Petite histoire du contrôle cinématographique aux États-Unis par Film School'D :
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Petite histoire du contrôle cinématographique aux États-Unis par Film School'D :
Jérôme Lachasse rapporte sur le site du figaro.fr, qu'un cinéma de la ville de Welwyn Garden, située dans la banlieue de Londres, a été contraint de retirer une affiche promotionnelle annonçant la sortie de Cinquante nuances de Grey (2015, Fifty Shades of Grey, Sam Taylor-Johnson ) le 14 février 2015 au Royaume-Uni. En effet, jugée trop suggestive par les autorités municipales, l'affiche présente une image tirée de la bande-annonce, montrant l'actrice Dakota Johnson « nue, en plein orgasme, les yeux bandés par un foulard de soie bleu, les bras écartés. » Indécent, le panneau a été immédiatement remplacé par l'affiche du dernier opus de la trilogie The Hobbit, de Peter Jackson.
Le film fera l’ouverture du festival de Berlin le 11 février prochain, le même jour que sa sortie en France, Belgique et Allemagne.
En panne d'imagination, Hollywood revisite les grands classiques du cinéma biblique à coups de remakes plus ou moins réussis et souvent contestés au sein des communautés religieuses du monde entier. Après la polémique engendrée par la sortie de Noé (Darren Aronofsky) en mars 2014, c'est au tour de Ridley Scott de rencontrer des difficultés avec Exodus: Gods and Kings déprogrammé des salles de cinéma en Égypte et au Maroc en raison « d'imprécisions historiques et religieuses ». « On m'a appelé pour me menacer de fermeture si jamais je ne déprogrammais pas ce film », a rapporté à l'AFP, l'exploitant d'un cinéma à Casablanca. Le centre cinématographique marocain (CCM) explique la décision d'interdiction d'exploitation du film pourtant tourné au Maroc, à Ouarzazate, avec un grand nombre de comédiens marocains : "Exodus personnifie Dieu à travers un enfant dans une scène où il communique la révélation à Moïse". « Un motif d’interdiction qui ne convainc pas tout le monde », commente Mustapha Elouizi sur le site libe.ma, le 30 décembre 2014. Sur son compte Facebook, le critique de cinéma marocain Mustapha Lalouani ne mâche pas ses mots : « Interdire ne signifie plus empêcher de voir, c’est (fort heureusement) impossible, et ça, les pays les plus avancés l’ont compris, s’interdisant désormais d’interdire, évitant ainsi de se couvrir de ridicule. Les autres pays sont restés prisonniers des schémas anciens, dans lesquels le public est un ''enfant'' qu’il faut protéger et éduquer », et d'ajouter : « Chez ces gens-là, l’acte d’interdire est une posture morale, voire une imposture morale. C’est une façade. On interdit pour que personne n’aille croire que l’on est d’accord. On interdit pour maintenir l’ordre moral, et l’ordre tout court. On interdit pour prolonger le règne (le rêve?) de la pensée unique, source de paresse intellectuelle mais de quiétude collective. On interdit parce que d’autres comme nous ont interdit ».
Alors que s'est-t-il passé au Maroc ? Youssef Roudaby sur le site telquel.ma raconte : « Lors du premier visionnage du film, qui a eu lieu le 19 décembre, Sarim Fassi Fihri affirme que « le représentant du ministère de la Communication a émis des réserves dans son rapport ». Le film est donc finalement approuvé mais interdit aux moins de 16 ans. Un deuxième visionnage a été réclamé par le représentant du ministère de la Communication et a eu lieu le vendredi 26 septembre qui lui « se terminera par une désapprobation unanime de la sortie du film ». Entre ces deux dates, le film est programmé dans les salles pour le 24 décembre, et le CCM se charge de contacter les exploitants afin d’attendre le deuxième visionnage.
En Égypte, le ministre de la Culture, Gaber Asfour, a tenu une conférence de presse le 26 décembre pour indiquer qu’il avait présidé la commission spéciale composée du directeur de la censure et d’historiens qui a refusé le film à l’unanimité : « Ridley Scott fait de Moïse et des juifs les bâtisseurs des pyramides, ce qui est en contradiction avec les faits historiques avérés », a expliqué M. Asfour, et d'ajouter : « Ce film est un film sioniste par excellence. »
Sur lemonde.fr, Emmanuelle Jardonnet précise : « Le film ne sera pas non plus projeté dans les cinémas des Emirats arabes unis, ont annoncé les autorités le 30 décembre : « Nous avons des réserves sur le film parce qu’il contient des erreurs religieuses et historiques », a affirmé à l’AFP Juma Obaid Al-Leem, directeur au National Media Council, autorité chargée d’approuver la sortie des films. « Le film montre que Moïse n’est pas un prophète, mais seulement un prédicateur de la paix », a dit ce responsable émirati. Il déplore que l’histoire du long-métrage contredise celle de la Bible et « personnifie [par ailleurs] des prophètes et Dieu ».
Charles Binick ajoute sur lefigaro.fr que cet été, « Ridley Scott avait expliqué qu'il souhaitait interpréter la scène de la séparation de la mer Rouge en deux comme un phénomène naturel, et non pas un miracle divin, ce qui n'a pas été du goût de certaines communautés religieuses. Puis Christian Bale, qui joue Moïse a décrit son personnage comme un schizophrène et un barbare ». Une communication assez mal maîtrisée par la 20th Century Fox pour un film au budget de 140 millions de dollars...
Rappelons enfin que la distribution « raciale » du film avait déjà provoqué une vague de contestations aux États-Unis, en juillet dernier.
Et si le piratage de Sony Pictures, la déprogrammation du film The Interview et la Corée du Nord pointée du doigt par le FBI étaient un coup monté par les Américains pour durcir le contrôle d'Internet aux États-Unis ? Telle est la théorie du complot développée par reflets.info et reprise par Guillaume Champeau le 20 décembre 2014 sur numerama.com : "Qui peut croire une seule seconde après y avoir réfléchi une seule minute que la Corée du Nord est derrière le piratage des serveurs de Sony Pictures ? [...] l'affirmation d'un rapport du FBI selon lequel la dictature communiste serait directement impliquée dans l'attaque subie par le studio de cinéma ne résiste pas à un examen sérieux des faits et des circonstances. [...] dépenser tant d'énergie et d'argent à un piratage qui n'aurait rien changé à la perception occidentale de la Corée du Nord [...] qui subit déjà un embargo. [...] Pour Sony, le pays communiste est l'excuse parfaite pour tenter de faire oublier ses propres responsabilités, immenses dans la mauvaise sécurisation de ses serveurs et ses pratiques de "sécurité" [...]. Pour les États-Unis, il semble que le piratage de Sony Pictures et l'accusation sur la Corée du Nord seront un levier parfait pour [...] obtenir de nouvelles mesures de contrôle sur Internet, à un moment où les acteurs du Web expriment leur volonté de tout chiffrer, et où l'ICANN s'apprête à prendre son indépendance." Après avoir condamner la censure du film, le Président américain laisse entendre qu'il est indispensable de contrôler la toile, pour le bien du pays : "Nous ne pouvons pas avoir une société dans laquelle un dictateur quelque part peut commencer à imposer la censure ici aux États-Unis", et d'ajouter que cette affaire "montre le besoin de travailler avec la communauté internationale pour établir des règles très claires sur comment Internet et le cyber fonctionnent". Selon Guillaume Champeau, Barack Obama souhaite que "le Congrès adopte une loi qui obligera les entreprises privées à coopérer avec les autorités publiques pour traquer les pirates, ce qui supposera certainement d'abandonner au moins en partie le chiffrage complet des communications".
Après la réaction de la Maison Blanche et les cyberattaques des États-Unis contre les quelques internautes disposant d'un ordinateur en Corée du Nord, Sony annonce finalement la sortie du film dans les salles américaines et sur Internet à compter du 25 décembre 2014. Comme prévu initialement...
Audrey gloussa lorsque David passa ses bras autour d’elle.
— Hé, laisse, je suis en train de décorer le gâteau de Festivus, dit-elle.
— Ouais, je sais, murmura-t-il à son oreille. Placer des M&M sur un gâteau McCain… ce n’est pas comme si toute ton attention et tes facultés psychomotrices étaient sollicitées, hein.
Elle remua ses fesses contre le pubis de son amant.
— Nous étions au lit à faire des galipettes il y a moins d’une heure…
— Et alors ? J’ai toujours envie de toi.
Elle appuya sa tête sur le côté pour qu’il puisse renifler son cou.
— Arrête ! Tu me fais faire n’importe quoi… je vais mettre du glaçage partout !
— Je vais lécher tout ce qui déborde, c’est ma spécialité.
— Nono !
Elle rit puis fit mine de se consacrer toute entière à son gâteau. Il glissa une main l’intérieur de sa robe de chambre.
— Je ne peux pas me concentrer si tu passes ton temps à me tripoter.
— J’ai besoin de pratique… pour trouver ton clito dans la noirceur. Après tout, c’est la nuit la plus longue…
Lorsqu’il l’eut trouvé, elle n’eut d’autre choix que de lâcher la pâtisserie pour prendre appui, des deux mains, sur le comptoir.
— J’aimerais tellement être assez habile pour pouvoir te faire jouir comme ça, soupira-t-il.
Elle caressa sa main.
— Tu me touches toujours de belle manière… et puis ta langue n’a jamais failli à la tâche.
— N’empêche. Ta main sur ma queue suffit toujours à me faire voir des étoiles. Ça me laisse avec un sentiment d’injustice très désagréable… Hey, si on faisait un vœu?
— Les vœux, ne faut-il pas les faire près de la perche en alu, juste avant la formulation des griefs ?
— Il n’y a pas de mal à en faire un là, tout de suite.
— Dans ce cas, il faut que ce soit un vœu secret.
— Tope là, mon adorée.
« Je fais le vœu d’apprendre à te toucher exactement comme tu le désires », pensa David en fermant les yeux.
« Je souhaite que tu sois aussi fou de désir que je le suis envers toi », se dit Audrey dans sa Ford intérieure.
Selon une étude canadienne publiée le 16 décembre dernier, intitulée Cartoons Kill, de nombreux dessins animés destinés aux enfants devraient être interdits aux mineurs de 12 ans ou, pour le moins, faire l'objet d'un avertissement. Le British medical journal rapporte en effet que les films d'animation sont généralement beaucoup plus violents que les films pour adultes, entrainant les jeunes spectateurs dans « un foyer de mort et de destruction ». Et les statistiques sont implacables : « Les personnages principaux des dessins animés ont 2,5 fois plus de chance de mourir au cours de la projection que ceux des films pour adultes. Pis : le risque d’assister à un meurtre est 3 fois plus important. Quant aux parents des héros, ils succombent 5 fois plus souvent », précise Nathaniel Herzberg sur lemonde.fr. Ian Colman, professeur associé d’épidémiologie à l’université d’Ottawa et rédacteur de l'étude, nous apprend avoir eu l'idée de faire cette enquête après qu'une amie lui ait conseillé de sauter les cinq premières minutes du Monde de Nemo pour ne pas traumatiser ses enfants : « Effectivement, au bout de 4 minutes et 3 secondes, la mère du petit poisson était dévorée par un barracuda (mieux que dans Tarzan, version 1999, ou les léopards patientent 4 minutes et 8 secondes avant de dépecer les parents du héros) », ajoute le journaliste. Le chercheur canadien met Walt Disney au pilori, ses œuvres multipliant les meurtres et les assassinats à l'envi depuis Blanche-Neige (1937) « quand la sorcière poursuivie par les sept nains, est frappée par un éclair, précipitée du haut d’une falaise et écrasée par rocher ». La mort frappe régulièrement les personnages principaux dans 2/3 des dessins animés contre la 1/2 des films pour adultes : « En haut du palmarès trônent ainsi les attaques de bêtes féroces (5 dont Le monde de Némo et Tarzan), les meurtres par armes à feu (Bambi, Pocahontas, Peter Pan), ou par armes blanches (La Petite sirène, La Belle au bois dormant). Sur le blog Le cinéma est politique, Paul Rigouste va plus loin, affirmant que les films d'animation, notamment ceux de Disney, « occultent les violences masculines intrafamiliales », en particulier celles des pères sur leurs filles : « si certains d’entre eux nient tout bonnement l’existence de la violence des pères sur leurs enfants en attribuant exclusivement cette violence à la mère (Raiponce ou Rebelle) », d'autres font passer le comportement abusif du père pour une conséquence de l’amour qu’il porte à sa fille et du souci qu’il se fait pour elle, tels Aladdin, L’âge de glace 4, Hôtel Transylvanie, ou encore Les Croods. Pas si anodin, tout cela...
Au mois de juin dernier, nous évoquions sur ce blog les menaces proférées à l’encontre du film de Seth Rogen et James Franco, The Interview, racontant l'histoire de deux journalistes américains tentant d'assassiner Kim-Jong-Un. Exigeant alors son interdiction immédiate sous peine de représailles, assimilant la comédie à "un acte de guerre intolérable", le dictateur nord-coréen en était resté là.
Pourtant, Carole Boinet des Inrocks nous apprend aujourd'hui sur son site, que la Première du film, programmée "mardi 16 décembre dans un cinéma de Manhattan (New York), a été annulée et la promo abandonnée. Dans le même temps, les actions de certaines grosses chaînes de cinémas américains (AMC, Regal, Cinemark et Carmike) se sont écroulées, poussant la chaîne d'exploitation Carmike à décider de ne pas projeter le film dans ses 278 salles réparties dans 41 États".
Une décision prise après que des hackers s'en soient directement pris au film sur Internet, en menaçant les spectateurs qui iraient le voir en salles :
1. On vous montrera clairement, là où The Interview sera diffusé, ainsi qu’à la première du film, à quelle fin tragique sont destinés ceux qui ne prennent pas notre terreur au sérieux ;
2. Bientôt, le monde entier verra quel horrible film a fait Sony Pictures Entertainment ;
3. Le monde sera terrifié ;
4. Rappelez-vous du 11 septembre 2001 ;
5. Nous vous conseillons de garder vos distances avec les endroits où le film sera diffusé (si votre maison est à proximité, vous feriez mieux de partir) ;
6. Tout ce qui pourrait survenir dans les prochains jours sera la conséquence de la cupidité de Sony Pictures ;
7. Le monde entier dénoncera Sony.
Darkness Fanzine apporte quelques précision sur le site de 20 minutes.
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Vu sur Sœur Gabrielle, Isabelle Boucheron
Autre texte qui sera publié lors de mon départ en vacances et que je préfère donc évoquer avec quelques jours d’avance : Sœur Gabrielle d’Isabelle Boucheron. Le nom de l’auteure ne vous est pas inconnu. Rappelez-vous, en octobre, nous avions publié Mon Cher Balmy, la vie d’un peintre au XIXe siècle.Isabelle Boucheron m’avait adressé plusieurs […]
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Vu sur La Soubrette, Ian Cecil
Je serai absente au moment de la publication des deux livres numériques du mois dans la collection e-ros. Je prends donc les devants pour évoquer ces textes, qui ne pourront être téléchargés qu’à partir du 20 décembre sur le site de la maison d’édition, puis les jours suivants sur l’ensemble des librairies numériques. Pour commencer, […]
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J’ai rencontré une pornstar une fois chez Moca Loca (c’est le café au bout de ma rue) j’étais assise à la table comme d’habitude et je regardais refroidir mon espresso puis il y a ce jeune homme surgi de nulle part (ou peut-être juste du comptoir je ne portais pas attention hein) qui vient s’asseoir près de moi et qui commence à me parler et comme ça de fil en aiguille j’apprends qu’il gagne sa vie comme acteur de vidéos pornographiques moi j’étais drôlement surprise parce qu’il ne ressemblait pas tellement à une porn star (mais d’un autre côté à quoi ressemble une pornstar masculine quand elle est habillée franchement j’en ai aucune idée) il m’a dit que peut-être je l’avais déjà vu sur YouPorn et j’ai dû lui avouer que je ne suis pas très physionomiste surtout pour les visages et lui a dit qu’on ne filmait pas souvent son visage (hu hu hu franche rigolade) je lui ai demandé si c’était payant comme boulot il m’a dit que non pas tellement à moins de faire de la porn gay alors je lui ai demandé s’il en faisait et il a répondu qu’il fallait bien vivre et moi ça m’a plu (c’est le genre que je préfère) j’aime beaucoup la pornographie quand je ne suis pas impliquée de force ça me donne l’impression d’être une reine tyrannique qui exerce son droit de cuissage sur ses sujets un genre de Catherine de Russie qui oblige la roture à forniquer pour son amusement c’est un de mes plaisirs inavouables et franchement j’en ai un peu honte quand j’y pense mais c’est comme ça et lui il m’a écouté lui déballer tout ça et m’a dit que j’étais bizarre et je lui ai dit peut-être que oui à bien y penser alors il m’a demandé si je voulais allez chez lui pour fourrer et j’ai répondu pourquoi pas de toute façon mon café est maintenant froid et imbuvable alors je l’ai suivi à pied son appart était juste à côté le trottoir était glissant j’ai failli tomber et il m’a rattrapé c’était comme une scène dans une comédie romantique tellement que je lui ai demandé s’il avait l’ambition de jouer dans autre chose que de la porno et son visage s’est assombri il a seulement dit qu’il ne voulait pas en parler enfin bref c’était bien chez lui propre et moderne et tout et tout on a fait voler nos vêtements il était plutôt bon lécheur de fente et un baiseur correct mais sans plus et quand ce fut fini nous fixions le plafond tous les deux allongés nus sur son lit c’est à ce moment qu’une idée bizarre m’a traversé l’esprit je lui ai demandé est-ce que je suis censée te donner de l’argent ou quelque chose et il a répondu non c’est correct mais peut-être que tu pourrais retourner au Moca Loca et me ramener un café avec beaucoup de crème et c’est drôle parce que je sentais la sienne couler entre mes fesses
Vu sur La Lectrice, Jean-Baptiste Messier
L’auteur de ce recueil de textes (nouvelles, récit et même poésie), Jean-Baptiste Messier, a publié depuis deux ans un grand nombre de livres numériques via la plate-forme d’autoédition Altramenta dont je parlais précédemment à propos du livre de Léon de Griffes. Il raconte dans un billet de son blog l’origine de ces publications, il y […]
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Vu sur Zone d’expérimentation sexuelle, Erika Sauw
On m’avait dit le plus grand bien de ce texte. J’avais lu Camping sauvage de la même auteure, Erika Sauw, et n’avais pas particulièrement aimé ce texte. Deux passages m’indisposaient : le viol qui se mue en partie de plaisir et au final, la femme futile que l’on achète en lui fournissant de quoi satisfaire ses […]
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Vu sur Les Vies d’Adèle, recueil 1, Léon de Griffes
J’avais évoqué précédemment le nom de Léon de Griffes et vous mentionnais que son livre auto-édité paraîtrait prochainement. Voilà qui est fait depuis plusieurs jours. Les Vies d’Adèle, Recueil 1 a été publié sur la plateforme Altramenta, ce qui lui permet d’être disponible sur quelques librairies numériques (Bookeenstore, Kobo, Amazon…) en format ePUB et Mobi. […]
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Les lumières sont fugaces Elles dansent autour de moi S’allument et puis s’éteignent Elles rêvent de ta bouche De tes yeux de tes mains Les lumières m’entrelacent En attendant ta voix En espérant tes pas Les lumières sont fugaces Elles filent comme nos joies.
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Selon une information du Washington Post reprise par Le Figaro le 13 novembre dernier, les forces armées turques auraient interdit la diffusion de films ou de spectacles mettant en scène « l'exploitation sexuelle, la pornographie, l'exhibitionnisme, l'abus, le harcèlement et les comportements négatifs » au sein des écoles militaires pour protéger les étudiants parfois mineurs, en citant comme exemple la série Game of Thrones produite par HBO. Une série américaine déjà vilipendée par les autorités chinoises - comme nous vous le rapportions sur ce blog en mai dernier - celles-ci ayant déjà très lourdement censuré sa diffusion sur la chaîne CCTV, au point de faire dire cette semaine à Elena Brunet sur le site de L'Obs, que la version diffusée ressemblait dorénavant à un « documentaire sur les châteaux médiévaux européens ». Malheureusement pour les spectateurs chinois qui espéraient une diffusion intégrale sur les sites légaux de téléchargement et de streaming, le gouvernement a également imposé le respect de la censure d'État aux éditeurs et hébergeurs sous peine de sanctions : « Les sites Internet sont désormais tenus de surveiller le contenu des programmes avant leur diffusion, en employant des censeurs approuvés par le régime. Et les contrevenants s'exposent à des sanctions allant de l'interdiction de diffuser jusqu'à des peines d'emprisonnement. En septembre, une ultime injonction aux opérateurs vise spécifiquement les programmes étrangers qui devront être intégralement validés. »
L'Obs s'est amusé à comparer quelques épisodes de Game of Thrones dans leurs versions originales et censurées :
Selon une information du Washington Post reprise par Le Figaro le 13 novembre dernier, les forces armées turques auraient interdit la diffusion de films ou de spectacles mettant en scène « l'exploitation sexuelle, la pornographie, l'exhibitionnisme, l'abus, le harcèlement et les comportements négatifs » au sein des écoles militaires pour protéger les étudiants parfois mineurs, en citant comme exemple la série Game of Thrones produite par HBO. Une série américaine déjà vilipendée par les autorités chinoises - comme nous vous le rapportions sur ce blog en mai dernier - celles-ci ayant déjà très lourdement censuré sa diffusion sur la chaîne CCTV, au point de faire dire cette semaine à Elena Brunet sur le site de L'Obs, que la version diffusée ressemblait dorénavant à un « documentaire sur les châteaux médiévaux européens ». Malheureusement pour les spectateurs chinois qui espéraient une diffusion intégrale sur les sites légaux de téléchargement et de streaming, le gouvernement a également imposé le respect de la censure d'État aux éditeurs et hébergeurs sous peine de sanctions : « Les sites Internet sont désormais tenus de surveiller le contenu des programmes avant leur diffusion, en employant des censeurs approuvés par le régime. Et les contrevenants s'exposent à des sanctions allant de l'interdiction de diffuser jusqu'à des peines d'emprisonnement. En septembre, une ultime injonction aux opérateurs vise spécifiquement les programmes étrangers qui devront être intégralement validés. »
L'Obs s'est amusé à comparer quelques épisodes de Game of Thrones dans leurs versions originales et censurées :
Vu sur Infernal n°8
Infernal n°8, newsletter de la librairie Enfer, est en ligne depuis hier. Au programme : une petite sélection de Noël et quelques nouveaux titres (Macabres Cambrures de Jip dans la collection e-ros, Osez… 20 histoires de sexe aux sports d’hiver) ainsi que l‘interview de Pédro Torres, éditeur chez Textes gais, pour la parution des deux […]
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Alors que le Sénat américain s'apprête à rendre public un rapport sur le programme secret utilisé par la CIA pour interroger des « militants présumés » d'Al-Qaida après le 11 septembre, livrant des détails sur la simulation de noyade ou la privation de sommeil, on ne peut s'empêcher de penser à la polémique engendrée l'année dernière par la sortie du film Zero Dark Thirty (Kathryn Bigelow, 2012), dont certains laissaient entendre que le scénario aurait pu être soufflé par la CIA. Une commission d'enquête parlementaire avait même cherché à découvrir les liens éventuels entre la réalisatrice et l'agence de renseignement avant d'abandonner ses investigations : « Les sénateurs Dianne Feinstein, John MCain et Carl Levin voulaient savoir si la CIA est responsable du message présumé du long-métrage sur la torture. Ils reprochent aux auteurs de Zero Dark Thirty de laisser penser que ce sont les méthodes d'interrogation musclées de l'agence - sous l'ère Bush - qui ont permis de trouver le chef d'Al-Qaïda. Leur propre enquête de parlementaires ont montré qu'elles n'ont joué aucun rôle, mais le film indique le contraire et la CIA est ambiguë sur la question », expliquait alors Mathilde Cesbron dans l'édition du Figaro du 26 février 2013. A l'époque, Kathryn Bigelow se justifiait : « C'est de la fiction, pas un documentaire. Nous essayons seulement de dire que la technique du waterboarding [méthode de torture impliquant une simulation de noyade] et autres font partie du programme de la CIA. »
Après avoir d'abord nié l'existence d'un programme secret, le Congrès semble désormais l'admettre officiellement en rendant public un rapport embarrassant. Une situation que la CIA aurait donc anticipé en encourageant Hollywood à évoquer l'emploi de la torture pour lutter contre le terrorisme et ce, afin de préparer l'opinion américaine en banalisant [justifiant] de tels actes au cinéma. Dans son ouvrage Mythes et idéologie du cinéma américain (Vendémiaire, 2012), Laurent Atkin parlait déjà d'une manipulation similaire par l'administration Bush : « Au printemps de l'année 2004 sont révélées les photographies de la prison d'Abou Ghraib, qui mettent en évidence les sévices infligés aux prisonniers irakiens par certains soldats américains. […] Au même moment, sans rapport direct de cause à effet, un petit film tordu fait son apparition […] il s'agit de Saw, réalisé par James Wan […]. Deux hommes se réveillent enchaînés dans une salle de bain sordide […]. Par un magnétophone, ils reçoivent des instructions : l'un doit tuer l'autre s'il veut sortir vivant. […] Saw vient à point. Le film libère soudain le refoulé et, en même temps, sert de catharsis à un traumatisme collectif. »
Gabrielle, seule dans sa chambre d’étudiante, se caresse en écoutant Chopin. Elle pense à Nathan, qu’elle a repéré pendant les cours. Elle imagine des baisers volés, l’étreinte suave du jeune homme, ce qui ne l’empêche pas d’être troublée par les filles : Les nuques des filles, par exemple, éveillent une attirance diffuse contre laquelle je … Lire la suite →
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Vu sur Deux nuances de brocoli, Marie Laurent
La première de couverture qualifie Deux nuances de brocoli de « parodie déjantée de Fifty Shades« . Comment ne pas être tenté de parodier Cinquante nuances de Grey ? Je me souviens qu’une telle parution est sorti aux édition Blanche. Je ne l’ai pas lue. Par contre, celle-ci me faisait de l’œil depuis un moment, les éditions […]
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Quand j’avais dix ans – peut-être même neuf, à bien y penser – je jouais au «chum» avec mon amie Sophie. Nous avions chacune un oreiller qui nous faisait office d’ami de cœur ; le sien se prénommait Patrick et le mien Jean. Le jeu commençait par une sortie en couple d’abord au restaurant, ensuite au cinéma. Les choses s’enchaînaient presque toujours de la même façon : nous commencions par embrasser nos chums-oreillers respectifs, puis, rougissantes, nous finissions par l’enjamber et frotter chastement sur lui nos vulves à grands renforts de coups de bassin.
Nous restions habillées, naturellement, et je ne me rappelle pas avoir eu d’orgasme à proprement parler. Je me souviens par contre de cette chaleur diffuse qui irradiait de mon bas ventre et qui remontait par vagues successives jusqu’à mon visage. Je me souviens aussi de cette excitation aiguë qui prenait un temps fou à se dissiper et qui me laissait flottante, désorientée. Ce n’était qu’un simple de jeu de gamines, un simulacre maladroit basé sur ce que nous avions grappillé et compris de la sexualité telle que la télé nous l’avait présentée (puisque l’idée de nous expliquer de quoi il en retourne vraiment n’avait traversé l’esprit d’aucun adulte de notre entourage).
À l’aube de la puberté, les petites filles sont souvent excitées sexuellement et s’adonnent à ce genre de jeu troublant… mais contrairement aux hommes – qui ont la licence de raconter leurs histoires juvéniles d’érections intempestives et de masturbation de groupe en toute impunité – un passé de petite fille obsédée sexuelle est un sombre secret qu’une femme se doit d’enfouir au plus profond d’elle-même, sous peine d’être marquée à jamais du sceau de l’infamie.
Vu sur Osez… 20 histoires de sexe aux sports d’hiver
J’ai manqué de temps pour lire de manière suivie ces derniers jours, je termine seulement ce livre… Le thème ne me plaît pas. Je déteste le froid, la neige, et j’appréhende la chute des premiers flocons (je ne parle même pas du verglas). Le sexe aux sports d’hiver, tout de même, c’est un thème curieux. […]
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C’était, évidemment, la définition la plus facile et celle qui vous a permis de résoudre cette grille en moins de temps qu’il ne le faut pour crier «cul» !
Charmants pervers et gourgandines, nous avons trois gagnants! Ce mois-ci, une Québécoise, une Belge et un Français remportent tous les honneurs – avouez que ça sonne comme un concept de talk-show à TV5 (ou une mauvaise blague de taverne, c’est selon). C’est un miracle de Festivus ! WOOO-HOOO !
J’ai donc l’honneur de vous annoncer que Margaret Ann Buckley a été officiellement adoubée Grande Licorne en stainless du très noble et très ancien Ordre des Masturbatrices et Masturbateurs compulsifs. Sophie Judith de Champagne, notre deuxième gagnante, a quant à elle reçu la rosette de l’Ordre en tant que Sous-lieutenante des roulements à bille (deuxième classe). Enfin, Antoine (juste Antoine, pas l’autre qui rafle d’habitude tous les honneurs), qui ferme la marche des lauréats, portera dorénavant avec fierté le titre de Capitaine Crouche extra-fibres-sans-sucre-ajouté (première classe).
Nos trois champions se mériteront, tels que promis, une copie dédicace du Carnet écarlate, le bouquin qui est maintenant scruté à la loupe par l’institution universitaire, au grand dam de son auteure qui préfèrerait que son lectorat se limite aux amateurs de manuélisation auto-érotique (malgré que, entre vous et moi, les études littéraires entre probablement dans cette catégorie).
Vous pouvez évidemment aller jeter un coup d’œil à la soluce si le cœur vous en dit.
On se voit en 2015 pour la suite de nos folles aventures cruciverbistes !
Elles dansent les mouettes elles dansent Elles dansent sur l’eau sans sel Elles dansent le gris du ciel Elles dansent les mouettes elles dansent La nuit qui vient la vie qui va le temps qui tourne Elles dansent jusqu’à la fin.
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Sex and the TV, d’Octavie Delvaux
Deux ans après Sex and the kitchen (14000 exemplaires vendus), Octavie Delvaux revient enfin avec sa suite très attendue : Sex and the TV. On y retrouve Charlotte, toujours auteure de best-sellers culinaires, mais désormais aussi chroniqueuse dans une émission de télé quotidienne. Et les coulisses de la télévision, où règnent jalousie et luttes de pouvoir, lui réservent bien des surprises… Tentations, fantasmes, sextapes et trahisons sont au programme de cet opus à l’érotisme torride et à l’humour toujours aussi décoiffant.
