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~~~28 et 29 mars 2014 à Paris – Colloque International sur la Transidentité - Genres, cultures, sociétés, Questions autour de la transidentité.
Vendredi : http://www.txy.fr/events/28-mars-2014-colloque-international-sur-la-transidentite-1/
Samedi : http://www.txy.fr/events/29-mars-2014-colloque-international-sur-la-transidentite-2/
Entrée et libre et gratuite. Pas d’inscription préalable nécessaire.
Après la première mobilisation du Festival de 2012 autour des LGBTQI, remarquable, est initiée... une autre mobilisation avec et autour des questions qui concernent la Transidentité et les Intersexes.
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> Jeudi 29 aout - 18h - Débat sous chapiteau :
Dissidences : Trans et Intersexes. Normativité et violences médico-légales
avec Anaïs Bohuon, Janik Bastien Charlebois, Maud-Yeuse Thomas, Karine Espineira, Ins A Kromminga et Catherine Florian
> Vendredi 30 aout - 10h • Palabre à la MJC :
Dissidences : Trans et Intersexes. Retour sur 20 années de luttes
avec Dannie Reynal, Dan Christian Ghattas, Maud Yeuse Thomas et Vincent Guillot
Les films présentés :
Bambi
Both
Das licht ist weder richtig noch unrichtig
Diagnostiquer la différence
Eunuchs : India’s third gender
Hedwig and the angry inch
Intersexion
Le dernier été de la Boyita
L’ordre des mots
Orchids - My Intersex adventure
Putain de Trans !
EN SAVOIR PLUS > www.festival-douarnenez.com/fr/prog_2013/dissidences_trans_et_intersexes
précédemment...
Le Népal crée un troisième sexe. Le Népal a autorisé un nouveau statut civil qui doit légalement reconnaître les transsexuels. Cela permettra au recensement, qui doit avoir lieu en mai prochain, d'être plus précis. (source : Sigonet.com, 10 janvier 2011) LIRE AUSSI > Le Népal crée un troisième genre (Yagg, 12 janvier 2011)Une lesbienne transgenre népalaise a reçu une carte d'identité stipulant «troisième sexe» dans la case habituellement réservée à «masculin» ou «féminin». (TETU.com, 22-09-2008)
Bishnu Adhikari, 21 ans, est employée par l'association de lutte pour les droits des homosexuels Blue Diamond Society, fondée par l'activiste devenu député Sunil Babu Pant. L'administration avait d'abord refusé sa requête au motif que ressemblant à un homme, elle devrait être identifiée comme tel. L'année dernière (lire TETU du 7 février 2007), une pièce d'identité avait été délivrée à un citoyen transgenre lui reconnaissant à la fois le sexe masculin et le sexe féminin.
Le cas de Bishnu Adhikari a probablement bénéficié du contexte politique actuel au Népal, marqué par de grands changements. Dans ce pays bouddhiste à 80%, l'homosexualité est légale mais les gays et les transsexuels ont longtemps été harcelés. Un pas important vers une meilleure intégration avait été accompli en février 2008 lorsque la Cour suprême avait jugé que les droits des homosexuels étaient des droits de l'homme. En outre, les maoïstes, au pouvoir depuis mai 2008, aiment se présenter comme le parti des pauvres et des minorités.
« J’ai 53 ans, je suis un cas d’école », amorce Camille Bernard. Une transsexuelle qui n’a pas grand-chose à cacher, hormis son prénom de garçon dans une autre vie, huitième enfant d’une famille « bourgeoise et catholique » du XVIe arrondissement parisien.
Administratrice au Planning familial de Montpellier où elle a mis en place une cellule d’écoute et propose des formations aux travailleurs médicaux et sociaux sur les questions de transidentité, Camille Bernard raconte son histoire dans le film Next station nana, et sur internet (1). Adjointe au maire d’un petit village de l’arrière pays héraultais où elle tient une chambre d’hôtes, très investie dans le milieu associatif, Camille Bernard a choisi de faire sa « transition au grand jour ».
Après des années à se cacher. « J’ai vécu depuis ma toute petite enfance avec un gros point d’interrogation. Je ne peux pas dire qu’à cinq ans, je savais que je voulais être une fille. Mais une pulsion me poussait à chiper les affaires de mes sœurs. J’ai compris très tôt que ce n’était pas socialement correct, un instinct de survie a fait que j’ai appris à dissimuler », raconte Camille, qui a vécu dans « la crainte permanente d’être découverte ».
Elle tombe amoureuse, se marie, une première fois, « croit que c’est fini ». « C’est revenu quelques mois plus tard. » « L’amour, pour moi, c’est être dans la confiance. Je n’ai rien caché à mes compagnes. Sexuellement, ce n’était pas extrêmement probant. Je n’ai jamais eu de relation homosexuelle parce que j’étais formatée pour avoir des relations avec les femmes. Mais physiquement, c’était le no man’s land. Je n’étais pas un foudre de guerre, j’y arrivais en me faisant un cinéma fantasmagorique où j’étais la femme. »
Ce qu’elle est officiellement depuis un jugement du tribunal de grande instance, en 2007. Un an plus tôt, Camille, pourtant remariée, a été opérée en Thaïlande, « l’eldorado pour ce type d’interventions ». « Le réveil à l’hôtel, cinq jours après l’opération », reste une grande émotion.
Comme « la première fois que j’ai fait l’amour avec un homme », et le souvenir du « premier homme qui m’a vue comme une femme sans connaître mon passé ».
Camille, toujours mariée, est restée « la meilleure amie » de son épouse. « Chacune vit sa vie. Je suis la même personne parce que mon ressenti au monde a toujours été différent. Qu’est-ce qu’un homme ? Qu’est-ce qu’une femme ? Chacun a cette double polarité, et on essaie de se dém… avec. »
lien de l'article : http://www.midilibre.com/articles/2009/10/16/A-LA-UNE-Camille-Je-suis-la-meme-personne-961077.php5
> voir d'autres portraits sur ce blog
Devenir des transsexuels opérés (source : l'Information Psychiatrique) L’objet de cette étude est d’évaluer, à travers la littérature scientifique internationale, le devenir des transsexuels opérés et les conséquences du traitement hormonochirurgical (THC). Les transsexuels se disent satisfaits de leur transformation dans plus de trois quarts des cas et, en définitive, très peu la regrettent. Il apparaît assez clairement que le THC engendre des effets largement plus positifs que ceux que prévoyaient jadis les médecins et, plus encore, les psychologues (...) Concernant "Le devenir social" : Dans la majorité des cas après l’opération, les transsexuels vont dans le sens de relations sociales plus riches et plus nombreuses. Ils sortent de leur isolement social, osent entreprendre des activités jusqu’alors largement évitées. Cette amélioration des relations sociales est imputée à l’adéquation entre l’identité de genre et l’anatomie (...) Mais il faut noter que certains de ces critères tendent à être remis en question avec l’évolution des attitudes vis-à-vis des différences dans la société, l’évolution de la typologie transsexuelle et un meilleur suivi des populations transsexuelles. (l'Information Psychiatrique. Volume 81, Numéro 6, 517-28, Juin-Juillet 2005, le corps transformé) LIRE
Passeport Canada examine sa politique sur le sexe indiqué sur le document
officiel de voyage, dans la foulée de changements apportés en Australie l'automne dernier. Selon les nouvelles règles australiennes, les personnes transgenres peuvent y choisir
le sexe de leur choix sans avoir subi de chirurgie au préalable. source : source : La Presse (Canada), 7 mai 2012
Les personnes intersexes, dont l'anatomie ne permet pas de les identifier formellement à un sexe ou à un autre, ou qui ne se
reconnaissent ni comme un homme ni comme une femme peuvent y faire inscrire un X, à condition de fournir un billet du médecin.
Au Canada, une personne transgenre ne peut en principe faire inscrire sur son passeport un sexe autre que son sexe biologique sans subir de chirurgie. Et seules les lettres «H» (pour homme) et «F» (pour femme) sont indiquées.
Mais les choses pourraient changer. «La politique de Passeport Canada en ce qui concerne le genre indiqué sur les passeports fait l'objet d'un examen», peut-on lire dans une note d'information obtenue par La Presse en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.
Une porte-parole de Passeport Canada nous a confirmé que cet examen était en cours.
Au Québec aussi?
Par ailleurs, le gouvernement du Québec pourrait lui aussi étudier la possibilité d'assouplir ses règles en ce qui a trait aux personnes transgenres.
Les règles de la province prévoient en effet que seules les personnes qui ont subi une chirurgie peuvent officiellement changer de sexe dans les registres civils.
«Nous envisageons d'analyser prochainement la question reliée à la modification de genre sur l'acte de naissance quant aux personnes n'ayant pas subi d'opération chirurgicale», a confirmé dans un courriel envoyé à La Presse l'attaché de presse du ministre Fournier, David Couturier.
«Nous n'avons pas attendu que cet enjeu soit judiciarisé, a-t-il ajouté. Le ministre est très sensible à la question.»
Questions litigieuses
Dans une décision rendue il y a quelques semaines, le Tribunal des droits de la personne de l'Ontario a décrété que d'obliger une personne à subir une opération de changement de sexe pour pouvoir modifier son acte de naissance était discriminatoire.
Une autre controverse liée aux personnes transgenres avait aussi fait surface il y a quelques mois à Ottawa. Selon de nouvelles règles fédérales, les compagnies d'aviation ne peuvent plus admettre à bord d'un appareil un passager dont l'apparence n'est pas conforme au sexe indiqué sur ses pièces d'identité.
Aucun cas d'interdiction de voyager n'a été signalé depuis ce changement réglementaire. Le gouvernement insiste de plus pour dire qu'une personne visée pourrait être admise à bord si elle présente un billet du médecin.
Des membres et groupes de la communauté transgenre continuent néanmoins à dénoncer ces changements et estiment que le dossier n'est pas réglé.
«Heureux»
Julie-Maude Beauchesne, porte-parole du Conseil québécois des gais et lesbiennes, applaudit toutefois la nouvelle d'un examen en cours à Passeport Canada. «On est heureux que le gouvernement bouge là-dessus. Le passeport, c'est problématique justement pour les personnes qui sont en transition. Et surtout pour les personnes en transition qui ont besoin de voyager pour leur travail ou même des vacances.»
La note d'information destinée au ministre des Affaires étrangères, John Baird, trace les grandes lignes des changements apportés en Australie et dresse un portrait de la situation au Canada.
Les auteurs rappellent que la responsabilité de Passeport Canada n'est pas d'identifier le sexe d'un demandeur de passeport, mais de vérifier leur identité (incluant leur sexe) à partir de pièces d'identité reconnues.
«Passeport Canada ne considérera l'impression d'un sexe autre que celui inscrit sur les preuves documentaires de citoyenneté que lorsqu'un demandeur a subi
une chirurgie de réassignation de sexe ou qu'il s'apprête à le faire», peut-on lire.
http://www.lapresse.ca/actualites/quebec-canada/national/201205/06/01-4522597-vers-un-troisieme-sexe-sur-les-passeports-canadiens.php
La jeune transsexuelle Alex se définit et vit comme une fille. Mais la Cour d'appel a décidé que c’est sa mère qui avait induit sa transsexualité. La
fillette est sur le point d’etre internée dans un service psychiatrique.
> LIRE sur
Yagg (ICH BIN EIN BERLINER QUEER, 24 mars 2012)
Alex (C) Privé
Pétition internationale
Le mouvement de solidarité qui s'est constitué autour d'Alex provient également de militant_e_s pour les droits humains. Lundi, à 15h, l''Aktionsbündnis Alex' („Alliance directe“ pour Alex) organise un rassemblement devant le Ministère berlinois pour l'éducation, la jeunesse et les sciences. Le mot d’ordre est : "Stop à l'internement psychiatrique forcé d’Alex !“. "Ce n’est pas un cas isolé, précise l'appel, la contrainte et les pressions psychologiques exercées par les institutions comme l'assistance sociale et la Charité représentent une violence structurelle ! Chaque genre et chaque identité de genre sont un droit, pas une maladie !“
Une pétition en-ligne a également été initiée par la militante britannique trans’ Katrina Swales sur change.org. Cette pétition est adressée au maire de Berlin, Klaus Wowereit, et affirme : "Cette jeune fille est en train d'apprendre que ses sentiments sont erronés, et elle sera conduite au même déni qui a coûté la vie à tant de personnes transgenres". Plus de 9 000 personnes ont déjà signé la pétition.
Et Alex dans tout ça ? Elle a demandé à être accompagnée par un_e thérapeute pour l'aider à affronter cette épreuve. Mais les services de l'assistance sociale ont refusé. (ICH BIN EIN BERLINER QUEER, 24 mars 2012)
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« Suivi médical des personnes transsexuelles et changement d’état civil: État des lieux et perspectives », par Brigitte Goldberg, de Trans-Europe Après la publication de l'article Enfants transgenres: À quel âge peut-on commencer une transition?, Brigitte Goldberg, présidente du collectif Trans-Europe, a envoyé ses observations à Yagg (5 août 2010) > LIRE
Source : D.R.
Clarisse Fabre est journaliste au "Monde". Elle est l'auteure de "Liberté, égalité, sexualités. Actualité politique des questions sexuelles", en collaboration avec Eric Fassin
(Belfond/Le Monde, 2003).
