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— As-tu déjà eu ça, toi, un orgasme vaginal?
— Tu veux dire avec la queue seulement? Sans jouet et sans mains?
— Ouais. Un orgasme magique, rien dans les mains, rien dans la poche.
— Ha! T’es folle. Oui, ça m’est arrivé. Une fois, y’a sacrément longtemps.
— Ça s’est produit comment?
Elle prend une gorgée de bière, se cale dans son fauteuil, puis soupire.
— Je fréquentais ce gars qui était pas mal nul au lit. Ne ris pas! Je veux dire, il n’était vraiment, – mais alors vraiment – pas doué. Quand il était bandé, c’était « écarte tes cuisses poupée que je te la mette », suivi d’une trentaine de secondes de va-et-vient frénétique, puis merci bonsoir il est parti. Pas de préliminaires, pas de postliminaires. Après quelque temps, j’avais même abandonné l’idée d’être excitée.
— Pourquoi ne l’as-tu pas tout simplement envoyée paître vite fait bien fait?
— C’est ce qui a fini par arriver. Je suis quand même restée avec lui quelques mois, c’était un gentil garçon… En tout cas. C’était un samedi matin et, à peu près chaque heure, il voulait remettre ça.
— Sérieuse?
— Je te jure. Il tirait vite, mais il le faisait à répétition… on n’avait tous les deux que vingt ans, hein. Ça faisait déjà trois fois qu’on le faisait depuis le petit déjeuner et j’étais là, couchée sur le dos, à attendre qu’il finisse et pensant à rien en particulier et puis BANG! v’là-t’y pas que j’ai un orgasme. Comme ça, venant de nulle part.
— C’est mongol.
— C’était juste un tout petit orgasme, mais un orgasme quand même.
— Qu’est-ce qu’il a dit?
— Rien. Il ne l’a jamais su. J’ai pensé le lui dire, mais… je trouvais que ça faisait malaise.
— Ça faisait malaise que tu lui dises que tu avais joui?
— Non. Ça faisait malaise que je lui dise que je n’avais pas joui toutes les fois d’avant.
— Ah, je vois.
Elle reprit une autre gorgée de bière, puis, après un long silence, demanda :
— Et toi? Ça t’est déjà arrivé?
— Non, jamais. Jusqu’à il y a cinq minutes, je pensais que c’était un mythe.
— Qu’est-ce qu’il pouvait être dans le champ, Freud, quand même.
«Porno», «pornographi(qu)e»… Des termes qui répandent une aura sulfureuse. Ainsi la pornographie a effrayé, le porno effraie et, semble-t-il, continuera à effrayer longtemps. Les moyens mis en œuvre pour s'en débarrasser (ou pour le moins confiner la pornographie là où elle ne nuira point) sont pléthoriques. La pornographie ne semble pas pour autant vouée à disparaître. Chaque fois que ses opposants – et ils sont nombreux – l'ont cru morte, elle renaît de ses cendres, tel un phénix de chair et de sexe. La tâche est en effet délicate car autour de la pornographie gravitent des libertés fondamentales. Or il ne s'agirait pas de les égratigner en tentant de faire sombrer la pornographie. Le principe même du libéralisme et la libération des mœurs suivant la fin des années soixante, empêchent toute censure affichée. «Il est interdit d'interdire». Cela est bien gênant car dans le paysage politique français, le porno fait effet de poil à gratter. Ses défenseurs sont rares et la masse politique commence à souffrir de quelques démangeaisons au vu du succès du porno au cinéma. Des mesures sévères se profilent à l'horizon. De fait, le 30 décembre 1975, la loi de finances pour 1976 entérine cette volonté de frapper le porno du sceau de l'immondice. Si le premier assaut est fondé sur des velléités moralistes à peine déguisées (les bonnes mœurs par exemple), le second est plus insidieux, puisqu'il repose sur la protection de l'enfance. Malgré tout, la censure est niée. Valéry Giscard d'Estaing déclarera lors de son mandat que la censure n'existe pas puisqu'il n'est pas interdit de faire de la pornographie. Cette absence d'interdiction n'est en rien la preuve d’une absence de censure. De fait, la fiscalité exceptionnelle instituée par la loi de finances pour 1976, et le contrôle de la Commission ont tout de même le goût amer d'une censure déguisée... "Le classement X, de l'Art ou du Cochon" est le mémoire que Colin Vettier, scénariste de Ouvert 24/7, notamment, a rédigé pour l'obtention du master professionnel en droit des affaires. Les bénévoles de Sin'Art ont pensé que ce petit pavé de près de 80 pages intéresserait les membres de l’association et c'est la raison pour laquelle nous avons demandé à Wilfried Fourrez de se charger de la mise en page pour pouvoir l’éditer sous la forme d'un livre de poche.
On le commande ICI.
Dans les années 30, le code de production américain interdisait les baisers « excessifs ou lascifs » qualifiés d'obscènes par une élite bien-pensante. Mais l'obscénité se rapporte-t-elle exclusivement à la sexualité et à sa représentation ? Quelles différences existe-t-il entre l'obscénité et la pornographie, l'indécence et l'érotisme ?
Si tout écart par rapport au modèle de sexualité normée demeure une perversion aux yeux de notre société, la liste des interdits est souvent bien différente ailleurs dans le monde. Ainsi au Japon, le bondage, le sadisme et certaines pratiques extrêmes y sont admis alors que dans le même temps l'image de la pilosité est soigneusement évitée.
Le 14ème numéro de DARKNESS FANZINE, publié en décembre 2013 et rapidement épuisé, vous propose d'explorer certains des sujets les plus controversés sur grand écran mais aussi de voyager à travers l'histoire de la réglementation du cinéma et de la télévision aux États-Unis.
Sur plus de 150 pages, Agnès Giard (Libération.fr), Benjamin Campion (Libération.fr), Christophe Bier (Dictionnaire des longs métrages français pornographiques et érotiques en 16 et 35 mm), et de nombreux autres auteurs ont apporté leur contribution à ce numéro exceptionnel.
Édité par SIN’ART depuis 2010, DARKNESS #14 sera de nouveau disponible le 15 juin 2014 directement sur le site de l’association. Un numéro exceptionnel à réserver sans tarder en cliquant ICI.
Sorti aux Mexique et aux États-Unis il y a déjà deux ans, Cristeros (2012, Cristiada), de Dean Wright, raconte le soulèvement de paysans mexicains, entre 1926 et 1929, contre le gouvernement anticatholique du Président Plutarco Elías Calles. Populaire, locale et spontanée, la rébellion se transforme progressivement en soulèvement général en janvier 1927. Au printemps 1929, le mouvement compte près de 50 000 combattants dont 25 000 placées sous les ordres du général Enrique Gorostieta Velarde (Andy Garcia, dans le film). L’État mexicain conclut un accord diplomatique avec l’Église, en juin 1929, mettant ainsi fin à la révolte des Cristeros qui dura trois ans et fit plus de 250 000 morts.
Alors que le film est distribué en France depuis le 14 mai 2014, des associations catholiques dénoncent une sortie tardive en criant à la censure ! Une rumeur se propage, voulant que le risque de « télescopage avec l’épisode du mariage pour tous » ait contrarié l'exploitation du film dans notre pays. Dans un article publié sur le site du Nouvel Observateur, le 10 mai 2014, Arthur de Boutiny livre une explication bien moins croustillante : « La vérité est pourtant plus simple : le film a fait un flop en Espagne, ce qui a refroidi les distributeurs français ». Pas de censure mais un risque financier qu'aucun distributeur n'a voulu prendre avant Saje Prod en 2014, après l'échec commercial du film en Espagne (150 000 dollars de recettes) et aux États-Unis, le film ayant rapporté un peu moins de 6 millions de dollars pour un budget deux fois supérieur. Hubert de Torcy, le directeur de Saje Prod, responsable de la distribution française de Cristeros, confirme cette explication : « Si les exploitants de salles ont une idéologie, c’est celle du tiroir-caisse, et on les comprend bien. Je veux dire par là qu’ils ont surtout le souci très légitime de la rentabilité, plutôt qu’un quelconque boycott idéologique. Même si je souhaite de tout mon cœur qu’il réussisse, rien ne dit que Cristeros ne sera pas un nouveau four. » Pas question de qualifier le distributeur français d'anticléricalisme, puisque Hubert de Torcy est animateur de radio pour KTO et membre de la Communauté de l’Emmanuel.
Finalement, les sites catholiques se réjouissent du succès du film en salles, tel Aleteia le 17 mai dernier : « Trois jours après sa sortie, le film Cristeros se place en 4e position des 14 sorties de la semaine ! Un véritable exploit pour un film proposé dans seulement 61 salles, quand Godzilla arrive en tête avec dix fois plus d'écrans. » Interdit aux mineurs de 17 ans non accompagnés outre-Atlantique, le film est autorisé pour tous publics avec avertissement en France en raison de plusieurs scènes violentes, en particulier à l'encontre d'enfants.
Vu sur Francesca, Récit d’une prostituée
Texte très dense, Francesca est le récit de pratiques, de réflexions, d’explications, de descriptions, une immersion dans les pensées qui s’accumulent d’une femme mariée, une Française qui se prostitue à Madrid. Les phrases sont souvent assez longues, parfois alambiquées. Le rythme est effréné : aucune pause, on a l’impression de lire en apnée. (Heureusement, ce texte […]
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Vu sur À toute volée, Collectif
Le thème de la fessée érotique, proposé pour un appel à textes de la collection e-ros, a produit bien plus que le recueil À corps et à cris. J’avais en effet sélectionné cinq textes pour ce recueil. Bien d’autres m’étaient parvenus. Gilles Milo-Vacéri avait ainsi proposé dix courtes nouvelles. Une d’entre elles avait été retenue […]
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Vu sur e-ros & rose, écrits sentimentaux et érotiques
La collection e-ros se divisait jusqu’à présent en six couleurs : vert pour e-ros épistolaire, kaki pour e-ros graphique, orange pour e-ros & curiosa (anthologies thématiques), rose sombre pour e-ros D/s, violet pour e-ros & ceteri (sexualié plurielle et textes crus), bleu pour e-ros & bagatelle (libertinage, jeux d’écriture autour des genres littéraires : pastiches, mélange de […]
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Vu sur Sexagésime 3, Ultimes Manuscrits, Ian Cecil
Les écrits de la Sexagésime ont connu une publication échelonnée. Le premier tome est paru en mai 2012. Le suivant, Sexagésime 2, La Sarabande des cocus, en mai 2013. Voici à présent Sexagésime 3, Ultimes Manuscrits en ce mois de mai 2014. La couverture est très proche, à chaque fois, puisqu’une même illustration de Jérémy […]
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Vu sur Prison School, t.1, Akira Hiramoto
Prison School est une nouvelle série des éditions Soleil manga, dont le premier tome sortira le 16 juillet prochain. Il s’agit d’un manga, un « seinen » réservé à un public adolescent (ou adulte) d’Akira Hiramoto. La publication originale date de 2011 et comprend 11 tomes pour le moment (la série n’est pas terminée). Les éditions Soleil […]
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Depuis le décret du 4 décembre 2003 (modifié en 2008), le président de la commission de classification des œuvres cinématographiques est tenu de remettre au ministre de la Culture, un rapport d'activité dans les six mois précédant l'échéance de son mandat. Très attendu par les juristes et certains professionnels du cinéma, le rapport d'activité de la Commission est mis en ligne sur le site du centre national de la cinématographie (CNC) et correspond donc à la fin du mandat de son président. Ce mandat est de trois ans renouvelable deux fois. Le dernier rapport - le troisième depuis 2005 - signé par Sylvie Hubac, présidente de la Commission de 2004 à 2010, a été publié en décembre 2010 pour la période janvier 2007 - décembre 2009.
Si le quatrième rapport d'activité de la Commission aurait dû être publié au début de l'année 2013, pour la période 2010-2012, la nomination de trois présidents successifs (Emmanuel Glaser, Edmond Honorat et Jean-François Mary) entre 2010 et 2012, a contrarié le rythme habituel de réalisation. Malgré tout, le rapport d'activité devrait être remis au ministre à l'été prochain pour la période janvier 2010 - décembre 2012 correspondant à la fin du mandat d'Edmond Honorat. Il faudra donc attendre 2016 pour connaître les détails de la période suivante et les dessous de l'affaire Nymphomaniac puisque Jean-François Mary, l'actuel président de la Commission, a été nommé en août 2012.
Alors que le CSA, le CNC et la plupart des organismes similaires publient un rapport d'activité chaque année - ce qui était également prévu pour la commission de classification des œuvres cinématographiques par le décret de 2003 avant que le décret du 1er octobre 2008 ne change le principe pour lui préférer un rythme calé sur le mandat de son président - la Commission de classification affirme donc sa singularité, y compris vis-à-vis du bureau de classification britannique (BBFC) qui a toujours opté pour annualité, en publiant un rapport dont l'intérêt décalé ne colle pas vraiment à l'actualité.
Dans son premier roman aux éditions La Musardine, Camille Saféris raconte l’histoire d’un grand magasin qui ouvre un « rayon hommes » où l’on peut acheter des hommes, en chair et en os. Pour la soirée de lancement du livre, La Musardine prend le concept au pied de la lettre et vous proposera une sélection d’hommes à contempler en vitrine avant, pourquoi pas, d’en faire l’acquisition. Du hipster au jeune cadre dynamique en passant par le surfer et le rocker tatoué, venez découvrir notre sélection d’hommes en exclusivité le mardi 27 mai à partir de 19h à la Musardine et discuter avec Camille Saféris, qui présentera et dédicacera son livre !
Pour acheter ce livre, c’est par ici.
Vu sur Le goût de l’homme
Il y a quelques semaines, j’ai participé à un concours d’écriture organisé par les éditions L’encre parfumée de Lys. J’ai présenté entre autres le texte suivant, intitulé Le goût de l’homme, qui a été retenu lors des présélections, mais pas lors des sélections finales. Une petite histoire sans prétention que je ne compte pas retravailler […]
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Vient un temps où les corps ne sont plus synchrones. Elle qui, après toutes ces années, brûle encore et toujours d’un feu ardent, elle est consternée de le voir petit à petit s’éteindre et prendre la couleur grisâtre de la cendre.
Elle broderait des lettres ardentes autour de sa queue si elle le pouvait. Elle l’envelopperait de son éternité, elle la mouillerait de sa salive et la caresserait de ses lèvres pendant son sommeil comme un bouton de rose qui peine à éclore. Elle sait que sa bouche a le pouvoir de réveiller un mort. Elle le lécherait et le sucerait jusqu’à ce qu’elle s’assèche, jusqu’à ce qu’elle s’étrangle sur sa chair enfin renaissante. Elle a la conviction inébranlable qu’elle a le pouvoir de ressusciter la chair; elle pourrait lui redonner la foi, lui montrer qu’il n’a nul besoin d’autre sauveur que ses muqueuses miraculeuses. Si seulement il pouvait croire en elle… il verrait la lumière. Hélas, il résiste, se renfrogne, son corps s’avachit dans la déréliction et le désabusement.
Quand un homme abandonne sa condition d’homme, que devient sa femme? Elle devient une hiérodule, une succube investie d’une mission aussi sacrée que charnelle : celle de le faire renaître, par l’onction baveuse du bourgeon mâle et vierge de son cul.
Elle s’est préparée pour le saint office en taillant ses ongles très ras. Elle les a enduits d’un vernis violet si foncé qu’on croirait qu’ils sont noir. Il l’a remarqué au dîner, lorsqu’elle lui a servi son assiette. Il ne le sait pas encore, mais il est maintenant à la merci de ses griffes obscures, un agneau sacrificiel impuissant — mais pour longtemps. Dès qu’il aura mangé, dès qu’il aura repris ses forces, elle lui montrera que le désir n’a que faire des contingences du corps. Il s’érigera à nouveau, qu’il le veuille ou non, même si elle doit pour cela traire le plaisir hors de lui.
Présenté en ouverture au 67ème Festival international du film de Cannes, Grace de Monaco (2014), de Olivier Dahan, ne sera pas projeté à Monaco sur décision de Thierry Tréhet, l'exploitant de l'unique cinéma de la Principauté. Pas de censure à proprement parler, mais une décision personnelle du directeur de salles qui, "sans être influencé par qui que ce soit", a choisi en conscience d’être solidaire de la famille princière, mécontente de ce long-métrage laquelle n'a pas intenté, pour le moment, une seule action en justice contre les auteurs du film. En revanche, Sophie Grassin et Nicolas Schaller nous apprennent sur le site du Nouvel Observateur, l'affrontement entre Olivier Dahan et Harvey Weinstein, le distributeur américain du film.
En octobre 2013, le réalisateur a déclaré à Libération : "Il y a deux versions de Grace de Monaco pour l’instant, la mienne et la sienne… que je trouve catastrophique. Les Américains veulent un film commercial, c’est-à-dire au ras des pâquerettes… Ils ont conçu une bande-annonce qui ne correspondait pas au film, puis ils essaient de faire en sorte que le film ressemble à la bande-annonce, c’est absurde." La rumeur laisse alors rapidement entendre que deux versions circuleraient... La version d'Olivier Dahan a finalement été projetée à Cannes mercredi 14 mai, Thierry Frémaux précisant, à toutes fins utiles : "On ne montre au Festival que les versions des cinéastes." Pour sa part, Pierre-Ange Le Pogam, le producteur français du film, indique : "La version américaine n’existe pas ou, du moins, pas officiellement. [...] Maintenant, peut-être que Harvey Weinstein a raison quand il estime que la nôtre n’est pas assez commerciale pour les États-Unis. Espérons qu’il travaille à un montage qui lui convienne et nous convienne aussi."
Le Nouvel Obs rappelle enfin que Weinstein est un spécialiste en la matière en citant l'affaire Snowpiercer qui l'avait opposé à Joon-ho Bong, son réalisateur, pour des raisons similaires.
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Son éducation sexuelle ayant été marquée par les non-dits, elle a développé très tôt dans sa jeunesse un fétichisme de la confidence. Un secret murmuré à son oreille lui donnait des bouffées de chaleur. Deux secrets et ses vêtements tombaient un à un. Trois secrets et elle devenait tremblante, humide et pantelante. Le quatrième secret suffisait la plupart du temps à la faire basculer dans l’orgasme. A contrario, si son amant ne pipait mot pendant la pipe, s’il restait coi pendant le coït, l’amour devenait une tâche aussi fastidieuse que de plier une brassée de draps contour.
Elle rencontra un séduisant jeune homme gentiment introverti, ce qui, croyait-elle, promettait un monde intérieur riche et une source inépuisable de secrets aptes à la faire grimper jusqu’au septième ciel. Or, elle s’aperçut rapidement que monsieur était impénétrable quand venait le temps de la pénétration. Elle l’encouragea donc en lui confiant les épisodes les plus obscurs et les plus salaces de son passé :
«J’ai baisé avec ma meilleure amie à l’université. Dans le bureau d’un prof. Pendant qu’il nous regardait en se branlant et en invoquant le nom de sa femme.»
«Je me suis fait prendre par un inconnu dans un coin à l’écart d’un cimetière pendant que ma famille éplorée mettait en terre mon grand-papa.»
Elle choisissait toujours le meilleur moment pour balancer ces obscénités, celui où les traits du visage se crispent et la respiration s’accélère. Il avait l’air d’apprécier. En fait, de fois en fois, il aimait de plus en plus, jusqu’au point de plus pouvoir s’en passer. Il refusait toutefois catégoriquement de lui rendre la pareille et de lui livrer ses précieux secrets.
«Je ne sais pas quoi dire.»
«Je ne comprends pas.»
«S’il te plaît, dis-moi pourquoi tu veux ça de moi.»
«Je n’ai pas de secrets, je te jure.»
«Inutile, je n’y arrive pas.»
«Je ne peux pas faire ça.»
C’était sans compter sa patience et son obstination. Elle revint systématiquement, résolument à la charge. Puis, enfin, au moment où elle s’y attendait le moins, elle finit par obtenir de lui un secret – un vrai, un croustillant, un délicieux qui craquait sous la dent puis fondait dans la bouche.
«J’ai triché dans mon examen d’admission à l’université.»
Je lendemain, elle en eut un autre. Puis quatre autres en autant de jours. Elle les recevait comme des caresses qui la faisaient presque défaillir de plaisir.
«J’ai cette douleur au fond de moi… que je ne peux pas montrer.»
«Malgré ce que je raconte, je ne veux pas d’enfants.»
«Au bureau, je me masturbe chaque midi dans les toilettes.»
«J’ai déjà payé une fille pour avoir du sexe. Et c’était la meilleure baise de ma vie.»
«Quand mon père s’est remarié, j’ai couché avec la fille de sa femme. Ça me semblait être de l’inceste et ça m’excitait à mort.»
«Je travaille pour le SCRS la NSA.»
«Je suis recherché pour meurtre en Uruguay.»