Sortie le 15 janvier 2015
111 défis érotiques, de Marc Dannam
Ces 111 défis érotiques ont été imaginés par l’intarissable Marc Dannam, directeur de la collection “Osez”, auteur de nombreux guides et notamment de 669 gages érotiques, 1001 secrets érotiques ou 102 scénarios érotiques. Dans ce nouveau livre, il recense la quasi-totalité des activités et des situations sexuelles qu’il est possible de vivre en ce bas monde au cours d’une vie et vous pose la question : saurez-vous relevez le défi ?
Sortie le 15 janvier 2015
Osez 20 histoires de coups de foudre sexuels, collectif
On associe toujours le coup de foudre à l’amour, mais on oublie qu’il est souvent sexuel. Que se passe-t-il quand Cupidon rate la cible du coeur pour planter sa flèche sous la ceinture? Vous le saurez en lisant ces 20 histoires de coups de foudre sexuels. De rencontres passionnelles en étreintes torrides, vous découvrirez dans le 25ème volume de la collection Osez 20 histoires le désir dans ses formes les plus brutes, le désir qui nous attire vers l’autre comme un aimant et nous entraîne dans un tourbillon incontrôlable où les limites entre amour et sexe n’existent plus… Ames sensibles bienvenues !
Sortie le 15 janvier 2015
Œuvres érotiques complètes, d’Apollinaire
Vous avez raté la version grand format parue en 2013 ? La sortie en poche des Œuvres érotiques complètes d’Apollinaire vous offrira une chance de rattrapage de découvrir Les Onze Mille Verges, Les Exploits d’un jeune Don Juan et Poésies. Soit l’intégralité des textes érotiques de Guillaume Apollinaire, ce précurseur de toutes les avant-gardes, augmentés d’analyses permettant de rendre accessible et de clarifier cette œuvre licencieuse, reconnue comme la plus marquante du xxe siècle.
Sortie le 15 janvier 2015
Osez une nuit d’amour parfaite, de Marc Dannam
Une nuit toute entière passée à faire l’amour ! Pour beaucoup d’entre nous, c’est un rêve, un fantasme un peu fou, qui n’existe que dans les films ou dans les livres… Mais dans ce nouveau guide, Marc Dannam vous donnera toutes les clés pour le réaliser enfin. Truffé de conseils pratiques et de suggestions coquines, il vous aidera à bâtir, étape par étape, le scénario idéal pour votre nuit d’amour.
Sortie le 19 février 2015
Révolutions sexuelles, d’Alain Giami et Gert Hekma
Les textes compilés dans ce nouveau livre de la collection L’Attrape-corps reviennent sur les révolutions sexuelles des années 1960-1980 et les changements qu’elles ont occasionné dans le monde dit occidental (Europe, Union soviétique et États-Unis). Droit à l’avortement, contraception, pornographie, pédophilie, droit à disposer de son propre corps… Ces textes remettent en perspective les positions actuelles des féministes, des radicaux et des progressistes, des artistes, des intellectuels et des leaders religieux. De façon globale, ils ouvrent à la discussion et permettent de mieux comprendre les enjeux actuels dans le domaine des sexualités et du genre.
Sortie le 19 février 2015
Camille, de Léo Barthe
Aux confins d’une province reculée, Gérard grandit sous l’autorité ombrageuse d’un oncle aigri en ignorant tout des affres de l’amour. Lorsque accidentellement surgit Camille, charmant adolescent qui l’entraînera dans une instruction libertine fiévreuse et périlleuse… Pour développer sans tabou ce grand roman d’amour initiatique et romantique, Léo Barthe (auteur respecté des Jardins statuaires, paru aux éditions Attila en 2010) enchâsse dans une langue subtile et raffinée les termes les plus crus du vocabulaire charnel, confirmant une fois de plus ses immenses talents de conteur habité des “choses” du corps… et du cœur.
Sortie le 19 février 2015
Vous êtes journaliste, bloggeur/euses et souhaitez plus d’informations ou chroniquer un de ces livres? Contactez Stéphane.
Itsse ze ♫ most ♪ Ouonne-deur-foule ♪ taille ♫ mauve ♩ désir !
Plus que vingt-et-un minuscules petits jours avant Festivus ! Avez-vous sorti votre perche d’aluminium de votre sous-sol? Avez-vous préparé votre liste pour la formulation des griefs ? J’en suis convaincue, bande de charmants coquins et gourgandines.
Pour souligner le début de cette saison féérique, quoi de mieux qu’une grille de mots croisés? (À part de l’alcool et des calmants en doses massives?) Je vous l’offre en format pdf et en format docx, toute chaude sortie du four et garnie de fruits confits (beurk). Et puisque j’ai le cœur à la fête, j’offrirai aux trois individus splendides – et aux capacités intellectuelles supérieures – qui me feront parvenir leur solution en premier (par courriel ou en inbox sur Facebook) une copie dédicacée du Carnet écarlate, le célébrissime bouquin de sexe saphique qui ne sera jamais souillé par les mains gluantes de Blaise Renaud ! Ils et elles seront aussi, naturellement, intronisés au sein du très Noble et Ancien Ordre Lubrique des Masturbatrices et Masturbateurs Compulsifs, avec tous les honneurs et privilèges que ça comporte.
Wooo-hooo ! Avouez que ça vous troue le cul, hein.
♪Dèque ♫ze halls♪ witbotse ♫ovo-lit fa la la♫ la♪ la !
Tripailles et boudin ? On coupe !
Si Hershell Gordon Lewis est vraisemblablement le père du slasher moderne – le sang rouge vif de Blood Feast (1963) ayant traumatisé plusieurs générations de cinéphiles – Luis Buñuel et Salvador Dali sont les aïeuls du gros plan qui dérange. L'ouverture de l’œil de Simone Mareuil au rasoir dans Un chien andalou (1929) est, à ce titre, l'une des scènes les plus gore de l'histoire du cinéma.
Le 15ème numéro de Darkness vous propose d'explorer un genre outrancier, où la démesure et le Grand-Guignol côtoient parfois le chirurgical et l'esthétique anatomique. De Lucio Fulci à Paul Verhoeven, d'Akira Kurozawa à David Cronenberg, douze auteurs lèveront une partie du linceul posé sur un sous-genre cinématographique très décrié, lequel se répand désormais, épais et encore tiède, sur de nombreuses séries télévisées offertes aux spectateurs. La popularisation d'une mise à nu viscérale que les pouvoirs publics s'efforcent de soustraire au regard des plus vulnérables.
Édité par SIN’ART depuis 2010, Darkness sera disponible d'ici à Noël, directement sur le site de l’association mais aussi en dépôt-vente dans certaines librairies partenaires, en France et à l’étranger.
Pour le moment, il est d'ores et déjà possible de le réserver en ligne :
Vous prenez Roméo et Juliette, vous mélangez à Dallas, et vous ajoutez quelques notes de 50 shades… Et voilà ce drôle de livre, cet OLNI, objet à lire non identifié, qui mélange allègrement les genres en parlant d’amour, de famille, et de sexe. Le tout assaisonné de la délicieuse verve d’Aline Tosca, que je ne … Lire la suite →
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Selon une information diffusée par The Hollywood Reporter et reprise aujourd'hui sur le site focus.levif.be, le réalisateur Guillermo Del Toro aurait menacé de mettre fin à sa collaboration avec Warner Bros (Pacific Rim) pour protester contre "la censure" du film The Devils par le studio américain qui refuse toujours de sortir la version intégrale du film de Ken Russell en DVD aux États-Unis : « Il y a des personnes chez Warner qui ne veulent pas que certains films soient vus », aurait-il affirmé.
Dans son article, Tanguy Labrador Ruiz nous rappelle utilement que le film de Russell est l'adaptation du livre The Devils of Loudun, d'Aldous Huxley, qui raconte « la passion brûlante subie par la grande prêtresse de l'ordre des Ursulines (Vanessa Redgrave) pour l'abbé Urbain Grandier (Oliver Reed), figure charismatique et controversée qui enchaîne les liaisons avec ses ferventes admiratrices tout en régnant sur Loudun, une agglomération fortifiée convoitée par le cardinal Richelieu, qui étend alors son pouvoir à l'ensemble du pays. Tensions politiques et sexuelles se mélangent dans ce film à l'esthétique brutale et troublante, tout en évoquant les aléas de la mystique, de la religion et de ses dérives , au travers d'un portrait au vitriol de ses pratiques ».
Très décrié lors de sa sortie en salles en 1971 en raison de sa vision sensuelle et violente de l'église catholique, le film n'a jamais été distribué dans sa version intégrale de 117 mn. Les seuls DVD disponibles sur le marché ont été édités par Warner Bros Home Video en Espagne en 2010 (version US theatrical cut de 109 mn) et au Royaume-Uni en 2008 (version UK theatrical cut de 111 mn) et 2012 (version de 111 mn éditée par le British Film Institute).
En France, The Devils est interdit aux moins de 16 ans et n'a pas été distribué.
Allumette, allumeuse, Fais surgir nos émois, Allumette, allumeuse, Trois secondes de lumière Avant l’étreinte de l’ombre.
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Vu sur De janvier à mai 2015 dans la collection e-ros
L’année 2014 se termine bientôt. C’est le moment de vous exposer ce que vous pourrez lire aux éditions Dominique Leroy, dans la collection e-ros, en début d’année 2015 ! En janvier tout d’abord, deux titres : Massage à l’indienne de RosaBonnet – illustration de couverture de SIME. Nouvelle longue pour e-ros & bagatelle. Une jeune […]
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Le mercredi 19 novembre dernier, les apéros littéraires érotiques organisés par Les Plaisirs de Cerise accueillaient en invitée d’honneur Marion Favry, auteure à la Musardine du roman S’occuper en t’attendant. Comme à l’accoutumée, Daniel Nguyen, envoyé spécial de la Musardine dans les soirées parisiennes, était sur place avec son gros engin (nous parlons bien sûr de son appareil photo) pour couvrir l’évènement.
Voici donc quelques souvenirs de la soirée. Merci à lui, merci à Marion pour sa participation enthousiaste, et merci à Flore pour l’invitation et sa belle énergie !
Elle essaie de lire dans le bus. L’homme qui est assis à côté d’elle agit en homme, c’est-à-dire qu’il écarte les jambes comme si ses couilles étaient le centre de l’univers, comme si tout l’espace du monde lui appartenait. Leurs cuisses se touchent. Chaque secousse de l’autobus fait frotter le tissu du pantalon de l’homme contre la chair nue de sa jambe ; chaque contact fait parcourir une décharge électrique à travers son corps. Elle fait semblant de lire, mais ses yeux restent rivés sur l’espace où leurs corps sont réunis. Elle reste parfaitement immobile, jusqu’à ce que tout malentendu soit dissipé, jusqu’à ce que ce soit évident qu’il fait exprès, que ce contact est délibéré, que tout cela était calculé, prévu et joué d’avance.
Elle se tourne donc vers lui et le toise, une expression de défi au visage. Il se jette alors dans ses bras si passionnément qu’elle en échappe son bouquin et que sa tête vient heurter la fenêtre. Elle ne ressent aucune douleur, qu’une excitation aiguë qui la tend comme un arc. Il l’écrase de tout son poids. Son sac va rejoindre son livre, sur le plancher. Elle jette une jambe sur le dossier du banc pendant qu’il s’empêtre dans sa ceinture. Elle tire sa jupe assez pour exposer son sexe déjà humide au regard des passagers du bus. Ceux-ci se sont tous approchés. Ils déchirent leurs tickets et leurs correspondances pour en faire des confettis. Certains applaudissent, d’autres font des « Oh! » et des « Ah! » admiratifs. Le bus tremble comme un vieillard et s’arrête. Il s’enfonce profondément en elle. Elle crie. Il gémit. Les confettis pleuvent sur eux pendant qu’ils jouissent à en perdre l’âme.
C’est peut-être ce qu’il s’imagine qui va se passer, ce connard. Or, tout ce qu’il a accompli, c’est lui faire regretter encore une fois d’avoir eu l’audace folle d’avoir mis le nez hors de chez elle. Elle s’agrippe donc à son roman comme à une bouée, elle se fait toute petite, toute menue et espère que chaque arrêt soit le sien, qu’il sonne la cloche de la délivrance et déguerpisse pour la laisser, enfin, en paix.
La conquête de l’espace, c’est un petit pas pour l’homme et une sacrée enjambée interminable pour la femme.
Cachez ce sein que je ne saurais voir… Ils ont fait fort, à la Musardine, avec la couverture du recueil Osez 20 histoires de sexe aux sports d’hiver. Cette brune qui court dans la neige, tétin à l’air, je dois vous dire, ça m’inspire. Je viens de finir ma lecture, et les nouvelles m’ont bien … Lire la suite →
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Vu sur Macabres Cambrures, Jip
En ce mois de novembre devait être publié un roman de Roman K., sauf que le romancier a préféré retravailler intégralement son texte, qui était assez ancien, pour le rendre plus conforme à ce qu’il souhaitait voir édité actuellement. J’espère que le projet va aboutir, car j’avais beaucoup aimé le précédent roman, Les Trips insulaires […]
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Vu sur Reiki, ChocolatCannelle
Je disais hier que je ne savais pas exactement quoi faire de la nouvelle qui me restait sur les bras. J’aurais pu la placer directement sur ce blog, comme je le fais souvent, mais j’ai peine à lire des textes sur les blogs d’autrui (la lecture « longue » ne me semble pas confortable sur un blog), […]
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La nuit à Londres S’habille De couleurs et d’ombres La nuit à Londres Il y a Des ponts de lumières Des citrouilles en robe rose Des baisers de Tamise Des mouettes qui sanglotent Des bières trop vite bues Des bouquets de reine Des bus rougissants La nuit à Londres Une horloge soupire Des frénésies bleues … Lire la suite →
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« dangerous behaviour, mild threat, innuendo, infrequent mild bad language » En classant le film Paddington (Paul King, 2014) « PG » (Parental Guidance, autrement dit le film est laissé à l'appréciation des parents sachant qu'il est susceptible de perturber des enfants de moins de 8 ans), le Bureau britannique de classification des films (BBFC) vient de provoquer l'indignation de Michael Bond, le créateur du célèbre ours anglais de la littérature enfantine. Le BBFC justifie sa décision, expliquant avoir décelé « de légères références sexuelles » dans une scène comique au cours de laquelle Mister Brown, le père de famille qui accueille l'ourson chez lui à Londres, est déguisé en femme et se fait draguer par un autre homme ! Plus encore, le BBFC aurait également identifié des « comportements dangereux » – notamment lorsque l'ours se cache dans un réfrigérateur ou fait du skate-board derrière un bus – et même de « légères menaces » pour la scène durant laquelle Paddington est poursuivi par une taxidermiste (Nicole Kidman) qui veut le transformer... en trophée ! Et je ne parle pas des écarts de langage...
Après que sa décision ait suscité une vague de protestations dans tout le pays, le BBFC, tout en confirmant la classification « PG », a néanmoins accepté de requalifier la mention « légères références sexuelles » en « simples insinuations sexuelles ».
Hugh Bonneville, qui incarne Mister Brown dans le film, a affirmé avec humour dans une déclaration faite à la BBC, et reprise par l'AFP, que « le seul danger était qu'ils [les enfants] fassent pipi de rire dans leur culotte ». Le film, qui sera projeté en salles sous très haute surveillance au Royaume-Uni le 28 novembre prochain, sortira en France, une semaine plus tard, sans que l'on connaisse encore sa classification. On croise les doigts !
Une approche intéressante pour mieux cerner vos goûts est de s’intéresser aux mots-clés que vous tapez sur le site de la Musardine. Et puisqu’on s’est dit que ça pourrait vous intéresser aussi, en voici le top 10.
1. Dynamite
C’est le nom du label BD porno de la Musardine. On y trouve des BD 100% cul, souvent très crues, signées Ardem, Bruce Morgan, Roberto Baldazzini, Giovanna Casotto, Erich von Götha, Parris Quinn et autres auteurs qui font la joie des onanistes. Vous ne jurez que par les vidéos X? Essayez les BD du label Dynamite, vous risquez d’être heureusement surpris.
2. Osez
On ne présente plus la collection Osez. Fondée et dirigée par Marc Dannam, elle décline de nombreux guides sexo sur de nombreux sujets, de la fellation au sexe tantrique en passant par le libertinage ou le Kama Sutra. Son but: défendre une approche à la fois pédagogique, ludique et décomplexée de la sexualité.
3. Sabine Fournier
Moins connue du grand public, le label Sabine Fournier, une subdivision de la Musardine, se consacre exclusivement aux romans porno extrêmes, le plus souvent SM, et toujours très cul et très pervers. En vente uniquement à la librairie La Musardine (122 rue du Chemin Vert à Paris) ou sur lamusardine.com. Avis aux amateurs!
4. Esparbec
Avec plusieurs dizaines de roman à son actif, Esparbec est une légende vivante de la littérature pornographique, apprécié des hommes comme des femmes pour son style inimitable: cru, direct, haut en couleurs et pourtant très élégant et hautement littéraire. Son best-seller: La Pharmacienne. Mais ici, on les aime tous.
5. Media 1000
Media 1000 est un autre label de la Musardine, consacré aux romans porno de gare, sans autre prétention que celle de donner des idées aux nombreux lecteurs qui ne la lisent que d’une main. Ce n’est certes pas de la grande littérature… Mais quand vous téléchargez un film de boules, est-ce vraiment pour le cinéma?
6. La Musardine
Et oui, sur la librairie en ligne de la Musardine, on vent aussi des livres… de la Musardine! Des romans contemporains (dont ceux d’Octavie Delvaux), des classiques érotiques, des recueils de nouvelles, des essais, des documents, des sommes, des beaux livres… Tout ce qui concerne la sexualité, les fantasmes et les corps en émois nous intéresse. A découvrir en chinant sur lamusardine.com ou en venant nous voir à la librairie?
7. Ardem
Ardem est un des auteurs emblématiques du label Dynamite, présenté en tête de ce top 10. Cru, direct, porno, viril, politiquement incorrect et bigrement efficace de l’avis de ses nombreux fans.
8. Aslan
Aslan est principalement connu pour les pin-up qu’il dessinait dans les années 80 dans le magazine Lui. Un véritable mythe, auquel La Musardine a rendu hommage en rééditant ses pin-up dans une série de somptueux livres d’illustrations, très prisés des collectionneurs.
9 Parris Quinn
A l’instar d’Ardem, Quinn est un auteur de BD du label Dynamite. Sa série Ombre et lumière, d’une élégance rare, fait le bonheur des obsédés esthètes (l’un n’empêchant pas forcément l’autre). Jugez par vous même :10. Eric von Götha
Et pour clore ce top 10, un autre grand nom du label Dynamite: Eric von Götha, auteur prolixe de la série Les malheurs de Janice, de la saga Twenty et de nombreux autres titres, dont Les Curiosités perverses de Sophie, son dernier en date.
Du 1er au 7 décembre 2014, Canal+ Cinéma a choisi de s’interroger sur la représentation du sexe au cinéma. Les films Don Jon, Lovelace, Nymphomaniac Volume 1, La Vie d'Adèle Chapitres 1 & 2, L'Inconnu du lac, Dr Kinsey et Mes séances de lutte seront ainsi proposés par Frédéric Beigbeder qui présentera chaque film.
Un documentaire inédit de Svetlana Klinyshkova et Nicolas Maupied intitulé Et pour les scènes de cul… on fait comment ? (diffusion le 1er décembre à 22h25 et rediffusions le jeudi 4 décembre à 23h40, le dimanche 7 décembre à 00h30 et le lundi 15 décembre à 2h50) complètera la programmation.
Le BlogTVNews nous apprend à ce propos que : « Svetlana Klinyshkova et Nicolas Maupied sont allés à la rencontre de Philippe Rouyer, critique de cinéma, John B.Root, producteur de porno, Catherine Breillat et Gaspard Noé, réalisateurs chevronnés dont le sexe est le sujet de prédilection, ou encore des actrices Marina Foís, Caroline Ducey et l’actrice/réalisatrice de X Ovidie pour interroger la place du sexe dans le cinéma. De la diversité des intervenants aux points de vus tranchés et assumés sur le sujet émane toute la richesse de leur documentaire. Au fil de ces témoignages, plusieurs thèmes et controverses sont abordés tels le rapport des acteurs/actrices avec les scènes de sexe, la notion de naturalisme, la censure et classification des films, la différence entre pornographie et cinéma traditionnel… Bref, comment et dans quel but écrire, tourner, interpréter et produire une ‘’scène de cul’’ pour un film dit ‘’tradi’’ dans la société française actuelle. »
Selon une information relayée le 18 novembre 2014 par le site Première, la sortie du film Hunger Games 3 : La Révolte (partie 1), qui devait initialement être projeté dans les salles chinoises cette semaine, vient d'être repoussée à l'année prochaine. Officiellement, les distributeurs doivent respecter un quota de films comme nous l'avons déjà exposé sur ce blog à plusieurs reprises. Officieusement, on s'interroge pour savoir si le thème de « la révolte » développé dans cet épisode ne gène pas les autorités du pays même si les premiers opus sont sortis en Chine sans censure ou presque : « 7 secondes de plans sanglants du premier volet ont été coupés pour pouvoir conserver une interdiction aux moins de 12 ans seulement (un choix également fait par le comité de censure britannique) ».
La sortie du film en Thaïlande, le 20 novembre dernier à Bangkok, a donné lieu à des interpellations d'étudiants devant les cinémas. Après avoir rappelé que ces derniers avaient fait du salut des rebelles de la saga pour adolescents un symbole de résistance depuis le coup d’état militaire de mai, l'AFP précise que l'armée a parfois annulé la diffusion du film par crainte d'incidents.
Vu sur Macabres Cambrures : évolution de la couverture
Cela fait longtemps que je n’ai pas présenté des étapes dans la réalisation d’une couverture. Dans deux jours paraît dans la collection e-ros un recueil de nouvelles érotiques et noires : Macabres Cambrures de Jip. L’illustration de couverture a été confiée à Chairminator, qui a déjà réalisé plusieurs illustrations pour la collection (titres : Poupée […]
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Vu sur Au Chêne galant, Frédérique Gabert
J’ai sauté sur la proposition de service presse des éditions Artalys pour lire le dernier titre de Frédérique Gabert (qui a participé au titre Rondes et sensuelles 1 dans la collection e-ros et aux collectifs « Osez 20 histoires de sexe » de la Musardine). Cet eBook est une nouvelle érotique et fantastique de dix pages environ. […]
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Albert Montagne ayant relayé l'information très rapidement sur son Blog Censorial, il ne nous reste plus qu'à reproduire, tête basse, sa brève très complète :
Jean-Pierre Mocky, le cinéaste contestataire qui tourne sans cesse, dénonce aujourd'hui sur Le Huffington Post la censure de Calomnies, son tout dernier film, Le projet du film, d'abord présenté à France 2, semble accepté mais est finalement refusé en période préélectorale : "France 2 ne pouvait pas faire un film sur la calomnie alors que la présidentielle approchait". Mocky réalise donc le film seul en 2013 avec quelques acteurs sympathisants - tourner bénévolement avec Mocky est à la fois une expérience et un honneur - dont Guy Marchand, Marius Colucci, Agnès Soral, Philippe Duquesne... Le film, terminé, est présenté dans des galas en province et à la Cinémathèque de Paris. Il sort ce mois-ci sans publicité, faute de moyens, dans trois salles (dont le Studio Christine de Mocky). Le réalisateur dénonce une seconde censure : "le film est en plein dans l'actualité (Copé, Fillon des députés à transparence douteuse...), personne ne répond à nos mails, ni la presse, ni les médias. Bouche cousue, faut pas que le public, les veaux comme ils les appellent, soient interpellés par le film". Vraie ou fausse censure politique ? Calomnie ou pas ? Ce serait le comble ! Stéphane Bern (RTL) en a pourtant bien parlé, comme Laure Adler (France culture)
L'Orient, le jour rapporte aujourd'hui que le documentaire iranien The Silent Majority Speaks (Bani Khoshnoudi, 2010), évoquant les manifestations populaire qui ont suivi la réélection du Président Ahmadinejad en 2009, qui devait être projeté ce dimanche 16 novembre à Beyrouth dans le cadre de la deuxième édition du festival Cultural Resistance, a finalement été interdit au Liban par le Comité de censure (lié aux services de la Sûreté générale) pour offense à un pays étranger. « C'est un film artistique et non militant. Rien ne justifie son interdiction, car il relate d'une manière artistique des événements qui ont eu lieu [...] et vise à établir un dialogue », a immédiatement réagi Jocelyne Saab, la directrice du festival, et d'ajouter : « Le but du festival est de parler des problèmes des pays », considérant que cette interdiction constituait une véritable « atteinte à la culture et au dialogue ».
Vu sur Les Trois Veuves, conte érotique chinois du XVIIe siècle
Je lis depuis quelques jours des contes chinois du XVIIe siècle, dans l’anthologie intitulée Le Poisson de Jade et l’épingle au Phénix des éditions Gallimard (Connaissance de l’Orient n°47). Ce sont des contes grivois qui mettent de manière récurrente en scène des époux, des épousailles, des fugues, des enlèvements, le plaisir de la chair… Les […]
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Vu sur Les Contes roses, collectif
Grâce au forum Au cœur de l’imaginarium, et au partenariat existant avec Les Artistes fous associés, j’ai pu recevoir un petit recueil de textes « roses ». Pas si érotiques que je le pensais, assez déroutants, avec quelques textes qui m’ont plu, d’autres moins… C’est le lot des recueils de textes en général ! Ce compte rendu […]
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La narratrice de Devenir Sienne n’a pas de nom. Son Maître non plus, d’ailleurs. Comme s’il était avant tout cela aux yeux de la jeune femme : Maître. J’ai lu le roman d’Éva Delambre avec plaisir. Il faut dire que dès les premières pages, l’atmosphère est brûlante dans le bureau que partagent la narratrice et … Lire la suite →
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Vu sur Quatre ans, deux mois et dix-huit jours, Valéry K. Baran
Je l’avoue, j’ai un a priori négatif quand je vois passer les couvertures de livres avec un homme torse nu ou un couple enlacé. J’ai l’impression que toutes les couvertures de romances se ressemblent, avec leurs effets visuels, leurs personnages jeunes, minces, etc. Une telle couverture semble, autant que j’ai pu le constater, susciter l’enthousiasme […]
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Ne venez pas me dire que cette définition ne vous a pas fait rire au point de recracher une alvéole pulmonaire noirâtre dans votre gruau matinal.
Il est temps maintenant d’annoncer en grande pompe le nom de nos deux gagnantes! Car, encore une fois, ce sont les dames qui se sont distinguées : parmi les seize solutions reçues, douze furent envoyées par des individus s’identifiant comme des médames! OUAOU ! GEURLE PAWOUEUR !
En première position : Lynda Forgues, cruciverbiste d’élite, qui a été adoubée Commanderesse bardée de cuir du très Noble et Ancien Ordre Lubrique des Masturbatrices et Masturbateurs Compulsifs. À ce titre, elle recevra un exemplaire dédicacé du Carnet écarlate, le seul livre de l’univers dont la couverture est différente de celle annoncée dans le titre. Lynda fut suivie de près par Hélène Tisseur dont le cerveau musclé et juteux lui a permis de décrocher le titre enviable (et envié) de Maîtresse vibrante à trois vitesses du susnommé très Noble et Ancien Ordre. Elle recevra aussi son exemplaire dédicacé de mon bouquin, dès que ma petite culotte aura assez séché pour que je puisse courir au bureau de poste sans risquer d’attraper un rhume de cerveau.
Quant aux autres participantes et participants, ils ont reçu comme prix de consolation, en plus d’une de mes fameuses remarques sarcastiques et avilissantes, une copie du Carnet en version électronique. Avouez que vous regrettez de ne pas avoir tenté votre chance.
Entéka. Pour ceux et celles que ça intéresse, voici la soluce :
Restez à l’écoute, car on remet ça en décembre, juste à temps pour vos emplettes de Nowel. AON !
Pour oublier son amant, homme marié, mais lâche – pour « s’occuper en attendant » –, Marion Favry explore un registre infini de plaisirs charnels en compagnie d’hommes de substitution. Aucune pratique n’échappe à sa soif d’abandon : boîtes, saunas, clubs, couples échangistes, toujours avec ce regard scrutateur d’une narratrice qui observe les réactions de ses compagnons de chair et tente d’analyser les siennes, nullement dupe du fait que peut-être tout ceci est vain. Mais que c’est, après tout, une option comme une autre pour gagner l’oubli et la liberté d’être…
S’occuper en t’attendant est un récit très « brut » de la part d’une femme, contrebalancé par des harangues à l’amant qui parlent d’amour perdu et de sentiments écornés… Une juxtaposition parfaitement réussie.
Marion Favry, 46 ans, est documentaliste dans l’enseignement secondaire. Originaire du Sud de la France, elle vit à Paris depuis deux ans. Elle anime des ateliers d’écriture, et écrit elle-même, depuis longtemps, des textes courts : S’occuper en t’attendant, son premier roman, est né de ces fragments épars.
Il sort le 20 novembre 2014, mais vous pourrez le découvrir, en avant-première, ainsi que son auteur, le mercredi 19 novembre à la prochain édition des Apéros littéraires érotiques de Cerise.
Que ce soit dans un bar, à la laverie automatique ou sur Adopte un mec, les rencontres, c’est toujours une découverte de l’autre, insolite, originale et surprenante.
Une découverte coquine parfois, comme celle que nous propose Marion Favry, notre invitée de la soirée, en nous présentant en avant-première son roman « S’occuper en t’attendant » aux éditions La Musardine.
Livres à gagner, jeux d’écriture, bonne humeur s’entremêlent toujours pour vous faire passer du bon temps à l’apéro littéraire érotique !
Alors, prêt pour une belle rencontre mercredi 19 ?
RESERVATION OBLIGATOIRE EN LIGNE
(nombre de places limité)
http://www.moxity.com/events/apero-litteraire-erotique-rencontres
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ENTREE : 10 euros
Boissons non comprises
La réservation se fait en ligne.
Attention, le nombre de places est limité.
