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Un projet d’amendement a été déposé, mardi, pour inscrire dans la Constitution que « la mère est une femme, le père est un homme ».
L’article « La mère est une femme, le père est un homme » : quand la Hongrie veut cimenter le « genre » dans la Constitution est apparu en premier sur Association STOP HOMOPHOBIE | Information - Prévention - Aide aux victimes.
Si vous traînez sur les réseaux sociaux vous avez forcément vu passer Diane Saint-Réquier, fondatrice de Sexy SouciS, désormais rubrique sexo de la chaîne France TV Slash, destinée à donner des conseils pédagogiques pour les jeunes mais aussi les adultes. Du sexe pendant les règles au questionnement sur la taille des lèvres, j’avoue n’avoir loupé aucune de ses vidéos ! Toujours présente pour nous sortir de nos galères sexo, mais une question subsiste : c’est quoi ton porn Diane ?
Parle-nous de la première fois que tu as maté un porno !
Je crois que la première fois c’était un film qui n’était pas estampillé “porno” mais “film érotique” à 23h45 sur RTL 9. On voyait qu’il se passait quand même des trucs de sexe, mais il n’y avait pas de gros plans. C’était pas explicite quoi. Et j’ai regardé ça en mode illicite, une fois que ma mère était couchée.
Qu’est-ce que ça t’a fait, t’as kiffé ?
Je pense que ça m’a excitée, mais que j’étais un peu déçue parce que ça correspondait aux premières fois où j’essayais de me masturber et que ça ne marchait pas en fait ! Du coup ça a été le début et la fin pendant longtemps avant que je recommence bien plus tard à regarder du porno.
Aujourd’hui tu travailles pour France TV : penses-tu que ça a changé ton rapport au porno ?
Disons qu’en m’informant j’ai eu des meilleures connaissances de ce qu’est l’industrie pornographique et de ses enjeux. Ça m’a aussi permis de découvrir des pornos que je ne connaissais pas et qui changent de ce qu’on voit d’habitude. En tout cas j’essaye vraiment d’avoir une démarche libre et dénuée de jugement. C’est bien d’avoir un regard critique sur les problématiques liées au porno, mais aussi de l’élever, le replacer culturellement.
Et justement, c’est quoi le porno qui te fait vibrer ?
Le truc c’est qu’en fait, je regarde pas beaucoup de porno. Et la grosse majorité où j’en regarde c’est en général avec d’autres gens et dans un cadre non sexuel. Comme par exemple lors des Soirée Porn Porn, réunions organisées par Ludivine Demol et Théodora Domenech où des courts-métrages porno étaient projetés en petit comité. Ça m’a permis de découvrir une autre facette du porno. Je me souviens particulièrement de deux films de Francy Fabritz mettant en scène Miss Sugar et Pepper. Le premier Coming Out of Space jouait sur le slow motion, et les lumières métalliques bleues et violettes projetées sur leurs corps. Les deux meufs s’amusaient à faire rebondir telle ou telle partie de leur corps. C’était très drôle et sexy. Dans le second Coming Home, elles étaient face à une grosse marmite d’eau bouillante où elles stérilisaient des sextoys. Et à chaque fois qu’elles nettoyaient un sextoy, elles se rappelaient comment elles l’avaient utilisé ensemble. Et je me souviens qu’avec ma meuf on s’était dit : “C’est comme si on se regardait baiser !”.
Y’avait aussi Fucking Mystic de Courtney Trouble avec Chelsea Poe qui porte un pendentif lui donnant un mojo de ouf ! Du coup elle se tape toutes les meufs qu’elle croise. C’était hyper cool et sexy !
Fucking Mystic, de Courtney TroubleTu ne regardes pas beaucoup de porno, mais as-tu des tags fétiches ?
Je ne sais pas quel est le nom exact parce que je suis nulle en tags, mais ce que j’aime chercher c’est : “plan à 3 avec mecs bi”. Et souvent je me replie sur du porno gay parce que je trouve difficilement un vrai feeling entre les mecs. Sinon ce qui m’excite c’est le porno entre meufs… Mais tout peut m’intéresser finalement ! Je suis trop curieuse !
T’as déjà crushé sur des personnalités porno ? Tu regardes aussi leur contenu ?
Je follow pas mal de porn performers sur Instagram, mais c’est pas leur contenu explicite qui m’intéresse au final. Je suis plutôt intéressée par ce qu’i.els ont à raconter. C’est bizarre non ? Et comme je crush trop, j’ose pas regarder leurs vidéos (rires)… J’aime beaucoup Jiz Lee, Kali Sudhra, Bishop Black, Arabelle Raphael, Adahlia Cole et François Sagat.
On en parle beaucoup aujourd’hui : payes-tu ton porno ?
Non. Honnêtement je consomme quoi… une scène tous les 6 mois ? Mais j’aimerais bien ! On en parlait justement avec ma meuf, il faudrait que je choisisse une plateforme et que je m’y abonne. Et peut-être que là, je regarderai probablement plus de porno (rires).
Allez, raconte-nous l’un des films les plus what the fuck que tu aies vu ?
Pendant une séance Soirées Porn Porn, j’ai vu Étage X aussi réalisé par Francy Fabritz, mettant en scène deux quinquagénaires bourgeoises. Elles crushent l’une sur l’autre puis il se passe quelque chose de surréel où il y en a une qui veut trop faire pipi mais l’ascenseur tombe en panne. Du coup elle finit par faire pipi dans son sac à main devant l’autre femme, qui sort une brosse à cheveux pour la fesser. C’était trop marrant ! Je pense que tous les pornos ne sont pas branlables, ça peut aussi être cool, drôle et intéressant.
Quel fantasme tiré d’un porno aimerais-tu expérimenter sans avoir encore osé sauter le pas ?
J’ai un gros fantasme dont je ne parle pas du tout de manière publique. Il existe mais je ne le regarderai pas en porno, parce que ça ne serait jamais exactement comme c’est dans ma tête. Pour le moment je préfère que ça reste un simple fantasme !
Que manque-t-il au milieu porno selon toi ?
Une méga plateforme unifiée qui proposerait du porno éthiquement produit, local, frais et bio, certifié et labellisé mais avec plein de choix (rires) ! Et où tu pourrais t’abonner à la Netflix. Si j’y mets mes sous dedans, je veux savoir que les personnes qui performent sont suffisamment payés.es, tout comme les techniciens·nes !
Créateur de F.I.N.A.L.E. – la seule et unique fondation au monde dédiée à la sauvegarde des «expressions érotiques» – Michel Froidevaux nous a quitté. Quelques jours avant ses 69 ans.
Il avait l’air timide. Son bureau était envahi par des piles de revues pour adultes, jouxtant de sérieux catalogues intitulés Das Intime Lexikon. Michel Froidevaux, souriant, montrait ses trésors d’un geste flegmatique : «J’archive». On regardait avec lui les couvertures du mensuel Big Boobs et les annonces du Petit Fripon comme autant d’occasion de se réjouir. Il commentait d’un ton serein : «des stratégies extrêmement subtiles sont à l’œuvre pour mettre en branle le sexe.» Puis il montrait ses trésors, farfouillant dans les entrailles d’armoires remplies de documents introuvables : affiches pornos, dirty comics, cartes postales coquines, travaux savants sur les cultes phalliques, manuels d’abstinence publiés par des associations évangéliques… Tout avait grâce à ses yeux.
Sauver les «expressions érotiques»
Il est mort d’une tumeur au cerveau ce dimanche 1er novembre, laissant derrière lui un des projets les plus fous que la Suisse puisse abriter : à Lausanne, la Fondation Internationale d’Arts et Littératures Erotiques (F.I.N.A.L.E.), reconnue d’utilité publique, abrite une étonnante collection d’images, d’objets, de textes et d’imprimés tournant autour de l’érotisme. En 2016, Michel Froidevaux m’expliquait : «À ma connaissance, le centre de documentation le plus important est le Kinsey Institute, à Bloomington, rattaché à l’Université de l’Indiana. Fondé en 1947 par Alfred Kinsey, il s’est donné pour mission “de promouvoir l’étude de la sexualité humaine, tant sur le plan de la santé qu’au niveau des savoirs, et ce, à un niveau mondial”. Mais ce centre n’abrite pas les documents que l’on peut trouver à F.I.N.A.L.E.»
Tire-bouchons polissons…
Tire-bouchons polissons, ex-libris licencieux, journaux intimes de curés délurés…. Comparée aux centres spécialisés en sexologie ou en études de genre, la Fondation ne se contente pas de conserver des livres. Elle veut sauver un patrimoine. «A F.I.N.A.L.E., nous souhaitons entretenir un climat de curiosité à l’égard des plaisirs de la chair et valoriser une approche à la fois rigoureuse, mais ludique, surprenante, voire parfois cocasse de la chose. Le sexe trop sérieux ou trop cérébralisé n’est pas trop notre tasse de thé. C’est un peu comme pour l’humour, une approche trop desséchante peut rendre la chose barbante ou absconse…». Créant sa Fondation comme un lieu de partage, Michel Froidevaux en avait fait le coeur d’une intense activité d’édition, d’archivage et d’échanges.
Images clandestines
Il y accueillait portes ouvertes et invitait volontiers ses donateurs à lui remettre les objets de cul les plus bizarres, les collections honteuses du défunt grand-père ou pire, des oeuvres d’érotomanes inconnus, des cahiers anonymes remplis de turpitudes, bref, tout ce qui normalement atterrit à la poubelle. Quand quelqu’un meurt, on trouve parfois de drôles de choses dans ses affaires. Les héritiers font le tri. Michel Froidevaux, lui, refusait de le faire. Il voulait tout préserver, à commencer par les formes les plus triviales de l’érotisme populaire. «Nous sommes contents d’avoir pu “sauver” de la destruction et de l’oubli des plaquettes, des brochures, des images produites semi clandestinement et qui étaient écoulées sous le manteau ou dans des officines réprouvées par l’officialité. Ainsi, nous avons beaucoup de documents qu’on ne trouverait pas dans des bibliothèques nationales, qui s’approvisionnent grâce au dépôt légal.»
Interdit d’interdire
Il ne lui suffisait pas d’avoir un fond de référence sur les sexualités. Pacifiste libertaire, auteur d’une thèse sur l’anarchisme, Michel Froidevaux parlait volontiers de sa mission «œcuménique» : dans sa volonté de défendre même les formes jugées vulgaires ou saugrenues de l’érotisme, il allait jusqu’à retenir les pamphlets issus des ligues moralisatrices ou les mises en garde cléricales à l’encontre du sexe… Chez lui, il était décidément interdit d’interdire. La Fondation est à son image : elle se trouve dans une maison ancienne entourée de vieux pavés, rescapée des opérations immobilières environnantes. Au rez-de-chaussée, la librairie HumuS, avec sa moquette rouge, offre un espace dédié aux contre-cultures (visuelles, écrites, sonores), à l’humour et au Japon. Elle jouxte l’atelier de tissage de Danièle Mussard, la compagne de Michel Froidevaux. A l’étage, une galerie d’art au plancher grinçant accueille des expositions d’art érotique où ont été présentées les oeuves aussi bien de Roland Topor, que de Giger, Willem, Albertine, Jean Fontaine, Marie Morel, Romain Slocombe ou Gilles Berquet…
Etre plaisant, se faire plaisir
Partout, dans cette maison remplie de souvenirs, on bute sur des livres remplis de corps à corps, des images loufoques, des présentoirs bourrés d’objets insolites et d’oeuvres piquantes. Entrer à F.I.N.A.L.E. c’est entrer dans l’univers des rencontres pas sages. C’est d’ailleurs là que se retrouvent les artistes mutins, les activistes de l’Underground, les gens qui font la fête du Slip et ceux que Michel Froidevaux nommait les amateurs de «conplaisance», de bon vin et de bons mots. Quand on lui demandait de définir la sexualité, il répondait avec une feinte candeur que c’était un moyen de «reproduire la vie» mais surtout de «quitter la pesanteur terrestre». «S’envoyer en l’air», quelle meilleure façon d’échapper aux lourdeurs. Michel Froidevaux était léger. Il s’est envolé très haut.
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Librairie HumuS : 18bis rue des Terreaux - Lausanne - Suisse. Tél. : +41 21 323 21 70. Site : https://librairie.humus-art.com.
Galerie HumuS : https://galerie.humus-art.com/
Editions HumuS : https://editions.humus-art.com/
POUR EN SAVOIR PLUS : Un dictionnaire de mots délictueux ; Ivre d’amour : pourquoi le sexe va avec l’alcool ; «Je préfère le vin d’ici à l’eau-delà» ; «L’amour consiste à être bête ensemble» ; Pourquoi les bruits de sécrétion excitent ? ; Où la pénitente va-t-elle pêcher ses lubies? ; L’ancêtre des pornographes était docteur en droit ; Embrasser Fanny un rituel singulier ; Bataille organisait-il des messes noires ? ; Y’a t-il une différence entre jouir et s’abîmer ?
Créateur de F.I.N.A.L.E. – la seule et unique fondation au monde dédiée à la sauvegarde des «expressions érotiques» – Michel Froidevaux nous a quitté. Quelques jours avant ses 69 ans.
Il avait l’air timide. Son bureau était envahi par des piles de revues pour adultes, jouxtant de sérieux catalogues intitulés Das Intime Lexikon. Michel Froidevaux, souriant, montrait ses trésors d’un geste flegmatique : «J’archive». On regardait avec lui les couvertures du mensuel Big Boobs et les annonces du Petit Fripon comme autant d’occasion de se réjouir. Il commentait d’un ton serein : «des stratégies extrêmement subtiles sont à l’œuvre pour mettre en branle le sexe.» Puis il montrait ses trésors, farfouillant dans les entrailles d’armoires remplies de documents introuvables : affiches pornos, dirty comics, cartes postales coquines, travaux savants sur les cultes phalliques, manuels d’abstinence publiés par des associations évangéliques… Tout avait grâce à ses yeux.
Sauver les «expressions érotiques»
Il est mort d’une tumeur au cerveau ce dimanche 1er novembre, laissant derrière lui un des projets les plus fous que la Suisse puisse abriter : à Lausanne, la Fondation Internationale d’Arts et Littératures Erotiques (F.I.N.A.L.E.), reconnue d’utilité publique, abrite une étonnante collection d’images, d’objets, de textes et d’imprimés tournant autour de l’érotisme. En 2016, Michel Froidevaux m’expliquait : «À ma connaissance, le centre de documentation le plus important est le Kinsey Institute, à Bloomington, rattaché à l’Université de l’Indiana. Fondé en 1947 par Alfred Kinsey, il s’est donné pour mission “de promouvoir l’étude de la sexualité humaine, tant sur le plan de la santé qu’au niveau des savoirs, et ce, à un niveau mondial”. Mais ce centre n’abrite pas les documents que l’on peut trouver à F.I.N.A.L.E.»
Tire-bouchons polissons…
Tire-bouchons polissons, ex-libris licencieux, journaux intimes de curés délurés…. Comparée aux centres spécialisés en sexologie ou en études de genre, la Fondation ne se contente pas de conserver des livres. Elle veut sauver un patrimoine. «A F.I.N.A.L.E., nous souhaitons entretenir un climat de curiosité à l’égard des plaisirs de la chair et valoriser une approche à la fois rigoureuse, mais ludique, surprenante, voire parfois cocasse de la chose. Le sexe trop sérieux ou trop cérébralisé n’est pas trop notre tasse de thé. C’est un peu comme pour l’humour, une approche trop desséchante peut rendre la chose barbante ou absconse…». Créant sa Fondation comme un lieu de partage, Michel Froidevaux en avait fait le coeur d’une intense activité d’édition, d’archivage et d’échanges.
Images clandestines
Il y accueillait portes ouvertes et invitait volontiers ses donateurs à lui remettre les objets de cul les plus bizarres, les collections honteuses du défunt grand-père ou pire, des oeuvres d’érotomanes inconnus, des cahiers anonymes remplis de turpitudes, bref, tout ce qui normalement atterrit à la poubelle. Quand quelqu’un meurt, on trouve parfois de drôles de choses dans ses affaires. Les héritiers font le tri. Michel Froidevaux, lui, refusait de le faire. Il voulait tout préserver, à commencer par les formes les plus triviales de l’érotisme populaire. «Nous sommes contents d’avoir pu “sauver” de la destruction et de l’oubli des plaquettes, des brochures, des images produites semi clandestinement et qui étaient écoulées sous le manteau ou dans des officines réprouvées par l’officialité. Ainsi, nous avons beaucoup de documents qu’on ne trouverait pas dans des bibliothèques nationales, qui s’approvisionnent grâce au dépôt légal.»
Interdit d’interdire
Il ne lui suffisait pas d’avoir un fond de référence sur les sexualités. Pacifiste libertaire, auteur d’une thèse sur l’anarchisme, Michel Froidevaux parlait volontiers de sa mission «œcuménique» : dans sa volonté de défendre même les formes jugées vulgaires ou saugrenues de l’érotisme, il allait jusqu’à retenir les pamphlets issus des ligues moralisatrices ou les mises en garde cléricales à l’encontre du sexe… Chez lui, il était décidément interdit d’interdire. La Fondation est à son image : elle se trouve dans une maison ancienne entourée de vieux pavés, rescapée des opérations immobilières environnantes. Au rez-de-chaussée, la librairie HumuS, avec sa moquette rouge, offre un espace dédié aux contre-cultures (visuelles, écrites, sonores), à l’humour et au Japon. Elle jouxte l’atelier de tissage de Danièle Mussard, la compagne de Michel Froidevaux. A l’étage, une galerie d’art au plancher grinçant accueille des expositions d’art érotique où ont été présentées les oeuves aussi bien de Roland Topor, que de Giger, Willem, Albertine, Jean Fontaine, Marie Morel, Romain Slocombe ou Gilles Berquet…
Etre plaisant, se faire plaisir
Partout, dans cette maison remplie de souvenirs, on bute sur des livres remplis de corps à corps, des images loufoques, des présentoirs bourrés d’objets insolites et d’oeuvres piquantes. Entrer à F.I.N.A.L.E. c’est entrer dans l’univers des rencontres pas sages. C’est d’ailleurs là que se retrouvent les artistes mutins, les activistes de l’Underground, les gens qui font la fête du Slip et ceux que Michel Froidevaux nommait les amateurs de «conplaisance», de bon vin et de bons mots. Quand on lui demandait de définir la sexualité, il répondait avec une feinte candeur que c’était un moyen de «reproduire la vie» mais surtout de «quitter la pesanteur terrestre». «S’envoyer en l’air», quelle meilleure façon d’échapper aux lourdeurs. Michel Froidevaux était léger. Il s’est envolé très haut.
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Librairie HumuS : 18bis rue des Terreaux - Lausanne - Suisse. Tél. : +41 21 323 21 70. Site : https://librairie.humus-art.com.
Galerie HumuS : https://galerie.humus-art.com/
Editions HumuS : https://editions.humus-art.com/
POUR EN SAVOIR PLUS : Un dictionnaire de mots délictueux ; Ivre d’amour : pourquoi le sexe va avec l’alcool ; «Je préfère le vin d’ici à l’eau-delà» ; «L’amour consiste à être bête ensemble» ; Pourquoi les bruits de sécrétion excitent ? ; Où la pénitente va-t-elle pêcher ses lubies? ; L’ancêtre des pornographes était docteur en droit ; Embrasser Fanny un rituel singulier ; Bataille organisait-il des messes noires ? ; Y’a t-il une différence entre jouir et s’abîmer ?
A 18 ans mon Londres était Fish and chips, Punk et Miss Tatcher. Même lieu, plus la même ville. La carte mentionne toujours Londres.
J'ai migré d'Oxford Street à Saville Row. De Candem à Hoxton Square. La mondialisation a brassé, mélangé. My Taylor is still rich, mais il est ghanéen et s'appelle Boateng
Mes fish and chips se muent en tempuras servies par d'authentiques tokyoïtes. Ici le monde s'est réuni pour brasser des millions et embrasser another world, le cosmopolitisme, utopie des années folles, s'est accompli.
Les rousses serveuses, aux bras potelés et à l'accent anglais roulent désormais les R, ont les pommettes des steppes et le blond ukrainien.Le butler s'appelle Hali, possède un DESS français, on lui donne sa chance.
Même avec la crise, Londres, c'est encore 10 000 volts. Ses parcs sont si grands que l'on ne comprend pas qu'ils puissent s'appeler cachés, à moins que cela ne soit un reste de ce snobisme qui fait appeler cottage des palais.Dans les bars, bondés d'after work, le vin gagne la bataille des gosiers. Mes compatriotes vignerons y voient la défaite du midi au profit de l'Argentine. Le tournoi des nations est au trottoir des pubs.
Kate Moss dessine pour Liberty's, et ses vendeuses ressemblent à Kate Moss.Je rêve d'une fenêtre face à la Tamise, pour contempler le gris vert de l'air du temps, je rêve de temps pour flâner dans ces docklands où l'on entrepose le plaisir.Londres m'électrise et m'excite, j'aime ses femmes et sa sensualité, j'aime sa rigueur et son sérieux.
Sir Norman Foster ne s'y est pas trompé en posant sur la cité un cornichon de verre et d'acier, phallus priapique narguant la face du monde. Encanaillez-vous chez Bordelo, où votre compagne troquera sa robe Chloé pour un tablier de soubrette, la tradition sous l'excentricité. La bonne société n'a pas oublié que longtemps elle a été déniaisée par des femmes des chambres au service des familles depuis Guillaume le Conquérant.
Car le sexe est si trend qu' Elle Mac Pherson sigle des cravaches et harrods vend des baillons.
Tout est possible ici même le snobisme de Manger dans une usine, sur le billot du boucher, des pizzas évidement bio. D'acheter dans une église une cheminée victorienne. Ou choisir dans une boutique vintage de Resington Street une cape d'hirondelle authentiquement parisienne.
Londres d'aujourd'hui est baigné du passé composé des squares et alignements géorgiens, Blancs pour réponse au noir des cab qu'on reverrait avec des vitres fumées pour une course coquine au milieu de la ville. Monter dedans et y montrer ses fesses devant Waterloo Station, autre façon de dire le mot de Cambronne à une perfide qui célèbre une défaite et cette fois tirer les premiers messieurs les Anglais.
Ma carte bleue flambe, et nul pompier pour l'éteindre , tant pis au diable mes étrennes !
Londres vit tant que je me reposerai à Paris
Rouge les cheveux de celle à coté de moi, peau nue laiteuse habillée de tatouages comics, tous les jeunes français en séjour linguistique rêvent de rousses jeunes anglaises, je réalise ce rêve avec une rousse marseillaise à l'accent cokney de shoreditch, la mondialisation des fantasmes.
Londres vit tant que je me reposerai à Paris, en attendant 5h du matin je quitte sans bruit ce joli corps, je sais que je la reverrai pas, elle est amoureuse et songe au mariage ...
Le projet de loi régional sur les LGBTphobies et le sexisme a été examiné par la Chambre des député.e.s italiennes et a été approuvé par scrutin secret le 4 novembre 2020. Même s'il doit encore être ratifié par le Sénat, ce projet est une grande avancée pour la protection, l'accueil et le soutien psychologique des victimes de discriminations et de violences.
Qui croire ? Certains sexologues jugent la pratique du bukkake comme une manière d’humilier la personne qui se fait éjaculer dessus. D’ailleurs, une croyance populaire et moyenâgeuse japonaise la décrivait déjà comme un acte de punition pour une femme adultère. Elle devait se tenir à genoux et la totalité des hommes du village se masturbait tout à tour face à elle pour ensuite l’arroser de leur sperme.
Celles qui le pratiquent aujourd’hui parlent plus facilement d’un honneur et d’une grande fierté de se retrouver entourées d’hommes désireux et excités et d’être totalement maîtresse de leur jouissance. Plutôt que d’humiliation, Catherine, 46 ans, ressent au contraire une forme de pouvoir sur ses partenaires : « L’éjaculation finale, c’est ma récompense, c’est le moment où les hommes s’abandonnent sur mon corps et me font le don de leur semence. Je suis la reine de leur désir et de leur plaisir. Plus ils éjaculent longuement et plus je suis heureuse. »
Libertine depuis une quinzaine d’années, elle a déjà vécu de nombreuses fois cette situation, que ce soit en clubs mais surtout dans des soirées privées organisées par son mari qui n’a aucun mal à trouver des complices masculins sur des sites de rencontres : « Il n’y a quasiment jamais de...Lire la suite sur Union Cet article Le bukkake : zoom sur une pratique très humide est apparu en premier sur Union.
Il aspirait à « faire le buzz » sur Périscope en piégeant des hommes via des sites de rencontres dédiés aux homosexuels, les incitant à se déplacer sur des lieux isolés, un peu partout en France, où ses complices, souvent des « abonnés » de sa chaîne, attendaient les victimes. Les agressions étaient filmées et …
L’article Guet-apens homophobes : 5 personnes placées en garde à vue pour « violences aggravées » est apparu en premier sur Association STOP HOMOPHOBIE | Information - Prévention - Aide aux victimes.
Le confinement, bah voilà, ça nous pendait au nez, mais c’est la saison idéale pour se pignoler pépère devant son ordi, il fait froid dehors alors pas de regrets. Et comme une bonne résolution pour la troisième fois de l’année, on se jure de se mettre au sport. J’ai choisi mon sport, perso. Allez, on détend les épaules, on chauffe le poignet, les gifs, c’est parti !
Qu’est-ce que je vous disais, la saison de la pignole. Kate Utopia ne se débine pas et en solo sur son fauteuil de bureau, elle se touche, elle joue, pince à tétons et gag-ball sont au rendez-vous. Du BDSM en solo, c’est plein de ressources, c’est délicieux à regarder.
Selon un sondage récent, il paraîtrait que la levrette n’est plus la position préférée des français·es. Quel dommage ! Tant pis pour vous, Siri Dahl a la dalle et c’est à quatre pattes que sur son partenaire elle s’empale. Je m’emballe sur les rimes. Je suis hypnotisée par les mouvements de sa poitrine qui se balance, je suis en transe…
Je vous raconte une histoire. Celle d’un coup d’un soir qui se transforme en coup du soir, et du matin, et du midi. Vous savez, cette impression quand vous ne pouvez plus vous passez de quelque chose, en binge watchant une série, en mangeant uniquement les gâteaux fourrés à la myrtille. Jenna Sativa est le gâteau fourré à la myrtille de Kenna James, impossible de l’arrêter.
Être seule à l’hôtel, pour Sweetie Fox, ce n’est pas rigolo. Alors en dépassant sa timidité, elle sympathise. Quelle surprise, la chambre du jeune homme qu’elle visite est bien plus grande, bien trop grande pour une seule personne. Qu’à cela ne tienne ! On va remplir tout ça.
Maintenant que le soleil se couche à 17h, faute au changement d’heure, faire l’amour au soleil couchant c’est plutôt de 4 à 5 que de 5 à 6. Daisy Taylor (qu’on connaissait sous le nom de HereOnNeptune) et son partenaire nous offrent pourtant une scène douce et tranquille, en pleine golden hour. Les fesses de Daisy Taylor sont toujours délectables, remercions le gentil monsieur d’en profiter à notre place.
Image de une : la douce Daisy Taylor
Après plusieurs jours d'incertitudes, le démocrate Joe Biden remporte l'élection présidentielle américaine ce samedi face au président sortant Donald Trump, selon plusieurs médias américains. Il dispose désormais de 284 grands électeurs contre 214 pour Donald Trump, qui va intenter des recours.
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Afin de participer activement à la mesure de la haine anti-LGBTQI+ en France, STOP Homophobie a décidé de partager annuellement les statistiques issues de sa ligne d’écoute, accessible 7j/7 et 24h/24. Sur plus de 2.500 appels traités entre Septembre 2019 et Aout 2020, près de 60% provenaient de personnes âgées de moins de 35 ans …
L’article Statistiques de la ligne d’écoute de STOP Homophobie 2019/20 est apparu en premier sur Association STOP HOMOPHOBIE | Information - Prévention - Aide aux victimes.
Vous avez toutes et tous lu les fantasmes de l’été d’Eulalie ; elle nous a créé une belle petite canicule locale avec ses textes durant les vacances d’été. Aujourd’hui, c’est l’heure d’une nouvelle période de confinement en Automne. Eulalie a décidé de vous faire économiser du chauffage cette fois-ci en enregistrant pour vous un texte…
L’article Lecture érotique par Eulalie : « Nasha Ali » est apparu en premier sur NouveauxPlaisirs.fr.
Ce soir, Arte diffuse le reportage d’Elise Baudouin et Ariel Wizman intitulé “Pop féminisme, des militantes aux icônes pop”, 53 minutes qui retracent brillamment la montée en puissance du néo féminisme, celui qui se veut “fun, jeune, branché, sexy et glamour” comme le décrit la féministe Florence Montreynaud. Aujourd’hui ne plus être féministe, c’est passer […]
Cet article On a vu Pop féminisme, des militantes aux icônes pop est apparu en premier sur Desculottées.
Il faudrait que j’écrive des mots pour décrire le clip que je viens de voir, suite à un DM reçu « Mais WOW t’avais vu ce clip d’Yseult là, Bad Boy? », mais les mots, justement, me manquent. Les bras m’en tombent. Non j’ai pas vu, ai-je répondu laconiquement, mais comme j’aime bien interrompre ce que je suis en train de faire pour procrastiner, je suis allée chercher ledit clip sur Internet, et j’ai vu. J’ai vu un clip assez fou, d’ailleurs. Les images sont belles, la mise en scène, les costumes sont impeccables.
On voit quoi, me demandez-vous ? Tout, on voit tout. Yseult en domina avec un bel homme à ses pieds, Yseult en déesse de crystal, Yseult nue, Yseult en soumise abandonnée dans les cordes de Shibari. C’est beau et doux et chaud et puissant. L’impression d’être à la bourre et d’avoir loupé le buzz, mais contente de ne pas être passée complètement à côté.
