34739 éléments (3198 non lus) dans 75 canaux
Désolée, je me préserve
Pour le danseur embauché par mes copines
Pour mon enterrement de vie de fille
Désolée, je me préserve
Pour les lesbiennes saoules qui me draguent
Au bar quinze minutes avant la fermeture
Désolée, je me préserve
Pour les adonis à moitié nus et luisants de sueur
Qui tondent la pelouse du parc devant chez moi
Désolée, je me préserve
Pour les dames BCBG qui m’invitent pour le thé
Et que je lape entre deux lampées de lapsang
Désolée, je me préserve
Pour tous les mecs sans visage de l’internet
Qui m’envoient des photos de leur bite cramoisie
Désolée, je me préserve
Pour les échangistes en string et en tongs
Qui organisent des orgies dans les sous-sols de Rawdon
Désolée, je me préserve
Pour les ménagères proprettes et quinquagénaires
Qui m’offrent à leur mari pour leurs noces d’argent
Désolée, je me préserve
Pour les types louches recrutés sur Craigslist
Qui viennent sonner chez moi à deux heures du mat’
Désolée, je me préserve
Pour les moustachus transgenres et tatoués
Qui me font monter bareback sur leur moto
Désolée, je me préserve
Pour les camionneurs qui me font sucer leur outil
À la queue-leu-leu dans la douche de la halte routière
Désolée, je me préserve
Pour la candidate conservatrice dans Yorkton-Melville
Qui m’enseigne à coup de gode les valeurs familiales
Désolée, je me préserve
Pour les vieux messieurs à l’haleine de bouc
Qui payent pour que je leur pisse au visage
Désolée, je me préserve
Pour Maîtresse Séverine qui m’a promis
De me marquer au fer rouge le weekend prochain
Désolée, je me préserve
Pour mon patron qui va me congédier
Si je refuse de le laisser me sauter dans son bureau
Désolée, je me préserve
Pour l’autel de Belzébuth, de Moloch et d’Asmodée
Sur lequel je serai sacrifiée lors de la prochaine pleine lune
Olivia a quatorze ans quand elle rencontre Nick. Celui qui va devenir son beau-père et habiter ses rêves. Quand il la regarde, elle a l’impression qu’il la déshabille. Il est beau, photographe, et semble par moments complètement dépourvue de morale. Qui est vraiment Nick ? Un loup aux dents longues, un vrai salaud, un homme … Read More →
The post Dans les bras de beau-papa appeared first on Julie Derussy.
Parlant de vieux textes, je viens de mettre à jour Faits divers, mon recueil de nouvelles insolites (et scabreuses) versifiées. J’ai dû réécrire beaucoup des plus anciens quatrains, car visiblement j’avais encore de la difficulté en 2009 avec la diérèse et la synérèse. J’avais aussi une prédilection pour les rimes pauvres, manie dont je me suis heureusement départie depuis (ouf). Quelques-unes d’entre elles sont des fumisteries avérées; je les ai identifiées dans les notes en bas de page sans toutefois les retirer du recueil – ça m’aurait fait trop mal aux seins au cœur.
Vous pouvez télécharger le tout en format pdf. Je vous préparerai un epub dès que les piles de mon vibro seront mortes.
Vu sur Lieutenant Darmancour, Éric Jourdan
D’Éric Jourdan, je crois n’avoir lu qu’un seul autre roman. Il y a plusieurs semaines…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Lizzie et la magicienne, 6e époque de Lizzie
Le sixième – et dernier – épisode du cycle de la série Lizzie sexploratrice du…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Histoire véridique de Mademoiselle C.
Histoire véridique de Mademoiselle C. de C. devenue fille des rues (pour son titre complet)…
Cet article provient de Littérature érotique
(Un autre pantoum daté de 1997 extrait de mes vielles notes de cours universitaires. Jamais n’aurais-je osé montrer à quiconque ce genre de truc à l’époque, alors jeunes gens, prenez ceci comme un coneil bienveillant: n’ayez aucune confiance en la version future et plus âgée de vous-même.)