«J’ai en ma possession des photos compromettantes du premier ministre en compagnie de mineurs.»
«Les programmes de fluoration de l’eau sont en réalité une stratégie pour faire ingérer è la population des drogues induisant l’obéissance.»
Un jour, elle en saura trop, c’est une évidence. Elle disparaîtra sans laisser de traces. Ou alors, on retrouvera son corps et on conclura à une mort naturelle – à un suicide, à la rigueur . En attendant, chaque secret la transporte un peu plus vers l’orgasme absolu, l’orgasme définitif, celui qui se trouve au-delà des mots, au-delà du corps, par-delà la vie et la mort.
Noé (Noah, 2014), le dernier film de Darren Aronofsky, contesté aux États-Unis et interdit dans de nombreux pays arabes, ne sera finalement pas diffusé dans les cinémas chinois. Si peu d'informations filtrent sur les raisons de cette interdiction, et bien que le Hollywood Reporter évoque la méfiance du régime communiste pour les sujets religieux, il semble plus vraisemblablement que le film soit une victime de la politique des quotas mise en place par la Chine depuis quelques années. Dans un article publié le 9 mai 2014 sur le site du Figaro, Violaine Morin nous rappelle en effet que "l'Occident avait crié à la censure lorsque le film Skyfall avait tardé à sortir en Chine en 2013. [...] sa sortie tardive s'explique aussi par le respect des quotas d'importations. Et c'est probablement ce qui se passe pour Noé car les productions américaines se bousculent au portillon".
Comme chaque dimanche matin, je prenais mon café à mon bistro de quartier. Comme d’habitude, il était très tôt et j’étais la seule cliente.
Ça à ce moment que je me mis à avoir un chat dans la gorge. Je toussai, d’abord discrètement, puis de plus en plus fort. Je ne pouvais tout simplement pas m’en empêcher; c’était comme si j’allais cracher un de mes poumons. Or, même si je faisais des bruits de tuberculeuse à l’agonie, ni le patron, ni la serveuse ne semblait s’en formaliser. On aurait dit qu’ils ne m’entendaient pas. Je toussai et toussai encore, jusqu’à ce que, dans un ultime râle de coyote, je crachai une gerbe de lumière.
L’étrange lueur protoplasmique flotta quelques minutes au-dessus de la table, puis se matérialisa graduellement sur la chaise devant moi. Elle prit la forme d’une femme sculpturale, d’une beauté irréelle. Je remarquai qu’elle avait les mêmes yeux bridés que moi.
— Tabar… laissai-je échapper.
— Ouf. Je n’arrive pas à croire que j’ai fini par réussir à sortir ! s’exclama l’inconnue.
Nous nous dévisageâmes en silence pendant ce qui me parut être une éternité. Elle prit ma tasse et but mon latte jusqu’à la dernière goutte. Je fus soufflée par un tel étalage de discourtoisie.
— Mais… mais… qui êtes-vous? réussis-je à balbutier.
— Je suis – ou plutôt, j’étais, ta déesse intérieure. J’étais censée faire de toi un objet sublime de désir et d’adoration, mais tu es vraiment trop nunuche. J’en ai eu marre, alors j’ai pris mes cliques et mes claques et je me suis plaquée.
— Ma… ma… ma… ma quoi?
— Oh ça va, la sainte-nitouche, inutile de devenir bègue par-dessus le marché. Quand je pense que je m’étais arrangée pour que tu rencontres un milliardaire… Tout ce que tu aurais eu à faire, c’était le laisser te fustiger autant qu’il le voulait et tu aurais été casée peinarde pour le reste de ta vie.
Je me demandai pourquoi ma déesse intérieure me parlait avec un tel accent parisien.
— Euh… qu’est-ce que ça veut dire, fustiger ?
— Va vérifier sur DuckDuckGo, dit-elle, grimaçante, en hochant de la tête.
— C’est quoi, Doctogo ?
Elle soupira.
— Puisque tu es trop idiote pour lui, je vais aller retrouver Christian, je vais offrir mon sublime popotin pour qu’il le fesse à loisir avec son martinet. Ensuite, je vais exiger qu’il parte avec Charlie Tango m’acheter une rivière de perles à vingt mille dollars.
Elle se leva, me lança un dernier regard méprisant, puis jeta un livre sur la table.
— Tiens, un peu de lecture édifiante, histoire de te déniaiser. Adios, ahurie !
Elle tourna les talons et s’en fut en rigolant méchamment. Sur la couverture, je lus : «Cinquante nuances de Grey».
Je savais bien que je n’aurais pas dû snober ce bouquin.
Le site Première nous apprend que la version française de l'affiche du film belge Au nom du fils (2012) a été édulcorée pour son exploitation en France afin de ne pas ajouter au sujet sulfureux de l'oeuvre de Vincent Lannoo racontant la vengeance de la mère d'un garçon de 14 ans qui se suicide après avoir été abusé sexuellement par un prêtre. Amel Lacombe, le distributeur du film en France actuellement projeté dans 25 salles, explique avoir décidé de modifier l'affiche française du film dans le journal Metro, après des discussions avec les exploitants de salles et les afficheurs : « Certains exploitants m'ont laissé entendre que le climat « manif pour tous » n'était pas très propice à ce genre de films » et de préciser : « Nous l'avons utilisée [l'affiche] en province avant que notre afficheur parisien ne souligne son caractère potentiellement blasphématoire. Nous en avons donc fait faire une troisième, plus sobre. » L'affiche originale évoque un tableau de la Vierge avec son fils, sauf que la mère braque un pistolet sur le spectateur et que le petit Jésus a un crucifix à la place du sexe. En outre, le visage de l'actrice Astrid Whettnall est superposé à celui de la figure biblique. Dans la version édulcorée, l'arme à feu est toujours présente ainsi que la tache de sang. En revanche, le dessin a été modifié. La photo du visage l'actrice n'est plus penchée comme sur un tableau religieux et le crucifix a disparu. Les mentions de festivals à droite ont été modifiées, pour mieux correspondre au marché français, et, plus étonnant, le nom de l'acteur Zacharie Chasseriaud (qui joue l'enfant victime) a été remplacé par celui d'Achille Ridolfi (qui incarne l'un des prêtres). Une troisième version encore plus soft existe avec la mention : « Ça arrive encore près de chez vous », une référence au film belge « C'est arrivé près de chez vous » dont l'affiche avait été censurée par la Commission de classification française. Enfin, la dernière version, spécialement créée pour l'affichage public dans Paris, montre une nonne baignant dans son sang.
La polémique est rendue publique cette semaine après les reproches du journal Libération, du magazine Télérama et la critique au vitriol du film 24 heures, la vérité sur l'affaire Ilan Halimi (2014) d'Alexandre Arcady, publié dans le magazine Ecran Large : « On ne peut s’empêcher de vomir tout son saoul cette vision d’un cinéma pris en otage au service d’une dialectique immonde car laissée aux mains de personnes que l’on peut qualifier de criminelles. […] Un monumental doigt d’honneur à toute volonté de prise de hauteur et d’apaisement. […] Une prise de parole destructrice et haineuse qui n’aboutit finalement qu’à la seconde mort d’Ilan Halimi. […] Un film sémite et communautariste qui prête alors tout naturellement le flanc à l’antisémitisme. » Le réalisateur dénonce la charge portée contre son film, et explique qu'il s'est astreint à contenir son propos. Le site Délit d'images rapporte que « jamais le mot musulman, ni même communautarisme n’est prononcé dans le film, au sujet de Youssouf Fofana ». Autocensure ? Alexandre Arcady profite de l'occasion pour livrer à la presse les difficultés rencontrées pour financer son film : « Trente ans que je fais ce métier, c’est mon seizième film et j’en ai produit plus de trente-cinq. Mais je n’ai jamais rencontré autant de difficultés financières, alors que l’on pouvait penser qu’il y aurait un consensus autour d’un tel sujet » en pointant du doigt France Télévisions et le Centre national de la cinématographie qui ne l’ont pas soutenu dans son projet au prétexte « qu’il ne fallait pas jeter de l’huile sur le feu ».
Après l'arrêt récent de la diffusion des séries NCIS ou The Big Bang Theory sur les plateformes chinoises de streaming, la Chine s'attaque à la série américaine Game of Thrones, déclenchant une vague de protestations parmi les fans. Selon une information publiée par le South China Morning Post, rapportée par le site de la revue Première, le premier épisode diffusé sur la chaîne CCTV, le 27 avril dernier, aurait été très largement censuré : « Ils ont coupé environ un quart des scènes de combat, et un quart des scènes de sexe » rapporte un internaute chinois ayant déjà pu voir la série sur Internet. Une censure condamnée par George RR Martin, l'écrivain à l'origine de la célèbre série télévisée, dans un entretien donné au New York Times le week-end dernier : « Un artiste a l'obligation de dire la vérité. Mes livres sont des fantasmes épiques inspirés et fondés dans l'histoire. Le viol et la violence sexuelle ont fait partie de toutes les guerres, il y a longtemps et même encore aujourd'hui. Ne pas les faire apparaître dans une histoire centrée sur la guerre et la puissance serait totalement faux et malhonnête et porterait atteinte à l'un des thèmes des livres : que les véritables horreurs de l'histoire humaine ne viennent pas d'orcs ou des sorciers noirs, mais de nous-mêmes. Nous sommes les monstres. Chacun de nous a en lui la capacité de faire le bien comme le mal. […] Je peux décrire en détail une hache entrant dans le crâne d'un homme et les éclaboussures de sang qui en résultent. Je décris donc un pénis dans le vagin de la même façon. Ce n'est pas la fin du monde. »
Alors que le film d'Abel Ferrara Welcome to New York (2014) relatant l'affaire du Sofitel impliquant DSK ne sortira pas dans les salles françaises, Le Nouvel Observateur nous apprend le 26 avril dernier que certaines scènes du film controversé auraient été censurées au montage : « le cinéaste a bien filmé une scène avec une jeune femme blonde ressemblant étrangement à Tristane Banon, l'écrivain qui avait accusé Dominique Strauss-Kahn de tentative de viol. La séquence a été supprimée. Tout comme celle où "M. Devereaux" [DSK, dans le film] imposait à son épouse la même fellation que celle infligée à la femme de chambre. Récemment, Anne Sinclair et l'agent de Depardieu, Bertrand de Labbey, se sont retrouvés à dîner chez leur ami commun, Michel Field. "L'ambiance a été glaciale pendant cinq minutes, raconte le journaliste. Puis Bertrand a tenté de rassurer Anne en lui expliquant que les passages les plus scabreux n'avaient pas survécu au montage. »
Vu sur Les Amoureux libertins, Miss Kat et Denis
La collaboration de Miss Kat et de Denis devrait donner un joli livre. Tel était à peu près ce que je notais il y a quelques semaines. De retour de vacances, j’ai trouvé dans ma boîte aux lettres le livre en question, Les Amoureux libertins, avec une dédicace de Miss Kat. Le livre est fin, […]
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Vu sur Sex friends, ép. 1, Eva M. Bennett
Je suis curieuse devant toutes ces séries, romans par épisodes, qui fleurissent dans l’édition numérique. Après S.E.C.R.E.T. 2, épisode 1, j’ai enchaîné sur la lecture d’un autre livre numérique gratuit, première épisode de la série Sex friends, écrite par Eva M. Bennett, des éditions Addictives. Une maison d’édition que je ne connaissais pas et que […]
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Vu sur Secrets d’initiées, S.E.C.R.E.T. 2, ép. 1, L. Marie Adeline
Il y a quelques semaines, j’ai lu le premier épisode gratuit de S.E.C.R.E.T. Je doutais initialement de son intérêt, la lecture m’a convaincue que la série de L. Marie Adeline pouvait être intéressante. Je me suis à présent penchée sur Secrets d’initiées, autrement appelé S.E.C.R.E.T. 2, et plus particulièrement, à nouveau, sur le premier épisode […]
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Vu sur De mai à juillet 2014 dans la collection e-ros
Après la sortie de deux eBooks en ce mois d’avril, Tulle doré de Roman K. et Le Chant du couple de François Chabert, voici les sorties envisagées : - en mai, ce sera le troisième et dernier tome de Sexagésime de Ian Cecil. En l’occurrence, l’eBook s’intitule Sexagésime 3, Ultimes Manuscrits. Des maris trompés, des […]
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Vu sur Une beauté suffocante, Gaspard de la Noche
J’ai quelque part (chez mes parents je crois car je suis loin d’avoir tous mes livres chez moi) le volume d’Aloysius Bertrand. Gaspard de la Noche est un pseudonyme qui a de la gueule… Ce Gaspard de la Nuit là, pas celui d’A. Bertrand, donc, écrit des nouvelles érotiques, dont Une beauté suffocante qui vient […]
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Vu sur Tulle doré, Roman K.
Roman K. m’avait fait parvenir deux romans. Vous avez pu lire le premier, publié en novembre dernier, Les Trips insulaires de Carline. Le deuxième est encore dans mes dossiers. Car c’est un tout autre texte, écrit par la suite, qui a été publié il y a quelques jours dans la collection e-ros & ceteri. Tulle […]
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Lagos, ©AFP du 25 avril 2014 : La sortie de Half of a Yellow Sun, de Biyi Bandela, un film sur la guerre du Biafra, épisode tragique de l'histoire du Nigeria, prévue vendredi 25 avril dernier dans tous les cinémas du pays, a été repoussée au 2 mai par le comité de censure nigérian. Le film, adapté du best-seller éponyme de la romancière nigériane Chimamanda Ngozi Adichie, raconte le destin de deux sœurs au Nigeria entre 1960, année de l'indépendance, et 1970, à la fin de la guerre du Biafra - région du Sud-Est du Nigeria - qui a fait plus d'un million de morts en trois ans, dont une grande partie à cause de la famine. Selon un communiqué publié sur le site internet du film, la sortie du film au Nigeria a été repoussée à cause de "délais dans l'obtention du certificat du comité nigérian de la censure des films et de la vidéo" (NFVCB). Son porte-parole, Caesar Kagho, a évoqué des questions relatives à la réglementation, en précisant toutefois que le film n'est pas officiellement interdit. Filmhouse Cinemas, la société en charge de la distribution du film au Nigeria, a rencontré le comité de censure vendredi afin de tenter de débloquer la situation, a expliqué son directeur, Kene Mkparu. Tourné dans le Sud-Est du Nigeria, Half of a Yellow Sun affiche un casting prestigieux, avec notamment l'acteur britannique d'origine nigériane Chiwetel Ejiofor, nommé aux Oscars pour sa performance dans le film 12 years a Slave. - un sujet sensible. Plus de quatre décennies plus tard, la guerre du Biafra reste un sujet sensible au Nigeria. Half of a Yellow Sun, projeté au festival de Toronto l'année dernière en première mondiale, est déjà sorti en Grande-Bretagne, interdit aux moins de 15 ans et doit sortir prochainement aux États-Unis interdit aux mineurs de 17 ans non accompagnés.
Vu sur Le Chant du couple, François Chabert
Vient d’être publié, cette semaine, un nouvel eBook dans la collection e-ros qui a pour titre Le Chant du couple. Il s’agit du premier titre en solo de François Chabert dont on a pu découvrir la plume dans deux collectifs : À mon amante, dans lequel il a écrit deux textes, et Attachements où il a […]
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Parisiens, parisiennes, musardins, musardines, Julia Palombe vous invite à assister GRATUITEMENT à son nouveau show le mercredi 23 avril au Réservoir. Au menu: 2 nouvelles chansons inédites à découvrir en plus du répertoire habituel, un duo qui s’annonce sensuel avec Maud’Amour, les featurings d’Iza l’aristochatte et des boys, boys, boys… Mais aussi un photocall avec le photographe Bertrand Orsal (tout le monde pourra « faire sa star » et avoir son cliché glam’rock!), un stand « passage du désir » tenu par Laura Sherfi qui présentera ses « Party Air Désir », et une « kinky tombola » en partenariat avec Maison Close. Venez nombreux!
On en profite pour vous signaler que le CD de Palombe & Creatures est désormais en vente à la librairie la Musardine (122 rue du chemin Vert dans le onzième arrondissement, pour ceux qui ne connaissent toujours pas l’adresse).
Enfant, je me souviens avoir entendu mon père d’avoir traité les individus qui fréquentent les glory holes de «poubelles humaines» après avoir découvert leur existence lors d’un reportage télé. Pourtant, il y a pire comme choix de vie – prenez ma sœur, maintenant qu’elle est mariée à son trouduc d’homme des cavernes pour qui elle pond des morveux en série… S’il savait que sa propre progéniture, le sang de son sang, fréquente ce lieu de perdition, il en ferait sûrement une syncope. Qu’il crève, l’ordure.
En ce qui me concerne, il y a longtemps que j’ai fait la paix avec moi-même. Que j’ai cessé de m’en faire avec ce que la société s’attend de moi. Ma bouche n’a pas de sexe, elle n’est ni mâle, ni femelle, alors le queutard qui se trouve de l’autre côté de la cloison peut bien s’imaginer ce qu’il veut.
Ma bouche est chaude, bien baveuse et l’efficacité de ma succion est incomparable. J’en retire une certaine fierté, je dois bien l’admettre. Gay, straight, ça n’a aucune importance pour moi… alors pourquoi ça leur en ferait une, à eux? Ils viennent d’ailleurs tous à moi, sans exception, lorsque, un condom entre les doigts, je les appelle sans mot dire à travers le trou. Je suis l’orifice de leurs rêves, la gorge invisible et qui ne s’étrangle jamais, dans laquelle ils viennent coulisser de bonheur.
Je n’ai pas de visage – non, ce n’est pas vrai, j’en ai un, mais il se limite au contour de mes lèvres. Ils ne me connaissent que par ma puissance fellatrice; je les connais par la forme et par la taille de leur engin, mais c’est surtout par leur odeur que je reconnais mes préférés. J’imagine leur surprise s’ils pouvaient voir qui je suis réellement.
Je rêve d’un avenir meilleur, d’un monde où je pourrais, à visage découvert et sans peur de la mort, avaler tout ce qui gicle devant moi. Je suis sincère, c’est vraiment ma seule ambition amoureuse.
En attendant, j’ai vingt-huit ans et mon cœur, béant comme un glory hole, est ouvert.
Vu sur Les Biscuitières, Esparbec
J’ai peu lu Esparbec : le roman La Pharmacienne, une nouvelle dans un collectif et Frotti-frotta. Les éditions La Musardine viennent de me faire parvenir son dernier roman, Les Biscutières. Malgré un tas de livres à lire, j’ai pensé renouer tout d’abord avec cet auteur. Envie de lire un texte léger pour alterner avec la lecture […]
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Welcome to New York, le prochain film d'Abel Ferrara, qui raconte la descente aux enfers du président du FMI en 2011, Dominique Strauss-Kahn - interprété par Gérard Depardieu - et son procès à New York, ne devrait pas faire partie de la sélection officielle du prochain Festival international du film de Cannes, les producteurs annonçant l'exploitation du film en France, uniquement sur Internet et en VOD. Ainsi, dans un entretien accordé au journal Le Monde, Vincent Maraval et Brahim Chioua (Wild Bunch) ont expliqué qu'ils "voulaient tenter depuis longtemps une expérience de distribution en ligne", protestant contre la règlementation française qui les oblige à attendre quatre mois après la sortie d'une oeuvre sur grand écran pour la diffuser en vidéo : "Quand on voit que 4h44, Dernier jour sur Terre - le dernier film d'Abel Ferrara - a fait 20000 entrées en salles et 3 millions de vues sur YouTube, ça fait réfléchir." Un geste qui ressemble également à un bras d'honneur fait à la télévision, principal investisseur du cinéma en France, Vincent Maraval déclarant : "C'est une façon de dire aux chaînes de télé, Ok, vous n'avez pas voulu financer le film, on peut faire sans vous.» Alors qu'aux États-Unis, le film sortira simultanément en salles et sur le Web, l'édition du Parisien explique : "La décision de ne pas diffuser Welcome to New York dans les cinémas en France obéit peut-être à d'autres considérations. Les producteurs ont pu ainsi craindre une action en justice des avocats de DSK ou d'Anne Sinclair pour empêcher la sortie publique du film." La suppression des liens menant à la bande annonce sur Internet laisse augurer un volet judiciaire sans concession, d'autant plus que certaines indiscrétions permettent de penser que le film d'Abel Ferrara sera finalement projeté à Cannes, hors compétition.
