33784 éléments (2159 non lus) dans 75 canaux
La délégation du Mouvement du Nid des Hauts de Seine a le plaisir de vous inviter à sa nouvelle journée de formation à destination des professionnelLEs de l'action sociale. Nous vous proposons de travailler sur la thématique suivante :
"Conflits familiaux, précarité, violences dans les familles, quels impacts sur les risques prostitutionnels chez les jeunes ? Repérer, prévenir, accompagner."
Le Mouvement du Nid, association 1901 reconnue d'utilité publique, est un organisme de formation agréée. Vous pouvez télécharger le programme de la formation "Conflits familiaux, précarité, violences dans les familles, quels impacts sur les risques prostitutionnels chez les jeunes ? Repérer, prévenir, accompagner" au bas de cette page.
Jeudi 12 juin 2014, de 09h30 à 16h00,
Salle Polyvalente du Pont de Sèvres, Place Haute (quartier Renault - Billancourt)
140 rue Castéja à Boulogne-Billancourt.
Métro Billancourt ou Pont-de-Sèvres / Bus : 389, SUBB
Entrée gratuite, sur inscription auprès de la Délégation des Hauts-de-Seine en utilisant le formulaire de contact, ou par téléphone au 01 43 66 54 76.
Programme et intentionCette nouvelle journée de formation proposée par la délégation des Hauts-de-Seine du Mouvement du Nid a fait le choix d'aborder de manière concrète certains facteurs psycho-sociaux qui, au-delà de la logique de dépendance économique, fabriquent les fragilités chez les jeunes et les font glisser vers des violences prostitutionnelles. Il s'agit aussi de faire le point sur les méthodes d'accompagnement qui ont fait leur preuve pour déjouer ces risques.
Le constat est clair : le recours à la prostitution se comprend très souvent comme étant le résultat d'un processus psycho-social assez peu visible, mais dont il est possible de décrypter les logiques récurrentes. Celles-ci sont au cœur du parcours de construction identitaire des jeunes, notamment des conflits de loyauté intra-familiaux, des crises d'identifications, des injonctions sexistes qui brisent l'épanouissement personnel et font perdre les repères de protection et d'estime de soi. L'accompagnement doit prendre ces faits en compte pour restaurer l'autonomie perdue.
La prévention des risques, pour être efficace, doit commencer tôt. Le Mouvement du Nid est donc engagé depuis plusieurs années dans un effort important de construction d'outils de prévention adaptés au jeune public et innovants. Parmi les thématiques développées, celles de l'égalité filles- garçons, du respect de chacun, et de l'estime de soi sont essentielles pour créer des attitudes responsables et des signaux d'alertes chez les jeunes. Cette journée sera aussi l'occasion de découvrir les derniers outils crées dans cette perspective.
Déroulement de la journée
Par Christine Laouénan, journaliste santé, formatrice
Par Sonia Lebreuilly, socio-sexologue, et Liliana Gil, éducatrice spécialisée.
Échange avec la salle sur l'utilisation du spectacle.
La Délégation sénatoriale aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes a rendu le 5 juin un avis favorable à la proposition de loi (PPL) abolitionniste. Le MdN souhaite que ce soutien éclairé et transpartisan contribue à une inscription rapide de la PPL à l'ordre du jour du Sénat…
La délégation aux droits des femmes du Sénat, qui rassemble des parlementaires de diverses formations politiques ayant en commun le souci de la construction de l'égalité femmes-hommes, a donc manifesté de manière éclatante son appui aux mesures progressistes portées par la proposition de loi, telles que la pénalisation de l'achat d'actes sexuels et le financement des parcours de sortie de prostitution.
Présenté par Mme Brigitte Gonthier-Maurin (CRC), le rapport complet de la délégation, avec ses 11 recommandations, est attendu dans les jours qui viennent. Le communiqué publié le 5 juin 2014 par la délégation affirme d'ores et déjà une position radicalement progressiste : pour elle, qui reconnaît que la prostitution est avant tout une violence qui s'exerce contre les femmes, ce débat pose, en réalité, la question de l'égalité entre hommes et femmes.
Jacques Hamon, président du Mouvement du Nid, tient à saluer le vœu de la délégation concernant l'attribution de moyens suffisants et pérennes au financement du parcours de sortie de prostitution. À la tête d'une association qui consacre depuis des décennies une énergie considérable à la prévention et à la sensibilisation du public, et notamment du public jeune, il se félicite aussi de voir la logique de prévention assumée par les sénateurs/trices, soucieux de renforcer la sensibilisation à l'égalité entre hommes et femmes dès le plus jeune âge.
Pour le Mouvement du Nid, il ne faut plus attendre ! Le Sénat doit examiner au plus tôt la proposition de loi de lutte contre le système prostitutionnel dont dépendent tant d'enjeux majeurs : soutien aux victimes de la prostitution, prévention et protection des jeunes, promotion de l'égalité femmes-hommes… En 2014, votons abolition !
Le communiqué en ligne : "Prostitution : la plus vieille violence du monde faite aux femmes" un rapport et 11 recommandations adoptés par la Délégation sénatoriale.
Le Mouvement du Nid - France se réjouit que le gouvernement du Canada se soit prononcé le 4 juin 2014 en faveur de mesures favorisant la protection des victimes du système prostitueur, et la pénalisation des proxénètes et des « clients » ; une approche qu'il appelle lui-même de ses vœux pour la France par l'adoption définitive de la proposition de loi déjà votée par l'Assemblée nationale et en examen au Sénat.
Dans la proposition de loi canadienne, le souci des personnes prostituées elles-mêmes a occupé la première place, comme le souligne Grégoire Théry, Secrétaire général du Mouvement du Nid [1] : Cette exigence a permis de mettre en lumière les inégalités fondamentales qui construisent la prostitution au Canada, et qui se traduisent entre autres par la sur-représentation des femmes autochtones parmi les personnes prostituées.
Pour Jacques Hamon, Président du Mouvement du Nid - France, le grand mérite des mesures annoncées par le gouvernement canadien est qu'elles visent à protéger les premières concernées et à leur ouvrir des perspectives pour un avenir hors de la prostitution. C'est essentiel.
L'association salue le choix du gouvernement canadien de renforcer la lutte contre le proxénétisme et de pénaliser les « clients » : ceux-ci encourront des peines de prison comprises entre 18 mois et 5 ans, assorties d'amendes. Cette nouveauté inaugure une approche réellement radicale de la lutte contre le système prostitueur, en permettant une prise de conscience des préjudices commis par les « clients ». Cette approche est désormais prise en compte dans plusieurs pays. C'est une avancée pour la lutte contre les violences faites aux femmes et la traite des être humains à des fins de prostitution.
Claire Quidet, porte-parole du Mouvement du Nid, a fait part de la satisfaction de constater la grande avancée de la prise en compte des violences sexuelles faites aux femmes, de mieux en mieux partagée à travers le monde : le ministère de la Justice canadien dénonce dans la prostitution une “activité dangereuse et néfaste”, entraînant ”des torts considérables” et frappant les plus vulnérables. Avec nos alliés abolitionnistes du Canada nous serons extrêmement attentifs à la mise en place de cette nouvelle politique, particulièrement pour l'aide aux victimes de la prostitution et la prévention.
Notre association rend hommage au travail inestimable mené par les associations féministes et abolitionnistes canadiennes pour relayer la voix des victimes et faire prendre conscience de la violence et de l'exploitation qui sont au cœur de la prostitution.
La proposition de loi de la France qui va dans le même sens doit aboutir. Le Mouvement du Nid-France appelle le Sénat à inscrire au plus vite le vote de la proposition de loi. Notre pays aussi est dans le sens de l'histoire.
[1] Grégoire Théry sera présent le 10 juin prochain à Montréal pour l'évènement « Abolir la prostitution : un choix de société » organisé par la CLES.
Le projet de loi canadien est disponible sur le site du gouvernement
Nous vous proposons de lire le communiqué de nos amiEs du Conseil du statut de la femme du Québec et de la Coalition des Femmes pour l'abolition de la prostitution->http://www.abolitionprostitution.ca...].
Il était 18 heures ce mardi 06 mai lorsque Sophie T., professeure au collège Balkany and friends de Neilly, commença la préparation de son cours d'éducation civique.
"J'avais à annoter le livre d'Eric Zemmour" nous déclara-telle "et je ne retrouvais plus mon crayon à papier".
Madame T. alla donc dans le bureau de son mari et malgré la tête de mort pourtant présente sur l'un de ses tiroirs n'hésita pas à l'ouvrir. "Je savais que je commettais une erreur grave mais je me suis entêtée" avoua-t-elle, désemparée. Elle s'empara alors du stabilo jaune de son mari, que lui avait remis son père à 18 ans, pour parachever une longue tradition familiale. Chez les hommes de la famille T., comme dans de nombreuses familles de France, on ne va pas plus au bordel à la majorité de l'aîné mais on achète aux garçons des stabilos.
Madame T. retourna donc à son bureau pour achever son travail. "J'ai eu beaucoup de mal à tenir ce stylo qui, je le savais bien, n'est pas adapté à une main féminine. On a prétendu qu'un jour les femmes ont utilisé des stabilos mais je n'y crois pas une seconde ! Ou alors c'étaient de vrais camionneurs" émit-elle dans un rire faible mais perlé.
Sophie T. éprouva rapidement d'intenses douleurs dans la main et dans le bras et dut lâcher le stylo. Après plusieurs heures d'atroces souffrances, elle se décida à appeler le SAMU qui la conduit à l'hôpital le plus proche. Las, il était trop tard. "Nous n'avions jamais eu un pareil cas, les femmes sont plus prudentes d'habitude, déclaré le professeur Paul Robert, Madame T. a porté ce stabilo presque 3 minutes c'est l'équivalent d'une charge de plusieurs tonnes ! Les dégâts faits à sa main, puis son bras ont été irréversibles et nous avons du amputer avant que la gangrène s'installe".
Une enquête a été lancée et différentes marques de papeterie ont mis à l'essai leur matériel afin de voir s'il est bien susceptible d'être porté par des femmes. Le célèbre Bic a d'ores et déjà interdit à la vente aux femmes ces stylos.
A venir notre dossier spécial "mais pourquoi les femmes s'entêtent-elles à utiliser des objets d'évidence masculin ? Inconscience ou vraie bêtise ?"
(J'aurais aimé que tout ceci ne soit qu'une plaisanterie mais en fait non)
TweetThe post Une femme doit être amputée après avoir utilisé un stabilo [gorafi like] appeared first on Crêpe Georgette.
J'avoue, je vous admire. Il n'est pas donné à tout le monde de pouvoir écrire une tribune dans le Monde pour incendier un film et traiter son créateur de soutien d'assassins, pour ensuite avouer n'avoir jamais vu le dit film et continuer à avoir une quelconque crédibilité. Exception française où l'on sait reconnaître l'intellectuel, l'expert en toutes choses.
En janvier 2014 vous avez su, avec maestria et le sens de la mesure qui vous régit, pointer un péril grave, lors d'une conférence d'intellectuels au petit déjeuner de l'UMP où vous avez déclaré "Je suis très frappé que maintenant, nombre de beurs et mêmes de gens qui vivent dans les banlieues, quelle que soit leur origine ethnique, ont un accent qui n’est plus français tout à fait. Mais ils sont nés en France ! Et pourquoi ont-ils un accent ? Et pourquoi leurs enfants auraient-ils un accent ? C’est tout à fait sidérant."
Il était courageux de le faire et vous l'avez fait merci. Ces banlieusards vulgaires, qui se pensent autorisés à employer des mots d'une rare violence ne cessent de nous choquer. Vous avez d'ailleurs oublié de rappeler leur sexisme récurrent exprimé d'une manière vile, difficilement compréhensible dans un pays comme la France qui prône des valeurs de tolérance et de fraternité ou leur récurrent manque d'honnêteté. Ces banlieusards sont effectivement une honte française et il était nécessaire de le pointer.
Dans une récente interview, vous y débutez en maître - comme à votre habitude ai je envie de dire - en affirmant que les politiques ont quelques torts mais sont plus importants que les guignols de l'info. C'est qu'il faut quelque courage pour affirmer de telles platitudes avec l'air satisfait et je tenais à vous signifier ma modeste mais indéfectible admiration. Votre défense du libéralisme dans une phrase d'un tel vide de sens que j'ai cru me trouver face à un journaliste politique a également fait ma journée. Arriver à trouver quelques qualités au libéralisme alors que nous sommes plongés dans une crise d'une gravité absolue me laisse béate d'admiration. J'aurais pensé - c'est là mon absence de vision globale, je ne suis qu'un pigeon vous êtes un aigle - qu'il y avait peut-être d'autres choses à penser qu'un drapeau algérien agité lors d'un match de foot mais vous avez raison ; on mésestime ce djihad sportif qui vise, sans aucun doute, à faire de notre chère France une terre musulmane. Dieu merci, un sympathique petit groupe de penseurs contemporains a eu une glorieuse idée qui, sans nul doute, vous plaira. Vous abordez avec un immense courage la difficulté à être non musulman dans un pays musulman ; les millions de touristes au Maroc, en Egypte ou ailleurs en témoignent , eux qu'on a forcé à la conversion à peine le pied posé dans un riad.
Mais vous vous en doutez - je vous sais perspicace - j'ai spécialement apprécié vos propos sur les femmes "Qui peut raisonnablement penser que les ministres Rama Yade ou Rachida Dati ont été retenues pour leur expérience politique ? A une époque où dominent les critères de la parité et de la diversité, cette promotion constituait un simple affichage. Le nouveau pouvoir, hélas, a suivi le même chemin."