Avant de souffler mes vingt-et-une bougies
Je veux pomper vingt-et-une queues dans un glory hole
Faire plus ample connaissance avec de parfaits étrangers
À travers un trou de quinze centimètres de diamètre
Je veux pomper vingt-et-une queues dans un glory hole
Pour rassasier cette faim qui me tenaille depuis trop longtemps
Faire plus ample connaissance avec de parfaits étrangers
Dans les toilettes pour hommes d’un centre commercial
Pour rassasier cette faim qui me tenaille depuis si longtemps
Je vais me déguiser en mec moustachu et pervers
Dans les toilettes pour hommes d’un centre commercial
Tout juste à côté du bureau des agents de sécurité
Je vais me déguiser en mec moustachu et pervers
À genoux dans une cabine et la bouche grande ouverte
Tout juste à côté du bureau des agents de sécurité
Ce qui éveillera à coup sûr des tas de soupçons
À genoux dans une cabine et la bouche grande ouverte
Je vais m’étouffer un peu et faire des tas de bruits baveux
Ce qui éveillera à coup sûr des tas de soupçons
Mais je glisserai quand même ma main dans ma culotte
Je vais m’étouffer un peu et faire des tas de bruits baveux
En priant que ma technique ne trahisse pas mon sexe véritable
Mais je glisserai quand même ma main dans ma culotte
Parce que la tension sera à ce moment insoutenable
En priant que ma technique ne trahisse pas mon sexe véritable
Des filets gluants pendouillant de mon menton
Parce que la tension sera à ce moment insoutenable
Je me mettrai à gémir avec ma voix trop aigüe
Des filets gluants pendouillant de mon menton
Le jeans enroulé autour des chevilles et les seins à l’air
Je me mettrai à gémir avec ma voix trop aigüe
Quand l’agent viendra constater le flagrant délit
Le jeans enroulé autour des chevilles et les seins à l’air
J’aurai la honte et le rush d’adrénaline de ma vie
Quand l’agent viendra constater le flagrant délit
Et me traînera au poste menottée pour célébrer mon anniversaire
(Un pantoum de 1998 retrouvé en faisant le ménage de mes notes de cours jaunies de la Fac.)
Il n’y a plus une seule chaise libre dans l’auditorium
Il fait chaud ça sent le fauve le caleçon de la veille
Deux heures déjà qu’il parle sans discontinuer
J’ai le clito à vif et le cul qui me démange
Il fait chaud ça sent le fauve le caleçon de la veille
J’ai le rouge au front je n’entends plus rien
J’ai le clito à vif et le cul qui me démange
Les aisselles moites et la fente suintante
J’ai le rouge au front je n’entends plus rien
Je tords mes mains je serre les cuisses
Les aisselles moites et la fente suintante
Vivement la pause que je puisse me branler
Je tords mes mains je serre les cuisses
Deux heures déjà qu’il parle sans discontinuer
Vivement la pause que je puisse me branler
Deux heures déjà qu’il parle sans discontinuer
Allez ma vieille ne leur fais surtout pas honte
Qu’est-ce qu’ils diraient s’ils te voyaient maintenant ?
Ce n’est pas le moment de faire la mauviette
Et encore moins celui de te défiler
Arrête de tirer sur ta jupe trop courte
Arrête de penser à ton chemisier trop échancré
Relève le front et hausse les épaules
Fais claquer tes talons aiguilles sur le parquet
Qu’ils résonnent comme les trompettes de Jéricho
Montre-leur de quoi tu es capable
Mets-leur en plein la vue
Fais honneur à Ville Lemoyne
Il y en a combien, finalement ?
Cinq ? Huit ? Douze? Quatorze ? Dix-sept ?
