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Vu sur De mai à juillet 2014 dans la collection e-ros
Après la sortie de deux eBooks en ce mois d’avril, Tulle doré de Roman K. et Le Chant du couple de François Chabert, voici les sorties envisagées : - en mai, ce sera le troisième et dernier tome de Sexagésime de Ian Cecil. En l’occurrence, l’eBook s’intitule Sexagésime 3, Ultimes Manuscrits. Des maris trompés, des […]
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Vu sur Une beauté suffocante, Gaspard de la Noche
J’ai quelque part (chez mes parents je crois car je suis loin d’avoir tous mes livres chez moi) le volume d’Aloysius Bertrand. Gaspard de la Noche est un pseudonyme qui a de la gueule… Ce Gaspard de la Nuit là, pas celui d’A. Bertrand, donc, écrit des nouvelles érotiques, dont Une beauté suffocante qui vient […]
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Vu sur Tulle doré, Roman K.
Roman K. m’avait fait parvenir deux romans. Vous avez pu lire le premier, publié en novembre dernier, Les Trips insulaires de Carline. Le deuxième est encore dans mes dossiers. Car c’est un tout autre texte, écrit par la suite, qui a été publié il y a quelques jours dans la collection e-ros & ceteri. Tulle […]
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Lagos, ©AFP du 25 avril 2014 : La sortie de Half of a Yellow Sun, de Biyi Bandela, un film sur la guerre du Biafra, épisode tragique de l'histoire du Nigeria, prévue vendredi 25 avril dernier dans tous les cinémas du pays, a été repoussée au 2 mai par le comité de censure nigérian. Le film, adapté du best-seller éponyme de la romancière nigériane Chimamanda Ngozi Adichie, raconte le destin de deux sœurs au Nigeria entre 1960, année de l'indépendance, et 1970, à la fin de la guerre du Biafra - région du Sud-Est du Nigeria - qui a fait plus d'un million de morts en trois ans, dont une grande partie à cause de la famine. Selon un communiqué publié sur le site internet du film, la sortie du film au Nigeria a été repoussée à cause de "délais dans l'obtention du certificat du comité nigérian de la censure des films et de la vidéo" (NFVCB). Son porte-parole, Caesar Kagho, a évoqué des questions relatives à la réglementation, en précisant toutefois que le film n'est pas officiellement interdit. Filmhouse Cinemas, la société en charge de la distribution du film au Nigeria, a rencontré le comité de censure vendredi afin de tenter de débloquer la situation, a expliqué son directeur, Kene Mkparu. Tourné dans le Sud-Est du Nigeria, Half of a Yellow Sun affiche un casting prestigieux, avec notamment l'acteur britannique d'origine nigériane Chiwetel Ejiofor, nommé aux Oscars pour sa performance dans le film 12 years a Slave. - un sujet sensible. Plus de quatre décennies plus tard, la guerre du Biafra reste un sujet sensible au Nigeria. Half of a Yellow Sun, projeté au festival de Toronto l'année dernière en première mondiale, est déjà sorti en Grande-Bretagne, interdit aux moins de 15 ans et doit sortir prochainement aux États-Unis interdit aux mineurs de 17 ans non accompagnés.
Vu sur Le Chant du couple, François Chabert
Vient d’être publié, cette semaine, un nouvel eBook dans la collection e-ros qui a pour titre Le Chant du couple. Il s’agit du premier titre en solo de François Chabert dont on a pu découvrir la plume dans deux collectifs : À mon amante, dans lequel il a écrit deux textes, et Attachements où il a […]
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Parisiens, parisiennes, musardins, musardines, Julia Palombe vous invite à assister GRATUITEMENT à son nouveau show le mercredi 23 avril au Réservoir. Au menu: 2 nouvelles chansons inédites à découvrir en plus du répertoire habituel, un duo qui s’annonce sensuel avec Maud’Amour, les featurings d’Iza l’aristochatte et des boys, boys, boys… Mais aussi un photocall avec le photographe Bertrand Orsal (tout le monde pourra « faire sa star » et avoir son cliché glam’rock!), un stand « passage du désir » tenu par Laura Sherfi qui présentera ses « Party Air Désir », et une « kinky tombola » en partenariat avec Maison Close. Venez nombreux!
On en profite pour vous signaler que le CD de Palombe & Creatures est désormais en vente à la librairie la Musardine (122 rue du chemin Vert dans le onzième arrondissement, pour ceux qui ne connaissent toujours pas l’adresse).
Enfant, je me souviens avoir entendu mon père d’avoir traité les individus qui fréquentent les glory holes de «poubelles humaines» après avoir découvert leur existence lors d’un reportage télé. Pourtant, il y a pire comme choix de vie – prenez ma sœur, maintenant qu’elle est mariée à son trouduc d’homme des cavernes pour qui elle pond des morveux en série… S’il savait que sa propre progéniture, le sang de son sang, fréquente ce lieu de perdition, il en ferait sûrement une syncope. Qu’il crève, l’ordure.
En ce qui me concerne, il y a longtemps que j’ai fait la paix avec moi-même. Que j’ai cessé de m’en faire avec ce que la société s’attend de moi. Ma bouche n’a pas de sexe, elle n’est ni mâle, ni femelle, alors le queutard qui se trouve de l’autre côté de la cloison peut bien s’imaginer ce qu’il veut.
Ma bouche est chaude, bien baveuse et l’efficacité de ma succion est incomparable. J’en retire une certaine fierté, je dois bien l’admettre. Gay, straight, ça n’a aucune importance pour moi… alors pourquoi ça leur en ferait une, à eux? Ils viennent d’ailleurs tous à moi, sans exception, lorsque, un condom entre les doigts, je les appelle sans mot dire à travers le trou. Je suis l’orifice de leurs rêves, la gorge invisible et qui ne s’étrangle jamais, dans laquelle ils viennent coulisser de bonheur.
Je n’ai pas de visage – non, ce n’est pas vrai, j’en ai un, mais il se limite au contour de mes lèvres. Ils ne me connaissent que par ma puissance fellatrice; je les connais par la forme et par la taille de leur engin, mais c’est surtout par leur odeur que je reconnais mes préférés. J’imagine leur surprise s’ils pouvaient voir qui je suis réellement.
Je rêve d’un avenir meilleur, d’un monde où je pourrais, à visage découvert et sans peur de la mort, avaler tout ce qui gicle devant moi. Je suis sincère, c’est vraiment ma seule ambition amoureuse.
En attendant, j’ai vingt-huit ans et mon cœur, béant comme un glory hole, est ouvert.
Vu sur Les Biscuitières, Esparbec
J’ai peu lu Esparbec : le roman La Pharmacienne, une nouvelle dans un collectif et Frotti-frotta. Les éditions La Musardine viennent de me faire parvenir son dernier roman, Les Biscutières. Malgré un tas de livres à lire, j’ai pensé renouer tout d’abord avec cet auteur. Envie de lire un texte léger pour alterner avec la lecture […]
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Welcome to New York, le prochain film d'Abel Ferrara, qui raconte la descente aux enfers du président du FMI en 2011, Dominique Strauss-Kahn - interprété par Gérard Depardieu - et son procès à New York, ne devrait pas faire partie de la sélection officielle du prochain Festival international du film de Cannes, les producteurs annonçant l'exploitation du film en France, uniquement sur Internet et en VOD. Ainsi, dans un entretien accordé au journal Le Monde, Vincent Maraval et Brahim Chioua (Wild Bunch) ont expliqué qu'ils "voulaient tenter depuis longtemps une expérience de distribution en ligne", protestant contre la règlementation française qui les oblige à attendre quatre mois après la sortie d'une oeuvre sur grand écran pour la diffuser en vidéo : "Quand on voit que 4h44, Dernier jour sur Terre - le dernier film d'Abel Ferrara - a fait 20000 entrées en salles et 3 millions de vues sur YouTube, ça fait réfléchir." Un geste qui ressemble également à un bras d'honneur fait à la télévision, principal investisseur du cinéma en France, Vincent Maraval déclarant : "C'est une façon de dire aux chaînes de télé, Ok, vous n'avez pas voulu financer le film, on peut faire sans vous.» Alors qu'aux États-Unis, le film sortira simultanément en salles et sur le Web, l'édition du Parisien explique : "La décision de ne pas diffuser Welcome to New York dans les cinémas en France obéit peut-être à d'autres considérations. Les producteurs ont pu ainsi craindre une action en justice des avocats de DSK ou d'Anne Sinclair pour empêcher la sortie publique du film." La suppression des liens menant à la bande annonce sur Internet laisse augurer un volet judiciaire sans concession, d'autant plus que certaines indiscrétions permettent de penser que le film d'Abel Ferrara sera finalement projeté à Cannes, hors compétition.
Bande annonce Welcome to New-York, le film sur DSK
http://www.divertissonsnous.com/2013/05/17/bande-annonce-welcome-to-new-york-le-film-sur-dsk/
Selon une information diffusée cette semaine par l'AFP, les salles de cinéma égyptiennes ont reçu, le 16 avril dernier, la consigne du cabinet du Premier ministre de déprogrammer Halawet Rooh (La Beauté de l'âme), de Sameh Abdel Aziz. La bande annonce du film, racontant la vie d'une jeune femme qui déclenche les passions parmi les hommes de son quartier lorsque son mari est absent, aurait soulevé une vague d'indignations, l'actrice libanaise Haïfa Wehbé y montrant des « décolletés plongeants » en posant dans des « attitudes lascives ». Le quotidien Al-Masri Al-Youm affirmant que le film « ne contient pas une seule scène dans laquelle Haïfa ne montre pas une partie de son corps » et le Conseil national égyptien pour l'enfance et la maternité ajoutant que Halawet Rooh est « un danger moral » susceptible d'ifluencer « négativement la morale publique », la suspension a été décidée, dans l'urgence, afin que le comité de censure du ministère de la Culture donne son avis sur son contenu.
Président du Comité de censure, le réalisateur Ahmed Awad a annoncé sa démission, vendredi soir sur la télévision privée CBC2, expliquant assumer son choix d'autoriser à un public adulte Halawet Rooh : "J'ai pris la décision d'autoriser le film, je m'y tiens et j'en porte l'entière responsabilité. L’État a un autre avis, ils ont annulé notre décision et arrêté la diffusion.Comme tout responsable qui se respecte […] j'ai présenté (ma démission)".
Vu sur Tout Osez…
La collection de guides sexo « Osez » a fêté ses 10 ans avec un nouvel opus grand format intitulé Tout Osez… Parce qu’en matière de sexualité, on ne peut jamais tout essayer,une foule de questions et de propositions se pressent encore au 50e chapitre du volume : « Avez vous osé… 1001 autres choses encore ? » Les 49e autres […]
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Vu sur L’Éveil des sentiments, Emma Cavalier
Les éditions Blanche m’ont adressé récemment le dernier roman d’Emma Cavalier, L’Éveil des sentiments. L’auteure avait eu la gentillesse d’ajouter une dédicace, et notamment cette phrase : « J’espère que ce deuxième tome te plaira autant que le premier. » Avec un livre d’Emma Cavalier, je ne risquais pas d’être déçue et très certainement, oui, L’Éveil des sentiments […]
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Pour la première fois, La Musardine participe à la Foire du Paris, du 30 avril au 11 mai Porte de Versailles. En effet, la Foire de Paris ouvre cette année un Espace Coquin, un lieu de ventes mais aussi un espace événementiel dédié aux plaisirs du couple. La Musardine ne pouvait pas rater ça !
Aux côtés de Maison Close, Doll House, Fun Factory, d’un marchand de truffe et d’un bar à champagne, nous présenterons notre production : la collection « Osez », référence dans les domaines des guides pratiques de sexualité, qui fête ses 10 ans en 2014, sera particulièrement mise à l’honneur. Mais aussi des romans érotiques contemporains et classiques (Sade, Musset, Anaïs Nin, Esparbec, Françoise Rey…), les nouvelles érotiques de la collection à thème « Osez 20 histoires », des essais impertinents et pamphlétaires (Misère-sexuelle.com, La Putain & le Sociologue), des BD et des beaux- livres (Pin-up d’Aslan)…
En marge des nombreuses animations orchestrées sur la scène de l’Espace coquin par la pétillante Camille Emmanuelle (shows burlesques, magie érotique, lectures, ateliers d’écriture ou de cuisine aphrodisiaque, coaching sexo…), les auteurs de la Musardine ont répondu présent :
Jeudi 1er mai – 17h : Tout ce que vous devriez « OSEZ »…
Rencontre avec Marc Dannam, directeur de la collection Osez et auteur de nombreux ouvrages dans cette collection.
Samedi 3 mai – 16h : Ouverture du Rayon Hommes
Rencontre avec Camille Saféris, auteur du roman Rayon Hommes… entourés d’hommes en vitrine prêts à consommer ! (ou presque)
Dimanche 4 mai – 16h : L’art de la fellation
Rencontre avec Coralie Trinh Thi, auteure du guide Osez une leçon de fellation.
Jeudi 8 mai – 17h : Les lieux chauds de la capitale
Rencontre avec Marc Dannam et réponse à la question : où faire monter la température à Paris ?
Vendredi 9 mai – 21h : L’art de la sodomie
Rencontre avec Coralie Trinh Thi, auteure du best-seller Osez la sodomie.
Samedi 10 mai – 16h : Infidélité, libertinage, bisexualité : les nouvelles tendances du couple
Rencontre Pierre des Esseintes, auteur d’Osez le libertinage et autres livres pour explorer les nouvelles pistes de la sexualité du couple
Venez nombreux :
Du 29 avril au 11 mai 2014 / Porte de Versailles / Pavillon 2.1 (Espace Bien Etre / Espace coquin) / Allée 2.1 stand C109
Horaires : Tous les jours de 10h à 19h
Jusqu’à 21h les jeudis 1er et 8 mai
Jusqu’à 23h le vendredi 9 mai.
Contact presse : Stéphane Rose – presse@lamusardine.com
Vu sur Retour sur l’AT rondes et sensuelles
Au 1er avril s’est terminé l’appel à textes sur le thème « rondes et sensuelles ». Les textes ont été sélectionnés dans la foulée et ce n’est pas un eBook que nous publierons en septembre, mais deux, tellement le choix s’est avéré difficile entre les très nombreux textes de qualité que nous avons reçus. Alors bien sûr, […]
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C’est aujourd’hui la Sainte-Marguerite de Cortone, patronne des prostituées et des pornographes* et pour célébrer dignement l’occasion, je vous offre en exclusivité et gratuitement (ce qui prouve que je suis moins pute que j’en ai l’air) la dernière version de mon recueil de poésies érotiques intitulé Ce ne sont que des mots, en format pdf.
À l’intérieur, vous trouverez, en plus d’une suite interminable de mots obscènes, quelques illustrations typornographiques de mon cru dont l’une d’entre elles vient de me valoir une suspension de vingt-quatre heures de mon compte Facebook. Il semblerait que représenter une relation sexuelle entre deux femmes en utilisant des lettres, des chiffres et de la ponctuation soit immoral… Qu’est-ce que ce sera, ensuite? Il vont censurer la lettre Y parce qu’elle ressemble trop à une noune? Et qui veulent-ils protéger, au juste? Les gamins de treize ans sur Facebook qui n’ont pas encore découvert YouPorn?
Je sais, je sais, c’est très facile de se moquer de la censure, mais pourquoi m’en priverais-je? La censure est, par essence, risible et surtout, presque impossible à pratiquer autrement que de façon bête et arbitraire. J’aligne des caractères sur un écran pour former des mots et il y en a qui suffoquent. Je les aligne alors de façon à ne pas former des mots et je les choque encore plus. Ne serait-ce pas plus simple de tout permettre et demander aux bonnes âmes de détourner simplement le regard quand elles se sentent offensées?
Ah la la, quelle triste époque. Je vais aller lire de la pr0n, tiens, pour me consoler. Les administrateurs de Facebook devraient en faire autant: c’est souverain contre la crispation anale.
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* Inutile d’aller vérifier, ce n’est même pas vrai: c’est le 22 février.
Un jeune homme très ambitieux du Malawi
Voulant devenir riche, après plusieurs échecs,
A laissé une hyène bouffer son zizi
Et attend, maintenant, qu’on lui envoie son chèque.
Déçue de n’avoir pu acheter son palace,
Elle a placé des petites annonces érotiques
Dans l’espoir que la propriétaire se fasse
Violer en série par des inconnus lubriques.
Un Italien condamné à six mois de taule
Parce que sa femme jouissait trop bruyamment
Se qualifie de dieu du sexe – oh, le beau rôle
(Même si elle simulait, probablement).
Alertés par le voisin, les flics ont surpris
Des époux en pleine séance de fouettage
Dans leur jardin, au milieu de l’après-midi :
Fifty Shades of Grey fait encore des ravages.
— J’ai lunché avec Frédéric ce midi.
— Qu’avait-il à dire pour sa défense?
— Rien, mis à part qu’il a été complètement humilié. Cette fessée que tu lui as donnée…
— Il s’est présenté à cette soirée en toute connaissance de cause. On lui avait clairement expliqué les règles. Il était notre invité et son comportement de mufle a rejailli sur nous toutes. Je n’allais certainement pas le laisser nous faire un tel affront.
— Il n’a fait que tripoter le derrière de cette fille…
— Qui se faisait lécher et qui était au bord de l’orgasme. Tu crois que ça lui a fait plaisir de se faire agresser de la sorte? Fred va devoir apprendre ce qu’est le consentement et comment agir respectueusement envers les femmes.
— Même si elle est nue et qu’au moins cinq hommes lui sont passés dessus?
— Surtout si elle est nue et qu’au moins cinq hommes lui sont passés dessus.
— Tu n’y es pas allée de main morte, en tout cas.
— Pfff. Il adorait ça. Il bandait comme un âne.
— Et ce qu’on lui a fait faire, ensuite…
— Oui. Il était mignon comme tout, poings liés, le gode enfoncé dans le derrière…
— Quand je pense que Catherine qui lui a pissé au visage. C’est moche.
— Si elle pense qu’on va la réinviter, celle-là…
— Surtout qu’elle était trop saoule pour participer à la suite, quand on a installé Fred le ventre contre la table et qu’on l’a pris à répétition avec nos godes-ceinture.
— Sans compter tous les garçons qui étaient encore en état de servir… mais je ne sais même pas s’il s’en est aperçu. Est-ce qu’il t’a dit comment il s’est arrangé pour retourner à la maison?
— Deux types que je ne connais pas se sont offerts pour lui donner une ride, mais ils ont changé d’idée en cours de route. Ils l’ont enculé sur la banquette arrière de leur camionnette, lui ont barbouillé la figure de foutre, puis l’ont foutu dehors à grand renfort de coups de pied au cul avec juste assez de monnaie pour prendre l’autobus. Il a dit que trajet de bus fut l’épreuve la plus humiliante de toute son existence : il sentait le fauve à vingt mètres, sa chemise ne tenait qu’avec un bouton et il lui manquait une chaussure.
— Ah. Et puis ?
— Puis il a dit qu’il avait hâte à la prochaine fois et espérait être réinvité, maintenant qu’il a bien compris les règles.
Des ouvriers saouls et rigolards de Russie
Ont posté une vidéo où on les voit
Se baigner nus dans la cuve d’une laiterie
(Ce qui donnait au fromage un goût de smegma).
Myriam Priscilla Castro aurait engagé
Par désir de vengeance, un gang de bandits
Pour couper le pénis de son ex-fiancé
Et, par le fait même, le lien qui les unit.
Prenez-en de la graine, ô vous chercheurs de job :
Pour avoir une entrevue, il faut éviter
De joindre une photographie de votre zob
En gros plan à votre curriculum vitae.
Quand je suis allumée, quand j’ai le feu au cul
Je suis excitée en ton honneur.
Quand je cours me cacher dans ma chambre
Pour soulager la tension du mieux que je peux
Je verrouille la porte en ton honneur.
Quand je passe mon t-shirt par-dessus ma tête
Je l’envoie valser à travers la pièce en ton honneur.
Quand je laisse tomber mon vieux jeans sur le parquet
Je fais glisser ma culotte en ton honneur.
Quand je sors ma copie de Passions saphiques au collège
Du tiroir où je cache mes plus obscures perversions
Je lis un passage bien juteux en ton honneur.
Quand je m’assois sur le lit, jambes écartées
Sur l’édredon – cul nu calé contre l’oreiller
Je fais courir deux doigts sur ma fente en ton honneur.
Quand je glisse une main sous mon soutif
Je pince un mamelon tout durci en ton honneur
Quand j’attrape mon vibro préféré
Celui qui gronde comme les cavaliers de l’Apocalypse
Je l’enduis généreusement de KY en ton honneur.
Quand je le frotte tout autour de mon clito
Et que des ondes délicieuses me transpercent
Transverbérée par la pureté de l’amour charnel
Je me laisse bercer par la houle en ton honneur.
Quand j’échappe et laisse choir mon bouquin
Que j’imagine tes flammes capillaires soyeuses
Caressant l’intérieur de mes cuisses
Mes orteils se crispent en ton honneur
Quand je me sens tanguer comme dans un bateau ivre
Quand je bascule dans l’abysse aveuglant du plaisir
Quand le plaisir en cascades vient épicer mon sang
Je détrempe et embaume mes draps en ton honneur.
Et quand tout est rangé, que le tiroir est refermé
Que j’ai repris à peu près forme humaine
J’essuie tout ce charmant désordre en ton honneur.
1. Mes yeux sont bandés avec un foulard de soie. Attachée et sans défense, je mords mon bâillon. Toi aussi, tu mords : tu tiens mon mamelon entre tes dents, tu le tires, tu l’étires.
2. Je me tords de désir. Je te veux en moi.
3. Tu enlèves mon bandeau et le bâillon et je crie : «Baise-moi». Tu exiges que je te supplie, et j’obéis avec délectation.
4. Tu écartes mes cuisses, tu glisses lentement ta langue entre mes nymphes.
5. Tu te relèves, tu mordille le lobe de mon oreille et me susurres : «Tu es délicieuse».
6. Je me tortille à chaque contact de ta peau. Je fonds comme du beurre sous tes doigts.
7. Tu écartes mes cuisses davantage et j’en rougis délicieusement de honte. Ton gland glisse dans ma chatte juteuse; j’essaie de t’attirer vers moi comme je peux, toute entravée que je suis par mes liens.
8. Je répète: «Baise-moi», cette-fois ci avec un peu plus de fébrilité, avec un peu plus d’urgence dans la voix.
9. Tu te déplaces par-dessus moi en te délectant de la vue et de l’odeur de mon sexe humide et rougi.
10. Tu te rassois et tu te branles, ostentatoirement, pour contempler le spectacle et me faire mourir de désir.
11. Tu te rapproches enfin pour glisser ta queue en moi à nouveau. Tu me dis : «Je vais te baiser, maintenant», juste avant la première estocade.
Il leva les yeux et me regarda.
— Et ça continue encore comme ça au verso… ?
— Yup.
— C’est… détaillé.
— Je te ferai remarquer que c’est toi qui n’arrêtais pas de te plaindre que les femmes ne viennent pas avec un mode d’emploi.
— Ce n’était qu’une façon de parler, hein.
— L’étape suivante, c’est de vérifier si toutes les pièces sont dans la boîte, juste au cas où il en manquerait une. Comme tu peux voir, il y a le bâillon, le foulard, la corde… Je te laisse t’arranger avec tout ça : moi, je vais aller gentiment attendre l’assemblage dans le lit.
Initialement prévu en salles le 16 avril prochain, The Raid 2 (2014), de Gareth Evans, sera finalement projeté en France en version intégrale, le 23 juillet 2014, interdit aux mineurs de 16 ans avec avertissement, ce qui n'était pas arrivé à un film violent depuis la sortie de J'ai rencontré le diable, de Kim Jeen-Woon, en décembre 2011.
Le film indonésien vient d'être interdit aux moins de 18 ans au Royaume-Uni, au Canada, en Australie, en Allemagne, en Nouvelle-Zélande et en Irlande. Seuls les États-Unis ont autorisé les spectateurs de moins de 17 ans, accompagnés d'un adulte, à assister à la représentation de The Raid 2, dans une version édulcorée, après que le réalisateur ait consenti à pratiquer quelques coupures.
On impose à l’Université de Georgie
Aux sportifs de très strictes règles d’étiquette
En interdisant les gang bangs et les orgies :
Dans ces conditions, pourquoi jouer au basket ?
Doté de trois couilles, un charitable jeune homme
Pour satisfaire notre curiosité
A publié une photo de son scrotum :
Merci à toi, bienfaiteur de l’humanité !
Après Balancé dans les cordes paru en 2013 (prix SNCF du Polar 2013), Du vide plein les yeux est le troisième roman de Jérémie Guez.
Extrait
[...]
A ma sortie de prison je ne savais pas quoi faire, alors j’ai continué à exploiter mon réseau. Les riches ont l’habitude de régler leurs problèmes de manières très policée. Bien sûr, en cas de coup dur, ils peuvent faire appel à de vrais voyous. Ça les regarde. Mais en général, ils ont peur que les types qu’ils emploient les fassent chanter une fois le travail fini, qu’ils ne comprennent pas le sens du mot discrétion ou qu’ils aient la main trop lourde. Si Morel avait payé des mecs de cité pour le petit con qui harcelait sa fille à la fac, ils l’auraient peut être battu à mort et ça aurait été le début des emmerdes. Moi, je m’étais contenté de lui mettre quelques claques dans le hall de l’immeuble haussmannien où habitaient ses parents. Ça avait réglé le problème.
J’offre à ces gens-là une solution de facilité, je comprends leurs besoins, je parle leur langue et leur garanties que les choses n’iront pas trop loin. Je fixe aussi des limites : j’ai déjà refusé plusieurs contrats de meurtres. Moi, je fais dans un boulot simple. Je suis des femmes et parfois des maîtresses pour des hommes soupçonneux. Je surveille des gosses pour des parents inquiets. A la rigueur, je menace certaines personnes à l’occasion, mais basta. Je ne suis pas un voyou et je n’en serai jamais un. Tout est question d’échelle. Pour la rue, je suis une grosse baltringue mais pour ces gens-là je suis le putain de grand méchant loup. Je règne sur une niche commerciale et jusqu’ici je suis sans concurrent, personne n’ayant eu la mauvaise idée de se positionner sur le même créneau que moi pour venir gratter quelques milliers d’euros par an.
- Pourquoi ce rendez-vous ?
Je me doute qu’il n’est pas seulement venu pour prendre de mes nouvelles.
- Je te l’ai dit, j’ai du travail pour toi…
- Tu penses vraiment que je vais l’accepter ? Je ne sais pas si tu te souviens mais tu m’as envoyé en prison.
- Justement, je m’en veux un peu. J’étais jeune, mon père m’a mis la pression pour que je porte plainte…
Je l’arrête avant qu’il me fasse chialer. Je voudrais l’envoyer chier, lui dire d’aller se faire enculer même. J’aimerais pouvoir le démolir une deuxième fois, juste pour rire, parce que j’en ai envie et que je peux le faire. Mais je m’abstiens. J’ai pas de couilles et un besoin urgent d’oseille.