ÉCOUTER
source : DOSSIER : Brouillage dans le genre : vers l'indifférenciation sexuelle ? - Savoirs - Le Monde.fr
D’aucuns parlent même de « fierté homosexuelle » ! Se rendent-ils comptent de l’illogisme de leur formulation quand on sait que seul ce qui relève d’un mérite et donc d’un dépassement de l’ordinaire par le talent ou le génie, peut conférer de la fierté à un être humain. Nul ne peut, à moins d’être totalement taré, se dire fier de son corps, de sa beauté, de ce qu’il porte devant lui sous son pubis, dans l’entrejambe ou derrière au bas du dos, et de ce qu’il en fait aux heures de frénésie corporelles… Je suis heureux de mon corps beau et fort mais fier de ce que je fais de mon entendement, fier de ma spiritualité, de mon intellectualité comme le sportif l’est de ses exploits … Enfin, il est de ces incohérences courantes à corriger… Mais pour revenir au sujet, disons que la sexualité, cette chose éminemment privée et intime, si elle ne doit pas occasionner la persécution ou la discrimination des humains, n’a pas non plus à être exhibée comme une sorte de coupe remportée au championnat de la différence par les homosexuels. Et, précisément à l’heure où les mouvements gays veulent assurer et convaincre les sceptiques de leur normalité sexuelle et humaine, de leur équilibre général, leur humanité sans différence du reste de l’espèce. Insister sans cesse sur un statut, une différence quelque minoritaire soit-elle, donne l’impression d’une non conviction de cette normalité sexuelle s’inscrivant dans la diversité, que les revendicateurs cherchent artificiellement à imposer par l’ostentation. Une fois que les lois établies interdisent la discrimination des minorités sexuelles, il devient grossier que des membres de communauté sexuelle particulière soient constamment en mode exhibitionniste sous prétexte de marquer leur altérité. La sexualité hétéro comme homo doit rester dans les alcôves et boîtes publiques spécifiques qui lui sont dédiées au risque de devenir agression de la société par des pervers voulant choquer pour choquer en usurpant l’espace public impropre à l’exposition de l’intimité. La lutte pour les droits des minorités ne confère en aucun cas, à la chose sexuelle un statut de doctrine. La sexualité n’est ni un discours laïc ou religieux à proposer, ni un outil particulier de rection des mœurs pour corriger les mentalités en dérangeant autrui. La sexualité ne doit par servir d’alibi bêtement voyeur ou de médailles tristement physiologiques à bricoler et montrer en public.
D’ailleurs, n’est-ce pas la revendication d’être regardé comme sexué naturel parmi les humains que revendiquent les gays ? Eh ! Bien ! Si la chose est naturelle, que l’on cesse de l’affubler d’artifices ostentatoires comme pour circonvenir les plus jeunes qui ne sentiraient pas cette attirance naturelle à l’homosexualité alléguée par les tenants des droits gays. La décence gaie, en vérité, aidera mieux la sexualité non majoritaire, à l’acceptation générale, à une perception non offusquée par le prosélytisme sexuel. Le bas ventre n’a pas à être découvert dans les rues et sur des chars attifés en ostensoirs où des demeurés, des saltimbanques, au nom de leur homosexualité, défilent en cache-sexe ou bikini pour montrer leur priapisme dans l’espoir d’être érotiquement attrayants et admirés... Au contraire cela est franchement nauséeux et répugnant pour les esprits équilibrés, car il s’agit d’autoréification du corps encore pire que la réification par autrui, qui de toute façon, est chose toujours vile, haïssable et déshumanisante. Notre sexe avec toute la fascination physiologique doit rester à l’intérieur de nos vêtements dans une posture adulte de décence publique et sociale.
L’intimité, cette chose éminemment humaine, est justement la capacité que nous, humains, avons de transcender l’animalité dans la satisfaction de nos besoins ou désirs physiologiques d’excrétion et de copulation. C’est par la culture, la fondation de l’esprit collectif, dans le cours de son évolution sociale que l’homme a jugé bon de ne pas se donner en spectacle comme un animal de quand il assouvit ses besoins naturels normaux et ses désirs ou pulsions. L’intimité est donc l’enculturation de la pulsion dans le mode de satisfaction du désir, là où nous mettons en scène entre autres, dans la sexualité, notre rapport au corps et à son Créateur qui peut, tout aussi être Dieu pour les croyants ou la nature pour les non croyants. L’intimité est à la fois un espace éthique par la loi sociale qui la régit et moral, par la loi cosmique et naturelle, la transcendantalité ludique et métaphysique qu’elle met en jeu selon nos convictions ontologiques du sain et du malsain, nos relations avec le permis et le défendu, le décent et l’indécent, le gratifiant et le dégradant…
Alors, humains de tous les sexes, l’heure est à l’assumation sexuelle adulte et responsable entre partenaires consentants et en âge légal, sans un besoin stupide d’insulter la pudeur des familles que certains secteurs homosexuels veulent méprisamment blesser et vouer au persiflage comme un règlement de compte avec le passé d’exclusion sociale que les homos ont connu. Mais justement, la maturité doit faire comprendre à ces secteurs, que l’on ne corrige pas un excès par un excès. L’indécence du rejet discriminatoire ne justifie nullement l’infamie de la surenchère expositoire de l’homosexualité dans nos cités dont elle veut attirer l’attention au prix de la cette chosification susdite de ses représentants.
Pour l’humanisation finale de l’homosexualité, sa respectabilité qui doit commencer par le respect de la tolérance qu’elle réclame, puisque la tolérance est aussi l’évitement de l’invasion publique qui froisse la pudeur et la chasteté de nombreuses familles et d’innombrables secteurs de la société, que la normalité homosexuelle, convaincue d’elle-même, se vive dans sobriété intime sans la vulgarité du donner en spectacle qui l’amenuise au plus bas et rend insipides voire rebutantes ses revendications. Que l’homosexualisme cesse donc d’objecter la conscience collective comme quoi, il leur faut de l’empathie, de l’attention voire la sympathie du monde entier, alors qu’il n’y pas de violation de leur vie homosexuelle intime …
Que l’imposture d’autoréification pour choquer bêtement autrui, cesse une bonne fois pour toutes, et que tous les justes droits à l’intimité soient complètement reconnus pour que nul ne puisse en tirer conséquence pour nous incommoder par une comportement agressif sans raison, sans en avoir l’air ! Car à chacun d’assumer son être global et d’en répondre sans chercher à agresser le reste de l’humanité en confondant, par l’imposture d’un soit disant et prétendu droit, intimité et liberté…
La sanie mortelle de l’exhibitionnisme sexuel de l’homosexualisme qui se métastase telle une néoplasie dans la civilisation, doit être extirpé et rejeté loin de l’espace public où seul le comportement sans excès d’intimité sans artifices intimes inavoués pour choquer ou harceler, est censé être admis.
Ni économiquement marginalisée ni socialement réprimée ni juridiquement bafouée, l’homosexualité surexposée en public devient tout simplement une attitude irrespectueuse de notre droit à ne pas être gays, attitude envahissante, pesante et antipathique.
On ne grandit ni ne s’affranchit par l’abandon aux bas instincts. L’acceptation sociale d’une minorité, d’ailleurs pas mal représentée dans les différents secteurs de la société et du pouvoir, n’advient que par l’humanisation de la nature tout en évitant les pulsions malsaines et les monstres dénaturants d’une culture agressive de mode…
Quand une catégorie transforme son intimité, la sexualité, comme identité imposante qui doit constamment avoir l’assentiment non plus juridique et logique mais intérieur et axiologique des hétéros, au point de blesser la pudeur des majorités, il est difficile de dire qu’elle en sort plus respectable et mieux acceptée.
La liberté, l’émancipation sexuelle est et doit demeurer le droit de vivre pleinement son option sexuelle dans l’intimité sans en faire une forme publique invasive voire incisive, un prosélytisme sexualiste contre la pudeur d’autrui.
Idéologiser l’intime, le subvertit. Et, dans cette dénaturation, haïssable, agressante, l’idéologie rend public l’instinctuel, le pulsionnel et fait de l’intimité, une essence hypertrophiée empiétant indécemment sur l’espace public et devient violatrice du respect de toutes les tendances sexuelles hétéros ou chastes qui, elles aussi, ont le droit d’exister sans se faire moralement agresser.
Dans l’histoire récente de la sexualité, la libération des pulsions fortement amorcées par les connaissances tant biologiques que psychanalytiques, a malheureusement versé dans l’excès et le chevauchement du privé et du public, de l’intime et du social, où des groupes, des communautés se croient permis d’exposer leur sexualité avec vulgarité et grossièreté dans les rues et la presse. Il ne s’agit pas ici de retour en arrière ni de rendre tabou le domaine de la sexualité mais de doser son expression publique dans les espaces et en temps et lieux raisonnables pour qu’elle reste informative sans devenir une sorte d’incitation à la dépendance sexuelle des plus vulnérables ni une blessure de la chasteté. Hélas, parmi les plus actifs, les plus agressifs, comme si le monde s’effondrerait s’il ne se montrait aussi entreprenant, l’homosexualisme est devenu une sorte de bannière des « droits et libertés » dans notre société, et, par l’excès même qu’il constitue en tant que sexualisme, fomente la déraison d’une liberté galvaudée, égrugée au moment même où elle est évoquée.
L’homosexualisme est l’antipode tyrannique que des secteurs gays entendent opposer à l’homophobie par la manifestation exhaustive et non moins tyrannique de leur homosexualité. Il constitue en sexualité, ce que sont à la société, les chaos d’origine groupusculaire et activiste tels des gangs, prétendant combattre la dictature étatique par le harcèlement et l’agression de paisibles citoyens. Il est donc évident - si nous restons dans cette allégorie - que le chaos comme l’État dictatorial sont tous deux despotiques, ennemis de la démocratie véritable. L’homosexualisme comme tout sexualisme, est donc un monstre dénaturant de la démocratie. Ce n’est en fait que la face la plus fâcheuse quoique inavouée de l’orgueil d’un certain secteur qui ne sait qu’insulter l’altérité et de la communauté des convenances et des mœurs qu’est la société.
Idéologiser l’intimité, produire la sexualité en discours et activisme sociopolitique, constitue à la fois une dénaturation de l’intime et une ironie dédaigneuse de la société que l’homosexualisme agresse moralement par ses manières antidémocratiques et liberticides vu que la liberté de tous, est de vivre en étant épargnés du harcèlement par l’intimité d’autrui.
Que l’équilibre ait enfin raison des excentricités agressives de ceux qui confondent démocratie et ce qu’il faut nommer « oligocratie » c’est-à-dire la suprématie de certains groupes voire de groupuscules sur et au détriment de la société globale.
lien de l'article : http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article11196
[débat] La Gay Pride est-elle ringarde ?
Par LOUIS-GEORGES TIN Maître de conférences à l’université d’Orléans et à l’EHESS, fondateur de la Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie
«La Gay Pride est-elle ringarde ?» La question était pour le moins provocante. Le 25 juin, à la veille de la marche parisienne, c’est le titre de la conférence qui se tenait à Sciences- Po. Mais qui osait ainsi jeter le pavé dans le Marais ? Des associations étudiantes, le Caelif et Outside, associations gaies et lesbiennes, qui plus est, particulièrement dynamiques, du reste, et qui en outre, participaient le lendemain à la marche des fiertés, la fameuse Gay Pride. Mais alors, ces étudiants étaient-ils mus par le goût de l’insolence et de l’impertinence, ou par le goût légitime du débat et de la réflexion ? Sans doute un peu des deux... A lire dans Libération du 27/07/2010
[témoignage] Changement de sexe - Le texte de M.-
[M. n'a pas de blog, Zoridae a donc publié son texte]
Je souffre. Je souffre d’exister. Ou plutôt, je souffre d’exister dans
un corps qui n’est pas le mien. Ce sexe me gêne, il n’est pas conforme à celui que je voudrais. Je devrais être autre. Je souhaite que ces attributs qui sont sensés me définir
arrêtent de me dénaturer l’âme, ne me pèsent plus, qu’ils soient autre pour me définir vraiment.
Je me promène dans la rue, dans des vêtements qui me font mal. J’ai essayé plusieurs fois de paraître à l’extérieur qui je suis à l’intérieur mais chaque fois, je n’ai vu dans le
miroir qu’une pâle imitation, un grotesque, une satire de qui je suis parce que justement je lui ressemble encore trop. Cet autre moi que j’abhorre, ses traits me déforment, ils
représentent trop fidèlement ce genre qui n’est pas le mien.
Aujourd’hui, une femme doit ressembler à une femme, un homme à un homme, sinon on vous regarde de travers. L’androgynie est sacrilège, est malaise. Cet antagonisme était trop
visible lorsque que je portais les attributs qui me plaisent.
Alors, je me cache. Je porte ce poids et la solitude qui l’accompagne. Je fais semblant, en sur-jouant mon rôle, pour avoir la certitude de ne pas attirer l’attention sur mon
secret. On me demande toujours pourquoi je suis toujours célibataire alors que l’on m’envie souvent pour mon physique. Le problème c’est que je n’ai pas trouvé d’hétéro de mon
sexe qui soit capable d’aimer l’intérieur et de dépasser l’enveloppe.
Je souhaite tant que la vie soit belle pour moi aussi, qu’enfin je m’épanouisse au grand jour.