Pas plus d’une vingtaine en tout cas
Celui-ci n’est pas trop vieux
Celui-là n’est pas trop moche
Ceux-là semblent à peu près propres
Rien de bien intimidant
Rien que tu n’aies fait au moins cent fois
Allez ma vieille il est trop tard pour reculer
Toi qui fanfaronnais bravache avec eux au téléphone
Toi qui disais que tu en as toujours eu envie
Fais honneur à Ville Lemoyne
Tu es à la hauteur tu le sais très bien
C’est toi la meilleure tu le sais très bien
Tes yeux de braise n’ont jamais eu froid
Tes muqueuses sont plus résistantes que le kevlar
Avec toi les daltoniens en voient de toutes les couleurs
Avec toi les hombres fuient la queue entre les jambes
Laisse-les arracher tes fripes tu les as achetées pour ça
Laisse-les saloper ton maquillage tu l’a mis pour ça
Montre-leur que tes ressources sont inépuisables
Montre-leur que la Rive Sud ne s’en laissera jamais imposer
Allez ma vieille écarte bien les cuisses
Fais honneur à Ville Lemoyne
Il y a du sperme dans ma culotte
Et sur mes cuisses quand je croise
Et recroise mes jambes
Sous la table à manger
Elle me parle la bouche pleine
Des murs qu’il faut repeindre
Pendant que le sperme coule
Lentement au fond de ma culotte
Un peu de sauce béchamel
Au coin de sa bouche
Et moi je ne peux penser
Qu’au sperme dans ma culotte
Non, je ne suis pas allée
Chercher tes trucs chez le teinturier
Non, je n’ai pas récuré le bidet
Comme je l’avais promis
J’étais sur le web toute la matinée
J’ai sauté sur le premier paf venu
Voilà pourquoi ma culotte s’empoisse
À chaque torsion de mon cul
Je cacherai ce soir ma culotte sous le lit
Parce qu’une trace de sperme
Dans une lessive lesbienne
Est trop longue à expliquer
Je la laverai à la main
Dans la lueur de la lune opaline
Pour que jamais tu ne puisses flairer
Qu’il y a eu du sperme dans ma culotte
Vu sur Pour faire l’amour, Howard Jacobson
Pour faire l’amour d’Howard Jacobson n’est pas à proprement parler un roman érotique, du moins…
Cet article provient de Littérature érotique
Marin Ledun est l’auteur d’une douzaine de romans. Il a reçu de nombreuses distinctions telles le Trophée 813 du roman français 2011 et le Grand Prix du roman noir 2012 pour Les visages écrasés, le prix Amila-Meckert 2014 pour L’homme qui a vu l’homme.
A noter que Les visages écrasés a fait l’objet d’une adaptation avec Isabelle Adjani pour Arte en 2016.
Extrait choisi
La première chose que vit Emilie en se réveillant fut la balle fichée dans le montant du lit.
Elle bailla et étira ses muscles endoloris par les efforts de la nuit. Le ventilateur tournait à plein régime, brassant l’air chaud de la chambre. Elle réajusta ses oreillers et se tordit le cou pour regarder l’heure. Bientôt une heure de l’après-midi. Cinq heures de sommeil sans cauchemar. Emilie essaya de se rappeler la dernière fois que cela lui était arrivé. Elle eut beau remonter le fil du temps, elle n’en retrouva aucune trace.
Elle remonta encore plus loin et se plongea dans le passé.
Emilie était née le 22 avril 1976, dans une clinique de la région. Son père, André Boyer, était un ouvrier agricole, spécialisé dans la plantation de bulbes. Il travaillait pour une société hollandaise, propriétaire d’une centaine d’hectares dans le département qu’elle exploitait toute l’année pour faire grossir en terre des bulbes de tulipes et de narcisses, principalement, afin de les revendre ensuite sur le marché de gros d’Amsterdam. « Les bulbes voyageurs », s’amusait à répéter son père. Les fleurs franchissaient les frontières, libres comme l’air. Sa mère, Roselyne, faisait la femme de ménage dans les centres de vacances et les résidences secondaires des touristes fortunés pour boucler les fins de mois. Emilie était fille unique. Ils n’avaient jamais eu l’occasion et les moyens de découvrir le monde, de suivre la route des bulbes ou des touristes fortunés. Ils le regrettaient un peu, mais « c’était comme ça, on n’y pouvait pas grand-chose. »
Le cadre : Begaarts, quatre mille deux cent habitants, longues plages de sable fin, surf, soleil, pins, touristes et bars à tapas l’été, solitude, chômage, mort programmée du peu d’industrie locale et désœuvrement l’hiver. Un petit coin de paradis.
