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Le Club Zonta Martigues Étang de Berre, membre de Zonta International, organisme de promotion des droits des femmes dans le monde entier, reçoit François Wioland, délégué du Mouvement du Nid dans les Bouches-du-Rhône, pour une conférence nourrie de l'expérience du terrain, sur les réalités de la prostitution.
Infos pratiquesLe mercredi 16 avril 2014 à partir de 18h00,
Villa Khariessa
Avenue du Général de Gaulle, Martigues
Une participation de 5 euros, au profit des actions du Zonta International contre les violences faites aux femmes, est demandée aux participantEs.
(Comme la remarque m'a été faite par mail, je précise que je ne suppose pas que les rapports homosexuels, panssexuels etc sont exempts de rapports de pouvoir, ils ne sont juste pas le sujet de mon article).
Je revois passer, chez les différents courants féministes, des critiques autour du courant "sex positive" ou "pro sexe".
Essayons déjà de remonter à la genèse de cette opposition qui date de la fin des années 70. A cette époque des féministes commencent à discuter de ce qui ne l'a pas encore été dans les mouvements féministes à savoir la sexualité hétérosexuelle. De là découlent des discussions sur la pornographie et la prostitution. Ces deux dernières activités sont définies par certaines comme étant par essence patriarcales c'est à dire qu'elles n'existeraient pas hors du patriarcat. Les deux féministes les plus connues de ce mouvement là s’appellent Andrea Dworkin et Catharine MacKinnon. Le livre de Dworkin Intercourse montre en fait que l'acte sexuel hétérosexuel est traversé par des rapports de pouvoir où les femmes sont subordonnées au plaisir masculin.
En face se construit un mouvement dés le début des années 80 (avec le livre de Willis "Lust Horizons: Is the women's movement pro-sex ?") qui considère qu'on ne doit pas réglementer la sexualité entre adultes consentants à quelque endroit que ce soit y compris dans la prostitution ou la pornographie. C'est la position de Michel Foucault d'ailleurs, improprement accusé d'avoir voulu qu'on ne punisse plus le viol. Faux il souhaitait simplement que le mot sexe n'apparaisse plus dans la loi à une époque où l'homosexualité était légalement punie.
Il n'y a pas d'histoire de pro-sexe ou de anti-sexe en fait ; inutile donc selon moi pour des féministe françaises de se réattribuer les termes d'un débat américain datant des années 80-90. Le débat en lui même est intéressant, les termes beaucoup moins selon moi.
Bien sûr, tout le débat porte autour de l'idée du consentement. Qu'est ce que consentir ? Dworkin part du constat qu'aucune femme ne peut donner un consentement valable dans une société patriarcale. J'entends l'argument, je le partage mais alors pourquoi condamner uniquement prostitution et pornographie (ce qu'elle n'a pas fait puisqu'elle a opéré une critique radicale de la sexualité mais que beaucoup de féministes françaises radicales font) si les femmes ne sont pas aptes à consentir ? Et si elles ne sont pas aptes à le faire, où est ce que cela nous emmène ? Est ce qu'une femme hétérosexuelle consent lorsqu'elle est au lit avec un homme dans une société qui ne cessera pas d'être sexiste quand ils auront des rapports sexuels ? En lisant le livre de Paola Tabet on constate combien les femmes opèrent des relations économico-sexuelles parce qu'elles n'ont simplement pas les moyens financiers de faire autrement. Sont-elles encore consentantes ? Tabet explique que souvent les femmes n'ont rien d'autre à échanger que du sexe pour avoir par exemple l'argent que ne leur permet pas leur genre.
En fait, je partage le constat de Dworkin ; aucune femme ne peut vraiment consentir car elle est trop prise par des contraintes patriarcales diverses pour vraiment consentir. Pour autant puis-je en tenir compte ? Non car tout acte féminin serait considéré comme nul et non avenu si l'on part de ce principe là. Alors je pose des principes qui valent ce qu'ils valent ; oui veut dire oui et non veut dire non. Je mesure le degré de contrainte ; je pars du principe qu'une femme sans-emploi qui dépend de son mari pour vivre est consentante tant qu'elle n'a pas dit autre chose parce que je n'ai pas le choix de penser autrement ou alors je ne vois plus que des femmes sous contrainte.
Paola Tabet faisait l'hypothèse que les femmes puisqu'elles n'ont pas un accès égal à celui des hommes aux ressources, hommes qui détiennent également le pouvoir économique sont obligés de procéder à des échanges économico-sexuels pour survivre. Echanges dans lesquels elles trouvent parfois leur compte, y compris sexuellement mais comment en ce cas parler d'égalité et de consentement dans le rapport sexuel hétérosexuel si l'un des deux appartient à une classe en situation d'infériorité économique ?
Il semble que nous en soyons à un certain stade du féminisme où nous avons beaucoup de mal à questionner la sexualité hétérosexuelle. Comme il est sans doute très difficile de la questionner en tant que telle, nous la questionnons à travers deux prismes particuliers ; la prostitution et la pornographie. J'entends bien lorsqu'on me dit qu'il n'y a pas de consentement véritable lorsqu'on manque d'argent. Mais cette situation existe aussi dans le mariage ; beaucoup - trop - de femmes ont des emplois précaires, des mi-temps ; est ce que le consentement à la sexualité, apparemment non tarifée - existe aussi dans ce cas là ? Est ce que quand on se lève à 5 heures pour avoir le temps de tout faire et que le mari nous emmerde à 22 heures pour baiser, on ne cède pas juste pour avoir une heure de sommeil en plus ? Est ce que quand on élève les femmes à avoir la trouille des réactions des mecs quand on leur dit non, on leur apprend le consentement ? Je crois qu'on accorde à la fois trop et pas assez de valeur au sexe d'une femme. Il ne s'agit pas de consentir au fond mais de désirer et cela n'est pas ce qu'on apprend aux femmes ; on leur apprend (parfois) à dire oui mais oui à quoi ?
Je précise qu'il ne s'agit pas de "victimiser" qui que ce soit ; terme visant juste à dépolitiser un débat et à penser que les classes sociales (au sens de groupe socialement constitué ce que sont par exemple les femmes et les hommes) n'existent pas. Il s'agit de constater que la société est traversée de rapports de pouvoir. Alors évidemment si vous n'y "croyez" pas, comme s'il était question de croyance ici, il est inutile de lire mon blog.
Comment étudier la sexualité ? Comment étudier un acte culturel qui s'est tout entier construit pendant des siècles pour le simple plaisir masculin (tout au moins de certaines classes sociales masculines) sur la soumission, l'humiliation, la haine et la destruction des femmes ?
Comment étudier la séduction en voyant la femme comme sujet ? Peut-elle même l'être ? N'y a-t-il pas objétisation immédiate dans un rapport hétérosexuel, par essence ai je envie de dire ?
Ce qu'on a appelé "sex-positive" est peut-être tombé dans l'écueil inverse de ce dans quoi est tombé le mouvement abolitionniste ; ne plus rien oser analyser, ne plus rien oser déconstruire. Tout acte sexuel tant qu'il contribuait au plaisir était bien, intéressant. Comme disait une féministe célèbre "moi je pose mon féminisme au pied du lit". Alors peut-être qu'il faut le poser quand on y est dans ce fameux lit mais en dehors de cela, peut-être faut-il re-interroger la sexualité, re-interroger nos pratiques, questionner l'hétérosexualité.
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L'enquête d'opinion publique Les clients en question est l'un des premiers mouvements de la campagne de prévention du clientélisme prostitutionnel lancée en 2002 par le Mouvement du Nid.
Après deux ans de campagne, près de 150 000 questionnaires ont été distribués dans toute la France et plus de 13 000 questionnaires ont été retournés par voie postale, ou via le site Prostitutions.info dédié à l'information sur le système prostitutionnel.
L'enquête avait pour objectif principal d'étudier l'ampleur et les caractéristiques des préjugés véhiculés sur l'homme en tant que client de la prostitution, en vue de l'élaboration de messages de prévention.
Avec un échantillon de 6 000 questionnaires, composé à 65% de femmes, l'étude nous permet de connaître les représentations sociales des répondants sur le client de la prostitution à travers différentes caractéristiques : âge, sexe, situation sociale et familiale, expérience ou non de la prostitution...
Un premier constat établit que malgré la grande diversité des répondants, les réponses des femmes et des hommes sont relativement proches. Même si elles reconnaissent plus souvent le caractère inacceptable de la prostitution et condamnent plus sévèrement les clients, les répondantes pensent que la prostitution est une fatalité et une nécessité pour les hommes.
Le changement semble provenir des jeunes femmes, plus sensibles à l'impact négatif du clientélisme sur les relations entre les sexes. Elles se disent prêtes à remettre en question ce "droit de l'homme", considérant qu'il est incompatible avec la construction de relations égalitaires hommes - femmes.
Des éléments d'analyse sont à prendre en considération dans les réponses des clients de la prostitution [1]. Ils témoignent souvent d'une plus juste analyse de la prostitution et des désillusions des clients dans la prostitution. Ces opinions permettent de contre-balancer une tendance chez nombre d'hommes en général qui ont une vision fantasmée de la prostitution. Près de 15 % des hommes non clients pourraient envisager le devenir.
Enfin, face à ces constats, il s'avère que pour une très forte majorité des répondants, la prévention et la sensibilisation à la réalité du système prostitutionnel sont la meilleure politique à adopter. Des campagnes d'informations pourraient combler un besoin de l'opinion publique.
En effet, le respect et l'éducation à l'égalité des sexes sont les réponses les plus prisées (67% et 36 %) par l'ensemble des répondants, y compris les clients, aux questions ayant trait aux solutions à mettre en oeuvre face aux "prostitueurs". Si certains répondants prônent la solution de condamner les clients [2], la plupart prennent position en faveur de l'éducation.
La population marque ainsi un besoin de prévention dès le plus jeune âge face à un véritable phénomène de société.
[1] Environ 5% des répondants.
[2] 21% des répondants sont de cet avis.
Lire également L'homme en question. Le processus du devenir-client de la prostitution et Les clients en question. Étude sociologique & Enquête d'opinion publique..
Pour vous procurer ce document, merci d'utiliser notre bon de commande !
Avec Femmes Solidaires et en partenariat avec la Mairie de Gennevilliers, la délégation des Hauts-de-Seine du Mouvement du Nid est heureuse de partager avec vous un temps d'échanges après la projection d'un film singulier, récompensé par plusieurs prix.
Infos pratiquesJeudi 10 avril 2014, 20h30
au cinéma Jean Vigo, 1 Rue Pierre et Marie Curie, Gennevilliers.
Tarif : 6 euros
Réservations obligatoire auprès de la délégation du Mouvement du Nid des Hauts-de-Seine :
iledefrance-92@mouvementdunid.org, 01 43 66 54 76.
Cette action de la délégation du Mouvement du Nid des Hauts-de-Seine est organisée en partenariat avec la Mairie de Gennevilliers et Femmes Solidaires.
Slovenian Girl, l'histoireAlexandra a 23 ans et étudie l'anglais à Ljubliana, capitale de la Slovénie. Elle semble assez peu inspirée par ses études et met beaucoup plus de volonté à gagner de l'argent pour améliorer ses conditions de vie. Personne ne sait qu'Alexandra court les petites annonces sous le pseudonyme "The Slovenian Girl" ("La Slovène"). Cette prostitution est sa secrète source de revenus.
"The Slovenian Girl" acquiert rapidement une relative célébrité dans les tabloïds. Ceci rend les choses de plus en plus difficiles pour Alexandra qui doit continuer de mentir à ses amis et à son père, un homme chaleureux et sincère. Elle n'a pas le choix, dire la vérité signifierait tout perdre.
Lire aussi : Le Mouvement du Nid - France partenaire de "Slovenian Girl" : attention, film saisissant.
Avec Femmes Solidaires et en partenariat avec la Mairie de Gennevilliers, la délégation des Hauts-de-Seine du Mouvement du Nid est heureuse de partager avec vous un temps d'échanges après la projection d'un film singulier, récompensé par plusieurs prix.
Infos pratiquesJeudi 10 avril 2014, 20h30
au cinéma Jean Vigo, 1 Rue Pierre et Marie Curie, Gennevilliers.
Tarif : 3 euros
Réservations obligatoire auprès de la délégation du Mouvement du Nid des Hauts-de-Seine :
iledefrance-92@mouvementdunid.org, 01 43 66 54 76.
Cette action de la délégation du Mouvement du Nid des Hauts-de-Seine est organisée en partenariat avec la Mairie de Gennevilliers et Femmes Solidaires.
Slovenian Girl, l'histoireAlexandra a 23 ans et étudie l'anglais à Ljubliana, capitale de la Slovénie. Elle semble assez peu inspirée par ses études et met beaucoup plus de volonté à gagner de l'argent pour améliorer ses conditions de vie. Personne ne sait qu'Alexandra court les petites annonces sous le pseudonyme "The Slovenian Girl" ("La Slovène"). Cette prostitution est sa secrète source de revenus.
"The Slovenian Girl" acquiert rapidement une relative célébrité dans les tabloïds. Ceci rend les choses de plus en plus difficiles pour Alexandra qui doit continuer de mentir à ses amis et à son père, un homme chaleureux et sincère. Elle n'a pas le choix, dire la vérité signifierait tout perdre.
Lire aussi : Le Mouvement du Nid - France partenaire de "Slovenian Girl" : attention, film saisissant.
L'article a depuis été retiré mais vous pouvez le retrouver en cache ici et lire l'article de René Greusard sur le sujet.
Plusieurs points en préalable à cette analyse.
Qu'est ce que la culture du viol ? J'ai essayé d'en faire une définition courte : "culture dans laquelle les idées, les média, les coutumes, les pratiques sociales, les institutions normalisent, naturalisent et érotisent la violence sexuelle contre les femmes. La culture du viol blâme les victimes et déculpabilise les coupables. L'objectification sexuelle des femmes fait partie de la culture du viol. La culture du viol véhicule des mythes autour du viol (mythe de l'inconnu qui viole la nuit des jeunes femmes par exemple..), apprend aux femmes à avoir peur de ces mythes sans pour autant leur donner les moyens de se défendre (inhibition de l'agressivité féminine). Les mythes autour du viol visent à maintenir les femmes dans la peur." Elle est forcément parcellaire mais on m'avait demandé de résumer l'idée en quelques phrases courtes.
Il ne s 'agit pas de dire que quelqu'un qui a écouté, lu, regardé, une production culturelle ou journalistique, ou un-e ami-e tenant des propos de l'ordre de la culture du viol, va immédiatement se mettre à violer des femmes. Il s'agit simplement de comprendre que nous baignons tous et toutes dans une culture où des idées fausses, des préjugés, des mythes sont véhiculés autour du viol, que nous les véhiculons à notre tour. Tout ceci explique donc pourquoi aussi peu de victimes portent plainte, pourquoi on reporte la faute sur les victimes au lieu des coupables.
Il peut y avoir culture du viol sans viol ; une mère qui dirait à sa fille "ne sors pas habillée ainsi tu vas avoir des problèmes" alimente la culture du viol pourtant - dieu merci - sa fille ne va pas forcément être violée.
Il peut y avoir culture du viol et viol. Un violeur qui dirait que sa victime l'a bien cherché en s'habillant ainsi tient des propos de l'ordre de la culture du viol.
Donc que dit cet article.
On apprend qu'un homme a agressé sexuellement 3 mineures en quelques jours.