- Je prends 200 euros par jour, sans les frais.
Mon avis
Qui aura raté les romans de Jérémie Guez depuis leur apparition dans les rayons polar en 2011 ? Ce jeune romancier est talentueux, certes, je suis une des premières à l’avoir reconnu. L’auteur a gagné de nombreux prix littéraires qui étaient mérités. Ses deux précédents romans sont en cours d’adaptation pour le cinéma. Il reste que Du vide plein les yeux, après Paris la nuit et Balancé dans les cordes qui traitaient déjà des mêmes thèmes, est redondant : Paris, la drogue, la nuit, le mec paumé qui en veut.
A noter que cette fois, le terrain de l’intrigue se situe dans les beaux quartiers parisiens et les grands appartements du gotha. Ça change, un peu.
Sinon, la plume de Jérémie Guez est toujours aussi percutante et c’est tant mieux.
Du vide plein les yeux, Jérémie Guez, éditions La Tengo 224 pages 15 €
Pensez à acheter vos romans dans une librairie
Alexis Aubenque a publié une dizaine de romans. Celui-ci est dédié à Thomas Magnum.
Extrait choisi
[...]
Dimanche 8 juin
- Alors, je ne vous avais pas prévenue ? demande Sam Damon, fièrement.
L’homme était pilote et louait les services de son propre appareil. Agé de 35 ans, stature d’athlète, visage carré doté d’une barbe de trois jours, il était plutôt satisfait de son physique.
Assise à ses côtés, Fiona Taylor n’avait d’yeux que pour le paysage qui s’offrait à elle.
- Si. C’est tout simplement magnifique.
Ils avaient quitté l’Australie près de trois heures auparavant à bord de l’hydravion. Malgré le coût du voyage, Fiona n’avait pas hésité à sortir sa carte de crédit.
Tout cela était tellement improbable.
Trois semaines plus tôt, elle obtenait son diplôme d’avocate à la prestigieuse université de Yale dans le Connecticut, et à présent, elle survolait ces somptueuses îles de Polynésie.
- Et vous n’avez encore rien vu, continua Damon. Stone Island est la perle de l’océan Pacifique. Imaginez la jungle de Vanuatu, les plages de sable blanc de Tahiti, et l’atmosphère festive de Hawaii, le tout réuni en un seul lieu.
Des images de documentaires lui virent à l’esprit.
Son imagination fit le reste.
- Regardez, prenez les jumelles, proposa Damon en pointant du doigt l’océan.
Fiona les lui prit des mains. Le temps de localiser l’objectif et d’en faire une mise au point, elle découvrit un spectacle d’une rare splendeur.
Une colonie de dauphins fonçait vers le nord, bondissant dans un jaillissement d’écume.
- Je vous l’avais dit, c’est le paradis, répéta Damon, toujours aussi content de lui.
Tout en gardant les commandes de l’appareil, il adorait observer les mines émerveillées de ses clients.
Un poète avait surnommé la Polynésie, les Îles de l’Eternel Sourire.
Même si Damon n’avait pas une grande estime pour les Français, il devait avouer que la citation était tout à fait pertinente.
Médusée, Fiona n’arrivait pas à détacher son regard du ballet synchronisé des dauphins.
- Quand vous poserez le pied sur l’île, vous mesurerez encore plus sa beauté.
Fiona n’en doutait pas un seul instant.
- On est bientôt arrivés ? demanda-t-elle en reposant les jumelles.
- Encore une heure et demie de vol, mais si vous voulez vous reposer à l’arrière, y’a pas de problème.
- C’est le décalage horaire, et toutes ces heures d’avion, s’excusa-t-elle.
- Ne vous inquiétez pas, je vous réveille juste avant d’atterrir. Il faut absolument que vous voyiez depuis le ciel les lagons et la barrière de corail.
L’idée de manquer un tel spectacle fit hésiter Fiona. Mais la fatigue était trop lourde. Elle remercia Damon d’un sourire et se leva.
Elle se dirigea vers l’arrière et ouvrit la porte qui donnait sur l’habitacle intérieur, puis baissa les stores des hublots. La lumière qui passait par les interstices lui permit de se diriger sans encombre vers une des couchettes, sur laquelle elle s’endormit dans le bourdonnement du moteur à hélice.
[...]
Résumé
Stone Island est le paradis sur terre. A la suite du décès de son père biologique, Fiona Taylor, devient héritière. Au lieu de profiter de cet héritage aux Etats-Unis, elle décide de se rendre sur l’île, à la recherche de ses véritables racines.
Mon avis
Un petit roman à lire sur une plage entre deux séances de bronzage ou dans un train, entre deux arrêts. Alexis Aubenque m’avait habituée à mieux. Ou alors, je garde de trop bons souvenirs de Magnum, Higgins, la Ferrari et les deux dobermans, Zeus et Apollon.
Stone Island, Alexis Aubenque, éditions Le Toucan 9,90 €
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Le samedi 22 mars 2014, Nathalie Kosciusko-Morizet, en promenade au salon du livre de Paris, s’est arrêtée devant le stand de la Musardine. Pour un moment de détente la veille du premier tour des élections municipales, nous lui avons offert un exemplaire de Sexe, mensonges et banlieues chaudes, premier roman de Marie Minelli. Un livre qui concerne directement une candidate à la mairie de Paris, puisqu’il évoque le parcours érotique d’une jeune fille issue des beaux quartiers dans les banlieues les plus chaudes, bref une solution concrète à la fracture sociale parisienne.
Mais si nous pensions suggérer à la candidate UMP quelques pistes politiques, nous ne nous attendions pas à ce que ce livre lui fasse un tel effet sur le plan libidinal: dès le lendemain, NKM était prise d’un orgasme aussi fulgurant qu’impromptu en glissant son bulletin dans l’urne.
Nous conseillons désormais à Nathalie de lire Pourvu qu’elle soit rousse, un livre qui lui permettra de comprendre et exploiter ce formidable potentiel sexuel qui vient de se révéler à elle.
L’Observatoire de la liberté de création vient de publier une lettre ouverte collective destinée à appeler l'attention des pouvoirs publics et des citoyens sur les différentes atteintes à la liberté d'expression recensées depuis 2000 :
Paris, le 18 mars 2014,
Il y a eu, en 2000, Présumés innocents, exposition au CAPC de Bordeaux dont les commissaires ont été poursuivies, a posteriori, au pénal, par une association s’occupant de rechercher les enfants disparus, la Mouette. La procédure a fini par un non-lieu, de nombreuses années après, mais elle a marqué les esprits et le retour de l’ordre moral qui n’a fait que s’aggraver ces dernières années.
En 2010, Le Baiser de la Lune, film d’animation de Sébastien Watel, montrait un poisson-lune qui aimait un poisson-chat. Il devait être diffusé à l’école dans le cadre d’une campagne de prévention contre les discriminations, mais le ministre de l’éducation nationale, Luc Chatel, l’a interdit. Christine Boutin, sous couvert de son parti chrétien, soutint que ce film privait les enfants « des repères les plus fondamentaux que sont la différence des sexes et la dimension structurante pour chacun de l’altérité ». Prévenir contre l’homophobie serait faire de l’idéologie.
En avril 2011, Immersion (Piss Christ) et Sœur Jeanne Myriam, deux œuvres d’Andres Serrano, furent vandalisées à la Collection Lambert d’Avignon à la suite d’une manifestation conduite par Civitas. Certains évêques s’étaient joints aux intégristes dans la dénonciation d’un prétendu blasphème.
Quelques mois plus tard, des représentations de la pièce Sur le concept du visage du fils de Dieu, de Romeo Castellucci, furent empêchées par des catholiques intégristes. Il a fallu que la police protège les théâtres, comme ce fut le cas ensuite pour la pièce Golgota Picnic, de Rodrigo Garcia. Le porte-parole de la Conférence des évêques dénonçait ces deux spectacles sans les avoir vus, encourageant ainsi les manifestants.
Le 21 novembre 2013, le Fonds régional d’art contemporain de Lorraine a été condamné pour la présentation des œuvres d’Éric Pougeau dans l’exposition Infamilles à la demande de l’Agrif, une association « pour le respect de l’identité française et chrétienne », sur le fondement de l’article 227-24 du Code pénal, dont l’Observatoire de la liberté de création demande la modification depuis 2003. Les œuvres incriminées sont considérées par la justice comme violentes à l’égard des mineurs, et portant gravement atteinte à la dignité humaine. C’est la première fois qu’une exposition est condamnée judiciairement sur ce fondement. La cour d’appel est saisie.
En février 2014, le film Tomboy, de Céline Sciamma, a été attaqué par Civitas qui demande son retrait du dispositif d’éducation artistique « École et cinéma », et a cherché à s’opposer à sa diffusion sur Arte. Une candidate du FN à La Roche-sur-Yon dénonce Tragédie, spectacle chorégraphique d’Olivier Dubois, jugé « décadent » pour cause de nudité. Tous à poil !, livre de Claire Franek et Marc Daniau, est vilipendé au même moment par Jean-François Copé au nom du « respect de l’autorité ».
Les 28 janvier et 5 février 2014, sont remis en cause les visas d’exploitation du film Nymphomaniac Volume I et Volume II de Lars von Trier, par deux décisions du juge des référés du tribunal administratif de Paris. La délivrance de ces visas par la ministre de la Culture s’était pourtant appuyée sur une consultation de la Commission de classification. Le juge des référés est, par définition, seul. Il visionne et juge le film, seul. Et son jugement donne raison à une association (Promouvoir) dont le but est clairement confessionnel (« la promotion des valeurs judéochrétiennes, dans tous les domaines de la vie sociale ») et qui développe une stratégie d’actions contentieuses, administratives et pénales, contre les films et les livres, depuis 20 ans.
Les visas critiqués ont été délivrés par la ministre de la Culture après avis collégial d’une commission présidée par un conseiller d’État, nommé par décret, et composée de fonctionnaires représentant les ministères concernés par la protection de l’enfance et de l’adolescence, de professionnels, d’experts, dont des représentants de l’Union nationale des associations familiales (UNAF) et du Défenseur des enfants. Le film est désormais interdit aux moins de 16 ans (Volume I), et 18 ans (Volume II). Avec des conséquences lourdes sur sa diffusion, dont la portée est loin de ne concerner que les mineurs prétendument protégés par de telles mesures.
Le 20 février, le même juge des référés déboute l’association Promouvoir qui prétendait faire casser le visa du film La vie d’Adèle, d’Abdellatif Kechiche (interdit au moins de 12 ans), en faveur d’une interdiction aux moins de 18 ans. Le juge des référés ne répond pas favorablement, uniquement parce que l’association s’y est prise trop tard, ce qui laisse présager de la suite.
Il y a encore l’artiste Steven Cohen, arrêté en septembre 2013 au Trocadéro en pleine performance, pour cause « d’exhibition sexuelle », car il était partiellement nu, par les policiers du commissariat de la Faisanderie, proche du bois de Boulogne. Il sera jugé par le tribunal correctionnel de Paris, le 24 mars prochain, à la demande du parquet.
Il y a les pressions, exercées par des mouvements extrémistes, sur les bibliothèques pour censurer tel ou tel ouvrage, jugé par eux immoral ou scandaleux, demandant des comptes sur les politiques d’achat, de consultation et de prêt.
Il y a les mêmes anathèmes, lancés sur les manuels et les bibliothèques scolaires, les enseignants et les éducateurs, au nom d’un ordre moral qui ne s’autorise que de lui-même ou d’une rumeur autour d’une « théorie du genre », prétendument enseignée à l’école. Et cette fois, sont rassemblés les fondamentalistes de toutes les religions.
Ce n’est évidemment pas fini.
Ces faits devenus réguliers ont plusieurs caractéristiques communes alarmantes. Quelques groupes, très actifs et organisés en réseau, se sont érigés en arbitres et en gardiens des bonnes mœurs, selon des principes le plus souvent empruntés à l’ordre du religieux et de la morale. Ils s’attaquent à l’art et tentent d’empêcher la diffusion des œuvres qui leur déplaisent par tous les moyens : intimidation, rumeur, action violente... Les musées, les lieux d’exposition, les cinémas, les théâtres, les bibliothèques et les écoles, tous les lieux publics de culture et de connaissance sont devenus leur cible.
Or nous vivons dans une république démocratique et laïque. Il est temps de rappeler que la culture et l’éducation fondent notre pacte républicain, autour des valeurs de diversité, de tolérance et de dialogue. Le débat sur les œuvres est légitime et sain, chaque avis est respectable, mais rien ne justifie l’action violente. Une oeuvre qui respecte ce pacte ne peut faire l’objet d’aucune censure ni d’aucune forme de pression dictée par des minorités agissant au nom de principes communautaristes, ou d’arguments idéologiques, religieux ou moraux.
Le travail des auteurs, des artistes et des interprètes n’est jamais de dire une vérité unique. Une œuvre est une représentation, une fiction qui permet d’exprimer une vision du monde, et cette vision est et doit rester libre. La diffusion des œuvres ne doit pas être entravée par ceux qui n’en ont qu’une vision étroite, injuste ou déformée, et demandent une censure, parfois sans même voir, regarder ou entendre. Ce qui est en cause, ici, c’est le jugement que chacun peut faire librement des œuvres qui lui sont données à voir ou à entendre. Ce n’est pas seulement la liberté des créateurs que nous défendons, mais c’est aussi celle du spectateur. La censure porte atteinte à ce qui donne à chacun l’occasion d’exercer son intelligence et de questionner son rapport à l’autre ou au monde. Il s’agit de défendre l’expérience offerte à tous de la pensée et de la sensibilité, contre toute forme de puritanisme ou de catéchisme de la haine. Il ne faut pas laisser vaincre ceux qui tentent d’anéantir ce qui est un principe de toute vie démocratique. Si l’œuvre est polémique, elle requiert un débat, pas une interdiction.
Il est très préoccupant que l’Observatoire de la liberté de création ait à rappeler ces évidences. Il dénonce, depuis plus de dix ans, le dispositif légal qui permet aux associations d’agir contre les œuvres au nom de la protection de l’enfance, alors qu’elles n’ont aucun titre à le faire. Il dénonce les dispositions légales qui sont fort mal rédigées, et qui permettent des sanctions pénales contre les œuvres pour des motifs touchant à la morale.
Pendant sa campagne électorale, le candidat François Hollande s’est publiquement engagé auprès de l’Observatoire de la liberté de création, le 2 mai 2012, à « revoir profondément la législation en vigueur », dénonçant les attaques et remises en cause de manifestations artistiques, et affirmant qu’il convient de faire « cesser » « les poursuites contre des commissaires d’exposition ou l’autocensure des élus ».
Il est temps de passer aux actes.
Nous en appelons solennellement au président de la République, au gouvernement et aux parlementaires, pour procéder aux modifications législatives qui s’imposent, afin de garantir la liberté de création et de diffusion des œuvres, et modifier le code pénal.
Nous en appelons aux plus hautes instances de l’Etat, mais aussi aux élus locaux, pour protéger, autant de fois qu’il sera nécessaire, les œuvres, les artistes et les lieux de connaissance et de culture, par la garantie réaffirmée de la liberté de création et de diffusion des œuvres.
Membres de l’Observatoire :
la Ligue des droits de l’Homme (LDH) ;
la Fédération des salons et fêtes du livre de jeunesse ;
le Syndicat des artistes plasticiens (Snap - CGT) ;
l’association des Auteurs-réalisateurs-producteurs (ARP) ;
le Cipac - Fédération des professionnels de l’art contemporain ;
la Ligue de l’enseignement ;
l’Association du cinéma indépendant pour sa diffusion (ACID) ;
la section française de l’Association internationale des critiques d’art (AICA - France) ;
le Syndicat français des artistes interprètes (SFA) ;
la Société des gens de lettre (SGDL) ;
la Société des réalisateurs de films (SRF) ;
la Fédération des réseaux et associations d’artistes plasticien (Fraap)
le Syndicat français de la critique de cinéma (SFCC).
Organisations signataires :
- l’Association des directrices et directeurs de bibliothèques municipales et de groupements intercommunaux des villes de France (ADBGV) ;
- le Syndicat des distributeurs indépendants (SDI) ;
- l’Union des photographes professionnels-auteurs (UPP) ;
- le Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (SYNDEAC) ;
- l’Association des auteurs réalisateurs du sud-est (AARSE) ;
- le Syndicat des professionnels de l’industrie de l’audiovisuel et du cinéma (Sipac – CGT).
Vu sur Le Bracelet électronique, Guillaume Perrotte
Il y a beaucoup de similitudes entre le précédent texte publié par Guillaume Perrotte dans la collection e-ros, Fenêtre sur couple, et le roman qui vient de paraître, Le Bracelet électronique. La jalousie, les rapports de couple, le voyeurisme, la folie qui gagne un personnage, la présence d’un enfant et même la profession du personnage […]
Cet article provient de Littérature érotique
Un faux podiatre aux pratiques déviantes
Vient tout juste d’être arrêté dans un Oualle-Marte
Pour avoir sucé les orteils d’une cliente :
Les fétichistes des pieds, c’est pas de la tarte.
Selon une information révélée par le site dozodomo.com, la chaîne de télévision japonaise Asashi a censuré un plan du dessin animé Doraemon : Nobita no Himitsu Dôgu Museum (2013), de Teramoto Yukiyo, montrant aux téléspectateurs la petite culotte d'un des personnages. La chaîne a ajouté un jet de lumière pour dissimuler le sous-vêtement blanc de Shizuka. Cette censure a étonné les fans qui ne comprennent pas le problème, le personnage de Shizuka étant très souvent présenté nu dans les scènes où elle prend son bain. Il semble en réalité que l'affaire a servi d'argument aux défenseurs du projet de loi Tokyo’s Youth Healthy Development Ordinance qui vise à protéger les jeunes Japonais de contenus jugés choquants.
Le système de cotation des films mis en place par la MPAA aux États-Unis expliqué avec humour en une vidéo de 1 minute et 30 secondes.
Née en 1980, Emilie de Turckheim s’est déjà inspirée de son expérience de visiteur à la prison de Fresnes pour Les pendus (2008).
Extrait choisi
[...]
Elle a grandi. Elle vit dans une ville qui ressemble à l’ancienne, mêmes ronds-points, mêmes primevères en jardinières de béton, même sentiment géographique de vivre dans une plaine, sans accident. Elle saigne chaque mois et peut regarder, prudemment, sa propriété noire, son triangle de poils. Elle ne se confesse plus. L’idée a perdu tout son délice. Bien qu’elle regrette les pénitences et les espoirs de pénitence. Elle fréquente un lycée sans chapelle et ne porte plus de blouse. Quant à Marie, l’enviée, elle a été renvoyée de l’Institut, surprise, le jour du vaccin contre l’hépatite B, dans les bras de l’infirmier.
Marie et l’héroïne sont dans le même lycée. Elles parlent et s’asseyent sur des chaises qui se touchent. Marie sera comédienne. Sur la fiche d’orientation, dans la case profession envisagée, elle écrit comédienne. L’héroïne sera sainte. Sur la fiche d’orientation, dans la case profession envisagée, elle écrit secrétaire.
Elle rend visite à sa mère. Le matin prend toujours fin dans le parfum du chou, même quand pas un chou n’est servi. La mère prend ses repas dans la chambre avec vue sur le parc. Depuis sa fenêtre, elle reconnaît les pensionnaires dans les allées. C’est Ophélie celle-là. Regarde-la déboutonner son gilet pour échauffer l’étable. Pauvre petite, perdre la tête à son âge. Et Juliette, trouble et verte à force de regarder l’étang. Juliette est un personnage secondaire que nous croiserons sept fois au cours du roman et dont les tours ne sont pas nettement marqués, au sens propre, car elle est floue. En blouson noir, c’est le fils de Juliette, un grand échalas de fils, au chômage depuis trois ans. Il vient demander de l’argent à sa mère au lieu de chercher de l’ouvrage. Avec le chapeau, le père Roméo. Le genre d’homme qui ne supporte pas de perdre aux dominos. Comment s’est passée ta semaine, maman. Il ne s’est rien passé. Il pourrait y avoir des morts mais il n’y en a de morts. Ne commence pas à me poser des questions et n’oublie jamais que je t’ai lu des contes quand tu étais petite, tous les soirs, même épuisée par mes soucis, je ne t’ai jamais refusé une histoire, alors raconte. Maman, c’est l’histoire de sainte Hélysabel. Elle vivait au siècle des dragons et se promenait de village en village, frappant aux portes et sortant juste de l’enfance. Dites-moi comment vous servir, disait Hélysabel. La joie de vous avoir aidé sera mon traitement. Une mauvaise femme refusait de lui ouvrir et la maudissait en langue basse. A travers la porte fermée, Hélysabel la bénissait, devinant son nom et chantait sur les chemins. Plus loin, une mère demandait du persil et de l’ail pour soigner la fièvre de son dernier-né. Hélysabel se pressait de trouver ail et persil, le nourrisson guérissait dans la nuit. Ailleurs, un vieil homme voulait un fils pour perpétuer son nom et lui succéder dans le commerce du vin. Hélysabel entrait dans la maison, s’étendait sur la paillasse, laissait le vieillard venir dans son ventre, grossissait, accouchait et lui donnait un fils robuste, que le vieux prénommait Bienfait. Mais voilà qu’un matin, au cœur d’une clairière, un monstre malade, mi-homme mi-dragon, trop affaibli pour courir le monde, réclama le seul remède qui lui sauverait la vie. Quel est ce remède, demanda Hélysabel. Mille soucis cueillis au sommet de mille montagnes, répondit le monstre. Hélysabel passa le restant de ses jours à gravir les monts enneigés et roides des continents. Elle avait plus de cent quinze ans quand elle retrouva l’homme-dragon au cœur de la clairière. Il respirait à peine. Seuls ses yeux n’étaient pas entrés dans le royaume des morts ; et c’est ainsi qu’il put voir Hélysabel lui prodiguer les soins. Quand Hélysabel eut finit d’appliquer le mélange de pétales de soucis et de boue sur le torse du monstre glacial, celui-ci se dressa sur ses pattes arrière et par la gueule ouverte cracha une longue flamme. D’Hélysabel, il ne resta rien.
Elle embrasse sa mère, dit qu’elle apportera la prochaine fois une galette des rois. La mère dit qu’on la vole. Chaque semaine, il manque de l’argent. Parfois, on me prend cent, parfois on me prend mille. Je crois que c’est la femme de ménage, la grise, avec un accent. Elle dit à sa mère que personne ne la vole. Tout le monde veut son bien. La mère dit qu’elle espère qu’elle aura la fève.
Mon avis
Il est certain qu’Emilie de Turckheim maîtrise la langue française et adore jouer avec les mots mais à trop jouer, parfois, l’on se perd.
Je n’ai pas retrouvé dans ce roman, la fraîcheur et le culot présents dans Héloïse est chauve.
Beaucoup de longueurs nuisent à cette histoire où se côtoient le burlesque et une tristesse collante. Dommage ! L’idée de cette fille qui rêve d’être sainte était intéressante.
Une sainte, Emilie de Turckheim, éditions Héloïse d’Ormesson 18 €
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Delphine Bertholon est aussi l’auteur de Twist, de L’effet Larsen et de Grâce.
Extrait choisi
[...]
Il pleut. Il pleut depuis des jours. Elle ne se rappelle même plus la dernière fois qu’il a fait sec ; on dirait la mousson, du mauvais côté de la Terre. Dehors, les trottoirs rutilent comme si jamais personne ne les avait foulés.
Quand la grande restait avec Maman durant le grand sommeil, la petit briquait/lavait/rangeait, une vraie fée du logis (du moins, croyait-elle - elle ne se servait de rien sauf de la balayette, ce n’était pas brillant…). Enfin, le ménage, c’était au début. Quand a-t-elle cessé de jouer les maîtresses de maison, elle ne sait plus très bien. A quatre ans, on n’a pas la notion du temps.
Aujourd’hui, la notion du temps tourne à l’obsession. L’affreux n’est pas qu’il passe mais qu’il ne passe pas, il se loge dans la gorge comme un noyau de pêche jusqu’à vous étouffer. Lingette antiseptique, spray anticalcaire, lotion javellisée - on l’assassine tant qu’on peut à s’en rougir les mains mais il est toujours là, sablier de gravats, plein en haut, vide en bas, avec en son milieu un larynx étranglé.
Au cinéma, le métro roulait juste au-dessus de la salle et les murs résonnaient en Dolby Stéréo. Elle s’est demandé ce qu’il arriverait si, tout à coup, le plafond s’écroulait. Impact au troisième rang. Elle a rêvé cette tragédie et vu le wagon compressé dans les fauteuils de velours rouge, le sang noir, les membres arrachés, elle a vu sa sœur en uniforme de secouriste se délecter là au milieu, la grande ramasser un par un les morceaux de la petite comme des champignons, sous le ciel déchiré des étoiles électriques.
Elle en a rêvé tant et tant qu’elle n’a même pas su de quoi le film parlait.
Maintenant elle marche, protégée par la toile d’un parapluie imprimé camouflage ; elle n’a pas fait exprès, c’était le moins cher au bazar d’à-côté. Il se retourne sans cesse à cause des bourrasques, elle se bat contre lui à chaque carrefour.
Au pied d’un immeuble posé de traviole à un angle de rue, un fourgon est garé, toutes portières ouvertes, gyrophare hurlant. On transporte un vieillard sur une civière. Elle jette un œil réflexe, mais passe vite son chemin. Ce n’est pas son domaine, les débris d’existence.
C’est le domaine de la grande.
Le soir venu, leur mère déclarait : Ma grande, aide la petite à mettre la table. Question taille pourtant, elles ne valaient guère mieux l’une que l’autre. Aujourd’hui, la petite est la plus grande des deux. Grande, très grande. Dans la rue, on lui proposait même d’être prise en photo, mais ça fait belle lurette qu’on ne l’aborde plus.
La grande, elle, est minuscule. Dodue et minuscule et toujours en noir, le visage rond, le cheveu sombre, un instrument à vent faisant office de nez, à renifler sans cesse comme une sorte de tapir. Une fois, la petite lui a rendu visite ; elle n’ira plus jamais. La grande est obsédée et conserve tout ce qu’elle trouve : elle fait les poubelles, vole les morts, fouille les décharges, rackette les sans-abri. Chez la grande, tout est sale et cassé et amoncelé, un peu comme une brocante dans un asile de fous.
La petite se dit souvent qu’elle finira là-bas en pièces détachées, amoncelée au milieu du reste.
Résumé
Deux sœurs, la grande et la petite, emberlificotés dans un secret qui les lient depuis 18 ans. Elles ont 24 et 22 ans…
Mon avis
Quand tout semble écrit, tout peut encore changer.
Du grand Berthelon, redoutable et efficace même si ce roman-ci est très légèrement en dessous de Grâce, son précédent.