Ses parents l’avaient encouragée à poursuivre des études d’infirmière. Un cancer de la thyroïde avait emporté son père, alors qu’Emilie était en troisième année. Sa mère l’avait suivi deux mois plus tard. Alcool et médicaments. Elle n’avait laissé aucun mot, hantée par un sentiment de solitude inextinguible, à bout de forces. Emilie avait mis du temps à l’accepter, mais elle avait surmonté ça, parce que, au fond d’elle-même, à ce moment-là de sa vie, elle pouvait le comprendre.
Une fois l’examen final en poche, elle avait postulé dans un hôpital des environs et avait été prise. L’argument « fille du pays » avait porté pendant l’entretien de recrutement.
Elle se souvenait encore des mots de la responsable du personnel :
– Entre nous, je trouve ça formidable.
– Quoi donc ?
A sa question, la femme avait souri.
– Que des jeunes comme vous décident de rentrer au pays.
Comme Emilie la dévisageait sans comprendre, la femme avait ajouté :
– Pour y faire leur vie. On en a besoin, par les temps qui courent.
Emilie avait finalement hoché la tête, davantage pour obtenir le poste que par conviction. Elle brûlait pourtant de demander à la femme ce qu’elle entendait par ce fataliste par les temps qui courent. Des tas de gens utilisaient cette expression comme s’ils ne réalisaient pas ce qu’elle avait d’incongru, voire de stupide. Les « temps » ne courraient pas vraiment, dans le coin. Ils stagnaient plus ou moins, comme si le cours de l’histoire n’avait aucune prise sur eux. L’ascenseur social semblait vaguement en panne, mais les enfants continuaient d’entretenir les espoirs de leurs parents. Une sorte d’inertie bienveillante en forme de petite chapelle de marins, plantée au sommet d’une dune grignotée année après année par l’océan et menaçant de se renverser avant d’être engloutie par les flots à jamais, à l’image des blockhaus ensablés, vestiges du Mur de l’Atlantique, qui s’égrenaient le long de la côte.
Dix années durant, Emilie aima son travail.
Un boulot stable, horaires de nuit, horaires de jour, naissances, bras cassés, suicides manqués, blessés légers, blessés graves, femmes battues, appendicites, hernies discales, bébé malade, rien ne la passionnait plus que de tenir la main à ses patients.
Au printemps 2003, les quarante-cinq mille euros hérités de ses parents constituèrent l’apport initial de son premier gros investissement. Emilie prit rendez-vous auprès de son conseiller bancaire et, six mois plus tard, elle emménageait dans un appartement à crédit au premier étage d’une résidence de Begaarts-Plage. Tous les jours, footing sur la plage, cours de surfs le mercredi et le samedi, mojito en terrasse à la belle saison, promenades pour admirer les belles villas de la côte au volant de sa Clio Diesel d’occasion, le dimanche après-midi, un mec, de temps en temps, plus âgé, souvent, deux types à la fois, une nuit. A quelques détails près, la vie d’Emilie ressemblait à celle dont elle avait toujours rêvé.
Jusqu’à cet accident de voiture, le jour de ses trente-cinq ans.
Jusqu’à Simon Diez.
Avis
« C’est arrivé, c’est tout. Ni toi ni moi n’y pouvons rien. » Cette phrase annonce l’ambiance de ce roman à caractère social, le plus terrible que Marin Ledun a écrit à ce jour.
Emilie, en devenant infirmière, avait choisi de prendre soin des autres. Sa vie devait être toute tracée. Or, le 22 avril 2011, tout a basculé. Emilie avait 35 ans.
Dès lors, la jeune femme est mue par un désir intense de revanche sur la vie. Emilie veut comprendre ce qui n’a pas fonctionné dans la sienne, pourquoi son amour ne l’aime plus : elle retrouvera Simon Diaz, le chauffard dont elle a été victime. Et le 14 juillet 2015, sur la plage où sont tirés les feux d’artifice, l’ancienne infirmière met son plan à exécution.