J'ai de ce pas observé la composition de l'assemblée nationale, du sénat, des ministères, des conseils d'administration des entreprises classées au CAC40, et la conclusion s'impose ; les femmes noires et maghrébines sont partout. Je m’étonne que personne ne s'en soit d'ailleurs ému à part vous, mais n'êtes vous pas un précurseur ? Je crois - et vous n'osez l'affirmer mais je vais le faire à votre place - qu'il faut en revenir aux fondamentaux qui relèvent du simple bon sens. La naturelle compétence d'un David Douillet, d'un Bernard Laporte ou d'un Frédéric Lefebvre se sont rapidement imposés à tous et l'on ferait mieux de cesser d'imposer ces sottes femmes alors que tant d'êtres, sont naturellement doués pour la chose publique, la res publica chère aux latinistes de notre enfance. Il est tout de même bien évident - le simple bon sens permet de le comprendre - qu'une femme noire ou maghrébine n'a pas sa place en politique ; merci cher Alain Finkielkraut pour avoir formulé une telle pensée. Le mot philosophie était un peu vide de sens pour moi et je comprends enfin pourquoi on vous a attribué un poste à l'académie française. Evaluer la compétence d'une personne à sa couleur de peau ou à son sexe voilà une pensée originale (et surtout iconoclaste en ces temps où "on ne peut plus rien dire").
Dieu merci vous revenez à des fondamentaux frappés au coin du bon sens : il y a des différences hommes/femmes (charmantes n'est-il pas) et Askolovitch a des amis salafistes (information passionnante s'il en est). Je propose de résumer un peu votre propos : un bon sexisme à la française, oui ; un méchant sexisme musulman, non. Vous avez en effet élevé au rang d'art l'évocation du mot islam que vous ramenez à tout propos avec un sens confondant du grand n'importe quoi.
Je vous sais gré de nous expliquer que nous ne sommes plus dans un régime patriarcal et inégalitaire en France moi qui avais cru que les viols, les violences conjugales, les inégalités salariales en témoignaient (mes petites lubies personnelles que d'aucuns s'accordent à trouver charmantes). Je pense qu'on en conclura vous et moi qu'il ne faut pas faire tant d'histoires pour des broutilles alors que des salafistes refusent de montrer leur femme. (voire leurS femmeS). Pardonnez-moi d'insister sur cette phrase mais j'avoue qu'elle m'a marquée.
Bref en un mot comme un cent, Alain Finkielkraut merci. J'échoue toujours à comprendre les vrais combats des vrais intellectuels courageux qui ne sont pas racistes mais posent des constats lucides sur notre temps alors que la masse bêlante baigne dans la stérile repentance ; avec vous je crois avoir compris.
TweetThe post Cher Alain Finkielkraut appeared first on Crêpe Georgette.
Avec Rosen Hicher, prostituée des années durant, et les militantEs du Mouvement du Nid du Gard, cette projection du documentaire L'Imposture sera suivie de discussions et d'échanges.
Mardi 3 juin 2014 à 18h30
Salle Mistral (derrière salle Bizet)
rue Louise Désir 30600 VAUVERT
Alors que le débat autour de la question de la prostitution bat son plein en France avec l'examen par le Sénat de la proposition de loi de lutte contre le système prostitutionnel, chaque citoyenNE a besoin d'information et d'échanges pour construire une opinion éclairée. Et qui peut le mieux s'exprimer à propos du système prostitutionnel, sinon les personnes prostituées elles-mêmes ? Les militantEs de la délégation du Mouvement du Nid du Gard sont heureux de vous convier, pour en débattre librement, à ces projections-débats, autour d'un film magnifique, et en présence d'une grande témoin : Rosen Hicher, survivante de la prostitution.
Rosen Hicher
Co-fondatrice, en France, du « Mouvement des Survivantes », Rosen Hicher milite aujourd'hui pour l'abolition de la prostitution. Elle a été auditionnée par l'Assemblée Nationale en 2013 et en 2014 par la commission spéciale du Sénat, chargée d'examiner la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel. Elle a aussi été entendu au Parlement européen.
Elle témoigne pour libérer la parole des personnes prostituées et qu'elles s'affranchissent de la honte et du mépris ; et pour la promotion de relations égalitaires Femmes-Hommes. Sur le site de notre revue, Prostitution et Société, vous pouvez lire son témoignage et découvrir ses interventions dans les média ou les institutions.
L'Imposture
Filmé avec une caméra de proximité, ce documentaire nous plonge au cœur de la réalité des prostituées. Elles y dévoilent la face cachée de ce prétendu "travail du sexe" qui ne relève pas d'un choix éclairé apportant richesse, plaisir et liberté. Qui peut le mieux s'exprimer à propos du système prostitutionnel, sinon les personnes prostituées elles-mêmes ? La réalisatrice québécoise Ève Lamont, riche de leur apport et leur complicité, fait fructifier leurs témoignages – 75 femmes rencontrées au fil d'une enquête de plusieurs années – et met en scène une douzaine d'entre elles dans L'Imposture, un documentaire inoubliable.
Elles ont 22, 34 ou 48 ans, elles habitent Montréal, Québec ou Ottawa... Ces femmes qui ont récemment quitté la prostitution ou qui tentent d'en sortir mènent un âpre combat pour se réinsérer socialement et retrouver quiétude et sécurité. Dans ce long processus parsemé d'embûches, chacune cherche à reprendre le contrôle de sa vie, à retrouver l'estime de soi et à s'offrir « une place au soleil ».
Pourquoi tant de personnes prostituées, indépendamment de leur voie d'entrée dans la prostitution, souhaitent désespérément en sortir, sans que rien ou presque ne soit fait – au Québec, en France et ailleurs... - pour le leur permettre ?
À télécharger, le dossier de presse de L'Imposture
Et notre recension du film sur le site de notre revue, Prostitution et Société.
Avec Rosen Hicher, prostituée des années durant, et les militantEs du Mouvement du Nid du Gard, ces projections du documentaire L'Imposture seront suivies de discussions et d'échanges.
À Vauvert
Mardi 3 juin 2014 à 18h30
Salle Mistral (derrière salle Bizet)
rue Louise Désir 30600 Vauvert
À Saint-Gilles
Mercredi 4 juin 2014 à 18h30
Médiathèque Emile Cazelles 30800 Saint-Gilles
Alors que le débat autour de la question de la prostitution bat son plein en France avec l'examen par le Sénat de la proposition de loi de lutte contre le système prostitutionnel, chaque citoyenNE a besoin d'information et d'échanges pour construire une opinion éclairée. Et qui peut le mieux s'exprimer à propos du système prostitutionnel, sinon les personnes prostituées elles-mêmes ? Les militantEs de la délégation du Mouvement du Nid du Gard sont heureux de vous convier, pour en débattre librement, à ces projections-débats, autour d'un film magnifique, et en présence d'une grande témoin : Rosen Hicher, survivante de la prostitution.
Rosen Hicher
Co-fondatrice, en France, du « Mouvement des Survivantes », Rosen Hicher milite aujourd'hui pour l'abolition de la prostitution. Elle a été auditionnée par l'Assemblée Nationale en 2013 et en 2014 par la commission spéciale du Sénat, chargée d'examiner la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel. Elle a aussi été entendu au Parlement européen.
Elle témoigne pour libérer la parole des personnes prostituées et qu'elles s'affranchissent de la honte et du mépris ; et pour la promotion de relations égalitaires Femmes-Hommes. Sur le site de notre revue, Prostitution et Société, vous pouvez lire son témoignage et découvrir ses interventions dans les média ou les institutions.
L'Imposture
Filmé avec une caméra de proximité, ce documentaire nous plonge au cœur de la réalité des prostituées. Elles y dévoilent la face cachée de ce prétendu "travail du sexe" qui ne relève pas d'un choix éclairé apportant richesse, plaisir et liberté. Qui peut le mieux s'exprimer à propos du système prostitutionnel, sinon les personnes prostituées elles-mêmes ? La réalisatrice québécoise Ève Lamont, riche de leur apport et leur complicité, fait fructifier leurs témoignages – 75 femmes rencontrées au fil d'une enquête de plusieurs années – et met en scène une douzaine d'entre elles dans L'Imposture, un documentaire inoubliable.
Elles ont 22, 34 ou 48 ans, elles habitent Montréal, Québec ou Ottawa... Ces femmes qui ont récemment quitté la prostitution ou qui tentent d'en sortir mènent un âpre combat pour se réinsérer socialement et retrouver quiétude et sécurité. Dans ce long processus parsemé d'embûches, chacune cherche à reprendre le contrôle de sa vie, à retrouver l'estime de soi et à s'offrir « une place au soleil ».
Pourquoi tant de personnes prostituées, indépendamment de leur voie d'entrée dans la prostitution, souhaitent désespérément en sortir, sans que rien ou presque ne soit fait – au Québec, en France et ailleurs... - pour le leur permettre ?
À télécharger, le dossier de presse de L'Imposture
Et notre recension du film sur le site de notre revue, Prostitution et Société.
Grâce à vos dons, nous créons et nous diffusons des outils de prévention auprès des adolescentEs.
Madame, Monsieur,
Le système prostitueur organise l'achat et la vente de l'accès au corps d'autrui et à sa sexualité. Il cumule deux formes de domination : celle des hommes sur les femmes, celle des plus riches sur les plus pauvres...
Cette violence doit être combattue. La prévention auprès des jeunes est un des leviers important pour y contribuer.
De plus en plus d'adolescentEs évoluent dans un environnement à risque : exposition sur les réseaux sociaux, hyper sexualisation, dégradation des relations garçons-filles... Certains sont directement la cible des réseaux de proxénétisme.
Le Mouvement du Nid-France, à travers son réseau de 26 délégations dans toute la France, agit depuis de nombreuses années auprès de jeunes collégienNEs et lycéenNEs. Chaque année plus de 17 000 jeunes sont ainsi rencontrés et sensibilisés. La qualité et l'efficacité de nos interventions sont liées aux outils utilisés et remis aux jeunes. Pour démultiplier ces actions, nos équipes de bénévoles comptent sur vous pour financer la création et la diffusion des outils de prévention.
Par votre don, merci de donner aux adolescentEs des moyens pour construire des relations égalitaires entre les garçons et les filles. 66% de votre don sont déductibles de vos impôts [1].
Avec un don de 25 euros,
vous permettez à 10 jeunes de recevoir une de nos brochures : "Putain de galère !" ou "Filles, garçons, on change quoi ?".
Si je suis imposable, ce don ne me coûte que 8,50 euros après déduction fiscale.
Avec un don de 100 euros,
vous permettez à 10 jeunes de recevoir la bande dessinée "Pour toi Sandra" ou "Dérapages".
Si je suis imposable, ce don ne me coûte que 34 euros après déduction fiscale.
Avec un don de 500 euros,
vous permettez à une classe de bénéficier d'une action de prévention comprenant une représentation de la pièce de théâtre "On change quoi ?" ou "Au bout de la nuit".
Si je suis imposable, ce don me coûte 170 euros après déduction fiscale. 
Le Mouvement du Nid et la préventionGrâce à nos délégations, nous menons à bien des centaines d'actions de prévention dans toute la France. Nous agissons pour promouvoir l'égalité femmes-hommes et la prévention des risques, y compris le risque prostitutionnel : celui de devenir prostituéE, mais aussi client ou proxénète... Nos outils et notre philosophie incitent les jeunes à devenir acteurs et actrices de leurs vies, en développant leurs compétences psychosociales : la réflexion critique, la capacité à exprimer ses opinions et ses sentiments, la compréhension de ses émotions, l'estime de soi et le respect d'autrui. Notre expertise est reconnue : agréé par le Ministère de l'Éducation nationale, nous sommes aussi Organisme de formation et formons de nombreux professionnelLEs de l'action sociale et de l'éducation, encadrant des jeunes.
Comment nous aider ?Vous pouvez imprimer ou recopier le bon de soutien en téléchargement sur cette page et nous le renvoyer accompagné de votre chèque à l'ordre du Mouvement du Nid, à l'adresse :
Secrétariat national du Mouvement du Nid
8 bis rue Dagobert
BP 63 92114 Clichy cedex.
Par virement, grâce aux coordonnées ci-dessous. Pour faciliter notre gestion, merci d'indiquer "don prévention" dans le motif de votre virement !
Nos coordonnées bancaires
Nom du bénéficiaire :
Mouvement du Nid, 8 bis rue Dagobert, BP 63, 92114 Clichy Cedex
Domiciliation bancaire :
La Banque Postale, Centre Financier de la Source
Code banque :
20041
Code guichet :
01012
Numéro de compte :
3263080S033
Clé RIB :
48
IBAN (Identifiant international de compte bancaire) :
FR61 2004 1010 1232 6308 0S03 348
BIC (Identifiant international de l'établissement bancaire)
PSSTFRPPSCE
N° de Siret : 775 723 745 00045
N° Siren : 775 723 745
Code APE : 8899B
Petit mémo de la déduction fiscale
Après déduction, un don de ... | ne vous aura coûté que ... |
---|---|
25 | 8,5 |
50 | 17 |
75 | 25,5 |
100 | 34 |
150 | 51 |
200 | 68 |
250 | 85 |
500 | 170 |
[1] Dans la limite de 20% de votre revenu imposable. Nous vous enverrons un reçu fiscal en février 2015. Pour cela, veillez à ce que nous ayons vos coordonnées postales.
La délégation des Bouches-du-Rhône du Mouvement du Nid s'associe à Zeromacho et brandit un fer à repasser pour aiguillonner les consciences ! Le soir, une rencontre avec le Zonta Club de Martigues convoque poésie et cinéma pour donner à réfléchir sur les relations amoureuses à l'ombre d'un contexte impossible à évacuer, celui de la violence sexiste.
Pour repasser les faux plis de l'égalité Femmes Hommes, rendez-vous sous l'Ombrière, au Vieux Port de Marseille ! À partir de 15h00. Pour plus d'informations sur cette action qui sort de l'ordinaire, rendez-vous sur le site de Zeromacho.
La soirée avec le Zonta Club a lieu au 2 boulevard Joliot-Curie à Martigues. Elle sera marquée par la projection de deux courts-métrages contre la violence conjugale et sur la parole de personnes prostituées. L'entrée est à 5 €.
Emma
Court-métrage de 13 minutes. Emma, danseuse et femme contemporaine, fait face à la violence conjugale.