Consos à partir de 5€, Happy Hour toute la soirée
(cocktail à 5€/ coupe de champagne à 6,50€)
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CAFE DU CHÂTELET
8, rue Saint-Denis
métro Châtelet
sortie Saint-Denis
Mercredi 19 novembre
19:30 à 21:30
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CONTACT : Flore Cerise
flore@lesplaisirsdecerise.com
06.59.91.74.60
LE DÉBLOG du Dr QUENU, psychiâtre sauvage
(N°2)
Buveurs(ses) très illustres, et vous, vérolé(e)s très précieux(ses), c’est à vous, non aux autres, que j’adresse ces fariboles, bols de farine, gaudrioles et tutto ciò che si vuole…
L’Admirable Nelson
Amis visiteurs de sites (comme on dit « pilleurs d’épaves »), au cours de ma déjà longue carrière, j’ai pondu (sous couvert d’anonymat pour ne pas nuire à d’éventuelles activités médicales – qui, du reste, ne se sont jamais concrétisées) un nombre considérable de bouquins de cul. La main gauche est ma main d’écriture. Et aussi loin que je remonte dans mes souvenirs, chaque fois que j’ai pris la plume pour raconter une histoire, ç’a été pour ouvrir une voie d’escalade en direction d’une femme nue. Sinon à quoi bon lever le stylo, faire dégorger la plume sur le vierge papier ? Ça m’a joué des tours, je ne le cache pas, cette femme dénudée fantasmée qui attire comme un nord magnétique. Dès l’école primaire, le sujet féminin nu et cru aimantait mes rédactions. Que le thème proposé soit l’été, l’automne, le printemps ou l’hiver, il y avait toujours une femme à poire quelque pal… une femme à poil quelque part dans mon devoir. Et jamais le maître n’a lu à haute voix une de mes rédacs à toute la classe. En revanche, je suis certain qu’il se branlait dessus : je trouvais tout le temps de drôles de taches dans mes marges. Ça valait tous les 20 sur 20… Plus tard, au lycée, j’ai eu bien du mal avec les parallèles Racine/Corneille, Rousseau/Voltaire, Péguy/Claudel… Le moyen de fourrer une femme à poil au milieu de ces raseurs ? Quand même, je me souviens d’un passage bandant dans Britannicus :
NÉRON
«Excité d’un désir curieux,
Cette nuit je l’ai vue arriver en ces lieux,
Triste, levant au ciel ses yeux mouillés de larmes,
Qui brillaient au travers des flambeaux et des armes,
Belle, sans ornement, dans le simple appareil
D’une beauté qu’on vient d’arracher au sommeil.
Que veux-tu ? Je ne sais si cette négligence,
Les ombres, les flambeaux, les cris et le silence,
Et le farouche aspect de ses fiers ravisseurs,
Relevaient de ses yeux les timides douceurs,
Quoi qu’il en soit, ravi d’une si belle vue,
J’ai voulu lui parler, et ma voix s’est perdue :
Immobile, saisi d’un long étonnement,
Je l’ai laissée passer dans son appartement. »
Appréciez le « con » dans « D’une beauté qu’on vient d’arracher… ». Les grands poètes arrivent toujours à se faire comprendre – entre les lignes, entre les mots, de façon « inter-dite », comme a dit le César des psychiâtres, notre tsar à tous, Jaklah Khan (1901-1981).
Et puis, malgré les complexités de la langue racinienne, il me semblait comprendre que Néron, l’empereur voyeur, en pleine nuit, regardait passer Junie nue comme la main (elle allait aux toilettes ou quoi ?) entre deux haies de gardes armés d’épées et de flambeaux (on y voyait donc comme en plein jour), lesquels, à n’en pas douter, triquaient comme des ânes à son passage – à soulever le bas de l’armure en cuir épais clouté de bronze. Dans mon devoir sur Britannicus, en classe de 4e, j’avais mis le paquet à propos de cette tirade, et la prof de français, une petite débutante blonde gonflée de seins, avait refusé de noter ma copie, qu’elle ne m’a jamais rendue, du reste.
Au collège toujours, pour tâcher d’en apprendre davantage sur la femme nue, je scrutais les tableaux et les sculptures des musées et des livres d’art. Et je traçais des plans d’architecte pour dénombrer les tenants et les aboutissants, les tenons et les mortaises du corps féminin. Et par exemple, vaste question, combien la femme comporte-t-elle de trous en tout ? Quand on n’a pas de vraie femme sous la main, pas même de petite cousine, c’est coton comme question. J’ai commencé le dénombrement par le commencement, avec les moyens du bord : 2 oreilles, 2 orifices lacrymaux, 2 narines, 1 bouche, 2 canaux lactifères aboutissant aux mamelons (dictionnaire Larousse illustré), 1 méat urinaire (jamais observé de visu, mais ouï en cataracte à travers les portes, et aussi supposé par déduction : il faut bien que ça sorte par quelque part), 1 vagin (j’avais eu vent de son existence par le dernier de la classe, un triplant), 1 anus, 1 nombril (scientifiquement, c’était abusif de le baptiser orifice, mais dans le doute…), 1 col utérin (un cours pour aides-vétérinaires déniché dans un grenier m’avait renseigné). J’avais (incurable romantique, ça m’a passé depuis) rajouté la profondeur magnétique du regard féminin…
Ces préliminaires vont servir à mon interprétation sauvage de l’affiche du spectacle de Chantal Ladesou : Nelson.
Ladesou… oui, il y a quelque chose là-dessous – mais pas anguille sous roche… au contraire même, comme on verra.
Pour commencer, on a une femme (Chantal) + un lapin (Nelson). Tous deux, immobiles, nous fixent en chœur, intensément. On dirait qu’ils nous prennent à témoin d’on ne sait quelle expérience ou démonstration : ils semblent inséparables comme les termes d’un théorème. Du bras gauche, la femme exhibe haut le lapin – son lapin – comme si elle nous présentait les armes. De sa main crispée en pleine fourrure, elle exerce une certaine violence, et apparemment, le petit Nelson n’en mène pas large. Et en effet, si l’on en juge par son sourcil ultra-arqué (l’autre, à dessein, se tient caché sous la frange) et par son visage ultra-fermé, la dame paraît fort contrariée. Elle est mécontente du lapin ? Bien sûr ! Pauvre et innocente bête, que lui a-t-il donc fait ! N’allons pas trop vite !
Interrogeons l’étrange regard figé, minéralisé même, de Chantal. À mon avis, son regard soutient celui que nous portons sur le lapin : sa chose, sa créature. Ce lapin, elle en est responsable (comme si elle était sa mère, et même davantage). Elle a pris un air stoïque comme pour prévenir un feu roulant de critiques. Mais pourquoi devrions-nous dénigrer le mignon rongeur aux yeux apeurés ?
Il est temps de faire un peu d’étymologie, ça va aider. Partons du con, puisque après en être sortis, on ne cesse d’y retourner. Le mot en question provient du cunnus latin (gaine, fourreau), qui par analogie, désigne le sexe féminin. Mais il semble qu’au temps d’Henri IV (le Vert-Galant) un court-circuit étymologique se soit produit entre cunnus et cunniculus (lequel avait donné connin, connil, c’est-à-dire l’ancien nom du lapin). Finalement, qui est Nelson (qu’on est bien obligé d’associer à Trafalgar, Berezina, Waterloo…) ? Il représente le sexe de la dame, pardi ! Ou paradis, si on veut, mais pas pour tout le monde, à commencer par sa propriétaire qui, visiblement, fait la gueule.
Et là, on est bien obligé de faire intervenir ce vieux grognon de Pr Freud et son artillerie lourde (ça jette toujours un froid, mais le moyen de faire autrement ?). Á en croire le professeur, la petite fille n’est pas satisfaite de son sexe tel qu’il est, elle aurait voulu qu’un pénis y poussât (houlà !) comme chez les garçons… y a pas de raison, y a pas de justice ! Dépitée, amère, la fillette (il n’y aurait pas d’exception) se dit très mécontente de sa mère qui l’a faite femme, et qui elle-même est sujette à la même démangeaison : la fameuse « envie du pénis ». Fermez le ban (d’école) !
Du coup, on comprend mieux la mauvaise humeur, la fureur froide de la dame qui serre Nelson à l’étrangler : « Eh oui, paraît-elle nous dire, je n’ai que ça en magasin… j’ai tiré le mauvais numéro : celui du 2e sexe. » Comme annoncé en introduction, il n’y avait pas d’anguille sous la roche. Ce qu’il y a, c’est un trou.
Et au fait, pourquoi ce nom, Nelson ? D’abord, ça commence par un « n » et ça finit aussi par un « n » : autrement dit, c’est le serpent qui se mord la queue, et finit par s’annuler. Ensuite, les psys assurent que la petite fille, déçue par son sexe, se tourne vers son père pour lui demander – en compensation de ce qu’elle considère comme un manque – de lui faire un bébé. Et sur le refus scandalisé de son père (qui n’est autre que le mari de sa mère), la gamine s’en va chercher de par le vaste monde un père pour son enfant à venir : un garçon de préférence (de là le son (fils) de Nelson). Elle n’a donc pas tout perdu finalement : elle œuvre, et toutes les autres du même sexe avec elle, à la propagation de l’espèce.
Oui, amis visiteurs, si nous sommes venus en ce monde (tous nés d’une femme), c’est grâce à ce « défaut » crucial des petites filles, contre lequel elles n’ont pas fini de pester parce que, quelle que soit la réussite de leur vie d’adulte, elles n’oublient pas le préjudice que, pensent-elles inconsciemment, on leur a infligé… et qu’elles portent encore, bien fendu, « préjuteux », dans leur string de soie noir bordé de dentelle. Ah, Chantal, quand j’y pense ! Du calme, Édouard !
Mais il y a encore autre chose de gratiné (la preuve ci-dessus), qui pourrait renverser tout ce qui vient d’être dit… Certes, la femme n’est pas pourvue d’un phallus (lequel, soit dit en passant, procure bien des tracas aux hommes : eux ont peur de le perdre, mais c’est un autre folklore)… Elle ne l’a pas, mais il reste une solution (en plus de celle de l’enfant) : c’est de le devenir, carrément. Oui, être le phallus, voilà le programme. Et la femme va se dresser sur ses hauts talons, fière de sa beauté, pour se mettre à irradier en pleine lumière. C’est son corps entier, orné – armé – de seins en proue, de fesses en poupe, d’une chevelure gonflée comme une voile, d’une immense paire d’yeux maquillés capables de méduser, de lèvres peintes entrouvertes sur des dents faites pour mordre… qui va incarner le phallus. Dans le miroir, elle a raison de se trouver irrésistible au point d’oublier on ne sait quel manque pénien.
La preuve de ce que j’avance, c’est une histoire de stars : Marlene Dietrich disait de Greta Garbo (ou le contraire, mais ça revient au même) comme la pire des injures : « C’est un homme. » Autrement dit, une horreur. Un homme, c’est des grands pieds, du poil aux pattes, sur le poitrail, sur les fesses, avec un gros nez, plus des seins atrophiés, des attaches épaisses de bœuf de labour : une bête de somme, un esclave. Tout le contraire de « L’Ange bleu » ou de « La Divine ». CQFD, l’homme et son fameux pénis ont été jetés une fois pour toutes à bas de leur piédestal.
Encore un mot pour la route. On voit souvent des hommes d’âge mûr, plus trop beaux, mais qui ont réussi, exhiber aux yeux de tous une très belle jeune femme (en général, une blonde) dans une grosse voiture – décapotable de préférence, pour nous permettre d’admirer le trésor qui y trône (le plus souvent, la bimbo fait la moue, ce qui, entre nous, augure mal de l’amour). À quoi joue-t-il, notre vieux beau ? Il veut nous dire (preuve que ce n’était pas évident) : le phallus… moi, je l’ai, et d’ailleurs, le voici ! C’est la blonde explosive, toute droite dans son écrin d’acier profilé émaillé à froid : la voiture de sport lancée sur la 3e voie de l’autoroute.
Le dernier mot au poète (Léo Ferré) :
« La chevelure qui fait misaine
à la voiture américaine… »
Jonathan a essayé de me baiser sans condom,
Puis il a joué au con en disant qu’il ne s’en était pas rendu compte.
Paul avait un scrotum gros comme un pamplemousse ;
Son foutre avait un goût d’agrume.
Sébastien a léché ma fente, à genoux dans les toilettes de la bibliothèque
En trempant son jeans dans la pisse du carrelage.
Alexandre fumait nonchalamment un cigarillo puant
Couché sur le dos, sur ma moquette, pendant que je le chevauchais.
Gabriel m’a surprise alors que je me branlais
Le cul calé dans mon fauteuil, le catalogue Ikea à la main.
Samuel avait la bite blanche et douce comme un petit pain
Et faisait mille manières avant d’accepter de l’enfourner.
Django voulait m’enseigner le chant en échange d’une fellation,
Mais il avait un prépuce interminable à dérouler, alors j’ai dit non.
Tristan était d’une érudition et d’une musculature parfaite,
Mais il ne bandait que pour le mec qui me prenait en levrette.
Louis était prêt à m’obéir au doigt et à l’œil,
Mais tout ce que je voulais, c’était un thé et un bouquin.
Arthur a promis de me montrer quelque chose d’extraordinaire,
M’a entraîné dans sa chambre et a fait de l’origami avec son sexe.
Simon n’était techniquement pas un nain, mais c’était tout comme ;
Sa queue monstrueuse avait la taille de son avant-bras.
Michael avait des fesses comme deux gâteaux au chocolat
Que j’avais la permission ni de toucher, ni de goûter.
Antoine a crié «Salope !» en baisant et «Maman!» en jouissant,
Puis s’est rué dans la douche après avoir taché mon drap de foutre.
Nathan m’a léchée avec gourmandise même si j’avais mes règles ;
Hélas, il m’a donné un faux numéro et ne m’a jamais rappelée.
Théo était mycologue et sa bite avait la forme d’un champignon
(Probablement pas, mais j’en étais quand même convaincue).
Alessandro m’a payé à boire, dans le but avoué de m’emballer ;
Il a fini la soirée en pleurant, dans mon lit, incapable de bander.
Quentin avait les traits épais, vulgaires et quelconques,
– Jusqu’à ce qu’une bite, dans sa bouche, le transforme en ange.
Romain m’a ramonée pendant une heure et n’a pas joui ;
Le lendemain matin, il y avait du sperme séché sur mon ordinateur.
Enzo m’a longuement draguée en me disant que j’étais belle
Et s’est contemplé dans le miroir pendant tout le temps qu’il me baisait.
William était charmant, mais il y avait un je-ne-sais-quoi qui clochait ;
En sortant une capote de son portefeuille, j’ai vu, horrifiée, sa plaque de flic.
Hồng Phúc était gentil, drôle et faisait bien la cuisine,
Mais c’est seulement à cause de son prénom que j’ai ouvert les cuisses.
André a trop vu de porn et a baisé ma bouche comme un lapin ;
Il porte sûrement encore la marque de mes dents sur sa quéquette.
Vincent avait une réserve inimaginable de smegma sous son prépuce ;
J’ai beau être un bon soldat, je souffre encore de choc post-traumatique.
Tom se vantait d’avoir l’imagination perverse du divin marquis ;
Je me suis endormie pendant qu’il me suçait les orteils.
Guillaume voulait que je lui fesse le popotin de toutes mes forces
Et s’est moqué de moi parce que je me suis foulée le poignet.
Yusef était effrontément viril, arrogant et machiste ;
Je l’ai vu se faire bourrer par douze queues bigarrées en une seule soirée.
Léo gardait son menton juste assez râpeux
Pour qu’en le frottant sur mon aine je perde toute contenance.
David, du haut de la chaise du maître-nageur, bandait en m’apercevant ;
Est-ce assez pour le compter parmi mes amants?
Maxime a insisté pour qu’on éteigne la lumière avant de se désaper ;
Depuis, il me réclame des photos de mes seins et de mon cul.
Julien a léché ma fente dans un sentier du Parc de la Gatineau
Et y a laissé du mélange du randonneur en purée.
Denis criait «Couché! Au panier!» à son malamute
Pendant que son épouse glissait dans ma bouche sa langue poisseuse de sperme.
Adam n’a jamais daigné m’adresser la parole ;
Sa copine m’a giflée parce qu’il ne parle que de moi pendant l’amour.
Des arbres ouverts comme des mains Tendues vers le ciel Versent sur le sol Des jonchées d’automne De soleils oubliés De feuilles décédées Elles tournent un instant Avant de s’en aller Habiter la terre Si je m’en vais je veux Tournoyer Jusqu’au dernier frisson.
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Vu sur Livraison à domicile, BD porno de Vicktor
Le site de Vicktor propose des illustrations pornographiques gay ainsi que trois courtes BD : Les Gars du chantier – Paulo, Le Cambrioleur et Livraison à domicile. J’ai lu cette dernière. En quelques pages, rencontre, approche, baise. C’est direct. Le noir a évidemment un sexe large, la poussée est franche. Plus surprenants : les petits […]
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Le rapport de la Commission française de classification des œuvres cinématographiques a enfin été publié ! Rendez-vous compte, cinq ans qu'on l'attendait ! Depuis 2003, le président de la Commission est pourtant tenu de remettre au ministre de la Culture un rapport d'activité dans les six mois précédant l'échéance de son mandat. Or, l'avant-dernier rapport, le troisième, a été publié en décembre 2010 pour la période 2007-2009 et depuis... plus rien !
Si ce quatrième rapport aurait dû être édité dès 2013, pour la période 2010-2012, la nomination de trois présidents successifs, entre 2010 et 2012, a repoussé la date de sa publication. Du coup, le rapport mis en ligne cette semaine couvre la période 2010-2012, qui correspond au mandat d'Edmond Honorat. Il faudra donc attendre 2016 pour connaître les dessous de l'affaire Nymphomaniac puisque Jean-François Mary, l'actuel président de la Commission, a été nommé en août 2012. Un mandat qui devrait courir jusqu'à la fin de l'année 2015 au moins.
Alors que dit ce rapport ?
Après avoir expliqué que la France ne classe pas les films en respectant un quelconque barème, la Commission affirme que son travail consiste d'abord à protéger les mineurs, conciliant cette obligation avec la liberté d'expression des cinéastes. Elle précise en outre que si les mineurs doivent être protégés en tant que spectateurs, ils doivent l'être aussi lorsqu'ils sont acteurs. Jean-François Mary fait référence à l'affaire Ken Park (Larry Clark, 2003), pour laquelle il était à l'époque rapporteur public au Conseil d’État, mais aussi aux difficultés soulevées par le film Clip (Maja Milos, 2013) même si cette affaire n'est pas évoquée dans le bilan d'activité, puisque postérieure à 2012. Sans doute ces arguments préparent-ils déjà ceux du rapport à venir.
Beaucoup de films français interdits aux moins de 16 ans.
Les 215 pages du rapport – dont 150 pages d'annexes – nous révèlent que huit longs métrages ont été réexaminés par la Commission à la demande des distributeurs. Ainsi, malgré une seconde projection devant l'assemblée plénière, l'interdiction aux moins de 16 ans décidée pour La Meute (Franck Richard, 2010) a été maintenue en raison de « scènes d'une très grande violence (humiliation, torture) ». On découvre aussi que, malgré la présentation d'une version édulcorée, la Commission a décidé de conserver l'interdiction aux mineurs de 12 ans pour Captive (Brillante Mendoza, 2012) jugeant que, « bien que la scène de décapitation soit raccourcie, plus suggérée que montrée, l'intensité de la violence physique et psychologique du film » nécessitait une telle restriction. Le rapport nous apprend que Chroniques sexuelles d'une famille ordinaire (Jean-Marc Barr et Pascal Arnold, 2011) dispose de deux niveaux de classification avec une version longue, dite « sexuelle », interdite aux moins de 16 ans, et une version courte, dite « sensuelle », interdite aux mineurs de 12 ans raccourcie de 4 minutes de scènes de sexe explicites par son distributeur.
Les films français plus sévèrement classés que les films américains.
89 % des 3 928 films examinés par la Commission entre 2010 et 2012 ont été classés « tous publics ». Sur les 42 longs et courts métrages interdits aux moins de 16 ans sur la période, aucun n'a dépassé les 100 000 entrées au cours de la première semaine d'exploitation si l'on excepte Le Dernier exorcisme avec 269 260 entrées pour 196 copies. Seuls deux autres films, distribués avec plus de 100 copies la première semaine, ont fait autour de 10 000 entrées : Maniac (9 471 entrées avec 131 copies) et The Raid (10 104 entrées avec 104 copies). Notons la performance de The Theatre Bizarre qui a enregistré 1 756 entrées la première semaine avec une seule copie (24 fois mieux que Maniac à comparaison égale), le meilleur score comptabilisé au box office pour un film interdit aux mineurs de 16 ans.
Les 19 films français interdits aux moins de 16 ans entre 2010 et 2012 ont été distribués en France avec en moyenne 13,6 copies par film (en excluant Maniac) quand, dans le même temps, les productions françaises classées « tous publics » ont bénéficié de plus de 400 copies. En outre, le rapport précise que « sur les 346 films visionnés en assemblée plénière durant le mandat [...], les longs métrages soumis à des interdictions aux mineurs de moins de 16 ans et plus, ont été majoritairement des films français et étrangers non américains (35 contre 3 pour les américains). […] sans doute le cinéma américain évite-t-il de produire des films risquant d'être classifiés moins de 16 ans. » Un constat que nous faisons assez régulièrement sur ce site.
Entre 2010 et 2012, la Commission a également interdit deux longs et un court métrages aux moins de 18 ans : Dirty Diaries (collectif, 2010), Il n'y a pas de rapport sexuel (Raphaël Siboni, 2011) et Little Gay (Antony Hickling) pour des scènes de sexe non simulées.
Notons enfin que la Commission conclut son rapport d'activité en faisant quelques propositions dont la suppression de l'interdiction aux moins de 12 ans, la réinstauration de l'interdiction aux mineurs de 13 ans et la création de l'interdiction aux moins de 10 ans.
Qu’entends-je? Seraient-ce les sanglots longs des violons de l’automne qui blessent mon cœur d’une langueur monotone? Suis-je en train de rêver? Sommes-nous déjà en novembre ?
Et bien oui, lectrices et lecteurs adorés, accortes gourgandines et charmants vicelards! Et vous savez ce que ça signifie? Je vous le donne en mille : c’est le temps d’une autre stupétrissssssante grille de mots croisés ! WEOW et OUAHOU !
Pour vous y mesurer, rien de plus simple : vous n’avez qu’à la télécharger en format pdf ou en format docx.
Cette fois-ci, je vais remettre non pas un, mais bien DEUX exemplaires dédicacés du Carnet écarlate aux deux individus magnifiques et solaires qui me feront parvenir en premier la solution. Et comme si ce n’était pas assez, ils seront officiellement intronisés au panthéon du très Noble et Ancien Ordre Lubrique des Masturbatrices et Masturbateurs Compulsifs. THAT’S INCRÉDIBEULE !
Parlant du Carnet écarlate, on commence tranquillement à en parler, ce qui à la fois m’excite et me terrifie. Caroline Allard en a parlé de façon éloquente à la radio publique et Édith Paré-Roy l’a critiqué fort justement sur Les Méconnus. Sans oublier Le Devoir qui en a glissé un mot. Je vais finir par croire qu’il vaut la peine d’être lu, ce bouquin.
Vu sur Club privé, Gil Debrisac
Grégoire est, sous le pseudonyme de Monsieur X, écrivain érotique. Son épouse, la sculpturale Claire, est depuis peu sans emploi. Le neveu de Grégoire, Xavier, bande pour sa très jeune tante. Xavier a le sens des affaires. Il crée un « club privé » pour personnes très fortunées et emploie Claire. L’hôtesse opère sous le nom de […]
Cet article provient de Littérature érotique
Hercule contre Hermès (Mohamed Ulad, 2014) est un documentaire qui raconte l'histoire étonnante d'Abdeslam El Mektiri, surnommé Hercule, aîné d'une fratrie de huit frères et sœurs, vivant avec toute sa famille sur un terrain qui jouxte une plage de 10 kilomètres, tout près d'Asilah, un village situé au Sud de Tanger. Ils y cultivent la terre, vivent de la pêche, de l'élevage, et des revenus tirés d'une paillote dressée chaque été sur la plage. Leur unique voisin, Patrick Guerrand-Hermès, l'un des héritiers du célèbre groupe de luxe français, a progressivement acquis les terrains environnants pour y développer un important projet immobilier.
Aujourd'hui, le petit lopin de terre d'Hercule se retrouve encerclé par la propriété de son voisin. « Au début, Hermès a commencé de façon gentille, il m'a même engagé, et puis on s'est aperçus que c'était pour nous pousser à vendre », raconte-t-il à Isabelle Mandraud dans un article du Monde daté du 5 juillet 2011. « Les relations se sont peu à peu dégradées. La famille s'est braquée, refusant tout droit de passage sur son terrain à leur voisin. Le ton est monté, jusqu'à ce jour de 2008, où les gendarmes, accompagnés d'un huissier et de quelques employés d'Hermès, ont grimpé la côte jusqu'à la demeure. […] Rachida, qui ne voulait pas laisser entrer la délégation, s'est défendue. Elle a été embarquée, et condamnée à deux mois de prison pour "outrages à agents". […] Deux jours avant la sortie de prison de sa mère, c'est au tour d'Hercule d'être placé sous les verrous : six mois fermes, après qu'il se fut bagarré avec ceux qu'il nomme les "mercenaires d'Hermès" revenus à la charge. »
Harper's Magazine a révélé dans son numéro d'octobre 2014, que le distributeur américain ITVS, qui devait financer le film à hauteur de 100 000 dollars, s'était finalement retiré du projet au dernier moment. En mars 2013, M. Guerrand-Hermès a obtenu du tribunal de grande instance de Paris que certaines scènes soient floutées lors de la diffusion du documentaire sur Arte. En novembre 2013, la chaîne de télévision publique marocaine 2M et le réalisateur Mohamed Ulad sont condamnés à verser plus de 7 000 euros de dommages-intérêts à Patrick Guerrand-Hermès pour atteinte au respect de sa vie privée et à l'image de ses biens.
Hercule contre Hermès, produit par Nicolas Namur (Ephipène Films) pour Arte, vient de recevoir le Trophée francophone du Meilleur documentaire 2014.
Hier soir, je suis allée dans mon premier donjon. C’était une sorte de cave où les salles se succédaient les unes aux autres, peuplées de machines étranges, de lourdes chaînes, et de beaucoup de monde : nous étions venus nombreux à l’apéro de Flore Cerise pour rencontrer Éva Delambre, dont les deux romans, Devenir Sienne … Lire la suite →
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Vu sur La Loque à terre, Georges de Lorzac
Après avoir lu le troisième roman du recueil intitulé Trois romans érotiques de la Brigandine (Cime et châtiment de Pierre Charmoz), j’ai poursuivi par le premier des trois : La Loque à terre de Georges de Lorzac. Un homme sombre dans la folie dans les escaliers d’un immeuble dont il ne peut ni atteindre le dernier […]
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Vu sur Infernal n°7, newsletter de la librairie Enfer
Pour la lettre d’information Infernal n°7 de la librairie érotique Enfer, j’ai posé les trois questions rituelles à Claire DeLille, auteure aux éditions Artalys. Elle nous y révèle qu’elle aimerait écrire une adaptation érotique du roman Le Rouge et le noir… Quelques mots sur Mon Cher Balmy d’Isabelle Boucheron, publié dans la collection e-ros avec […]
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Vu sur Tu as le sexe d’un ange, Yannis Z
L’auteur m’envoie, à ma demande, sa nouvelle, et m’écrit : « tu ne vas pas aimer ». J’avais lu précédemment le texte.. Je n’avais pas aimé certains aspects, alors. J’en avais aimé d’autres, par contre, mais il est vrai que je souligne plus souvent ce que je n’aime pas que ce que j’aime, lorsque je rends un avis […]
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Vu sur Confidences amoureuses et sexuelles d’une lesbienne, ChocolatCannelle
J’écris ce billet avec un jour d’avance et programme sa mise en ligne pour le 4 novembre, date de la sortie de l’eBook Confidences amoureuses et sexuelles d’une lesbienne, parce que je souhaite en finir rapidement avec ce texte qui est en attente depuis un an et demi environ (avec des phases d’écriture, de relecture, […]
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Il n’y a rien que je n’aime pas chez l’homme
J’aime l’homme au grand complet
Surtout s’il est grand
Et qu’il porte un complet
Quand je vois un homme
Dans une chemise habillée
Je veux m’approcher de lui
Derrière son dos
Mettre ma main
Sur son épaule
Et la laisser là
Pour un instant
Je pense à ses chaussettes
Comment il en a choisi une paire
Ce matin-là
Et les restantes qui sont
Encore à la maison
Dans un tiroir
Et ses chaussures —
Dieu que ces chaussures me tuent
Surtout si elles sont polies
Que fait-il pour qu’elles reluisent ainsi ?
Tout ce dont j’ai besoin
C’est une paire de chaussures noires
Pour qu’une vague de tendresse
Déferle se moi et me terrasse
Et les cravates qui reposent
Sur leur petit carrousel
J’imagine qu’il les a tenues
Devant le miroir en hésitant
J’ai des hallucinations
D’eau de Cologne
De cigarettes et de laine vierge
Qui pincent mes narines
Et me font tourner de l’œil
Homme au grand complet
Je veux te donner la langue
Je veux avaler ton foutre
Cachée dans le placard à balai
Te réciter des vers masturbatoires
Trempés dans le Tanqueray et tonic
Homme au grand complet
Je veux te voir au garde-à-vous
Nu et dressé devant moi
Te tenir dans ma paume
Comme ma petite chose
Pincer tes mamelons de rubis
Taquiner ton cul du bout de mon petit doigt
Homme au grand complet
Quand viendras-tu à moi?
Quand viendras-tu déposer
Ton pantalon de tweed
Sur le plancher de ma chambre?
Quand viendras-tu accrocher ton veston
Sur le ciel de mon lit?
Où es-tu ce soir?
Où es ta bite gonflée et sirupeuse?
Où sont tes couilles de marbre tendre?
Quand viendras-tu aimer
Chaque parcelle de mon corps?
Quand viendras-tu m’aimer
Au grand complet?
Harold Cobert est romancier. Il est l’auteur de Un hiver avec Baudelaire, L’entrevue de Saint-Cloud, Dieu surfe au pays basque et Au nom du père, du fis et du rock’n'roll, publiés aux éditions Héloïse d’Ormesson.
Mon avis
Jim. Qui était ce chanteur mythique mort à 27 ans ?