Bande annonce Welcome to New-York, le film sur DSK
http://www.divertissonsnous.com/2013/05/17/bande-annonce-welcome-to-new-york-le-film-sur-dsk/
Selon une information diffusée cette semaine par l'AFP, les salles de cinéma égyptiennes ont reçu, le 16 avril dernier, la consigne du cabinet du Premier ministre de déprogrammer Halawet Rooh (La Beauté de l'âme), de Sameh Abdel Aziz. La bande annonce du film, racontant la vie d'une jeune femme qui déclenche les passions parmi les hommes de son quartier lorsque son mari est absent, aurait soulevé une vague d'indignations, l'actrice libanaise Haïfa Wehbé y montrant des « décolletés plongeants » en posant dans des « attitudes lascives ». Le quotidien Al-Masri Al-Youm affirmant que le film « ne contient pas une seule scène dans laquelle Haïfa ne montre pas une partie de son corps » et le Conseil national égyptien pour l'enfance et la maternité ajoutant que Halawet Rooh est « un danger moral » susceptible d'ifluencer « négativement la morale publique », la suspension a été décidée, dans l'urgence, afin que le comité de censure du ministère de la Culture donne son avis sur son contenu.
Président du Comité de censure, le réalisateur Ahmed Awad a annoncé sa démission, vendredi soir sur la télévision privée CBC2, expliquant assumer son choix d'autoriser à un public adulte Halawet Rooh : "J'ai pris la décision d'autoriser le film, je m'y tiens et j'en porte l'entière responsabilité. L’État a un autre avis, ils ont annulé notre décision et arrêté la diffusion.Comme tout responsable qui se respecte […] j'ai présenté (ma démission)".
Vu sur Tout Osez…
La collection de guides sexo « Osez » a fêté ses 10 ans avec un nouvel opus grand format intitulé Tout Osez… Parce qu’en matière de sexualité, on ne peut jamais tout essayer,une foule de questions et de propositions se pressent encore au 50e chapitre du volume : « Avez vous osé… 1001 autres choses encore ? » Les 49e autres […]
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Vu sur L’Éveil des sentiments, Emma Cavalier
Les éditions Blanche m’ont adressé récemment le dernier roman d’Emma Cavalier, L’Éveil des sentiments. L’auteure avait eu la gentillesse d’ajouter une dédicace, et notamment cette phrase : « J’espère que ce deuxième tome te plaira autant que le premier. » Avec un livre d’Emma Cavalier, je ne risquais pas d’être déçue et très certainement, oui, L’Éveil des sentiments […]
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Pour la première fois, La Musardine participe à la Foire du Paris, du 30 avril au 11 mai Porte de Versailles. En effet, la Foire de Paris ouvre cette année un Espace Coquin, un lieu de ventes mais aussi un espace événementiel dédié aux plaisirs du couple. La Musardine ne pouvait pas rater ça !
Aux côtés de Maison Close, Doll House, Fun Factory, d’un marchand de truffe et d’un bar à champagne, nous présenterons notre production : la collection « Osez », référence dans les domaines des guides pratiques de sexualité, qui fête ses 10 ans en 2014, sera particulièrement mise à l’honneur. Mais aussi des romans érotiques contemporains et classiques (Sade, Musset, Anaïs Nin, Esparbec, Françoise Rey…), les nouvelles érotiques de la collection à thème « Osez 20 histoires », des essais impertinents et pamphlétaires (Misère-sexuelle.com, La Putain & le Sociologue), des BD et des beaux- livres (Pin-up d’Aslan)…
En marge des nombreuses animations orchestrées sur la scène de l’Espace coquin par la pétillante Camille Emmanuelle (shows burlesques, magie érotique, lectures, ateliers d’écriture ou de cuisine aphrodisiaque, coaching sexo…), les auteurs de la Musardine ont répondu présent :
Jeudi 1er mai – 17h : Tout ce que vous devriez « OSEZ »…
Rencontre avec Marc Dannam, directeur de la collection Osez et auteur de nombreux ouvrages dans cette collection.
Samedi 3 mai – 16h : Ouverture du Rayon Hommes
Rencontre avec Camille Saféris, auteur du roman Rayon Hommes… entourés d’hommes en vitrine prêts à consommer ! (ou presque)
Dimanche 4 mai – 16h : L’art de la fellation
Rencontre avec Coralie Trinh Thi, auteure du guide Osez une leçon de fellation.
Jeudi 8 mai – 17h : Les lieux chauds de la capitale
Rencontre avec Marc Dannam et réponse à la question : où faire monter la température à Paris ?
Vendredi 9 mai – 21h : L’art de la sodomie
Rencontre avec Coralie Trinh Thi, auteure du best-seller Osez la sodomie.
Samedi 10 mai – 16h : Infidélité, libertinage, bisexualité : les nouvelles tendances du couple
Rencontre Pierre des Esseintes, auteur d’Osez le libertinage et autres livres pour explorer les nouvelles pistes de la sexualité du couple
Venez nombreux :
Du 29 avril au 11 mai 2014 / Porte de Versailles / Pavillon 2.1 (Espace Bien Etre / Espace coquin) / Allée 2.1 stand C109
Horaires : Tous les jours de 10h à 19h
Jusqu’à 21h les jeudis 1er et 8 mai
Jusqu’à 23h le vendredi 9 mai.
Contact presse : Stéphane Rose – presse@lamusardine.com
Vu sur Retour sur l’AT rondes et sensuelles
Au 1er avril s’est terminé l’appel à textes sur le thème « rondes et sensuelles ». Les textes ont été sélectionnés dans la foulée et ce n’est pas un eBook que nous publierons en septembre, mais deux, tellement le choix s’est avéré difficile entre les très nombreux textes de qualité que nous avons reçus. Alors bien sûr, […]
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C’est aujourd’hui la Sainte-Marguerite de Cortone, patronne des prostituées et des pornographes* et pour célébrer dignement l’occasion, je vous offre en exclusivité et gratuitement (ce qui prouve que je suis moins pute que j’en ai l’air) la dernière version de mon recueil de poésies érotiques intitulé Ce ne sont que des mots, en format pdf.
À l’intérieur, vous trouverez, en plus d’une suite interminable de mots obscènes, quelques illustrations typornographiques de mon cru dont l’une d’entre elles vient de me valoir une suspension de vingt-quatre heures de mon compte Facebook. Il semblerait que représenter une relation sexuelle entre deux femmes en utilisant des lettres, des chiffres et de la ponctuation soit immoral… Qu’est-ce que ce sera, ensuite? Il vont censurer la lettre Y parce qu’elle ressemble trop à une noune? Et qui veulent-ils protéger, au juste? Les gamins de treize ans sur Facebook qui n’ont pas encore découvert YouPorn?
Je sais, je sais, c’est très facile de se moquer de la censure, mais pourquoi m’en priverais-je? La censure est, par essence, risible et surtout, presque impossible à pratiquer autrement que de façon bête et arbitraire. J’aligne des caractères sur un écran pour former des mots et il y en a qui suffoquent. Je les aligne alors de façon à ne pas former des mots et je les choque encore plus. Ne serait-ce pas plus simple de tout permettre et demander aux bonnes âmes de détourner simplement le regard quand elles se sentent offensées?
Ah la la, quelle triste époque. Je vais aller lire de la pr0n, tiens, pour me consoler. Les administrateurs de Facebook devraient en faire autant: c’est souverain contre la crispation anale.
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* Inutile d’aller vérifier, ce n’est même pas vrai: c’est le 22 février.
Un jeune homme très ambitieux du Malawi
Voulant devenir riche, après plusieurs échecs,
A laissé une hyène bouffer son zizi
Et attend, maintenant, qu’on lui envoie son chèque.
Déçue de n’avoir pu acheter son palace,
Elle a placé des petites annonces érotiques
Dans l’espoir que la propriétaire se fasse
Violer en série par des inconnus lubriques.
Un Italien condamné à six mois de taule
Parce que sa femme jouissait trop bruyamment
Se qualifie de dieu du sexe – oh, le beau rôle
(Même si elle simulait, probablement).
Alertés par le voisin, les flics ont surpris
Des époux en pleine séance de fouettage
Dans leur jardin, au milieu de l’après-midi :
Fifty Shades of Grey fait encore des ravages.
— J’ai lunché avec Frédéric ce midi.
— Qu’avait-il à dire pour sa défense?
— Rien, mis à part qu’il a été complètement humilié. Cette fessée que tu lui as donnée…
— Il s’est présenté à cette soirée en toute connaissance de cause. On lui avait clairement expliqué les règles. Il était notre invité et son comportement de mufle a rejailli sur nous toutes. Je n’allais certainement pas le laisser nous faire un tel affront.
— Il n’a fait que tripoter le derrière de cette fille…
— Qui se faisait lécher et qui était au bord de l’orgasme. Tu crois que ça lui a fait plaisir de se faire agresser de la sorte? Fred va devoir apprendre ce qu’est le consentement et comment agir respectueusement envers les femmes.
— Même si elle est nue et qu’au moins cinq hommes lui sont passés dessus?
— Surtout si elle est nue et qu’au moins cinq hommes lui sont passés dessus.
— Tu n’y es pas allée de main morte, en tout cas.
— Pfff. Il adorait ça. Il bandait comme un âne.
— Et ce qu’on lui a fait faire, ensuite…
— Oui. Il était mignon comme tout, poings liés, le gode enfoncé dans le derrière…
— Quand je pense que Catherine qui lui a pissé au visage. C’est moche.
— Si elle pense qu’on va la réinviter, celle-là…
— Surtout qu’elle était trop saoule pour participer à la suite, quand on a installé Fred le ventre contre la table et qu’on l’a pris à répétition avec nos godes-ceinture.
— Sans compter tous les garçons qui étaient encore en état de servir… mais je ne sais même pas s’il s’en est aperçu. Est-ce qu’il t’a dit comment il s’est arrangé pour retourner à la maison?
— Deux types que je ne connais pas se sont offerts pour lui donner une ride, mais ils ont changé d’idée en cours de route. Ils l’ont enculé sur la banquette arrière de leur camionnette, lui ont barbouillé la figure de foutre, puis l’ont foutu dehors à grand renfort de coups de pied au cul avec juste assez de monnaie pour prendre l’autobus. Il a dit que trajet de bus fut l’épreuve la plus humiliante de toute son existence : il sentait le fauve à vingt mètres, sa chemise ne tenait qu’avec un bouton et il lui manquait une chaussure.
— Ah. Et puis ?
— Puis il a dit qu’il avait hâte à la prochaine fois et espérait être réinvité, maintenant qu’il a bien compris les règles.
Des ouvriers saouls et rigolards de Russie
Ont posté une vidéo où on les voit
Se baigner nus dans la cuve d’une laiterie
(Ce qui donnait au fromage un goût de smegma).
Myriam Priscilla Castro aurait engagé
Par désir de vengeance, un gang de bandits
Pour couper le pénis de son ex-fiancé
Et, par le fait même, le lien qui les unit.
Prenez-en de la graine, ô vous chercheurs de job :
Pour avoir une entrevue, il faut éviter
De joindre une photographie de votre zob
En gros plan à votre curriculum vitae.
Quand je suis allumée, quand j’ai le feu au cul
Je suis excitée en ton honneur.
Quand je cours me cacher dans ma chambre
Pour soulager la tension du mieux que je peux
Je verrouille la porte en ton honneur.
Quand je passe mon t-shirt par-dessus ma tête
Je l’envoie valser à travers la pièce en ton honneur.
Quand je laisse tomber mon vieux jeans sur le parquet
Je fais glisser ma culotte en ton honneur.
Quand je sors ma copie de Passions saphiques au collège
Du tiroir où je cache mes plus obscures perversions
Je lis un passage bien juteux en ton honneur.
Quand je m’assois sur le lit, jambes écartées
Sur l’édredon – cul nu calé contre l’oreiller
Je fais courir deux doigts sur ma fente en ton honneur.
Quand je glisse une main sous mon soutif
Je pince un mamelon tout durci en ton honneur
Quand j’attrape mon vibro préféré
Celui qui gronde comme les cavaliers de l’Apocalypse
Je l’enduis généreusement de KY en ton honneur.
Quand je le frotte tout autour de mon clito
Et que des ondes délicieuses me transpercent
Transverbérée par la pureté de l’amour charnel
Je me laisse bercer par la houle en ton honneur.
Quand j’échappe et laisse choir mon bouquin
Que j’imagine tes flammes capillaires soyeuses
Caressant l’intérieur de mes cuisses
Mes orteils se crispent en ton honneur
Quand je me sens tanguer comme dans un bateau ivre
Quand je bascule dans l’abysse aveuglant du plaisir
Quand le plaisir en cascades vient épicer mon sang
Je détrempe et embaume mes draps en ton honneur.
Et quand tout est rangé, que le tiroir est refermé
Que j’ai repris à peu près forme humaine
J’essuie tout ce charmant désordre en ton honneur.
1. Mes yeux sont bandés avec un foulard de soie. Attachée et sans défense, je mords mon bâillon. Toi aussi, tu mords : tu tiens mon mamelon entre tes dents, tu le tires, tu l’étires.
2. Je me tords de désir. Je te veux en moi.
3. Tu enlèves mon bandeau et le bâillon et je crie : «Baise-moi». Tu exiges que je te supplie, et j’obéis avec délectation.
4. Tu écartes mes cuisses, tu glisses lentement ta langue entre mes nymphes.
5. Tu te relèves, tu mordille le lobe de mon oreille et me susurres : «Tu es délicieuse».
6. Je me tortille à chaque contact de ta peau. Je fonds comme du beurre sous tes doigts.
7. Tu écartes mes cuisses davantage et j’en rougis délicieusement de honte. Ton gland glisse dans ma chatte juteuse; j’essaie de t’attirer vers moi comme je peux, toute entravée que je suis par mes liens.
8. Je répète: «Baise-moi», cette-fois ci avec un peu plus de fébrilité, avec un peu plus d’urgence dans la voix.
9. Tu te déplaces par-dessus moi en te délectant de la vue et de l’odeur de mon sexe humide et rougi.
10. Tu te rassois et tu te branles, ostentatoirement, pour contempler le spectacle et me faire mourir de désir.
11. Tu te rapproches enfin pour glisser ta queue en moi à nouveau. Tu me dis : «Je vais te baiser, maintenant», juste avant la première estocade.
Il leva les yeux et me regarda.
— Et ça continue encore comme ça au verso… ?
— Yup.
— C’est… détaillé.
— Je te ferai remarquer que c’est toi qui n’arrêtais pas de te plaindre que les femmes ne viennent pas avec un mode d’emploi.
— Ce n’était qu’une façon de parler, hein.
— L’étape suivante, c’est de vérifier si toutes les pièces sont dans la boîte, juste au cas où il en manquerait une. Comme tu peux voir, il y a le bâillon, le foulard, la corde… Je te laisse t’arranger avec tout ça : moi, je vais aller gentiment attendre l’assemblage dans le lit.
Initialement prévu en salles le 16 avril prochain, The Raid 2 (2014), de Gareth Evans, sera finalement projeté en France en version intégrale, le 23 juillet 2014, interdit aux mineurs de 16 ans avec avertissement, ce qui n'était pas arrivé à un film violent depuis la sortie de J'ai rencontré le diable, de Kim Jeen-Woon, en décembre 2011.
Le film indonésien vient d'être interdit aux moins de 18 ans au Royaume-Uni, au Canada, en Australie, en Allemagne, en Nouvelle-Zélande et en Irlande. Seuls les États-Unis ont autorisé les spectateurs de moins de 17 ans, accompagnés d'un adulte, à assister à la représentation de The Raid 2, dans une version édulcorée, après que le réalisateur ait consenti à pratiquer quelques coupures.
On impose à l’Université de Georgie
Aux sportifs de très strictes règles d’étiquette
En interdisant les gang bangs et les orgies :
Dans ces conditions, pourquoi jouer au basket ?
Doté de trois couilles, un charitable jeune homme
Pour satisfaire notre curiosité
A publié une photo de son scrotum :
Merci à toi, bienfaiteur de l’humanité !
Après Balancé dans les cordes paru en 2013 (prix SNCF du Polar 2013), Du vide plein les yeux est le troisième roman de Jérémie Guez.
Extrait
[...]
A ma sortie de prison je ne savais pas quoi faire, alors j’ai continué à exploiter mon réseau. Les riches ont l’habitude de régler leurs problèmes de manières très policée. Bien sûr, en cas de coup dur, ils peuvent faire appel à de vrais voyous. Ça les regarde. Mais en général, ils ont peur que les types qu’ils emploient les fassent chanter une fois le travail fini, qu’ils ne comprennent pas le sens du mot discrétion ou qu’ils aient la main trop lourde. Si Morel avait payé des mecs de cité pour le petit con qui harcelait sa fille à la fac, ils l’auraient peut être battu à mort et ça aurait été le début des emmerdes. Moi, je m’étais contenté de lui mettre quelques claques dans le hall de l’immeuble haussmannien où habitaient ses parents. Ça avait réglé le problème.
J’offre à ces gens-là une solution de facilité, je comprends leurs besoins, je parle leur langue et leur garanties que les choses n’iront pas trop loin. Je fixe aussi des limites : j’ai déjà refusé plusieurs contrats de meurtres. Moi, je fais dans un boulot simple. Je suis des femmes et parfois des maîtresses pour des hommes soupçonneux. Je surveille des gosses pour des parents inquiets. A la rigueur, je menace certaines personnes à l’occasion, mais basta. Je ne suis pas un voyou et je n’en serai jamais un. Tout est question d’échelle. Pour la rue, je suis une grosse baltringue mais pour ces gens-là je suis le putain de grand méchant loup. Je règne sur une niche commerciale et jusqu’ici je suis sans concurrent, personne n’ayant eu la mauvaise idée de se positionner sur le même créneau que moi pour venir gratter quelques milliers d’euros par an.
- Pourquoi ce rendez-vous ?
Je me doute qu’il n’est pas seulement venu pour prendre de mes nouvelles.
- Je te l’ai dit, j’ai du travail pour toi…
- Tu penses vraiment que je vais l’accepter ? Je ne sais pas si tu te souviens mais tu m’as envoyé en prison.
- Justement, je m’en veux un peu. J’étais jeune, mon père m’a mis la pression pour que je porte plainte…
Je l’arrête avant qu’il me fasse chialer. Je voudrais l’envoyer chier, lui dire d’aller se faire enculer même. J’aimerais pouvoir le démolir une deuxième fois, juste pour rire, parce que j’en ai envie et que je peux le faire. Mais je m’abstiens. J’ai pas de couilles et un besoin urgent d’oseille.
- Je prends 200 euros par jour, sans les frais.
Mon avis
Qui aura raté les romans de Jérémie Guez depuis leur apparition dans les rayons polar en 2011 ? Ce jeune romancier est talentueux, certes, je suis une des premières à l’avoir reconnu. L’auteur a gagné de nombreux prix littéraires qui étaient mérités. Ses deux précédents romans sont en cours d’adaptation pour le cinéma. Il reste que Du vide plein les yeux, après Paris la nuit et Balancé dans les cordes qui traitaient déjà des mêmes thèmes, est redondant : Paris, la drogue, la nuit, le mec paumé qui en veut.
A noter que cette fois, le terrain de l’intrigue se situe dans les beaux quartiers parisiens et les grands appartements du gotha. Ça change, un peu.
Sinon, la plume de Jérémie Guez est toujours aussi percutante et c’est tant mieux.
Du vide plein les yeux, Jérémie Guez, éditions La Tengo 224 pages 15 €
Pensez à acheter vos romans dans une librairie
Alexis Aubenque a publié une dizaine de romans. Celui-ci est dédié à Thomas Magnum.
Extrait choisi
[...]
Dimanche 8 juin
- Alors, je ne vous avais pas prévenue ? demande Sam Damon, fièrement.
L’homme était pilote et louait les services de son propre appareil. Agé de 35 ans, stature d’athlète, visage carré doté d’une barbe de trois jours, il était plutôt satisfait de son physique.
Assise à ses côtés, Fiona Taylor n’avait d’yeux que pour le paysage qui s’offrait à elle.
- Si. C’est tout simplement magnifique.
Ils avaient quitté l’Australie près de trois heures auparavant à bord de l’hydravion. Malgré le coût du voyage, Fiona n’avait pas hésité à sortir sa carte de crédit.
Tout cela était tellement improbable.
Trois semaines plus tôt, elle obtenait son diplôme d’avocate à la prestigieuse université de Yale dans le Connecticut, et à présent, elle survolait ces somptueuses îles de Polynésie.
- Et vous n’avez encore rien vu, continua Damon. Stone Island est la perle de l’océan Pacifique. Imaginez la jungle de Vanuatu, les plages de sable blanc de Tahiti, et l’atmosphère festive de Hawaii, le tout réuni en un seul lieu.
Des images de documentaires lui virent à l’esprit.
Son imagination fit le reste.
- Regardez, prenez les jumelles, proposa Damon en pointant du doigt l’océan.
Fiona les lui prit des mains. Le temps de localiser l’objectif et d’en faire une mise au point, elle découvrit un spectacle d’une rare splendeur.
Une colonie de dauphins fonçait vers le nord, bondissant dans un jaillissement d’écume.
- Je vous l’avais dit, c’est le paradis, répéta Damon, toujours aussi content de lui.
Tout en gardant les commandes de l’appareil, il adorait observer les mines émerveillées de ses clients.
Un poète avait surnommé la Polynésie, les Îles de l’Eternel Sourire.