En douce est un roman ravageur où la part sombre de cette héroïne torturée danse avec sa part lumineuse. Après l’accident qui a dévasté sa vie, Emilie vibre de colère, doute, vacille. Mais elle a aussi une conscience aiguë du monde qui l’entoure, bien au-delà de ce décor planté par l’auteur : un chenil environné par la forêt et une petite station balnéaire, Begaarts.
Marin Ledun maintient la tension jusqu’à la fin, sans violence gratuite, sans effusion d’hémoglobine. Les dialogues sont secs et sonnent juste. En douce est un roman sombre, humain, fou. LE roman noir de la rentrée. Jouissif !
En douce, Marin Ledun, éditions Ombres Noires, 256 pages 18 €
L’article En douce de Marin Ledun : LE roman noir de la rentrée ! est apparu en premier sur Impudique Magazine.
Vu sur Lizzie et l’œil de Néfertiti – épisode 5 de Lizzie
Le cinquième épisode de Lizzie sexploratrice du temps de Jip vient de sortir, il s’agit…
Cet article provient de Littérature érotique
Après L’homme défait (autobiographie, Le Cherche Midi, 2013), Philippe Catteau signe ici son deuxième livre.
Résumé
Charlotte est médecin. Marc, son mari, est « l’avocat des innocents ». Amoureux comme au premier jour, ils sont beaux et tout leur réussit. Ils sont aussi les heureux parents de Louise. Mais un soir, alors qu’il est seul à la maison, Marc découvre un secret qui remet tout son univers en question. Il fuit.
Extrait
Paul ouvrit les yeux et poussa un hurlement : dans la pénombre de la case, deux grands yeux noirs le fixaient. La porte de tôles plaquées sur un châssis en palétuvier s’ébranla et Papis entra précipitamment.
« Yacine, tu sais que tu ne dois pas réveiller Paul. »
La petite Yacine, effrayée par le cri de Paul, courut vers Papis et sauta dans ses bras.
« Fafa, pourquoi il crie comme ça ?
– Yacine, Paul a une araignée au plafond, une petite bête dans sa tête. Tu sais qu’il n’est pas comme tout le monde, lui glissa-t-il à l’oreille en sortant de la case.
– Une bête dans sa tête ? Une araignée ?
– C’est une image, ma chérie. Il a des drôles d’histoires dans sa tête, des trucs qui le rendent un peu bizarre. Il est habité par ses fantômes, par des mauvais esprits.
– Il devrait aller voir un marabout.
– Je crois qu’il lui en faudrait plus d’un ! »
Paul reprenait doucement ses esprits. Il était près de midi. Il se leva péniblement et sortit de la case en titubant. Il s’avançait vers la rive du bolong. L’eau, poussée par la marée montante, avait déjà englouti les parpaings de la future terrasse sur pilotis de Papis. D’un pas hasardeux, il se risqua sur le premier pilier, prit un appui incertain sur le second avant de se laisser tomber dans l’eau. Allongé sur le dos, porté par l’eau salée, il dérivait avec les flots comme un corps sans vie.
De retour sur la berge, il remonta le long de la rive pour rejoindre la hutte. Ses vêtements trempés lui collaient au corps. Devant lui, le sol ondulait dans des mouvements désordonnés au gré des courses erratiques de milliers de petits crabes qui le recouvraient. A chacun de ses pas, ils s’enfuyaient et disparaissaient dans le trou le plus proche. Il murmura, ainsi qu’il le faisait à chaque fois qu’il observait ce curieux ballet :
« Je suis comme eux, je suis un crabe qui s’est réfugié dans un trou. »
Avis
Quelle audace ! Philippe Catteau tient le lecteur en haleine en malmenant ses personnages sans pour autant étirer la tension dramatique jusqu’à l’écœurement. Quelle force d’évocation dans certaines scènes riches en émotions (le drame violent, l’Afrique…) ! Quel tempo ! Chaque nouveau chapitre se termine par un rebondissement. Cependant ces twists ending ne sont pas suffisamment amenés à mon goût. De même, les dialogues manquent de réalisme et sonnent parfois un peu creux. OR, à ma grande surprise, cela ne nuit pas à l’ensemble.
