Partie d'une bonne intention, la marche de protestation en solidarité à Black Lives Matter a dû être annulée, faute d'avoir été suffisamment préparé avec des organisations et d'activistes clés de la communauté noire.
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Mon Maître J’aurai eu la chance d’avoir un Maître, peut-être mon unique amour masculin consommé. Nous nous sommes rencontrés sur Distaingay, avec de nombreux échanges par dial sur le site. Nous nous rencontrons sur le parking d’un lieu public. Il m’emmène chez lui. Il a compris ce que je cherche, il me demande s’il peut … Lire la suite Le bonbon à la menthe – Partie 2 – J12
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José a 25 ans et il teste pour la première fois les sensations d'une gaine masturbatoire pour pénis. Il vous raconte ses appréhensions et fait le bilan de cette expérience, en solo et en couple !
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Le porno a été secoué cette semaine par le mouvement Black Lives Matter avec des réactions dont la rédaction a fait un tour d’horizon. Les voix s’élèvent pour dénoncer le racisme dans le porno et nous espérons qu’elles seront entendues et que tout le monde veillera à ne plus participer à cette discrimination systémique que subissent les performeurs et performeuses noires dans le milieu.
Le déconfinement est un rayon de soleil qui perce dans le ciel ombrageux de 2020. La barrière des 100 kilomètres levée, allons visiter l’outdoor et les plages, la nature qui nous tend ses bras, avec la communauté des pornographes indépendants pas si amateurs.
Cock2Squirt explose en ce moment sur Pornhub avec ses mensurations vertigineuses. Du haut de la falaise, la tête tourne quand on aperçoit le couple jouir du grand air avec autant de naturel. L’air marin, ça fait du bien !
Elle est devenue un classique pour les adeptes de l’exhib, Gangbang Lola ne fait pas seulement dans la pluralité, elle donne aussi dans la balade, l’errance urbaine estivale. Les offices du tourisme n’ont jamais proposé des réclames aussi persuasives. Lisbonne, une destination week-end à tester.
Autre loisir du touriste, la pollution des territoires visités par sa simple présence, additionnée d’une bonne dose de particules fines grâce aux excursions en quad. Hannah Brooks ajoute toujours du fun à ses moyens de locomotion, c’est une habituée de la ride augmentée.
Lil Ra préfère la jouer local, le couple prend son auto pour aller s’aérer dans les champs alentour. S’allonger sur le capot encore chaud, bonne idée en hiver, mais peu agréable en été. Mon conseil : laisser refroidir la mécanique avant d’entamer la besogne.
Kim & Paolo font comme tout le monde, ils vont au camping. Pas de grosse tête avec le succès, ils ont su rester simples. Sans attendre Patrick, ils entament les douces hostilités. Encore un truc que les publicitaires de Decathlon oublient de mettre en avant dans la promotion des tentes Quechua.
Quand il s’agit d’outdoor et de baise à la plage, LeoLulu sont incontournables. Ils ont construit leur légende (aussi) sur ce type de vidéos. C’est au bout du monde qu’ils se donnent à fond pour le public et pour leur plaisir. D’ailleurs, ils nettoient les plages aussi, rappelez-vous.
En espérant que les choses aillent mieux, à dimanche prochain !
Image de une : Kim & Paolo de dos sur une plage.
« #SexBan » Tel était le hashtag qui a fleuri ces derniers jours sur le Twitter britannique. Ce hashtag est apparu suite à la décision du Premier Ministre britannique, Boris Johnson. Alors que ce dernier annonçait une prolongation du confinement, qui a commencé le 23 mars, il a émis cette semaine de nouvelles directives visant à contrôler la propagation du virus tout en relâchant la pression « d’assouplir le confinement. » Parmi ces directives, une en particulier est surprenante, l’interdiction de se rendre chez quelqu’un(e) d’autre.
Coronavirus : sorties autorisées, entrées interdites.Le gouvernement britannique a-t-il l’intention d’empêcher ses citoyens de s’envoyer en l’air ? Aussi absurde que paraît la question, elle était pertinente au vu des mesures prises par Boris Johnson.
Les parcs et les espaces publics sont ouverts et jusqu’à six personnes peuvent se rencontrer pour faire du sport ou des barbecues par exemple. Le tout en suivant les gestes barrières tels que le port de masques et le respect de la distanciation physique.
Les magasins et les écoles primaires devraient rouvrir progressivement tandis que l’ouverture, au moins en partie, de cafés, restaurants et autres lieux publics est attendue à partir du 1er juillet.
Alors qu’il est désormais possible de se réunir en groupe à...Lire la suite sur Union
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Après une campagne de financement participatif à succès, le nouveau film porno alternatif de la réalisatrice Olympe de G sort ce samedi 7 juin et sera diffusé sur Canal +. Une dernière fois nous rend spectateurs-trices du casting sexuel organisé par Salomé avec son amie Sandra. Femme âgée de 69 ans, Salomé décide de poster […]
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Les professionnels de l’industrie du sexe auraient-ils un mission de service public ? Celle de montrer que s’isoler peut être à la fois sûr et épanouissant sexuellement, même en étant célibataire. Nous ne sommes pas convaincu de cette mission mais certaines entreprises ont profité du coronavirus pour promouvoir leurs produits. On retrouve notamment les entreprises américaines spécialisées dans les poupées sexuelles. On fait le point sur cette anecdote drôle et pourtant tristement réelle.
Des poupées gonflables « anti-Covid-19 »Un fabricant de robots sexuels américain (Abyss) a par exemple assuré à ses acheteurs potentiels que ses poupées étaient exemptes de COVID-19 dans une publication Instagram.
« L’auto-isolement ne doit pas être encore plus compliqué! Tous les RealDolls sont fabriqués à partir de silicone de qualité platine et sont naturellement antibactériens et non poreux! » pouvait-on lire sur le post Instagram de l’entreprise.
Un site spécialisé dans les poupées sexuelles gonflables (realsexdollreviews.com) a par ailleurs écrit un article afin de combattre les mythes, croyances et préjugés que les gens peuvent avoir concernant les poupées sexuelles et le coronavirus.
Selon le site, « L’industrie des poupées sexuelles ont été grandement affectées car la plupart de ces produits ont été fabriqués et livrés depuis la Chine« ,. Et si finalement, ce n’était la Lire la suite sur Union
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Après vous avoir proposé un tuto pour masturber des pénis et un autre sur toucher des vulves, Anouk vous explique aujourd'hui comment faire un bon cunni.
Cet article Comment faire un cunnilingus ? Le tuto de « Aaah » à « Oooooh » est apparu en premier sur Madmoizelle.
La France se déconfine petit à petit, les bars et restaurants ré-ouvrent, l’économie commence à repartir. Un domaine d’activité a cependant repris depuis le 11 mai déjà, celui du travail sexuel. Si les restaurateurs parviennent à s’arranger pour respecter les règles de distanciation physique, la question est plus complexe pour les travailleurs et travailleuses du sexe (TDS). Ces dernières témoignent sur leur vie au temps du déconfinement et la reprise d’activité avec le risque du virus.
Une pénurie de clientsDepuis la loi d’avril 2016 qui pénalise l’achat de services sexuels, la situation des travailleurs et travailleuses du sexe s’est nettement dégradée. La clientèle en premier lieu. En raison de la loi d’avril 2016, les prises de risques étaient plus importantes (prestation sans préservatifs etc.) que les TDS n’avaient d’autres choix d’accepter, par manque de clients. Obligé(e)s aussi de s’éloigner des grandes villes et des grands axes, menant à leur isolement, notamment face au Covid-19 : « J’étais obligée d’arrêter le travail pendant toute la période du confinement. » nous dit Sacha*, travailleuse du sexe. « Aujourd’hui je retravaille à nouveau mais je n’ai quasiment aucun client. Même les réguliers ne viennent plus. » confie-t-elle.
Même son de cloche pour Justin, jeune parisien également travailleur du sexe et membre du STRASS (Syndicat du Travail Sexuel) : « Je ne travaille...Lire la suite sur Union Cet article Déconfinement : retour au travail compliqué pour les travailleuses du sexe est apparu en premier sur Union.
Je publie de temps en temps des témoignages de lecteurs qui m’écrivent pour me faire part de leur réussites (ou difficultés) à atteindre l’orgasme prostatique. La plupart du temps cela prend un peu de temps, mais ce n’est pas toujours le cas et certaines personnes peuvent découvrir rapidement ce plaisir. Voici aujourd’hui le témoignage d’un…
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Explorer le monde de la sexualité, celui du libertinage ou celui du porno, c’est aussi s’armer d’une ouverture d’esprit assumée, c’est aimer la zone de liberté que ces deux mondes proposent, et cela ne va pas sans accepter également de jouer avec nos stéréotypes, inspirés de la vie réelle.
La soumission féminine ? Aucun souci, même avec une gamelle et une laisse. Les simulations de viol ? Un classique du genre très apprécié, surtout avec les menottes. Le jeu du professeur et de l’écolière ? Un basique, avec les petites couettes infantilisantes en prime.
Et celui du noir qui vient jouer les étalons sauvages dans un couple de blanc candauliste ? Et les gangs bangs de noirs, un peu voyous, avec une jeune blanche effarouchée au milieu ?
Pour le milieu du porno, comme celui du libertinage, ces fantasmes racistes font partie de la panoplie classique proposée.
Mais ça commence à faire grincer des dents…
Le monde du porno : quand « l’interracial » rapporte plusEbony ass, BBC, Black, les tags pornographiques qui fétichisent les noirs et jouent sur les stéréotypes de la performance et des attributs sexuels plus développés (les fesses, les sexes, les muscles…) fleurissent sur les plateformes de porno « mainstream ».
Mais être noir et acteur porno, ce n’est pas juste être réduit à un « tag ».
La réalité économique de l’industrie traduit celle de nos...Lire la suite sur Union
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Les mots sont notre façon de penser le monde, donc de nous définir et de nous défendre. Dans “Etymologie pour survivre au chaos”, la chercheuse italienne Andrea Marcolongo a choisi «99 mots pour retrouver notre voix», parmi lesquels : amour, abandon, trahison.
«Chaque fois que nous choisissons un mot, nous mettons de l’ordre dans le chaos, nous donnons des contours et une consistance au réel ; chaque fois que nous prononçons un mot, il est notre reflet. Sans le langage, nous ne ferions que tâtonner dans la confusion, incapables de dire la réalité et ce que nous ressentons. C’est pour cela que nous devons prendre le plus grand soin des mots.» Dans un ouvrage d’étymologie intimiste (Etymologie pour survivre au chaos, aux éditions Les Belles Lettres), la chercheuse Andrea Marcolongo défend l’idée que – sans mots – l’humain perd ses moyens, ses buts ou sa raison d’être.
Pourquoi les Tahitiens s’ôtent si souvent la vie
En 1973, l’anthropologue Robert Levy enquête sur l’île de Tahiti pour comprendre pourquoi le taux de suicide y est anormal, excessif. Robert Levy s’aperçoit que la langue tahitienne, pourtant si précise concernant la notion de douleur physique, ne possède aucun mot concernant la douleur psychique : il est impossible pour les habitants de «mettre un mot» sur la tristesse, la mélancolie, l’angoisse, ni même la culpabilité. Incapables de la «dire», les Tahitiens ne peuvent exprimer leur souffrance qu’en se tuant. Robert Levy nomme ce phénomène hypocognition : soit la douleur de «connaître moins» et, donc, d’être impuissant pour faire face au chaos.
Les mots qui nous manquent
«Les étymologies servent à ceci : à ne pas rester submergés, à ne pas avoir les mots qui nous manquent face à l’immensité de ce que nous ressentons», conclut Andrea, invitant les lecteurs à choisir «scrupuleusement» leurs mots lorsqu’ils sont plongés dans l’adversité. Choisir des mots précis, ceux qui reflètent au plus près notre pensée et nos émotions, c’est la discipline à laquelle la chercheuse nous convie en termes vibrants… car il en va de notre vie, dit-elle. On ne peut pas se construire en tant qu’être humain sans exigence de lucidité, c’est-à-dire sans tenter de saisir ce qu’est notre réalité.
«Sans mots, nous sommes élidés de la réalité»
La réalité prenant «forme et consistance» dans les mots, nous courons deux dangers si nous usons de formules toutes faites. Le premier, c’est de perdre nos repères face au désordre des émotions. Comment faire de l’ordre en soi si l’on n’est pas sincère et si l’on se cache derrière des mots «de pacotille qui ne signifient rien» ? Le deuxième danger, c’est de se laisser duper par des termes faux qui trahissent notre pensée et même nos idéaux. Comment réclamer le respect si l’on s’en remet par facilité à des mots creux, empruntés à d’autres personnes, qui sentent le perroquet ?
Quelle part de nous passons-nous sous silence ?
«Les mots compromis sont toujours le symptôme d’une pensée compromise», affirme Andréa, qui établit le parallèle entre le chant V de l’Odyssée et nos propres parcours brisés. Rappelez-vous Ulysse, dit-elle : c’est l’histoire d’un homme qui fait naufrage sur une île inconnue dont la reine se nomme Calypso. Son nom vient du verbe kalyptô qui signifie «cacher, envelopper». Elle tombe amoureuse d’Ulysse et le retient sept ans sur son île, l’entourant d’affection et l’enveloppant de soins. Au bout de sept ans, bien qu’elle lui offre l’immortalité, Ulysse la quitte parce que «la Nymphe ne lui plaisait plus».
Bannir quelqu’un de sa vie
Andrea raconte avoir longtemps «éprouvé compassion» pour cette femme et cela d’autant plus qu’Ulysse la quitte froidement. Il préfère rester mortel et rentrer chez lui. Dans un double mouvement, il abandonne Calypso et la bannit de sa vie. Les deux mots sont liés, bien sûr. Le verbe abandonner remonte à l’expression du XIIIe-XIVe siècle «a ban donner», autrement dit «laisser à quelqu’un» (par extension : «mettre en nourrice»). «En résumé : je ne veux pas de toi, pas maintenant, je ne peux pas – quelqu’un d’autre se chargera de te nourrir, et, s’il le faut, de t’aimer. Je ne veux pas de problèmes, donc : je te donne, je t’a ban donne» résume la chercheuse.
Abandonner : mettre au ban
De même qu’on dit «mettre au ban de la société», le verbe «abandonner» sonne comme une condamnation. Il est tiré du mot germanique ban (parole) qui désigne le fait de prononcer des mots, l’équivalent d’un arrêt de mort. Abandonner, expulser, extrader, exiler, c’est tout comme : «ceux qui nous abandonnent nous “donnent” littéralement, et de la douleur qu’ils provoquent en fermant la porte derrière eux, ils s’en moquent éperdument. Des yeux “de chien au bord de la route”, dis-je souvent pour rendre en mots la douleur que comporte l’abandon. Une corde autour du cou, attaché à la rambarde et l’espoir qu’une voiture, n’importe laquelle, s’arrête».
Le verbe «trahir» signifie d’abord «donner»
Notant que ceux ou celles qui nous abandonnent le font souvent avec des phrases banales (encore un mot dérivé du ban), Andrea Marcolongo note que le verbe «trahir» tire aussi ses origines d’une expression neutre, bien éloignée de l’acte cruel à laquelle le mot renvoie : étymologiquement, «trahir» vient du verbe latin tradere, qui signifie «transmettre, donner, remettre, faire passer». Tradere donne en français moderne les mots «traduction» (qui signifie «transmettre un message dans une autre langue»), «tradition» («transmettre une mémoire aux nouvelles générations») et «trahison» («remettre quelqu’un entre les mains de quelqu’un d’autre»).
La «donation» de Juda
S’il faut en croire Andrea, la «trahison» n’était, à l’origine, qu’une simple «livraison». «Le verbe prit définitivement une connotation négative –celle qui nous rend fou de jalousie ou de douleur– à partir de la traduction en latin du texte de l’Évangile, où le verbe tradere est employé lorsque Jésus est livré aux gardes après la trahison de Juda.» Pour avoir «remis» Jésus aux soldats, Juda fit de la trahison cet acte chargé du sens terrible qu’il a de nos jours. Trahir, quoi de plus atroce ? Mais il y a pire que la trahison entre humains. Il y a la trahison de ceux et celles qui se cachent derrière des mots vides, dérisoires, et qui s’en remettent aux rhétoriques d’emprunt.
Quel est le coût du mensonge ?
Invitant ses lecteurs à s’exprimer de façon personnelle et à choisir soigneusement leurs propres mots, Andréa Marcolongo prie que la langue devienne «sincère et authentique comme la vie telle qu’elle est vécue […] Intègres, les étymologies nous contraignent à nous révéler, à nous comprendre, à nous dépouiller de milliers d’excuses, pour être, à notre tour, les étymons à la source de nos vies : des hommes et des femmes réels, authentiques, fidèles.» Lorsque nous prononçons une phrase convenue, par facilité, «nous offensons notre propre faculté de raisonnement, parce que s’il y a moins de mots, la pensée n’existe plus», ajoute-t-elle, insistant sur cette vérité : qu’employer des mots faux, c’est se trahir soi-même.
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A LIRE : Etymologie pour survivre au chaos, Andrea Marcolongo, traduit par Béatrice Robert-Boissier, éditions Les Belles Lettres, 5 juin 2020.
ILLUSTRATION : Ulysse et Calypso, Arnold Böcklin, 1882, Kunstmuseum de Bâle.
Les mots sont notre façon de penser le monde, donc de nous définir et de nous défendre. Dans “Etymologie pour survivre au chaos”, la chercheuse italienne Andrea Marcolongo a choisi «99 mots pour retrouver notre voix», parmi lesquels : amour, abandon, trahison.
«Chaque fois que nous choisissons un mot, nous mettons de l’ordre dans le chaos, nous donnons des contours et une consistance au réel ; chaque fois que nous prononçons un mot, il est notre reflet. Sans le langage, nous ne ferions que tâtonner dans la confusion, incapables de dire la réalité et ce que nous ressentons. C’est pour cela que nous devons prendre le plus grand soin des mots.» Dans un ouvrage d’étymologie intimiste (Etymologie pour survivre au chaos, aux éditions Les Belles Lettres), la chercheuse Andrea Marcolongo défend l’idée que – sans mots – l’humain perd ses moyens, ses buts ou sa raison d’être.
Pourquoi les Tahitiens s’ôtent si souvent la vie
En 1973, l’anthropologue Robert Levy enquête sur l’île de Tahiti pour comprendre pourquoi le taux de suicide y est anormal, excessif. Robert Levy s’aperçoit que la langue tahitienne, pourtant si précise concernant la notion de douleur physique, ne possède aucun mot concernant la douleur psychique : il est impossible pour les habitants de «mettre un mot» sur la tristesse, la mélancolie, l’angoisse, ni même la culpabilité. Incapables de la «dire», les Tahitiens ne peuvent exprimer leur souffrance qu’en se tuant. Robert Levy nomme ce phénomène hypocognition : soit la douleur de «connaître moins» et, donc, d’être impuissant pour faire face au chaos.
Les mots qui nous manquent
«Les étymologies servent à ceci : à ne pas rester submergés, à ne pas avoir les mots qui nous manquent face à l’immensité de ce que nous ressentons», conclut Andrea, invitant les lecteurs à choisir «scrupuleusement» leurs mots lorsqu’ils sont plongés dans l’adversité. Choisir des mots précis, ceux qui reflètent au plus près notre pensée et nos émotions, c’est la discipline à laquelle la chercheuse nous convie en termes vibrants… car il en va de notre vie, dit-elle. On ne peut pas se construire en tant qu’être humain sans exigence de lucidité, c’est-à-dire sans tenter de saisir ce qu’est notre réalité.
«Sans mots, nous sommes élidés de la réalité»
La réalité prenant «forme et consistance» dans les mots, nous courons deux dangers si nous usons de formules toutes faites. Le premier, c’est de perdre nos repères face au désordre des émotions. Comment faire de l’ordre en soi si l’on n’est pas sincère et si l’on se cache derrière des mots «de pacotille qui ne signifient rien» ? Le deuxième danger, c’est de se laisser duper par des termes faux qui trahissent notre pensée et même nos idéaux. Comment réclamer le respect si l’on s’en remet par facilité à des mots creux, empruntés à d’autres personnes, qui sentent le perroquet ?