Avant de lire ce roman, je ne connaissais rien de Jim Morrison ou si peu. Jim Morrison, pour moi, c’était ce beau gosse à la mine boudeuse affiché torse nu sur de nombreux posters d’après les célèbres clichés de Joel Brodsky. Quant aux Doors dont il était l’un des créateurs, je n’avais entendu que quelques rares titres. Aujourd’hui, je ne peux plus en dire autant.
Lire Jim, c’est plonger en apnée dans la tête d’un Morrison cramé, perdu d’avoir trop donné, d’avoir trop joué à franchir ses propres limites. Pourtant, malgré les jours et les nuits passés à s’imbiber d’alcool dans les bars parisiens, Jim Morrison est pleinement conscient de ce qui l’a amené là, du chemin qu’il doit parcourir pour ne pas devenir un mythe mais être reconnu comme un poète et un producteur de films. Car la prouesse de Harold Cobert est d’avoir réussi à se transformer en ce Jim Morrison bouffi par l’alcool qui débarque à Paris comme d’autres plongent à la mer, pour y chercher l’inspiration en glissant ses pas dans ceux de Rimbaud et de Baudelaire. Oui, j’aime à croire que les mots de Cobert sont ceux pensés par Morrison pendant les derniers jours qui ont précédé sa mort, terriblement puissants et troublants.
Jim est un roman qui s’adresse à toutes celles et tous ceux qui veulent apprendre qui était réellement James Douglas Morrison, poète, artiste et chanteur.
Extraits choisis
[...]
J’aime Paris. J’étais venu en juin dernier, avant l’ouverture de ce maudit procès, à Miami, cette mascarade de justice. Comme aujourd’hui, j’étais descendu au George-V. J’aime bien cet endroit, il a des airs de bordel en peluche dans le style Nouvelle-Orléans, mais c’est surtout le bar Alexandre, juste à côté, qui me botte. C’est là que j’ai attendu Pam à ma descente de l’avion. Elle était partie en vadrouille avec sa crevure d’aristo, là, le comte Jean de Breteuil de mes deux, alors j’ai bu jusqu’à ce qu’elle se pointe. J’étais ivre quand elle a débarqué, elle était défoncée par sa saloperie d’héroïne. J’étais furieux qu’elle soit encore stone, elle était excédée que je sois encore bourré. Pourtant nous avons fait comme si de rien n’était. Qu’est-ce qu’un ivrogne peut reprocher à une droguée et une junkie à un alcoolo ? Nous sommes deux éclopés, deux araignées prises dans leur propre toile.
[...]
Le rock est mort, tu sais. Rock is dead. Tout est parti en couilles, comme moi. Tout est pourri jusqu’au trognon, comme mon corps en déliquescence.
Le rock est mort depuis des années déjà. En tout cas ce qu’il signifiait pour moi. Il y a vingt ou trente ans, le jazz était le genre de musique vers laquelle les gens allaient, et des foules entières ont dansé là-dessus. Et puis le rock’n'roll est venu remplacer ça, et une nouvelle génération est arrivée et elle a appelé ça le rock. Mais l’éclair initial s’est éteint. La chose qu’on appelle rock aujourd’hui, ce qu’on appelait rock’n'roll il y a dix ans, est en décadence. Il y a eu un renouveau incarné par les Anglais. C’est allé très loin. Ç’avait vraiment un sens. Et puis c’est devenu timide, et ça, c’est la mort de tous les mouvements. Il y a plus d’élans initial, la spirale s’est inversée, c’est désormais presque incestueux. L’énergie n’est plus là. On n’y croit plus.
[...]
Tu vois, personne arrive à comprendre le lien mystérieux qui nous unit, Pam et moi. Notre entourage a jamais réussi à savoir si nous étions en couple. On a vécu ensemble que par intermittence. On est pas mariés. On est libres d’avoir d’autres partenaires. Et même si on se dispute en permanence et si on se quitte presque une fois par jour, nous ne pouvons pas vivre l’un sans l’autre. C’est la seule, malgré les quelques aventures un peu plus sérieuses que j’ai pu avoir, que j’ai désignée comme ma légataire il y a un peu plus de deux ans. C’est la seule qui me voit tel que je suis vraiment. Elle est ma compagne cosmique. C’est elle. L’unique. Jusque dans la mort.
[...]
J’ai vraiment merdé avec Patricia, tu sais, et dans les grandes largeurs.
[...]
On avait dîné en tête à tête et elle m’avait invité chez elle. On avait débouché une bouteille de bordeaux et nos vêtements avaient rapidement volé aux quatre coins de l’appart. Une baise d’enfer. C’était aussi hard qu’avec Nico mais avec des pauses plus tendres, avec une dimension spirituelle, du sexe à la bougie façon messe noire. La tête de loup, emblème de la lignée de chamans irlandais dont Patricia dit descendre, lui allait mieux qu’une tunique de druidesse, car au pieu, c’était une putain de vraie louve. On était des bêtes, on baisait jusqu’à l’épuisement. Elle s’empalait sur ma queue et me chevauchait en la tenant bien droite pour l’enfoncer au plus profond de ses entrailles. Ride the snake. Ses lèvres se dessoudaient presque jamais des miennes, elle aspirait mon souffle, elle suçait mon âme jusqu’à l’os. Elle aimait que je la prenne à quatre pattes. Son cul ondulait avec fureur autour de ma bite. Elle psalmodiait des incantations celtiques pendant que je la défonçais. Plus elle murmurait dans cette langue archaïque, plus nos corps et nos esprits régressaient sur l’échelle du règne animal. Je lui écartais les fesses pour la pourfendre, lui donnant des coups de bélier médiéval toujours plus violents, la baisant et l’enculant indistinctement. On était plus nous. On était plus humains. On prenait un pied de damnés.
[...]
Je me suis planté face aux spectateurs et j’ai posé mes deux mains sur la boucle de mon ceinturon et j’ai commencé à jouer avec. « Pas de règles, aucune limite ! Allez, tout le monde à poil ! » J’ai marqué un temps de silence sous les cris hystériques du public. « Vous voulez voir ma queue ? » j’ai fait. La foule a rugi et j’ai déboutonné mon ceinturon et tout a basculé.
[...]
Tu vois, c’est pas étonnant que j’aie passé mon temps à pousser les limites et à défier l’autorité, surtout celle des flics et de la loi. C’était qu’une manière pour le petit James Douglas Morrison de continuer d’essayer d’attirer l’attention sur lui et d’être aimé. C’est con, je te l’accorde, c’est débile, et pourtant, pas besoin de faire dix ans d’analyse pour le comprendre.
Tout ça me dit pas ce que je vais bien pouvoir faire de moi. Ce qui est certain, c’est que je vais pas rentrer tout de suite aux Etats-Unis, je ne suis pas encore prêt, même si je pense de plus en plus à revenir à la musique. Ma poésie et mon écriture sont liées aux Doors et les Doors sont liés à mes textes. J’ai encore quelques portes à ouvrir avec Ray et les autres. C’est mon truc en fait, la matrice de mon écriture.
Jim Morrison et Pamela Courson copyright Michael Ochs Archives
Jim, Harold Cobert, éditions PLON 16,90 €
Joyeux enfer – Photographies pornographiques 1850-1930, d’Alexandre Dupouy
Ce « beau livre » dans tous les sens du terme réunit plus de 300 clichés et un DVD de 60 minutes, qui vous feront découvrir l’histoire fascinante du porno de nos aïeux. Un porno joyeux, frondeur et dévergondé duquel émane un vent de liberté qui fait cruellement défaut dans le X contemporain… On y retrouve avec ravissement l’atmosphère de l’Apollonide de Bertrand Bonello et de la série Maison Close sur Canal +. A offrir à papy et mamy (en vous assurant au préalable qu’ils n’ont pas posé dedans !).
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Calendrier pin-up 2015, de Giovanna Casotto
Des fêtes de fin d’année sans un calendrier sexy, c’est un peu comme un sapin de Noël sans guirlandes. Cette année, c’est à la mythique dessinatrice italienne Giovanna Casotto qui nous avons confié la réalisation des pin-up de notre calendrier de fin d’année. Il ravira les amateurs de BD érotique, qui la connaissent déjà bien pour ses quatre albums parus chez Dynamite. Les autres pourront découvrir son univers inimitable dans un calendrier aussi glamour qu’érotique.
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Coffret Osez 40 histoires érotiques de Noël (collectif)
Ce coffret réunit les deux volumes spécial Noël parus dans Osez 20 histoires, la collection de nouvelles érotiques à thèmes de la Musardine. Soit 40 histoires érotiques qui détournent effrontément les codes de Noël pour vous conduire de réveillons aphrodisiaques en fantasmes enneigés. Un livre à ne mettre sous le sapin que quand les enfants seront couchés…
Coffret Osez les secrets d’une experte du sexe, de Servane Vergy
Ce joli coffret cartonné réunit les trois best-sellers de Servane Vergy, notre « sexperte » : Osez les secrets d’une experte du sexe pour rendre un homme fou de plaisir, Osez les secrets d’une experte du sexe pour devenir l’amant parfait, et Osez devenir une femme multiorgasmique. Un cadeau que ces messieurs pourront offrir à leurs chères et tendres… ou qu’elles pourront s’offrir à elles-mêmes ?
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Les contes de Mémé Lubrique, d’Etienne Liebig
Après Le parfum de la chatte en noir et Sexercices de style, ses deux coups de maître dans le domaine du pastiche littéraire « éroticomique », Etienne Liébig revient avec Les contes de mémé lubrique. Il se met cette fois dans la peau d’une grand-mère dévergondée pour nous donner sa version des classiques de contes pour enfant. Au programme : Aladdin et la crampe merveilleuse, Ali Baba et les quarante branleuses, Boucles d’or et poils au cul… et autres contes honteusement détournés.
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Les filles bien n’avalent pas, de Marie Minelli
En manque d’idée cadeau à petit budget ? Les filles bien n’avalent pas est le cadeau idéal : pour 5,90€ seulement, vous y trouverez pas moins de 50 clichés sur la sexualité des filles démontés avec humour. Un cadeau à faire aux copines comme aux copains : tout le monde a des choses à y apprendre !
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Osez booster votre libido, de Michel Larue
Osez le sexe après 60 ans, de Roselyne Madelenat
Toujours dans la catégorie « cadeaux à petit budget », les deux derniers nés de la collection Osez rivalisent de conseils sexo. Osez booster votre libido se pose comme un véritable programme de coaching sexuel, qui vous apprendra à booster votre tonus sexuel et vos vibrations désirantes. Quant à Osez le sexe après 60 ans, quel meilleur cadeau à faire à vos parents et grands-parents ? Oubliez les petites pilules bleues, il y a beaucoup mieux dans les guides Osez !
Plus d’infos sur Osez booster votre libido/Acheter le livre
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Osez 20 histoires de sexe au sport d’hiver (collectif)
Le tout dernier né de la collection Osez 20 histoires explore le thème des sports d’hiver. Des pistes enneigées aux chalets confortables en passant par la cabine des remontées mécaniques, le local du secouriste ou le resto d’altitude, ça batifole dans tous les coins ! Dans ce nouveau recueil, vous découvrirez votre station de ski préférée telle que vous ne l’aviez encore jamais vue. Couvrez-vous bien mais pas trop non plus: la température risque de vite monter…
Vu sur À volonté, Léa Rivière
La narratrice est malade, Ad libitum la tient, la possède, la hante. Et même quand AL (initiales d’ad libitum qui désignent le dandy de ses visions qui la contredit et la pousse à agir) finit par disparaître, Justine reste en errance, d’homme en homme, de constat désabusé en sursaut dans la réalité. Ad libitum (traduit […]
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En l’honneur de l’invasion des grenouilles, j’ai décidé de vous dévoiler la première scène érotique que j’ai écrite. C’est un extrait d’un récit de fantasy commencé il y a longtemps et que je suis seulement en train d’achever, après une pause de plusieurs années. J’espère le voir un jour publié… En tout cas, une chose … Lire la suite →
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L’invasion des grenouilles ayant commencé, voici ma bestiole ! Bon, d’accord, c’est plutôt un dragon chinois, mais je n’avais pas de batracien en magasin… Le dragon de Nell Il était une fois une jeune fille qui s’appelait Nell. Elle rencontra un jeune homme. D’abord, elle tomba amoureuse de son nom, puis elle tomba amoureuse de … Lire la suite →
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Gare à vous, l’invasion des grenouilles commence aujourd’hui ! Il ne s’agit pas d’une nouvelle plaie d’Égypte, mais d’une initiative d’une jeune auteure, Gaëlle Dupille, qui a pour but de montrer la diversité de la littérature de l’imaginaire (fantastique, SF, fantasy, horreur…) en France. Les auteurs français sont donc invités à partager sur internet un … Lire la suite →
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Réalisé par le jeune Lucas Morales (19 ans) pour quelques milliers d'euros, Confession d'une nuit rouge raconte l'histoire de deux jeunes femmes (dont Magalie Vaé, gagnante de l'émission télévisée Star Academy en 2005) confrontées à Roberto Klertz, un tueur en série évadé de prison sévissant déguisé... en clown !
Et c'est bien là tout le problème, car selon une information publiée le 31 octobre dernier sur le site voici.fr, les quelques exploitants de salles initialement disposés à programmer ce petit film indépendant (Atlantik Production), le 14 novembre prochain, auraient finalement renoncé à le faire, découragés par le risque de troubles à l'ordre public engendré par l'actualité des clowns maléfiques terrorisant les passants, partout en France, depuis plusieurs semaines.
La bande-annonce :
Je voudrais Voir danser les rouages Mécanisme infini Derrière les aiguilles Je voudrais Qu’on me montre le temps Faire sa ronde au fond Du ventre de l’horloge Et puis juste une seconde Suspendue à tes lèvres Arrêter tout ça.
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Selon une information reprise par Jean-Baptiste Herment sur le site de Mad Movies, le récent Blu-ray de Frissons (Shivers, 1976) proposerait une version légèrement raccourcie du film de David Cronenberg, le master étant apparemment issu d’une copie américaine expurgée de 25 secondes de gore pour ne pas écoper d’une classification X à l’époque de sa sortie en salles. Arrow Films, l'éditeur anglais de l'objet du litige - au visuel très laid soit-dit en passant - prétend ne pas être au courant d’autant plus que le transfert aurait été approuvé par le réalisateur lui-même : « Nous ne savons pas pourquoi des bouts de Frissons ont été raccourcis bien qu’il ne nous semble pas qu’il s’agisse d’un acte de censure puisque d’autres scènes similaires auraient alors posé problème » explique Arrow dans un communiqué de presse, et d'ajouter : « Peut-être que Cronenberg a décidé de couper ces passages pour des raisons de qualité technique même si ce n’est que de la spéculation de notre part. Contrairement à beaucoup de nos parutions, nous n’avons pas suivi la restauration du film donc nous devons interroger ceux qui s’en sont chargés. Nous espérons avoir des réponses bientôt. » Aux puristes de faire les commentaires qui s'imposent...
Rappel des différentes classifications du film au Royaume-Uni, avec la durée :
Après Comment draguer la catholique sur les chemins de Compostelle, Le Parfum de la chatte en noir, Sexercices de style et autres ouvrages hautement délurés, l’inénarrable Etienne Liébig revient avec un nouveau livre dans le registre du pastiche éroticomique qu’il aime tant: Les Contes de mémé lubrique, dans lequel il détourne perversement les contes de notre enfance. La couverture est signée Marc Poitvin.
Dans les cadres de ses fameux « apéros littéraires érotiques », une soirée de lancement était organisée par Les plaisirs de Cerise mercredi 28 octobre à Paris, dont voici quelques photos souvenirs, prises par notre ami Daniel Nguyen.
Des récits de la soirée sont également à découvrir sur les blogs de Julie Derussy, Clarissa Rivière, et sur le blog Extravagances. Merci à tous pour cette belle énergie autour du livre, auquel nous souhaitons longue vie ! Et gros poutous à toutes les mémés lubriques qui nous lisent.
— Oh! Oh! Ok, ça suffit… je ne suis plus capable d’en prendre.
— Mais… tu avais dit que tu aimais le sexe oral !
— Bien sûr ! Sauf que… si je jouis ne serait-ce qu’une seule autre fois, je pense que je vais tomber dans le coma.
— Ben là… je ne faisais que commencer.
— Commencer? Ça doit faire une heure que tu me dévore le bonbon comme une ex-gréviste de la faim dans un Dairy Queen !
— J’ai commencé à trois heures.
— Et alors ?
— Il est seulement trois heures six.
— Ben là…
— Je peux continuer ?
— C’est le changement d’heure, nounoune! Tu m’as léché la fente pendant le passage à l’heure normale!
— Slurp slurp slurp !
— Oh! Oh!
Apéro littéraire érotique, délicieuse institution qui a lieu un mercredi sur deux, dirigée par la non moins délicieuse Flore Cerise. Je m’y suis rendue la semaine dernière, alléchée par le thème : les contes de fées. Etienne Liebig en était l’invité d’honneur : il vient de publier les Contes de Mémé lubrique aux éditions de … Lire la suite →
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Vu sur AT Fantasmes – hôtesse de l’air – surfeur
Le prochain collectif de la collection e-ros des éditions Dominique Leroy sera publié en juillet 2015. Nous inaugurons à cette occasion une série de plusieurs livres numériques intitulés Fantasmes. Chaque titre mettra en avant une profession ou activité, une femme et un homme. Fantasmes 1 concernera l’hôtesse de l’air et le surfeur. Les textes érotiques […]
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Vu sur Cime et châtiment, Pierre Charmoz
Trois romans de la collection La Brigandine sont réédités dans la collection Lectures amoureuses de la Musardine : La Loque à terre de Georges de Lorzac, Fête de fins damnés de Gilles Soledad et Cime et Châtiment de Pierre Charmoz. J’ai commencé par le dernier, pour une raison particulière : l’auteur m’avait parlé de son livre (non, […]
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Censure ou « simple » problème de financement pour un film engagé ?
L'Apôtre, de Cheyenne-Marie Carron, raconte l'histoire d'Akim, un jeune musulman qui se destine, avec son frère Youssef, à devenir imam. Alors que la sœur d'un prêtre catholique de son quartier est assassinée par un voisin, ce prêtre décide de continuer à vivre auprès de la famille de l'assassin, car il sent que cela les aide à vivre. Interpellé par cet acte de charité, Akim s'engage dans un chemin de conversion au christianisme, qui va l'opposer à son frère et à l'ensemble de sa communauté.
Réalisé en 2014 avec un budget d'environ 300 000 euros, le projet est refusé par le centre national de la cinématographie (CNC) qui ne souhaite pas participer à son financement. Pas de distributeurs non plus ni d'exploitants de salles si l'on excepte Le Lincoln et le 7 Parnassiens à Paris. Interrogée par Le Figaro le 6 octobre dernier, la réalisatrice explique : « Je ne me suis pas souciée de savoir si le sujet était sensible ou pas. J'ai voulu rendre hommage à un prêtre que j'ai connu dans mon enfance. Lorsque j'avais 19 ans, sa sœur a été tuée par le fils de ses voisins, il s'agissait d'une famille musulmane. J'ai été témoin que ce prêtre a voulu rester vivre auprès des parents dont le fils avait tué sa sœur, “pour les aider à vivre” disait-il. Cet acte de Charité ma touché, et j'ai voulu en faire un film. Ensuite, je me suis inspiré du parcourt d'un converti de l'Islam qui fréquente la même église que moi. » L'Apôtre est son cinquième long métrage, après Ecorchés (2005), Extase (2009), Ne nous soumets pas à la tentation (2010) et La Pille publique (2013). Des films abordant tous, de près ou de loin, la religion catholique.
Des difficultés qui ne sont pas sans rappeler celles de Nathalie Sarraco, en 2011, pour son film La Mante religieuse qui raconte l’histoire de Jézébel, une jeune femme perverse, droguée et bisexuelle, qui décide de repousser les limites du vice en séduisant un curé avant, finalement, de se tourner vers la religion. Un long métrage sur la Foi qui s'inspire fortement de l'expérience de la réalisatrice après un grave accident de voiture, comme elle le confiait au Nouvel Observateur en juin dernier : « Je me suis retrouvée face au Sacré-Cœur de Jésus. Et je souffrais pour lui, avec sa couronne d’épines et ses larmes. Je lui ai demandé aussitôt “Seigneur, pourquoi pleures-tu ?” Et Il m’a répondu : “Je pleure parce que vous êtes mes enfants chéris, j’ai donné ma vie pour vous tous, je ne sais plus quoi faire parce que vous me répondez par la froideur, le mépris, et l’indifférence.” Il se sentait rejeté par ceux qu’il aimait, Il mendiait notre amour. J’ai aussitôt répondu que ce serait dommage pour moi de rendre l’âme, parce que j’aimerais revenir sur Terre pour lui rendre son amour. Et je suis revenue dans mon corps, et j’ai pu me rétablir. » La réalisation du film lui a ensuite paru être une évidence pour faire passer son message. Là encore, une oeuvre au sujet très engagé, difficile à financer et à distribuer.
Même si les deux réalisatrices se défendent de faire du prosélytisme, préférant crier à la censure, L'Apôtre et La Mante religieuse posent un vrai problème. Celui de la fabrication et de l'exploitation de ce type de films : « Je n’ai pas trouvé de distributeur pour ce film car le sujet faisait peur. Alors, avec mon film sous le bras, je suis allée frapper à la porte d’un cinéma parisien qui soutient mon travail depuis toujours, Le Lincoln, qui l’a accepté. », déclare Cheyenne-Marie Carron et d'ajouter dans un entretien donné le 14 octobre : « Nathalie Saracco a su lever beaucoup plus de fonds que moi ! D’ailleurs, je n’ai pas encore vu son film. Effectivement, il est difficile d’obtenir le soutien des institutions nationales pour un cinéma chrétien. Mais ce qui compte, c’est que ce cinéma existe, envers et contre tous. » L'Apôtre sera financé par un investisseur privé : « Un jour, en marchant dans la rue, j'ai vu la couverture du magazine Challenge, avec le classement des personnes les plus riches de France, raconte-t-elle. J'ai acheté le magazine, j'ai pris les dix premiers sur la liste. Et j'ai écrit la même lettre à tous en leur expliquant avoir besoin d'un peu d'argent pour faire un film. Huit mois après, j'avais l'argent. »
Sur le même sujet, lire : La fausse rumeur de censure de Cristeros en France
«Commence une mélodie étrange, celle de l’amour à six. On dirait une pièce de musique concrète de Pierre Schaeffer : percussions rythmées produites par le matelas et le lit, grognements graves des hommes qui répondent aux plaintes flûtées des femmes. Le rythme fluctue, tout en accélérant. Les voix se tissent, se nouent et se défont autour de ce martèlement, jusqu’au cri final.»
Je suis en plein processus de réécriture de mes anciens textes. Ça peut sembler étrange, mais cela fait selon moi partie de l’auto-publication sur le web: il n’y a jamais de version définitive, chaque oeuvre est un chantier perpétuellement ouvert et ce n’est que lorsque je serai définitivement partie pour Croatan que ce que j’aurai écrit se fixera – ou sera atteint de rigidité cadavérique.
Je vous soumets donc aujourd’hui la seconde version de ce texte qui date de 2010. Intitulé La Conférence interrompue, il s’agit d’une pièce érotico-philosophique sous forme de transcription de fichiers audio (qui, vous vous en doutez bien, n’existent pas). La prémisse est la suivante : après une nuit passée chez son amant, une femme prépare une conférence sur l’anarchie qu’elle doit donner le soir même. Elle est toutefois continuellement interrompue dans son travail par une série de personnages dont le comportement, par inadvertance, vient illustrer le propos de la conférence – comme si la vie, foisonnante et incontrôlable, faisait irruption dans la théorie.
Pour cette deuxième version, j’ai corrigé une quantité stupéfiante de coquilles et de fautes, en plus d’ajuster un peu le vocabulaire pour le rendre un peu plus «oral» (même si personne ne parle comme ça, j’en suis bien consciente). J’ai aussi ajouté quelques répliques, histoire de rendre les transitions un peu plus naturelles.
Prenez et téléchargez-le tous, ceci est mon pdf, livré pour vous.
Vu sur La Fabuleuse Histoire de la fellation, Thierry Leguay
La Fabuleuse Histoire de la fellation de Thierry Leguay est un voyage à travers l’histoire et les pays, les coutumes, les pratiques officielles et officieuses, les écrits littéraires, scientifiques ou articles de presse, les condamnations, les éloges, les descriptions techniques,… Une encyclopédie de la fellation dans un format de poche. Et c’est diablement intéressant. Jamais […]
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Gainsbourg et la Mélodie du bonheur qui se côtoient dans la même grille : pas mal, non ? Je ne suis pas trop mécontente de cette grille, même si elle est un peu lourde côté cases noires, puisque pour une fois, j’ai une belle potence et j’ai évité les chevilles.
(Votre devoir pour ce soir: allez vérifier ce qu’est une potence et une cheville quand on parle mots croisés.)
Une cruciverbiste m’a fait remarquer qu’il est maintenant usuel d’écrire anulingus plutôt qu’anilinctus comme en 2.1.v. Je lui ai répondu que c’est toutefois le terme utilisé dans la plupart des manuels de sexologie et dans le Dictionnaire des fantasmes et des perversions de Brenda B. Love, faque hého, hein, tsé. Enfin, pour ceux et celles qui ne savent toujours pas à quoi h.11.1 fait référence, je vous déconseille fortement de vous frotter à l’oeuvre psychopathe, anthropophage et franchement misogyne de Dolcett.
Toujours est-il que nous avons une championne ! Lison Beaulieu a été la première à me faire parvenir la solution et a été intronisée, lors d’une cérémonie privée, dans le très Noble et Ancien Ordre Lubrique des Masturbatrices Compulsives à titre d’Amazone des dortoirs, deuxième classe, avec tous les honneurs et privilèges dus à son rang – dont une copie dédicacée du Carnet écarlate, le livre dont tout le monde parle (du moins, c’est ce que font les voix dans ma tête).
Rendez-vous le mois prochain pour une autre grille… et une autre copie dédicacée à gagner !
Vu sur Formule tout compris, ChocolatCannelle
Comme je n’ai pas le temps de lire en ce moment (je n’ai pris que le temps d’écrire en début de semaine), aucune chronique de livre… Je vous propose, pour combler le vide laissé sur ce blog, de lire un court texte de mon cru. Il s’agit d’une historiette proposée pour l’AT des éd. La […]
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Je me nomme AA et je suis une verbicruciste anonyme.
Je croise les mots depuis que je sais que les mots peuvent se croiser. Enfant, je dessinais des grilles pendant que mes petits camarades griffonnaient des soleils et des maisons. Mais c’est à la puberté que caresser la case devint pour moi une obsession. Je me réfugiais souvent dans les toilettes pendant des heures pour contempler des grilles à l’abri des regards. Ma mère, inquiète de cette sale manie, consulta un médecin qui prescrit des activités plus saines pour une fille de mon âge, comme l’application de vernis à ongles sur les doigts de pieds, la lecture de Filles d’aujourd’hui et la stimulation de l’entrejambe par la station assise sur les radiateurs. Hélas, c’était plus fort que moi. Je ne cessais de me cacher, dictionnaire à la main, pour me vautrer dans ma perversion verbicruciste.
Évidemment, ma vie sentimentale en a beaucoup souffert. Je fus systématiquement ostracisée par les jeunes de mon quartier, qui m’affublaient de sobriquets tous plus vils les uns que les autres : io, uri, if, lo, eesti et même oc. J’eus donc à porter les stigmates d’une vile manie qu’on ne tolère que chez les gardiens de nuit, les fonctionnaires tablettés et autres usagers des salles d’attente des hôpitaux.
La chance de ma vie fut de rencontrer une jeune cruciverbiste qui me redonna le goût de vivre, moi qui en était arrivée à vouloir me pendre à ma propre potence (sans cases noires, évidemment). Je lui fis une cour assidue en lui dédiant des grilles passionnées, pleines de mots de douze lettres et de chevilles aux définitions folles. Depuis, nous formons un couple heureux, basé sur une saine complicité : je lui parle par énigmes et elle remplit les blancs.
Vous savez quoi? Cette fois-ci, le prix en vaut la peine ! La première personne qui m’enverra la soluce au anne@archet.net, en plus d’être intronisée dans le très Noble et Ancien Ordre Lubrique des Masturbateurs Compulsifs se méritera une copie dédicacée du Carnet écarlate, le plus-que-célèbre livre qu’il faut lire pour pouvoir se vanter de l’avoir lu! Je compte qu’en offrir trois d’ici la fin de l’année, alors aiguisez vos crayons à mine HB et téléchargez cette grille en format pdf tout de suite avant qu’il ne soit trop tard !
Sois à moi ma jolie Je t’offrirai Des bouquets de feuilles mortes Des papillons de cendre Novembre verdoyant Sois à moi ma jolie Je t’offrirai Des morsures silencieuses Des rougeoiements de fesses Et un sexe pleureur.