À l'heure où tout le monde se retrouve enfermé, moi, clito conquis par le Womanizer Liberty de Lily Allen, je peux enfin crier « libéré, délivré ».
Cet article Ode au Womanizer Liberty de Lily Allen, par un clitoris conquis et décomplexé est apparu en premier sur Madmoizelle.
Les zones érogènes que vous touchez chez votre partenaire veulent dire beaucoup sur vos propres envies sexuelles selon une étude de l’Université de Bangor et de la Royal Holloway University of London.
Des gestes pas si anodinsL’étude publiée dans Archives of Sexual Behavior montre l’existence d’un effet miroir durant les relations sexuelles, notamment sur les zones érogènes. Les chercheurs parlent ainsi de « miroir érogène ». Par exemple, si vous caressez le ventre de votre partenaire, il y a de fortes chances pour que vous ayez envie qu’on vous fasse la même chose. Cela va des zones érogènes habituelles vers des endroits plus spécifiques du corps comme les oreilles ou le creux des mains. Les caresses que vous prodiguez à votre partenaire reflèteraient ainsi vos attentes, vos désirs mais aussi votre plaisir…
Le regard compte aussiEn plus de la corrélation entre les caresses et les préférences érogènes, l’étude a aussi mis en avant un lien entre le regard et le toucher. Les zones érogènes que l’on préfère représenteraient les zones qu’on aimerait que les autres regardent. Les chercheurs parlent ainsi d’« anticipation du toucher ». Manos Tsakiris, professeur à la Royal Holloway University explique que « lorsque notre partenaire regarde une certaine partie de notre corps, nous pouvons anticiper et imaginer qu’elle sera touchée. Cela suggère que le regard et l’anticipation du toucher jouent un rôle important dans les interactions sexuelles. »
Cela peut s’avérer être une très bonne forme de communication… Il suffit d’un geste, d’une caresse, d’un regard pour faire comprendre à l’être bien aimé ses attentes ? Pas si simple que ça… Dans cette optique, il ne faut pas oublier d’être aussi...Lire la suite sur Union
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L’acteur Abdelatif Nhaila a été condamné à une peine de 4 mois de prison avec sursis et une amende de 10000 dirhams, dont il doit s'acquitter pour éviter l'incarcération.
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« Bonjour à tous. Toute ma vie j’ai été qualifié de baiseur. Conquêtes, clubs libertins… Jusqu’à l’année dernière encore, j’étais connu comme le loup blanc dans toute la région. Depuis quelques mois, je n’y trouve plus de goût… Il m’arrive de me forcer pour faire honneur à ma réputation, mais ce n’est plus mon truc. Pensez-vous que je fasse une dépression ? »
Voici la réponse de notre sexologue.
Ne pas laisser traînerC’est en effet l’explication la plus plausible. La baisse de libido est parfois le seul signe d’un épisode dépressif débutant et vous avez raison de vous en inquiéter. Car une dépression non soignée s’aggrave progressivement et devient de plus en plus difficile à guérir. Pour le moment, il est clair que vous n’en êtes pas à un stade plus avancé puisque vous arrivez encore à passer outre et à tenir votre réputation, mais il ne faut pas laisser traîner et en parler à votre médecin traitant.
Trouver la causeIl existe à l’heure actuelle un large choix de médicaments anti-dépression, ce qui permet de trouver la bonne molécule pour chaque cas, en fonction des autres éléments cliniques. Mais il faut aussi comprendre l’origine de cette baisse de moral afin de mieux récupérer, que ce soit un événement familial tel que décès d’un proche ou rupture amoureuse, professionnel, comme une perte d’emploi ou mise à la retraite, ou des soucis plus matériels. En tout état de cause, sachez bien qu’il s’agit seulement d’un mauvais passage et non d’un état définitif.
D’autres causesUne baisse de libido peut aussi trouver d’autres origines : une baisse de testostérone, parfois la pornographie, l’alcool, les drogues, d’autres problèmes de santé, certains médicaments… Parlez bien de tous ces éléments à votre médecin pour...Lire la suite sur Union
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Pourquoi les pères s’investissent-ils aussi peu dans la parentalité ? Pourquoi est-ce qu’une grande majorité d’entre eux continue de privilégier leurs activités professionnelles au détriment de leur vie de famille ? Quels sont les ressorts, parfois inconscients, de ce renoncement ?
Pour répondre à ces questions, Victoire Tuaillon reçoit pour la première fois une psychologue, Sylviane Giampino, clinicienne, psychanalyste, spécialiste de l’enfance et de l’articulation entre vie professionnelle et vie familiale. Dans une approche à la fois clinique, thérapeutique et politique nourrie par des enquêtes de terrain, l’invitée formule des analyses peu communes sur l'hostilité paternelle, le désir d’enfant, ou encore l'injonction à la réussite professionnelle des hommes.
RÉFÉRENCES CITÉES DANS L'ÉMISSION
Retrouvez toutes les références sur https://www.binge.audio/podcast/les-couilles-sur-la-table/les-peres-au-travail
CRÉDITS
Les couilles sur la table est un podcast de Victoire Tuaillon produit par Binge Audio. Cet entretien a été enregistré le 8 juillet 2020 à Binge Audio (Paris 19e). Prise de son : Thomas Plé. Réalisation et mixage : Solène Moulin. Générique : Théo Boulenger. Identité graphique : Sébastien Brothier (Upian). Chargée de production : Camille Regache. Chargée d’édition : Naomi Titti. Direction des programmes : Joël Ronez. Direction de la rédaction : David Carzon. Direction générale : Gabrielle Boeri-Charles.
Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
« Le livre noir du sport » de l'élu francilien Patrick Karam et la journaliste Magali Lacroze vient de sortir (Ed. Plon) et la partie consacrée à l'homophobie doit nous faire réagir.
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Dans un contexte de répression LGBTphobe au Sénégal, une vingtaine de personnes se retrouvent à devoir faire face à la justice, à la suite d’une soirée qualifiée de « mariage gay ». Un collectif dénonce l’absence d’état de droit dans le pays, en invoquant le respect des droits humains pour tous.tes.
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Dans un contexte de répression LGBTphobe au Sénégal, une vingtaine de personnes se retrouvent à devoir faire face à la justice, à la suite d’une soirée qualifiée de « mariage gay ». Un collectif dénonce l’absence d’état de droit dans le pays, en invoquant le respect des droits humains pour tous.tes.
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Tout à une fin, l'été s'achevait et la rentrée s'annonçait, 600 livres sur les rayons des libraires et aucun ne dépassant la saison, les grand parents remontaient les petits enfants à leurs parisiens d'enfants et moi dans le Tgv qui me menait à ma rentrée je subissais le piaillement de petites filles qui saoulaient à ne jamais s'arrêter.
18h j'arrivais, sautant dans le bus et retrouvant ma garçonnière, un coup de d'index sur l'interrupteur et la vue des toits de Paris et le sacré coeur pour m'enchanter.
E... arriva, elle me rejoignait pour sa dernière soirée chandelles avant qu'elle ne commence à la bruler par les deux bouts sur le tour du mon qu'elle avait décidé d'entamer.
Le taxi nous déposa rue Thérese où nous attendions la jeune et très lue à l'époque Camille et son amoureux. Une première pour E... et moi, un repas aux chandelles, où parait il on y mange très bien même si au dire d'un critique gastronomique on ne vient pas aux chandelles pour se taper la cloche.
Je mettais un sourire et un visage sur Camille et nous nous attablions, le décor était à l'image du bas très boudoir. les plats simples mais gouteux, la conversation facile, la note salée.
La bourse vide, il était temps de vider d'autres bourses, le regard d'E devant trop licencieux pour la faire plus attendre.
Nous quittions Camille et son compagnon, j'avoue que physiquement je n'avais pas accroché avec ce dernier, E non plus, aucune envie d'échangisme, et puis je suis plus cotacotiste qu'échangiste d'ailleurs.
Les chandelles avaient toujours ce charme pourpre et érotique, voir ces beaux corps dans le rouge de nos ébats lorsque nous levions la tête pour respirer était un ravissement.
Nous furent exclusifs ce soir pour notre plus grande satisfaction, c'est épuisés et trempés que nous attendions le taxi qui nous ramènerait chez moi.
La mairie avait fait éteindre le Sacré Coeur à cette heure, la vue de ma fenêtre était noire, nous nous douchâmes et comme de tendres amants nous nous lovâmes l'un dans l'autre.
Demain matin je savais qu'une pipe café m'attendrait avant de courir les galeries et les expos.
Ce paris sans temps morts, ce paris des excès, des rencontres, des tendresses, de la culture, de l'art, des repas, du shopping, quand est ce que le Confinement me le rendra t il ?
La taille du sexe masculin et son rôle dans le plaisir féminin est un sujet qui obsède et hante beaucoup, beaucoup trop d’hommes. La société, le porno, les magazines, les expressions, … La société, les hommes les mieux membrés et certaines femmes créent une pression incroyable à propos de la performance à donner du plaisir…
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La saison du cuffing désigne la période d’automne et d’hiver où les célibataires tentent de trouver un partenaire affectif ou sexuel avec qui passer la saison froide et rester au chaud sous la couette. Un phénomène qui pourrait notamment expliquer le « boom » des natalités en Septembre. Selon les statistiques de l’Institut National d’Etudes Démographiques (INED), durant ce mois, plus de naissances sont en moyenne enregistrées par rapport au reste de l’année .
En comparaison avec l’été, les sites de rencontre voient leur audience à la hausse à partir d’octobre-novembre. Une étude de Dating.com a constaté une augmentation de 30% des visites sur son site entre novembre 2018 et février 2019. Cette année avec la crise sanitaire, les conditions semblent un peu différentes… Depuis début octobre, les applications de rencontre explosent outre-Atlantique car les américains cherchent à passer la « seconde vague » du coronavirus avec un(e) partenaire. L’expression « corona cuffing » paraît donc plus adéquate en cette année 2020 pour celles et ceux ne voulant pas passer le confinement tout seul.
Les sites de rencontre ne semblent pourtant pas les seuls impactés par la saison du cuffing : les sites pornographiques le sont également. PornHub, durant cette période de l’année, enregistrerait ainsi une augmentation des recherches contenant les termes « boyfriend », « girlfriend », « couple » ou encore « cuddle » qui signifie caresse.
… et qu’elle disparutEn anglais, « cuffing » veut dire menottage mais...Lire la suite sur Union
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En attendant de découvrir qui sera le prochain président américain, Sarah MacBride, 30 ans, originaire de Wilmington, fief du candidat démocrate Joe Biden, est devenue ce mardi 3 novembre la première sénatrice transgenre du pays, élue à 86% dans l’État du Delaware. « Nous l’avons fait. Nous avons remporté l’élection », a écrit sur Twitter …
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En attendant de découvrir qui sera le prochain président américain, Sarah MacBride, 30 ans, originaire de Wilmington, fief du candidat démocrate Joe Biden, est devenue ce mardi 3 novembre la première sénatrice transgenre du pays, élue à 86% dans l’État du Delaware. « Nous l’avons fait. Nous avons remporté l’élection », a écrit sur Twitter …
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A Monte Verità, une oeuvre d’art monumentale des années 1920, chef d’oeuvre d’homo-érotisme mystique, sera bientôt visible. Exhumée de l’oubli, sauvée par miracle, ce tableau a été peint par le créateur d’une religion transgenre appelée le Clarisme.
Au début du XXe siècle, alors que la matière est redéfinie comme énergie, la découverte des rayons X (1895), des rayons ionisants (1896) et de la radioactivité (1898) induisent certains penseurs à créer des religions nouvelles. Le monisme érotique obtient alors un vif succès : il définit la sexualité comme une énergie comparable à l’électricité ou à l’onde sonore. Les œuvres aujourd’hui oubliées d’auteurs monistes –Ernst Haeckel, notamment– sont parmi les essais les plus lus dans le monde occidental avant 1933 : elles posent l’idée des «esprits cellulaires», selon laquelle «dans la plus imperceptible des fleurs vivent des milliers d’âmes délicates indépendantes», qui sont l’équivalent des nymphes antiques. C’est dans ce contexte qu’apparaît le Clarisme, une religion que plus personne ne pratique. Une religion morte. Il n’en reste pour toute trace qu’un tableau panoramique peuplée d’éphèbes se lutinant au milieu des papillons, seulement vêtus de bijoux… Cette oeuvre a failli disparaître. En 1978, c’est l’historien de l’art Harald Szeeman, créateur de la Fondation Monte Verità, qui la récupère dans une maison en ruine et qui décide de la conserver. Les propriétaires de cette maison (la municipalité de Minusio), trouvent cette peinture obscène : un truc d’homosexuels pervers, peut-être même de pédophiles. Quel intérêt ?
Un polyptyque monumental à la gloire de la Clarté
Pour Christian Marty (Ars Artis), qui consacre plusieurs années à sa restauration, cette peinture est une oeuvre inouïe qui témoigne d’un projet aussi bizarre qu’original : «Il s’agit d’un cyclorama, c’est-à-dire d’un tableau couvrant toute la surface d’une salle ronde. Pour la voir, il faut y entrer. Elle vous encercle. Vous êtes au milieu, environné par 84 figures humaines à taille quasi-réelle qui s’enlacent dans des paysages idylliques de montagne et de mer. La structure de ce tableau circulaire reproduit celle des quatre saisons et se décompose en 33 tableaux correspondant aux 33 strophes d’un poème ésotérique.» Figuration du paradis à 360°, l’oeuvre hypnotique s’intitule «Le monde clair des bienheureux». Elle a été peinte entre 1923 et 1930. Elle constitue le coeur de ce que le peintre considérait comme un véritable sanctuaire. Pour la voir, il fallait être invité et se vêtir d’une tenue androgyne afin de laisser derrière soi son identité sociale et sexuelle. Un escalier peint en violet et une pièce obscure servaient de sas, d’antichambres préparatoires à la révélation. Le cyclorama était censé faire vibrer le visiteur en harmonie avec l’Eden représenté sur la toile. Le voir devait procurer une extase d’autant plus intense qu’il mettait en scène le corps démultiplié du maître des lieux, Elisarion, créateur du Clarisme. Elisarion ?
Mais qui était Elisarion ?
Né en 1872 à Sophienthal (Estonie), Elisàr von Kupffer vient d’une vieille famille d’aristocrates baltes. Enfant, il souffre de maladies qui le laissent sourd d’une oreille, myope, hyper-sensible. C’est néanmoins un garçon vif qui sait lire dès 5 ans et qui écrit une pièce de théâtre à 9 ans. A 19 ans, il part faire ses études à Saint Pétersbourg et rencontre celui qui deviendra son compagnon de vie, Eduard Von Mayer, un fils d’aristocrates ukrainiens, que son éducation ultra-puritaine a rendu profondément mélancolique et révolté : Eduard hait le dieu des chrétiens qu’il considère comme le pire des oppresseurs. Ensemble, ils se mettent à étudier, écrire et voyager : Rome, Monte Carlo, Genève, Avignon, Berlin… En 1900, alors qu’ils sont à Pompéi, de graves problèmes de santé mettent la vie d’Elisàr en danger. Sous l’effet du choc, il décide d’abandonner la littérature et de fonder une religion, qu’il baptise «Clarisme», avec pour but de réformer la communauté des vivants en un siècle.
Le Temple du Clarisme
Avec l’aide d’Eduard, il rédige les écrits théoriques au fondement de cette religion, ainsi que les plans des sanctuaires initiatiques. En 1911, ils créent une maison d’édition afin de publier leurs travaux et convertir les âmes. Une communauté clariste voit le jour à Weimar. C’est aussi en 1911 qu’Elisàr ne se fait plus appeler qu’Elisarion. En 1915, quittant l’Italie en raison de la haine que s’attirent les germanophones, Elisarion et Eduard s’installent en Suisse, à Muralto. En 1925, ils achètent un terrain près d’Ascona, à Minusio, et font bâtir une maison qui sera également un temple, à la structure inspirée par ceux de Fidus (1). En 1927, ils l’inaugurent sous le nom de Sanctuarium Artis Elisarion et multiplient les brochures d’information pour attirer le public, obtenir des fonds, faire construire la rotonde qui accueillera le tableau, en 1939, et y accueillir les pèlerins. Malheureusement, leur religion ne rallie que 30 adeptes. Avec la seconde guerre mondiale, le nombre de visiteurs chute. Elisàr von Kupffer décède en 1942.
Une lubie coupable ?
Après la mort d’Eduard von Mayer en 1960, la lourde tâche de gérer l’intégralité du legs revint à une femme, Rita Fenacci, qui avait partagé la vie des deux hommes en tant que confidente et gouvernante. Elle obtient des autorités locales que celles-ci prennent en charge l’entretien de la propriété… Mais pour les responsables de Minusio, ce «temple» n’est qu’une lubie coupable de nobles dégénérés. Quand Rita meurt en 1973, la maison est pillée, détruite puis laissée à l’abandon. En 1978, Harald Szeeman sauve in extremis le tableau qui a été arraché des murs et qui git sur le sol, imbibée d’eau. En 2008, l’Association Pro Elisarion voit le jour et se donne pour but de rénover le sanctuaire. En attendant ce jour, la Fondation Monte Verità fait restaurer le cyclorama. Il sera bientôt visible –à partir du 20 mars 2021– dans un espace reconstituant la rotonde originale. Cette oeuvre fera-t-elle de nouveaux adeptes ? Mais au fait, quelles étaient les règles de cette religion ?
«Araphrodites» : les hermaphrodites sacré-es du Clarisme
Pour comprendre le Clarisme, il faut se référer à l’ouvrage Das Mysterium der Geschlechter (Le mystère des sexes), publié en 1923 : Eduard von Mayer y développe la théorie selon laquelle chaque être se compose de cellules bisexuelles animées par le désir de dépasser la différence des sexes qui est la cause de toutes les souffrances. Pour atteindre l’état de bienheureux, il faut donc opérer cette transfiguration, suivant l’exemple d’Elisarion : il se voyait, en tant qu’éphèbe, comme la manifestation incarnée du «monde clair». Pour lui, les éphèbes étaient des êtres supérieurs, ayant réalisé l’union des contraires, et des «corps transcendant» autrement dit des «Araphrodites», c’est-à-dire un mélange d’Arès (dieu de la guerre) et d’Aphrodite (déesse de l’amour). Elisarion se considérait à la fois comme fondateur d’une religion, chef d’État, chevalier du château du Graal et araphrodite androgyne. Eduard, son disciple, se battait à ses côtés pour qu’advienne un monde meilleur gouverné suivant les principes de l’eudémocracie (une «direction de la nation par les meilleurs de tous les horizons»). Le culte impliquait de se purifier au contact des vibrations émises par les bienheureux.
Sa maison était la maison de dieu
Voir le corps d’Elisarion (en photo, en peinture ou en vrai) avait valeur de rite : ce corps, étant parfait, dégageait des ondes capables d’illuminer l’esprit, de mettre les humains en état de grâce. Elisarion, d’ailleurs, se peignait et se photographiait constamment – ainsi que d’autres jeunes garçons au corps proche du sien – afin que son image puisse guérir toutes les âmes. Son art était thaumaturgique. Son sanctuaire brouillait les frontières qui sépare la maison du musée et le musée du lieu de culte. La rotonde (à laquelle on ne pouvait accéder qu’après avoir traversé des espaces nommés «méditation» et «ascension») était «l’incarnation architecturale et figurative de ce moment où la joie, que nous préférons ici avec une expression inhabituelle appeler l’extase intérieure, remplit l’âme, qui à son tour voit la vie éternelle dans une représentation libre et sereine dans la lumière» (2). Créer l’euphorie par l’image et par la présence. Voilà ce dont rêvait Elisarion. «La peinture circulaire Chiaro Mondo dei Beati reste peut-être l’une des représentations les plus importantes de l’Arcadie du XXe siècle», résume un de ses défenseurs, le critique d’art Fabio Ricci. Il est vrai que la voir laisse une impression d’euphorie durable. On s’en arrache presque à regrets tant elle irradie l’innocence.
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Je remercie le Musée de Monte Verità. Ainsi que Hermann Müller et Reinhard Christeller, créateurs du site de référence http://www.gusto-graeser.info/body_indexFR.html
Fondation Monte Verità : rue Collina 84 - 6612 Ascona. Tel : +41 91 785 40 40.
A LIRE : Monte Verità. Le mammelle della verità, de Harald Szeemann, éditions Electa / Armando dado, 1980. Ce livre (en italien) existe aussi en version allemande.
NOTES
(1) D’après Pietro Rigolo, conservateur du Getty Research Institute, le Temple de la Terre de Fidus a certainement servi de modèle pour le Sanctuaire Elisarion. Ce temple que Fidus voulait construire sur Monte Verità avait été rejeté par Oedenkoven. L’Elisarion en fournit une version modifiée. Fidus l’a d’ailleurs visité : vers 1930, il signe le livre d’or. L’Elisarion (aujourd’hui centre culturel de Locarno) serait donc un peu «comme le temple manquant sur la montagne de la vérité», ainsi que le formule Hermann Müller, spécialiste de Monte Verità.
(2) Source : Histoire du Sanctuarium Artis Elisarion 1911 - 2011, de Fabio Ricci (recherche disponible sous la forme d’un livret photocopié, écrit en allemand, disponible dans les archives de Monte Verità et de l’association Pro Elisarion).
ADOPTEZ UN DES PAPILLONS DU CYCLORAMA : l’association Pro Elisarion propose aux généreux donateurs de participer à l’effort de restauration et de protection de cette oeuvre en adoptant un des papillons peints par Elisarion, pour la somme de 20 francs suisses (chf).
CET ARTICLE FAIT PARTIE D’UN DOSSIER CONSACRE A MONTE VERITA : «Sors de ce trou !» ; «Monte Verita et la libération sexuelle» ; «Vivre d’amour et d’eau fraiche ?» ; «Otto Gross, baiseur en série ?» ; «Danse avec le diable» ; «Sexe, morphine et dadaisme», «Fidus, précurseur du flower power ?», «Une religion transgenre pour devenir heureux ?».
A Monte Verità, une oeuvre d’art monumentale des années 1920, chef d’oeuvre d’homo-érotisme mystique, sera bientôt visible. Exhumée de l’oubli, sauvée par miracle, ce tableau a été peint par le créateur d’une religion transgenre appelée le Clarisme.
Au début du XXe siècle, alors que la matière est redéfinie comme énergie, la découverte des rayons X (1895), des rayons ionisants (1896) et de la radioactivité (1898) induisent certains penseurs à créer des religions nouvelles. Le monisme érotique obtient alors un vif succès : il définit la sexualité comme une énergie comparable à l’électricité ou à l’onde sonore. Les œuvres aujourd’hui oubliées d’auteurs monistes –Ernst Haeckel, notamment– sont parmi les essais les plus lus dans le monde occidental avant 1933 : elles posent l’idée des «esprits cellulaires», selon laquelle «dans la plus imperceptible des fleurs vivent des milliers d’âmes délicates indépendantes», qui sont l’équivalent des nymphes antiques. C’est dans ce contexte qu’apparaît le Clarisme, une religion que plus personne ne pratique. Une religion morte. Il n’en reste pour toute trace qu’un tableau panoramique peuplée d’éphèbes se lutinant au milieu des papillons, seulement vêtus de bijoux… Cette oeuvre a failli disparaître. En 1978, c’est l’historien de l’art Harald Szeeman, créateur de la Fondation Monte Verità, qui la récupère dans une maison en ruine et qui décide de la conserver. Les propriétaires de cette maison (la municipalité de Minusio), trouvent cette peinture obscène : un truc d’homosexuels pervers, peut-être même de pédophiles. Quel intérêt ?
Un polyptyque monumental à la gloire de la Clarté
Pour Christian Marty (Ars Artis), qui consacre plusieurs années à sa restauration, cette peinture est une oeuvre inouïe qui témoigne d’un projet aussi bizarre qu’original : «Il s’agit d’un cyclorama, c’est-à-dire d’un tableau couvrant toute la surface d’une salle ronde. Pour la voir, il faut y entrer. Elle vous encercle. Vous êtes au milieu, environné par 84 figures humaines à taille quasi-réelle qui s’enlacent dans des paysages idylliques de montagne et de mer. La structure de ce tableau circulaire reproduit celle des quatre saisons et se décompose en 33 tableaux correspondant aux 33 strophes d’un poème ésotérique.» Figuration du paradis à 360°, l’oeuvre hypnotique s’intitule «Le monde clair des bienheureux». Elle a été peinte entre 1923 et 1930. Elle constitue le coeur de ce que le peintre considérait comme un véritable sanctuaire. Pour la voir, il fallait être invité et se vêtir d’une tenue androgyne afin de laisser derrière soi son identité sociale et sexuelle. Un escalier peint en violet et une pièce obscure servaient de sas, d’antichambres préparatoires à la révélation. Le cyclorama était censé faire vibrer le visiteur en harmonie avec l’Eden représenté sur la toile. Le voir devait procurer une extase d’autant plus intense qu’il mettait en scène le corps démultiplié du maître des lieux, Elisarion, créateur du Clarisme. Elisarion ?
Mais qui était Elisarion ?
Né en 1872 à Sophienthal (Estonie), Elisàr von Kupffer vient d’une vieille famille d’aristocrates baltes. Enfant, il souffre de maladies qui le laissent sourd d’une oreille, myope, hyper-sensible. C’est néanmoins un garçon vif qui sait lire dès 5 ans et qui écrit une pièce de théâtre à 9 ans. A 19 ans, il part faire ses études à Saint Pétersbourg et rencontre celui qui deviendra son compagnon de vie, Eduard Von Mayer, un fils d’aristocrates ukrainiens, que son éducation ultra-puritaine a rendu profondément mélancolique et révolté : Eduard hait le dieu des chrétiens qu’il considère comme le pire des oppresseurs. Ensemble, ils se mettent à étudier, écrire et voyager : Rome, Monte Carlo, Genève, Avignon, Berlin… En 1900, alors qu’ils sont à Pompéi, de graves problèmes de santé mettent la vie d’Elisàr en danger. Sous l’effet du choc, il décide d’abandonner la littérature et de fonder une religion, qu’il baptise «Clarisme», avec pour but de réformer la communauté des vivants en un siècle.
Le Temple du Clarisme
Avec l’aide d’Eduard, il rédige les écrits théoriques au fondement de cette religion, ainsi que les plans des sanctuaires initiatiques. En 1911, ils créent une maison d’édition afin de publier leurs travaux et convertir les âmes. Une communauté clariste voit le jour à Weimar. C’est aussi en 1911 qu’Elisàr ne se fait plus appeler qu’Elisarion. En 1915, quittant l’Italie en raison de la haine que s’attirent les germanophones, Elisarion et Eduard s’installent en Suisse, à Muralto. En 1925, ils achètent un terrain près d’Ascona, à Minusio, et font bâtir une maison qui sera également un temple, à la structure inspirée par ceux de Fidus (1). En 1927, ils l’inaugurent sous le nom de Sanctuarium Artis Elisarion et multiplient les brochures d’information pour attirer le public, obtenir des fonds, faire construire la rotonde qui accueillera le tableau, en 1939, et y accueillir les pèlerins. Malheureusement, leur religion ne rallie que 30 adeptes. Avec la seconde guerre mondiale, le nombre de visiteurs chute. Elisàr von Kupffer décède en 1942.
Une lubie coupable ?
Après la mort d’Eduard von Mayer en 1960, la lourde tâche de gérer l’intégralité du legs revint à une femme, Rita Fenacci, qui avait partagé la vie des deux hommes en tant que confidente et gouvernante. Elle obtient des autorités locales que celles-ci prennent en charge l’entretien de la propriété… Mais pour les responsables de Minusio, ce «temple» n’est qu’une lubie coupable de nobles dégénérés. Quand Rita meurt en 1973, la maison est pillée, détruite puis laissée à l’abandon. En 1978, Harald Szeeman sauve in extremis le tableau qui a été arraché des murs et qui git sur le sol, imbibée d’eau. En 2008, l’Association Pro Elisarion voit le jour et se donne pour but de rénover le sanctuaire. En attendant ce jour, la Fondation Monte Verità fait restaurer le cyclorama. Il sera bientôt visible –à partir du 20 mars 2021– dans un espace reconstituant la rotonde originale. Cette oeuvre fera-t-elle de nouveaux adeptes ? Mais au fait, quelles étaient les règles de cette religion ?
«Araphrodites» : les hermaphrodites sacré-es du Clarisme
Pour comprendre le Clarisme, il faut se référer à l’ouvrage Das Mysterium der Geschlechter (Le mystère des sexes), publié en 1923 : Eduard von Mayer y développe la théorie selon laquelle chaque être se compose de cellules bisexuelles animées par le désir de dépasser la différence des sexes qui est la cause de toutes les souffrances. Pour atteindre l’état de bienheureux, il faut donc opérer cette transfiguration, suivant l’exemple d’Elisarion : il se voyait, en tant qu’éphèbe, comme la manifestation incarnée du «monde clair». Pour lui, les éphèbes étaient des êtres supérieurs, ayant réalisé l’union des contraires, et des «corps transcendant» autrement dit des «Araphrodites», c’est-à-dire un mélange d’Arès (dieu de la guerre) et d’Aphrodite (déesse de l’amour). Elisarion se considérait à la fois comme fondateur d’une religion, chef d’État, chevalier du château du Graal et araphrodite androgyne. Eduard, son disciple, se battait à ses côtés pour qu’advienne un monde meilleur gouverné suivant les principes de l’eudémocracie (une «direction de la nation par les meilleurs de tous les horizons»). Le culte impliquait de se purifier au contact des vibrations émises par les bienheureux.