Quelle part de nous passons-nous sous silence ?
«Les mots compromis sont toujours le symptôme d’une pensée compromise», affirme Andréa, qui établit le parallèle entre le chant V de l’Odyssée et nos propres parcours brisés. Rappelez-vous Ulysse, dit-elle : c’est l’histoire d’un homme qui fait naufrage sur une île inconnue dont la reine se nomme Calypso. Son nom vient du verbe kalyptô qui signifie «cacher, envelopper». Elle tombe amoureuse d’Ulysse et le retient sept ans sur son île, l’entourant d’affection et l’enveloppant de soins. Au bout de sept ans, bien qu’elle lui offre l’immortalité, Ulysse la quitte parce que «la Nymphe ne lui plaisait plus».
Bannir quelqu’un de sa vie
Andrea raconte avoir longtemps «éprouvé compassion» pour cette femme et cela d’autant plus qu’Ulysse la quitte froidement. Il préfère rester mortel et rentrer chez lui. Dans un double mouvement, il abandonne Calypso et la bannit de sa vie. Les deux mots sont liés, bien sûr. Le verbe abandonner remonte à l’expression du XIIIe-XIVe siècle «a ban donner», autrement dit «laisser à quelqu’un» (par extension : «mettre en nourrice»). «En résumé : je ne veux pas de toi, pas maintenant, je ne peux pas – quelqu’un d’autre se chargera de te nourrir, et, s’il le faut, de t’aimer. Je ne veux pas de problèmes, donc : je te donne, je t’a ban donne» résume la chercheuse.
Abandonner : mettre au ban
De même qu’on dit «mettre au ban de la société», le verbe «abandonner» sonne comme une condamnation. Il est tiré du mot germanique ban (parole) qui désigne le fait de prononcer des mots, l’équivalent d’un arrêt de mort. Abandonner, expulser, extrader, exiler, c’est tout comme : «ceux qui nous abandonnent nous “donnent” littéralement, et de la douleur qu’ils provoquent en fermant la porte derrière eux, ils s’en moquent éperdument. Des yeux “de chien au bord de la route”, dis-je souvent pour rendre en mots la douleur que comporte l’abandon. Une corde autour du cou, attaché à la rambarde et l’espoir qu’une voiture, n’importe laquelle, s’arrête».
Le verbe «trahir» signifie d’abord «donner»
Notant que ceux ou celles qui nous abandonnent le font souvent avec des phrases banales (encore un mot dérivé du ban), Andrea Marcolongo note que le verbe «trahir» tire aussi ses origines d’une expression neutre, bien éloignée de l’acte cruel à laquelle le mot renvoie : étymologiquement, «trahir» vient du verbe latin tradere, qui signifie «transmettre, donner, remettre, faire passer». Tradere donne en français moderne les mots «traduction» (qui signifie «transmettre un message dans une autre langue»), «tradition» («transmettre une mémoire aux nouvelles générations») et «trahison» («remettre quelqu’un entre les mains de quelqu’un d’autre»).
La «donation» de Juda
S’il faut en croire Andrea, la «trahison» n’était, à l’origine, qu’une simple «livraison». «Le verbe prit définitivement une connotation négative –celle qui nous rend fou de jalousie ou de douleur– à partir de la traduction en latin du texte de l’Évangile, où le verbe tradere est employé lorsque Jésus est livré aux gardes après la trahison de Juda.» Pour avoir «remis» Jésus aux soldats, Juda fit de la trahison cet acte chargé du sens terrible qu’il a de nos jours. Trahir, quoi de plus atroce ? Mais il y a pire que la trahison entre humains. Il y a la trahison de ceux et celles qui se cachent derrière des mots vides, dérisoires, et qui s’en remettent aux rhétoriques d’emprunt.
Quel est le coût du mensonge ?
Invitant ses lecteurs à s’exprimer de façon personnelle et à choisir soigneusement leurs propres mots, Andréa Marcolongo prie que la langue devienne «sincère et authentique comme la vie telle qu’elle est vécue […] Intègres, les étymologies nous contraignent à nous révéler, à nous comprendre, à nous dépouiller de milliers d’excuses, pour être, à notre tour, les étymons à la source de nos vies : des hommes et des femmes réels, authentiques, fidèles.» Lorsque nous prononçons une phrase convenue, par facilité, «nous offensons notre propre faculté de raisonnement, parce que s’il y a moins de mots, la pensée n’existe plus», ajoute-t-elle, insistant sur cette vérité : qu’employer des mots faux, c’est se trahir soi-même.
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A LIRE : Etymologie pour survivre au chaos, Andrea Marcolongo, traduit par Béatrice Robert-Boissier, éditions Les Belles Lettres, 5 juin 2020.
ILLUSTRATION : Ulysse et Calypso, Arnold Böcklin, 1882, Kunstmuseum de Bâle.
Le plan à trois, plus anciennement appelé “ménage à trois”, est aussi de plus en plus nommé en anglais, threesome. Ce fantasme, indiqué comme fantasme N°1 des français selon une étude Harris Interactive de 2015, suscite souvent beaucoup d’envies, mais aussi de questionnements. Bien souvent, les hommes cis hétérosexuels et couples hétérosexuels fantasment sur un […]
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Quel est ton rapport avec ta sexualité ? Par quel cheminement et questionnements es-tu passée dans la découverte de ton corps, ton plaisir sexuel, ton clitoris ? Raconte-le sur madmoiZelle !
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En ce moment, les sextoys connectés sont un peu ma grande passion, alors j’étais super contente d’avoir l’opportunité de découvrir le We-Vibe Chorus, dès que j’ai reçu le colis à l’appart ! Ce nouveau-né de la marque We-Vibe, spécialisée dans les produits pour couples, est un vibromasseur connecté, qui peut s’utiliser en solitaire, mais avant […]
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Le fibrome est une pathologie qui concerne 30% des femmes de plus de 35 ans. Il peut être très handicapant au quotidien, source de règles très abondantes, d’anémie, de fatigue et d’inconfort dans la vie personnelle, familiale et professionnelle.
Le traitement classique qui consiste à enlever complètement l’utérus (hystérectomie) est certes efficace, et validé depuis de nombreuses années, mais il peut entraîner des souffrances physiques et psychologiques souvent imprévisibles. En outre, il peut engendrer des troubles dépressifs secondaires et nécessiter une convalescence prolongée.
Une alternative à l’ablation : la technique de l’embolisationPour toutes ces raisons, des radiologues interventionnels ont développé depuis 30 ans une technique alternative : l’embolisation. Celle-ci est réalisée lors d’une très courte hospitalisation (sans cicatrice abdominale) et permet un retour aux activités normales en une semaine. Cette technique innovante, et mini-invasive, permet de dévasculariser le fibrome sans endommager l’utérus. L’embolisation permet également une diminution significative de la durée d’hospitalisation comme du temps de récupération post-opératoire de la patiente.
La technique d’embolisation a été validée dans un document de recommandation en collaboration avec le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens de France (CNGOF), publié en 2011. L’embolisation des fibromes utérins est particulièrement indiquée chez la femme n’ayant plus de désir de grossesse.
Malheureusement, bien que ces recommandations...Lire la suite sur Union
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Le poppers n’est pas un produit que l’on a découvert récemment ! Synthétisé à partir du XIXème siècle, il se répand comme produit pharmaceutique petit à petit au cours du XXème siècle.
Mais son usage explose ces dernières années ! Mais pourquoi un si grand intérêt pour un si petit flacon ? Souvent considéré comme une drogue mais en est-ce réellement une ? Répandu dans le milieu de la sexualité mais pour quel motifs ? On vous explique tout !
Le poppers est avant tout, et contrairement à sa sulfureuse réputation, un médicament. Considéré pendant un moment comme une drogue, l’absence de lésions sur le cerveau et l’absence de dépendance ont entraîné sa déclassification dans cette catégorie. Certaines formes de poppers sont dangereuses, notamment celles contenant des nitrites de butyle, d’akyle ou encore nitrites d’alkyle. C’est pour cela qu’il vaut mieux vous renseigner pour l’achat de poppers en ligne. En boutique, il est plus facile de demander conseil au vendeur.
Son usage s’est répandu à partir des années 1970, années de la libération sexuelle, en particulier au sein de la communauté gay pour ses propriétés sur la pénétration anale ainsi que l’euphorie provoquée par la prise de poppers.
Le poppers est répandu à la fois pour son effet euphorisant mais aussi et surtout pour ses effets sexuels. « A chaque début de session j’ouvre un flacon 10 minutes » nous dit Sasha*, dominatrice professionnelle. « J’ai des jouets qui font jusqu’à 8 centimètres de diamètre. Même avec du lubrifiant, il est nécessaire d’avoir une petite stimulation supplémentaire… un état physique et mental qui permette de mieux faire passer l’engin. »
Il en est de même pour le fist...Lire la suite sur Union
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Le lundi 25 mai dernier, George Floyd meurt suite à son interpellation par la police de Minneapolis dans l’État du Minnesota aux États-Unis d’Amérique. Cet homme noir est une énième victime des forces de l’ordre, ce qui a ravivé les tensions pour réclamer davantage de justice dans le pays. Des manifestations pacifiques ont été organisées à travers tous les états et même à l’international. Le mouvement Black Lives Matter a pris énormément d’ampleur depuis. Et il a naturellement atteint le monde du porno, qui a réagi en dénonçant la police, mais aussi le racisme dans le milieu en exigeant des changements significatifs.
Les performeur·euse·s du porno américain ont depuis plusieurs années engagé la marche vers un militantisme politique et une défense de leurs droits. De nombreuses organisations représentatives plaident contre des propositions de loi menaçant leurs activités et leurs conditions de travail. Des voix s’élèvent pour contester la censure sur les réseaux sociaux, le bannissement de certaines plateformes. Des performeuses osent dénoncer les abus physiques et sexuels de réalisateurs, collègues, le harcèlement moral d’agents.
Ces prises de position ont pu évoluer grâce à leur audience sur Twitter et à un système économique en mutation qui a ébranlé (un peu) les relations de pouvoir au sein du milieu. Avec les sites de vente de clips, les OnlyFans et autres, les revenus des porn stars et porn talents ne dépendent plus seulement des scènes pour les studios de productions classiques, ce qui permet une certaine libération de la parole.
Soutien à Black Lives MatterAinsi, suite à la montée en puissance du mouvement Black Lives Matter (BLM) ces derniers jours, nombre de personnes noires et non-noires ont exprimé leur indignation face à la police et ont pris part aux manifestations. Ricky Johnson, Jenna J. Foxx, Kendra Sunderland, Gina Valentina, Wolf Hudson, Demi Sutra sont descendus dans la rue pour soutenir la lutte contre le racisme.
Photo prise par Kissa Sins à Los Angeles en CalifornieD’autres ont exprimé par des messages sur Twitter leur appui au mouvement. Ils et elles sont nombreux·ses dans le milieu US, nous ne pouvons tous les lister, mais au moins citer quelques exemples représentatifs. Romi Rain partage les hashtags et partage des informations pertinentes, Asa Akira invite ses abonné·e·s à participer aux cagnottes pour payer les cautions des personnes interpellées. Janice Griffith incite à donner en proposant une réduction sur OnlyFans et en faisant elle-même un don de montant équivalent. Riley Reid, après avoir été accusée d’utiliser le n-word dans un rap, montre qu’elle a participé à une cagnotte.
Des personnes concernées en premier lieu ont simplement partagé leur ressenti. Kira Noir se dit « juste effrayée » par la situation actuelle.
I wanna be a strong voice who says the right motivational thing, but I can't.
— Kira Noir Inc. (@thekiranoir) May 29, 2020
I'm just scared.
Stay safe. Black lives matter. Black lives are also the ones who take the blame and the consequences when shit gets burned down.
I don't have any answers. I'm just worried as fuck.
Je voudrais être une voix forte qui dit les bonnes choses motivantes, mais je ne peux pas.
@thekiranoir
J’ai juste peur.
Restez en sécurité. Les vies noires comptent. Les vies noires sont aussi celles qui portent le chapeau et subissent les conséquences quand on brûle tout.
Je n’ai pas de réponses, je suis juste apeurée.
Ana Foxxx est en colère.
FR FR I really don’t know how to be horny during a time like this? I’m so hurt confused and angry. All day I’ve seen nothing death all over my timeline and I don’t think I can look any longer. What can I say? What can I do? I get so angry at shit like this!
— Ana Fuckin Foxxx (@AnaFoxxx) May 29, 2020
Je ne sais pas comment être excitée dans des moments comme celui-ci ? Je suis si confuse et en colère. Toute la journée je n’ai vu que la mort dans mon fil d’actualités et je ne pense pas pouvoir continuer à regarder. Que puis-je dire ? Que puis-je faire ? Ce genre de merdes me met si en colère !
@AnaFoxxx
Les proches de Demi Sutra l’incitent à rester chez elle pour ne pas se mettre en danger.
My family is on the phone begging my to stay in the house out of fear I will be hurt here in LA. This is my reality. Wake up.
— BLM (@DemiSutra) May 29, 2020
Ma famille est au téléphone et me supplie de rester à la maison car elle a peur que je sois blessée à LA. C’est ma réalité. Réveillez-vous.
@DemiSutra
Beaucoup ont retweeté les messages importants sur les manifestations, les vidéos de violences policières, ont réagi aux propos de Trump, et ont mis en avant les travailleur·euse·s du sexe noir·e·s.
Ce changement de ligne éditoriale sur les réseaux sociaux a été jugé trop politique par une partie de l’audience. En réponse, des fans ont exprimé leur opinion à propos de cette évolution et n’ont pas manqué d’apporter soutien à la police ou d’écrire des poncifs inopportuns, comme que « All Lives Matter« . Ce qui a généré des réactions définitives des performeuses, comme celle d’Abella Danger.
IM SO DONE. Honestly if you honestly think this protesting isn’t necessary, that the pain and fear millions of black Americans face DAILY isn’t REAL. Please unfollow me. PLEASE block me.
— danger (@Abella_Danger) May 31, 2020
C’EST TERMINÉ. Honnêtement si vous pensez honnêtement que ces protestations ne sont pas nécessaires, que la douleur et la peur de millions de noirs américains expériencent QUOTIDIENNEMENT ne sont pas RÉELLES. S’il vous plaît désabonnez-vous de mon compte. S’IL VOUS PLAIT bloquez-moi.
@Abella_Danger
ScarLit Scandal, qui elle-même ne voulait ne pas trop réagir, pose le même verdict, la situation actuelle ne tolère plus d’excuses.
I’ve tried to be so quiet about everything that going on so I can respect everyone’s views but now I’m just fed up. If you’re not feeling the WEIGHT OF THIS SITUATION and you have something negative to say about IT just know your point is invalidated and you can unfollow me.
— 𝔻𝕒𝕕𝕕𝕪 𝕊𝕔𝕒𝕣𝕃𝕀𝕋 (@ScarlitScandal) June 1, 2020
J’ai essayé d’être si discrète à propos de tout ce qui est en train de se passer pour pouvoir respecter les opinions de chacun mais maintenant j’en ai juste marre. Si vous ne sentez pas LE POIDS DE CETTE SITUATION et que vous avez quelque chose de négatif à dire à propos de CA sachez que votre argument est invalidé et que vous pouvez vous désabonner de mon compte.
@ScarlitScandal
Mais au-delà de cette partie militante du milieu, certains silences ont été remarqués et décevants. Ne pas utiliser la portée de sa parole pour afficher son soutien à BLM et en profiter pour relayer des informations est jugé négativement.
Y’all idolize the top 5 on pornhub right? They’re awfully quiet these days even tho their IR scenes have contributed hard to their status. Not to mention they have 20+ million followers combined…. but
— Kendra Sunderland (@KSLibraryGirl) May 31, 2020
Vous idolâtrez tous le top 5 de Porhub n’est-ce pas ? Ils sont bien silencieux ces jours-ci quand bien même leurs scènes IR ont contribué à leur statut. Sans comptez qu’ils ont plus de 20 millions d’abonnés à eux tout… mais
@KSLibraryGirl
Cependant, tout le monde ne souhaite pas s’exprimer, et d’autres préfèrent parler de positivité ou partager des images de policiers embrassant des personnes noires. Quelques cas vont même jusqu’à se moquer des manifestations ou utiliser des hashtags douteux comme InnocentLivesMatter.
La prise de conscience : Black Porn MattersAu-delà de la réaction à l’actualité, certaines performeuses noires ont profité de ce moment pour dénoncer une nouvelle fois le racisme dans le porno. Pour elles, il est temps que les choses changent. Avec le soutien de collègues allié·e·s, la parole est relayée et porte.
Il semble urgent pour les concerné·e·s que le soutien se dise pleinement. Aussi, les performer·se·s qui ont choisi de ne pas s’exprimer ou de ramener les manifestations aux seules dégradations n’ont plus l’approbation des performeuses noires qui veulent désormais être entendues et comprises. Kira Noir dit ne plus souhaiter tourner avec les personnes pensant ainsi.
I'm DONE
— Kira Noir Inc. (@thekiranoir) May 31, 2020
if you have a problem with the protests and you're in porn,block me, put me on your no list, don't fucking talk to me in public, NOTHING
I don't fucking care if it runs me out of the industry, I'll pop pussy for onlyfans all fucking day before I shoot with another racist
C’est FINI
@thekiranoir
si vous avez un problème avec les protestations et que vous êtes dans le porno, bloquez-moi, mettez-moi sur votre no-list, ne me parlez pas en public, RIEN
J’en ai rien à foutre si ça me fait sortir de l’industrie, je montrerai ma chatte sur onlyfans toute la journée plutôt que de tourner avec un autre raciste
Adriana Maya est aussi explicite sur ce point.
If you are silent you are not my ally and I can no longer continue a personal or business relationship with you.
— Adriana Maya (@AdrianaMayaX) May 29, 2020
Si vous êtes silencieux vous n’êtes pas mon allié et je ne peux pas continuer une relation personnelle ou professionnelle avec vous
@AdrianaMayaX
Ana Foxxx souligne quant à elle le privilège des personnes non-noires se plaignant de perdre des followers après avoir pris position.
I really couldn’t sleep last night and have been scrolling down Twitter. I hope my fellow performers who are speaking out now with the current issues happening keep that same energy. Y’all crying over loosing followers for being political humph must be nice.
— Ana Fuckin Foxxx (@AnaFoxxx) May 30, 2020
Je n’arrivais vraiment pas à dormir la nuit dernière et j’ai scrollé Twitter. J’espère que mes collègues performers qui prennent la parole maintenant avec ce qui est en train d’arriver garderont cette même énergie. Vous là qui pleurez parce que vous perdez des abonnés car vous prenez position politiquement hmpf ça doit être sympa.
@AnaFoxxx
S’ensuit également une dénonciation des pratiques racistes dans le porno. Les fétichismes liés à la couleur de peau sont dénoncés. Le « race play » n’a plus droit de cité. Les studios capitalisant sur les scènes « interracial« , où les hommes noirs sont fétichisés, reçoivent des injonctions à s’exprimer, Blacked étant le principal visé. Demi Sutra est la première à demander une réaction de leur part. Elle a même changé son nom sur Twitter en « Cancel @Blacked_com » et offre un abonnement à son OnlyFans si vous supprimez votre abonnement au studio.
It’s weird how @blacked_com is silent about black issues when Black is in the title and they make all their money off of blackness. I hate y’all. And I hate how you performers are okay with it. Maybe now you’ll get that it’s much deeper than my opinion.
— BLM (@DemiSutra) May 29, 2020
C’est bizarre que @blacked_com soit silencieux à propos de la question noire alors que « noir » est dans leur titre et qu’ils font tout leur argent sur les performers noirs. Je vous déteste tous. Et je déteste que vous performers soyez ok avec ça. Peut-être que maintenant vous comprendrez que cela va plus loin que ma seule opinion.