Le soleil à mes pieds, Delphine Bertholon, éditions JC Lattès 16 €
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La jeunette Maura Faussell de Virginie,
Saoule comme une grive, s’est foutue à poil
Pour aller visiter en prison son mari
Et apprit à ses dépens que c’est illégal.
"Ce premier tome écourté de Nymphomaniac nous parvient entouré d’une aura de scandale en raison de la crudité de ses thèmes et de la présence de scènes explicites. Ces séquences auraient été raccourcies par un tiers, voire censurées, par rapport à la version intégrale encore à venir, imaginée par l’enfant terrible du cinéma danois. Construit à la manière d’un journal intime narré par la protagoniste en voix hors champ, le film se compose de cinq chapitres dans lesquels sont exposées rétrospectivement ses expériences sexuelles. La masturbation, la fellation et la sodomie sont présentées sans grands détours, puis théorisées dans un langage parfois cru à l’aide de formules mathématiques, de métaphores bibliques ou philosophiques. Quelques gros plans sur les parties génitales contribuent à la facture érotique très franche de l’œuvre." C'est en ces termes que la Régie du cinéma du Québec (l'équivalent de la Commission de classification en France) a justifié, le 5 mars dernier, l'interdiction aux -18 ans du premier volume de Nymphomaniac, de Lars von Trier, nous apprend aujourd'hui le Journal de Montréal. Le second volume du film supporte la même classification pour des motifs similaires : "Cette deuxième partie, offerte en version abrégée à l’instar de son prologue, illustre l’escalade de l’héroïne, nymphomane autoproclamée, de plus en plus loin dans sa recherche du plaisir sexuel. Insatiable, Joe découvre le masochisme et les rencontres anonymes avec plusieurs partenaires, pour finalement se tourner vers les pratiques sadiques. Même dans cette version raccourcie, les trois derniers chapitres de l’œuvre présentent des actes sexuels non simulés et dépeignent avec un réalisme saisissant des sévices sexuels. Le traitement réservé à ces segments s’apparente d’ailleurs à celui des films pornographiques sadomasochistes. En conservant la facture érotique très affirmée du volet précédent, le cinéaste d’Antichrist ajoute, cette fois, une forte dose de violence."
Chaque année, le Festival de Films de Fribourg (FIFF), en Suisse, offre un programme éclectique, sous la direction de Thierry Jobin. Du 29 mars au 5 avril, la 28e édition surfera sur les thématiques de résistance, de crise et de rébellion, en proposant des œuvres issues de pays qui n'ont que rarement accès à la distribution internationale et dont la création cinématographique est inconnue tels le Bhoutan, l'Irak, le Nigéria, le Kenya ou encore le Sénégal. En 2014, 126 films issus de 46 pays différents sont programmés et 12 films sont en compétition pour décrocher le Regard d'or, dont Fish and Cat, un film iranien d'un seul plan de 134 minutes (plus fort que Brian de Palma !) ou bien The Square, un long métrage égyptien dont l'action se déroule sur la fameuse place Tahrir. Sur le site link-art.org, Jean Sluka ajoute qu'il sera possible, pour les plus courageux, de découvrir "le Belle et Sébastien russe (à combiner avec le torture-porn de Kim Ki-Duk en Projection de Minuit) et la superproduction 3D Stalingrad. [...] Moins pittoresque : une section parallèle dévolue à la catastrophe au cinéma mais qui, loin de se cantonner au genre, va d’un inédit avec Steve Carell (Seeking a Friend for the End of The World) à un docu qu’on annonce déchirant (The Horses of Fukushima)."
Après la violence (2010), le sexe (2011), la politique, la religion (2012), les déviances et les perversions (2013), le prochain numéro de Darkness devrait aborder le gore et la censure au cinéma. Les colonnes du fanzine vous sont ouvertes à la condition de respecter la ligne éditoriale de la revue : parler de censure. Alors, si vous souhaitez faire partie de l'aventure, faites-vos propositions en écrivant à l'adresse suivante : darkness.fanzine@sfr.fr
La photographie illustrant cet appel est tirée du film Frontière(s) (2007) de Xavier Gens.
Nevada Barr est née en 1952. Ecologiste militante, elle est l’auteur d’une série policière à succès mettant en scène Anna Pigeon, garde forestier dans les Rocheuses, qui lui a valu d’être élue parmi les meilleurs auteurs de thrillers du XXe siècle par l’association des libraires américains.
EXTRAITS choisis
Prologue
[...]
Un cauchemar, c’est ce qu’elle avait pensé. D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, les cauchemars avaient déchiré ses rêves. Un poids pesait sur son dos, la plaquait contre le matelas, écrasant son visage contre l’oreiller pour l’empêcher de respirer. Un relent de whisky et de cigarette s’immisça dans son rêve, et Polly sut que c’était la réalité. Dans les rêves, elle n’avait jamais d’odorat.
C’était Bernie. Il lui avait jeté des regards brûlants et obscènes jusqu’à ce qu’Hilda soit totalement ivre et oblige Polly à se coucher avant eux. S’il restait encore plusieurs semaines avant son anniversaire, Polly savait tout de même déjà ce que voulaient dire les œillades déplaisantes et visqueuses des hommes.
Ardente comme un fer, la main s’appuya au milieu de son dos, lui brûlant la peau au travers du tissu fin de son pyjama. Comme un insecte punaisé à une planche, elle se débattit, bras et jambes s’agitant dans les draps emmêlés.
Avant autant de facilité qu’il aurait décortiqué un épi de maïs, Bernie lui arracha le bas de son pyjama.
Hilda avait dit à Polly ce qui se passerait si Bernie s’avisait d’entrer dans sa chambre la nuit. Elle lui couperait les couilles et les lui donnerait à manger.
Dans une torsion qui lui blessa le cou, Polly libéra son visage de l’oreiller et hurla.
La main gauche quitta son dos, l’empoigna par les cheveux et tira la tête en arrière. De son autre patte énorme et puante, il lui allongea une claque sur le nez et la bouche.
« La ferme. Ta mère est tellement bourrée qu’elle n’entendra rien. Tu te tais, et on va passer un bon moment. Un sacré moment. On va s’amuser. Bernie sait faire piailler les petites filles. Piou piou. Tu vas te taire, hein ? »
Polly parvient à acquiescer imperceptiblement malgré l’étau de chair qui lui enserrait la tête.
« Piou, piou », répéta-t-il. Bernie était un redoutable connard.
Il écarta sa main, et Polly, avec le peu d’air qui lui restait dans les poumons, se remit à crier. Elle s’agita et lança une ruade. Il lui arracha une mèche de cheveux, mais la douleur lui donna des forces, et elle lui planta ses ongles dans toutes les parties exposées de peau qu’elle pouvait trouver.
[...]
Bernie était nu, et son truc se dressait comme une vieille branche morte jaillissant d’un marais. Polly hurla de plus belle.
« Putain de merde ! » siffla Bernie avant de lui empoigner le visage pour lui couvrir la bouche. Elle criait et un doigt épais se faufila dans sa bouche. Polly y plongea les dents et mordit, mordit, mordit jusqu’à ce que Bernie hurle à son tour. Il la secoua, et elle se sentit soulevée du lit, mais elle tint bon. Il la projeta au sol avec une telle violence qu’elle desserra enfin la mâchoire : un morceau de chair se détacha, et du sang lui coula dan la gorge.
Elle était devenue cannibale, à présent.
Résumé
2007.
Polly est devenue professeur d’anglais respectée de La Nouvelle Orléans. Divorcée, elle vit seule avec ses deux filles, lorsqu’elle rencontre Marshall Marchand, un brillant architecte, qui œuvre à la reconstruction de la ville, détruite par l’ouragan Katrina.
Polly ne tarde pas à tomber sous son charme avant de découvrir que Marshall est hanté par le drame du Butcher boy, ce jeune garçon qui, en 1971, a massacré sa famille à la hache. Quel rapport entretient-il avec ce fait divers atroce ?
Mon avis
Nevada Barr a écrit une intrigue magistralement orchestrée. La construction de ce roman est diabolique. Jusqu’à la dernière page, le lecteur est tenu en haleine.
Traumatismes infantiles et résilience y sont abordés avec délicatesse et pertinence. Un très bon thriller psychologique.
13 1/2, Nevada Barr, éditions Le Cherche Midi
Traduction de Laura Derajinski
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Vu sur Catalogue 2014 de la collection e-ros
Ces derniers jours, voire ces dernières semaines, j’ai travaillé à la mise à jour du catalogue 2014 de la collection e-ros. La collection comprend actuellement 50 publications. C’est donc, avec les publications de l’année en cours, une petite soixantaine d’eBooks qui figure dans ce nouveau catalogue. Quelques nouveautés par rapport à l’ancien catalogue, pour celles […]
Cet article provient de Littérature érotique
Amanda COETZEE est sud-africaine. Rédemption est son deuxième roman.
Résumé
Harry O’Connor officier de police londonien panse ses blessures dans sa famille des gens du voyage, des Travellers. Il a tué son père qui était un tueur en série et sauvé le jeune garçon qu’il tentait d’assassiner.
Son amie, Emily Meadows, l’appelle au secours. Elle aimerait qu’il se rende en Albanie pour ramener une mère et sa fille.
Extrait
Eté 1986
Londres, Angleterre
Beth se réveilla dans l’obscurité avec le goût pâteux des produits chimiques sur la langue, l’empêchant de déglutir. Cependant, elle persévéra et finit par produire assez de salive pour humecter ses lèvres. Son corps, celui d’une jeune fille de quatorze ans, était douloureux comme celui d’une vieille femme, et lorsqu’elle se frotta les bras, elle remarqua des bleus qui n’existaient pas la veille. Elle regarda autour d’elle, mais la pièce et son contenu lui restaient obstinément inconnus. Les jambes tremblantes, elle se leva avec lenteur et fit courir ses doigts dans ses cheveux défaits. Elle se sentait comme un cadavre et n’avait pas besoin de glace pour savoir qu’elle devait avoir l’air encore pire.
Elle remarqua pour la première fois qu’elle était nue ; merde, combien avait-elle bu et fumé au juste hier soir ? Instinctivement, elle se couvrit d’abord avec les mains, puis en relevant et drapant la fine couverture autour d’elle. Elle fronça le nez avec dégoût ; la toile puait la sueur, et pire - pile ce dont elle avait besoin avec un estomac déjà en vrac. Elle chercha ses vêtements des yeux mais ils avaient disparu, tout comme son sac qu’elle souvenait vaguement de porter.
Fait chier.
Elle prit une profonde inspiration et se força à rester calme ; une partie des évènements de la soirée refit surface et elle se rappela subitement le nom de la femme qui l’avait hébergée la nuit dernière, Tamara. Elle essaya de recoiffer sa frange et de rire du bordel qu’était devenue sa fugue à Londres. Ça ferait une super histoire à raconter à ses potes lorsqu’elle serait de retour à Bedford. Si elle n’était pas punie pendant les trente prochaines années.
Elle traversa la pièce jusqu’à la porte en vacillant, déterminée à se donner une contenance avant d’affronter la femme plus âgée rencontrée dans le train la veille. La poignée de la porte était poisseuse et elle la tourna du bout des doigts ; comment avait-elle fait pour ne pas voir à quel point tout était sale hier soir ?
La porte résista, émit un grincement et finit par s’ouvrir sur un gros homme d’âge moyen en slip sur le canapé.
- Pas trop tôt.
Beth le regarda avec confusion puis horreur, avant de vider le contenu solide de son estomac sur la moquette déjà tachée.
D’une certaine façon - avant même que la baleine bouffie ne se lève en rugissant pour lui assener des coups sur la tête - elle savait qu’elle s’était mise dans un gros pétrin. Elle frissonna et prit conscience de la douleur alors qu’elle tombait, son bras formant un angle inhabituel lorsqu’elle atterrit sur le sol. Mais ce n’était qu’un bruit de fond comparé au hurlement dans son crâne. La couverture lui fut arrachée et elle se retrouva tirée par les cheveux sur le canapé, l’autre main comme une bidoche la frappant à coups répétés sur la tête et le visage.
- Tu me nettoieras ça plus tard, petite salope, mais d’abord, je vais te donner une bonne leçon.
Il la fit basculer et lui enfouit le visage dans un coussin avec tant de force qu’elle crut qu’elle ne pourrait plus jamais respirer.
En y repensant, elle souhaita que tel ait été le cas.
Mon avis
Une autre vision des Travellers et des personnes qui rêvent d’un monde meilleur, dure et passionnante. Tout n’est pas blanc ou noir pourrait résumer ce roman à la belle écriture.
Un bon moment de lecture.
Rédemption, Amanda Coetzee, éditions Toucan 320 pages 20 €
Traduction de Yoko Lacour
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Deux adolescentes, à la pointe du couteau
Ont forcé un garçon autiste à se branler
Et copuler avec un chien sur vidéo;
La culture du viol, quelle calamité !
Après 4 ans d’absence, les éditions La Musardine sont de retour au Salon du Livre de Paris. En cette période d’invasion de textes « érotiques » chez tous les grands éditeurs de la capitale, il fallait bien que le public retrouve un point d’ancrage, sur un stand où l’on trouve l’érotisme décliné sous toutes ses formes, pour tous les goûts…
Les nouveautés 2014…
On découvrira sur le stand de la Musardine les dernières parutions, reflet de l’éclectisme de la maison :
Sexe, mensonges et banlieues chaudes, le premier roman de Marie Minelli, qui enfonce le clou de la vague chick porn, après le succès de Sex in the Kitchen d’Octavie Delvaux : des comédies érotiques et romantiques made in France !
Osez l’infidélité, de Pierre des Esseintes, où comment comme François, Valérie, Julie et les autres, vivre au mieux cette situation très en vogue.
La Putain et le Sociologue, un livre à deux voix, laissant la parole à une prostituée libre et heureuse, mise en regard de l’analyse du sociologue Daniel Welzer-Lang. Un livre précieux pour éclairer les débats actuels.
Seront présents plusieurs de nos auteurs, notamment Marie Minelli, Octavie Delvaux (Sex in the Kitchen), Claude H. (Grand Ecart), Gala Fur (Osez les jeux de soumission & de domination), Marc Dannam (Tout Osez !), Etienne Liebig (Sexercices de style) et l’incontournable Stéphane Rose (Misère-sexuelle.com).
… et toujours le fonds d’un éditeur de référence dans son domaine.
Le Salon du Livre est l’occasion de présenter l’ensemble du fonds de La Musardine, riche d’environ 250 titres aujourd’hui, dans tous les genres littéraires…
La collection « Osez », référence dans les domaines des guides pratiques de sexualité, qui fête ses 10 ans en 2014, sera particulièrement mise à l’honneur.
Mais aussi les textes classiques et contemporains en poche dans la collection de référence « Lectures amoureuses » (Sade, Musset, Anaïs Nin, Esparbec, Françoise Rey…), nouvelles érotiques dans la collection à thème « Osez 20 histoires »), les sommes encyclopédiques sur des sujets de société, les essais impertinents et pamphlétaires de la collection « l’Attrape-corps » (Misère-sexuelle.com, La Liberté d’offenser…), les beaux- livres (Pin-up d’Aslan)…
Et plein de surprises !
Le Salon permet à la Musardine de rencontrer son public, mais surtout de faire découvrir la maison à ceux qui ne la connaissent pas ou n’osent pas. Pour vous séduire, puisque ça fait partie de notre travail, nous vous avons réservé plein de surprises, que ce soit le soir de l’inauguration – où l’ambiance promet d’être réchauffée – ou durant le salon, avec des cadeaux, des auteurs plus sympathiques les uns que les autres, et notre team de choc prête à tout pour vous !
Accompagnée de son guitariste Serge Léonardi, Julia Palombe, la nouvelle diva des nuits parisiennes qui osent, viendra exceptionnellement présenter quelques chansons de Nue, premier album de son groupe Palombe & Creatures, pendant la soirée d’inauguration en live et en direct du stand de la Musardine !
Venez nombreux (stand F93) !
EXTRAIT
Prologue
Je ne me souviens plus vraiment. On dirait que j’ai enterré ça quelques part, sous des mètres cubes de conscience.
Des images, des mots, des sensations, des odeurs.
Des douleurs.
Rien de précis.
Comme si ça n’était jamais arrivé.
Comme si ça ne m‘était jamais arrivé.
C’est arrivé, pourtant.
Une blessure toujours à vif, une meurtrissure qui saignera jusqu’à la mort. Une plaie aussi profonde qu’un abîme, dans laquelle je me suis perdue. Oubliée.
Dur à expliquer.
Ça a juste changé ma vie. Ça m’a transformée en je ne sais trop quoi…
Chaque femme a sa façon bien à elle de réagir à cet outrage indélébile.
Chaque femme et chaque enfant.
Ceux qui ont subi cela savent de quoi je parle. Les autres ne peuvent l’imaginer, même avec la meilleure volonté du monde.
Peu de gens peuvent comprendre. Ou beaucoup trop, malheureusement.
Mais tout le monde peut juger. Ce que je suis devenue.
Si facile de juger.
Si difficile à comprendre.
Ça ne fait pas seulement mal à en mourir. C’est bien pire. Ça vous ronge, lentement, de l’intérieur. Ça vous dévore, jusqu’à ce qu’il ne reste qu’une enveloppe vide et sèche.
J’aurais tellement voulu qu’il me tue. Qu’il m’achève. Ç’aurait été charitable de sa part. Mais il ignorait la pitié, je crois.
Et moi, j’ai oublié ce que c’était.
Il m’a tout appris, ne m’a rien laissé.
Ce jour-là j’ai compris qu’on peut mourir plusieurs fois.
Moi, je suis morte dans une chambre sordide, il y a longtemps. Tellement longtemps…
Pourtant, quelque chose a survécu. Ou plutôt, quelque chose est né ce jour-là.
Quelque chose qui marche et qui parle à ma place.
Résumé
Raphaël, son frère William et leurs deux complices viennent de dérober trente millions d’euros de bijoux. Un casse qui a mal tourné : deux morts et un blessé grave.
Le blessé, c’est William.
Ils se retrouvent en planque dans une ferme isolée où vit Sandra.
Mon avis
Un huis-clos où les scènes de tortures alternent avec le sordide. PLUS NOIR QUE NOIR.
Difficile pour un lecteur lambda de ressortir indemne psychologiquement de ce Purgatoire des innocents.
Pour public averti.
Purgatoire des innocents, Karine Giebel, éditions Fleuve Noir 592 pages 20 €
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Le docteur Meloy veut mettre au rancart nos godes
Grâce à sa fabuleuse machine à orgasmes,
Mais qui d’entre vous s’enfoncera l’électrode
Dans la moelle épinière avec enthousiasme ?
Dean Koontz est l’auteur de nombreux best-sellers. Il vit en Californie avec sa femme et le souvenir de leur golden retriever.
Extrait choisi
[...]
- Nickie…, murmura-t-elle.
La chienne n’inclina pas la tête de surprise, ni ne dressa les oreilles ; elle regarda simplement la jeune femme avec intensité.
Au bout d’un moment, Amy fit asseoir le garçon.
- Passe ton bras autour de mon cou, mon chéri.
Jimmy était petit. Elle le souleva et le prit dans ses bras.
- C’est fini. Cela ne se reproduira plus.
La chienne ouvrit le chemin vers l’Expedition. En quelques foulées, elle sauta dans le coffre.
Amy déposé le garçon sur la banquette arrière.
- C’est fini, répéta Amy en embrassant Jimmy sur le front. Je te le promets, chéri.
Amy eut un frisson en prononçant ce serment. Ce garçon n’était pas le sien, leurs vies se sépareraient sous peu. Elle ne pouvait aider un enfant comme elle aidait les chiens. Parfois, même les chiens, elle ne pouvait les sauver…
Et pourtant, elle répéta :
- C’est fini. Je te le promets.
Elle ferma la portière et resta immobile, à côté de la voiture, tremblant dans la nuit de septembre pendant qu’elle regardait Theresa assise non loin sur les marches du perron…
Le clair de lune semblait parer de givre le macadam de l’allée et les branches des arbres.
Amy se souvenait d’une autre nuit… une nuit d’hiver… Elle revoyait le sang sur la neige et la nuée de mouettes affolées, s’envolant d’une passerelle en un tourbillon blanc, scintillant dans le faisceau fugitif d’un phare, telle une escorte d’anges emportant vers les cieux une âme pure et innoncente.
Résumé
Amy Redwing consacre sa vie à une association de protection des golden retrievers. Pour les amis des bêtes, elle est une légende. Pour Brian McCarthy, son soupirant avec qui elle garde une étrange distance, le comportement d’Amy est encore plus troublant et cache, à ses yeux, un terrible secret.
Amy a risqué sa vie pour sauver une chienne nommée Nickie. Un lien particulier unit la jeune femme à l’animal.
Mon avis
Encore une fois, la magie Dean Koontz opère. On pourrait croire qu’à force d’écrire, l’imagination de l’auteur s’essouffle. Hors, il n’en est rien. D’un sujet banal, il tire un roman complexe où certaines scènes frôlent les meilleures scènes de films d’épouvante.
Soir de cauchemar, un roman destiné aux lectrices et lecteurs qui aiment avoir peur, sans prises de tête.
Soir de cauchemar, Dean Koontz, éditions JC Lattès 21,50 €
Traduit de l’anglais par Dominique Defert
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Comme vous pouvez le voir, nous avons lié leurs poignets à la barre au-dessus de leurs têtes, assez haut pour qu’ils ne puissent pas tout à fait poser leurs talons sur le sol et qu’ils doivent utiliser continuellement les muscles de leurs pieds et de leurs jambes pour soulager leurs bras qui tremblent sous l’effort.
Ne sont-ils pas ravissants ?
Oui, allez-y, vous pouvez les toucher, ils sont là pour cela. Ils adorent, je vous l’assure; c’est pour eux l’occasion rêvée de s’exhiber, d’être admirés. Voyez comment ils sourient gentiment. Je voudrais pouvoir vous montrer leurs yeux, mais vous savez, le règlement, c’est le règlement et ils devront garder leur bandeau en tout temps. Je crois que vous admettrez comme moi que c’est mieux ainsi pour tout le monde.
Ne soyez pas timides mesdames, tâtez-moi cette fesse. Sentez-vous comme elle est ferme, nerveuse, mais si douce et si tendre? Tous les clichés de vos romans préférés miraculeusement devenus réalité sous vos yeux ébahis! Regardez tous ces muscles saillants s’étirer et se gonfler dans leurs bras, dans leur dos, dans leurs jambes longues et élégantes entravées par leurs liens.
Je vous en prie, faites comme chez vous et faites roulez délicatement les testicules de celui-ci entre vos doigts, prenez son pénis dans votre main et caressez-le comme un petit animal familier : ils n’attendent tous que cela. Embrassez un de ses mamelons, prenez sa queue dans votre bouche… vous voyez avec quelle rapidité elle durcit ? Faites glisser un de vos doigts entre ses fesses. Ne vous en faites pas s’il couine un peu: il adore et en redemande, le salaud.
Je vois que ça vous plaît. Impressionnées ? Il y a de quoi. Des corps nus, suspendus de cette façon — surtout quand ils sont si sculpturaux — c’est le paroxysme de la beauté. Avec les bras tendus vers le haut, la chair crémeuse, les os saillant juste aux bons endroits, le creux de l’estomac juste assez arrondi, et les fesses… avez-vous déjà vu quelque chose de plus désirable, de plus charmant ?
Si je suis certaine que ça leur fait plaisir ? Bien entendu ! C’est le désir secret de tous les hommes de devenir des objets de désir. Ne lisez-vous donc pas la presse masculine ? C’est profondément inscrit dans leurs gènes. Ils peuvent bien nous dire le contraire, ils peuvent bien protester et jouer les mijaurés, on ne peut pas vaincre l’atavisme, la biologie. Ils ont beau être ficelés, exposés et bâillonnés, leur dos a beau être zébré par la morsure du fouet, ils bandent éperdument, ils bandent à en perdre l’âme. N’est-ce pas une preuve amplement suffisante de leur consentement, de leur abandon à nos désirs impétueux et incontrôlables de femelles ?
Allez-y, chères amies. Servez-vous, il y en aura suffisamment pour toutes.
L'imam de la mosquée d'Al-Azhar, la plus haute autorité islamique d’Égypte, souhaite l'interdiction totale du film Noé (2014), de Darren Aronofsky, racontant à sa manière l'histoire du déluge et de Noé rapportée par l'Ancien Testament. La représentation physique d'un prophète, interdite par l'islam, est au cœur de la polémique. Si le comité de censure égyptien avait interdit The Da Vinci Code en 2006 après les vives protestations de la communauté copte orthodoxe, il avait en revanche autorisé l'exploitation en salles de La Passion du Christ (2004), de Mel Gibson, décrivant le chemin de croix de Jésus, également considéré comme un prophète par les musulmans. Une tolérance qui s'explique peut-être par le fait que dans ce dernier cas, la communauté juive contestait la manière dont le cinéaste la stigmatisait pendant plus de deux heures...
Les comités de censure du Qatar, du Bahreïn et des Émirats Arabes Unis ont informé la Paramount, de leur décision d'interdire la projection du film. Une mesure similaire est attendue dans d'autres pays comme la Jordanie et le Koweit.
Sur metronews.fr, Judith Korber explique que le film aurait déclenché une vague d'indignations aux États-Unis, plusieurs institutions chrétiennes, dont la très influente National Religious Broadcasters (NRB), dénonçant l'incarnation de Noé par Russell Crowe et une vision bien trop hollywoodienne et sombre du déluge.
Noé n'en est pas à sa première difficulté puisque déjà en octobre 2013, la Paramount avait demandé à Darren Aronofsky de revoir sa copie après des projections désastreuses réalisées auprès des membres de différentes communautés religieuses aux États-Unis. Face au refus du réalisateur et au risque de controverse religieuse, le producteur a finalement décidé de publier un avertissement pour éviter tout échec commercial :
« Ce film est inspiré de l'histoire de Noé. Si l'œuvre s'autorise quelques libertés artistiques, nous pensons qu'elle reste fidèle à l'essence, aux valeurs et à l'intégrité de cette histoire fondamentale pour des millions de croyants à travers le monde. L'histoire originelle de Noé peut être lue dans le livre de la Genèse »
Pour autant, Darren Aronofsky ne semble pas inquiet : "Je pense que la Paramount tente simplement de faire au mieux. Il n'y a pas vraiment de controverse. Si polémique il y a, c'est parce que les gens ont peur de l'inconnu et craignent les adaptations d'épisodes bibliques. Tout cela disparaîtra dès qu'ils verront le film."
Noé sortira sur les écrans français le 9 avril prochain.
Lionel Davoust est ingénieur en halieutique de formation. Il se consacre à la littérature depuis dix ans.
LE POUVOIR est le troisième opus de la trilogie LEVIATHAN. Toute l’histoire commence par LA CHUTE, suivi de LA NUIT.