Sa maison était la maison de dieu
Voir le corps d’Elisarion (en photo, en peinture ou en vrai) avait valeur de rite : ce corps, étant parfait, dégageait des ondes capables d’illuminer l’esprit, de mettre les humains en état de grâce. Elisarion, d’ailleurs, se peignait et se photographiait constamment – ainsi que d’autres jeunes garçons au corps proche du sien – afin que son image puisse guérir toutes les âmes. Son art était thaumaturgique. Son sanctuaire brouillait les frontières qui sépare la maison du musée et le musée du lieu de culte. La rotonde (à laquelle on ne pouvait accéder qu’après avoir traversé des espaces nommés «méditation» et «ascension») était «l’incarnation architecturale et figurative de ce moment où la joie, que nous préférons ici avec une expression inhabituelle appeler l’extase intérieure, remplit l’âme, qui à son tour voit la vie éternelle dans une représentation libre et sereine dans la lumière» (2). Créer l’euphorie par l’image et par la présence. Voilà ce dont rêvait Elisarion. «La peinture circulaire Chiaro Mondo dei Beati reste peut-être l’une des représentations les plus importantes de l’Arcadie du XXe siècle», résume un de ses défenseurs, le critique d’art Fabio Ricci. Il est vrai que la voir laisse une impression d’euphorie durable. On s’en arrache presque à regrets tant elle irradie l’innocence.
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Je remercie le Musée de Monte Verità. Ainsi que Hermann Müller et Reinhard Christeller, créateurs du site de référence http://www.gusto-graeser.info/body_indexFR.html
Fondation Monte Verità : rue Collina 84 - 6612 Ascona. Tel : +41 91 785 40 40.
A LIRE : Monte Verità. Le mammelle della verità, de Harald Szeemann, éditions Electa / Armando dado, 1980. Ce livre (en italien) existe aussi en version allemande.
NOTES
(1) D’après Pietro Rigolo, conservateur du Getty Research Institute, le Temple de la Terre de Fidus a certainement servi de modèle pour le Sanctuaire Elisarion. Ce temple que Fidus voulait construire sur Monte Verità avait été rejeté par Oedenkoven. L’Elisarion en fournit une version modifiée. Fidus l’a d’ailleurs visité : vers 1930, il signe le livre d’or. L’Elisarion (aujourd’hui centre culturel de Locarno) serait donc un peu «comme le temple manquant sur la montagne de la vérité», ainsi que le formule Hermann Müller, spécialiste de Monte Verità.
(2) Source : Histoire du Sanctuarium Artis Elisarion 1911 - 2011, de Fabio Ricci (recherche disponible sous la forme d’un livret photocopié, écrit en allemand, disponible dans les archives de Monte Verità et de l’association Pro Elisarion).
ADOPTEZ UN DES PAPILLONS DU CYCLORAMA : l’association Pro Elisarion propose aux généreux donateurs de participer à l’effort de restauration et de protection de cette oeuvre en adoptant un des papillons peints par Elisarion, pour la somme de 20 francs suisses (chf).
CET ARTICLE FAIT PARTIE D’UN DOSSIER CONSACRE A MONTE VERITA : «Sors de ce trou !» ; «Monte Verita et la libération sexuelle» ; «Vivre d’amour et d’eau fraiche ?» ; «Otto Gross, baiseur en série ?» ; «Danse avec le diable» ; «Sexe, morphine et dadaisme», «Fidus, précurseur du flower power ?», «Une religion transgenre pour devenir heureux ?».
hier soir j'ai fais de l'archéologie bloguesque, retrouver les blogs de mes débuts, les CUI ZORG KINKY, FEE D'HIVER, XfOR MEMORANDUM etc ... j'y ai lu avec les 13 ans de recul, de vie intense, une envie de vivre, une douleur de ne pas être heureux dans le couple, une recherche de l'autre, presque tous ces blogs ont cessé, on ne peut étaler des années son mal être ou ses histoires de fesses, on se calme, se case, la plupart se sont tus car il était temps de changer de vie, se ranger, rentrer dans le rang, vivre son nouveau couple dans l'intime de la vie de tous les jours.
l'un de ces blogs c'est tu pour une raison si triste, la mort de son auteur, alors que justement il avait trouvé l'amour qui lui avait donné l'envie et la force de briser ses liens conjugaux et de mettre fin à ses aventures.
je crois que beaucoup de ces blogueurs couchaient pour trouver l'amour, le trouvant il n'avaient plus à coucher sur l'écran leurs coucheries.
Ce monde n'est pas mort, c'est ma génération de blogueurs qui a tourné la page, je suis un coquillage qui s'accroche sur son rocher pour ne pas que la marée du silence n'éteigne mon envie d'écrire, mon envie de fixer mes souvenirs.
Me voilà comme un Mohican presque le dernier.
La nouvelle est tombée ce mardi 3 novembre, annoncée par Reuters : le gouvernement thaïlandais a pris la décision de bannir PornHub et 190 autres sites pornographiques. Une décision qui, sans surprise, a provoqué une vague de colère sur les réseaux sociaux.
La guerre de la bien-pensance contre la pornographie continue un peu partout dans le monde. Alors que la France réfléchit à imposer un système pour empêcher efficacement les mineurs d’accéder aux sites classés X, la Thaïlande a été encore plus loin en bannissant purement et simplement le porno en ligne. La nouvelle a été annoncée par le ministre du Numérique Puttipong Punnakant ce mardi 3 novembre, et le résultat est là : PornHub et 190 autres sites pornographiques ont été bloqués au sein du Pays. Ce dernier affirme que ce blocage est lié à la lutte contre les sites pornographiques, qui sont illégaux dans le pays, en vertu de la loi contre la cybercriminalité.
Les Thaïlandais en colèrePourtant, l’aspect illégal ne semblait pas beaucoup gêner les Thaïlandais jusqu’à présent. Selon les chiffres fournis par PornHub, les Thaïlandais ont passé plus de temps sur leur site que n’importe quelle autre population. Pour faire part de leur colère, les internautes ont lancé le hashtag #SavePornHub sur les réseaux sociaux, et quelques dizaines de personnes ont même été manifester devant le ministère du Numérique avec des pancartes « Free PornHub ». En attendant, la recherche de VPN pour lutter contre cette censure a augmenté de 640% en 24h, selon les informations de Reuters. Le même phénomène avait déjà eu lieu en Inde lorsque le pays avait pris une décision simialire.
Signs from the protest today:
— Thai Enquirer (@ThaiEnquirer) November 3, 2020
“Every evening there’s a horny person – find them.”
“Do not hurt the lonely by blocking their entrance.”#SavePornhub #WhatsHappeningInThailand pic.twitter.com/Lo7or8GJHC
if you want war i'll give you war #ม็อบ2พฤศจิกา #savepornhub pic.twitter.com/iVaIKu7k4K
— lllTiffanyนิรนาม (@Tiffany_Jew) November 2, 2020
เจอกันเย็นนี้ ศูนย์ราชการ ค่ะ #จะติ้วheeยังไม่มีเสรีภาพ #savepornhub #ม็อบ3พฤศจิกา pic.twitter.com/5uh6gZihsB
— รอยัลลิสต์มาร์เก็ตเพลส-ตลาดหลวง (@royalist_market) November 3, 2020
C'est maintenant ou jamais ! Les derniers exemplaires du jeu de cartes madmoiZelle 50 Questions pour mieux pécho sont disponibles jusqu'au 15 novembre. Après, il n'y en aura plus !
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Les discours profondément homophobes des religions, quelles qu’elles soient, provoquent chez certains de leurs pratiquants un disfonctionnement dès lors qu’ils ressentent une attirance pour les personnes de même sexe. Comment le « placard » qu’ils vont créer, va générer une haine de soi. Et des autres…
Danell Leyva, 28 ans, est un gymnaste cubano-américain triplement médaillé olympique. Il a récemment fait son coming out bi et pan sur les réseaux sociaux à l’occasion de la journée internationale du coming out, le 11 octobre. Quelques semaines plus tard, il revient sur cette étape importante de sa vie.
La sexualité des Français qui passaient le confinement avec leur moitié a un peu souffert. L’IFOP a réalisé une enquête pour PornHub dévoilant que 21% des couples n’auraient plus eu de rapports sexuels pendant le confinement alors qu’ils étaient seulement 10% avant cet isolement imposé. Les tourtereaux ont tout de même continué à se faire plaisir : 36% des couples confinés se seraient masturbés pendant cette période et 24% auraient regardé du porno.
Les couples font peut-être moins l’amour mais ils se font aussi moins de bisous… Selon un sondage réalisé par Gleeden, un site de rencontre pour infidèles, 61% des couples s’embrasseraient moins régulièrement depuis le confinement et 46% préfèreraient maintenant les bisous sur la joue contre 39% sur les lèvres.
De nouvelles rencontres ?Avec le confinement, la proximité physique ne semble pas au beau fixe et des envies d’infidélité peuvent s’installer. L’utilisation des applications et des sites de rencontres a chuté et une baisse moyenne de fréquentation de 55% a été enregistrée selon Stat-Rencontres pendant l’isolement.
À contrario, d’autres sites ont vu leur audience augmenter et Gleeden, le site de rencontres adultères, en fait partie : certaines personnes en couple ou mariées ont peut-être besoin d’air frais ? Mais qui dit confinement, dit aussi moins d’occasions de sortir et de faire de nouvelles rencontres. Pendant l’épisode d’isolement, 13% des célibataires ont pourtant bravé les autorités pour s’offrir une partie de jambes en l’air. Les moins aguerris ont tout de même trouvé une autre solution : les objets érotiques.
Le sexe à distance privilégiéLe confinement a beaucoup profité au marché...Lire la suite sur Union
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Début 2020, le site AltPorn4U.com ressemblait beaucoup à un petit Netflix du porno indépendant regroupant une grande partie de la scène indé espagnole et commençait même à s’ouvrir au-delà des frontières ibériques, se voulant à la fois producteur et diffuseur de contenu alternatif. Si les choses ont changé pour le site depuis, sa créatrice, Irina Vega, reste déterminée à poursuivre son travail. Elle nous explique pourquoi.
Pour commencer, peux-tu nous présenter ce qu’est AltPorn4U ?
En Espagne, en 2005, il n’existait encore rien pour produire du porno alternatif, AltPorn4U est né de ce manque. Dès le départ, j’étais aux commandes de cette aventure. J’ai d’abord commencé à introduire des idées originales au travers de mes propres créations et de manière totalement autodidacte, en travaillant avec des performer·euses qui avaient les mêmes préoccupations, les mêmes envies que moi.
Pas à pas, j’ai réussi à construire une communauté où d’autres réalisateur·rices, photographes et artistes indépendant·e·s se sont retrouvé·e·s autour de valeurs communes. Il n’existait pas encore de plateforme qui leur permettrait de montrer et partager leur propres créations. Le site est né de cette idée, avec pour objectif de rassembler ces différent·e·s créateur·rices et de leur donner une place centrale pour montrer que d’autres sensibilités étaient possibles dans le domaine du porno.
Welcome to AltPorn 4U pic.twitter.com/6ZrMMfMLP3
— AltPorn4U (@AltPorn4U) October 29, 2020
Comment est née l’idée de AltPorn4U ? Comment a-t-elle évolué avec le temps ?
AltPorn4U s’est développé en tant que plateforme communautaire, avec comme point culminant le début de l’année 2020, lorsque le site est devenu une grande plateforme dédiée aux créateur·rices de porno pour la création et la diffusion de vidéos, mais aussi pour des choses plus artistiques, des illustrations… Il y a quelques mois, un de mes associés a quitté le projet parce qu’il souhaitait se consacrer à quelque chose de plus mainstream. Je voulais préserver le côté indé, alors j’ai décidé de garder la marque AltPorn4U mais j’ai été obligée de réduire l’envergure du projet et de me recentrer en tant que productrice, sans le volet “communauté”.
Mais le projet communautaire était très fort et prometteur. La dynamique était même plutôt positive avec, d’un côté, des créateur·rices qui nous rejoignaient et avaient de plus en plus de succès et, de l’autre, un public de plus en plus nombreux, créant une communauté très intéressante. J’espère qu’à l’avenir, je pourrai trouver les bonnes personnes et redonner plus de profondeur à ce projet. Aujourd’hui, je me concentre donc sur mon travail de réalisatrice et de productrice pour AltPorn4U.
Quel est ton regard sur le monde du porno aujourd’hui ? Est-ce que la vitalité des indépendant·e·s, notamment grâce à internet, est en train de bousculer le monde du porno ?
Je pense que le porno se diversifie en deux branches très visibles, entre le porno amateur et le porno professionnel. Le porno amateur est clairement représenté par tous les performer·euses qui créent leur propre contenu grâce à des plateformes conçues pour eux. Et le porno professionnel, ce sont les sociétés de production habituelles. Je pense que nous, le porno indépendant, nous sommes au milieu, dans un flou entre les deux.
Et, oui, bien sûr, j’aime que les performer·euses puissent enfin contribuer à leur propre avenir et aient la possibilité de créer du contenu, cela enrichit toujours le porno. Ça permet aussi à de nouveaux·elles performer·euses d’émerger et d’exister, après avoir été longtemps ignoré·es des producteurs traditionnels (les personnes tatouées, par exemple). Ielles créent vraiment un contenu très intéressant et ont un public de plus en plus important.
En arrivant sur le site, l’un des premiers mots qui apparaît est « éthique ». Quelle est la définition du cinéma « éthique » pour toi ? C’est une définition qui s’applique à tous les créateurs du site, j’imagine ?
L’éthique de chacun est quelque chose de subjectif, c’est faire quelque chose dont on est convaincu qu’il est bon et juste. Nous pensons que le respect des points suivants est un prérequis pour bien travailler dans le domaine du porno :
– Diversité et féminisme (formes de corps, identités de genre, âges (+18 ans), groupes ethniques…)
– Le plaisir de tous les interprètes est important
– Avant le tournage, les performer·euses choisissent leurs partenaires sexuel·le·s, parlent de leurs goûts sexuels, se mettent d’accord sur les pratiques sexuelles à adopter
– Les performer·euses peuvent choisir d’utiliser un préservatif ou non, en fournissant des tests de dépistage des IST actualisés
– Créer un contenu dont on peut être fier
– Des paiements équitables dans tous les domaines. En favorisant le partage de contenu, les performers génèrent des bénéfices à long terme
– Chaque réalisateur ou studio que nous présentons est sous contrat ou payé par une commission sur la vente de son contenu
– Un contenu de haute qualité, à la fois émotionnelle et technique
Tout est écrit dans notre manifeste.
Est-ce qu’il y a derrière l’idée du site une vision politique du cinéma ? Une volonté de faire bouger des lignes ?
Je n’essaie pas de changer quoi que ce soit, je préfère que les gens enquêtent, analysent et tirent leurs propres conclusions. Le·a consommateur·rice a aujourd’hui conscience qu’iel peut changer les choses par sa façon de consommer. J’aimerais juste que les amateur·ices de porno sachent qu’il existe un autre type de porno en dehors du courant dominant. Les producteurs de porno indépendants comme nous se soucient de montrer un porno réel et créatif et nous nous soucions du plaisir des performer·euses plutôt que de l’argent.
Peut-on dire que les films qui sont sur le site sont féministes ? Ce serait quoi un cinéma féministe selon toi ?
J’ai toujours pensé que mes films étaient féministes, mais je n’ai jamais senti le besoin de le revendiquer. Sauf que depuis quelques années, on dirait que si vous ne vous proclamez pas féministe, c’est que vous ne l’êtes pas aux yeux du public. Je plaisante un peu, mais c’est une réalité.
Nous avons toujours pensé au plaisir de tous et nous nous contentons de montrer le plaisir des performer·euse·s sans juger et sans chercher à nous conformer à des codes particuliers. Évidemment, si nous avions trouvé quelque chose de néfaste ou blessant dans des films sur AltPorn4U, nous les aurions rejetés.
Comment faire pour déconstruire les stéréotypes liés à la sexualité ? Plus précisément, la question du consentement est-elle discutée lorsque vous préparez les tournages ou sélectionnez les vidéos ? Celle des corps différents ?
Exactement. La normalisation, c’est la clé. J’aime tourner avec des gens très différents les uns des autres. Je pense que c’est le plus difficile. En réalité, c’est très facile de travailler avec des performer·euse·s qui correspondent aux canons de beauté imposés par la société. Mais avec une personne qui est en surpoids, poilue, hors norme et qui est à l’aise avec son corps et le fait de montrer sa sexualité, c’est difficile. Je pense que nous devons soutenir et accompagner pleinement ces personnes car c’est ainsi que nous “normaliserons la diversité”, en quelque sorte. Et c’est ce manque de diversité qui fait cruellement défaut dans la société, sur les réseaux sociaux et dans le porno.
La première fois que j’ai vu ton travail, le mot qui m’est venu c’est « punk ». Je trouve que dans vos productions, on retrouve un peu l’esprit des comics « Tank Girl ». Ça t’irait comme qualificatif ? C’est un objectif assumé ?
Alicia TankNous aimons expérimenter avec toutes sortes d’esthétiques. Lorsque nous avons débuté dans le porno, nous avons travaillé avec Alicia Tank, qui est probablement la première actrice porno alternative d’Espagne. Elle et son partenaire vivent effectivement dans une idéologie punk. Nous avons travaillé avec eux en échangeant beaucoup. C’est merveilleux de travailler avec des gens qui vous transmettent leurs préoccupations, leur façon de voir et de penser le monde et bien évidemment, dans notre cas, leurs fantasmes. Alicia aime particulièrement le personnage de Tank Girl et la plupart des photos et des scènes réalisées avec elle ont une esthétique influencée par la bande dessinée, c’est certain. Et ce n’est qu’un exemple de notre façon de travailler. Nous cherchons toujours à nous immerger dans les idées que les performer·euses nous proposent et dans tout ce qu’ils peuvent nous apprendre, dans ce qu’ils aiment.
Depuis plusieurs années, j’aime tourner des scènes avec des hommes bisexuels. Je suis en contact avec plusieurs nouveaux performer·ses qui souhaitent se lancer dans le porno, j’espère pouvoir enfin tourner ces scènes bientôt. Mais je n’ai pas d’esthétique particulière en tête. J’attends que nous en parlions et mettions nos idées en commun, c’est notre façon de travailler, toujours en collaboration avec les performers·ses.
"I want to try different roles and fetishes… shall we play?" – Alicia
— AltPorn4U (@AltPorn4U) October 8, 2020
by @irinavega ft. Bluttie Kat and Alicia Tank
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L’autre chose qui marque lorsqu’on regarde quelques vidéos, ce sont les sourires, la joie des acteurs. J’imagine que c’est une volonté de montrer des gens qui s’amusent ?
Oui, quand je réalise une scène, j’essaye de montrer le sexe dans sa forme la plus pure, et par conséquent j’aime voir et montrer que les gens s’amusent. Quand je filme un fantasme, une scène plus théâtrale, alors là, oui, on devient plus sérieux. Mais j’aime toujours ajouter un bêtisier à la fin de la scène où l’on peut voir les rires et les anecdotes du tournage.
Il y a quelques vidéos sur le site qui utilisent la VR, c’est une technologie à laquelle vous croyez ?
Nous avons essayé cette technologie ces dernières années, c’est vrai, lorsque AltPorn4U était encore une plateforme de création, de partage, mais nous ne l’utilisons pas actuellement. Mais j’aimerais bien essayer de l’utiliser à nouveau et expérimenter des choses différentes, c’est une technologie qui peut sûrement faire beaucoup de choses intéressantes et pas seulement des POV.
Tu as pris la décision de fermer vos comptes Pornhub récemment, tu peux nous expliquer pourquoi ?
J’ai décidé de fermer les comptes d’AltPorn4U pour des raisons éthiques. Je ne voulais pas participer à cette plateforme ou y consommer du porno. Pour comprendre, je vous recommande de regarder le documentaire réalisé par Ovidie, Pornocratie ainsi que cette petition avec beaucoup d’informations sur Change.org (ou celle-ci). Je n’ai constaté aucun changement dans les visites de mon site web, comme je n’avais pas remarqué de changement lorsque j’ai créé ces comptes. Je crois fermement que c’est une erreur de penser qu’ils vous font de la publicité. Ce n’est pas le cas.
Ovidie dans « Pornocratie »L’Espagne semble être un terrain fertile pour le porno, est-ce une impression que tu partages ? Pourquoi ?
Oui, c’est le cas. Je pense que, comme dans beaucoup d’autres pays où l’on ne produit pas beaucoup de porno, les performer·euses doivent trouver des moyens différents et plus variés pour pouvoir travailler. Iels doivent à la fois faire du porno amateur pour eux·elles-mêmes et collaborer avec des créateur·rices indépendant·e·s qui font du porno de qualité.
En parallèle des activités pour AltPorn4U, tu gères la société European Muses. Tu peux nous expliquer en quoi ce travail consiste ?
European Muses est une agence pour performer·euses et modèles. Nous travaillons avec des sociétés de production indépendantes et d’autres plus mainstream, en les aidant pour les castings. Nous sommes attachés à l’idée de diversité, donc nous pouvons leur offrir toutes sortes de performer·euses et de modèles différents. Et nous essayons toujours d’aider les performer·euses en leur proposant des emplois qui peuvent les intéresser et qui leurs correspondent.
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— Irina Vega (@irinavega) September 4, 2020
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Comment vois-tu le futur pour AltPorn4U ? Et pour le porno en général ? Est-ce que tu penses parfois à un après porno ?
Comme je l’ai dit précédemment, je souhaiterais relancer le projet d’une grande plateforme pour les réalisatrices et les réalisateurs de porno indépendant·e·s. Je ne sais pas si ce sera sous le nom d’AltPorn4U ou sous un autre nom, mais je pense qu’il y a du potentiel et surtout qu’il serait très intéressant que nous puissions être uni·e·s et créer du contenu ensemble.
J’ai déjà pensé à travailler dans d’autres domaines qui me touchent, comme les questions liées à la nutrition, au véganisme et au zéro déchet. Je pense qu’il est important d’éveiller la conscience des consommateurs. Parce qu’au bout du compte, c’est nous qui avons le pouvoir sur l’économie.
J’ai également d’autres projets intéressants : en ce moment, je termine d’écrire un roman érotique illustré, intitulé Partners in Crime: Give me more. C’est la première fois que je travaille comme autrice et je trouve que c’est une expérience très intéressante et plus amusante que je ne le pensais. Partners in Crime devrait être publié le mois prochain et raconte l’histoire d’un couple qui débute dans l’échangisme et qui se lance des défis sexuels de plus en plus grands. Ce projet me rend très enthousiaste !
Mais de toute façon, je ne quitterai pas mon travail dans le porno. Je l’aime beaucoup, je l’adore et j’espère pouvoir continuer à y travailler pendant longtemps. C’est une activité qui est parfaitement compatible avec toute autre activité ! Je connais surtout des réalisateur·rices qui ont leur travail conventionnel et qui, à côté, réalisent de temps en temps leurs films pornographiques. Donc non, je ne vais pas arrêter tout de suite !
Vous pouvez trouver les films AltPorn4U sur ManyVids, ou PinkLabel.tv
Lorsque Jean Streff publie son livre-culte “Le Masochisme au cinéma”, en 1978, des dominas pros font claquer leurs fouets rue Quincampoix. En 2020, voilà le livre réédité. L’acronyme «SM» est entré dans la langue courante. Mais où sont les fouets ?
«Je me souviens d’un hôtel de passe rue Quincampoix où chaque chambre était occupée par une domina. Elles tapinaient sur le trottoir, bardées de cuir, fouet à la main qu’elles faisaient claquer sur les pavés de la rue devant les clients potentiels ou boc à lavement, tenu haut à la main, pour marquer sa spécialité.» En 1978, le milieu du «sado-masochisme, tel qu’on l’appelait» n’avait ni ses clubs, ni ses revues, ni ses soirées. On le vivait dans l’ombre, en cachette, ou avec des dominas aux activités circonscrites, et c’est pourquoi ce livre – Le Masochisme au cinéma – a fait l’effet d’une telle bombe à l’époque. Pour tous ceux qui se rappellent, c’était la boîte de Pandore : gorgé d’images interdites, de références, de descriptions minutieuses et torrides, l’ouvrage de Jean Streff ouvrait des horizons de délices infinies à toutes les personnes qui, comme lui, s’enivraient des séquences «flagellation» dans les films de pirate et parfois même… des débouchages d’évier dans les burlesques. Voilà enfin que cet ouvrage est réédité, véritable encyclopédie des perversions au cinéma, traquant les marques du SM jusque dans les films les plus innocents en apparence.
L’occasion de poser quelques questions à son auteur : Jean Streff, ex-étudiant en médecine, devenu assistant de José Benazeraf, puis réalisateur de film, rédacteur en chef d’une revue libertaire (frappée d’interdiction), écrivain et secrétaire général du Prix Sade.
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Qu’est-ce qui vous a donné l’envie de vous lancer dans un sujet aussi pointu ?
En 1976 sort Maîtresse de Barbet Schroeder avec Bulle Ogier et Gérard Depardieu, un film consacré à une dominatrice professionnelle. Je travaillais à l’époque pour une revue intitulée L’Organe, dirigée par Michel Caen (ex-cofondateur de Midi-Minuit Fantastique). Celui-ci me demande de faire un article sur le film. Avant d’écrire la critique, je me dis que je pourrais peut-être l’enrichir en consultant les fiches que j’avais accumulées au cours de dix ans de cinéphilie assidue (parfois 3 films par jour à la cinémathèque de la rue d’Ulm et celle du Trocadéro). Là, je découvre un trésor. Pour chaque film, j’avais noté avec minutie les séquences et personnages qui avaient un lien avec le masochisme. Je décide donc d’en faire un livre qu’Henri Veyrier, éditeur spécialisé dans le cinéma, publiera en 1978.
Bon, il faut bien reconnaître : le masochisme m’avait toujours intéressé depuis la découverte, à douze ans, dans la bibliothèque de mon père, d’un livre vendu sous le manteau : L’Amour fouetté. Livre érotico-pornographique qui fut pour moi une véritable révélation, d’abord physique, puis le temps venant plus mentale, me poussant à tout lire sur le sujet : Krafft-Ebing, Magnus Hirschfeld, Havelock Ellis, Sigmund Freud, Theodore Reik, Gilles Deleuze, etc. Ce mélange de psychanalyse, de philosophie et de cinéma donnera Le Masochisme au cinéma, qui vient donc d’être réédité chez Rouge profond.
En 1978, quelles ont été les réactions à la sortie de ce livre ?
Les réactions des médias ont été très positives. J’ai eu des critiques très flatteuses dans la plupart des quotidiens et magazines de l’époque. On a parlé de «dérangeante façon de relancer la réflexion sur le cinéma, sur nous-mêmes, et de rendre vie à des créations figées depuis longtemps dans l’académisme critique». «Le texte étonne par le sérieux de sa problématique, le fondement scientifique de l’analyse», pouvait-on lire dans Libération. Mais, patatras, au printemps 1979, lors d’un réassortiment chez un obscur libraire de province, Henri Veyrier, l’éditeur apprend que le livre est interdit, car si nul n’est censé ignorer la loi, personne ne reçoit Le Journal officiel chaque matin dans sa boîte aux lettres. S’ensuivra une campagne de presse dénonçant cette interdiction.
Qui sont les personnes qui l’ont fait interdire ? Avec quels arguments ?
L’ouvrage a été interdit le 28 novembre 1978 par un décret du Ministère de l’Intérieur. Il est frappé des trois interdictions : affichage (aucun libraire ne peut le mettre en rayon), publicité et vente aux mineurs. Soit une mort annoncée, qui n’empêchera pas Bernard Pivot de le présenter dans sa célèbre émission littéraire Apostrophes. Le Ministre de l’Intérieur de l’époque s’appelait Gaston Bonnet («Bonnet, les bas bleus», comme l’écrira Delfeil de Ton dans Libé). C’est lui qui a pris cette décision, grandement aidé par la Commission de Protection de la Jeunesse qui surveillait avec un œil très catho toutes les publications. Le masochisme, même au cinéma, ça ne le faisait pas trop pour nos chères petites têtes blondes. Donc, je pense que, dès le titre, les poils ont dû se hérisser chez les grenouilles de bénitier de la Commission. En plus avec des images, elles ont sans doute pensé que c’était un livre pour enfants !
Quatre ans après, en 1982, l’interdit est levé par Jack Lang qui vient tout juste d’obtenir le poste de Ministre de la Culture. Comment se fait-il que Jack Lang soit intervenu en personne pour défendre ce livre, alors qu’il venait à peine d’être nommé ?
J’ai été voir un monsieur très aimable, Jean Gattégno qui s’occupait des livres au Ministère de la Culture. Je lui ai expliqué mon cas, qu’il a trouvé tout à fait recevable. Il l’a communiqué à Jack Lang, qui l’a trouvé tout aussi recevable et s’est fendu d’une lettre à Gaston Defferre, nouveau Ministre de l’Intérieur, dans laquelle il demande les levées des interdictions frappant deux livres, le mien et Eden, Eden, Eden de Pierre Guyotat (ce qui ne me rendit pas peu fier). Le 21 mars 1982, les interdictions sont abolies par le même Journal officiel et le livre peut enfin respirer. Il sera vendu à plus de dix mille exemplaires et sera réédité en 1990 sous une nouvelle couverture.
Quand le livre sort, Libération le décrit élogieusement comme «un ouvrage de philosophie du comportement». Au-delà des films, ce que vous décrivez, ce sont en effet les différentes formes de SM et leurs variétés humaines. Pour vous, quels sont les différents profils de masochistes ?