@DemiSutra
Leur réponse n’a pas convaincu certaines performeuses noires comme September Reign ou Daya Knight. Demi Sutra veut toujours la fermeture du site. Au contraire, Prince Yhashua, un des noms les plus connus parmi les performers noirs, confirme son soutien à Blacked.
Les studios sommés de s’exprimerPour beaucoup, Vixen Media Group symbolise la perpétuation des clichés racistes. Si les performeurs ne jouent plus des rôles de délinquants, ils représentent toujours le fantasme de l’homme noir musclé avec un énorme pénis. DarkX, un autre studio, utilise les mêmes ficelles, mais n’a pas réagi à l’heure où nous écrivons ces lignes. MindGeek, via Pornhub, a donné 100 000 dollars à des organisations luttant pour l’égalité. Gamma Entertainment (qui détient énormément de studios) dit, via sa plateforme Adult Time, avoir fait un don à une association. Bree Mills, directrice chez Gamma, dit avoir donné et encourage le changement.
Jax Slayher, habitué des studios problématiques, poste sa vision des choses.
Porn companies tweeting about #BlackLivesMatter are a JOKE. A vast majority of you contribute to the racial undertones and stereotypes by means of making “interracial” a thing.
— JaxSlayher.TV (@JaxSlayherTV) June 1, 2020
Les entreprises du porno qui tweetent à propos de #BlackLivesMatter sont une BLAGUE. Une vaste majorité d’entre vous clowns contribue aux nuances racistes et aux stéréotypes en faisant de l' »interracial » un tag.
@JaxSlayherTV
Cette nouvelle prise de parole est aussi l’occasion de rappeler au public cette pratique qui existe depuis de nombreuses années dans le milieu porno américain : il est de coutume pour les performeuses de pratiquer un tarif plus élevé pour tourner avec des hommes noirs. Aussi, les performeuses non-noires sont encouragées à prendre position et à rejeter cette pratique et à refuser de travailler pour des studios persistant dans une vision raciale du porno.
if you take a higher rate for ir then just block me right now with your stupid racist rancid cunt.
— Kira Noir Inc. (@thekiranoir) May 31, 2020
Si vous prenez un tarif plus élevé pour l’ir alors bloquez moi dès maintenant vous et votre chatte stupide raciste et rance.
@thekiranoir
If you ever accepted a IR rate , keep that same energy n block me back
— Troy Francisco (@yourboyfcisco) June 2, 2020
Si vous avez déjà accepté un tarif IR, gardez cette même énergie et bloquez moi
@yourboyfcisco
Logan Pierce, performeur blanc, a écrit un long texte où l’on comprend que les personnes devant la caméra n’ont pas tout pouvoir sur le devenir de la scène qu’ils tournent, comment elle va être commercialisée, avec quel titre, pour quels sous-studios, etc. Asa Akira appelle à faire pression sur les agents. Et Romi Rain note que le vrai changement n’est pas dans les mains des performeurs, mais plutôt des réalisateurs, des producteurs, agents, responsables de casting, du personnel des studios et des cérémonies de récompenses. La chaîne de décision est longue, justifiant souvent, et pathétiquement, l’incapacité d’agir. Mais comme le dit Small Hands : « nous sommes tous responsables. »
Écouter le témoignage des concerné·e·sAu milieu de toutes les réactions, des témoignages édifiants apparaissent. Les performeuses noires travaillent moins que les autres, car il y aurait des quotas tacites, comme Adriana Maya semble l’évoquer. Pareil, pour les performeurs noirs, il ne pourrait y avoir qu’un seul d’entre eux dans une scène sous peine de changer de catégorie et d’être catalogué « interracial ». Le témoignage de Ricky Johnson est à lire.
The adult industry has a large amount of racism In it. People of color don’t have a voice. Women of color especially. You ever been told by a director “I can’t put you in this movie because it’s not an IR movie”.
— Ricky Johnson (@yearofthericky) June 1, 2020
L’industrie adulte contient une quantité de racisme importante. Les gens de couleur n’ont pas de voix. Les femmes de couleur particulièrement. Avez-vous déjà entendu de la part d’un réalisateur « Je ne peux pas te mettre dans ce film car ce n’est pas de l’IR »?
@yearofthericky
I’ve heard “I’ve shot too many black girls lately I cant shoot you for a couple months” a number of times as well
— Adriana Maya (@AdrianaMayaX) June 1, 2020
J’ai également entendu « J’ai tourné avec trop de filles noires ces temps-ci je ne peux pas te shooter avant quelques mois » trop souvent
@AdrianaMayaX
I have also been told they cannot accommodate avoiding my “no list” of white performers because they were not willing to shoot black male talent for a non “IR movie” …. I was like…
— Leigh Raven (@leighravenx) June 1, 2020
On m’a aussi dit qu’on ne pouvait pas accommoder ma « no list » de performers blancs car on ne voulait pas filmer avec des performers masculins noirs pour un film « non IR »… J’étais genre…
@leighravenx
while we’re all calling out racism in porn, i remember when the ONE black performer nominated for best new starlet was told she couldn’t be in the elegant angel “starlets of the year” movie bc her skin color would “change the genre of the movie.”
— carter cruise (@CarterCruise) June 1, 2020
alors que nous sommes en train de dénoncer le racisme dans le porno, je me souviens quand la SEULE performeuse noire nommée dans « meilleure nouvelle starlette » a été refusée dans le film d’elegant angel « Starlettes de l’année » car la couleur de sa peau « changerait le genre du film »
@CarterCruise
Avec le mouvement BLM, les personnes noires du milieu mainstream américain sentent la légitimité de prendre la parole pour être enfin entendues. Demi Sutra se donne énormément, elle est la personne à suivre si vous voulez en savoir plus sur cette lutte.
DMs from Black porn/content creators stating that they feel less alone, and more heard right now is why I will NOT stop calling all of you trash ass companies out. OUR VOICES NEED TO BE HEARD. Nobody can threaten me this time.
— BLM (@DemiSutra) June 2, 2020
Les messages privés de performer·ses porn et créateur·ices de contenu noir·es me disant qu’iels se sentent moins seul·es et entendu·es en ce moment est la raison pour laquelle je ne vais PAS arrêter de dénoncer toutes vos entreprises pourries. NOS VOIX DOIVENT ÊTRE ENTENDUES. Personne ne peut me menacer cette fois.
@DemiSutra
Le mouvement BLM a permis au milieu du porno américain de s’exprimer sur une question cruciale et d’espérer une évolution dans un futur proche. Cependant il est évident que le racisme ne touche pas seulement le porno US. En Europe, le milieu n’est pas autant organisé et la voix des performeur·e·s est isolée. Espérons que le mouvement se transmette à ce côté de l’Atlantique.
Pour en apprendre davantage sur comment être un·e allié·e antiraciste, voici le lien vers un thread explicatif en anglais.
Quand on est queer, les repas de famille ne sont pas toujours des moments attendus. Et lorsqu'on est invité à un baptême ou à un mariage, une question se pose : peut-on s'habiller de façon fabulous ? Si la peur d’être discriminé.e est bien ancrée, le désir de jouer avec les normes prend souvent le pas.
Un des effets les plus spectaculaires de la libéralisation sexuelle est que de plus en plus de personnes stigmatisées, car non-conformes aux normes, peuvent revendiquer leur sexualité comme «une orientation». Les asexuel-les, par exemple. Bonne chose ?
En 2019, l’arc-en-ciel de l’orientation sexuelle a pour sigle anglais LGTBQIA+, soit lesbiennes, gays, transgenres, bisexuel-les, queers, intersexes et… asexuel-les. Ca y est, les asexuel-les ont eu gain de cause. Les voilà officiellement «reconnu-es», au même titre que les homos. Mais leur communauté ne sera pas la dernière à obtenir droit de cité : le plus (qui vient après LGTBQIA) laisse prudemment la porte ouverte à toutes les personnes qui se sentiraient exclues de la liste. Au Canada, ce sigle –qui comprend maintenant douze orientations– est d’ailleurs devenu : LGBTTIQQ2SAAP (le second T étant pour travesti-e ou transsexuel-le, le second Q pour questioning soit «hésitant-e», le second A pour allié-e, le 2S pour two-spirited soit «bi-spirituel-le», et le dernier P pour pansexuel-le). Cette prolifération de catégories a-t-elle un sens ?
Inflation taxinomique absurde
Le fait qu’elle désigne pêle mêle des pratiques, des sentiments, des fantasmes, des hésitations ou des attitudes fait de cette liste fourre-tout le miroir grossissant d’une inflation taxinomique absurde. Bien que les asexuel-les ne soient qu’une catégorie parmi d’autres, j’aimerais étudier le phénomène par la petite serrure de leur cas. Si je m’appuie sur leur cas (plutôt que sur celui des bis ou des homos) c’est par facilité. Mon propos pourrait tout aussi bien porter sur une des autres «orientations sexuelles» : elles sont toutes à mettre dans le même panier (1), c’est-à-dire qu’elles reflètent toutes la même contradiction. Il me paraît en effet contradictoire de combattre un ordre social qui enferme des hommes et des femmes dans des catégories cliniques en revendiquant la légitimité de ces mêmes catégories.
La biopolitique ou comment séparer les homos des hétéros…
Dans un article intitulé «Tracer des frontières pour garantir l’ordre sexuel du monde», la chercheuse Marianne Blidon formule ainsi l’idée : «L’ordre sexuel du monde consiste à opérer des découpages, à tracer les limites et donc à inclure –ou exclure– d’un système de droits et de références les individus ou des groupes d’individus selon leur appartenance, leurs pratiques ou leur appréhension du monde». L’idée n’est pas neuve bien sûr. Dès 1976, Michel Foucault dénonce, sous le nom de biopolitique, la mise en place des catégories sexuelles comme instruments de disciplinarisation, notant que le processus commence, au XIXe siècle, lorsque des médecins sexualisent des pathologies mentales (2) et construisent des familles de cas psycho-pathologiques qu’ils appellent des «monomanies érotiques» puis des «perversions».
… et les obsédés des inhibés
Sous l’influence de ces médecins, les «comportements non conformes aux normes sont devenus mauvais non plus parce qu’ils étaient immoraux, vicieux ou débauchés (des péchés) mais parce qu’ils étaient désormais perçus comme anormaux, non-naturels et pervers (des maladies)», résume Leonore Tiefer. Dans un texte consacré à la médicalisation du désir, elle note qu’au XXe siècle le concept de «santé sexuelle» se propage, au détriment des personnes qui n’ont aucune sexualité partagée. Petit à petit, la distinction entre bonne et mauvaise sexualité se mesure au nombre d’orgasmes : il en faut ni trop, ni trop peu. En 1980, le Manuel des troubles mentaux (DSM III), mis au point par l’association américaine de psychiatrie, accueille une nouvelle entité clinique : le «désir sexuel inhibé» (Inhibited Sexual Desire, ISD). Les personnes sans désir sont donc classées malades.
La réprobation sociale des abstinents
Dans le DSM IV, l’ISD est rebaptisé «troubles du désir sexuel hypoactif» (Hypoactive Sexual Desire Disorder, HSDD) et défini comme «la persistence ou récurrence d’une déficience (ou absence) de désir et de fantasmagorie». En 2013, le DSM V le redéfinit comme un symptôme du «trouble d’intérêt et d’excitation sexuelle» (Sexual Interest/Arousal Disorder, SIAD), en précisant que l’absence de désir doit durer au minimum 6 mois, causer une détresse et n’être pas liée au partenaire, ni à des facteurs religieux, médicaux (dépression) ou autre (image de soi). En établissant le caractère pathologique des conduites asexuelles, le DSM ne fait jamais qu’apporter une caution pseudo-scientifique à des préjugés moraux et idéologiques : dans notre société, une vie conjugale sans sexe est considérée comme insalubre et une relation sexuelle sans orgasme comme malsaine, voire hautement suspecte.
Peut-on vivre sans envies ou sans rapports ?
Il peut paraître légitime que les personnes abstinentes s’insurgent contre de tels préjugés et se battent pour qu’on cesse de les traiter comme des malades. Ne plus avoir d’attirance sexuelle, préférer la tendresse aux «interactions génitales», rester seul-e plutôt qu’être mal accompagné-e : rien de plus commun. Cela nous est arrivé à tou-tes. Parfois, sur des périodes très longues et, contrairement aux idées reçues, ces phases «sans» ne sont pas forcément associées à une souffrance (pour citer Emmanuelle Richard, dans Les corps abstinents). Elles peuvent même être porteuses d’une renaissance. Le problème, c’est que pour lever le stigmate qui les frappe, certaines personnes revendiquent l’appellation contrôlée d’«asexuel-le» et définissent leur état non pas comme transitoire mais définitif, donnant ainsi l’apparence d’un fondement naturel à une identité qui leur a été socialement imposée.
L’ordre social : diviser pour régner
Il est toujours dangereux de faire ghetto, lorsqu’on prétend vouloir briser des murs. Encore plus dangereux de se prévaloir d’une étiquette nosographique, quand on affirme être parfaitement normal ou sain. Pierre Bourdieu le décrit très bien dans son travail sur les rapports hommes-femmes : c’est par la «division» qu’un système social s’impose, autant que par la «classification». Dans le cas des asexuel-les, le système encourage certaines personnes à tracer une frontière entre elles et les autres (comme s’il n’existait aucun continuum) et, surtout, à se construire autour d’un diagnostic, à ne plus en sortir, à se figer dans cet effet de croyance. Il ne s’agit pas pour moi, ici, de dire que l’asexualité (ou l’homosexualité, ou l’hétérosexualité) n’existent pas, mais juste de pointer ce fait que l’asexualité (ou tout autre penchant) n’est pas une manières objective, ni stable, d’indiquer qui on est. On est toujours plus que ce qu’on croit être.
Mon identité est-elle réductible à une «orientation» ?
Les orientations sexuelles sont des constructions, avec tout ce que cela suppose d’adhésion factice à un modèle de vie, à un discours, à des définitions qui confirment souvent le préjugé que la société a des communautés dont elle favorise la prolifération. Le préjugé concernant les asexuel-les, c’est qu’il s’agit de personnes marquées soit par leur éducation religieuse (des coincé-es), soit par un complexe (des moches), soit par une expérience douloureuse (des blessé-es). Pour justifier le droit à la reconnaissance, les personnes auto-baptisées asexuelles ne manquent d’ailleurs pas de valider ce jugement de valeur qu’elles reportent sur d’autres, en se défaussant : «Moi, je suis émancipé-e. Moi, je ne suis pas devenu comme ça après une dépression (une rupture, un accouchement…). Moi, c’est ma nature. Moi je le vis bien. Moi je suis sain-e.» Mais dans leur volonté de se définir comme des asexuel-les «authentiques», des personnes qui seraient «nées comme ça», ils et elles s’enferment dans une conception dogmatique de l’humain («Asexuel-le, c’est mon identité») et, ce faisant, normalisent un nouveau type d’assignation.
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LA SUITE DE CET ARTICLE : «Que signifie “abandonner” ou »trahir” ?«
A LIRE : «Tracer des frontières pour garantir l’ordre sexuel du monde», de Marianne Blidon, dans Dessiner les frontières, ouvrage dirigé par Michelle Auzaneau et Luca Greco, éditions ENS, 2018.
Histoire de la sexualité 1. La Volonté de savoir, Michel Foucault, Paris, Gallimard, 1976.
« Nouvelles réflexions sur la domination masculine », de Pierre Bourdieu, dans Cahiers du Genre, n° 33, 2002.
« Women’s sexual problems : is there a pill for that? », de Leonore Tiefer, dans The Wrong Prescription for Women : How medicine and media create a need for treatments, drugs, and surgery, ouvrage dirigé par Maureen C McHugh et Joan C Chrisler, 2015.
«Des perversions sexuelles aux troubles paraphiliques : comment le consentement s’est imposé comme la valeur centrale dans les classifications médicales», d’Alain Giami, dans Sexualité et droits de l’Homme: vers la notion de droits sexuels, ouvrage dirigé par Alain Giami et Bruno Py, éditions des archives contemporaines, 2019.
«Santé sexuelle : la médicalisation de la sexualité et du bien-être», de Alain Giami. Dans : Le Journal des psychologues N°250, 2007.
NOTES
(1) Y compris la catégorie “hétérosexuelle”, qui perdant son statut dominant, finira bien elle aussi par revendiquer le droit d’être dans la liste.
(2) Pour en savoir plus : «Les perversions sont-elles sexuelles ?», de Julie Mazaleigue-Labaste, La perversion, journée d’´etudes internationale IHPST, Jun 2012, Paris, France. URL : halshs-00779284
POUR EN SAVOIR PLUS : «Faut-il militer pour le droit au sexe ?» ; «Pour en finir avec l’asexualité» ; «Faites-vous le compte de vos orgasmes ?»: «Petite histoire du sexo-flicage» ; «Viagra: bande ou crève»; «Pourquoi les photos de gens beaux nous attirent ?»; «Pour ou contre le Viagra féminin ?»
Un des effets les plus spectaculaires de la libéralisation sexuelle est que de plus en plus de personnes stigmatisées, car non-conformes aux normes, peuvent revendiquer leur sexualité comme «une orientation». Les asexuel-les, par exemple. Bonne chose ?
En 2019, l’arc-en-ciel de l’orientation sexuelle a pour sigle anglais LGTBQIA+, soit lesbiennes, gays, transgenres, bisexuel-les, queers, intersexes et… asexuel-les. Ca y est, les asexuel-les ont eu gain de cause. Les voilà officiellement «reconnu-es», au même titre que les homos. Mais leur communauté ne sera pas la dernière à obtenir droit de cité : le plus (qui vient après LGTBQIA) laisse prudemment la porte ouverte à toutes les personnes qui se sentiraient exclues de la liste. Au Canada, ce sigle –qui comprend maintenant douze orientations– est d’ailleurs devenu : LGBTTIQQ2SAAP (le second T étant pour travesti-e ou transsexuel-le, le second Q pour questioning soit «hésitant-e», le second A pour allié-e, le 2S pour two-spirited soit «bi-spirituel-le», et le dernier P pour pansexuel-le). Cette prolifération de catégories a-t-elle un sens ?
Inflation taxinomique absurde
Le fait qu’elle désigne pêle mêle des pratiques, des sentiments, des fantasmes, des hésitations ou des attitudes fait de cette liste fourre-tout le miroir grossissant d’une inflation taxinomique absurde. Bien que les asexuel-les ne soient qu’une catégorie parmi d’autres, j’aimerais étudier le phénomène par la petite serrure de leur cas. Si je m’appuie sur leur cas (plutôt que sur celui des bis ou des homos) c’est par facilité. Mon propos pourrait tout aussi bien porter sur une des autres «orientations sexuelles» : elles sont toutes à mettre dans le même panier (1), c’est-à-dire qu’elles reflètent toutes la même contradiction. Il me paraît en effet contradictoire de combattre un ordre social qui enferme des hommes et des femmes dans des catégories cliniques en revendiquant la légitimité de ces mêmes catégories.
La biopolitique ou comment séparer les homos des hétéros…
Dans un article intitulé «Tracer des frontières pour garantir l’ordre sexuel du monde», la chercheuse Marianne Blidon formule ainsi l’idée : «L’ordre sexuel du monde consiste à opérer des découpages, à tracer les limites et donc à inclure –ou exclure– d’un système de droits et de références les individus ou des groupes d’individus selon leur appartenance, leurs pratiques ou leur appréhension du monde». L’idée n’est pas neuve bien sûr. Dès 1976, Michel Foucault dénonce, sous le nom de biopolitique, la mise en place des catégories sexuelles comme instruments de disciplinarisation, notant que le processus commence, au XIXe siècle, lorsque des médecins sexualisent des pathologies mentales (2) et construisent des familles de cas psycho-pathologiques qu’ils appellent des «monomanies érotiques» puis des «perversions».
