommes en ont aussi. Si vous entendez dire qu'on a des seins et des hanches qui attirent l’œil et l'agression, je voudrais savoir ce qu'on est censé faire avec cela. Culpabiliser d'en avoir ? Les planquer ? Mon corps, contre lequel je ne peux rien, à moins de tailler dedans, trancher, dissimuler, maigrir, grossir, disparaître (on me dit dans l'oreillette que plein des femmes font cela ? Incroyable) est EN LUI MEME une source d'agression. Je ne sais même pas comment expliquer à quel point cette phrase est d'une violence incroyable, combien on nous renvoie à la gueule que quoi qu'on fasse de toutes façons c'est dans notre nature d'être agressées.
Rappelons que la majeure partie des viols et agressions sexuelle est commise par des gens que l'on connait et non pas par des inconnus (si vous me demandez des sources pour ces affirmations c'est que vous n'avez pas ouvert les liens précédents) ; connaissances qui savent donc très bien que vous êtes seule ou pas dans votre appartement. Il ne sert donc à rien d'aller coller sur sa boîte un pseudo Monsieur Monmari pour éviter le viol.
Elle a lieu, dans leur grande majorité, chez soi ou chez le violeur mais on préfère alimenter des contes pour enfants où le chaperon part chez sa grand-mère où la femme va garer sa bagnole et PAN un violeur lui saute sur le paletot.
S'en suit donc le paragraphe surréaliste sur l'attitude à avoir dans la rue avec la phrase qui ne manque pas de sel "Ne donnez pas l'impression d'avoir peur." On t'abreuve de conseils tétanisants, mais tu ne dois pas avoir peur. Expliquez-moi. On te donne des conseils irréalistes avec une vie professionnelle (et une vie tout court) mais tu es censée ne pas avoir peur.
Alors peut-être que ces conseils vous semblent "de bon sens". Etudions les donc.
"Evitez les lieux déserts, les voies mal éclairées, les endroits sombres où un éventuel agresseur peut se dissimuler. Dans la rue, si vous êtes isolée, marchez toujours d'un pas énergique et assuré." Avec ce conseil là je ne sors plus de chez moi dés qu'il fait nuit. Je ne vais plus travailler puisqu'il fera nuit quand je rentrerais et que je suis obligée de passer par "des voies mal éclairées". Sachant qu'il fera bientôt nuit vers 17h, que le jour se lèvera vers 8 h environ, cela me laisse une petite marge de manœuvre pour circuler et des millions de femmes sont évidemment dans mon cas.
Certains ne manqueront pas de me dire que ce sont des conseils à portée générique qu'il ne faut pas prendre au pied de la lettre ; ok mais alors pourquoi les écrire, qui plus est sur un site ministériel ? Pourquoi ces conseils sont-ils uniquement à destination des femmes ? Les femmes sont déjà élevées dans la peur et doivent déconstruire cela pied à pied ; ce texte ne fait qu'alimenter ces peurs. Il se passe quoi dans la réalité avec ce genre de conseils ? Insidieusement on fait rentrer dans l'esprit de tout le monde qu'une femme qui ne respecte pas ses conseils là cherche un peu la merde qu'elle finira par trouver.
Comme l'a montré Antisexisme, valider et entériner les mythes sur le viol augmente la propension au viol. En clair, plus on véhicule des mythes sur le viol, plus on les renforce, moins un violeur potentiel se sentira coupable de passer à l'acte et plus il passera à l'acte.
Est-ce qu'on est toutes censé faire appel à un homme pour rentrer et sortir de chez nous ? Peut-être peut-on nous coller directement sous tutelle cela sera plus pratique ?