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Vu sur Mon Cher Balmy, Isabelle Boucheron
Isabelle Boucheron m’avait adressé il y a plus d’un an un recueil de nouvelles parmi lesquelles deux m’ont plu : Mon Cher Balmy et Sœur Gabrielle. Ces deux textes, augmentés (car ils étaient très courts dans leur première version), font à présent l’objet de deux publications, l’une actuellement, l’autre le 20 décembre. Deux couvertures bleues […]
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Vu sur Shéhérazade 2.0, Corpus Delecta et Virgilles
Hier, deux nouvelles sorties dans la collection e-ros, dont Shéhérazade 2.0 de Corpus Delecta et de Virgilles. Virgilles a été jusqu’à présent illustrateur de couverture (pour Journal d’une sexothérapie, Destin de femmes et Affaires classées X). Ce mois-ci, il réalise une nouvelle couverture (celle de Mon Cher Balmy) mais participe aussi en tant que dessinateur […]
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Les 12 millions d'entrées comptabilisées en France depuis la sortie de Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu (Philippe de Chauveron, 2014) et le succès grandissant de la comédie exportée un peu partout en Europe, ne devraient pas suffire à en autoriser une exploitation aux États-Unis ou au Royaume-Uni, l'humour « racial » à la française étant généralement jugé « politiquement incorrect » dans l'esprit des spectateurs de culture anglo-américaine. Directrice internationale des ventes chez TF1, Sabine Chemaly confirme sur lepoint.fr, que « dans ces pays, on ne sait pas rire des différences, on vit avec, mais on n'accepte pas la caricature sur le sujet, même avec ce recul qu'apporte la comédie. »
Une objection comparable à celle déjà formulée à l'endroit du film Intouchables (Éric Toledano et Olivier Nakache) en 2011. Le journal Variety écrivait à l'époque : « Bien qu'ils ne soient pas connus pour leur subtilité, les co-réalisateurs et co-scénaristes [...] n'ont jamais produit un film aussi choquant qu'Intouchables, qui met en avant un racisme digne de l'Oncle Tom qui, on l'espère, a définitivement disparu des écrans américains. La Weinstein Company, qui a acquis les droits du film pour un remake américain, va devoir procéder à une réécriture en profondeur pour rendre cette comédie potable », et d'ajouter, exemple à l'appui : « un jeune de banlieue découvrant la "culture" auprès d'un riche. [...] Driss n'est traité que comme le singe d'un spectacle de cirque, avec tout ce que cela comporte comme connotations racistes, expliquant au blanc coincé comment s'amuser en remplaçant Vivaldi par "Boogie Wonderland" et lui montrant comment bouger sur le dancefloor. [...] Ce rôle n'est pas bien loin du cliché de l'esclave d'antan, qui amuse son maître tout en représentant tous les stéréotypes de classe et de race. [...] Le pire, c'est quand Driss enfile un costume et que Magalie (la secrétaire du riche paraplégique) lui dit qu'il ressemble au président Obama, comme si le seul black en costard ne pouvait être que le président. »
C’est le récit d’une obsession. Celle d’un homme pour une jeune femme qu’il a rencontrée dans une brasserie. Une blonde. Jolie. Mais ce qui est fascinant, chez cette fille, c’est surtout son mystère. On ne sait presque rien d’elle, même pas son nom. Que vient-elle chercher dans cette brasserie ? Qu’attend-elle des hommes ? C’est … Lire la suite →
The post Tulle rouge et gouttes dorées appeared first on Julie Derussy.
A la flotte les souvenirs Oncle perdu chat oublié Les rires de la rue du Moutier N’ont plus d’écho depuis longtemps A la flotte les feuilles mortes Les arbres de la haie Ont tous été coupés A la flotte les cousins Le bleu de la piscine Octobre vous assassine
The post Cruel octobre appeared first on Julie Derussy.
Ce soir a eu lieu le lancement du Carnet écarlate. Vous n’y étiez pas? Vous avez manqué quelque chose – je n’y était pas moi non plus et ce fut marvoulousse, croyez-moi sur parole. La divine poétesse Pascale Bérubé (envers qui je serai éternellement reconnaissante), qui avait été mandatée de me représenter, a lu un petit mot que je m’empresse de partager avec vous.
Bonsoir à tous et à toutes. Je m’appelle Pascale Bérubé et je suis Anne Archet. Depuis des années, à l’insu de mes proches, de mes amis, de ma famille, des forces de l’ordre, du petit Jésus et même de moi-même, je mène une double vie en perdant un temps incommensurable sur internet.
Bin Non. Je blague. Je ne fais que lire ce qu’Anne nous a écrit. Vous pouvez bien rigoler : je suis autant soulagée que vous. Parce que moi, je sais qui c’est et sincèrement, vous ne voudriez pas être coincée dans un ascenseur avec elle.
En tout cas. Le reste va comme suit :
«Chères amies, je vous présente toutes mes excuses. Encore une fois, je brille de la seule façon que je le peux – c’est-à-dire, par mon absence. Vous attendiez-vous vraiment à me voir ce soir? Vous pensiez qu’une petite chinoise maigre comme un jour de carême finirait par se pointer pour faire une crise de panique et d’incontinence urinaire live, devant vos yeux ébahis? Bien sûr que non. Allez, avouez que vous n’êtes pas surprises si j’ai préféré rester terrée dans mon mythique demi-sous-sol du vieux Hull, en compagnie de mes chats, de mon Hitachi Magic Wand modifié et de ma maladie mentale. Meilleure chance la prochaine fois. Tourlou, merci d’être venus, bonne soirée et portez-vous bien.»
Voilà. C’est tout ce qu’elle nous a écrit. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais moi, je trouve ça franchement irrespectueux envers nous tous. Une auteur a le devoir de se présenter devant ses lectrices pour dédicacer des livres, répondre aux questions des journalistes et faire semblant que Guy A Lepage est comique. C’est pour cela qu’après mûre réflexion, j’ai décidé ce soir de la démasquer. Vous voyez la femme qui est à l’arrière, à côté du rayon des nouveautés…? Oui, celle qui fait semblant que ce n’est pas elle et qui fait non de la tête. Eh bien, croyez-le ou non, Anne Archet, c’est ELLE. Allez, Anne! Viens me rejoindre, ne sois pas timide. On l’encourage par une bonne main d’applaudissement ! Mesdames et messieurs, ANNE ARCHET!
Ha, ha, ha. Évidemment, ce n’est pas vrai pantoute, je suis encore en train de lire la note qu’Anne nous a fait parvenir. Je ne contrôle absolument pas ce que je dis, c’est elle qui me met les mots à la bouche : noune, plotte, totons, clitorissse, pwel, fromage de batte, glaire cervicale. Yesss ! Je me sens comme une ventriloque TOUTE PUISSANTE ! Je suis DIEU ! Wooohooo! Je suis presque aussi omnipotente que Fabienne Larouche et juste une peu moins épeurante!
Trêve de gnéseries. Que peut-on dire au sujet du Carnet écarlate… Vous avez lu la quatrième de couverture? Je pense que tout est là : c’est «le meilleur de moi-même». Je suis une femme de peu de talents : j’aurais aimé savoir résoudre des intégrales quadruples, cuire un soufflé qui ne s’effouère pas lamentablement, trouver un vaccin contre la fièvre Ebola ou simplement être douée pour vivre comme une personne normale et saine d’esprit – vous savez, le genre qui se présente en personne dans les lancements pour grignoter des petits fours. Hélas, je ne sais que faire de l’esprit, si possible en mots de cinq cents mots. Vous avez donc entre vos mains le meilleur de moi-même, mon moi profond, l’essence de mon être – et je vous prierais de ne pas vous servir de mon moi profond comme sous-verre, mon âme est déjà assez tachée par le vice pour en plus se retrouver avec des cernes de boisson.
Le Carnet écarlate est une collection de petits textes érotiques écrits sur une très longue période de temps. Les plus anciens datent du siècle dernier, c’est dire à quel point ils sont old school. Depuis que je sais écrire en lettres attachées, je remplis des carnets avec tout ce qui me passe par la tête. Ma puberté ayant été fort précoce, ce qui me passe par la tête s’est mis assez rapidement à s’organiser autour d’un thème unique : ce qui se passe dans et autour de ma culotte. Lorsque les dynamiques et séduisantes éditrices du Remue-ménage m’ont demandé si j’avais quelque chose qui traînait dans mes tiroirs, j’ai pris une grande respiration et j’ai plongé dans cet océan de lambeaux de textes pour en extraire la substantifique moelle, celle que je vous invite aujourd’hui à sucer sans vergogne.
(Ha ! Je lui ai fait dire : «sucer sans vergogne!»)
Le Carnet écarlate parle de sexe et comme la sexualité humaine, il est parfois drôle, parfois tragique, parfois jouissif, parfois traumatisant, parfois tendre, parfois cruel – parfois érotique, tendre et angélique, parfois porno, crade et vulgaire. Je vous invite à l’aborder comme un catalogue inachevé et (dé)raisonné de l’amour physique entre femmes. Comme une boîte de chocolats assortis dont certains sont à la ganache et d’autres au poivre noir. Comme un écrin à bijoux contenant des perles et des œufs de cafard.
Je voudrais en terminant remercier toute l’équipe du Remue-ménage, en particulier Valérie Lefebvre-Faucher qui m’a fait bénéficier de ses conseils et qui m’a permis de rendre ce fouillis libidineux publiable. Aussi bien l’avouer, puisque c’est un secret de polichinelle : Anne Archet, en réalité, c’est elle. Je m’en voudrais de ne pas remercier Anne Migner-Laurin, sans qui le bouquin n’aurait jamais vu le jour et qui depuis si longtemps se cache derrière le pseudonyme d’Anne Archet. La coquine : comment être surprise? Un immense merci à Mélanie Baillargé, l’extraordinairement talentueuse illustratrice du Carnet écarlate; je dirais bien qu’elle aussi est Anne Archet, mais ça serait faire trop d’honneur à ma petite personne. Disons le franchement : Mélanie est Anne Archet, mais en beaucoup, beaucoup mieux. Je tiens aussi à remercier Stéphane Rivard, alias SS Latrique, alias Anne Archet, mon partenaire dans la terreur et dans le crime qui a tant travaillé avec Mélanie pour organiser ce lancement. Enfin, merci à la Librairie Le port de tête de nous avoir accueilli ce soir ; dorénavant, je ne volerai plus jamais de livres chez vous. Promis.
Bonne soirée. Je vous embrasse, tous autant que vous êtes.
Anne Archet
Le Carnet écarlate est en vente chez tous les bons libraires et même les mauvais, en format papier, epub et pdf.
Ce soir a eu lieu le lancement du Carnet écarlate. Vous n’y étiez pas? Vous avez manqué quelque chose – je n’y était pas moi non plus et ce fut marvoulousse, croyez-moi sur parole. La divine poétesse Pascale Bérubé (envers qui je serai éternellement reconnaissante), qui avait été mandatée de me représenter, a lu un petit mot que je m’empresse de partager avec vous.
Bonsoir à tous et à toutes. Je m’appelle Pascale Bérubé et je suis Anne Archet. Depuis des années, à l’insu de mes proches, de mes amis, de ma famille, des forces de l’ordre, du petit Jésus et même de moi-même, je mène une double vie en perdant un temps incommensurable sur internet.
Bin Non. Je blague. Je ne fais que lire ce qu’Anne nous a écrit. Vous pouvez bien rigoler : je suis autant soulagée que vous. Parce que moi, je sais qui c’est et sincèrement, vous ne voudriez pas être coincée dans un ascenseur avec elle.
En tout cas. Le reste va comme suit :
«Chères amies, je vous présente toutes mes excuses. Encore une fois, je brille de la seule façon que je le peux – c’est-à-dire, par mon absence. Vous attendiez-vous vraiment à me voir ce soir? Vous pensiez qu’une petite chinoise maigre comme un jour de carême finirait par se pointer pour faire une crise de panique et d’incontinence urinaire live, devant vos yeux ébahis? Bien sûr que non. Allez, avouez que vous n’êtes pas surprises si j’ai préféré rester terrée dans mon mythique demi-sous-sol du vieux Hull, en compagnie de mes chats, de mon Hitachi Magic Wand modifié et de ma maladie mentale. Meilleure chance la prochaine fois. Tourlou, merci d’être venus, bonne soirée et portez-vous bien.»
Voilà. C’est tout ce qu’elle nous a écrit. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais moi, je trouve ça franchement irrespectueux envers nous tous. Une auteur a le devoir de se présenter devant ses lectrices pour dédicacer des livres, répondre aux questions des journalistes et faire semblant que Guy A Lepage est comique. C’est pour cela qu’après mûre réflexion, j’ai décidé ce soir de la démasquer. Vous voyez la femme qui est à l’arrière, à côté du rayon des nouveautés…? Oui, celle qui fait semblant que ce n’est pas elle et qui fait non de la tête. Eh bien, croyez-le ou non, Anne Archet, c’est ELLE. Allez, Anne! Viens me rejoindre, ne sois pas timide. On l’encourage par une bonne main d’applaudissement ! Mesdames et messieurs, ANNE ARCHET!
Ha, ha, ha. Évidemment, ce n’est pas vrai pantoute, je suis encore en train de lire la note qu’Anne nous a fait parvenir. Je ne contrôle absolument pas ce que je dis, c’est elle qui me met les mots à la bouche : noune, plotte, totons, clitorissse, pwel, fromage de batte, glaire cervicale. Yesss ! Je me sens comme une ventriloque TOUTE PUISSANTE ! Je suis DIEU ! Wooohooo! Je suis presque aussi omnipotente que Fabienne Larouche et juste une peu moins épeurante!
Trêve de gnéseries. Que peut-on dire au sujet du Carnet écarlate… Vous avez lu la quatrième de couverture? Je pense que tout est là : c’est «le meilleur de moi-même». Je suis une femme de peu de talents : j’aurais aimé savoir résoudre des intégrales quadruples, cuire un soufflé qui ne s’effouère pas lamentablement, trouver un vaccin contre la fièvre Ebola ou simplement être douée pour vivre comme une personne normale et saine d’esprit – vous savez, le genre qui se présente en personne dans les lancements pour grignoter des petits fours. Hélas, je ne sais que faire de l’esprit, si possible en mots de cinq cents mots. Vous avez donc entre vos mains le meilleur de moi-même, mon moi profond, l’essence de mon être – et je vous prierais de ne pas vous servir de mon moi profond comme sous-verre, mon âme est déjà assez tachée par le vice pour en plus se retrouver avec des cernes de boisson.
Le Carnet écarlate est une collection de petits textes érotiques écrits sur une très longue période de temps. Les plus anciens datent du siècle dernier, c’est dire à quel point ils sont old school. Depuis que je sais écrire en lettres attachées, je remplis des carnets avec tout ce qui me passe par la tête. Ma puberté ayant été fort précoce, ce qui me passe par la tête s’est mis assez rapidement à s’organiser autour d’un thème unique : ce qui se passe dans et autour de ma culotte. Lorsque les dynamiques et séduisantes éditrices du Remue-ménage m’ont demandé si j’avais quelque chose qui traînait dans mes tiroirs, j’ai pris une grande respiration et j’ai plongé dans cet océan de lambeaux de textes pour en extraire la substantifique moelle, celle que je vous invite aujourd’hui à sucer sans vergogne.
(Ha ! Je lui ai fait dire : «sucer sans vergogne!»)
Le Carnet écarlate parle de sexe et comme la sexualité humaine, il est parfois drôle, parfois tragique, parfois jouissif, parfois traumatisant, parfois tendre, parfois cruel – parfois érotique, tendre et angélique, parfois porno, crade et vulgaire. Je vous invite à l’aborder comme un catalogue inachevé et (dé)raisonné de l’amour physique entre femmes. Comme une boîte de chocolats assortis dont certains sont à la ganache et d’autres au poivre noir. Comme un écrin à bijoux contenant des perles et des œufs de cafard.
Je voudrais en terminant remercier toute l’équipe du Remue-ménage, en particulier Valérie Lefebvre-Faucher qui m’a fait bénéficier de ses conseils et qui m’a permis de rendre ce fouillis libidineux publiable. Aussi bien l’avouer, puisque c’est un secret de polichinelle : Anne Archet, en réalité, c’est elle. Je m’en voudrais de ne pas remercier Anne Migner-Laurin, sans qui le bouquin n’aurait jamais vu le jour et qui depuis si longtemps se cache derrière le pseudonyme d’Anne Archet. La coquine : comment être surprise? Un immense merci à Mélanie Baillargé, l’extraordinairement talentueuse illustratrice du Carnet écarlate; je dirais bien qu’elle aussi est Anne Archet, mais ça serait faire trop d’honneur à ma petite personne. Disons le franchement : Mélanie est Anne Archet, mais en beaucoup, beaucoup mieux. Je tiens aussi à remercier Stéphane Rivard, alias SS Latrique, alias Anne Archet, mon partenaire dans la terreur et dans le crime qui a tant travaillé avec Mélanie pour organiser ce lancement. Enfin, merci à la Librairie Le port de tête de nous avoir accueilli ce soir ; dorénavant, je ne volerai plus jamais de livres chez vous. Promis.
Bonne soirée. Je vous embrasse, tous autant que vous êtes.
Anne Archet
Le Carnet écarlate est en vente chez tous les bons libraires et même les mauvais, en format papier, epub et pdf.
Lisa Unger est née en 1970 à New Haven, dans le Connecticut. Ses romans ont été récompensés par les plus grands prix américains et ils sont aujourd’hui publiés dans plus de vingt-cinq pays.
Son précédent suspense, L’Île des ombres, vient de paraître au Livre de Poche.
Résumé
Lana Granger est étudiante à l’université des Hollows, une petite ville tranquille de l’état de New York. Elle accepte de devenir la baby-sitter d’un garçon psychologiquement perturbé. Quelque temps plus tard, la meilleure amie de Lana disparaît.
Avis
Quand on m’annonce un suspense psychologique, je lis et je cherche la faille. Or, L’appel du mal n’en contient aucune. Dès le prologue, Lisa Unger tient le lecteur en haleine. A qui appartient ce souvenir ? Chacun de ses personnages a vécu une histoire violente. Chacun de ses personnages peut être manipulateur et pervers.
Au fil des pages, Lisa Unger lâche quelques indices mais alors que le lecteur pourrait croire qu’il tient le coupable, l’intrigue rebondit et les questions sont toujours là : qui manipule qui ? Peut-on se reconstruire après avoir vécu l’horreur ? Naît-on psychopathe ou le devient-on ?
J’ai rarement lu un roman d’une telle intensité qui a reçu les compliments de Dennis Lehane (Mystic River, Shutter Island, Gone Baby Gone)
A déconseiller aux parents d’enfants souffrant de troubles de la personnalité. Ou à conseiller.
Extrait
Prologue
Il y a douze lames de parquet sous mon lit. Je le sais parce que je les ai comptées. Encore et encore. Undeuxtroisquatrecinqsixsepthuitneufdixonzedouze. Les murmurer me réconforte, comme une prière réconforterait un croyant. C’est incroyable ce que ça peut être fort, un murmure. Entourée par le tissu blanc immaculé de mon cache-sommier, avec le son de ma voix qui résonne à mes oreilles, j’arrive presque à ignorer les hurlements et les cris perçants. Quand, tout à coup, plus aucun son. Et c’est encore pire.
Dans le silence, qui est tombé aussi vite qu’une nuit d’hiver, j’entends le battement de mon cœur, je le sens cogner contre ma poitrine. Je reste allongée, immobile, en m’efforçant de m’enfoncer le plus possible dans le plancher, jusqu’à ne plus exister. Ça bouge, en bas. Je perçois le bruit de quelque chose de lourd qu’on traîne par terre, sur le sol de la salle à manger. Qu’est-ce qu’il fiche ?
Ce n’est pas la première fois que je me retrouve là. Ici, je me cache des disputes, fréquentes et terribles, qui émaillent le mariage raté de mes parents. Et j’écoute. Leurs voix s’infiltrent à travers les murs épais et les lourdes portes fermées. D’habitude, je ne discerne que l’intonation énervée qui perce dans leurs voix, et je ne distingue que très rarement les paroles qu’ils prononcent, même si je me doute qu’elles sont emplies de haine et truffées d’anciennes blessures et de ressentiments amers. Comme un poison dans l’air. Un nuage toxique. Undeuxtroisquatrecinqsixsepthuitneufdixonzedouze.
« Un coup de langue est pire qu’un coup de lance », comme dit le proverbe. La lance peut vous briser les os, mais les mots peuvent vous briser le cœur.
Ce soir, cependant, c’est différent. Mes paumes sont moites et chaudes. Je les retourne et je me rends compte qu’elles sont couvertes de sang. Les lignes de mes mains créent un contraste blanc saisissant par rapport au rouge, presque noir, de ce liquide épais. Je me laisse submerger par une confusion teintée de panique. Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Je ne me rappelle déjà plus très bien ces dernières heures. Une sorte d’amnésie s’empare toujours de moi quand il s’agit des disputes de mes parents. Je m’efforce de les oublier et, bien souvent, j’y parviens. Tout va bien à la maison ? m’a demandé mon professeur il n’y a pas très longtemps. Très bien, j’ai répondu, Très bien. Je le pensais véritablement, même si, tout au fond de moi, bien enfoui, je savais que ce n’était pas vrai. J’aurais dû envoyer des signaux de détresse, mais je préférais lancer des sourires. J’aurais tellement voulu que tout soit normal. J’y avais travaillé tellement dur…
En bas, mon père a poussé un grognement d’effort. Qu’est-ce qu’il s’est passé ? J’essaie de me souvenir, mais c’est trop tard, une partie de moi se replie sur elle-même. Je revois ma main, propre, se tendre pour attraper la poignée de la porte d’entrée, j’entends le crissement du bus scolaire qui repart et ma copine Joelle qui tape contre le carreau. Je me retourne pour lui dire au revoir de la main et elle me fait signe de l’appeler plus tard.
Je me souviens de ce sentiment familier d’angoisse qui me serre la gorge quand j’ouvre la porte. Mon père n’a plus de travail. C’est un journaliste, à l’ère des supports numériques. Les gens ont été de moins en moins nombreux à bosser dans son département jusqu’à ce que, lui aussi, soit appelé un matin dans le bureau du rédacteur en chef. Au départ, il a gardé le moral. Mais, quand les mois de chômage se sont transformés en une année complète, il s’est montré de plus en plus aigri. Mes parents restaient à la maison tous les deux, toute la journée. Je ne savais jamais ce qui m’attendait en rentrant à la maison, vu qu’ils passaient d’un extrême à un autre, d’une euphorie enfantine à un sombre désespoir.
Dans mes souvenirs, après avoir ouvert cette porte, c’est le trou noir. Undeuxtroisquatrecinqsixsepthuitneufdixonzedouze. Et, maintenant, j’entends les pas de mon père s’approcher. Il sort de la cuisine pour emprunter le couloir de l’entrée, d’une foulée lente mais ferme. Comme toujours, il s’arrête devant le miroir. Je perçois ensuite le craquement familier de la première marche de l’escalier. Il monte, d’un pas lourd et fatigué. A mi-chemin, il marque une pause. Il m’appelle, mais je ne réponds pas. Mon corps tout entier tremble violemment. Je sombre dans un tunnel sans fond sans pouvoir m’arrêter, tourbillonnant dans tous les sens. Comme si on me plaçait sous un masque d’anesthésie, attenant le décompte à partir de cent et que je n’arrivais même pas à quatre-vingt-dix-huit.
Il atteint le palier et se dirige vers ma chambre. Il répète mon nom mais je ne réagis toujours pas.
Il faut qu’on parle. Pas besoin de te cacher avec moi. Tu ne pourras pas échapper à ce qui nous attend.
Le voilà dans l’embrasure de ma porte. J’entends sa respiration, semblable au bruit de la mer, ou bien à la façon dont ma mère inspire et expire quand elle fait du yoga sur le porche, à l’arrière de la maison, ou encore au vent qui balaie les feuilles devant ma fenêtre.
Et alors les hurlements recommencent et me traversent de part en part. Je mets une seconde à me rendre compte que ce n’est pas ma mère mais moi qui crie, aussi fort et aussi longtemps que le permettent ma peur et ma détresse. Mon père se laisse tomber sur les genoux et j’aperçois son visage, rendu méconnaissable par ce qu’il vient de se passer. Il tend le bras sous le lit pour m’attraper.
L’appel du mal, Lisa Unger, éditions Toucan 416 pages 20 €
Traduit de l’anglais (USA) par Delphine Santos
A la suite de débordements, le site Métronews nous apprend que le film d'horreur Annabelle (2014), projeté en salles depuis mercredi dernier, a été déprogrammé du cinéma Les 3 Palmes, situé dans le quartier de la Valentine, à Marseille. Dans le même temps et toujours à Marseille, le cinéma du Prado a décidé de ne pas mettre à l'affiche le film de John R. Leonetti, officiellement « pour des raisons techniques », même si en réalité la direction du cinéma précise ne plus vouloir diffuser ce genre de films qui attire invariablement « une clientèle de jeunes pas facile ». Sur son blog censorial, Albert Montagne ajoute que le film a également été retiré d'un cinéma à Strasbourg et d'un autre à Montpellier. Rappelons qu'en novembre 2012, la projection de Paranormal Activity 4 avait engendré des incidents dans plusieurs cinémas, entraînant des déprogrammations en cascade.
A la suite de débordements, le site Métronews nous apprend que le film d'horreur Annabelle (2014), projeté en salles depuis mercredi dernier, a été déprogrammé du cinéma Les 3 Palmes, situé dans le quartier de la Valentine, à Marseille. Dans le même temps et toujours à Marseille, le cinéma du Prado a décidé de ne pas mettre à l'affiche le film de John R. Leonetti, officiellement « pour des raisons techniques », même si en réalité la direction du cinéma précise ne plus vouloir diffuser ce genre de films qui attire invariablement « une clientèle de jeunes pas facile ». Sur son blog censorial, Albert Montagne ajoute que le film a également été retiré d'un cinéma à Strasbourg et d'un autre à Montpellier. Rappelons qu'en novembre 2012, la projection de Paranormal Activity 4 avait engendré des incidents dans plusieurs cinémas, entraînant des déprogrammations en cascade.
Vu sur Florence, l’amusée des offices, Yves Letort
L’éditeur de Sous la cape m’avait adressé De un à huit (reprise), en me disant qu’il s’agissait d’une plume féminine. Et, en m’adressant Florence, l’amusée des offices, il me dit qu’il s’agit d’un auteur masculin. Est-ce si important de le savoir ? Est-ce que cela se voit dans le texte lui-même ? A mon avis, pas. Florence, […]
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Florence, l’amusée des offices, Yves Letort
L’éditeur de Sous la cape m’avait adressé De un à huit (reprise), en me disant qu’il s’agissait d’une plume féminine. Et, en m’adressant Florence, l’amusée des offices, il me dit qu’il s’agit d’un auteur masculin. Est-ce si important de le savoir ? Est-ce que cela se voit dans le texte lui-même ? A mon avis, pas. Florence, […]
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LE DÉBLOG du Dr QUENU, psychiâtre sauvage
(N°1)
Buveurs(ses) très illustres, et vous, vérolé(e)s très précieux(ses), c’est à vous, non aux autres, que j’adresse ces fariboles, bols de farine, gaudrioles et tutto ciò che si vuole…
Vieux pilier (j’ai pas dit vermoulu) de La Musardine, j’ai eu envie d’apporter ma pierre à l’édifice. Ça tombe bien, psychiâtre autodidacte, j’ai des idées sur tout, à commencer par le Sexe. Ou plutôt, j’ai des idées sexuelles sur tout ce qui bouge, tout ce qui passe, palpite et tout et tout…
Stéphane m’a demandé de me présenter brièvement aux visiteurs du site.
Me voici :
Mon nom est Édouard Quenu. J’ai déjà ma rue à Paris, dans le Ve précisément (allez-y voir vous-même, si vous ne voulez pas me croire) – pour services rendus, je n’en dirai pas plus… chutt… je dirai même plus « Botus et mouche cousue », et même encore plus « Cactus et bouche moussue » (le Sexe, toujours le Sexe).
Au fait, qui suis-je, moi qui vous parle, à la fin des fins ? On a déjà posé la question à Dieu. L’Être suprême, avec ses deux accents circonflexes, a répondu : « Je suis celui qui suis. » Pas mal, Dieu ! Tu me la copieras, bâtard ! Personnellement, je dirai plutôt à mon sujet : « C’est moi que je suis. » Je n’ai pas peur de me mesurer à Dieu pour la bonne raison que je suis plus important que lui : en effet, moi, au moins, j’existe. Stop là-dessus.
Comment devient-on docteur Quenu, psychiâtre autoproclamé ?
Très jeune, trop jeune, j’ai lu un classique de la psychiâtrie : Psychopathia Sexualis d’un certain Krafft-Ebing, que mon père, brave infirmier psychiâtrique de banlieue, laissait traîner sur sa table de chevet au milieu d’une palanquée de « Série noire ». Je me souviens d’un cas en particulier, dans cette bible de la folie sexuelle humaine, qui m’a marqué à jamais. Celui d’un jeune garçon de mon âge qui avait rencontré une fille nubile ultracomplaisante. Le plus grand plaisir du garçon consistait à faire s’allonger la fille – sur le ventre, jambes écartées, sans culotte, jupes relevées. Il enfouissait son visage là, entre entrecuisse et entrefesse à l’air, et il y restait des heures, comme en prière, en tout cas en attente, sans bouger – bouche ouverte, narines béantes, yeux agrandis, oreilles dressées, langue sortie – à recevoir les flux, reflux, effluves divers et variés qu’émettaient, l’une après l’autre ou toutes ensemble, les ouvertures féminines. Il n’était jamais déçu, le jeune « malade mental » : en effet, il se passe toujours quelque chose à la fourche des femmes, surtout quand on est doué d’une patience d’ange, ce qui était le cas du jeune homme (et de la jeune fille aussi, soit dit en passant). Moi, ça me paraissait le comble du comble de la perversion et de la jouissance. Et la place que le jeune érotomane avait choisi d’occuper, ses cinq sens en alerte, c’était le jardin d’Eden, le vrai. Et dire, me répétais-je, que chaque femme qui passe dans la rue en comporte un, de coin de paradis comme celui-là – pour peu qu’elle veuille bien l’ouvrir !
Écrire autour du Sexe, pour moi, aujourd’hui, c’est replonger dans l’atmosphère – archimoite, ultraconfinée, hyperenivrante – de cette histoire restée gravée à jamais dans ma mémoire sensible. Le jeune « psychopathe », d’emblée, avait mis dans le mille. C’est l’exemple à suivre. C’est là que ça se passe, tout le monde le sait, et personne n’y va. Sauf quelques happy few… Il faut dire qu’il fait vachement chaud dans le cœur en fusion de l’équateur féminin ! Du calme, Édouard !
À la suite de cette lecture, de fil en aiguille, je suis devenu un Zorro du Sexe : je veux dire que j’ai embrassé le Sexe comme une cause. LA CAUSE. Je me suis fait le redresseur des torts qu’on fait au Sexe. Je l’ai dit, je sais tout, et surtout que le Sexe est partout. Or, quand je constate son absence quelque part, par exemple dans les commentaires des critiques sur un chef-d’œuvre de la peinture… hop ! aussi sec, je barbouille le tableau en question avec du Sexe. Je ne suis palefrenier… pas le premier à faire ça, ni le dernier, mais à partir du jour d’hui, j’ai décidé de frapper un grand coup. En commençant par la Vierge Marie : le principal thème de la peinture occidentale.