Contrairement au fétichiste qui est monothéiste et n’adore donc que le seul objet de son désir, les masochistes sont plutôt polymorphes, à savoir que si leur fantasme premier est toujours la soumission à une personne dominante, celui-ci peut épouser de multiples formes : de la fessée si chère à Jean-Jacques Rousseau à la flagellation plus sévère, des humiliations privées ou publiques, du bondage au face sitting (l’un n’empêchant pas l’autre), de l’ondinisme à la scatologie, des insultes aux crachats, de la soubrette à la prostituée, des langes aux lavements, du travail des seins aux «tortures» infligées au pénis ou à la chatte, etc. Cindy, une célèbre dominatrice parisienne qui exerçait dans un ancien garage transformé en terrain de jeux BDSM, avec salle de classe pour élèves récalcitrants, bloc opératoire plus vrai que nature, soue à cochons, table d’élongation, machine à fouetter…, me raconta un jour qu’elle gardait précieusement des fiches où étaient notés les goûts particuliers de chacun de ses clients. Quand elle en recevait un, elle consultait sa fiche avant l’arrivée de celui-ci avant de ne pas faire de bévues durant la séance. On a souvent dit que le «métier» de domina ressemblait à celui du médecin ou du psychanalyste, ce n’est pas faux.
Vous dites dans le livre que les masochistes gays se distinguent des masochistes hétérosexuels, en ce qu’ils s’attaquent surtout à leurs organes génitaux. Pourriez-vous expliquer pourquoi ?
Il y a (avait en tout cas à l’époque) une tendance chez les homosexuels à souligner une hypervirilité. On se souvient des dessins des mecs super musclés et tout aussi bien membrés de Tom de Finland. Cette sursexualisation des attributs masculins entrainait forcément chez les masochistes un effet reflet qui les amenait à désirer être plus particulièrement puni à travers ceux-ci. Cela était aussi vrai pour l’homosexualité féminine. Il y avait à l’époque un groupe de lesbiennes SM appelé «Les Maudites femelles» qui exerçait une fois par semaine dans un bar gay à côté de La Bastille. Les seins et la chatte étaient la principales cibles des dominantes, à la plus grande joie des soumises.
Etes-vous toujours d’accord avec cette analyse que vous aviez faite en 1978 ?
Les choses ont-elles changées de nos jours ? Quand on regarde le nombre de vidéos où des masochistes se font shooter dans les testicules par des Maîtresses (quand ceux-ci ne servent pas de punching-ball ou d’anneaux à balançoire !), de femmes se faisant torturer les seins par la cire de bougies, des aiguilles, l’électricité (quand elles ne sont pas pendues par !) sous la houlette de Maîtres bricoleurs au matériel très sophistiqué, la réponse est oui.
Quelles sont les formes de masochisme les plus répandues de nos jours (comparé à celles qui prévalaient dans le cinéma des années 1960 ou 1970) ? En quoi est-ce révélateur de notre époque ?
La forme de masochisme la plus répandue de nos jours est sans aucun doute le bondage, art ancestral japonais. On peut même en suivre des cours, comme on apprend à danser le tango, dans la plupart des grandes villes. C’est d’ailleurs comme ça que le SM est devenu BDSM (bondage, soumission, sadomasochisme) de nos jours. Pour le cinéma, et en tout cas dans l’optique de mon essai, je ne vois pas une grande différence. Car même si les pratiques masochistes se sont démocratisées au point d’apparaître dans des comédies grand public telles que 7 ans de mariage de Didier Bourdon ou Prête-moi ta main d’éric Lartigau, il ne faut pas oublier que le duo Laurel et Hardy les avait déjà portées à leur apogée dans les années 1930.
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Le masochisme au cinéma, de Jean Streff, éditions Rouge Profond, octobre 2020.
POUR EN SAVOIR PLUS : «Vous êtes plutôt méditation ou masturbation ?»
Lorsque Jean Streff publie son livre-culte “Le Masochisme au cinéma”, en 1978, des dominas pros font claquer leurs fouets rue Quincampoix. En 2020, voilà le livre réédité. L’acronyme «SM» est entré dans la langue courante. Mais où sont les fouets ?
«Je me souviens d’un hôtel de passe rue Quincampoix où chaque chambre était occupée par une domina. Elles tapinaient sur le trottoir, bardées de cuir, fouet à la main qu’elles faisaient claquer sur les pavés de la rue devant les clients potentiels ou boc à lavement, tenu haut à la main, pour marquer sa spécialité.» En 1978, le milieu du «sado-masochisme, tel qu’on l’appelait» n’avait ni ses clubs, ni ses revues, ni ses soirées. On le vivait dans l’ombre, en cachette, ou avec des dominas aux activités circonscrites, et c’est pourquoi ce livre – Le Masochisme au cinéma – a fait l’effet d’une telle bombe à l’époque. Pour tous ceux qui se rappellent, c’était la boîte de Pandore : gorgé d’images interdites, de références, de descriptions minutieuses et torrides, l’ouvrage de Jean Streff ouvrait des horizons de délices infinies à toutes les personnes qui, comme lui, s’enivraient des séquences «flagellation» dans les films de pirate et parfois même… des débouchages d’évier dans les burlesques. Voilà enfin que cet ouvrage est réédité, véritable encyclopédie des perversions au cinéma, traquant les marques du SM jusque dans les films les plus innocents en apparence.
L’occasion de poser quelques questions à son auteur : Jean Streff, ex-étudiant en médecine, devenu assistant de José Benazeraf, puis réalisateur de film, rédacteur en chef d’une revue libertaire (frappée d’interdiction), écrivain et secrétaire général du Prix Sade.
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Qu’est-ce qui vous a donné l’envie de vous lancer dans un sujet aussi pointu ?
En 1976 sort Maîtresse de Barbet Schroeder avec Bulle Ogier et Gérard Depardieu, un film consacré à une dominatrice professionnelle. Je travaillais à l’époque pour une revue intitulée L’Organe, dirigée par Michel Caen (ex-cofondateur de Midi-Minuit Fantastique). Celui-ci me demande de faire un article sur le film. Avant d’écrire la critique, je me dis que je pourrais peut-être l’enrichir en consultant les fiches que j’avais accumulées au cours de dix ans de cinéphilie assidue (parfois 3 films par jour à la cinémathèque de la rue d’Ulm et celle du Trocadéro). Là, je découvre un trésor. Pour chaque film, j’avais noté avec minutie les séquences et personnages qui avaient un lien avec le masochisme. Je décide donc d’en faire un livre qu’Henri Veyrier, éditeur spécialisé dans le cinéma, publiera en 1978.
Bon, il faut bien reconnaître : le masochisme m’avait toujours intéressé depuis la découverte, à douze ans, dans la bibliothèque de mon père, d’un livre vendu sous le manteau : L’Amour fouetté. Livre érotico-pornographique qui fut pour moi une véritable révélation, d’abord physique, puis le temps venant plus mentale, me poussant à tout lire sur le sujet : Krafft-Ebing, Magnus Hirschfeld, Havelock Ellis, Sigmund Freud, Theodore Reik, Gilles Deleuze, etc. Ce mélange de psychanalyse, de philosophie et de cinéma donnera Le Masochisme au cinéma, qui vient donc d’être réédité chez Rouge profond.
En 1978, quelles ont été les réactions à la sortie de ce livre ?
Les réactions des médias ont été très positives. J’ai eu des critiques très flatteuses dans la plupart des quotidiens et magazines de l’époque. On a parlé de «dérangeante façon de relancer la réflexion sur le cinéma, sur nous-mêmes, et de rendre vie à des créations figées depuis longtemps dans l’académisme critique». «Le texte étonne par le sérieux de sa problématique, le fondement scientifique de l’analyse», pouvait-on lire dans Libération. Mais, patatras, au printemps 1979, lors d’un réassortiment chez un obscur libraire de province, Henri Veyrier, l’éditeur apprend que le livre est interdit, car si nul n’est censé ignorer la loi, personne ne reçoit Le Journal officiel chaque matin dans sa boîte aux lettres. S’ensuivra une campagne de presse dénonçant cette interdiction.
Qui sont les personnes qui l’ont fait interdire ? Avec quels arguments ?
L’ouvrage a été interdit le 28 novembre 1978 par un décret du Ministère de l’Intérieur. Il est frappé des trois interdictions : affichage (aucun libraire ne peut le mettre en rayon), publicité et vente aux mineurs. Soit une mort annoncée, qui n’empêchera pas Bernard Pivot de le présenter dans sa célèbre émission littéraire Apostrophes. Le Ministre de l’Intérieur de l’époque s’appelait Gaston Bonnet («Bonnet, les bas bleus», comme l’écrira Delfeil de Ton dans Libé). C’est lui qui a pris cette décision, grandement aidé par la Commission de Protection de la Jeunesse qui surveillait avec un œil très catho toutes les publications. Le masochisme, même au cinéma, ça ne le faisait pas trop pour nos chères petites têtes blondes. Donc, je pense que, dès le titre, les poils ont dû se hérisser chez les grenouilles de bénitier de la Commission. En plus avec des images, elles ont sans doute pensé que c’était un livre pour enfants !
Quatre ans après, en 1982, l’interdit est levé par Jack Lang qui vient tout juste d’obtenir le poste de Ministre de la Culture. Comment se fait-il que Jack Lang soit intervenu en personne pour défendre ce livre, alors qu’il venait à peine d’être nommé ?
J’ai été voir un monsieur très aimable, Jean Gattégno qui s’occupait des livres au Ministère de la Culture. Je lui ai expliqué mon cas, qu’il a trouvé tout à fait recevable. Il l’a communiqué à Jack Lang, qui l’a trouvé tout aussi recevable et s’est fendu d’une lettre à Gaston Defferre, nouveau Ministre de l’Intérieur, dans laquelle il demande les levées des interdictions frappant deux livres, le mien et Eden, Eden, Eden de Pierre Guyotat (ce qui ne me rendit pas peu fier). Le 21 mars 1982, les interdictions sont abolies par le même Journal officiel et le livre peut enfin respirer. Il sera vendu à plus de dix mille exemplaires et sera réédité en 1990 sous une nouvelle couverture.
Quand le livre sort, Libération le décrit élogieusement comme «un ouvrage de philosophie du comportement». Au-delà des films, ce que vous décrivez, ce sont en effet les différentes formes de SM et leurs variétés humaines. Pour vous, quels sont les différents profils de masochistes ?
Contrairement au fétichiste qui est monothéiste et n’adore donc que le seul objet de son désir, les masochistes sont plutôt polymorphes, à savoir que si leur fantasme premier est toujours la soumission à une personne dominante, celui-ci peut épouser de multiples formes : de la fessée si chère à Jean-Jacques Rousseau à la flagellation plus sévère, des humiliations privées ou publiques, du bondage au face sitting (l’un n’empêchant pas l’autre), de l’ondinisme à la scatologie, des insultes aux crachats, de la soubrette à la prostituée, des langes aux lavements, du travail des seins aux «tortures» infligées au pénis ou à la chatte, etc. Cindy, une célèbre dominatrice parisienne qui exerçait dans un ancien garage transformé en terrain de jeux BDSM, avec salle de classe pour élèves récalcitrants, bloc opératoire plus vrai que nature, soue à cochons, table d’élongation, machine à fouetter…, me raconta un jour qu’elle gardait précieusement des fiches où étaient notés les goûts particuliers de chacun de ses clients. Quand elle en recevait un, elle consultait sa fiche avant l’arrivée de celui-ci avant de ne pas faire de bévues durant la séance. On a souvent dit que le «métier» de domina ressemblait à celui du médecin ou du psychanalyste, ce n’est pas faux.
Vous dites dans le livre que les masochistes gays se distinguent des masochistes hétérosexuels, en ce qu’ils s’attaquent surtout à leurs organes génitaux. Pourriez-vous expliquer pourquoi ?
Il y a (avait en tout cas à l’époque) une tendance chez les homosexuels à souligner une hypervirilité. On se souvient des dessins des mecs super musclés et tout aussi bien membrés de Tom de Finland. Cette sursexualisation des attributs masculins entrainait forcément chez les masochistes un effet reflet qui les amenait à désirer être plus particulièrement puni à travers ceux-ci. Cela était aussi vrai pour l’homosexualité féminine. Il y avait à l’époque un groupe de lesbiennes SM appelé «Les Maudites femelles» qui exerçait une fois par semaine dans un bar gay à côté de La Bastille. Les seins et la chatte étaient la principales cibles des dominantes, à la plus grande joie des soumises.
Etes-vous toujours d’accord avec cette analyse que vous aviez faite en 1978 ?
Les choses ont-elles changées de nos jours ? Quand on regarde le nombre de vidéos où des masochistes se font shooter dans les testicules par des Maîtresses (quand ceux-ci ne servent pas de punching-ball ou d’anneaux à balançoire !), de femmes se faisant torturer les seins par la cire de bougies, des aiguilles, l’électricité (quand elles ne sont pas pendues par !) sous la houlette de Maîtres bricoleurs au matériel très sophistiqué, la réponse est oui.
Quelles sont les formes de masochisme les plus répandues de nos jours (comparé à celles qui prévalaient dans le cinéma des années 1960 ou 1970) ? En quoi est-ce révélateur de notre époque ?
La forme de masochisme la plus répandue de nos jours est sans aucun doute le bondage, art ancestral japonais. On peut même en suivre des cours, comme on apprend à danser le tango, dans la plupart des grandes villes. C’est d’ailleurs comme ça que le SM est devenu BDSM (bondage, soumission, sadomasochisme) de nos jours. Pour le cinéma, et en tout cas dans l’optique de mon essai, je ne vois pas une grande différence. Car même si les pratiques masochistes se sont démocratisées au point d’apparaître dans des comédies grand public telles que 7 ans de mariage de Didier Bourdon ou Prête-moi ta main d’éric Lartigau, il ne faut pas oublier que le duo Laurel et Hardy les avait déjà portées à leur apogée dans les années 1930.
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Le masochisme au cinéma, de Jean Streff, éditions Rouge Profond, octobre 2020.
POUR EN SAVOIR PLUS : «Vous êtes plutôt méditation ou masturbation ?»
Cette semaine, je discute daronnerie avec Major Mouvement, très connu sur Instagram et sur YouTube pour ses conseils kiné. Il vient de sortir un livre “10 clés pour un corps en bonne santé” (à retrouver en click & collect chez votre libraire le plus proche).
On cause de son envie d’enfants, de ses vacances seul avec ses enfants cet été, mais aussi de moments plus compliqués où il a passé beaucoup de temps à s’occuper de son projet, en se détournant de sa femme et sa fille, au moment de la naissance de son fils. (désolé pour le son, j’avais anticipé le confinement en revenant aux interviews par zoom :))
À écouter aussi : Martin Winckler, médecin militant et père de 6 enfants
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Aujourd’hui je vous présente mon retour d’expérience sur un lubrifiant naturel, sain, biologique et sans aucun composant artificiel souvent cité sur notre forum « Orgasme prostatique » : le beurre de karité brut bio.
L’article Le BEURRE de KARITE, un lubrifiant bio et naturel est apparu en premier sur NouveauxPlaisirs.fr.
Le cinéma met à l’écran avec beaucoup d’habileté le désir sexuel et toute la palette des jeux érotiques de pouvoir. Dans tous les registres. Sur tous les tons. En toute discrétion subliminale ou de manière plus crue.
Dernière mise à jour de cet article : 20 décembre 2020.
Il n’y a pas plus voyeur et fétichiste que l’art du cinéma. Tous les artisans d’une production cinématographique se liguent en vue de nous faire vivre une émotion, provoquer une sensation en nous, réveiller une pulsion, nous faire revivre un souvenir, nous faire bander… Malgré tous leurs ressources et leurs savoir-faire, il leur arrive le plus souvent de se planter.
Il leur arrive aussi de réussir. Et nous marquer.
De nombreuses personnes vont souligner que tel film est à la source de leur curiosité pour une pratique, que tel personnage les inspire au point d’en adopter les codes, le langage, voire le nom afin d’en faire un pseudonyme.
Plusieurs thèmes liés aux jeux de pouvoir érotiques traversent tout ou partie de nombreuses histoires qui nous sont racontées au grand écran et même sur de plus petits : le désir, la violence sexuelle, réelle ou symbolique, la restriction, les tourments psychologiques, les fantasmes, les actes sexuels, etc.
Je parle ici de films de réalisateurs chevronnés, de la trempe de Brian De Palma, Philip Kaufman ou Pedro Almodovar. Je ne parle pas de Kevin1889 en banlieue de Houston qui fait boire un peu sa copine avant de la filmer le sucer avec les mains attachées dans le dos…
Une porno BDSM et fétichisteExiste-t-il un « cinéma BDSM et fétichiste » comme il existe des films de guerre ou des comédies?
On sait que la porno est un genre cinématographique à part entière, avec ses niches. Dans ce grand fourre-tout, on pourrait arguer qu’il existe une porno BDSM et fétichiste produite dans cette mouvance, avec ses propres codes, ses acteurs et actrices (venus de la porno vanille) et ses propres niches : fessée, restriction avec cordes jeux de pouvoir lesbiens, douleurs plus extrêmes, sexualité de groupe avec tout l’attirail du donjon, candaulisme.
C’est le cas de la production de l’empire kink.com. Dans ce contexte, leurs vidéos ne sont pas du cinéma, même si celui-ci dure 1h30. Ça s’apparente davantage au documentaire, au film pédagogique, au reportage gonzo, voire à une prise de position éditoriale. Mais est-ce du cinéma? Non.
C’est l’équivalent d’un segment télé consacré à la cuisson des asperges dans une émission de cuisine. Ce qui ne veut pas dire que les asperges ne peuvent être délicieuses!
Un cinéma BDSM et fétichiste?Au cinéma ou à la télé, on peut retrouver des éléments à connotation BDSM et fétichiste autant dans une comédie grand public, un film policier que dans un drame de moeurs ou une télésérie. À l’opposé, on ne peut vraiment classer tous les films et séries télé dont le sujet ou des scènes appartiennent au registre des pratiques dites BDSM, comme étant des oeuvres pornographiques.
Dans le court-métrage, il n’est pas rare de croiser des courts-métrages axés sur une séance, ou une pratique BDSM. Nous ne sommes pas loin ici des productions nipponnes mettant en scène des bakushi où l’on entre dans un poème à l’encre blanche. À mi-chemin entre le poétique esthétisant et la torture physique et cérébrale…
Une galerie de vignettes de cinémaCi-dessous figurent plusieurs galeries d’images. Elles sont tirées de films/séries ou de scènes ayant une thématique en lien avec l’échange de pouvoir érotique de près ou plus subtilement, ou ayant pour sujet le pouvoir, le désir, la perversion, la sexualité, les jeux des sens. Bien entendu, le choix de ces films est subjectif, plusieurs ayant inspiré des articles de ce blogue.
Il y en aura d’autres! Et cette galerie prendra de l’ampleur avec le temps.
Comme ils disaient dans la famille à la visite, au moment de quitter : « Vous reviendrez faire votre tour! »
Action! Tournez!L’article Les jeux érotiques de pouvoir et les pratiques BDSM au cinéma est publié dans le site cercle O - L'échange de pouvoir érotique.
Bon bah moi qui croyais pouvoir visionner ma petite sélection porno spécial Halloween pendant que je me déguiserais en Velma de Scooby-Doo – ouais c’était mon plan, ouais – autant vous dire que je suis déçue… Il n’y a rien qui puisse réconforter mon petit cœur tout mou ni le vôtre, je sais bien. Toutefois, j’ai quand même un ou deux tours de cachés dans mon sac. Eh oui je n’allais quand même pas nous laisser déprimer sans avoir de quoi se faper au chaud, sous notre plaid moelleux !
De longs gants en latex noir, une cascade de lubrifiant épais et translucide, de la salive mousseuse à profusion, des reflets bleutés de partout, des plans très serrés sur ces corps entrelacés, du sexe lent, très lent et silencieux, presque chirurgical : « Hydra » est de loin mon film favori du collectif Four Chambers. Lupa et Vex s’intéressent à ce phallus anonyme comme d’un sujet d’expérimentation ou de curiosité. J’attends encore et rêve de la nuit où elles viendront s’introduire inopinément dans mon lit, pour me prendre comme cobaye dans leurs prochains essais sexsurnaturels…
Une musique flippante, des transitions vidéo en fumée mystérieuse, du rouge en veux tu en voilà, une typographie tout droit sortie de la catégorie « horreur » sur DaFont, 3 copies conformes coiffées de masques lapin en latex : pas de doute, Burning Angel a pensé à nous pour Halloween ! Rien de bien nouveau à l’horizon, mais moi ça me remonte le moral cette petite orgie de meufs. Si vous avez un kink pour le latex, les masques, et les draps de satin couleur sang, foncez voir « I Know Who You Fucked Last Halloween » !
Choisir un film de Noel Alejandro, c’est déjà partir gagnant. Chaque cadre est harmonieux, les décors sont chaleureux, les performeurs authentiques, et le sexe est réel, simple et brut. C’est pour cela que j’adore sa série Bedtime Stories. Ici « After Cherries » met en scène les sublimes Sultan of Filth et Shay Noir. Il y a de la nourriture la pleine table basse, des couleurs pastels distillées à droite à gauche, du sex talk, un pénis qui se frotte contre un autre : vous comprenez mieux pourquoi j’aime ce film maintenant ?
Autant vous dire que j’envie désespérément Oliver : je garderais bien Isla que pour moi ! Ça fait déjà un bout de temps que j’avais craqué sur son joli sourire, sa peau douce et ses seins parfaits. Chaque nouvelle vidéo me fait tomber un peu plus amoureuse d’elle. Dans leur nouvelle production spécial Halloween « No Trick, All Treat » on peut l’apercevoir pour notre plus grand plaisir essayer plusieurs déguisements avant de porter son choix sur un divin maid body. Mais la voir dans cette petite tenue me rappelle que je suis confinée solo dans ma chambre, sans Halloween party, sans soubrette, mais surtout sans Isla…
Je ne sais pas si c’est l’effet Halloween qui me pousse à fouiller au plus loin des abysses pornographiques mais mon petit kink du moment c’est les costumes incongrus. Et je suis servie avec ce porny Péplum ! Tout est kitsch et tout est là : des décors studio carrément cheap, la musique orientale qui dépayse, un casting full blanc (pas d’appropriation culturelle à l’époque apparemment), le prince lubrique face à son petit harem, le déhanché qui passe crème, et bien-sûr des perles, des tissus précieux et des bijoux à gogo ! « Ancient Secrets of the Karma » à voir sur AdultTime est mon petit plaisir coupable de ce confinement bis.
Image à la une : Rae
Parfois son cri brûle dans la nuit
pareil au papillon bleu qui traverse la flamme
et change soudain la couleur du rêve
le feu n'étant que le début du cycle de l'éclair
D’après les derniers chiffres d’Oniris (organisme spécialisé dans le ronflement et le sommeil), on estime que le ronflement régulier (plus de 4 nuits par semaine) concerne entre 30 et 40 % de la population adulte, ce qui représente 15 à 20 millions de personnes. Si l’on considère également les conjoints, c’est finalement plus d’un Français sur deux qui est concerné directement par ce trouble.
Les causes de la ronchopathieUn peu d’anatomie pour comprendre d’où vient le ronflement : quand une personne dort sa langue et ses tissus au fond de la gorge se relâchent. Ces tissus peuvent bloquer une partie de l’air et provoquer des vibrations pendant la respiration du dormeur qui deviendra ainsi très sonore.
Plusieurs facteurs semblent à l’origine du ronflement à savoir le sexe, l’âge, le surpoids, l’obstruction nasale, la position pour dormir (sur le dos), l’alcool et le tabac puis certains médicaments. Plus d’hommes que de femmes s’avèrent touchés par ces troubles du sommeil qui peuvent s’aggraver avec les années.
Sommeil perturbéLe ronflement peut perturber le sommeil du ronfleur (apnée du sommeil) mais surtout du conjoint. Le sommeil est fractionné par les épisodes bruyants, le ronflement pouvant atteindre 90 décibels (comme un camion) et causant des insomnies chroniques pour le conjoint. La qualité de sommeil est donc dégradée ce qui peut avoir de multiples conséquences dans la vie de tous les jours : troubles de l’attention, fatigue, somnolence, irritabilité. Et bien sûr : libido…
(Image à la une : Getty Images)
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Les consultations sont assurées tous les derniers lundis de chaque mois de 12h à 15h. Et on peut désormais prendre rendez-vous par mail.
L’article Droits LGBTQI+ : Reprise des Permanences du Bus Spécialisé est apparu en premier sur Association STOP HOMOPHOBIE | Information - Prévention - Aide aux victimes.
Réalisée pour Pornhub par le pôle “Genre, sexualités et santé sexuelle” de l’Ifop, l’étude menée auprès d’un échantillon représentatif de 3 000 Français permet de mesurer l’ampleur du déconfinement sexuel en France et la persistance des freins liés au virus en matière de rencontres et de sexualité.
Cette enquête révèle qu’en dépit des frustrations vécues durant le confinement, les célibataires tendent plutôt à la prudence et à un désir de sécurité affective et sexuelle (« safe sex »). 90% d’entre eux rechercheraient ainsi un seul partenaire dans l’optique d’une relation plus sûre et affective…
Moins de rencontres et moins de rapports sexuelsAprès le confinement, les célibataires semblent avoir moins eu l’occasion de faire l’amour. Un tiers (33 %) d’entre eux déclarent avoir eu un rapport sexueldurant le mois ayant suivi le confinement tandis qu’avant cet isolement, le pourcentage montait à 44%.
Les rencontres entre célibataires ont aussi souffert : 25 % ont eu un rapport sexuel avec une personne avec laquelle ils avaient déjà couché (ex : “ex”, partenaire sexuel régulier ou occasionnel…), contre seulement 5 à 6 % avec quelqu’un rencontré après le 11 mai.
Méfiance et restrictions sanitairesCette baisse des rencontres s’explique par la peur de rencontrer un inconnu en temps de crise sanitaire. La crainte d’être infecté par le virus a déjà empêché près d’une célibataire sur deux de fréquenter un lieu où elle aurait pu rencontrer de potentiels partenaires (43 %). 59 % des célibataires refuseraient d’avoir un rapport avec une personne...Lire la suite sur Union
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Vers 1890, la société européenne souffre déjà des maux que nous connaissons : consumérisme, quête du profit, destruction de la nature. Des prophètes apparaissent, parmi lesquels Fidus, un allemand végétarien qui veut construire des temples à Lucifer.
Alors que l’emprise de l’Eglise vacille, des artistes affirment qu’il serait temps de remplacer le culte de dieu par celui de valeurs jugées plus sûres : le culte de la lumière, par exemple. Fidus est un des plus représentatifs de ces nouveaux gourous. Son vrai nom est Hugo Höppener (1868-1948). Il est né en Allemagne dans une famille de pâtissiers libres-penseurs. Il est beau comme un ange (c’est lui, jeune homme, à droite sur la photo). Il a été l’élève d’un peintre nudiste adepte du soleil, Diefenbach (à gauche sur cette photo). Il se présente comme un «artiste toute lumière» et fait de Lucifer –dont le nom signifie «porteur de lumière»– le nouveau guide spirituel de l’humanité. En 1946, il écrit (1) : «Mon Lucifer n’est ni adversaire ou querelleur, ni rebelle, il est le Fils ainé de Dieu qui a la tâche de susciter la conscience de soi. Il n’a rien du démon puant des pasteurs !».
Des projets hierarchitecturaux
Animé par sa foi, Fidus veut devenir architecte de temples. Il consacre sa vie à des projets démesurés qui ne verront jamais le jour. La seule trace qui reste de ces fantasmes pharaoniques se trouve dans le musée de Monte Verità, au-dessus d’Ascona, en Suisse. Le musée possède la maquette d’un temple qui aurait dû voir le jour non loin de là, sur la montagne. Hélas, Fidus ne parviendra jamais à réunir la somme qui permettrait de le faire bâtir (2). Si ce temple avait vu le jour, il aurait fait la taille d’une Zigourat babylonienne. Il se serait dressé en pleine nature, surgi de nulle part, comme un de ces vaisseaux de pierre dans les BD de Bilal. Et il aurait certainement provoqué des appels à boycott ou des pétitions pour sa fermeture.
L’humanitaire au service des peuples
C’est toujours le même problème avec les avant-gardes : elles prétendent sauver le monde en montrant la voie du progrès. Elles se croient toujours plus «éclairées» que les «peuples» dont elles veulent faire le bien. Le concept même d’avant-garde est programmatique : il suppose que des génies sont aux avant-postes de «l’histoire en marche». Ces héros prométhéens apportent le savoir –les idées ou les innovations, à commencer par l’invention du feu–, afin que les individus puissent s’émanciper de leurs superstitions et de leurs préjugés. Avec quel résultat ?
La morale, c’est pour les ?
Depuis le XVIIIe siècle, en France, on connait la musique. Les premiers temples dédiés à des cultes non-chrétiens sont ceux des «libertins» : Palais de Cupidon, temple de volupté, sanctuaire d’Aphrodite. Au XVIIIe siècle, les aristocrates et les financiers baptisent leurs garçonnières de noms empruntés aux cultes païens, afin d’en préciser la destination. Ce sont des temples dédiés aux plaisirs. Ces plaisirs sont censés être pris sans tabous, ni entraves, par des femmes et des hommes soi-disant «affranchis» de la morale commune. Mais qui est dupe de cette vision naïve du libertinage ? Même à l’époque, des voix s’élèvent contre cette imposture.
Des temples libertins aux temples républicains
Lorsqu’ils attirent des femmes dans leurs «îles de Cythère», les libertins en réalité ne se conduisent ni en apôtres de l’amour libre ni en prosélytes d’une société égalitaire ou plus juste. Ainsi que le chercheur Michel Brix le démontre dans Libertinage des Lumières et Guerre des sexes, il serait faux d’«assimiler tous les auteurs de récits libertins à des propagandistes de l’Eros des Lumières». De fait, la fête finit mal pour eux. Avec la Révolution française, de nouveaux temples voient le jour. Ils sont dédiés à la Raison et certains contiennent des autels à Rousseau ou Marat. A l’aide d’un «culte officiel», la république tente d’imposer au peuple l’utopie d’un monde débarrassé de ses chaînes. Toujours la même imposture.