"Votre sac à main est la cible des voleurs". Là on n'est même plus dans l'hypothèse mais dans la certitude. C'est une cible c'est comme cela. Tu as déjà une morphologie à attirer les violeurs, un sexe à attirer les violeurs et tu as en plus un sac. Tu cumules. Et là donc le conseil qui tue "Tenez-le plaqué contre vous et jamais pendant sur votre épaule." Rappelons qu'on vous a auparavant conseillé de "marchez toujours d'un pas énergique et assuré". Je vous propose de tenter une petite expérience et de tenter le pas énergique et assuré en serrant votre sac contre votre cœur. Vous vous sentez entravée ? Vous n'arrivez pas à marcher ? Quelques heures d'apprentissage (vous n'avez que cela à faire de toutes façons) et cela devrait venir tout en faisant attention au sens de circulation. Proposons d'ailleurs aux magazines féminins un partenariat avec le ministère de l'intérieur avec des articles de type "Comment apprendre à tenir son sac contre soi en gardant l'air féminin" "Le pas énergique et assuré, oui mais dans la féminité".
"Dans les parkings, évitez les coins sombres." LE PARKING LE VIOLEUR LE PARKING LE VIOLEUR. Pardon je m'égare. Le parking représente 0.6% des lieux où peut avoir lieu un viol. zero virgule 6 pour cent. Alors comme à chaque fois je sais bien que quelqu'un va venir me dire "oui mais quand même cela n'est pas rien". Reprenons ; la majorité des viols a lieu au domicile de la victime ou du violeur par une connaissance ; on va D'ABORD s'attaquer à ce problème là puisque cela fait 50 ans qu'on alimente les mythes plus divers en inventant des situations qui n'existent pas et qui servent juste à terroriser les femmes et à les empêcher de vivre.
Enfin, last but not least. "Le silence ouvre la voie à la récidive." Non, non, non et non. Ce qui ouvre la voie à la récidive c'est l'acte du violeur, ce qui ouvre la voie à la récidive c'est la culture du viol que ce torchon alimente copieusement, ce qui ouvre la voie à la récidive c'est de faire peser, ne serait-ce qu'une seconde, sur une victime le fait que son violeur puisse recommencer. La victime n'y est pour rien, ni pour son viol, ni pour les éventuelle récidives que son agresseur pourrait commettre.
J'entends d'ici les "mais il faut bien faire de la prévention". Expliquez moi pourquoi cette prévention a toujours pour but de limiter la liberté des femmes, en les empêchant de boire, de sortir, de s'habiller comme elles le souhaitent et maintenant de sortir la nuit ?
Demandez-vous si vous diriez la même chose à un homme. (je vous renvoie aux chiffres des agressions subies par les hommes). Avez-vous déjà vu quelque part qu'on dise à un homme d'éviter les endroits isolés ? Les parkings ? De ne pas rentrer seul ?
Que fait cet article ? Il entérine l'idée qu'on ne peut rien faire contre les agressions sexospécifiques. Elles sont de toutes façons dues à notre morphologie c'est dire. On se rend tous et toutes bien compte que ces conseils, en plus de ne pas tenir compte de la réalité sont inapplicables. On tombe donc en plein culture du viol, à ce niveau là c'est de l'art. On entérine l'idée que le viol est un impondérable (la morphologie contre laquelle on ne peut rien). Il donne des conseils qui n'ont rien à voir avec la réalité mais qui donnent l'impression que le viol nous attend à chaque coin de rue ce qui montre qu'on n'a pas d'autres choix que de faire avec. Il tente de nous instiller une peur paralysante. Et enfin, le pire c'est qu'on ne peut, même si on le voulait, appliquer les conseils qu'il préconise, puisqu'ils sont irrealistes. Ainsi si une femme est agressée/violée dans une des situations décrites, elle ne manquera évidemment pas de se sentir coupable. "tu n'a pas d'autre choix que de rentrer par un chemin mal éclairé mais comme on t'a prévenu si tu es violée tu l'auras cherché" ; la boucle est bouclée, le violeur viole et la victime se sent coupable. Nous enseignons en permanence aux femmes la façon de ne pas être violées (en limitant leurs libertés) pour de toutes façons les blâmer d'avoir été violées. Le violeur lui est curieusement toujours très très absent (ou a un tas de bonnes excuses/raisons).
Je vais évidemment faire parvenir ce texte à Valls et Vallaud-Belkacem et je vous conseille de les alerter sur cette page également, de la manière que vous jugerez opportune.
Tweet(traduction et résumé de cet article ; si vous voyez des erreurs de traduction factuelles flagrantes, merci de m'en faire part).