Illustration : John Goudie Lynch
Publié par Zoridae le 22 août 2008 - http://delasexualitedesaraignees.blogspot.com LIRE AUSSI . Le troisième sexe dans le monde . Les transsexuels : un contre-courant invisible en Europe (25 mars 2009) . La lutte contre la transphobie en Europe pointée du doigt par l'Agence des droits fondamentaux (2 juillet 2008) . "Suis-je invisible ?" : la harangue d'une représentante d'une organisation transsexuelle à l'ONU (11 juin 2008) . "La Transidentité et les medias" . [télévision] Quand on parle à notre place... . Les trans' dans une "prison dorée" ? . ma Lettre ouverte aux politiques et aux médiaticiens... dans mon journal personnel
Les pratiques variant d’un juge à l’autre quant à la modification ou non de la mention de sexe à l’état civil d’un transsexuel, la circulaire n° CIV/07/10 du 14 mai 2010 est venue préciser que les magistrats « [pourront] donner un avis favorable à la demande de changement d’état civil dès lors que les traitements hormonaux ayant pour effet une transformation physique ou physiologique définitive, associés, le cas échéant, à des opérations de chirurgie plastique (prothèses ou ablation des glandes mammaires, chirurgie esthétique du visage…), ont entraîné un changement de sexe irréversible, sans exiger pour autant l’ablation des organes génitaux ». Reste à savoir ce qu’il faut entendre par « changement de sexe irréversible », un sénateur faisant remarquer qu’aucune des transformations citées dans le texte n’est irréversible à l’exception stricto sensu de la glande mammaire, laquelle peut d’ailleurs être secondairement remplacée par une prothèse.
Dans une réponse ministérielle du 30 décembre 2010, le Garde des Sceaux répond que cette notion « fait référence à la recommandation n° 1117 du Conseil de l’Europe relative à la condition des transsexuels, citée par le rapport de la Haute autorité de santé « Situation actuelle et perspectives d’évolution de la prise en charge du transsexualisme en France » de novembre 2009. Cette notion est d’ordre médical et non juridique et, selon certains spécialistes, le caractère irréversible peut résulter de l’hormonosubstitution, ce traitement gommant certains aspects physiologiques, notamment la fécondité, qui peut être irréversible. Il appartient aux personnes concernées d’en rapporter la preuve, notamment par la production d’attestations de médecins reconnus comme spécialistes en la matière (psychiatre, endocrinologue et, le cas échéant, chirurgien) et qui les ont suivies dans le processus de conversion sexuelle. Le procureur fonde ensuite son avis, au cas par cas, sur les pièces médicales produites par le demandeur. »
Rép. min. n° 14524, JO déb. Sénat 30 déc. 2010, p. 3373
source : forum-famille.dalloz.fr, 12/01/2011 - lien de l'article : http://forum-famille.dalloz.fr/?p=1953
[tribune]
interview - "Il faut faciliter le changement d'identité"
(Philippe Castel, porte-parole de l'Interassociative lesbienne, gaie, bis et trans)
La transsexualité ne sera plus considérée comme une affection psychiatrique de longue durée, a promis la ministre de la Santé, Roselyne
Bachelot, à la veille de la Journée mondiale contre l'homophobie et la transphobie. Une initiative
saluée par Philippe Castel, porte-parole de l'Inter-LGBT*. Avec quelques bémols
toutefois.
Par Anne Vidalie, lexpress.fr, (publié le 18/05/2009 mis à jour le 19/05/2009)
Quelle est la portée de cette annonce?
C'est une décision symbolique, certes, mais le symbole est important: on ne considérera plus, en France, les "trans" comme des malades
mentaux. Par ailleurs, nous saluons le fait que le gouvernement ne profite pas de ce prétexte pour dérembourser la prise en charge médicale. Les
"trans", comme les femmes enceintes, ne sont pas des malades, mais des personnes qui peuvent avoir besoin de soins médicaux.
Reste à espérer que la ministre de la Santé entame une démarche auprès de ses homologues européens pour les convaincre de lui emboîter le pas. Et auprès de l'Organisation mondiale de la santé, qui classe la transsexualité parmi les pathologies mentales.
Au-delà du symbole, quelles décisions attendez-vous désormais du gouvernement?
Il reste beaucoup à faire pour que les transsexuels et transgenres soient pleinement reconnus. Et notamment, faciliter le
changement d'identité. Nous souhaitons qu'ils puissent, comme en Belgique et en Espagne, obtenir un nouvel état civil et une modification de leur numéro de Sécurité sociale
sans en passer par une opération chirurgicale synonyme de stérilisation. Certains "trans" se satisfont pleinement de
l'hormonothérapie, voire considèrent la réassignation chirurgicale comme une atteinte à
leur intégrité.
Cela vous gêne-t-il que Roselyne Bachelot parle de "troubles de l'identité de genre"?
Oui, car ce vocabulaire vient amenuiser la portée de la décision. Si les "trans" ne sont plus considérés comme des malades, pourquoi parler encore de "troubles"?
Aujourd'hui, le suivi psychiatrique est obligatoire pour obtenir une hormonothérapie. Nous souhaitons qu'il soit possible, et non impératif, car nous insistons sur la
responsabilité des individus.
http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/sante/il-faut-faciliter-le-changement-d-identite_761389.html
* l'Interassociative lesbienne, gaie, bis et trans
La violence de l’État français envers les personnes LGBT et ses conséquences : insultes, discriminations dans la vie quotidienne, agressions physiques, meurtres… Sans oublier les suicides d’ados !
Et pour les personnes transgenres ?
La stérilisation comme condition du changement d’identité !
par Trans Aide
Le maintien à tout prix de la vision discriminante de la cellule familiale – qui se doit d’être composée uniquement d’un homme de sexe mâle et d’une femme de sexe femelle – a pour conséquences violences, discriminations, suicides et malheureusement morts d’autres êtres humains ayant une orientation sexuelle, une identité de genre différente…
Cette violence de l’État français consiste à refuser le mariage républicain pour les personnes homosexuelles et à obliger les personnes trans-identitaires à divorcer pour obtenir leur changement d’état-civil. L’État rejette aussi tout projet de famille fondé sur l’amour et la parentalité, à une partie de la population à cause de son orientation sexuelle ! Le projet de loi de la députée Nadine Morano, qui donnait des droits parentaux sans distinction d’orientation sexuelle aux beaux-parents demandeurs, a provoqué une levée de boucliers dans la majorité actuelle ! Vous vous rendez compte ? Un début de reconnaissance de l’homoparentalité en France ! Pour ces élus (de plus en plus coupés) du peuple, c’est une hérésie que l’égalité face à un projet familial…
On remarquera aussi que les défenseurs de l’homoparentalité n’étaient pas vraiment au mieux de leur forme pour défendre des valeurs reposant sur l’égalité des droits pour toutes et tous. Il y avait là un certain manque d’ardeur, voire de conviction face aux tenants de la discrimination.
La violence de l’État français s’exprime aussi au travers du Ministère de la Santé et de sa ministre Roselyne Bachelot – qui a refusé à Trans Aide l’entrevue que
nous lui demandions pour discuter des nouvelles dispositions préconisées par la HAS au Ministère de la Santé, totalement contraires aux droits humains : centre de tri, stérilisation
chimique puis chirurgicale (condition pour obtenir en France une modification de son état civil !).
En réponse à une question écrite du député de Nancy, la Ministre de la Justice, madame Rachida Dati, a réagit par une fin de non-recevoir, citant exclusivement les transsexuels, dont elle
estime le traitement satisfaisant ; elle n’évoque ni la question ni même le terme transgenre ! Le Tribunal de Grande Instance de Nancy, lors d’un récent jugement, a d’ailleurs rejeté
la demande de changement d’identité d’une personne transgenre, essentiellement parce qu’elle avait refusé de fournir la preuve de sa stérilisation… Les attendus, sur lesquels nous reviendrons
ultérieurement, soulignent clairement que, sans cette preuve, une personne transgenre pourrait procréer… On voit bien que c’est la parentalité qui est au cœur de la répression d’État contre les
Trans.
En France, la HAS – Haute Autorité de Santé – appelle donc à une répression accrue et verrouille donc la liberté de vivre son identité de genre en émettant un rapport dont les conclusions sont un recul effarant sur une situation déjà scandaleuse. Aujourd’hui, on tente de psychiatriser les plus faibles, et on stérilise les « anormaux » ! En ne nous accordant pas le droit au changement d’état-civil dans des conditions respectueuses des droits humains, l’État français fait tout pour nous détruire.
Pas stérilisé(e) ? pas de papiers ! Voilà la position de l’Etat français !
Pour les quelques groupes Trans qui voulaient encore croire à la possibilité d’apitoyer nos dirigeants, le message est clair : si vous voulez vivre,
battez-vous ! Ces gens-là ne nous donneront pas spontanément cette égalité car ils préfèrent fermer les yeux sur les violences, les discriminations et les morts engendrées par leur politique
du « bien pensant mâle hétérosexuel dominant », supposé être la seule « bonne voie ». Pas besoin de « guide » de la pensée pour imposer leur « loi naturelle »
reposant sur le seul modèle de cellule familiale où l’amour n’a pas sa place : un mâle dominant sa femelle soumise ! C’est le fondement de la vision hétéro-patriarcale et sectaire de la
famille… Notre vision à nous est authentiquement républicaine : l’égalité des droits pour toutes et tous !
Mais combien de morts, de tentatives de suicide, d’actes de violence et discrimination au quotidien faudra-t-il encore pour obtenir l’égalité des droits ? La communauté LGBT (Lesbienne Gai
Bi Trans) assiste bel et bien à un raidissement de l’État français, à une stigmatisation et à une répression accrues envers les personnes transgenres. L’égalité républicaine n’est réservée,
dans les faits, qu’aux citoyens définis comme mâles et hétérosexuels… Blancs de préférence ! Bref, une communauté d’autant plus minoritaire que, dans ses rangs, surtout chez les jeunes
hétérosexuels, beaucoup rejoignent désormais notre combat contre les violences sexistes, l’homophobie, la lesbophobie, la biphobie et la transphobie.
Face
à la politique discriminatoire de l’État français, mobilisons-nous pour en finir avec une situation indigne d’une République digne de ce nom.
Nous exigeons l’arrêt immédiat de l’odieux chantage : stérilisation contre modification d’état civil !
Nous exigeons l’accès à
la parentalité et au mariage républicain pour tous et toutes !
Pour Trans Aide
Association nationale transgenre
La secrétaire nationale,
Delphine Ravisé-Giard
secretariat@trans-aide.com
source : Trans Aide - www.trans-aide.com
sur le même sujet
XVIIe conférence internationale sur le sida (3-8 août 2008, Mexico) | |||
Les transgenres
organisent leur lobby |
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Coordinatrice du réseau des transgenres d'Amérique latine (Red LacTrans), Marcela Romero était fière de voir la communauté transgenre prendre une place plus importante durant la XVIIe édition de la conférence internationale sur le sida. Non seulement visible, la communauté a su se faire entendre lors de nombreuses sessions ou au cours de présentations de posters décrivant les actions des associations. «Nous prouvons que la communauté transgenre est présente, déclare Marcela Romero. Elle a des choses à dire et fait partie de la société civile, au même titre que les hommes ou les femmes biologiques. Qui mieux que nous, peut parler de nous ? Nous ne pouvons plus accepter que d'autres parlent à notre place !». Cette conviction est d'ailleurs à l'origine de la création de Red LacTrans, qui regroupe depuis 2004 des associations de 20 pays d'Amérique Latine souhaitant s'organiser politiquement et porter une parole commune au sujet de la reconnaissance des droits des transgenres. |
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Le droit à la différence | |||
L'engagement politique dans la société civile est primordial. Keyla Simpson est consultante auprès du ministère de la Santé au Brésil et se bat
depuis plus de 10 ans pour faire de la question transgenre un sujet incontournable dans les débats publics de son pays. «Les transgenres cumulent les stigmates, sont victimes de
nombreuses discriminations et vivent dans une grande vulnérabilité, notamment face au VIH/sida.» L'espérance de vie des transgenres en Amérique Latine est d'environ 35 ans. Dans
la majorité des cas, les décès sont dus soit au VIH, soit à des violences physiques. Le fait que les droits fondamentaux ne soient pas appliqués à leur encontre aggrave d'autant
plus la vulnérabilité de ces personnes. |
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Préparer l'avenir
A Cali, Valentina Riascos Sanchez tente au sein de son association de lutter contre toutes les formes de discrimination. Elle a créé une «carte
d'identité» transgenre, reprenant la photo de la personne, ainsi que ses nom et prénom féminins. Au recto de cette carte, sont inscrits quelques articles de loi, sur les droits
des personnes en cas d'arrestation et la liberté de chacun à pouvoir exercer le travail sexuel. Valentina souhaiterait que toutes les personnes transgenres puissent être en
possession de cette carte, afin de faciliter leurs relations avec les autorités et réduire le nombre de violences policières. Elle œuvre aussi pour que les transgenres puissent
être appelées par leur prénom féminin. Ce dernier point semble primordial pour la prise en charge médicale des membres de la communauté. En effet, explique Marcela Romero, de
nombreux transgenres vivant avec le VIH négligeraient leur suivi médical, faute d'un accueil respectueux et non stigmatisant dans certains établissements médicaux. Comment se
sentir à l'aise dans un lieu de soins quand tout le monde, y compris le médecin, vous parle au masculin ?