Claire Bouctot est née en 1979 à Martigues. C'est par la danse qu'elle fait ses premières armes sur scène. On la retrouve au théâtre mais aussi dans une dizaine de courts-métrages. Emma, tourné à Martigues, est sa première réalisation. Elle y interprète le rôle principal aux côtés de Jérémie Dreyfus. Un film courageux qui travaille les blessures apparentes et dévoile les couleurs intérieures.
Sage femme
Court-métrage de 8 minutes. Paroles croisées de femmes prostituées.
Marqué en 2010 par une parole d'un "client" à une personne prostituée, - Je me sers de toi comme d'une bassine, pour me vider, Bertrand Kaczmarek a donné la parole à des personnes en situation de prostitution.
Il était 14.32 ce mardi 06 mai lorsque Guillaume N., 42 ans posta la phrase suivante en commentaire d'un blog féministe : "je n'avais jamais vu les choses ainsi et je vous remercie d'avoir pris la peine de me les expliquer".
L'auteure du blog, une certaine ValerieCG dut être transportée en urgence à l'hôpital pour une crise d'asthme soudaine et inexpliquée. "C'est la première fois que cela m'arrive, nous confie-t-elle en exclusivité, les injures je peux encaisser, les trolls aussi, MAIS CA".
Le monde féministe fut en émoi et se réunit en urgence dans un lieu tenu secret. On vit ainsi des femmes qui ne s'étaient pas parlées depuis 1986 se serrer dans les bras. Que faire, comment réagir ? Quelle stratégie adopter ?
ValérieCG qui s'était depuis reprise, s'exprima en ces termes : "mais admettons qu'il se cache forcément quelque chose sous cette phrase. Nous devons fuir. Londres nous attend".
Le monde féministe affolé, se demandait si on assistait pas à un backlash d'ampleur mondiale.
Le premier ministre, avec la fermeté qu'on lui connait, n'hésita pas une seconde et Guillaume N. fut neutralisé par le RAID le 07 mai au matin alors qu'il prenait son starbucks a 13.25 euros. On vit à ce moment là l'ancien président Nicolas S. porter des féministes évanouies.
"Non mais les gars j'avais juste un peu abusé du Gaillac le midi et je ne savais plus ce que je disais" déclaré Guillaume N. à la sûreté nationale.
La France respirait. L'ONU placée en l'alerte maximale interrompit sa session extraordinaire. Poutine, dont les chars étaient aux portes de Besançon, rebroussa chemin.
L'honneur était sauf ; aucun homme en pleine possession de ses moyens n'avait jamais été d'accord avec une féministe.
Tweet
The post Insolite ; un homme dit que les féministes ont raison [gorafi like] appeared first on Crêpe Georgette.
Le Mouvement du Nid – France salue l'initiative conjointe de Nicole Kiil-Nielsen (EELV), Sophie Auconie (UDI), Jean-Luc Mélenchon (FdG) et Pervenche Berès (PS) en soutien à l'adoption d'une grande proposition de loi globale et cohérente visant le renforcement de la lutte contre le système prostitutionnel et du soutien à ses victimes.
Représentant les principaux groupes politiques au Parlement européen, ces eurodéputéEs françaisEs s'unissent aujourd'hui pour démontrer que l'Europe peut, et doit, rester une force de progrès pour l'égalité entre les femmes et les hommes.
Co-signataires d'une tribune intitulée En Europe, comme en France, adoptons enfin une grande politique abolitionniste en matière de prostitution et de traite des êtres humains !, quatre eurodéputéEs rappellent qu'ils ont voté en février 2014 une résolution historique sur la prostitution, l'exploitation sexuelle et leur impact sur l'égalité femmes-hommes et demandent au Gouvernement français de s'engager à faire adopter au plus vite la proposition de loi française renforçant la lutte contre le système prostitutionnel.
Dans sa résolution adoptée à une très large majorité alors même que les Etats membres demeurent divisés sur le sujet, le Parlement européen :
rappelle que la prostitution et son exploitation constituent un obstacle à l'égalité et une violation des droits humains tels que définis dans la Charte européenne des droits fondamentaux.
invite les Etats membres à mettre fin à toute forme de répression contre les personnes prostituées, à développer de véritables mesures de protection et d'alternatives, et à interdire tout achat d'un acte sexuel.
précise que toute politique crédible de lutte contre la traite des êtres humains se doit de s'attaquer au marché prostitutionnel et donc aux proxénètes comme aux acheteurs de sexe.
Le Mouvement du Nid se félicite qu'en France, comme en Europe, un véritable travail parlementaire transpartisan ait permis de poser les bases d'une nouvelle politique abolitionniste en matière de prostitution et demande solennellement au Gouvernement français de confirmer son engagement à faire voter au Sénat, avant fin juin, la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel.
Contact presse Elise Guiraud : 01 42 70 92 40
À lire également : Prostitution : le Parlement européen vote en faveur de la pénalisation des clients et du soutien aux victimes !
Un nouveau rassemblement est prévu le 19 mai devant l'ambassade du Nigeria à Paris à 19 heures.
Venez. Diffusez.
Nous rappelons que ce rassemblement ne cautionne pas la politique interventionniste de Hollande qui soigne surtout sa popularité et ses futures relations économiques avec le Nigeria.
TweetThe post Rassemblement le 19 mai devant l’ambassade du Nigeria appeared first on Crêpe Georgette.
Le Mouvement du Nid – France salue l'adoption en Conseil des ministres du premier plan d'action national de lutte contre la traite des êtres humains présenté par Najat Vallaud-Belkacem. Ce plan traduit la concrétisation d'une prise de conscience et d'une détermination gouvernementales sans précédent ainsi que la volonté d'adopter des mesures concrètes qui peuvent faire la différence. Mais il présente un défaut majeur de cohérence car il occulte largement la place centrale des clients prostitueurs dans cette exploitation des plus vulnérables.
Le Mouvement du Nid salue la concrétisation d'une prise de conscience et d'une détermination sans précédent du Gouvernement français face à la gravité des atteintes à l'intégrité physique et psychologique que des dizaines de milliers de femmes, hommes ou trans subissent sur notre propre territoire ! Il se félicite aussi du ciblage des 23 mesures sociales, pénales et politiques proposées par le plan visant à une meilleure protection et un meilleur accompagnement des victimes ainsi qu' à un renforcement de la lutte contre les auteurs. Enfin, le Mouvement du Nid tient à marquer sa grande satisfaction quant à l'inclusion de mesures (15 à 18) résolument pro-actives visant à la promotion universelle d'une politique européenne et internationale de lutte contre la traite des êtres humains, cohérente avec les engagements abolitionnistes de la France.
Le Mouvement du Nid regrette cependant que le plan d'action national n'intègre que très marginalement une réalité pourtant évidente : il n'y a pas de politique de lutte contre la traite des êtres humains qui tienne si l'impunité de ceux qui en sont les destinataires et commanditaires n'est pas frontalement combattue.
Si des dizaines de milliers de personnes prostituées sont exploitées sexuellement sur notre territoire, c'est d'abord parce qu'une minorité d'hommes français n'ont aucun scrupule à exploiter la précarité et la vulnérabilité de femmes, hommes et enfants du monde entier pour leur imposer un acte sexuel par l'argent a ainsi déclaré Jacques Hamon, président du Mouvement du Nid.
Le plan est convaincant en terme de renforcement du soutien aux victimes et du démantèlement des réseaux. Mais il occulte presque totalement un troisième pilier indispensable à une politique globale, cohérente et donc efficace : l'interdiction de tout achat d'un acte sexuel afin de faire enfin reculer le marché prostitutionnel et la traite qui l'alimente. Ces trois piliers devraient être au même niveau ! a renchéri Claire Quidet, porte-parole du Mouvement du Nid.
Le Mouvement du Nid note dans le Plan d'action national l'engagement du Gouvernement à ce que la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel soit adoptée avant la fin de l'année 2014. Il rappelle que cette proposition de loi inclut l'interdiction de tout achat d'un acte sexuel.
Le Mouvement du Nid demande donc solennellement au Gouvernement français d'assumer un discours public de lucidité et de cohérence et d'affirmer que la lutte contre la traite des êtres humains doit s'appuyer sur une action déterminée :
de soutien et protection aux victimes
de répression contre les proxénètes et les trafiquants
d'interdiction d'exploiter la précarité d'autrui par l'achat d'un acte sexuel
CONTACT PRESSE : Elise Guiraud – 01 42 70 92 40
CONTEXTE ET ACTUALITE Présent dans 30 départements, le Mouvement du Nid - France rencontre et soutient chaque année 5000 personnes en situation de prostitution. 90% d'entre elles sont d'origine étrangères et victimes de réseaux de proxénétisme et de traite des êtres humains en provenance de Bulgarie, Roumanie, du Nigeria, du Maghreb, d'Amérique du Sud et de Chine.
Ainsi, au moment même où la ministre des droits des Femmes, Najat Vallaud-Belkacem, présentait le plan d'action en conseil des ministres ce mercredi 14 mai, 17 victimes d'un réseau de proxénétisme nigérian démantelé la veille par l'OCRTEH et la police judiciaire étaient confiées à la délégation du Mouvement du Nid à Lille.
Chaque semaine entre 80 et 100 personnes prostituées nigérianes sont reçues par la seule permanence de notre délégation lilloise. Recrutées dans leur pays d'origine par les réseaux, « conditionnées » par d'insupportables violences physiques et sexuelles, sous emprise psychologique de rites vaudous et écrasées par des dettes de plus de 50 000 euros dues à ceux qui les exploitent, ces jeunes femmes nigérianes sont placées en état de servitude sexuelle.
Le Mouvement du Nid – France salue l'adoption en Conseil des ministres du premier plan d'action national de lutte contre la traite des êtres humains présenté par Najat Vallaud-Belkacem. Ce plan traduit la concrétisation d'une prise de conscience et d'une détermination gouvernementales sans précédent ainsi que la volonté d'adopter des mesures concrètes qui peuvent faire la différence. Mais il présente un défaut majeur de cohérence car il occulte largement la place centrale des clients prostitueurs dans cette exploitation des plus vulnérables.
Le Mouvement du Nid salue la concrétisation d'une prise de conscience et d'une détermination sans précédent du Gouvernement français face à la gravité des atteintes à l'intégrité physique et psychologique que des dizaines de milliers de femmes, hommes ou trans subissent sur notre propre territoire ! Il se félicite aussi du ciblage des 23 mesures sociales, pénales et politiques proposées par le plan visant à une meilleure protection et un meilleur accompagnement des victimes ainsi qu' à un renforcement de la lutte contre les auteurs. Enfin, le Mouvement du Nid tient à marquer sa grande satisfaction quant à l'inclusion de mesures (15 à 18) résolument pro-actives visant à la promotion universelle d'une politique européenne et internationale de lutte contre la traite des êtres humains, cohérente avec les engagements abolitionnistes de la France.
Le Mouvement du Nid regrette cependant que le plan d'action national n'intègre que très marginalement une réalité pourtant évidente : il n'y a pas de politique de lutte contre la traite des êtres humains qui tienne si l'impunité de ceux qui en sont les destinataires et commanditaires n'est pas frontalement combattue.
Si des dizaines de milliers de personnes prostituées sont exploitées sexuellement sur notre territoire, c'est d'abord parce qu'une minorité d'hommes français n'ont aucun scrupule à exploiter la précarité et la vulnérabilité de femmes, hommes et enfants du monde entier pour leur imposer un acte sexuel par l'argent a ainsi déclaré Jacques Hamon, président du Mouvement du Nid.
Le plan est convaincant en terme de renforcement du soutien aux victimes et du démantèlement des réseaux. Mais il occulte presque totalement un troisième pilier indispensable à une politique globale, cohérente et donc efficace : l'interdiction de tout achat d'un acte sexuel afin de faire enfin reculer le marché prostitutionnel et la traite qui l'alimente. Ces trois piliers devraient être au même niveau ! a renchéri Claire Quidet, porte-parole du Mouvement du Nid.
Le Mouvement du Nid note dans le Plan d'action national l'engagement du Gouvernement à ce que la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel soit adoptée avant la fin de l'année 2014. Il rappelle que cette proposition de loi inclut l'interdiction de tout achat d'un acte sexuel.
Le Mouvement du Nid demande donc solennellement au Gouvernement français d'assumer un discours public de lucidité et de cohérence et d'affirmer que la lutte contre la traite des êtres humains doit s'appuyer sur une action déterminée :
de soutien et protection aux victimes
de répression contre les proxénètes et les trafiquants
d'interdiction d'exploiter la précarité d'autrui par l'achat d'un acte sexuel
CONTACT PRESSE : Elise Guiraud – 01 42 70 92 40
CONTEXTE ET ACTUALITE Présent dans 30 départements, le Mouvement du Nid - France rencontre et soutient chaque année 5000 personnes en situation de prostitution. 90% d'entre elles sont d'origine étrangères et victimes de réseaux de proxénétisme et de traite des êtres humains en provenance de Bulgarie, Roumanie, du Nigeria, du Maghreb, d'Amérique du Sud et de Chine.
Ainsi, au moment même où la ministre des droits des Femmes, Najat Vallaud-Belkacem, présentait le plan d'action en conseil des ministres ce mercredi 14 mai, 17 victimes d'un réseau de proxénétisme nigérian démantelé la veille par l'OCRTEH et la police judiciaire étaient confiées à la délégation du Mouvement du Nid à Lille.
Chaque semaine entre 80 et 100 personnes prostituées nigérianes sont reçues par la seule permanence de notre délégation lilloise. Recrutées dans leur pays d'origine par les réseaux, « conditionnées » par d'insupportables violences physiques et sexuelles, sous emprise psychologique de rites vaudous et écrasées par des dettes de plus de 50 000 euros dues à ceux qui les exploitent, ces jeunes femmes nigérianes sont placées en état de servitude sexuelle.