Le 08 janvier 2012, Daisy Coleman âgée de 14 ans a été violée par un lycéen ainsi qu'une de ses amies. Les scènes de viol ont été filmées.
La famille était arrivée 3 ans plus tôt à Maryville une ville du comté d'Albany, après le décès accidentel du père de Daisy.
Les enfants Coleman commençaient à bien s'intégrer et Daisy avait entamé une amourette avec Matthew Barnett, un populaire lycée joueur de football.
Pendant la soirée du 07 janvier, Daisy et sa meilleure amie ont fait une soirée pyjama pendant laquelle elles ont bu. Daisy a échangé des textos avec Barnett. Le frère aîné de Daisy avait essayé de la mettre en garde contre ce garçon à la mauvaise réputation mais une adolescente écoute rarement son frère aîné.
A 1 heure du matin les deux ados ont fait le mur et ont rejoint Barnett qui les a conduit à une fête. Barnett a incité les deux jeunes filles à boire. Ensuite, Daisy Coleman ne se souvient plus de rien.
Le lendemain Mme Melinda Coleman est réveillée par ses chiens qui grattent à la porte pour sortir ; elle trouve sa fille dehors sur le perron. La jeune fille y est depuis 3 heures, inconsciente, à demi nue en plein mois de janvier. Ses cheveux ont commencé à geler. La mère, devant l'état de sa fille et les lésions observables, comprend ce qui s'est passé et l'emmène à l'hôpital où elle est rejointe par son amie de 13 ans, qui, elle, se souvient de la soirée. L'examen gynécologique a bien révélé qu'il y avait eu actes sexuels.
La jeune fille a été incitée à boire, est allée dans une chambre avec un jeune homme de 15 ans, qui, malgré ses refus répétés, l'a violée.
Quand elle est ressortie de la chambre, elle a vu Barnett qui a demandé si elles étaient prêtes à rentrer. Daisy Colemn était à demi inconsciente et a du être portée. Elles ont été ramenées devant la maison de Daisy et les garçons ont dit à la jeune fille de rentrer pendant qu'ils attendaient que Daisy dessaoule. Daisy était en train de pleurer.
Barnett a été arrêté, mis en examen pour violet mise en danger de la vie d'un enfant. Il a admis avoir eu des relations sexuelle avec elle mais que tout était consenti ; il savait qu'elle avait bu. Barnett n'a pas été mis en examen pour viol sur mineur (statutory rape) car il faut que la victime ait moins de 14 ans ou l'auteur plus de 21 ans.
Un autre étudiant très populaire Jordan Zech a été mis en examen pour avoir filmé le viol.
Un mandat de perquisition obtenu très rapidement a permis de mettre la main sur de l'alcool, le téléphone, des culottes.
Le shérif était très confiant puisqu'il y avait des preuves et des aveux audio et video.
Sur twitter et facebook certains ont pris faits et cause pour les violeurs et des menaces ont été proférées contre la famille Coleman. Daisy a été renvoyée de son équipe de cheerlader. Son frère a été insulté pendant sa soirée de fin d'études ; on a devant lui traité sa mère et sa sœur de "crazy bitches".
Lors d'une autre soirée, une jeune fille est arrivée portant un tee shirt "Matt 1, Daisy 0".
Deux semaines après le viol, Melinda Coleman a été renvoyée de son emploi. Elle est revenu voir son ancien employeur avec un enregistreur ; il lui a clairement dit que c'était lié à l'affaire. Elle a ensuite dit à un journal qu'elle avait des liens avec la famille d'un des accusés.
Début mars, les accusations contre Barnett et Zech ont été abandonnées par le procureur Rice.
Lorsqu'un journaliste a tenté de voir les documents autour de l'enquête, l'employée en charge des archives était la mère d'un des 5 garçons présents à la soirée où les deux jeunes filles ont été violées.
Le grand-père de Barnett, Rex, a été élu à la chambre des représentants de 1994 à 2002. Il a des liens politiques forts avec le procureur local Rice, celui là même qui a abandonné les charges contre Barnett et Zech.