… et les obsédés des inhibés
Sous l’influence de ces médecins, les «comportements non conformes aux normes sont devenus mauvais non plus parce qu’ils étaient immoraux, vicieux ou débauchés (des péchés) mais parce qu’ils étaient désormais perçus comme anormaux, non-naturels et pervers (des maladies)», résume Leonore Tiefer. Dans un texte consacré à la médicalisation du désir, elle note qu’au XXe siècle le concept de «santé sexuelle» se propage, au détriment des personnes qui n’ont aucune sexualité partagée. Petit à petit, la distinction entre bonne et mauvaise sexualité se mesure au nombre d’orgasmes : il en faut ni trop, ni trop peu. En 1980, le Manuel des troubles mentaux (DSM III), mis au point par l’association américaine de psychiatrie, accueille une nouvelle entité clinique : le «désir sexuel inhibé» (Inhibited Sexual Desire, ISD). Les personnes sans désir sont donc classées malades.
La réprobation sociale des abstinents
Dans le DSM IV, l’ISD est rebaptisé «troubles du désir sexuel hypoactif» (Hypoactive Sexual Desire Disorder, HSDD) et défini comme «la persistence ou récurrence d’une déficience (ou absence) de désir et de fantasmagorie». En 2013, le DSM V le redéfinit comme un symptôme du «trouble d’intérêt et d’excitation sexuelle» (Sexual Interest/Arousal Disorder, SIAD), en précisant que l’absence de désir doit durer au minimum 6 mois, causer une détresse et n’être pas liée au partenaire, ni à des facteurs religieux, médicaux (dépression) ou autre (image de soi). En établissant le caractère pathologique des conduites asexuelles, le DSM ne fait jamais qu’apporter une caution pseudo-scientifique à des préjugés moraux et idéologiques : dans notre société, une vie conjugale sans sexe est considérée comme insalubre et une relation sexuelle sans orgasme comme malsaine, voire hautement suspecte.
Peut-on vivre sans envies ou sans rapports ?
Il peut paraître légitime que les personnes abstinentes s’insurgent contre de tels préjugés et se battent pour qu’on cesse de les traiter comme des malades. Ne plus avoir d’attirance sexuelle, préférer la tendresse aux «interactions génitales», rester seul-e plutôt qu’être mal accompagné-e : rien de plus commun. Cela nous est arrivé à tou-tes. Parfois, sur des périodes très longues et, contrairement aux idées reçues, ces phases «sans» ne sont pas forcément associées à une souffrance (pour citer Emmanuelle Richard, dans Les corps abstinents). Elles peuvent même être porteuses d’une renaissance. Le problème, c’est que pour lever le stigmate qui les frappe, certaines personnes revendiquent l’appellation contrôlée d’«asexuel-le» et définissent leur état non pas comme transitoire mais définitif, donnant ainsi l’apparence d’un fondement naturel à une identité qui leur a été socialement imposée.
L’ordre social : diviser pour régner
Il est toujours dangereux de faire ghetto, lorsqu’on prétend vouloir briser des murs. Encore plus dangereux de se prévaloir d’une étiquette nosographique, quand on affirme être parfaitement normal ou sain. Pierre Bourdieu le décrit très bien dans son travail sur les rapports hommes-femmes : c’est par la «division» qu’un système social s’impose, autant que par la «classification». Dans le cas des asexuel-les, le système encourage certaines personnes à tracer une frontière entre elles et les autres (comme s’il n’existait aucun continuum) et, surtout, à se construire autour d’un diagnostic, à ne plus en sortir, à se figer dans cet effet de croyance. Il ne s’agit pas pour moi, ici, de dire que l’asexualité (ou l’homosexualité, ou l’hétérosexualité) n’existent pas, mais juste de pointer ce fait que l’asexualité (ou tout autre penchant) n’est pas une manières objective, ni stable, d’indiquer qui on est. On est toujours plus que ce qu’on croit être.
Mon identité est-elle réductible à une «orientation» ?
Les orientations sexuelles sont des constructions, avec tout ce que cela suppose d’adhésion factice à un modèle de vie, à un discours, à des définitions qui confirment souvent le préjugé que la société a des communautés dont elle favorise la prolifération. Le préjugé concernant les asexuel-les, c’est qu’il s’agit de personnes marquées soit par leur éducation religieuse (des coincé-es), soit par un complexe (des moches), soit par une expérience douloureuse (des blessé-es). Pour justifier le droit à la reconnaissance, les personnes auto-baptisées asexuelles ne manquent d’ailleurs pas de valider ce jugement de valeur qu’elles reportent sur d’autres, en se défaussant : «Moi, je suis émancipé-e. Moi, je ne suis pas devenu comme ça après une dépression (une rupture, un accouchement…). Moi, c’est ma nature. Moi je le vis bien. Moi je suis sain-e.» Mais dans leur volonté de se définir comme des asexuel-les «authentiques», des personnes qui seraient «nées comme ça», ils et elles s’enferment dans une conception dogmatique de l’humain («Asexuel-le, c’est mon identité») et, ce faisant, normalisent un nouveau type d’assignation.
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LA SUITE DE CET ARTICLE : «Que signifie “abandonner” ou »trahir” ?«
A LIRE : «Tracer des frontières pour garantir l’ordre sexuel du monde», de Marianne Blidon, dans Dessiner les frontières, ouvrage dirigé par Michelle Auzaneau et Luca Greco, éditions ENS, 2018.
Histoire de la sexualité 1. La Volonté de savoir, Michel Foucault, Paris, Gallimard, 1976.
« Nouvelles réflexions sur la domination masculine », de Pierre Bourdieu, dans Cahiers du Genre, n° 33, 2002.
« Women’s sexual problems : is there a pill for that? », de Leonore Tiefer, dans The Wrong Prescription for Women : How medicine and media create a need for treatments, drugs, and surgery, ouvrage dirigé par Maureen C McHugh et Joan C Chrisler, 2015.
«Des perversions sexuelles aux troubles paraphiliques : comment le consentement s’est imposé comme la valeur centrale dans les classifications médicales», d’Alain Giami, dans Sexualité et droits de l’Homme: vers la notion de droits sexuels, ouvrage dirigé par Alain Giami et Bruno Py, éditions des archives contemporaines, 2019.
«Santé sexuelle : la médicalisation de la sexualité et du bien-être», de Alain Giami. Dans : Le Journal des psychologues N°250, 2007.
NOTES
(1) Y compris la catégorie “hétérosexuelle”, qui perdant son statut dominant, finira bien elle aussi par revendiquer le droit d’être dans la liste.
(2) Pour en savoir plus : «Les perversions sont-elles sexuelles ?», de Julie Mazaleigue-Labaste, La perversion, journée d’´etudes internationale IHPST, Jun 2012, Paris, France. URL : halshs-00779284
POUR EN SAVOIR PLUS : «Faut-il militer pour le droit au sexe ?» ; «Pour en finir avec l’asexualité» ; «Faites-vous le compte de vos orgasmes ?»: «Petite histoire du sexo-flicage» ; «Viagra: bande ou crève»; «Pourquoi les photos de gens beaux nous attirent ?»; «Pour ou contre le Viagra féminin ?»
Morisson est généreuse pour l'humanité, mais caustique et impitoyable pour les puissants qui sont responsables de ce qu'elle appelle le vrai scandale de l'histoire humaine : le maintien de la pauvreté. Ses livres examinent les chances et les choix de vie des Noirs américains. Nous commençons donc l'entretien avec la question de la dimension des oppositions raciales, aujourd'hui, aux Etats-Unis.
- SociétésRetrouvez tous nos articles sur le cunnilingus ici.
Le cunnilingus à travers l’histoireL’étymologie de ce mot nous vient du latin cunnus (con, sexe de la femme) et lingere (lécher). On peut l’appeler également le cunnilictus. Il s’agit tout simplement d’une pratique sexuelle orale qui consiste à exciter le sexe, la vulve, le clitoris de sa partenaire à l’aide de la bouche et de la langue. On a découvert en Océanie plusieurs illustrations de rapports bucco-génitaux sur des poteries datant de plus de 300 ans avant J-C ainsi que sur des parchemins en Chine qui nous ramènent 200 ans avant J-C et qui font état de cette pratique. Le Kama Sutra, quant à lui, nous livre des conseils précis pour donner du plaisir à une femme avec sa langue. À Pompéi, pour les romains, le cunnilingus était jugé comme indigne d’un mâle. On a pourtant découvert plusieurs fresques représentant des scènes de ce jeu amoureux. On retrouve le même sentiment en Grèce, avec Aristophane qui écrit : « Il souille sa langue de honteuses voluptés, en léchant dans ses orgies cette rosée dégoûtante, en salissant sa barbe en tourmentant les vulves. »
Plus tard, le cunnilingus sera célébré par de nombreux poètes. Maupassant terminait ses lettres amoureuses par : « je t’embrasse sur toutes les lèvres » et a écrit un poème au titre très évocateur, Ma Source. On peut également rappeler les quelques vers de Paul Verlaine : « Ô ton con, comme il sent bon ! j’y fouille. Tant de la gueule que du blair. Et j’y fais le diable et j’y flaire. Et j’y farfouille et j’y bafouille. »
Le...Lire la suite sur UnionCet article Le cunnilingus, la pratique sexuelle qui a le vent en poupe ! est apparu en premier sur Union.
J’étais comme encore bon nombre de femmes aujourd’hui : je ne regardais pas de vidéos porno. Les dernières remontaient à mes découvertes adolescentes de films érotiques du dimanche soir sur M6… Entre temps, les rares images que je croisais (merci les fenêtres pop-up sur les sites de streaming de me confronter à des corps féminins […]
Cet article Du porno qui plaît aux filles ? C’est possible avec Léo&Lulu est apparu en premier sur Desculottées.
Emmanuel m’a écrit il y a quelques semaines un mail intitulé “Daron de base”. J’ai d’abord trouvé ça étonnant, puis me suis rendu compte en le lisant que les réflexions d’Emmanuel sur sa paternité n’étaient pas basiques que ça.
Un épisode où on parle énormément de masculinité, où Emmanuel raconte ses doutes suite à la naissance de son fils, ses questionnements sur sa capacité à endosser le rôle de ce fameux “mâle alpha”, sur qui sa douce pourra toujours se reposer.
On parle aussi de la première année avec Eliott, leur premier fils, qui a eu du mal à faire ses nuits, et leur a fait vivre des moments très compliqués à cause du manque de sommeil, et des émotions qui en résultaient : de la colère, de la culpabilité, et encore de la colère, et encore de la culpabilité.
On discute aussi de comment il s’est sorti de ce cercle vicieux, de l’arrivée de leur deuxième fiston et de comment il se porte, 9 ans plus tard.
Un très grand merci à Emmanuel, j’ai passé un super moment à discuter avec lui, j’espère que vous l’apprécierez autant que moi.
Les liens dont on parle dans cet épisode :
– L’interview de Ben Mazué dans mon podcast Histoires de Succès
– L’épisode de Patrick Beja
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Après 2 ans de débats acharnés, les associations LGBT crient enfin victoire. Le mariage pour tous(tes) est désormais une réalité au Costa Rica. Il devient ainsi le premier pays d’Amérique Centrale à légaliser le mariage homosexuel.
2 ans de débats agitésEn 2018, la Cour suprême avait déclaré inconstitutionnelle l’interdiction du mariage entre partenaires du même sexe, donnant au Parlement dix-huit mois pour modifier la loi. S’ils ne trouvaient pas un accord, la loi sera caduque, ce qui a été le cas. Le Parlement est composé de beaucoup de Chrétiens évangéliques, très conservateurs et donc opposés au mariage homosexuel.
Dès l’annonce de la légalisation, un mariage homosexuel était déjà organisé à Heredia, dans la banlieue de la capitale. Alexandra Quinos et Dunia Araya, deux femmes, attendaient cette annonce et se sont mariées le soir même. Association Internationale LGBT s’est d’ailleurs félicitée sur Twitter de cette décision, une première historique dans un pays d’Amérique Centrale.
Une première qui sera suivieCette décision s’inscrit dans une démarche plus importante entreprise en 2018. L’Organisation des Etats américains (OEA), avait demandé aux pays de la région à modifier leur législation pour reconnaître le mariage entre conjoint(e)s du même sexe. Les députés...Lire la suite sur Union
Cet article Le Costa Rica dit oui au mariage pour tous ! est apparu en premier sur Union.
Focus sur ScarLit Scandal pour cette édition des Gifs ! Son pseudo est sulfureux et lui va bien. ScarLit a débuté en avril 2019 et sa popularité a explosé très rapidement. Elle est devenue une starlette difficile à ignorer et dont le potentiel devrait mener à une carrière loin d’être anecdotique. Elle a de la superbe : belle, intelligente, ScarLit possède aussi une énergie sexuelle qui donne des picotements jusqu’à travers l’écran. Une de ses idoles se nomme Abella Danger, que son chemin soit couronné d’autant de succès ! En plus, elle est Taureau. On ne peut que l’aimer.
J’ai glané dans sa filmographie des moments sympas. Cette sélection ne compte pas ses meilleures prestations, pour cela, il faudra visiter Le Bon Fap (et attendre qu’on mette davantage de vidéos avec elle). J’aime bien ce plan, l’éloignement du sujet, le décor vide, cette position inconfortable et ce regard qui vous fixe.
Avec Michael Vegas, ScarLit Scandal fait démonstration de son intensité dans une forme complice et tendre. Elle joue la proximité avec son partenaire pour nous montrer que le sexe est une chose délicieuse quand il est partagé de cette sublime façon.
ScarLit ne fait pas (encore) d’anal, mais elle ne rate pas une occasion de tourner une scène lesbienne. Pour Reality Kings, elle va éprouver la fougue de la jeunesse et la rassurante expérience d’une femme mûre (enfin, dans sa trentaine) dans la même scène.
Owen Gray joue de ScarLit comme d’un instrument. Avec sa baguette magique, il fait vibrer ses cordes sensibles. Elle est son thérémine. La musique ainsi composée est une mélopée troublante. Encore une fois, notre performeuse en vedette joue une partition intense et impeccable. Quel prodige !
Ce gif va trop vite, mais je le garde quand même. Qui reconnaît la bite ? Le phimosis vous mettra sur la piste. Bllbllbllbll. Eh oui, ScarLit ne s’effraie pas des performances gonzo. Elle affronte, sans peur et sans reproche, les grosses queues pour s’étouffer avec et les chevaucher des heures.
J’ai regardé cette scène issue du catalogue Brazzers avec un certain bonheur. Bella Rolland complète ScarLit merveilleusement. Le duo fait des prouesses, elles jouent de la domination à tour de rôle et c’est jouissif. De plus, le scénario brille par son absurdité, tout ce qu’on aime.
ScarLit traverse une nouvelle frontière avec ce threesome délirant en compagnie de Gia Derza et Jake Adams. Ces trois-là formeraient un trouple dans la vie hors des plateaux de tournage. L’huile coule comme dans les moulins à olives de Provence : en abondance. La substance s’infiltre partout et sert même d’enema pour créer des geysers glissants. Cette scène est fap et furieuse.
ATTENTION À LA MOUSSE !!!
ScarLit Scandal possède un OnlyFans, je dis ça, je dis rien. À dimanche prochain avec un dernier gif de notre stare de la semaine ! N’oubliez pas de désactiver le bloqueur de pub pour profiter des gifs cachés par ce petit coquin.
Photo de une : ScarLit Scandal (évidemment) pour Brazzers
C’est venu spontanément de la bouche d’une soumise, comme un jet de sperme expulsé d’un tuyau de chair. Elle me lance : « Les brattes, c’est des filles qui ont peur! »
Peur? de qui, de quoi? Peur d’aimer « ça »? du regard qui s’ensuit? des jugements? « Non Monsieur. Elles ont peur de lâcher prise, de donner le pouvoir à un mâle, d’égratigner leur orgueil de femelle, de… »
Elle n’avait tout à fait tort, la nanamouskouri, mais je lui ai quand même remis son baillon en bouche. J’avais aut’chose à faire que d’entendre parler des brattes, cette race en voie de multiplication comme les bébés phoques et les boutons d’acné sur un ado manquant de batteries pour sa manette…
Encore une autreAu même moment, ça cogne à la fenêtre à grands coups de boum boum tchica-tchic.
J’aperçois une forme indistincte qui gesticule dans la pénombre. Il fait moins 200 degrés à l’extérieur. On se croirait à Aauchikwaachikanaaniusich à Noël. Qu’à cela ne tienne, j’ouvre à l’aide d’un cure-dent, non sans peine, la fenêtre emprisonnée dans la glace créée par la condensation et le manque de sel.
Après avoir secouée bien vigoureusement sa robe de latex enneigée, la nana (c’est une nana) me demande, dans la langue des signes, la permission d’enlever le voile de caoutchouc qui lui recouvre la bouche. Celle-ci a la forme d’un cul de poule bernache, comme les icelles qui déambulent le samedi après-midi en bordure du boulevard Lasalle, le long du fleuve.
Je souscris à sa demande.
– « Les brattes, Monsieur, c’est des filles qui ont peur… »
– « Ah non, pas une autre! »
– « Je le sais, Monsieur, je…! »
Je ne l’ai pas laissée continuer, j’ai refermé la fenêtre aussi sec. J’avais du frimas sur la mandibule, c’était pas le temps de niaiser. Surtout que les bernaches en mettent partout sur la piste cyclable, c’est franchement dégueulasse.
Quand la traduction fait « ichhhh »Que veut dire être bratte dans un contexte BDSM?
Pour en avoir le coeur propre, j’insère le mot « brat » dans l’outil de traduction en ligne.
Celui-ci fait : « Ichhhh! » Comment ça, « ichhhh »?
Hu hum, je comprends vite sa réaction. Les traductions du mot « brat » nous font quitter les hauteurs de Vienne, pour les soubassements d’une école pré-maternelle ou un Centre de la Petite Enfance, on ne sait plus trop la dénomination…
gosse
kid, child, brat, lad, nipper, cub
l’enfant
child, baby, kid, infant, young, brat
môme
kid, brat, lad, chick, tyke, laddie
le moutard
brat
le galopin
urchin, brat, scamp, ragamuffin, monkey
Bon. J’aime bien la moutarde et les muffins, j’ai toujours aimé grimper partout, et entre amis, on se surnomme les galopins. Mais je ne suis pas certain de vouloir jouer avec une môme. La dernière fois, je me suis pris un clou dans le pied en tentant de me sauver avec la corde à danser de la voisine. Quelques minutes plus tard, dans l’hospitalière enceinte du Children’s Hospital, j’ai appris l’existence du mot « tétanos ». Je n’avais quand même que 8 ans…
– « Tennekiou! »
Je m’en souviens comme si c’était demain.
Brat, brat, tout de même… c’est quoi? Apprendre à obéir en désobéissant? En se la jouant Abdallah aux mille grimaces? Drôle d’idée… Ça paraît que ces gens-là ne font pas de ski. Ils ne gaspilleraient pas autant leur énergie.
Jouer avec une môme (bis)J’aime jouer avec ma soumise.
Pas que frapper, attacher, griffer, etc. Non. J’aime le jeu, rigoler, me moquer d’elle dans certaines situations… oh gentiment ou de manière plus mordante… Mon BDSM est taquin, rieur, effronté. Avant, pendant et après une interaction. On peut très bien être strict avec le sourire.
Et dans le même souffle lui faire dire « merci Monsieur… avec le sourire! »
Or, même quand elle me dit des énormités, notre jeu est sérieux. La personne devant mouah me confie son équilibre, sa sécurité, tout son être. Je prends donc mon rôle au sérieux.
Si elle boque à chaque fois que je lui fais une demande parce qu’elle a besoin de me faire savoir qu’elle a une haute opinion de sa soumission, qu’elle ne se donne pas facilement ou que sais-je, le drapeau orange sur fond noir déployé sur la piste est formel : c’est l’arrêt aux puits.
L’antithèse de la soumise Richard Freiherr von Krafft-Ebing, psychiatre.Une femme m’approche dans Fetlife. Elle me partage un lien vers un texte qui décrirait le genre de soumise qu’elle croit être. Après avoir lu quelques paragraphes sur la soumise de service, l’accroc à la douleur physique et la masochiste morale chère à Krafft-Ebing, « l’inventeur » des termes sadisme et masochisme, je tombe sur ceci :
« The brat is the antithesis of a good submissive. Not only do they not do what you want, they also don’t do what they want. They – ostensively- want you to have power over them. But don’t want to give it to you without a constant fight.