Réduite au silence par la honte, plus encore que par les menaces, la parole de l'immense majorité des personnes prostituées demeure totalement occultée. Ce n'est que dans le huis clos de nos associations que certaines trouvent la force de parler. Souvent pour la première fois.
Ce recueil est à télécharger au bas de la page.
On a peur de parler, la société a peur d'entendre, nous dit une jeune femme prostituée dans un bar à hôtesses.
Réduite au silence par la honte, plus encore que par les menaces, la parole de l'immense majorité des personnes prostituées demeure totalement occultée. À qui peut-on dire que l'on est prostituée, auprès de qui peut-on prendre le temps de dérouler le fil entier de son histoire ?
Ce n'est que dans le huis clos de nos associations que certaines trouvent la force de parler. Souvent pour la première fois. Loin des caméras, loin des regards, dans la confiance réciproque et l'absence de jugement. Au Mouvement du Nid, les histoires que nous entendons sont souvent bouleversantes, l'écoute en est souvent éprouvante.
Nous qui recevons leur émotion, leurs larmes, leur colère, sommes frappéEs par la rage de dénoncer, de témoigner, qui les anime. Toutes voudraient que leur expérience serve à d'autres, toutes enragent de ne pas pouvoir prendre la parole en public, tant le jugement social continue de peser sur elles par une formidable inversion des responsabilités.
Depuis de longues années, nous publions leurs témoignages dans nos pages : des femmes en majorité, mais aussi des hommes, qui ont en général fait la démarche de nous contacter, mus par le désir profond de changer de vie, d'échapper à l'enfermement ; des personnes dont la force, la volonté, la résistance sont souvent étonnantes. La plupart ne viennent pas du bout du monde mais de nos villes, de nos quartiers.
Aujourd'hui, cette parole dont nous sommes les dépositaires pèse de toute sa charge politique. En attendant que les premières intéressées puissent enfin prendre la parole publiquement, sans crainte d'en être détruites, nous jugeons essentiel de faire entendre leur voix afin qu'elle résonne au moment de voter une loi historique.
Jacques Hamon, Président du Mouvement du Nid-France,
Claudine Legardinier, Journaliste.

Plus de 200 nigérianes à vendre par Boko Haram... Des milliers vendues sur nos trottoirs au profit des clients prostitueurs français ! François Hollande doit faire preuve de cohérence au sommet africain de samedi. Nous appelons au rassemblement mardi 13 mai 2014, à Paris, sur le Parvis des droits de l'homme, Trocadéro.
La France et la communauté internationale sont aujourd'hui mobilisées pour porter secours aux 223 adolescentes enlevées et séquestrées au Nigeria par le groupe Boko Haram. Nous nous en félicitons ! Mais nous tenons à rappeler que sur notre propre territoire, et dans une quasi-indifférence, des milliers de jeunes femmes nigérianes sont tenues en servitude sexuelle par des réseaux internationaux les ayant achetées et revendues pour alimenter le marché prostitutionnel français.
Alors que la France a proposé l'organisation d'un sommet des dirigeants africains à Paris portant sur la sécurité au Nigeria, il serait bon et cohérent que le Président de la République commence par y annoncer que la France prendra désormais toutes ses responsabilités pour lutter contre l'esclavage sexuel des jeunes femmes nigérianes en condamnant tout achat d'un acte sexuel.
Le marché prostitutionnel français, alimenté au profit des clients prostitueurs français, porte en effet une immense responsabilité dans l'enlèvement, l'achat et la revente, chaque année, de milliers de jeunes nigérianes par les réseaux de trafiquants internationaux.
Des milliers de jeunes femmes nigérianes exploitées violemment sur les trottoirs françaisChaque semaine, les associations de soutien aux personnes prostituées rencontrent de jeunes femmes nigérianes, parfois mineures, toujours profondément isolées, vulnérables et réduites à la prostitution par des réseaux parfaitement organisés. Ces réseaux les achètent au Nigéria, les conditionnent au prix de violences massives et d'emprise psychologique vaudoue, puis les transfèrent en France et les exploitent sur les trottoirs de nos villes.
Une exploitation qui rapporte 15 millions d'euros en France selon la DCPJLe phénomène est tellement massif que la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) a publié en juin 2011 une note spécifique à ce sujet. La police française y précise que les jeunes femmes nigérianes sont victimes de violences physiques et de privation de nourriture tandis que leurs familles sont menacées au pays. Elle rappelle aussi que le seul proxénétisme nigérian en France rapporte 15 millions d'euros à ses auteurs.
Note 1
Selon Matthieu Guidère interviewé sur Europe 1, les lycéennes enlevées pourraient elles-mêmes être prises dans les filières de prostitution nigérianes. Il rappelle que le Nigeria est le second pays pourvoyeur de prostitution en Europe.
CONTACT PRESSE :
Grégoire Théry, secrétaire général du Mouvement du Nid - France : +32 496 21 64 66 secretaire.general arobase mouvementdunid.org
Élise Guiraud : 01 42 70 77 79 / communication arobase mouvementdunid.org
Le collectif Abolition2012 est composé de 59 associations de lutte contre toutes les formes de violences sexuelles et sexistes.
Un nouveau rassemblement est prévu le 12 mai devant l'ambassade du Nigeria à Paris a 19 heures.
Venez. Diffusez.
TweetThe post Rassemblement le 12 mai devant l’ambassade du Nigeria appeared first on Crêpe Georgette.
Moment convivial et populaire, le café-débat est l'occasion idéale pour échanger nos points de vue et témoignages. Le Mouvement du Nid du Morbihan et Élodie Bannier-Mouate, journaliste, vous espèrent nombreuses et nombreux pour discuter et partager quelque verres.
Infos pratiquesBar le Hop Hop Hop, 10, rue de Saint-Pierre à Lorient.
Le mercredi 7 mai 2014 à partir de 19h00
Dans la proposition de loi qui a été votée par l'Assemblée nationale le 4 décembre 2013, il est, entre autres, question de la pénalisation des "clients" de la prostitution. Qui sont ces "clients" ? Que sait-on de leurs motivations, que cherchent-ils dans la prostitution ? Et pourquoi la proposition de loi entend-elle les viser ? De toutes ces questions, et bien d'autres, nous pourrons débattre autour d'un verre.
Deux intervenantes sont invitées : Marie-Renée Jamet, déléguée départementale du Mouvement du Nid du Morbihan, et Élodie Bannier-Mouate, journaliste au mensuel Le Golfe du Morbihan.
Le Hop Hop Hop est un bar chaleureux, qui offre régulièrement à ses clients des rencontres artistiques. L'établissement était autrefois un "bar à bouchons", c'est-à-dire un lieu de prostitution. Son patron invite le Mouvement du Nid pour prendre une revanche sur le triste passé de ce lieu. Avec votre participation, nous relevons le défi !
Ils sont nombreux ces petits mecs au cours des 15 dernières années à m'avoir expliqué la vacuité de mes combats féministes.
Les bars interdits aux femmes seules ? Oui mais le viol c'est plus grave.
La féminisation des noms de métier ? Oui mais le viol c'est plus grave.
Les femmes à moitié nues dans des vitrines de grands magasins ? Oui mais le viol c'est plus grave.
Les chanteurs qui massacrent leur compagne ? Oui mais le viol c'est plus grave.
Le Mademoiselle ? Oui mais le viol c'est plus grave.
Les scénaristes de série à succès qui disent des conneries sexistes ? Oui mais le viol c'est plus grave.
Les humoristes qui embrassent de force des filles dans la rue ? Oui mais le viol c'est plus grave.
Les femmes interdites dans les sous-marins ? Oui mais le viol c'est plus grave.
Les stabilos pour femmes ? Oui mais le viol c'est plus grave.
Les photos volées ? Oui mais le viol c'est plus grave.
La burqa en Afghanistan avait apporté, au début des années 2000, une grande bouffée d'air frais à ces petits mecs qui ne savaient plus bien quoi évoquer pour qu'on ferme nos gueules. Instrumentaliser ce que vivaient les femmes afghanes a permis à tout ces petits mecs d'essayer de nous faire taire. En vain.
Mes combats n'étaient pas assez sérieux. Pas un vrai combat. Occupe toi des vrais combats, occupe toi du viol, m'a-t-on dit. Alors j'ai parlé du viol. Mais j'en ai mal parlé dites donc. J'ai culpabilisé les hommes. Je n'ai pas été assez pédagogue. J'ai fait peur. J'ai fait croire qu'il y avait des violeurs partout. C'est qu'elle ne veut pas nous éduquer. C'est qu'elle ne veut pas nous parler alors qu'on cherche juste à dialoguer lorsqu'on la traite de connasse à moitié folle. Mais pourquoi n'ai je pas parlé du viol comme les petits mecs voulaient que j'en parle ?
Oh je ne suis pas la seule. Toutes les féministes parlent mal du féminisme. Toutes les féministes dégoûtent les pauvres petits mecs du féminisme et après ils ne veulent plus l'être alors qu'ils étaient totalement impliqués à la base, si on vous jure.
Les petits mecs avaient cru comme leur père et leur grand-père que le féminisme coïnciderait avec une libération sexuelle où les femmes seraient à leur disposition pour baiser, sans exiger le mariage et sans les faire chier plus que cela. Mais c'est qu'on ne s'est pas arrêté là dites donc et qu'on a exigé des droits. C'est qu'on n'est pas malines nous autres, à rien faire qu'à embêter les hommes, pourtant plein de bonne volonté. C'est qu'on est pénible à leur signaler que les discriminations vécues par les femmes ont peut-être un quelconque rapport avec eux.
La crise et la totale dépolitisation de ces sales petits mecs les a conduits à adopter une vague posture cynique, vaguement détachée - sauf devant un page rank evidemment - qui consiste à courageusement attaquer sur tous les réseaux sociaux, les minorités. Un combat un peu beau, un combat un peu propre, un combat un peu compliqué et ils viennent avec leur haine sous le bras comme un gosse resté au stade anal.
Ils pensent que te traiter de gouine mal baisées est juste une figure de style un peu exagérée, une façon de parler. Te comparer aux nazis devient juste un moment un peu rigolo entre potes où on "énerve les féministes".
Pensez, ils se sont persuadés que le mâle était en pleine crise identitaire. La génération Beigbeder qui a cru que bosser dans la pub et niquant des gamines à peine majeures faisait de toi quelqu'un de cool.
Ils ne foutent rien, jamais - t'expliquant que cela ne sert à rien donc mieux vaut rester assis sur son cul - ; les réseaux sociaux c'est pas du sérieux hein vous nous faites chier. Et va donc t'occuper des vrais combats dans la vraie vie. N'encombre pas les réseaux avec tes problèmes de bonne femme.
Ils se pensent ouverts d'esprit parce qu'ils regardent une triple anale, l'air détaché, en bouffant leur repas paléo dégueulasse. Le mec de droite avance à découvert et nous explique clairement que l'égalité hommes/femmes, homos/hétéros ne passera pas par lui. Le sale petit mec, qui se pense vaguement libertaire, ne réalise pas encore tout à fait que la perte de ses privilèges l'emmerde. Il n'arrive à pas à s'avouer qu'il est une merde réactionnaire qui, passées ses trois blagues de cul, est aussi confit en dévotion qu'une vieille bigote. Alors il trolle. Alors il hait.
Oh il aime bien les homosexuels hein. Aucun souci. M'enfin on va pas exagérer et arrêter de se traiter de pd entre potes. On déconne on te dit. Tu nous fait chier sur un "pd" alors qu'il y a des lois anti homosexualité en Ouganda ? Il est où ton vrai combat ?
Il se persuade que le politiquement correct c'est le féminisme. Ou est-il allé chercher cela ? A quel moment exact de sa vie d'âne inculte a-t-il cru que les femmes avaient les mêmes droits que les hommes ? A quel moment a-t-il pensé qu'on formait un lobby puissant, tellement puissant qu'on n'a aucune place dans aucun cercle de pouvoir ?
Nous étions 50 hier devant l'ambassade du Nigeria. 99% de femmes. Aucun de ces sales petits mecs donneurs de leçons. Aucun de ces sales petits mecs à la moralité de curé. Aucun de ces sales petits mecs trop contents de rester planqués derrière leur smartphone, à ne rien foutre, trop occupés à préparer leur prochaine punchline.
J'ai vaguement cru - comme à chaque fois - que des lycéennes enlevées, violées, battues, par un groupe de tarés et dangereux arriverait à mobiliser l'attention de ces sales petits mecs. J'ai vaguement eu l'espoir qu'ils pouvaient et nous troller la gueule et se mobiliser.
Glorieuse et totale indifférence. Ils sont curieusement, totalement silencieux. Je réalise à chaque fois, parce que je suis optimiste, parce que je ne veux pas y croire, parce que je n'arrive pas à croire, qu'ils se contrefoutent des droits des femmes.
Ces sales petits mecs. Si haineux. Si droits dans leurs certitudes du F2 dans Paris à 1500 euros par mois. Où étiez vous hier.
TweetThe post Les sales petits mecs appeared first on Crêpe Georgette.
"Lundi, cela fera trois semaines que le groupe de militants nigérians Boko Haram a kidnappé 191 adolescentes et les retient dans la forêt de Sambisa en toute impunité. On est sans aucune nouvelle des jeunes filles, âgées pour la plupart de 16 à 18 ans, depuis le 14 avril.Ce soir-là, la veille de leur examen final à la Government Girls Secondary School de la ville de Chibok, au nord-est du Nigeria, elles ont été réveillées par le bruit d’hommes armés qui défonçaient les fenêtres et mettaient le feu à leurs salles de classe.
En quelques heures, 234 d’entre elles avaient été entassées dans des camions et emmenées dans la jungle. 43 ont réussi à s’échapper. Certaines ont sauté des camions du convoi, qui roulait lentement, d’autres se sont enfuies en atteignant la forêt.