Des temples dédiés non plus à dieu mais à l’humanité
Quelle différence avec les temples qui se multiplient au XIXe siècle sous l’égide de la franc-maçonnerie, des Rose-Croix ou de courants occultistes divers ? Sous couvert d’en finir avec les «erreurs de l’esprit primitif» (dixit Fidus), c’est-à-dire avec les croyances, il s’agit de défendre un idéal de spiritualité conforme à la raison. Les nouvelles religions doivent permettre à l’homme d’atteindre un équilibre de vie en harmonie avec la nature. L’individu doit devenir «souverain» au sens nietzschéen du terme (3). Et pour cela il faut l’initier. Dans les temples de Fidus, il n’y a d’ailleurs pas de culte. On n’y va pas pour prier. Prier qui d’ailleurs ? Puisque dieu est mort.
Un temple en cube relié à un sanctuaire en dodécaèdre
Dans les temples de Fidus, on va pour se transformer. Pour se réaliser… Avec un siècle d’avance sur les maîtres de la pleine conscience, Fidus met au point un rituel mystagogique singulier. Il s’agit de se rendre au Temple. Celui de la terre par exemple. Fidus en a ébauché le concept dès 1895. Son Tempel der Erde est un édifice à bâtir en pleine forêt (contact avec la nature), entouré de douves (mort symbolique), de forme cubique relié à un dôme en dodécaèdre. Harald Szeemann, fondateur du musée de Monte Verità décrit ainsi le dispositif : «Quiconque souhaite connaître le mystère doit d’abord passer par la structure cubique, mais avant tout avant tout il doit subir des tests en série comme les jeunes franc-maçons.»
Femmes sentimentales, hommes d’action
Dès l’entrée (un escalier monumental), le visiteur est confronté à «des symboles de l’au-delà et du cosmos» : des dragons et des lions sont les gardiens d’une porte surmontée par un arbre de vie, inscrit dans une forme d’œuf (symbole de fécondité), surmonté d’un fronton marqué du mot TAT (action) et d’un miroir circulaire (signe cosmique). Une fois passée l’entrée, se séparant, les femmes doivent aller à gauche et les hommes à droite. Le chemin des femmes passe des salles orange de l’envie, rouge des sentiments, puis violette de la nostalgie. Le chemin des hommes traverse les salles vert-jaune de l’ambition, verte de la volonté et bleu-verte de l’amour. (Tout novateur qu’il soit, Fidus reste fidèle à l’esprit de son temps).
Des temples pour l’éveil des émotions
Ensuite, les deux chemins se rejoignent dans la salle de la dévotion qui offre deux possibilités d’accéder à la connaissance : soit vous descendez vers l’atrium du temple, avec son bassin surmonté d’une statue du «seigneur de la terre». Soit vous allez dans la salle bleu sombre du silence, puis dans le mausolée des ténèbres (4). Après quoi se trouve le sanctuaire, situé à l’extérieur du cube. En 1907, Fidus explique dans un essai (Etwas vom Ringelreife, republié en 1912 dans une nouvelle version) que ses temples ont pour fonction de rendre possible une «expérience émotionnelle». Comment se réaliser sans d’abord être ému-e ? L’idée est belle, a priori.
Des liturgies hallucinées
Elle séduit d’ailleurs beaucoup de gens à l’époque, émerveillés par les images de fêtes collectives dont Fidus déploie les fastes : il représente des foules de femmes et d’hommes nus rassemblés en cercles autour de grappes humaines aspirées par la lumière. Des liturgies hallucinées.
Le prophète d’Amden
En 1903, un prophète de l’apocalypse d’origine autrichienne-américaine, appelé Josua Klein invite Fidus et lui confie la construction de trois temples sur les collines de la colonie théosophique de Grappenhof qu’il a fondée près d’Amden. Mais ce projet sombre finalement à l’eau car Josua Klein –qui fait des prêches avec un groupe d’illuminé-es– a perdu sa fortune.
Dans ses mémoires, un ami de Fidus (Wilhelm Sphor) raconte ainsi l’épisode : «Nous brisions des rochers, coupions des arbres, et un plateau fut nivelé sur un affleurement rocheux près du lac. Tout allait très bien, mais sans mener à rien puisque le prophète devait prêcher tous les jours, du petit matin à deux heures de l’après-midi, en bougeant les yeux, les bras et les jambes en tous sens, en maudissant le monde entier et en réprimandant Dieu qui n’avait pas tout fait comme il fallait. Après ça, tout le monde était fatigué, personne ne pouvait songer à travailler» (1). Fidus trouve tout cela absurde et repart en Allemagne.
Un portrait de Hitler… jugé dégénéré
Durant les années suivantes, sans jamais renoncer à ses projets de temple (Temple de l’eau calme, Temple de l’étreinte universelle, Temple du dragon, Temple de l’action, Temple de la couronne de fer, etc), il vit surtout de la vente de cartes postales et d’illustrations. Il travaille pour des revues satiriques ou homosexuelles. Peu avant que Hitler arrive au pouvoir, il adhère au parti et tente par tous les moyens de se gagner les bonnes grâces du nouveau régime. Il fait même un portrait du Fuhrer, qui est immédiatement censuré. Son art est classé parmi les oeuvres dégénérées. Après-guerre, pour survivre, il fait des tableaux de Lénine ou Staline qui lui sont payés en patates. Il meurt misérablement en 1948, mais toujours aussi beau.
De lui, l’histoire retient des oeuvres jugendstil inspirées par le désir de fusion cosmique, des images de couples harmonieusement enlacés et de corps ascétiques tendus vers la lumière.
Un membre du parti national-socialiste inspirateur des hippies ?
Ironie du sort : dans les années 1970, ses tableaux inspirent les affiches américaines du Flower Power, un mouvement qui –lui aussi– entend réformer la vie et faire advenir un monde meilleur. C’est toute l’ironie des avant-gardes qui s’inscrivent, les unes après les autres, dans la lignée du progressisme – projet moderne de l’Occident – et qui réactualisent sans cesse le rêve d’une société libérée des formes d’aliénation que sont les idées reçues ou les conventions. Curieusement, à répétition, l’idéal progressiste se retourne contre lui-même, c’est-à-dire qu’à force de promouvoir le bonheur et l’émancipation, il produit les effets inverses.
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Je remercie Hermann Müller et Reinhard Christeller, créateurs du site de référence http://www.gusto-graeser.info/body_indexFR.html
A LIRE : Blutleuchte : mysticismes anciens & contemporains, de Gerhard Hallstatt, éditions Camion Noir, 2012.
A LIRE : Monte Verità. Le mammelle della verità, de Harald Szeemann, éditions Electa / Armando dado, 1980. Ce livre (en italien) existe aussi en version allemande.
A LIRE : Les particules élémentaires, de Michel Houellebecq, Flammarion, 1988 (1998).
A LIRE : Libertinage des Lumières et Guerre des sexes, Michel Brix, éditions Kimé, 2018.
NOTES
(1) La plupart des citations proviennent du seul livre en français qui à ma connaissance parle de Fidus (et dont la fiche Wikipedia a repris tout le contenu) : Blutleuchte : mysticismes anciens & contemporains, de Gerhard Hallstatt, éditions Camion Noir, 2012
(2) Par ailleurs, Henri Oedenkoven, qui dirige la clinique de naturopathie du Monte Verità se méfie de ce projet ou plutôt, des idéaux théosophiques de Fidus. Les deux hommes se rencontrent en 1907, mais la rencontre ne débouche pas sur un accord. Le 29 décembre 1908, Oedenkoven écrit à Fidus : « À cette époque [lors de son séjour en 1907], j’ai été terriblement tourmenté par votre emprisonnement spirituel [en théosophie], et par votre emprisonnement total [Fidus serait venu à Monte Verità accompagné par un médium aux allures de gourous]. Je voudrais m’expliquer une chose : qu’est-ce qui, dans votre art, m’attire si irrésistiblement vers certaines de vos œuvres et en repousse d’autres tout aussi irrésistiblement ? Comment est-il possible qu’un esprit produise des résultats aussi contradictoires ? Et je pense à la captivité mentionnée ci-dessus ; que vos propres expressions soient bonnes ou mauvaises seulement sous l’influence des autres ? » En décembre 1908, ainsi que cette carte le suggère, Oedenkoven regrette à moitié son rejet de 1907, mais à moitié seulement.
(3) «L’individu souverain, individu qui n’est semblable qu’à lui-même, l’individu affranchi de la moralité des mœurs, l’individu autonome et supermoral (car «autonome» et «moral» s’excluent), bref l’homme à la volonté propre, indépendante et persistante, l’homme qui peut promettre, – celui qui possède en lui-même la conscience fière et vibrante de ce qu’il a enfin atteint par là, de ce qui s’est incorporé en lui, une véritable conscience de la liberté et de la puissance, enfin le sentiment d’être arrivé à la perfection de l’homme», Généalogie de la morale, Friedrich Nietzsche,1887.
(4) L’idée des couleurs fait flores. Plusieurs écoles anthroposophiques –l’école Goethe de Hambourg, la Freie waldorfschule de Stuttgart ou la New school de Londrès construites dans les années 1920 – ont repris ce concept d’initiation par la lumière.
Je remercie le Musée de Monte Verità. Ainsi que Hermann Müller et Reinhard Christeller, créateurs du site de référence http://www.gusto-graeser.info/body_indexFR.html
Fondation Monte Verità : rue Collina 84 - 6612 Ascona. Tel : +41 91 785 40 40.
CET ARTICLE FAIT PARTIE D’UN DOSSIER CONSACRE A MONTE VERITA : «Sors de ce trou !» ; «Monte Verità et la libération sexuelle» ; «Vivre d’amour et d’eau fraiche ?» ; «Otto Gross, baiseur en série ?» ; «Danse avec le diable» ; «Sexe, morphine et dadaisme», «Fidus, précurseur du flower power ?», «Une religion transgenre pour devenir heureux ?».
Vers 1890, la société européenne souffre déjà des maux que nous connaissons : consumérisme, quête du profit, destruction de la nature. Des prophètes apparaissent, parmi lesquels Fidus, un allemand végétarien qui veut construire des temples à Lucifer.
Alors que l’emprise de l’Eglise vacille, des artistes affirment qu’il serait temps de remplacer le culte de dieu par celui de valeurs jugées plus sûres : le culte de la lumière, par exemple. Fidus est un des plus représentatifs de ces nouveaux gourous. Son vrai nom est Hugo Höppener (1868-1948). Il est né en Allemagne dans une famille de pâtissiers libres-penseurs. Il est beau comme un ange (c’est lui, jeune homme, à droite sur la photo). Il a été l’élève d’un peintre nudiste adepte du soleil, Diefenbach (à gauche sur cette photo). Il se présente comme un «artiste toute lumière» et fait de Lucifer –dont le nom signifie «porteur de lumière»– le nouveau guide spirituel de l’humanité. En 1946, il écrit (1) : «Mon Lucifer n’est ni adversaire ou querelleur, ni rebelle, il est le Fils ainé de Dieu qui a la tâche de susciter la conscience de soi. Il n’a rien du démon puant des pasteurs !».
Des projets hierarchitecturaux
Animé par sa foi, Fidus veut devenir architecte de temples. Il consacre sa vie à des projets démesurés qui ne verront jamais le jour. La seule trace qui reste de ces fantasmes pharaoniques se trouve dans le musée de Monte Verità, au-dessus d’Ascona, en Suisse. Le musée possède la maquette d’un temple qui aurait dû voir le jour non loin de là, sur la montagne. Hélas, Fidus ne parviendra jamais à réunir la somme qui permettrait de le faire bâtir (2). Si ce temple avait vu le jour, il aurait fait la taille d’une Zigourat babylonienne. Il se serait dressé en pleine nature, surgi de nulle part, comme un de ces vaisseaux de pierre dans les BD de Bilal. Et il aurait certainement provoqué des appels à boycott ou des pétitions pour sa fermeture.
L’humanitaire au service des peuples
C’est toujours le même problème avec les avant-gardes : elles prétendent sauver le monde en montrant la voie du progrès. Elles se croient toujours plus «éclairées» que les «peuples» dont elles veulent faire le bien. Le concept même d’avant-garde est programmatique : il suppose que des génies sont aux avant-postes de «l’histoire en marche». Ces héros prométhéens apportent le savoir –les idées ou les innovations, à commencer par l’invention du feu–, afin que les individus puissent s’émanciper de leurs superstitions et de leurs préjugés. Avec quel résultat ?
La morale, c’est pour les ?
Depuis le XVIIIe siècle, en France, on connait la musique. Les premiers temples dédiés à des cultes non-chrétiens sont ceux des «libertins» : Palais de Cupidon, temple de volupté, sanctuaire d’Aphrodite. Au XVIIIe siècle, les aristocrates et les financiers baptisent leurs garçonnières de noms empruntés aux cultes païens, afin d’en préciser la destination. Ce sont des temples dédiés aux plaisirs. Ces plaisirs sont censés être pris sans tabous, ni entraves, par des femmes et des hommes soi-disant «affranchis» de la morale commune. Mais qui est dupe de cette vision naïve du libertinage ? Même à l’époque, des voix s’élèvent contre cette imposture.
Des temples libertins aux temples républicains
Lorsqu’ils attirent des femmes dans leurs «îles de Cythère», les libertins en réalité ne se conduisent ni en apôtres de l’amour libre ni en prosélytes d’une société égalitaire ou plus juste. Ainsi que le chercheur Michel Brix le démontre dans Libertinage des Lumières et Guerre des sexes, il serait faux d’«assimiler tous les auteurs de récits libertins à des propagandistes de l’Eros des Lumières». De fait, la fête finit mal pour eux. Avec la Révolution française, de nouveaux temples voient le jour. Ils sont dédiés à la Raison et certains contiennent des autels à Rousseau ou Marat. A l’aide d’un «culte officiel», la république tente d’imposer au peuple l’utopie d’un monde débarrassé de ses chaînes. Toujours la même imposture.
Des temples dédiés non plus à dieu mais à l’humanité
Quelle différence avec les temples qui se multiplient au XIXe siècle sous l’égide de la franc-maçonnerie, des Rose-Croix ou de courants occultistes divers ? Sous couvert d’en finir avec les «erreurs de l’esprit primitif» (dixit Fidus), c’est-à-dire avec les croyances, il s’agit de défendre un idéal de spiritualité conforme à la raison. Les nouvelles religions doivent permettre à l’homme d’atteindre un équilibre de vie en harmonie avec la nature. L’individu doit devenir «souverain» au sens nietzschéen du terme (3). Et pour cela il faut l’initier. Dans les temples de Fidus, il n’y a d’ailleurs pas de culte. On n’y va pas pour prier. Prier qui d’ailleurs ? Puisque dieu est mort.
Un temple en cube relié à un sanctuaire en dodécaèdre
Dans les temples de Fidus, on va pour se transformer. Pour se réaliser… Avec un siècle d’avance sur les maîtres de la pleine conscience, Fidus met au point un rituel mystagogique singulier. Il s’agit de se rendre au Temple. Celui de la terre par exemple. Fidus en a ébauché le concept dès 1895. Son Tempel der Erde est un édifice à bâtir en pleine forêt (contact avec la nature), entouré de douves (mort symbolique), de forme cubique relié à un dôme en dodécaèdre. Harald Szeemann, fondateur du musée de Monte Verità décrit ainsi le dispositif : «Quiconque souhaite connaître le mystère doit d’abord passer par la structure cubique, mais avant tout avant tout il doit subir des tests en série comme les jeunes franc-maçons.»
Femmes sentimentales, hommes d’action
Dès l’entrée (un escalier monumental), le visiteur est confronté à «des symboles de l’au-delà et du cosmos» : des dragons et des lions sont les gardiens d’une porte surmontée par un arbre de vie, inscrit dans une forme d’œuf (symbole de fécondité), surmonté d’un fronton marqué du mot TAT (action) et d’un miroir circulaire (signe cosmique). Une fois passée l’entrée, se séparant, les femmes doivent aller à gauche et les hommes à droite. Le chemin des femmes passe des salles orange de l’envie, rouge des sentiments, puis violette de la nostalgie. Le chemin des hommes traverse les salles vert-jaune de l’ambition, verte de la volonté et bleu-verte de l’amour. (Tout novateur qu’il soit, Fidus reste fidèle à l’esprit de son temps).
Des temples pour l’éveil des émotions
Ensuite, les deux chemins se rejoignent dans la salle de la dévotion qui offre deux possibilités d’accéder à la connaissance : soit vous descendez vers l’atrium du temple, avec son bassin surmonté d’une statue du «seigneur de la terre». Soit vous allez dans la salle bleu sombre du silence, puis dans le mausolée des ténèbres (4). Après quoi se trouve le sanctuaire, situé à l’extérieur du cube. En 1907, Fidus explique dans un essai (Etwas vom Ringelreife, republié en 1912 dans une nouvelle version) que ses temples ont pour fonction de rendre possible une «expérience émotionnelle». Comment se réaliser sans d’abord être ému-e ? L’idée est belle, a priori.
Des liturgies hallucinées
Elle séduit d’ailleurs beaucoup de gens à l’époque, émerveillés par les images de fêtes collectives dont Fidus déploie les fastes : il représente des foules de femmes et d’hommes nus rassemblés en cercles autour de grappes humaines aspirées par la lumière. Des liturgies hallucinées.
Le prophète d’Amden
En 1903, un prophète de l’apocalypse d’origine autrichienne-américaine, appelé Josua Klein invite Fidus et lui confie la construction de trois temples sur les collines de la colonie théosophique de Grappenhof qu’il a fondée près d’Amden. Mais ce projet sombre finalement à l’eau car Josua Klein –qui fait des prêches avec un groupe d’illuminé-es– a perdu sa fortune.
Dans ses mémoires, un ami de Fidus (Wilhelm Sphor) raconte ainsi l’épisode : «Nous brisions des rochers, coupions des arbres, et un plateau fut nivelé sur un affleurement rocheux près du lac. Tout allait très bien, mais sans mener à rien puisque le prophète devait prêcher tous les jours, du petit matin à deux heures de l’après-midi, en bougeant les yeux, les bras et les jambes en tous sens, en maudissant le monde entier et en réprimandant Dieu qui n’avait pas tout fait comme il fallait. Après ça, tout le monde était fatigué, personne ne pouvait songer à travailler» (1). Fidus trouve tout cela absurde et repart en Allemagne.
Un portrait de Hitler… jugé dégénéré
Durant les années suivantes, sans jamais renoncer à ses projets de temple (Temple de l’eau calme, Temple de l’étreinte universelle, Temple du dragon, Temple de l’action, Temple de la couronne de fer, etc), il vit surtout de la vente de cartes postales et d’illustrations. Il travaille pour des revues satiriques ou homosexuelles. Peu avant que Hitler arrive au pouvoir, il adhère au parti et tente par tous les moyens de se gagner les bonnes grâces du nouveau régime. Il fait même un portrait du Fuhrer, qui est immédiatement censuré. Son art est classé parmi les oeuvres dégénérées. Après-guerre, pour survivre, il fait des tableaux de Lénine ou Staline qui lui sont payés en patates. Il meurt misérablement en 1948, mais toujours aussi beau.
De lui, l’histoire retient des oeuvres jugendstil inspirées par le désir de fusion cosmique, des images de couples harmonieusement enlacés et de corps ascétiques tendus vers la lumière.
Un membre du parti national-socialiste inspirateur des hippies ?
Ironie du sort : dans les années 1970, ses tableaux inspirent les affiches américaines du Flower Power, un mouvement qui –lui aussi– entend réformer la vie et faire advenir un monde meilleur. C’est toute l’ironie des avant-gardes qui s’inscrivent, les unes après les autres, dans la lignée du progressisme – projet moderne de l’Occident – et qui réactualisent sans cesse le rêve d’une société libérée des formes d’aliénation que sont les idées reçues ou les conventions. Curieusement, à répétition, l’idéal progressiste se retourne contre lui-même, c’est-à-dire qu’à force de promouvoir le bonheur et l’émancipation, il produit les effets inverses.
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Je remercie Hermann Müller et Reinhard Christeller, créateurs du site de référence http://www.gusto-graeser.info/body_indexFR.html
A LIRE : Blutleuchte : mysticismes anciens & contemporains, de Gerhard Hallstatt, éditions Camion Noir, 2012.
A LIRE : Monte Verità. Le mammelle della verità, de Harald Szeemann, éditions Electa / Armando dado, 1980. Ce livre (en italien) existe aussi en version allemande.
A LIRE : Les particules élémentaires, de Michel Houellebecq, Flammarion, 1988 (1998).
A LIRE : Libertinage des Lumières et Guerre des sexes, Michel Brix, éditions Kimé, 2018.
NOTES
(1) La plupart des citations proviennent du seul livre en français qui à ma connaissance parle de Fidus (et dont la fiche Wikipedia a repris tout le contenu) : Blutleuchte : mysticismes anciens & contemporains, de Gerhard Hallstatt, éditions Camion Noir, 2012
(2) Par ailleurs, Henri Oedenkoven, qui dirige la clinique de naturopathie du Monte Verità se méfie de ce projet ou plutôt, des idéaux théosophiques de Fidus. Les deux hommes se rencontrent en 1907, mais la rencontre ne débouche pas sur un accord. Le 29 décembre 1908, Oedenkoven écrit à Fidus : « À cette époque [lors de son séjour en 1907], j’ai été terriblement tourmenté par votre emprisonnement spirituel [en théosophie], et par votre emprisonnement total [Fidus serait venu à Monte Verità accompagné par un médium aux allures de gourous]. Je voudrais m’expliquer une chose : qu’est-ce qui, dans votre art, m’attire si irrésistiblement vers certaines de vos œuvres et en repousse d’autres tout aussi irrésistiblement ? Comment est-il possible qu’un esprit produise des résultats aussi contradictoires ? Et je pense à la captivité mentionnée ci-dessus ; que vos propres expressions soient bonnes ou mauvaises seulement sous l’influence des autres ? » En décembre 1908, ainsi que cette carte le suggère, Oedenkoven regrette à moitié son rejet de 1907, mais à moitié seulement.
(3) «L’individu souverain, individu qui n’est semblable qu’à lui-même, l’individu affranchi de la moralité des mœurs, l’individu autonome et supermoral (car «autonome» et «moral» s’excluent), bref l’homme à la volonté propre, indépendante et persistante, l’homme qui peut promettre, – celui qui possède en lui-même la conscience fière et vibrante de ce qu’il a enfin atteint par là, de ce qui s’est incorporé en lui, une véritable conscience de la liberté et de la puissance, enfin le sentiment d’être arrivé à la perfection de l’homme», Généalogie de la morale, Friedrich Nietzsche,1887.
(4) L’idée des couleurs fait flores. Plusieurs écoles anthroposophiques –l’école Goethe de Hambourg, la Freie waldorfschule de Stuttgart ou la New school de Londrès construites dans les années 1920 – ont repris ce concept d’initiation par la lumière.
Je remercie le Musée de Monte Verità. Ainsi que Hermann Müller et Reinhard Christeller, créateurs du site de référence http://www.gusto-graeser.info/body_indexFR.html
Fondation Monte Verità : rue Collina 84 - 6612 Ascona. Tel : +41 91 785 40 40.
CET ARTICLE FAIT PARTIE D’UN DOSSIER CONSACRE A MONTE VERITA : «Sors de ce trou !» ; «Monte Verità et la libération sexuelle» ; «Vivre d’amour et d’eau fraiche ?» ; «Otto Gross, baiseur en série ?» ; «Danse avec le diable» ; «Sexe, morphine et dadaisme», «Fidus, précurseur du flower power ?», «Une religion transgenre pour devenir heureux ?».
Ils avaient été arrêtés en août 2018 pour avoir prétendument participé à une « soirée d’initiation gay ». Après plusieurs audiences et ajournements, le juge a rejeté l'affaire par « manque de poursuites diligentes ».
L’article Nigeria : la justice rejette l’affaire contre 47 hommes accusés d’homosexualité est apparu en premier sur Association STOP HOMOPHOBIE | Information - Prévention - Aide aux victimes.
Ils avaient été arrêtés en août 2018 pour avoir prétendument participé à une « soirée d’initiation gay ». Après plusieurs audiences et ajournements, le juge a rejeté l'affaire par « manque de poursuites diligentes ».
L’article Nigeria : la justice rejette l’affaire contre 47 hommes accusés d’homosexualité est apparu en premier sur Association STOP HOMOPHOBIE | Information - Prévention - Aide aux victimes.
Tueurs en série ou terroristes… Ces hommes gays ou bis ont surpris tant leur profil semblait être aux antipodes de l’image habituellement véhiculée par les médias ou les représentations culturelles. Pourtant, ils ont été d’une cruauté impensable qui n’a rien à envier avec celles des criminels hétérosexuels… Et si le placard expliquait en partie cette sauvagerie ? Suite de notre enquête exclusive.
« Bonjour. Fidèle lectrice d’UNION, que je dévore de la première à la dernière page, je suis tombée l’an dernier sur une histoire de filles qui se faisaient jouir en se donnant des lavements. Depuis j’y pense régulièrement, mais j’hésite à me lancer. Sur le Net, on dit que cela peut être dangereux. Est-ce vraiment le cas et doit-on nécessairement être deux pour cette pratique ? »
Voici les conseils de notre sexologue.
Faire bouillir la poire puis utiliser un liquide tièdeJe peux vous rassurer sur le fait qu’il n’est pas en soi dangereux de pratiquer des lavements. Il faut bien évidemment respecter les règles d’hygiène de base, à savoir utiliser une poire à lavement propre, nettoyée régulièrement à l’eau chaude et au savon, et préférer une eau bouillie refroidie afin de limiter l’introduction de germes dans l’intestin. Le fait de faire bouillir de l’eau pendant quelques minutes, par exemple 5 à 10 minutes, permet l’élimination de la plupart des agents infectieux et vous assure donc une meilleure sécurité.
Enfin, à la fois pour le confort et pour préserver l’intégrité de la paroi intestinale il est recommandé d’utiliser un liquide tiède à la température interne de votre corps (37°), c’est-à-dire ni trop chaud (risque de brûlure), ni trop froid, ce qui risquerait de provoquer des spasmes.
Une pratique ponctuelleL’usage répété de lavements représente tout de même un risque modéré, il reste donc préférable de ne pas augmenter la quantité d’eau utilisée, ni la fréquence, ni la durée. L’intestin étant un organe fragile, il vaut mieux préserver son équilibre.
Enfin, pour terminer, il n’y a nul besoin d’être deux pour cette pratique, c’est même plus souvent une pratique solitaire, à moins que les...Lire la suite sur Union
Cet article Un lavement en toute sécurité est apparu en premier sur Union.
Deux militaires taïwanaises et leurs compagnes de même sexe échangeront leurs consentements vendredi lors d'une grande cérémonie organisée par l'armée de ce territoire qui a été le premier d'Asie à reconnaître les unions de personnes de même sexe.
L’article Taïwan : Deux couples de femmes se diront « oui » lors d’un mariage organisé par l’armée est apparu en premier sur Association STOP HOMOPHOBIE | Information - Prévention - Aide aux victimes.
Deux militaires taïwanaises et leurs compagnes de même sexe échangeront leurs consentements vendredi lors d'une grande cérémonie organisée par l'armée de ce territoire qui a été le premier d'Asie à reconnaître les unions de personnes de même sexe.
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Dimanche après-midi, il pleut dehors et je m’ennuie : je me laisse donc tenter par une petite pérégrination YouTubesque comme on les aime autour d’un bon chaï latte fumant. Ni une ni deux je me fais complètement engloutir par un flux de vidéos en tout genre. Le chemin fut hasardeux mais concluant puisque je finis par tomber sur cette vidéo, que dis-je, ce joyau qui tout bonnement deviendra mon coup de cœur Pornophony 2020. Les copains.ines, je vous présente Lapsuceur.
Assidu·es de la rap culture, vous avez sûrement déjà entendu parler de lui. C’est sur la chaîne YouTube Le Règlement qu’il fait ses gammes et entame sa notoriété à petite échelle. Le fond de commerce de Lapsuceur ? C’est la bite. Impossible de passer à côté, tout nous crie son amour des phallus : de son identité visuelle avec sa superbe bannière alphabeteub, sa communauté répondant au doux nom de « suceurs » ainsi que tout ses textes tournant exclusivement autour de sa sexualité qu’il semble vivre avec engouement et liberté. En tout cas, en plus d’assumer clairement son homosexualité, Lapsuceur arbore aussi non sans fierté son profil passif. Je ne vous cache pas que ses punchlines incisives me font monter la température là en bas, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.
Certes, je ne suis pas la destinataire de ses déclaration d’amour teubiennes mais y suis-je insensible ? Mes sous-vêtements vous jurent que non…
« J’suis pas une pute, si j’te suce, j’le fais gratuit. »Lapsuceur porte la cagoule et pour cause, l’homosexualité reste l’un des sujets les plus tabous dans le rap français comme international. Les insultes homophobes et sexistes y vont bon train. Peu de place pour les faibles : les poucaves, les pleureurs, les petites bites, les pédales, les meufs… Bref vous avez déjà compris. Pas étonnant que Lapsuceur souhaite préserver son identité. Alors que peu de personnalités du rap osent faire publiquement leur coming-out, Lapsuceur va encore plus loin en en faisant son cheval de bataille, son sujet de prédilection et en s’imposant bottom en maître. Une première !
Vous me direz : « Pourquoi toi meuf cis, kiffes-tu autant ses textes ? ». Ben je sais pas vous, mais moi ça me fait baver d’imaginer deux mecs (ou plus) ensemble. Et puis, je compte bien sur Lapsuceur pour faire évoluer les mentalités et enterrer l’homo- et la bi-phobie ambiante avec ses odes au fion et au zizi. Odes qui me font principalement de l’effet par leur spontanéité et leur vocabulaire brut de décoffrage.