Dés le chapeau le ton est donné "un homme qui ne supportait plus l’absence de rapports imposée par sa femme" puis même chanson au premier paragraphe "Accaparée par son enfant, il arrive que la mère délaisse le père."
Il n'est pas choquant pour moi de faire entendre ce que l'accusé a à dire ; ouvrir un article en disant "l'accusé a dit qui" me semble logique. C'st rapporter des faits lors d'un procès pour aussi dégueulasses qu'ils peuvent paraître ils sont utiles à connaître. En revanche cela n'est pas ce qui est fait ici puisque le journaliste semble prendre partie et trouver normal, non pas qu'un homme agresse bien sûr, mais que la période post accouchement d'une femme soit une période un peu difficile pour un homme (sans se demander 5 minutes si elle ne l'est pas pour une femme).
Les choses sont d'emblée posées ; l'homme a agressé MAIS sa femme refusait des rapports sexuels. Notez d'ailleurs le vocabulaire "l'absence de rapports imposée". On parle de "rapports imposés" pour un viol, parler d'"absence de rapports imposée" me semble faire un parallèle a minima dangereux.
Nous est donc mis en tête que cet homme avait quelques excuses, voire que cela n'est pas totalement de sa faute. Forcément on peut être tenté de se dire - sinon pourquoi parler de sa femme - qu'elle est pour quelque chose dans cette affaire à ne rien faire d'autre que refuser des rapports sexuels à ce brave Jérôme.
L'auteur de l'article accrédite une thèse communément répandue ; un homme ne saurait se passer de rapports sexuels. Si sa femme les refuse, il prendra une maîtresse ou ira agresser des mineures car les hommes sont faits comme cela, l'absence de rapports les rend quasi dingues. On accrédite ici la thèse qu'un homme n'est qu'un pénis, mu par lui et incapable de raisonner par ailleurs. Souvenez vous des thèses idiotes autour des prêtres pédocriminels ; "s'ils violent c'est qu'ils sont célibataires". Cela ne tient pas compte du fait que l'immense majorité des pédocriminels ne sont pas célibataires et cela nous dit qu'un homme en manque de sexe fera n'importe quoi y compris violer des enfants. On est toujours sur le même vocabulaire "ce que leur femme leur refuse". Il n'est pas considéré ici qu'une femme puisse avoir des envies sexuelles à égalité avec son partenaire ; elle a à satisfaire ses besoins à lui peu importe qu'elle en ait ou pas. Peu importe que l'accouchement soit un moment particulier, peu importe qu'elle soit épuisée, peu importe qu'elle ait peut-être des points d'épisio, peu importe qu'elle n'ai tout simplement pas envie, voilà ce qu'il se passe quand une femme dit "non" à son mari, il va agresser. Dans tous les cas, et le journaliste ne semble pas envisager autre chose, un homme qui n'a pas de rapports sexuels souffre ; c'est forcément un problème car les hommes sont faits comme cela.
L'homme est appelé par son prénom: "Jérôme" et c'est un "papa" qui a connu "un moment fort". Comment dans ce contexte là ne pas plaindre notre pauvre Jérôme ? sa femme n'est définie que par rapport à lui et les victimes également. En personnalisant l'agresseur, en lui donnant un prénom, des motivations, on fait forcément basculer la sympathie ou du moins la compréhension de son côté.
Nous ne saurons d'ailleurs ce qu'il a réellement fait que par l'article de rue89 ; l'accusé a donc exhibé son pénis et touché les fesses d'adolescentes de 15 ans, par trois fois en quelques jours.
Ce genre de propos est très courant et on l'a tous et toutes entendu, voire véhiculé. Il ne s'agit pas de pointer le journaliste en particulier mais de faire la démonstration - puisqu'on me le demande souvent - de ce qu'est la culture du viol.
Nous avons tous entendu de nombreuses fois que les hommes "ne pensent qu'au sexe" et que cela explique qu'ils violent par exemple tellement c'est quelque chose qui est incontrôlable en eux. Typiquement ce genre de propos doit être déconstruit et analysé.
On doit aussi analyser la menace qui pèse sur les femmes de manière inconsciente "si vous ne donnez pas ce qu'il veut à un homme, alors il violera (vous ou quelqu'un d'autre). On suppose beaucoup les féministes misandres mais, je ne cesse de le répéter c'est la société patriarcale qui est profondément misandre. Supposer qu'un homme est tout entier réduit à son pénis qui le conduit à faire n'importe quoi, est complètement sexiste et cette idée doit être combattue. Reporter le viol commis sur une femme (la victime ou l'entourage féminin du coupable) est une idée communément employée dans la culture du viol. Elle doit également être analysée et combattue.
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Je vais donc résumer le livre de Paola Tabet La grande arnaque : Sexualité des femmes et échange économico-sexuel
Avant de résumer ce livre, plusieurs choses :
Ce livre n'est pas un plaidoyer pour ou contre la prostitution.
Lorsque Tabet parle de "violences hors des règles sociales", elle décrit un fait ; elle n'est pas en train de l'approuver. Ainsi par exemple, le viol conjugal est dans certains pays une violence admise dans les règles sociales. Battre sa femme, la prostituer peut être admis également.
Tabet est une ethnologue en cela le livre regorge d'exemples de terrain.
Chapitre 1 : Problème de définition, questions de pouvoir
Paola Tabet veut étudier ce qu'elle nomme les échanges économico-sexuels. Elle refuse de les nommer "prostitution" car le mot "prostitution"
- a un sens trop étroit pour définir toutes les relations qu'elle entend étudier
- est trop marqué avec une connotation péjorative
- est un terme trop galvaudé
En Occident ce terme signifie que l'état d'une catégorie de femmes, les prostituées est totalement séparé et distinct de celui des autres femmes. Pourtant, toute femme est susceptible à un moment de sa vie d'être définie comme telle à un moment donnée, tellement cela fait partie de la "nature" des femmes. L'auteure Gail Pheterson y voir un marquage des femmes comme classe de sexe ("a female gender stigma").
Tabet a donc tenté de dépouiller la documentation ethno-anthropologique afin d'étudier l'ensemble des relations sexuelles entre les femmes et les hommes qui impliquent une relation économique.
Dans une écrasante majorité des cas, on constate, qu'il y a un sens précis : les femmes fournissent un service variable en nature et durée mais qui implique le sexe et les hommes remettent une compensation ou une rétribution d'importe et de nature variables.
Le champ d'investigation de Tabet n'implique pas les relations homosexuelles.
Le continuum de l'échange économico-sexuel :
Dans la plupart des sociétés on tolère que les hommes aient de nombreux rapports sexuels et différentes sortes de relations y compris simultanées. Les situations sont diverses pour les femmes selon les société étudiées avec par exemple des passages d'une forme de relation à une autre. Ainsi dans certaines grandes villes en Afrique, on voit un réseau complexe de rapports qui permet aux femmes d'en tirer parfois leur subsistance ; relations sexuelles occasionnelles, fiancés payants etc.
L'aspect temporel de la relation :
Il y a un cliché très ancré dans les mentalités occidentales : il y aurait d'un côté le mariage et de l'autre l'acte sexuel passager rétribué. On comprend que ce la n'est pas le cas partout. Par exemple chez les Amharas d'Ethiopie où il existe le mariage contre compensation.
Il y a donc un éventail de relations dont le mariage temporaire.
Plusieurs anthropologues observent que dans différents pays, il y a un degré de permanence et de personnalisation entre prostituées et clients. Ex une ethnologue du Kenya Luise White montre que la façon de se prostituer évolue selon les transformations de la main d'œuvre. La malaya par ex attend les clients chez eux à qui elle vend du sexe mais aussi du ménage par exemple. Cette anthropologue propose alors la définition suivante "il se peut qu'une part de l'ambivalence à l'égard des prostituées vienne de ce qu'elles vendent contractuellement de qui est légitiment acquis dans le mariage, et de ce que les gains proviennent de salaires masculins donc la prostitution est en relation directe avec le travail salarié et elle est du travail domestique ; c'est un mariage illégal".
Toutes ces situations montrent l'impossibilité à utiliser un terme comme "prostitution" qui ne recouvrent pas toutes les situations.
Dans beaucoup de sociétés toutes les relations sexuelles sont caractérisées par des relations économiques
Il existe deux types d'échange :
- les mariages ou le prix de l'épouse payé en général à sa parentèle, transfère au mari des droits sur l'épouse, sur sa sexualité et sa capacité reproductive. elle est l'objet de la transaction
- des relations dans lesquelles les femmes sont partenaires de la transaction économico-sexuelle et ou elles sont les seules bénéficiaires de cette rémunération de leurs services sexuels (et parfois domestiques).
Ces deux optiques s'opposent. Ex des bakweri où la femme, en cas de mariage malheureux pouvait seulement être racheté par son mari par un autre homme ou par son père. Au fil des années elle a pu se racheter elle mémé en se prostituant, ayant ainsi de l'argent pour son rachat.
Tabet explique qu'elle n'entend pas glorifier la vente de services sexuels mais montrer qu'ils sont cédés dans le mariage dans un rapport permanent (de durée indéfinie, contraignant, souvent porteur de très faible autonomie pour les femmes). Ainsi beaucoup de femmes migrent en ville, acquièrent un commerce ou se prostituent ce qui leur permet d'être davantage autonomes.
Elle établit donc la coupure suivante qui ne sépare pas prostitution du mariage mais entre un rapport d'échange économico sexuel où la femme est un partenaire, et un rapport où la femme est l'objet de l'échange.
Ex de population avec les Birom du Nigeria. Le mari a plein droit sur la sexualité de sa femme qu'il peut vendre comme il le souhaite à un homme qu'on appelle "njem".
La femme reçoit directement du "njem" de l'argent (ex pour la scolarité des enfants). Une femme peut avoir plusieurs rapports njem. Cela n'est pas un mari car il n'a pas de droits sur les enfants. Les dons vont toujours de l'homme à la femme ; il n'y a pas d'échange réciproque. Cette relation n'est considérée ni comme de l'adultère ni comme de la prostitution.
L'étude de différentes situations nous montrent que la définition de la prostitution n'est pas vraiment une "prestation professionnelle rémunérée" mais plutôt une "représentation d'une activité sexuelle hors de règles morales établies". Par exemple dans des définitions de l'ancien régime en France, la définition était "on entend par prostituées publiques les femmes ou les filles qui s'abandonnent et se prostituent publiquement et au premier venu, soit gratuitement, soit pour de l'argent".
Avec de multiples exemples à travers le monde Tabet montre que
- on peut avoir beaucoup de relations rémunérées et ne pas être considérée comme une prostituée
- avoir un seul rapport non rémunéré et être considéré comme une prostituée
Y-a-t-il des faits coutumiers arbitraires en soi qui établissent cette grande variété de définition ou si on peut retrouver une logique à ces différences.
Cette logique est qu'on va définir comme sexualité incorrecte l'usage de la sexualité des femmes qui va à l'encontre des structures de l'échange des femmes.
La catégorie" prostituée" dépend des règles d'une société donnée et est fonction des règles de propriété sur les femmes dans une société.
Voici l'ensemble des situations où il y a rupture ou transgression des règles de propriété et d'échange des femmes
1. les femmes qui utilisent leur corps dans un rapport rétribué et sexuel
2. les femmes qui dans des relations avec les hommes utilisent leur sexualité même sans rémunération hors des règles établies dans leur société
3. les femmes sur lesquelles est exercé de la violence mais hors des règles sociales (par exemple un viol qui serait hors règles sociales. Ainsi en France le viol conjugal n'était pas hors des règles sociales avant 1992).
4. les formes d'esclavage sexuel, de prostitution forcée où il est fait un usage impropre des femmes du point de vues des règles de circulation des femmes.
Chapitre 2 Sexualité des femmes et échange économique
Lorsque la sexualité féminine s'échange contre autre chose qu'elle même, elle devient un service voire un travail.
Dans les pays industrialisés, là où les salaires sont inégaux, l'accès au travail inégal, en particulier à des emplois plus qualifiés et mieux rémunérés, ces inégalités contribuent à forger la dépendance des femmes vis à vis des hommes et à instituer l'échange économico-sexuel comme forme générale des rapports entre les sexes.
Tabet cite Hans qui a étudié les relations entre hommes et femmes dans les pays occidentaux et montre par exemple que les cadeaux faits aux femmes sont vus comme des éléments de valorisation ce qui aboutit au conditionnement et au contrôle des femmes. Il a été démontré longtemps que puisque les femmes avaient des salaires inférieurs aux hommes alors elles pouvaient les compenser en ayant des "amis". Ainsi le "treating" à New York à la fin du 19eme siècle ; les femmes peuvent se payer l'entrée d'un dancing mais ont par exemple besoin qu'un homme leur paie les boissons. En échange elles offrent différents services qui vont de la danse au sexe.
L'inégal accès aux ressources et le pouvoir économique détenu par les hommes constituent la base des rapports entre les sexes ce qui explique la variété des formes d'échanges économico-sexuels.
Chapitre 3 : Les dents de la prostituée : négociation et mesure dans l'échange explicite
Dans un contexte général de domination des hommes sur les femmes, les rapports entre les sexes ne constituent pas un échange réciproque de sexualité. Un autre type d'échange se met donc en place, non plus de la sexualité contre de la sexualité mais un paiement économique, valeur-prestige, statut social, nom) contre une sexualité transformée en service.
Tabet fait la différence entre les femmes qui sont partenaires et sujets de la transaction économico-sexuelle et celles qui sont objets.
Elle étudie différentes situations de prostitution, en Italie et au Niger. Elle montre que par exemple au Niger, les prostituées ne peuvent fixer et demander directement le prix de la prestation (il est impossible de le faire dans leur culture). Il y a donc un prix de base connu de tous, et au delà le client donne ce qu'il veut.
C'est à partir du mode de négociation de la rétribution que sont qualifiées les femmes qui y participent ; ainsi à Abidjan, une femme qui accorde du sexe est en droit d'attendre un cadeau. En revanche si elle demandait de l'argent avant le rapport sexuel, elle serait vue comme une prostituée. La discrétion concernant la rétribution est souvent demandée et forte.
En Ouganda, il est normal que les femmes seules aient des amants payants mais elles ne doivent pas calculer ou donner de l'importance à l'argent qu'elles reçoivent.
Le rapport économico-sexuel qui ne ternirait pas la respectabilité des femmes serait un rapport pas entièrement commercialisé c'est à dire un rapport où la femme a un pouvoir de négociation très partiel (compensation à la discrétion de l'homme) et où elle doit fournir un service personnalisé, non quantifié quant à sa durée et qui peut inclure des prestations domestiques par exemple.
Tabet rappelle (citation de Pheterson) "il est important de comprendre que le manque de choix n'est pas inhérent à la prostitution, mais plutôt aux abus, à la pauvreté, au racisme, à la toxicomanie, aux mauvaises conditions de travail, à l'inexpérience et/ou au désespoir".
Tabet se demande alors ce que le client achète lorsqu'il paie une prostituée et quels droits acquiert-il ?
Dans beaucoup de cas la prostitution présente des "quasi uxorial qualities" (qualités quasi conjugales). Tabet étudie donc les cas où cela n'est pas le cas.
Tabet étudie donc différents cas de prostitution :
1. la sexualité (et le service sexuel) se dégage du service domestique.
En Afrique, la fourniture de travail domestique, ainsi que l'absence de tarification sont des éléments d'importance dans la prostitution.