Le sort de leurs camarades demeure un mystère. Chaque jour qui passe augmente la probabilité que les adolescentes aient été violées, peut-être tuées, en captivité. Compte tenu de la signification du nom du groupe Boko Haram, «interdiction de l’éducation occidentale,» et de leur objectif d’éradiquer toute laïcité dans le nord du Nigeria largement musulman, il n’est pas tellement étonnant que le groupe ait l’habitude d’enfermer des enfants dans des écoles avant d’y mettre le feu.
A ce jour, il s’agit de leur plus grand enlèvement de masse. Les lycéennes ont été emmenées dans la jungle pour servir d’esclaves sexuelles, mais leur enlèvement dépasse la volonté de trouver «des cuisinières et des épouses.» Pour Boko Haram, il s’agit de démanteler la fragile société existante en attaquant ses institutions essentielles: les écoles.
Boko Haram, qui vise les enfants, est l’organisation terroriste la plus haineuse qu’on puisse imaginer. Depuis ses débuts en 2002, l’agressivité de ses militants n’a fait que croître. Boko Haram s’oppose à l’éducation occidentale parce que selon ses membres, celle-ci représente une menace pour la pureté de la société islamique multi-centenaire du nord du Nigeria. Les atrocités qu’ils commettent masquent des griefs légitimes partagés par la majorité des 177 millions d’habitants du pays.
Malgré la grande richesse pétrolière du Nigeria, ses citoyens ne bénéficient que de très peu de services publics de base, comme l’éducation. La plupart des écoles publiques sont payantes et seuls ceux qui ont les moyens peuvent s’y inscrire. L’éducation est autant un symbole de l’espoir d’un avenir prospère qu’un moyen pratique pour y parvenir. Ces institutions deviennent des cibles faciles pour des bandes de jeunes hommes sans foi ni loi comme les membres de Boko Haram.
Les tactiques de Boko Haram n’ont rien de nouvelles. Les talibans aussi visent les écoles de filles. Et les échos ailleurs en Afrique sont tout aussi inquiétants. En 1996, Joseph Kony, fondateur de l’Armée de résistance du seigneur qui a depuis été inculpé par la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité, a enlevé 139 écolières dans leurs dortoirs du St. Mary’s College dans le nord de l’Ouganda. Une nonne, sœur Rachele Fassera, a suivi les filles dans la forêt et réussi à négocier leur libération, à l’exception de 30 d’entre elles.
Dix-huit ans plus tard, Kony, qui a kidnappé 30.000 enfants en vingt ans, court toujours. Malgré les renforts américains envoyés sous la forme de forces spéciales venues aider les soldats africains à le traquer, Kony est toujours quelque part entre la République Centrafricaine et le Soudan, dans une région de la taille de la Californie, accompagné d’environ 250 partisans qui étaient, à l’origine, ses victimes. Enlevés à leurs foyers lorsqu’ils étaient enfants, eux aussi furent violés et forcés de tuer des membres de leur famille et d’autres enfants.
Paradoxalement, beaucoup des jeunes membres de Boko Haram sont aussi des victimes. Ils attaquent le genre d’écoles auxquelles ils n’ont jamais eu l’occasion d’aller. Les rangs toujours croissants de Boko Haram regorgent de garçons et de jeunes hommes qui ont été scolarisés dans des écoles pour almajirai, des madrasas d’Afrique occidentales."
Source : SLATE
Devant le silence de la communauté internationale, devant le silence complice de nos médias, ne laissons pas disparaître les femmes enlevées par Boko Haram.
Rassemblons nous devant l'ambassade du Nigeria le lundi 5 mai à 19h, pour exiger du gouvernement nigérian et de la communauté internationale la mobilisation des moyens nécessaires à leur sauvetage et à leur retour dans leurs familles.
Ne laissons plus le silence gagner. Battons nous contre les violences faites aux femmes, en France comme au Nigeria.
Les manifestants des rassemblements à travers le monde ont choisi la couleur rouge.
Venez si vous le pouvez avec la tête couverte en rouge, ou avec un vêtement rouge.
Ambassade du Nigéria 173 Avenue Victor Hugo, 75116 Event FacebookTweet
The post Mobilisation contre les enlévements de Boko Haram appeared first on Crêpe Georgette.
30 mises au point à propos de nos analyses, nos convictions, nos propositions concrètes. Un format "questions-réponses" nourri par les questions et objections que nous entendons dans nos débats avec le grand public.
Votre question n'y figure pas ? Posez-la nous !
Pourquoi toute cette agitation ?« Les personnes prostituées ont-elles vraiment besoin de tout ce bruit fait autour d'elles ? Pourquoi ne pas les laisser travailler ? »
— La prostitution, c'est une affaire privée qui regarde d'abord les personnes prostituées. Certaines aimeraient surtout qu'on les laisse tranquilles.
— Reconnaître la « liberté » des personnes prostituées, leurs raisons personnelles, semble partir d'un bon sentiment. Faut-il pour autant valider un concept de « liberté de se prostituer » qui, sous couvert de vie privée sert d'abord les intérêts de ceux qui profitent de la prostitution : proxénètes et "clients".
Devenus de respectables acteurs économiques dans certains pays, ils ne demandent pas mieux qu'on les laisse, en toute tranquillité et en privé, fournir et consommer des femmes.
Les défenseurs du système prostitueur, en nous qualifiant de putophobes, déplacent le curseur pour faire oublier que les abolitionnistes s'attaquent aux proxénètes et aux "clients" prostitueurs et non aux personnes prostituées !
Nous combattons toute forme de répression des personnes prostituées, et jamais nous n'intervenons sur la sexualité des personnes dans leur vie privée. Mais la prostitution ne relève pas de la vie privée : il s'agit d'un marché, d'une institution sociale qui affecte les rapports femmes/hommes et la société dans son ensemble. Et nous pensons que les personnes prostituées sont douées de compétences plus profitables pour la société comme pour elles-mêmes.
— Il y a d'autres priorités. Il vaudrait mieux lutter contre la pauvreté et le chômage.
— En période de crise, des personnes de plus en plus nombreuses et de plus en plus jeunes en sont réduites à devenir prostituées : c'est une véritable négation de leur droit à l'emploi, du droit à vivre libéré de la pauvreté et de la précarité. Ces situations de prostitution, résultantes des acci- dents de la vie, de problèmes économiques et sociaux dont on sait combien ils sont démultipliés par les inégalités sexistes, doivent être considérées au même titre que toutes les autres formes d'extrême pauvreté. Quelle politique globale en faveur de l'emploi, de la dignité et de l'égalité oserait les laisser dans l'ombre ?
— Il y a aussi des hommes parmi les personnes prostituées. Ce n'est donc pas spécialement une exploitation des femmes...
— Oui, parmi les personnes prostituées, certaines sont des hommes. Mais parmi leurs "clients", tous ou presque sont des hommes ! C'est ce qui nous permet d'affirmer que le système prostitueur est organisé pour un profit masculin. Ce système maintient des corps de femmes à la disposition des hommes en leur garantissant ce que la condamnation du viol leur a retiré : la possibilité de disposer du corps des femmes dans un "rapport" sexuel à sens unique niant le désir de l'autre.
Obtenu, jadis impunément, par la contrainte physique ou psychologique, impuni dans le cadre du mariage et dans le monde professionnel jusqu'à la reconnaissance du viol conjugal et du harcèlement sexuel il y a à peine vingt ans, le droit des hommes à disposer du corps des femmes persiste dans le système prostitueur au nom d'un argument devenu caduque partout ailleurs : les besoins sexuels irrépressibles masculins.
Ainsi, alors qu'un employeur conditionnant une augmentation à l'obtention de faveurs sexuelles de la part de sa salariée serait condamné, les hommes prostitueurs obtiennent impunément les mêmes faveurs contre une rémunération.
— Aujourd'hui, tout s'achète et tout se vend. Est-ce si grave de vendre son corps si c'est un moyen de gagner sa vie ?
— Dire que tout s'achète et tout se vend revient à accepter que certains organisent ce commerce. Or, peut-on acheter et vendre l'accès au corps et au sexe d'autrui ? Pour nous, la réponse est non : ce serait légitimer un rapport de force, en l'occurrence marchand, dans la sexualité. Une société démocratique ne peut condamner ses citoyenNEs à de tels expédients destructeurs et à une logique marchande, qui finit toujours par exploiter les plus vulnérables. Des mouvements de plus en plus nombreux refusent la marchandisation de la santé, de la culture ou de l'éducation ; les abolitionnistes travaillent de la même façon à extraire la sexualité du champ du marché.
— Quels sont aujourd'hui les besoins essentiels des personnes prostituées ?
— La régularisation des personnes étrangères est un point crucial pour les victimes des réseaux. Plus largement, les personnes prostituées (toutes nationalités confondues) ont besoin de parole et de réparation. Elles souffrent de l'enfermement, de l'absence de perspectives. Il leur faut des lieux pour être accueillies, écoutées, sans jugement.
La rencontre humaine bénévole et gratuite, noyau de l'activité du Mouvement du Nid, est capitale. Elle joue le rôle d'un socle sur lequel s'appuyer pour se reconstruire et envisager un avenir. Un prélude nécessaire avant tout "diagnostic" qui relève de l'expertise des travailleurs sociaux.
La proposition de loi de lutte contre le système prostitutionnel répond à des besoins essentiels, en développant des passerelles pour sortir de la prostitution et en coordonnant l'action des différents interlocuteurs des personnes prostituées.
Celles-ci étaient ignorées jusqu'ici par la société française : si la loi "lutte contre le système prostitutionnel [1]" est votée – avec les moyens de sa mise en œuvre –, il s'agira d'un progrès sans précédent.
— L'abolition va aboutir à renvoyer les étrangères ; c'est un positionnement raciste.
— Les abolitionnistes sont sur le point d'obtenir, au contraire, que les personnes prostituées étrangères ne soient plus dans l'obligation de dénoncer leurs proxénètes pour obtenir des papiers et un statut.
Le racisme à dénoncer, c'est celui du système prostitueur ! Il monnaye le corps des femmes les plus vulnérables, partout sur la planète ; en priorité celles appartenant aux pays les plus pauvres et aux minorités ethniques. La traite des êtres humains et le "tourisme sexuel" reposent sur des représentations terriblement racistes. Pour attirer les "clients", l'industrie du sexe joue de stéréotypes colonialistes : Asiatique soumise ou Africaine sexuellement insatiable...
— En quoi la prostitution est-elle une atteinte à l'égalité entre les femmes et les hommes ? Elle ne concerne pourtant qu'un petit nombre de femmes...
— Dans une société qui se targue de faire avancer l'égalité, la prostitution constitue un territoire d'exception, "épargné" par les exigences égalitaires des femmes. Les hommes y retrouvent le "temps d'avant" où ils disposent et du pouvoir sexuel et du pouvoir financier.
En maintenant ce bastion inégalitaire, le système prostitueur nuit aux femmes, à toutes les femmes. Il symbolise leur subordination et de leur relégation potentielle au statut de marchandise sexuelle. Et comme toutes les autres discriminations sexistes, il fait obstacle à l'égalité sociale, économique et politique.
D'ailleurs, les associations féministes soutiennent l'abolition du système prostitueur dans la continuité du combat contre le droit de cuissage, contre le viol, le viol conjugal et le harcèlement sexuel ; après l'inégalité en droits et l'usage de la contrainte, l'argent demeure un instrument massif de la mise à disposition des femmes au profit des hommes.
— Il y a des clients respectueux. Pourquoi la prostitution serait-elle forcément une violence ?
— Les Nations Unies, le Parlement européen, de nombreux pays dont la France, intègrent la prostitution (quelle que soit sa forme) parmi les violences faites aux femmes. Ceci découle de l'abondance des agressions verbales, physiques, sexuelles, psychologiques et même des meurtres – notamment infligées par les clients prostitueurs, presque toujours impunément du fait du huis clos qui cache la prostitution derrière des murs.
Mais au-delà de ces violences généralisées, c'est l'acte sexuel imposé qui constitue lui-même une violence. Enchaîner des actes sexuels par obligation – même avec des "clients" qui seraient respectueux – relève d'une violence sexuelle extrêmement lourde. Les dommages psychiques et les traumatismes qui en résultent sont destructeurs. Une tribune signée par une vingtaine de médecins, publiée par Le Monde le 12 novembre 2013 [2], prévenait crûment : La prostitution, c'est un nombre incalculable et quotidien de pénétrations vaginales, anales, buccales non désirées. La question de la santé des personnes prostituées ne peut être posée si l'on refuse d'ouvrir les yeux sur cette réalité.
Au Mouvement du Nid, les milliers de personnes que nous accompagnons témoignent de cette violence propre au fait d'être prostituée, et ce, indépendam- ment des conditions dans lesquelles les actes prostitutionnels ont lieu.
— Les prostituées sont des professionnelles. Elles savent se protéger.
— Qu'entend-on par « se protéger » ? Si l'on pense aux IST, les personnes prostituées sont les premières à vouloir employer des préservatifs, une précaution minimale qui dépend toute- fois du bon vouloir des « clients ». Eux sont souvent prêts à payer le prix pour des passes « sans capote ».
Les IST sont la partie émergée de l'iceberg. Nous l'avons évoqué ci-dessus, la prostitution est en elle-même une atteinte à la santé. Un rapport de l'IGAS (2012) décrit des conséquences dévastatrices sur la santé des personnes en situation de prostitution : stress post-traumatique, troubles psychosomatiques et anxio-dépressifs, troubles du sommeil et de l'alimentation, maladies gynécologiques, cardiovasculaires et broncho-pulmonaires, dépressions... Les personnes prostituées sont en outre bien plus exposées que le reste de la population aux addictions aux drogues, à l'alcoolisme, à une mortalité précoce et au risque de suicide.
Quant à l'idée qu'une "professionnelle" saurait éviter les agressions (par exemple en ayant du temps pour jauger le "client"), elle aboutit scandaleusement à rejeter la faute des agressions sur les victimes ! Si une méthode infaillible existait en la matière, nul doute qu'elle serait connue, depuis le temps que les personnes prostituées sont la proie de violences perpétuelles, quels que soient les lieux et formes de prostitution.