Mais avant toute chose, vous qui m’écoutez – du moins, je l’espère – posons un postulat en vue de dessiller les yeux les plus obscurantistes ; il a pour auteur Guillaume Apollinaire, grand connaisseur en matière d’art, grand ami des peintres les plus exigeants de son époque, et il s’énonce ainsi :
« CE QUE VOUS VOYEZ N’EST PAS CE QUE VOUS VOYEZ. »
O.K., ça n’éclaire pas forcément la lanterne, mais ça peut parfois soulager la vessie. Et vous allez voir comme ça tombe bien. En effet, mon propos d’aujourd’hui tourne autour de la question alambiquée suivante :
« Comment un petit déjeuner californien réduit à sa plus simple expression (jus d’agrumes variés, café serré sans sucre, parfum de rose à peine éclose), sobrement servi sur une table noire sur fond noir, peut, à l’insu du plein gré du peintre, se métamorphoser en belle fille nue, avec le détail de tous ses attraits – je dis bien TOUS – (de son appas le plus volumineux à sa plus discrète ouverture). »
Démonstration :
Ce que vous avez sous les yeux est une œuvre du peintre espagnol Francisco de Zurbarán (1598-1664). Voilà ce qu’en dit la critique bien-pensante : « Comme pour la plupart des natures mortes de cette époque, la signification est religieuse. Ce tableau est une ode à la Vierge Marie : les citrons, les oranges et leurs fleurs, la rose sans épine, l’eau claire sont des symboles de sa pureté. »
Et voici ce qu’affirme haut et fort le docteur Quenu : oui, c’est bien le portrait – épuré – d’une vierge – mais attention, d’une vierge à poil ! Et je le prouve ! Vous voyez les nichons (euh, les citrons) à votre gauche. J’affirme que ce sont des seins féminins. Faut voir comme ils pointent ! Le fruit du sommet est pourvu d’une véritable tétine, la vache ! Et celui juste en dessous, dirigé vers le bas, pique bien, lui aussi, à remplir une bouche d’adulte. Quand même ! Et au centre du tableau, que trouve-t-on ? Le « panier » (en argot : le cul, et en espagnol aussi… la mano al cesto). Ladite corbeille déborde très haut d’oranges charnues, c’est dire qu’on a affaire à un fessier du genre plantureux (rien dans les Écritures n’affirme ni n’infirme – pour moi, c’est tout sauf une infirmité – que la mère de Dieu n’avait pas reçu de la Nature la grâce d’un beau c..). On remarquera qu’au beau milieu de l’amoncellement d’agrumes d’une chaude couleur de chair, rayonne un ardent soleil de plis : anus en gloire, ou je ne m’y connais pas. Or, je m’y connais en tout, je vous l’ai dit et répété. Vous m’objecterez qu’il y a quatre citrons au lieu de deux, et au moins cinq ou six oranges en place d’une paire… bien observé, cher Watson… mais les grands artistes, comme vous le savez, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît – vous connaissez la chanson.
Reste le troisième terme de la trinité, à droite, constitué de deux éléments posés séparément sur le petit plateau d’étain, et là, ça se corse. Jusqu’ici, vous m’avez suivi, je le sais, mais voilà que ça se complique ; il est vrai qu’on touche au cœur de la féminité la plus secrète de notre vierge. À gauche, cette rose tout juste éclose, ultrapudique, qui ne consent à présenter que son profil frissonnant… eh oui, c’est là que ça se passe pour elle… oui, et par là que ça passe – et repasse et ramone et pistonne… Et la tasse, alors ? C’est là que je vous attendais. On a passé en revue les mamelles durement entêtées, la généreuse croupe trouée en plein milieu, la vulve toute neuve délicatement entrouverte… Qu’est-ce qui reste dans la zone tropicale ? Hein ? Eh non, il n’y a pas trente-six solutions. Pour moi, la tasse remplie d’eau presque à ras bord, c’est (comme je vous l’annonçais au début) la vessie pleine de notre jeune fille émotionnée ; et l’anse cachée dans l’ombre, du côté droit du récipient, son presque indétectable méat urinaire. L’autre anse, déployée en pleine lumière, tout près du sommet de l’ouverture de la rose ? Je penche pour le clitoris – bien sorti, le bougre, hein ! Et last but not least, le rameau de feuilles et fleurs d’oranger qui surmonte tout l’obscène étalage que je viens de décrire ? Là, c’est facile. Les bouquins de psy sont tous d’accord pour traduire « végétation » par « pilosité ». CQFD, on finit par où on avait commencé : la présentation d’une jeune vierge complètement à poil, couchée sur la toile (107 cm par 60), en gros et en détail, par un peintre lubrique, âgé à l’époque de 35 ans.
Revenons à moi. J’habite Paris Ve, dans ma rue, pourquoi me gêner ? et donc, non loin des grands musées. Voici pourquoi. Il faut bien vivre, et un psychiâtre auto-autorisé comme moi (« Je ne m’autorise que de moi-même », comme dit l’Évangile), même s’il a toujours raison sur toute la ligne, n’a jamais de patients dans son cabinet. Même pas de plaque à l’entrée de son immeuble, sinon c’est la prison pour exercice inégal, illégal… je ne sais plus trop. Que pouvais-je faire pour arrondir une retraite réduite aux aguets, aux acquêts… je ne suis plus très sûr… En tout cas, j’ai trouvé une combine – alambiquée, certes – mais bon… Il se trouve que j’ai un copain (boulé comme moi en première année de médecine – il y a quarante de ça, ça ne nous rajeunit pas) qui a monté une agence de tourisme en province. Il fait visiter Paris à des pensionnaires de maisons de retraite. Pour être plus sûr de les aguicher, il leur mélange le classique et le coquin. La tour Eiffel et le Sacré-Cœur d’un côté, les Folies-Bergère et le musée du Louvre de l’autre (pour les femmes nues aussi, mais pas seulement). En effet, la visite guidée du Louvre, c’est ça mon job au noir. En évitant de parler trop fort, je déroule à mes retraités émoustillés le sens sexuel des chefs-d’œuvre (les plus innocents apparemment : ceux dénués de toute nudité). Le Zurbarán, bien sûr (il est à Los Angeles, mais avec une reproduction grandeur nature déroulée par terre, ça marche très bien aussi). Les Vermeer (un sacré pervers, celui-là – La Laitière, c’est à n’y pas croire – elle est à Amsterdam, mais on se débrouille comme j’ai dit). En tout cas, La Dentellière, elle y est, elle, au Louvre (aile Richelieu, 2e étage, salle 38). Et croyez-moi, c’est obscène à tomber par terre aussi… tout y est, de A jusqu’à Z, avec les points sur les i… pas racontable ! Je vous raconterai quand même dans une prochaine chronique (ta mère)… Reprenons : donc, j’y vais à mots couverts avec mes petits vieux. Vous verriez leurs yeux briller, et les femmes alors… elles me sucent la bite des yeux, ça me trouble. Pour finir, j’entraîne tout mon groupe d’auditeurs au musée d’Orsay, et je les abandonne devant L’Origine du monde de Courbet. Là, au moins, pas besoin de discuter : mes clients et clientes comprennent tout… J’attends de pied ferme celui qui osera venir m’affirmer que L’Origine n’est pas un tableau de femme à poil… que c’est, par exemple, une allégorie de l’ouverture aux autres. À autrui, pour mieux dire la chose… Y en a marre à la fin ! C’est vrai, quoi, merde ! Mais je m’emporte… j’arrête là pour aujourd’hui.
La prochaine fois, j’étudierai avec vous l’affiche de Chantal Ladesou à propos de son spectacle Nelson. Encore une obscénité sans nom. Vous doutez ? Attendez de voir ! Et si vous êtes sages, vous aurez droit, en sus, à un décryptage point par point du drapeau du Vatican. Un monument de pornographie à couper le souffle ! Ma parole, L’Origine, ce n’est encore que du vin de messe à côté… de l’eau bénite tiédasse. Qu’on se le dise…
LE DÉBLOG du Dr QUENU, psychiâtre sauvage
(N°1)
Buveurs(ses) très illustres, et vous, vérolé(e)s très précieux(ses), c’est à vous, non aux autres, que j’adresse ces fariboles, bols de farine, gaudrioles et tutto ciò che si vuole…
Vieux pilier (j’ai pas dit vermoulu) de La Musardine, j’ai eu envie d’apporter ma pierre à l’édifice. Ça tombe bien, psychiâtre autodidacte, j’ai des idées sur tout, à commencer par le Sexe. Ou plutôt, j’ai des idées sexuelles sur tout ce qui bouge, tout ce qui passe, palpite et tout et tout…
Stéphane m’a demandé de me présenter brièvement aux visiteurs du site.
Me voici :
Mon nom est Édouard Quenu. J’ai déjà ma rue à Paris, dans le Ve précisément (allez-y voir vous-même, si vous ne voulez pas me croire) – pour services rendus, je n’en dirai pas plus… chutt… je dirai même plus « Botus et mouche cousue », et même encore plus « Cactus et bouche moussue » (le Sexe, toujours le Sexe).
Au fait, qui suis-je, moi qui vous parle, à la fin des fins ? On a déjà posé la question à Dieu. L’Être suprême, avec ses deux accents circonflexes, a répondu : « Je suis celui qui suis. » Pas mal, Dieu ! Tu me la copieras, bâtard ! Personnellement, je dirai plutôt à mon sujet : « C’est moi que je suis. » Je n’ai pas peur de me mesurer à Dieu pour la bonne raison que je suis plus important que lui : en effet, moi, au moins, j’existe. Stop là-dessus.
Comment devient-on docteur Quenu, psychiâtre autoproclamé ?
Très jeune, trop jeune, j’ai lu un classique de la psychiâtrie : Psychopathia Sexualis d’un certain Krafft-Ebing, que mon père, brave infirmier psychiâtrique de banlieue, laissait traîner sur sa table de chevet au milieu d’une palanquée de « Série noire ». Je me souviens d’un cas en particulier, dans cette bible de la folie sexuelle humaine, qui m’a marqué à jamais. Celui d’un jeune garçon de mon âge qui avait rencontré une fille nubile ultracomplaisante. Le plus grand plaisir du garçon consistait à faire s’allonger la fille – sur le ventre, jambes écartées, sans culotte, jupes relevées. Il enfouissait son visage là, entre entrecuisse et entrefesse à l’air, et il y restait des heures, comme en prière, en tout cas en attente, sans bouger – bouche ouverte, narines béantes, yeux agrandis, oreilles dressées, langue sortie – à recevoir les flux, reflux, effluves divers et variés qu’émettaient, l’une après l’autre ou toutes ensemble, les ouvertures féminines. Il n’était jamais déçu, le jeune « malade mental » : en effet, il se passe toujours quelque chose à la fourche des femmes, surtout quand on est doué d’une patience d’ange, ce qui était le cas du jeune homme (et de la jeune fille aussi, soit dit en passant). Moi, ça me paraissait le comble du comble de la perversion et de la jouissance. Et la place que le jeune érotomane avait choisi d’occuper, ses cinq sens en alerte, c’était le jardin d’Eden, le vrai. Et dire, me répétais-je, que chaque femme qui passe dans la rue en comporte un, de coin de paradis comme celui-là – pour peu qu’elle veuille bien l’ouvrir !
Écrire autour du Sexe, pour moi, aujourd’hui, c’est replonger dans l’atmosphère – archimoite, ultraconfinée, hyperenivrante – de cette histoire restée gravée à jamais dans ma mémoire sensible. Le jeune « psychopathe », d’emblée, avait mis dans le mille. C’est l’exemple à suivre. C’est là que ça se passe, tout le monde le sait, et personne n’y va. Sauf quelques happy few… Il faut dire qu’il fait vachement chaud dans le cœur en fusion de l’équateur féminin ! Du calme, Édouard !
À la suite de cette lecture, de fil en aiguille, je suis devenu un Zorro du Sexe : je veux dire que j’ai embrassé le Sexe comme une cause. LA CAUSE. Je me suis fait le redresseur des torts qu’on fait au Sexe. Je l’ai dit, je sais tout, et surtout que le Sexe est partout. Or, quand je constate son absence quelque part, par exemple dans les commentaires des critiques sur un chef-d’œuvre de la peinture… hop ! aussi sec, je barbouille le tableau en question avec du Sexe. Je ne suis palefrenier… pas le premier à faire ça, ni le dernier, mais à partir du jour d’hui, j’ai décidé de frapper un grand coup. En commençant par la Vierge Marie : le principal thème de la peinture occidentale.
Mais avant toute chose, vous qui m’écoutez – du moins, je l’espère – posons un postulat en vue de dessiller les yeux les plus obscurantistes ; il a pour auteur Guillaume Apollinaire, grand connaisseur en matière d’art, grand ami des peintres les plus exigeants de son époque, et il s’énonce ainsi :
« CE QUE VOUS VOYEZ N’EST PAS CE QUE VOUS VOYEZ. »
O.K., ça n’éclaire pas forcément la lanterne, mais ça peut parfois soulager la vessie. Et vous allez voir comme ça tombe bien. En effet, mon propos d’aujourd’hui tourne autour de la question alambiquée suivante :
« Comment un petit déjeuner californien réduit à sa plus simple expression (jus d’agrumes variés, café serré sans sucre, parfum de rose à peine éclose), sobrement servi sur une table noire sur fond noir, peut, à l’insu du plein gré du peintre, se métamorphoser en belle fille nue, avec le détail de tous ses attraits – je dis bien TOUS – (de son appas le plus volumineux à sa plus discrète ouverture). »
Démonstration :
Ce que vous avez sous les yeux est une œuvre du peintre espagnol Francisco de Zurbarán (1598-1664). Voilà ce qu’en dit la critique bien-pensante : « Comme pour la plupart des natures mortes de cette époque, la signification est religieuse. Ce tableau est une ode à la Vierge Marie : les citrons, les oranges et leurs fleurs, la rose sans épine, l’eau claire sont des symboles de sa pureté. »
Et voici ce qu’affirme haut et fort le docteur Quenu : oui, c’est bien le portrait – épuré – d’une vierge – mais attention, d’une vierge à poil ! Et je le prouve ! Vous voyez les nichons (euh, les citrons) à votre gauche. J’affirme que ce sont des seins féminins. Faut voir comme ils pointent ! Le fruit du sommet est pourvu d’une véritable tétine, la vache ! Et celui juste en dessous, dirigé vers le bas, pique bien, lui aussi, à remplir une bouche d’adulte. Quand même ! Et au centre du tableau, que trouve-t-on ? Le « panier » (en argot : le cul, et en espagnol aussi… la mano al cesto). Ladite corbeille déborde très haut d’oranges charnues, c’est dire qu’on a affaire à un fessier du genre plantureux (rien dans les Écritures n’affirme ni n’infirme – pour moi, c’est tout sauf une infirmité – que la mère de Dieu n’avait pas reçu de la Nature la grâce d’un beau c..). On remarquera qu’au beau milieu de l’amoncellement d’agrumes d’une chaude couleur de chair, rayonne un ardent soleil de plis : anus en gloire, ou je ne m’y connais pas. Or, je m’y connais en tout, je vous l’ai dit et répété. Vous m’objecterez qu’il y a quatre citrons au lieu de deux, et au moins cinq ou six oranges en place d’une paire… bien observé, cher Watson… mais les grands artistes, comme vous le savez, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît – vous connaissez la chanson.
Reste le troisième terme de la trinité, à droite, constitué de deux éléments posés séparément sur le petit plateau d’étain, et là, ça se corse. Jusqu’ici, vous m’avez suivi, je le sais, mais voilà que ça se complique ; il est vrai qu’on touche au cœur de la féminité la plus secrète de notre vierge. À gauche, cette rose tout juste éclose, ultrapudique, qui ne consent à présenter que son profil frissonnant… eh oui, c’est là que ça se passe pour elle… oui, et par là que ça passe – et repasse et ramone et pistonne… Et la tasse, alors ? C’est là que je vous attendais. On a passé en revue les mamelles durement entêtées, la généreuse croupe trouée en plein milieu, la vulve toute neuve délicatement entrouverte… Qu’est-ce qui reste dans la zone tropicale ? Hein ? Eh non, il n’y a pas trente-six solutions. Pour moi, la tasse remplie d’eau presque à ras bord, c’est (comme je vous l’annonçais au début) la vessie pleine de notre jeune fille émotionnée ; et l’anse cachée dans l’ombre, du côté droit du récipient, son presque indétectable méat urinaire. L’autre anse, déployée en pleine lumière, tout près du sommet de l’ouverture de la rose ? Je penche pour le clitoris – bien sorti, le bougre, hein ! Et last but not least, le rameau de feuilles et fleurs d’oranger qui surmonte tout l’obscène étalage que je viens de décrire ? Là, c’est facile. Les bouquins de psy sont tous d’accord pour traduire « végétation » par « pilosité ». CQFD, on finit par où on avait commencé : la présentation d’une jeune vierge complètement à poil, couchée sur la toile (107 cm par 60), en gros et en détail, par un peintre lubrique, âgé à l’époque de 35 ans.
Revenons à moi. J’habite Paris Ve, dans ma rue, pourquoi me gêner ? et donc, non loin des grands musées. Voici pourquoi. Il faut bien vivre, et un psychiâtre auto-autorisé comme moi (« Je ne m’autorise que de moi-même », comme dit l’Évangile), même s’il a toujours raison sur toute la ligne, n’a jamais de patients dans son cabinet. Même pas de plaque à l’entrée de son immeuble, sinon c’est la prison pour exercice inégal, illégal… je ne sais plus trop. Que pouvais-je faire pour arrondir une retraite réduite aux aguets, aux acquêts… je ne suis plus très sûr… En tout cas, j’ai trouvé une combine – alambiquée, certes – mais bon… Il se trouve que j’ai un copain (boulé comme moi en première année de médecine – il y a quarante de ça, ça ne nous rajeunit pas) qui a monté une agence de tourisme en province. Il fait visiter Paris à des pensionnaires de maisons de retraite. Pour être plus sûr de les aguicher, il leur mélange le classique et le coquin. La tour Eiffel et le Sacré-Cœur d’un côté, les Folies-Bergère et le musée du Louvre de l’autre (pour les femmes nues aussi, mais pas seulement). En effet, la visite guidée du Louvre, c’est ça mon job au noir. En évitant de parler trop fort, je déroule à mes retraités émoustillés le sens sexuel des chefs-d’œuvre (les plus innocents apparemment : ceux dénués de toute nudité). Le Zurbarán, bien sûr (il est à Los Angeles, mais avec une reproduction grandeur nature déroulée par terre, ça marche très bien aussi). Les Vermeer (un sacré pervers, celui-là – La Laitière, c’est à n’y pas croire – elle est à Amsterdam, mais on se débrouille comme j’ai dit). En tout cas, La Dentellière, elle y est, elle, au Louvre (aile Richelieu, 2e étage, salle 38). Et croyez-moi, c’est obscène à tomber par terre aussi… tout y est, de A jusqu’à Z, avec les points sur les i… pas racontable ! Je vous raconterai quand même dans une prochaine chronique (ta mère)… Reprenons : donc, j’y vais à mots couverts avec mes petits vieux. Vous verriez leurs yeux briller, et les femmes alors… elles me sucent la bite des yeux, ça me trouble. Pour finir, j’entraîne tout mon groupe d’auditeurs au musée d’Orsay, et je les abandonne devant L’Origine du monde de Courbet. Là, au moins, pas besoin de discuter : mes clients et clientes comprennent tout… J’attends de pied ferme celui qui osera venir m’affirmer que L’Origine n’est pas un tableau de femme à poil… que c’est, par exemple, une allégorie de l’ouverture aux autres. À autrui, pour mieux dire la chose… Y en a marre à la fin ! C’est vrai, quoi, merde ! Mais je m’emporte… j’arrête là pour aujourd’hui.
La prochaine fois, j’étudierai avec vous l’affiche de Chantal Ladesou à propos de son spectacle Nelson. Encore une obscénité sans nom. Vous doutez ? Attendez de voir ! Et si vous êtes sages, vous aurez droit, en sus, à un décryptage point par point du drapeau du Vatican. Un monument de pornographie à couper le souffle ! Ma parole, L’Origine, ce n’est encore que du vin de messe à côté… de l’eau bénite tiédasse. Qu’on se le dise…
Combien de feuilles sont tombées Combien de feuilles sont restées Combien de feuilles vont tomber ? Si je pouvais les compter Peut-être Je pourrais retrouver Toutes ces flammes mortes Dont nos âmes sont jonchées. Combien de feuilles sont tombées ?
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Vu sur De un à huit (reprise), Anonyme
L’éditeur de Sous la cape vient de me faire parvenir la dernière publication érotique : De un à huit (reprise) d’une auteure « du XXe siècle ». Ne pas choisir un pseudonyme, préférer l’absence de nom, m’a toujours semblé une démarche étrange. Passons au texte cependant ! Huit pages sur ma liseuse, c’est extrêmement court ! Chaque passage est numéroté. […]
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Vu sur Infernal n°6 – newsletter de la librairie érotique Enfer
Cela faisait presque un an que la newsletter Infernal n’était pas parue. A présent, cette parution va reprendre un rythme régulier. Pour les lecteurs de ce blog qui n’ont pas connu les précédents numéros d’Infernal, quelques précision : il s’agit de la lettre d’information de la librairie érotique Enfer. On y trouve des idées de […]
Cet article provient de Littérature érotique
Si on inventait le verbe gomorrhiser, que pourrait-il signifier ? Brouter la minette, peut-être ? Car à l’époque de Proust, Gomorrhe était synonyme de Lesbos… L’homosexualité est un thème récurrent de La recherche, surtout dans les derniers tomes. On y découvre que la jolie Albertine, la jeune fille en fleur dont le narrateur est tombé … Lire la suite →
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Né en 1974 à Rhode Island, Thomas Mullen apparaît, en seulement trois romans, comme la figure montante de la nouvelle génération de romanciers américains. C’est la première fois qu’il est traduit en France.
Avis
Roman complexe, Les protecteurs tisse sa toile en évoquant la vie de quatre personnages principaux : un homme venu du futur, une avocate Black, un ancien espion, une domestique asiatique exploitée par ses employeurs diplomates. Qui espionne qui et pour le compte de qui ? A qui peut-on faire confiance ?
Au fil des pages, Thomas Mullen installe son intrigue brillante en se servant des peurs du lecteur. Qui dirige réellement le monde ? Peut-on changer l’avenir ou est-il déjà prévu ?
Une lecture dont on ne ressort pas indemne. Mais n’est-ce pas nécessaire à notre société ultra-connectée ? Je vous aurai prévenus.
Je lirai les prochains Mullen, c’est certain.
Extrait
Trois énormes SUV noirs progressent dans les rues, tels des buffles musculeux qui arpenteraient leur territoire. Les lumières de la ville glissent sur leurs vitres teintées - les jaunes des gratte-ciels, les blanches de la rue et les rouges dont ils n’ont que faire, vu la manière dont ils traversent les carrefours à coups de klaxon. Les gens sur le trottoir leur adressent à peine un coup d’œil.
Je traverse la rue vide dans leur sillage. La plupart des lumières de l’immeuble des Imprimeries Nationales sont encore allumées - des correspondants du monde entier s’y activent pour tenir leurs délais. Les rédactions attendent à Tokyo, les masses sont avides d’infos à Bombay, le public a le droit de savoir à Londres. Le volume d’informations qui sort de cet immeuble me sidère - le poids que ça représente, tout ce gâchis. Comme si les gens en avaient besoin.
Il est l’heure passée de dix minutes, et mon sujet se met en route. Il a un rendez-vous important - un rendez-vous avec l’Histoire, en fait, même s’il l’ignore encore. Il doit rencontrer sa source, un individu mystérieux qui l’a mis sur la piste d’une affaire en or, mais dangereuse. Un graal mythique, dont il commençait à douter de l’existence. Sa source lui a promis le graal, ce soir. A condition qu’ils se rencontrent en personne.
Mon sujet est mince, stressé. Il n’a pas l’air d’avoir beaucoup dormi ces derniers temps. Pas besoin d’un grand sens de l’observation pour s’en rendre compte : sa chemise blanche débraillée dans le dos est tachée de café, il porte un jean visiblement trop étroit qu’il est en train d’ajuster devant la glace de l’ascenseur, qui garantit bien moins d’intimité qu’on ne peut le croire. Il a trente ans, il vieillit trop vite, ses cheveux filasse commencent déjà à grisonner sur les côtés (pour autant que je puisse me fier à mon estimation des âges, ici, la faute à leur médecine désuète, à leur alimentation et à leur hygiène - tout cela fausse mes repères). Il vit avec la certitude que sa vie professionnelle, son existence même, est entièrement vouée à ce monde qu’il croit servir. Il non-important. Il n’en parle pas avec ses collègues, mais le ressasse dans le blog qu’il tient sous pseudonyme, comme dans les mémoires qu’il cache dans son ordinateur - perpétuellement corrigées, jamais publiées - ; il l’éteint au petit matin, quand il part en quête d’un peu de sommeil, après avoir écrit une histoire que peu de gens liront.
Oh, mais vous êtes important, monsieur Kharthik M. Chaudhry ! Vous n’avez aucune idée de votre valeur, ni à quel point celle-ci est terrible.
Je l’observe depuis des jours. Il parle au téléphone, assiste à des conférences de presse au cours desquelles il se retrouve relégué au dernier rang, puis se rend dans un café quelconque avec son ordinateur portable, pour y lire et pour y écrire. Encore et encore. Il y a tellement d’informations ici qu’ils passent le plus clair de leurs vies à s’y perdre. Pour ce que j’en sais, il n’a pas d’amis. Son appartement est dépourvu de toute présence féminine, pas même la photo d’une actrice, quelque idole secrète dissimulée au fond d’un tiroir. Une conséquence directe de sa dévotion au travail, du moins est-ce ce qu’il se dit. Après tout, il excelle dans son métier et ça le détournerait de sa tâche.
Quand nous nous sommes croisés dans le hall de l’immeuble, tout à l’heure, j’en ai profité pour lui coller un traceur ; je sais qu’en ce moment même, il est en train de quitter son bureau et de pénétrer dans l’ascenseur. Je sors du bar d’en face, la Source Anonyme, d’où je l’épiais en sirotant quelques verres, malgré les recommandations du Ministère.
Une fois dans le lobby, je passe devant le vieux Chinois qui vend des magazines, journaux et sucres d’orge multicolores, puis devant la boutique de cravates et le bazar pour touristes : photos encadrées de la Maison-Blanche, tasses et stylos frappés du drapeau américain. Mon sujet est en train de descendre par l’ascenseur en verre.
Le voir me confirme que je voulais vérifier - je peux donc retourner à ma voiture. Je sais où il va, et quand il y sera. Je sais aussi qu’il va prendre le métro - il ne possède pas de véhicule -, et qu’à cause d’une rame en panne sur la ligne bleue il lui faudra dix bonnes minutes de plus qu’à moi pour arriver sur place. Par souci de discrétion - une des recommandations de la Logistique -, j’ai loué une Corolla beige. Je me suis entrainé sur une réplique spécialement créée pour moi avant d’arriver ici, mais la vraie paraît bien plus difficile à prendre en main - j’espère ne pas enfreindre quelque règle tordue de leur code de la route, au risque de me retrouver hors du coup. Les vodkas que j’ai bues rendent l’ensemble encore plus irréel, ce véhicule massif et encombrant, cette extension tentaculaire de moi-même, pataude, qui semble constamment vouloir s’échouer dans ce monde que je comprends à peine.
Quelle ville ! Sa structure parfaitement géométrique, ses larges avenues, ses trottoirs impeccables, tous ces monuments qui baignent dans une lueur céleste… Les contemps qui m’entourent seraient bien en peine d’imaginer le temps qu’il faudra pour reconstruire quelque chose d’équivalent. Voient-ils la beauté qui les entoure ? Ont-ils le vertige, perchés comme ils le sont au sommet de leur civilisation vacillante ? Non -ils marchent au pas, le cou tordu sur leurs téléphones archaïques, comme des pantins. La joue droite phosphorescente.
Résumé
Zed est un agent du futur, un futur où tous les problèmes du monde ont été résolus. La famine n’existe plus, ni la guerre, ni même le désespoir. Renvoyé dans notre présent, il a pour mission de veiller à maintenir le statu quo.
Les protecteurs, Thomas Mullen, éditions J’ai Lu 13,90 €
Traduction Sébastien Guillot
Il pleut des feuilles le vent nous berce Il pleut des feuilles la lune nous guette Bientôt Les branches nues les longues nuits Il faudra Faire du feu sous les draps Avec Tes jambes tes yeux tes bras ta bouche Il faudra Allumer les baisers pour oublier le froid.
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— Anne Agace-Pissette !
Je me retourne. C’est ce demeuré de Steve Ménard, entouré de sa bande de copains lèche-culs. Encore.
— Comment tu m’as appelée?
— Agace-pissette.
— Et pourquoi tu m’appelles comme ça?
— Parce que c’est ce que tu es. Rien qu’une querisse d’agace.
Deux de ses grouillots se mettent à rigoler comme des crétins.
— Et qu’est-ce qui te fait dire que je suis une agace, au juste?
— T’as pas vu de quoi t’as l’air? Comment tu portes ton uniforme? Comment tu frottes tes cuisses pis que tu grouilles ton cul quand tu marches dans la caf’ ?
J’entends un autre de ses larbins siffler : « Estie de plotte».
— Je porte mon uniforme exactement comme toutes les autres filles. Et si je frotte mes cuisses en marchant, c’est parce que je suis faite comme ça, c’est tout.
— C’est ce que je disais : agace-pissette. Salope et stuck-up, en plus.
— Je vais te montrer ce que ça fait, une agace-pissette stuck-up, gros moron.
Je le pousse contre le casier, puis je me jette à genoux devant lui. Il porte un survêtement de sport, alors la surprise aidant, c’est un jeu d’enfant de le déculotter suffisamment pour me permettre d’arriver à mes fins.
Je sors sa bite de son caleçon. Il tremble.
Je le prends dans ma bouche. Il frissonne.
Je fais aller et venir ma tête d’avant en arrière. Il gémit.
J’agite la langue. Il vient.
Le tout en moins d’une minute, top chrono.
Je me relève, puis lui crache son foutre à la figure. Ses trouillards de potes sont trop stupéfaits pour dire ou faire quoi que ce soit. Lui-même est tétanisé et hagard, des larmes de sperme sur les joues.
— Je ne suis pas une agace, dis-je avant de tourner les talons.
Du moins, c’est ce que je fantasme depuis vingt ans d’avoir fait.