La malaya au Kenya accueille chez elle les clients. Elle peut, s'il paie plus, lui offrir la nourriture, la nuit, un bain. Elle tente donc en permanence de ne pas trop concéder de choses sinon elles se retrouvent à faire à manger, le ménage pour leurs clients.
2. La sexualité (et le service sexuel) se sépare du travail reproductif
Les malaya expliquent que les enfants conçus avec leurs clients leur appartiennent et pas à la lignée du père.
Chez d'autres prostituées, faire un enfant peut être une tentative, souvent déçue, d'obtenir davantage de soutien financier.
3. la sexualité (et le service sexuel) se sépare du travail de soutien psychique
Beaucoup de prostituées expliquent que le travail de soutien psychique est part entière de leur travail. Certaines acceptent de le faire, d'autres s'y refusent, arguant que cela est fatigant et nécessitant trop d'investissement psychique.
4. Le service sexuel comme travail potentiellement dissocié de la sexualité
Une prostituée, peut selon ses propres règles, propres à chacune, fixer ce qui est le plus tolérable ou le moins fatiguant, en dissociant le service de sa propre sexualité. Il y a donc une dissociation fondamentale entre le service sexuel comme travail et la sexualité comme expression et vie personnelle de la prostituée.
5. le morcellement des prestations :
Tabet montre que le client achète des prestations mais pas la sexualité de la prostituée. Le concept de "rapport sexuel" est donc remis en cause ou en tout cas il est décomposé et on n'est plus dans le triptyque pénétration/éjaculation/fécondation.
On retrouve donc :
1. à une extrémité de l'éventail, une sexualité de service avec d'autres éléments formant l'amalgame conjugal. a l'autre extrémité, un travail sexuel comme un travail en soi, dégagé du travail domestique et reproductif et potentiellement dissocié de la sexualité de la personne qui le fournit.
2. un second éventail ; celui de la rétribution du service sexuel qui revêt des formes multiples selon la plus ou moins grande possibilité qu'ont les femmes de fixer le prix, de passer un contrat explicite et déclaration. A une extrémité on trouve, de la part de l'homme le don ou la rémunération qui limite le pouvoir de négociation et de la part de la femme une pouvoir de négociation très limité et à l'autre extrémité, la possibilité pour la femme d'établir ou du moins de négocier de même que dans d'autres prestations de travail, la valeur du service et le tarif de chaque prestation.
Les rapports de pouvoir entre les sexes, la présence ou l'absence de stigmatisation, de répression, de contrôle étatique ou policier, la différence d'accès aux ressources pour chacun des sexes conditionnent le degré effectif de contrôle que les femmes pourront avoir.
Dans ce rapport explicite, le service sexuel normalement considéré comme un dû par le groupe des hommes est au contraire fourni de façon contractuelle contre un paiement. Mais dans le même temps, il s'agit d'un service fourni en écrasante majorité par des femmes et où il n'y a pas de service équivalent pour les femmes, nous nous trouvons face à un métier féminin traditionnel, inséré dans les rapports se clases entre hommes et femmes Métier lié aux données fondamentales des rapports de sexes ; le défaut d'accès aux ressources, aux outils et aux moyens de production.
Chapitre 4 Ruptures dans le continuum : choix des femmes, répression des hommes
Dans le mariage, une femme a assez peu le choix de refuser des services sexuels et elle y est objet d'échange et non pas sujet. Ces rapports sexuels sont sans limitation de durée.
Elle prend alors des exemples par exemple à Niamey où les femmes pour échapper à des mariages forcés où elles n'ont aucune ressource, sont battues et/ou violées, se prostituent ; ainsi l'argent obtenu va directement dans leur poche.
Dans les villages, les femmes font les travaux les plus pénibles (porter l'eau, chercher le bois, piler les céréales, faire le ménage, la cuisine, les soins aux enfants) , le fait d'être battue est pris pour une norme.
La migration des femme vers les villes où elles se prostituent constitue une réponse à la violence des hommes et au fait qu'ils détiennent des droits sur elle. C'est leur réponse aux viols et à l'excès de travail.
Elle explique certaines coutumes ; dans le cas d'un mariage arrangé où la femme ne veut pas du mari on la fait piler le mil jusqu'à épuisement jusqu'à ce qu'elle finisse par s'excuser et accepter son époux.
Dans ces circonstances là les femmes racontent qu'au moins avec des hommes qui paient, tu peux en refuser un alors que refuser des rapports sexuels à son mari est impossible.
Tabet fait un lien entre ces femmes africaines victimes de violence et par exemple les prostituées américaines victime d'inceste qui disent que la prostitution leur a permis de reprendre contrôle sur la sexualité, poser elle même les conditions d'une rencontre sexuelle.
Tabet explique bien qu'elle n'entend pas minimiser la violence de la prostitution et elle donne ainsi des exemples de femmes qui souffrent de ce quelles font. "En affirmant que le mariage est une forme de servage ou en indiquant ses aspects violents, je ne prétends pas minimiser l'existence de la violence et de la contrainte dans les autres formes de rapports, pas plus que je ne prétends glorifier la vente de service sexuel".
Comparer les degrés de contrainte ou d'autonomie des femmes a le sens d'essayer de comprendre et analyser les choix que les femmes font même si ces choix demeurent tous à l'intérieur des systèmes de domination masculines et ne permettent pas d'y échapper.
Tabet montre l'absence de choix des femmes ; donner des services sexuels dans le cadre du mariage ou en ventre hors mariage. Elle donne alors l'exemple d'une femme mariée pour la première fois à 11 ans qui explique que ce qu'elle fait actuellement, se prostituer, ne lui convient pas tellement, mais lui permet d'avoir de l'argent, chose qui était impossible auparavant.
Tabet pose alors la question du "choix". Dans les cas qu'elle décrit, les femmes sont contraintes au mariage par le viol et par le viol elle est contrainte à la prostitution. Les femmes cherchent donc la solution la moins intolérable sans vraie alternative.
Elle évoque ensuite les mesures de répression menées par les hommes.
Ainsi en cherchant un peu d'autonomie les femmes sortent des liens du mariage et sont donc vues comme dangereuses. En migrant en ville pour se prostituer, les femmes sont illégitimes car on n'est légitime que si on est mariée. C'est donc bien le rupture avec l'institution matrimoniale qui est insupportable pour les hommes. Les femmes font peser une double menace : elle se dérobent à une exploitation directe de leur travail dans le cadre de la famille ainsi qu'à leur exploitation directe en tant que reproductives et ce en faisant de leur cops sexué un instrument de travail.
Ainsi beaucoup de mesures politiques locales et nationales sont prises contre les femmes qui migrent et font du sex work. Ces mesures prennent le relais du contrôle familial qui existe contre les tentatives des femmes à fuir le mariage.
Des lois les font ainsi repasser rapidement sous le contrôle de leur mari ou de leur père; parfois on cherche à les marier le pus vite possible afin qu'elles soient sous le contrôle d'un homme.
Tabet étudie ensuite les migrations à l'échelle mondiale. Elle constate que la migrations de femmes ne concerne pas que le travail sexuel mais aussi le mariage, le travail domestique, la prostitution, les travaux de soins et d'assistance en général. Tabet montre que via ses migrations et via leur travail, les femmes peuvent assurer leur subsistance, celles de leurs enfants mais aussi celles de leur famille d'origine. Ainsi en Thaïlande et aux Philippines, l'études des villages d'origines des prostituées où les maisons sont restaurées et toutes dotées de télévisions montrent que la prostitution du femmes a servi. On estime que le travail sexuel d'une femme fait vivre quatre membres de sa famille.
Les migrations des femmes sont un point d'intersection entre de nombreux facteurs :
- localement (et cela se retrouvera à toute les étapes) la domination masculine, les rapports entre les sexes
- les décision, attentes et objectifs des femmes
- l'économie locale nationale et internationale
- les politiques locales et nationales et les politiques internationales.
Tabet insiste sur l'importance de connaitre les situations qui poussent les femmes à migrer.
les femmes dans leurs parcours se trouvent confrontées à des instances de pouvoirs diverses
- les lois locales et nationales et leur bras exécutif (souvent sexistes)
- les politique migratoires officielles et officieuses
Ce sont avant tout le changement d'échelle du phénomène et le haut niveau d'organisation de l'industrie du sexe ainsi que de l'exploitation des femmes qui fait qu'au niveau international le travail sexuel des femmes devient alors avant tout, un objet de profit pour d'autres que pour elles mêmes.
Les femmes migrantes, bien plus que les hommes sont prises dans des rapports de travail qui s'apparentent à l'esclavage tant dans la prostitution, le service domestique le mariage ou l'usine.
Chapitre 5 : La grande arnaque : échange, spoliation, censure de la sexualité des femmes
Tabet se demande comment l'homme le plus pauvre peut se payer le service sexuel de la femme la plus pauvre alors que la femme la plus pauvre ne peut se payer ni des services sexuels, ni n'a droit à sa sexualité.
Explications :
- dans le monde entier, concentration absolue ou presque des richesses entre les mains des hommes
- les femmes effectuent bien plus de la moitié des heures de travail
- l a dépendance économique des femmes et endémique
- l'échange économico-sexuel est une constante des rapports entre les sexes
Pourquoi l'échange de sexualité entre hommes et femme est défini comme un service rendu par les femme (et donc rétribué par les hommes)
Pourquoi cela ne pose aucun problème que l'échange ait toujours lieu dans le même sens ; une compesastion de la part des hommes en échange de la sexualité des femmes.
La violence existe dans le champ de la sexualité et s'exerce contre les femmes en tant que classe ; viols, collectifs ou individuels, à l'intérieur de la famille ou non. + mutilations génitales féminines.
La violence apparait donc dans le champ de la sexualité comme un mécanisme social essentiel par lequel les femmes sont contraintes d'occuper une positons subordonnée par rapport aux hommes.
Elle montre ensuite que les femmes n'ont pas accès a la connaissance ou en on un accès limité y compris dans le champ de la sexualité ou il y a un accès différentiel à la connaissance de son propre corps et de sa sexualité.
Dans les sociétés les plus diverses, le modèle normatif est la jeune fille sérieuse qui ne sait rien du sexe (celle qui sait est une putain).
Conclusion
Avec l'échange économico-sexuel, on se trouve face à une arnaque fondée sur le plus solide des rapports de classe de toute l'histoire ; le rapport homes /femme.
Les éléments qui concourent à la construction de ce rapport de classe sont ; la division sexuelle du travail et l'accès différencié des femmes et des hommes aux ressources, aux moyens de production et à la connaissance. Dans ce système les femme fournissent une quantité de travail disproportionné. le surtravail des femmes donne aux hommes la possibilité d'accumuler des richesses avec en conséquence la concentration actuelle des richesses mondiales entre les mains masculines et partant, l'accès et le droit au service sexuels des femmes. De l'autre côté l'appropriation sexuelle du corps des femmes réalisée au moyen de la violence et l'empêchement systématique à la connaissance devient la base et l'instrument de l'appropriation de leur travail.
Tabet fait l'hypothèse que c'est le surplus de travail des femmes, qui joint à l'écart économique existant entre les hommes et les femmes rend possible, l'échange économico-sexuel. Ce surplus de travail des femmes est la condition d'accès des hommes à un surplus de temps libre, donnée déterminante pour le savoir et la création.
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Imaginons que vous vouliez analyser un fait culturel, n'importe lequel. Imaginons que vous voulez étudier l'alimentation occidentale en 2014. On sera tenté de dire "qu'on mange car sinon on meurt" et penser qu'il s'agit d'un fait naturel (inné) et puis on constatera qu'on mange certains aliments plutôt que d'autres, on mange avec une fourchette et un couteau, on mange à heures plus ou moins fixes et l'entrée avant le dessert. Depuis 30 ans on voit de moins en moins de poulets avec leur tête dans les supermarchés, d'abats ou de viande de cheval. Et si nous sommes aussi nombreux à manger avec des fourchettes, cela n'est pas parce que c'est pratique (d'autres trouveront leurs doigts ou des baguettes ou une cuillère etc très pratiques) mais parce qu'il s'agit d'un processus d'apprentissage.
Ainsi rapidement, on constate que l'alimentation n'a plus rien d'inné mais qu'elle est un processus culturel, acquis. Bien peu d'ailleurs sont les scientifiques à chercher ce qui relève encore de la nature OU de la culture dans un acte humain quelconque.
Et il en est de même pour tout acte de la vie humaine, viol compris (donc non là je n'ai pas comparé le viol à l'alimentation, je vous ai montré qu'un acte qu'on juge naturel car indispensable pour vivre ne l'est pas tant que cela). On sait qu'il y a énormément de viols en France ; les estimations sont autour de 50 000 viols par an.
S'il y avait quelques dizaines de viols, on pourrait en effet penser à des actes individuels, non corrélés à la société. Ainsi il y a de très rares cas de cannibalisme en France et l'on peut sans doute dire que rien dans la société ne pousse à cet acte là (cela serait sans doute différent ailleurs). Mais il y a beaucoup de viols, vraiment beaucoup.
Est-ce que, comme beaucoup l'affirment le viol serait un acte pulsionnel car on ne peut se passer de sexe ?
Cette phrase ne veut pas dire grand chose. Si le viol était un acte pulsionnel alors tout le monde, hommes comme femmes, violeraient ou tenteraient de le faire. Il parait également important de relire ce que Freud (par exemple) appelle "pulsion" ; cela n'a rien à voir avec le terme employé familièrement quiu vise l'acte incontrôlé. Si vraiment le viol était un acte pulsionnel, alors les violeurs sauteraient sur leur victime en pleine rue, en plein jour, incapables de résister à leur pulsion.
Si le viol était la conséquence d'un manque de sexe (sur lequel on reviendra) alors les violeurs seraient tous des gens qui n'ont pas de vie sexuelle ; des études aux USA montrent que le violeur a plutôt le profil type d'un homme jeune, plutôt séduisant, qui a une vie sexuelle épanouie.
Comme je le disais plus haut, on ne peut pas étudier un acte, pratiqué par une portion non négligeable de la population, présent dans tous les arts de manière claire ou symbolique sans étudier la société dans laquelle il naît.
S'il y a autant de viols, alors est-ce que peut-être la société ne pousse pas au viol ?
La phrase peut paraître curieuse puisque le viol est puni par la loi.
Pourtant le meurtre est puni également mais il y a des circonstances où il est permis, par exemple en temps de guerre. On ne l’appellera pas meurtre, on ne l’appellera pas homicide mais dans certaines conditions, il parait soudain acceptable d'ôter la vie d'un être humain. La guerre est mal sous certaines conditions, surtout selon l'opinion de ceux qui l'ont lancé en clair.
Prenons un autre cas, la violence. je vous ai montré; à de nombreuses reprises, qu'on pousse les garçons dés leur plus jeune âge à adopter des comportements violents ; on sait également que les garçons seront les plus punis pour ces mêmes comportements dans le système scolaire, en seront exclus et seront bien davantage emprisonnés que les femmes, se suicideront davantage. Vous constatez encore une fois que d'un côté on valorise un comportement (la violence) pour ensuite le réprimer.
Dans ce contexte, on commence à comprendre que le viol peut à la fois être réprimé (dans certaines circonstances) et encouragé. Oui c'est bien ce qu'on appelle la culture du viol c'est à dire qu'il y a des liens entre le viol et la culture de la société dans laquelle il naît.
Essayons donc d'étudier ce qu'il se passe ; gardez à l'esprit qu'on parle de 50 000 viols par an. Vous allez avoir vraiment du mal à expliquer que ces viols (et on ne compte pas les agressions sexuelles) sont toutes le fait de "fous".