— Le problème, ce n'est pas tant la prostitution que les conditions d'exercice.
— Une personne prostituée, quelles que soient ses conditions d'exercice, effectue à répétition, sans désir, des actes sexuels imposés par la contrainte physique, financière ou sociale. Elle subit les mêmes conséquences que n'importe quelle autre victime de violence sexuelle ! Les traumatismes occasionnés sont aussi nombreux dans les établissements "de luxe" que dans la rue ; et les violences des "clients" sont les mêmes.
"Clients" prostitueurs, tous coupables ?« Tout allait très bien tant qu'on n'en parlait pas. Pourquoi vouloir à tout prix les mettre sous les projecteurs ? »
— Est-ce si répréhensible que des hommes cherchent à se détendre en allant voir des prostituées ?
— Ce qu'achète le client prostitueur, c'est le droit d'échapper aux règles et aux responsabilités qui fondent la vie en société. Dans la prostitution, il trouve le dernier espace qui le protège du devoir de répondre de ses actes : un territoire d'exception où les violences et humiliations qu'il exerce sont frappées de nullité, au prétexte qu'il a payé. Et qu'il se montre "poli" ou non, il impose un acte sexuel au mépris du désir d'autrui.
Ces hommes font "leur marché" dans un vivier de femmes touchées par la précarité, les violences, les proxénètes et les réseaux. D'importants textes comme le Protocole de Palerme (Convention de l'ONU contre la criminalité transnationale organisée, 2000) ou la Convention du Conseil de l'Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains (2005) demandent aux États de décourager la demande dénoncée comme trafics. Ces textes invitent à adopter des mesures sociales, culturelles, éducatives mais aussi législatives pour y parvenir. Peut-on continuer à les ignorer ?
— Pénaliser les clients est une déclaration de haine à la sexualité masculine.
— C'est l'idée que défendent par exemple Élisabeth Badinter et quelques autres intellectuels médiatisés. Mais où ont-ils vu que la sexualité masculine devait forcément être prédatrice, masturbatoire et totalement indifférente au désir de l'autre ? Ce que nous questionnons, c'est la représentation traditionnelle d'un désir prédateur, d'une sexualité violente, d'une pulsion prétendument irrépressible qui autoriserait l'exploi- tation d'autrui. Les violeurs aussi ont longtemps bénéficié de l'indulgence sociale parce qu'ils auraient été les victimes de ces pulsions.
— L'État se mêle de tout. On n'a plus le droit de rien. La vraie motivation des abolitionnistes, c'est la répression.
— Certes, on ne fume plus dans les lieux publics et les chauffards ont perdu de leur aura. Les accidents de la route sont devenus la violence routière et le nombre des morts a significativement diminué. Faut-il regretter ces progrès du vivre ensemble ? En ce qui concerne la prostitution, il ne faut pas confondre abolition et prohibition. La prohibition ne change rien à la société, et n'apporte aucune amélioration à la situation des personnes prostituées qui sont autant poursuivies (sinon plus) que les proxénètes et les clients. L'abolition pose une politique d'ensemble et cesse de faire peser la répression sur les personnes prostituées, ce qui constitue notre première exigence. En revanche, nous exigeons l'inversion de la charge pénale afin, tout simplement, de placer enfin les clients prostitueurs face à leurs responsabilités. Pour nous, interdire l'achat d'un acte sexuel sans supprimer la répression à l'encontre des personnes prostituées n'est pas concevable.
— Si l'on veut s'en prendre à la prostitution, pourquoi pénaliser la demande et pas l'offre ?
— Parce que les personnes prostituées, qui sont victimes du système prostitueur, doivent être protégées et non pouruivies. Pourquoi sanctionner la demande ? Parce que les "clients" imposent un acte sexuel, ce qui, en toute autre occasion, est sanctionné. Le cadre prostitutionnel ne doit plus permettre l'exception. Imposer un acte sexuel en usant de la violence, de la contrainte, de la menace ou de la surprise est un viol ; l'obtenir par situation d'autorité, un harcèlement sexuel ; par intimidation en tant qu'adulte sur un enfant, un viol sur mineurE. Il est donc temps de mettre fin au droit des hommes à imposer un acte sexuel par cette autre situation d'autorité qu'est la contrainte financière.
Et la liberté sexuelle ?On a eu assez de mal à progresser en matière de liberté sexuelle. S'en prendre à la prostitution, n'est-ce pas remettre en cause un acquis fondamental ? »
— Que fait-on du consentement des personnes qui sont d'accord pour être prostituées ?
— Qu'est-ce que le consentement ? Imprécis, le mot recouvre, comme l'explique la philosophe Geneviève Fraisse, une gamme de sens allant de adhérer à se résigner. Nous sommes bien placés pour savoir que la majorité des personnes en situation de prostitution exercent sous une forme ou une autre de contrainte (financière, psychologique ou mafieuse) ; et que le consentement d'un instant ne doit pas enfermer à vie.
Par ailleurs, le consentement ne change rien à la réalité de l'exploitation. Des esclaves ont pu consentir à l'esclavage, des Noirs à l'apartheid, des citoyens à la dictature. La question n'est pas celle du consentement des exploitéEs mais celle des valeurs que nous voulons défendre : l'addition de consentements individuels ne suffit pas à faire un projet de société. Oui, des personnes peuvent en venir volontairement, sans la contrainte d'un tiers, à se prostituer. Pour autant, nous pensons que personne ne devrait être réduit à vendre l'accès à son corps pour survivre ou pour mieux vivre. Pénaliser les "clients", c'est donner corps à ce principe.
— Et le besoin sexuel des personnes handicapées ?
— Isolés socialement ou handicapés, les "clients" ? Toutes les enquêtes montrent le contraire : la grande majorité des "clients" prostitueurs sont des hommes valides, qui ont des partenaires sexuels, parfois nombreux. Nous entendons aussi les associations de personnes en situation de handicap, qui pour beaucoup d'entre elles alertent sur le risque de créer un ghetto supplémentaire. Promouvoir des postes d'assistantes sexuelles (la demande, quand elle existe, est masculine) renforce le regard stigmatisant de la société, en jugeant les personnes handicapées comme incapables de vivre une sexualité éventuellement différente mais égalitaire et réciproque. Ce que demandent la majorité d'entre elles, ce n'est pas une passe à heure et jour fixe mais une intégration facilitée à la vie sociale, avec les possibilités de rencontres qu'elle ouvrirait (accès aux restaurants, bars, cinémas, boîtes de nuit, etc.).
Des consentements individuels peuvent-ils engager une société toute entière ?
• L'exemple du don d'organe est éclairant. En France, nul n'est autorisé à payer autrui pour obtenir un de ses organes. Pourtant, bien des donneurs seraient vraisemblablement consentants pour en obtenir une rémunération. Si la loi rend l'achat d'organes impossible, c'est afin d'éviter que ne se développe un marché (doublé d'un trafic) et de garantir que nul ne soit réduit à se séparer d'un organe pour des raisons financières. L'interdiction est donc totalement dissociée du consentement potentiel des personnes : il s'agit d'une mesure de protection des plus vulnérables.
• L'exemple du salaire minimal montre aussi que s'en tenir au seul consentement individuel peut aboutir à des choix rétrogrades. Il est évident que certaines personnes seraient prêtes à travailler pour une rémunération inférieure au salaire minimal. Cela doit-il remettre en cause l'interdiction de payer quiconque moins que le salaire minimal ? Ici, la frontière éthique n'est pas fondée sur le consentement des travailleurs mais sur l'idée que se fait la société d'une rémunération digne.
— Vous voulez définir une bonne et une mauvaise sexualité. Au fond, vous êtes des puritains.
— Payer pour obtenir un rapport sexuel revient à l'imposer par l'argent. En quoi est-ce compatible avec la liberté sexuelle ? Nous menons un combat pour une sexualité libérée de l'emprise du marché tout comme nous avons lutté pour la libérer de l'ordre moral et des rapports de violence et de domination. Oserait-on accuser les féministes d'avoir obtenu la condamnation du viol, au prétexte que cela porte atteinte à la liberté sexuelle des violeurs ?
Les abolitionnistes du XXIème siècle militent pour que la sexualité, sous toutes ses formes, s'affranchisse des lois du marché comme de celles du patriarcat. Le droit de vivre sans être exploité sexuellement est le corollaire du droit de vivre à sa guise sa propre sexualité. Ce que nous refusons, ce n'est pas le droit à disposer de notre propre corps mais bien le droit à disposer du corps de l'autre.
— Qu'aurions-nous réellement à perdre dans une société sans prostitution ?
— Une société sans prostitution ne perdrait rien en termes de sexualité. Il n'existe en effet aucune expression sexuelle, ni aucun acte sexuel, qui lui serait spécifique : tout ce que peut obtenir un "client" dans le cadre prostitutionnel, il pourrait aussi l'obtenir gratuitement d'une partenaire non prostituée. La prostitution intègre toutes les pratiques sexuelles et ne se distingue que par son caractère marchand. La sexualité hétéro, gay, trans, SM existe dans, et en dehors de la prostitution et continuera d'exister dans une société sans prostitution. Nous accuser de rejeter, par "conservatisme moralisateur", une identité sexuelle qui serait propre aux seules personnes prostituées (putophobe étant assimilé à homophobe ou lesbophobe) ne tient pas la route.
Non seulement nous n'aurions rien à perdre, sinon la violence, la négation de l'autre et la toute puissance de l'argent, mais nous aurions beaucoup à gagner à une société où ne seraient plus ignorés le désir et le plaisir au féminin. Le chemin est long vers le plaisir des femmes. Délivrées, au moins partiellement, de la crainte des grossesses et des violences, il leur faut maintenant accéder à l'expression de leur propre désir. Face aux fantasmes prostitutionnels et à une norme pornographique de plus en plus envahissante qui lie plaisir et violence, une société sans prostitution serait à même de recréer un nouvel imaginaire non fondé sur la violence et l'exploitation de l'autre et donc à construire de nouveaux rapports sociaux et amoureux.
Une loi, pourquoi faire ?« Voilà qu'on légifère sur tout ! En quoi une loi de plus va-t-elle résoudre quoi que ce soit ? »
— Légaliser la prostitution permettrait de mieux contrôler la traite et le proxénétisme et de mieux protéger les personnes prostituées.
— Le bilan affiché au bout d'une douzaine d'années par les Pays-Bas et l'Allemagne, qui ont dépénalisé le proxénétisme sous couvert de légaliser la prostitution, s'avère au contraire, de l'aveu même des autorités, catastrophique : développement de la main-mise du crime organisé, explosion du secteur illégal, détérioration de la situation des personnes prostituées, dont la majorité demeurent sous contrainte et soumises au diktat des patrons proxénètes, etc.
Pire, ce choix politique a entraîné des conséquences sociales globales dommageables : exclusion des femmes du monde des affaires, où de plus en plus de contrats se signent entre hommes dans les bordels ; légitimation du proxénète, promu au rang de chef d'entreprise et donc d'acteur majeur de l'économie mais aussi du « client », encouragé à adopter un comportement de consommateur décomplexé et exigeant ; banalisation de la prostitution comme débouché pour les jeunes filles, avec l'enfermement et l'absence d'avenir qui l'accompagnent. Est-ce vraiment ce que l'on veut en France ?
— L'opposition à la proposition de loi est vive. D'ailleurs, des célébrités sont intervenues dans les médias pour défendre les prostituées.
— On constate que les 343 salauds (17 en réalité), fiers de brandir leur manifeste pour préserver le droit d'être "client", n'ont pas levé le petit doigt pour défendre les personnes prostituées lorsque la Loi de Sécurité intérieure de 2003 a aggravé leur pénalisation. Ce n'est qu'aujourd'hui, face à une proposition de loi qui compte abroger le délit de racolage et permettrait aux personnes prostituées d'envisager des alternatives, que ces hommes sortent du bois : affolés à l'idée que dorénavant, les "clients" pourraient avoir à répondre de la violence qu'ils exercent. C'est leur droit à exploiter sexuel- lement les femmes qu'ils défendent, et rien d'autre. Ils sont d'ailleurs souvent les chantres d'une représentation esthétisme de la prostitution, un fantasme déconnecté d'une réalité faite de violences et d'atteintes à la santé physique et psycholo- gique. Leur manifeste a agi comme un repoussoir, la majorité des hommes ne voulant pas être assimilés à ce cénacle d'hommes du show-biz clamant, avec un instinct de propriétaire, touche pas à ma pute !.
— Si une loi est votée en France, les réseaux se contenteront de s'installer aux frontières.
— Les réseaux... sont déjà aux frontières. La meil- leure piste à suivre est d'encourager nos voisins à adopter une législation hostile à l'industrie du sexe, pénalisant proxénètes et "clients". Il faut comprendre que s'attaquer à la demande revient à s'attaquer directement aux profits des proxénètes ; ceux-ci, comme toute multinationale, font un calcul de rentabilité en fonction des législations de chaque pays. Des écoutes policières suédoises ont montré que les réseaux se détournent du pays devenu un terrain impropre au développement de leur activité.
Une loi européenne n'est pas envisageable à court terme car les États ont des positions opposées sur le sujet : l'Allemagne et les Pays-Bas ont dépénalisé partiellement le proxénétisme tandis que la Suède interdit tout achat d'un acte sexuel, pénalise les proxénètes et protège les personnes prostituées. Mais les idées font leur chemin. Pour la première fois, en 2014, le Parlement européen a voté une résolution, qui affirme que la prostitution bafoue les droits des femmes et qu'elle est en contradiction avec la Charte Européenne des Droits fondamentaux (lire : Prostitution : le Parlement européen vote en faveur de la pénalisation des clients et du soutien aux victimes !).
— Concrètement, comment va-t-on s'y prendre pour interpeller le client d'une escorte qui la recevra chez lui ou dans une chambre d'hôtel ?