Vu sur L’initiation de Claire, Valéry K. Baran
Alors que toutes les couvertures des livres érotiques de Gilles Milo-Vacéri chez HQN sont noires, celle-ci, de Valéry K. Baran est rouge. J’ai été surprise de cette différence, alors même que le récit s’inscrit bien dans la section « érotique » du site de la maison d’édition. Mais peu importe (et puis, je trouve cette couverture très […]
Cet article provient de Littérature érotique
Jean-Baptiste Herment nous apprenait lundi dernier, sur le site de Mad Movies, la censure consentie du film Horns, qui sortira sur les écrans anglais le 29 octobre prochain dans une version allégée. Une décision prise par Lionsgate, le distributeur du film, pour abaisser la classification initiale et ainsi élargir son auditoire. Une précision publiée par le Bureau britannique de classification des films (BBFC) sur son site :« Lorsque Lionsgate nous a montré le film pour avoir notre avis, nous lui avons fait savoir que celui-ci risquait d’écoper d’une interdiction aux -18 ans et que, s’il souhaitait une interdiction aux -15 ans, il faudrait couper certains plans d’une scène de violence sexuelle et une image gore. »
Jean-Baptiste Herment ajoute : "Une pratique impensable en France mais assez répandue chez nos voisins d’outre-Manche comme le démontrent les situations similaires endurées par La Vie rêvée de Walter Mitty, Hercule et autres Le Labyrinthe. En toute logique, la version intégrale de Horns sera disponible là-bas au moment de la sortie du long métrage en vidéo."
En effet, pour éviter que La Vie rêvée de Walter Mitty ne soit interdit aux -12 ans non accompagnés, la 20th Century Fox aurait fait quelques concessions comme le souligne le BBFC : "During post-production, the distributor sought and was given advice on how to secure the desired classification. Following this advice, certain changes were made prior to submission." Selon certaines sources, le distributeur aurait supprimé un plan montrant une pin-up sur une affiche et un autre, détaillant une altercation jugée un peu trop intense pour le jeune public.
Vu sur Couple esclave & autres nouvelles, Marika Moreski
Ce recueil de trois nouvelles de Marika Moreski vient de paraître aux éditions Dominique Leroy. Il s’agit d’écrits datant des années 80. Ma nouvelle préférée est la deuxième, Service compris. Problème de personnel dans les hôtels ? Des touristes insatisfaits ? L’idée est pourtant simple pour remédier aux difficultés rencontrées : l’usage d’un esclave en lieu et place […]
Cet article provient de Littérature érotique
Les éditions de la Musardine doivent beaucoup à Jean-Jacques Pauvert. Qu’il me soit permis ici de lui rendre hommage.
J’ai d’abord approché Jean-Jacques Pauvert en emménageant dans les locaux qu’il avait lui-même occupé auparavant, 8, rue de Nesle. Ou plutôt en inspectant les greniers de ce local, où nous découvrîmes émerveillés quelques éditions rares que Jean-Jacques avait dû stocker, pour des temps difficiles, et oubliés là, sans doute parce que les temps n’étaient pas si difficiles. Son nom figurait sur la couverture et évoquait pour moi, assez vaguement dois-je avouer, des lectures de jeunesse aux parfums scandaleux, mes premières lectures de Sade.
Mais peu après, nous étions dans les années 90, je dirigeais Média 1000 avec peu d’entrain, et je rencontrai Jean-Jacques par l’intermédiaire de Franck Spengler. Il était curieux de ces collections qui se vendaient si bien, dont on ne parlait pas et que l’on voyait peu. Il me parla de Sophie Rongiéras, avec qui il avait travaillé et sympathisé. Elle vint me voir rue de Nesle, évoquait la littérature avec passion et le sexe avec naturel, exhalait un parfum capiteux, vénérait Jean-Jacques et portait des bottes qui n’en finissaient pas de monter sous la robe.
Un peu plus tard, Hachette souhaitant se séparer de Média 1000, je sautai le pas et devins indépendant en 1994, avec l’idée de créer une nouvelle maison, plus ouverte, plus largement diffusée. Nous nous installâmes au 122, rue du Chemin-Vert, notre adresse actuelle. Je fis appel à Sophie Rongiéras pour créer la librairie et elle trouva le nom de Musardine qui lui allait si bien.
C’est alors que presque naturellement l’idée de créer une collection poche de littérature érotique vint. Jean-Jacques prit une part active dans ce projet et accepta de la diriger. Il proposa d’emblée des titres forts : Ma Vie secrète, Françoise Rey, Pierre Louÿs. Curiosa, classiques, littérature contemporaine, le ton était donné : 18 ans après, 180 titres plus tard, la même politique éditoriale nous guide pour cette collection.
Il écrivait pour chacun des ouvrages une préface savante, amoureuse, témoignant de son plaisir de découvrir et faire partager des œuvres, de ses méticuleuses enquêtes pour restituer à un texte anonyme son auteur, ses multiples éditions pas toujours correctes*. Jean-Jacques n’était pas un universitaire, il butinait autour du savoir officiel et nous restituait avant toute chose son plaisir de découvreur. Il avait la passion du collectionneur (en témoigne sa bibliothèque impressionnante, placée dans un bâtiment distinct de la maison du Rayol, sorte de bunker à moitié enterré, où l’on imaginait qu’en temps de guerre ou d’incendie, il pourrait s’y réfugier, reclus et heureux) et celle de l’éditeur.
Il nous fit connaître son fils, Mathias, et signa avec lui un de nos premiers textes de littérature « grand format » édité à La Musardine, l’Anthologie du coït, compilation minutieuse et obsessionnelle des scènes de copulation de la littérature, débarrassées de tout ce qui pourrait peser autour. Mathias était très proche de son père, lui ressemblait, bouillonnait d’idées et d’activité, suivait ses brisées. Mais quelques mois après la sortie de ce livre, Sophie reçut de Jean-Jacques ce simple fax : « Mathias disparu en mer », et nous pouvions imaginer quelle immense blessure s’ouvrait chez cet homme, sans que rien n’y paraisse dans les conversations ultérieures, force de caractère peu commune.
Jean-Jacques était fasciné par l’édition. Mais jamais dans un rapport de subordination ou de carrière. Il côtoyait les plus grands éditeurs et négociait pour lui ou pour les autres de bons contrats avec l’élégance de celui qui reste indifférent à l’argent et aux honneurs. Juste ce qu’il faut de légèreté pour ne pas être happé par le système.
Un bien trop grand appétit pour les adeptes de l’étiquette. C’est devant un plateau d’huîtres que Jean-Jacques donnait la pleine mesure de son amour de la vie, des femmes et des livres. Pour ses 85 ans, nous mangions avec lui dans un bon restaurant. Devant les plateaux de coquillages qui défilaient, une convive s’inquiétait de l’addition qui allait être aussi salée que la mer proche. Mais d’un geste large, Jean-Jacques invitait au plaisir sans ambages en portant à sa bouche une de ces énormes huîtres qu’il adorait. L’addition viendrait bien assez tôt !
Pour ce franc-tireur, notre respect et notre admiration.
Claude Bard
*Nous avons fait paraître en 2011, premier hommage, sous le titre Mes lectures amoureuses une édition exhaustive de toutes ces préfaces.
Patrick Graham est l’auteur, entre autres, de L’Evangile selon Satan, Retour à Rédemption et Des Fauves et des Hommes. Ces livres sont tous parus chez Pocket. Traduits en neuf langues, ils sont entrés dans la liste des best-sellers en France, en Allemagne, en Italie et en Espagne. Marié et père de trois enfants, il vit actuellement en région parisienne.
Extrait
Prologue
Le chasseur de prime s’appelle Warren. Il est grand, costaud, sale et chauve. Il porte un chapeau de cow-boy qui a été blanc et dont les rebords en contact avec son crâne sont devenus d’un jaune crasseux. Warren fume sans cesse des Camel et mâche des chewing-gums à la nicotine. Il a les dents aussi jaunes que les bords de son chapeau et une toux grasse encombre en permanence sa gorge et sa voix. Il est vêtu d’un jean extensible et d’une chemise de travail en polyester avec de larges auréoles de sueur sous les bras. Pour les dissimuler, Warren porte aussi une veste de costume qu’il est obligé de quitter souvent car c’est surtout elle qui donne chaud. Quand il l’ôte, il prend toujours soin de la suspendre à l’arrière, sur un cintre, avec ses autres vestes, ses autres chemises tachées sous les bras, ses autres jeans. Un brave gars du Kentucky, à ce qu’il dit. Il fait ce job pour vivre. Avant, il était agent de probation. Et puis, une ancienne détenue lui avait tourné la tête et il était devenu chasseur de primes, c’est-à-dire les molosses que les agents de probation lâchent aux trousses des fugitifs.
Warren conduit son pick-up Ford Raptor d’une main. L’autoradio braille de la country à plein volume. Le chasseur est très fier de sa bagnole qu’il conduit pied au plancher en, faisant gronder son V8 de 6,2 litres comme on fait jouir une femme. Il aime la comparaison. Il la ressort à toutes les sauces en ponctuant son propos d’un rire qui fait exploser sa toux. Il l’a choisie noire avec des chromes rutilants sur le devant et le signe Ford en rouge sur la calandre. Il se tait un moment, mâchant bruyamment son chewing-gum. Il se tourne vers le jeune homme menotté à ses côtés. Il est âgé d’une vingtaine d’années, mince, délicatement musclé. Quinze jours plus tôt, il s’est échappé d’un centre de détention expérimental dans le Dakota. Warren l’a rattrapé cinquante kilomètres après la frontière canadienne. Le genre de chasseur que les limites d’un pays ou de la loi n’arrêtent pas. Le jeune homme sortait d’un fast-food quand Warren l’a tasé en pleine rue. Après cela, il l’avait chargé sur ses épaules pour le balancer dans la cabine du Raptor. Depuis, ne s’arrêtant que pour faire le plein et dévorer des burgers huileux dont le chasseur fait une consommation astronomique, ils roulent.
- Tu dors, gamin ?
Le prisonnier ne bronche pas. Warren imagine qu’il fait semblant de dormir. Il dépasse un camion en trombe, gratifie le chauffeur d’un long coup de klaxon, allume une cigarette.
- Me la fais pas à l’envers. Si tu te tiens peinard, t’auras pas à goûter une nouvelle fois au taser de Warren.
C’est ça le point faible du chasseur de primes. Il ne supporte pas le silence. Le prisonnier a posé son front contre la vitre. Il observe discrètement le paysage à travers ses yeux mi-clos. Il guette une occasion. Tout plutôt que retourner là-bas. Pas après ce qu’il a vu. Pas après ce qu’il a découvert. Warren lui donne une bourrade.
- C’est si dur que à ça, là d’où tu t’es enfui ?
Le prisonnier ne bronche pas. Le chasseur pense qu’il le ramène dans un établissement de détention conventionnel. Il ignore tout des centres Lockart. Il ne sait pas que ceux qui y sont enfermés ont une particularité qui les rend extrêmement dangereux. C’est cette particularité qu’il voudrait exploiter à la première occasion, mais Warren s’y connaît en serrage de menottes et il peut à peine remuer les poignets.
- Le moins que l’on puisse dire c’est que t’est pas bavard. T’es pédé, non ? Y a que les pédés qui dorment en bagnole.
A nouveau ce rire. Le prisonnier pense qu’on peut tuer rien quelqu’un rien que pour un rire comme ça.
- Qu’est-ce que tu foutais au fait avec cette clé USB dans la poche ? J’ai essayé de la lire sur mon ordinateur mais c’est crypté à mort. T’es une vermine de hacker ou quelque chose comme ça ?
Le prisonnier ne répond pas. Il sait qu’à l’heure qu’il est, la sécurité du centre Lockart a dû se rendre compte qu’il a volé des dossiers sensibles. Ils sont sur cette clé USB que Warren fait gigoter devant ses yeux au bout de son porte-clés. Il doit trouver une solution pour ça aussi. Il doit faire vite avant d’être retrouvé par ses poursuivants et exécuté sur le bord d’une route déserte. Il pense à ses codétenus qu’il a laissés là-bas. Le Raptor ralentit, s’engage sur une bretelle qui conduit à une aire de repos où un gigantesque panneau de la chaîne de fast-food A&W pivote sur lui-même.
- On va grailler un truc avant la frontière. Un Grandpa ou un double BuddyBurger. Tu m’en diras des nouvelles.
Warren gare son Raptor devant le restaurant. Il agrippe son prisonnier par le col et l’attire contre son visage. Son haleine pue la bière et la nicotine.
- Ne fais aucune misère à Warren et Warren ne t’en fera pas.
Warren rajuste son chapeau et claque sa portière. Ils poussent la porte du A&W. La salle est presque vide. Ils avancent entre les rangées de tables vers le fond. Ils passent devant un couple de vieux. L’homme est en train de verser des gouttes dans son verre de Coca. Le prisonnier lit « digitaline » sur le flacon que le cardiaque croit glisser dans sa poche alors qu’il roule au sol. L’occasion que le prisonnier guettait. Il bloque le flacon du bout de sa chaussure. Vif comme l’éclair, il le ramasse, rejoint Warren qui ne s’est rendu compte de rien. Le chasseur de primes commande sa nourriture que la caissière empile sur un plateau. Puis, poussant son prisonnier devant lui, il s’installe à une table à l’écart. Il dévore et mâche la bouche pleine, essuie ses lèvres grasses avec sa manche.
- T’es sûr que tu veux rien, gamin ?
Le prisonnier secoue la tête. Warren vide sa root beer en trois aspirations. La paille émet un bruit de succion. Il étouffe un rot et allume son ordinateur portable en adressant un clin d’œil à son prisonnier.
- Avec ce joujou et mes relations, j’ai un accès direct aux fichiers centralisés du FBI. Ce qui veut dire que je peux savoir à peu près tout sur presque tout le monde.
L’adolescent fronce les sourcils. Un sourire sardonique se dessine sur ses lèvres.
- Tu ne me crois pas ? Vas-y, balance un nom. Une ancienne prof. Ta copine. Tes parents. N’importe qui dont tu voudrais savoir qui il est ou ce qu’il fait.
Le prisonnier se concentre. Juste avant de copier la clé USB sur un ordinateur du centre resté allumé par mégarde, il avait repéré celui qui l’intéressait par-dessus tout. Une psychiatre spécialisée dans les mineurs délinquants. Il doit la retrouver de toute urgence. La chaîne de ses menottes cliquetant à ses poignets, il griffonne son nom sur une serviette en papier qu’il tend à Warren. Après avoir saisi son mot de passe, le chasseur entre ces informations dans la base de donner.
- Va me chercher de quoi boire en attendant que ça sorte. Et n’en profite pas pour faire le con, je t’ai à l’œil.
Le prisonnier se dirige vers les fontaines en libre-service. Il remplit un gobelet de root beer et verse dedans la moitié du flacon de digitaline. Il tend le tout à Warren qui exulte.
- Voilà ! Rebacca Miller. Psychiatre. Vit avec un certain Dr Seal, psychiatre lui aussi, au 1508, North Camden Drive, à Beverly Hills. Pas de PV, aucune infraction. Tiens ! Elle prend l’avion la semaine prochaine. Vol United 1021 pour Denver, via Que dalle. Tu piges la vanne ? « Via que dalle », ça veut dire que c’est un vol direct. Elle a réservé cinq billets au nom de Miller et Searl. Ça t’en bouche un coin, pas vrai gamin ?
Visiblement impressionné, le jeune homme hoche la tête. Les doigts de Warren galopent sur le clavier.
- Ça y est, j’ai logé mon prochain client. Une crapule qui va me rapporter une prime de 25 000 dollars. Avec celle que je vais toucher pour toi, je vais enfin pouvoir m’acheter le camping-car de mes rêves !
Le chasseur vide sa root beer en quelques aspirations monstrueuses, puis repose son gobelet et dit :
- Allez, on n’est pas en avance.
Ensemble ils sortent, et le Raptor redémarre en trombe. Quelques kilomètres plus loin, le visage de Warren se couvre de sueur. Il pose sa main sur son cœur.
- Purée, j’ai dû manger trop vite, je ne me sens pas bien.
Le prisonnier regarde le chasseur lutter contre le contractant cardiaque. Le Raptor ralentit, s’engage sur une aire de repos déserte. Warren freine brusquement. Il a posé son front sur le volant. Il se sent de plus en plus mal. Le prisonnier se défait de ses menottes et attrape son sac à dos. Il a pris les lunettes à verres miroirs de Warren qu’il cale sur son nez. Les yeux de la brute s’arrondissent. Sa bouche s’ouvre et se ferme comme celle d’un poisson. Un dernier spasme. Le prisonnier referme la portière du Raptor et rejoint la route. Une voiture approche. Il tend son pouce. Le véhicule freine. Le jeune homme monte.
Résumé
Le docteur Eric Searl est psychiatre au Good Samaritan Hospital de Los Angeles. Spécialiste du coma, il a mis au point une technique olfactive et auditive capable de rendre la mémoire aux cerveaux les plus endommagés et peut permettre à ses patients de recouvrer la vie en même temps que leurs souvenirs.
Avis
Je ne me rappelle pas avoir lu un seul roman de Patrick Graham, je ne peux donc comparer celui-ci à ses précédents mais j’avoue que Ceux lieux sont morts m’a tenue en haleine. Même si j’ai deviné assez rapidement jusqu’où l’auteur allait m’emmener et avec qui - Hannibal est passée par là -, il restait le comment.
Le rythme est celui d’un très bon thriller. Graham n’est pas de ces auteurs qui se complaisent à décrire des scènes violentes qui s’enchainent les unes aux autres, où le sang coule à flot. Si elles existent dans le roman, c’est qu’elles apportent quelque chose à l’histoire. La psychologie de ses personnages est avérée, son écriture est fluide. Cet écrivain maîtrise parfaitement son sujet : le réveil après un coma profond. Son choix des lieux, les Rocheuses enneigés ou le désert du Nevada, renforce l’ambiance de peurs et de terreur.
En clair et si vous ne l’aviez pas encore compris, ce thriller est un très bon thriller ! J’ai hâte de lire son prochain !
Ces lieux sont morts, Patrick Graham, éditions Fleuve Noir 432 pages 20,90 €
Alexandre Grondeau est maître de conférences à l’Université Aix-Marseille. Il est également critique musical et écrivain. Après Génération H, Sélection naturelle est son nouveau roman.
Extrait
Lorsqu’ils décidèrent de ne pas s’arrêter devant le barrage policier, Yan, Laurent et Amed surent que leurs vies prenaient une tournure inconnue. En apercevant les agents qui leur demandaient de se mettre sur le bas-côté, ils n’eurent pas plus de quelques centièmes de seconde pour décider de se retrouver arrêtés avec plusieurs savonnettes de haschisch et près de deux cents grammes de cocaïne ou être poursuivis pour délit de fuite. Enoncé ainsi, le choix était simple. Ils n’allaient pas se priver de ce luxe.
- Accélère, ordonna Yan.
Les pneus de la Golf bleu nuit crissèrent légèrement sous la pression du pied d’Amed, surprenant les deux agents encore en train de montrer la direction que les trois jeunes ne prendraient pas. Après les avoir dépassés, le conducteur braqua le volant vers la droite et emprunta le premier virage les menant sur la Promenade des Anglais. La nuit était claire en ce mois d’août et l’heure tardive permit aux trois garçons de prendre rapidement un peu d’avance. Il n’y avait pas foule dans les rues, les noctambules étant encore occupés à s’enivrer et à se déhancher sur les dernières musiques à la mode. Le peu de monde sur la route ne serait pourant pas d’un grand secours. Déjà, une sirène retentissait derrière eux.
- Tourne juste avant le feu, on dépose Laurent, commanda Yan.
- Mais… s’étonna Amed.
- Discute pas, on n’a pas le choix.
Le bolide bleu exécuta la manœuvre et quitta le bord de mer en s’engouffrant dans la petite rue Paolenni. Dans d’autres circonstances, on aurait pu prendre l’équipage de la voiture pour de jeunes Azuréens venus dragués quelques touristes étrangères dans la chaleur du Vieux Nice. Sourires ravageurs, les crânes tondus de près, barbes de trois jours parfaitement taillées, le teint hâlé, polos Ralph Lauren pour Amed et Laurent, chemise Tommy Hilfiger pour Yan, petits bermudas tenus par une fine ceinture en cuir et baskets américaines dernier cri aux pieds. Les enceintes de la voiture crachaient un morceau de hip-hop californien qui revendiquait une vie facile où l’argent et les belles nanas étaient dus à tous les dealers et les proxénètes du ghetto. Yan baissa soudain le son du lecteur CD qui faisait trembler les vitres de la Golf et attirait inévitablement l’attention des passantes. D’ordinaire, les trois jeunes hommes ne cherchaient pas à passer inaperçus, mais là désormais ils fuyaient. Au bout de cinquante mètres, Amed exécuta à nouveau les consignes de son ami et stoppa le véhicule à hauteur de parking de nuit ouvert qui accueillait des bus pleins d’Italiens venus dépenser leurs économies sur la Riviera. Yan fit passer à Laurent son sac à dos noir.
- Dégage, Laurent. Vite, vite ! aboya-t-il.
Le jeune homme fit claquer la portière derrière lui, emportant dans sa fuite plus de cent mille balles de drogue. Trois secondes plus tard, des sirènes hurlantes passèrent à quelques dizaines de mètres de la Golf.
- J’y crois pas, s’écria Amed, ils nous ont ratés !
Un grand rictus de satisfaction déformait son visage sous l’effet combiné de l’adrénaline et de quelques rails de poudre blanche sniffés plus tôt chez leur dealer.
- On les a bien mis à l’amende ! C’est trop fort ! Laurent s’est barré pour rien.
Le jeune Maghrébin n’en revenait pas du tour qu’ils venaient de jouer à la maréchaussée. Soulagé, il n’arrivait pourtant pas à se décontracter. Les battements de son cœur résonnaient encore brutalement dans ses tempes et, malgré l’éloignement du danger, la drogue empêchait son excitation de redescendre, suspendant un sourire forcé sur ses lèvres. Ses pupilles dilatées n’avaient d’égale que la crispation de ses mains sur le volant qu’elles ne voulaient pas lâcher malgré les ordres de son esprit. Amed était rassuré mais la conscience de son apaisement mental n’atteignait pas encore son corps. Pour ne rien arranger, Yan le ramena à la réalité.
- On n’a rien fait du tout, Amed, si ce n’est sauver les savons et la coke.
Assis sur le siège passager, se rongeant les ongles avec nervosité, le jeune homme réfléchissait aux conséquences de leur fuite. La probabilité pour qu’un des deux agents ait relevé leur plaque d’immatriculation était forte. Elle pouvait expliquer leur réaction tardive et serait synonyme de perquisition dès le lendemain matin, c’est-à-dire dans moins de quatre heures, au domicile d’Amed. Bien sûr, la came était sauvée et il pourrait la dealer tranquillement dès que tout se serait tassé, mais en attendant des jours meilleurs il fallait néanmoins prévenir une éventuelle visite impromptue de la police, qui serait tout sauf courtoise pour les parents d’Amed.
- Qu’est-ce que tu racontes, Yan ? demanda le conducteur, inquiet des propos de son ami.
- Ils ont le numéro de ta plaque, expliqua Yan. Ils ont forcément eu le temps de le noter.
- Quoi ? T’es sûr ? demanda Amed, qui ne souriait plus du tout.
Résumé
Ils ont 18 ans et se considèrent comme des frères. Parce qu’ils refusent d’avoir le même sort que leurs parents, ils dealent de la drogue. Yan, Laurent et Amed se prennent pour de vrais caïds.
John est avocat d’affaires internationales sur le point de devenir associé monde dans un grand cabinet parisien.
Jean est retraité. Il est revenu vivre à Nice. Ses jours sont comptés, le diagnostic médical est sans appel.
Qu’ils s’appellent John, Yan ou Jean, pourront-ils stopper la machine bien ordonnée qui tente de les broyer ?
Avis
Décidément, Alexandre Grondeau aime les univers imbibés d’alcool et de drogues. Mais si son deuxième roman (Génération H) offrait une plongée dans les milieux underground et psychédéliques des années 90, Sélection naturelle est une charge anticapitaliste de notre société.
Après avoir noté rapidement que les prénoms de ses personnages principaux étaient tous des dérivés de Jean, je me suis demandé par quel stratagème Alexandre Grondeau allait se faire télescoper leur destin. La chute m’est apparue facile. Il reste un roman qui pose à nouveau les éternelles questions : est-ce la société qui ne laisse pas le choix à l’Homme entre se faire écraser ou écraser les autres ou est-ce ancré dans la nature humaine ?
A lire. Ou pas.
Sélection naturelle, Alexandre Grondeau, éditions La lune sur le toit 232 pages 18 €
Si le narrateur de La recherche est hétérosexuel, Marcel Proust a abordé le thème de l’homosexualité à travers plusieurs personnages de ses romans, notamment M. de Charlus, baron sur le retour. Au début de Sodome et Gomorrhe, Proust se lance dans une curieuse digression sur la botanique : il s’agit en fait, le lecteur le … Lire la suite →
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Vu sur Le Péché de chair, Esparbec
« Nous entrons dans une ère de commercialisation générale du cul, accompagné d’un discours « déculpabilisant » centré sur la notion du « plaisir ». Le sexe a été transformé en marchandise ou, pour citer Adorno et Debord : en spectacle. L’image (la mode à a remplacé la chose. » Je ne donne pas tort à Esparbec, et son introduction m’a plu. […]
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Vu sur Expériences, Pierre Ruseray
Expériences de Pierre Ruseray s’inscrit dans la collection Le Septième rayon des éditions Dominique Leroy, collection ainsi définie : « L’idée centrale de cette collection est de tenter de se défaire d’une certaine image normalisée de l’érotisme. Des textes contemporains qui veulent tout simplement faire le point sur toutes les disciplines, un érotisme jubilatoire et dynamique traduisant […]
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Vu sur Osez… 20 histoires de punitions sexuelles
Après des thèmes qui ne m’intéressaient pas, soit parce que l’an 2050 et la science fiction, bof, ce n’est pas ma tasse de thé, soit parce que « sauf dans un lit » me semblait un thème passe-partout, ce thème de la « punition sexuelle » m’a attirée. J’ai donc été ravie de pouvoir obtenir ce service presse et […]
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Chaque année, Sin'Art édite L'Autrement, un fanzine présentant le bilan des activités de l'association. Celui de l'année 2013 vient d'être mis en ligne. Il propose divers entretiens dont celui du rédacteur en chef de Darkness.
L'éditorial [extrait] :
Fidèles au poste, Stéphane Savelli et André Côte garantissent depuis plusieurs années maintenant la régularité des mises à jour du catalogue. Stéphane s’occupe aussi de
gérer les recherches de DVD proposées de temps à autre par les utilisateurs de Sin’Art db. Il vous en dit plus dans l’interview que vous trouverez dans ce numéro. Pour tous les
deux, c’est plus de 230 heures qui sont dévolues à permettre aux passionnés que nous sommes de rester informés des sorties dans les domaines qui nous intéressent. Également toujours fidèles au poste, Angélique Boloré et André Quintaine gèrent les commandes de la section VPC, avec l’aide de Chrystelle Cavaglia lors des coups durs, en particulier au moment des sorties de fanzines édités par l’association. Nous assurons le traitement et l’expédition des commandes chaque lundi et jeudi soirs, 475 heures par an, presque 52 semaines sur 52. Bien que les commandes soient moins nombreuses en raison de la crise, l’activité se maintient malgré tout grâce à l’énorme soutien qu’elle reçoit de ses nombreux utilisateurs.
Article de Quentin Meignant publié le 14 septembre 2014 sur cinemafantastique.net :
Il était plus ou moins 21h30 hier lorsque l’excellent Gilles Penso annonçait la bonne nouvelle : de manière totalement indépendante, le journaliste et par ailleurs génial réalisateur de documentaires (Ray Harryhausen : Titan des Effets Spéciaux, qui s’est arraché à l’internationale, et le futur Derrière le masque des super-héros), avait décidé de remonter les trois épisodes de la saga Evil Dead l’un à la suite de l’autre en gommant quelques erreurs de l’époque et en rendant le récit fluide.
Bien entendu, si le projet posait d’emblée la question des droits et que la vidéo ne devait pas rester ad vitam aeternam en ligne, le travail de sape réalisé par l’homme, simple passionné de la franchise adulant réellement le travail de Sam Raimi, ne pouvait que valoir le détour. Son objectif suprême étant une meilleure compréhension des aventures de Ash de la part de tout un chacun mais aussi la disparition des gags trop excessifs de l’Armée des Ténèbres au profit du final envisagé par Raimi lui-même et effacé à l’époque par ses producteurs, la démarche de Gilles était donc une simple démarche artistique qui aurait pu devenir un vecteur d’attirance supplémentaire auprès d’un jeune public qui ne connaissait peut-être pas encore la franchise comme les vieux routiniers du genre.
Ce montage, nommé Evil Dead Ultimate, a donc pris place sans prétention à 21h30 sur Youtube. Il n’aura pas fallu longtemps pour que la censure se mette en place et pour que la plate-forme vidéo la plus célèbre et la plus fréquentée de la planète internet ne musèle une nouvelle fois toute véhémence créative. Certes, la question des droits se pose indéniablement et il était peu probable que StudioCanal, détentrice de la franchise, ne laisse passer une telle mise en ligne, mais force est d’avouer que la vitesse à laquelle les événements se sont produits peuvent laisser pantois. A l’heure où les torrents se multiplient, où les sites de téléchargement affichent complet, de même que ceux dédiés aux streaming et que le combat devrait donc s’orienter par là, quelques vont-en-guerre scrutent et analysent avant tout les colonnes et nouvelles pages d’un sites à la base légal. La recherche de légitimité de Youtube en matière de copyright, qui laisse pourtant passer tous les jours des milliers de films complets entre les mailles de ses filets censeurs, a donc frappé : moins de trois heures après sa mise en ligne Evil Dead Ultimate était bloqué.
Personne n’a donc pu voir le travail artistique (on ne le répétera jamais assez) de Gilles Penso en entier au moment même où d’autres Youtubeurs mettaient en ligne sans vergogne des films complets sans aucun but précis. Evil Dead Ultimate, au-delà de son caractère de fan cut (ce qui aurait pu lui permettre d’exister le temps d’une mini-bataille avec les détenteurs des droits), aurait simplement pu servir d’hommage pour les uns, qui ont déjà les précieuses galettes de la franchise, et de pré-découverte de la saga pour les autres.