Même si Damon n’avait pas une grande estime pour les Français, il devait avouer que la citation était tout à fait pertinente.
Médusée, Fiona n’arrivait pas à détacher son regard du ballet synchronisé des dauphins.
- Quand vous poserez le pied sur l’île, vous mesurerez encore plus sa beauté.
Fiona n’en doutait pas un seul instant.
- On est bientôt arrivés ? demanda-t-elle en reposant les jumelles.
- Encore une heure et demie de vol, mais si vous voulez vous reposer à l’arrière, y’a pas de problème.
- C’est le décalage horaire, et toutes ces heures d’avion, s’excusa-t-elle.
- Ne vous inquiétez pas, je vous réveille juste avant d’atterrir. Il faut absolument que vous voyiez depuis le ciel les lagons et la barrière de corail.
L’idée de manquer un tel spectacle fit hésiter Fiona. Mais la fatigue était trop lourde. Elle remercia Damon d’un sourire et se leva.
Elle se dirigea vers l’arrière et ouvrit la porte qui donnait sur l’habitacle intérieur, puis baissa les stores des hublots. La lumière qui passait par les interstices lui permit de se diriger sans encombre vers une des couchettes, sur laquelle elle s’endormit dans le bourdonnement du moteur à hélice.
[...]
Résumé
Stone Island est le paradis sur terre. A la suite du décès de son père biologique, Fiona Taylor, devient héritière. Au lieu de profiter de cet héritage aux Etats-Unis, elle décide de se rendre sur l’île, à la recherche de ses véritables racines.
Mon avis
Un petit roman à lire sur une plage entre deux séances de bronzage ou dans un train, entre deux arrêts. Alexis Aubenque m’avait habituée à mieux. Ou alors, je garde de trop bons souvenirs de Magnum, Higgins, la Ferrari et les deux dobermans, Zeus et Apollon.
Stone Island, Alexis Aubenque, éditions Le Toucan 9,90 €
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Le samedi 22 mars 2014, Nathalie Kosciusko-Morizet, en promenade au salon du livre de Paris, s’est arrêtée devant le stand de la Musardine. Pour un moment de détente la veille du premier tour des élections municipales, nous lui avons offert un exemplaire de Sexe, mensonges et banlieues chaudes, premier roman de Marie Minelli. Un livre qui concerne directement une candidate à la mairie de Paris, puisqu’il évoque le parcours érotique d’une jeune fille issue des beaux quartiers dans les banlieues les plus chaudes, bref une solution concrète à la fracture sociale parisienne.
Mais si nous pensions suggérer à la candidate UMP quelques pistes politiques, nous ne nous attendions pas à ce que ce livre lui fasse un tel effet sur le plan libidinal: dès le lendemain, NKM était prise d’un orgasme aussi fulgurant qu’impromptu en glissant son bulletin dans l’urne.
Nous conseillons désormais à Nathalie de lire Pourvu qu’elle soit rousse, un livre qui lui permettra de comprendre et exploiter ce formidable potentiel sexuel qui vient de se révéler à elle.
L’Observatoire de la liberté de création vient de publier une lettre ouverte collective destinée à appeler l'attention des pouvoirs publics et des citoyens sur les différentes atteintes à la liberté d'expression recensées depuis 2000 :
Paris, le 18 mars 2014,
Il y a eu, en 2000, Présumés innocents, exposition au CAPC de Bordeaux dont les commissaires ont été poursuivies, a posteriori, au pénal, par une association s’occupant de rechercher les enfants disparus, la Mouette. La procédure a fini par un non-lieu, de nombreuses années après, mais elle a marqué les esprits et le retour de l’ordre moral qui n’a fait que s’aggraver ces dernières années.
En 2010, Le Baiser de la Lune, film d’animation de Sébastien Watel, montrait un poisson-lune qui aimait un poisson-chat. Il devait être diffusé à l’école dans le cadre d’une campagne de prévention contre les discriminations, mais le ministre de l’éducation nationale, Luc Chatel, l’a interdit. Christine Boutin, sous couvert de son parti chrétien, soutint que ce film privait les enfants « des repères les plus fondamentaux que sont la différence des sexes et la dimension structurante pour chacun de l’altérité ». Prévenir contre l’homophobie serait faire de l’idéologie.
En avril 2011, Immersion (Piss Christ) et Sœur Jeanne Myriam, deux œuvres d’Andres Serrano, furent vandalisées à la Collection Lambert d’Avignon à la suite d’une manifestation conduite par Civitas. Certains évêques s’étaient joints aux intégristes dans la dénonciation d’un prétendu blasphème.
Quelques mois plus tard, des représentations de la pièce Sur le concept du visage du fils de Dieu, de Romeo Castellucci, furent empêchées par des catholiques intégristes. Il a fallu que la police protège les théâtres, comme ce fut le cas ensuite pour la pièce Golgota Picnic, de Rodrigo Garcia. Le porte-parole de la Conférence des évêques dénonçait ces deux spectacles sans les avoir vus, encourageant ainsi les manifestants.
Le 21 novembre 2013, le Fonds régional d’art contemporain de Lorraine a été condamné pour la présentation des œuvres d’Éric Pougeau dans l’exposition Infamilles à la demande de l’Agrif, une association « pour le respect de l’identité française et chrétienne », sur le fondement de l’article 227-24 du Code pénal, dont l’Observatoire de la liberté de création demande la modification depuis 2003. Les œuvres incriminées sont considérées par la justice comme violentes à l’égard des mineurs, et portant gravement atteinte à la dignité humaine. C’est la première fois qu’une exposition est condamnée judiciairement sur ce fondement. La cour d’appel est saisie.
En février 2014, le film Tomboy, de Céline Sciamma, a été attaqué par Civitas qui demande son retrait du dispositif d’éducation artistique « École et cinéma », et a cherché à s’opposer à sa diffusion sur Arte. Une candidate du FN à La Roche-sur-Yon dénonce Tragédie, spectacle chorégraphique d’Olivier Dubois, jugé « décadent » pour cause de nudité. Tous à poil !, livre de Claire Franek et Marc Daniau, est vilipendé au même moment par Jean-François Copé au nom du « respect de l’autorité ».
Les 28 janvier et 5 février 2014, sont remis en cause les visas d’exploitation du film Nymphomaniac Volume I et Volume II de Lars von Trier, par deux décisions du juge des référés du tribunal administratif de Paris. La délivrance de ces visas par la ministre de la Culture s’était pourtant appuyée sur une consultation de la Commission de classification. Le juge des référés est, par définition, seul. Il visionne et juge le film, seul. Et son jugement donne raison à une association (Promouvoir) dont le but est clairement confessionnel (« la promotion des valeurs judéochrétiennes, dans tous les domaines de la vie sociale ») et qui développe une stratégie d’actions contentieuses, administratives et pénales, contre les films et les livres, depuis 20 ans.
Les visas critiqués ont été délivrés par la ministre de la Culture après avis collégial d’une commission présidée par un conseiller d’État, nommé par décret, et composée de fonctionnaires représentant les ministères concernés par la protection de l’enfance et de l’adolescence, de professionnels, d’experts, dont des représentants de l’Union nationale des associations familiales (UNAF) et du Défenseur des enfants. Le film est désormais interdit aux moins de 16 ans (Volume I), et 18 ans (Volume II). Avec des conséquences lourdes sur sa diffusion, dont la portée est loin de ne concerner que les mineurs prétendument protégés par de telles mesures.
Le 20 février, le même juge des référés déboute l’association Promouvoir qui prétendait faire casser le visa du film La vie d’Adèle, d’Abdellatif Kechiche (interdit au moins de 12 ans), en faveur d’une interdiction aux moins de 18 ans. Le juge des référés ne répond pas favorablement, uniquement parce que l’association s’y est prise trop tard, ce qui laisse présager de la suite.
Il y a encore l’artiste Steven Cohen, arrêté en septembre 2013 au Trocadéro en pleine performance, pour cause « d’exhibition sexuelle », car il était partiellement nu, par les policiers du commissariat de la Faisanderie, proche du bois de Boulogne. Il sera jugé par le tribunal correctionnel de Paris, le 24 mars prochain, à la demande du parquet.
Il y a les pressions, exercées par des mouvements extrémistes, sur les bibliothèques pour censurer tel ou tel ouvrage, jugé par eux immoral ou scandaleux, demandant des comptes sur les politiques d’achat, de consultation et de prêt.
Il y a les mêmes anathèmes, lancés sur les manuels et les bibliothèques scolaires, les enseignants et les éducateurs, au nom d’un ordre moral qui ne s’autorise que de lui-même ou d’une rumeur autour d’une « théorie du genre », prétendument enseignée à l’école. Et cette fois, sont rassemblés les fondamentalistes de toutes les religions.
Ce n’est évidemment pas fini.
Ces faits devenus réguliers ont plusieurs caractéristiques communes alarmantes. Quelques groupes, très actifs et organisés en réseau, se sont érigés en arbitres et en gardiens des bonnes mœurs, selon des principes le plus souvent empruntés à l’ordre du religieux et de la morale. Ils s’attaquent à l’art et tentent d’empêcher la diffusion des œuvres qui leur déplaisent par tous les moyens : intimidation, rumeur, action violente... Les musées, les lieux d’exposition, les cinémas, les théâtres, les bibliothèques et les écoles, tous les lieux publics de culture et de connaissance sont devenus leur cible.
Or nous vivons dans une république démocratique et laïque. Il est temps de rappeler que la culture et l’éducation fondent notre pacte républicain, autour des valeurs de diversité, de tolérance et de dialogue. Le débat sur les œuvres est légitime et sain, chaque avis est respectable, mais rien ne justifie l’action violente. Une oeuvre qui respecte ce pacte ne peut faire l’objet d’aucune censure ni d’aucune forme de pression dictée par des minorités agissant au nom de principes communautaristes, ou d’arguments idéologiques, religieux ou moraux.
Le travail des auteurs, des artistes et des interprètes n’est jamais de dire une vérité unique. Une œuvre est une représentation, une fiction qui permet d’exprimer une vision du monde, et cette vision est et doit rester libre. La diffusion des œuvres ne doit pas être entravée par ceux qui n’en ont qu’une vision étroite, injuste ou déformée, et demandent une censure, parfois sans même voir, regarder ou entendre. Ce qui est en cause, ici, c’est le jugement que chacun peut faire librement des œuvres qui lui sont données à voir ou à entendre. Ce n’est pas seulement la liberté des créateurs que nous défendons, mais c’est aussi celle du spectateur. La censure porte atteinte à ce qui donne à chacun l’occasion d’exercer son intelligence et de questionner son rapport à l’autre ou au monde. Il s’agit de défendre l’expérience offerte à tous de la pensée et de la sensibilité, contre toute forme de puritanisme ou de catéchisme de la haine. Il ne faut pas laisser vaincre ceux qui tentent d’anéantir ce qui est un principe de toute vie démocratique. Si l’œuvre est polémique, elle requiert un débat, pas une interdiction.
Il est très préoccupant que l’Observatoire de la liberté de création ait à rappeler ces évidences. Il dénonce, depuis plus de dix ans, le dispositif légal qui permet aux associations d’agir contre les œuvres au nom de la protection de l’enfance, alors qu’elles n’ont aucun titre à le faire. Il dénonce les dispositions légales qui sont fort mal rédigées, et qui permettent des sanctions pénales contre les œuvres pour des motifs touchant à la morale.
Pendant sa campagne électorale, le candidat François Hollande s’est publiquement engagé auprès de l’Observatoire de la liberté de création, le 2 mai 2012, à « revoir profondément la législation en vigueur », dénonçant les attaques et remises en cause de manifestations artistiques, et affirmant qu’il convient de faire « cesser » « les poursuites contre des commissaires d’exposition ou l’autocensure des élus ».
Il est temps de passer aux actes.
Nous en appelons solennellement au président de la République, au gouvernement et aux parlementaires, pour procéder aux modifications législatives qui s’imposent, afin de garantir la liberté de création et de diffusion des œuvres, et modifier le code pénal.
Nous en appelons aux plus hautes instances de l’Etat, mais aussi aux élus locaux, pour protéger, autant de fois qu’il sera nécessaire, les œuvres, les artistes et les lieux de connaissance et de culture, par la garantie réaffirmée de la liberté de création et de diffusion des œuvres.
Membres de l’Observatoire :
la Ligue des droits de l’Homme (LDH) ;
la Fédération des salons et fêtes du livre de jeunesse ;
le Syndicat des artistes plasticiens (Snap - CGT) ;
l’association des Auteurs-réalisateurs-producteurs (ARP) ;
le Cipac - Fédération des professionnels de l’art contemporain ;
la Ligue de l’enseignement ;
l’Association du cinéma indépendant pour sa diffusion (ACID) ;
la section française de l’Association internationale des critiques d’art (AICA - France) ;
le Syndicat français des artistes interprètes (SFA) ;
la Société des gens de lettre (SGDL) ;
la Société des réalisateurs de films (SRF) ;
la Fédération des réseaux et associations d’artistes plasticien (Fraap)
le Syndicat français de la critique de cinéma (SFCC).
Organisations signataires :
- l’Association des directrices et directeurs de bibliothèques municipales et de groupements intercommunaux des villes de France (ADBGV) ;
- le Syndicat des distributeurs indépendants (SDI) ;
- l’Union des photographes professionnels-auteurs (UPP) ;
- le Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (SYNDEAC) ;
- l’Association des auteurs réalisateurs du sud-est (AARSE) ;
- le Syndicat des professionnels de l’industrie de l’audiovisuel et du cinéma (Sipac – CGT).
Vu sur Le Bracelet électronique, Guillaume Perrotte
Il y a beaucoup de similitudes entre le précédent texte publié par Guillaume Perrotte dans la collection e-ros, Fenêtre sur couple, et le roman qui vient de paraître, Le Bracelet électronique. La jalousie, les rapports de couple, le voyeurisme, la folie qui gagne un personnage, la présence d’un enfant et même la profession du personnage […]
Cet article provient de Littérature érotique
Un faux podiatre aux pratiques déviantes
Vient tout juste d’être arrêté dans un Oualle-Marte
Pour avoir sucé les orteils d’une cliente :
Les fétichistes des pieds, c’est pas de la tarte.
Selon une information révélée par le site dozodomo.com, la chaîne de télévision japonaise Asashi a censuré un plan du dessin animé Doraemon : Nobita no Himitsu Dôgu Museum (2013), de Teramoto Yukiyo, montrant aux téléspectateurs la petite culotte d'un des personnages. La chaîne a ajouté un jet de lumière pour dissimuler le sous-vêtement blanc de Shizuka. Cette censure a étonné les fans qui ne comprennent pas le problème, le personnage de Shizuka étant très souvent présenté nu dans les scènes où elle prend son bain. Il semble en réalité que l'affaire a servi d'argument aux défenseurs du projet de loi Tokyo’s Youth Healthy Development Ordinance qui vise à protéger les jeunes Japonais de contenus jugés choquants.
Le système de cotation des films mis en place par la MPAA aux États-Unis expliqué avec humour en une vidéo de 1 minute et 30 secondes.
Née en 1980, Emilie de Turckheim s’est déjà inspirée de son expérience de visiteur à la prison de Fresnes pour Les pendus (2008).
Extrait choisi
[...]
Elle a grandi. Elle vit dans une ville qui ressemble à l’ancienne, mêmes ronds-points, mêmes primevères en jardinières de béton, même sentiment géographique de vivre dans une plaine, sans accident. Elle saigne chaque mois et peut regarder, prudemment, sa propriété noire, son triangle de poils. Elle ne se confesse plus. L’idée a perdu tout son délice. Bien qu’elle regrette les pénitences et les espoirs de pénitence. Elle fréquente un lycée sans chapelle et ne porte plus de blouse. Quant à Marie, l’enviée, elle a été renvoyée de l’Institut, surprise, le jour du vaccin contre l’hépatite B, dans les bras de l’infirmier.
Marie et l’héroïne sont dans le même lycée. Elles parlent et s’asseyent sur des chaises qui se touchent. Marie sera comédienne. Sur la fiche d’orientation, dans la case profession envisagée, elle écrit comédienne. L’héroïne sera sainte. Sur la fiche d’orientation, dans la case profession envisagée, elle écrit secrétaire.
Elle rend visite à sa mère. Le matin prend toujours fin dans le parfum du chou, même quand pas un chou n’est servi. La mère prend ses repas dans la chambre avec vue sur le parc. Depuis sa fenêtre, elle reconnaît les pensionnaires dans les allées. C’est Ophélie celle-là. Regarde-la déboutonner son gilet pour échauffer l’étable. Pauvre petite, perdre la tête à son âge. Et Juliette, trouble et verte à force de regarder l’étang. Juliette est un personnage secondaire que nous croiserons sept fois au cours du roman et dont les tours ne sont pas nettement marqués, au sens propre, car elle est floue. En blouson noir, c’est le fils de Juliette, un grand échalas de fils, au chômage depuis trois ans. Il vient demander de l’argent à sa mère au lieu de chercher de l’ouvrage. Avec le chapeau, le père Roméo. Le genre d’homme qui ne supporte pas de perdre aux dominos. Comment s’est passée ta semaine, maman. Il ne s’est rien passé. Il pourrait y avoir des morts mais il n’y en a de morts. Ne commence pas à me poser des questions et n’oublie jamais que je t’ai lu des contes quand tu étais petite, tous les soirs, même épuisée par mes soucis, je ne t’ai jamais refusé une histoire, alors raconte. Maman, c’est l’histoire de sainte Hélysabel. Elle vivait au siècle des dragons et se promenait de village en village, frappant aux portes et sortant juste de l’enfance. Dites-moi comment vous servir, disait Hélysabel. La joie de vous avoir aidé sera mon traitement. Une mauvaise femme refusait de lui ouvrir et la maudissait en langue basse. A travers la porte fermée, Hélysabel la bénissait, devinant son nom et chantait sur les chemins. Plus loin, une mère demandait du persil et de l’ail pour soigner la fièvre de son dernier-né. Hélysabel se pressait de trouver ail et persil, le nourrisson guérissait dans la nuit. Ailleurs, un vieil homme voulait un fils pour perpétuer son nom et lui succéder dans le commerce du vin. Hélysabel entrait dans la maison, s’étendait sur la paillasse, laissait le vieillard venir dans son ventre, grossissait, accouchait et lui donnait un fils robuste, que le vieux prénommait Bienfait. Mais voilà qu’un matin, au cœur d’une clairière, un monstre malade, mi-homme mi-dragon, trop affaibli pour courir le monde, réclama le seul remède qui lui sauverait la vie. Quel est ce remède, demanda Hélysabel. Mille soucis cueillis au sommet de mille montagnes, répondit le monstre. Hélysabel passa le restant de ses jours à gravir les monts enneigés et roides des continents. Elle avait plus de cent quinze ans quand elle retrouva l’homme-dragon au cœur de la clairière. Il respirait à peine. Seuls ses yeux n’étaient pas entrés dans le royaume des morts ; et c’est ainsi qu’il put voir Hélysabel lui prodiguer les soins. Quand Hélysabel eut finit d’appliquer le mélange de pétales de soucis et de boue sur le torse du monstre glacial, celui-ci se dressa sur ses pattes arrière et par la gueule ouverte cracha une longue flamme. D’Hélysabel, il ne resta rien.
Elle embrasse sa mère, dit qu’elle apportera la prochaine fois une galette des rois. La mère dit qu’on la vole. Chaque semaine, il manque de l’argent. Parfois, on me prend cent, parfois on me prend mille. Je crois que c’est la femme de ménage, la grise, avec un accent. Elle dit à sa mère que personne ne la vole. Tout le monde veut son bien. La mère dit qu’elle espère qu’elle aura la fève.
Mon avis
Il est certain qu’Emilie de Turckheim maîtrise la langue française et adore jouer avec les mots mais à trop jouer, parfois, l’on se perd.
Je n’ai pas retrouvé dans ce roman, la fraîcheur et le culot présents dans Héloïse est chauve.
Beaucoup de longueurs nuisent à cette histoire où se côtoient le burlesque et une tristesse collante. Dommage ! L’idée de cette fille qui rêve d’être sainte était intéressante.
Une sainte, Emilie de Turckheim, éditions Héloïse d’Ormesson 18 €
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Delphine Bertholon est aussi l’auteur de Twist, de L’effet Larsen et de Grâce.
Extrait choisi
[...]
Il pleut. Il pleut depuis des jours. Elle ne se rappelle même plus la dernière fois qu’il a fait sec ; on dirait la mousson, du mauvais côté de la Terre. Dehors, les trottoirs rutilent comme si jamais personne ne les avait foulés.
Quand la grande restait avec Maman durant le grand sommeil, la petit briquait/lavait/rangeait, une vraie fée du logis (du moins, croyait-elle - elle ne se servait de rien sauf de la balayette, ce n’était pas brillant…). Enfin, le ménage, c’était au début. Quand a-t-elle cessé de jouer les maîtresses de maison, elle ne sait plus très bien. A quatre ans, on n’a pas la notion du temps.