— La police suédoise, aguerrie par plus de 10 ans d'expérience, parvient bel et bien à traquer et sanctionner toute sollicitation d'un acte sexuel tarifé, y compris sur Internet. Concrètement, les policiers suédois se font passer pour des clients sur les sites web, prennent les rendez-vous et les annulent après avoir noté l'adresse. Ils se positionnent ensuite en surveillance sur les lieux et y cueillent les "clients". Par la même occasion, ils identifient aussi les proxénètes qui déposeraient ou contrôleraient les personnes qui y sont prostituées. Tant que les clients pourront entrer en contact avec des personnes prostituées, la police pourra identifier et interpeller ces clients.
L'abolition, une utopie ?
« Abolir le plus vieux métier du monde ! Il faut vraiment ne douter de rien... Comment une pareille idée pourrait-elle constituer un projet politique ? »
— Une loi d'abolition va renforcer la clandestinité de la prostitution, et donc la dangerosité de l'activité des personnes prostituées.
— La clandestinité est indissociable de la prostitution, confort des "clients" et hypocrisie oblige. Avec l'usage du Minitel puis d'Internet pour le recrutement de "clients", le phénomène n'a fait que s'accentuer. Bien entendu, la pénalisation du racolage y contribuait : ce délit va être abrogé. Et l'ensemble des mesures de la proposition de loi, y compris la pénalisation des "clients", va dans le sens d'une plus grande protection des personnes et de leur santé.
Pourquoi ? Parce que pour la première fois, le rapport de force sera partiellement en faveur de la personne prostituée. Si un client tente de la contraindre à un acte qu'elle refuse, rechigne à payer... il s'expose à être dénoncé : la personne prostituée n'aura rien à prouver, car le simple fait de la solliciter sera illégal.
Cet argument de la clandestinité n'est jamais que l'aveu de la dangerosité de l'activité prostitutionnelle. Il porte sur le lieu d'exercice, alors que le danger fondamental pour les personnes prostituées tient au fait de se retrouver seule avec le client, à huis clos. Le danger, c'est de monter dans la voiture, d'ouvrir la porte de l'hôtel, de s'enfermer dans le box du "bar montant". Pénaliser les "clients", c'est ôter un peu de pouvoir à l'agresseur.
— Abolir le système prostitueur, c'est un peu comme vouloir abolir la pluie...
— Cet aveu d'impuissance, en faveur du statu quo, précède souvent un couplet louant les avantages des "maisons closes". Personne ne s'aviserait pourtant, au nom du même argument, de défendre le racisme en ces termes : Puisqu'il est tenace, réglementons-le pour rendre les lynchages moins mortels.
Ce fatalisme, qui n'est rien d'autre que de la complaisance pour l'archaïsme qu'est la prostitution, éloigne toute possibilité de progrès. Or l'abolition du système prostitueur n'a rien d'une utopie, c'est un objectif accessible à court terme.
L'abolition de l'esclavage n'a pas conduit à son éradication. Par contre, elle a engagé l'État et toute la société aux côtés des esclaves et contre le système esclavagiste. De même, l'abolition du système prostitueur et la qualification de la violence prostitutionnelle permettront enfin d'adopter une série de mesures, notamment en faveur des personnes prostituées, inscrites dans le cadre d'une politique globale et cohérente. Il s'agit là d'un nouveau consensus social et d'un vrai choix de société.
— « Abolition » est un terme fumeux. On se demande s'il veut dire quelque chose...
— Le terme recouvre au contraire des principes clairs conduisant à des propositions concrètes. L'abolition du système prostitueur un projet progressiste, un tournant de civilisation visant à préserver le corps humain et la sexualité de la commercialisation et des lois du marché. En conséquence :
–* Nul ne peut tirer un profit quelconque de la prostitution d'autrui, ni organiser ou faciliter la marchandisation du corps humain et de la sexualité. Toutes les formes de proxénétisme sont donc interdites ; –* Nul ne peut accéder au corps d'autrui et à sa sexualité ou obtenir un rapport sexuel contre une rémunération : c'est donc l'interdiction de l'achat de tout acte sexuel, la mise en œuvre de politiques de prévention et d'éducation à l'égalité et à une sexualité respectueuse de l'autre et de son désir ; –* Nul ne doit être réduit à vendre l'accès à son corps et à sa sexualité pour vivre et chacun a un droit effectif et opposable à ne pas être prostituéE : il en découle la mise en œuvre de politiques d'alternatives à la prostitution et d'aide à la sortie (incluant l'effacement des dettes fiscales) ainsi que l'abrogation de toute forme de répression contre les personnes prostituées.
Ce que les mots veulent dire
Le système prostitueur organise l'achat et la vente de l'accès au corps d'autrui et à sa sexualité. Il cumule deux formes de domination : celle des hommes sur les femmes, celle des plus riches sur les plus pauvres. Archaïque, il garantit la mise à disposition, pour les hommes, du corps des femmes (et des enfants, et dans une moindre mesure, d'autres hommes). Il s'appuie sur les inégalités, notamment Nord/Sud, pour alimenter un "marché" du sexe prospère partout dans le monde.
Quand on pense "prostitution", c'est souvent la prostituée qui occupe le devant de la scène, une représentation qui fige notre pensée. On pourrait aussi définir la prostitution comme l'achat d'un rapport sexuel à autrui, ce qui montrerait la place centrale du "client" prostitueur ; ou encore comme l'intégration des actes sexuels dans le champ du marché, ce qui mettrait en exergue le rôle du proxénète mais aussi de nos sociétés. De nombreux États autorisent non seulement cette marchandisation de la sexualité mais l'encouragent, escomptant leur part de profits.
C'est ce droit à disposer du corps d'autrui contre une rémunération que les abolitionnistes du système prostitueur veulent abolir, en exigeant que la sexualité soit libérée de l'emprise du marché.
[1] À lire notre communiqué de presse : L'Assemblée nationale fait le choix de briser la violence prostitutionnelle.
[2] Ce sont les acheteurs de sexe qu'il faut pénaliser, Le Monde, 12 novembre 2013. Disponible en ligne [avril 2014] à l'adresse http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/11/12/ce-sont-les-acheteurs-de-sexe-qu-il-faut-penalise_3512622_3232.html.
Nous réagissons avec fureur à l'application initiée par le Ministère des droits des femmes, nous nous énervons en lisant " "il faut sourire un peu, être avenante, mais pas trop, pour ne pas envoyer le signal qu'on peut être une proie facile".
Je réagis avec colère en admettant que j'ai intégré une partie de ces règles, en admettant que si je ne m'y conforme pas, je serais en effet une cible. J'ai cru naïvement au début de ma vie professionnelle, qu'on pouvait se comportement exactement pareil qu'on soit un homme ou une femme. J'ai cru qu'on pouvait rire aux blagues de cul. J'ai cru que c'était pareil un homme et une femme.
Je ne souris jamais aux hommes inconnus dans l'espace public ; du moins pas de sourire franc, joyeux. Je suis parfaitement polie et aimable mais je ne souris pas. Samedi j'étais de merveilleuse humeur et j'ai souri à l'homme chargé de mettre nos sacs en consigne le temps qu'on fasse nos courses. Que m'avait-il pris ? Je le sais pourtant JE LE SAIS. Il m'a évidemment suivi dans les rayons, évidemment draguée parce qu'il était clair pour lui qu'une femme qui sourit est une femme qui drague. J'ai du lui hurler de me foutre la paix, suis évidemment passée pour une folle et ma journée a été durablement gâchée.
J'en ai parlé à une femme qui m'a dit, d'un air d'évidence "ah mais tu lui as souri". Elle ne justifiait pas qu'il m'ait harcelée non, juste on était dans l'ordre de l'évidence ; sourire à un homme lui laisse entendre que tu es disponible et la disponibilité d'une femme implique qu'un homme cherche à ce qu'elle ne le soit plus . C'est une règle occidentale implicite, non dite, qui va vous faire hurler : ou plutôt plein de femmes vont dire qu'en effet elles contrôlent leurs attitudes dans la rue et leurs expressions faciales et plein d'hommes vont nous traiter de paranoïaques dégénérées qui prennent les hommes pour des violeurs.
Le hashtag #safedanslarue s'il a permis de montrer les peurs des femmes a aussi permis selon moi de montrer le contrôle exercé sur le corps de femmes. Les femmes contrôlent leur corps, leurs gestes, leurs attitudes, leurs mouvements parce qu'elles ont peur.
Et que j'ai l'air affairé. Et que j'ai l'air de savoir où je vais. Et que je passe par telle rue et pas telle rue. Et que je croise les jambes. Et que je fasse attention à ne surtout pas effleurer mon voisin de transport. Et que je vérifie si mes boutons de chemise ne se sont pas ouverts. Et que je vérifie si ma jupe n'est pas relevée. Et que je fasse un demi-sourire à la fois poli mais pas trop gai, ce sourire qui sera toujours trop ou pas assez, un peu comme les femmes qui sont toujours trop femmes et pas assez hommes.
Je me souviens de ces femmes qui me décrivaient leurs tactiques dans le métro ; les fesses collées contre la porte, le grand sac collé devant soi ainsi on est sûre ou quasi de ne se faire peloter ni les seins, ni les fesses, ni la vulve.
Ces lieux masculins où tu vas, en te blindant d'emblée mentalement parce que tu sais que les remarques salaces vont fuser. Tu cherches tout le long du trajet la bonne attitude à adopter (indice ; il n'y en a pas). Et tu finiras immanquablement par te culpabiliser soit de n’avoir pas réagi, soit de t'être énervée.
Il n'est jamais possible de lâcher prise en fait. Le comportement d'une femme victime de sexisme est toujours étudié afin de voir si elle ne l'a pas un peu cherché. La plupart des commentaires autour de l'affaire de viol présumé à la BRI ne portent pas sur le respect de la présomption d'innocence non. Ils disent qu'une femme qui va dans un bar seule cherche les emmerdements. Ils disent qu'une femme qui parle avec des hommes cherche les emmerdements. Ils disent qu'une femme qui part avec 4 hommes méritent le viol.
Des femmes violées ou agressées sexuellement comme Katy Perry ou Iggy Azalea voient leur comportement étudier à la loupe comme si quoi que ce soit pouvait justifier un viol. Et on entend ce genre de choses tous les jours, mois après mois, années après des années depuis notre naissance.
D'un côté on nous dit que le viol est la pire chose qui peut nous arriver et de l'autre on nous dit que cela n'arrive qu'aux mauvaises filles. Quand cela nous arrive, on se rend compte qu'on n'est jamais la bonne victime de viol. Alors on se blinde, on se carapace, on tente d'adopter des comportements de survie pour avoir la paix. La paix dans l'espace public, la paix au bureau, la paix dans la vie privée.
"Or on ne prend publiquement que ce qui vous appartient ; même les kleptomanes les plus débridés se cachent pour tenter de saisir ce qui n'est pas à eux. Pour les femmes, c'est inutile de se cacher. Elles sont un bien commun, et si la vérité est dans le vin, la bouche des enfants et celle des fous, cette vérité-là nous est clairement dite bien souvent. La publicité même de cette mainmise, le fait qu'elle revête aux yeux de beaucoup, et en tous cas des hommes dans leur ensemble, un tel caractère de «naturel», de quasi «allant-de-soi», est une de ces expressions quotidiennes et violentes de la matérialité de l'appropriation de la classe des femmes par la classe des hommes. Car le vol, l'escroquerie, le détournement se cachent, et pour approprier des hommes mâles il faut une guerre. Pas pour les hommes femelles, c'est-à-dire les femmes..."
Cette application du MMDF fait mal car elle semble s'être résignée au fait que les femmes doivent céder et doivent contrôler leurs attitudes, leurs mouvements, leurs paroles. Je sais fort bien qu'en lisant ce texte, nombre d'entre vous me traiteront d'hystérique et parce que je suis une femme bien disciplinée je me relirais, scrutant chaque mot un peu fort, me culpabilisant d'être traitée de manière sexiste, me demandant ce que j'ai fait pour être traitée d'hystérique. Je jouerais le jeu. Je tenterais de contrôler ma parole et mes mouvements pour être respectée ; cela ne marchera pas, cela sera ma faute.
C'est toujours drôle de penser que les femmes aiment à voir du sexisme partout. selon les dires de certains nous passerions notre temps, à nous imaginer du sexisme, voire des viols. C'est bien mal connaitre la construction du genre et de la féminité. Subir du sexisme nous fait quasi immanquablement nous demander ce qu'on a mal fait, nous fait nous culpabiliser. Alors en attendant, on tente de comprendre des règles implicites et non dites pour ne pas être des victimes de sexisme. On ne sait pas forcément ce qu'il faut faire alors on s'adapte. On sait qu'il y aurait une bonne attitude, ici d'un pays merveilleux qui empêcherait qu'on soit victime de sexisme ; alors on la cherche. On cherche le bon mot, la bonne formule. Ne pas paraître excitante, ne pas paraître sexy, ne pas paraître énervée. On intègre et applique des règles patriarcales, on y cède car les conséquences à résister sont dramatiques.
Je cède - parfois - je ne consens pas.
Je parle chez Loubia connection : "Episode n°3 : Trouver sa place dans le féminisme quand on est un homme"
TweetThe post Lâcher prise appeared first on Crêpe Georgette.
Il est assez souvent coutume, face aux luttes contre les discriminations, quelles qu'elles soient, de les dépolitiser.
Des viols ? L'oeuvre de quelques désaxés.
Des discriminations à l'embauche ? l'oeuvre de vieux barbons sexistes non représentatifs de quoi que ce soit.
Des inégalités salariales ? Le manque de confiance en soi des femmes.
(et cela marche évidemment avec tout :
- du racisme ? Oeuvre de quelques extrémistes mais notre belle France n'est pas comme cela.
- de l'homophobie ? Oeuvre de quelques extrémistes mais notre belle France n'est pas comme cela.
on décline cela à l'infini).