Résumé
De nos jours, les progrès scientifiques ont chassé les vieilles superstitions et l’enchantement, cédant la place à une ère de raison où même la religion chancelle. Or, dans les profondeurs de l’inconscient, les traditions antiques, les peurs ancestrales, il subsiste une porte entrouverte sur des prodiges dépassant l’entendement. Ce n’est pas de la magie ; c’est du pouvoir. Rares sont ceux à y accéder. On les a appelés prophètes, sorciers, chamanes au fil des âges. La plupart ont été exterminés sur le bûcher, mais certains ont concrétisés les rêves les plus fous de l’humanité : richesse, domination. Jeunesse éternelle. Et ils se font la guerre - en riant.
Michael Petersen, biologiste marin, fait les frais de cette guerre. Pris dans une machination dont il ignore les enjeux mais dont il est la clef, il a vu presque tout son entourage périr de mort violente ; pire, il est lui-même la cible d’une chasse à l’homme qui le contraint à vivre en paria. Andrew Leon, l’agent du FBI qui a aidé la famille Petersen à fuir les Etats-Unis, est devenu lui aussi une proie. L’inquiétant Comité compte sur son outil de cartographie de la conscience humaine pour localiser Michael. Une course contre la montre s’engage, afin de détruire le biologiste avant l’éclosion de son pouvoir, capable d’anéantir l’organisation.
Extrait
Masha Turgueniev surveillait l’océan en s’en méfiant comme d’un animal sauvage.
Pourtant, les eaux étaient enclavées, placides. En contrebas s’étendait un bras de mer d’à peine six cents mètres de large, dont la surface lisse s’embrasait de rouille dans le crépuscule terni par les lourds nuages d’hiver. Ferries et navires marchands glissaient sans plus qu’un chuintement de moteurs lointains. Mais la Russe observait le miroir embrasé dans l’espoir vain d’en percer les profondeurs.
Il y a tant de choses, songea-t-elle, que nous ignorons du monde.
Au-delà du ponton de la marina de Rushbrook, elle ne distinguait du continent canadien qu’une colline couverte de conifères denses. L’avancée des ombres entre les restes de neige et de glace la piqua d’un mauvais pressentiment et elle se tourna vivement vers son fils. A une trentaine de pas, Eric s’amusait en silence à casser avec une branche les congères grisâtres laissées sur le parking.
Rassurée, elle observa Michael, debout à côté d’elle. Son mari, l’homme qu’elle aimait, et à qui elle avait pourtant menti toute sa vie.
Les yeux marron de Michael s’étaient égarés sur l’océan. Lui ne semblait pas redouter les énigmes des profondeurs ; son expression rêveuse manifestait cette confiance aveugle en toute personne, en toute chose, dont on s’était si souvent servi à ses dépens.
« Je me demande toujours à quoi tu penses quand tu regardes l’océan comme ça », dit doucement Masha.
Le biologiste marin inclina lentement la tête sur le côté sans la regarder.
« Je me le demande aussi, répondit-il à mi-voix.
- Elle t’appelle ?
- C’est la mer, Megan, fit-il, distant. Elle ne peut pas m’appeler. »
Masha lui caressa le bras et eut un sourire tendre, teinté de nostalgie.
« Tu mens très mal. »
Il eut un léger sursaut, puis se tourna vers elle. Approchant des trente-cinq ans, Michael Petersen était solidement bâti : une carrure de joueur de football américain, une stature qui dépassait allégrement le mètre quatre-vingts, des traits robustes. Une apparence qui contrastait avec sa nature douce, souvent interprétée à tort comme de la lâcheté, et qui avait fait de lui la victime idéale d’un complot dont Masha, bien que partie prenante, ignorait tous les enjeux.
[...]
Mon avis
Le Pouvoir est un roman qui évoque le cheminement des personnages principaux vers la lumière, chacun choisissant son propre chemin, la Voie de la Main Droite ou la Voie de la Main Gauche.
Le personnage le plus marquant, pour moi, restera sans aucun doute, Dwayne de Heldadt mais j’avouerai aussi un faible pour Masha, la Mage.
De l’aventure, de l’amour, des combats à l’épée, du mysticisme et des mythes revisités, le tout réuni dans un roman à l’écriture un peu trop foisonnante parfois.
Vous l’aurez peut-être compris, LÉVIATHAN est une trilogie fantastique.
Lectrices ou lecteurs aimant les romans terre-à-terre, abstenez-vous ! A tous les autres, je conseillerai de lire les deux premiers tomes (La chute et La nuit) pour bien saisir toutes les nuances de cette histoire complexe.
LEVIATHAN LE POUVOIR, Lionel Davoust éditions Don Quichotte 542 pages 23 €
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Après Nymphomaniac volumes 1 & 2... La Vie d'Adèle chapitres 1 & 2 !
Forte de ses succès, étant parvenue à faire réviser le niveau de classification des films Nymphomaniac volume 1 (l'interdiction aux -12 ans devenant une interdiction aux -16 ans) et Nymphomaniac volume 2 (l'interdiction aux -16 ans devenant une interdiction aux -18 ans), l'association Promouvoir a attaqué la classification du film La Vie d'Adèle (2013), d'Abdellatif Kechich, pour demander la suspension du visa d’exploitation interdisant le film aux -12 ans, en tant qu'il n’interdit pas le film aux -18 ans ou, à défaut, aux spectateurs de -16 ans, se référant aux scènes de sexe entre les deux personnages.
Cette fois-ci, comme nous l'avions imaginé et écrit sur ce blog le 6 février 2014, le juge des référés du tribunal administratif de Paris a rejeté la requête le 20 février dernier, non pas sur le fond mais sur la forme, le juge Heu estimant que l'urgence de l’article L. 521-1 du code de justice administrative invoquée, n'est pas caractérisée : d'une part, parce que le visa a été attribué le 9 septembre 2013 et, d'autre part, par ce que le film n'est plus exploité depuis plusieurs semaines, sa sortie en salles remontant au 9 octobre 2013. Le juge rejette en outre l'argument des requérants (l'association pour la dignité humaine joignant sa requête à celle de Promouvoir) selon lequel "le film est encore projeté dans 11 salles, dont 5 en Ile-de-France" et qu’il est même diffusé "sur les vols outre-mer d’Air France".
L'interdiction aux -12 ans décidée pour La Vie d'Adèle est-elle pour autant sauvegardée ? Si les associations Promouvoir et pour la dignité humaine se sont faites débouter par la voie du référé, rien ne les empêche désormais d'attaquer le visa d'exploitation en saisissant le tribunal administratif de Paris par la voie normale.
Notons que l'un des motifs de suspension du visa soulevés devant le juge concerne l'irrégularité supposée du procès-verbal de la Commission, les associations contestant, notamment et pour la première fois, la nomination de Gauthier Jurgensen par le ministre de la Famille alors que, selon elles, il aurait dû faire partie du collège des professionnels puisque travaillant pour le site Allociné. Le décret du 23 février 1990 ne prévoyant pas de quorum par collège au sein de l'assemblée plénière (*), le moyen invoqué est sans aucun doute inopérant puisque l'appartenance d'un membre à l'un ou l'autre des collèges ne change rien à la décision de la Commission, celle-ci ne rendant qu'un avis au ministre de la Culture seul compétent pour attribuer le visa d'exploitation d'un film.
(*) Chaque demande de visa d'exploitation fait l'objet d'une projection du film en sous-commission à l'issue de laquelle, chaque membre présent, vote. Si la sous-commission propose une restriction à la programmation, l’œuvre est obligatoirement renvoyée en assemblée plénière. L'assemblée ne siège valablement que si quatorze membres au moins sont présents sans qu'un nombre minimum de représentants des quatre collèges - des institutionnels, des professionnels, des experts et des jeunes - composant la Commission, ne soit exigé.
Nymphomaniac, de Lars von Trier vient d'être interdit d'exploitation totale en Turquie sur décision de la commission d'évaluation du ministère de la Culture. Plusieurs artistes turcs ont dénoncé la censure du gouvernement Erdogan, au pouvoir depuis 2002. "Je condamne fermement l'interdiction de Nymphomaniac alors qu'il existe en Turquie une limite d'âge dans les cinémas" s'est indigné sur Twitter le réalisateur turc Nuri Bilge Ceylan, prix de la mise en scène au Festival international du film à Cannes en 2008 pour Les trois singes et Grand prix en 2011 pour Il était une fois en Anatolie
Nymphomaniac volume 1 est interdit aux -18 ans au Brésil, en République Tchèque, Finlande, Hongrie, Irlande, Pays-Bas, Norvège, Grande-Bretagne et au Portugal. Il est interdit aux -16 ans en France (après avoir initialement été interdit aux -12 ans), en Allemagne, en Suisse et aux -15 ans en Suède.
Nymphomaniac volume 2 est interdit aux -18 ans en Hongrie, Irlande, Royaume-Uni, au Portugal et en France (après avoir été initialement été interdit aux -16 ans) et interdit aux -16 ans aux Pays-Bas, en Suisse et aux -15 ans en Suède.
Joanna Dennehy, psychopathe et Anglaise,
Condamnée à une peine à perpétuité
Pour triple meurtre, à la presse aurait déclaré :
«Je me console : au moins, je ne suis pas obèse».
Le 28 février 2014, la cour d'appel de Paris a confirmé l'interdiction du programme télévisé et Internet d'ARTE intitulé Intime conviction, proposant le procès inspiré de l'histoire du docteur Muller, médecin légiste, aujourd'hui définitivement acquitté du meurtre de sa femme par la justice. L'arrêt confirme l'ordonnance du 27 février dernier rendue par le juge des référés saisi en urgence par Jean-Louis Muller pour atteinte à sa vie privée. Selon l'arrêt de la cour d'appel, les mesures prises par le premier juge, "strictement proportionnées à l'atteinte commise", "sont seules de nature à faire cesser le trouble manifestement illicite actuellement subi par M. Muller". "C'est une mesure de censure totalement excessive", a déploré l'avocat du producteur, Maha Productions, Maître Christophe Bigot, contacté par l'AFP.
Selon 20 minutes, le téléfilm de Rémy Burkel, avec Philippe Torreton et Camille Japy, a d'abord été diffusé le 14 février sur la chaîne franco-allemande. En parallèle, un site Internet prolongeant la fiction devait permettre de suivre, jusqu'au 2 mars, le procès du suspect, médecin légiste comme Jean-Louis Muller.
Soulignant de nombreuses similitudes entre l'histoire de leur client et le téléfilm puis le faux procès, les avocats du docteur Muller ont obtenu l'interdiction de diffusion d'une histoire pour laquelle Jean-Louis Muller, 58 ans, a définitivement été acquitté par la cour d'assises de Nancy de l'accusation de meurtre de sa femme, en octobre 2013, après deux condamnations à 20 ans de prison pour des faits remontant à 1999.
Fabrice Lambot (Metaluna Productions), l'un des producteurs du prochain film d'Alexandre Bustillo et Julien Maury, Aux Yeux des vivants, révèle sur son profil Facebook l'interdiction aux mineurs décidée par la sous-commission le 3 mars 2014. L'histoire de trois adolescents inséparables qui se perdent dans les méandres d’un vieux studio de cinéma abandonné devenu le repère d'un homme et de son fils, aurait apparemment perturbé les membres de la Commission impressionnés par des scènes particulièrement difficiles.
Le passage en sous-commission imposant une seconde projection devant l'assemblée plénière en cas d'interdiction, la pratique montre que l'avis qui suit est souvent moins contraignant que le premier, surtout dans le cas d'une possible restriction de représentation aux mineurs. En 2009, Martyrs de Pascal Laugier a également risqué une interdiction aux moins de 18 ans pour finalement être interdit aux seuls mineurs de 16 ans.
Même si l'association Promouvoir demeure très active et particulièrement confiante après ses récents succès obtenus devant le juge contre des deux volets de Nymphomaniac de Lars von Trier, il y a fort à parier que le ministre prenne le temps suffisant avant d'en interdire la projection aux mineurs, le juge exigeant qui plus est une motivation suffisante depuis l'annulation, à deux reprises, du visa d'exploitation comportant l'interdiction aux moins de 16 ans du film Antichrist.
Enfin, rappelons que le dernier film de genre interdit aux mineurs par le ministre sur proposition de la Commission reste à ce jour Saw III (2006), de Darren Lynn Bousman, cette dernière expliquant que "la très grande violence du film, qui enchaîne sans répit des scènes de tortures morales et physiques appuyées, gratuites, sadiques et pour certaines insoutenables, donne le sentiment qu'un palier est franchi dans ce qui est montré dans un film appartenant à cette catégorie cinématographique."
Projeté en assemblée plénière le 20 mars 2014, Aux Yeux des vivants a finalement été interdit aux moins de 16 ans.
Amis de la Musardine, bonjour !
A l’occasion de son EroticRockShow jeudi au Bus Palladium, Julia Palombe invite GRATUITEMENT tous les amis de la Musardine à découvrir son nouvel album. Réservation obligatoire par mail à l’adresse lambertmalika@gmail.com
Parmi les nombreuses attractions de cette soirée qui s’annonce dantesque, Octavie Delvaux montera sur scène avec un soumis pour une présentation en live et en situation d’Osez dresser votre mari.
20H00 1ère partie/ guests & surprises
22H: CONCERT Palombe&Créatures
Julia Palombe transforme le mythique Bus Palladium en véritable théâtre des sens.
Avec son groupe « Palombe&Créatures », elle présente ses chansons rock aphrodisiaques issues de son nouvel album « Nue ». Pour l’occasion, elle invite des provocatrices sulfureuses maniant audace et porte-jarretelles. Un univers sensuel et poétique.
Julia Palombe célèbre la fête de la femme juste avant l’heure!
www.juliapalombe.com
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1ère PARTIE
Music by les Djettes Alex et Annie
Cocktails & tapas au bar
Possibilité de réserver une table (tapas à commander et resa bouteilles)
Tapas:
*La planche Libérée (Pata Négra, Homo et chorizo) *L’Assortiment Aphrodisiaque (nems, scampi et Samoussa)
A réserver, ou à commander sur place !
Le nombre de tables étant limité, la réservation est vivement recommandée : 01 45 26 80 35
+Dès 20h accueil par notre hôtesse artiste fellinienne, Melle ARISTOCHATTE.
Performance happening burlesque by MAUD AMOUR / Projection teaser « Mes questions sur… le désir féminin” par Serge Moati et Tina Glibotic, en présence de l’équipe / Défilé de pin-up à la sauce néo-burlesque, orné par la créatrice très inspirée LILY VERDA (avec les sublimes Maud’Amour, Coraly Corazon, Dirty Duchess, Isa l’Aristocrate, Leel Ofwood)/ Lecture érotique par Emmanuel Giraud.
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22H00: CONCERT PALOMBE&CREATURES
Sortie du nouvel album NUE
JULIA PALOMBE à la voix,
Entourée de ses créatures:
*SERGE LEONARDI à la guitare
*DEDE BELL à la basse
*FRANCK MANTEGARI à la batterie
Special Guests: Les boys boys boys: SOA DE MUSE, ASWAD, et LUXURY YOURS !!
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A partir de 23H30 DJ PACO aux platines (Open House / Politics of Dancing / Le Baron)
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And more…
+Exposition Photo érotique Frederic Fontenoy
+Stand rock et sexy de Littérature érotique par la maison d’édition La Musardine (lamusardine.com)
+Bijoux, dentelles… By Lily Verda
+Pink Bra Bazaar// Une partie des bénéfices sera reversée à l’association Pink Bra Bazaar, organisation caritative dédiée à l’éducation à la santé du sein et au soutien des femmes atteintes d’un cancer du sein. pinkbrabazaar.org
+Angell Summers vous initiera à son Intimate coaching
Julia Palombe sera déshabillée par Maison Close
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Merci de noter que la soirée sera filmée par Paris Dernière
+ Invitations Guestlist (20h-23h30) / PR
Malika Lambert 0661789919 lambertmalika@gmail.com (RSVP par mail)
attachée de presse: Emmanuelle Julien 0632633792 emmanuellejulien123@gmail.com
Après un premier tome, Dragon rouge, ce deuxième clôt la série KATANA.
Jean-Luc Bizien est, entre autres, un auteur incontournable en littérature jeunesse.
Extrait
[...]
Le soleil était déjà haut dans le ciel. Au sommet de la montagne, les nuages avaient disparu, chassés au loin par la brise. Le temps semblait s’être arrêté, figeant les six personnages comme autant de statues de sel. L’air glacé des hauteurs faisait naître des kamis de brume à leurs lèvres, pour preuve qu’ils étaient tous encore en vie.
Hatanaka, les yeux mi-clos, se concentrait sur sa respiration lente et régulière. Autour de lui, les cinq jeunes gens demeuraient pétrifiés, comme pris de vertige devant l’incroyable révélation. L’aveu du yamabushi les laissait désemparé, en proie à la plus grande confusion.
Onô fut le premier à s’ébrouer.
- Quoi ? bégaya-t-il soudain. Qu’as-tu dit ?
Le samouraï roulait des yeux, incapable d’ordonner ses pensées. Il n’osait s’approcher du vieil homme agenouillé devant lui, comme s’il se fût agi de quelques reptiles dangereux, sur le point de bondir et d’inoculer son venin mortel…
Tout comme Onô, les autres étaient à la dérive. Ils avaient baissé leurs armes, abasourdis par la déclaration du vieux guerrier.
Ichirô fixait son mentor, bouche bée.
Aiko s’était raidie, mais sa jour secouée de tics nerveux trahissait son état.
Jotarô s’était accroupi. Coudes posés sur les genoux, il regardait en tous sens, en une tentative désespérée de se persuader qu’il ne rêvait pas.
Sous l’effet de la stupeur, Buta était tombé par terre. Assis sur ses fesses, jambes écartées, il était comme frappé d’hébétude.
- Frère et sœur ? répéta-t-il. Ce n’est pas poss… Ce serait trop…
Il fut pris de hoquets, puis, soudain terrassé par un fou rire inextinguible, il partit en arrière et roula dans l’herbe, battant des pieds et des bras en tous sens.
- Frère et sœur ! s’esclaffait-il. Je suis le frère d’un samouraï, moi ! J’ai une sœur ninjako ! Je suis le paysan le plus chanceux de la terre !
- Reprends-toi ! tonna Onô. A l’évidence, le vieil homme a dit n’importe quoi : il aura seulement voulu faire cesser ce combat ridicule, quitte à inventer de toutes pièces une histoire bonne pour les enfants !
Il quêtait du coin de l’œil l’approbation du yamabushi, mais ce dernier restait parfaitement calme. Nul trait de son visage ne bougeait.
- Hatanaka ! s’emporta Onô en marchant vers lui. Je veux la vérité !
Ichirô s’arracha soudain à sa stupéfaction. D’un bond, il s’interposa, empêchant le samouraï d’approcher de son vieux maître.
- Tu ne comprends donc pas que tout cela est vrai ? déclara-t-il avec force. Hatanaka n’a fait que nous énoncer les faits.
Onô, les yeux étonnamment rougis, ne parvenait pas à soutenir son regard. Sans doute le jeune samouraï était-il encore sous le coup de l’émotion, après sa déclaration de la veille et la terrible décision qu’il avait prise au lever du jour…
Ichirô saisit l’occasion : il lui agrippa l’avant-bras et l’obligea à plonger les yeux dans les siens.
- Regarde ! ordonna-t-il en saisissant d’une main le revers de son kimono pour dévoiler son cou. Cette tache de naissance que je porte là. Allons ! Constate par toi-même !
Onô rua pour se dégager, mais Ichirô ne le lâcha pas pour autant. Du bout du pied, il balaya l’étoffe qui voilait la jambe du guerrier. Le tibia apparut en pleine lumière, porteur de la grue sombre qui semblait pulser sur la chair pâle.
- Combien de temps nieras-tu encore l’évidence ? martela le jeune yamabushi. Il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir, pourtant la preuve de ce qu’avance Hatanaka est bien là, inscrite sur nos peaux.
[...]
Résumé
Le jeune Ichirô, accompagné de sa sœur, de ses frères et de son maître vont affronter le dragon. Une seule arme peut vaincre le monstre : le katana de Toshirô dont la lame a été bénie par les dieux. Mais où se peut-il se trouver, s’il existe ? Et qui sera digne de le manier ?
Mon avis
Un deuxième opus empreint de plus de scènes de combat et de fantastique que le premier qui ne dessert en rien les meilleurs films japonais du genre chambara (ou du nom savant Ken-Geki) tels que Les sept samouraïs, la série Zaïtochi, Rashomon, Yojimbo ou les films consacrés à Miyamoto Musashi par Hiroshi Inagaki, pour ne citer que ceux-là.
Ce n’est un secret pour personne : la série KATANA est née parce que Jean-Luc Bizien, qui a des origines asiatiques, voulait rendre hommage à ces films pour la plupart méconnus du grand public. Dragon noir, tout comme Dragon rouge, transmet des valeurs qui plairont aux jeunes adultes.
Une bonne idée soldée par une belle réussite, Bizien est vraiment un magnifique conteur. On imagine aisément cette série être adaptée au cinéma. Qui sait ?
Dragon noir (Katana 2), Jean-Luc Bizien, éditions Le pré aux clercs
Penser à acheter vos romans en librairie.
Vu sur S.E.C.R.E.T. épisode 1, L. Marie Adeline
J’ai beaucoup d’a priori sur les romans par épisodes. Depuis combien de temps S.E.C.R.E.T épisode 1 traînait-il sur ma liseuse, en attente de lecture ? Comme ce premier épisode, gratuit, a été publié il y a un an environ, probablement fort longtemps ! Sept épisodes sont sortis, ainsi que le roman en version intégrale. Une […]
Cet article provient de Littérature érotique
L'affiche du prochain film de Bertrand Bonello, Saint Laurent, le (second) film de l'année sur la vie du grand couturier qui sortira sur les écrans français le 1er octobre 2014, sera-t-elle acceptée par les grands afficheurs publics ?
Les affaires Coco avant Chanel, Gainsbourg, Gangster Squad ou encore Millenium laissent craindre le pire, l'ARPP (l'organisme professionnel de régulation de la publicité) veillant à sauvegarder la santé publique de la population qui pourrait être confrontée à une incitation brutale qu'elle ne recherche pas...
Quelques mois de réflexion qui conduiront peut-être le distributeur à proposer une seconde version de l'affiche afin d'éviter toute polémique, à moins que la publicité qui en découlera ne constitue, en réalité, une motivation suffisante pour maintenir l'affiche originale. A suivre...
Alain Resnais est parti à l'âge de 91 ans. Un grand du cinéma récompensé à de multiples reprises et censuré tout autant. Réalisé en 1953 avec Chris Marker, Les Statues meurent aussi, Prix Jean Vigo en 1954, sera interdit en France pendant plus de dix ans parce qu'il détourne l'évocation de l'art africain pour lui préférer un discours anti-colonialiste : "Pourquoi l’art nègre se trouve t-il au musée de l’Homme alors que l’art grec ou égyptien se trouve au Louvre ?"
En 1955, le documentaire sur les camps d’extermination nazis, Nuit et Brouillard, fait l'objet d'une demande de retrait de la sélection officielle du Festival international du film à Cannes par les autorités allemandes qui ne souhaitent pas que l'on s'attarde sur la responsabilité de l'Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale en pleine réconciliation franco-allemande. Le 29 février 1956, la Commission de contrôle ne lui accorde un visa d'exploitation qu'à la condition que l'image d'un gendarme montant la garde du camp de Pithiviers soit remplacée par "une photographie d’un intérêt historique équivalent." Ne voulant pas se faire imposer une autre image, Alain Resnais décide finalement de noircir le képi du gendarme. Sur son blog, Nezumi Dumousseaux précise : "Avec le recul, cette histoire amuse Resnais pour deux raisons. Il affirme d’une part qu’au moment d’intégrer cette photo à son montage, il n’avait pas prêté attention au détail du képi. D’autre part, ironise-t-il, au dos de la photographie, « il y avait l’aigle allemand avec la croix hitlérienne, et « autorisé par la Propagandastaffel. » Donc ce qu’avait autorisé la Propagandastaffel, était interdit par le gouvernement français. C’était formidable comme histoire ! »
Toujours à Cannes, Hiroshima mon amour est écarté de la compétition officielle en 1959 pour ménager la délégation américaine qui décèle dans l'adaptation du roman de Marguerite Duras, un pamphlet contre les États-Unis.
Mais bon, on connaît la chanson...
Vu sur Voyeurs !, Ian Cecil
Autre eBook paru la semaine dernière aux éditions Dominique Leroy, dans la collection e-ros & ceteri, Voyeurs ! de Ian Cecil est un recueil de trois nouvelles. Les Propriétaires, dernière nouvelle de ce titre Voyeurs ! peut mettre le lecteur assez mal à l’aise. Le Cadeau d’anniversaire met en scène une relation entre hommes, dont […]
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Histoires inconvenantes, Nicolas Marssac
Histoires inconvenantes, nouvel opus de la collection érotique des éditions I.S., est un recueil de textes de Nicolas Marssac. Une couverture colorée, pimpante, alléchante… Je m’attendais à des historiettes qui sentent l’herbe fraiche. Or, les textes qui composent Histoires inconvenantes ont souvent pour cadre la ville, qu’il s’agisse du bureau, d’un bar à hôtesse, d’une […]
Cet article provient de Littérature érotique
N’ayant pas été pénétrée depuis dix ans
Une quinquagénaire a appelé les flics
Qu’elle a suppliés à genoux en leur disant:
«Venez m’apporter un peu de secours phallique.»
À Zurich, un professeur d’administration
En classe, accidentellement a projeté
Des images porno où l’on pouvait zieuter
Des donzelles ayant subi des amputations.
Vu sur Triolisme : sept histoires à trois personnages
Le recueil Triolisme, Scènes à trois personnages est paru la semaine dernière dans la collection e-ros & ceteri. Il regroupe sept courts textes originaux de sept auteurs : Julie Derussy et Clarissa Rivière (nouvelles auteures dans la collection e-ros, mais beaucoup d’entre vous sans doute les connaissent pour leurs nouvelles aux éd. La Musardine), Miss […]
Cet article provient de Littérature érotique
Né à Toulouse en 1962, Philip Le Roy a été scénariste dans la publicité et le cinéma. Le dernier testament a obtenu le Grand Prix de littérature policière en 2005.
Résumé
Judée, en 70 après J.-C. : Yehoshua Ben Yossef, dit Jésus, enterre son testament.
Fairbanks, de nos jours : des scientifiques sont massacrés dans un laboratoire clandestin. Parmi les victimes, deux prix Nobel de médecine, un agent du FBI et un cobaye humain dont l’autopsie révèle qu’il était déjà mort. Bientôt des créatures monstrueuses se mettent à rôder autour de la ville.
Extrait choisi
[...]