L’enchaînement m’a entraînée aux côtés de cet avocat amoureux idéaliste, rêveur et hypersensible et de cette femme médecin réaliste et combative. Car Philippe Catteau sait poser les questions qui donnent à réfléchir : jusqu’où sommes-nous prêts à aller par amour et pour l’amour ? Comment réagirions-nous si nous nous retrouvions à la place de cet homme, de cette femme ? Serions-nous capables d’agir ?
Un beau moment de lecture sur la fragilité du bonheur et la résilience.
L’enchaînement, Philippe Catteau, éditions Le Cherche Midi, 171 pages 15 €
L’article L’enchaînement de Philippe Catteau : quand le bonheur part en vrilles… est apparu en premier sur Impudique Magazine.
Vu sur Le Sosie de Lizzie, 4e époque de Lizzie
La série érotique Lizzie sexploratrice du temps de Jip en est à son 4e épisode.…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Fantasmes 2, L’Auto-stoppeuse, Le Musicien
Fantasmes 2 vient de paraître. Il s’agit d’un recueil collectif de nouvelles érotiques sur deux…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Aurore épicée, Olivia Billington
Novella d’Olivia Billington, Aurore épicée est paru récemment chez Collection Paulette. Il s’agit d’un service…
Cet article provient de Littérature érotique
Et voici la suite de ma sélection. De quoi lire pendant plusieurs jours ! Ou plusieurs nuits… Du polar, du thriller, des histoires d’amour, de la passion, de l’humour, du noir. Tous les goûts sont permis !
N’oubliez pas de noter les derniers romans parus, ou à paraître, des auteurs cités !
Flaco Moreno, chanteur français connu pour ses prises de position altermondialistes et ses bonnets péruviens s’est suicidé à La Nouvelle-Orléans alors qu’il enregistrait son nouvel album. Persuadés qu’il a été assassiné, ses parents chargent Victor Boudreaux d’enquêter sur ce mystère. En compagnie de son pote, Earl Burnbinton, Boudreaux qui ne souffre plus de migraines depuis son AVC, n’hésite pas à jouer l’escroc pour obtenir ce qu’il veut, des bayous de Louisiane au Vietnam pour finir à Saproville-sur-Mer.
Où l’on retrouve les thèmes chers à Michel Embareck – montages financiers opaques et collusion des élites provinciales – et son phrasé jubilatoire : « Tu me donnes des idées… Pourquoi pas le chalumeau sous les pieds ? Les vieux, c’est sec. Ça brûle mieux… ».
Personne ne court plus vite qu’une balle est un roman truculent dans lequel les scènes de baston contiennent souvent le bon mot qui fait marrer ; où la guerre du Vietnam est vue par Maï Nguyen, patriote non-communiste ; où Moreno fait parfois penser à Manu Chao ; où après Katrina, La Nouvelle-Orléans apparaît toujours aussi corrompue. A savourer avant le prochain qui arrive rapido !
Extrait
[…]
De Clouet ne la vit pas venir. Une bonne tartouille du plat de la main qui lui dévissa les cervicales d’un quart de tour. Il voulut se lever mais, le balayant par les chevilles, Victor fit basculer le poulet sur le plancher avant de l’enjamber et d’enfourcher son torse. En guise de bienvenue un marron lui fendit la pommette.
– Savez ce que ça vaut de cogner un flic ? cracha DeClouet.
– Faut qu’on retrouve le corps. Je connais un coin du bayou où les gators planquent leur garde-manger.
– Désolé, Theryl, mon ami a pris un café en intraveineuse ce matin, s’excusa Turnbinton. Ça le rend turbulent.
– Donc tes jean-foutre de neveux se tapent des plats cuisinés du Commander’s Palace ? poursuivit Victor. Catfish vapeur à trente-quatre tickets la portion ? Tu te fous de ma gueule ?