Adapté à la volée, ça donne ce qui suit :
« La bratte est l’antithèse de la soumise. Non seulement elle ne fait pas ce que vous voulez, mais elle ne fait pas non plus ce qu’elle veut. Elle aspire à ce que vous exerciez votre contrôle sur elle, mais pas avant une bonne bataille. »
Remarquez, que l’aspirante-soumise donne du fil à retordre à l’aspirant-dominant avant d’entrer en relation, au moment des négociations, c’est normal et même souhaitable. Quelques turbulences initiales ne peuvent que donner un bon aperçu des capacités de gestion de la personne dominante, au delà de ses déclarations et de ses postures.
La pire chose à faireL’auteur poursuit :
« A brat wants to control what sort of energy or attention they get from you and when they get it. The worst thing you can do is play into their hand. Ultimately they will not be getting what they want and neither will you.
The only way to control a brat is to cut off their attention.
« La bratte veut contrôler ce qu’elle reçoit de vous et le moment où elle peut l’obtenir. Autrement dit, elle décide et vous amène à suivre. La pire chose à faire ici, c’est d’entrer dans son jeu parce qu’ultimement, vous n’obtiendrez pas ce que vous voulez et elle non plus. Le meilleur moyen de gérer une telle personne, c’est de lui retirer votre attention.
« If a submissive start getting bratty during a scene, I let them know that I have a special tool I use on brats that can be found in every room around the world: the door. Works for me. »
« Pour ma part, si la soumise adopte un tel comportement pendant une séance, je lui fais savoir que j’ai à ma disposition un outil très utile dans ces situations. C’est un outil que l’on retrouve partout : la porte. Ça fonctionne pour moi. »
Ça a toujours bien fonctionné pour moi aussi.
Ma soumission se mérite– « Non, non, vous ne m’avez pas compris, Monsieur. Ma soumission, elle se mérite. »
– « J’espère bien, mademoiselle. Il en va de votre sécurité et de votre intégrité. Remarquez, la domination aussi se mérite. De là à en faire un combat de volontés, c’est un peu improductif : on va à l’encontre de ce dont on a envie. La soumission (et la domination), ce n’est pas une lutte afin de déterminer qui est le plus fort ou la plus forte. C’est un choix conscient, réfléchi. Je ne parle pas de la lutte en tant que jeu. »
Plus loin, j’ajoute : « C’est comme si, en cuisinant, il fallait se battre avec les ingrédients… »
Pendant que le souvenir de ce dialogue qui n’a rien d’imaginaire m’arrache un sourire mowgliesque, un bruit sourd provient du mur. Il s’apparente au murmure de quelqu’un qui porterait un baillon jusqu’au triple menton. Le sourire au bec, je donne un taka-tou-katataka (un coup de pied droit les orteils renversés) dans le mur qui se fend. Crac!
Je la vois aussitôt. Elle profite de la cohue particulaire pour se présenter à mouah de manière perpendiculaire. Elle me regarde, effarée, effarouchée, la chevelure blanchie par le gyproc de Gibraltar. Je lui retire son ravioli, non sans lui signifier : « Chutttt! Je veux pas entendre parler de vos salades niçoises. Mouah, je mange mes anchois avec une cuillère de bouah. »
– « Monsieur, j’ai peur… »
« J’espère bien que tu as peur, ma chérie. Il est très légitime d’avoir peur. C’est bon signe. Le contraire serait même inquiétant. Par contre, cette peur ne doit pas nous servir de guidon, sinon, elle va te/nous paralyser. On ne sera jamais en mesure de faire plus de trois pas sans se prendre une crevaison. »
Il faut me dominer– « Noooooon, Monsieur. Vous n’avez pas compris! Moi, je ne me soumets pas, il faut me dominer. »
– « Aaaaah oui, d’accord! Vous, ça vous prend un alphaplusdomseigneurgénéralmasterwolfboss qui a toujours raison. Ah ok. »
Et César faisait comment alors pour savoir jusqu’où aller avec ses troupes, il jouait aux devinettes? Il scrutait le vol des corbeaux à la recherche d’un oracle concluant? Il demandait la permission à chaque pas qu’il faisait?
Non.
Au même moment, le plafond craque, il en tombe un bout de papier sur lequel est écrit…
« Brat : Dénomination pour une personne soumise particulièrement rebelle. Elle va remettre en question les ordres de son Maître ou sa Maîtresse, et ne va s’y soumettre qu’après d’âpres négociations ou affrontements. »
Remettre en question les ordres de son Maître? Sauf demande hurluberlue, ce travail de (re)mise en question se fait en amont ou en aval, pas pendant.
La peur de soiPeur? C’est bien, la peur. C’est le début de… Blague à part, peur de quoi, à part des connardes et des connards (soyons inclusives)? Peur d’aller à la rencontre de soi-même?
Ahhhhh, vous avez peur de ME rencontrer?
Nahhhh, je vous crois pas pantoute. Vous avez bien plus peur de vous que de mouah, même si… D’ailleurs, si ça se trouve, les plus belles rencontres se sont faites avec des personnes qui avaient justement peur de…
Non non, pas des rencontres à la Stephen King ou de de de De Palma. Non, c’est pas tellement mon genre. Mouah, je suis plutôt du style Bugs Bunny (« what’s up sub? ») ascendant Gainsbarre (« Ouvre-toi… »); plus du genre à partir avec la femme du boulanger et un sac de carottes polaires en vue d’aller goûter le bouleversement quantique quelque part dans les monts Chic-Chocs…
La sortir d’elle-mêmeEt là, en la possédant, c’est-à-dire en la sortant d’elle-même, il se peut qu’elle « régresse », la pitoune. La quarantenaire mûre a soudainement 8 ans. Ou 9, 10? Elle redevient la petite fille qu’elle est encore somewhere over the rainbow. Elle se sent bien, enveloppée, rassurée, même (et surtout) après s’être fait bardassée le cul avec ardeur et tendresse…
Tout ça sur une petite musique de nuit du céleste chérubin? Que nenni. Un air furieux de Rage Against the Machine accompagne cette bonne fessée chargée, gorgée, égorgée comme une vierge sur l’autel de mes pharaoniques liturgies! Que surgissent des corps ces liqueurs bouillantes jusqu’à l’épouvante, en passant par les gorges de Coaticook.
Il faudra bien revenir un jour sur le fait qu’à l’apparition de cette petite fille, surgit aussi un p’tit gars. Ou l’inverse, va savoir.
Celui qui le dit c’est celui qui l’est (ou celle)La soumise du début, finalement, elle ne parlait pas des brattes, elle parlait d’elle-même…
C’est elle qui avait peur. La belle projection. Enfin, belle…
L’article « Les brattes, c’est des filles qui ont peur! » est publié dans le site cercle O - L'échange de pouvoir érotique.
Contrairement aux apparences, les chats ne sont pas que des animaux qui se contentent de manger et dormir toute la journée. Ils auraient aussi une influence sur votre vie sexuelle. Dans une récente étude américaine, des chercheurs ont observé un lien de causalité entre notre sexualité, notre vie sexuelle et la possession d’un chat. Et tout ça serait scientifique, on vous explique tout !
Les chats et nos hormonesL’étude, parue dans le très sérieux Journal of Evolutionary Psychology, est riche d’enseignements. L’étude révèle que les propriétaires de chats sont susceptibles d’apprécier les pratiques plus pimentées au lit. Le chat est porteur d’un parasite du joli nom de Toxoplasma Gondii. Cette bactérie est responsable de la toxoplasmose. La maladie est le plus souvent asymptomatique, n’étant dangereuse « que » pour les femmes enceintes et les personnes séropositives au VIH. Les experts estiment que plus d’un tiers de la population mondiale est immunisée.
Le parasite est présent majoritairement dans les excréments. L’infection a donc lieu le plus souvent lorsque l’on change la litière de son chat. Ce parasite stimulerait l’activité de l’hypothalamus, responsable du sentiment de peur, du comportement sexuel et de la production d’hormones.
« Une dimension psychologique à prendre en compte«Cette hausse de la production d’Lire la suite sur Union
Cet article Domimination : les chats nous rendraient sado-maso est apparu en premier sur Union.
Le clitoris, organe sensible de l’appareil génital féminin, comporte environ 8 000 terminaisons nerveuses et joue un rôle important dans le plaisir sexuel ressenti chez les personnes qui en ont un, comme le gland sur un pénis. Malheureusement, certaines femmes* souffrent d’une hypersensibilité du clitoris, appelée clitorodynie, qui rend sa stimulation douloureuse. À quoi est […]
Cet article Clitorodynie, quand le clitoris est hypersensible est apparu en premier sur Desculottées.
On ne l’a même pas vu passer, mais on est pourtant au printemps. Il ne nous reste plus qu’un mois avant de se retrouver avec des températures élevées. Une canicule qui risque d’être, en raison de la pandémie et du confinement, très dure à vivre. Autant profiter des feuilles qui repoussent, du soleil encore léger pour tenter d’effectuer des positions printanières ! C’est parti pour un top 5 de positions du kamasutra spéciales Printemps.
Position #5 : La posture de la tigeLa posture de la tige – © Luna Joulia – Pinterest
La position idéale pour procurer un maximum de plaisir à votre compagne. Cette dernière doit s’allonger sur le dos, vous devez être agenouillé puis mettre une jambe en l’air et l’autre sur le côté, le genou plié. Ce dernier détail à son importance car c’est la position des jambes et les muscles qui la composent qui accentuent le plaisir. Le quadriceps étiré d’un côté, le triceps et le grand fessier de l’autre stimulent la zone pelvienne et ainsi rendent cette position terriblement efficace.
Position #4 : Le bouton de rose Lire la suite sur UnionCet article C’est le printemps ! 5 positions du kamasutra pour le célébrer est apparu en premier sur Union.
L’article Témoignage de Dieynabou, excisée à 8-9 ans est apparu en premier sur Fédération GAMS.
Pourquoi associe-t-on spontanément la virilité à la consommation de viande ? L’idéologie sexiste - la domination des hommes sur les femmes - a-t-elle des liens avec le rapport de domination que l’humanité entretient avec ce qu’on appelle les animaux, et qui nous permet de trouver normal qu’on tue chaque année des milliards de vaches, cochons, poulets, moutons, poissons pour les manger ?
Et si oui, quelles convergences établir entre les luttes pour les droits des animaux et des luttes féministes ?
Pour comprendre, Victoire Tuaillon s’entretient avec les auteurices de l’ouvrage « Pour une solidarité animale : défaire la société spéciste ». Axelle Playoust-Braure a étudié la sociologie à l’Université du Québec et s’intéresse à la théorisation des rapports d’élevage et des catégories humanité/animalité dans une perspective matérialiste, inspirée du féminisme. Yves Bonnardel est philosophe, militant libertaire et égalitariste et l’un des fondateurs en 1991 des Cahiers antispécistes.
RÉFÉRENCES CITÉES DANS L’ÉPISODE
Retrouvez toutes les références et les recommandations mentionnées sur https://www.binge.audio/podcast/les-couilles-sur-la-table/nourrir-son-homme-le-bon-steak-et-le-joli-morceau-2-2
CRÉDITS
Les couilles sur la table est un podcast de Victoire Tuaillon produit par Binge Audio. Cet entretien a été enregistré le 16 mai 2020 à domicile. Réalisation et mixage : Quentin Bresson. Générique : Théo Boulenger. Identité graphique : Sébastien Brothier (Upian). Chargée d’édition : Camille Regache. Direction des programmes : Joë Ronez. Direction de la rédaction : David Carzon. Direction générale : Gabrielle Boeri-Charles.
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Des adeptes des pratiques BDSM nous ont donné leur avis sur Fifty Shades of Grey, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elles ne conseillent pas vraiment de s'inspirer de cette saga.
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La masturbation est une pratique qui continue de créer de la gêne dans nos sociétés, bien qu’il s’agisse simplement d’un acte de plaisir procuré à soi, un acte d’amour envers son propre corps. La sexualité reste vue comme une sorte de sorcière, aussi désirée que redoutée, qu’on expose tout en souhaitant la cacher de la […]
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Voici un masturbateur de la marque Malesation, bien connnue pour faire des produits de milieu de gamme. Que vaut ce masturbateur Malesation Horny Pussy par rapport aux Rolls des masturbateurs pour hommes (les Fleshlights et Meïki) ? Présentation du Malesation Horny Pussy Le Horny Pussy est livré dans une boîte en carton et plastique transparent…
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« Quand est-ce qu'une femme doit du sexe à quelqu'un ? », une question millénaire qui trouve enfin sa réponse !
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Contrairement aux clichés, la pénétration n’est pas obligatoire dans un rapport sexuel. D’autres manières de s’exciter et d’atteindre l’orgasme existent. Certaines femmes privilégient même le sexe sans pénétration. Elles ont accepté de témoigner afin de nous dire comment elles vivaient leur sexualité.
« Les prélis ça me convient très bien »Alexandra, 22 ans est étudiante et elle n’a connu, depuis trois ans, que des relations sexuelles sans pénétration. Elle a décidé de n’avoir que des rapports sans pénétration depuis sa rencontre avec un garçon qui l’a initiée. « A la base, on avait couché ensemble et ça s’était plutôt bien passé. » nous dit-elle. « Mais quand il a commencé à me parler de simplement se caresser, faire ce que moi je considère comme étant des préliminaires, j’avoue que j’étais un peu étonnée » confie-t-elle. Les motivations de son ex-copain restent cependant mystérieuses : « J’avoue que je lui ai demandé une fois, au début. » dit-elle. « Mais il m’a dit parce qu’il préférait ce genre de rapport. Je n’ai pas voulu insister après, pour moi c’était comme si je faisais un « outing » forcé. »
Si elle n’a jamais su quelles étaient les motivations de son ex, cette dernière sait en revanche ce qui lui plaît dans le sexe sans pénétration : « Je ne ressens pas la pression de la performance que je pourrais avoir dans un rapport dit...Lire la suite sur Union Cet article Elles préfèrent l’amour sans pénétration, elles témoignent est apparu en premier sur Union.
Stéréotype ancré depuis bien longtemps dans la tête des Françaises et des Français, le coït n’est pourtant pas une obligation dans un rapport sexuel. Si beaucoup profitent du déconfinement pour revoir la personne avec qui il ou elle n’était pas confiné, pourquoi ne pas en profiter pour faire évoluer son point de vue sur les rapports sexuels et le sexe de manière plus globale ? Oui, le sexe sans pénétration, c’est est du vrai sexe !
« Je bande donc je suis, je pénètre donc je jouis »Le sexe sans pénétration ne veut pas dire qu’il n’y a pas de contacts physiques entre les deux amants. Par exemple, ce que l’on appelle « préliminaires » sont du vrai sexe.
Ils constituent même une partie important du rapport. Selon une dernière étude de l’IFOP en janvier 2019, près d’une Française sur deux souhaiterait que les préliminaires soient plus importants. Bien sûr, les préliminaires peuvent suffire pour satisfaire certains hommes ou certaines...Lire la suite sur Union
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Cet article J’ai tenté de pécho des stars sur Raya, l’appli secrète des people est apparu en premier sur Madmoizelle.
Comme le disait Amel Bent : « Toujours le poing levé ! » Comme cette pratique peut paraitre douloureuse pour certains, Union vous guide afin de ressentir le maximum de plaisir.
Bien se préparer au fist-fuckingLe fist-fucking demande beaucoup de préparation. Préparation psychologique en premier lieu. Il faut être en accord avec soi-même. Se dire que l’on va être pénétré par le poing d’une personne que l’on aime suffisamment pour tenter ce genre de pratique. Une fois ce constat effectué, vous devez préparer l’ambiance. De la musique douce, apaisante, une lumière tamisée et élégante. Vous pouvez aussi prendre un bain chaud avant la séance pour vous relâcher.
« J’agrémente toujours mes sessions fist-fucking avec de la musique. Ca dépend de mon partenaire, c’est soit de la musique calme, soit un petit peu plus violente » nous dit Juliette, 42 ans, dominatrice professionnelle et donc habituée aux fist-fucking. « Prévoyez un scénario dans lequel s’inscrit le...Lire la suite sur Union Cet article Fist-fucking : plus de peur que de mal ? est apparu en premier sur Union.
Un soir d'ennui, Josée a invité chez elle un mec plus âgé, rencontré sur une appli. Ennuyée par sa conversation, elle ne se doutait pas qu'il lui ferait passer la plus agréable des nuits...
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En avril 2017, juste avant l’émergence de #MeToo, la chercheuse Laura Kipnis publie un livre explosif (Le Sexe polémique) pour dénoncer le climat de paranoïa et de délation qui frappe les Universités américaines… et qui se propage maintenant chez nous.
C’est l’histoire d’un étudiant américain âgé de 18 ans, Simon, et de sa petite amie, 19 ans. Ils s’aiment, ils ont des relations sexuelles. Un jour, Simon, qui manque de confiance en lui-même, demande à sa petite amie si elle peut le sucer. «Il pensait se montrer aguicheur en faisant sa demande» mais c’est un peu raté. Elle le suce sans entrain. Au bout de 30 secondes, voyant qu’elle n’y prend pas plaisir, Simon, arrête tout. Plusieurs mois passent. Le malheur veut qu’ils se séparent. Simon apprend qu’une plainte est déposée contre lui. Après une brève audience à huis clos, le voilà expulsé de l’Université pour avoir fait usage de «contrainte émotionnelle et verbale» envers son ex-copine. Simon se voit «attribuer pour la vie l’étiquette de délinquant sexuel», résume Laura Kipnis. Cela signifie qu’il ne pourra plus continuer ses études, car les établissements refusent les candidats reconnus coupables de «mauvais comportement».
Au nom de la lutte contre les agressions
Des exemples comme celui-là, Laura Kipnis en a des tonnes. Aux Etats-Unis, elle est devenue l’archiviste des cas d’injustice les plus flagrants du système. Le système, dit-elle, transforme en «agression sexuelle» le simple fait de demander une fellation. «Combien de postulats rétrogrades sur le sexe n’accrédite-t-on pas au nom de la lutte contre les agressions ! Non seulement la capacité d’agir de la femme a-t-elle été dans ce cas complètement gommée, mais notez la prémisse implicite du raisonnement : les étudiantes ne sont pas les égales des hommes en matière de force émotionnelle ou de maîtrise de soi, et elles requièrent qu’une horde d’administrateurs universitaires viennent pallier leur faiblesse. Autre prémisse implicite : le sexe est dangereux, et pendant ces trente secondes la femme a subi une blessure suffisamment grave pour exiger une réparation officielle.»
Mieux vaut punir un innocent…
Dans Le Sexe polémique, un livre à charge magnifiquement traduit aux éditions Liber, Laura Kipnis attaque. Le système de la délation, dit-elle, est une forme d’hystérie encouragée par les institutions qui prétendent le faire au nom de l’égalité entre les sexes. En Amérique, ces institutions sont les administrations des Universités, grassement payées pour garantir l’ordre. Il s’avère que le Ministère de l’Education prive de financement tout établissement qui n’appliquerait pas strictement le titre IX (une loi contre la discrimination sexuelle). Pour montrer patte blanche, les Universités ont donc créé des Comités de surveillance qui ne peuvent justifier leur existence qu’en trouvant des coupables, c’est-à-dire en les créant de toutes pièces sur la base de simples rumeurs. Il suffit qu’une enseignante «soupçonnée» d’être lesbienne parle à deux étudiantes en chuchotant (parce qu’elles se trouvent dans une bibliothèque et qu’il est interdit d’y parler à voix haute). Elle est convoquée sans savoir de quoi on l’accuse, puis suspendue.