Contacté par un journaliste, Rice déclara que les charges ont été abandonnées pour manque de preuves. Il parla d'un cas d'incorrigibles adolescents qui boivent de l'alcool et ont des relations sexuelles.
Depuis la fin de l'affaire, la famille Coleman est traînée dans la boue. Daisy et un de ses frères ont d'abord du changer d'école. En août, la dernière charge qui restait (mise en danger de la vie d'un enfant, pour avoir laissé Daisy ivre dans le froid) ont été abandonnées. Les sheriff dit que c'est la faute des mères des victimes ; elles ont refusé de s'impliquer dit-il.
En août, la famille a déménagé à Albany. leur maison de Maryville a été incendiée par la suite.
Depuis le viol, Daisy est en thérapie. Elle a été admise 4 fois à l’hôpital et a fait un séjour de 90 jours au Missouri girls Town, un établissement pour jeunes filles en difficulté. Elle a fait deux tentatives de suicide.
La jeune fille de 13 ans a des cauchemars, des flash back et du mal à dormir seule.
Les deux violeurs sont désormais inscrits à l'université du Missouri.
Il y a peu barnett a retwité le propos suivant "If her name begins with A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z, she wants the D." (quelle que soit la lettre par laquelle commence son prénom, tout ce qu'elle veut c'est la B - la bite).
Hier donc Anonymous s'est mis en chasse. J'ai beaucoup de mal avec leurs méthodes. Comme on me l'a dit sur twitter "who watched the watchmen ?". J'ai du mal à les voir diffuser des photos des violeurs, des adresses de leur famille. Je sais ce que peut faire une foule en colère et nul ne mérite un lynchage, pas même un violeur. Mais.. que faire ? Que faire face à un tel déni de justice ? Anonymous demande la réouverture de l'enquête ; comment une video et les preuves médicales peuvent-elles entraîner l'abandon des charges ? Comment peut-on voir cette affaire de répéter encore et encore après Steubenville, Amanda Todd et Rehtaeh Parsons ?
Vous pouvez suivre les actions de Anonymous avec les hashtags #OpMaryville et #Justice4Daisy.(je trouve très curieux et désespérant que la justice se rende via des hashtags..).
Pour celles et ceux qui penseraient que tout cela est bien loin... 10% des victimes portent plainte après leur viol en France ; demandez-vous pourquoi.
TweetMonsieur Philippe Marini,
maire de Compiègne,
sénateur de l'Oise,
président de la communauté d'agglomération de Compiègne,
président de la commission des finances du Sénat
Secrétaire général de la Section française de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie
Membre du groupe français de l'Union interparlementaire
Membre de la Conférence économique annuelle (ancienne Commission des comptes et budgets économiques de la nation)
Membre du Conseil d'Administration de l'Université de Technologie de Compiègne
Président de l'association Seine Nord Europe
Président de l'association des Lauréats du Concours Général
Président du Syndicat mixte de la Vallée de l'Oise
qu'on imagine fort occupé à cause de toutes ces nombreuses et méritées fonctions, nous a gratifié du twit suivant :
Il a ensuite tenté de s'en expliquer.
(pour rappel j'avais parlé de Frontex ici : Les amours de Berlusconi , là : Kadhafi, meilleur ami de l’homme européen et enfin là).
Essayons donc de comprendre ce twit et surtout la dégueulasserie qu'il contient.
Aucun des États contractants n’expulsera ou ne refoulera, de quelque manière que ce soit, un réfugié sur les frontières des territoires où sa vie ou sa liberté serait menacée en raison de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques.
Article 33 de la Convention de Genève sur les réfugiés
Rappelons que la Libye n’est pas signataire de la Convention des Nations Unies relative au statut des réfugiés.
Depuis 2000, l'Italie a signé de nombreux accords avec la Libye afin qu'elle lui serve de garde-chiourme grassement payé pour lutter contre l'immigration clandestine. Human rights watch épinglait dés 2006 la Libye pour les mauvais traitements réservés aux migrants. Je rappelle qu'il y a obligation, au titre des différentes conventions signées, de vérifier qu'une personne ne peut bénéficier du statut de réfugié ou de demandeur d'asile avant d'être renvoyée.