Aujourd’hui, la notion du temps tourne à l’obsession. L’affreux n’est pas qu’il passe mais qu’il ne passe pas, il se loge dans la gorge comme un noyau de pêche jusqu’à vous étouffer. Lingette antiseptique, spray anticalcaire, lotion javellisée - on l’assassine tant qu’on peut à s’en rougir les mains mais il est toujours là, sablier de gravats, plein en haut, vide en bas, avec en son milieu un larynx étranglé.
Au cinéma, le métro roulait juste au-dessus de la salle et les murs résonnaient en Dolby Stéréo. Elle s’est demandé ce qu’il arriverait si, tout à coup, le plafond s’écroulait. Impact au troisième rang. Elle a rêvé cette tragédie et vu le wagon compressé dans les fauteuils de velours rouge, le sang noir, les membres arrachés, elle a vu sa sœur en uniforme de secouriste se délecter là au milieu, la grande ramasser un par un les morceaux de la petite comme des champignons, sous le ciel déchiré des étoiles électriques.
Elle en a rêvé tant et tant qu’elle n’a même pas su de quoi le film parlait.
Maintenant elle marche, protégée par la toile d’un parapluie imprimé camouflage ; elle n’a pas fait exprès, c’était le moins cher au bazar d’à-côté. Il se retourne sans cesse à cause des bourrasques, elle se bat contre lui à chaque carrefour.
Au pied d’un immeuble posé de traviole à un angle de rue, un fourgon est garé, toutes portières ouvertes, gyrophare hurlant. On transporte un vieillard sur une civière. Elle jette un œil réflexe, mais passe vite son chemin. Ce n’est pas son domaine, les débris d’existence.
C’est le domaine de la grande.
Le soir venu, leur mère déclarait : Ma grande, aide la petite à mettre la table. Question taille pourtant, elles ne valaient guère mieux l’une que l’autre. Aujourd’hui, la petite est la plus grande des deux. Grande, très grande. Dans la rue, on lui proposait même d’être prise en photo, mais ça fait belle lurette qu’on ne l’aborde plus.
La grande, elle, est minuscule. Dodue et minuscule et toujours en noir, le visage rond, le cheveu sombre, un instrument à vent faisant office de nez, à renifler sans cesse comme une sorte de tapir. Une fois, la petite lui a rendu visite ; elle n’ira plus jamais. La grande est obsédée et conserve tout ce qu’elle trouve : elle fait les poubelles, vole les morts, fouille les décharges, rackette les sans-abri. Chez la grande, tout est sale et cassé et amoncelé, un peu comme une brocante dans un asile de fous.
La petite se dit souvent qu’elle finira là-bas en pièces détachées, amoncelée au milieu du reste.
Résumé
Deux sœurs, la grande et la petite, emberlificotés dans un secret qui les lient depuis 18 ans. Elles ont 24 et 22 ans…
Mon avis
Quand tout semble écrit, tout peut encore changer.
Du grand Berthelon, redoutable et efficace même si ce roman-ci est très légèrement en dessous de Grâce, son précédent.
Le soleil à mes pieds, Delphine Bertholon, éditions JC Lattès 16 €
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La jeunette Maura Faussell de Virginie,
Saoule comme une grive, s’est foutue à poil
Pour aller visiter en prison son mari
Et apprit à ses dépens que c’est illégal.
"Ce premier tome écourté de Nymphomaniac nous parvient entouré d’une aura de scandale en raison de la crudité de ses thèmes et de la présence de scènes explicites. Ces séquences auraient été raccourcies par un tiers, voire censurées, par rapport à la version intégrale encore à venir, imaginée par l’enfant terrible du cinéma danois. Construit à la manière d’un journal intime narré par la protagoniste en voix hors champ, le film se compose de cinq chapitres dans lesquels sont exposées rétrospectivement ses expériences sexuelles. La masturbation, la fellation et la sodomie sont présentées sans grands détours, puis théorisées dans un langage parfois cru à l’aide de formules mathématiques, de métaphores bibliques ou philosophiques. Quelques gros plans sur les parties génitales contribuent à la facture érotique très franche de l’œuvre." C'est en ces termes que la Régie du cinéma du Québec (l'équivalent de la Commission de classification en France) a justifié, le 5 mars dernier, l'interdiction aux -18 ans du premier volume de Nymphomaniac, de Lars von Trier, nous apprend aujourd'hui le Journal de Montréal. Le second volume du film supporte la même classification pour des motifs similaires : "Cette deuxième partie, offerte en version abrégée à l’instar de son prologue, illustre l’escalade de l’héroïne, nymphomane autoproclamée, de plus en plus loin dans sa recherche du plaisir sexuel. Insatiable, Joe découvre le masochisme et les rencontres anonymes avec plusieurs partenaires, pour finalement se tourner vers les pratiques sadiques. Même dans cette version raccourcie, les trois derniers chapitres de l’œuvre présentent des actes sexuels non simulés et dépeignent avec un réalisme saisissant des sévices sexuels. Le traitement réservé à ces segments s’apparente d’ailleurs à celui des films pornographiques sadomasochistes. En conservant la facture érotique très affirmée du volet précédent, le cinéaste d’Antichrist ajoute, cette fois, une forte dose de violence."
Chaque année, le Festival de Films de Fribourg (FIFF), en Suisse, offre un programme éclectique, sous la direction de Thierry Jobin. Du 29 mars au 5 avril, la 28e édition surfera sur les thématiques de résistance, de crise et de rébellion, en proposant des œuvres issues de pays qui n'ont que rarement accès à la distribution internationale et dont la création cinématographique est inconnue tels le Bhoutan, l'Irak, le Nigéria, le Kenya ou encore le Sénégal. En 2014, 126 films issus de 46 pays différents sont programmés et 12 films sont en compétition pour décrocher le Regard d'or, dont Fish and Cat, un film iranien d'un seul plan de 134 minutes (plus fort que Brian de Palma !) ou bien The Square, un long métrage égyptien dont l'action se déroule sur la fameuse place Tahrir. Sur le site link-art.org, Jean Sluka ajoute qu'il sera possible, pour les plus courageux, de découvrir "le Belle et Sébastien russe (à combiner avec le torture-porn de Kim Ki-Duk en Projection de Minuit) et la superproduction 3D Stalingrad. [...] Moins pittoresque : une section parallèle dévolue à la catastrophe au cinéma mais qui, loin de se cantonner au genre, va d’un inédit avec Steve Carell (Seeking a Friend for the End of The World) à un docu qu’on annonce déchirant (The Horses of Fukushima)."
Après la violence (2010), le sexe (2011), la politique, la religion (2012), les déviances et les perversions (2013), le prochain numéro de Darkness devrait aborder le gore et la censure au cinéma. Les colonnes du fanzine vous sont ouvertes à la condition de respecter la ligne éditoriale de la revue : parler de censure. Alors, si vous souhaitez faire partie de l'aventure, faites-vos propositions en écrivant à l'adresse suivante : darkness.fanzine@sfr.fr
La photographie illustrant cet appel est tirée du film Frontière(s) (2007) de Xavier Gens.
Nevada Barr est née en 1952. Ecologiste militante, elle est l’auteur d’une série policière à succès mettant en scène Anna Pigeon, garde forestier dans les Rocheuses, qui lui a valu d’être élue parmi les meilleurs auteurs de thrillers du XXe siècle par l’association des libraires américains.
EXTRAITS choisis
Prologue
[...]
Un cauchemar, c’est ce qu’elle avait pensé. D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, les cauchemars avaient déchiré ses rêves. Un poids pesait sur son dos, la plaquait contre le matelas, écrasant son visage contre l’oreiller pour l’empêcher de respirer. Un relent de whisky et de cigarette s’immisça dans son rêve, et Polly sut que c’était la réalité. Dans les rêves, elle n’avait jamais d’odorat.
C’était Bernie. Il lui avait jeté des regards brûlants et obscènes jusqu’à ce qu’Hilda soit totalement ivre et oblige Polly à se coucher avant eux. S’il restait encore plusieurs semaines avant son anniversaire, Polly savait tout de même déjà ce que voulaient dire les œillades déplaisantes et visqueuses des hommes.
Ardente comme un fer, la main s’appuya au milieu de son dos, lui brûlant la peau au travers du tissu fin de son pyjama. Comme un insecte punaisé à une planche, elle se débattit, bras et jambes s’agitant dans les draps emmêlés.
Avant autant de facilité qu’il aurait décortiqué un épi de maïs, Bernie lui arracha le bas de son pyjama.
Hilda avait dit à Polly ce qui se passerait si Bernie s’avisait d’entrer dans sa chambre la nuit. Elle lui couperait les couilles et les lui donnerait à manger.
Dans une torsion qui lui blessa le cou, Polly libéra son visage de l’oreiller et hurla.
La main gauche quitta son dos, l’empoigna par les cheveux et tira la tête en arrière. De son autre patte énorme et puante, il lui allongea une claque sur le nez et la bouche.
« La ferme. Ta mère est tellement bourrée qu’elle n’entendra rien. Tu te tais, et on va passer un bon moment. Un sacré moment. On va s’amuser. Bernie sait faire piailler les petites filles. Piou piou. Tu vas te taire, hein ? »
Polly parvient à acquiescer imperceptiblement malgré l’étau de chair qui lui enserrait la tête.
« Piou, piou », répéta-t-il. Bernie était un redoutable connard.
Il écarta sa main, et Polly, avec le peu d’air qui lui restait dans les poumons, se remit à crier. Elle s’agita et lança une ruade. Il lui arracha une mèche de cheveux, mais la douleur lui donna des forces, et elle lui planta ses ongles dans toutes les parties exposées de peau qu’elle pouvait trouver.
[...]
Bernie était nu, et son truc se dressait comme une vieille branche morte jaillissant d’un marais. Polly hurla de plus belle.
« Putain de merde ! » siffla Bernie avant de lui empoigner le visage pour lui couvrir la bouche. Elle criait et un doigt épais se faufila dans sa bouche. Polly y plongea les dents et mordit, mordit, mordit jusqu’à ce que Bernie hurle à son tour. Il la secoua, et elle se sentit soulevée du lit, mais elle tint bon. Il la projeta au sol avec une telle violence qu’elle desserra enfin la mâchoire : un morceau de chair se détacha, et du sang lui coula dan la gorge.
Elle était devenue cannibale, à présent.
Résumé
2007.
Polly est devenue professeur d’anglais respectée de La Nouvelle Orléans. Divorcée, elle vit seule avec ses deux filles, lorsqu’elle rencontre Marshall Marchand, un brillant architecte, qui œuvre à la reconstruction de la ville, détruite par l’ouragan Katrina.
Polly ne tarde pas à tomber sous son charme avant de découvrir que Marshall est hanté par le drame du Butcher boy, ce jeune garçon qui, en 1971, a massacré sa famille à la hache. Quel rapport entretient-il avec ce fait divers atroce ?
Mon avis
Nevada Barr a écrit une intrigue magistralement orchestrée. La construction de ce roman est diabolique. Jusqu’à la dernière page, le lecteur est tenu en haleine.
Traumatismes infantiles et résilience y sont abordés avec délicatesse et pertinence. Un très bon thriller psychologique.
13 1/2, Nevada Barr, éditions Le Cherche Midi
Traduction de Laura Derajinski
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Vu sur Catalogue 2014 de la collection e-ros
Ces derniers jours, voire ces dernières semaines, j’ai travaillé à la mise à jour du catalogue 2014 de la collection e-ros. La collection comprend actuellement 50 publications. C’est donc, avec les publications de l’année en cours, une petite soixantaine d’eBooks qui figure dans ce nouveau catalogue. Quelques nouveautés par rapport à l’ancien catalogue, pour celles […]
Cet article provient de Littérature érotique
Amanda COETZEE est sud-africaine. Rédemption est son deuxième roman.
Résumé
Harry O’Connor officier de police londonien panse ses blessures dans sa famille des gens du voyage, des Travellers. Il a tué son père qui était un tueur en série et sauvé le jeune garçon qu’il tentait d’assassiner.
Son amie, Emily Meadows, l’appelle au secours. Elle aimerait qu’il se rende en Albanie pour ramener une mère et sa fille.
Extrait
Eté 1986
Londres, Angleterre
Beth se réveilla dans l’obscurité avec le goût pâteux des produits chimiques sur la langue, l’empêchant de déglutir. Cependant, elle persévéra et finit par produire assez de salive pour humecter ses lèvres. Son corps, celui d’une jeune fille de quatorze ans, était douloureux comme celui d’une vieille femme, et lorsqu’elle se frotta les bras, elle remarqua des bleus qui n’existaient pas la veille. Elle regarda autour d’elle, mais la pièce et son contenu lui restaient obstinément inconnus. Les jambes tremblantes, elle se leva avec lenteur et fit courir ses doigts dans ses cheveux défaits. Elle se sentait comme un cadavre et n’avait pas besoin de glace pour savoir qu’elle devait avoir l’air encore pire.
Elle remarqua pour la première fois qu’elle était nue ; merde, combien avait-elle bu et fumé au juste hier soir ? Instinctivement, elle se couvrit d’abord avec les mains, puis en relevant et drapant la fine couverture autour d’elle. Elle fronça le nez avec dégoût ; la toile puait la sueur, et pire - pile ce dont elle avait besoin avec un estomac déjà en vrac. Elle chercha ses vêtements des yeux mais ils avaient disparu, tout comme son sac qu’elle souvenait vaguement de porter.
Fait chier.
Elle prit une profonde inspiration et se força à rester calme ; une partie des évènements de la soirée refit surface et elle se rappela subitement le nom de la femme qui l’avait hébergée la nuit dernière, Tamara. Elle essaya de recoiffer sa frange et de rire du bordel qu’était devenue sa fugue à Londres. Ça ferait une super histoire à raconter à ses potes lorsqu’elle serait de retour à Bedford. Si elle n’était pas punie pendant les trente prochaines années.
Elle traversa la pièce jusqu’à la porte en vacillant, déterminée à se donner une contenance avant d’affronter la femme plus âgée rencontrée dans le train la veille. La poignée de la porte était poisseuse et elle la tourna du bout des doigts ; comment avait-elle fait pour ne pas voir à quel point tout était sale hier soir ?
La porte résista, émit un grincement et finit par s’ouvrir sur un gros homme d’âge moyen en slip sur le canapé.
- Pas trop tôt.
Beth le regarda avec confusion puis horreur, avant de vider le contenu solide de son estomac sur la moquette déjà tachée.
D’une certaine façon - avant même que la baleine bouffie ne se lève en rugissant pour lui assener des coups sur la tête - elle savait qu’elle s’était mise dans un gros pétrin. Elle frissonna et prit conscience de la douleur alors qu’elle tombait, son bras formant un angle inhabituel lorsqu’elle atterrit sur le sol. Mais ce n’était qu’un bruit de fond comparé au hurlement dans son crâne. La couverture lui fut arrachée et elle se retrouva tirée par les cheveux sur le canapé, l’autre main comme une bidoche la frappant à coups répétés sur la tête et le visage.
- Tu me nettoieras ça plus tard, petite salope, mais d’abord, je vais te donner une bonne leçon.
Il la fit basculer et lui enfouit le visage dans un coussin avec tant de force qu’elle crut qu’elle ne pourrait plus jamais respirer.
En y repensant, elle souhaita que tel ait été le cas.
Mon avis
Une autre vision des Travellers et des personnes qui rêvent d’un monde meilleur, dure et passionnante. Tout n’est pas blanc ou noir pourrait résumer ce roman à la belle écriture.
Un bon moment de lecture.
Rédemption, Amanda Coetzee, éditions Toucan 320 pages 20 €
Traduction de Yoko Lacour
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Deux adolescentes, à la pointe du couteau
Ont forcé un garçon autiste à se branler
Et copuler avec un chien sur vidéo;
La culture du viol, quelle calamité !
Après 4 ans d’absence, les éditions La Musardine sont de retour au Salon du Livre de Paris. En cette période d’invasion de textes « érotiques » chez tous les grands éditeurs de la capitale, il fallait bien que le public retrouve un point d’ancrage, sur un stand où l’on trouve l’érotisme décliné sous toutes ses formes, pour tous les goûts…
Les nouveautés 2014…
On découvrira sur le stand de la Musardine les dernières parutions, reflet de l’éclectisme de la maison :
Sexe, mensonges et banlieues chaudes, le premier roman de Marie Minelli, qui enfonce le clou de la vague chick porn, après le succès de Sex in the Kitchen d’Octavie Delvaux : des comédies érotiques et romantiques made in France !
Osez l’infidélité, de Pierre des Esseintes, où comment comme François, Valérie, Julie et les autres, vivre au mieux cette situation très en vogue.
La Putain et le Sociologue, un livre à deux voix, laissant la parole à une prostituée libre et heureuse, mise en regard de l’analyse du sociologue Daniel Welzer-Lang. Un livre précieux pour éclairer les débats actuels.
Seront présents plusieurs de nos auteurs, notamment Marie Minelli, Octavie Delvaux (Sex in the Kitchen), Claude H. (Grand Ecart), Gala Fur (Osez les jeux de soumission & de domination), Marc Dannam (Tout Osez !), Etienne Liebig (Sexercices de style) et l’incontournable Stéphane Rose (Misère-sexuelle.com).
… et toujours le fonds d’un éditeur de référence dans son domaine.
Le Salon du Livre est l’occasion de présenter l’ensemble du fonds de La Musardine, riche d’environ 250 titres aujourd’hui, dans tous les genres littéraires…
La collection « Osez », référence dans les domaines des guides pratiques de sexualité, qui fête ses 10 ans en 2014, sera particulièrement mise à l’honneur.
Mais aussi les textes classiques et contemporains en poche dans la collection de référence « Lectures amoureuses » (Sade, Musset, Anaïs Nin, Esparbec, Françoise Rey…), nouvelles érotiques dans la collection à thème « Osez 20 histoires »), les sommes encyclopédiques sur des sujets de société, les essais impertinents et pamphlétaires de la collection « l’Attrape-corps » (Misère-sexuelle.com, La Liberté d’offenser…), les beaux- livres (Pin-up d’Aslan)…
Et plein de surprises !
Le Salon permet à la Musardine de rencontrer son public, mais surtout de faire découvrir la maison à ceux qui ne la connaissent pas ou n’osent pas. Pour vous séduire, puisque ça fait partie de notre travail, nous vous avons réservé plein de surprises, que ce soit le soir de l’inauguration – où l’ambiance promet d’être réchauffée – ou durant le salon, avec des cadeaux, des auteurs plus sympathiques les uns que les autres, et notre team de choc prête à tout pour vous !
Accompagnée de son guitariste Serge Léonardi, Julia Palombe, la nouvelle diva des nuits parisiennes qui osent, viendra exceptionnellement présenter quelques chansons de Nue, premier album de son groupe Palombe & Creatures, pendant la soirée d’inauguration en live et en direct du stand de la Musardine !
Venez nombreux (stand F93) !
EXTRAIT
Prologue
Je ne me souviens plus vraiment. On dirait que j’ai enterré ça quelques part, sous des mètres cubes de conscience.
Des images, des mots, des sensations, des odeurs.
Des douleurs.
Rien de précis.
Comme si ça n’était jamais arrivé.
Comme si ça ne m‘était jamais arrivé.
C’est arrivé, pourtant.
Une blessure toujours à vif, une meurtrissure qui saignera jusqu’à la mort. Une plaie aussi profonde qu’un abîme, dans laquelle je me suis perdue. Oubliée.
Dur à expliquer.
Ça a juste changé ma vie. Ça m’a transformée en je ne sais trop quoi…
Chaque femme a sa façon bien à elle de réagir à cet outrage indélébile.
Chaque femme et chaque enfant.
Ceux qui ont subi cela savent de quoi je parle. Les autres ne peuvent l’imaginer, même avec la meilleure volonté du monde.
Peu de gens peuvent comprendre. Ou beaucoup trop, malheureusement.
Mais tout le monde peut juger. Ce que je suis devenue.
Si facile de juger.
Si difficile à comprendre.
Ça ne fait pas seulement mal à en mourir. C’est bien pire. Ça vous ronge, lentement, de l’intérieur. Ça vous dévore, jusqu’à ce qu’il ne reste qu’une enveloppe vide et sèche.
J’aurais tellement voulu qu’il me tue. Qu’il m’achève. Ç’aurait été charitable de sa part. Mais il ignorait la pitié, je crois.
Et moi, j’ai oublié ce que c’était.
Il m’a tout appris, ne m’a rien laissé.
Ce jour-là j’ai compris qu’on peut mourir plusieurs fois.
Moi, je suis morte dans une chambre sordide, il y a longtemps. Tellement longtemps…
Pourtant, quelque chose a survécu. Ou plutôt, quelque chose est né ce jour-là.
Quelque chose qui marche et qui parle à ma place.