Nathan Love tenait entre ses mains le crâne de son épouse. Au terme d’un long face-à-face muet, il le reposa sur une étagère, à hauteur de regard. La tête de mort était surmodelée selon une technique indonésienne permettant de reconstituer le visage du défunt. Elle avait des traits féminins, un petit nez, des pommettes saillantes, des yeux en coquillages, des lèvres charnues, autrefois dotées de paroles. De son vivant, elle affichait une riche panoplie d’expressions qui égayaient l’existence de son entourage et répondait au nom mélodieux de Melany Love.
Nathan gagna la terrasse panoramique de la maison vide qu’il occupait en front de mer dans l’Etat de Washington. Le mont Olympic faisait briller sa couronne de glace à 2400 mètres tel un gigantesque phare naturel. Le brouillard venu de la mer nourrissait dès l’aube les forêts de séquoias avant de buter contre le flanc des montagnes qui gondolaient les Rocheuses. Nathan descendit sur la plage, en contrebas, désert à perte de vue, lavée par le ressac. Les premiers rayons de soleil irradiaient la surface de l’océan crevée par des rochers épars qui résistaient depuis des siècles à l’érosion. Personne n’habitait cet endroit, coincé entre des forêts de pluie, des glaciers, un océan houleux et des montagnes abruptes. Personne, excepté des phoques, des loutres et une âme solitaire.
Campé sur ses jambes légèrement fléchies, Nathan Love engagea une boxe des ombres, arrachant des lambeaux de brume, traçant des arabesques sur le sol vierge, mobilisant son énergie et son souffle, progressant lentement jusqu’à la lisière des flots. Après avoir une dernière fois caressé l’encolure du cheval, imité la position du dragon et dansé avec le cygne, il se déshabilla entièrement pour mêler son anatomie à la nature. Il entama une série de mouvements de combat qui firent voler à ses pieds le sable épais et l’eau salée. En pénétrant dans l’océan hérissé d’écume, l’eau glacée l’électrisa. Il se battit contre les vagues, le froid, sa propre force physique.
Au stade de l’épuisement, il abandonna les katas et ses figures privilégiées, oublia les réflexes conditionnées pour privilégier une totale spontanéité de la gestuelle. Le vent entrait dans ses poumons pour remonter à partir du hara, à deux centimètres au-dessous de l’ombilic, en faisant vibrer son corps dans un souffle sonore que n’aurait pas renié une femelle morse.
Il parvint au mushin, l’état de non-ego.
La puissance infinie du Pacifique le libéra des zestes de toxines qui polluaient encore son corps et son esprit. A trop vouloir, jadis, frayer avec le mal, Nathan Love en avait presque oublié l’essentiel. Son être opacifié avait négligé la vie, le yang, le sacré.
Purifié, régénéré, frigorifié, vibrant en phase avec l’univers, il sortit de l’eau en ayant la sensation que son esprit, son corps et les éléments ne faisaient plus qu’un. Il avait retrouvé l’énergie originelle, celle dont on hérite à la naissance.
Il maîtrisait le ki.
Dans un était de concentration extrême, transcendant les flagellations de brise sur sa peau mouillée, il détecta un danger. Sa glande pinéale venait d’intercepter une onde parasitant l’harmonie ambiante. Un signal électrique de quelques milliwatts. Probablement celui de son Power Book branché sur Internet. Son seul lien avec le monde.
Nathan ramassa ses vêtements et rentra sans se presser. Il prit le temps de s’essuyer, d’enfiler un sweat-shirt et un jean, de croquer une tablette de chocolat noir. Puis il entra dans son bureau, uniquement meublé d’un ordinateur portable posé sur le plancher vernis. Sa messagerie réservée au FBI affichait la réception d’un e-mail. Cela faisait trois ans qu’il les lisait sans y répondre. Trois ans qu’il avait décroché, depuis cette mission qui s’était soldée par la mort de sa femme. Il avait alors changé d’Etat et commencé à effacer son « moi ». Son adresse n’était connue que d’une seule personne, une de trop : Lance Maxwelle, le numéro deux du FBI.
Il entra son code confidentiel et attendit.
Love travaillait autrefois sans existence officielle sur des cas difficiles, souvent à caractère paranormal. A la fin du deuxième millénaire, il avait été maintes fois sollicité pour mettre hors d’état de nuire des tueurs méthodiques, des gourous impulsifs, des faux messies, des illuminés qui menaçaient l’ordre américain et donc mondial, enchaînant les missions sans prendre le temps de se débarrasser de la boue qui l’éclaboussait.
Il caressa la fenêtre tactile de l’ordinateur, tapota et lut :
Je passerai vous chercher à 12.00 a.m.
Amicalement,
Lance Maxwell
Cette fois, le boss se déplaçait en personne, sans se préoccuper d’une réponse.
[ ...]
Mon avis
J’ai déjà évoqué ici l’écriture de Philip Le Roy mais pour un livre destiné à un public jeunes adultes. Si l’auteur est doué pour inventer une histoire mettant en scène des enfants hors norme, il l’est tout autant, si ce n’est plus, pour vous envoyer valdinguer aux côtés de personnages énigmatiques tels qu’un profiler cassé, Nathan Love, ou l’enquêtrice en perte d’identité, Kate Nootak. Ajoutez à ces deux-là, une intrigue à la Hitchock auquel un Tarantino des mieux avisé serait venu prêter main forte et le tour est joué ! Vous avez entre les mains un thriller qui vous régalera.
A noter que je ne pourrai pas être tenue responsable de votre addiction, vous êtes des adultes que diable ! Car oui, il existe d’autres opus relatant les aventures de Nathan Love.
Le dernier testament, Philip Le Roy, éditions Le Point
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Alors que l'ARPP, la SFCC et la SACD ont successivement manifesté leur indignation après les décisions du juge des référés du tribunal administratif de Paris des 28 janvier et 5 février 2014 augmentant le niveau de classification des films Nymphomaniac volume 1 (passant d'une interdiction aux -12 ans à une interdiction aux -16 ans) et volume 2 (passant d'une interdiction aux -16 ans à une interdiction aux -18 ans), la 39e cérémonie des César organisée ce soir met à l'honneur des films polémiques lesquels, chacun à leur manière ont eu des démêlés avec la censure.
Dans la catégorie du « César du meilleur film », on trouve L'Inconnu du lac d'Alain Guiraudie, qui a soulevé une vive polémique après que les maires de Versailles et de Saint-Cloud se soient indignés du visuel de l'affiche promotionnelle ; et La Vie d'Adèle, d'Abdellatif Kechiche, décrié pour ses scènes de sexe explicites pourtant jugées simplement « réalistes » par la Commission de classification qui ne l'a interdit qu'aux -12 ans alors que de nombreux pays – dont le Royaume-Uni ou les États-Unis – l'ont interdit à tous les mineurs.
L'AFP nous apprend aujourd'hui que Sonopress et Sony DADC au Brésil ont refusé de produire La Vie d'Adèle en DVD en raison de la présence de ces scènes litigieuses. « Je ne comprends vraiment pas ce qui se passe et quelles sont les véritables justifications de ces deux entreprises », a alors déclaré Jean-Thomas Bernardini, président de Imovision, distributeur du film au Brésil. « Le Brésil est un pays libre, le carnaval en est la preuve. Pour moi, c'est une question de préjugé », a-t-il ajouté. Finalement, après avoir essuyé ces deux refus, Imovision est parvenu à conclure un accord avec une petite entreprise locale qui a accepté de faire les copies à la condition que son nom n'apparaisse sur la jaquette.
Ancienne ostéopathe, Maud Tabachnik a publié une trentaine de romans, huit chez Albin Michel dont Le cinquième jour (2001), Mauvais frère (2002), Douze heures pour mourir (2004) et Désert barbare (2011).
Résumé
Sa mère vient de mourir après trois semaines d’agonie et elle pense que la vie s’offre enfin à elle. Elle a 44 ans et réalise son rêve de toujours : acheter un camping-car et parcourir la campagne anglaise qu’elle ne connaît pas, bien qu’elle y ait vécu jusque-là.
Extrait
Je vis avec maman depuis quarante-trois ans, c’est-à-dire depuis que je suis née dans notre petite maison avec jardin, située à la sortie ouest d’Hereford, en limite du pays de Galles.
La maison a conservé son atmosphère surannée, et c’est ce qui nous plaît car maman dit toujours : « Nous avons la chance d’habiter un intérieur qui nous ressemble.
Je n’ai jamais bien compris ce qu’elle voulait dire mais c’était bien qu’elle le dise. Maman a beaucoup souffert dans sa vie. Le jour où elle accouchait de moi, Gérald, son fils de treize ans, était écrasé par un camion et mon père venait de la quitter. Ce qui fait que je n’ai jamais connu ni mon frère ni mon père.
A la suite de ces évènements maman a fait ce que les médecins appelaient de la neurasthénie, et qui à présent est diagnostiqué comme dépression nerveuse.
« Tu dois te faire légère, m’a dit le médecin d’un ton sévère alors que j’atteignais mes douze ans. Ne pas lui poser de problèmes, elle en a bien assez. »
Je m’y suis efforcée.
[...]
Mon avis
Tout l’art de Maud Tabachnik, et il s’agit de grand Art, est de raconter une histoire sur un ton ordinaire. Les personnages semblent avoir une vie on ne peut plus banale, voire à se flinguer un soir de blues profond, et puis, sans crier gare VLAM ! tout bascule. Le flic paumé reprend du poil de la bête, la femme négligée se rebiffe. On pourrait croire que l’amour arrangerait les affaires des uns et des autres, que tout finira comme dans un conte de fée. C’est oublier que Maud Tabachnik n’est pas là pour vous raconter une nouvelle mouture de La petite poule rousse. Ceci dit, je serais très curieuse de lire cette nouvelle version.
L’ordre et le chaos, un roman qui sent bon, genre Psychose.
L’ordre et le chaos, Maud Tabachnik, éditions Albin Michel 19,90 €
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Dans l'article "La censure de Nymphomaniac trahit des vues doublement archaïques" publié sur slate.fr le 24 février 2014, Jean-Michel Frodon fustige les deux décisions du juge des référés du tribunal administratif de Paris suspendant les visas d'exploitation de Nymphomaniac volumes 1 et 2. Nous choisissons de reproduire l'article in extenso en le commentant (en gras) sur certains points.
La censure de Nymphomaniac trahit des vues doublement archaïques
Les récentes décisions de la justice administrative d'interdire les deux parties du film aux moins de 16 et 18 ans reflètent la montée d'un activisme sur les mœurs, mais aussi un rapport problématique au « réel » dans le cinéma.
Les 28 janvier et 5 février, le tribunal administratif statuant en référé (procédure d’urgence) a désavoué la ministre de la Culture en imposant de modifier les interdictions concernant Nymphomaniac volume 1 et volume 2, les deux parties du nouveau film de Lars von Trier. A la suite des plaintes déposées par l’association Promouvoir, le même juge, monsieur Heu, a imposé de remplacer l’interdiction aux moins de 12 ans du premier par une interdiction aux moins de 16 ans, et l’interdiction aux moins de 16 ans du second par une interdiction aux moins de 18 ans.
Économiquement, cette deuxième mesure est celle qui a les effets les plus nets, dans la mesure où elle restreint les conditions de diffusion du film à la télévision, conditions négociées entre la production et le diffuseur sur la base de l’ancienne autorisation.
A la télévision française, les films interdits aux moins de 16 ans sont classés parmi les programmes de la catégorie IV. Ils ne peuvent être diffusés qu'après 22h30. Les programmes de la catégorie V comprenant les films interdits aux mineurs, ne peuvent être diffusés que sur certaines chaînes accessibles par abonnement, dont celles de cinéma et de paiement à la séance, autorisées à diffuser ces programmes, dans la mesure où elles mettent en place un système de verrouillage de ces programmes permettant d’éviter que des mineurs y aient accès. Ils ne peuvent être diffusés qu’entre minuit et cinq heures du matin même si depuis 2012, les programmes de catégorie V peuvent être diffusés toute la journée par les services de médias audiovisuels à la demande (SMAD) à certaines conditions.
Cet événement s’inscrit dans un contexte particulier et soulève deux problèmes très différents.
Le contexte est celui d’une montée générale d’activisme dans le sens d’une censure des mœurs, portée par des associations d’extrême droite dans le domaine de la culture, en phase avec la mobilisation réactionnaire initiée par le refus du mariage gay et qui s’est depuis largement étendue: la demande d’interdiction du film Tomboy dans les programmes « École et cinéma » puis sur Arte (à laquelle a répondu une audience exceptionnelle pour le film), les exigences répétées de l’exclusion de certains ouvrages des bibliothèques publiques, y compris par l’intervention de commandos interpellant les personnels, en ont été les épisode récents les plus marquants –sans oublier la fabrication par Jean-François Copé d’une « affaire Tous à poil », à propos d’un ouvrage prétendument promu par l’Éducation nationale.
Depuis l'affaire Baise-moi en 2000, de Virginie Despentes et Coralie Trinh, l'association Promouvoir, créée en 1996, milite en faveur « de la dignité de l'homme, de la femme et de l'enfant, et se propose à ce titre de faire obstacle au développement de l'ensemble des pratiques contraires à cette dignité, parmi lesquelles l'inceste, le viol, l'homosexualité, la pornographie ou l'embrigadement par les sectes ». Au cinéma, l'association attaque systématiquement les décisions ministérielles autorisant l'exploitation de films interdits aux mineurs de 16 ans et 18 ans lorsque les œuvres présentées au public contiennent au moins une scène de sexe explicite, exigeant alors du ministre voire du juge, l'interdiction totale, un classement X ou, a minima, une interdiction aux moins de 18 ans.
Pour ce qui est de Nymphomaniac, les jugements sont des suspensions des précédentes classifications et pas des décisions définitives, celles-ci devant faire l’objet de jugements au fond, pour lesquels professionnels et responsables du ministère et du CNC fourbissent leurs arguments. Mais, même si le tribunal devait finalement annuler les décisions de la première instance, deux problèmes restent posés.
Décision individuelle contre réflexion collective
Le premier concerne la prise de décision elle-même en démocratie. La séparation des pouvoirs est supposée garantir au judiciaire une sérénité appuyée sur le droit, indépendante des passions politiques du moment.
Ce n'est pas le juge judiciaire mais le juge administratif qui est compétent pour se prononcer sur la décision ministérielle de classement d'un film.
Dans le cas présent, on assiste à une inversion de ce schéma. La décision de la ministre suit en effet, comme il est d’usage, la recommandation d’une Commission de classification composée de nombreux représentants de différents éléments représentatifs de la société: 28 membres et 55 suppléants.
Ce sont des juristes, des artistes, des travailleurs culturels, des médecins, des psychologues, des représentants des familles et des associations de parents d’élèves, de la justice, de la police, de l’Éducation nationale…, ainsi que des jeunes gens (majeurs), sous l’autorité d’un conseiller d’État. Ses décisions font l’objet de débats visant à approfondir les différents problèmes qu’un film est susceptible de poser.
En revanche, la décision du juge est prise de manière solitaire et discrétionnaire, sur son « sentiment », aucun texte de droit ne fixant ce qui légitime une classification moins de 12 ans ou moins de 16 ans.
Les juridictions de l'ordre administratif, comme celles de l'ordre judiciaire, peuvent apporter des réponses rapides - des mesures conservatoires - en cas d'urgence. C'est la procédure du référé qui conduit un seul juge - généralement le président de la juridiction - à décider par voie d'ordonnance. Sa décision est susceptible de recours. En l'espèce, l'article L 521-1 du Code de justice administrative dispose : « Quand une décision administrative [...] fait l'objet d'une requête en annulation ou en réformation, le juge des référés, saisi d'une demande en ce sens, peut ordonner la suspension de l'exécution de cette décision, ou de certains de ses effets, lorsque l'urgence le justifie et qu'il est fait état d'un moyen propre à créer, en l'état de l'instruction, un doute sérieux quant à la légalité de la décision. Lorsque la suspension est prononcée, il est statué sur la requête en annulation ou en réformation de la décision dans les meilleurs délais. La suspension prend fin au plus tard lorsqu'il est statué sur la requête en annulation ou en réformation de la décision. »
Par ailleurs, si le juge prend une décision "de manière discrétionnaire", c'est en vertu de sa liberté d'appréciation. S'il se prononce "sur son sentiment, aucun texte de droit ne fixant ce qui légitime une classification moins de 12 ans ou moins de 16 ans", le ministre et la Commission en font tout autant.
Reprenant les termes exacts des attendus de l’association plaignante, le juge décide sur la foi de sa propre impression que telle situation ne convient pas une personne de 15 ans mais va pour une de 16 ans. Et cette décision s’impose à la fois à une réflexion collective de personnes aussi légitimes qu’il est possible de le souhaiter pour ces questions et à un arbitrage de niveau ministériel.
Dans le contexte actuel, cette situation est susceptible de se reproduire de manière imprévisible mais de plus en fréquente, les associations extrémistes et intégristes étant confortées dans leur velléité de censure à la fois par un « air du temps » répressif et par des décisions de justice allant dans leur sens. C’est le sens de l’ensemble des réactions des associations de professionnels, inquiètes d’être en permanence à la merci d’initiatives comparables.
Relation à ce qui est montré
Le deuxième problème concerne la relation à ce qui est montré. Une part du débat judiciaire aura porté sur le fait que les actes sexuels visibles dans les films de Lars von Trier ne seraient pas simulés, ce qui est de nature à justifier une interdiction aux moins de 18 ans, celle infligée par le juge au Volume 2.
La production annonce vouloir produire toutes les preuves qu’ils auraient été en fait été tous simulés, après avoir laissé courir l’idée, au moment de la sortie, que certains actes étaient bien réels mais accomplis par des acteurs spécialisés dans le X.
On peut surtout se demander en quoi cette question de « l’acte non simulé » est pertinente. Le décret qui réglemente l’autorisation des films stipule que cette interdiction aux mineurs concerne les œuvres qui comportent « des scènes de sexe non simulées ou de très grande violence mais qui, par la manière dont elles sont filmées et la nature du thème traité, ne justifient pas » d'un classement X, comme expliqué sur le site du CNC. Cette classification –de 18 ans a été ajoutée de manière précipitée en 2003 pour s’appliquer à Baise-moi de Virginie Despentes, la puissance publique ayant alors refusé de trancher entre l’interdiction aux moins de 16 ans et le classement X.
En réalité, dans le cas de Baise-moi, considérant que l'interdiction aux moins de 16 ans ne suffisait pas - le film pouvant relever de l'article 227-24 du Code pénal sanctionnant le fait de diffuser des images pornographiques susceptibles d'être vues par des mineurs - le Conseil d’État a expliqué que le film aurait dû être interdit à tous les mineurs et donc classé dans la catégorie des films pornographiques, seule classification mise à la disposition du ministre au moment des faits. Le ministre ne souhaitant pas le classer dans cette catégorie et le visa ayant été annulé, un décret a (ré)instauré l'interdiction aux moins de 18 ans sans classement X.
Le cinéma est fait avec des apparences
Mais se référer aux scènes de sexe non simulées traduit une résurgence d’une conception archaïque tendant à contrôler ce qui se passe sur le plateau de tournage, comme au temps du code Hays qui, à Hollywood, durant près de trente ans, a contraint les couples à utiliser des lits séparés pour que des acteurs (qui ne sont pas mariés dans la vie) ne se trouvent pas dans le même lit. Ou comme l’actuel code de censure du cinéma iranien, qui interdit le contact physique entre comédiens de deux sexes différents, une mère ne pouvant ainsi pas embrasser son fils à l’écran puisque les interprètes ne sont pas mère et fils.
Les seules restrictions apportées au libre contenu des œuvres cinématographiques sont mentionnées à l'article L-211-1 du Code du cinéma et de l'image animée qui dispose que le ministre chargé du cinéma peut refuser ou subordonner l'attribution du visa d'exploitation d'un film pour des raisons liées à la protection de la jeunesse et de l'enfance, ou au respect de la dignité humaine. Depuis 1975, le juge administratif exerce un contrôle maximum sur la décision du ministre, veillant à ce que la mesure de restriction soit compatible avec la liberté d'expression.
Théoriquement, nous ne vivons plus sous ce régime-là et le fait que les acteurs accomplissent réellement l’acte montré ou pas ne devrait plus être un problème depuis longtemps, dans la mesure où n’est commis aucun délit (violence non consentie, acte pédophile, mutilation, meurtre…). Le cinéma, le saviez-vous ?, est fait avec des apparences, la fusée de Méliès n’est même pas allée sur la Lune pour de vrai, Superman vole, mais pas l’acteur qui joue Superman, les gens qu’on voit se faire tuer dans les films d’horreur en fait ne sont pas morts. D’accord, on a l’impression de s’adresser à des débiles mentaux en disant cela, mais c’est exactement ce que fait l’action juridique dès lors qu’il s’agit de la représentation de l’acte sexuel.
La question de la substitution par des doublures, ces cascadeurs particuliers que seraient les acteurs du porno, est ici hors sujet. Madame Charlotte Gainsbourg et monsieur Shia LaBeouf sont des adultes doués de leurs facultés mentales: s’ils souhaitaient pratiquer eux-mêmes l’acte sexuel devant une caméra, on ne voit pas bien pourquoi quelqu’un pourrait y trouver à redire. Et si les besoins du film et le choix des différentes personnes impliquées mènent à privilégier le recours à d’autres procédés, on se demande bien où est le souci, tant que les procédés sont licites.
Le ministre - ou le juge quand il est saisi - classe le film en fonction de l'âge des spectateurs. En France, la loi ne permet pas que des mineurs puissent voir des images à caractère pornographique ou incitant à la violence. Toutefois, si le film comporte "des scènes de sexe non simulées ou de très grande violence mais qui, par la manière dont elles sont filmées et la nature du thème traité" ne sont pas pornographiques, le film peut "simplement" être interdit aux moins de 16 ans ou interdit aux moins de 18 ans par le ministre - ou le juge - sans subir un classement X et la pénalisation économique et fiscale qui l'accompagne.
Un débat fumeux et incertain
La question, a fortiori à l’époque où le numérique permet des simulations réalistes autrement compliquées que l’introduction d’un pénis dans un vagin, est celle de ce qu’on montre, question qui peut et doit être discutée, et pas celle de la manière dont ce qui est montré a été fabriqué, zizis amateurs ou foufounes professionnelles, postiches en silicone ou trucage au Computer Graphics, « flaccides ou en érection » comme dit le juge des référés.
Voulue par le texte réglementaire, la référence à la question de la simulation distord complètement une interrogation légitime sur ce que les films font, ou visent à faire, à leurs spectateurs, au profit d’un débat fumeux et incertain sur ce qu’ont fait ou pas fait des personnes qui jouent dans ces films; étant entendu, répétons-le, que si celles-ci ont commis un délit –mais on ne sache pas que l’acte sexuel entre adultes consentants en soit un–, elles sont susceptibles d’être poursuivies dans le cadre des procédures générales.
Le délit est constitué si et seulement si un mineur est susceptible de voir une image pornographique.
Ce n’est pas supprimer la question du réalisme au profit d’une artificialité généralisée, c’est au contraire la poser telle qu’elle est vraiment mise en œuvre par le cinéma, par la relation au réel qu’il construit, et qui mérite toujours qu’on s’interroge à son sujet –dans les commissions de contrôle comme partout ailleurs.
Jean-Michel Frodon
Le 25 février 2014, Michaël Hajdenberg a révélé sur Mediapart qu'à la fin de l'année 2013, "à un moment où le journal Le Monde publiait plusieurs articles sur l’affaire Tapie incriminant Stéphane Richard", le président du groupe Orange, il a été demandé à Frédérique Dumas, la directrice générale de la filiale cinéma du groupe, de renoncer à financer le film Saint Laurent, de Bertrand Bonello, "pour ne pas s’attirer les foudres de Pierre Bergé, actionnaire du quotidie", qui préférait l'autre film, Yves Saint Laurent, de Jalil Lespert. Décidant de maintenir le financement du film de Bertrand Bonello, Frédérique Dumas a depuis été remerciée.
Le site @rrêt sur images rapporte que Xavier Couture, conseiller spécial de Stéphane Richard, était à la manœuvre citant l'article de Mediapart qui publie le contenu du message vocal laissé sur le répondeur de Frédérique Dumas : "Oui, Frédérique, c’est Xavier, écoute, on discutait avec Stéphane, de la problématique du Monde au sens le plus large avant que, voilà, que j’essaie de convaincre les journalistes du Monde d’être un peu plus gentils avec Stéphane, et pas de faire un feuilleton avec une histoire qu’on aimerait bien voir retomber. Je pense qu’il serait utile de réfléchir à deux fois avant de financer le film sur Yves Saint-Laurent qui est très contesté par Pierre Bergé comme tu le sais, voilà. Donc ça n’a pas un lien de cause à effet immédiat, mais je pense que c’est peut-être pas utile en ce moment de s’attirer les foudres de Pierre Bergé. Donc je ne sais pas où tu en es sur ce film. On me dit que Orange Studio aurait l’intention de le produire, or à ce stade Stéphane n’est pas vraiment favorable voilà, écoute tu peux me rappeler quand tu veux. Je t’embrasse."
Un cas qui ne serait pas exceptionnel si l'on en croit Mediapart cité par @rrêt sur images : "sur le film de Mathieu Kassovitz, L'Ordre et la morale, consacré à la prise d'otages de la grotte d'Ouvéa, les administrateurs d'Orange ont invoqué le fait que le groupe ne devait pas continuer sur cette ligne de films politiques". Même constat sur le film de Nicolas Hulot, Le Syndrome du Titanic, considéré alors "comme un mauvais choix" et d'ajouter les confidences de Frédérique Dumas : "Dans les deux années qui ont suivi, on est par exemple venu me proposer un film sur une candidate à l’élection présidentielle et un film sur Karachi. Je savais qu’il m’était impossible de les produire".
Le site du Nouvel Observateur ajoute : "Gervais Pellissier [n° 2 d’Orange, ndlr] commente le film de Mathieu Kassovitz L’Ordre et la morale et précise qu’il ne souhaite pas que le groupe poursuive sur une ligne éditoriale de ce type. Il précise que les fonds qui nous sont confiés, par notre actionnaire principal, ne doivent pas servir à financer des films politiques et que nous devons rester mesurés quand il s’agit d’histoires récentes. Christine Albanel [ancienne “plume” de Chirac, ancienne ministre, et présidente du CA d’Orange, ndlr] précise que ce film est sorti trop tôt par rapport aux faits et qu’il aurait été préférable d’attendre quelques années encore."
La 39ème cérémonie des César 2014 qui aura lieu au théâtre du Châtelet vendredi 28 février prochain, distinguera notamment le meilleur acteur de l'année. Parmi les nommés, Mathieu Amalric dans La Vénus à la fourrure. L'occasion de revenir sur le césar qu'il a déjà reçu en 2008 pour son interprétation remarquée dans Le Scaphandre et le papillon. Absent pour assister à la cérémonie à Paris, il avait fait parvenir un discours à Antoine de Caunes, l'animateur de la soirée, à lire s'il remportait la récompense. Lauréat, le texte ne fut lu qu'à moitié, la réalisation expliquant officiellement que la longueur du discours n'était pas compatible avec le timing de la soirée diffusée en direct à la télévision. Pour sa part, Antoine de Caunes jura qu'il s'est appliqué à lire la totalité du texte que la production lui a fait passer. Surpris par la situation, Mathieu Amalric a alors adressé l'intégralité du texte aux Cahiers du Cinéma.