C'est surtout le traité du 30 août 2008, traité d'amitié, de partenariat et de coopération que se scelle l'accord italo-libyen en matière de lutte contre l'immigration ; 5 milliards d'euros furent promis à Kadhafi.
Joyandet, secrétaire d'État chargé de la Coopération et de la Francophonie déclarait en 2009 "On ne peut plus se comporter avec la Libye comme avant 2003. Ce pays va dans la bonne direction, et on a besoin de lui sur différents dossiers : la lutte contre Al-Qaida, l'immigration clandestine et le règlement des conflits régionaux en Afrique.
On va le dire simplement : Kadhafi s'est racheté une place sur la scène internationale en acceptant de jouer le gendarme de l'Europe contre beaucoup d'argent.
Il serait facile et tentant de conspuer Sarkozy et Berlusconi, si l'Europe toute entière n'avait pas signé en 2004 la création de Frontex: l'Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des États membres de l'Union européenne. Frontex gère les frontières extérieures de l'Union Européenne, aide les états-membres das la lutte contre l'immigration et gère avec des états tiers comme cela a été le cas avec la Tunisie ou la Libye la gestion de l'immigration clandestine. Dés 2004, l'Europe déclare qu'il est urgent de démarrer une coopération avec la Libye en matière d'immigration, la Libye étant en effet traditionnellement une terre d'immigration et de passage.
La nouveauté journalistique de ces jours derniers est de nous présenter Frontex comme une sorte de mère Thérésa "qui a permis de sauver des milliers de vies ces dernières années". (vous ne vous êtes pas étouffés en écrivant cet article BFM sérieusement ?).
Un premier protocole d'accord est signé entre l'Europe et la Libye en 2007 et Frontex se réjouit de la baisse immédiate du nombre de migrants arrivant en Europe et déclara avec un cynisme qui lui fait honneur "mais notre agence n'a pas la capacité de confirmer si le dtoit d'asule et d'autres droits humains sont respectés en Lybie".
En 2008 Amnesty International déclarait être "extrêmement préoccupée par la politique sécuritaire de l’UE et de ses États membres, notamment l’Espagne, qui sont dans un processus d’externalisation de leur politique de gestion des flux migratoires." Encore une fois Frontex ne respectait pas les droits des réfugiés. Des personnes ont ainsi été empêchées de quitter la Mauritanie en 2009 alors que la DUDH déclare dans son article 13 la liberté pour chaque humain le droit de quitter un pays. L'opération HERA de 2008 vantée comme un succès par Frontex est dénoncée par plusieurs ONG comme un moment où les réfugiés ont été battus, rackettés, volés, soumis à l'arbitraire des forces mauritaniennes.
En clair nous avons signé pour la création d'une agence qui aide chaque état dans la lutte contre l'immigration clandestine et qui surtout signe des accords et fournit de l'argent, des armes diverses et variées à de pays non-membres pour faire les flics à notre place. Selon migreurop, en 2009, Frontex disposait de 25 hélicoptères, 21 avions, 113 bateaux et 475 unités d’équipement (radars, sondes, senseurs, caméras, etc.).
Le rapport Pushed Back, Pushed Around Italy’s Forced Return of Boat Migrants and Asylum Seekers, Libya’s Mistreatment of Migrants and Asylum Seekers de Human right watch nous éclaire sur la situation des migrants interceptés par l'armée de Kadhafi, celui là même regretté par Marini. Le rapport fait état de conditions sanitaires abominables, de coups, de viols, de déportations en plein désert, de non respect des droits de l'enfant. Les migrants se voient également volés.
En 2010 le Haut comité aux réfugiés s'inquiétait des conditions d'accueil des migrants en Europe. Encore une fois l'Europe est accusée de ne pas tout faire pour vérifier qu'un migrant n'est pas un réfugié ou un demandeur d'asile avant de le renvoyer. "Le HCR a fait part sans relâche de ses préoccupations sur la situation humanitaire pour les nouveaux arrivants en Grèce, et du besoin pour l'UE d'appuyer la Grèce pour la mise en place d'une procédure d'octroi d'asile qui soit conforme aux normes internationales. Un demandeur d'asile arrivant en Grèce actuellement a très peu de chance que sa demande pour obtenir le statut de réfugié soit examinée de façon appropriée."