… que laisser passer un suçon
Parfois l’inquisition se met en place sur la seule foi d’une plainte déposée par un tiers. Laura Kipnis cite le cas d’un étudiant accusé d’avoir violé une jeune femme qui soutenait pourtant avoir été consentante. «Les soucis commencèrent quand une connaissance de la femme remarqua un suçon sur son cou et le signala aux autorités.» Sur la base de ce seul suçon, l’étudiant fut expulsé, privé de tout avenir. Méfiez-vous du sexe, ironise Kipnis, car même entre adultes consentants il peut faire de vous un criminel. Sous couvert de protéger les femmes, les Comités ne font qu’exercer le règne de la terreur. «Ces tribunaux étranges et arbitraires sont en train de fleurir partout au pays, privant les étudiants et les professeurs de leurs droits et, dans plusieurs cas, les traînant dans la boue au seul but de donner l’illusion que le monde universitaire se mobilise contre les agressions sexuelles».
«Une évolution désastreuse pour le féminisme»
Faut-il voir une avancée dans ce mouvement qui encourage les femmes à porter plainte dès lors qu’une relation s’est mal passée ? Pourquoi les Comités soutiennent-ils les élèves même quand leur plainte est, de toute évidence, le résultat d’une confusion, d’un mal-être, d’un mélange mal digéré de culpabilité, de rancune et d’ignorance ? A qui profitent ces faux procès ? Pas aux femmes, répond Laura Kipnis. Celles-ci sont les premières victimes de la police des moeurs, pour deux raisons. La première raison, c’est que la bureaucratie accroit son pouvoir sur la base d’un discours doloriste qui cantonne systématiquement les femmes dans le rôle de proies passives, influençables, fragiles, incapables de savoir ce qu’elles veulent, inaptes à décider de leur sort. Bref, on fait d’elles des idiotes immatures. Or «les femmes ont passé les derniers cent cinquante ans à demander qu’on les traite comme des adultes consentants».
Plus de délation, moins de viols ? Pas si sûr
La deuxième raison c’est que loin de faire baisser le nombre de viols, le paternalisme contribue probablement à les augmenter. «Les politiques et les règlements qui renforcent la féminité traditionnelle (qui a toujours retenu les récits des dangers auxquels la femme est exposée plutôt que ceux inspirés par sa capacité d’agir) sont la dernière chose au monde qui pourrait réduire les agressions sexuelles.» En surprotégeant la femme on la dissuade de se prendre en charge. Se croyant à l’abri (puisqu’elle pourra porter plainte !?), la voilà incapable de poser ses limites clairement. On l’encourage à se percevoir comme une proie passive, et non pas comme une personne qui sait ce qu’elle veut, qui fait ce dont elle a envie. On la persuade que si ça se passe mal, ce sera toujours la faute de l’autre (puisque l’autre est un prédateur). Mais qu’en est-il dans la réalité ?
Faut-il voir la sexualité comme un danger ou une expérience ?
Dans le vrai monde, faire des expériences, c’est prendre des risques et accepter la part d’échec qui va avec. Comment rendre les femmes fortes avec un discours permanent de mise en garde contre les périls du sexe ? «Être maître de son propre corps, surtout pour les femmes, est un talent qui s’acquiert et qu’on doit enseigner«, soutient Laura Kipnis, critiquant avec véhémence le discours sécuritaire (puritain) dominant. «Pour ce qui me concerne personnellement, je me demande qui j’aurais pu devenir sans toutes mes mauvaises expériences sexuelles, sans mes professeurs imparfaits et sans ma liberté de commettre des erreurs. J’ai pu prendre des risques qui m’ont préparée à affronter plus tard d’autres risques, créatifs et intellectuels, et ce précisément parce que [moi et ma génération, celle des personnes nées à la fin des années 1960] nous ne pensions pas au sexe comme à ce qui aurait pu nous nuire.»
.
A LIRE : Le Sexe polémique. Quant la paranoïa s’empare des campus américains, Laura Kipnis, traduit par Gabriel Laverdière, éditions Liber, 2019.
POUR EN SAVOIR PLUS : «Les leçons de morale du CSA» ; «Haro sur les publicités “sexualisées”».; «Sexe = violence ?» ; «Etre contre le sexisme, pas contre le sexe» ; «Le désir féminin existe-t-il ?» ; «Le nez de Gogol sucé par des sangsues» ; «Est-ce que les femmes se font baiser lorsqu’elles jouissent ?» ; «Femmes, la nuit vous appartient aussi» ; «La première idée, c’était d’évacuer le phallus» ; «Toute ma vie, j’ai rêvé d’avoir les fesses en l’air» ; «L’érotisme, c’est du sexisme ?» première partie, «L’érotisme, c’est du sexisme ?» deuxième partie.
En avril 2017, juste avant l’émergence de #MeToo, la chercheuse Laura Kipnis publie un livre explosif (Le Sexe polémique) pour dénoncer le climat de paranoïa et de délation qui frappe les Universités américaines… et qui se propage maintenant chez nous.
C’est l’histoire d’un étudiant américain âgé de 18 ans, Simon, et de sa petite amie, 19 ans. Ils s’aiment, ils ont des relations sexuelles. Un jour, Simon, qui manque de confiance en lui-même, demande à sa petite amie si elle peut le sucer. «Il pensait se montrer aguicheur en faisant sa demande» mais c’est un peu raté. Elle le suce sans entrain. Au bout de 30 secondes, voyant qu’elle n’y prend pas plaisir, Simon, arrête tout. Plusieurs mois passent. Le malheur veut qu’ils se séparent. Simon apprend qu’une plainte est déposée contre lui. Après une brève audience à huis clos, le voilà expulsé de l’Université pour avoir fait usage de «contrainte émotionnelle et verbale» envers son ex-copine. Simon se voit «attribuer pour la vie l’étiquette de délinquant sexuel», résume Laura Kipnis. Cela signifie qu’il ne pourra plus continuer ses études, car les établissements refusent les candidats reconnus coupables de «mauvais comportement».
Au nom de la lutte contre les agressions
Des exemples comme celui-là, Laura Kipnis en a des tonnes. Aux Etats-Unis, elle est devenue l’archiviste des cas d’injustice les plus flagrants du système. Le système, dit-elle, transforme en «agression sexuelle» le simple fait de demander une fellation. «Combien de postulats rétrogrades sur le sexe n’accrédite-t-on pas au nom de la lutte contre les agressions ! Non seulement la capacité d’agir de la femme a-t-elle été dans ce cas complètement gommée, mais notez la prémisse implicite du raisonnement : les étudiantes ne sont pas les égales des hommes en matière de force émotionnelle ou de maîtrise de soi, et elles requièrent qu’une horde d’administrateurs universitaires viennent pallier leur faiblesse. Autre prémisse implicite : le sexe est dangereux, et pendant ces trente secondes la femme a subi une blessure suffisamment grave pour exiger une réparation officielle.»
Mieux vaut punir un innocent…
Dans Le Sexe polémique, un livre à charge magnifiquement traduit aux éditions Liber, Laura Kipnis attaque. Le système de la délation, dit-elle, est une forme d’hystérie encouragée par les institutions qui prétendent le faire au nom de l’égalité entre les sexes. En Amérique, ces institutions sont les administrations des Universités, grassement payées pour garantir l’ordre. Il s’avère que le Ministère de l’Education prive de financement tout établissement qui n’appliquerait pas strictement le titre IX (une loi contre la discrimination sexuelle). Pour montrer patte blanche, les Universités ont donc créé des Comités de surveillance qui ne peuvent justifier leur existence qu’en trouvant des coupables, c’est-à-dire en les créant de toutes pièces sur la base de simples rumeurs. Il suffit qu’une enseignante «soupçonnée» d’être lesbienne parle à deux étudiantes en chuchotant (parce qu’elles se trouvent dans une bibliothèque et qu’il est interdit d’y parler à voix haute). Elle est convoquée sans savoir de quoi on l’accuse, puis suspendue.
… que laisser passer un suçon
Parfois l’inquisition se met en place sur la seule foi d’une plainte déposée par un tiers. Laura Kipnis cite le cas d’un étudiant accusé d’avoir violé une jeune femme qui soutenait pourtant avoir été consentante. «Les soucis commencèrent quand une connaissance de la femme remarqua un suçon sur son cou et le signala aux autorités.» Sur la base de ce seul suçon, l’étudiant fut expulsé, privé de tout avenir. Méfiez-vous du sexe, ironise Kipnis, car même entre adultes consentants il peut faire de vous un criminel. Sous couvert de protéger les femmes, les Comités ne font qu’exercer le règne de la terreur. «Ces tribunaux étranges et arbitraires sont en train de fleurir partout au pays, privant les étudiants et les professeurs de leurs droits et, dans plusieurs cas, les traînant dans la boue au seul but de donner l’illusion que le monde universitaire se mobilise contre les agressions sexuelles».
«Une évolution désastreuse pour le féminisme»
Faut-il voir une avancée dans ce mouvement qui encourage les femmes à porter plainte dès lors qu’une relation s’est mal passée ? Pourquoi les Comités soutiennent-ils les élèves même quand leur plainte est, de toute évidence, le résultat d’une confusion, d’un mal-être, d’un mélange mal digéré de culpabilité, de rancune et d’ignorance ? A qui profitent ces faux procès ? Pas aux femmes, répond Laura Kipnis. Celles-ci sont les premières victimes de la police des moeurs, pour deux raisons. La première raison, c’est que la bureaucratie accroit son pouvoir sur la base d’un discours doloriste qui cantonne systématiquement les femmes dans le rôle de proies passives, influençables, fragiles, incapables de savoir ce qu’elles veulent, inaptes à décider de leur sort. Bref, on fait d’elles des idiotes immatures. Or «les femmes ont passé les derniers cent cinquante ans à demander qu’on les traite comme des adultes consentants».
Plus de délation, moins de viols ? Pas si sûr
La deuxième raison c’est que loin de faire baisser le nombre de viols, le paternalisme contribue probablement à les augmenter. «Les politiques et les règlements qui renforcent la féminité traditionnelle (qui a toujours retenu les récits des dangers auxquels la femme est exposée plutôt que ceux inspirés par sa capacité d’agir) sont la dernière chose au monde qui pourrait réduire les agressions sexuelles.» En surprotégeant la femme on la dissuade de se prendre en charge. Se croyant à l’abri (puisqu’elle pourra porter plainte !?), la voilà incapable de poser ses limites clairement. On l’encourage à se percevoir comme une proie passive, et non pas comme une personne qui sait ce qu’elle veut, qui fait ce dont elle a envie. On la persuade que si ça se passe mal, ce sera toujours la faute de l’autre (puisque l’autre est un prédateur). Mais qu’en est-il dans la réalité ?
Faut-il voir la sexualité comme un danger ou une expérience ?
Dans le vrai monde, faire des expériences, c’est prendre des risques et accepter la part d’échec qui va avec. Comment rendre les femmes fortes avec un discours permanent de mise en garde contre les périls du sexe ? «Être maître de son propre corps, surtout pour les femmes, est un talent qui s’acquiert et qu’on doit enseigner«, soutient Laura Kipnis, critiquant avec véhémence le discours sécuritaire (puritain) dominant. «Pour ce qui me concerne personnellement, je me demande qui j’aurais pu devenir sans toutes mes mauvaises expériences sexuelles, sans mes professeurs imparfaits et sans ma liberté de commettre des erreurs. J’ai pu prendre des risques qui m’ont préparée à affronter plus tard d’autres risques, créatifs et intellectuels, et ce précisément parce que [moi et ma génération, celle des personnes nées à la fin des années 1960] nous ne pensions pas au sexe comme à ce qui aurait pu nous nuire.»
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A LIRE : Le Sexe polémique. Quant la paranoïa s’empare des campus américains, Laura Kipnis, traduit par Gabriel Laverdière, éditions Liber, 2019.
POUR EN SAVOIR PLUS : «Les leçons de morale du CSA» ; «Haro sur les publicités “sexualisées”».; «Sexe = violence ?» ; «Etre contre le sexisme, pas contre le sexe» ; «Le désir féminin existe-t-il ?» ; «Le nez de Gogol sucé par des sangsues» ; «Est-ce que les femmes se font baiser lorsqu’elles jouissent ?» ; «Femmes, la nuit vous appartient aussi» ; «La première idée, c’était d’évacuer le phallus» ; «Toute ma vie, j’ai rêvé d’avoir les fesses en l’air» ; «L’érotisme, c’est du sexisme ?» première partie, «L’érotisme, c’est du sexisme ?» deuxième partie.
On dit de Maria Theresa von Paradis (Paradies) (1759-1824), compositrice, organiste, pianiste et cantatrice, qu'elle a été une artiste parmi les plus célèbres de son époque.
- MusiqueAvec la chaleur qui s’installe, la saison difficile débute. Il va vite falloir sortir les ventilos pour un fap sans trop de transpi. Pas simple de prendre son pied quand le dos colle au fauteuil, préparez les serviettes pour ne pas avoir à changer de canapé ou de matelas avant septembre. Pour l’instant, on va garder la tête froide, enfin essayer, tout du moins.
Le sexe au temps du Covid-19 a bien changé. Fini le temps où l’on pouvait goûter les peaux, les lèvres, ressentir l’épiderme sous ses doigts, sa langue et cette incroyable décharge d’émotion. Désormais, on lèche du plexiglas, les partouzes n’ont plus la saveur d’antan. Les gestes barrières reconstruisent notre plaisir et l’excitation se réinvente. Lena Paul pour Babes nous montre l’exemple. Attention, ne faites pas ça au moment de régler la note chez votre commerçant !
Sacré Tommy_1995 ! Il explore son plaisir avec une belle maîtrise. Sa spécialité : le BDSM solo, il chevauche un Sybian, plug anal bien placé et il jouit sans éjaculer de multiples fois, tout en s’interdisant de se toucher. Je suis épaté par une telle recherche, les branlettes à la main ont l’air bien fades à côté d’un tel torrent de lasciveté.
Adult Time s’adapte à la crise sanitaire mondiale et explore de nouvelles façons de créer du porno. L’ambiance très Chatroulette, les pixels et même le lag de l’enfer (je me demande si c’est de la postprod), vous assistez à un FaceTime très intime dans un délire fauxcest comme Mommy’s Girl sait les maîtriser. Cependant, quelle place pour le public ? Pourquoi a-t-on accès à ce Skype ? Qui sommes-nous dans cette histoire ?
Histoire de ne pas perdre ses clients, Adult Time tente pas mal de nouvelles choses, nous venons de le voir ci-dessus. Ils lancent Model Time cette semaine, des créateurs indépendants produisent des scènes diffusées exclusivement sur la plateforme. Oui, comme Pornhub Models/Premium. Pour cette première vidéo, nous avons la chance de voir le travail de Maggie Green, elle est spécialisé dans les scénarios incestueux. Il y a aussi MySweetApple. Chouette !
Comment justifier ce gif ? Je me suis posé la question longtemps. Malgré l’idée de parler du documentaire sur Netflix à propos Michael Jordan, de faire un parallèle avec Ana Foxxx qui est la GOAT du porno, je ne me suis pas convaincu. Il n’y a donc aucune justification à ce lancer-franc de sphincter. Que devient HotKinkyJo au fait ?
Vous avez pensé à désactiver votre bloqueur de pub ? Cela pourrait vous empêcher de voir certains gifs. Ce serait dommage ! À dimanche prochain pour toujours plus de porno en boucle.
Le nouveau masseur prostatique vibrant et connecté de la société We Vibe qui a l’avantage en plus de ne pas être trop gros ? Wow … Ce We Vibe Vector est un sex-toy qui m’a paru très intéressant à tester. Donc c’est parti, je vous dis tout ce que vous devez savoir sur cet engin…
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Cette Rockie a poussé les portes d'une soirée BDSM pour la première fois. Elle te raconte cette expérience qu'elle attendait avec impatience.
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Il vient, emplit, prend le contrôle de mes coups de reins, sort en des gémissements de plus en plus libérés, je me colle à elle, la sens monter, trembler, son sexe me broie, je jouis de plus en plus à me retirer tellement il se fond avec moi, mes couilles se trempent de jus, je tente de durer, je voudrais qu'elle explose en même temps, je la sens proche ,si proche, mais mon corps ne peut tenir, il me hurle de perdre le contrôle, d'oublier l'autre, de jaillir en elle, d'ensemencer ce con qui m'aspire, de l'inonder pour éteindre son feu.
je tremble, plonge ma bouche dans son cou, hurle sur sa peau. De mon dos la décharge part, elle se propage en chaque point de mon être, j'expulse la tension de nos ébats, de mes retenues, c'est des chevaux libérés qui courent dans une plaine de l'ouest américain ivre de la liberté de l'immensité.
Elle reçoit cette onde qui saute dans son corps, me serre pour mieux la déguster, je tente de reprendre conscience, de la fourrager pour qu'elle explose aussi. Mais mon plaisir est trop fort pour décider il m'abandonne à la descente de L'explosion, j'oublie tout en respirant son odeur, bercé par ses bras qui ont la tendresse du bonheur d'avoir donné.
Deux mois de confinement, deux mois sans sexe, virginité qu'elle m'a offert, cul pluggé pour plus de perversité, instant de grâce, où j'ai lu à la pointe de mon dard les variations de son émois intime. Union, fusion, évidence non évidente pour une 1er rencontre d'inconnus. magie du sexe qui est une langue universelle, espéranto sensuel.
Bien sur il y eu les chocolats , le jeux buccal et anal de leur fondant. Mon jeu buccal, nos allers et venus en staccato, du sensuel à l'animal. son abandon malgré l'appréhension.
Mais ces jeux de corps auraient été bien banals s'il n'y avait pas eu plus.
le sexe m'a ouvert ses cuisses, et j'ai lu son âme, ses combats passés et gagnés, la soif de vie de ceux qui savent qu'elle est fragile, dure, méchante, mais merveilleuse quand on peu parfois la croquer.
Le virus nous entourait et nous avons baisé pour triompher de thanatos.
Mais ce virus n'était pas ce qui l'emprisonnait.
Je fus l'inconnu choisi dans un site au choix pléthorique, pour un déconfinement qui n'était pas que sanitaire, c'était en réalité un acte de détachement.
La bondageuse était en fait plus attachée que ses soumis !
Sa confiance m'a ému, c'est parfois la magie des baises entre inconnus, on s'y découvre plus que mille discours.
Curieusement ce détachement nous a attaché.
Notre sexothérapeute, Frédérique Hédon, apporte sa réponse.
ll est évident que votre baisse de forme est liée au manque de désir de votre épouse, vous avez raison sur ce point.
Chez certains hommes, moins affectifs que vous, le refus de leur partenaire d’avoir des relations sexuelles déclenche plutôt de la colère ou des reproches, alors que chez d’autres, cela provoque un blocage de la libido. C’est lié à une erreur d’interprétation de votre part car vous avez le sentiment qu’elle refuse votre désir et vous aime moins, ce qui vous fait souffrir et perturbe votre fonctionnement.
En réalité, cela n’a rien à voir avec vous, c’est votre femme qui est elle-même en panne de désir à cause de ses problèmes de santé et de ménopause. Vous avez raison sur un deuxième point, celui de vouloir au moins en parler avec elle.
Toutefois, vous ne pouvez pas la forcer à le faire et le meilleur moyen serait sans doute de l’informer de votre désarroi. Non pas en lui reprochant votre baisse de virilité, mais en lui disant que vous êtes malheureux de cet éloignement entre vous deux. La ménopause est une période difficile chez toute femme, qui représente une perte de féminité et fait souvent se replier sur soi-même.
Avant d’atteindre le stade la ménopause, la femme passe par une période de transition, la périménopause. Elle connaît une baisse de production d’oestrogènes, ce qui peut peut éventuellement provoquer une atrophie vaginale : dès lors, le vagin s’amincit...Lire la suite sur Union Cet article Ma femme n’a plus de libido et je n’ai plus confiance en moi, comment faire ? est apparu en premier sur Union.