Notre société fonctionne sur l'idée que les hommes ont des besoins sexuels à assouvir à tout prix. c'est quasi lié à la nature masculine et d'ailleurs, l'homme qui dirait ne pas avoir d'envies sexuelles serait moqué et vu comme un être peu viril. Pensez par exemple que l'explication la plus courante face à la pédocriminalité dans l'église est que les prêtres sont célibataires. Qu'est ce que cela nous dit ? Qu'un homme a tellement besoin de sexe que s'il n'a pas de femme à disposition, il est prêt à sauter sur n'importe qui, y compris un gosse de 8 ans.
On parle alors de frustration sexuelle et l'on vend aux hommes que ne pas avoir de sexe fait souffrir. A côté de cela, le sexe est vu comme un acte violent (en témoigne tout le vocabulaire autour de l'acte sexuel, et non l'on ne peut faire comme si ce vocabulaire était un pur hasard) et qui se rapproche du langage de la guerre par exemple.
De là, découle l'idée que le viol est inévitable puisque les hommes ont ces fameux besoins à assouvir. De le plus jeune âge, on apprend donc, non pas aux garçons à ne pas violer, mais aux filles à ne pas l'être. Du petit chaperon rouge aux "tu vas vraiment sortir habillée comme ca", la société entière explique aux filles et aux femmes que le violeur est partout, qu'il attend de leur sauter dessus.
Mais on n'apprend absolument pas aux filles en fait à se prémunir contre le viol. Déjà dés leur plus jeune âge, leur capacité à se défendre a été inhibée ; une fille ne se bat pas, ne se défend pas, les hommes sont là pour cela. (d'où l'intérêt que les femmes ne soient jamais seules). Ensuite on leur fait peur avec des situations fausses ; on le sait le viol est surtout commis au domicile de la victime ou du violeur, par quelqu'un qu'elle connait.
Pensez donc qu'on vous dit que quelque chose d'atroce va vous arriver, de si atroce qu'en gros, vous feriez mieux de vous suicider après. On ne vous donne aucun moyen pour empêcher que cela arrive sinon des moyens inutiles qui limitent juste, sans raison, votre liberté de mouvements. Et après vous vous étonnez que les femmes vivent dans la peur ?
Et enfin forcément le corps des femmes ne leur appartient pas vraiment, il est comme en location de l'homme qui les accompagne. Je repense à cet homme, qui dernièrement, a écrit un texte sur l'accouchement de sa compagne. Sa compagne va accoucher et là surgit un assistant sage-femme qui demande s'il peut l'examiner. On rappelle qu'on est face à une femme qui accouche, mais cet homme va d'abord penser qu'il faut lui demander à lui la permission de toucher sa femme et de deux il va voir ce sage-femme comme un mec qui s'excite à mettre des doigts dans la vagin de sa femme. Inconsciemment, il reproduit l'idée que partout, même dans une salle d'accouchement, un type est prêt à tout pour toucher une femme et que tant qu'il a la main dans un vagin, même si c'est pour toucher le crâne du foetus ca va lui convenir.
Le corps des femmes est donc vu comme ne leur appartenant pas vraiment ; on peut nous toucher par exemple sans que cela suscite beaucoup d'émotions. Leur corps ou des bouts de leur corps sont utilisés à des fins publicitaires. Dernièrement j'ai vu passer le jeu 2048 avec des seins ; qu'est ce qui peut nous faire penser qu'un jeu où l'on voit des paires de seins présente un quelconque intérêt ? J'ai toujours en tête cette phrase faite à toutes femmes qu'elles soient deux, quatre ou dix "vous êtes seules" comme si leur propre corps, leur propre présence ne comptait pas. Des femmes ensembles sont seules. Je me souviens de cette blogueuse qui disait avoir été apostrophée de façon sexuelle par un homme, qui lorsqu'il a vu que son mec était là, s'est.. excusé auprès de l'homme. Son corps ne lui appartenait pas, il était à son compagnon qui en avait apparemment libre disposition. Seule, son corps aurait appartenu à tous les hommes de la rue par une sorte de règle tacite.
L'expression "potiche" n'est pas anodine et n'est pas employée au masculin ; il y aurait des moments où les femmes sont des purs et simples objets. Comme d'ailleurs les hôtesses dans les différents salons masculins où les femmes sont des espèces d'embellissements, une option de plus de la voiture vendue.
Par ailleurs, évidemment, le consentement des femmes n'a pas beaucoup de valeur. "Souvent femme varie, bien fol est qui s'y fie". Beaucoup de viols sont vus comme l'acte revanchard d'une femme qui regrette sa nuit d'amour (mais admettons 5 mn ; pourquoi aurait-elle besoin de regretter ? qu'est ce qui fait qu'une femme ne doit pas dire qu'elle a eu des rapports sexuels ?). La société entière explique que les femmes ne doivent dire ni oui, ni non, mais que les hommes doivent les pousser jusqu'à ce qu'elle disent oui ; le jeu de séduction à l'occidentale devient une nouvelle fois une sorte de rapport de force étrange où l'on ne sait plus si oui veut dire oui ou non.
A ce compte-là c'est une donnée claire qu'il n'y a pas à demander le consentement des femmes. De toutes façons elles ne savent pas ce qu'elles veulent. Vous aurez évidemment compris que dans le contexte très précis du viol cette donnée là prend tout son sens. On apprend aux femmes que l'avis d'un homme vaut plus que le sien, que lui est toujours consentant au sexe, qu'elle n'a pas à donner son avis ou son consentement sur quelque sujet que ce soit, que les hommes sont des bêtes curieuses à qui il faut bien passer certains caprices sinon on n'aura pas la paix.
Je ne suis pas en train de dire, pour précision, que tous les hommes sont comme cela et toute les femmes ainsi (cela vous évitera de me balancer vos passionnants exemples personnels montrant le gentleman parfait que vous êtes et la guerrière que vous êtes). Je démontre les ravages d'une société sexiste ; dieu merci je ne crois pas aux déterminismes absolus (sinon je ne serais pas féministe) ; on a donc de légères marges de manoeuvre.
Il n'est donc pas anodin comme beaucoup semblent le croire de faire des videos où l'on mime des actes sexuels sur des femmes, où on les embrasse de force. Il n'est pas anodin non plus de raccompagner systématiquement des femmes (et pas des hommes qui pourtant ont un net risque d'être agressés) ou de limiter la liberté des filles et des femmes.
Beaucoup, avec une certaine mauvaise foi, semblent sous-entendre que les féministes pensent que tout le monde va se mettre à violer après avoir visionné une video creepy.
Répétons une nouvelle fois. Il y a des dizaines de milliers de viols par an en France. Il faut tenter de comprendre pourquoi ce chiffre. Il est donc plus que probable que la culture de la société dans laquelle ont lieu ces viols incite, de manière consciente ou non, à ces viols par des multiples événements, rituels, processus mentaux etc. Et il convient donc d'étudier chaque fait social, chaque production culturelle, chaque coutume "qui va de soi mais enfin pourquoi tu te prends la tête" pour comprendre ce qui se joue.
Beaucoup ont tendance à brandir le bouclier magique quand on leur dit "viol" comme si on les avait traités de violeurs ce qui n'a jamais été le cas.
Aucune féministe ne pense donc qu'une video creepy pousse au viol ou que c'st comparable à un viol. Aucune ne l'a d'ailleurs dit donc le laisser entendre relève de la parfaite mauvaise foi et évite encore une fois de parler du viol.
En revanche ce que nous disons c'est que beaucoup de nos actes participent à la culture du viol ; oui même moi lorsque je demande à des copines de me sms en rentrant alors que je ne le fais pas à des hommes.
Vous ne cessez de dire aux féministes, pour nombre d'entre elles, qu'elles s'attaquent à des conneries au lieu de s'attaquer aux vrais problèmes. Seul souci, lorsqu'on essaie de parler viol, comme par hasard, cela ne plait pas et n'est pas fait de la bonne façon (étonnant non ?).
Je ne saurais donc que vous inciter à m'expliquer comment lutter contre le viol si vous jugez que ce texte dit n'importe quoi.
(indices ; la prison n'est pas dissuasive, les études sur les violeurs montrent qu'ils avaient oublié la tenue portée par leur victime)
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Qui peut le mieux s'exprimer à propos du système prostitutionnel, sinon les personnes prostituées elles-mêmes ? Le documentaire L'Imposture donne la parole à des dizaines de femmes ayant vécu la prostitution. Les projections sont suivies d'un débat avec Rosen Hicher, co-fondatrice, en France, du « Mouvement des Survivantes », et la délégation du Mouvement du Nid du Gard.
Infos pratiques Pont Saint Esprit, Cinéma municipal "102", rue Raoul Trintignant, le 14 avril 2014 à partir de 20h00 ;
Le Vigan, Salle du Cantou place Quatrefages de Laroquète, le 15 avril à partir de 18h45.
Entrée libre.
Alors que le débat autour de la question de la prostitution bat son plein en France avec l'examen par le Sénat de la proposition de loi de lutte contre le système prostitutionnel, chaque citoyenNE a besoin d'information et d'échanges pour construire une opinion éclairée. Les militantEs de la délégation du Mouvement du Nid du Gard sont heureux de vous convier, pour en débattre librement, à ces projections-débats, autour d'un film magnifique, et en présence d'une grande témoin : Rosen Hicher, survivante de la prostitution.
Rosen Hicher
Co-fondatrice, en France, du « Mouvement des Survivantes », Rosen Hicher milite aujourd'hui pour l'abolition de la prostitution. Elle a été auditionnée par l'Assemblée Nationale en 2013 et en 2014 par la commission spéciale du Sénat, chargée d'examiner la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel. Elle a aussi été entendu au Parlement européen.
Elle témoigne pour libérer la parole des personnes prostituées et qu'elles s'affranchissent de la honte et du mépris ; et pour la promotion de relations égalitaires Femmes-Hommes. Sur le site de notre revue, Prostitution et Société, vous pouvez lire son témoignage et découvrir ses interventions dans les média ou les institutions.
L'Imposture
Filmé avec une caméra de proximité, ce documentaire nous plonge au cœur de la réalité des prostituées. Elles y dévoilent la face cachée de ce prétendu "travail du sexe" qui ne relève pas d'un choix éclairé apportant richesse, plaisir et liberté. Qui peut le mieux s'exprimer à propos du système prostitutionnel, sinon les personnes prostituées elles-mêmes ? La réalisatrice québécoise Ève Lamont, riche de leur apport et leur complicité, fait fructifier leurs témoignages – 75 femmes rencontrées au fil d'une enquête de plusieurs années – et met en scène une douzaine d'entre elles dans L'Imposture, un documentaire inoubliable.
Elles ont 22, 34 ou 48 ans, elles habitent Montréal, Québec ou Ottawa... Ces femmes qui ont récemment quitté la prostitution ou qui tentent d'en sortir mènent un âpre combat pour se réinsérer socialement et retrouver quiétude et sécurité. Dans ce long processus parsemé d'embûches, chacune cherche à reprendre le contrôle de sa vie, à retrouver l'estime de soi et à s'offrir « une place au soleil ».
Pourquoi tant de personnes prostituées, indépendamment de leur voie d'entrée dans la prostitution, souhaitent désespérément en sortir, sans que rien ou presque ne soit fait – au Québec, en France et ailleurs... - pour le leur permettre ?
À télécharger, le dossier de presse de L'Imposture
Et notre recension du film sur le site de notre revue, Prostitution et Société.
Les résultats du premier tour des municipales ont été une nouvelle fois l'occasion, tant pour les politiques, les journalistes et chroniqueurs de découvrir avec "stupéfaction", "étonnement", "inquiétude" les résultats du Front National.
Comme chaque fois depuis 30 ans où le FN fait plus de 3 % l'on feint de s'étonner, l'on feint de s'affoler dans un jeu de tartufes parfaitement orchestrée.
Je me suis alors demandée ce qui pourrait se passer si le Front National était au pouvoir.
Est ce qu'on parlerait du bruit et l'odeur des immigrés ?
Est-ce qu'un noir sera avant tout vu comme un joueur de football ?
Est ce qu'on parlerait de l'homme africain pas encore entré dans l'histoire ?
Est-ce qu'on dirait que toutes les civilisations ne se valent pas ?
Est ce qu'on dirait que des populations ont vocation à rentrer chez elles ?
Est-ce qu'on penserait à des fichiers ADN pour ficher les immigrés ?
Est-ce qu'on créerait le délit de mariage de complaisance ?
Est-ce qu'on regretterait que Hitler n'ait pas tué assez de rom ?
Est-ce qu'il y aurait un Charles Pasqua ?
Est-ce qu'on compterait le nombre de blancs dans une équipe de football ?
Est-ce qu'on regretterait d'avoir appelé les pompiers quand un camp rom brûle ?
Est-ce qu'on expulserait des afghans dans leur pays en guerre ?
Est-ce qu'on créerait un organisme européen visant à faire nos sales besognes et à ne pas respecter le droit international ?
Est-ce qu'on enfermerait des mineurs isolés étrangers au mépris des lois internationales ?
Est-ce qu'on chloroformerait des gens avant de les expulser ?
Est-ce qu'on expulserait des malades ?
Est-ce qu'on fera reculer de plus en plus les droits des étrangers en demande de régularisation ?
Est-ce que les immigrés en situation irrégulière seront considérés comme des fraudeurs avant tout ?
Est-ce que les enfants musulmans seront considérés comme agressifs, qui agressent et injurient ?
Est-ce qu'il y aura des lois, traités, circulaires limitant la liberté de culte des femmes musulmanes ?
Est-ce qu'on proposera de mettre les étrangers dans des bateaux ?
Est-ce qu'il faudra fournir une attestation d'accueil, difficile à obtenir et payante ?
Est-ce qu'on expulserait en considérant l'expulsé comme un criminel ? Est-ce qu'on traiterait les migrants en situation irrégulière comme des criminels ?
Est-ce qu'on calculerait le nombre de personnes à expulser en faisant de ce chiffre un but à atteindre à tout prix ?
Alors au fond qu'est ce que le Front National ferait en matière d'immigration que le PS, le RPR et l'UMP n'ont pas fait ?
On a coutume de présenter le FN comme un parti raciste dont les propositions de loi contre les immigrés sont pensées en fonction de leur racisme. En revanche, les lois sur l'immigration du PS et de l'UMP sont toutes vues, voyons, comme un mal nécessaire ? Au fond quand même il faut être un peu réaliste et on ne peut pas accueillir toute la misère du monde même si on doit en prendre sa part (part a priori congrue). Au fond on sait bien qu'on ne peut pas tous les accueillir et qu'ils ne devraient pas trop en demander.
Le FN c'est le racisme et PS et UMP c'est le pragmatisme ; une sorte de racisme dosé, acceptable. Le FN est considéré comme raciste par essence alors que les lois, propos racistes des deux partis majoritaires ne sont que des erreurs, des saillies, des exagérations. ces deux partis ont d'ailleurs créé de toutes pièces des officines visant à juger ce qui est raciste (traiter une ministre de singe l'est) et ne l'est pas (dire que les noirs ne sont pas entrés dans l'histoire).