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Mobilisation et défense des transgenres en France
A la veille de la remise par l'HAS d'un rapport sur les transgenres, Camille Cabral, directrice du PASTT (2) à Paris, souhaiterait qu'un réseau
similaire à celui de l'Amérique Latine puisse voir le jour en France et par la suite en Europe. Selon elle, la Red Lac Trans doit servir d'exemple en terme « d'empowerment (3) »
pour l'ensemble de la communauté transgenre internationale. |
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L'action d'Arcat | |||
Dans son action d'accompagnement global de personnes vivant avec le VIH et les hépatites chroniques, l'association Arcat mène depuis 2001 un programme d'information et de prévention spécifique pour un public transgenre latino. Programme qui a pour objectif de réduire le risque d'infection par le VIH et les IST et d'informer sur l'accès aux soins et les services adaptés à la prise en charge de personnes transgenres. Un psychologue et une animatrice de prévention proposent des entretiens individuels de prévention en langue espagnole. Ils peuvent réaliser des accompagnements physiques quand l'état de santé ou la situation sociale des usagères le nécessitent. L'association met également à disposition des dépliants adaptés (sur le VIH, les IST, les hépatites, le mode d'emploi du préservatif, les droits sociaux) et va réaliser des brochures spécifiquement destinées à la population transgenre et aux personnes les prenant en charge. Préservatifs et gels lubrifiants sont distribués lors d'actions qui ont lieu toute l'année, dans un local situé à proximité d'un lieu de prostitution à Paris, et à bord d'un bus qui sillonne les lieux de prostitution dans une forêt aux alentours de la capitale. Cette action est menée en collaboration avec l'association « les amis du bus des femmes » qui intervient spécifiquement auprès du public prostitué. En 2007, 211 personnes transgenres ont bénéficié des entretiens menés par ARCAT dont certaines ont été orientées vers des services sociaux hospitaliers et des consultations spécialisées de médecins proctologues et médecins endocrinologues. | |||
Miguel-Ange Garzo, Christine Etchepare et Anne Guérin (Arcat, Paris) | |||
(source : Pari-t) |
Les associations de transsexuels et de lutte contre le sida et le Centre régional d’information et de prévention du sida (Crips) publient une première étude exploratoire décrivant la
situation sociale, les comportements sexuels et le recours aux soins des personnes trans.
L’étude a été réalisée auprès des 179 personnes ayant répondu à un questionnaire élaboré par le Crips et Act Up-Paris puis diffusé via Internet de mai à juin 2007. Les informations recueillies mettent en évidence des caractéristiques socio-économiques proches de la population générale, mais avec des modes de vie marqués par moins de vie de couple, moins d’activité sexuelle, plus de rapports sexuels associés à des échanges d’argent, des prises de risques plus importantes vis à vis du VIH, davantage de consommation de substances psychoactives.
Depuis l’ère du sida, la connaissance de la population homosexuelle masculine s’est améliorée notamment en matière de comportements sexuels et de compréhension de la construction identitaire, mais les associations de transsexuels et de lutte contre le sida pointent le manque de travaux sur la ou les populations qu’elles représentent. Le terme de transsexualité, sans définition clairement établie, recouvre des situations et des comportements variés chez des personnes qui ont en commun de se sentir en désaccord avec le sexe qui leur est assigné biologiquement à la naissance : transgenres, transsexuels, travestis, hommes se sentant femme ou l’inverse.
L’âge moyen des participants est de 39,6 ans. Plus de 93 % se sont définis par rapport aux notions de transsexuels (72,6 %) et de transgenres (54,8 %), 34,1 % répondant oui pour ces deux items (tableau 1). Parmi les participants, 41,9 % se déclarent hétérosexuels, 21,8 % homosexuels, 33,5 % ne se déclarent ni homosexuels ni hétérosexuels et 2,8 % se déclarent à la fois homosexuels et hétérosexuels. Orientation sexuelle et identité ne sont pas associées.
Cette enquête a notamment mis en évidence certaines particularités des comportements sexuels et préventifs :
Au cours des 12 derniers mois, 61 % des répondants ont eu
des rapports sexuels, et la moitié déclare avoir un partenaire principal.
Lorsque les répondants ont un partenaire principal, il s’agit d’une personne transsexuelle
dans 18,6 % des cas, d’un homme dans 30 % des cas et d’une femme dans 52 % des cas.
Parmi les répondants, 18,4 % rapportent des actes sexuels contre de l’argent, donné ou
reçu.
La proportion de répondants déclarant avoir eu des rapports sexuels dans les 12 mois
précédents diminue avec l’âge, passant de 75 % chez les moins de 30 ans à 32 % chez les plus de 50 ans.
Les personnes enquêtées déclarent en moyenne 4,4 partenaires dans les 12 derniers mois.
Une proportion importante des participants (82 %) déclare ne jamais utiliser de
préservatif pour les rapports bucco-génitaux et la moitié lors de rapports avec pénétration avec leur partenaire principal.
Bien que la différence ne soit pas significative, les personnes qui ont un homme pour
partenaire principal sont plus nombreuses à ne jamais avoir utilisé de préservatifs avec ce partenaire au cours des 12 derniers mois (72 % versus 64 % pour les personnes qui ont
pour partenaire principal une femme et 37 % pour celles qui ont pour partenaire principal une personne trans, p=0,07).
Le recours au test de dépistage du VIH dans les deux dernières années concerne 49,7 %
des participants, 29 % y ont eu recours antérieurement à cette période et 21 % n’ont jamais fait de test de dépistage. Sur l’ensemble de l’échantillon, 4,5 % se déclarent
séropositifs, 77,0 % se disent séronégatifs, 16,8 % ignorent leur statut sérologique et 1,7 % ne sont plus certains d’être séronégatifs.
Rapportés aux seuls participants qui ont eu au moins un test de dépistage au cours de la vie
(n = 141), le pourcentage se déclarant séropositifs serait de 5,7 %.
Dix-sept pour cent des participants déclarent avoir déjà eu une autre IST dans leur vie. Il
s’agit généralement d’infections à gonocoques ou d’herpès génital.
Cette enquête montre la faisabilité d’un recrutement par Internet pour atteindre une population cachée dont les caractéristiques sociales ont de nombreux points communs avec la population générale en terme d’âge, de proportion d’immigrés, de niveau d’étude et d’activité professionnelle, comme l’indique la comparaison avec l’Enquête décennale santé 2003 (EDS) réalisée en population générale.
Bien que l’infection à VIH semble plus présente dans la population trans que dans la population générale, en relation avec les prises de risques plus importantes, elle apparaît nettement moindre que dans la population gay. Ce résultat peut être lié à des comportements différents, notamment une diversité de partenaires moins importante dans la population enquêtée que dans la population homosexuelle masculine.
Le taux de séropositifs déclarés dans cette population socialement bien insérée est plus bas que ceux observés dans les études publiées dans d’autres pays
qui dépassent souvent 10 % .
http://femmesida.veille.inist.fr/spip.php?article629 - Rédigé le 2 juillet 2008
Source en ligne : BEH, 1er juillet 2008 / n°27
1er décembre 2008 : 20ème Journée mondiale contre le sida
Le 1er décembre 2008 a marqué le 20ème anniversaire de la Journée mondiale de lutte contre le sida, créée en 1988 par l'Organisation mondiale de la Santé. |
STOCKHOLM - Le professeur français Luc Montagnier, co-lauréat du prix Nobel de médecine 2008 avec Françoise Barré-Sinoussi, a estimé qu'un vaccin thérapeutique du sida pourrait voir le
jour dans "quatre ou cinq ans".
"C'est difficile à dire mais c'est peut-être une affaire de quatre ou cinq ans", a-t-il déclaré
samedi à l'AFP, en marge d'une conférence de presse à Stockholm où il doit assister la semaine prochaine à la remise de la prestigieuse récompense.
A la question "n'est-ce pas une échéance trop optimiste?", il a répondu: "on a déjà dix ans de travail derrière nous" et souligné que la recherche sur le vaccin thérapeutique était "plus facile" que celle du vaccin préventif.
"C'est une maladie très complexe (...) nous sommes toujours en train de chercher à expliquer pourquoi le système immunitaire décline et nous cherchons toujours la nature du réservoir du virus", a-t-il rappelé au cours de la conférence de presse.
Il a également souligné qu'à défaut d'éradiquer la maladie, il y avait "diverses manières de réduire la contamination" via l'éducation, l'information et la prévention d'autres maladies en particulier dans les pays en voie de développement.
De son côté, Françoise Barré-Sinoussi a souligné qu'il était impossible de donner une échéance pour la mise au point d'un vaccin préventif.
"On ne sait pas, il faut tout simplement le reconnaître, et travailler", a-t-elle déclaré à l'AFP.
Elle aussi a insisté sur l'importance des recherches portant sur la manière dont "le virus est capable de constituer un réservoir dans le corps, réservoir consistant", qui explique qu'aujourd'hui les malades doivent suivre un traitement "le reste de leur vie".
"C'est une maladie sexuelle. Le virus affecte les muqueuses. Donc si nous voulons développer un vaccin, nous devons appréhender et mieux comprendre la réponse immunitaire et le mécanisme de protection des muqueuses", a-t-elle ajouté.
La scientifique a également exprimé son impatience de "retourner à une vie normale" et au travail après les cérémonies des Nobel, soulignant qu'elle était sollicitée de toutes parts depuis deux mois.
Les deux scientifiques français ont été couronnés en octobre pour avoir découvert le virus immunodéficitaire (VIH) responsable du sida qui a déjà tué 25 millions de personnes à travers le monde.
Le comité a aussi récompensé le chercheur allemand Harald zur Hausen pour avoir identifié le virus responsable du cancer du col de l'utérus qui touche chaque année 500.000 femmes dans le monde.
Les trois chercheurs liront dimanche leur discours récipiendaire à l'Institut Karolinska à Stockholm.
Ils recevront leur prix mercredi des mains du roi de Suède, lors d'une cérémonie à Stockholm. Il s'agit d'une médaille, d'un diplôme et d'un chèque de 10 millions de couronnes suédoises (930.000 euros) à partager.
Le chercheur allemand recevra la moitié de la somme et les Français se partageront l'autre moitié. (source : AFP, 06/12/2008)
La Transidentité et les medias
Par Karine Solène Espineira
Un cadre et un contexte propices à la discrimination
En 2004 et 2005, différents groupes de personnes transgenres et transsexuelles se sont constitués en association ou en collectif avec la volonté de s’imposer dans l’espace public, d’êtres visibles et intelligibles, de provoquer du débat hors des cabinets de psychiatrie. Le transsexualisme a donné lieu à des émissions de télévision tout au long de ces 20 dernières années, à des études écrites qui permettent à des érudits rationalistes de se proclamer expertEs en la matière et nous faire partager leur crise des certitudes.
Notons qu’en l’absence de reconnaissance sociale, de l’existence d’un groupe Trans., la transphobie n’existe pas, semble t’on dire. On ne pourrait donc discriminer ce(ux) qui n’aurai(en)t pas de substance !
Emissions de débat, documentaires ou films montrent la Transidentité avec plus ou moins de clarté, de souci pédagogique ou humain ; le thème est spectaculaire dans sa nature même : un homme devenu femme ou l’inverse ! Ce n’est pas banal comme sujet de questionnement moral ou philosophique, social ou religieux, psychologique ou psychiatrique à en croire l’intérêt de Colette Chiland, Patricia Mercader ou Pierre-Henri Castel pour ne citer qu’eux.
La Transidentité doit-elle se montrer, s’expliquer et se légitimer sur des plateaux de télévision ou bien doit-elle être moquée sur l’autel du divertissement ?
Transphonies et Transphobie, Mission impossible
Nous avons recueilli des centaines d’impressions, de points de vue, d’opinions qui nous font penser qu’expliquer la Transidentité au grand public en l’état du débat est peu ou prou une mission impossible. Face à cette difficulté, nous avons observé une militance du sans voix, dans la première génération (années 80-90) à quelques exceptions près, laquelle butait contre le mur d’une politique de l’identitaire la ramenant toujours à un « trans-sexualisme ».
Un peu comme s’il n‘était même plus nécessaire d’obliger une personne à mettre une étoile jaune, ou un triangle rose ; c’est la victime qui se désigne, le prisonnier qui s’enferme, le discriminé qui s’exclut.
A ce petit jeu, c’est le tortionnaire qui gagne à tous les coups.
La nouvelle génération pose : trans’ et fière de l’être et rompt avec l’engrenage de la victimisation.
Les trans’ sont des monstres pour certains, des fous pour d’autres, entre ces deux visions on trouve toutes sortes de qualificatifs recueillis sur des années de « micro trottoirs » sur la scène du réel jusque dans les émissions de télévision :
...des vicieux, des pédés, des dingues, des homos refoulés, des enculés, des marginaux aux marginaux eux-mêmes, des êtres qui souffrent, des exclus, des gens bizarres, des machins, des castrés, des travelos, des choses, des bidules, des phénomènes de foire, des êtres humains en détresse, des erreurs de la nature, des êtres fascinants, des femmes ambiguës...
Pour ce qu’il faudrait faire d’eux, quelques exemples :
...les tabasser, les tuer, les exterminer, les aider, les accepter, les comprendre, les intégrer...
Ces propos ne sont en rien le fruit de notre imaginaire mais bien d’une collecte de longue haleine effectuée sur des chantiers, des cours d’école, des bancs universitaires, des administrations, et issus d’un plombier comme d’un ingénieur, d’une maîtresse de maternelle comme d’une secrétaire de la sécurité sociale, d’un père de famille comme d’un célibataire, d’une lesbienne comme d’une hétérosexuelle notoire, au lendemain d’une émission, d’un film, d’un documentaire.
Tous les âges, toutes les catégories socioprofessionnelles, tous les sexes et attirances affectives possibles pour si peu de termes, si évocateurs.