Résumé
Raphaël, son frère William et leurs deux complices viennent de dérober trente millions d’euros de bijoux. Un casse qui a mal tourné : deux morts et un blessé grave.
Le blessé, c’est William.
Ils se retrouvent en planque dans une ferme isolée où vit Sandra.
Mon avis
Un huis-clos où les scènes de tortures alternent avec le sordide. PLUS NOIR QUE NOIR.
Difficile pour un lecteur lambda de ressortir indemne psychologiquement de ce Purgatoire des innocents.
Pour public averti.
Purgatoire des innocents, Karine Giebel, éditions Fleuve Noir 592 pages 20 €
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Le docteur Meloy veut mettre au rancart nos godes
Grâce à sa fabuleuse machine à orgasmes,
Mais qui d’entre vous s’enfoncera l’électrode
Dans la moelle épinière avec enthousiasme ?
Dean Koontz est l’auteur de nombreux best-sellers. Il vit en Californie avec sa femme et le souvenir de leur golden retriever.
Extrait choisi
[...]
- Nickie…, murmura-t-elle.
La chienne n’inclina pas la tête de surprise, ni ne dressa les oreilles ; elle regarda simplement la jeune femme avec intensité.
Au bout d’un moment, Amy fit asseoir le garçon.
- Passe ton bras autour de mon cou, mon chéri.
Jimmy était petit. Elle le souleva et le prit dans ses bras.
- C’est fini. Cela ne se reproduira plus.
La chienne ouvrit le chemin vers l’Expedition. En quelques foulées, elle sauta dans le coffre.
Amy déposé le garçon sur la banquette arrière.
- C’est fini, répéta Amy en embrassant Jimmy sur le front. Je te le promets, chéri.
Amy eut un frisson en prononçant ce serment. Ce garçon n’était pas le sien, leurs vies se sépareraient sous peu. Elle ne pouvait aider un enfant comme elle aidait les chiens. Parfois, même les chiens, elle ne pouvait les sauver…
Et pourtant, elle répéta :
- C’est fini. Je te le promets.
Elle ferma la portière et resta immobile, à côté de la voiture, tremblant dans la nuit de septembre pendant qu’elle regardait Theresa assise non loin sur les marches du perron…
Le clair de lune semblait parer de givre le macadam de l’allée et les branches des arbres.
Amy se souvenait d’une autre nuit… une nuit d’hiver… Elle revoyait le sang sur la neige et la nuée de mouettes affolées, s’envolant d’une passerelle en un tourbillon blanc, scintillant dans le faisceau fugitif d’un phare, telle une escorte d’anges emportant vers les cieux une âme pure et innoncente.
Résumé
Amy Redwing consacre sa vie à une association de protection des golden retrievers. Pour les amis des bêtes, elle est une légende. Pour Brian McCarthy, son soupirant avec qui elle garde une étrange distance, le comportement d’Amy est encore plus troublant et cache, à ses yeux, un terrible secret.
Amy a risqué sa vie pour sauver une chienne nommée Nickie. Un lien particulier unit la jeune femme à l’animal.
Mon avis
Encore une fois, la magie Dean Koontz opère. On pourrait croire qu’à force d’écrire, l’imagination de l’auteur s’essouffle. Hors, il n’en est rien. D’un sujet banal, il tire un roman complexe où certaines scènes frôlent les meilleures scènes de films d’épouvante.
Soir de cauchemar, un roman destiné aux lectrices et lecteurs qui aiment avoir peur, sans prises de tête.
Soir de cauchemar, Dean Koontz, éditions JC Lattès 21,50 €
Traduit de l’anglais par Dominique Defert
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Comme vous pouvez le voir, nous avons lié leurs poignets à la barre au-dessus de leurs têtes, assez haut pour qu’ils ne puissent pas tout à fait poser leurs talons sur le sol et qu’ils doivent utiliser continuellement les muscles de leurs pieds et de leurs jambes pour soulager leurs bras qui tremblent sous l’effort.
Ne sont-ils pas ravissants ?
Oui, allez-y, vous pouvez les toucher, ils sont là pour cela. Ils adorent, je vous l’assure; c’est pour eux l’occasion rêvée de s’exhiber, d’être admirés. Voyez comment ils sourient gentiment. Je voudrais pouvoir vous montrer leurs yeux, mais vous savez, le règlement, c’est le règlement et ils devront garder leur bandeau en tout temps. Je crois que vous admettrez comme moi que c’est mieux ainsi pour tout le monde.
Ne soyez pas timides mesdames, tâtez-moi cette fesse. Sentez-vous comme elle est ferme, nerveuse, mais si douce et si tendre? Tous les clichés de vos romans préférés miraculeusement devenus réalité sous vos yeux ébahis! Regardez tous ces muscles saillants s’étirer et se gonfler dans leurs bras, dans leur dos, dans leurs jambes longues et élégantes entravées par leurs liens.
Je vous en prie, faites comme chez vous et faites roulez délicatement les testicules de celui-ci entre vos doigts, prenez son pénis dans votre main et caressez-le comme un petit animal familier : ils n’attendent tous que cela. Embrassez un de ses mamelons, prenez sa queue dans votre bouche… vous voyez avec quelle rapidité elle durcit ? Faites glisser un de vos doigts entre ses fesses. Ne vous en faites pas s’il couine un peu: il adore et en redemande, le salaud.
Je vois que ça vous plaît. Impressionnées ? Il y a de quoi. Des corps nus, suspendus de cette façon — surtout quand ils sont si sculpturaux — c’est le paroxysme de la beauté. Avec les bras tendus vers le haut, la chair crémeuse, les os saillant juste aux bons endroits, le creux de l’estomac juste assez arrondi, et les fesses… avez-vous déjà vu quelque chose de plus désirable, de plus charmant ?
Si je suis certaine que ça leur fait plaisir ? Bien entendu ! C’est le désir secret de tous les hommes de devenir des objets de désir. Ne lisez-vous donc pas la presse masculine ? C’est profondément inscrit dans leurs gènes. Ils peuvent bien nous dire le contraire, ils peuvent bien protester et jouer les mijaurés, on ne peut pas vaincre l’atavisme, la biologie. Ils ont beau être ficelés, exposés et bâillonnés, leur dos a beau être zébré par la morsure du fouet, ils bandent éperdument, ils bandent à en perdre l’âme. N’est-ce pas une preuve amplement suffisante de leur consentement, de leur abandon à nos désirs impétueux et incontrôlables de femelles ?
Allez-y, chères amies. Servez-vous, il y en aura suffisamment pour toutes.
L'imam de la mosquée d'Al-Azhar, la plus haute autorité islamique d’Égypte, souhaite l'interdiction totale du film Noé (2014), de Darren Aronofsky, racontant à sa manière l'histoire du déluge et de Noé rapportée par l'Ancien Testament. La représentation physique d'un prophète, interdite par l'islam, est au cœur de la polémique. Si le comité de censure égyptien avait interdit The Da Vinci Code en 2006 après les vives protestations de la communauté copte orthodoxe, il avait en revanche autorisé l'exploitation en salles de La Passion du Christ (2004), de Mel Gibson, décrivant le chemin de croix de Jésus, également considéré comme un prophète par les musulmans. Une tolérance qui s'explique peut-être par le fait que dans ce dernier cas, la communauté juive contestait la manière dont le cinéaste la stigmatisait pendant plus de deux heures...
Les comités de censure du Qatar, du Bahreïn et des Émirats Arabes Unis ont informé la Paramount, de leur décision d'interdire la projection du film. Une mesure similaire est attendue dans d'autres pays comme la Jordanie et le Koweit.
Sur metronews.fr, Judith Korber explique que le film aurait déclenché une vague d'indignations aux États-Unis, plusieurs institutions chrétiennes, dont la très influente National Religious Broadcasters (NRB), dénonçant l'incarnation de Noé par Russell Crowe et une vision bien trop hollywoodienne et sombre du déluge.
Noé n'en est pas à sa première difficulté puisque déjà en octobre 2013, la Paramount avait demandé à Darren Aronofsky de revoir sa copie après des projections désastreuses réalisées auprès des membres de différentes communautés religieuses aux États-Unis. Face au refus du réalisateur et au risque de controverse religieuse, le producteur a finalement décidé de publier un avertissement pour éviter tout échec commercial :
« Ce film est inspiré de l'histoire de Noé. Si l'œuvre s'autorise quelques libertés artistiques, nous pensons qu'elle reste fidèle à l'essence, aux valeurs et à l'intégrité de cette histoire fondamentale pour des millions de croyants à travers le monde. L'histoire originelle de Noé peut être lue dans le livre de la Genèse »
Pour autant, Darren Aronofsky ne semble pas inquiet : "Je pense que la Paramount tente simplement de faire au mieux. Il n'y a pas vraiment de controverse. Si polémique il y a, c'est parce que les gens ont peur de l'inconnu et craignent les adaptations d'épisodes bibliques. Tout cela disparaîtra dès qu'ils verront le film."
Noé sortira sur les écrans français le 9 avril prochain.
Lionel Davoust est ingénieur en halieutique de formation. Il se consacre à la littérature depuis dix ans.
LE POUVOIR est le troisième opus de la trilogie LEVIATHAN. Toute l’histoire commence par LA CHUTE, suivi de LA NUIT.
Résumé
De nos jours, les progrès scientifiques ont chassé les vieilles superstitions et l’enchantement, cédant la place à une ère de raison où même la religion chancelle. Or, dans les profondeurs de l’inconscient, les traditions antiques, les peurs ancestrales, il subsiste une porte entrouverte sur des prodiges dépassant l’entendement. Ce n’est pas de la magie ; c’est du pouvoir. Rares sont ceux à y accéder. On les a appelés prophètes, sorciers, chamanes au fil des âges. La plupart ont été exterminés sur le bûcher, mais certains ont concrétisés les rêves les plus fous de l’humanité : richesse, domination. Jeunesse éternelle. Et ils se font la guerre - en riant.
Michael Petersen, biologiste marin, fait les frais de cette guerre. Pris dans une machination dont il ignore les enjeux mais dont il est la clef, il a vu presque tout son entourage périr de mort violente ; pire, il est lui-même la cible d’une chasse à l’homme qui le contraint à vivre en paria. Andrew Leon, l’agent du FBI qui a aidé la famille Petersen à fuir les Etats-Unis, est devenu lui aussi une proie. L’inquiétant Comité compte sur son outil de cartographie de la conscience humaine pour localiser Michael. Une course contre la montre s’engage, afin de détruire le biologiste avant l’éclosion de son pouvoir, capable d’anéantir l’organisation.
Extrait
Masha Turgueniev surveillait l’océan en s’en méfiant comme d’un animal sauvage.
Pourtant, les eaux étaient enclavées, placides. En contrebas s’étendait un bras de mer d’à peine six cents mètres de large, dont la surface lisse s’embrasait de rouille dans le crépuscule terni par les lourds nuages d’hiver. Ferries et navires marchands glissaient sans plus qu’un chuintement de moteurs lointains. Mais la Russe observait le miroir embrasé dans l’espoir vain d’en percer les profondeurs.
Il y a tant de choses, songea-t-elle, que nous ignorons du monde.
Au-delà du ponton de la marina de Rushbrook, elle ne distinguait du continent canadien qu’une colline couverte de conifères denses. L’avancée des ombres entre les restes de neige et de glace la piqua d’un mauvais pressentiment et elle se tourna vivement vers son fils. A une trentaine de pas, Eric s’amusait en silence à casser avec une branche les congères grisâtres laissées sur le parking.
Rassurée, elle observa Michael, debout à côté d’elle. Son mari, l’homme qu’elle aimait, et à qui elle avait pourtant menti toute sa vie.
Les yeux marron de Michael s’étaient égarés sur l’océan. Lui ne semblait pas redouter les énigmes des profondeurs ; son expression rêveuse manifestait cette confiance aveugle en toute personne, en toute chose, dont on s’était si souvent servi à ses dépens.
« Je me demande toujours à quoi tu penses quand tu regardes l’océan comme ça », dit doucement Masha.
Le biologiste marin inclina lentement la tête sur le côté sans la regarder.
« Je me le demande aussi, répondit-il à mi-voix.
- Elle t’appelle ?
- C’est la mer, Megan, fit-il, distant. Elle ne peut pas m’appeler. »
Masha lui caressa le bras et eut un sourire tendre, teinté de nostalgie.
« Tu mens très mal. »
Il eut un léger sursaut, puis se tourna vers elle. Approchant des trente-cinq ans, Michael Petersen était solidement bâti : une carrure de joueur de football américain, une stature qui dépassait allégrement le mètre quatre-vingts, des traits robustes. Une apparence qui contrastait avec sa nature douce, souvent interprétée à tort comme de la lâcheté, et qui avait fait de lui la victime idéale d’un complot dont Masha, bien que partie prenante, ignorait tous les enjeux.
[...]
Mon avis
Le Pouvoir est un roman qui évoque le cheminement des personnages principaux vers la lumière, chacun choisissant son propre chemin, la Voie de la Main Droite ou la Voie de la Main Gauche.
Le personnage le plus marquant, pour moi, restera sans aucun doute, Dwayne de Heldadt mais j’avouerai aussi un faible pour Masha, la Mage.
De l’aventure, de l’amour, des combats à l’épée, du mysticisme et des mythes revisités, le tout réuni dans un roman à l’écriture un peu trop foisonnante parfois.
Vous l’aurez peut-être compris, LÉVIATHAN est une trilogie fantastique.
Lectrices ou lecteurs aimant les romans terre-à-terre, abstenez-vous ! A tous les autres, je conseillerai de lire les deux premiers tomes (La chute et La nuit) pour bien saisir toutes les nuances de cette histoire complexe.
LEVIATHAN LE POUVOIR, Lionel Davoust éditions Don Quichotte 542 pages 23 €
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Après Nymphomaniac volumes 1 & 2... La Vie d'Adèle chapitres 1 & 2 !
Forte de ses succès, étant parvenue à faire réviser le niveau de classification des films Nymphomaniac volume 1 (l'interdiction aux -12 ans devenant une interdiction aux -16 ans) et Nymphomaniac volume 2 (l'interdiction aux -16 ans devenant une interdiction aux -18 ans), l'association Promouvoir a attaqué la classification du film La Vie d'Adèle (2013), d'Abdellatif Kechich, pour demander la suspension du visa d’exploitation interdisant le film aux -12 ans, en tant qu'il n’interdit pas le film aux -18 ans ou, à défaut, aux spectateurs de -16 ans, se référant aux scènes de sexe entre les deux personnages.
Cette fois-ci, comme nous l'avions imaginé et écrit sur ce blog le 6 février 2014, le juge des référés du tribunal administratif de Paris a rejeté la requête le 20 février dernier, non pas sur le fond mais sur la forme, le juge Heu estimant que l'urgence de l’article L. 521-1 du code de justice administrative invoquée, n'est pas caractérisée : d'une part, parce que le visa a été attribué le 9 septembre 2013 et, d'autre part, par ce que le film n'est plus exploité depuis plusieurs semaines, sa sortie en salles remontant au 9 octobre 2013. Le juge rejette en outre l'argument des requérants (l'association pour la dignité humaine joignant sa requête à celle de Promouvoir) selon lequel "le film est encore projeté dans 11 salles, dont 5 en Ile-de-France" et qu’il est même diffusé "sur les vols outre-mer d’Air France".
L'interdiction aux -12 ans décidée pour La Vie d'Adèle est-elle pour autant sauvegardée ? Si les associations Promouvoir et pour la dignité humaine se sont faites débouter par la voie du référé, rien ne les empêche désormais d'attaquer le visa d'exploitation en saisissant le tribunal administratif de Paris par la voie normale.
Notons que l'un des motifs de suspension du visa soulevés devant le juge concerne l'irrégularité supposée du procès-verbal de la Commission, les associations contestant, notamment et pour la première fois, la nomination de Gauthier Jurgensen par le ministre de la Famille alors que, selon elles, il aurait dû faire partie du collège des professionnels puisque travaillant pour le site Allociné. Le décret du 23 février 1990 ne prévoyant pas de quorum par collège au sein de l'assemblée plénière (*), le moyen invoqué est sans aucun doute inopérant puisque l'appartenance d'un membre à l'un ou l'autre des collèges ne change rien à la décision de la Commission, celle-ci ne rendant qu'un avis au ministre de la Culture seul compétent pour attribuer le visa d'exploitation d'un film.
(*) Chaque demande de visa d'exploitation fait l'objet d'une projection du film en sous-commission à l'issue de laquelle, chaque membre présent, vote. Si la sous-commission propose une restriction à la programmation, l’œuvre est obligatoirement renvoyée en assemblée plénière. L'assemblée ne siège valablement que si quatorze membres au moins sont présents sans qu'un nombre minimum de représentants des quatre collèges - des institutionnels, des professionnels, des experts et des jeunes - composant la Commission, ne soit exigé.
Nymphomaniac, de Lars von Trier vient d'être interdit d'exploitation totale en Turquie sur décision de la commission d'évaluation du ministère de la Culture. Plusieurs artistes turcs ont dénoncé la censure du gouvernement Erdogan, au pouvoir depuis 2002. "Je condamne fermement l'interdiction de Nymphomaniac alors qu'il existe en Turquie une limite d'âge dans les cinémas" s'est indigné sur Twitter le réalisateur turc Nuri Bilge Ceylan, prix de la mise en scène au Festival international du film à Cannes en 2008 pour Les trois singes et Grand prix en 2011 pour Il était une fois en Anatolie
Nymphomaniac volume 1 est interdit aux -18 ans au Brésil, en République Tchèque, Finlande, Hongrie, Irlande, Pays-Bas, Norvège, Grande-Bretagne et au Portugal. Il est interdit aux -16 ans en France (après avoir initialement été interdit aux -12 ans), en Allemagne, en Suisse et aux -15 ans en Suède.
Nymphomaniac volume 2 est interdit aux -18 ans en Hongrie, Irlande, Royaume-Uni, au Portugal et en France (après avoir été initialement été interdit aux -16 ans) et interdit aux -16 ans aux Pays-Bas, en Suisse et aux -15 ans en Suède.
Joanna Dennehy, psychopathe et Anglaise,
Condamnée à une peine à perpétuité
Pour triple meurtre, à la presse aurait déclaré :
«Je me console : au moins, je ne suis pas obèse».
Le 28 février 2014, la cour d'appel de Paris a confirmé l'interdiction du programme télévisé et Internet d'ARTE intitulé Intime conviction, proposant le procès inspiré de l'histoire du docteur Muller, médecin légiste, aujourd'hui définitivement acquitté du meurtre de sa femme par la justice. L'arrêt confirme l'ordonnance du 27 février dernier rendue par le juge des référés saisi en urgence par Jean-Louis Muller pour atteinte à sa vie privée. Selon l'arrêt de la cour d'appel, les mesures prises par le premier juge, "strictement proportionnées à l'atteinte commise", "sont seules de nature à faire cesser le trouble manifestement illicite actuellement subi par M. Muller". "C'est une mesure de censure totalement excessive", a déploré l'avocat du producteur, Maha Productions, Maître Christophe Bigot, contacté par l'AFP.
Selon 20 minutes, le téléfilm de Rémy Burkel, avec Philippe Torreton et Camille Japy, a d'abord été diffusé le 14 février sur la chaîne franco-allemande. En parallèle, un site Internet prolongeant la fiction devait permettre de suivre, jusqu'au 2 mars, le procès du suspect, médecin légiste comme Jean-Louis Muller.
Soulignant de nombreuses similitudes entre l'histoire de leur client et le téléfilm puis le faux procès, les avocats du docteur Muller ont obtenu l'interdiction de diffusion d'une histoire pour laquelle Jean-Louis Muller, 58 ans, a définitivement été acquitté par la cour d'assises de Nancy de l'accusation de meurtre de sa femme, en octobre 2013, après deux condamnations à 20 ans de prison pour des faits remontant à 1999.
Fabrice Lambot (Metaluna Productions), l'un des producteurs du prochain film d'Alexandre Bustillo et Julien Maury, Aux Yeux des vivants, révèle sur son profil Facebook l'interdiction aux mineurs décidée par la sous-commission le 3 mars 2014. L'histoire de trois adolescents inséparables qui se perdent dans les méandres d’un vieux studio de cinéma abandonné devenu le repère d'un homme et de son fils, aurait apparemment perturbé les membres de la Commission impressionnés par des scènes particulièrement difficiles.
Le passage en sous-commission imposant une seconde projection devant l'assemblée plénière en cas d'interdiction, la pratique montre que l'avis qui suit est souvent moins contraignant que le premier, surtout dans le cas d'une possible restriction de représentation aux mineurs. En 2009, Martyrs de Pascal Laugier a également risqué une interdiction aux moins de 18 ans pour finalement être interdit aux seuls mineurs de 16 ans.