Les barquettes repérées dans la poubelle par le privé provenaient de la meilleure table de la ville. Là, sur Washington Avenue, dans un décor suranné, on servait cheesecake d’alligator, gumbo d’andouille et de canard, et même un formidable poboy sans la moindre parenté avec le casse-croûte étouffe-chrétien fourgués aux touristes du Vieux Carré en guise de spécialité historique.
– Allez, Theryl, un effort sinon mon ami va te décalaminer la mémoire à la brosse métallique, pronostiqua Earl. T’as pas refermé la porte du logement de Moreno et, dans la nuit, t’es revenu avec un pote chourer les guitares ?
– Non, non…
– Chourer l’ordinateur ? Les ordinateurs ? Caméra ? Appareil photo ? Carte bancaire ?
– Non, nooooooooo, gémit le flic à qui Boudreaux serrait le kiki en promettant de lui faire ingurgiter jusqu’au dernier haricot du Commander’s Palace.
Se ravisant, le privé intima à son complice de lui passer un cutter en déshérence au pied d’une télé elle-même en équilibre sur un tabouret.
– Kool Aid ? s’étonna Turnbinton.
Les deux costauds conservaient l’habitude, dans les situations délicates, d’utiliser le Nam speak, argot codé des bidasses américains au Vietnam. L’aspect facétieux de la question – référence à une boisson pour enfants – dissimulait une belle réelle intention homicide.
– Naaan, grogna Victor. Je vais gratter son tatouage. Ce mec porte préjudice au Firs’t Cav’ !
Se saisissant d’une chaussette abandonnée sous le canapé, il la fourra dans la bouche de la victime.
– Serre les dents, garçon, comme on dit dans les westerns ! Ça risque de te chatouiller le nerf optique.
La lame commençait tout juste à poinçonner la peau, trois fois rien, une écorchure perlée de gouttelettes de sang, quand le Theryl DeClouet, cramoisi, à bout de souffle, fit signe de sa volonté à cracher le morceau.
– Des lascars nous filent une somme selon ce qu’il y a à voler et on leur donne l’adresse.
– Combien ? insista son tourmenteur.
– Cinq cents.
– Chacun ?
– A deux.
– Tu ne mérites vraiment pas le tatouage ! Un mot au commissariat et je te décape à la meuleuse.
Nota bene : La trilogie est disponible en poche depuis juin ! (L’évangile des Ténèbres, La frontière des Ténèbres et Le berceau des Ténèbres)
Evadé de Corée du nord grâce à son ami journaliste Seth Ballahan, Paik Dong Soo a tenté de se construire une nouvelle vie à New York, avec sa femme et son fils. Alors qu’il a sombré dans une grave dépression, des crimes odieux déciment la communauté chinoise. Crimes d’autant plus abjects que les victimes sont des enfants. La police newyorkaise est incapable de recueillir le moindre indice. Ancien officier du renseignement, Paik Dong Soo est contacté pour lui venir en aide.
Un rythme maîtrisé frôlant la perfection, des personnages très travaillés qui errent dans un labyrinthe dantesque, un suspense garanti. Je vous défie de réussir à lâcher ce thriller avant le point final ! Quel que soit le genre littéraire de ses œuvres, Jean-Luc Bizien est écrivain de talent. Maestro… quel régal !
Dernier tome de la Trilogie des Ténèbres, Le Berceau des Ténèbres fait apparaître un personnage issu d’Autre-Monde de Maxime Chattam. Saurez-vous le découvrir ?
Extrait
La cave était plongée dans les ténèbres. El bruit, quoique ténu, y était quasi perpétuel à présent. C’était une plainte étouffée, proche du gémissement sourd. Au fil des heures, les prières et les lamentations s’étaient muées en ritournelles enfantines.
« Sale petite vermine ! » s’agaça Ace en laissant entendre un claquement de langue courroucé. Sans doute la fatigue étourdissait-elle son prisonnier, qui délirait. Tête basse, poignets surélevés par les menottes, le garçonnet gisait sur le sol crasseux. Ses râles et ses pleurnichements irritaient au plus haut point Ace, qui dut se faire violence pour ne pas le châtier.