Mais il faut heureusement noter que là où certains ont dit “ pédés ” ou “ enculés ”, d’autres ont parlé “ d’homos refoulés ”, que là où on s’est exclamé “ les accepter ”, d’autres ont précisé “ les intégrer ”.
Cependant, cela n’empêche personne de croire que les conditions de vie se sont améliorées pour ces personnes, même si l’ombre de la prostitution ou de l’agression plane toujours sur eux. En résumé : si l’on voit des émissions sur les transsexuels, cela ne peut qu’améliorer leur sort pour les uns, c’est dangereux et ça peut créer des vocations pour les autres ; un choix, un courage incroyable, expressions qui côtoient abominations, horreur intégrale ou encore boucherie.
Mais comment expliquer le silence, la mutité jusqu’au sans fond ?
Le transsexualisme télévisuel : l’invention d’une Transidentité ?
A partir de l’échantillon (précisé en Sources), nous avons dégagé un certain nombre d’étapes relatives au traitement du sujet dit transsexuel sur les plateaux de télévision, de la Transidentité dans les documentaires. Comment présenter et montrer une personne dite trans’, comment décrire et narrer un état de Transidentité ?
Que disent-elles (les personnes concernées, amiEs et familles), que disent-ils (journalistes, animateurs, juristes, médecins, l’homme de la rue) ? Les mises en scène détiennent-elles les clés des dénotations et des connotations qui forment le parti pris de la compréhension et des rejets, de jugement émotionnel et/ou de la conscience réflexive ?
Comment se conclut une telle approche dite informative et non iconographique à raptus émotifs ? Où se trouve la parole dans l’image ? Sacrilège ou voyeurisme,
Violence des images ou de la parole ? Que reste-t-il de cette narration de l’impossible ? Le silence de l’image pour la lumière de la voix, la réflexion contre l’émotion, mais est-ce vraiment cela que vous voulez ? rétorqueraient certaines de ces personnes que l’on ne sait où mettre, dont on ne sait que faire et quoi leur dire.
Myriam et les garçons ou comment jeter les trans à l’opprobre publique
Un synopsis
Tout récit a un scénario, une trame, un fil conducteur, une histoire écrite d’avance en somme. Celle de cette émission reprend l’idée de la tromperie et du mensonge. « There’s something about Miriam » (2004) de la chaîne Sky One qui ne l’oublions pas est un reality show ; un jeu à la Crying Game reprendront les tabloïds britanniques.
Pour expliciter, imaginons un jeu tel que Marjolène, une bachelorette draguée par six jeunes gens, qui se révélerait être à la fin du jeu, un homme. Car la pétillante Miriam est une jeune transsexuelle mexicaine pré-op (avant opération). Les candidats ont assigné avec succès la chaîne en justice, voulant interdire la diffusion d’une émission les ayant humiliés selon leurs avocats, certains affirmeront même avoir subis un traumatisme grave ; ils avaient en effet embrassé Miriam.
Le synopsis transmit par TF6 est le suivant :
Avec Myriam et les garçons, TF6 propose de découvrir un Bachelorette d’un genre nouveau. Tous les ingrédients de ce programme de télé-réalité sont réunis : une belle maison, une fille superbe, Myriam, et 6 garçons prêts à tout pour la séduire.
Mais Myriam a un énorme secret que seuls ses prétendants ignorent : Myriam est une fille différente des autres. Myriam est en fait... un homme.
Les sites Internet reprennent l’information ainsi, extraite :
Myriam et les garçons" arrive sur TF6 avec Vincent McDoom TF6 lance un programme Real Tv qui a déjà fait parler de lui "Myriam et les garçons", une sorte de "bachelor transexuel" présenté par Vincent Mcdoom à partir du mercredi 8 mars à 22h20. Myriam cache un "détail".
L’émission de télé réalité sulfureuse Myriam et les garçons arrive sur TF6...
C’est le mercredi 8 mars à 22h20 que débute la diffusion de ce concept ( la version originale et non une déclinaison française ) Ce, durant six semaines. C’est Vincent Mc Doom qui présentera chaque semaine en début d’émission ce qui attend les télespectateurs de TF6.
Diffusée en 2004 sur Sky One, en Grande-Bretagne, l’émission a engendré pas mal de réactions...
Tous les ingrédients de Bachelorette sont là : 6 beaux garçons prêts à tout pour séduire une jolie fille dans un cadre idéal ( villa de luxe, piscine...) Durant deux semaines...
Le hic : les garçons ignorent que Myriam a un détail que n’ont pas habituellement les demoiselles...Les prétendants ignorent tous que Myriam est un homme...
Une simple recherche Google© donne une idée de ce qui se dit déjà sur les forums et les plaisanteries qui ne sont pas méchantes, dit-on généralement avec condescendance, commencent à s’exprimer. Il ne faut pas sous-estimer ces gentilles « blagues » pas plus que celles sur les étrangers ou les femmes lorsque la frontière avec xénophobie et sexisme sont si minces...
Le cinéma s’était fait les dents sur les homosexuels dans les années cinquante, représentés en général comme des psychopathes veules et meurtriers. La Transidentité connaît le même phénomène malgré quelques films « amicaux »...
On sait que les violences verbales et physiques trouvent souvent leur origine dans les représentations stigmatisantes qui infériorisent l’Autre à travers des caractéristiques physiques et morales négatives. L’histoire est un récit plein des cris et de fureur pour reprendre Shakespeare, certes mais aussi pleine d’erreurs. Notamment celle d’accepter qu’une partie de la population puisse discriminer une partie de ses membres pour des questions ethniques, sexuelles ou d’expressions d’identité de genre... Les bonnes raisons n’ont jamais manqué, les atrocités inhérentes non plus...
« Imaginons une belle Villa et six garçons antisémites et une fille qui a un secret... elle est juive ! Imaginons une belle Villa et six garçons très légèrement xénophobes et une superbe jeune femme et il se trouve que son père est noir ! »... Ces exemples sont déplaisant à écrire. La perspective qu’un tel scénario soit possible fait frissonner de dégoût et d’effroi à la fois.
Pour les personnes trans’, tel est l’enjeu. Etre une nouvelle fois moquéEs et jetéEs à l’opprobre publique.
Un fait qui vient tout juste de se produire au Portugal :
Gisberta, immigrante brésilienne, transsexuelle, séropositive, toxico-dépendante, prostituée et sans-abri, a été retrouvée morte le 22 Février 2006 au fond d’un puits plein d’eau, profond de dix mètres, dans un bâtiment inachevé de Porto la seconde ville du Portugal. Le crime a été avoué par un groupe de 14 garçons mineurs de 10 à 16 ans, la plupart d’entre eux faisant partie d’une institution d’accueil pour mineurs, financée par le système public de protection sociale mais sous la responsabilité de l’église catholique.
A la suite de cet aveu, les détails de cet acte terrible ont été découverts. La victime était dans un très mauvais état de santé, et était fréquemment persécutée par les garçons, victime d’insultes et d’agressions. Le 19 février, un groupe de ces garçons est entré dans l’édifice inachevé et abandonné où Gisberta passait les nuits, l’a ligoté, l’a bâillonné, et l’a agressé avec une extrême violence à coups de pieds, de bâtons et de pierres. Le groupe a aussi avoué avoir introduit des bâtons dans l’anus de Gisberta, dont le corps présentait des blessures importantes dans cette partie, et l’avoir abandonee dans ce local. Le corps présentait également des marques de brûlures de cigarettes.
Les 20 et 21 février, ils sont revenus au local et ont de nouveau pratiqué les agressions. Le matin du 21 au 22 Février, il ont finalement jeté le corps de Gisberta dans le puits afin de tenter de masquer leur crime. L’autopsie déterminera si à ce moment la victime était encore vivante ou non. Le fait que le corps ne flottait pas, mais gisait au fond de l’eau du puits semble indiquer qu’elle serait morte par noyade.
En mars 2005, c’est Mylène, transsexuelle de 38 ans qui a été retrouvée morte décapitée à Marseille, émasculée et criblée de coups de coups de couteaux. Les détails de ces crimes sont si forts qu’il est difficile d’en donner tous les détails et la perspective des souffrances endurées par ces personnes donne la nausée
L’oppression que vivent les personnes trans’ est quotidienne dans une société où n’existent que deux sexes sociaux. L’insulte est monnaie courante, pourtant la discrimination de genre a été rejetée par la HALD sous prétexte que nous étions hommes ou femmes à l’arrivée. Mais qu’advient-il des personnes dont le physique interdit l’anonymat, des personnes qui ne peuvent et/ou ne souhaitent pas l’opération, des personnes qui ne peuvent pas changer leur état-civil ?
La discrimination en dit long sur ces états de fait au sein d’une société qui se dit en progrès et dont quelques têtes pensantes n’hésitent pourtant pas à parler d’hérésie en ce qui concerne les transidentités.
Ces “ têtes ” ne pèsent-elles pas le poids de leurs propos ? Nous connaissons quelqu’un chez nous, en France, qui parle de races inférieures, et d’autres se sentent alors autorisés à jeter un Maghrébin dans la Seine. Remarque et comparaison exagérées ? Sûrement pas, pour celui qui est allé rencontrer les personnes dites trans’ dans leur quotidien, dans la réalité qui leur est imposée et que le psychiatre n’appréhendera jamais depuis son cabinet confortable et bien chauffé.
Rien ne justifiera jamais une vie sacrifiée sur l’autel du divertissement et en tant qu’universitaire en science de l’information et de la communication et femme trans’ je m’interroge : accepter ! Et au nom de quoi ?
Karine Solène Espineira
Chargée de communication Directrice de l’association trans’ Sans Contrefaçon à Marseille
Entre autres sources : Et il voulut être une femme, de Michel Ricaud . Lechoix, d’Anthony Page . Les Dossiers de l’Ecran : D’un sexe à l’autre : Elle ou Lui ?, Antenne 2 . Reportages : D’un sexe à l’autre, TF1 . En Quête de Vérité, TF1 . Prostitué(e)s, de Mireille Dumas . Envoyé Spécial : Les femminielli, France 2 . Bas les Masques, France 2 . Tout est possible, TF1 . Thema, ARTE : Gare aux transsexuels (Transsexual Menace), de Rosa Von Praunheim ; I Don’t Wanna be a boy, d’Alec Behrens et Marijn Muyser ...
Emissions de télévision
LE DROIT DE SAVOIR : Faits divers, « Camille et Monica, le mariage interdit d’un couple transsexuel, TF1, mercredi 15 juin 2005.
ON NE PAS PLAIRE A TOUT LE MONDE, présence de Camille et Monica, émissionanimée par Marc-Olivier Fogiel et Guy Carlier, France 3, dimanche 1er mai 2005. LE JOURNAL DE LA SANTE, La Transsexualité, émission présentée par Michel Cymes et Marina Carrères d’Encausse, France 5, jeudi 14 avril 2005. J’Y VAIS, J’Y VAIS PAS ?, Comment assumer mon identité sexuelle ?, émission présentée par Valérie Benaïm, France 3, novembre 2004. ÇA SE DISCUTE, Sexualité : comment assume-t-on son ambiguïté ?, émission de Jean-Luc Delarue, France 2, octobre 2004. LOLA-MAGAZINE FEMININ, Le désir d’être femme, présentée par Lio, Arte, août 2004. C’EST QUOI L’AMOUR, Homme, Femme ! Peut-on être les deux à la fois ?, émission animée par Carole Rousseau, TF1, avril 2004. VIE PRIVEE, VIE PUBLIQUE, Des couples pas comme les autres, invitée Andréa Colliaux, France 3, 2003. THEMA ARTE, XXY Enquête sur le troisième sexe : Les hermaphrodites, univoque, équivoque, documentaire d’Ilka Franzmann, Allemagne, 2002 ; Le mythe de l’hermaphrodite, documentaire de Thomas Schmitt, Allemagne, 2002 ; Southern Comfort, documentaire de Kate Jones-Davis, Etats-Unis, 2000 ; Arte, 2002. C’EST QUOI L’AMOUR ?, Troubles de l’identité sexuelle, émission animée par Carole Rousseau, TF1, décembre 2001. CE QUI FAIT DEBAT, émission de débat en direct présentée et animée par Michel Field, France 3, 2001. LE DROIT DE SAVOIR, Planète Transsexuelle, Enquête sur le 3e sexe, TF1, 2001. ÇA SE DISCUTE, Transsexuels, hermaphrodites, travestis, androgynes : commentvit-on la frontière ?, Emission de Jean-Luc Delarue, France 2, 2000. THEMA ARTE, Je est un(e) autre : Transsexual Menace, de Rosa Von Praunheim,1996 ; I Don’t Wanna be a boy, d’Alec Behrens et Marijn Muyser, 1995 ; Finishing School, Kate Jones-Davies, 1995 ; Arte, 1998. ENVOYE SPECIAL, Les femminielli, magazine de Paul Nahon et Bernard Benyamin,France 2, 1996. BAS LES MASQUES, Je suis né(e) dans la peau d’un autre, émission de Mireille Dumas, France 2, 1996. TOUT EST POSSIBLE, présentée par Jean-Marc Morandini, invitée Christelle J., 1996. TOUT EST POSSIBLE, J’ai changé mon corps, invitée : Gina Noël, présentée par Jean-Marc Morandini, 1994. BAS LES MASQUES, Je ne suis pas celle que vous croyez, émission présentée par Mireille Dumas, 1993. FRANÇAIS SI VOUS PARLIEZ, Je me travestis, et alors ?, émission animée André Bercoff, 1993. REPORTAGES, D’un sexe à l’autre, Magazine de Michelle Cotta et Henri Chambon, TF1, 1992. EN QUETE DE VERITE, Emission présentée par Jean-Pierre Foucault, TF1, 1992. LES DOSSIERS DE L’ECRAN : D’un sexe à l’autre : Elle ou Lui ?, d’Armand Jammot, Antenne 2, 1987. SPECIAL TRAVERSES, Le corps de mon identité, documentaire de Jacques-René Martin, FR3, 1983.
http://andreacolliaux.canalblog.com/archives/2007/07/25/5713136.html (Carnet De Bord d'Un Steward Devenu Hôtesse de
l'Air, 25 juillet 2007)
Sommaire |
En 2000, la Commission contre les crimes de haine par homophobie recensait à peu près 15 assassinats de transsexuels par mois au Mexique[1].