Même si l'association Promouvoir demeure très active et particulièrement confiante après ses récents succès obtenus devant le juge contre des deux volets de Nymphomaniac de Lars von Trier, il y a fort à parier que le ministre prenne le temps suffisant avant d'en interdire la projection aux mineurs, le juge exigeant qui plus est une motivation suffisante depuis l'annulation, à deux reprises, du visa d'exploitation comportant l'interdiction aux moins de 16 ans du film Antichrist.
Enfin, rappelons que le dernier film de genre interdit aux mineurs par le ministre sur proposition de la Commission reste à ce jour Saw III (2006), de Darren Lynn Bousman, cette dernière expliquant que "la très grande violence du film, qui enchaîne sans répit des scènes de tortures morales et physiques appuyées, gratuites, sadiques et pour certaines insoutenables, donne le sentiment qu'un palier est franchi dans ce qui est montré dans un film appartenant à cette catégorie cinématographique."
Projeté en assemblée plénière le 20 mars 2014, Aux Yeux des vivants a finalement été interdit aux moins de 16 ans.
Amis de la Musardine, bonjour !
A l’occasion de son EroticRockShow jeudi au Bus Palladium, Julia Palombe invite GRATUITEMENT tous les amis de la Musardine à découvrir son nouvel album. Réservation obligatoire par mail à l’adresse lambertmalika@gmail.com
Parmi les nombreuses attractions de cette soirée qui s’annonce dantesque, Octavie Delvaux montera sur scène avec un soumis pour une présentation en live et en situation d’Osez dresser votre mari.
20H00 1ère partie/ guests & surprises
22H: CONCERT Palombe&Créatures
Julia Palombe transforme le mythique Bus Palladium en véritable théâtre des sens.
Avec son groupe « Palombe&Créatures », elle présente ses chansons rock aphrodisiaques issues de son nouvel album « Nue ». Pour l’occasion, elle invite des provocatrices sulfureuses maniant audace et porte-jarretelles. Un univers sensuel et poétique.
Julia Palombe célèbre la fête de la femme juste avant l’heure!
www.juliapalombe.com
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1ère PARTIE
Music by les Djettes Alex et Annie
Cocktails & tapas au bar
Possibilité de réserver une table (tapas à commander et resa bouteilles)
Tapas:
*La planche Libérée (Pata Négra, Homo et chorizo) *L’Assortiment Aphrodisiaque (nems, scampi et Samoussa)
A réserver, ou à commander sur place !
Le nombre de tables étant limité, la réservation est vivement recommandée : 01 45 26 80 35
+Dès 20h accueil par notre hôtesse artiste fellinienne, Melle ARISTOCHATTE.
Performance happening burlesque by MAUD AMOUR / Projection teaser « Mes questions sur… le désir féminin” par Serge Moati et Tina Glibotic, en présence de l’équipe / Défilé de pin-up à la sauce néo-burlesque, orné par la créatrice très inspirée LILY VERDA (avec les sublimes Maud’Amour, Coraly Corazon, Dirty Duchess, Isa l’Aristocrate, Leel Ofwood)/ Lecture érotique par Emmanuel Giraud.
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22H00: CONCERT PALOMBE&CREATURES
Sortie du nouvel album NUE
JULIA PALOMBE à la voix,
Entourée de ses créatures:
*SERGE LEONARDI à la guitare
*DEDE BELL à la basse
*FRANCK MANTEGARI à la batterie
Special Guests: Les boys boys boys: SOA DE MUSE, ASWAD, et LUXURY YOURS !!
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A partir de 23H30 DJ PACO aux platines (Open House / Politics of Dancing / Le Baron)
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And more…
+Exposition Photo érotique Frederic Fontenoy
+Stand rock et sexy de Littérature érotique par la maison d’édition La Musardine (lamusardine.com)
+Bijoux, dentelles… By Lily Verda
+Pink Bra Bazaar// Une partie des bénéfices sera reversée à l’association Pink Bra Bazaar, organisation caritative dédiée à l’éducation à la santé du sein et au soutien des femmes atteintes d’un cancer du sein. pinkbrabazaar.org
+Angell Summers vous initiera à son Intimate coaching
Julia Palombe sera déshabillée par Maison Close
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Merci de noter que la soirée sera filmée par Paris Dernière
+ Invitations Guestlist (20h-23h30) / PR
Malika Lambert 0661789919 lambertmalika@gmail.com (RSVP par mail)
attachée de presse: Emmanuelle Julien 0632633792 emmanuellejulien123@gmail.com
Après un premier tome, Dragon rouge, ce deuxième clôt la série KATANA.
Jean-Luc Bizien est, entre autres, un auteur incontournable en littérature jeunesse.
Extrait
[...]
Le soleil était déjà haut dans le ciel. Au sommet de la montagne, les nuages avaient disparu, chassés au loin par la brise. Le temps semblait s’être arrêté, figeant les six personnages comme autant de statues de sel. L’air glacé des hauteurs faisait naître des kamis de brume à leurs lèvres, pour preuve qu’ils étaient tous encore en vie.
Hatanaka, les yeux mi-clos, se concentrait sur sa respiration lente et régulière. Autour de lui, les cinq jeunes gens demeuraient pétrifiés, comme pris de vertige devant l’incroyable révélation. L’aveu du yamabushi les laissait désemparé, en proie à la plus grande confusion.
Onô fut le premier à s’ébrouer.
- Quoi ? bégaya-t-il soudain. Qu’as-tu dit ?
Le samouraï roulait des yeux, incapable d’ordonner ses pensées. Il n’osait s’approcher du vieil homme agenouillé devant lui, comme s’il se fût agi de quelques reptiles dangereux, sur le point de bondir et d’inoculer son venin mortel…
Tout comme Onô, les autres étaient à la dérive. Ils avaient baissé leurs armes, abasourdis par la déclaration du vieux guerrier.
Ichirô fixait son mentor, bouche bée.
Aiko s’était raidie, mais sa jour secouée de tics nerveux trahissait son état.
Jotarô s’était accroupi. Coudes posés sur les genoux, il regardait en tous sens, en une tentative désespérée de se persuader qu’il ne rêvait pas.
Sous l’effet de la stupeur, Buta était tombé par terre. Assis sur ses fesses, jambes écartées, il était comme frappé d’hébétude.
- Frère et sœur ? répéta-t-il. Ce n’est pas poss… Ce serait trop…
Il fut pris de hoquets, puis, soudain terrassé par un fou rire inextinguible, il partit en arrière et roula dans l’herbe, battant des pieds et des bras en tous sens.
- Frère et sœur ! s’esclaffait-il. Je suis le frère d’un samouraï, moi ! J’ai une sœur ninjako ! Je suis le paysan le plus chanceux de la terre !
- Reprends-toi ! tonna Onô. A l’évidence, le vieil homme a dit n’importe quoi : il aura seulement voulu faire cesser ce combat ridicule, quitte à inventer de toutes pièces une histoire bonne pour les enfants !
Il quêtait du coin de l’œil l’approbation du yamabushi, mais ce dernier restait parfaitement calme. Nul trait de son visage ne bougeait.
- Hatanaka ! s’emporta Onô en marchant vers lui. Je veux la vérité !
Ichirô s’arracha soudain à sa stupéfaction. D’un bond, il s’interposa, empêchant le samouraï d’approcher de son vieux maître.
- Tu ne comprends donc pas que tout cela est vrai ? déclara-t-il avec force. Hatanaka n’a fait que nous énoncer les faits.
Onô, les yeux étonnamment rougis, ne parvenait pas à soutenir son regard. Sans doute le jeune samouraï était-il encore sous le coup de l’émotion, après sa déclaration de la veille et la terrible décision qu’il avait prise au lever du jour…
Ichirô saisit l’occasion : il lui agrippa l’avant-bras et l’obligea à plonger les yeux dans les siens.
- Regarde ! ordonna-t-il en saisissant d’une main le revers de son kimono pour dévoiler son cou. Cette tache de naissance que je porte là. Allons ! Constate par toi-même !
Onô rua pour se dégager, mais Ichirô ne le lâcha pas pour autant. Du bout du pied, il balaya l’étoffe qui voilait la jambe du guerrier. Le tibia apparut en pleine lumière, porteur de la grue sombre qui semblait pulser sur la chair pâle.
- Combien de temps nieras-tu encore l’évidence ? martela le jeune yamabushi. Il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir, pourtant la preuve de ce qu’avance Hatanaka est bien là, inscrite sur nos peaux.
[...]
Résumé
Le jeune Ichirô, accompagné de sa sœur, de ses frères et de son maître vont affronter le dragon. Une seule arme peut vaincre le monstre : le katana de Toshirô dont la lame a été bénie par les dieux. Mais où se peut-il se trouver, s’il existe ? Et qui sera digne de le manier ?
Mon avis
Un deuxième opus empreint de plus de scènes de combat et de fantastique que le premier qui ne dessert en rien les meilleurs films japonais du genre chambara (ou du nom savant Ken-Geki) tels que Les sept samouraïs, la série Zaïtochi, Rashomon, Yojimbo ou les films consacrés à Miyamoto Musashi par Hiroshi Inagaki, pour ne citer que ceux-là.
Ce n’est un secret pour personne : la série KATANA est née parce que Jean-Luc Bizien, qui a des origines asiatiques, voulait rendre hommage à ces films pour la plupart méconnus du grand public. Dragon noir, tout comme Dragon rouge, transmet des valeurs qui plairont aux jeunes adultes.
Une bonne idée soldée par une belle réussite, Bizien est vraiment un magnifique conteur. On imagine aisément cette série être adaptée au cinéma. Qui sait ?
Dragon noir (Katana 2), Jean-Luc Bizien, éditions Le pré aux clercs
Penser à acheter vos romans en librairie.
Vu sur S.E.C.R.E.T. épisode 1, L. Marie Adeline
J’ai beaucoup d’a priori sur les romans par épisodes. Depuis combien de temps S.E.C.R.E.T épisode 1 traînait-il sur ma liseuse, en attente de lecture ? Comme ce premier épisode, gratuit, a été publié il y a un an environ, probablement fort longtemps ! Sept épisodes sont sortis, ainsi que le roman en version intégrale. Une […]
Cet article provient de Littérature érotique
L'affiche du prochain film de Bertrand Bonello, Saint Laurent, le (second) film de l'année sur la vie du grand couturier qui sortira sur les écrans français le 1er octobre 2014, sera-t-elle acceptée par les grands afficheurs publics ?
Les affaires Coco avant Chanel, Gainsbourg, Gangster Squad ou encore Millenium laissent craindre le pire, l'ARPP (l'organisme professionnel de régulation de la publicité) veillant à sauvegarder la santé publique de la population qui pourrait être confrontée à une incitation brutale qu'elle ne recherche pas...
Quelques mois de réflexion qui conduiront peut-être le distributeur à proposer une seconde version de l'affiche afin d'éviter toute polémique, à moins que la publicité qui en découlera ne constitue, en réalité, une motivation suffisante pour maintenir l'affiche originale. A suivre...
Alain Resnais est parti à l'âge de 91 ans. Un grand du cinéma récompensé à de multiples reprises et censuré tout autant. Réalisé en 1953 avec Chris Marker, Les Statues meurent aussi, Prix Jean Vigo en 1954, sera interdit en France pendant plus de dix ans parce qu'il détourne l'évocation de l'art africain pour lui préférer un discours anti-colonialiste : "Pourquoi l’art nègre se trouve t-il au musée de l’Homme alors que l’art grec ou égyptien se trouve au Louvre ?"
En 1955, le documentaire sur les camps d’extermination nazis, Nuit et Brouillard, fait l'objet d'une demande de retrait de la sélection officielle du Festival international du film à Cannes par les autorités allemandes qui ne souhaitent pas que l'on s'attarde sur la responsabilité de l'Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale en pleine réconciliation franco-allemande. Le 29 février 1956, la Commission de contrôle ne lui accorde un visa d'exploitation qu'à la condition que l'image d'un gendarme montant la garde du camp de Pithiviers soit remplacée par "une photographie d’un intérêt historique équivalent." Ne voulant pas se faire imposer une autre image, Alain Resnais décide finalement de noircir le képi du gendarme. Sur son blog, Nezumi Dumousseaux précise : "Avec le recul, cette histoire amuse Resnais pour deux raisons. Il affirme d’une part qu’au moment d’intégrer cette photo à son montage, il n’avait pas prêté attention au détail du képi. D’autre part, ironise-t-il, au dos de la photographie, « il y avait l’aigle allemand avec la croix hitlérienne, et « autorisé par la Propagandastaffel. » Donc ce qu’avait autorisé la Propagandastaffel, était interdit par le gouvernement français. C’était formidable comme histoire ! »
Toujours à Cannes, Hiroshima mon amour est écarté de la compétition officielle en 1959 pour ménager la délégation américaine qui décèle dans l'adaptation du roman de Marguerite Duras, un pamphlet contre les États-Unis.
Mais bon, on connaît la chanson...
Vu sur Voyeurs !, Ian Cecil
Autre eBook paru la semaine dernière aux éditions Dominique Leroy, dans la collection e-ros & ceteri, Voyeurs ! de Ian Cecil est un recueil de trois nouvelles. Les Propriétaires, dernière nouvelle de ce titre Voyeurs ! peut mettre le lecteur assez mal à l’aise. Le Cadeau d’anniversaire met en scène une relation entre hommes, dont […]
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Histoires inconvenantes, Nicolas Marssac
Histoires inconvenantes, nouvel opus de la collection érotique des éditions I.S., est un recueil de textes de Nicolas Marssac. Une couverture colorée, pimpante, alléchante… Je m’attendais à des historiettes qui sentent l’herbe fraiche. Or, les textes qui composent Histoires inconvenantes ont souvent pour cadre la ville, qu’il s’agisse du bureau, d’un bar à hôtesse, d’une […]
Cet article provient de Littérature érotique
N’ayant pas été pénétrée depuis dix ans
Une quinquagénaire a appelé les flics
Qu’elle a suppliés à genoux en leur disant:
«Venez m’apporter un peu de secours phallique.»
À Zurich, un professeur d’administration
En classe, accidentellement a projeté
Des images porno où l’on pouvait zieuter
Des donzelles ayant subi des amputations.
Vu sur Triolisme : sept histoires à trois personnages
Le recueil Triolisme, Scènes à trois personnages est paru la semaine dernière dans la collection e-ros & ceteri. Il regroupe sept courts textes originaux de sept auteurs : Julie Derussy et Clarissa Rivière (nouvelles auteures dans la collection e-ros, mais beaucoup d’entre vous sans doute les connaissent pour leurs nouvelles aux éd. La Musardine), Miss […]
Cet article provient de Littérature érotique
Né à Toulouse en 1962, Philip Le Roy a été scénariste dans la publicité et le cinéma. Le dernier testament a obtenu le Grand Prix de littérature policière en 2005.
Résumé
Judée, en 70 après J.-C. : Yehoshua Ben Yossef, dit Jésus, enterre son testament.
Fairbanks, de nos jours : des scientifiques sont massacrés dans un laboratoire clandestin. Parmi les victimes, deux prix Nobel de médecine, un agent du FBI et un cobaye humain dont l’autopsie révèle qu’il était déjà mort. Bientôt des créatures monstrueuses se mettent à rôder autour de la ville.
Extrait choisi
[...]
Nathan Love tenait entre ses mains le crâne de son épouse. Au terme d’un long face-à-face muet, il le reposa sur une étagère, à hauteur de regard. La tête de mort était surmodelée selon une technique indonésienne permettant de reconstituer le visage du défunt. Elle avait des traits féminins, un petit nez, des pommettes saillantes, des yeux en coquillages, des lèvres charnues, autrefois dotées de paroles. De son vivant, elle affichait une riche panoplie d’expressions qui égayaient l’existence de son entourage et répondait au nom mélodieux de Melany Love.
Nathan gagna la terrasse panoramique de la maison vide qu’il occupait en front de mer dans l’Etat de Washington. Le mont Olympic faisait briller sa couronne de glace à 2400 mètres tel un gigantesque phare naturel. Le brouillard venu de la mer nourrissait dès l’aube les forêts de séquoias avant de buter contre le flanc des montagnes qui gondolaient les Rocheuses. Nathan descendit sur la plage, en contrebas, désert à perte de vue, lavée par le ressac. Les premiers rayons de soleil irradiaient la surface de l’océan crevée par des rochers épars qui résistaient depuis des siècles à l’érosion. Personne n’habitait cet endroit, coincé entre des forêts de pluie, des glaciers, un océan houleux et des montagnes abruptes. Personne, excepté des phoques, des loutres et une âme solitaire.
Campé sur ses jambes légèrement fléchies, Nathan Love engagea une boxe des ombres, arrachant des lambeaux de brume, traçant des arabesques sur le sol vierge, mobilisant son énergie et son souffle, progressant lentement jusqu’à la lisière des flots. Après avoir une dernière fois caressé l’encolure du cheval, imité la position du dragon et dansé avec le cygne, il se déshabilla entièrement pour mêler son anatomie à la nature. Il entama une série de mouvements de combat qui firent voler à ses pieds le sable épais et l’eau salée. En pénétrant dans l’océan hérissé d’écume, l’eau glacée l’électrisa. Il se battit contre les vagues, le froid, sa propre force physique.
Au stade de l’épuisement, il abandonna les katas et ses figures privilégiées, oublia les réflexes conditionnées pour privilégier une totale spontanéité de la gestuelle. Le vent entrait dans ses poumons pour remonter à partir du hara, à deux centimètres au-dessous de l’ombilic, en faisant vibrer son corps dans un souffle sonore que n’aurait pas renié une femelle morse.
Il parvint au mushin, l’état de non-ego.
La puissance infinie du Pacifique le libéra des zestes de toxines qui polluaient encore son corps et son esprit. A trop vouloir, jadis, frayer avec le mal, Nathan Love en avait presque oublié l’essentiel. Son être opacifié avait négligé la vie, le yang, le sacré.
Purifié, régénéré, frigorifié, vibrant en phase avec l’univers, il sortit de l’eau en ayant la sensation que son esprit, son corps et les éléments ne faisaient plus qu’un. Il avait retrouvé l’énergie originelle, celle dont on hérite à la naissance.
Il maîtrisait le ki.
Dans un était de concentration extrême, transcendant les flagellations de brise sur sa peau mouillée, il détecta un danger. Sa glande pinéale venait d’intercepter une onde parasitant l’harmonie ambiante. Un signal électrique de quelques milliwatts. Probablement celui de son Power Book branché sur Internet. Son seul lien avec le monde.
Nathan ramassa ses vêtements et rentra sans se presser. Il prit le temps de s’essuyer, d’enfiler un sweat-shirt et un jean, de croquer une tablette de chocolat noir. Puis il entra dans son bureau, uniquement meublé d’un ordinateur portable posé sur le plancher vernis. Sa messagerie réservée au FBI affichait la réception d’un e-mail. Cela faisait trois ans qu’il les lisait sans y répondre. Trois ans qu’il avait décroché, depuis cette mission qui s’était soldée par la mort de sa femme. Il avait alors changé d’Etat et commencé à effacer son « moi ». Son adresse n’était connue que d’une seule personne, une de trop : Lance Maxwelle, le numéro deux du FBI.
Il entra son code confidentiel et attendit.
Love travaillait autrefois sans existence officielle sur des cas difficiles, souvent à caractère paranormal. A la fin du deuxième millénaire, il avait été maintes fois sollicité pour mettre hors d’état de nuire des tueurs méthodiques, des gourous impulsifs, des faux messies, des illuminés qui menaçaient l’ordre américain et donc mondial, enchaînant les missions sans prendre le temps de se débarrasser de la boue qui l’éclaboussait.
Il caressa la fenêtre tactile de l’ordinateur, tapota et lut :
Je passerai vous chercher à 12.00 a.m.
Amicalement,
Lance Maxwell
Cette fois, le boss se déplaçait en personne, sans se préoccuper d’une réponse.
[ ...]
Mon avis
J’ai déjà évoqué ici l’écriture de Philip Le Roy mais pour un livre destiné à un public jeunes adultes. Si l’auteur est doué pour inventer une histoire mettant en scène des enfants hors norme, il l’est tout autant, si ce n’est plus, pour vous envoyer valdinguer aux côtés de personnages énigmatiques tels qu’un profiler cassé, Nathan Love, ou l’enquêtrice en perte d’identité, Kate Nootak. Ajoutez à ces deux-là, une intrigue à la Hitchock auquel un Tarantino des mieux avisé serait venu prêter main forte et le tour est joué ! Vous avez entre les mains un thriller qui vous régalera.
A noter que je ne pourrai pas être tenue responsable de votre addiction, vous êtes des adultes que diable ! Car oui, il existe d’autres opus relatant les aventures de Nathan Love.
Le dernier testament, Philip Le Roy, éditions Le Point
Pensez à acheter votre roman en librairie.