Alors, non, je ne pense pas qu'il est tout à fait pareil de voter FN que de voter PS ou UMP car je pense que lorsqu'on vote PS, on ne pense pas forcément (on s'en fout disons le tout net) aux lois sur l'immigration qu'ils vont par exemple voter alors que la politique FN a longtemps été articulée autour de leurs dispositifs anti immigration. Je pense que le vote FN assumé marque une vraie rupture mais je prétends, qu'avant de conspuer le FN qui n'a jamais été au pouvoir, il serait bon d'examiner les quelques dizaines de lois sur l'immigration (et j'envoie vivement une rédaction courageuse de mettre un-e journaliste sur l'étude des lois sur l'immigration sur les 30 dernières années) qui ont été une longue succession d'insultes pour les immigrés et descendants d'immigrés.
Je prétends qu'avant de jouer les vierges effarouchées devant le vote FN il faudrait peut-être nous examiner ce que nos propres votes ont donné en matière d'immigration lorsqu'on a voté PS et UMP.
note. après Lille, Lyon. Le groupe d'extrême-droite Génération identitaire descend dans le métro pour y mener des campagnes de sécurisation (ie des milices). Il y a encore 5 ans il n'aurait pas été possible pour de tels groupes de se promener à visage découvert en assumant leurs positions. Ils n'auraient pas, sur leur site web, publié leur agenda à venir. Ce n'est pas le Front national qui les a amené à cela puisqu'il n'a jamais été au pouvoir. Alors collectivement interrogeons les partis majoritaires. On a coutume de dire que le vote Fn est du à l'échec des politiques gouvernementales. je prétends qu'il est du à leur succès ; quand on assume et tient des politiques migratoires criminelles (et je fais plus que vous renvoyer à la lecture de mon article sur Frontex par exemple), il ne faut pas ensuite venir s'étonner qu'une partie des français en réclame plus et finisse par préférer l'original aux copies.
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Voici le résumé du livre d'Anne Fausto-Sterling Les cinq sexes Pourquoi mâle et femelle ne sont pas suffisants
Dans la préface, Pascale Molinier explique que cet essai date de 1993 et n'a été traduit en français que très tardivement. C'est un ouvrage majeur qui est accompagné d'un autre essai "Les cinq sexes revisités" où Fausto-Sterling s'explique a posteriori sur sa démarche lors de la rédaction des cinq sexes.
Il s'agit dans cet essai, selon l'expression de Lowy, de séparer les sexes de "l'emprise du genre" et de comprendre qu'aucun corps n'échappe, à la cruauté de la bicatégorisation des sexes.
Dans les cinq sexes, l'auteure "refuse de séparer les savoirs de la question de qui produit ces savoirs et de comment ils sont produits".
Par l'exemple des personnes intersexuées, on comprendre que la biologie et la psychologie ne sont pas des savoirs neutres et objectifs ; ces savoirs sont marqués par le genre et sont fondés sur la dualité des sexes ; ainsi ces sciences "corrigent" ce qu'elles estiment non conformes à cette dualité.
Les cinq sexes aident au fond à comprendre que l'ensemble des savoirs ne sont pas neutres.
Le sexe est perçu comme une catégorie naturelle, allant se soi et le genre comme une construction socio-culturelle définissant les rôles, fonctions et distributions des activités entre les deux sexes. On a pu montrer que le genre est indépendant du sexe ; ainsi on peut parler de masculinité ou de féminité sans impliquer quoi que ce soit d'anatomique ou de biologique.
Le genre, lorsqu'il est utilisé au singulier entend insister sur le principe de division (entre les hommes et les femmes). Lorsqu'il est utilisé au pluriel comme dans le livre de Fausto-Sterling, Corps en tous genres, il exprime l'idée qu'il pourrait exister d'autres configurations que celles fixées par la binarité.
Tout le travail de Fausto-Sterling montre à quel point le corps fait partie d'un processus invisible nature/culture ou sexe/genre. Le corps est construit dans un processus biopsychoculturel ; cela ne veut pas dire qu'il n'est pas réel mais qu'il n'existe pas d'état de nature qui puisse être saisir en dehors du social.
Comme le signale Hélène Rouch "La "réalité biologique" n'a de sens qu'interprétée dan le système de représentations propre à chaque société" ce qui est une autre manière de dire que le genre précède le sexe ou que le genre est un point de vue sur le sexe.
Ainsi Chiland peut écrive "On naît mâle ou femme (ou intersexué), on devient homme ou femme".
Les corps mâles et femelles sont catégorisés en fonction de leur rôle dans la reproduction. On catégorise un nouveau-né sur la base du lien présumé entre les organes génitaux apparents à la naissance et la fonction que l'individu remplira à l'âge adulte, dans la reproduction. Or ce rôle relève de la prophétie. Le sexe est assigné à partir de la perception des corps et non à partir d'un savoir assuré sur leurs futures capacités reproductives. Pourtant à l'âge adulte, on ne crée pas de catégories pour classer les infertiles.
Concernant les intersexes, on ne se préoccupe pas de savoir si elles pourront avoir des enfants, ou si elles pourront se servir de leurs organes génitaux à des fins sexuelles, mais on cherche à créer une parodie de corps genré, un corps comme si.
Résumé des cinq sexes :
L'idée qu'il n'existe que deux sexes est profondément ancrée dans la culture occidentale ; la langue elle-même refuse d'autres possibilités. Au regard de la loi, tout adulte est soit un homme, soit une femme et la différence est loin d'être anodine ; cela peut signifier faire ou non son service militaire, enfreindre ou non des lois anti-sodomie (l'auteure parle des Etats-Unis).
D'un point de vue biologique, il existe pourtant de nombreuses gradations entre mâle et femelle. On en trouve au moins cinq.
Dans les manuels de médecine, le terme "intersexuation" est utilisé pour évoquer trois catégories :
- les "herms" qui possèdent un testicule et un ovaire.
- les "merms" qui possèdent des testicules et certains aspects de l'appareil génital féminin mais pas d'ovaires
- les "ferms" qui possèdent des ovaires et certains aspects de l'appareil génital masculins mais pas de testicules.
Chacune de ces catégories est en elle-même très complexe ; le pourcentage de caractéristiques mâles et femmes peut varier énormément selon les individus d'un même sous-groupe.
L'auteure suggère néanmoins que ces trois intersexes soient pris en considération comme des variables sexuelles supplémentaires. Elle affirme que, pour elle, le sexe est un continuum modulable à l'infini qui ne tient pas compte des contraintes imposées par les catégories.
Il est compliqué d'estimer la fréquence de l'intersexuation. Selon Money, ils constitueraient 4% de la population. Seuls quelques-uns arrivent à l'âge adulte en ayant conservé leur ambiguïté génitale ; la plupart auront subi des traitements chirurgicaux et hormonaux de façon à "s'intégrer". Même si ces volontés à intégrer les gens sont pétris de bonne intention, la communauté médicale n'a pas pour autant étudié l'idée qu'il pourrait y avoir plus de deux sexes.
L'étude d'hermaphrodites montre une immense variété d'anatomie sexuelle.
On parle d'intersexuation depuis fort longtemps ainsi le Talmud et la Tosefta les évoquent par exemple.
Le dogme scientifique s'et rapidement rallié à l'idée que les hermaphrodites auraient une vie misérable s'ils n'étaient pas "corrigés". Le traitement de l'intersexuation constitue ce que Foucault appelle le biopouvoir c'est à dire le fait que de connaissances acquises (par exemple en embryologie) ont permis aux médecins de contrôler le sexe même de l'être humain.
Ces avancées médicales peuvent être considérées comme une discipline ; le corps des hermaphrodites est indiscipliné et n’intègre pas naturellement une classification binaire. En quoi est-ce un problème qu'une personne ait un clitoris suffisamment grand pour pénétrer un vagin ? En quoi est ce un problème si des personne peuvent voir "naturellement" des relations sexuelles aussi bien avec des hommes qu'avec des femmes ?
Les réponses résident apparemment dans notre besoin culturel de maintenir des distinctions claires entre les sexes. la société rend obligatoire le contrôle des corps intersexes car ils estompent et ignorent cette division.
Fausto-Sterling imagine alors un monde où les sexes seraient multipliés à l'extrême ; on ne parlerait plus de mâle et de femelle ou d'hétérosexuel et d'homosexuel. Fausto-Sterling n'ignore pas que ce qu'elle propose est complexe ; quelles seraient les conséquences à être élevés comme des intersexes assumés ? Que se passerait-il dans la cour de récréation, à la puberté ? Que se passerait-il pour l'enfant qui dévoilerait une anatomie non habituelle dans des vestiaires ?
Ces questions n'ont jamais été traitées par la communauté scientifique ; tous les rapports (faits entre 1930 et 1960 avant que l'intervention chirurgicale devienne la norme) témoignant d'intersexués ayant su s'adapter à leur statut particulier, sont ignorés.
Résumé des cinq sexes revisités (écrit en 2000) :
Fausto-Sterling commence par le souvenir d'une conférence qui s'est tenue en mai 2000 où une activiste des droits des intersexes a pu parler et faire entendre le point de vue des patient-e-s. Lors de cette conférence de nombreuses personnes ont elles aussi soutenu l'idée qu'il fallait mieux abandonner les pratiques agressives (chirurgie, hormonothérapie) pour des traitements comme une thérapie psychologique.
L'auteure rappelle que son propos dans Les cinq sexes était à la fois de provoquer de manière ironique ; elle a donc été vraiment surprise de voir les controverses suscités par cet article.
Pour elle, il est difficile de savoir qui est intersexe et combien il en existe tant l'idée est liée à l'idée de mâle et de femelle.
Dans un monde biologique idéalisé, les êtres humains sont divisés en deux types. Les homme ont un chromosome X et un Y, des testicules, un pénis et tous les canaux internes nécessaires au transport de l'urine et du sperme jusqu'à l’extérieur. Ils possèdent aussi des caractères sexuels secondaires, comme la musculature et la barbe. Les femme ont deux chromosomes X, des ovaires et tous les canaux internes nécessaires au transport de l'urine et des ovules jusqu'au monde extérieur, un système favorisant la grossesse et le développement fœtal, ainsi qu'un certain nombre de caractères sexuels secondaires facilement reconnaissables.
Il est évident que beaucoup d'humains ne correspondent pas à cette description idéale. Les chromosomes, hormones, structures sexuelles internes, les gonades et les organes génitaux externes varient énormément d'une personne à l'autre.
Après une étude approfondie avec ses étudiants, l'auteure pense pouvoir affirmer que 17 enfants sur mille (1.7%) naissent avec une forme d'intersexuation. ces chiffres varient évidemment selon les populations. Ainsi l'hyperplasie congénitale des surrénales concerne 43 enfants sur un million en Nouvelle-Zélande et 3500 enfants sur un million chez les yupiks.
L'intersexuation est avant tout une question de définition médicale.
La révélation de cas de réattributions de sexe ayant échoué et l'émergence de l'activisme intersexe ont poussé de plus en plus de médecins à remettre en cause les techniques chirurgicales. L'intersexuation n'est plus considérée comme une maladie en soi. Ainsi par exemple, les médecins tendent désormais à éviter au maximum les changements irréversibles comme le retrait ou la modification des organes génitaux. On tend à ne plus considérer ambiguïté génitale comme une urgence médicale et de ne plus la traiter dés la naissance. Fausto-Sterling pense que la chirurgie ne devrait être pratiquée sur un jeune enfant que pour lui sauver la vie ou améliorer son bien-être physique de manière importante. On peut attribuer un sexe à un enfant mais en ayant l'humilité d'accepter qu'il peut le rejeter plus tard.
Fausto-Sterling montre combien la médecine est encore pleine de stéréotypes victoriens. Des termes comme "hermaphrodite véritable", "pseudo-hermaphrodite masculin" et "pseudo-hermaphrodite féminin" montre encore combien on a du mal à penser hors de mâle et femelle.
Même si elle note l'importance du genre et comprend (c'est un reproche qui lui a été fait) qu'il ne faut pas conférer un statut prépondérant aux organes génitaux mais davantage au genre, elle souligne qu'on peut encore mourir pour adopter un genre qui ne serait pas en conformité avec son sexe.
Elle suggère en première piste, de supprimer le mot "sexe" des documents officiels.
Je cite sa conclusion : "Il arrive parfois que des gens me demandant, non sans horreur, si je ne milite pas pour un monde couleur pastel, dans lequel l'androgynie serait reine et où hommes et femmes seraient exactement les mêmes. A mes yeux, pastel et couleurs vives cohabitent. Il existe et existera toujours des personnes extrêmement masculines. Simplement certaines sont des femmes. Et dans mon entourage, certaines personnes des plus féminines sont bel et bien des hommes."
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La délégation du Mouvement du Nid du Morbihan démarre un nouveau cycle de formation "Travail social et prostitution", destiné à tous les acteurs du travail social concernés par le système prostitutionnel : accompagnement des personnes prostituées, prévention des risques prostitutionnel.
Cycle de formation Travail social et prostitution - 2014À l'Université Bretagne Sud, Faculté des sciences et sciences de l'ingénieur, 4 rue Jean Zay, à Lorient.
Salle 024 – Rez de chaussée – Batiment 2
Sciences 2 SSI
Frais de formation : 200 euros.
Le Mouvement du Nid est agréé Organisme de formation.
Possibilité de déjeuner au R.U.
S'inscrire auprès de la Délégation du Morbihan, Cité Allende, 12 rue Colbert, 56000 Lorient.
au 02 97 83 24 39 / 06 88 45 32 48
par mail
Jour 1 - jeudi 20 mars 2014
Introduction, par Didier Landau, psychosociologue Présentation du cycle, des attentes des stagiaires, travail sur les représentations, sur le système prostitutionnel (introduction).
Jour 2 - vendredi 21 mars 2014
Le système prostitutionnel, par Geneviève Duché, Présidente de l'Amicale du Nid, sociologue et économiste : les acteurs du système prostitutionnel, les rapports sociaux de sexe au fondement de la prostitution, le contexte et les causes de la banalisation.
Jour 3 - jeudi 24 avril 2014
Droit et prostitution, par Bérangère Bègue, avocate : les trois conceptions juridiques de la prostitution, le traitement juridique et fiscal de la prostitution et du proxénétisme, la proposition de loi.
Les clients prostitueurs, par Didier Landau.
Jour 4 - vendredi 25 Avril
Abus sexuels et prostitution, par Christian Besnard, psychologue hospitalier.
Les conséquences physiques et psychologiques de la prostitution, par Didier Landau. Jour 5 - jeudi 22 mai 2014
Accompagnement et réinsertion, par Mireille Dupré Latour, Éducatrice à L'Appart (Grenoble) : Principes et pratiques ; Les outils de la réinsertion.
Conclusion de la journée : les freins et les leviers de la réinsertion, par Didier Landau.
Jour 6 - vendredi 23 mai 2014
La prévention de la prostitution, par Laurence Noëlle, formatrice spécialisée dans la prévention des violences et Didier Landau. Les « niveaux » de prostitution, la suspicion de prostitution ; Prévention de la prostitution : Principes et cibles, méthodologie et outils.
Le risque prostitutionnel chez les jeunes : facteurs de risque et comportements à risques ; les indicateurs d'activité prostitutionnelle.
Jour 7 - vendredi 13 juin
Compléments et conclusion du Cycle
Apports complémentaires en fonction des besoins des stagiaires, bilan et évaluation du Cycle.
La délégation du Mouvement du Nid de l'Essonne et la compagnie théâtrale Tic Tac & Co sont reçues dans deux établissements scolaires de l'Essonne, pour parler - et faire parler ! - d'égalité femmes hommes.