Des transsexuelles sont arrêtées arbitrairement au Venezuela en 2002, alors que par ailleurs d'autres transsexuels sont assassinés[2].
Amnesty international dénonce en 2005 des violences policières exercées sur des transsexuels aux États-Unis d'Amérique[3].
Au Portugal en 2006, une transsexuelle brésilienne fut torturée et violée, puis abandonnée dans un puits, où elle mourut[4]. La non-incrimination de meurtre a provoqué plusieurs réactions de la part des organisations homosexuelles, relayées par les médias.[5]
Les violences sont souvent liées aux discriminations dont sont victimes les transsexuels : sans emploi ou en situation précaire, visibles, vulnérables, certaines personnes deviennent des cibles faciles pour les actes de violence.
DiscriminationsIl est parfois difficile pour des transsexuel/les de trouver un emploi lorsque le sexe donné par les papiers d'identité ou la carte de sécurité sociale ne correspond pas à l'apparence de la personne[6]. Si des lois contre la discrimination sont passées dans la Communauté européenne, dans plusieurs pays, de tels dispositifs législatifs n'existent pas.
Les personnes en transition dans leur changement de sexe peuvent aussi susciter le rejet dans leurs démarches. Les transsexuels subissent aussi souvent l'homophobie de personnes qui confondent le transsexualisme avec l'homosexualité. Les disctriminations sont souvent liées aux préjugés sur les transsexuels.
Elle peut aussi prendre la forme d'un refus d'accepter l'expression de l'identité de genre de ces personnes. Des féministes non-mixtes ont exclu des femmes de certains groupes, ou leur ont refusé l'accès à certaines manifestations parce qu'elles étaient de sexe masculin à la naissance (au Festival de musique féminine du Michigan, dans les années 1990[7], ou dans un bar lesbien de Paris en 1999[réf. nécessaire]).
De même, des transsexuels et des transgenres ont pu ressentir de la transphobie de la part d'homosexuels qui les rejetaient parce qu'ils ne les considéraient pas comme des hommes (qu'ils soient MtF ou FtM).
Transphobie psychiatriqueDans leur appréhension du transsexualisme, certains psychiatres qualifient le transsexualisme au mieux de syndrome (tel qu'enoncé par le sexologue Harry Benjamin) ou encore de psychose[8], une généralisation souvent vue comme insultante et pathologisante[9].
Dans les années 1980, certains psychanalystes assimilaient l'opération de changement de sexe à une simple castration et allaient jusqu'à parler d'"eunuques". Ils en concluaient que les transsexuels étaient des "monstres" après leur opération, et qu'ils devaient être psychotiques pour la désirer.
Les transsexuels peuvent aussi se voir refuser un traitement hormonal lorsque leur demande ne correspond pas à la vision que leur médecin a du transsexualisme[10].
Nombre de transsexuels fulminent devant le protocole officiel, crée par les Dr Cordier, Chiland et Gallarda. Selon eux, les équipes officielles sont transphobes et une transition faite dans le protocole conduit inévitablement à l'abattoir [sic].
Références
« Psychotiques, rétifs à tout traitement psychanalytique, ou “ curieuse erreur de la nature ”, les transsexuels adultes demandent le changement de sexe pour
être en paix avec eux-mêmes. »
Elisabeth Badinter, XY. De l'identité masculine, Odile Jacob, Paris, 1992, p. 70
« Dans le petit milieu parisien, tout le monde a entendu parler de ces gays qui ont récemment décidé de devenir des femmes. Ce que je veux dire, c'est que
dans le transgenre et tout ce qui va avec, il y a des personnes qui se persuadent facilement que rejoindre le sexe opposé résoudra leurs problèmes. La quête de l'identité est devenue un
passe-temps. Si cela les occupe un certain nombre d'années, je redoute le fait qu'une fois l'objectif atteint, ils ne soient pas plus satisfaits qu'avant.(...) Le pire qui me fut donné de voir,
c'est cet atroce film de Titan, Cirque noir, où des mecs baraqués commencent une scène de sexe, bientôt rejoints par un autre mec baraqué qui, pour une
raison étrange, garde son pantalon – ce qui est assez rare dans la pornographie. Plus tard il finit par se déshabiller et on découvre, horreur, que ce mec viril a un vagin. Quand j'ai vu
ça l'effet a été tellement débandant que je n'ai pas pu me branler pendant trois jours ».
Didier Lestrade, Cheikh – journal de campagne, Flammarion, 2007, page 113.
« L'enfant sera ainsi né d'un individu, son père, qui sera devenu une femme, ce qu'un tribunal atteste, sans que la douleur, le désarroi de l'enfant devant
cette scène d'horreur, ne fasse réfléchir ni reculer. »
Nathanaël Majster, cité par Marcel Czermack (Psychiatre), Comment ne pas être déprimé, Journal français de Psychiatrie n° 8.
« Les transsexuels sont des chauve-souris qui n'aiment pas se montrer au grand jour. »
Vincent Mc Doom, in Tuner (site d'information indépendant sur les médias), propos recueillis par Fabrice Staal, le 30 mars 2007.
« Tous ces noirs mal blanchis me font penser à ces travelos hermaphrodites horribles, ces transsexuels immondes qui, après « l’Opération », se retrouvent ni
hommes ni femmes, ni bête ni rien »
Marc-Édouard Nabe, Au régal des vermines, Le Dilettante, 2006.
Pettiti Louis-Edmond (magistrat)
« Le système de mise à l'épreuve pour un contrôle médical s'impose. Le vrai transsexuel l'accepte et admet en même temps un contrôle psychiatrique. Le sujet qui
n'est pas un vrai transsexuel veut accélérer le passage à l'opération. »
Louis-Edmond Pettiti, Les Transsexuels, PUF, Que sais-je ?, 1992
source : Trans Aide
Transphobie & Discriminations > A qui signaler les faits?
http://www.cncdh.fr/article.php3?id_article=336
http://www.halde.fr/Contact.html
> VELA (Collectif pour informer et témoigner sur les discriminations envers les lesbiennes, les gays, les
bis, les trans et les intersexes ainsi que pour organiser des actions contre ces discriminations) -
http://vela.over-blog.com
Michelle Blanc se confie sur la transphobie en voyage
Un véritable parcours qu'a vécu Michelle Blanc. Montréalaise, spécialiste en marketing web et transsexuelle, cette dame parcourt le monde malgré cette différence marquante qu'est l'identité du genre. (source : touristiquementgay.com, 19 octobre 2010)
Michelle Blanc. Photo : ©OSA IMAGES.
L'article « Transphobie en voyage », publié lundi par Touristiquement Gay, a suscité de nombreuses réactions. Afin de bien comprendre la réalité des femmes et des hommes transsexuels, nous avons rencontré Michelle Blanc.
Montréal - Née sous le nom de Michel Leblanc, Michelle Blanc est aujourd'hui mondialement connue pour les questions de stratégie et de marketing web. Riche en contenu, son blogue pousse les gens à mieux comprendre et adapter leurs entreprises aux médias sociaux. Avec son livre « Les Médias sociaux 101 », on y retrouve certains de ses billets du blogue et elle documente les changements majeurs que le Web apporte à notre quotidien. Michelle Blanc s'est surtout fait connaître par les Québécois lors de son passage à la populaire émission Tout le monde en parle en novembre 2008. Depuis, madame Blanc a vécu de nombreuses menaces de morts et de messages haineux. Tout ça à cause de sa transsexualité.
Touristiquement Gay relatait plus tôt cette semaine les difficultés que pouvaient vivre les personnes transsexuelles en voyage.
« C'est une véritable angoisse qui commence ». C'est un fait. Plusieurs problèmes se posent lorsqu'une transsexuelle décide de partir en voyage. Dès l'entrée aux douanes, plusieurs questions sont demandées. Il est encore plus ardu lorsque l'on entre dans certains pays des Caraïbes ou villes américaines. Lorsque Madame Blanc arrive à une douane de Paris « il n'y a pas trop de problèmes, ni de niaisages. J'ai seulement à montrer mes papiers de ma chirurgienne ».
Le fait est qu'il devient inconcevable pour Madame Blanc d'aller dans certains pays musulmans. Dans ces pays, l'homosexualité est passible de peine de mort, mais faut-il encore le prouver. Pour une transsexuelle, une certaine évidence est clairement identifiable. Une transsexuelle meurt pour des raisons de différence à tous les trois jours dans le monde.
Transphobie en vacance : une réalité
L'un de ses pires voyages a été celui à Key West aux États-Unis. Réputer pour être une destination gay friendly et d'ouverture, il en était tout autrement pour elle. Tout au long de sa visite, Madame Blanc a vécu bon nombre de mépris et d'injures verbales de la part de la population locale. Est-ce parce qu'elle a été hors de la saison touristique ? Comment une transsexuelle peut etre renseignée sur l'ouverture d'une destination à cette différence lorsque même une destination s'affichant gay friendly affiche un mépris.
Que ce soit dans les rues, dans un bar, dans un restaurant et même à l'hôtel, des situations difficiles peuvent survenir sans prévenir. Regards malsains, ignorance et dégoût, ce ne sont que quelques mots qui résume ce que peut vivre madame Blanc lors de ses nombreux voyages à l'étranger.
Même dans un Club Med gay il devient parfois difficile de se sentir parfaitement accepter. Dans les Îles Turquoises, elle se souvient que le Club Med comptait environ 70% du personnel ayant un comportement adéquat avec elle, mais que le 30 % restant étant très inconfortable fasse à sa transsexualité.
Des raisons culturelles et religieuses font souvent en sorte que les gens posent des jugements sur la condition des transsexuelles. Dans bon nombre de pays, les femmes sont à la base, des gens considérés inférieurs. Imaginez lorsqu'une personne est transsexuelle. L'image de la transsexuelle prostituée est encore bien présente dans toutes les cultures du monde. Même dans les pays industrialisés.
Les lois oubliées pour les transsexuelles
Heureusement qu'il y a des mouvements politiques qui font pression sur les gouvernements pour que les choses changent. Au Canada, ces mouvements se font encore timides. L'identité du genre ne
fait pas encore partie des crimes haineux. Cela veut donc dire que si une transsexuelle se fait suavement assassiner pour cause de différence, l'agresseur ne sera pas jugé pour un crime
haineux.
Le Canada veut changer cette politique et inclure aux crimes haineux, ceux sur l'identité de genre. Mais encore il faut qu'il passe au gouvernement fédéral. Ayant un gouvernement conservateur, beaucoup de travail est à faire pour passer des changements de ce genre.
Ce projet de loi est rendu en troisième lecture. Le NPD, le Bloc Québécois et le Parti libéral du Canada confirment qu'ils adopteront cette loi.
L'éducation, des lois claires et une culture plus ouverte ne feraient qu'aider les transsexuelles à voyager.
lien de l'article : http://www.touristiquementgay.com/actualites/homophobie/michelle-blanc-se-confie-sur-la-transphobie-en-voyage
sur le même sujet . Tous les trois jours, un-e transsexuel-le, est assassiné-e dans le monde
Pays d'émergence du phénomène transsexuel au début du XXe siècle, l'Allemagne réunit alors les conditions nécessaires à la mise en pratique des théories du Dr Magnus Hirschfeld sur les " intermédiaires sexuels ". Après le saccage par les nazis de l'Institut de Sexologie, la France prend le relais en Europe : l'artiste Michel-Marie Poulain raconte son changement de sexe dans Voilà et la déportée Marie André Schwidenhammer crée la première structure d'aide aux transsexuels. Ces deux pionnières posent ainsi les jalons d'une visibilité sociale qui atteint son apogée avec la culture cabaret transgenre à Paris dans les années 1950-60 lorsque les Français découvrent la scandaleuse Coccinelle. Cependant, même après la " libération sexuelle ", les pouvoirs judiciaires, policiers et psychiatriques mettent en place une répression en vue d'empêcher les transsexuels de changer d'état civil et de faire leur transition dans de bonnes conditions. Les années 80 sont marquées par la figure du Pasteur Doucé qui, avec son Centre du Christ Libérateur, œuvre à la politisation de la question transsexuelle. Son assassinat en 1990 entraînera la création d'un tissu associatif rassemblant transgenres et transsexuels dans la lutte pour la reconnaissance de leur dignité.