Alors que l'ARPP, la SFCC et la SACD ont successivement manifesté leur indignation après les décisions du juge des référés du tribunal administratif de Paris des 28 janvier et 5 février 2014 augmentant le niveau de classification des films Nymphomaniac volume 1 (passant d'une interdiction aux -12 ans à une interdiction aux -16 ans) et volume 2 (passant d'une interdiction aux -16 ans à une interdiction aux -18 ans), la 39e cérémonie des César organisée ce soir met à l'honneur des films polémiques lesquels, chacun à leur manière ont eu des démêlés avec la censure.
Dans la catégorie du « César du meilleur film », on trouve L'Inconnu du lac d'Alain Guiraudie, qui a soulevé une vive polémique après que les maires de Versailles et de Saint-Cloud se soient indignés du visuel de l'affiche promotionnelle ; et La Vie d'Adèle, d'Abdellatif Kechiche, décrié pour ses scènes de sexe explicites pourtant jugées simplement « réalistes » par la Commission de classification qui ne l'a interdit qu'aux -12 ans alors que de nombreux pays – dont le Royaume-Uni ou les États-Unis – l'ont interdit à tous les mineurs.
L'AFP nous apprend aujourd'hui que Sonopress et Sony DADC au Brésil ont refusé de produire La Vie d'Adèle en DVD en raison de la présence de ces scènes litigieuses. « Je ne comprends vraiment pas ce qui se passe et quelles sont les véritables justifications de ces deux entreprises », a alors déclaré Jean-Thomas Bernardini, président de Imovision, distributeur du film au Brésil. « Le Brésil est un pays libre, le carnaval en est la preuve. Pour moi, c'est une question de préjugé », a-t-il ajouté. Finalement, après avoir essuyé ces deux refus, Imovision est parvenu à conclure un accord avec une petite entreprise locale qui a accepté de faire les copies à la condition que son nom n'apparaisse sur la jaquette.
Ancienne ostéopathe, Maud Tabachnik a publié une trentaine de romans, huit chez Albin Michel dont Le cinquième jour (2001), Mauvais frère (2002), Douze heures pour mourir (2004) et Désert barbare (2011).
Résumé
Sa mère vient de mourir après trois semaines d’agonie et elle pense que la vie s’offre enfin à elle. Elle a 44 ans et réalise son rêve de toujours : acheter un camping-car et parcourir la campagne anglaise qu’elle ne connaît pas, bien qu’elle y ait vécu jusque-là.
Extrait
Je vis avec maman depuis quarante-trois ans, c’est-à-dire depuis que je suis née dans notre petite maison avec jardin, située à la sortie ouest d’Hereford, en limite du pays de Galles.
La maison a conservé son atmosphère surannée, et c’est ce qui nous plaît car maman dit toujours : « Nous avons la chance d’habiter un intérieur qui nous ressemble.
Je n’ai jamais bien compris ce qu’elle voulait dire mais c’était bien qu’elle le dise. Maman a beaucoup souffert dans sa vie. Le jour où elle accouchait de moi, Gérald, son fils de treize ans, était écrasé par un camion et mon père venait de la quitter. Ce qui fait que je n’ai jamais connu ni mon frère ni mon père.
A la suite de ces évènements maman a fait ce que les médecins appelaient de la neurasthénie, et qui à présent est diagnostiqué comme dépression nerveuse.
« Tu dois te faire légère, m’a dit le médecin d’un ton sévère alors que j’atteignais mes douze ans. Ne pas lui poser de problèmes, elle en a bien assez. »
Je m’y suis efforcée.
[...]
Mon avis
Tout l’art de Maud Tabachnik, et il s’agit de grand Art, est de raconter une histoire sur un ton ordinaire. Les personnages semblent avoir une vie on ne peut plus banale, voire à se flinguer un soir de blues profond, et puis, sans crier gare VLAM ! tout bascule. Le flic paumé reprend du poil de la bête, la femme négligée se rebiffe. On pourrait croire que l’amour arrangerait les affaires des uns et des autres, que tout finira comme dans un conte de fée. C’est oublier que Maud Tabachnik n’est pas là pour vous raconter une nouvelle mouture de La petite poule rousse. Ceci dit, je serais très curieuse de lire cette nouvelle version.
L’ordre et le chaos, un roman qui sent bon, genre Psychose.
L’ordre et le chaos, Maud Tabachnik, éditions Albin Michel 19,90 €
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Dans l'article "La censure de Nymphomaniac trahit des vues doublement archaïques" publié sur slate.fr le 24 février 2014, Jean-Michel Frodon fustige les deux décisions du juge des référés du tribunal administratif de Paris suspendant les visas d'exploitation de Nymphomaniac volumes 1 et 2. Nous choisissons de reproduire l'article in extenso en le commentant (en gras) sur certains points.
La censure de Nymphomaniac trahit des vues doublement archaïques
Les récentes décisions de la justice administrative d'interdire les deux parties du film aux moins de 16 et 18 ans reflètent la montée d'un activisme sur les mœurs, mais aussi un rapport problématique au « réel » dans le cinéma.
Les 28 janvier et 5 février, le tribunal administratif statuant en référé (procédure d’urgence) a désavoué la ministre de la Culture en imposant de modifier les interdictions concernant Nymphomaniac volume 1 et volume 2, les deux parties du nouveau film de Lars von Trier. A la suite des plaintes déposées par l’association Promouvoir, le même juge, monsieur Heu, a imposé de remplacer l’interdiction aux moins de 12 ans du premier par une interdiction aux moins de 16 ans, et l’interdiction aux moins de 16 ans du second par une interdiction aux moins de 18 ans.
Économiquement, cette deuxième mesure est celle qui a les effets les plus nets, dans la mesure où elle restreint les conditions de diffusion du film à la télévision, conditions négociées entre la production et le diffuseur sur la base de l’ancienne autorisation.
A la télévision française, les films interdits aux moins de 16 ans sont classés parmi les programmes de la catégorie IV. Ils ne peuvent être diffusés qu'après 22h30. Les programmes de la catégorie V comprenant les films interdits aux mineurs, ne peuvent être diffusés que sur certaines chaînes accessibles par abonnement, dont celles de cinéma et de paiement à la séance, autorisées à diffuser ces programmes, dans la mesure où elles mettent en place un système de verrouillage de ces programmes permettant d’éviter que des mineurs y aient accès. Ils ne peuvent être diffusés qu’entre minuit et cinq heures du matin même si depuis 2012, les programmes de catégorie V peuvent être diffusés toute la journée par les services de médias audiovisuels à la demande (SMAD) à certaines conditions.
Cet événement s’inscrit dans un contexte particulier et soulève deux problèmes très différents.
Le contexte est celui d’une montée générale d’activisme dans le sens d’une censure des mœurs, portée par des associations d’extrême droite dans le domaine de la culture, en phase avec la mobilisation réactionnaire initiée par le refus du mariage gay et qui s’est depuis largement étendue: la demande d’interdiction du film Tomboy dans les programmes « École et cinéma » puis sur Arte (à laquelle a répondu une audience exceptionnelle pour le film), les exigences répétées de l’exclusion de certains ouvrages des bibliothèques publiques, y compris par l’intervention de commandos interpellant les personnels, en ont été les épisode récents les plus marquants –sans oublier la fabrication par Jean-François Copé d’une « affaire Tous à poil », à propos d’un ouvrage prétendument promu par l’Éducation nationale.
Depuis l'affaire Baise-moi en 2000, de Virginie Despentes et Coralie Trinh, l'association Promouvoir, créée en 1996, milite en faveur « de la dignité de l'homme, de la femme et de l'enfant, et se propose à ce titre de faire obstacle au développement de l'ensemble des pratiques contraires à cette dignité, parmi lesquelles l'inceste, le viol, l'homosexualité, la pornographie ou l'embrigadement par les sectes ». Au cinéma, l'association attaque systématiquement les décisions ministérielles autorisant l'exploitation de films interdits aux mineurs de 16 ans et 18 ans lorsque les œuvres présentées au public contiennent au moins une scène de sexe explicite, exigeant alors du ministre voire du juge, l'interdiction totale, un classement X ou, a minima, une interdiction aux moins de 18 ans.
Pour ce qui est de Nymphomaniac, les jugements sont des suspensions des précédentes classifications et pas des décisions définitives, celles-ci devant faire l’objet de jugements au fond, pour lesquels professionnels et responsables du ministère et du CNC fourbissent leurs arguments. Mais, même si le tribunal devait finalement annuler les décisions de la première instance, deux problèmes restent posés.
Décision individuelle contre réflexion collective
Le premier concerne la prise de décision elle-même en démocratie. La séparation des pouvoirs est supposée garantir au judiciaire une sérénité appuyée sur le droit, indépendante des passions politiques du moment.
Ce n'est pas le juge judiciaire mais le juge administratif qui est compétent pour se prononcer sur la décision ministérielle de classement d'un film.
Dans le cas présent, on assiste à une inversion de ce schéma. La décision de la ministre suit en effet, comme il est d’usage, la recommandation d’une Commission de classification composée de nombreux représentants de différents éléments représentatifs de la société: 28 membres et 55 suppléants.
Ce sont des juristes, des artistes, des travailleurs culturels, des médecins, des psychologues, des représentants des familles et des associations de parents d’élèves, de la justice, de la police, de l’Éducation nationale…, ainsi que des jeunes gens (majeurs), sous l’autorité d’un conseiller d’État. Ses décisions font l’objet de débats visant à approfondir les différents problèmes qu’un film est susceptible de poser.
En revanche, la décision du juge est prise de manière solitaire et discrétionnaire, sur son « sentiment », aucun texte de droit ne fixant ce qui légitime une classification moins de 12 ans ou moins de 16 ans.
Les juridictions de l'ordre administratif, comme celles de l'ordre judiciaire, peuvent apporter des réponses rapides - des mesures conservatoires - en cas d'urgence. C'est la procédure du référé qui conduit un seul juge - généralement le président de la juridiction - à décider par voie d'ordonnance. Sa décision est susceptible de recours. En l'espèce, l'article L 521-1 du Code de justice administrative dispose : « Quand une décision administrative [...] fait l'objet d'une requête en annulation ou en réformation, le juge des référés, saisi d'une demande en ce sens, peut ordonner la suspension de l'exécution de cette décision, ou de certains de ses effets, lorsque l'urgence le justifie et qu'il est fait état d'un moyen propre à créer, en l'état de l'instruction, un doute sérieux quant à la légalité de la décision. Lorsque la suspension est prononcée, il est statué sur la requête en annulation ou en réformation de la décision dans les meilleurs délais. La suspension prend fin au plus tard lorsqu'il est statué sur la requête en annulation ou en réformation de la décision. »
Par ailleurs, si le juge prend une décision "de manière discrétionnaire", c'est en vertu de sa liberté d'appréciation. S'il se prononce "sur son sentiment, aucun texte de droit ne fixant ce qui légitime une classification moins de 12 ans ou moins de 16 ans", le ministre et la Commission en font tout autant.
Reprenant les termes exacts des attendus de l’association plaignante, le juge décide sur la foi de sa propre impression que telle situation ne convient pas une personne de 15 ans mais va pour une de 16 ans. Et cette décision s’impose à la fois à une réflexion collective de personnes aussi légitimes qu’il est possible de le souhaiter pour ces questions et à un arbitrage de niveau ministériel.
Dans le contexte actuel, cette situation est susceptible de se reproduire de manière imprévisible mais de plus en fréquente, les associations extrémistes et intégristes étant confortées dans leur velléité de censure à la fois par un « air du temps » répressif et par des décisions de justice allant dans leur sens. C’est le sens de l’ensemble des réactions des associations de professionnels, inquiètes d’être en permanence à la merci d’initiatives comparables.
Relation à ce qui est montré
Le deuxième problème concerne la relation à ce qui est montré. Une part du débat judiciaire aura porté sur le fait que les actes sexuels visibles dans les films de Lars von Trier ne seraient pas simulés, ce qui est de nature à justifier une interdiction aux moins de 18 ans, celle infligée par le juge au Volume 2.
La production annonce vouloir produire toutes les preuves qu’ils auraient été en fait été tous simulés, après avoir laissé courir l’idée, au moment de la sortie, que certains actes étaient bien réels mais accomplis par des acteurs spécialisés dans le X.
On peut surtout se demander en quoi cette question de « l’acte non simulé » est pertinente. Le décret qui réglemente l’autorisation des films stipule que cette interdiction aux mineurs concerne les œuvres qui comportent « des scènes de sexe non simulées ou de très grande violence mais qui, par la manière dont elles sont filmées et la nature du thème traité, ne justifient pas » d'un classement X, comme expliqué sur le site du CNC. Cette classification –de 18 ans a été ajoutée de manière précipitée en 2003 pour s’appliquer à Baise-moi de Virginie Despentes, la puissance publique ayant alors refusé de trancher entre l’interdiction aux moins de 16 ans et le classement X.
En réalité, dans le cas de Baise-moi, considérant que l'interdiction aux moins de 16 ans ne suffisait pas - le film pouvant relever de l'article 227-24 du Code pénal sanctionnant le fait de diffuser des images pornographiques susceptibles d'être vues par des mineurs - le Conseil d’État a expliqué que le film aurait dû être interdit à tous les mineurs et donc classé dans la catégorie des films pornographiques, seule classification mise à la disposition du ministre au moment des faits. Le ministre ne souhaitant pas le classer dans cette catégorie et le visa ayant été annulé, un décret a (ré)instauré l'interdiction aux moins de 18 ans sans classement X.
Le cinéma est fait avec des apparences
Mais se référer aux scènes de sexe non simulées traduit une résurgence d’une conception archaïque tendant à contrôler ce qui se passe sur le plateau de tournage, comme au temps du code Hays qui, à Hollywood, durant près de trente ans, a contraint les couples à utiliser des lits séparés pour que des acteurs (qui ne sont pas mariés dans la vie) ne se trouvent pas dans le même lit. Ou comme l’actuel code de censure du cinéma iranien, qui interdit le contact physique entre comédiens de deux sexes différents, une mère ne pouvant ainsi pas embrasser son fils à l’écran puisque les interprètes ne sont pas mère et fils.
Les seules restrictions apportées au libre contenu des œuvres cinématographiques sont mentionnées à l'article L-211-1 du Code du cinéma et de l'image animée qui dispose que le ministre chargé du cinéma peut refuser ou subordonner l'attribution du visa d'exploitation d'un film pour des raisons liées à la protection de la jeunesse et de l'enfance, ou au respect de la dignité humaine. Depuis 1975, le juge administratif exerce un contrôle maximum sur la décision du ministre, veillant à ce que la mesure de restriction soit compatible avec la liberté d'expression.
Théoriquement, nous ne vivons plus sous ce régime-là et le fait que les acteurs accomplissent réellement l’acte montré ou pas ne devrait plus être un problème depuis longtemps, dans la mesure où n’est commis aucun délit (violence non consentie, acte pédophile, mutilation, meurtre…). Le cinéma, le saviez-vous ?, est fait avec des apparences, la fusée de Méliès n’est même pas allée sur la Lune pour de vrai, Superman vole, mais pas l’acteur qui joue Superman, les gens qu’on voit se faire tuer dans les films d’horreur en fait ne sont pas morts. D’accord, on a l’impression de s’adresser à des débiles mentaux en disant cela, mais c’est exactement ce que fait l’action juridique dès lors qu’il s’agit de la représentation de l’acte sexuel.
La question de la substitution par des doublures, ces cascadeurs particuliers que seraient les acteurs du porno, est ici hors sujet. Madame Charlotte Gainsbourg et monsieur Shia LaBeouf sont des adultes doués de leurs facultés mentales: s’ils souhaitaient pratiquer eux-mêmes l’acte sexuel devant une caméra, on ne voit pas bien pourquoi quelqu’un pourrait y trouver à redire. Et si les besoins du film et le choix des différentes personnes impliquées mènent à privilégier le recours à d’autres procédés, on se demande bien où est le souci, tant que les procédés sont licites.
Le ministre - ou le juge quand il est saisi - classe le film en fonction de l'âge des spectateurs. En France, la loi ne permet pas que des mineurs puissent voir des images à caractère pornographique ou incitant à la violence. Toutefois, si le film comporte "des scènes de sexe non simulées ou de très grande violence mais qui, par la manière dont elles sont filmées et la nature du thème traité" ne sont pas pornographiques, le film peut "simplement" être interdit aux moins de 16 ans ou interdit aux moins de 18 ans par le ministre - ou le juge - sans subir un classement X et la pénalisation économique et fiscale qui l'accompagne.
Un débat fumeux et incertain
La question, a fortiori à l’époque où le numérique permet des simulations réalistes autrement compliquées que l’introduction d’un pénis dans un vagin, est celle de ce qu’on montre, question qui peut et doit être discutée, et pas celle de la manière dont ce qui est montré a été fabriqué, zizis amateurs ou foufounes professionnelles, postiches en silicone ou trucage au Computer Graphics, « flaccides ou en érection » comme dit le juge des référés.
Voulue par le texte réglementaire, la référence à la question de la simulation distord complètement une interrogation légitime sur ce que les films font, ou visent à faire, à leurs spectateurs, au profit d’un débat fumeux et incertain sur ce qu’ont fait ou pas fait des personnes qui jouent dans ces films; étant entendu, répétons-le, que si celles-ci ont commis un délit –mais on ne sache pas que l’acte sexuel entre adultes consentants en soit un–, elles sont susceptibles d’être poursuivies dans le cadre des procédures générales.
Le délit est constitué si et seulement si un mineur est susceptible de voir une image pornographique.
Ce n’est pas supprimer la question du réalisme au profit d’une artificialité généralisée, c’est au contraire la poser telle qu’elle est vraiment mise en œuvre par le cinéma, par la relation au réel qu’il construit, et qui mérite toujours qu’on s’interroge à son sujet –dans les commissions de contrôle comme partout ailleurs.
Jean-Michel Frodon
Le 25 février 2014, Michaël Hajdenberg a révélé sur Mediapart qu'à la fin de l'année 2013, "à un moment où le journal Le Monde publiait plusieurs articles sur l’affaire Tapie incriminant Stéphane Richard", le président du groupe Orange, il a été demandé à Frédérique Dumas, la directrice générale de la filiale cinéma du groupe, de renoncer à financer le film Saint Laurent, de Bertrand Bonello, "pour ne pas s’attirer les foudres de Pierre Bergé, actionnaire du quotidie", qui préférait l'autre film, Yves Saint Laurent, de Jalil Lespert. Décidant de maintenir le financement du film de Bertrand Bonello, Frédérique Dumas a depuis été remerciée.
Le site @rrêt sur images rapporte que Xavier Couture, conseiller spécial de Stéphane Richard, était à la manœuvre citant l'article de Mediapart qui publie le contenu du message vocal laissé sur le répondeur de Frédérique Dumas : "Oui, Frédérique, c’est Xavier, écoute, on discutait avec Stéphane, de la problématique du Monde au sens le plus large avant que, voilà, que j’essaie de convaincre les journalistes du Monde d’être un peu plus gentils avec Stéphane, et pas de faire un feuilleton avec une histoire qu’on aimerait bien voir retomber. Je pense qu’il serait utile de réfléchir à deux fois avant de financer le film sur Yves Saint-Laurent qui est très contesté par Pierre Bergé comme tu le sais, voilà. Donc ça n’a pas un lien de cause à effet immédiat, mais je pense que c’est peut-être pas utile en ce moment de s’attirer les foudres de Pierre Bergé. Donc je ne sais pas où tu en es sur ce film. On me dit que Orange Studio aurait l’intention de le produire, or à ce stade Stéphane n’est pas vraiment favorable voilà, écoute tu peux me rappeler quand tu veux. Je t’embrasse."
Un cas qui ne serait pas exceptionnel si l'on en croit Mediapart cité par @rrêt sur images : "sur le film de Mathieu Kassovitz, L'Ordre et la morale, consacré à la prise d'otages de la grotte d'Ouvéa, les administrateurs d'Orange ont invoqué le fait que le groupe ne devait pas continuer sur cette ligne de films politiques". Même constat sur le film de Nicolas Hulot, Le Syndrome du Titanic, considéré alors "comme un mauvais choix" et d'ajouter les confidences de Frédérique Dumas : "Dans les deux années qui ont suivi, on est par exemple venu me proposer un film sur une candidate à l’élection présidentielle et un film sur Karachi. Je savais qu’il m’était impossible de les produire".
Le site du Nouvel Observateur ajoute : "Gervais Pellissier [n° 2 d’Orange, ndlr] commente le film de Mathieu Kassovitz L’Ordre et la morale et précise qu’il ne souhaite pas que le groupe poursuive sur une ligne éditoriale de ce type. Il précise que les fonds qui nous sont confiés, par notre actionnaire principal, ne doivent pas servir à financer des films politiques et que nous devons rester mesurés quand il s’agit d’histoires récentes. Christine Albanel [ancienne “plume” de Chirac, ancienne ministre, et présidente du CA d’Orange, ndlr] précise que ce film est sorti trop tôt par rapport aux faits et qu’il aurait été préférable d’attendre quelques années encore."