L’écrivaine, blogueuse et libertine Eve de Candaulie est de retour avec son nouveau livre Osez le polyamour. Dans cet essai, publié aux éditions La Musardine, elle explique aux lecteur-trices l’essence du polyamour, ses différentes formes, la philosophie de vie qu’il représente et démontre que loin du cliché de se résumer à une sexualité libre à […]
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Avez-vous déjà entendu parler de cette pratique sexuelle appelée candaulisme ? L’écrivaine Eve de Candaulie, le définit ainsi dans son livre Osez le candaulisme “Les candaulistes sont excités sexuellement par le fait de voir ou de savoir leur partenaire faire l’amour avec d’autres personnes, et cela accroît leur désir sexuel.” Si vous êtes un couple […]
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Tout le monde ne court pas après une sexualité épanouie. Certaines personnes vont même jusqu’à refuser tout rapport. Parmi elles figurent les abstinents volontaires, pour des raisons personnelles, par choix. C’est le cas des prêtres. Pour ne pas faillir à leur vœu de chasteté, ils élaborent des stratégies et un mode de vie pour ne pas céder à la tentation, intellectuellement et pratiquement. D’autres, en revanche, ne choisissent pas, il s’agit des asexuels.
À ne pas confondre avec l’abstinence, l’asexualité est l’absence d’envie de relations sexuelles avec autrui, mais cela ne signifie en rien qu’on ne peut pas tomber amoureux ou être attiré par l’autre. Il s’agit dans ce cas « d’aromantisme. » Ils et elles témoignent afin de nous raconter leur quotidien, celui d’une personne comme une autre.
« Ca n’a jamais posé de problèmes»Gerald et Karine sont ensemble depuis 15 ans déjà. Et entre eux, il n’y a jamais eu aucun rapport ni même aucun désir sexuel ressenti : « Ca n’a jamais posé de problèmes entre nous » nous dit Karine. Elle reprend : « Ce n’est pas pour autant qu’il n’y a pas de gestes de tendresse. On se câline, on s’embrasse, mais parce qu’on tient l’un à l’autre. » Même son de cloche pour Gerald : « On s’est rencontré sur notre lieu de travail. On a discuté et le courant est très vite passé. Je n’avais surtout pas l’habitude de voir quelqu’un d’autre que moi asexuel. » affirme-t-il.
L’asexualité...Lire la suite sur Union
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Quand il s’agit de cuisiner à la maison, les statistiques montrent que si vous êtes un homme, il est probable que vous passiez moins de temps à cuisiner qu’une femme. Le temps moyen consacré à la cuisine, chez les personnes en couple avec ou sans enfants, est de 50 à 59 minutes pour les femmes, contre 15 à 18 minutes pour les hommes. Mais quand il s’agit de cuisiner au restaurant, de façon professionnelle… comme l’ont formulé le collectif les Insoumuses en 1976, « Les femmes font de la cuisine gratuite, les hommes de la cuisine rentable ». Est-ce toujours vrai aujourd’hui ?
Dans la première partie de cet épisode consacré aux liens entre masculinité et nourriture, Nora Bouazzouni, journaliste et autrice culinaire, fait le point sur le genre et le fait de cuisiner.
Pourquoi quand on entend « cuisinier », on pense à un chef étoilé, alors que quand on dit « cuisinière », on pense à la dame de la cantine ? Réputé particulièrement misogyne et violent, le milieu de la restauration a-t-il connu son moment #MeToo ? Pourquoi y’a-t-il plus de chefs que de cheffes dans les classements internationaux des meilleurs restaurants ? Le fait d’être élevé comme un garçon créé-t-il une relation différente à la nourriture ?
RÉFÉRENCES DE L’ÉPISODE
Retrouvez toutes les références citées dans l’épisode sur https://www.binge.audio/podcast/les-couilles-sur-la-table/nourrir-son-homme-cauchemar-en-cuisine-1-2
CRÉDITS
Les couilles sur la table est un podcast de Victoire Tuaillon produit par Binge Audio. Cet entretien a été enregistré le 18 mai 2020 à domicile. Réalisation et mixage : Quentin Bresson. Générique : Théo Boulenger. Identité graphique : Sébastien Brothier (Upian). Chargée d’édition : Camille Regache. Direction des programmes : Joël Ronez. Direction de la rédaction : David Carzon. Direction générale : Gabrielle Boeri-Charles.
Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Une fillette de neuf ans a été excisée illégalement dans une clinique privée, contre sa volonté et celle de sa mère.
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Vous voyez les gros plans d’éjaculation dans le porno ? Eh bien, dans le gore, c’est pareil mais en rouge. Intitulé “Le corps souillé”, l’essai qu’Éric Falardeau consacre aux fluides corporels défend l’idée que sperme ou sang, peu importe : mépriser le porn ou le gore trahit la même haine du corps.
Le mot gore vient de l’expression «she was gored to death» : «elle a été encornée à mort». Par allusion à ce coup dans le ventre, qui fait jaillir les liquides, le gore désigne un cinéma de l’effusion. Il faut que ça gicle ! Dans un Mémoire de maîtrise remanié en essai, Éric Falardeau –réalisateur du film Thanatomorphose (2012), doctorant en communication et enseignant à Montréal– met en regard les recherches sur le porno (porn studies) et les travaux consacrés aux films style abattoir. Sa démarche n’est pas nouvelle. Ainsi qu’il le souligne volontiers, nombreux sont les chercheurs, hommes et femmes, à s’être intéressé-es au sujet. Tout l’intérêt de son livre –Le corps souillé–, c’est qu’il dresse un inventaire presque complet (1) de leurs recherches, organisées en chapitres incisifs, avec le désir de défendre la cause. Pour Éric Falardeau, il s’agit tout d’abord d’en finir avec l’idée que gore et porno ne méritent pas qu’on s’y intéresse. Au contraire, dit-il : ces genres dits «mineurs» réconcilient deux dimensions de l’humain (le corps et l’esprit) malheureusement dissociées dans l’Occident judéo-chrétien.
Mépriser le porno/gore c’est mépriser les affects
Prônant la réconciliation entre la chair et la pensée, l’auteur affirme que la fascination exercée par les scènes de sexe ou de torture vient de ce qu’elles génèrent en nous, physiquement, des réponses. Ce sont des images «sensationnelles», c’est-à-dire susceptibles de générer des sensations : effroi, excitation… Notre poitrine se serre, nos pupilles se dilatent devant des tripes ou des fellations. Mais il existe bien d’autres types de films capables de nous remuer, à l’instar des mélos qui font pleurer, des comédies qui font rire ou des films d’exploits qui donnent le vertige. Faut-il s’en étonner ? Chaque fois qu’ils exercent un pouvoir sur nos corps, ces films sont jugés «populaires», vulgaires. Pour l’historienne du cinéma Linda Williams, il n’y a là rien d’innocent : les élites ont en horreur des divertissements qui font perdre le contrôle. La distinction posée entre érotisme et pornographie ne tient qu’à ce système de valeur, basé sur la haine du corps. Quand les organes dominent la raison, c’est du X (c’est mal). Quand l’esprit seul est touché, c’est érotique (c’est bien).
Un cinéma «participatif» : stupeur ou tremblement ?
Dénonçant cette «posture morale», Éric Falardeau propose de réhabiliter toutes les catégories de films ayant pour «première raison d’être la provocation de réactions corporelles, tel[le]s que la comédie, l’horreur, le mélodrame, la pornographie et le suspense.» Ces films grand public que la théoricienne Carol J. Clover nomme des films de «genre corporel» sont caractérisés par l’exhibition de corps en proie à des émotions intenses (plaisir, douleur, ivresse) destinée à provoquer chez le spectateur, «par une sorte mimétisme sensoriel», l’épanchement de larmes, de rire, de cris et l’envie frénétique de jouir, fuir ou danser. Il peut paraître curieux d’affirmer que rien ne sépare une comédie musicale d’un porno ou d’un slasher, et pourtant. L’histoire n’est qu’un prétexte pour «montrer un minispectacle», explique l’auteur, qui parle aussi de «parenthèse». Dans les comédies musicales : la parenthèse est un numéro de claquettes. Dans les films de cape et d’épée : un duel. Dans les films de vampire : un baiser fatal. Dans les péplums : une grande bataille.
Plus il y a de «parenthèses», plus on jouit
«Les scènes de mises à mort pour le gore et celles d’actes sexuels pour la pornographie constituent des types de «parenthèses», c’est-à-dire qu’elles interrompent le déroulement du récit pour présenter plus en détail une action a priori non primordiale à la compréhension de l’histoire.» Bien qu’il s’agisse de scènes parfaitement inutiles sur le plan narratif (on pourrait en faire l’élipse que ça ne changerait rien à la compréhension de l’histoire), ce sont elles que les spectateurs attendent et dont ils goûtent le côté répétitif, ultra-codifié, autant que les infinies variations, parce qu’elles agissent comme des boutons : elles déclenchent toujours la même réaction physique. Sursaut de peur, jet d’adrénaline, flash d’euphorie, hyperthermie… Tout l’enjeu de ces films, c’est d’activer en nous, sur commande, les effets d’affects divers (stress, faim de sexe ou soif de pleurer), sans qu’on puisse leur résister. Plus le film nous capture, plus il nous ébranle, plus nous sommes ravi-es et subjugué-es.
«Très très gros plan» sur une femme qui gémit
Dans son essai, Éric Falardeau note cependant que le gore et le porno se distinguent des autres (sous-)genres de films à «effets corporels», en ce qu’ils font bien plus que mouvoir les corps. Dans le gore et le porno, «la participation affective du spectateur à la monstration est encore exacerbée par l’usage du très très gros plan». De façon significative, ce gros plan montre en alternance le détail cru d’une anatomie (organes génitaux ou intestins sanglants) et l’expression d’un visage ravagé (par la jouissance ou par l’horreur). Comme par hasard, le bouquet final d’un porno (l’éjaculation faciale) est appelé en jargon money shot, le «plan cash», ou meat shot, le «plan viande». «Dans le gore, le sang gicle à l’écran et libère son spectateur de sa position, de son enchaînement à l’image et à son plaisir, la pornographie fait gicler le sperme pour signifier la fin d’un “numéro”», conclut Éric Falardeau qui associe le geyser final à une forme de triomphe. Lorsqu’à l’écran des liquides jaillissent –traversant la barrière des conventions sociales qui veulent que les liquides ne sortent pas du corps–, le spectateur (homme ou femme) synchronise ses réactions corporelles avec celles qu’il voit exprimées par l’image, traverse la barrière qui le sépare de la fiction et ne fait plus qu’un, enfin, ne fait plus qu’un avec lui-même, corps et pensée enfin réconciliés.
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A LIRE : Le corps souillé : gore, pornographie et fluides corporel, d'Éric Falardeau, éditions L’Instant même, 2020.
NOTE (1) Aucune trace de Marc Godin, l’auteur du tout premier livre d’art consacré au gore.
POUR EN SAVOIR PLUS : «L’école du vice et de la soumission» ; «Cadavre exquis de la débauche» ; «Faites un don d’organes… sexuels»
Vous voyez les gros plans d’éjaculation dans le porno ? Eh bien, dans le gore, c’est pareil mais en rouge. Intitulé “Le corps souillé”, l’essai qu’Éric Falardeau consacre aux fluides corporels défend l’idée que sperme ou sang, peu importe : mépriser le porn ou le gore trahit la même haine du corps.
Le mot gore vient de l’expression «she was gored to death» : «elle a été encornée à mort». Par allusion à ce coup dans le ventre, qui fait jaillir les liquides, le gore désigne un cinéma de l’effusion. Il faut que ça gicle ! Dans un Mémoire de maîtrise remanié en essai, Éric Falardeau –réalisateur du film Thanatomorphose (2012), doctorant en communication et enseignant à Montréal– met en regard les recherches sur le porno (porn studies) et les travaux consacrés aux films style abattoir. Sa démarche n’est pas nouvelle. Ainsi qu’il le souligne volontiers, nombreux sont les chercheurs, hommes et femmes, à s’être intéressé-es au sujet. Tout l’intérêt de son livre –Le corps souillé–, c’est qu’il dresse un inventaire presque complet (1) de leurs recherches, organisées en chapitres incisifs, avec le désir de défendre la cause. Pour Éric Falardeau, il s’agit tout d’abord d’en finir avec l’idée que gore et porno ne méritent pas qu’on s’y intéresse. Au contraire, dit-il : ces genres dits «mineurs» réconcilient deux dimensions de l’humain (le corps et l’esprit) malheureusement dissociées dans l’Occident judéo-chrétien.
Mépriser le porno/gore c’est mépriser les affects
Prônant la réconciliation entre la chair et la pensée, l’auteur affirme que la fascination exercée par les scènes de sexe ou de torture vient de ce qu’elles génèrent en nous, physiquement, des réponses. Ce sont des images «sensationnelles», c’est-à-dire susceptibles de générer des sensations : effroi, excitation… Notre poitrine se serre, nos pupilles se dilatent devant des tripes ou des fellations. Mais il existe bien d’autres types de films capables de nous remuer, à l’instar des mélos qui font pleurer, des comédies qui font rire ou des films d’exploits qui donnent le vertige. Faut-il s’en étonner ? Chaque fois qu’ils exercent un pouvoir sur nos corps, ces films sont jugés «populaires», vulgaires. Pour l’historienne du cinéma Linda Williams, il n’y a là rien d’innocent : les élites ont en horreur des divertissements qui font perdre le contrôle. La distinction posée entre érotisme et pornographie ne tient qu’à ce système de valeur, basé sur la haine du corps. Quand les organes dominent la raison, c’est du X (c’est mal). Quand l’esprit seul est touché, c’est érotique (c’est bien).
Un cinéma «participatif» : stupeur ou tremblement ?
Dénonçant cette «posture morale», Éric Falardeau propose de réhabiliter toutes les catégories de films ayant pour «première raison d’être la provocation de réactions corporelles, tel[le]s que la comédie, l’horreur, le mélodrame, la pornographie et le suspense.» Ces films grand public que la théoricienne Carol J. Clover nomme des films de «genre corporel» sont caractérisés par l’exhibition de corps en proie à des émotions intenses (plaisir, douleur, ivresse) destinée à provoquer chez le spectateur, «par une sorte mimétisme sensoriel», l’épanchement de larmes, de rire, de cris et l’envie frénétique de jouir, fuir ou danser. Il peut paraître curieux d’affirmer que rien ne sépare une comédie musicale d’un porno ou d’un slasher, et pourtant. L’histoire n’est qu’un prétexte pour «montrer un minispectacle», explique l’auteur, qui parle aussi de «parenthèse». Dans les comédies musicales : la parenthèse est un numéro de claquettes. Dans les films de cape et d’épée : un duel. Dans les films de vampire : un baiser fatal. Dans les péplums : une grande bataille.
Plus il y a de «parenthèses», plus on jouit
«Les scènes de mises à mort pour le gore et celles d’actes sexuels pour la pornographie constituent des types de «parenthèses», c’est-à-dire qu’elles interrompent le déroulement du récit pour présenter plus en détail une action a priori non primordiale à la compréhension de l’histoire.» Bien qu’il s’agisse de scènes parfaitement inutiles sur le plan narratif (on pourrait en faire l’élipse que ça ne changerait rien à la compréhension de l’histoire), ce sont elles que les spectateurs attendent et dont ils goûtent le côté répétitif, ultra-codifié, autant que les infinies variations, parce qu’elles agissent comme des boutons : elles déclenchent toujours la même réaction physique. Sursaut de peur, jet d’adrénaline, flash d’euphorie, hyperthermie… Tout l’enjeu de ces films, c’est d’activer en nous, sur commande, les effets d’affects divers (stress, faim de sexe ou soif de pleurer), sans qu’on puisse leur résister. Plus le film nous capture, plus il nous ébranle, plus nous sommes ravi-es et subjugué-es.
«Très très gros plan» sur une femme qui gémit
Dans son essai, Éric Falardeau note cependant que le gore et le porno se distinguent des autres (sous-)genres de films à «effets corporels», en ce qu’ils font bien plus que mouvoir les corps. Dans le gore et le porno, «la participation affective du spectateur à la monstration est encore exacerbée par l’usage du très très gros plan». De façon significative, ce gros plan montre en alternance le détail cru d’une anatomie (organes génitaux ou intestins sanglants) et l’expression d’un visage ravagé (par la jouissance ou par l’horreur). Comme par hasard, le bouquet final d’un porno (l’éjaculation faciale) est appelé en jargon money shot, le «plan cash», ou meat shot, le «plan viande». «Dans le gore, le sang gicle à l’écran et libère son spectateur de sa position, de son enchaînement à l’image et à son plaisir, la pornographie fait gicler le sperme pour signifier la fin d’un “numéro”», conclut Éric Falardeau qui associe le geyser final à une forme de triomphe. Lorsqu’à l’écran des liquides jaillissent –traversant la barrière des conventions sociales qui veulent que les liquides ne sortent pas du corps–, le spectateur (homme ou femme) synchronise ses réactions corporelles avec celles qu’il voit exprimées par l’image, traverse la barrière qui le sépare de la fiction et ne fait plus qu’un, enfin, ne fait plus qu’un avec lui-même, corps et pensée enfin réconciliés.
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A LIRE : Le corps souillé : gore, pornographie et fluides corporel, d'Éric Falardeau, éditions L’Instant même, 2020.
NOTE (1) Aucune trace de Marc Godin, l’auteur du tout premier livre d’art consacré au gore.
POUR EN SAVOIR PLUS : «L’école du vice et de la soumission» ; «Cadavre exquis de la débauche» ; «Faites un don d’organes… sexuels»
Une fois le confinement fini, beaucoup vont recommencer à sortir, à profiter de la vie ! Ce sera le retour des soirées jusqu’à minuit au bar, les week-ends entiers en boîte de nuit. Ce sera aussi l’occasion de retrouver son ou sa partenaire, qu’on ne pouvait plus voir en raison du confinement. Pour les célibataires, ce sera l’occasion de pouvoir refaire des rencontres, pour la vie ou juste pour une nuit. Pour les timides ou celles et ceux qui hésitent, on vous donne le mode d’emploi !
Comment trouver un partenaire d’un soir ?Lorsque le gouvernement l’aura décrété, une grande variété de lieux de rencontres seront enfin rouverts. Les bars, les restaurants, les boîtes de nuit (et même votre lieu de travail !) sont aussi des endroits propices aux rencontres d’un soir. Pour les plus timides, il reste toujours la possibilité de s’inscrire sur un site de rencontres coquines, une application de rencontres d’un soir ou même d’utiliser les réseaux sociaux ! Tous les moyens sont bons pour profiter de sa jeunesse !
Vient après la question de la méthode à employer. Même pour une rencontre coquine, il ne faut pas y aller de manière trop brusque. Une rencontre d’un soir reste une rencontre !
Comment faire pour l’aborder en ligne ?Sur internet, il s’agit d’être efficace sans être lourd : sur un site de rencontres coquines par exemple, vous...Lire la suite sur Union
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Le titre peut paraître surprenant, mais cela serait pourtant la « découverte » que viennent de faire des chercheurs allemands. Ces derniers se sont intéressés à la manière dont réagissait le cerveau devant de la pornographie. Leur constat est clair, les femmes réagissent exactement de la même manière aux stimuli érotiques visuels que les hommes.
Le porno : pourquoi ça nous excite ?La pornographie n’est pas uniquement une affaire d’hommes. Selon une recherche allemande, le cerveau des hommes et des femmes réagit exactement de la même manière aux stimuli érotiques visuels. De quoi déconstruire les clichés.
L’étude, publiée dans la revue américaine scientifique PNAS révèle que nos cerveaux réagissent de la même façon à la vue de vidéo ou même simplement de contenu pornographique, peu importe notre sexe. Pour arriver à ce résultat, ils ont analysé les résultats de plus de 60 études réalisées sur 1850 personnes. Hommes et femmes ont regardé du contenu pornographique plusieurs fois par jour tout en étant soumis(e) à un scanner cérébral. Les résultats montrent que les mêmes zones du cerveau sont actives lors de l’exposition à la pornographie. L’amygdale (qui décode ce qui peut être dangereux ou excitant), l’insula (qui influe sur l’excitation, le rythme cardiaque et la conscience) et enfin le stratium, impliqué dans la motivation alimentaire ou sexuelle.
« Des stéréotypes...Lire la suite sur UnionCet article Oui, les femmes peuvent s’exciter en regardant du porno ! est apparu en premier sur Union.
Tiré à part de l’émission Les Grandes Questions, émission no 14, sur France 5.