En novembre 2010, le groupe Les verts signait le rapport suivant "Agence FRONTEX : quelles garanties pour les droits de l’Homme ? Étude sur l’Agence européenne aux frontières extérieures en vue de la refonte de son mandat".
Il met en avant les méthodes curieuses de Frontex qui se vante du nombre de migrants refoulés, du nombre sans cesse croissant de "faux demandeurs d'asile" sans qu'on sache rien sur la méthode employée pour débusquer les vrais des faux, ni qu'on sache ce qu'il advient des demandeurs. En 2009, une patrouille italienne a remis à l'armée libyenne des migrants sans avoir auparavant cherché à savoir s'il y avait parmi eux des demandeurs d'asile ce qui est contraire à la convention de Genève.
Sont également mises en avant les technique dégradantes et inhumaines mises en avant lors de l'expulsion de groupes de migrants.
Frontex est la seule à pouvoir évaluer les opérations qu'elle coordonne et donc à estimer les éventuelles violations des droits.
En 2011 HRW souligne avec le rapport The EU’s Dirty Hands Frontex Involvement in Ill-Treatment of Migrant Detainees in Greece que Frontex fait envoyer des migrants dans des camps de rétention grecs où les conditions de vie ne respectent pas les droits humains. HRW déclarait "C'est une contradiction troublante qu’au moment même où la Cour européenne des Droits de l'homme a jugé catégoriquement que l'envoi de migrants en détention en Grèce violait leurs droits fondamentaux, Frontex, une agence exécutive de l'UE, et les garde-frontières d’États de l'UE les y ont sciemment envoyés."
En février 2012, l'Italie est condamnée par la cour européenne des droits de l'homme pour interception et refoulement de migrants vers des pays où ils peuvent subir de mauvais traitements. L'Italie a aussi violé l'interdiction d'expulsions collectives et le droit à un recours effectif.
Le 06 mars 2012, le médiateur européen ouvrait une enquête sur Frontex sur la question du respect des droits fondamentaux.
Un rapport de la FIDH de 2012 Libye, en finir avec la traque des migrants , fait un état des lieux sur la situation pré et post Kadhafi. Le rapport souligne qu'alors qu'étaient présents des patrouilles de surveillance de Frontex, des gardes-côtes, des bâtiments militaires, plus de 1500 migrants ont péri en Méditerranée. Le rapport souligne que la situation est encore pire pour les migrants depuis la fin de la guerre. Les migrants sont désormais soumis à l'arbitraire de milices armées, sont emprisonnés, subissent des menaces, du racisme. Il convient de rappeler que ces migrants viennent souvent du Darfour ou d’Érythrée, pays qui nous ont beaucoup émus un temps quand ils étaient à la mode, pays qui nous émeuvent beaucoup moins quand leurs habitants arrivent en Europe pour nous demander asile. LI'talie en 2011 s'est rapproché du CNT pour signer de nouveaux accords. En 2012 a été signé l'accord définitif ; sont prévus la formation des policiers libyens, le renforcement des camps d’enfermement, l'engagement par l'Italie de fournir des moyens techniques à la Libye pour renforcer les contrôles.
Des accords ont également été faits entre l'Europe et la Libye sous le nom d'Euro-med-migration III. Aucune solution n'a en revanche été cherchée et proposé pour les migrants réfugiés éthiopiens, soudanais et érythréens.
Le rapport souligne qu'aucun état de l'UE n'est venu contrôler les camps libyens dans lesquels sont enfermés les mmigrants qui sont enfermés en permanence, ne sortent que pour être nourris. Ils sont souvent battus, subissent des remarques racistes. Des enfants sont également emprisonnées. La Libye a pourtant ratifié la convention relative aux droits de l'enfant en 1993.