Les spectateurs et téléspectateurs de la cérémonie auront été privés d'un plaidoyer pour la défense des petites salles de cinéma contre les multiplexes qui n'ont que "les chiffres comme seule ligne d'horizon". Citant dans son discours l'exemple du film La question humaine - dont il est le principal interprète -, Mathieu Amalric affirme qu'il "n'aurait jamais fait autant d'entrées sans le travail de curiosité des exploitants de province et de l'ACRIF (Association des Cinémas Recherche d'Ile-de-France)". Louant "le travail souterrain, patient, divers, dédié au public, aux écoles, aux rencontres [...] de tellement d'exploitants de salles", l'acteur ajoute que "ce tissu de salles, que le monde entier nous envie, est notre cœur, nos poumons".
Message électronique de Mathieu Amalric, adressé aux Cahiers du cinéma :
De Panama je t’envoie le texte que j’avais envoyé au dernier moment aux Césars au cas où. Et comme le cas où est arrivé, il a été lu, paraît-il très bien, par de Caunes mais…. pas jusqu’au bout. Je n’en reviens pas. Je ne savais pas que c’était si simple que ça, la censure.
LE TEXTE INTEGRAL
Antoine, tu le lis avec hésitation et bafouillements
Oui bon ben… euh… alors là on frôle le n’importe quoi :
Lindon ; trois fois nommé, zéro compression
Darroussin ; deux fois… nada
Michel ; quatre fois comme acteur… résultat blanc
Et le pompon, Jean Pierre Marielle. Sept fois nommé !!! Et jamais la fève, même pas pour les Galettes.
Chapeau ! … De Panama, d’où je vous fait un vrai faux-Bon…D.
L’autre vilain de Lonsdale aussi il paraît.
Enfin, mouais, mais… non ce qui fait plaisir, c’est que le Scaphandre, c’est bien la preuve qu’un acteur n’existe qu’à travers, qu’en regard de ses partenaires. Parce que qui voit-on à l’image, qui fait prendre vie au Jean-Do de fiction ?
C’est Chesnais, c’est Ecoffey, Arestrup, Watkins. Ce sont Marie-José, Olatz, Consigny penchées vers lui, vers moi, vers vous, tendres, drôles et attentives. C’est Marina en Vierge Marie, c’est Emmanuelle Seigner qui joue pas la Sainte et qui du coup donne corps, chair et souffrance à Bauby. Ta fille aussi, Emma qui carrément provoque le miracle. Et c’était Jean-Pierre Cassel, doublement.
Le Papillon c’est la preuve que, quand il y a un réalisateur, les techniciens sont des roseaux pensants. Que tout se mélange, que sur un plateau tout est dans tout, qu’on peut être, (ce joli mot), une équipe PAS technique… parce que franchement qui c’est l’Acteur quand c’est Berto, le caméraman qui fait, qui EST le regard. C’est LUI qui, par les mouvements de sa caméra crée les mouvements de la pensée de Jean-Do.
Oui, quand il y a un réalisateur… Julian.
Je pense fort à une autre équipe. Celle, médicale, de l’Hôpital Maritime de Berck-sur-Mer où on a tourné et où Bauby a passé un an et demi. Le vrai et le faux, la réalité et la fiction… on ne savait plus. D’ailleurs c’est drôle, je me souviens. Le décor de la chambre, pour avoir plus d’espace, était reconstituée dans une grande salle au rez de chaussée de l’Hôpital, la salle des fêtes. Avec au dessus de la porte, une enseigne en grosses lettres rouges : CINEMA.
Ça ne s’invente pas.
ET LÀ DE CAUNES S’ARRÊTE
Mais la salle de cinéma. Oui, la SALLE de cinéma, elle, doit pouvoir continuer à s’inventer.
"A lire à la lumière. Et à diriger sur notre nuit" Notre musique.
Insupportable "trompe l’œil" des multiplexes. Les chiffres comme seule ligne d’horizon. Aveuglement, brouillage, gavage, lavage. Et quelle solitude. Vous avez déjà parlé à quelqu’un dans un multiplexe ? Pas moi. D’ailleurs c’est impossible, ce qui compte c’est le flux. "Circulez s’il vous plaît, y’a rien à voir" . Au suivant ! bande de Brel.
Alors que le travail souterrain, patient, divers, dédié au public, aux écoles, aux rencontres que font et on envie de faire tellement d’exploitants de salle se voit de plus en plus nié aujourd’hui.
La Question humaine n’aurait par exemple jamais fait autant d’entrées sans le travail de curiosité des exploitants de province et de l’ACRIF.
Ce tissu de salles, que le monde entier nous envie, est notre cœur, nos poumons.
Sinon…
Sinon on va tous finir devant nos "home cinéma" à se tripoter la nouille…
Bons baisers de Panama…
Mathieu
S'exprimant pour la première fois plus de quinze jours après que le juge des référés du tribunal administratif de Paris ait suspendu le visa comportant interdiction aux -16 ans du film Nymphomaniac volume 2 de Lars von Trier, le syndicat français de la critique de cinéma (SFCC) a protesté aujourd'hui contre la récente décision de justice ayant conduit à interdire le film à tous les mineurs. Après avoir rappelé que "la ministre de la Culture a accordé un visa d'exploitation à Nymphomaniac assorti d'une interdiction aux -12 ans pour le film 1, aux -16 ans pour le film 2 [...] conformément à l'avis de la Commission de classification des œuvres cinématographiques à laquelle il participe", le SFCC dénonce le fondement juridique de la requête présentée par l'association Promouvoir laquelle, selon le syndicat, "s'appuyant sur l'article 227-24 du Code pénal, et alléguant la présence d'images dites pornographique [...] avant même d'avoir vu les deux films" a obtenu la révision du niveau de classification initialement attribué aux deux films. Souhaitant que le tribunal administratif de Paris infirme les ordonnances du juge Heu rendues le 28 janvier (volume 1) et le 5 février (volume 2), le SFCC se déclare "déterminé à militer pour l'abrogation de l'article 227-24 du Code pénal [...] devenu l'arme des extrémistes contre les œuvres d'art qui leur déplaisent".
Rappelons que cet article du Code pénal sanctionne de trois ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende le fait de "fabriquer, transporter, diffuser par quelque moyen que ce soit et quel qu'en soit le support un message à caractère violent ou pornographique [...] lorsque ce message est susceptible d'être vu ou perçu par un mineur". Un article de loi sur lequel s'est appuyé le Conseil d’État pour annuler l'interdiction aux -16 ans du film Baise-moi en juin 2000, obligeant le gouvernement à (ré)instaurer l'interdiction aux -18 ans en 2001 (modifiée en 2003) "pour les œuvres comportant des scènes de sexe non simulées ou de très grande violence mais qui, par la manière dont elles sont filmées et la nature du thème traité", ne justifient pas une inscription sur la liste des films classés X.
S'il y a peu de chance qu'un débat soit ouvert devant le Parlement et que le SFCC obtienne un jour satisfaction, il sera néanmoins intéressant d'attendre la décision du tribunal administratif pour chacune des ordonnances, si toutefois il a bien été saisi.
Le 27 février 2014 sur son blog, Albert Montagne ajoute : "Après les interventions de l'ARP et du SFCC les vendredi 21 et lundi 24 février 2014 en faveur de Nymphomaniac 1 et 2, c'est au tour, ce mercredi 26 février, de la société des auteurs et compositeurs dramatique (SACD) de prendre la défense du film de Lars von Trier. « En aggravant les seuils d'interdiction de deux films contre l'avis d'un comité d'experts dont la pluralité et la compétence ne peuvent pas être contestées, un juge du tribunal administratif de Paris, interprétant sa saisine de la façon la plus étroite possible, a été l'outil de la manœuvre de cette association. Sa naïveté n'a d'égal que l'humiliation qu'il inflige à la commission de classification des œuvres Cinématographiques, et par rebond, à la ministre de la Culture et de la Communication [...]. Ce n'est encore qu'un jugement en référé, et le jugement définitif sur le fond est encore à venir. Mais, dans le temps compté de l'exploitation d'un film, le mal est déjà fait : une œuvre qui bien sûr peut-être contestée, c'est même en cela qu'elle est justement une œuvre et non un produit de consommation, a été amputée d'une partie importante de son public […]. La victoire politique de l'association Promouvoir est donc totale. Et elle nous inquiète. Bientôt, de plaintes en plaintes, de saisines en procédures, cette association parviendra à sanctionner, puis quasiment interdire, des œuvres moins osées que Nymphomaniac grignotant la liberté d'expression par petits bouts, punissant les films qui n'entrent pas dans le moule de son idéologie. On l'a vu récemment avec la tentative d'interdiction de la diffusion du film Tomboy sur Arte ». Prochaine défense à suivre !"
Le mardi 11 février 2014, nous fêtions à la Musardine le dixième anniversaire de notre célèbre (et disons-le mythique) collection Osez. Une grande fête joyeuse en présence des auteurs et illustrateurs de la collection Osez, de toute l’équipe de la Musardine et de nos fidèles lecteurs et amis.
Vue panoramique du bar, début de soirée.
En tee-shirt rouge, Etienne Liébig, auteur de nombreux livres à la Musardine, dont le fameux Comment draguer la catholique sur les chemins de Compostelle, a également écrit un Osez: Osez coucher pour réussir.
Hugo, notre fidèle barman, servant un excellent Chardonnay blanc à… lui même.
A gauche, Alix, ancienne de la Musardine (mais comme le dit l’adage, musardinienne un jour, musardinienne, toujours). A droite, Monique, qui maquette et met en forme les livres devant lesquels vous vous masturb que vous lisez chaque jour avec émerveillement.
Fred le libraire en pleine discussion avec Marie-Laure, ancienne attachée de presse de la Musardine (musardinienne un jour, etc).
A gauche, Arthur de Pins, qui fut longtemps le dessinateur des couvertures des Osez. L’inventeur des petites pin-up boudinées mais sexy que vous aimez tant: c’est lui ! Il pose ici avec Clémence Bachelart, qui le remplace depuis deux ans dans un registre comparable, mais avec sa petite touche personnelle.
Qui dit anniversaire dit cadeau, et quel cadeau: Julia Palombe, accompagnée de Sergio, son guitariste de mari, nous a fait la gentillesse de quelques chansons de son (joli) cru. Profitons-en pour signaler la prochaine date de NUE, son eroticrockshow le 6 mars au Bus Palladium. Entrée gratuite pour les amis de la Musardine en envoyant « JULIA PALOMBE » à l’adresse presse@lamusardine.com, avec vos nom, prénom et adresse email.
Le directeur de la collection Osez présentant sa collection devant un public en délire.
Julia et Sergio entre deux chansons, toujours classes, sexy mais dignes.
Dans la série « musardinienne un jour, musardinienne toujours », à gauche, Maud, ancienne stagiaire.
Julia Palombe en pleine action. Précisons à toutes fins utiles que les photos de la soirée ont été prises par Yassine, en charge du développement des supports numériques à la Musardine, que nous remercions chaudement. Yassine manifestement très inspiré par Julia, dont il m’a livré environ 80 photos sous tous les angles (mais chut).
Entrée en scène d’Anne, directrice éditoriale de la Musardine, dans une somptueuse robe Arlequin, un gâteau d’anniversaire dans les mains. Et oui, qui dit anniversaire dit gâteau !
Le gâteau en question, avant d’être découpé. Et déjà de nombreux cadavres de bouteilles. Mais qui dit anniversaire dit aussi grosse race petit verre bien mérité !
Claude, fondateur de la Musardine, éditeur émérite, notre bien-aimé directeur. Soucieux de conserver mon emploi, je ne publierai pas sur ce blog la photo où il danse seul sur Manureva d’Alain Chamfort bourré comme un coing à trois heures du mat dans la librairie plongée dans l’obscurité.
Dans le coin gauche, Daniel Nguyen, auteur régulier de la collection Osez 20 histoires, mate d’un air lubrique le petit boule écoute avec attention la chanson de Julia Palombe.
Qui dit anniversaire dit aussi cadeaux: chaque auteur et illustrateur a reçu un tee-shirt à l’effigie d’une des couvertures d’un livre qu’il a écrit ou illustré. Ici, Clémence Bachelart, dessinatrice (notamment) de la couv d’Osez devenir une femme multiorgasmique.
Julia Palombe, dont on rappelle qu’elle sera en concert le 6 mars au Bus Palladium. Entrée gratuite pour les amis de la Musardine en envoyant « JULIA PALOMBE » à l’adresse presse@lamusardine.com, avec vos nom, prénom et adresse email. Oui je sais, je l’ai déjà écrit, mais il faut que le message passe, parce que ça promet d’être vraiment chouette, alors venez nombreux(ses) !
Dino, recordman des ventes d’un Osez avec Osez la fellation (70 000 exemplaires vendus) dont il brandit fièrement le tee-shirt.
Servane Vergy, qui en connaît un rayon pour rendre un homme fou de plaisir.
Axterdam, auteur d’Osez le bondage, dans les bras d’une célèbre domina parisienne à qui l’on doit notamment Osez les jeux de soumission et de domination. Profitons-en pour signaler la parution toute fraiche de Surprise surprise, la première BD cul SM d’Axterdam chez Dynamite, le label BD porno de la Musardine.
Pauline, notre nouvelle stagiaire, n’assumant pas encore tout à fait de travailler à la Musardine. Laissons lui le temps de prendre ses marques. Dans six mois, elle y fera des selfies comme tout le monde.
En parlant de selfie: Yassine, se prenant lui même entre deux photos de Julia Palombe.
Stéphanie envoyant un sexto à Claude.
Vincent Vidal, heureux auteur d’Osez les aphrodisiaques, mais aussi d’Osez le préservatif (ce qui ne l’a pas empêché d’avoir trois enfants, cherchez l’erreur)
Clémence en pleine dédicace.
Le taulier de la collection Osez et son ex-fidèle lieutenant, brandissant fièrement le même tee-shirt à la gloire de Tout Osez, le Osez qui compile et synthétise dix ans de Osez, bref le must-have de votre bibliothèque.
Passé le troisième verre, c’est au tour d’Anne de passer en mode selfie, ici avec Sylvain.
Un autre selfie d’Anne en compagnie d’Esparbec, dieu vivant du roman pornographique français et solide pilier de la Musardine au même titre que la collection Osez.
Troisième selfie d’Anne et Yassine.
Deux actrices de renom.
Servane Vergy, Lynne SK et sa copine Coralie Thrin-Thi, superstar de la collection Osez, dont Osez une leçon de fellation, son petit dernier.
A gauche, Francis Dedobbeleer, grand gourou de nuits parisiennes en cuir, vinyle et latex, désormais à la tête de Sentiment Moderne, venu boire un petit verre amical à la santé de la collection Osez.
Fred le libraire présentant son paquet indécemment moulé dans son rituel jean 101 à deux femmes se disputant ses faveurs.
On dirait un peu les bronzés, mais si La Musardine est toujours un éditeur indépendant et bénéficiaire après bientôt 20 ans d’existence, c’est un peu grâce à ses trois personnes, on les applaudit bien fort !
Yassine, Christophe et Stéphanie, le pole geek de la Musardine au grand complet, mort de rire par une blague à base de balise HTML qu’ils sont seuls à comprendre.
Max (Musardinien un jour, musardinien toujours) en pleine discussion métaphysique avec Tonton Mayonnaise.
Fin de soirée, photo de famille avant que la librairie ne ferme et que la soirée dérape dans le grand n’importe quoi. Merci à tous ceux qui sont venus, merci à tous les amis de la collection Osez, et rendez-vous dans dix ans pour les 20 ans de Osez !
Prochaine fiesta le jeudi 20 mars pour la soirée d’inauguration du salon du livre de Paris (mais ça, on en reparlera très vite…)
Dans l’État de New York, les vaches d’un fermier
Ne produisaient plus de lait comme d’habitoude.
Le mystère a enfin été élucidé :
Elles se faisaient, de nuit, violer par deux dudes.
Protocole 118 est le premier roman de Claire de Luhern.
Il est inspiré d’un fait divers.
Résumé
Adrien Cipras est interné depuis trente-cinq ans dans un asile psychiatrique, suite au meurtre sanglant d’une étudiante. Il est amnésique et violent. Vingt-quatre après s’être souvenu de la nuit du crime, il est retrouvé mort.
Extrait choisi
[...]
18h30
Quai de la Rapée, Institut médico-légal, Paris XIIème.
- Le cadavre est celui d’un homme de type caucasien, 49 ans, 1 mètre 91, et 97 kilos. Les yeux sont marrons, sans voile cornéen, dit le légiste, avec la présence de pétéchies.
Le docteur Maxence Lavet considéra le corps gigantesque où des tracés de veines bleutées apparaissaient çà et là. Il ne parvenait pas à réaliser qu’il se trouvait devant cet homme-là. Il avait beaucoup changé. L’hôpital, tout comme la rue, la violence, changeait les hommes. Il les faisait vieillir prématurément. Il gommait ce qui les rapprochait de nous. Mais ces trois cicatrices sous le menton. Ses yeux immenses et noirs… Il songea à Alice. Au tour que cet homme avait fait dans sa tête. Sa magnifique chevelure rousse poissée de sang. Son visage exsangue, encore plus blanc qu’à l’ordinaire. Il cligna rapidement des yeux. Le chef du département médico-légal de la ville de Paris ne pouvait se permettre d’être parasité par de vieux fantômes sans importance. Il inspecta rapidement la crête des tibias, le relief des hanches, la stabilité des genoux. Il souleva les chevilles et étudia les talons.
- Etrange, murmura-t-il. L’examen superficiel montre un corps en parfait état, mais si on en croit l’état des vaisseaux de ses yeux, cet homme a subi des violences. Benjamin, vous me ferez une radio du crâne face plus profil avec les premières cervicales.
Julien Brunet, l’officier en charge des photos de l’autopsie, s’approcha, tandis que l’interne s’exécutait.
- Des violences ?
Lavet élaborait déjà le plan ingénieux des voies qu’il allait tracer dans le corps. Il imaginait la taille des reins, le contenu de l’estomac, la couleur des poumons. Les caillots de sang coagulé dans les ventricules.
- Oui, vous voyez ici, les petites taches de sang dans le blanc de l’œil ? C’est le signe d’une hypertension artérielle cérébrale… et vous voyez là…
Il souleva la tête de Cipras de deux doigts sous le menton. Les trois cicatrices parurent s’agiter comme le soufflet d’un accordéon.
- La zone autour des narines…
Brunet se pencha.
- Elle est couperosique. Ça plus les yeux, les signes caractéristiques de quelqu’un qu’on étouffe sous un oreiller.
- Vous pensez qu’on l’a tué ?
Maxence étala les pinces sur une tablette stérile. Il compta mentalement ses compresses et détailla les portions de fil chirurgical dont il allait avoir besoin. Le diamètre adéquat. La courbure des aiguilles. Quand il eut terminé, il entailla avec précision la peau, de la clavicule au processus xiphoïde.
- Ce que je pense importe peu, reprit-il à l’attention du policier, à côté de lui.
Brunet prit deux photos tandis qu’il creusait l’incision jusqu’au pubis.
Mon avis
Lauréate du Prix Première Impression, Claire de Luthern a vu son œuvre publiée lorsqu’elle a remporté le concours.
Protocole 118 entraîne le lecteur dans les rues sombres de Paris mais aussi dans les recoins sombres de l’âme humaine. Les personnages sont des écorchés vifs qui ont, pour la plupart, un regard désabusé sur le genre humain.
Protocole 118 est un roman à lire par beau temps, sinon vous risqueriez de choper le blues. Ceci est, bien sûr, un compliment.
Protocole 118, Claire de Luhern, éditions La Tengo 384 pages 15 euros
Pensez à acheter votre roman en librairie.
— Encore en train de lire tes romans de dino-cul ? demanda Véronique.
— Pour ta gouverne, ça s’appelle de l’érotisme dinosaurien et c’est excellent, répondit Julie dans lever les yeux de son Kindle.
— Tu es trop weird pour cette planète, chérie.
— Je pense que tu n’as pas de leçons de normalité à me donner, madame je-couche-avec-n’importe-quoi-du-moment-que-ça-respire-encore.
— Je vais faire semblant que je n’ai pas entendu cette remarque: j’ai trop hâte de te donner ta surprise.
— Une surprise? Pour moi? Chouette! J’adore les surprises!
— Déshabille-toi et je te montre.
— Okidoki ! dit Julie en faisant glisser ses pantalons de survêtement.
Nue sur le lit, elle figea de stupeur en voyant Véronique revenir dans la chambre.
— Fuck ! Véro… où as-tu trouvé ce monstre?
— Le masque ou le strap-on?
— Les deux !
— J’ai commandé le gode-ceinture en ligne il y a quelque temps. Je suis allée le chercher au bureau de poste ce matin, répondit Véronique en badigeonnant généreusement le phallus factice de lubrifiant. Quant au masque de lézard… il était dans la boîte d’objets perdus du bureau depuis l’Halloween.
— Quelle forme bizarre, on dirait vraiment une bite de reptile.
— Merci mon dieu pour internet, qui rend accessible à masse tout ce qui est pervers, bizarre et ultra-marginal.
— Et aussi de trop grande taille. Ça ne rentrera jamais.
— Ben voyons. Tu es une athlète de la foufoune ; avec un peu de préparation mentale tu vas pouvoir la prendre comme une championne. Tu n’as qu’à imaginer que je suis le héros à cervelle de noix d’un de tes romans à la noix. Tiens, tu la vois, sa pine? Elle dégouline de liquide pré-éjaculatoire et préhistorique juste pour toi.
— Je ne sais pas, Véro, il est terriblement… OH !
— Tiens… c’est curieux, je n’aurais pas pensé pouvoir l’enfoncer si facilement.
— Shit, shit, shit, shit ! Je me sens sur le bord d’éclater.
— Tu veux que j’arrête ?
— Surtout pas ! Je veux pouvoir raconter à tout le monde que je me suis fait baiser par un Vérociraptor… soupira Julie en attrapant les sangles et en tirant son amante vers elle.
Ma peau est parée
De mille gouttes opalines
Nées de ton amour.
J’ai téléchargé
Un alphabet érotique
Pour t’écrire un mot.
Pourrais-tu m’attendre
Bâillonné et poing liés
Dans le lit nuptial?
Café à la main
Ta queue fourrée dans ma bouche
Tu bois et je suce.
Debout dans le bus
Ta bite contre mes fesses
Délicieux cahots.
Nul besoin de langue
Mes doigts sont toujours mouillés
Pour tourner les pages.
Tu dois me baiser
Et pas me faire l’amour
Car je t’aime trop.
N’éclos pas pour moi
Trouve une autre métaphore
Les fleurs m’indisposent.
Quand me feras-tu
Ces choses que je désire
Mais n’ose avouer?
Mamelon durci
Une baie rouge et bien mûre
Roule entre mes dents.
Tes secrets écrits
En lettres fines et sanglantes
Au bas de mon dos
Tu es de retour
Rouge à lèvre autour du gland
Pour bien t’accueillir.
Je voudrais tant boire
La cascade d’or qui coule
Le long de ta cuisse.
Je crie en jouissant :
« Salaud ! Satyre ! Ordure ! »
Et tu me souris.
Ce trou sur ton jeans
À l’entrecuisse, si près…
Que s’est-il passé?
Tes interjections
La nuit en disent plus long
Que tous tes discours.
Tu fais tant d’efforts
Pour me cacher ce que tu
Veux que je contemple.
Son con me bâillonne
Pour mieux entendre ma voix
Baise-moi plus fort.
Comptoir de cuisine
Un goût de miel sur tes lèvres
Gloire du matin.
Ces moues hésitantes
Et ces soupirs que tu fais
Avant d’acquiescer.
Quand tu me ligotes
C’est alors que je me sens
Enfin délivrée.
Va, trouve une veine
Place tes mots sur ma peau
Et pousse bien fort.
Tu me dévisages
Souriante, carnassière
En léchant tes lèvres.
Un complot machiste :
Plus ton phallus s’érige
Plus mon QI baisse.
Mes bonnes manières
À table vont à vau l’eau
Écarte tes cuisses.
Le miel et le lait
Par l’orgasme réunis
Fluides miscibles.
Ces senryūs sont extraits de mon recueil intitulé Mille gouttes opalines, que vous pouvez télécharger en format pdf.
Dans le sixième numéro de Metaluna des mois de janvier et février 2014 (page 7), Alan Deprez chronique le dernier numéro de Darkness :
"Fondé en 1986, Darkness Fanzine s'est fait une spécialité des questions relatives au contrôle de l'image et de la censure cinématographique. Darkness s'est professionnalisé en 2010 avec la publication d'un numéro décryptant les rapports entre violence et censure. Suivirent deux opus dédiés à des sujets en prise avec l'activité censoriale : le sexe (2011) et le duo politique/religion (2012). En cette fin d'année sort le Darkness 14 avec des dossiers consacrés aux perversions dans le 7ème Art et à la censure aux États-Unis. Beaucoup de belles plumes y collaborent, brassant un large éventail de thèmes : Agnès Giard (porno nippon), Christophe Bier (SM), Seb Lecocq (déviances dans le cinéma japonais), Eric Peretti (zoophilie) ou encore Albert Montagne (la nécrophilie dans les œuvres de Bunuel). L'auteur de ces lignes y va même de son article de fond sur la nébuleuse porno Kink : le plus gros network BDSM américain. Deux façons de l'acquérir : le D14 est disponible sur Sin'Art et aussi au Metaluna Store."
Dans le numéro n°271 de Mad Movies de février 2014 (page 80), Gilles Esposito pose ses mots sur le fanzine :
"Cette nouvelle livraison du zine continue d'explorer les rapports entre censure et contenus déviants, en alternant analyses des œuvres et aspects légaux. Toutes les subtilités juridiques sont ainsi évoquées, d'un article narrant la genèse du système d'autorégulation du cinéma américain à un entretien avec le président de la commission de classification française. Entre les deux, on aura par exemple appris que zoophilie et nécrophilie ne sont pas formellement interdits dans l'hexagone, où les prévenus sont poursuivis sur la base de la maltraitance des animaux et de la violation de sépultures ! Cela n'empêche pas le bénédictin Eric Peretti de dresser une topographie exhaustive des rapports troubles entre hommes et bêtes, des blagues potaches des comédies pour ados au poétique et brut Vase de Noces de Thierry Zéno. Même méticulosité pour un Alan Deprez détaillant la palanquée de sites de l'empire Kink. Quant à Christophe Bier, qui chronique d'ordinaire les fanzines ici-même, il s'intéresse à l'énigmatique Jan Wilton, esclave attitré de la hardeuse Sylvia Bourdon. Une des dominantes du numéro est cependant le porno japonais, dont les ressorts sont révélés par l'auteure Agnès Giard (qui insiste sur la prégnance inhabituelle des visages dans le X nippon) et Sébastien Lecocq, lequel s'attaque aussi aux films consacrés aux vagues de suicides adolescents au Pays du Soleil Levant."