Présentation : L’animateur Franz-Olivier Giesbert est entouré de Rama Yade, femme politique, Edgar Morin et André Comte-Sponville, philosophes, Jean-Didier Vincent, neurobiologiste, et Tobi Nathan, psychologue.
Quelques pistes de lectureL’article L’amour, ultime utopie? est publié dans le site cercle O - L'échange de pouvoir érotique.
Hier, 17 mai, avait lieu la journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie. Avec le temps, elle est devenue la journée de lutte contre les LBGTIphobies (Lesbiennes, Bisexuel(le)s, Gays, Transgenre, Intersexes et plus.) Le date du 17 mai a été choisi en hommage à la décision de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le 17 mai 1990, qui classe l’homosexualité comme orientation sexuelle et non plus comme maladie mentale. L’Association internationale lesbienne et gay (ILGA) sort comme chaque année son bilan des droits des personnes LGBT dans le monde, et il n’est pas reluisant…
Quelle situation en France ?Alors que la France a longtemps fait partie du peloton de tête et après des avancées légales majeures (mariage pour tous, inscription de la transphobie dans le code pénal, introduction par la loi du changement d’état civil pour les personnes trans, etc.) ces dernières années semblent avoir été marquées par un ralentissement voire un recul de la volonté politique des dirigeant(e)s.
La France continue sa chute dans le comparatif. Elle avait déjà chuté de la 6ème (73%) à la 9ème place (63%) l’année dernière et elle sort désormais du top 10 des pays les plus...Lire la suite sur Union
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«La sexualité a longtemps été pour moi la chose la plus naturelle au monde». Jusqu'à ce que… A l’âge de 34 ans, la romancière Emmanuelle Richard fait le point sur ses 5 années d’abstinence et interroge d’autres personnes "sans" : pourquoi n’ont-elles aucune relation ?
«Je n’aurais pas cru vivre un jour un temps long sans aucune sexualité partagée […], jusqu’à la disparition même de toute sexualité solitaire, de la moindre idée de désir et de masturbation.» Dans un ouvrage d’enquête en terrain sensible –Les corps abstinents (Flammarion)–, Emmanuelle Richard énumère les raisons qui peuvent amener des hommes et des femmes à ne plus faire l’amour. Ils sont trente-sept, âgés de 18 à 60 ans, soit quinze hommes et vingt-deux femmes, rencontré-es au cours d’une année. «La somme de ces témoignages constitue, à mon sens, une parole inédite, variée et multiple, surprenante et troublante, qui participe, via des biais indirects, à la déconstruction des stéréotypes de genre et de relation, en même temps qu’elle vient questionner notre rapport à la solitude, à la norme, aux prescriptions.» Certain-es souffrent, d’autres pas. Certains se sentent abstinents au bout d’une semaine. «Pour d’autres, ce sera après six mois ou plusieurs années.» Les raisons de leur abstinence sont toujours si différentes qu’il semble impossible d’en dresser un portrait type. Comment les classer ?
«La peur nue d’être à jamais seule»
Faute de mieux, Emmanuelle Richard structure son ouvrage en neuf chapitres qui correspondent à neuf cas de figure. En alternant le récit de son expérience vécue avec les paroles recueillies, elle dresse du phénomène une peinture d’autant plus bouleversante qu’on s’y reconnaît. Inévitablement, ses mots réveillent des souvenirs. Il y a par exemple le récit de cette séance (décembre 2018) chez l’ostéopathe, au cours de laquelle submergée par «la peur nue d’être à jamais seule», Emmanuelle réprime ses larmes alors que le médecin (qui fait semblant de ne rien remarquer ?) prend soin d’elle, de peau à peau. «C’est là, que c’est monté : la tristesse à couper le souffle. Comme un étranglement.» Elle réalise que depuis cinq ans personne ne l’a touchée. Personne n’a juste posé une main apaisante sur elle. Elle n’a non plus jamais caressé, ni étreint, durant tout ce temps-là, dont on comprend, petit à petit, qu’il a suivi une rupture amoureuse, puis une grave dépression.
Un speculum spécial pour une femme spéciale
Dans ce chapitre inaugural, intitulé «Sans contact», Emmanuelle fait le parallèle avec le cas de Sandrine, une femme dont le dernier contact sexuel remonte à juillet 1987 et pour qui l’abstinence relève de la normalité parce que, depuis son enfance, elle se punit en mangeant trop, puis en vomissant, à répétition. C’est une femme frêle, «isolée volontaire», qui tenait une librairie de philosophie avant de devenir femme de ménage, et qui raconte : «Au mois d’août, me voilà dans le cabinet d’une toute jeune gynécologue, remplaçante comme de bien entendu, pour un contrôle de routine. Nous ne nous connaissons pas, questions-réponses d’usage. L’heure de l’examen sonne. Stress maximum dès lors qu’il me faut écarter les cuisses. Et là, j’entends cette demoiselle me dire, avec beaucoup de douceur, qu’elle allait utiliser un spéculum de vierge et que ce ne serait pas douloureux. J’ai cinquante-quatre ans.»
Hors d’état de jouir
Intitulé «Hors d’état», le deuxième chapitre n’est pas moins perturbant. Il mentionne le cas d’un garçon, jeune, séduisant, mais comme étranger à lui-même. Tout en ayant des rapports sexuels, il les vit à distance, de façon passive : son abstinence est «une forme de renoncement absolu», c’est-à-dire qu’il ne prend jamais l’initiative et qu’il répond au désir de l’autre mais sans jamais être présent. «Pour mon expérience, une période dite d’abstinence va de pair avec l’abandon de toute forme de proactivité qui irait vers la séduction : c’est l’absence de désir, qui va jusqu’à la perte de désirer le désir lui-même.» Quand il a des relations, elles sont sans volonté. Quand il n’en a pas, cela peut durer un an. Parfois il se force (l’appétit vient en mangeant ?), mais «sans succès». L’appétit ne revient pas. Pour lui aussi, tout a commencé par une rupture amoureuse. Il lui est devenu impossible de goûter aucun baiser, aucune caresse. Mort-vivant ? Lui parle «d’espace vide». Il traverse son désert.
Des corps «captifs de leurs fantômes»
«Ces dernières années, j’ai pris conscience de la fragilité de la pulsion vitale qu’est la libido. Celle-ci dépend autant de l’état de notre confiance en nous que de notre santé physique et mentale ; de notre climat émotionnel ; de la manière dont nous nous sentons juste ou non dans la vie que nous menons». Avec des mots posés, d’une douceur déchirante, Emmanuelle Richard tend en miroir ces récits croisés en soulignant que l’abstinence relève moins d’un état permanent que d’une sorte d’enchainement fatal : il suffit d’un rien. La naissance d’un enfant, une maladie, un complexe, une rupture, un deuil. Puis, le temps faisant, à force de se refuser, ou de ne plus pouvoir, on s’enfonce dans l’idée d’être inapte : «pas de désir, pas de confiance en soi, rien à donner, rien à recevoir»… pour finalement tomber dans le cercle infernal d’une perte totale de moyens. Jusqu’à quand attendrons-nous ? Retrouverons-nous un jour la connexion perdue avec le corps ?
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A LIRE : Les corps abstinents, d’Emmanuelle Richard, éd. Flammarion, fev. 2020.
EXTRAIT : «Tout le monde est, a été ou sera privé de sexualité partagée à un moment ou un autre, pour mille raisons envisageables. Qu’il s’agisse d’abstinence choisie ou subie – pour prendre du recul ; pour raisons de santé physique, psychique ou climat émotionnel inapproprié ; par peur de ne pas être à la hauteur, défaut d’estime de soi en conséquence de possibilités matérielles limitées ; de rupture ou de deuil ; de manque d’opportunités, ou d’insatisfaction quant à l’attractivité de celles-ci ; de difficultés à entrer en contact ; de divergences d’envies avec son ou ses par-tenaires ; de lassitude ; de volonté de pris d’autonomie sexuelle et/ou émotionnelle ; de libération ou de désintérêt par rapport à un mot d’ordre qui ne nous satisfait plus ; de saturation quant à l’immixtion de l’extérieur dans notre sexualité et à l’obligation de performance ; d’exigences en tout genre ; de besoin de sûreté pour confier son corps à l’autre ; de quête de sens… Nous sommes tous concernés.» (Les corps abstinents, d’Emmanuelle Richard)
ILLUSTRATION : Photo «Dame blanche - Fiction nuptiale», de DOOL (Diane Ottawa et Olivier Lelong), 2019.
«La sexualité a longtemps été pour moi la chose la plus naturelle au monde». Jusqu'à ce que… A l’âge de 34 ans, la romancière Emmanuelle Richard fait le point sur ses 5 années d’abstinence et interroge d’autres personnes "sans" : pourquoi n’ont-elles aucune relation ?
«Je n’aurais pas cru vivre un jour un temps long sans aucune sexualité partagée […], jusqu’à la disparition même de toute sexualité solitaire, de la moindre idée de désir et de masturbation.» Dans un ouvrage d’enquête en terrain sensible –Les corps abstinents (Flammarion)–, Emmanuelle Richard énumère les raisons qui peuvent amener des hommes et des femmes à ne plus faire l’amour. Ils sont trente-sept, âgés de 18 à 60 ans, soit quinze hommes et vingt-deux femmes, rencontré-es au cours d’une année. «La somme de ces témoignages constitue, à mon sens, une parole inédite, variée et multiple, surprenante et troublante, qui participe, via des biais indirects, à la déconstruction des stéréotypes de genre et de relation, en même temps qu’elle vient questionner notre rapport à la solitude, à la norme, aux prescriptions.» Certain-es souffrent, d’autres pas. Certains se sentent abstinents au bout d’une semaine. «Pour d’autres, ce sera après six mois ou plusieurs années.» Les raisons de leur abstinence sont toujours si différentes qu’il semble impossible d’en dresser un portrait type. Comment les classer ?
«La peur nue d’être à jamais seule»
Faute de mieux, Emmanuelle Richard structure son ouvrage en neuf chapitres qui correspondent à neuf cas de figure. En alternant le récit de son expérience vécue avec les paroles recueillies, elle dresse du phénomène une peinture d’autant plus bouleversante qu’on s’y reconnaît. Inévitablement, ses mots réveillent des souvenirs. Il y a par exemple le récit de cette séance (décembre 2018) chez l’ostéopathe, au cours de laquelle submergée par «la peur nue d’être à jamais seule», Emmanuelle réprime ses larmes alors que le médecin (qui fait semblant de ne rien remarquer ?) prend soin d’elle, de peau à peau. «C’est là, que c’est monté : la tristesse à couper le souffle. Comme un étranglement.» Elle réalise que depuis cinq ans personne ne l’a touchée. Personne n’a juste posé une main apaisante sur elle. Elle n’a non plus jamais caressé, ni étreint, durant tout ce temps-là, dont on comprend, petit à petit, qu’il a suivi une rupture amoureuse, puis une grave dépression.
Un speculum spécial pour une femme spéciale
Dans ce chapitre inaugural, intitulé «Sans contact», Emmanuelle fait le parallèle avec le cas de Sandrine, une femme dont le dernier contact sexuel remonte à juillet 1987 et pour qui l’abstinence relève de la normalité parce que, depuis son enfance, elle se punit en mangeant trop, puis en vomissant, à répétition. C’est une femme frêle, «isolée volontaire», qui tenait une librairie de philosophie avant de devenir femme de ménage, et qui raconte : «Au mois d’août, me voilà dans le cabinet d’une toute jeune gynécologue, remplaçante comme de bien entendu, pour un contrôle de routine. Nous ne nous connaissons pas, questions-réponses d’usage. L’heure de l’examen sonne. Stress maximum dès lors qu’il me faut écarter les cuisses. Et là, j’entends cette demoiselle me dire, avec beaucoup de douceur, qu’elle allait utiliser un spéculum de vierge et que ce ne serait pas douloureux. J’ai cinquante-quatre ans.»
Hors d’état de jouir
Intitulé «Hors d’état», le deuxième chapitre n’est pas moins perturbant. Il mentionne le cas d’un garçon, jeune, séduisant, mais comme étranger à lui-même. Tout en ayant des rapports sexuels, il les vit à distance, de façon passive : son abstinence est «une forme de renoncement absolu», c’est-à-dire qu’il ne prend jamais l’initiative et qu’il répond au désir de l’autre mais sans jamais être présent. «Pour mon expérience, une période dite d’abstinence va de pair avec l’abandon de toute forme de proactivité qui irait vers la séduction : c’est l’absence de désir, qui va jusqu’à la perte de désirer le désir lui-même.» Quand il a des relations, elles sont sans volonté. Quand il n’en a pas, cela peut durer un an. Parfois il se force (l’appétit vient en mangeant ?), mais «sans succès». L’appétit ne revient pas. Pour lui aussi, tout a commencé par une rupture amoureuse. Il lui est devenu impossible de goûter aucun baiser, aucune caresse. Mort-vivant ? Lui parle «d’espace vide». Il traverse son désert.
Des corps «captifs de leurs fantômes»
«Ces dernières années, j’ai pris conscience de la fragilité de la pulsion vitale qu’est la libido. Celle-ci dépend autant de l’état de notre confiance en nous que de notre santé physique et mentale ; de notre climat émotionnel ; de la manière dont nous nous sentons juste ou non dans la vie que nous menons». Avec des mots posés, d’une douceur déchirante, Emmanuelle Richard tend en miroir ces récits croisés en soulignant que l’abstinence relève moins d’un état permanent que d’une sorte d’enchainement fatal : il suffit d’un rien. La naissance d’un enfant, une maladie, un complexe, une rupture, un deuil. Puis, le temps faisant, à force de se refuser, ou de ne plus pouvoir, on s’enfonce dans l’idée d’être inapte : «pas de désir, pas de confiance en soi, rien à donner, rien à recevoir»… pour finalement tomber dans le cercle infernal d’une perte totale de moyens. Jusqu’à quand attendrons-nous ? Retrouverons-nous un jour la connexion perdue avec le corps ?
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A LIRE : Les corps abstinents, d’Emmanuelle Richard, éd. Flammarion, fev. 2020.
EXTRAIT : «Tout le monde est, a été ou sera privé de sexualité partagée à un moment ou un autre, pour mille raisons envisageables. Qu’il s’agisse d’abstinence choisie ou subie – pour prendre du recul ; pour raisons de santé physique, psychique ou climat émotionnel inapproprié ; par peur de ne pas être à la hauteur, défaut d’estime de soi en conséquence de possibilités matérielles limitées ; de rupture ou de deuil ; de manque d’opportunités, ou d’insatisfaction quant à l’attractivité de celles-ci ; de difficultés à entrer en contact ; de divergences d’envies avec son ou ses par-tenaires ; de lassitude ; de volonté de pris d’autonomie sexuelle et/ou émotionnelle ; de libération ou de désintérêt par rapport à un mot d’ordre qui ne nous satisfait plus ; de saturation quant à l’immixtion de l’extérieur dans notre sexualité et à l’obligation de performance ; d’exigences en tout genre ; de besoin de sûreté pour confier son corps à l’autre ; de quête de sens… Nous sommes tous concernés.» (Les corps abstinents, d’Emmanuelle Richard)
ILLUSTRATION : Photo «Dame blanche - Fiction nuptiale», de DOOL (Diane Ottawa et Olivier Lelong), 2019.
Voici l’histoire d’Antoine, français expatrié avec sa femme au Québec depuis plusieurs années. Il raconte comment s’est passé l’accouchement dans une maison de naissance du côté de Montréal.
On parle aussi de comment il anticipe l’éducation féministe de son garçon, alors qu’il est encore tout petit, et pourquoi il est content d’élever son fiston au Québec plutôt qu’en France.
Les liens dont on parle dans cet épisode :
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Édouard Philippe nous a fait faux bond, l’analyse du déconfinement pour cette première semaine n’aura pas lieu sur le Tag. Étonnant. On reprend alors le cours normal de nos publications avec quelques gifs qui devraient vous plaire. Petit rappel, si vous avez un ad blocker, vous risquez de passer à côté de certains gifs, pensez à le désactiver pour le Tag. En plus, ça nous aide.
Chut ! Ne dites rien à Carmina, mais je l’ai mise dans cette édition (en vrai elle sait, c’est la cheffe, elle relit tout). Faut dire que toute l’équipe est très fière d’elle. Vex lui a dédié un film Four Chambers sur sa relation à la religion, avec du porno en sus (elle est accompagnée par Fennel). C’est beau, touchant et plutôt blasphématoire (bah oui, c’est du cul).
J’en rajoute une couche de cette promo éhontée avec la dernière œuvre de Carmina sortie chez Carré Rose Films, sa boîte de prod. Elle incarne une dentiste (dans un vrai cabinet) découvrant les plaisirs de la langue fendue avec un jeune patient (c’est Nyx). Je crois qu’ils ont filmé au drone à un moment.
On a parlé de porno bi cette semaine avec la mise en ligne du site BiPhoria (drôle de nom), alors pourquoi ne pas continuer avec Bi Guys Fuck ? Ce studio est parent de Hot Guys Fuck, donc il faut s’attendre à un casting très musclé chez les garçons et superbe chez les filles. Ici, ça joue avec les boules, il paraît qu’il ne faut jamais les oublier.
Les brosses à dents électriques ne vendent pas juste pour entretenir sa santé bucco-dentaire, sur les conseils de Mac Leggsy. Elles servent à d’autres usages comme l’illustre Cory Chase. Faut quand même penser à choisir une tête avec des poils souples (ou pas hein, chacun ses préférences).
J’en profite pour vous informer que Deeper est désormais présent sur Adult Time. Ainsi que Tushy et Vixen. On pourra donc y voir bientôt Maitland Ward se faire soulever avec sa chaise. Si vous êtes pressé·e, vous pouvez aller directement sur Deeper.
La semaine prochaine, il fera trop chaud, je suis sûr. Vivement pas l’été à moitié confiné.
Dans la rue, sur papier et sur son compte Instagram, Underthndr dessine des clitos partout, utilisant un humour décalé pour transmettre un message féministe et positif. Ses clit’ sont des petits personnages qui parodient des personnages de la pop culture connus de tous-tes, à l’image “d’Aretha Franklit” ou “Mariclit Monroe”. Une chouette façon de faire […]
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Une initiative internationale pour promouvoir l’effet apaisant de la masturbation contre les règles douloureuses est en cours jusqu’au 31 mai ! La marque star des stimulateurs clitoridiens Womanizer et l’entreprise Lunette qui vend des cup menstruelles s’associent pour lancer le projet “Menstrubation” (néologisme contractant “menstruation” et “masturbation”), en célébration du mois de mai, mois national […]
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Sexualité et déconfinement, après les dames, place aux hommes ! Eux aussi ont vu leur sexualité impactée par le confinement. Ils sont près de 64% à avoir eu moins d’un ou même aucun rapport sexuel au cours des quatre dernières semaines selon une étude de l’IFOP. Maintenant qu’ils sont « libres » de leurs mouvements, ressentent-ils un désir sexuel plus intense ? Quels sont leurs plans pour les prochains jours ? Ils nous disent tout !
« Déjà des rendez-vous de pris »Matthieu vit en couple depuis 2 ans maintenant avec Sophie mais chacun a son propre logement. « Je n’ai pas osé enfreindre le confinement pour aller la voir mais j’avoue que c’était difficile à supporter. » Pour entretenir la flamme, il n’y a pas de secrets : « On s’échangeait des messages tous les jours, souvent coquins. » Et ses projets pour l’avenir sont déjà tout tracés : « On a déjà des rendez-vous de pris. Des week-ends ensembles, des voyages. » Paradoxalement, la distanciation sociale semble solidifier leur couple au sortir du confinement. Concernant son désir, il nous dit : « J’arrivais à me « soulager » , on va dire, grâce aux sextos qu’on s’envoyait avec Sophie mais cela ne remplace en rien l’attirance charnelle qui existe quand on est tous les deux. »
Pour Vincent, cela risque d’être plus compliqué. Ce parisien de 28 ans avait l’habitude de sortir, surtout en boîte de nuit. Aucune annonce n’a été faite par le...Lire la suite sur Union
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