Infos pratiquesJeudi 20 mars 2014 au Collège Paul Fort de Courcouronnes
séances à 10h30 et 14h00, avec deux classes de 3ème
Vendredi 21 mars 2014 au Lycée polyvalent Gaspard Monge de Savigny-sur-Orge
séances à 10h30 et 14h00.
On change quoiAu collège, bon nombre d'intervenantEs se sentent dépourvus face à la question de la prostitution. L'expérience du Mouvement du Nid-France en matière de prévention du risque prostitutionnel et des violences sexistes nous permet d'aborder ce sujet périlleux à travers des situations banales, tirées des récits des jeunes que nous rencontrons.
Avec la compagnie Tic Tac & Co, nous avons conçu une pièce de théâtre répondant à deux enjeux : Une perspective de prévention positive, qui incite les jeunes à devenir acteurs et actrices de leurs vies, loin de la dramatisation ou des « clichés », et le besoin d'une scénographie astucieuse, s'installant en un tour de main dans une salle de classe...
Entre Fanny (14 ans), et Nathalie, sa marraine, entre Melchior (15 ans) et l'assistant social de son collège, Philippe, se tissent des liens. Par mail, webcam, texto ou portable, ces adolescentEs s'interrogent, se révoltent parfois, partagent leur mal-être, leurs joies. Entre jeunes et adultes, on parle...
Cette création, que l'on doit à l'équipe expérimentée d'Au bout de la nuit, met en scène Philippe et Nathalie, tandis que Fanny, Melchior et leurs amiEs, interprétés par de jeunes comédienNEs de grand talent, sont présents par vidéo interposée. L'ensemble peut s'installer dans une salle de classe.
Avec pudeur et humour, On change quoi ? aborde de nombreux sujets, avec un effet d'identification maximal pour le jeune public : l'amitié, les relations amoureuses, la sexualité ; l'égalité et le sexisme ; les difficultés, voire les drames, comme la jalousie et le chantage affectif, mais aussi les violences sexuelles et le risque prostitutionnel.
On change quoi ? parle de respect, de la confiance en soi, de la parole qui libère, des sentiments qui s'expriment, de la petite voix intérieure qui protège. Le ton est actuel, comme celui de notre brochure « Filles-Garçons, on change quoi ? » dont cette pièce représente l'adaptation.
Je me rends compte - le comble - que j'ai complètement omis de vous parler de la création d'une association, à laquelle j'appartiens les Dé-Chaînées avec Dariamarx et Gaëlle-Marie.
Pourquoi une association ? Lorsque nous avons monté en urgence une contre-manifestation aux anti-IVG, nous avons compris l'importance d'une structure légale pour ce genre de démarches et pour d'autres ; comment demander un local sans structure par exemple ?
Mais on est jamais si bien servi que par soi même et aucune structure existante ne me convenait vraiment ; le simple fait d'être pour l'abrogation de la loi de 2004 sur les signes religieux ostensibles (la signature pour l'abrogation de cette loi a été notre tout premier geste associatif) et pour la reconnaissance de la prostitution comme un travail, me barrait la porte de beaucoup d'associations féministes.
Nous avons donc décidé de fonder les Dé-chaînées ; les FAQ autour de l'association sont en cours de rédaction mais si vous lisez mon blog, vous saurez à peu près ma position sur les sujets clivants du féminisme.
Voilà, si vous avez des questions, n'hésitez pas
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La "prostitution" : on peine à la définir, mais il suffit de prononcer le mot pour qu'une foule de clichés se présente à nos esprits. La délégation du Mouvement du Nid de Loire-Atlantique est heureuse de vous ouvrir ses portes pour en discuter, autour d'une performance artistique.
Infos pratiquesRendez vous à 15 heures, 21 allée Baco, à Nantes.
Tramway ligne 2 et 3 arrêt hôtel Dieu.
Pour faciliter l'organisation, merci de nous indiquer votre participation par un petit mail !
DÉMYTHIFIER, verbe trans. [1]
Débarrasser (un personnage, une entité abstraite) de ses aspects mythiques qui voilent la réalité sous-jacente.
Les mythes ne manquent pas concernant le système prostitutionnel, en général pour l'enjoliver - on pense à "Belle de Jour" - ou pour le tenir à distance - n'invoque t-on pas ces "réseaux de trafiquants étrangers" pour mieux oublier que "les clients" sont Monsieur Tout-le-Monde, notre voisin ?
Ce 15 mars 2014, nos militantEs et sympathisantEs vous donnent rendez-vous toute l'après-midi, pour découvrir notre lutte contre l'esclavage sexuel et la marchandisation des corps et réfléchir et débattre du véritable visage de la prostitution.
Nous sommes au coeur de l'actualité : il y a quelques semaines seulement après l'adoption en première lecture par l'Assemblée nationale d'une proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitueur, et le Parlement européen a voté le 26 février dernier en faveur d'une résolution [2] qui établit que la prostitution est une violence.
Nous vous proposons de découvrir notre documentation, ainsi qu'un clip vidéo et une réalisation artistique originale, "Prostitution, démythification d'un esclavage moderne".
[1] Source : Le Trésor de la langue française informatisé, CNRS.
[2] À lire, Prostitution : le Parlement européen vote en faveur de la pénalisation des clients et du soutien aux victimes !.
La délégation du Mouvement du Nid de Paris est heureuse de vous inviter à son prochain ciné-débat, organisé en partenariat avec l'UNEF.
Infos pratiquesLe jeudi 13 mars 2014 à 19h30,
à l'AGECA, 177 rue de Charonne, à Paris (75011)
Entrée gratuite, sur inscription uniquement.
Pour s'inscrire, merci d'utiliser ce formulaire !
Des extraits du film Mes chères études de Emmanuelle Bercot seront diffusés.
(oui mon moral est olympique)
Lorsque je suis fatiguée, que le militantisme m'épuise et l'inertie me tétanise, je suis tentée de relire ces mots de Rochefort :
"Il y a un moment où il faut sortir les couteaux. C’est juste un fait. Purement technique. Il est hors de question que l’oppresseur aille comprendre de lui-même qu’il opprime, puisque ça ne le fait pas souffrir : mettez vous à sa place.
Ce n’est pas son chemin. Le lui expliquer est sans utilité. L’oppresseur n’entend pas ce que dit son opprimé comme langage mais comme un bruit. C’est la définition de l’oppression [....]
L’oppresseur qui fait le louable effort d’écouter (libéral intellectuel) n’entend pas mieux. Car même lorsque les mots sont communs, les connotations sont radicalement différentes.
C’est ainsi que de nombreux mots ont pour l’oppresseur une connotation-jouissance, et pour l’opprimé une connotation-souffrance.
Ou : divertissement-corvée. Ou loisir-travail. Etc.
Aller donc communiquer sur ces bases."
C’est ainsi que la générale réaction de l’oppresseur qui a "écouté" son opprimé est, en gros : mais de quoi diable se plaint-il ? Tout ça c’est épatant.
Au niveau de l’explication, c’est tout à fait sans espoir. Quand l’opprimé se rend compte de ça, il sort les couteaux. Là on comprend qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Pas avant.
Le couteau est la seule façon de se définir comme opprimé. La seule communication audible.[...]"
Et puis je me ravise. Je réfléchis. Je redeviens raisonnable.
Les femmes féministes (si on ne tient pas compte de nos désaccords internes) représentent, quoi ? Allez faisons preuve d'un optimisme débordant ; environ 10% de la population. En face 90% de personnes qui n'en ont rien à foutre ou qui sont carrément contre les droits des femmes.
Alors, sortir les couteaux... Imaginez vous face à une foule de 200 personnes qui veut vous tuer et vous sortez votre couteau ?
Il va falloir se mettre en tête - que je me mette en tête - que le féminisme ne se passera pas des hommes.
Je peux bien écrire 500 textes expliquant ce qu'est le viol, tant que le groupe "hommes" ne sera pas bien convaincu qu'il ne faut pas violer, on n'arrivera à rien. Tant qu'il n'y aura pas une prise en compte nette qu'il y a un léger problème dans la construction du masculin, qui entraîne le viol (et rien que de déjà poser cela est une sorte de révolution totale qui me vaut la glorieuse réputation de haïr les hommes, on ne se demande jamais si les hommes haïssent les femmes pour autant leur faire du mal. Enfin on arrive à démontrer qu'un type qui éclate la tête d'une femme contre un radiateur commet un crime passionnel alors bon...).
En 15 ans de féminisme, jamais personne n'est venu me dire '"Mais dis donc, au vu des statistiques là, les hommes ne haïraient tout simplement pas les femmes ? Cela ne serait pas cela le problème ," Alors que en revanche, parce qu'on veut empêcher le viol, parce qu'on veut empêcher la violence conjugale, parce qu'on veut empêcher les discrimination, ca serait nous qui serions haineuses ?
Mais haineuse de quoi ?
Les choses sont simples. Des membres du groupe "homme" violent, battent, tuent et commettent des crimes sexo-spécifiques. On a déjà démontré 500 fois que la construction de la virilité pousse à ce genre de comportement.
Néanmoins, comme l'a démontré Gaëlle-Marie, on continue à emmerder les femmes. Ce sont les filles qui sont éduquées à ne pas être violées et jamais les ados mâles à ne pas violer. Tous les gamins (oui je sais, pas toi) sont élevés dans l'idée qu'ils doivent à tout prix fourreur leur bite dans une chatte le plus rapidement possible pour prouver leur normalité de mec hétéro viril MAIS on ne se pose jamais la question que le viol est un bon moyen de le faire. On nous sortira des millions d'études pour nous dire qu'il y a tant de femmes violées mais jamais aucune étude pour nous dire qu'il y a tant de mecs violeurs. On prend un groupe d'ados à la puberté, qui va passer u nombre d'heures non négligeables à se tourner autour et à picoler/prendre des drogues ; TOUTES les filles auront eu droit à leur couplet à la con visant à réprimer leur liberté afin de ne pas être violées, AUCUN garçon n'aura jamais été éduqué à ne pas violer parce qu'on n'arrive simplement pas à imaginer que cela arrive au fond.
Le féminisme a connu différentes phases ; à l'heure actuelle on cherche à faire évoluer les mentalités et à repenser les rôles sociaux de genre. En clair, quels sont les rôles imposés aux hommes et quels sont ceux imposés aux femmes. En matière des rôles féminins, on a bien bossé. C'est clair dans la tête de beaucoup de gens - pas de tous évidemment - qu'une femme n'a pas à fonction à s'occuper des gamins ou à être violée. En revanche, ô surprise, rien n'a été fait du côté des hommes ; et il est encore extrêmement compliqué qu'un homme soit au foyer ou n'accomplisse pas une tâche considérée comme masculine.
Alors les mecs chialent hein. Oh ca tu les entends. Et c'est bien malheureux qu'il y est autant de viols. Et c'est bien malheureux que vous ayez peur dans la rue. Et c'est bien malheureux que vous vous tapiez les tâches ménagères, les soins aux enfants, que vous ayez une retraite de merde. Qu'est ce que c'est emmerdant ohlala.
Aucun, jamais nulle part ne se demande en quoi il participe à ce système, et comment surtout il peut arrêter. Là il n'y a plus personne. Si aucun homme a aucun moment ne questionne sa position d'homme, en se demandant pourquoi il lui est difficile de prendre un congé enfant malade, alors mécaniquement, car un enfant ne se garde pas tout seul, cela devra être une femme qui le gardera.
Et on se retrouve face à une évidence terrifiante et sidérante ; on va devoir - face à des gens qui sont parfois nos mecs, nos amis, nos amants, nos potes, nos frères, nos pères - prier, supplier pour qu'ils condescendent à faire de petits efforts. Parce qu'ils sont trop nombreux, que la résistance est trop forte pour qu'on fasse autre chose. Parce que même le plus charmant des mecs - notre pote super féministe là - est un bloc de granit impossible à bouger quand il s'agit de causer rôle social masculin.
J'aimerais bien dire à l'heure actuelle dans la lutte féminisme qu'il est possible de se passer des hommes. Sachant que le sexisme s'est fondé sur la complémentarité des sexes, mécaniquement, logiquement, il est obligatoire de déconstruire la masculinité pour avoir un peu de paix ; et cela seuls les hommes peuvent le faire. Comme ils n'y ont pas grand intérêt immédiat (enfin je crois que si mais visiblement cela n'est pas clair pour eux), il ne nous reste plus qu'à espérer qu'ils nous donnent, grands seigneurs qu'ils sont, quelqies bribes d'égalité quand ils le jugeront bon.
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(oui mon moral est olympique)
Lorsque je suis fatiguée, que le militantisme m'épuise et l'inertie me tétanise, je suis tentée de relire ces mots de Rochefort :
"Il y a un moment où il faut sortir les couteaux. C’est juste un fait. Purement technique. Il est hors de question que l’oppresseur aille comprendre de lui-même qu’il opprime, puisque ça ne le fait pas souffrir : mettez vous à sa place.
Ce n’est pas son chemin. Le lui expliquer est sans utilité. L’oppresseur n’entend pas ce que dit son opprimé comme langage mais comme un bruit. C’est la définition de l’oppression [....]
L’oppresseur qui fait le louable effort d’écouter (libéral intellectuel) n’entend pas mieux. Car même lorsque les mots sont communs, les connotations sont radicalement différentes.
C’est ainsi que de nombreux mots ont pour l’oppresseur une connotation-jouissance, et pour l’opprimé une connotation-souffrance.
Ou : divertissement-corvée. Ou loisir-travail. Etc.
Aller donc communiquer sur ces bases."
C’est ainsi que la générale réaction de l’oppresseur qui a "écouté" son opprimé est, en gros : mais de quoi diable se plaint-il ? Tout ça c’est épatant.
Au niveau de l’explication, c’est tout à fait sans espoir. Quand l’opprimé se rend compte de ça, il sort les couteaux. Là on comprend qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Pas avant.
Le couteau est la seule façon de se définir comme opprimé. La seule communication audible.[...]"
Et puis je me ravise. Je réfléchis. Je redeviens raisonnable.
Les femmes féministes (si on ne tient pas compte de nos désaccords internes) représentent, quoi ? Allez faisons preuve d'un optimisme débordant ; environ 10% de la population. En face 90% de personnes qui n'en ont rien à foutre ou qui sont carrément contre les droits des femmes.
Alors, sortir les couteaux... Imaginez vous face à une foule de 200 personnes qui veut vous tuer et vous sortez votre couteau ?
Il va falloir se mettre en tête - que je me mette en tête - que le féminisme ne se passera pas des hommes.
Je peux bien écrire 500 textes expliquant ce qu'est le viol, tant que le groupe "hommes" ne sera pas bien convaincu qu'il ne faut pas violer, on n'arrivera à rien. Tant qu'il n'y aura pas une prise en compte nette qu'il y a un léger problème dans la construction du masculin, qui entraîne le viol (et rien que de déjà poser cela est une sorte de révolution totale qui me vaut la glorieuse réputation de haïr les hommes, on ne se demande jamais si les hommes haïssent les femmes pour autant leur faire du mal. Enfin on arrive à démontrer qu'un type qui éclate la tête d'une femme contre un radiateur commet un crime passionnel alors bon...).
En 15 ans de féminisme, jamais personne n'est venu me dire '"Mais dis donc, au vu des statistiques là, les hommes ne haïraient tout simplement pas les femmes ? Cela ne serait pas cela le problème ," Alors que en revanche, parce qu'on veut empêcher le viol, parce qu'on veut empêcher la violence conjugale, parce qu'on veut empêcher les discrimination, ca serait nous qui serions haineuses ?