Voici d’ailleurs un petit florilège de mes passages préférés :
Qui prend moins de douches que de golden showers ? C’est Lapsuceur.
Tape dans l’fond j’suis pas ton père.
Mets du respect sur mon nom, mets du mesper sur mon fion.
J’aime bien quand tu m’suces la bite mais j’préfère quand c’est moi qui l’fait.
Je vous conseille vivement d’aller faire un petit tour sur sa chaîne. D’façon il sera forcément court puisqu’il propose seulement quelques tubes, mais la rumeur court qu’un disque sortira prochainement… Histoire de commencer fort, chargez sa reprise de « Au DD » de PNL : du pur génie ! Peut-être que les morceaux sont trop courts, la prise de son est bof-bof, et la captation de clip laisse à désirer. Mais les punchlines sont mémorables et sans pareil, la gestuelle est maîtrisée, et bien que l’on reste sur notre faim, moi je vais garder un œil ouvert et attentif sur ce phénomène du rap français. Je vous invite à fouiller dans les commentaires de ses vidéos YouTube pour des fous rires assurés, en attendant d’en entendre plus de l’empereur de la beuteu !
En 1950, Jean Dubuffet publie un ouvrage porno et graphique – «Labonfam abeber » (La bonne femme à Bébert). Gribouillé d’images obscènes, calligraphié en jargon phonétique sans respect ni des bonnes moeurs ni de la syntaxe : un pied de nez aux «enculturés» ?
Potache, irrévérencieux, scandaleux pour l’époque, l’ouvrage de Jean Dubuffet n’est tiré qu’à 50 exemplaires, mais lui vaut des ennemis. Qu’à cela ne tienne. Jean Dubuffet n’a cure de reconnaissance. Il ne vit pas de son art. Et d’ailleurs, qu’est-ce que l’art, demande-t-il : de l’art «homologué» ? Lui-même ne prétend pas en faire qui est pourtant reconnu comme un des plus grands artistes du XXe siècle. Ancien marchand de vin enrichi sous l’occupation avec le marché noir, il affirme ne pas faire partie de ces élites qu’il dénigre. Il accumule les provocations, allant jusqu’à peindre sur des bouts de journaux des oeuvres intitulées : «Dubuffet est un sale con, un foireux, un enculé»… ce qui n’est pas tout à fait faux, s’il faut en croire ses contemporains.
Insoumis ou impoli ?
Toute sa vie, il reste impoli. En témoigne une belle exposition «Jean Dubuffet, Un barbare en Europe» – montée d’abord au MUCEM et maintenant visible au Musée d’Ethnographie de Genève –, qui explore méthodiquement les fâcheuses tendances de l’artiste à «faire dissensus». Bousculer les conventions, maltraiter la langue, dessiner des cochonneries : il y met une maligne obstination, avec le désir constant de contester les valeurs établies. Le texte qu’il compose en 1950 a valeur de programme : «Afon vazi pluctira profon pluxebon». Jean Dubuffet veut donc tout casser, «à fond», et surtout cette notion de l’art qu’il nomme «l’art culturel», autrement dit l’art défendu par «des brigades d’intellectuels de carrière» qu’il compare en 1949 à des «nageurs en eau bouillie».
«Dubuffet, c’est un enfant gâté»
Son texte, rageur et jubilatoire, défend l’idée naïve qu’il y a, d’un côté, la haute culture –celle qu’on apprend assis sur les bancs d’école, en s’ennuyant– et, de l’autre, la culture de la vie, celle des ginguettes et des troquets. Sa mauvaise foi est évidente : n’est-il pas issu d’une bonne famille bourgeoise ? «Au début, Dubuffet, c’est un enfant gâté qui se conduit mal avec la culture qu’il a reçue en héritage», résume Christophe David dans un chapitre du catalogue de l’exposition malicieusement intitulé «Jusqu’à l’os» : hargneux, tenace, Jean Dubuffet rongera ainsi sa haine de la culture. «Plus tard, devenu un vieux bonze, il ne lâchera pas le morceau.» Il n’aime pas la culture qu’il assimile à un carcan. Alors, il attaque.
Jean, amoureux, fait du bal-musette
Dans les années 1930, il a pourtant volontiers fréquenté les milieux bohèmes de Montparnasse, en y croisant Fernand Léger, Joyce, Hemingway ou la célèbre Kiki qui pose pour les artistes surréalistes. C’est aussi là qu’il rencontre une autre modèle, Emilie Marlu, dont il tombe fou amoureux et qu’il épouse en 1939. Enfant, Jean Dubuffet faisait ses gammes sur le piano familial. Maintenant, il s’entraîne à l’accordéon parce qu’il veut faire danser sa Lili. Elle est drôle, elle l’encourage à toutes les folies. Aux côtés de cette «fille du peuple», Jean Dubuffet se lâche. Jusqu’ici, il peignait en amateur des tableaux relativement sages. Brusquement, il pétrit des masques en papier mâché, fait des marionnettes et se passionne pour les graffitis.
L’ethnographie du quotidien
En 1943, Jean Dubuffet s’intéresse aux usagers du métro, qu’il dépeint en tribu exotique, suivant l’exemple de son grand ami Henri Michaux, ethnographe du dérisoire. Il se met à les dessiner, en leur faisant des têtes rondes marrantes comme sur les dessins d’enfant. L’écrivain Jean Paulhan découvre ces oeuvres, devient son ami et organise la première exposition des travaux de Dubuffet, en octobre 1944 (quelques mois après la libération), qui suscite un véritable tollé. Dubuffet y expose ses petits bonhommes anonymes aux silhouettes dégingandées, avec leur zizi et leur bras comme des allumettes. Il prétend faire ainsi le portrait d’un homme nouveau qu’il nomme «L’homme du commun», soit l’exact contraire du héros de guerre, «hors du commun». Scandale.
La faillite de la civilisation occidentale
Dans l’atmosphère délétère de l’après seconde guerre mondiale, alors que des millions d’hommes sont morts, Dubuffet ne supporte plus cette fable de l’héroïsme qui légitime, ad nauseam, la prétention de l’homme occidental à être à la pointe du progrès technique et du bonheur de l’humanité. Il s’agit de faire tabula rasa. A la même époque, Dubuffet signe un pamphlet violent contre l’idée simpliste selon laquelle la planète se partage en deux : d’un côté les peuples ayant découvert le téléphone, de l’autre les peuples «demeurés arriérés», considérés comme sauvages, enfantins ou niais. Jean Dubuffet propose d’en finir avec cette conception «qui étale la puérile fatuité de l’Européen au XXe siècle» (1). Donc acte.
Eloge de l’insignifiance
Ses graffitis facétieux, son éloge de l’insignifiance, lui valent une avalanche d’insultes : on le désigne «comme un fumiste, un imposteur, un snob quand il n’est pas tout bonnement qualifié d’imbécile, de débile, voire de malade mental» (2). Ca tombe bien, Dubuffet s’intéresse précisément aux malades mentaux dont la patrie est, bien sûr, la Suisse, avec sa tradition d’asiles ou de sanatoriums. En 1945, Dubuffet part donc en Suisse, durant deux semaines au cours desquelles il rencontre entre autres le directeur du musée d’ethnographie de Genève et des psychiatres renommés en vue de collecter ce qu’il appelle de «l’art brut», sans trop savoir encore ce qu’il entend par là.
Esprit de contradiction ou l’art de se saborder
Paulhan (qui l’accompagne) fait ce portrait de lui : il «porte les cicatrices et le crâne écabossé d’un enfant. Il vit content. Ses colères sont violentes et ses haines durables, mais à tel point privées de motif qu’on perdrait son temps à tâcher de les prévenir. Il est poursuivi de l’idée d’un art immédiat et sans exercice – un art brut, dit-il – dont il pense trouver le rudiment chez les fous et les prisonniers.» Toute sa vie, il poursuivra cette quête. Belliqueux, vengeur, passionné, irascible, s’évertuant à l’irrespect jusqu’à en devenir nihiliste, il poursuit sa croisade contre une «culture» qui pourtant lui colle à la peau, puisqu’elle tient au langage. Peu à peu, il lui faut convenir qu’il ne pourra jamais s’en débarrasser. Sa quête est-elle vaine ? A 83 ans, il écrit : «Rien de ce que tu avais cru n’existe et tu n’existes pas non plus.» (Oriflammes, 1984). Il meurt l’année suivante.
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A VOIR : «Jean Dubuffet, un barbare en Europe». Du 8 septembre 2020 au 28 février 2021, MEG Musée d’ethnographie de Genève : Boulevard Carl-Vogt 65, 1205 Genève, Suisse.
Video de présentation de l’exposition (Léman bleu).
A LIRE : Jean Dubuffet, un barbare en Europe, sous la direction de Baptiste Brun et Isabelle Marquette, avec les contributions de Christophe David, Vincent Debaene, Thierry Dufrêne et Maria Stavrinaki, éditions du Mucem / Hazan, 2019.
NOTES
(1) Source : « Avant-projet d’une conférence populaire sur la peinture », de Jean Dubuffet [rédigées en décembre 1944 – janvier 1945], dans Prospectus aux amateurs de tout genre, Paris, Gallimard, coll. « Métamorphoses », 1946, repris dans Prospectus et tous écrits suivants, Paris, Gallimard, 1967, tome I, p. 44-45.
(2) Source : « Portrait de Jean Dubuffet en anthropographe », de Baptiste Brun & Isabelle Marquette, catalogue de l’exposition, Jean Dubuffet, un barbare en Europe, éditions du Mucem / Hazan, 2019, p. 9-22.
En 1950, Jean Dubuffet publie un ouvrage porno et graphique – «Labonfam abeber » (La bonne femme à Bébert). Gribouillé d’images obscènes, calligraphié en jargon phonétique sans respect ni des bonnes moeurs ni de la syntaxe : un pied de nez aux «enculturés» ?
Potache, irrévérencieux, scandaleux pour l’époque, l’ouvrage de Jean Dubuffet n’est tiré qu’à 50 exemplaires, mais lui vaut des ennemis. Qu’à cela ne tienne. Jean Dubuffet n’a cure de reconnaissance. Il ne vit pas de son art. Et d’ailleurs, qu’est-ce que l’art, demande-t-il : de l’art «homologué» ? Lui-même ne prétend pas en faire qui est pourtant reconnu comme un des plus grands artistes du XXe siècle. Ancien marchand de vin enrichi sous l’occupation avec le marché noir, il affirme ne pas faire partie de ces élites qu’il dénigre. Il accumule les provocations, allant jusqu’à peindre sur des bouts de journaux des oeuvres intitulées : «Dubuffet est un sale con, un foireux, un enculé»… ce qui n’est pas tout à fait faux, s’il faut en croire ses contemporains.
Insoumis ou impoli ?
Toute sa vie, il reste impoli. En témoigne une belle exposition «Jean Dubuffet, Un barbare en Europe» – montée d’abord au MUCEM et maintenant visible au Musée d’Ethnographie de Genève –, qui explore méthodiquement les fâcheuses tendances de l’artiste à «faire dissensus». Bousculer les conventions, maltraiter la langue, dessiner des cochonneries : il y met une maligne obstination, avec le désir constant de contester les valeurs établies. Le texte qu’il compose en 1950 a valeur de programme : «Afon vazi pluctira profon pluxebon». Jean Dubuffet veut donc tout casser, «à fond», et surtout cette notion de l’art qu’il nomme «l’art culturel», autrement dit l’art défendu par «des brigades d’intellectuels de carrière» qu’il compare en 1949 à des «nageurs en eau bouillie».
«Dubuffet, c’est un enfant gâté»
Son texte, rageur et jubilatoire, défend l’idée naïve qu’il y a, d’un côté, la haute culture –celle qu’on apprend assis sur les bancs d’école, en s’ennuyant– et, de l’autre, la culture de la vie, celle des ginguettes et des troquets. Sa mauvaise foi est évidente : n’est-il pas issu d’une bonne famille bourgeoise ? «Au début, Dubuffet, c’est un enfant gâté qui se conduit mal avec la culture qu’il a reçue en héritage», résume Christophe David dans un chapitre du catalogue de l’exposition malicieusement intitulé «Jusqu’à l’os» : hargneux, tenace, Jean Dubuffet rongera ainsi sa haine de la culture. «Plus tard, devenu un vieux bonze, il ne lâchera pas le morceau.» Il n’aime pas la culture qu’il assimile à un carcan. Alors, il attaque.
Jean, amoureux, fait du bal-musette
Dans les années 1930, il a pourtant volontiers fréquenté les milieux bohèmes de Montparnasse, en y croisant Fernand Léger, Joyce, Hemingway ou la célèbre Kiki qui pose pour les artistes surréalistes. C’est aussi là qu’il rencontre une autre modèle, Emilie Marlu, dont il tombe fou amoureux et qu’il épouse en 1939. Enfant, Jean Dubuffet faisait ses gammes sur le piano familial. Maintenant, il s’entraîne à l’accordéon parce qu’il veut faire danser sa Lili. Elle est drôle, elle l’encourage à toutes les folies. Aux côtés de cette «fille du peuple», Jean Dubuffet se lâche. Jusqu’ici, il peignait en amateur des tableaux relativement sages. Brusquement, il pétrit des masques en papier mâché, fait des marionnettes et se passionne pour les graffitis.
L’ethnographie du quotidien
En 1943, Jean Dubuffet s’intéresse aux usagers du métro, qu’il dépeint en tribu exotique, suivant l’exemple de son grand ami Henri Michaux, ethnographe du dérisoire. Il se met à les dessiner, en leur faisant des têtes rondes marrantes comme sur les dessins d’enfant. L’écrivain Jean Paulhan découvre ces oeuvres, devient son ami et organise la première exposition des travaux de Dubuffet, en octobre 1944 (quelques mois après la libération), qui suscite un véritable tollé. Dubuffet y expose ses petits bonhommes anonymes aux silhouettes dégingandées, avec leur zizi et leur bras comme des allumettes. Il prétend faire ainsi le portrait d’un homme nouveau qu’il nomme «L’homme du commun», soit l’exact contraire du héros de guerre, «hors du commun». Scandale.
La faillite de la civilisation occidentale
Dans l’atmosphère délétère de l’après seconde guerre mondiale, alors que des millions d’hommes sont morts, Dubuffet ne supporte plus cette fable de l’héroïsme qui légitime, ad nauseam, la prétention de l’homme occidental à être à la pointe du progrès technique et du bonheur de l’humanité. Il s’agit de faire tabula rasa. A la même époque, Dubuffet signe un pamphlet violent contre l’idée simpliste selon laquelle la planète se partage en deux : d’un côté les peuples ayant découvert le téléphone, de l’autre les peuples «demeurés arriérés», considérés comme sauvages, enfantins ou niais. Jean Dubuffet propose d’en finir avec cette conception «qui étale la puérile fatuité de l’Européen au XXe siècle» (1). Donc acte.
Eloge de l’insignifiance
Ses graffitis facétieux, son éloge de l’insignifiance, lui valent une avalanche d’insultes : on le désigne «comme un fumiste, un imposteur, un snob quand il n’est pas tout bonnement qualifié d’imbécile, de débile, voire de malade mental» (2). Ca tombe bien, Dubuffet s’intéresse précisément aux malades mentaux dont la patrie est, bien sûr, la Suisse, avec sa tradition d’asiles ou de sanatoriums. En 1945, Dubuffet part donc en Suisse, durant deux semaines au cours desquelles il rencontre entre autres le directeur du musée d’ethnographie de Genève et des psychiatres renommés en vue de collecter ce qu’il appelle de «l’art brut», sans trop savoir encore ce qu’il entend par là.
Esprit de contradiction ou l’art de se saborder
Paulhan (qui l’accompagne) fait ce portrait de lui : il «porte les cicatrices et le crâne écabossé d’un enfant. Il vit content. Ses colères sont violentes et ses haines durables, mais à tel point privées de motif qu’on perdrait son temps à tâcher de les prévenir. Il est poursuivi de l’idée d’un art immédiat et sans exercice – un art brut, dit-il – dont il pense trouver le rudiment chez les fous et les prisonniers.» Toute sa vie, il poursuivra cette quête. Belliqueux, vengeur, passionné, irascible, s’évertuant à l’irrespect jusqu’à en devenir nihiliste, il poursuit sa croisade contre une «culture» qui pourtant lui colle à la peau, puisqu’elle tient au langage. Peu à peu, il lui faut convenir qu’il ne pourra jamais s’en débarrasser. Sa quête est-elle vaine ? A 83 ans, il écrit : «Rien de ce que tu avais cru n’existe et tu n’existes pas non plus.» (Oriflammes, 1984). Il meurt l’année suivante.
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A VOIR : «Jean Dubuffet, un barbare en Europe». Du 8 septembre 2020 au 28 février 2021, MEG Musée d’ethnographie de Genève : Boulevard Carl-Vogt 65, 1205 Genève, Suisse.
Video de présentation de l’exposition (Léman bleu).
A LIRE : Jean Dubuffet, un barbare en Europe, sous la direction de Baptiste Brun et Isabelle Marquette, avec les contributions de Christophe David, Vincent Debaene, Thierry Dufrêne et Maria Stavrinaki, éditions du Mucem / Hazan, 2019.
NOTES
(1) Source : « Avant-projet d’une conférence populaire sur la peinture », de Jean Dubuffet [rédigées en décembre 1944 – janvier 1945], dans Prospectus aux amateurs de tout genre, Paris, Gallimard, coll. « Métamorphoses », 1946, repris dans Prospectus et tous écrits suivants, Paris, Gallimard, 1967, tome I, p. 44-45.
(2) Source : « Portrait de Jean Dubuffet en anthropographe », de Baptiste Brun & Isabelle Marquette, catalogue de l’exposition, Jean Dubuffet, un barbare en Europe, éditions du Mucem / Hazan, 2019, p. 9-22.
Avez-vous déjà entendu parler de Rob Kenney, qui vit à Seattle, aux États-Unis ? Sans doute pas, et il est pourtant devenu une star de YouTube, sans vraiment chercher le succès.
Au départ, Rob voulait lancer une chaîne de tutos pratiques du quotidien, des questions de la vie d’adulte. Des problèmes sur lesquels Rob n’a jamais pu avoir d’aide de son propre père, qui s’est barré quand il avait 12 ans.
Rob s’est donc décidé à se lancer après que sa fille ainée, 27 ans, qui vit loin de lui, l’a appelé avec des tas de questions de “la vie d’adulte”.
Quand je parle de tutos pratiques, c’est vraiment très pratique, en allant de “comment se raser ?” à “comment réparer une chasse d’eau” en passant par “comment repasser une chemise ?”
Du contenu a priori basique, et qui a pourtant rencontré en l’espace de quelques semaines un succès foudroyant sur Internet. Il a suffi d’une semaine pour que Rob se retrouve avec 2 millions d’abonnés, sans même qu’il se rende compte de ce qui lui était arrivé.
Dans ses vidéos, Rob est tout ce qu’on pourrait attendre d’un père : simple, bienveillant, aidant, aimant et accessible. Son succès fulgurant prouve deux choses :
Pour conclure, oui, on peut se réjouir que tout ça va dans le bon sens : le congé paternité allongé est un premier pas qui mérite d’être encore étendu, les figures paternelles changent à toute vitesse, avec de plus en plus d’exemples sur les réseaux de pères au foyer, et j’espère qu’à son niveau, ce podcast fait aussi sa petite part du travail, mais oui, clairement, les darons sont trop facilement des papas géniaux, je crois qu’on gagnerait tous à éliminer cette différence de considération entre les pères et les mères.
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photo contractuelle
Arles en automne.
Oublié l'été où le soleil palpitait sur les tombes des Alyscamps.
Les cigales ensourdissaient de leurs désirs.
Le jour après la nuit fauve.
Tes cris de nouvelle convertie.
Plaisirs nouveaux et inouïs
où en sodomie tu hurlais.
Selfie de nos ébats au miroir de nos vies parallèles.
En césar je triomphais dans l hôtel éponyme.
La veille la gare de Nîmes, ta valise cassée.
Nouvelle rencontre pour les rencontres d'Arles.
En folle tu m'y retrouvais fuyant mari et amants.
En folle tu m'as fait tourner la tête.
Nos corps acharnés.
Ton cul jamais repu.
Nos pas la nuit, bras dessous, bras dessus.
Nos repas de glaces fondues.
Aux Alyscamps les Arlésiens ont trépassé,
leurs sépultures sont vides, leurs amours oubliés.
Le soleil est parti, les cigales se sont tues.
Ces tombes paisibles s'emplissent de nos souvenirs,
les feuilles mortes volent autour.
Si je vous dis : Cléopâtre et César, Rose et Jack, Loana et Jean-Édouard, Juliette et Roméo, Hermione et Ron, Bonnie et Clyde, Jean et Wolverine, Kanye et Kanye… Bon je crois que vous avez compris où je voulais en venir. Eh ben figurez-vous que j’ai d’autres couples bien en tête à vous partager ! J’en appelle au plus célèbre site de vidéos porno de vrais couples pour m’aider à étayer cette liste non exhaustive. Fermez votre porte à double tour, sortez les mouchoirs, enfilez votre casque Bluetooth, le top 5 de mes couples phares de Lustery commence dans 3,2,1…
Je commence ce top avec Laney et Sondrine. À mon grand désespoir, les deux australiennes ont décidé d’envoyer une seule et unique vidéo datant déjà de 2018 . Donc fort peu de chance de les voir à nouveau réunies sur nos écrans. Néanmoins, je n’arrive pas à me lasser de cette pépite, que je visionne et revisionne sans sourciller. Elles prennent leur temps, communiquent, s’observent, chérissent chaque réaction, bruit, odeur de l’autre. « All Natural Naughtiness » me fait écho aux peintures de Johannes Vermeer : cadre épuré, drapés de blanc, chevelure rousse et peau laiteuse. Kink art-snob activé.
Ce que j’aime le plus avec Vicky et Eric, c’est la manière dont ils déconstruisent les dynamiques de pouvoir des rapports hétéronormés. Vicky a clairement l’ascendant sur son partenaire mais on ne tombe pas forcément dans le cliché du mec soumis et humilié : ce qui n’est absolument pas une mauvaise chose, mais qui n’a pas à être une obligation en soi. J’adore la voir prendre un malin plaisir à le pousser à bout, l’attacher, l’étrangler, le gifler, tout en lui laissant les rênes de temps en temps. Je vous conseille vivement « Latex Loving » pour débuter en douceur (ou pas)…
Impossible de ne pas vous parler de Virgilio et Violet. Ce couple d’apparence calme et sage cache bien son jeu. Ils oscillent entre sexe public et l’amour à la maison, mais c’est ce dernier que je préfère chez eux. Quand je regarde leurs vidéos, je sens leur intimité. Je dirais même que je la vis avec eux. Je ne saurais vous expliquer en quoi… Peut-être est-ce que ça vient de la manière dont Virgilio regarde Violet, dont il lui caresse le visage, la serre fort contre lui ? Et je ne vais pas vous mentir, je frissonne à chaque regard caméra lancé de sa part. Ah la la… vous n’avez qu’à commencer par le commencement avec « Delicious delights ».
L’interdit et le danger vous enflamment en un rien de temps ? Alors Kai et Cora vous plairont à coup sûr. Pourtant bien partis pour tourner leur sextape sur la plage dans « Careful Whispers », le duo a du se replier dans sa chambre d’hôtel, pris de court par la recrudescence de touristes. N’empêche que l’excitation et le risque restent au rendez-vous. Les murs sont fins et ils peuvent se faire surprendre à n’importe quel moment. J’adore ce doux mélange entre passion et peur, qui les pousse à faire l’amour le plus doucement et discrètement possible. Cette vidéo nous rappelle à tous de lointains souvenirs endiablés, j’en suis certaine.
Ils sont beaux, ils sont jeunes, ils sont British : comme ne pas tomber en amour pour Carly et Cameron ? Dans « The Manchester Derby » elle porte un ensemble de lingerie et bas en soie bleu-canard – quoiqu’un poil rococo – faisant parfaitement ressortir ses longs cheveux roux. Lui est plus décontracté avec son maillot de basket oversized et sa coupe de cheveux faussement négligée. Ils sont un peu maladroits, surtout lui en fait mais c’est ce qui rend leur vidéo parfaite. On le voit essayer de prendre les devants mais c’est nettement Carly qui mène la danse. J’ai très hâte d’en voir plus de ce couple fraîchement débarqué sur Lustery !
Image à la une : Laney & Sondrine
Si le risque d’attraper une Infection Sexuellement Transmissible (IST) lors d’une fellation ou d’un cunni non protégé existe, le risque de développer un cancer de la gorge aussi.
La cause : le papillomavirusCette IST, si attrapée, peut déboucher sur un cancer du col de l’utérus : 3000 cas sont dénombrés chaque année en France. Mais le papillomavirus peut aussi être à l’origine d’autres cancers comme celui de la gorge, des amygdales, de la langue… en provoquant un changement dans les cellules infectées de ces zones…
Une étude américaine publiée par le Journal of the American Medical Association a ainsi montré que le sexe oral augmenterait de 22 % le risque de développer ces types de cancer dont la fréquence semble croître au fil des années. 2 cancers oropharyngés sur 3 seraient notamment provoqués par une infection au papillomavirus.
Les hommes représentent la population ayant le plus de risque d’être infectée par le papillomavirus. De ce fait, ils demeureraient presque 2 fois plus touchés que les femmes par ces cancers.
Se priver de sexe oral ?Ne vous empêchez pas des petites gâteries pour autant ! Le Dr Maura Gillison, auteur d’une recherche sur la papillomavirus publié dans le New England Journal of Medicine, explique que « le cancer de l’oropharynx est relativement rare et la grande majorité des personnes ayant une infection buccale avec des papillomavirus ne développeront...Lire la suite sur Union Cet article Le sexe oral, un danger pour la santé ? est apparu en premier sur Union.
Politiques, parodiques, historiques, les mèmes internet – ou l’art du détournement humoristique – entrainés par leur viralité n’épargnent pas le monde du porn. Je me suis plongée dans le WWW pour vous offrir un aperçu de ces drôles de mèmes.
Quelque part sur la planète Internet, quelqu’un prépare un mème. Une œuvre d’art numérique, accessible à tous, qu’il est propre à chacun de cuisiner téléphone à la main ou clavier sur les genoux. Mais, il manque ici un ingrédient essentiel : la viralité. Si le contenu plaît, il sera diffusé, partagé, amplifié et deviendra alors mème.
Dès leur arrivée sur nos écrans d’ordinateur, les mèmes ont été analysés et déconstruits par toutes sortes de spécialistes. L’objectif ? Définir cet ovni numérique. De mème en mème, des sous-catégories ont pris leurs sources dans les méandres d’internet. C’est le cas des mèmes porno. Mais où les dégoter ? Comment devenir le·la pote réputé·e tête chercheuse ? Parce que bon, c’est bien connu : le cul, ça fait toujours l’unanimité.
Berceau des mèmes Le compte Reddit PornoMemes.Le rendez-vous est donc donné sur Reddit, le réseau où les utilisateurs peuvent trouver des communautés et faire partie de celles qui les intéressent. Chacun peut y soumettre ses liens et voter pour ceux proposés par les autres utilisateurs. Vous l’aurez compris, les liens les plus appréciés du moment se retrouvent épinglés en page d’accueil. Ici aussi, le dénominateur commun, c’est la viralité. PornoMemes, où “l’endroit le plus humide sur Reddit” selon sa propre bio, c’est THE communauté à retenir pour être en alerte des derniers mèmes du moment. Avec quelques 113 000 membres, la communauté voit apparaître du nouveau contenu toutes les heures. Pour les amateur·trice·s d’images animées en tout genre, la communauté PornGifs saura vous satisfaire. On retrouve une petite compilation de gifs issus de scènes porno. Ce sont les utilisateurs de la communauté qui s’amusent à les détourner à coup de titres.
« Quand tu t’aperçois que ta famille ne respecte pas la distanciation sociale »
document.createElement('video'); https://thumbs.gfycat.com/TightOldfashionedAfricanaugurbuzzard-mobile.mp4
Enfin, puisqu’il n’y aurait pas de mèmes porno sans vidéos et sites porno, il fallait bien leur rendre hommage. PornhubComments répertorie les commentaires les plus drôles, parfois loufoques, que les internautes ont pu laisser sur Pornhub. Comme par exemple l’utilisateur Hairyassh0le qui demande : “Tu sais ce qui est plus gros que sa bite ? Mon amour pour Jésus-Christ, puis-je obtenir un amen!!!” Ou cet internaute qui s’insurge : “C’est trop lent ! Est-ce que les Américains pourraient moins utiliser pornhub, s’il-vous-plaît.” Une communauté spécialement créé pour analyser et comprendre ces internautes qui commentent les vidéos de Pornhub.
Berceau des mèmes en tout genre, il ne faut pas oublier 4chan. Le forum – à l’origine spécialisé dans la culture manga – est devenu un lieu où pullulent les mèmes. On doit d’ailleurs à 4chan la naissance de certains. C’est le cas des images détournées de chats, les Lolcats, mais aussi l’utilisation outrancière des vidéos du chanteur Rick Astley. Malgré ce côté reluisant qui se dote d’une certaine créativité mèmesque, 4chan – créé en 2003 par Christopher Poole connu sous le pseudonyme “moot” – fait polémique dans le vaste monde qu’est l’internet.
4chan, qui se présente comme “forum libertaire opposé à tout contrôle sur le Net”. Contrairement à d’autres sites, les utilisateurs de 4chan sont complètement anonymes et il n’existe sur le forum aucune forme de censure. Deux éléments qui lui valent aujourd’hui son surnom de « trou de cul du web ». Chacun y poste, de manière anonyme et sans contrôle ce qu’il souhaite : images explicites de sexe, détournements de photos… Dans cet univers, la pornographie y est ordinaire et couramment relayée.