Une fois de plus, l’envie d’image lisse de Youtube, le petit esprit de certains intervenants qui se trompent clairement de cible et la bureaucratie bornée ont triomphé d’un beau projet et d’un travail d’envergure. En tant que simples "spectateurs", puisque tout est une question de droits, a-t-on le droit de dire que l’on n’est pas d’accord ? Décidément, internet n’est pas le vecteur d’arts et de savoirs qu’il était censé être au moment de son apparition...
L'article de Gilles Penso annonçant la mise en ligne du projet sur le site FilmsFantastiques.com, le 13 septembre 2014 :
C'est un vieux rêve qui se réalise. En 1983, je suis tombé amoureux du premier Evil Dead de Sam Raimi, découvert en cassette vidéo à la grande époque de l'âge d'or de la VHS et des vidéoclubs. Quelques années plus tard, je découvrais le démentiel Evil Dead 2 au cinéma, une sorte de séquelle/remake totalement décomplexée confirmant le génie et le grain de folie de son réalisateur. Puis est arrivé le troisième épisode, sorti tardivement et re-titré L'Armée des ténèbres suite à des problèmes juridiques ayant décalé son exploitation en salles. Encore une fois, ce fut un coup de cœur, même si l'horreur poisseuse du premier film s'était transformée entretemps en semi-parodie burlesque à la limite du cartoon, et si le huis clos de la fameuse cabane dans les bois avait cédé la place à une drôle d'épopée médiévale.
Petit a petit a germé une idée folle. Et si ces trois films étaient réunis pour n'en former qu'un seul ? Et si on gommait les incohérences pour mieux lier les trois films ? Et si on coupait les gags trop excessifs du troisième épisode, et surtout son épilogue hors-sujet pour respecter la fin souhaitée initialement par Sam Raimi et présente dans le director's cut du film ? Et si on en profitait pour resserrer un peu le rythme et emprunter quelques très brefs effets au récent remake réalisé par Fede Alvarez ?
Aujourd'hui, ce montage ultime existe, sous forme d'un fan cut de trois heures rebaptisé Evil Dead Ultimate. C'est avec plaisir que je le partage avec vous tous, même s'il risque de ne pas rester en ligne longtemps pour d'évidente raisons de copyright. Je m'excuse d'ailleurs par avance auprès de Sam Raimi et son producteur Robert Tapert pour cette infidélité un peu hors-la-loi que certains d'entre vous jugeront peut-être sacrilège. Mais c'était plus fort que moi, il fallait que je réalise cette version ultime !
Mais au-delà des problèmes juridiques posés par l'affaire, les fans ont-ils tous les droits ? Peut-on permettre le nouveau montage d'un film simplement en estimant qu'il sera meilleur que l'original ? Guillaume Pic, un cinéphile avisé, ne partage pas l'initiative :
Ben, désolé, mais moi ça me pose un petit problème de conscience cette histoire. Au delà de la bête question de droits, on rejoint dans la démarche le travail de réécriture policée orchestrée par George Lucas himself sur les trois premiers Star Wars, celui de la "version reconstruite" de The Big Red One, vendue "telle que le réalisateur le voulait" (alors que 1/ Sam Fuller était calanché depuis une paire d'années, que 2/ la musique additionnelle du compositeur qui explique dans les bonus, la larme à l’œil et sans trembler des genoux, que Fuller aurait été fier de lui alors qu'il est arrivé sur le projet après l'éviction du réal par le studio et surtout que 3/ La version sortie en salle n'est plus disponible sur le marché). Je veux dire, il est où le respect de l’œuvre là dedans ?
C'est qui Gilles Penso pour se permettre de remonter un film dans le but de le diffuser, hein, parce qu'en le publiant sur Youtube, on sort du cadre "film de fan fait pour sa pomme, sa famille et ses amis" ! Je trouve cette démarche proprement hallucinante et prétentieuse, au même titre les les colorisations de films "pour les mettre au goût du jour" et le remplacement des cartons sur les films muets "pour les rendre plus fluides". Un film, ça ne prétend pas à être parfait (surtout depuis que Kubrick est mort), et surtout ça existe avec ses défauts et toute l'histoire qu'il y a autour. Et même des fois, ça existe sans qu'il y ait de film proprement dit (le Dune de Jodo, par exemple). Du format respecté, de la VO, du montage non charcuté par la censure, et à la limite, du montage alternatif s'il se justifie (comme pour Abyss, de James Cameron). Mais quand je lis : "Et si ces trois films étaient réunis pour n'en former qu'un seul ? Et si on gommait les incohérences pour mieux lier les trois films ? Et si on coupait les gags trop excessifs du troisième épisode, et surtout son épilogue hors-sujet pour respecter la fin souhaitée initialement par Sam Raimi et présente dans le director's cut du film ? Et si on en profitait pour resserrer un peu le rythme et emprunter quelques très brefs effets au récent remake réalisé par Fede Alvarez ?", j'ai envie de dire : "et si on fichait la paix aux trois films d'origine qui se regardent très bien comme ça ?"
Reprenant une information diffusée par Variety, Quentin Meignant nous apprend sur le site cinémafantastique.net que le film Outcast, de Nick Powell avec Nicolas Cage et Hayden Christensen, qui devait être distribué en Chine dans près de 5 000 salles, ne le sera finalement pas. Si pour le moment Mike Gabrawy, le co-producteur du film, est incapable d’en dire plus sur le sujet - "Les raisons ne sont pas claires. On ne sait tout simplement pas s’il s’agit d’un problème de censure, ou de tout autre chose [...] Le marketing et la promotion ont été effectués, et de l’argent a été dépensé." - on peut d'ores et déjà avancer une autre explication, une raison économique.
En effet, depuis février 2012, la politique des quotas destinée à protéger les productions chinoises, limite le nombre de films étrangers autorisés à être exploités en Chine à vingt blockbusters par an plus une quarantaine de films indépendants. Django Unchained, Moi, Moche et Méchants 2 et The Croods avaient déjà fait les frais de ce protectionnisme culturel. On se souvient également que les studios Disney-Marvel étaient parvenus à contourner la règle pour Iron Man 3, en s'alliant au géant chinois DMG Entertainment - le film de près de 200 millions de dollars devenant ainsi une co-production américano-chinoise - et en demandant même au réalisateur Shane Black, de tourner une fin alternative uniquement pour le marché chinois.
Deadpool, le personnage créé par Rob Liefeld, sera bien adapté au cinéma par la Fox pour une sortie en salles déjà programmée aux États-Unis le 12 février 2016. Si Tim Miller a d'ores et déjà été choisi pour réaliser le film, il aurait également reçu pour directive de ne pas risquer un classement "R" (une interdiction aux mineurs de 17 ans non accompagnés) en portant à l'écran les aventures d'un super héros habituellement violent et vulgaire. On peut donc en déduire que le film sera édulcoré pour être classé "PG-13" (déconseillé aux moins de 13 ans) et ainsi offrir tout ce que le mercenaire rouge et noir n’est pas.
Le Test Footage :
La Grande Guerre a transformé la société française dans sa totalité. En cette période de commémorations nationales, La Sorbonne s'interroge : en quoi la Première Guerre mondiale a-t-elle été un élément fondateur de la modernisation de l’information ? Si entre 1914 et 1918 les Français savaient ce qui se passait sur le front, l’information qui leur parvenait était parfois tronquée, revisitée. Quelles données n’étaient pas transmises au public et pour quelles raisons ?
Organisée par l'université Paris I au centre Panthéon-Sorbonne du 1er au 23 octobre 2014, l'exposition Les images interdites de la Grande Guerre propose des éléments de réponse, et invite le visiteur à regarder autrement un système d’information organisé par l’État.
Cette manifestation présente des images interdites du Premier Conflit mondial de manière originale. Une sélection de cinquante clichés séquencés en deux parties et dix thèmes. Le premier ensemble montre les photographies censurées pour préserver la stratégie et les intérêts militaires français. Le second regroupe des images dont la diffusion pourrait contrarier les intérêts diplomatiques et fragiliser la politique intérieure de la France, et illustre davantage les souffrances des hommes dans la tourmente de la guerre.
Le 15 octobre prochain, la journée d’études Images interdites de guerre XIXe et XXe siècles rassemblera des historiens autour de la question de la censure de l'image depuis la guerre de 1870 jusqu’à la guerre Iran/Irak dans les années quatre-vingt. Positionnant l'usage de l'image pendant la Grande Guerre comme une conséquence ou/et un référentiel par rapport à la guerre de 1870, la Seconde Guerre mondiale, les guerres de décolonisation, ou les conflits contemporains en Orient. Quelles sont les différences, les similitudes, les évolutions notoires ?
Le dossier de presse : ICI.
Mike Nicol est né en 1951 et vit au Cap, en Afrique du Sud. Journaliste et écrivain, il est l’auteur de plusieurs essais et romans et anime des cours d’écriture en ligne. En 2012, La Dette s’est classé parmi les dix meilleurs livres de l’année en Allemagne durant plusieurs mois. Ce premier opus de la trilogie est paru aux éditions J’ai lu depuis le 17 septembre (8 €).
Résumé
Mace et Pylon sont deux anciens fighters reconvertis dans la sécurité. Ils offrent leurs services aux riches habitants du Cap ou aux riches touristes. Fatigués de se faire tirer dessus et de mettre leurs familles en danger, ils décident de se ranger en participant à un deal immobilier véreux. Mais ils vont devoir affronter Obed Chocho le gangster notoire, Spitz le tueur psychopathe et Sheemina Frebruary, l’avocate qui hait Mace.
Extrait
Vendredi
Prison de Pollsmoor, six heures du matin. Le gardien en chef fronça les sourcils. Pas de chant d’oiseau. Pas de cacophonie. Ça sentait le grabuge. Nul besoin d’être un fichu prophète pour le savoir. Le problème, c’est qu’il venait d’avaler un petit déjeuner digne de ce nom - tranches de bacon épaisses, deux œufs, tomate frite, banane frite, toast revenu dans la graisse. Le seul avantage de la première équipe, un petit déj pareil. Si le vieux cuistot était de service. Le vieux cuistot, un borgne condamné à perpétuité qui avait échappé à la potence quand on avait mis la pendaison au rancart. Tout ça à cause de la nouvelle constitution. Le vieux cuistot, qui aurait dû se faire buter pour tout le mal qu’il avait causé. Cela dit, il concoctait un petit déjeuner d’enfer.
- T’entends ça ? demanda le gardien au bleu qui se trouvait avec lui, un jeune gars sorti de l’école depuis six mois. Y a eu un problème.
Le type le dévisagea, le regard éteint. Des yeux marron sans vie. Apparemment, il n’avait aucune idée de ce qu’il lui racontait.
- Tu le sens ?
Le jeune gardien secoua la tête.
Avant même d’ouvrir la lourde porte métallique percée d’un judas, le gardien en chef avait compris qu’un gros souci l’attendait. Il passa le couloir en revue. [...]
- Très bien. Numéro trois alors.
Il cogna contre la porte métallique avec son arme.
- On bouge pas, compris ?
Pas de réponse. Ils la bouclaient tous, dans l’expectative.
Le gardien passa la cellule trois en revue, puis les deux qui restaient. Dans celles-ci, tous les hommes étaient debout, face à la porte. Certains avaient l’air de s’ennuyer, d’autres affichaient un sourire narquois, d’autres encore lui firent des gestes obscènes avec la langue quand ils virent son œil obscurcir le judas. Il revint lentement à la cellule trois, se demandant comment s’y prendre. Appeler du renfort ? Ou entrer ?
- Qu’est-ce qu’il se passe ? demanda le bleu.
- Jette un coup d’œil, répondit-il en lui montrant l’œilleton. Vas-y, mec, vérifie par toi-même.
Le jeune homme obtempéra. Puis recula, marmonnant des paroles inintelligibles dans sa propre langue. Gris comme la cendre.
Le gardien chef lui agrippa l’épaule.
- Dure nuit là-dedans, hein ?
Il colla son œil à l’orifice. Les détenus se tenaient sur deux lignes. Treize d’un côté, douze de l’autre. Sur le sol, au milieu, une couverture. Sous la couverture, un corps. Une tache sombre au niveau de la poitrine.
- Je vais ouvrir, d’accord ? dit-il au jeune gardien. Je vais entrer là-dedans, d’accord ? Tu restes ici, à la porte. Tu les surveilles. Le premier geste tordu, n’importe lequel, tu tires, d’accord ?
Le débutant acquiesça.
- Dis oui.
Le jeune homme avala sa salive.
- Oui, m’sieur.
- Très bien, mon gars. On y va.
Le chef déverrouilla la porte, l’ouvrit en grand. Les prisonniers lui jetèrent un regard mauvais. Il leur ordonna de se retourner, face au mur, mains au-dessus de la tête. Ils obéirent. En prenant leur temps, en trémoussant du cul, en râlant tout ce qu’ils savaient, mais ils obéirent. Comme il s’y attendait, il n’était pas question d’évasion. Il était question de meurtre. Ou d’initiation.
Il déglutit pour couvrir l’âpreté du bacon dans sa bouche.
- Le premier qui bouge, il est mort, compris ?
Il s’approcha de la couverture qui recouvrait le corps. En souleva un coin. Pendant un instant, il faut incapable de comprendre ce qu’il voyait. Puis il saisit. Le moignon sanguinolent du cou. La poitrine ouverte comme une boîte, le cœur arraché. Il se demanda si le type était encore vivant à ce stade. Combien d’entre eux en avaient mangé. Il trouva la tête dans la cuvette des w.-c. Placée là avec soin, de façon que le visage, levé vers lui, le contemple de ses yeux bleus grands ouverts.
Avis
Rarement l’Afrique du sud contemporaine n’a été aussi bien dépeinte que dans ce roman. Et pour cause, l’auteur y vit.
Qui dit nation « arc-en-ciel » dit aussi différences de cultures, opposition exacerbée des nantis et des pauvres, problèmes de racisme et de violence. Mike Nicol raconte une histoire de vengeance implacable qui se passe au milieu de paysages sublimes, ce qui la rend encore plus envoûtante. Aucun de ses personnages n’est ni tout blanc ni tout noir. Chacun possède un passé sordide qui ressurgit au fil des paysages. Chacun d’eux est, quelque part, attachant, même le tueur à gages. N’est-il pas mélomane ?
Le lecteur espérera jusqu’aux dernières pages qu’un happy end ait lieu, Nicol restant jusqu’au bout le maître du jeu, sans concession. L’envie de vivre une vie paisible prévaudrait-elle sur tout le reste ? Et quelle bande-son ! (N’hésitez pas à cliquer pour l’entendre !)
Décidément, les éditions Ombres Noires savent choisir leurs auteurs ! Un thriller à ne rater sous aucun prétexte !
KILLER COUNTRY, Mike Nicol, éditions Ombres Noires 536 pages 22 €
Traduction d’Estelle Roudet
Tu es derrière le comptoir au Café Atmosphère
L’artiste du latté aux yeux d’azur
Le maestro du sandwich sur pain intégral
Au tablier taché de foutre en mayonnaise
À la beauté blanche, diaphane et fragile
Tu es si sexy avec ta viande froide
Et ta baguette de six pouces
Avec ton minois de minet sans défense
Que tu éveilles en moi des pulsions
Contre-nature de conquérante
(Si je me fie à ce que j’ai lu
Dans le dernier Cosmo.)
Laisse-moi être ton héroïne
Laisse-moi être ta guerrière viking
Laisse-moi t’emmener loin d’ici
Laisse-moi te sauver de ton boss bedonnant
Laisse-moi t’enlever en vélo
À défaut d’un blanc destrier
Tu es si suave et exquis
Si tendre et si vulnérable
Je veux être ton chevalier servant
Je veux être ta championne obligée
T’acheter des fringues hors de prix
Du parfum et des bijoux
Jeter ma veste dans la boue
Pour que tu puisses marcher sans salir tes pieds
Baiser ta main fuselée
Essuyer ton sexe avec mes cheveux
Passer mes mains dans tes boucles blondes
Jusqu’à ce que tu t’endormes
Ton prénom caresse mon oreille
Et suffit à lui seul à me faire mouiller
Oublie ce que j’ai commandé
Laisse tomber l’allongé-deux-crèmes
Viens chez moi viens dans ma chambre
Viens que je te lise des poèmes enflammés
Viens que je te présente à mes parents
Viens que je te passe la bague au doigt
Viens que je t’apprenne ce qu’est le plaisir
Viens que je chérisse chaque parcelle de ton corps
Je veux laisser courir mes ongles
Affutés comme des rasoirs sur ta peau
Je veux te voir à ma merci
Vêtu d’un short noir et rien d’autre
Ligoté sur une chaise de bois
Je veux arracher un à un
Les poils blonds et follets de ton ventre
Et les garder précieusement sur moi
Comme une sainte relique
Je veux oindre mon front
De ta salive et de ton sperme
Je veux te prendre par tous tes orifices
Faire de toi ma poupée de plaisir
Je veux te révéler à toi-même
Te faire connaître l’extase suprême
De ne plus t’appartenir
De n’être que pur objet de désir
De n’être plus qu’une idole de chair
Entièrement dédiée à ma vénération
Et mon envie folle de te posséder
Laisse-moi te sauver
Et sauve-moi par le fait même
De ce monde qui n’est fait
Que pour les demoiselles en détresse
Que pour les princesses en mal de délivrance
Laisse-toi devenir ma proie
Ô mon Adonis
Du Café Atmosphère
Les squats se barrent, les squats se barrent Ils se morcèlent dans nos souvenirs Comme le mur de Berlin Les squats se barrent, les squats se barrent, Ils éclatent En grabats dérobés En vestiges colorés Et en morceaux de rire Les squats se barrent, les squats se barrent, Ils restent Là Dans nos grappes de … Lire la suite →
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Vu sur Drôle de jeu, Jon Blackfox
Jon Blackfox était passé sur le groupe facebook « auteurs érotiques » pour annoncer la publication de sa deuxième nouvelle chez Orgazmatrix. Comme je ne connaissais ni l’auteur, ni cet organisme, je suis allée voir… Le site tout d’abord : Orgazmatrix se définit comme un « label littéraire indépendant. Romans, textes et nouvelles érotiques et pornos, au format numérique […]
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Vu sur Tintamarre des sens, Collectif
On peut n’être qu’une toute petite maison d’édition, sans grande expérience encore, et éditer un livre qui sera sans nul doute apprécié pour ses qualités littéraires, tout autant que sa pagination propre et claire. Tintamarre des sens, recueil de textes érotiques auquel j’ai participé en tant qu’auteure (avec le texte Un Festin sous les draps), vient […]
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Vu sur Rondes et sensuelles 1 et 2
Lorsque j’ai reçu les textes suite à un AT sur le thème « rondes et sensuelles », il est très vite apparu que nous ne ferions pas un, mais deux eBooks, de cent pages chacun environ. Pour le premier tome, en dehors de Fêteur de trouble, je ne connaissais aucun des auteurs. Pour le deuxième, plus d’auteurs […]
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Fasciné par la diffusion du Cauchemar de Dracula (1958), de Terence Fisher, lors d'une Dernière séance organisée en 1985 par Monsieur Eddy, mon existence cinéphilique fut à tout jamais bouleversée. Après de nombreuses années sans avoir pris le temps de revoir le chef d’œuvre, j'ai enfin acheté le DVD publié par Warner en novembre 2012. Quel plaisir d'être de nouveau impressionné durant 79' par les yeux injectés de sang de Christopher Lee ! Mais diverses questions m'assaillent...
Totalement interdit en Finlande ou en Suède lors de sa sortie en salles, Dracula, qui sera par la suite rebaptisé Horror of Dracula, est projeté au Royaume-Uni après de nombreuses coupures. Il faudra attendre 2007 pour que le film soit diffusé en Angleterre, en vidéo, dans sa version intégrale. Mais est-ce véritablement la version d'origine ?
Le site IMDb indique que le film 35 mm dure 82'. En France, le film est (re)classé aux -12 ans en 1996 et dure 80' dans son format cinématographique (source CNC). Le BBFC, quant à lui, mentionne plusieurs versions : celle de février 1997 de 77'58" éditée chez Warner, toujours chez Warner [UKVV] une autre version de janvier 2003 de 78'07", et la dernière proposée par Warner Home Video, Ltd Hammer Film Prods et Ltd BFI (UK Wide) en août 2007 sur 81'56" interdit aux -12 ans (photo ci-dessus). Alors existe-t-il de vraies différences entre toutes ces versions ?
La rumeur prétend que la Hammer aurait créé plusieurs versions pour différents marchés lors de son exploitation en salles : une soft pour l'Angleterre, une version légèrement plus dure pour les États-Unis, et une autre très sanglante pour le Japon. Mais qu'en est-il réellement ?
La scène finale de la mort du Comte a-t-elle été raccourcie comme le suggère ce plan exhumé par Ted Newsom, qui ne figure pas dans la version de 2012 (photo ci-dessous). Est-ce un plan censuré présent dans d'autres versions, un plan supprimé du montage par Terence Fisher ou bien encore une simple photographie promotionnelle ? Même question pour la photographie publicitaire en noir et blanc montrant Jonathan Harker (John Van Eyssen) en décomposition dans son cercueil (photo ci-dessous).
Plusieurs éléments de réponse ont pu être recueillis auprès de cinéphiles avertis. Tout d'abord, une explication technique permet de comprendre les écarts constatées dans la durée. Il peut, en effet, exister une légère différence entre la version classique de 24 images/seconde proposée à la télévision et celles de 25 images/seconde proposées en DVD ou Blu-ray (BR).
Il y a ensuite une réponse plus précise quant à la disparition de certaines scènes, car il semble effectivement que le film de Terence Fisher a bien connu une version plus longue réservée à sa seule exploitation au Japon. La persévérance d'un fan pour retrouver des bobines 35 mm, dans un état plus ou moins bon, a ainsi permis de réintégrer deux des trois scènes manquantes désormais disponibles sur le superbe BR/DVD anglais (photo ci-dessus) : la décomposition du Comte et la morsure de Mina (1'30" en tout). Quant au plan de Jonathan dans le cercueil, rien de permet, pour le moment, d'affirmer que la scène ait un jour fait partie montage original.
J’ai beaucoup aimé ce florilège de punitions : vengeances et cravaches se sont mariées avec bonheur. Un de mes grands plaisir a été de découvrir, récit après récit, une farandole de femmes fascinantes. Il y a eu Emma, Caroline, Garance, Camille, Anita… Une vraie prof, de fausses putains, des dominas et des soumises, un vagin … Lire la suite →
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Copyright Edouard Boubat
Ce soir, je tutoie tes yeux bleus. Même s’ils sont deux.
J’ai noté cette phrase dans mon carnet, après la fin de notre échange, hier. Je souriais bêtement en dessinant les lettres à la va-vite, un peu fébrile. Peut-être qu’un jour on cherchera à comprendre ce que je voulais dire par là ? ai-je songé. J’ai ri de cette pensée arrogante. Mais je serais curieuse d’entendre les explications liées au sens de cette phrase alors qu’on ne saurait rien de moi et encore moins rien de toi.
Quand ta flamme revient embraser la mienne, mon envie de t’écrire érotique resurgit. Non pas qu’elle soit très éloignée mais je m’y abandonnerais plus facilement. « Où sont tes textes ? » m’as-tu demandé. Dans ma tête et dans mon cœur, mon amour, ne t’ai-je pas répondu. Je raconterais n’importe quoi pour te parler de moi. Pour répondre à ta question : « Comment vas-tu ? » Pour répondre à nos affirmations : tu me manques.
Mes doigts pianotent sur le clavier de mon ordinateur comme s’ils connaissaient par cœur les mots que je vais coucher sur cette e-feuille. Sur mes cuisses, la jeune chatte noire dort d’un œil. Les jumeaux, son frère et sa sœur, sont endormis l’un contre l’autre sur le tapis de la porte-fenêtre, derrière nous. Un vent chaud et hardi souffle dans les bouleaux, provoquant la chute d’une multitude de petits fruits semblables à des lentilles aux ailes de papillon. J’écris au soleil de ma terrasse dans le silence bruissant d’une après-midi d’été. Sais-tu qu’en astrologie celtique, le bouleau est inspiration ?
« Écrivain ! » m’as-tu dit hier encore. Oui, je le suis. Je viens de négocier et d’obtenir l’écriture d’un retournement final pour le deuxième roman que j’ai déjà rendu. Qu’est-ce qu’un chapitre de plus ? Tout, peut-être. Le temps oscille entre l’orage et l’accalmie. Dans le ciel grondent des avions. Les feuilles jaune et rouge du liquidambar poussées par le souffle du vent tombent sur la table ou sur le sol. L’herbe est jonchée d’un tapis doré et vivant qui rend fous les chats. Je me suis remise à boire du café, à fumer quelques cigarette. A revoir mon kiné aussi, pour quelques séances. A certaines heures, je suis tentée de rappeler Jean. J’aurais envie encore de le séduire. Et puis, ce caprice passe. Seul mon désir de toi ne s’efface pas. « Soyons doux. A bientôt. » « Soyons doux, soyons fous. A bientôt. » t’ai-je répondu. Une promesse qui n’est pas un engagement. Ma façon de te dire que tu m’es précieux, que mon silence toujours protégera ta vie. Nous nous reverrons, bientôt. A quoi bon écrire plus ? Sous mes mots coulent la baise haute-gamme, celle qui n’existe qu’entre toi et moi, celle que nous sommes capables de libérer ou de contenir dans un lieu qui n’appartient qu’à nous. Tu déclenches, j’enclenche. Ou l’inverse. Comme si nous pilotions à tour de rôle une Jaguar.
Je ne t’ai pas dit mais j’aime quand tu les évoques. Je suis friande de tout ce qui peut me parler de toi quand tu es loin de moi. Je parle peu des miens mais tu les connais, ils font partie de moi. Tu les as vus dans cette première chambre où régnait la pénombre. Peut-être les ai-je évoqués cette autre fois où tu me demandais de parler et où je t’écoutais te raconter, subjuguée par ton audace, terrassée déjà par ce silence obligé et nécessaire qui s’ensuivrait. Aujourd’hui encore je te revois retenant la porte, hésitant à nous quitter. Assise sur le lit ravagé, je n’osais esquisser aucun geste de peur qu’il te retienne auprès de moi. Tu étais revenu m’embrasser profond, avais rallumé une cigarette, l’avais fumé en parlant les mains agitées. Tu m’avais avoué combien tu brûlais d’envie de rester, d’autres choses que j’ai préférées oublier et tu t’étais échappé en m’envoyant un baiser depuis le pas de la porte, rieur et confiant, les yeux si bleus. A mon tour, j’avais fumé une cigarette, le regard perdu sur ce coin de terrasse, le cœur ailleurs. Le matin commençait tout juste à s’éveiller. Et pendant qu’ensuite tu avais erré à la recherche de ton autre toi dans les rues parisiennes, je m’étais glissée sous une douche brûlante qui me ramenait à ma vie sans et avec toi. Je m’étais endormie, le nez enfoui dans nos parfums abandonnés aux draps et aux oreillers.
Ma plus petite adore se prélasser sur la méridienne de jardin que j’ai créée. Elle y dessine ou elle y lit sous le regard bienveillant des chatons. L’heure du thé approche. L’envie de te humer grandit. Le reste suit. Une histoire de flamme.
Vu sur Les filles bien n’avalent pas, Marie Minelli
Le sexe qui rit est une nouvelle collection des éditions La Musardine. Un petit format, 128 pages en gros caractères, des illustrations en noir et blanc (schémas, photos), un jeu sur la typographie. Un petit livre qui ne se veut pas sérieux, quoique… On n’y dit pas que des bêtises ! On y trouve un certain […]
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— Qu’est-ce qu’il y a là-dedans? me demande-t-elle en feuilletant le carnet écarlate.
— Le meilleur de moi-même.
— Vraiment ? Alors je dois lui faire l’amour.
Elle lèche une page comme s’il s’agissait de mon sexe, effaçant petit à petit de sa salive tout ce que j’avais écrit, puis offre à ma bouche un petit bout de langue bleue.
Voilà, c’est enfin officiel : mon nouveau (et premier, du moins sur papier) bouquin sera disponible en librairie le 14 octobre prochain. Ça s’intitule Le carnet écarlate, c’est publié par les Éditions du remue-ménage et c’est constitué de très courts textes érotiques – certains aussi courts qu’une phrase – illustrés par la sublime (et esssstrêmement talentueuse) Mélanie Baillargé. Un gros cent quarante pages d’amour saphique décliné sur tous les tons.
Il y aura un lancement à Montréal, à la Librairie Le port de tête le 15 octobre à 18h00. Si vous faites partie de ce 123% de la population mondiale qui s’est inscrit sur Facebook, vous pouvez y trouver les détails. Ce sont Mélanie, le ténébreux SS Latrique et mes gentilles éditrices féministes qui l’organisent. Vais-je être présente? Qui sait… peut-être arriverai-je à y débouler en cassant un talon pour faire tout un scandale induit par la dose massive d’anxiolytiques que j’aurai préalablement ingérée pour me donner le courage initial de sortir de mon demi sous-sol.
Ou alors je trouverai une pulpeuse Anne Archet de rechange et je la chargerai de vous transmettre toute mon affection émoustillée.
On verra.
Vu sur De septembre à décembre 2014 dans la collection e-ros
Un point sur les prochaines publications de la collection e-ros, entre septembre et décembre 2014 ! En ce mois de septembre, dans une semaine, seront publiés deux collectifs intitulés Rondes et sensuelles. Réalisés à partir d’un appel à textes, ces deux eBooks de 100 pages environ contiennent des nouvelles érotiques assez légères de Frédérique Gabert, […]
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Dans Les filles bien n’avalent pas, Marie Minelli passe au vitriol 50 clichés relatifs à la vie sexuelle des filles: « Les filles bien ne couchent pas le premier soir », « Les filles ont plus besoin d’amour que de sexe », « Les filles sucent pour faire plaisir à leur mec », « Les féministes sont des mal baisées » et autres clichés sont ainsi dénoncés avec humour.
Vous voulez gagner un exemplaire de ce livre? Deux possibilités:
1. Décrivez en quelques mots un cliché qui colle selon vous particulièrement à la vie sexuelle des filles, et envoyez le à l’adresse presse@lamusardine.com, avec la mention « Jeu concours » comme objet du mail.
2. Prenez-vous en photo en reproduisant la photo de la couverture du livre, comme l’a fait héroïquement Anne, directrice éditoriale de la Musardine, ci-dessous. Et envoyez la photo à l’adresse presse@lamusardine.com, avec la mention « Jeu concours » comme objet du mail.
Les clichés les plus pertinents / les meilleures photos recevront chez eux un exemplaire gratuit du livre !