Né en 1974, Sire Cédric vit à Toulouse. Il est l’auteur de six romans et de deux recueils de nouvelles aux frontières du thriller et du roman fantastique. Il a reçu le prix Masterton pour son roman L’enfant des cimetières et le prix Polar (festival de Cognac) pour son thriller De fièvre et de sang.
Résumé
En banlieue parisienne, la séance d’exorcisme d’un enfant de huit ans a tourné au drame. Eva Svärta, policière à la Brigade criminelle, enceinte de quatre mois, se rend sur les lieux. Sur place, la policière rencontre Dorian Barbarossa, un journaliste à sensation qui vit depuis des années avec une balle de calibre 22 dans le crâne.
Extrait choisi
[...]
Il était un peu plus de 23 h 30 quand le téléphone carillonna sur le secrétaire. Le salon était plongé dans la pénombre bleue de la nuit et de leurs propres soupirs.
Alexandre jura dans sa barbe, haletant.
Eva glissa contre lui, délaissant l’écrin de ses bras, et se redressa, nue, couverte de sueur brûlante. Ils étaient en train de faire l’amour sur le canapé et la sonnerie du mobile venait de les interrompre. Le regard à la fois hagard et agacé d’Alexandre était un pur bonheur à contempler.
- Dis-leur que je les déteste ! grogna-t-il en s’étirant sur les coussins écrasés.
Elle se contenta de sourire, amusée, bien que tout aussi frustrée que lui. Elle aussi aurait préféré une nuit entière avec lui. Une nuit sans travail. Mais il savait tout comme qu’elle n’avait pas le choix.
Elle se saisit du petit téléphone.
- Svärta… Oui… D’accord… Où ça ?… Bien… Je serai là aussi vite que possible, déclara-t-elle à son interlocuteur avant de mettre fin à la communication.
Ensuite elle resta immobile, pensive, son corps nu se découpant devant la fenêtre. Sa respiration était toujours difficile. Elle ferma les yeux. S’efforça d’intégrer l’information.
- Que se passe-t-il ? demanda Alexandre.
- Un décès à Drancy. Le substitut du procureur est déjà sur place. La routine.
Il connaissait, oui. Son quotidien à lui aussi.
- Quel genre, la mort ?
- Il ne me l’a pas dit… Je verrai bien sur place.
Vauvert fronça les sourcils.
- Et c’est tout ? Si tu voyais la tête que tu fais…
- Qu’est-ce que tu crois ? maugréa-t-elle en revenant vers lui. Je n’ai pas envie de te quitter !
Ce n’était, après tout, qu’un demi-mensonge. Il eut l’air de gober. Tant mieux. Elle le bâillonna d’un long baiser passionné pour l’empêcher de lui poser davantage de question.
Elle ne pouvait lui dire que, oui, elle avait davantage d’informations, et que le décès en question était celui d’un enfant. Vu les circonstances… Elle préférait ne pas l’inquiéter, voilà tout.
Ou ne pas s’inquiéter elle ?
En se redressant, elle ne peut s’empêcher de poser sa main sur son ventre arrondi. Ce geste idiot. Cette évidence. Son sourire disparut.
[...]
Mon avis
Un suspense habilement écrit auquel se mêlent une dose de surnaturel, ni trop ni pas assez, et des personnages complexes. Une écriture fluide. Que demandez de plus ?
Belle découverte que ce thriller vers lequel je ne serais pas venue, arrêtée par le pseudonyme parodique de l’auteur.
La mort en tête, Sire Cédric, éditions Le pré aux clercs 19,90 €
Pensez à acheter vos livres dans une librairie.
Gauthier Jurgensen, membre de la Commission de la classification des œuvres cinématographiques, avec lequel j'ai eu le plaisir de débattre lors d'une conférence sur la censure au cinéma organisée à La Rochelle en 2012, offre un dossier très bien fait sur Allociné pour mieux comprendre le contrôle des films en France.
Classification : mode d'emploi
Dossier Cinéma: Rencontre avec Jean-François Théry, président de la Commission de Classification de 1974 à 1994 (version courte) - Classification : mode d'emploi - Certains films ne sont pas c...
http://www.allocine.fr/article/dossiers/cinema/dossier-18591917/?page=9&tab=0
Miranda Barbour, depuis l’âge de treize ans,
A recruté sur Craigslist des dizaines d’hommes
À qui elle a promis de passer du bon temps
(Ce qu’ils ont eu – juste avant qu’elle les dégomme).
ARTE ayant décidé de programmer le film Tomboy mercredi 19 février à 20h50, Alexandre Le Drollec nous apprend aujourd'hui sur le site du Nouvel Observateur que l'institut catholique Civitas appelle les « familles françaises à réagir et à empêcher la diffusion de ce film de propagande pour l’idéologie du genre » en protestant « poliment mais fermement » auprès de la chaîne franco-allemande par mail, fax ou téléphone, ajoutant que « si un grand nombre de familles françaises prend les quelques minutes nécessaires pour protester auprès d’ARTE, ce sera en même temps un signal fort pour dénoncer le scandale qui consiste à diffuser ce film dans les écoles ». Contactée cet après-midi par le journaliste, la chaîne de télévision expliquait : « Le téléphone a sonné, c’est vrai, mais très peu. Rien de bien sérieux. Des gens un peu fâchés qui nous expliquent que c’est une honte de diffuser un tel film. Nous verrons comment ça évolue d'ici à demain. Mais nous avons aussi reçu des appels de soutiens à la diffusion du film... ».
Diffusé depuis septembre 2012 aux élèves du primaire dans le cadre du dispositif « École et cinéma », Tomboy fait l'objet de vives critiques de la part de certains parents d'élèves qui exigent son retrait du programme pourtant validé par le ministère de l’Éducation nationale. L'affaire est rappelée sur le blog en cliquant sur ce LIEN.
C’était dimanche et nous paressions au lit, moi le nez plongé dans son bouquin et elle écoutant distraitement le bulletin de nouvelles télévisé.
— Tous ces scandales de pédophilie dans lesquels l’Église trempe me donnent froid dans le dos, surtout quand je pense que tu as fréquenté une école catholique. Rassure-moi un peu, ma chérie. Dis-moi que tu n’as jamais subi de mauvais traitements…
— J’étais une élève modèle, mais ça ne m’empêchait pas d’être continuellement punie. On m’a donnée la fessée plus souvent qu’à mon tour, mais ce que je détestais le plus, c’était de me faire envoyer au bureau de la Mère Supérieure, parce qu’elle m’obligeait toujours à lécher sa fente.
— Quoi ?
— Bah oui, elle me forçait à me mettre à genoux et à ramper sous sa robe noire. Laisse-moi te dire que c’était sombre et qu’on étouffait de chaleur là-dessous, il fallait se fier à son nez et se guider à l’odeur, si tu vois ce que je veux dire… ensuite, je devais lui brouter la moquette jusqu’à ce qu’elle jute comme une pêche trop molle. Ça prenait toujours au moins vingt minutes… qu’est-ce qu’elle était peine-à-jouir, cette vieille peau.
— Tu… tu me niaises, là ?
— Je n’étais pas la seule, on finissait toutes par y passer. Quand elles voulaient vraiment nous humilier, elles nous faisaient manger à la cafétéria. Là, je te jure, on dégustait – pas la bouffe de la cafétéria, non, mais la surprise au thon de la cantinière. Elle ne se lavait pas souvent, celle-là, et sa plotte était si fripée qu’elle ressemblait à une patate qui serait restée trop longtemps dans le garde-manger. Et je ne te parle pas de l’odeur… quand elle nous l’écrasait au visage, c’était comme si elle nous giflait avec la serpillère qui avait servi à éponger le carrelage des toilettes.
— Ha ha ha. Je suis morte de rire.
— En tout cas, je sais quel effet ça fait de faire minette à une momie.
— Ça m’apprendra à m’inquiéter de tes traumatismes d’enfance, la comique.
— Tu devrais les remercier, mes traumatismes d’enfance. Grâce à eux, je vais pouvoir te gougnotter sans faire de chichis quand tu seras une vieille dame indigne, même si ta noune devient sèche, poussiéreuse et encombrée de toiles d’araignées.
— Ouache !
— Permettez-moi, chère dame, avec tout le respect que je dois à une ainée, de faire vriller ma langue sur votre abricot fendu.
— Pas question, obsédée !
— Allez, profitons-en pendant qu’il est encore frais et juteux.
— Je ne peux pas croire que tu puisses faire des blagues sur un sujet aussi tragique. Si tu veux mon avis, ce genre de mentalité ne fait qu’entretenir la culture du viol…
— Yummmm.
— Oh ! Mon dieu ! Oui !
Laurent Guillaume a débuté sa carrière comme commandant d’une unité de lutte contre la criminalité et les violences urbaines du Val-de-Marne. Après un passage aux stups, il part quatre ans au Mali dans le cadre de la coopération pour les affaires de stupéfiants.
Il travaille depuis 2011 à la brigade financière d’Annecy. Il est l’auteur de 4 romans et travaille aussi à des scénarii.
Résumé
Ancien des stups respecté de la profession, Solo est devenu un détective privé connu à Bamako. Il noie ses souvenirs douloureux dans l’alcool jusqu’au jour où une avocate française l’engage pour faire libérer sa sœur arrêtée à l’aéroport en possession de cocaïne. Ce dossier en apparence simple va prendre très vite une tournure inquiétante et dangereuse.
Extrait choisi
[…]
Bamako, 2009
C’était une belle matinée. Il devait être aux alentours de dix heures, autant dire l’aube. Elle m’attendait en haut de l’escalier extérieur. Je ne la remarquai pas immédiatement tant j’étais concentré à gravir les marches irrégulières. Ma dernière crise de palu datait de plusieurs semaines, mais il me fallait encore tenir la main courante rouillée, comme un petit vieux. D’autant que des margouillats téméraires ou suicidaires s’ingéniaient à galoper entre chacun de mes pas. Lorsque je relevai la tête, elle était là, dans la coursive ouverte aux rayons ardents du soleil de juin, vêtue d’une robe blanche et légère que l’harmattan, ce vent sec et chaud d’Afrique, faisait frissonner.
Elle me regardait d’un air à la fois grave et plein d’espoir. J’essuyai machinalement du dos de la main la fine pellicule de sueur qui couvrait mon front et passai devant elle en faisant mine de l’ignorer. Les jolies femmes ne m’avaient valu que des emmerdes et, à en juger par son physique, celle-là pourrait me valoir des tonnes de contrariétés. Tout en sortant une clé de ma poche, je m’avançai vers la porte sur laquelle un panonceau doré fanfaronnait : « Camara investigations ». Elle fit un pas gracieux de côté pour me céder le passage.
— Vous êtes Souleymane Camara ? demanda-t-elle dans mon dos pendant que je glissai la clé dans la serrure.
J’entrouvris la porte.
— Ça dépend, dis-je en soupirant et en me tournant vers elle.
Elle était grande – presque ma taille – et racée. Elle était manifestement originaire d’un pays du Maghreb. J’aurais parié pour le Maroc. Les muscles fins et nerveux de ses cuisses bronzées ne se trouvaient qu’à quelques centimètres de ma main et je dus me retenir de les effleurer. Ses cheveux de jais étaient captifs d’un austère chignon d’où s’évadaient quelques mèches. Loin de l’enlaidir, sa coiffure soulignait l’ovale parfait de son visage et l’intensité de son regard noir et profond qui me sondait sans indulgence. Il convient de préciser que la nuit avait été courte et que, à en croire la désapprobation que je pouvais lire dans ses yeux, les débordements auxquels je m’adonnais régulièrement depuis quelques temps me trahissaient ostensiblement. Bizarrement, cela me contrariait qu’elle me jugeât aussi sévèrement.
[…]
Mon avis
Un livre qui pourrait être résumé comme un hymne au Mali tellement le pays y est omniprésent. Vous me direz, la quatrième de couverture nous annonce Bamako, l’auteur n’allait pas nous décrire la Hollande. Certes, mais j’insiste, les paysages sont décrits de belle façon. Black cocaïne oblige, ce Mali-ci est un pays corrompu.
Quant au héros à l’américaine – solitaire, alcoolique et suicidaire, il semble être insensible aux coups et blessures au point que certaines scènes ressortiraient presque rocambolesques, on serait alors plus proche de l’atmosphère de L’Arme Fatale (Richard Donner) que de celle de French Connection (William Friedkin).
Même si ce roman comporte quelques petits défauts, il reste agréable à lire.
Black Cocaïne, Laurent Guillaume, éditions Denoël 272 pages 19,90 €
Pensez à l’acheter chez votre libraire, merci.
Une jeune anglaise a appris qu’elle est cocue
Après avoir vu sur le cell de son copain
Une vidéo où l’on voyait l’ingénu
En train de copuler avec son petit chien.
Vu sur Prolongation de l’appel à textes « rondes et sensuelles »
Cet appel à textes, dont vous trouverez les modalités sur cette page (http://litterature-erotique.chocolatcannelle.fr/2013/10/06/appel-textes-rondes-sensuelles/) est prolongé d’un mois. Date limite : 1er avril. A vos claviers !
Cet article provient de Littérature érotique
— Oh… Oh… Oui ! Oui !
— Tu aimes ?
— C’est la meilleure fellation qu’on ne m’a jamais faite ! Je veux dire… tu es douée et c’est toujours très bien, mais là… on est vraiment à un autre niveau !
— Merci mon chou. Il faut dire que Guillaume et Valérie m’ont donné quelques bon trucs.
— Vraiment ? Vous avez parlé de… ça ?
— Parlé ? Oui, entre autres.
— Comment ça, « entre autres » ? Valérie t’a fait une démonstration ? Genre avec une banane ?
— Euh … ouais. C’est ça. Genre.
— Et Guillaume était avec vous ?
— Oui.
— Sacré veinard !
— Tu n’as pas idée.
— Tu les remercieras pour moi, hein.
— C’est déjà fait, mon chou, c’est amplement fait. Ils ont eu tous les remerciements qu’ils espéraient avoir.
Traitreusement larguée par un amant ingrat,
Une Londonienne a arraché au couteau
Son prénom qu’elle avait tatoué sur son bras
Puis le lui a posté, conservé dans un pot.
Vu sur Par-delà le comté d’Arkham, Julia S.
Lune Écarlate éditions, « littératures numériques de l’imaginaire et des Arts Graphiques » m’a proposé la lecture d’une nouvelle associant érotisme et fantasy. Par-delà le comté d’Arkham est un texte de Julia S. publié dans la collection Semitam Tenebris. Il narre la mission d’une jeune fille, Maelys, assez timide, qui souhaite être reconnue dans sa confrérie. Elle […]
Cet article provient de Littérature érotique
Mila Braam est journaliste et romancière.
Mon avis
Une fois n’est pas coutume, vous lirez ma critique avant de découvrir un extrait de ce roman érotique.
La plume de Mila Braam est vive, coquine et gaie et même si les différentes scènes amoureuses ne renouvellent pas le genre, avoir choisi une petite culotte en coton comme narrateur est on ne peut plus rafraîchissant.
Si vous l’avez loupé à sa sortie en 2013, n’hésitez pas à vous le procurer ou à vous le faire offrir, Déshabillez-moi est un roman pétillant qui devrait vous ravir seul/e ou à plusieurs. La preuve, l’auteure l’a dédié “A toutes les porteuses de culotte, à toutes celles qui oublient (parfois) d’en mettre… A tous ceux qui s’interrogent sur leurs secrets.”
Extrait choisi
[...]
Ce matin-là, tu étais en retard pour te rendre à ton travail. Tu fais un beau métier. Tu appartiens à un laboratoire de recherche qui planche sur les mécanismes de la mémoire. Mais la tâche qui t’occupe tant l’esprit que la tienne (de mémoire) est souvent défaillante. La veille, tu avais par exemple oublié de lancer une machine à laver. Et te voilà au réveil, sans culotte dans laquelle fourrer tes fesses et cette petite chatte si aimable.
- Va voir au bazar… Je suis sûr qu’ils auront de quoi te dépanner.
Celui qui vient de te donner ce conseil avisé et qui n’en imagine alors pas les conséquences, c’est Fred. Ton compagnon. Vous n’êtes pas mariés. Vous n’avez pas d’enfants. A chaque fois que vous abordez le sujet, vous vous dites que vous avez bien le temps. Et vous l’avez encore, c’est vrai. Mais, ce matin, tu n’as pas celui de laver ton slip à la main et de le sécher ensuite.
Alors tu descends à la petite boutique de vêtements pas chers en bas de chez vous, ton pantalon de jogging à même la peau. Au fond, tu trouves plutôt agréable de te balader la zézette à l’air. Mais tu ne te sens pas d’aller ainsi au bureau toute une journée. Ça ne te ressemble pas. Ce qui te ressemble, comme je ne vais pas tarder à l’apprendre à ton contact, c’est plutôt :
1. De dire encore zézette à ton âge, et non pas vagin, chatte ou moule ou je ne sais quel autre surnom moins enfantin.
2. D’éviter les conversations où il est question de sexualité en général et de ton sexe en particulier (même avec Fred).
3. De ne faire l’amour que lorsque ton amant en exprime l’envie.
4. De refuser de faire l’amour, y compris quand ton amant en a une très grosse envie.
5. De ne ressentir qu’une sorte de vague chaude entre les jambes en guise d’orgasme.
6. De ne jamais te masturber (c’est une perte de temps).
7. De fermer les yeux quand tu introduis un tampon en toi.
Ce qui te ressemble, aussi, c’est de ne pas passer des heures à choisir une culotte. Et puis, après tout, je ne serai jamais qu’un modèle de secours. Le genre qu’on ne met qu’une fois et qu’on range ensuite dans le tiroir, pour ne plus jamais l’en sortir. Tu ne fourrages pas longtemps dans les grands bacs en grillage métallique, qui débordent de petits étuis en plastiques poussiéreux.
Pourquoi te plais-je immédiatement ? Tout bêtement parce que je porte sur le devant ce petit hippocampe brodé. Et peu importe si ça non plus ne fait pas très adulte. L’hippocampe est, dans le cerveau, le siège de la mémoire épisodique à long terme. En clair, là où réside en nous le souvenir de tous les évènements passés de notre existence. Tu y vois un signe. Un signe de quoi, tu l’ignores encore.
Ton achat effectué - je ne vaux pas bien cher, quelques pièces au fond de ta poche - tu remontes chez toi, tu es déjà en retard. C’est à ce moment-là, devant le grand miroir de la salle de bains, que tu m’enfiles et que tu éprouves l’onde bienfaitrice de mon coton tout neuf. Depuis le salon, Fred s’enquiert :
- C’est bon, t’as trouvé ton bonheur ?
- Oui, oui !
Tu empaquettes le tout dans un vieux jean qui disparaitra bientôt sous ta blouse blanche, et fonces à l’arrêt de bus.
La journée se passe sans encombre ni évènement particulier. La routine de tes expérimentations. Tu te sens bien, avec moi contre toi. Lorsque tu vas faire pipi, à deux ou trois reprises, tu prends un soin tout particulier à t’essuyer les quelques gouttes rebelles qui s’écoulent de ton sexe. Tu veux me garder le plus propre possible. On ne sait jamais… Si d’aventure tu oubliais encore de programmer une lessive ce soir, tu dois pouvoir compter sur moi pour le lendemain. Quand on la ménage, une culotte peut bien durer deux jours, non ?
Je n’ai pas d’avis sur la question. Je ne suis qu’une culotte à la mémoire toute neuve. Juste abandonné au plaisir de frotter ta vulve à chacun de tes mouvements. Je ne sais pas si l’un de tes amants te l’a déjà dit, mais ta chatte sent bon. Quelque chose de très léger, comme du jasmin, en plus sucré peut-être.
Déshabille-moi, Mila Braam, éditions J’ai Lu 5,60 €
Pensez à acheter votre roman en librairie.
A.S.A. Harrison n’aura malheureusement pas pu savourer le succès inattendu que la presse et le public ont réservé à son premier thriller psychologique, elle est morte quelques mois avant sa parution.
Classé pendant plus de 70 semaines dans les meilleures ventes du New York Times, La femme d’un homme/The silent wife est en passe d’être adapté au cinéma par Nicole Kidman.
Extraits choisis
1
Elle
Septembre est arrivé. Jodi Brett prépare le dîner. De la cuisine américaine de l’appartement, elle a une vue dégagée à travers le salon, jusqu’aux fenêtres orientées à l’est et au-delà, vers une étendue d’eau et de ciel, que la lumière du soir mêle en un bleu uniforme. L’horizon, ligne fine aux nuances plus sombre, semble tout proche, on pourrait presque l’effleurer. Elle apprécie cet arc qui se dessine, il lui donne l’impression d’être entourée. Ce sentiment de protection que lui confère son nid perché au vingt-sixième étage est ce qu’elle aime par-dessus tout.
A quarante-cinq ans, Jodi se considère toujours comme une jeune femme. Elle ne pense pas à l’avenir, elle vit intensément l’instant présent, s’inscrivant dans le quotidien. Elle part du principe, sans y avoir jamais vraiment réfléchi, que son monde va continuer de tourner ainsi, de façon imparfaite certes, quoique tout à fait convenable… En d’autres mots, elle n’est en rien consciente que sa vie atteint désormais son apogée, que la résilience de sa jeunesse – lentement érodée par vingt années en couple avec Todd Gilbert – approche l’anéantissement, que ce qu’elle croit savoir d’elle-même et de la façon dont elle doit se comporter est beaucoup moins figé qu’elle ne le pense, si l’on considère qu’il suffira de quelques mois à peine pour faire d’elle une meurtrière.
Si vous lui disiez cela maintenant, elle ne le croirait pas. Le mot meurtre ne fait pas vraiment partie de son vocabulaire, c’est un concept pour elle dépourvu de sens, que l’on retrouve dans les faits divers, lié à des gens qu’elle ne connaît pas et qu’elle ne rencontrera jamais. A ses yeux, les violences conjugales semblent particulièrement invraisemblables : est-il possible que des tensions quotidiennes au sein d’un foyer puissent dégénérer à ce point ?… Il y a des raisons derrière cette incompréhension, même si l’on met de côté la retenue habituelle de Jodi. Loin d’être idéaliste, elle est persuadée qu’il faut accepter le meilleur comme le pire. Elle ne recherche jamais le conflit et ne se laisse pas facilement provoquer.
[…]
2
Lui
Il aime commencer sa journée de bonne heure, et avec le temps il a réduit sa routine du matin au strict nécessaire. Il prend une douche froide qui lui coupe toute envie de s’éterniser, et il n’utilise qu’un rasoir jetable et de la mousse à raser. Il s’habille dans la pénombre de la chambre pendant que Jodi et le chien continue de dormir. Parfois, Jodi ouvre un œil et lui dit : « Tes chemises sont revenues du pressing » ou : « Ce pantalon commence à se déformer », ce à quoi il répond : « Rendors-toi. » Il avale un comprimé multivitaminé avec une gorgée de jus d’orange, se brosse les dents de gauche à droite (ce n’est pas la technique recommandée, mais c’est la plus rapide) et, trente minutes après s’être levé, il est dans l’ascenseur qui descend au garage du sous-sol.
Bien avant sept heures, il est assis à son bureau au dernier étage d’un immeuble de trois étages installé à South Michigan Avenue, au sud de Roosevelt Road. Ce bâtiment (une structure en brique et pierre calcaire, au toit plat et aux fenêtres à cadre d’acier qui étaient du dernier cri quand il les a installées) a été la première rénovation d’envergure qu’il a entreprise, après une dizaine d’années passées à retaper des maisons et avant que la folie des appartements en copropriétés dans South Loop ait fait exploser les prix du marché. Quand il l’a acheté, le bâtiment n’était qu’un espace vide, et Todd a financé sa reconversion en bureaux à l’aide de trois hypothèques et d’une succession de crédits, tout en travaillant aux côtés des ouvriers qu’il avait engagés. Il aurait pu tout faire lui-même mais, s’il s’était retrouvé à sec, les banques auraient tout saisi. Dans ce métier, les mensualités, taxes et autres assurances confirment le vieil adage selon lequel le temps, c’est de l’argent. Le local qu’il s’est octroyé est modeste, il comprend deux bureaux, une petite réception et une salle d’eau. Il s’est installé dans le plus grand bureau, celui qui donne sur la rue. La décoration est moderne et épurée, avec des murs nus et des stores vénitiens – rien du fatras d’antiquités et de bric-à-brac auquel il aurait droit s’il laissait carte blanche à Jodi.
Il passe son premier appel de la journée au delicatessen qui lui livre son petit-déjeuner et il commande, comme toujours deux sandwichs au bacon et deux grands cafés. En attendant, il sort une vieille boîte à tabac rangée dans le tiroir de son bureau, fait sauter le couvercle et vide le contenu sur la table : du papier à rouler Bugler, une boîte d’allumettes et un petit sachet contenant une poignée de feuilles et de têtes séchées. A l’époque où il était déprimé, il s’est rendu compte que fumer un peu d’herbe dès le début de la journée le sortait de son apathie et l’aidait à se mettre en route. A présent, il a pris l’habitude de ce petit rituel : il roule et allume son joint. Il aime cette façon détendue de commencer en douceur sa journée. Il s’approche de la fenêtre et exhale la fumée vers l’extérieur. Ce n’est en aucune manière un secret qu’il aime tirer une ou deux taffes ; c’est juste que, d’après lui, TJG Holdings ne doit pas avoir la même odeur qu’un squat d’étudiants.
[…]
Résumé
Elle c’est Jodi. Lui c’est Todd.
Elle est une femme d’intérieur idéale et une psy de renom. Il a le charisme et l’assurance de ceux qui réussissent. Elle l’aime aveuglément. Il la trompe allégrement. Ils forment, en apparence, le couple parfait.
Mon avis
Quelle idée d’avoir traduit The silent wife par La femme d’un homme ?
Thriller psychologique à la construction astucieuse – dès les premières pages, on nous apprend que Jodi sera contrainte d’assassiner son mari qu’elle aime – The silent wife raconte avec minutie la descente aux enfers d’une femme jusqu’à la seule solution envisageable pour elle, solution qui lui permettra de ne pas perdre la face devant les autres.
Mais qu’est-ce qui peut pousser une femme amoureuse à mettre un terme à une vie merveilleuse qu’elle s’est construite jour après jour depuis sa plus tendre enfance ?