Des faits assez semblables se déroulent en Tunisie. Des associations tunisiennes rappelaient que leur pays ne respecte pas les chartes que l'Europe a signé sur les droits de l'homme ; comment peut-on alors, demandaient les associations, signer quoi que ce soit avec la Tunisie en sachant qu'elle ne respectera pas les droits des migrants ? En Tunisie, on rappelle également que les familles de celles et ceux qui ont voulu migrer n'arrivent pas à savoir ce qu'ils sont devenus. Sont-ils morts en mer ? Sont-ils détenus dans un centre ? Devant l'opacité des procédures européennes, il est bien difficile de savoir à qui s'adresser.
Comme le souligne la cimade, il y a des bateaux de Frontex aux alentours de Lampedusa lors du drame du début de ce mois ? Où étaient-ils ? La Méditerranée est surveillée non stop afin de lutter contre l'immigration, alors pourquoi ces gens, comme tant d'autres n'ont ils pu être sauvés ? Pourquoi des bateaux qui tenteraient de venir en aide à des migrants en danger de mort risquent des amendes ?
Il est faux et mensonger de prétendre que Frontex sauve des vies. Frontex a pour but de lutter contre l'immigration clandestine.
Les pays membres de l'UE ou Frontex remettent des migrants à des pays où les droits élémentaires ne sont pas respectés. Nous chargeons des états qui n'ont signé aucun traité sur le respect des droits humains, de faire notre police. les responsabilités de Frontex ne sont pas bien claires et on ne sait pas de qui l'agence dépend exactement. Ainsi Stefano Manservisi, directeur général de la Direction des Affaires intérieures de la Commission européenne, déclarait : "Des agences comme Frontex sont autonomes, sans aucun lien formel de dépendance avec le Conseil ni la Commission. Ce sont des entités se situant dans une « zone grise ». Elles jouissent d'une indépendance assez importante. On nous rend responsable d'un certain nombre de leurs agissements alors que nous n'y sommes que pour très peu. et "Le nouveau règlement Frontex, adopté en 2011, a institué des mécanismes de contrôle du respect des droits fondamentaux. Un responsable « Droits de l'homme » en interne est chargé de faire rapport aux instances. Le directeur exécutif de Frontex peut décider de retirer l'agence d'une opération conjointe si les droits fondamentaux ne sont pas respectés." (vous vous voyez vous, déclarer vous même que vous êtes en train de violer les droits de l'homme et que vous allez vite arrêter puisque vous venez le constater que vous le faites ?). Le fait est que j'ai lu de multiples rapports, de multiples études et que je ne sais toujours pas à qui Frontex rend des comptes et qui contrôle Frontex.
Alors que regrettez-vous exactement Monsieur Marini ? Qu'avec Kadhafi moins de gens arrivaient à passer la Méditerrané ? Ou au moins avaient le bon goût de ne pas mourir sous notre nez ? Qu'avec Kadhafi au moins les libyens restaient chez eux ?
Vous devriez, même si cela va vous faire un peu mal, remercier Fabius qui demande l'augmentation des moyen accordés à Frontex. Ainsi nous pourrons, tranquillement, continuer à négocier avec le gouvernement libyen afin qu'il continue à contenir l'immigration soudanaise ou érythréenne, ces gens qui n'ont pas la décence de vivre dans de riches pays en paix. Peut-être pourrions nous même voir avec la Syrie comment empêcher tous ces gens de venir se noyer devant nos portes ?
"Quand nous avons atterri… nous avons été placés en détention dans l’aéroport pendant plusieurs jours, puis on nous a bandé les yeux, mis dans une camionnette et emmenés dans un autre lieu… Nous sommes restés dans cet endroit sept jours. Ces jours ont été les pires de toute ma vie. J’ai été longuement interrogé et torturé, frappé sur les tibias et électrocuté. Ils ont attaché mes jambes et placé un morceau de bois derrière mes genoux, puis ils m’ont suspendu tête en bas. Ensuite, ils m’ont frappé sur la plante des pieds. Parfois j’étais battu si durement que j’urinais du sang."
Propos d'un migrant somalien renvoyé dans un pays dans lequel il avait transité et où il a été torturé. Il a été condamné à 9 mois d'emprisonnement. A la fin de sa peine, on l'a conduit en plein désert et abandonné là. Propos recueillis par la docteure Katrine Camilleri.