Le bal des réseaux sociauxLes mèmes, qu’ils soient pornos, politiques ou parodiques, se propagent sur le Web par vague rapide avec l’appui des services des réseaux sociaux. On parle alors de viralité d’un contenu. Ce phénomène en entraîne lui même un autre : celui de la multiplication des versions. Puisque chaque internaute est libre de se ré-approprier un mème et en créer sa propre version. Sur Twitter, ils sont partagés à l’aide des likes et retweets, mais des comptes spécialisés dans la publication de mèmes porno, il n’y en a pas vraiment. Disons qu’il y en a eu, mais qu’aujourd’hui l’activité de ces Twittos frôle le néant.
Avec son 1 milliard d’utilisateurs actifs – contre 321 millions pour Twitter – Instagram a aussi su s’imposer en matière de mèmes. Certains Instagrameurs se sont frottés aux mèmes prono. C’est le cas notamment de Zakarygolo qui a œuvré plus d’une fois dans le domaine, sans trop se spécialiser.
View this post on InstagramA post shared by Zak ★ (@zakarygolo) on Feb 17, 2020 at 2:51am PST
Sur Instagram toujours, le compte memescoquins recense un florilège de mèmes sexo, avec (un peu) de couple, (beaucoup) de cul, sans oublier le porn. Des mèmes que le « Neurchi » de Mèmes Coquins « fait soi-même, mais beaucoup proviennent de membres qui suivent la page ou le groupe Facebook ». Consommateur de porn, il créé ses mèmes en fonction de ses inspirations : « Elles viennent généralement d’expériences vécues, de questionnements (…) Soit on part d’une idée précise et on se débrouille pour l’imager, soit on voit un template (modèle, ndlr) qui nous parle et l’idée naît à ce moment là ».
View this post on InstagramParlez-vous le mème ?Fallait utiliser tes ptites notes dans ton téléphone Obi-Wan Meme de @robin_des_memes
A post shared by Neurchi de Memes Coquins -NdMC (@memescoquins) on May 5, 2020 at 2:57am PDT
Sur internet, les genres des mèmes sont nombreux. Il n’y pas un mème porno, mais une multitude. Néanmoins, on distingue un langage spécifique qui est propre à ces ovnis numériques. Au delà de la rhétorique, le choix du détournement de l’image reste plus ou moins le même. La finesse de nombreux mèmes porno réside dans le fait que le sexe n’y est jamais véritablement montré. Il est suggéré, dissimulé par un recadrage parfait.
Quand tu essayes de prendre des notes mais t’arrives pas à lire le tableau.Vient ensuite l’heure de la légende. Elle doit se prêter un minimum à l’image détournée, sans y dévoiler sa nature première. Pour l’exemple ci-dessous, la légende n’a pas grand chose à voir avec l’image détournée : « Quand tu vas dans la salle de bain avec tes chaussettes et que tu marches dans une flaque d’eau ». Elle s’inscrit dans un tout : lecture de l’image et des sous-titres du porno en question où la performeuse s’exclame : « Oh putain ! je suis tellement mouillée ! »
Le mème porno se pare aussi, et beaucoup, des codes de la pop culture pour se distinguer sur la toile. Sa particularité : le collage et le dessin numérique. L’univers du gaming, du comics avec superman, des dessins animées avec Bambi… La liste est bien évidemment non exhaustive, mais riche en détournements en tout genre.
Pizza time from PornoMemes« Right in front of my salad »
Enfin, les plus aguerri·e·s en matière de porno s’en souviendront. Il s’agit d’un porno devenu mème. Celui ci, a fait parler de lui en juillet 2017. Tout commence par un porno gay – Private Lessons Part 3 – réalisé par le studio MEN. La scène se déroule dans une cuisine un brin trop blanche où les deux acteurs, Jaxton Wheeler et Jake Porter (qui porte, thème oblige, un tablier de cuisine rouge) se font du bien derrière le comptoir. Le scénario est pour le moins typique. Mais, ne manquerait-il pas un peu de sel ? En effet. La femme, du personnage incarné par Jaxton Wheeler, vient tenir compagnie aux deux mâles dans la cuisine, pour y déjeuner d’un bol de salade. De va-et-vient en va-et-vient, elle s’aperçoit que son ami est en train de se faire sodomiser sous ses yeux, de l’autre côté du plan de travail. Elle s’insurge : « Vous êtes en train de baiser ? Vous êtes sérieux ? Juste devant ma salade ?! »
Retweeted cotton eyed hoe (@ineedahitta):
— Thomas Lara(Buddy) (@buddy77587) August 4, 2017
"RIGHT IN FRONT OF MY SALAD?!" dsflksdlkfjkl pic.twitter.com/mTuEQc50U7 https://t.co/89MhScqa7L
« Juste devant ma salade ?! », en anglais « Right in front of my salad ?! » : sans détour, cette phrase devient culte au point de se transformer en véritable mème en quelques jours. Jusqu’à même se hisser à la 17e place du classement qui répertorie les 50 mèmes les plus mémorables de l’année 2017 (lancé par le média en ligne Thrillist). Face à la viralité du contenu, le studio MEN décide d’offrir un nouveau rôle à l’actrice Nikki V dans plusieurs productions où elle mange et prépare des salades pendant que…
Ils ont fait une suite à "Right in front of my salad AGAIN" pic.twitter.com/JbLrnDV8CK
— Mischa Florian (@Mischa_Florian) September 3, 2017
Administration pionnière il y a quelques années dans la lutte contre les discriminations, la Gendarmerie se distingue désormais négativement au sein du ministère de l’intérieur, notamment par rapport à la Police Nationale tant sur la formation initiale et continue que sur la prise en charge des publics LGBT.
L’article « La gendarmerie nationale, pilier de la sécurité des français, recule sur la lutte contre les violences anti-LGBT ! » est apparu en premier sur Association STOP HOMOPHOBIE | Information - Prévention - Aide aux victimes.
Dans le documentaire « Francesco » du réalisateur Evgeny Afineevsky et projeté en avant-première ce mercredi 21 octobre au Festival international du film de Rome, le pape François s'est confié en faveur de l’union civile pour les couples gays.
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Le Boston Consulting Group (BCG) a réalisé un sondage pour le magazine TÊTU concernant la place des personnes LGBT+ au travail. Les résultats ne font pas état d’une amélioration, au contraire… il y aurait encore trop de discriminations.
L’intégration des personnes LGBT mise à malLes personnes LGBT seraient-elles moins inclues en entreprise que les années précédentes ? C’est ce que laisse penser les chiffres du sondage : seulement 45% d’entre elles auraient révélé leur orientation sexuelle au travail en 2020 contre 54% en 2018. Une régression qui laisse présager que l’inclusion de la communauté LGBT+ semble actuellement mise à mal en entreprise…
Et pour cause, la crise sanitaire actuelle n’y serait pas pour rien ! Elle n’arrangerait pas l’intégration des personnes LGBT dans l’entreprise notamment dû au télétravail. Le travail à distance modifierait en effet négativement les interactions sociales ce qui se ressentirait sur la communauté LGBT+.
Les LGBT ont une appréhension dans le monde du travail38% des personnes LGBT verraient comme un désavantage pour leur carrière professionnelle d’afficher leur orientation sexuelle/de genre. Le chiffre traduit un malaise présent pour cette communauté dans le monde du travail. Certains ont déjà vécu des discriminations liées à leur orientation sexuelle : pas de congés accordés, commentaires de la part de collègues…
Ce malaise existe aussi pour celles et ceux qui vont arriver dans le monde professionnel. Un étudiant LGBT sur deux aurait une appréhension quant à son entrée dans le monde du travail. Cette appréhension encourage les difficultés d’intégration de ces personnes qui ont peur de...Lire la suite sur Union
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Le nude apparaît comme un incontournable du sexting : il pimente les conversations hot entre partenaires et permet ainsi d’imager les paroles érotiques échangées… pour que la température puisse grimper ! Le selfie dénudé devient alors un véritable terrain de jeu pour la sexualité en ligne et certains ne jurent plus que par ça.
L’art du sexting avec les nudesLes nudes ont un effet érotique sur la personne qui les reçoit. Excitation, augmentation de la libido… ils représentent un préliminaire à part entière et de plus en plus de personnes s’y mettent ! Une étude Zava a d’ailleurs montré que 61% des personnes envoyant des nudes tous les jours seraient très satisfaites de leur vie sexuelle. En plus de booster la confiance en soi, le nude permet aussi de pimenter sa vie sexuelle pour plus de bonheur sous la couette !
Les réseaux sociaux restent largement utilisés pour envoyer des sextos et surtout des photos coquines. Les applications semblent faites pour des envois de photos rapides, faciles et parfois même éphémères. Le nude n’y a donc pas échappé et le phénomène a lancé une petite révolution dans le monde de la pornographie.
Le nude, nouvel outil pour le porno amateur ?De nombreux sites comme Balance Ta Nude permettent d’échanger des photos et des vidéos dénudées prises via les réseaux, de les envoyer, d’en regarder, etc. Peu importe si vous êtes créateurs de contenus ou simplement consommateurs : l’échange de selfies dénudés met tout le monde d’accord. Les nudes apparaissent ainsi comme une nouvelle forme de porno, en plus momentanée et en moins scénarisée. C’est le terrain de jeu parfait pour les amateurs qui veulent partager leurs nudes à d’autres personnes que leur partenaire. Pour les adeptes du...Lire la suite sur Union
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Bertoulle Beaurebec a 24 ans et exerce les professions d’escort et d’actrice pornographique. Artiste queer noire, elle revendique son droit à disposer de son propre corps, qu’elle emploie pour différents exploits, comme celui d’avaler des épées. Dans son premier livre Balance ton corps, Manifeste pour le droit des femmes à disposer de leur corps; elle […]
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Première guerre mondiale. Les pacifistes trouvent refuge en Suisse. Parmi eux, Emmy Hennings, une danseuse sans domicile fixe, qui écrit des poèmes sur le trottoir et la prison. Créatrice du Cabaret Voltaire, elle devient la star (oubliée) du mouvement dada.
En mai 1915, fuyant la conscription, un jeune écrivain et philosophe allemand nommé Hugo Ball part à Zurich sous une fausse identité. Zurich est alors la capitale mondiale du pacifisme. Il emmène avec lui une danseuse de cabaret rencontrée à Munich – Emmy Hennings. Il est tombé amoureux d’elle en 1913, en la voyant apparaître sur les planches du Café Simplizissismus. Elle dégage quelque chose de si énigmatique. Quand Emmy Hennings fait son entrée en scène, le public brusquement devient attentif. Sa désinvolture, sa silhouette frêle, son visage émacié l’auréolent de grâce. D’ou lui vient ce pouvoir d’hypnotiser les gens ?
Une vie d’errance et d’exil
Née au nord de l’Allemagne, dans la ville portuaire de Flensburg en 1885, Emmy Hennings prétend qu’étant «fille de marin» elle n’a jamais vécu qu’en voyage, dans l’attente d’une terre. De fait, très vite, elle mène une existence précaire, marquée par l’errance. «Après la mort de son premier enfant et la fuite de son premier mari en 1906, Hennings se joint à une troupe de théâtre itinérante et vit en romanichel jusqu’à naissance, 9 mois plus tard, de son second enfant»… Dans un article –écrit en vue de réhabiliter cette figure longtemps méconnue du mouvement Dada–, l’historien Thomas Rugh raconte qu’Emmy mène sa carrière en vagabonde. Elle se produit dans des nightclubs et des cafés à Moscou, Budapest ou Cologne, gagnant si peu d’argent qu’il lui faut parfois faire de la vente de produits de toilette, au porte à porte.
Toucher le fond
Au printemps 1914, alors que la guerre vient d’éclater, elle est arrêtée et emprisonnée pour vente de faux passeports. Après 6 mois d’interrogatoires au cours desquels elle nie obstinément, la voilà relachée. Elle part rejoindre Hugo Ball à Berlin où elle travaille comme chanteuse et modèle nue. Puis le couple décide de fuir car la guerre s’intensifie : Hugo Ball menace d’être enrôlé. Ils arrivent, en Suisse, dans la ville de Zurich, véritable havre de paix dans cette Europe déchirée par la guerre. La détresse les pousse à «écrire des lettres de mendicité». Dans un texte émouvant, la philologue Barbara Piatti raconte qu’Emmy et Hugo survivent dans des conditions si misérables qu’ils ne supportent pas de voir les passants nourrir les cygnes.
Spectacle absurde de la guerre
Entre deux shows (quand elle trouve du travail), Emmy monte avec Hugo une mini troupe de vaudeville : il joue du piano, elle chante. Le 5 février 1916, ils inaugurent le Cabaret Voltaire, dans une taverne de la Spiegelgelgasse 1 qu’ils transforment en scène de spectacle anarchique. Officiellement, il s’agit d’y faire du cabaret. Mais les vrais objectifs d’Emmy et Hugo sont bien plus radicaux : ils veulent dénoncer l’aberration belliciste ambiante en célébrant le non-sens. Ils font de leurs saynètes absurdes le reflet déformé des discours de propagande. Leur musique est scandée sur le modèle militaire, explosive, destructrice. Leurs costumes sont rigides comme des cercueils. Leur spectacle s’affiche comme un contre-programme : il s’agit de parodier le pathos creux des chants de guerre patriotiques.
L’esprit de dérision fait mouche
«Dès le premier soir, la salle est bondée et un groupe de personnages excentriques se réunit sur scène. On y retrouve entre autres des peintres, des poètes et des artistes de cabaret, dont Tristan Tzara et Marcel Janco», deux Roumains qui ont aussi fui le service militaire. Tristan Tzara, pour éviter la mobilisation, s’est fait passer pour un fou. Un ami –l’écrivain suisse Friedrich Glauser– raconte : «La Roumanie manquait de soldats. Il avait reçu l’ordre de se présenter. Mais… un psychiatre zurichois avait rendu une expertise à son sujet: démence précoce. Fort de ce résultat, Tzara dut passer devant une commission médicale qui tenait séance à Berne. Et c’est moi qu’il avait choisi pour l’accompagner. (…) Tzara joua son rôle à la perfection. Il baissa le menton et laissa goutter de fins filets de salive sur sa cravate de travers, que je lui essuyais chaque fois avec soin. (…) Tzara se borna à bredouiller des «ha» et des «ho» incompréhensibles.»
Faire la guerre à la guerre
C’est ainsi que naît le mouvement Dada : dans les Ha et les Ho. La plupart des participants ont pout point commun le refus de la guerre. Danse macabre 1916, le poème écrit par Hugo Ball devient ainsi particulièrement célèbre :
Ainsi nous mourons, ainsi nous mourons.
Et tous les jours, nous mourons,
Car se laisser mourir est si confortable.
Le matin encore dans le sommeil et le rêve
À midi là-bas.
Le soir au fond de la tombe déjà.
[…]
La bataille est notre maison close.
Notre soleil est de sang.
La mort est notre voie et notre mot d’ordre.
.
Emmy la voix d’un désespoir collectif
Le succès du Cabaret Voltaire est tel que chaque soir, pratiquement, les artistes font salle comble. Cependant, Emmy Hennings semble être celle qui attire le plus de monde. Quand les numéros absurdes des autres artistes fatiguent la salle et que des huées se font entendre, elle apparaît et chante en dansant un numéro de cabaret qui calme le public. Sa beauté est telle que le poète anarchiste Muhsam la surnomme «génie érotique». Bien que son visage soit marqué par la prise de drogue (elle est toxicomane, ainsi qu’en témoigne son poème poignant Morfin), Emmy dégage une aura étonnante. L’écrivain dadaïste Richard Huelsenbeck résume : «Ses couplets nous ont sauvé la vie». C’est elle, l’âme du cabaret, celle que le public veut voir. Celle dont le désespoir suscite le plus d’empathie.
«Solitude, tu es suprême»
Son poème Prison qu’elle lit lors de la première soirée Dada donne le ton :
«Maintenant, dans l’oubli, on nous a perdues
La nuit, nous rêvons de miracles sur des lits étroits
Le jour, nous sortons comme les bêtes effrayées
La seule liberté qui nous soit laissée
C’est de partir vers le monde inconnu»
.
Retour aux sources de la foi
Après s’être produits chaque soir sur scène pendant quatre mois, Emmy et Hugo sont exténués. Le café qui les accueillait est fermé début juillet 1916. Le couple fait alors retraite au Tessin, probablement à l’initiative d’Emmy : elles est adepte de la danse d’avant-garde développée à Monte Verita (au-dessus du village d’Ascona), dans l’école créée en 1913 par Laban. Elle y entraîne la compagne de Jean Arp : Sophie Taeuber. Jean Arp, lui-même, se laisse séduire par cette région où de nombreux artistes et penseurs élaborent d’autres formes de vie. Il tire son inspiration des bois mouillés que le lac d’Ascona rejette sur ses rives. Ce qu’il appelle ces «formes terrestres» représentent en deux dimensions les éternelles transformations de la forme. Pendant ce temps, Hugo Ball entame un travail sur la vie des saints des V et VIe siècle. Ci-dessous, une photo du couple en 1924.
Ecrivaine et blanchisseuse
Dans cette sorte de paradis, Emmy se convertit au catholicisme et se fait connaître comme femme de lettres. Elle écrit les livres Prison (Gefängnis, 1919) et La flétrissure (Das Brandmal, 1920), qui relatent ses expériences de détenue et de prostituée. En 1920, elle épouse Hugo Ball mais les années de bonheur passent vite : il meurt à 41 ans, en 1927, d’un cancer de l’estomac. Emmy lui survit de plus de 20 ans. Bien qu’elle écrive beaucoup d’articles et de livres –sur son époux, sur l’expérience Dada, des poèmes ou des romans (1)– ses conditions de vie sont difficiles. Elle finit par travailler comme blanchisseuse et ouvrière. Il lui faut même sous-louer sa chambre. Elle meurt le 10 août 1948 et rejoint Hugo Ball dans sa tombe, à Gentilino, au bord du lac de Lugano.
.
A SAVOIR : Aujourd’hui, le Kunsthaus Zürich abrite la plus grande collection d’œuvres dadaïstes du monde. Le Cabaret Voltaire a quant à lui rouvert ses portes en 2004.
A LIRE : “Emmy Hennings and the Emergence of Zurich Dada”, de Thomas Rugh, Woman’s Art Journal, vol. 2, n°1, 1981, JSTOR.
NOTE 1: Emmy Hennings écrit aussi Ein Tagebuch, (1920), Helle Nacht (1922), Die Geburt Jesu (1932), Blume und Flamme, Geschichte einer Jugend («Fleur et flamme, histoire d’une jeunesse», 1938), Der Kranz (1939) et Das flüchtige Spiel, Wege und Umwege einer Frau («Le jeu éphémère, chemins et détours d’une femme», 1940). Elle consacre par ailleurs trois ouvrages à son époux défunt : Hugo Ball, Sein Leben in Briefen und Gedichten («Hugo Ball, sa vie en lettres et poèmes», 1929), Hugo Balls Weg zu Gott, Ein Buch der Erinnerung («Le cheminement d’Hugo Ball vers Dieu, un livre de souvenirs», 1931) et Ruf und Echo, Mein Leben mit Hugo Ball («Appel et écho, ma vie avec Hugo Ball», 1953).
CET ARTICLE FAIT PARTIE D’UN DOSSIER CONSACRE A MONTE VERITA : «Sors de ce trou !» ; «Monte Verita et la libération sexuelle» ; «Vivre d’amour et d’eau fraiche ?» ; «Otto Gross, baiseur en série ?» ; «Danse avec le diable» ; «Sexe, morphine et dadaisme», «Fidus, précurseur du flower power ?», «Une religion transgenre pour devenir heureux ?».
Première guerre mondiale. Les pacifistes trouvent refuge en Suisse. Parmi eux, Emmy Hennings, une danseuse sans domicile fixe, qui écrit des poèmes sur le trottoir et la prison. Créatrice du Cabaret Voltaire, elle devient la star (oubliée) du mouvement dada.
En mai 1915, fuyant la conscription, un jeune écrivain et philosophe allemand nommé Hugo Ball part à Zurich sous une fausse identité. Zurich est alors la capitale mondiale du pacifisme. Il emmène avec lui une danseuse de cabaret rencontrée à Munich – Emmy Hennings. Il est tombé amoureux d’elle en 1913, en la voyant apparaître sur les planches du Café Simplizissismus. Elle dégage quelque chose de si énigmatique. Quand Emmy Hennings fait son entrée en scène, le public brusquement devient attentif. Sa désinvolture, sa silhouette frêle, son visage émacié l’auréolent de grâce. D’ou lui vient ce pouvoir d’hypnotiser les gens ?
Une vie d’errance et d’exil
Née au nord de l’Allemagne, dans la ville portuaire de Flensburg en 1885, Emmy Hennings prétend qu’étant «fille de marin» elle n’a jamais vécu qu’en voyage, dans l’attente d’une terre. De fait, très vite, elle mène une existence précaire, marquée par l’errance. «Après la mort de son premier enfant et la fuite de son premier mari en 1906, Hennings se joint à une troupe de théâtre itinérante et vit en romanichel jusqu’à naissance, 9 mois plus tard, de son second enfant»… Dans un article –écrit en vue de réhabiliter cette figure longtemps méconnue du mouvement Dada–, l’historien Thomas Rugh raconte qu’Emmy mène sa carrière en vagabonde. Elle se produit dans des nightclubs et des cafés à Moscou, Budapest ou Cologne, gagnant si peu d’argent qu’il lui faut parfois faire de la vente de produits de toilette, au porte à porte.
Toucher le fond
Au printemps 1914, alors que la guerre vient d’éclater, elle est arrêtée et emprisonnée pour vente de faux passeports. Après 6 mois d’interrogatoires au cours desquels elle nie obstinément, la voilà relachée. Elle part rejoindre Hugo Ball à Berlin où elle travaille comme chanteuse et modèle nue. Puis le couple décide de fuir car la guerre s’intensifie : Hugo Ball menace d’être enrôlé. Ils arrivent, en Suisse, dans la ville de Zurich, véritable havre de paix dans cette Europe déchirée par la guerre. La détresse les pousse à «écrire des lettres de mendicité». Dans un texte émouvant, la philologue Barbara Piatti raconte qu’Emmy et Hugo survivent dans des conditions si misérables qu’ils ne supportent pas de voir les passants nourrir les cygnes.
Spectacle absurde de la guerre
Entre deux shows (quand elle trouve du travail), Emmy monte avec Hugo une mini troupe de vaudeville : il joue du piano, elle chante. Le 5 février 1916, ils inaugurent le Cabaret Voltaire, dans une taverne de la Spiegelgelgasse 1 qu’ils transforment en scène de spectacle anarchique. Officiellement, il s’agit d’y faire du cabaret. Mais les vrais objectifs d’Emmy et Hugo sont bien plus radicaux : ils veulent dénoncer l’aberration belliciste ambiante en célébrant le non-sens. Ils font de leurs saynètes absurdes le reflet déformé des discours de propagande. Leur musique est scandée sur le modèle militaire, explosive, destructrice. Leurs costumes sont rigides comme des cercueils. Leur spectacle s’affiche comme un contre-programme : il s’agit de parodier le pathos creux des chants de guerre patriotiques.
L’esprit de dérision fait mouche
«Dès le premier soir, la salle est bondée et un groupe de personnages excentriques se réunit sur scène. On y retrouve entre autres des peintres, des poètes et des artistes de cabaret, dont Tristan Tzara et Marcel Janco», deux Roumains qui ont aussi fui le service militaire. Tristan Tzara, pour éviter la mobilisation, s’est fait passer pour un fou. Un ami –l’écrivain suisse Friedrich Glauser– raconte : «La Roumanie manquait de soldats. Il avait reçu l’ordre de se présenter. Mais… un psychiatre zurichois avait rendu une expertise à son sujet: démence précoce. Fort de ce résultat, Tzara dut passer devant une commission médicale qui tenait séance à Berne. Et c’est moi qu’il avait choisi pour l’accompagner. (…) Tzara joua son rôle à la perfection. Il baissa le menton et laissa goutter de fins filets de salive sur sa cravate de travers, que je lui essuyais chaque fois avec soin. (…) Tzara se borna à bredouiller des «ha» et des «ho» incompréhensibles.»
Faire la guerre à la guerre
C’est ainsi que naît le mouvement Dada : dans les Ha et les Ho. La plupart des participants ont pout point commun le refus de la guerre. Danse macabre 1916, le poème écrit par Hugo Ball devient ainsi particulièrement célèbre :
Ainsi nous mourons, ainsi nous mourons.
Et tous les jours, nous mourons,
Car se laisser mourir est si confortable.
Le matin encore dans le sommeil et le rêve
À midi là-bas.
Le soir au fond de la tombe déjà.
[…]
La bataille est notre maison close.
Notre soleil est de sang.
La mort est notre voie et notre mot d’ordre.
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Emmy la voix d’un désespoir collectif
Le succès du Cabaret Voltaire est tel que chaque soir, pratiquement, les artistes font salle comble. Cependant, Emmy Hennings semble être celle qui attire le plus de monde. Quand les numéros absurdes des autres artistes fatiguent la salle et que des huées se font entendre, elle apparaît et chante en dansant un numéro de cabaret qui calme le public. Sa beauté est telle que le poète anarchiste Muhsam la surnomme «génie érotique». Bien que son visage soit marqué par la prise de drogue (elle est toxicomane, ainsi qu’en témoigne son poème poignant Morfin), Emmy dégage une aura étonnante. L’écrivain dadaïste Richard Huelsenbeck résume : «Ses couplets nous ont sauvé la vie». C’est elle, l’âme du cabaret, celle que le public veut voir. Celle dont le désespoir suscite le plus d’empathie.
«Solitude, tu es suprême»
Son poème Prison qu’elle lit lors de la première soirée Dada donne le ton :
«Maintenant, dans l’oubli, on nous a perdues
La nuit, nous rêvons de miracles sur des lits étroits
Le jour, nous sortons comme les bêtes effrayées
La seule liberté qui nous soit laissée
C’est de partir vers le monde inconnu»
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Retour aux sources de la foi
Après s’être produits chaque soir sur scène pendant quatre mois, Emmy et Hugo sont exténués. Le café qui les accueillait est fermé début juillet 1916. Le couple fait alors retraite au Tessin, probablement à l’initiative d’Emmy : elles est adepte de la danse d’avant-garde développée à Monte Verita (au-dessus du village d’Ascona), dans l’école créée en 1913 par Laban. Elle y entraîne la compagne de Jean Arp : Sophie Taeuber. Jean Arp, lui-même, se laisse séduire par cette région où de nombreux artistes et penseurs élaborent d’autres formes de vie. Il tire son inspiration des bois mouillés que le lac d’Ascona rejette sur ses rives. Ce qu’il appelle ces «formes terrestres» représentent en deux dimensions les éternelles transformations de la forme. Pendant ce temps, Hugo Ball entame un travail sur la vie des saints des V et VIe siècle. Ci-dessous, une photo du couple en 1924.
Ecrivaine et blanchisseuse
Dans cette sorte de paradis, Emmy se convertit au catholicisme et se fait connaître comme femme de lettres. Elle écrit les livres Prison (Gefängnis, 1919) et La flétrissure (Das Brandmal, 1920), qui relatent ses expériences de détenue et de prostituée. En 1920, elle épouse Hugo Ball mais les années de bonheur passent vite : il meurt à 41 ans, en 1927, d’un cancer de l’estomac. Emmy lui survit de plus de 20 ans. Bien qu’elle écrive beaucoup d’articles et de livres –sur son époux, sur l’expérience Dada, des poèmes ou des romans (1)– ses conditions de vie sont difficiles. Elle finit par travailler comme blanchisseuse et ouvrière. Il lui faut même sous-louer sa chambre. Elle meurt le 10 août 1948 et rejoint Hugo Ball dans sa tombe, à Gentilino, au bord du lac de Lugano.
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A SAVOIR : Aujourd’hui, le Kunsthaus Zürich abrite la plus grande collection d’œuvres dadaïstes du monde. Le Cabaret Voltaire a quant à lui rouvert ses portes en 2004.
A LIRE : “Emmy Hennings and the Emergence of Zurich Dada”, de Thomas Rugh, Woman’s Art Journal, vol. 2, n°1, 1981, JSTOR.
NOTE 1: Emmy Hennings écrit aussi Ein Tagebuch, (1920), Helle Nacht (1922), Die Geburt Jesu (1932), Blume und Flamme, Geschichte einer Jugend («Fleur et flamme, histoire d’une jeunesse», 1938), Der Kranz (1939) et Das flüchtige Spiel, Wege und Umwege einer Frau («Le jeu éphémère, chemins et détours d’une femme», 1940). Elle consacre par ailleurs trois ouvrages à son époux défunt : Hugo Ball, Sein Leben in Briefen und Gedichten («Hugo Ball, sa vie en lettres et poèmes», 1929), Hugo Balls Weg zu Gott, Ein Buch der Erinnerung («Le cheminement d’Hugo Ball vers Dieu, un livre de souvenirs», 1931) et Ruf und Echo, Mein Leben mit Hugo Ball («Appel et écho, ma vie avec Hugo Ball», 1953).
CET ARTICLE FAIT PARTIE D’UN DOSSIER CONSACRE A MONTE VERITA : «Sors de ce trou !» ; «Monte Verita et la libération sexuelle» ; «Vivre d’amour et d’eau fraiche ?» ; «Otto Gross, baiseur en série ?» ; «Danse avec le diable» ; «Sexe, morphine et dadaisme», «Fidus, précurseur du flower power ?», «Une religion transgenre pour devenir heureux ?».