Mais haineuse de quoi ?
Les choses sont simples. Des membres du groupe "homme" violent, battent, tuent et commettent des crimes sexo-spécifiques. On a déjà démontré 500 fois que la construction de la virilité pousse à ce genre de comportement.
Néanmoins, comme l'a démontré Gaëlle-Marie, on continue à emmerder les femmes. Ce sont les filles qui sont éduquées à ne pas être violées et jamais les ados mâles à ne pas violer. Tous les gamins (oui je sais, pas toi) sont élevés dans l'idée qu'ils doivent à tout prix fourreur leur bite dans une chatte le plus rapidement possible pour prouver leur normalité de mec hétéro viril MAIS on ne se pose jamais la question que le viol est un bon moyen de le faire. On nous sortira des millions d'études pour nous dire qu'il y a tant de femmes violées mais jamais aucune étude pour nous dire qu'il y a tant de mecs violeurs. On prend un groupe d'ados à la puberté, qui va passer u nombre d'heures non négligeables à se tourner autour et à picoler/prendre des drogues ; TOUTES les filles auront eu droit à leur couplet à la con visant à réprimer leur liberté afin de ne pas être violées, AUCUN garçon n'aura jamais été éduqué à ne pas violer parce qu'on n'arrive simplement pas à imaginer que cela arrive au fond.
Le féminisme a connu différentes phases ; à l'heure actuelle on cherche à faire évoluer les mentalités et à repenser les rôles sociaux de genre. En clair, quels sont les rôles imposés aux hommes et quels sont ceux imposés aux femmes. En matière des rôles féminins, on a bien bossé. C'est clair dans la tête de beaucoup de gens - pas de tous évidemment - qu'une femme n'a pas à fonction à s'occuper des gamins ou à être violée. En revanche, ô surprise, rien n'a été fait du côté des hommes ; et il est encore extrêmement compliqué qu'un homme soit au foyer ou n'accomplisse pas une tâche considérée comme masculine.
Alors les mecs chialent hein. Oh ca tu les entends. Et c'est bien malheureux qu'il y est autant de viols. Et c'est bien malheureux que vous ayez peur dans la rue. Et c'est bien malheureux que vous vous tapiez les tâches ménagères, les soins aux enfants, que vous ayez une retraite de merde. Qu'est ce que c'est emmerdant ohlala.
Aucun, jamais nulle part ne se demande en quoi il participe à ce système, et comment surtout il peut arrêter. Là il n'y a plus personne. Si aucun homme a aucun moment ne questionne sa position d'homme, en se demandant pourquoi il lui est difficile de prendre un congé enfant malade, alors mécaniquement, car un enfant ne se garde pas tout seul, cela devra être une femme qui le gardera.
Et on se retrouve face à une évidence terrifiante et sidérante ; on va devoir - face à des gens qui sont parfois nos mecs, nos amis, nos amants, nos potes, nos frères, nos pères - prier, supplier pour qu'ils condescendent à faire de petits efforts. Parce qu'ils sont trop nombreux, que la résistance est trop forte pour qu'on fasse autre chose. Parce que même le plus charmant des mecs - notre pote super féministe là - est un bloc de granit impossible à bouger quand il s'agit de causer rôle social masculin.
J'aimerais bien dire à l'heure actuelle dans la lutte féminisme qu'il est possible de se passer des hommes. Sachant que le sexisme s'est fondé sur la complémentarité des sexes, mécaniquement, logiquement, il est obligatoire de déconstruire la masculinité pour avoir un peu de paix ; et cela seuls les hommes peuvent le faire. Comme ils n'y ont pas grand intérêt immédiat (enfin je crois que si mais visiblement cela n'est pas clair pour eux), il ne nous reste plus qu'à espérer qu'ils nous donnent, grands seigneurs qu'ils sont, quelqies bribes d'égalité quand ils le jugeront bon.
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En présence de la ministre aux Droits des femmes, Najat Vallaud Belkacem, et de Maria Arnholm, ministre suédoise à l'Égalité, plusieurs associations internationales alertent sur les réalités du système prostitutionnel, dans le cadre de la 58ème Commission de la condition des femmes des Nations Unies.
"Reaching Out to the « the last girl »" (Atteindre jusqu'à la dernière fille) réunit Ruchira Gupta, présidente d'Apne Aap (Inde), Viviane Teitelbaum, présidente du Lobby européen des femmes, Sarah Benson, Présidente de CAP International (Coalition internationale pour l'Abolition de la prostitution, dont le Mouvement du Nid fait partie), Virginia Wangare Greiner, Vice-présidente du Réseau européen des femmes migrantes, Cherry Smiley, co-fondatrice des Femmes indigènes contre l'industrie du sexe.
L'événement a pour invitées d'honneur Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes (France) et Maria Arnholm, ministre à l'Égalité (Suède).
Dans le cadre de travail de la 58ème Commission de la condition des femmes des Nations Unies, l'événement s'inscrit dans la problématique de cette Commission : Défis et réalisations dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement des femmes et des filles.
Lors des 20 dernières années, ces Objectifs du Millénaire se sont révélés insuffisants pour transformer les conditions d'existence des femmes et des filles du monde entier. Les associations organisatrices partagent une conviction très forte : la nouvelle plate-forme d'Objectifs développée en 2015 devra englober l'ensemble des droits des femmes tous domaines confondus, et proposer des mesures qui ne laisseront personne sur le chemin, particulièrement les plus vulnérables.
Dans le contexte actuel de mondialisation néo-libérale, le problème de la prostitution est au cœur des inégalités entre les femmes et les hommes : c'est un système qui mêle la domination masculine, la vulnérabilité économique et sociale, la discrimination des minorités.
C'est pourquoi nos associations veulent aborder ce problème, et ce, depuis la perspective des femmes et des filles les plus vulnérables, vivants dans différents continents, pour alimenter les débats concernant l'agenda des Nations unies dans les années à venir.
Cet événement est une occasion unique d'entendre des associations de femmes, représentant des minorités ou des femmes migrantes, exprimer les réalités dont elles sont témoins en matière de prostitution.
Le Collectif 8 mars, dont fait partie la délégation du Mouvement du Nid de la Sarthe, vous donne rendez-vous pour une Journée internationale des droits des femmes placée sous le signe de la solidarité.
Infos pratiquesSamedi 8 mars 2014 de 14h30 à 18h00,
Au Carré Plantagenet, rue Claude Blondeau au Mans.
Ce rendez-vous est proposé par le Collectif 8 mars, 8 associations dont la délégation du Mouvement du Nid de la Sarthe. Des tables rondes et des débats vous permettront de découvrir ou approfondir les sujets en lien avec les droits des femmes et l'égalité femmes-hommes aujourd'hui, avec des focus sur les questions de la précarité, des violences, de la santé et de l'accès aux soins.
Télécharger le programme :
Parcours de femmes, tables rondes et débats au Mans Programme Parcours de femmes, 8 mars 2014, Le Mans.À l'occasion de la Journée internationale des femmes, la délégation du Haut-Rhin participe aux côtés du Planning familial du Haut-Rhin et de Solidarité Femmes - Saint-Louis à la projection du film La Journée de la jupe, qui sera suivie d'un débat.
Infos pratiquesSamedi 8 mars 2014 à 20h00
Au cinéma Bel Air, 31 rue Fénelon à Mulhouse.
Tarifs : contacter le cinéma Bel Air pour toute information.
Le film sera suivi d'un débat co-animé par Véronique Laouer, directrice de Solidarité Femmes, Frédérique Gerber, présidente du Planning Familial 68 et Christine Blec, responsable de la délégation du Mouvement du Nid du Haut-Rhin.
Et dans l'après-midi du 8 mars 2014, notre délégation vous invite aussi à la projection du documentaire L'Imposture, à Burnhaupt-le-Haut : Journée des Femmes à Burnhaupt le Haut (Haut-Rhin) pour plus d'infos.
Le Collectif 8 mars de l'Indre-et-Loire, dont fait partie la délégation départementale du Mouvement du Nid, vous invite à un rassemblement en faveur de l'égalité femmes-hommes et des droits des femmes.
Infos pratiquesRendez-vous à 15h30, place Anatole France à Tours.
Le collectif 8 mars de l'Indre-et-Loire se mobilise entre autres pour
Télécharger le tract ci-dessous :
Tract du Collectif 8 mars Indre-et-Loire pour le 8 mars 2014Les militantEs de la délégation du Mouvement du Nid du Gard vous donnent rendez-vous à Nîmes, pour la Journée internationale des Droits des Femmes !
Infos pratiquesSamedi 8 mars, de 09h00 à 16h00
Sur la place de l'Horloge, à Nîmes
Venez nombreuses et nombreux rencontrer les militantEs du Mouvement du Nid dans le Gard, qui, avec d'autres associations, célèbrent la Journée internationale des Droits des Femmes, le 8 mars.
C'est une occasion idéale pour vous informer et échanger nos points de vue sur l'égalité femmes-hommes et la lutte contre les violences sexistes. Quelques semaines seulement après l'adoption en première lecture par l'Assemblée nationale d'une proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitueur, et quelques jours après que le Parlement européen a voté en faveur d'une résolution [1] qui établit que la prostitution est une violence, notre stand est au cœur de l'actualité pour vous proposer une réflexion sur le thème : "La future loi d'abolition : une réponse aux violences faites aux femmes".
[1] À lire, Prostitution : le Parlement européen vote en faveur de la pénalisation des clients et du soutien aux victimes !.
L'équipe de la délégation du Haut-Rhin vous donne rendez-vous avec l'association Aaliyah pour une journée chaleureuse, au cours de laquelle le documentaires "L'Imposture" sera projeté.
Infos pratiquesEntrée gratuite, sur inscription auprès de notre partenaire, l'association de danse moderne Aaliyah.
Dès 10h00, au Foyer Martin Studer, 24 rue Binnen à Burnhaupt-le-Haut.
À partir de 14h00 pour la projection du documentaire L'Imposture.
Des militantEs et deux jeunes en service civique de la délégation du Mouvement du Nid du Haut-Rhin participent à ce rendez-vous ouvert à touTEs. À partir de 14h00, nous vous proposons la projection du documentaire L'Imposture. Venez discuter et échanger avec notre équipe !
L'ImpostureQui peut le mieux parler de prostitution que celles qui ont vécue cette situation ? La tendance actuelle à faire de la prostitution un métier « comme un autre » est démentie par des femmes qui se sont prostituées. Avec lucidité et courage, elles dévoilent la face cachée de ce prétendu « travail du sexe » qui ne relève pas d'un choix éclairé procurant richesse, plaisir et liberté.
Elles ont 22, 34 ou 48 ans, elles habitent Montréal, Québec ou Ottawa... Ces femmes qui ont récemment quitté la prostitution ou qui tentent d'en sortir, mènent un âpre combat pour se réinsérer socialement et retrouver quiétude et sécurité. Filmé avec une caméra de proximité, ce documentaire nous plonge au cœur de leur réalité.
Dans ce long processus parsemé d'embûches, chacune cherche à reprendre le contrôle de sa vie, à retrouver l'estime de soi et à s'offrir une place au soleil. Face au manque de moyens existants, une chercheure anthropologue met en place une ressource autonome pour soutenir ces femmes dans leur démarche.
À télécharger, le dossier de presse de L'Imposture
À noter : Dans la soirée du 8 mars 2014, notre délégation vous invite aussi à la projection du film La Journée de la Jupe, au cinéma Bel Air de Mulhouse : Prostitution "étudiante", une nouvelle forme de prostitution ? Projection-débat à Paris pour plus d'infos. Cette projection en partenariat avec Solidarité Femmes Saint-Louis et le Planning Familial du Haut-Rhin sera suivie d'un débat.
La délégation du Mouvement du Nid du Loiret participe à la manifestation du 8 mars en faveur des droits des femmes ce 8 mars. Venez les rencontrer sur leur stand !
Infos pratiquesActions prévues dans la journée du 8 mars
C'est l'occasion pour chaque organisation du Collectif de se faire connaître et présenter ses actions ! Venez découvrir une information sur des sujets variés en lien avec l'égalité femmes-hommes, les droits des femmes et la lutte contre les violences sexistes. La délégation du Mouvement du Nid du Loiret a bien sûr son stand, venez échanger avec nous !
Venez nombreuses, nombreux !
Le tract du Collectif Orléanais pour les Droits des Femmes à télécharger ci-dessous :
CODF Tract 8 mars 2014 Tract du Collectif Orléanais pour les Droits des Femmes appelant à la manifestation du 8 mars 2014.La délégation du Mouvement du Nid de la Sarthe vous invite à une soirée exceptionnelle : la projection du documentaire L'Imposture suivie d'un débat avec Laurence Noëlle, survivante de la prostitution et auteure du livre Renaître de ses hontes.
Infos pratiquesLe vendredi 7 mars 2014, à 18h00.
Au Cinéma Le Royal, 409 avenue Félix Géneslay, Le Mans.
Entrée libre, tout public.
Laurence Noëlle
Survivante de la prostitution, elle est l'auteure d'un livre-témoignage, Renaître de ses Hontes. Aujourd'hui, elle est formatrice professionnelle, spécialisée dans la prévention des violences.
Lire son interview sur le site de notre revue trimestrielle, Prostitution et Société et la présentation de son livre : Renaître de ses hontes.
L'Imposture
Filmé avec une caméra de proximité, ce documentaire nous plonge au cœur de la réalité des prostituées. Elles y dévoilent la face cachée de ce prétendu "travail du sexe" qui ne relève pas d'un choix éclairé apportant richesse, plaisir et liberté. Qui peut le mieux s'exprimer à propos du système prostitutionnel, sinon les personnes prostituées elles-mêmes ? La réalisatrice québécoise Ève Lamont, riche de leur apport et leur complicité, fait fructifier leurs témoignages – 75 femmes rencontrées au fil d'une enquête de plusieurs années – et met en scène une douzaine d'entre elles dans L'Imposture, un documentaire inoubliable.
Elles ont 22, 34 ou 48 ans, elles habitent Montréal, Québec ou Ottawa... Ces femmes qui ont récemment quitté la prostitution ou qui tentent d'en sortir mènent un âpre combat pour se réinsérer socialement et retrouver quiétude et sécurité. Dans ce long processus parsemé d'embûches, chacune cherche à reprendre le contrôle de sa vie, à retrouver l'estime de soi et à s'offrir « une place au soleil ».
Pourquoi tant de personnes prostituées, indépendamment de leur voie d'entrée dans la prostitution, souhaitent désespérément en sortir, sans que rien ou presque ne soit fait – au Québec, en France et ailleurs... - pour le leur permettre ?
Hier est paru un rapport sur la violence physique et sexuelles dont sont victimes les femmes majeures en Europe ; vous en avez ici un résumé.
Ce rapport accablant, terrifiant, l'est encore davantage parce qu'à aucun moment il ne nomme qui sont les auteurs de ces viol. Une recherche dans le précédent document vous fera apparaître quatre occurrences "homme". L'une concerne les droits de l'homme, l'autre les responsables politiques, l'autre est incluse dans l'expression "les hommes et les femmes" et la dernière indique que les hommes restreignent moins leurs déplacements.