(source : Evene, repris par le blog de Natacha, Présidence Fondatrice de l'Association "Trans Ma Vie Mon Être")
Des exemples historiques
> Eon, chevalier hermaphrodite
> L'homme qui croyait être une fille ou la démence singulière d'un gentilhomme de Bigorre au XVIIe siècle. En 1725, un obscur gentilhomme de Bigorre meurt après s'être appliqué sur le sexe un « monstrueux appareil » destiné, dans son esprit, à le rendre conforme à ce qu'il croit être depuis l'enfance : une fille. Ce destin tragique – sans doute l'un des premiers que l'on puisse qualifier de transsexuel – nous est connu grâce au récit qui en est fait par l'un des chroniqueurs judiciaires les plus importants du XVIII e siècle, Gayot de Pitaval, qui lui consacre une notice dans ses Causes célèbres. (source : http://idemec.mmsh.univ-aix.fr/Axes-recherche/experiences-transgenres.pdf)
> L'histoire de Lily Elbe,
première "Transsexuelle" de l'Histoire à être opéré(e) bientôt au cinéma (avec Nicole Kidman)
L'histoire de Mademoiselle Rosette (1678-1725)
«M. V.., natif de Barège en 1678, passa de l'enfance à la mélancolie avec délire. A la folie près de se croire fille, il conservait l'usage de toute sa
raison; l'éducation paternelle ne le changea point. On l'envoya à Toulouse, où il prit le degré de bachelier en droit; il fuyait ses camarades, vivait dans la retraite, affectait d'être
dévôt, et tout cela pour convaincre qu'il était fille. |
L'histoire de Dumoret alias Mademoiselle Rosette a été étudiée par Sylvie Steinberg, dans son ouvrage La confusion des sexes; le
travestissement de la Renaissance à la Révolution (Fayard, 2001. Voir le forum
La Folie XVIIIème) et plus récemment par Alain Chevrier, dans Histoire de Mademoiselle Rosette : Testament cassé d'un homme qui croyait être une
fille (Gallimard, Collection «Le cabinet des lettres», 2007. Voir encore la présentation de l'ouvrage et la biographie de l'auteur sur le site Amazon.fr) :
l'histoire a été rapportée par le polygraphe François Gayot de Pitaval dans un des volumes de son recueil de Causes célèbres, paru en 1741.
source : http://psychiatrie.histoire.free.fr/traitmt/trans.htm
Une histoire d'aujourd'hui qui reflète « l'expression d'une souffrance »
Pendant près de deux ans, Stéphanie a réussi à faire croire à sa compagne qu'elle était… un homme.
Pour pouvoir se marier avec la femme qu'elle aimait, Stéphanie, une Vitryate de 23 ans, avait changé le sexe inscrit sur sa carte d'identité. La tromperie a été découverte. (source : L'Union, 29 octobre 2008)
Mariage non célébré : le jugement aujourd'hui
C'EST aujourd'hui qu'un transsexuel comparaît devant le tribunal correctionnel de Châlons-en-Champagne pour « faux et usage de faux en écriture publique, faux et usage de faux ».
Souvenez-vous du 7 juin dernier. Un mariage n'avait pu être célébré à la mairie de Vitry-le-François parce que le futur époux était en fait… une femme.
C'est en vérifiant le dossier de mariage du couple que Claudine Brocard, 5e adjointe au maire chargée des affaires générales, a découvert la tromperie. Le futur mari, Stéphane, 23 ans, n'avait
pas présenté les documents originaux, sa carte d'identité notamment, mais des photocopies. En la regardant d'un peu plus près, elle a constaté que la lettre M (= masculin) au bas de la carte
d'identité était plus petite que les autres. « Nous avons contacté la mairie de Thionville, en Moselle, où il était né, avait alors raconté le maire PS Jean-Pierre Bouquet dans nos colonnes le 8
juin dernier. Sur l'extrait original de l'acte de naissance que nous avons reçu, nous avons découvert que Stéphane était en réalité… une femme ».
« Une souffrance »
En tant qu'officier de police judiciaire, l'élu socialiste a aussitôt signalé cet acte délictueux à l'autorité judiciaire. Il a transmis la situation au procureur de la République de
Châlons-en-Champagne. Entendu par les gendarmes, le « futur époux » a reconnu les faits. Pendant près de deux ans, il a réussi à faire croire à sa compagne qu'il était… un homme. « Cette femme se
considérait comme un homme.
Montaigne est passé à Vitry le 10 septembre
1580.
Montaigne remarqua que cette histoire avait beaucoup marqué les esprits : les jeunes filles conseillaient de ne plus accomplir de grandes enjambées de peur qu'elles ne subissent le même sort.
Une anecdote qu'a reprise Montaigne dans ses Essais pour expliquer le pouvoir de l'imagination sur l'être humain et sa perception de la réalité.
Note de caphi : Aujourd'hui, à de rares exceptions, on ne pend plus les transsexuel(le)s mais, plus de 5 siècles après Montaigne,
elles-ils sont encore discriminé(e)s et quelquefois battu(e)s par des individus qui se réfèrent à des lois plus ésotériques que naturelles. Ostracismes et chasses aux sorcières sont encore bien présentes de nos jours et l'évolution en matière politique est encore bien lente, même dans le pays des
Lumières.
[tribune] La passion transsexuelle
Directement concernée par le sujet, car elle-même transsexuelle, Rachel Pollack nous explique que la transsexualité est un acte de foi, une passion pour une identité plus profonde que celle déterminée par l'anatomie.
par Rachel Pollack *
source : L'économiste ("premier quotidien économique du Maroc"), 28 janvier 2011
Depuis toujours, et dans pratiquement toutes les cultures, des hommes et des femmes ont choisi
d'adopter le comportement du sexe opposé, de changer de sexe en allant jusqu'à modifier leur corps. La transsexualité est une révélation spirituelle qui les pousse à affronter
les conventions sociales et à surmonter les obstacles physiques pour se réaliser enfin.
La transsexualité est la manifestation contemporaine d'un désir et d'une pratique qui remontent à la nuit des temps. Depuis toujours, et dans pratiquement toutes les cultures, des hommes
et des femmes ont choisi d'adopter le comportement du sexe opposé, de changer de sexe en allant jusqu'à modifier leur corps.
Dans la mythologie homérique, Aphrodite est la déesse de l'amour. Mais ses fidèles la désignaient également par le mot «hermaphrodite», une contraction des noms d'Hermès (un dieu
phallique) et d'Aphrodite. Et l'apparition même de cette déesse suggère un héritage transsexuel. Hésiode raconte qu'Ouranos (Uranus), le dieu du ciel, devenu tyrannique, opprimait son
épouse Gaïa (la Terre mère) et tuait leurs enfants. Gaïa créa une faucille et la donna à son fils Chronos (Saturne), qui s'en servit pour émasculer son père, jetant les organes mâles à la
mer. Aphrodite émergea alors de l'eau, la femme idéale. Ce qui différencie les transsexuels d'aujour-d'hui des fidèles d'Aphrodite ou de Cybèle, c'est surtout la technologie médicale. Le
premier pas pour les transsexuels est l'hormonothérapie. (...) la
suite ici
Rachel Pollack (Etats-Unis)
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* Rachel Pollack est l'auteur de 17 ouvrages, dont «Unquenchable Fire», primé aux Etats-Unis. Son prochain livre, «The Body of the Goddess», une étude de la religion préhistorique vue au travers du corps de la femme, sortira début 1997. En 1992, elle a plaidé la cause des transsexuels devant le Conseil de l'Europe, à Strasbourg. Née de sexe masculin, Rachel Pollack vient de fêter les vingt ans de sa vie de femme.
LIRE AUSSI > HISTORIQUE ET ETHNOLOGIE DE LA TRANSSEXUALITE ET DU TRAVESTISSEMENT (de -1490 avant J.C. jusqu'à aujourd'hui)
. Les Transgenres à travers l'histoire de l'art . Le troisième sexe dans le monde . Etre transsexuel-le . Les hommes, les femmes et nous : transsexuel/les et transgenreslien de l'article : http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2268/articles/a373252-au_pays_des_hommesfemmes.html
> Lire aussi la Lettre d'Asie : "L'envol du troisième sexe en Thaïlande" dans du 18.02.11. . Le 1er juillet 2010 a été inauguré à Pattaya le bureau de HON (Health and Opportunity Network), un centre d’accueil pour transsexuels séropositifs. > LIRE (Gavroche-Thailande.com, 21-12-2010) . Le gouvernement thaïlandais a provoqué la polémique en censurant le film "Insects in the Backyard" dont le héros est un transsexuel, au motif d’ "immoralité". LIRE > Censure: la Thaïlande envoie les transsexuels au placard (5 janvier 2011) [Thaïlande] Haruna, Miss Transsexuel, milite pour le respect de ses semblables
La Japonaise Haruna Ai lors du concours de beauté Miss International Queen 2009 à Pataya (Thaïlande), le 31 octobre 2009
PATTAYA, Thaïlande (AFP, 2-11-2009) — Haruna, animatrice de télévision, l'a emporté sur 20 autres créatures venues des quatre coins du monde pour devenir la Miss International Queen 2009.
Un titre sérieux dans un pays où les transsexuels font partie du paysage social, et où la tolérance est loi à l'égard de bien des pratiques considérées ailleurs comme déviantes, dégradantes, voire illégales.
Des millions de Thaïlandais ont regardé en direct le spectacle retransmis depuis Pattaya, cité balnéaire connue à l'étranger pour avoir porté
l'industrie du sexe à un niveau qui frise l'industrialisation.
"Je suis très, très heureuse", confessait Haruna en larmes à l'AFP, quelques heures après son sacre au Tiffany, présenté comme le plus grand cabaret de transsexuels du monde.
Grandie par un diadème en faux diamants, elle ajoutait: "Je veux que des compétitions comme celles-là montrent à tous qu'ils doivent s'aimer et vivre librement".
"Le mode de vie japonais est plus traditionnel et les transsexuels ne sont pas libres. Mais en Thaïlande, ils font ce qu'ils veulent", a-t-elle dit.
La soirée n'aura pas toujours porté les attributs du discours politique le plus élaboré, lorsque défilaient sous les hurlements goguenards les
belles en costumes nationaux.
Avec une Américaine toute de plumes vêtues, et une Anglaise en hallebardier de la Tour de Londres, portant cuissards de satin noires et bonnet à poil.
Les lumières tamisées du Tiffany ont ensuite accueilli les candidates en robes de soirée puis maillot de bain rose, sous un ballet aérien de cerfs-volants fluorescents.
De quoi permettre le triomphe d'Haruna, repartie avec 10.000 dollars, un an de séjour dans un hôtel et un bon pour 500 dollars de chirurgie esthétique que visaient ses deux dauphines, la Thaïlandaise Karngsadal Wongdusadeekul et la Brésilienne Daniela Marques.
Mais les commentaires "backstage" évoquaient une autre réalité, faite de discrimination et de frustrations.
"Je ne peux que rêver d'un événement comme celui-là aux Etats-Unis", a admis l'Américaine Sunny Dee-Lite, 32 ans, sortie première du défilé en robe.
La Chinoise Maggie Gao a pour sa part remporté cette année le prix de Miss Monde Shenzhen, organisé dans cette ville du sud de la Chine. Avant de se voir retirer son prix lorsque les organisateurs ont constaté qu'elle était un homme.
Quant à Camilia Dzelma, 22 ans, elle appelait à plus de transparence après avoir été acceptée par sa famille musulmane à Singapour. "Je suis là pour montrer au monde que je ne suis pas un monstre", a expliqué ce professeur de danse pour enfant d'une école publique. Et d'ajouter: "Ma mère m'a appelé pour me souhaiter bonne chance".
Même en Thaïlande, où les pratiques sexuelles sont libérées de la plupart des barrières morales qui pèsent en Occident, le combat n'est pourtant pas complètement gagné.
Les transsexuels s'y plaignent de ne pouvoir changer d'identité sur leurs papiers comme dans certains pays occidentaux. Et de nouvelles lois ont restreint les possibilités d'opérations.
La Thaïlandaise Sorawee Nattee, qui a gagné à 21 ans le titre national en mai, a même été convoquée pour son service militaire. "Mais quand j'y suis allée comme ça, en fille, avec des seins, ils m'ont dit de partir".
THAÏLANDE • Transsexuelle mais pas “démente” du tout
Assez nombreuses dans un pays qui les tolère plutôt bien, les transsexuelles se battent pour que l’armée cesse de les réformer pour des motifs humiliants qui gâchent leur vie, témoigne Global Post.
09.11.2010 | Patrick Winnn | Global Post
© Dessin de Istvan Banyai paru dans The New Yorker
Paru dans
DE BANGKOK, Thaïlande
C’était le jour de l’enrôlement dans la banlieue de Bangkok. Avec ses locks châtains tombant sur ses épaules, Prempreeda Pramoj Na Ayutthaya se dissimulait au milieu d’un millier
de jeunes. A l’appel de son nom, elle s’est levée, les jambes flageolantes, pour traverser la foule de garçons stupéfaits.
“J’ai paniqué. Au début, ils croyaient que j’étais la sœur d’un des leurs, raconte-t-elle. Mais quand je me suis avancée, tout le monde a compris que je n’étais pas une fille
et il y a eu un énorme raffut.”
La plupart des 500 000 Thaïlandais qui peuvent être tirés au sort par l’armée chaque année craignent d’être incorporés dans l’infanterie. Mais peu d’entre eux redoutent autant
d’être appelés que les katoeys, comme on appelle ici les transsexuelles. Ces jeunes, qui sont génétiquement des hommes mais se considèrent comme des femmes, voient l’enrôlement
comme une menace contre leur identité. “Ils nous coupent les cheveux et détruisent notre féminité. On fait tout ce qu’on peut pour l’éviter”, explique Prempreeda.