Cette pensée a de nombreux avantages. Elle permet de faire d'un système politique - ce que sont le sexisme et le racisme par exemple - une affaire d'individus où le groupe dominé est presque autant responsable de son sort que celui qui le discrimine. Elle sert aussi à éviter à nos politiques d'engager une quelconque action collective puisqu'il suffit aux individus de se prendre en main.
Le Ministère des droits des femmes nous rappelle cette évidence ; quand même les femmes y sont un peu pour quelque chose dans cette histoire de discrimination. Je cite "Savez-vous en effet que les différences de confiance en soi entre femmes et hommes peuvent expliquer jusqu’à 4,5 des 25 points de l’écart salarial ? Toutes les études sont concordantes. L’une d’elles montre que les hommes sont 9 fois plus enclins à demander une augmentation de salaire que les femmes." On imagine un coquinou de chef de cabinet, tout fier de ses "études concordantes" débouler l'air enthousiaste "les gars j'ai enfin résolu le problème de la discrimination ; il faut enseigner la confiance en soi".
Banco, est mise en branle une agence spécialisé dans le jeu en ligne et le pari sportif (cela ne s'invente pas) pour pondre une application. L'avantage de ce genre de choses est que cela ne coûte pas cher (beaucoup moins que de s'attaquer aux entreprises), cela permet une jolie conférence de presse et surtout cela fait d'un problème social majeur, une affaire de comportements individuels facile à régler.
En plus cela tombe bien. Comme beaucoup de femmes sont déjà totalement persuadées que ce qu'elles peuvent subir en matière des sexisme est de leur faute, le MDDF enfonce le clou en leur envoyant ce message très positif "si tu avais eu confiance en toi, cela ne serait pas arrivé". (connasse).
Alors au fond me direz-vous quel est le problème ? Parce que oui en effet les femmes sont souvent élevées à moins demander, avoir moins confiance en elles, à sous-estimer leur valeur. Oui. Simplement depuis que cette évidence a été sortie (scoop je pense qu'il en est de même pour tous les groupes dominés ; étonnamment à force qu'on te prenne pour une merde, tu peux te voir comme telle. Incroyable), elle est devenue la solution à tout.
Plus besoin de s'emmerder à coller des amendes aux entreprises, plus besoin de faire des lois contre la discrimination, plus besoin de la Halde, plus besoin de conventions avec des entreprises, plus besoin de mises en demeure, plus besoin de sanctions, il suffisait de dire qu'en insufflant aux femmes (mais vous pouvez tout à fait remplacer femmes par noirs, musulmans, transsexuels, ouvriers, handicapés ; magique cela marche pour tout !) un peu de confiance en soi et les choses iraient beaucoup mieux.
On est en plein dans la pensée magique du "quand on veut, on peut" "tu ne l"aurais pas un peu cherché quand même".
On fait donc de la discrimination à l'embauche, de l'inégalité salariale, un problème individuel qui serait, comme par hasard c'est tout de même un manque de pot, l'apanage des femmes. Nul part n'est même évoqué le genre ; il faut dire que le gouvernement tente de faire oublier ce mot par tous les moyens. cela aurait été un moyen de faire comprendre qu'on n'est pas dans une affaire individuelle mais dans un système social.
Ainsi on met soigneusement sous le tapis - car on ne va tout de même pas emmerder les entreprises, on est socialiste oui ou merde - le patronat en faisant porter au salarié la responsabilité de sa propre discrimination.
Epoque de l'individualisme à tout crin, on crée des solutions individuelles - chacune consulte son application sur son smartphone - au lieu de créer des solutions globales.
Evidemment on s'attaque à la paille au lieu de la poutre au lieu d'évoquer le temps partiel, au lieu d'évoquer les préjugés communs qui font qu'on considère une femme comme moins méritante qu'un homme, au lieu de durement sanctionner les entreprises qui discriminent à l'embauche. Vous remarquerez que le ministère a très peu communiqué sur les sanctions à l'égard des entreprises tant il est compliqué d'expliquer qu'on en a sanctionné DIX (sachant que 700 ont eu des mises en demeure qui ont du leur faire très très peur). N'allons pas nous plus nous intéresser aux femmes qui occupent beaucoup plus que les hommes des temps partiels (5 fois plus) ou font beaucoup moins d'heures supplémentaires ("mais qui va s'occuper des enfants ?").
J'ai téléchargé la dite application.
Telle une malade, j'ai eu à pratiquer un "autodiagnostic". J'ai ainsi appris grâce à cette application que je ne devais pas "physiquement me laisser chosifier". Ainsi tout tranquillement j'apprends que je dois revêtir une certaine tenue (être modérée me dit-on) et arborer un certain langage corporel. "il faut sourire un peu, être avenante, mais pas trop, pour ne pas envoyer le signal qu'on peut être une proie facile".
Essayons de décortiquer cette phrase et pourquoi elle pose un problème. Oui dans un cadre où on a admis et considéré que le sexisme est un impondérable avec lequel il faut composer, alors cette phrase doit s'appliquer. Mais le ministère des droits des femmes ne peut pas et ne doit pas renvoyer ce message là. On ne peut dire aux femmes - même si dans les faits c'est souvent vrai - qu'il faut composer avec le sexisme et dans certaines entreprises, si tu souris trop tu passeras pour une salope qui veut de la bite. On ne peut pas envoyer ce message là sans dire qu'il n'est pas normal de devoir en permanence être dans le contrôle. Tout le problème de cette section "savoir faire face au sexisme" c'est qu'elle aurait sa place dans un bouquin de développement personnel à 5 euros écrit en 3 minutes par un DRH qui se prend pour le sel de la terre, pas par un ministère censé défendre les intérêts des femmes et lutter contre le sexisme.
Examinons le conseil suivant "le plus sûr, est, sans raideur excessive ni froideur exagérée en d'arborer un sourire aimable, nécessaire pour créer un bon climat de dialogue, tout en posant ses limites".
Je défie quiconque de trouver ce sourire. Je me demande combien de femmes vont, en utilisant cette application, s'angoisser et se rendre responsables de situations sexistes qu'elles ont vécues. Je me demande combien vont encore se dire qu'elles ont échoué.
Suit ensuite une page pour "répondre aux agressions sexistes". Je cite "restez subtile et mesurée. Essayez de recadrer sans blesser. Ne cherchez pas à humilier la personne au risque de la transformer en ennemi déclaré et de devenir un monstre soi même".
(là j'ai refermé l'application pour vérifier si je n'étais pas dans un manuel du savoir-vivre de Nadine de Rothschild ; on n'est jamais à l'abri d'un erreur de téléchargement).
Quand je vous parlais de dépolitisation. Le sexisme n'est pas une affaire individuelle où celles et ceux qui le sont, sont des "monstres". Cette application passe à côté d'une chose essentielle ; que les femmes prennent confiance en elles (ah merde c'était son but ? oups). Beaucoup de femmes qui vivent une situation sexiste auront tendance à la minorer, ou à s'en rendre coupables ; il aurait donc été important de leur expliquer qu'elles sont légitimes, qu'elles subissent sans doute du sexisme et que cela n'est pas normal. Cette application semble dire - et quand c'est fait par le ministère des droits des femmes c'est couillon - qu'il faut faire avec le sexisme. Ainsi je cite "Un comportement trop vindicatif sera beaucoup moins accepté chez une femme que chez un homme" ainsi l'application en conclut que "en cas de désaccord, soyez amicale, chaleureuse, à l'écoute et surtout pas agressive". Il ne faudrait en effet surtout pas changer les règle du jeu, les questionner, les trouver injustes et chercher à les changer ; voilà le message que nous renvoie le ministère des droits des femmes ! ce serait une entreprise lambda qui nous renverrait ce message, encore une fois pourquoi pas. mais le MDDF ?
J'ai ensuite abordé (je rappelle toujours que nous sommes sur une application faite par le ministère des droits des femmes) intitulée "trouver la leader qui est en vous". Je cite "que vous dit votre voix intérieure ? Ecrivez les pensées que vous entretenez à propos de vous même. Sont-elles plutôt positives ou négatives". (là j'ai fermé à nouveau l'application pour vérifier si je ne lisais pas John Gray Mars et Vénus).
Toute la section est agrémentée de conseils débilitants au possible sur le "leadership", "la pensée positive" et autres scléroses mentales.
Je ne résiste pas au plaisir de vous citer le passage sur les hommes dans "Savoir faire face au sexisme".
"Rappeler aux hommes qu'ils sont des pionniers, depuis toujours".
Les femmes en sont là aujourd'hui, en partie grâce aux partenaires masculins - à la maison et au travail - qui les ont accompagnées pendant et pour les révolutions des cinquante dernières années. Il est encore rare que derrière une femme à succès ne se cache pas un homme éclairé, progressiste".
(là j'ai refermé l'application car je me suis demandée s'ils n'avaient pas inventé un nouvel émétique).
il serait quand même étonnant de se dire qu'on a réussi seules (gourdasses qui avions confiance en nous) ; réussir sans un homme ? Allons donc !
S'en suit un conseil où on nous explique que les blagues sexistes c'est ringard et dépassé (je vous ai déjà parlé de la dépolitisation ?).
En bref que dire.
Le MDDF envoie aux femmes et au féministes qu'on doit faire avec le sexisme, que le monde de l'entreprise est un monde masculin (et blanc et hétéro etc) et qu'il convient de jouer selon ses règles et de ne surtout pas en changer. Jouer selon les règles patriarcales permet juste de subir du sexisme bienveillant mais pas de ne plus subir de sexisme.
Cette application place les femmes en tant que responsables au premier chef des discriminations qu'elles peuvent subir. L'indigence des conseils prodigués, au lieu de les aider, va simplement les faire se sentir davantage coupables.
Une idée ? Lisons ce lien : La mission de contrôle des accords sur l’égalité femmes-hommes exercée par la DIRECCTE ; des pénalités et la publication des noms des entreprises ne respectant pas l'égalité professionnelle (tip ; la mise en demeure ne fait pas très peur). (en revanche c'est sûr que le MEDEF risque de quelque peu protester).
TweetThe post Quand le ministère des droits des femmes dépolitise les discriminations salariales appeared first on Crêpe Georgette.
Cette journée d'étude à destination des acteurs de terrain (professionnels de la justice, des forces de l'ordre, du sanitaire, de l'éducatif, du social….) et des représentants des associations de parents d'élèves veut soulever les questions de fond, réfléchir aux enjeux et informer sur les dangers, sans diaboliser, pour protéger les enfants et ados.
Infos pratiquesJeudi 17 avril, de 09h00 à 17h00
à la Direction Départementale des Territoires,
salle des conférences,
17 quai de l'Abbé Grégoire à Blois.
Programme ci-dessous.
Entrée gratuite, inscription obligatoire avant le 10 avril 2014, auprès de madame Juliette Macquet, déléguée départementale aux Droits des Femmes et à l'Egalité du Loir-et-Cher : juliette.macquet@loir-et-cher.gouv.fr, 02 54 90 97 04.
Avec le soutien de Gilles Lagarde, Préfet de Loir-et-Cher et du Maire de Blois, et la participation du groupe de travail départemental « Comprendre le système prostitutionnel pour mieux agir ».
La délégation d'Indre-et-Loire du Mouvement du Nid, mandatée par la Délégation Régionale aux Droits des Femmes et à l'Egalité, a mis en place un groupe de travail sur la problématique du phénomène prostitutionnel dans chaque département de la Région Centre. Chaque groupe, co-piloté avec la déléguée départementale aux droits des femmes, a pour but de déterminer un plan d'actions et de définir le public visé par ces dernières (à partir des constats, besoins et remarques des acteurs de terrain).
Les membres du groupe de travail du Loir-et-Cher ont choisi d'organiser cette journée d'étude Hypersexualisation, pornographie, prostitution, nouvelles technologies... : quels risques pour l'égalité femmes-hommes ?. Cette journée est destinée aux acteurs de terrain (professionnels de la justice, des forces de l'ordre, du sanitaire, de l'éducatif, du social….) et les représentants des associations de parents d'élèves (en priorité du Loir-et-Cher).
Consultez sur cette page le programme de la journée et n'hésitez pas à la promouvoir auprès de vos collègues et partenaires du Loir-et-Cher.
Journée d'étude Hypersexualisation...à Bloois, le 17/04/14 Programme. ProgrammeLes objectifs : Aborder ces sujets de société en soulevant les questions de fond, pour réfléchir aux enjeux du phénomène ; Informer sur les dangers sans diaboliser pour protéger les enfants et ados ; Rappeler la loi en matière de cybercriminalité (qui sont les prédateurs, que risquent-ils, quels moyens pour lutter ?)
par madame Maryse Moracchini, Secrétaire générale de la Préfecture de Loir-et-Cher.
par monsieur Erwan Dieu, chercheur en psycho-criminologie au CIAPHS & GIS-ICSH de l'Université de Rennes 2, Directeur de l'Association de Recherches en Criminologie Appliquée (ARCA, Tours) et Criminologue clinicien au Centre de Prise en Charge Thérapeutique pour les Hommes Auteurs de Violences Conjugales (ATHOBA, Tours).
par madame Aude Ventéjoux, psychologue clinicienne, Doctorante en psychologie au CIAPHS, GIS CrimSo-ICSH de l'Université de Rennes 2.
par madame Justine Atlan, Directrice de l'association E-Enfance.
par le Chef Bernard Michaud de la Gendarmerie – Brigade de recherche de Vendôme et le Chef d'escadron Frédéric Boutteau, Gendarmerie de Blois.
par le Maire de Blois (ou son représentantE).
Le Club Zonta Martigues Étang de Berre, membre de Zonta International, organisme de promotion des droits des femmes dans le monde entier, reçoit François Wioland, délégué du Mouvement du Nid dans les Bouches-du-Rhône, pour une conférence nourrie de l'expérience du terrain, sur les réalités de la prostitution.
Infos pratiquesLe mercredi 16 avril 2014 à partir de 18h00,
Villa Khariessa
Avenue du Général de Gaulle, Martigues
Une participation de 5 euros, au profit des actions du Zonta International contre les violences faites aux femmes, est demandée aux participantEs.