Année après année on en est toujours au même moment. Les femmes sont agressées, les femmes sont violées, les femmes sont tuées. Toutes seules. Les rapports prétendument concourant à l'égalité entre les hommes et les femmes ont inventé les crimes et délits sans coupable. "On estime à 3,7 millions le nombre de femmes dans l’UE victimes de violence sexuelle au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête, correspondant à 2 % des femmes âgées de 18 à 74 ans dans l’UE." 3.7 millions de victimes sans coupable. 3.7 millions de cas isolés. En évitant de dire qui viole, on ne fait pas qu'éviter de prononcer l'évidence ; on évite de résoudre le problème.
Le fait n'est pas anodin et surtout tend à se répéter et ce, pour une raison unique. On ne peut tout simplement pas aborder le fait que ce sont des hommes qui violent, frappent, tuent. On ne peut tout simplement pas dire qu'il y a une cause politique, structurelle, à ces violences.
Constatez le d'ailleurs. Lorsqu'une personne déclare avoir été victime d'un viol ou d'une agression, le doute est immédiat. Soit elle l'a provoquée, soit elle l'a cherchée, soit elle exagère les choses, soit elle masque une relation sexuelle ratée.
Les femmes sont considérées comme des êtres un peu fragiles, un peu futiles qui ne savent pas bien ce quelles veulent et se comportent comme de gentilles têtes de linotte (je ne comprends même pas qu'on leur laisse s'occuper des enfants, étourdies et têtes en l'air comme elles sont, il conviendrait davantage de les confier aux hommes qui me semblent bien plus pondérés) qui ne savent pas justement estimer une situation et ce qui arrive à leurs organes génitaux.
Les femmes sont également des êtres très romantiques, qui, incapables d'assumer qu'elles ont couché pour un soir, préfèrent transformer cela en viol. Enfin elles savent tellement mal jauger d'une situation que, pensez-donc, elles voient des viols partout. Nous serions tellement bêtes, tellement peu capables de faire la fameuse part des choses, qu'on voit très souvent un amical rapport sexuel comme un viol.
Mais il n'y a pas que cela. Croire en un viol, croire aux viols, croire dans les statistiques, croire aux chiffres (chiffres qui ne sont pas contestés pour d'autre pays ; si je sors le taux de viols au Soudan personne ne va aller m'expliquer qu'il y a exagération car on sait bien que là bas, chez ces gens là qui ne connaissent pas la démocratie, c'est un peu normal) implique à un moment où à un autre de voir l'autre versant ; les coupables et cela implique quand tant de femmes sont victimes de violence de se dire, a minima, que quelque chose cloche, qu'on n'est peut-être plus dans le cas isolé, mais face à un problème systémique.
Si on part du principe qu'il y a un problème de violence systémique, qu'il y a un problème à ce qu'autant de femmes sont violées par autant d'hommes, on ne va plus pouvoir dire qu'il s'agit de cas isolés, ni de "bah y'a un bite y'a un vagin ca rentre et puis l'homme est plus fort". Il va peut-être falloir se dire que le groupe hommes est élevé de manière problématique et que la virilité induit des comportements violents.
Je vais devancer les commentaires ainsi cela vous évitera de vous répéter :
- "tu dois beaucoup détester les hommes"
- "oui enfin il y a des femmes qui violent hein"
- "tu es mal baisée"
- "oui enfin moi je n'arrive pas à choper des filles" (oui il y a toujours un homme qui vient nous expliquer ses problèmes sentimentaux sur un sujet sur le viol)
- "j'ai dit que les femmes en mini jupe cherchaient le viol, tu m'as traité de connard mais c'est parce que tu es misandre et que tu ne veux pas discuter avec des hommes de bonne volonté , ne t'étonne pas qu'on ne t'aide pas".
- "avec des extrémistes comme toi le féminisme va mal".
- "moi je n'ai violé personne".
- "tu parles de cas isolés"
- "tu peux me fournir une autre source pour ces chiffres car je pense que ce rapport a été rédigé par une féministe"
- "oui enfin qu'est ce qu'ils appellent viol dans ce rapport ?"
- "oui enfin moi j'ai une ex c'est une salope de menteuse donc ca prouve bien que".
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Je n'avais pas manifesté depuis de nombreuses années car le 08 mars - journée internationale des droits des femmes - était avant tout devenu symbole d'opérations publicitaires foireuses et que je ne me retrouvais pas dans les associations qui appelaient à manifester ce jour là.
S'est créé en 2012 Le Collectif 8 Mars pour ToutEs "pour faire entendre un féminisme non-excluant qui donne la parole à toutes les femmes dans toute leur diversité : trans, putes, femmes voilées, gouines, sans-papieres….".
Cette année a été décidé de faire une manifestation séparée de la manifestation officielle, à Belleville. J'ai donc signé l'appel à cette manifestation et vous donne rendez-vous donc le samedi 08 mars à 14 heures à Belleville.
Voici l'affiche et des tracts.
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J'étais assez méfiante face au livre Pour en finir avec Eddy Bellegueule qui raconte la vie d'un enfant brillant, différent, homosexuel dans un village où tout est misère.
Nous les bobos gauchos aimons bien ce genre de bouquins, cela nous permet de voir qu'on n'est surtout pas comme cela, surtout pas bêtes, surtout pas homophobes.
L'homophobe est toujours l'arabe de banlieue, l'ougandais à moitié fanatique où le nordiste consanguin. Mais pas nous. Jamais.
Si j'insiste autant jour après jour sur l'importance de déconstruire la virilité, c'est pour tous les Eddy Bellegueule ; je ne saurais imaginer ce que ressent un gamin mâle qui sort de la norme virile imposée. Je me souviens du film Guillaume et les garçons à table où Guillaume est pris par son père alors qu'il est déguisé en Sissi. Je me souviens de cette série policière hier soir où un père découvre le cadavre de son fils assassiné portant des sous-vêtements de femme ; sa première urgence est de vite les lui enlever parce qu'il est honteux de porter des sous-vêtements féminins.
On vit dans un monde où un homme qui a des comportements considérés comme féminins vaut encore moins qu'une femme ; encore une femme c'est logique qu'elle adopte des comportements à la con, insensés et futiles mais comment un être logique et rationnel pourrait sciemment le faire alors qu'il n'est pas obligé ?
Dans Eddy Bellegueule, Eddy est sodomisé par son cousin qui répète ensuite partout ce qu'il a fait ; c'est Eddy qui sera humilié, battu pour cela. Ce n'est pas grave de sodomiser ; ce qui est grave c'est de ne pas avoir l'air viril, c'est d'avoir des airs et des manières. C'est de ressembler à une femme. On ne traite pas de façon homophobe les gens parce qu'on les a vus en plein acte sexuel mais parce qu'ils sont soupçonnés d'être homosexuels, parce qu'ils ont des airs et des manières. Parce qu'ils sont efféminés.
Je me demande chaque fois ce que veut dire ce terme là moi ; est ce que je suis efféminée moi aussi ? Ou je le suis par défaut donc pas besoin de le dire ? Pourquoi ce qui est considéré comme bien pour moi devient la pire insulte si j'avais un pénis ? Si notre société aime "tant les femmes" (c'est vrai on entend ca partout, non?) alors pourquoi la féminité est détestée, moquée, méprisée, surtout quand c'est un homme qui s'en empare ?
L'homophobie envers les hommes me semble teintée de deux choses :
- l'obsession envers une sexualité considérée comme dégradante. Dans la sexualité cisgenre hétéro, il y a possibilité de sodomie mais il y a d'autres possibilités de pénétration ; pour les homophobes, la seule possibilité de sexualité homo est la sodomie qui les ramène sans cesse aux fèces.
- l'obsession envers un mode de vie qu'on n'arrive pas à penser autrement que dans le binôme femme/homme, binôme qu'on a besoin d'appliquer sur tous les autres modes de conjugalité. Un homme n'est pas censé être pénétré mais doit pénétrer car le pénétré est considéré comme faible, comme dominé. L'obsession des hétérosexuels à savoir qui est "actif" ( rien que le terme en dit long) permet au fond de se positionner ; alors qui fait la femme ? Qui ne vaut pas grand chose ? Qui ose se comporter comme même une femme n'oserait pas se comporter puisque la plupart des femmes sont censées refuser la sodomie, n'est ce pas, on n'est pas des putes.
J'aimerais bien à un moment qu'on interroge collectivement nos pratiques face à l'homosexualité ; pourquoi "pd" fait encore partie de nos injures ? Pourquoi préciser #nohomo sur un twit quelconque ? pourquoi s'emparer du facebook d'un copain pour lui faire une bonne blague en écrivant "je suis gay" ?
L'homophobie me semble beaucoup à voir avec le sexisme ; pas uniquement bien sûr mais beaucoup, parce qu'on sort des rôles de genre imposés dans cette identité sexuelle là ce qui n'est pas admissible dans notre société. On aime beaucoup en faire des caisses sur l'homophobie en banlieue, où l'homophobie en Afrique, où l'homophobie de Civitas - qui sont évidemment réelles, qui sont évidemment à combattre - sans jamais étudier nos propres comportements. C'est quoi un homme ? Je mets quoi dans ce mot là ? Pourquoi a-t-on besoin d'inventer des mots comme "folle" ou "queer" (que certes se sont réappropriés certains mais qui sont à la base des injures) pour qualifier des comportements ? est ce seulement la sexualité qui pose problème dans l'homosexualité ? C'est quoi se "comporter comme un homme" ?
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Quelques semaines seulement après l'adoption en première lecture par l'Assemblée nationale d'une proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitueur, le Parlement européen, réuni en session plénière à Strasbourg, vient d'adopter le 26 février 2014 une résolution qualifiant la prostitution et son exploitation d'obstacle à l'égalité et de violation des droits humains.
Une large majorité des eurodéputéEs (343 voix pour, 135 contre et 105 abstentions) ont envoyé un signal très fort aux 28 Etats membres de l'Union européenne jusqu'à présent divisés sur la question.
La résolution recommande de pénaliser l'achat d'un acte sexuel et non les personnes prostituées elles-mêmes. La majorité des eurodéputéEs enjoint donc les Etats membres à suivre le modèle abolitionniste global adopté par la Suède, la Norvège et l'Islande et en voie d'être adopté en France.
Le Mouvement du Nid - France salue ce vote historique. En qualifiant formellement la prostitution d'obstacle à l'égalité entre les femmes et les hommes et en la jugeant incompatible avec la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne, le Parlement européen tire un coup de semonce en direction des Etats qui ont dépénalisé le proxénétisme et fait du "travail du sexe" une industrie comme une autre a déclaré Grégoire Théry, secrétaire général du Mouvement du Nid.
Plus que jamais auparavant les Etats membres vont devoir considérer l'adoption de politiques publiques qui ne s'attaquent plus aux personnes prostituées mais à ceux qui les exploitent : les proxénètes et les clients prostitueurs, ces hommes qui exploitent leur précarité et vulnérabilité pour leur imposer un acte sexuel par l'argent a renchéri Claire Quidet, porte-parole du Mouvement du Nid.
Nous attendons la mise en place urgente de politiques publiques qui mettent fin à l'impunité des prostitueurs et offrent enfin de véritables alternatives aux personnes exploitées dans la prostitution. C'est à elles que nous pensons en priorité aujourd'hui : un grand espoir se lève sur le continent européen, nous n'avons pas le droit de le décevoir a conclu Jacques Hamon, président du Mouvement du Nid.
Le Mouvement du Nid appelle solennellement les parlementaires françaisEs à mener à terme l'adoption de la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel afin de mettre en place au plus vite sur le territoire français les politiques publiques attendues par les victimes du système prostitueur et les forces progressistes de toute l'Europe.
Contact presse :
A Bruxelles : Grégoire Théry (Secrétaire général) : +32 496 21 64 66
A Paris : Claire Quidet (Porte-parole) : 01 42 70 77 79
L'association CAP international et ses membres - dont le Mouvement du Nid - expriment leur entier soutien à l'égard de la résolution sur l'exploitation sexuelle et la prostitution, et leurs conséquences sur l'égalité des sexes soumise au vote du Parlement européen en session plénière.
CAP international est une coalition regroupant plusieurs associations de terrain, qui apportent un soutien social, juridique et médical à des milliers de femmes et d'hommes en situation de prostitution en Europe.
C'est à partir de cette expérience du terrain que nous sommes en mesure d'affirmer que la prostitution est :
Nous attirons aussi votre attention sur « l'Appel de Bruxelles, Ensemble pour une Europe libérée de la prostitution [1] », qui a été signé par plus de 200 associations de toute l'Europe, y compris les signataires de ce communiqué. Cet appel réclame la mise en œuvre de politiques publiques qui reconnaissent les dommages causés par la prostitution, refusent de criminaliser les personnes prostituées et s'attaquent aux structures qui permettent de perpétuer cette exploitation. Le projet de résolution sur l'exploitation sexuelle et la prostitution, et leurs conséquences sur l'égalité des sexes partage ces constats et ces recommandations.
Par ailleurs, ce projet de résolution est parfaitement cohérent avec la résolution du Parlement européen du 6 février 2013 sur l'élimination de toutes les formes de violence à l'encontre des femmes et des filles, adoptée en vue de la 5ême session de la conférence des Nations Unies sur le statut de la femme.
Nous appelons chaque députéE à soutenir l'adoption de ce projet de résolution du Parlement européen.
Signataires et membres de CAP International
Ruhama (Irlande)
Reden International (Danemark)
Malos Tratos (Espagne)
Solwodi (Allemagne)
Mouvement du Nid (France)
Fondation Scelles (France)
KFUKS (Danemark)
Apne Aap (Inde)
La CLES (Canada)
Sur le site de notre revue, Prostitution et Société, vous pouvez télécharger le Rapport sur l'exploitation sexuelle et la prostitution, et leurs conséquences sur l'égalité des sexes.
Parlement européen : la Commission aux droits des femmes en faveur du "modèle nordique".
Le texte original du communiqué :
CAP international and its members wish to express their strong endorsement of the motion for a European Parliament resolution on « sexual exploitation and prostitution, and its impact on gender equality » to be voted in plenary session by the European Parliament.
CAP international is a coalition of frontline NGOs who are collectively providing direct social, legal and medical assistance to thousands of women and men affected by prostitution in Europe.
Based on this direct grassroots experience, we can affirm that prostitution is :
A form of violence in itself, whose harmful consequences on physical and psychological health are extremely serious.
A fundamental obstacle to equality between women and men, richer and poorer countries, majority groups and minorites.
A violation of human integrity, and a commodification of the human body that is incompatible with human dignity.
A violation of human rights, as recognised by the UN Convention for the Suppression of the Traffic in Persons and the Exploitation of the Prostitution of Others.
We also draw attention to the Brussels Call « Together for a Europe free from Prostitution », which has been signed by more that 200 NGOs and Civil Society Groups from accross Europe, including many of the undersigned. This call advocates for policies which recognise the harm of prostitution and do not criminalise those in prostitution but tackle the structures that perpetuate this exploitation. The draft report « sexual exploitation and prostitution and its impact on gender equality » is wholly compatible with these recommendations.
Another strong point of recommendation for this motion for a resolution is the fact that it is consistent with the European Parliament resolution of the 6th of February 2013 on the « Elimination and prevention of all forms of violence against women and girls » adopted in view of the 57th session of the UN Conference on the Status of Women.
[1] À lire sur ce site, Appel de Bruxelles : "Ensemble pour une Europe libérée de la prostitution".
Sur le site de notre revue, Prostitution et Société, vous pouvez télécharger le Rapport sur l'exploitation sexuelle et la prostitution, et leurs conséquences sur l'égalité des sexes.
Parlement européen : la Commission aux droits des femmes en faveur du "modèle nordique".