Le blogueur Bassem Braïki a été condamné pour ses propos homophobes à une peine de 8 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve, 2500 € d’amende et 4200 € d’indemnités à verser aux associations LGBTQI pour ses propos homophobes.
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On ne va pas se mentir : depuis que je connais Carmina, j’ai forcément eu la curiosité d’aller jeter un œil vers les personnes qu’elle a eu l’occasion de rencontrer dans ses pérégrinations pornographiques. De festival en tournage, de shooting en interviews, j’ai découvert du beau monde : l’incroyable Bishop Black, que j’ai eu la chance d’interviewer pour le Tag, ou encore mon crush ultime, Dante Dionys, qui me fait baver à chacune de ses publications. Mais surtout, surtout, j’ai eu une vraie révélation. Et cette révélation s’appelle Lina Bembe.
Lina Bembe est une performeuse mexicaine, modèle et écrivaine, désormais basée à Berlin. Actrice, elle tourne dans des films porno et des films non-explicites qui parlent de féminisme et de sexualités. Queer, féministe, elle avait forcément tout pour me plaire.
View this post on InstagramToutes les femmes de (ma) vieA post shared by Lina Bembe (@linabembe) on Nov 19, 2019 at 5:38am PST
Dans mon premier « On aime », je vous parlais de mon amour pour Bobbi Star, crush de ma jeunesse et de mes premiers faps. Lina, elle, est à mi-chemin entre le genre de nana que je voudrais être – badass, féministe, engagée, sûre d’elle, canon, j’en passe et des meilleures – et le genre de nana sur lequel je fantasme. Il faut dire qu’il y a de quoi être impressionnée par son travail, aussi bien lorsqu’elle présente un TEDxTalk intitulé « Pourquoi est-il si difficile de parler de sexe ? » que quand elle tourne dans un porn.
Et de ce côté-là, il y en a clairement pour tous les goûts. Au cours de sa carrière, débutée en 2015, Lina Bembe a tourné pour Four Chambers, Poppy Sanchez et Bruce LaBruce comme pour Dorcel. Et très bientôt, elle sera à l’affiche de Guacamole, la prochaine production signée Carré Rose, au côté de Carmina. Difficile de faire mieux comme palmarès. La performeuse privilégie les tournages avec des performeur·euse·s et réalitateur·rice·s racisé·e·s, le porno queer et toujours avec un twist féministe, quelles que soient les pratiques mises en avant. Et ça : on aime !
Just back from @PFFBerlin, we want to thank you for all the love we received during the 2 screenings of Guacamole !
— Carré Rose Films (@CarreRoseFilms) October 29, 2019
We're so happy to have worked with @linabembe and to have succeeded making a movie that made you feel things
It'll be out soon on https://t.co/Co8QWhFmIb pic.twitter.com/9l6ebvXhou
Et, en attendant de découvrir ses nouvelles productions, vous pouvez évidemment rendre l’argent en vous abonnant à son compte OnlyFans à la présentation alléchante : « Je transpire dans des films sexuellement explicites ». Amoureux·ses des fluides, c’est à vous qu’on parle.
Du porno éducatifCe que je trouve génial chez Lina, c’est qu’au même titre que Bishop Black, elle croit dur comme fer que le porno peut être éducatif. Elle l’a prouvé avec le projet Sex School, collectif berlinois dont l’objectif était de réaliser des vidéos d’éducation sexuelle explicites, évoquant aussi bien l’importance du consentement et de la contraception que la réalité des relations sexuelles. Mais aussi avec le projet le plus génial de la planète : des tutos explicites à destination des personnes qui ont leurs règles. Flippée de la chatte que je suis, je n’avais encore pas osé passer à la cup, de peur que le machin ne reste coincé, et de ne pas savoir ni comment la mettre, ni comment l’enlever. Les tutos de Lina Bembe m’ont totalement guidée, et depuis, sa technique est testée et approuvée. Preuve qu’il n’y a pas que dans le domaine du cul que cette femme formidable a changé ma vie.
Le 1er août 2020, l’Assemblée nationale a adopté le projet de loi bioéthique en seconde lecture. Ce texte doit donc maintenant être soumis au Sénat dans sa version actuelle, certainement au début de l’année 2021.
Ce texte est particulièrement décevant, sous bien des aspects. Certes, il instaure l’ouverture de la PMA pour toutes mais de façon timorée. On regrette notamment l’interdiction de la ROPA (Réception d’ovocyte de la partenaire) qui aurait permis un don d’ovocyte au sein du couple.
On note également que les personnes homosexuelles qui souhaitent donner leur sang devront toujours respecter une période d’abstinence, à l’inverse des personnes hétérosexuelles.
Enfin, la proposition d’interdire les opérations chirurgicales sur les enfants intersexes a également été écartée. Et ce alors même que notre pays est épinglée par l’ONU depuis 2016 pour cette pratique. Une belle occasion a donc été manquée de faire évoluer notre droit sur ces points essentiels.
Le plus inquiétant semble être l’orientation de ce texte concernant la reconnaissance des enfants né·es par GPA. Sur ce point, le projet de loi ne se contente pas de maintenir une législation insatisfaisante, mais l’aggrave. En effet, la Cour de Cassation avait décidé le 18 décembre 2019 que les deux membres du couple pouvaient être automatiquement reconnus comme parents de leur enfant né·e par GPA à l’étranger. Avant cette décision, seul le père biologique était automatiquement reconnu, tandis que l’autre personne devait adopter l’enfant. Ce qui constituait une procédure longue et risquée, outre le fait qu’adopter son propre enfant n’a que peu de sens. L’Assemblée est revenue le 1er août 2020 sur cette importante avancée pour les familles d’enfants né·es de GPA, qui devront à nouveau passer par l’épreuve de l’adoption pour le parent non-biologique. Cette décision est incompréhensible, tant elle va à l’encontre du droit des enfants, que nous avons l’obligation de protéger de toute forme d’instabilité juridique.
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En apprenant l'homosexualité de sa fille, il fait 800 km pour la menacer de mort. Arrêté, placé en garde à vue et déféré devant le parquet, il sera présenté au tribunal pour être jugé en comparution immédiate...
L’article Narbonne : Un père devant la justice pour avoir menacé de mort sa fille après son coming out est apparu en premier sur Association STOP HOMOPHOBIE | Information - Prévention - Aide aux victimes.
En apprenant l'homosexualité de sa fille, il fait 800 km pour la menacer de mort. Arrêté, placé en garde à vue et déféré devant le parquet, il sera présenté au tribunal pour être jugé en comparution immédiate...
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Dans les années 80 et 90, un gynécologue néerlandais utilisait son propre sperme pour réaliser des inséminations artificielles sur des femmes, sans leur consentement.
Utilisation illégale du spermeLe principal accusé est Jan Wildschut, un gynécologue maintenant décédé depuis 9 ans qui exerçait dans un hôpital au Pays-Bas.
Sa manière de procéder se faisait dans le secret, en toute illégalité : il n’informait pas les femmes inséminées qu’il utilisait son propre sperme lors de l’intervention. Elles croyaient donc que la semence provenait d’un donneur anonyme. Le gynécologue auraient ainsi engendré pas moins de 17 enfants, voir plus… C’est l’hôpital même où il travaillait qui a annoncé la nouvelle via un communiqué le 6 octobre 2020.
L’affaire révélée au grand jourNe l’ayant appris qu’en 2019, l’hôpital a qualifié les agissements du gynécologue de « moralement inacceptable« . Comment a été révélée l’affaire ? Par hasard : un des enfants né par insémination artificielle faite dans l’hôpital, a découvert suite à un test ADN qu’il avait une correspondance génétique...Lire la suite sur Union
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Cette lectrice n'avait connu que la séduction par l'esprit. Mais lorsque ses yeux se posèrent sur Maxime, elle sut qu'elle n'avait plus besoin de mots, simplement de gestes...
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Connaissez-vous le dragster ? Non ? Il s’agit de parcourir 402 mètres en moins de 5 secondes. «Le temps, approximatif, d’un orgasme masculin», dit l’artiste Ali Kazma… Et c’est une blonde qui gagne.
Pour l’artiste Ali Kazma tout commence par une question : son ami Paul Ardenne, critique et historien d’art, lui demande : «Tu connais le dragster ? Non ?». Alors ils vont ensemble, à Pomonoa, voir des compétitions de dragster. Nous sommes en 2018. Cette année-là, une Finlandaise – Anita Mäkelä – remporte pour la troisième fois le titre de championne européenne en battant un record : elle parcourt 402 mètres en 3,87 secondes. Elle partage d’ailleurs la finale avec une autre femme, la Suissesse Jndia Erbacher qui a bouclé la première manche à 3,99 secondes. Deux femmes en finale, dans la catégorie Top Fuel, la plus respectée des courses dragster !?
Catégorie reine : le Top Fuel
Avec leur puissance de 10 000 chevaux, les dragsters sont des monstres : ils ne leur faut que 0,6 seconde pour passer de 0 à 100 km/h. Lors du «run», les pilotes sont plaquées sur leur siège par une accélération de 6 g, soit six fois leur poids corporel, parfois plus. Ali Kazma est impressionné. Il décide de faire un film sur Anita Mäkelä. Ce sera en été 2019, alors qu’elle bat à nouveau un record en parcourant les 402 mètres en… 3,85 secondes, toujours talonnée par la Suissesse Jndia Erbacher, mais aussi par la Norvégienne Maja Udtian. Cette année-là, sur les quatre finalistes, trois sont des femmes.
Devenir “Miss Fast” ou périr
Dans son film, qui dure 15 minutes, Ali Kazma approche au plus près de l’énigme. Il y a d’un côté cette pilote, déjà âgée, à la peau burinée, qui se prépare, face à la piste, regard fixé vers la ligne d’horizon qu’il s’agit d’atteindre «en un rien de temps». De l’autre, un bolide aux allures grotesques avec ses pneus arrières de poids-lourd et son bloc-moteur surdimensionné que des mécaniciens gavent de carburants hautement toxiques et explosifs : méthanol, nitrométhane, parfois même peroxyde d’oxygène (pour les moteurs à réaction). Les dragsters sont des monstres. «Rien, sur la Terre, n’accélère aussi vite qu’un dragster, explique Paul Ardenne. Même l’avion de chasse».
«Déboucher les toilettes avec une bombe H»
Cette même année, en 2019, Paul Ardenne publie un livre illustré des photos d’Ali Kazma : Apologie du dragster. L’espace-temps intense, qui démarre sur une citation : «Le dragster ? C’est comme déboucher les toilettes avec une bombe H.» Pour piloter, il faut le goût des choses brutales. «Le bruit engendré par l’accélération, de l’ordre de 150 décibels, s’assimile à celui d’un bombardement», raconte Paul Ardenne. Il note aussi ce fait stupéfiant que lorsqu’on entend le dragster démarrer, il est déjà presque en bout de piste car l’image nous parvient avant celle du son (qui a une vitesse de 340 m/sec). Et tout ça pour quoi ?
Une «forme pauvre du divertissement pascalien» ?
Il peut sembler idiot d’aimer les dragsters. Ces gros engins réduisent la notion même de déplacement à sa forme la plus pauvre : un arrachement instantané, un shot. De ce «voyage éclair», Paul Ardenne souligne volontiers qu’il ne permet ni d’explorer, ni d’apprendre : en dragster, on ne regarde pas le paysage. Même vu de l’extérieur, c’est pauvre. Le spectacle dure le temps d’un hoquet. Pourtant, les compétitions attirent en moyenne 60 000 spectateurs, fanatisés par ce que l’auteur nomme «le culte de l’accélération». Ce culte qui apparaît au sortir des années 1940 et dont il retrace l’histoire «héroïque» se déroule en marge de tous les grands combats des deux derniers siècles, dans l’exaltation de sa propre inanité.
«Lightning struck my dick»
Alors que des millions de gens se battent pour la liberté (contre les impérialismes, les inégalités, les oppressions, etc), les pionniers du dragster font le choix d’un jeu réduit à une règle unique : gagner toujours plus de mètres en toujours moins de mili-secondes. Il s’agit d’inverser l’équation espace-temps, de vaincre les principes qui limitent physiquement nos vies. Pour Paul Ardenne, ce déni de réalité touche au sublime. Il use en tout cas de mots si forts pour en parler que son texte sur le dragster pourrait se lire d’une seule main. Dès la première ligne, on se sent saisi-e, traversé-e par l’envie de décharge.
La «dépense folle» comme choix existentiel ?
Le style est électrisant, servi par les photos glacées d’Ali Kazma : mécaniques rutilantes, pots d’échappement qui crachent des flammes, bitume laqué par les séances de burn out, au cours desquelles les pilotes font surchauffer la gomme de leurs pneus pour les rendre adhésifs. L’univers du dragster vous prend comme un désir de dépense folle, à mille lieux des injonctions contemporaines. Ici pas de véhicules «propres», ni de «slow life»… Pour les drag drivers, hommes et femmes, chaque run est une expérience de mort, lorsque le sang se retire à l’arrière d’un cerveau écrasé par le choc. Pour la machine, chaque course est unique car les pièces du moteur ne survivent pas à l’expérience infernale de la propulsion.
L’hyper-démarrage, puis plus rien
Sur l’échelle du temps, le début et la fin semblent se confondre : à peine lancé, le dragster meurt, ses électrodes de bougies «liquéfiées par la puissance d’explosion», ses pistons déformés par la chaleur, ses bielles et ses roulements de vilebrequin foutus. Il faut démonter toute la mécanique, à chaque fois, car l’efficacité maximale de l’entreprise se double d’un renoncement absolu au concept de durabilité. Démarrer. Tout recommencer à zéro. Encore. Et encore. En 2020, le court-métrage sur Anita Mäkelä est enfin rendu public, à Genève. Intitulé Top Fuel, il accompagne une exposition d’Ali Kazma (Women at work) consacrée aux femmes qui travaillent… toujours plus vite.
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A VOIR : Women at work, exposition d’Ali Kazma, galerie Analix Forever. Jusqu’au 20 novembre 2020. Analix Forever : Rue du Gothard 10 1225 Chêne-Bourg. Ouvert du mercredi au vendredi , de 13:00 à 17:30 et sur RV.
A LIRE : Apologie du dragster. L’espace-temps intense, de Paul Ardenne, avec les photos d’Ali Kazma, éditions Le Bord de L’eau, 2019.
POUR EN SAVOIR PLUS : «Moto et libido : rêves d’acier»
Connaissez-vous le dragster ? Non ? Il s’agit de parcourir 402 mètres en moins de 5 secondes. «Le temps, approximatif, d’un orgasme masculin», dit l’artiste Ali Kazma… Et c’est une blonde qui gagne.
Pour l’artiste Ali Kazma tout commence par une question : son ami Paul Ardenne, critique et historien d’art, lui demande : «Tu connais le dragster ? Non ?». Alors ils vont ensemble, à Pomonoa, voir des compétitions de dragster. Nous sommes en 2018. Cette année-là, une Finlandaise – Anita Mäkelä – remporte pour la troisième fois le titre de championne européenne en battant un record : elle parcourt 402 mètres en 3,87 secondes. Elle partage d’ailleurs la finale avec une autre femme, la Suissesse Jndia Erbacher qui a bouclé la première manche à 3,99 secondes. Deux femmes en finale, dans la catégorie Top Fuel, la plus respectée des courses dragster !?
Catégorie reine : le Top Fuel
Avec leur puissance de 10 000 chevaux, les dragsters sont des monstres : ils ne leur faut que 0,6 seconde pour passer de 0 à 100 km/h. Lors du «run», les pilotes sont plaquées sur leur siège par une accélération de 6 g, soit six fois leur poids corporel, parfois plus. Ali Kazma est impressionné. Il décide de faire un film sur Anita Mäkelä. Ce sera en été 2019, alors qu’elle bat à nouveau un record en parcourant les 402 mètres en… 3,85 secondes, toujours talonnée par la Suissesse Jndia Erbacher, mais aussi par la Norvégienne Maja Udtian. Cette année-là, sur les quatre finalistes, trois sont des femmes.
Devenir “Miss Fast” ou périr
Dans son film, qui dure 15 minutes, Ali Kazma approche au plus près de l’énigme. Il y a d’un côté cette pilote, déjà âgée, à la peau burinée, qui se prépare, face à la piste, regard fixé vers la ligne d’horizon qu’il s’agit d’atteindre «en un rien de temps». De l’autre, un bolide aux allures grotesques avec ses pneus arrières de poids-lourd et son bloc-moteur surdimensionné que des mécaniciens gavent de carburants hautement toxiques et explosifs : méthanol, nitrométhane, parfois même peroxyde d’oxygène (pour les moteurs à réaction). Les dragsters sont des monstres. «Rien, sur la Terre, n’accélère aussi vite qu’un dragster, explique Paul Ardenne. Même l’avion de chasse».
«Déboucher les toilettes avec une bombe H»
Cette même année, en 2019, Paul Ardenne publie un livre illustré des photos d’Ali Kazma : Apologie du dragster. L’espace-temps intense, qui démarre sur une citation : «Le dragster ? C’est comme déboucher les toilettes avec une bombe H.» Pour piloter, il faut le goût des choses brutales. «Le bruit engendré par l’accélération, de l’ordre de 150 décibels, s’assimile à celui d’un bombardement», raconte Paul Ardenne. Il note aussi ce fait stupéfiant que lorsqu’on entend le dragster démarrer, il est déjà presque en bout de piste car l’image nous parvient avant celle du son (qui a une vitesse de 340 m/sec). Et tout ça pour quoi ?
Une «forme pauvre du divertissement pascalien» ?
Il peut sembler idiot d’aimer les dragsters. Ces gros engins réduisent la notion même de déplacement à sa forme la plus pauvre : un arrachement instantané, un shot. De ce «voyage éclair», Paul Ardenne souligne volontiers qu’il ne permet ni d’explorer, ni d’apprendre : en dragster, on ne regarde pas le paysage. Même vu de l’extérieur, c’est pauvre. Le spectacle dure le temps d’un hoquet. Pourtant, les compétitions attirent en moyenne 60 000 spectateurs, fanatisés par ce que l’auteur nomme «le culte de l’accélération». Ce culte qui apparaît au sortir des années 1940 et dont il retrace l’histoire «héroïque» se déroule en marge de tous les grands combats des deux derniers siècles, dans l’exaltation de sa propre inanité.
«Lightning struck my dick»
Alors que des millions de gens se battent pour la liberté (contre les impérialismes, les inégalités, les oppressions, etc), les pionniers du dragster font le choix d’un jeu réduit à une règle unique : gagner toujours plus de mètres en toujours moins de mili-secondes. Il s’agit d’inverser l’équation espace-temps, de vaincre les principes qui limitent physiquement nos vies. Pour Paul Ardenne, ce déni de réalité touche au sublime. Il use en tout cas de mots si forts pour en parler que son texte sur le dragster pourrait se lire d’une seule main. Dès la première ligne, on se sent saisi-e, traversé-e par l’envie de décharge.
La «dépense folle» comme choix existentiel ?
Le style est électrisant, servi par les photos glacées d’Ali Kazma : mécaniques rutilantes, pots d’échappement qui crachent des flammes, bitume laqué par les séances de burn out, au cours desquelles les pilotes font surchauffer la gomme de leurs pneus pour les rendre adhésifs. L’univers du dragster vous prend comme un désir de dépense folle, à mille lieux des injonctions contemporaines. Ici pas de véhicules «propres», ni de «slow life»… Pour les drag drivers, hommes et femmes, chaque run est une expérience de mort, lorsque le sang se retire à l’arrière d’un cerveau écrasé par le choc. Pour la machine, chaque course est unique car les pièces du moteur ne survivent pas à l’expérience infernale de la propulsion.
L’hyper-démarrage, puis plus rien
Sur l’échelle du temps, le début et la fin semblent se confondre : à peine lancé, le dragster meurt, ses électrodes de bougies «liquéfiées par la puissance d’explosion», ses pistons déformés par la chaleur, ses bielles et ses roulements de vilebrequin foutus. Il faut démonter toute la mécanique, à chaque fois, car l’efficacité maximale de l’entreprise se double d’un renoncement absolu au concept de durabilité. Démarrer. Tout recommencer à zéro. Encore. Et encore. En 2020, le court-métrage sur Anita Mäkelä est enfin rendu public, à Genève. Intitulé Top Fuel, il accompagne une exposition d’Ali Kazma (Women at work) consacrée aux femmes qui travaillent… toujours plus vite.
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A VOIR : Women at work, exposition d’Ali Kazma, galerie Analix Forever. Jusqu’au 20 novembre 2020. Analix Forever : Rue du Gothard 10 1225 Chêne-Bourg. Ouvert du mercredi au vendredi , de 13:00 à 17:30 et sur RV.
A LIRE : Apologie du dragster. L’espace-temps intense, de Paul Ardenne, avec les photos d’Ali Kazma, éditions Le Bord de L’eau, 2019.
POUR EN SAVOIR PLUS : «Moto et libido : rêves d’acier»
Cette semaine, je reçois Samsam et Nicook, qui ont sorti il y a quelques semaines un livre intitulé “En cuisine avec Papa”. Ils racontent l’origine de ce projet, de cette rencontre, et je leur explique aussi qu’ils ont fait sauter un verrou interne chez moi, bref… une discussion à 3 très détendue.
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• À écouter aussi : Samsam, la nouvelle garde des jeunes pères
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L’article Samsam et Nicook, darons aux fourneaux est apparu en premier sur Histoires de Darons.
Le recensement national en Grande-Bretagne est effectué tous les dix ans. Le dernier date de 2011 et le prochain, prévu en mars 2021, devrait pour la première fois collecter des informations sur l’orientation sexuelle et le genre. L’Office National des Statistiques (ONS) a décidé d’intégrer ces questions dans son formulaire, qui seront facultatives et uniquement …
L’article Bientôt un recensement de la population britannique LGBT+ est apparu en premier sur Association STOP HOMOPHOBIE | Information - Prévention - Aide aux victimes.
Le recensement national en Grande-Bretagne est effectué tous les dix ans. Le dernier date de 2011 et le prochain, prévu en mars 2021, devrait pour la première fois collecter des informations sur l’orientation sexuelle et le genre. L’Office National des Statistiques (ONS) a décidé d’intégrer ces questions dans son formulaire, qui seront facultatives et uniquement …
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"La lutte des femmes pour leur émancipation est une lutte spécifique, réductible à aucune autre."
Martine Storti , Pour un féminisme universel
Voilà l'essentiel du constat de Martine Storti devant l'affirmation de féminismes particuliers, adjectivés et différentiés. C'est l'argument de fond qu'elle oppose aux adeptes du féminisme intersectionnel, dans cet ouvrage concis mais percutant.
- Genre, transgenre, transsexualité et féminismeCouvre-chef, couvre-lit, couvre-livre, couvre-feu. Le fap à des belles heures devant lui puisqu’on est assignés à résidence pour nos soirées. Non content·es de s’installer en pull déformé par les années dans notre canapé, une soupe fumante qui réchauffe le bout des doigts et le bout des lèvres, on se prend à rêver d’autres choses qui pourraient nous réchauffer.
Attention, le dernier gif de cette sélection comporte des flashs violents, si vous êtes sensibles ou épileptiques, prenez vos précautions.
C’est pile la saison, le chauffage collectif a enfin redémarré, on peut se permettre de trainer à poil chez soi. No Face Girl a bien compris l’idée : interrompre une lecture passionnante pour exhiber son boule qui chamboule sous les LED multicolores. On décale le string, on tire sur la brassière et c’est le festival du remuage.
On devine aisément le set-up, le portable est posé sur une commode, calé avec une canette, un grinder ou une pile de manuel de marketing web. J’aime tellement la charme de ce cadrage qui ne bouge pas, d’une scène filmée à l’arrache, sur un coup de tête en fin de soirée. Et puis il y a la lumière crue d’un flash, qui ne pardonne pas et qui fait luire les yeux dans la pénombre. Le couple Bradam8 n’a pas besoin de grand artifice, ils sont touchants comme ça.
C’est grotesque et burlesque, cette couleur criarde et ces fluides mélangés, tellement qu’on ne sait plus rien distinguer. On devine aisément le mouvement de coulisse sur une verge bien lubrifiée, mais à qui sont ces mains, que font-elles, quel est leur but ? Tant de questions, et puis si peu envie d’y répondre. On se laisse porter par Four Chambers et puis c’est tout.
Est-ce que ce ne serait pas à l’automne qu’on profite le plus des rayons du soleil ? Baiser avec la douceur du soleil sur le cul, ça reste une bénédiction des derniers beaux-jours de l’automne. Si tant est qu’on ait une fenêtre exposée plein sud. Alors la nostalgie des jours ensoleillés me gagne devant cette scène, NotSoAmateur nous fait rêver sur tous les tableaux.
Laissez-moi deviner. Je plisse les yeux et je devine la lingerie travaillée, j’aperçois de la résille, j’entrevois des mains qui pressent les chairs. S’il faut se concentrer, c’est aussi parce que Prettykittymiaos cherche à nous déboussoler, peut-être même, et je pèse mes mots, à nous hypnotiser. Moi ça marche. J’ai parcouru sa chaîne Pornhub comme un catalogue Ikéa, avec envie de tout avoir.
Image en une : NotSoAmateur et un rayon de soleil qui dort sur ses cheveux longs
« Les gens ont tendance à penser que les personnes qui vivent avec des handicaps physiques sont asexuelles, comme des enfants et n’ont pas besoin d’éducation à la sexualité. » (Murphy &Young, 2005)
Loin de cette conception capacitiste (validiste), les recherches montrent que ceux et celles qui ont un handicap visuel ont le même taux d’activité sexuelle que les personnes voyantes, même si l’initiation des relations est un peu plus tardive en moyenne (ce qui s’expliquerait par un isolement social accru). Ces personnes sont aussi plus à risque de vivre une agression sexuelle.
C’est pourquoi il est important que l’éducation à la sexualité s’adresse à tous les publics et soit adaptée et accessible, afin que chacun et chacune, indépendamment de son ou de ses handicaps, puisse y puiser les connaissances nécessaires pour développer une sexualité choisie, agréable et sécuritaire.
Seulement 50% des jeunes qui sont Aveugles ou ont un handicap visuel ont eu accès à des contenus d’éducation à la sexualité. Et, la plupart du temps, les outils utilisés ne sont pas adaptés pour transmettre efficacement l’information à cette partie de la population.
SEX-ED + présente un nouvel outil, adapté pour les personnes Aveugles ou qui ont un handicap visuel. Le kit est pensé pour l’apprentissage tactile avec un silicone qui reproduit la texture de la peau, et la documentation qui l’accompagne est en Français et en Braille.
Quelles mesures peuvent rendre l’éducation à la sexualité accessible et utile aux jeunes qui ont un handicap visuel, selon leur propres dires?
1) CONTENU (les informations inclues dans les curricula)
2) MODALITÉS D’ENSEIGNEMENT (comment les contenus d’éducation à la sexualité sont délivrés)
3) ENVIRONNEMENT (les espaces les mieux adaptés pour l’éducation à la sexualité)
« En portant attention aux contenus, aux méthodes d’enseignement et au contexte dans lequel se fait l’éducation à la sexualité, les professionnel.les peuvent contribuer à une transition positive vers une sexualité adulte. Cette étude montre que les jeunes qui ont des handicaps visuels n’ont pas reçu une éducation à la sexualité adaptée. De leur point de vue, il est nécessaire d’aborder les contenus plus en profondeur, en tenant compte de leurs besoins spécifiques. La principale préoccupation pour cette population est celle de l’intégrité personnelle et physique et la nécessité de l’outiller pour se protéger de situations sexuelles indésirables. Une autre préoccupation est que les intervenant.e.s puissent avoir des outils qui leur permettent de faciliter l’apprentissage des jeunes. Les professionnel.les de la santé et les autres membres de la communauté doivent s’atteler à cette tache afin de créer une attitude positive envers la sexualité de tous et toutes et ainsi contribuer à dissiper les mythes autour de la sexualité des personnes Aveugles ou qui ont des handicaps visuels. »
Extraits de « Sexual Health Education for Children with Visual Impairments: Talking About Sex Is Not Enough » C. Kruppa & S. Esmail, 2010. (Traduction libre)
Lectures supplémentaires:
Le billet Des outils d’éduc-sex adaptés aux personnes qui ont un handicap visuel apparaît en premier sur .
« Bonjour docteur. J’ai, pour la toute première fois, fait l’amour dans l’eau durant mes dernières vacances. Une découverte, presque une révélation, que je dois à mon nouveau compagnon. Nous avons tout testé, la piscine, la baignoire, la douche et même la mer… Cette pratique, que j’adore et dont je ne m’explique toujours pas en quoi elle intensifie le plaisir, est-elle totalement “safe” ? »
Voici les conseils de notre sexologue.
ContraceptionJ’avoue avoir quelques doutes sur le sens que vous donnez au mot “safe”. S’il s’agit de contraception, faire l’amour dans l’eau ne protège absolument pas du risque de tomber enceinte si vous n’utilisez pas de moyen contraceptif comme pilule ou stérilet.
En ce qui concerne le risque d’infection sexuellement transmissible c’est la même chose, l’eau n’a aucun effet sur d’éventuels agents infectieux. Seul le port d’un préservatif peut garantir l’absence de risques, que ce soit grossesse ou IST. Par ailleurs, lorsque la capote est mise en place correctement, avant l’immersion évidemment, et qu’elle est adaptée à la morphologie du pénis il n’y a pas de raisons pour que son efficacité soit diminuée. En revanche, il faut faire attention de bien la maintenir en place tant que l’on est dans l’eau.
Effet sur le vaginEnfin, au cas où votre question concernerait un éventuel risque vaginal lié à l’introduction d’eau de mer dans le vagin, il n’y a aucune inquiétude à avoir car le diamètre de l’ouverture vaginale étant...Lire la suite sur Union
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