L’importante population de transsexuelles thaïlandaises pose un problème à l’armée, pour laquelle les katoeys doivent faire leur service militaire à 21 ans, comme tous les autres
garçons de leur âge. Dans la pratique, elle admet rarement ces jeunes parfumés aux cheveux longs et à la poitrine gonflée par les hormones. Ils sont considérés comme inaptes au
service, souvent pour “poitrine déformée”.
Mais le motif de rejet le plus fréquent est aussi le plus accablant : trouble mental ou, pis encore, démence. C’est ce terme qui a été inscrit en 2006 dans le dossier de Samart
Meecharoen, ce qui a poussé cette réceptionniste de 26 ans à devenir militante. Après avoir raté un entretien d’embauche pour avoir été cataloguée comme “démente” – la
plupart des employeurs exigent une attestation de service militaire des candidats –, elle a porté plainte contre le ministère de la Défense avec l’aide d’une association de
défense des homosexuels. “Ne comprennent-ils pas qu’ils ruinent notre vie ? s’insurge Samart. Ça nous suit toute notre existence. Même quand on veut ouvrir un compte en banque
ou qu’on fait une demande de visa, les gens nous voient comme des fous.”
Même si le ministère de la Défense a toujours le droit de rejeter les katoeys comme malades mentaux, l’affaire de Samart a conduit l’armée à s’abstenir de classifications aussi
préjudiciables à la carrière des intéressés. Pour rejeter les katoeys, les officiers de haut rang recommandent désormais d’utiliser une mention passe-partout : “Le corps de
cette personne ne correspond pas à son sexe de naissance.” La décision n’est pas définitive, mais beaucoup de transsexuelles souscrivent à cette formule. Ceux qui ont été
jugés “déments” ou “déformés” espèrent que ces qualificatifs peu flatteurs seront effacés de leur dossier.
Les jeunes katoeys qui craignent d’être enrôlés se rendent sur ThaiLadyBoyz.net, le plus grand site en langue thaïe sur la vie des transsexuelles. Le site propose en ligne une stratégie pour les futurs appelés.
“Fais-toi belle mais reste décente”, écrivait ainsi un usager. Prempreeda a suivi le conseil en choisissant une tenue correcte mais assez féminine pour montrer aux
officiers qu’elle était une vraie katoey. Elle avait alors 20 ans et prenait des hormones importées d’Allemagne depuis l’âge de 17 ans pour avoir de la poitrine. “Le médecin
de l’armée, plutôt jeune, m’a fait entrer dans une petite pièce fermée par un rideau, raconte-t-elle. Il y avait des garçons qui montaient au 1er étage dans l’espoir de
surprendre une scène sexuelle. Bien sûr, les transsexuelles sont les clous du spectacle.”
Prempreeda s’attendait au pire. Le médecin lui a demandé d’enlever le haut et a vu qu’elle portait un soutien-gorge de sport. “Il a ri, dit-elle. Il était évident qu’il
utilisait son autorité pour voir mes seins.” Son diagnostic a été “poitrine déformée”.
Aujourd’hui âgée de 31 ans, Prempreeda travaille comme chercheuse et consultante privée. Elle a eu de la chance. “Le président du conseil de révision a été très gentil quand
je lui ai demandé de ne pas ruiner ma carrière”, souligne-t-elle. Selon elle, les mentions de “démence” ou de “déformation” appliquées par l’armée aux
katoeys brisent le mythe selon lequel la Thaïlande serait un paradis pour les gays. “Nous ne sommes pas la cible de crimes ou de violences homophobes, observe-t-elle,
mais nous poursuivons notre lutte et il nous faudra beaucoup de temps.”
http://www.courrierinternational.com/article/2010/11/09/transsexuelle-mais-pas-demente-du-tout
REPÈRE KatoeysTerre de tolérance, la Thaïlande compterait de 10 000 à 100 000 transsexuelles. Malgré les moqueries et les préjugés, les katoeys sont acceptées. Il faut dire que le bouddhisme thaïlandais évoque quatre sexes différents, dont un sexe hermaphrodite et celui d’un homme qui dévie de la norme
hétérosexuelle. Désormais, la possibité de recourir à une opération de changement de sexe rend la vie des katoeys plus facile. En revanche, ce changement de sexe n’est pas reconnu juridiquement par la Thaïlande, et leur communauté milite pour ce droit.
Sur le web Global Post L'article original (en anglais) Fiches pays Même sujet RENCONTRES DU TROISIÈME GENRE À BANGKOK Transsexuelle, et alors ?Et en France ?
Près de la moitié des trans’ opéré-e-s dans des hôpitaux français ont été victimes de complications. Les résultats d'une étude de l'Inserm confirment les constatations des associations sur le terrain. Les études sur les trans’, leur santé, leur parcours sont rares, et la publication des premiers résultats d’une enquête de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) la semaine dernière par le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l’Institut de veille sanitaire (InVS) est, en soi, une bonne nouvelle. Les conclusions, en revanche, n’en sont pas, et viennent confirmer ce que les associations sentent sur le terrain... > LIRE (yagg.com, 3-12-2011) LIRE aussi > . Chirurgie de réattribution sexuelle sur Wikipédia Sur la transidentité en ASIE . Transsexuel-le-s en Inde . [Népal] Première reconnaissance officielle du troisième sexe par le nouveau gouvernement maoïste (septembre 2008) . [Indonésie] l’école coranique des travestis . [Pakistan] Du mieux pour les trans’, considérés par la cour suprême comme des citoyens à part entière - Une transsexuelle star de la télévision pakistanaise pour aller plus loin . Le troisième sexe dans le monde . La transsexualité dans l'Histoire (jusqu'à aujourd'hui) Au pays des hommes-femmes
Tout laisse penser qu'Anna Grodzka, 57 ans, tête de liste du Mouvement de Janusz Palikot à Cracovie aux législatives du 9 octobre, siègera à la Diète polonaise. Elle sera, signale le
quotidien Gazeta Krakowska, la première personne transsexuelle de l'histoire parlementaire polonais. Son programme : défendre les droits des
transsexuels. "Ils sont vraiment très nombreux", explique Mme Grodzka. "Si les estimations se confirment, elle sera aussi la seule députée transexuelle au monde en exercice", précise le journal, expliquant qu'il y a déjà eu des transsexuels au parlement italien et
néozélandais. Anna Grodzka, qui elle-même a subi une coûteuse opération de changement de sexe, dirige aujourd'hui l'association Trans-fuzja et se bat pour que ce type d'opération soit
remboursé, au moins partiellement, par la sécurité sociale.
lien : http://www.courrierinternational.com/breve/2011/10/10/une-deputee-transsexuelle-a-la-diete
> Après l'élection de [la] transexuel[le] Anna Grodzka et de l'activiste gay Robert Biedroń, Palikot veut transformer la politique en polonaise > LIRE Presseeurop.eu (19-10-2011)
sources : TOUTLECINE.COM, 8/11/2008 / eparsa.fr, 08 11 2008 / FilmsActu, 10/11/2008 / Cinema-France, 15/09/009 / ecranlarge.com - Fil d'info : Casting-Production+Nicole Kidman, Elle (avril 2010)
Commentaire : Quand fera t-on jouer les personnages de transsexuelles par... des transsexuelles ? Sans vouloir dénier le talent certain de Nicole Kidman, n'y a-t-il pas à Hollywood ou ailleurs des comédiennes Trans talentueuses ? Caphi > actu > Tomas Alfredson reprend The Danish Girl De la direction d'Anand Tucker, le film The Danish Girl passe à celle de Tomas Alfredson (Morse). Prévue au casting, Charlize Theron quitte également la production. (Cinema-France, 15-09-2009) filmographie & biographie de Tomas Alfredson The Danish Girl
Le transsexualisme
d'Einar Wegener ("Lily Elbe")
1930 : Einar Wegener ("Lili Elbe") demande à Magnus Hirschfeld de le transformer en femme, ce qui sera fait par Gohrbandt, à
Berlin. Felix Abraham pratique quelques vaginoplasties (technique alors bien maîtrisée) et des greffes d'ovaires.
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Gerda Wegener (la femme d'Einar Wegener) : biographie Injustement, Gerda Wegener est pratiquement oubliée, en dépit d’une abondante production artistique. Gerda Gottlieb Wegener Porta ( 1889-1940) . Femme peintre internationalement renommée, portraitiste et illustratrice. Danoise, Fille d'un ecclésiastique, elle part à Copenhague pour poursuivre sa formation artistique à l’Académie Royale des Arts. Elle se marie avec son compagnon l’artiste Einar Wegener (1882-1931) en 1904.
Elle voyagea en Italie, en Angleterre et en France où elle se fixa à Paris en 1912, où elle devient célèbre comme peintre et commença à
illustrer pour les magazines comme Vogue, La Vie Parisienne, Fantasio.
Dans son art, Gerda Wegener a reconnu la décadence comme un passage entre le romantisme et le cubisme, entre art nouveau et l'art déco. Elle était dynamique, énergique, ambitieuse. Elle a cherché le succès et la richesse et a vécu une vie parisienne confortable et bourgeoise. Sa célébrité parisienne l’encouragea à tenter sa chance dans son pays natal. Elle a ainsi fait plusieurs expositions à Copenhague à intervalles réguliers. Sa carrière a bénéficié sa s doute de son talent mais aussi d’une assiduité et un travail acharné sans oublier les avantages que son mariage avec Einar Wegener . Einar Wegener était considéré comme un artiste plus talentueux, il a aidé sa femme dans sa carrière artistique. Il se travestissait sous une apparence féminine que Gerda dessinait. Son déguisement en "Lili" est devenu le modèle féminin favori de Gerda. Einar Wegener devient une femme transsexuelle et subit la premier intervention de changement de sexe, et en 1930, il devient « Lili Elbe ». Le roi de Danemark a déclaré le mariage des « Wegener » invalide en octobre 1930. En 1931, Gerda Wegener s'est marié avec le commandant Fernando Porta (en né 1896), un officier italien, aviateur et diplomate et a déménagé avec lui à Maroc, entre Marrakech et Casablanca. Elle a divorcé en 1936 et est retournée à Danemark en 1938. Elle l'a fait sa dernière exposition en 1939 qui fut un échec. Elle meurt en juillet 1940. En dépit d’une brillante vie, elle est morte dans la pauvreté et l’anonymat. Un esprit libre et sans taboue, dans une France sans complexe, Gerda avait réalisé de nombreux dessins érotiques, dans la majeure partie en forme d’illustration, où elle transgressait les interdits de son époque. On peut admirer certains oeuvres dans le Musée d'art Moderne, Centre George Pompidou à Paris. Léda et le cygne de Wegener est une illustration, Léda exhibe devant le cygne son sexe en relevant sa jupe, et en baissant sa culotte comme si elle invitait le cygne, Léda n'est pas abusée par le cygne, au contraire, c'est elle qui mène le jeu. A noter
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Précédemment...
La transidentité reconnue en Australie (11 March 2010) ,L'Australie a reconnue légalement la possibilité de ne pas entrer dans le carcan de la binarité de genre. C'est historique ! Pour le première fois unE individuE est reconnuE comme n'appartenant à aucun des genres institutionnels. L'article en question > www.pinknews.co.uk/2010/03/11/australia-is-first-to-recognise-non-specified-gender
REVUE de PRESSE
Transsexualité: dans notre article sur la récente décision française de retirer la transsexualité de la liste des maladies mentales, décision plus complexe et contestable qu'il n'y paraît, nous avions signalé un article d'Aujourd'hui l'Inde qui indique qu'au Tamil Nadu, les transsexuels peuvent cocher une case "T" sur leurs papiers d'identité plutôt que d'être contraints de choisir la case "homme" ou "femme". C'est aujourd'hui au tour de l'Australie d'admettre qu'un transsexuel puisse, cette fois, ne cocher aucune des deux cases. De là à ce que la CEDH (Cour européenne des droits de l'homme) juge, comme elle l'a fait pour la case "religion" sur les cartes d'identité, qu'on pourrait tout simplement supprimer la case "sexe" sur les papiers, comme le souhaite certaines associations LGBT, il faudrait une petite révolution...
Sur Libération, 17/03/10. (source : http://vospapiers.blogspot.com/2010/03/biometrie-et-identification-107.html)
Les autorités acceptent de délivrer des papiers d'identité sans sexe spécifié
Les autorités de Nouvelle-Galles du Sud en Australie ont accordé à ["une personne à l'identité sexuelle non définie"] des documents d'identité neutres quant à son genre, reconnaissant ainsi son androgynie. Une première mondiale. (source : E-llico.com, 18 mars 2010)
Né(e) homme puis devenu(e) femme pour finir par refuser de trancher quant à son genre, Norrie n'a pas de sexe spécifié sur ses papiers d'identité.
"Lorsque j’aurai des papiers à remplir et que quelqu’un me demandera 'êtes-vous un homme ou une femme ?', je pourrai répondre '"aucun des deux, voici un document qui l’atteste, merci d’en convenir'", a expliqué Norrie au journal Sydney Observer.
lien de l'article : http://v2.e-llico.com/rubrique.htm?rubrique=telex&articleID=21593
Comprendre
. Le changement d'identité pour les transsexuel-les . L'auto nomination ou la réappropriation de notre identité . Etre transsexuel-le Sur la transidentité dans le monde . Le troisième sexe dans le monde . La transsexualité dans l'Histoire (jusqu'à aujourd'hui)