Jodi et Todd sont ensemble depuis 20 ans, ils ont tous les deux une belle carrière, ils s’aiment et même si Todd la trompe de temps à autre, ce n’est pas grave, ce ne sont que des passades. Qu’est-ce que cachent les apparences derrière lesquelles se pare si bien Jodi qu’elle en a oublié la véritable raison ?
Le secret de cette femme apparaitra en même temps qu’il lui reviendra à l’esprit. Mais ses mécanismes de survie mis en place sont si nombreux que le cheminement vers la vérité est lent. Mais est-ce vraiment la vérité ? C’est là, toute la subtilité du roman qui tient encore en haleine après le point final. Souhaitons que l’adaptation cinématographique soit fidèle à l’œuvre d’A.S.A. Harrison.
La femme d’un homme, A.S.A. Harrison, éditions Le livre de poche
Traduit de l’anglais (américain) par Audrey Coussy
Pensez à acheter vos livres dans vos librairies, les libraires vous en seront reconnaissants.
— J’aime quand tu m’appelles Isabelle.
— Oh ! Chérie. Désolé… est-ce que je t’ai encore…
— C’est bon, je t’assure. Je sais à quel point tu l’aimais.
— Oui, mais c’est avec toi que je faisais l’amour… Qui d’autre qu’un salaud crie le nom d’une autre femme en baisant la sienne? Je suis confus, ma chérie. Après toutes ces années, je devrais avoir depuis longtemps passé à autre chose…
— Elle a été ta première. Elle est passée dans ta vie comme un météore. C’est le genre de chose qui est impossible à oublier.
— Je veux bien, mais nous avons été ensemble pendant si peu de temps…
— Ça n’a aucune importance, mon amour. J’ai su dès le premier jour que je ne pourrai jamais la remplacer. Je ne savais même pas si j’allais être un jour à la hauteur de son souvenir, si j’allais éternellement souffrir de la comparaison. Si maintenant tu nous confonds c’est peut-être que notre relation est devenue aussi profonde que celle que tu as eue avec elle. Dans ces conditions, comment pourrais-je m’en offusquer ?
— Ce fut si soudain. Du jour au lendemain, elle était juste … disparue. L’idée de la mort, l’idée que je puisse perdre quelqu’un que j’aimais avec autant de passion, ne m’avait jamais traversé l’esprit jusqu’à ce moment. Mais toi et moi, l’amour que nous avons… c’est plus fort que tout ce que j’avais avec elle.
— Vous n’avez pas eu le temps. Vous étiez si jeunes.
— Chérie, je te jure, je ne pense pas que j’aurais pu finir être aussi près d’elle que je le suis aujourd’hui avec toi. Ne serai-ce qu’à cause du sexe : elle était si prude, si visiblement dégoûtée… j’avais l’impression qu’elle consentait à desserrer les cuisses uniquement pour me faire plaisir. Son éducation avait été terriblement stricte… je ne crois pas que nous aurions pu aller aussi loin dans la passion que nous av…
— Chut ! Vas chercher le lubrifiant pendant que je me retourne.
— Tu…
— Appelle-moi encore Isabelle.
10 PLACES À GAGNER POUR LA SOIRÉE DU JEUDI 20 FÉVRIER 2014 AU THÉÂTRE DU PETIT SAINT MARTIN !
Après le triomphe de son premier spectacle intitulé Camille attaque, retrouvez Camille Chamoux dans NÉE SOUS GISCARD au Théâtre du Petit Saint-Martin à partir du 14 Février à 21h.
LE SPECTACLE
Valéry Giscard d’Estaing descend du roi Louis XV et de Catherine Éléonore Bénard, l’une des maîtresses royales, par leur fille adultérine Adélaïde de Saint-Germain.
Camille descend de Françoise et Jean-Pierre, militants UDF. Elle est née sous Giscard. Comment devenir artiste quand on a des bases molles ?
LE CONCOURS
Deux questions très faciles auxquelles il va vous falloir répondre :
1° Quelle est la date de naissance de Valéry Giscard d’Estaing ?
2° Quel est le nom de jeune fille de sa femme, Anne-Aymone ?
Veuillez envoyer vos réponses en passant par l’onglet Contact et en n’oubliant pas d’indiquer votre prénom et votre nom afin que nous réservions votre place, merci !
ATTENTION !
Date limite des réponses, le mardi 18 février 2014 à 15 h 00.
Passé ce délai, le concours sera clos, merci.
Du même auteur :
Saisie, Atout éditions, 2002
Le hold-up des silencieux, Fleuve Noir, 2010
Paradis à vendre, Fleuve Noire, 2011
L’été des deux pôles (French bricolo 1), SG éditions 2012
Vadim Royal (French bricolo 2), SG éditions 2013
Un nouvel opus est attendu cette année.
Résumé
Tueur à gages et acheteur compulsif d’outils de bricolage, Greg Vadim aimerait raccrocher pour se rapprocher de sa fille qui est bipolaire. Mais ses employeurs ne l’entendent pas ainsi.
Extrait choisi
[...]
Je me présente. Je vous dois bien ça. J’en conviens, ça ressemble à prendre la pose, une grenade dégoupillée à la main.
Je suis né en 1967, je n’ai pas commis de délit depuis soixante-douze heures et, après vingt ans d’une vie professionnelle avec ses hauts et ses bas, j’ai toujours, pour les statistiques administratives, un casier judiciaire vierge. J’ai eu mon premier téléphone portable en l’an 2012, c’est-à-dire hier, et une automobile à quelques semaines d’intervalle, ce qui revient à dire que je débarque de la planète Mars.
Tuer ne sera pas une grande nouveauté pour moi, loin de là. C’était même mon boulot. Mais ce sera la toute première fois que la rage fera le job à ma place. Pour la première fois de mon existence, je vais franchir cette ligne invisible qui sépare un travail régulier, réprimé par les bonnes mœurs de la société, du meurtre de sang-froid.
Je n’ai pas encore toutes les informations sur ma cible et je roule au pas dans l’allée de la propriété d’une femme que j’ai aimée, dans une autre vie. Je suis chez la mère de ma fille. Je n’ai pas eu le loisir d’accepter cette mission, elle vient de me tomber dessus, je tiens à le préciser. Je ne suis peut-être pas un saint, mais je ne suis pas du genre à accepter des propositions aussi cruelles.
Je dois manger, malgré tout, garder mon calme. Dans mon ancienne activité, j’ai compris une chose : il est plus prudent de prendre une autoroute à contresens que de tuer quelqu’un quand on est bourré d’adrénaline. Un bon tueur à gages a besoin de discipline, cela nécessite une gestion stricte des émotions. Pas d’attaches, pas de domicile, pas de pays, toujours en mouvement. Aussi à l’aise au bar d’un palace que couché en position de tir sur le toit d’un bidonville.
Depuis ma naissance, je tâtonne dans l’existence comme tout à chacun, mais je ne supporte pas les gens qui baissent les bras. Ma peur à cet instant n’a donc rien à voir avec la mort. C’est le risque d’abandonner à mon tour qui met ma cervelle à rude épreuve.
On ne repart jamais de zéro. On change de route à l’endroit où l’on s’est fracassé les dents. On recolle les morceaux, on prend acte de ce contretemps. Si j’arrive à mes fins, alors je serai un homme fichtrement heureux. Cela voudra dire que j’aurai réussi à garder le meilleur de mon passé de tueur pour avoir une vie meilleure. Ce jour viendra, je le sais. Je le veux. Quand je tiendrai une pépite entre mes doigts comme ces chercheurs d’or enfin sereins, je tournerai le dos aux mirages et aux ennuis. Je pourrai enfin lâcher prise.
Mais pour l’instant, je n’en suis pas là.
Le monde vient de s’arrêter de tourner, et mon temps de parole est écoulé. Pour l’instant, je suis d’une humeur massacrante, avec six balles dans le chargeur.
Il faudra faire avec.
[...]
Mon avis
Un livre court qu’on lit d’une traite.
Dynamique, inventif et bourré d’humour acidulé, bref, un régal. Vivement le prochain opus !
Vadim Royal (French bricolo 2), Stephan Ghreener, SG productions 10 €
Disponible dans toutes les bonnes librairies
Quand Pamela Turney a surpris son mari
Nu et en flagrant délit d’adultère anal,
La maîtresse enculée sauta en bas du lit
Pour frapper l’épouse : quel drame conjugal !
Voici l'une des bandes annonces originales de L'Exorciste (1973), de William Friedkin, jugée bien trop dérangeante par la MPAA et interdite de projection à l'époque dans les cinémas américains. Le trailer, assez rare et plutôt efficace même 40 ans après sa réalisation, posté par ShortFormCinema sur YouTube en 2009, est actuellement partagé par certains cinéphiles. Rappelons pour l'occasion le niveau de classification de l'un des films les plus effrayants de l'histoire du cinéma :
Argentina:16 (director's cut) / Argentina:18 (original rating) / Australia:R / Australia:MA (TV rating) / Brazil:14 (TV rating - 1988) (video rating - 2001) / Brazil:18 (original rating) / Brazil:12 (cinema rating) (1998) / Brazil:16 (cinema rating) (1987) / Canada:18A (Alberta/British Columbia) (2000 re-release) / Canada:R (Manitoba) (also 2000 version) / Canada:14 (Nova Scotia) (2000 re-release) / Canada:R (Nova Scotia) (original rating) / Canada:R (Ontario) / Canada:AA (Ontario) (2000 re-release) / Canada:13+ (Quebec) / Canada:14A (re-rating) / Canada:R (video rating) / Canada:18 (Nova Scotia) (re-rating) (1998) / Chile:18 (original rating) / Chile:14 (re-rating) (2000) / Finland:K-16 (2013) / Finland:K-18 (1974) / France:12 (director's cut) / France:16 (original rating) / Germany:16 (bw) (2001 re-release) / Hong Kong:IIB / Hungary:18 / Iceland:16 / Ireland:18 / Israel:18 / Italy:VM14 / Italy:VM14 (director's cut) / Japan:PG-12 / Malaysia:(Banned) / Mexico:C / Mexico:B (2000) / Netherlands:16 (director's cut) / Netherlands:18 (original rating) / New Zealand:R18 (original rating) / New Zealand:R16 (re-rating) (2000) / Norway:18 / Norway:15 (2000) / Peru:18 / Philippines:R-18 / Portugal:M/16 / Singapore:(Banned) (original rating) / Singapore:R(A) (re-rating) (cut) / Singapore:M18 (video rating) (cut) / South Korea:15 / Spain:18 / Spain:13 / Sweden:15 / UK:18 (2008 re-rating) / UK:X (original rating) / UK:(Banned) (original rating) / UK:18 (re-rating) (1990) / USA:R (Approved No. 23433) / USA:TV-14 (TV rating) / West Germany:18 (bw)
Source : IMDb.
Philip Hensher est né à Londres en 1965. Il a fait ses études à Oxford et à Cambridge. Après L’empire du mûrier (JC Lattès), La ville derrière le mur et Le Nom de la porte (Christian Bourgois), Vices privés est son quatrième roman publié en France.
Résumé
Hanmouth, Angleterre. Une petite ville de bord de mer à la vie douce où, selon la formule consacrée, « personne n’a rien à craindre, puisque personne n’a rien à cacher ». Le jour où la petite China disparaît mystérieusement, les journalistes envahissent la place et commencent à menacer la vie privée des habitants.
Mais celle-ci ne l’était-elle pas déjà ? En effet, comme partout, les parents espionnent les adolescents ; les voisins s’épient les uns les autres ; les amis, les commerçants, tout le monde est à l’affût. Entre médias, caméras de surveillance et smartphones, il semble aujourd’hui illusoire de vivre sans témoins, garder un secret est mission impossible. Et des secrets, à Hanmouth, tout le monde en a : adultère, sexualité débridée, drogue… des vices qui, privés, sont inoffensifs mais qui, mis en place publique, deviennent meurtriers. Alors que les recherches pour retrouver China s’intensifient, la paranoïa va s’accroître, jusqu’à un dénouement inattendu.
Extrait choisi
[...]
De quelque façon qu’on la regarde, la ville bien connue de Hanmouth, sur l’estuaire de la Hain dans le nord du Devon, paraît se découper en strates. Parallèles au tracé des rails, ses quatre grandes artères se déploient entre la ligne de chemin de fer qui longe la côte et l’estuaire lui-même. D’autres voies moins imposantes - ruelles, passages couverts, raccourcis, placettes bordées d’hospices XIXe siècle aux façades blanches, culs-de-sac des années 1930, dotés de minuscules jardins - traversent perpendiculairement les quatre dignes avenues. La première de celle-ci relie sans encombre Ferry Road au nord et le Strandt au sud, serrant les quais de près, menant à trois célèbres pubs, à la plaque commémorative d’un procureur disparu de longue date, et, dans sa partie la plus onéreuse, assurant une vue imprenable sur l’estuaire et les collines au loin, couronnées d’une tour ducale, de cette sorte qu’on appelait autrefois folie. Dans cette avenue-là résident des présentateurs de télévision, de grands propriétaires fonciers, des gens qui ont gagné beaucoup d’argent dans l’informatique et les télécoms. La première maison de Hanmouth vendue 1 million de livres s’y trouvait, ce qui ne pouvait échapper aux gens du coin, qui n’y étaient pour rien. Mais sept années avaient passé, le chiffre avait perdu de son éclat, d’autres enchères ayant suivi. Suscitant des jalousies sur des kilomètres à la ronde, soit la moitié du comté, le Strandt au sud était flanqué de maisons hollandaises à pignons, roses, crème, ocre, où vivait, disait-on, « tout le monde », ce qui impliquait, bien sûr, que tout le monde n’y vivait pas.
Peu d’habitants occupaient Fore Street, la rue commerçante deuxième dans le rang. Parmi eux, l’ancien général de brigade et sa femme, dans une vaste demeure XVIIIe, longue façade de brique dénuée de profondeur, plus ouverte vers le jardin, comme si elle préférait tourner le dos aux magasins. Fore Street n’était pas en reste ; également en brique, quoique de l’entre-deux guerres, le foyer municipal allait célébrer l’an prochain son quatre-vingtième anniversaire, avec entre autres festivités une nouvelle mise en scène par les Hanmouth Players de La Chasse royale du soleil. Devant le foyer se dressait une statue de bronze d’un garçon en train de pêcher, accroupi un coude sur chaque genou, apparemment très absorbé. Commandée en 1977 pour le cinquantième anniversaire du foyer, coïncidant avec le jubilé d’argent de la reine, elle avait été dévoilée lors d’une grande fête municipale. Des tables à tréteaux sinuaient sur toute la longueur de Dore Street. On l’avait aussitôt unanimement rebaptisée le Menu-Crottant, comme le rappelait le petit guide de la ville de Hanmouth, imprimé à la main et vendu par le bouquiniste. Poursuivons sur l’avenue : en périphérie de la ville, l’ouverture du nouveau Tesco n’avait eu aucune répercussion sur les ventes de l’excellent boucher, ni sur celles du magasin de fruits et légumes, d’une qualité plus contestable. Pas d’impact non plus sur la boutique de souvenirs, sur les jeunes bijoutiers qui tentaient leur chance à côté, ni sur le Bazar oriental, tenu par deux sœurs à la retraite qui renouvelaient leur stock deux fois l’an dans les marchés du sud de l’Inde. Elles rapportaient des savons faits main, des boîtes à bijoux en argent terni, décorées et incrustées de brillants, qu’elles revendaient douze fois le prix d’achat.
A l’autre bout de Dore Street, où l’on apercevait la ligne de chemin de fer, les nombreux aspirants qui n’avaient pu s’éloigner davantage de Barnstaple occupaient de modestes maisons bien entretenues, construites pour des marguilliers du XVIIIe siècle, ou des commerçants s’avant-guerre. Elles donnaient essentiellement sur les fenêtres des voisins. Il y avait en ville une école très réputée, un marché à la française ouvert tous les quinze jours, douze magasins d’antiquités et un brocanteur, ainsi qu’un poissonnier aux arrivages presque journaliers. Egalement sept églises de différentes sortes. Dans l’une, par exemple, anglicane, on se mettait sur son trente et un et l’on tournait la tête vers l’est pendant le Credo ; tandis que dans une autre on se prosternait ostensiblement devant les manifestations de « l’esprit ». Celle-là célébrait ses offices dans un garage à motos aménagé, avec toit en tôle ondulée. Miranda Kenyon, un professeur de l’université habitant une maison à pignon du Strand, répétait souvent qu’elle se promettait un dimanche ou le suivant, d’assister à une messe dans la seconde - « chez cette bande de dingues ».
Qui souhaitait s’installer ici pensait à ce quartier favorisé, où l’on prononçait « Hanmuth » plutôt que Hanmouth. Les fenêtres incurvées des façades hollandaises, hautes et sereines, reflétaient le couchant et les collines d’en face. Leurs occupants buvaient le premier verre de la soirée dans cette douce lumière avec un œil attentif sur les échassiers parcourant les eaux luisantes de l’estuaire. Mais on pensait aussi aux édifices du XVIe siècle, chaulés, carrés, des rues avoisinantes - voire aux pavillons du début du XXe, plus éloignés, proches de la voie ferrée. Celle-ci ne servait qu’au petit train bruyant reliant la côte de Heycombe au reste de l’Angleterre, et qui, sympathique en définitve, ajoutait au style carte postale de la cité maritime. Bien tenus, les parterres fleuris de la gare annonçaient « HANMOUTH » en grandes lettres de buis. Il semblait toujours y avoir quelques veuves devant le passage à niveau, attendant patiemment, un panier d’osier, doublé de toile de vichy, au bras. A deux cent mètres de la gare, le portillon blanc et le sentier qui coupait la voie suggéraient qu’il s’agissait d’une des rares lignes secondaires de l’Angleterre ayant échappé, des décennies durant, à la suppression programmée. Tout cela était parfaitement charmant et innocent.
[...]
Mon avis
Si vous me demandez qui est capable de mener de front une intrigue palpitante et une réflexion argumentée sur l’érosion de nos libertés, je vous répondrai tout de go : Philip Hensher !
Hensher est un conteur diabolique qui ne craint pas de mettre en scène de nombreux personnages attachants pour dresser le portrait au vitriol de notre époque - plusieurs romanciers qui l’ont tenté et que je ne nommerai pas s’y sont cassés le nez et le reste.
A l’heure où la technologie a envahi notre vie quotidienne, avons-nous encore une vie privée ? Certaines histoires récentes auraient tendance à prouver le contraire au plus naïf d’entre nous. Aujourd’hui, pour quoi que ce soit, n’importe quel quidam peut se retrouver sous les feux et les piques des médias, offert en pâture à un public dopé au voyeurisme.
La plume est incisive, l’humour so british et l’histoire tragicomique. Vices privés est sans conteste un livre exceptionnel. N’hésitez pas à vous le procurer ou à vous le faire offrir !
Vices privés, Philip Hensher, éditions Le Cherche Midi 22 €
Traduit de l’anglais par Jean-Luc Piningre
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— Je ne comprends pas pourquoi tu tiens tant à vivre seule.
— Je suis comme ça, c’est tout. C’est un mélange d’agoraphobie et de misanthropie.
— Personne ne souhaite la solitude. La solitude est une malédiction… et ce n’est pas naturel.
— Ça l’est pour moi.
— Tu n’as pas de chat ? Je croyais avoir lu quelque part que tu avais des chats ?
— Mon ex est partie avec deux d’entre eux et le dernier est mort d’une leucémie l’an dernier. Il y a un chat errant qui me rend visite de temps en temps, sur le bord de la fenêtre. Il vient chercher un peu de bouffe et des caresses, puis il s’en va. Il est très indépendant et c’est le genre de chose que je respecte. Je lui ai bricolé une plate-forme : c’est là qu’il vient se prélasser et jouir de ma compagnie.
— Tu es trop belle pour vivre en ermite.
— Tu es gentille de me dire ça, mais je ne vois pas le rapport.
— C’est injuste de ne pas partager ta beauté. Pire : c’est égoïste.
— Je trouve surtout que c’est n’importe quoi. Si tu me trouvais repoussante, ce serait ok? Tu serais d’accord pour que je reste cloîtrée, moi et ma laideur, dans mon demi-sous-sol?
— Ce n’est pas ce que je voulais dire.
— C’est exactement ce que tu voulais dire, mais peu importe. Je comprends. C’est ce que vous me dites toutes.
— Qui ça, toutes?
— Vous tous, les sapiosexuels timbrés qui avez la drôle d’idée de s’amouracher de l’idée que vous vous faites de moi à travers les petits textes que je publie de temps à autre. Et qui faites des pieds et des mains pour me retrouver et me rencontrer, quitte à attendre des mois et des années jusqu’à ce que, à bout de d’excuses et de prétextes, je cède et concède un rendez-vous.
— Je ne veux pas que tu penses que je suis folle…
— Tu n’es pas folle. Juste un peu superficielle.
— J’ai d’abord aimé ton intelligence. Je n’avais pas besoin de te voir pour tomber en amour. Ou savoir que tu es belle.
— Tu ne sais rien de moi. Tu es superficielle, mais ce n’est pas un drame. Ni un défaut. C’est dans ta nature, comme c’est dans la mienne de me cacher et de rester seule, bien à l’abri du monde.
—La nature t’a faite pleine d’imagination tordue et de fantasmes fous. Elle m’a faite pleine de désir de me plier aux ordres d’une femme que j’admire. Ne vois-tu pas que nous sommes complémentaires ?
— Peut-être…
— Il n’en tient qu’à toi de le découvrir. Peut-être que tu te rendrais compte que je ne suis pas aussi folle et superficielle que j’en ai l’air.
— Ah oui ? Et si je te bricolais ta propre plate-forme ? Tu pourrais venir chercher un peu des caresses, puis t’en aller… mais attention, tu n’aurais le droit de te prélasser et de jouir de ma compagnie que lorsque je t’en donne l’autorisation, selon mes caprices et mon bon vouloir. Qu’est-ce que tu en penses ?
— À quel endroit la plate-forme ? Sur le rebord de la fenêtre ?
— Mais non, mais non. Tu es trop grande pour ça… et puis c’est la place du chat et il est très jaloux. Je pensais plutôt à ma chambre. J’ai des crochets au plafond qui ne demandent qu’à servir, un matelas de sol imperméable et pas du tout inconfortable, un collier de cuir et une chaîne que je pourrais attacher à la patte de mon lit… Ça te conviendrait ?
— Je pourrais apprendre à aimer. Peut-être que je n’aurais même pas à l’apprendre. Peut-être que c’est dans ma nature.
— Je commence à le croire.
— Tu me le passes ce collier, histoire qu’on voit s’il me fait ?
— Oublie ce que j’ai dit tout à l’heure. Tu n’es pas superficielle du tout.
Après avoir annulé le 28 janvier dernier l'interdiction aux -12 ans accolée à Nymphomaniac volume 1 estimant que le film devait être interdit aux -16 ans en raison des nombreuses scènes de sexe, le juge des référés du tribunal administratif de Paris – une nouvelle fois saisi par l'association Promouvoir au nom de la « défense de valeurs judéo-chrétiennes » - vient de censurer l'interdiction aux -16 ans attribuée par Aurélie Filippetti au second volet du film de Lars von Trier. Estimant que le visa de Nymphomaniac volume 2 devait être suspendu en tant qu’il n’interdit pas sa projection à tous les mineurs, le juge explique son choix en établissant la liste des scènes justifiant sa décision, en précisant toutefois que le film n'est pas pornographique :
« des scènes à caractère sadomasochiste, et, de façon générale, l’utilisation de la sexualité à des fins de manipulation » ;
« la présentation de scènes et d’images particulièrement crues relatant l’addiction sexuelle et l’évolution psychique d’une femme jusqu’à ses 50 ans » ;
« une scène de fellation non simulée pratiquée par l’héroïne sur un homme ligoté contre sa volonté » ;
« plusieurs scènes sadomasochistes montrant de façon insistante et particulièrement réaliste les blessures subies par l’héroïne, notamment sur ses parties intimes » ;
« une scène dans laquelle elle est victime de coups extrêmement violents au visage et au corps avant de se faire uriner dessus par l’une des protagonistes du film avec laquelle elle a entretenu une relation affective » ;
« plusieurs scènes de masturbation du personnage principal, dont l’une révèle de façon particulièrement crue les lésions physiques de l’héroïne sur ses parties intimes » ;
« de nombreux gros plans de sexes féminins et masculins, à l’état flaccide et en érection, notamment dans une scène évoquant la pédophilie pour l’une et le triolisme pour l’autre ».
Si le ministre de la Culture peut toujours former un recours contre l'ordonnance du 5 février 2014, Nymphomaniac volume 2 rejoint pour le moment « le club très fermé des films interdits aux moins de 18 ans » sans être classés X, tels Baise-moi (2000) de Virginie Despentes et Coralie Trinh Thi, Nine Songs (2004) de Michael Winterbottom, Ken Park (2004) de Larry Clark (interdit aux mineurs après une décision similaire du Conseil d’État), Quand L'Embryon part braconner (1966, interdit aux mineurs en 2007) de Koji Wakamatsu ou encore Il n'y a pas de rapport sexuel (2011) de Raphaël Siboni.
Après les tentatives ratées pour faire annuler la classification aux -16 ans des films Le Pornographe (2001) de Bertrand Bonello ou Antichrist (2009) de Lars von Trier, l'association Promouvoir renoue avec le succès depuis que le Conseil d’État a renvoyé la contestation des décisions ministérielles de classification des films devant le tribunal administratif (une décision rendue après le recours formé par Promouvoir contre le visa accordé au film Saw 3D, chapitre final (2010) de Kevin Greutert, interdit aux moins de 16 ans avec avertissement).
Si en France les décisions des juridictions sont généralement rendues collégialement, l'urgence et les circonstances peuvent autoriser un seul juge – le juge des référés Heu du tribunal administratif de Paris pour les films Nymphomaniac volumes 1 et 2 – à décider rapidement par voie d'ordonnance. Une situation du même ordre avait justifié la décision du juge des référés du Conseil d’État dans l'affaire Dieudonné le 9 janvier 2014.
Le fait qu'un juge unique soit appelé à se prononcer explique-t-il la censure successive des décisions du ministre de la Culture ? Difficile à dire même s'il semble qu'en réalité, s'appuyant sur la jurisprudence Ken Park, le juge administratif souhaite rappeler à l'ordre la Commission (et le ministre) après des décisions plutôt permissives qu'aucune association n'avait contestées devant la justice. On se souvient des scènes de sexe « réalistes » motivant une simple interdiction aux -12 ans pour le film La Vie d'Adèle (2013) d'Abdellatif Kechiche ou encore l'interdiction aux -16 ans accordée au film Clip (2012) de Maja Milos. Si à l'époque Promouvoir avait contesté les visas accordés à ces films, il y a fort à parier que la classification aurait été révisée par le juge. Si rien n'empêche encore aujourd'hui l'association d'agir en justice, il lui faudra désormais respecter la procédure normale, devant le tribunal administratif, puisqu'en l'absence d'urgence elle ne peut saisir le juge des référés.