– Tu devrais pourtant lui donner une bonne raison de se plaindre ! siffla une voix dans sa tête.
Ace eut un sourire amusé. Oui, ce serait agréable, mais contre-productif. Parfois, le plaisir était décuplé par l’attente…
– Allez ! renchérit la voix en se faisant suave. Fais-toi plaisir.
La tentation était grande – distribuer quelques savantes punitions contraindrait au silence cet horripilant cafard…
Ace se sentit si près de succomber qu’il dut se mordre la lèvre inférieure. Lorsque des perles de sang roulèrent sur sa langue, il déglutit avec bonheur en goûtant le parfum âcre. Il aurait reconnu entre mille les saveurs de son propre sang alourdi par les substances…
– Et les maladies ! ricana la voix.
The Ace s’ébroua.
Il ne fallait se laisser aller sous aucun prétexte. Le temps était compté et il restait encore tant de choses à faire ! Plus inquiétant : la bête rôdait aux frontières de sa conscience. Elle était là, guettant l’ouverture, l’instant précis où il baisserait la garde, où il manquerait de vigilance. S’il ne maintenait pas sa concentration, la créature surgirait. Elle prendrait le pouvoir… et c’en serait terminé de ses résolutions et de son projet.
Il se devait de tout mener dans les règles de l’art.
Si tel n’était pas le cas… il lui faudrait tout recommencer une fois de plus.
– A d’autres ! tempêta la voix sous son crâne. Tu en crèves d’envie. Ne va pas inventer des excuses ! Ce ne seront pas les premiers, et sûrement pas les derniers !
Ace s’ébroua furieusement.
– Ça n’est pas le moment ! lâcha-t-il, dans l’espoir de chasser la créature qui avait pris naissance dans son esprit embrumé. Dégage !
Il se rua vers sa mallette ouverte et y préleva un tube de verre. Il dut batailler un moment avec le flacon, car ses ongles extrêmement longs l’empêchaient d’agripper le bouchon. Il finit par l’ouvrir pour faire rouler deux gélules au creux de sa paume.
Il envoya voler sa main en direction de sa bouche d’un geste sec, goba les pilules et ferma les paupières. Il resta ainsi, immobile, recouvrant peu à peu le contrôle.
Les échos de la voix se firent plus faibles, plus distants. Quand le silence fut enfin de retour, The Ace put réorganiser ses idées. Rasséréné, il laissa fuser un ricanement. Au vrai, ce n’était JAMAIS le moment de perdre le contrôle, dans sa spécialité !
Il prit une profonde inspiration et s’efforça ensuite de vider totalement ses poumons. Puis il se concentra sur les appareils pour effectuer les nombreux branchements. Une moue circonspecte aux lèvres, il étudia l’enchevêtrement complexe des câblages avant de lâcher un grognement d’aise.
Tout irait bien !
La prise de son pouls était optimale, l’éclairage suffisant.
Du reste, même dans la pénombre, la minuscule caméra HD dont il disposait réalisait des prouesses. Ce gadget coûtait horriblement cher, mais le résultat était au-delà de toute espérance : Ace pouvait conserver des souvenirs fabuleux, sous le seul éclairage d’une bougie.
Il sourit aux anges. L’antique projecteur de photographe, installé avec minutie dans un coin de la pièce, serait idéal. A n’en pas douter, il obtiendrait un film impeccable, cette fois.
Une pièce maîtresse de sa collection.
Les yeux mi-clos, il balaya une dernière fois le décor et hocha la tête : il allait sous peu réaliser l’un de ses meilleurs films. On n’avait pas fini de parler de cette nouvelle démonstration de puissance.
Il tendit un doigt avec une certaine délectation…
Et pressa la touche « REC ».
Heaven Alighieri est trop belle pour être pauvre. Michetonneuse, elle est persuadée de ce principe. Pour subvenir à ses besoins, la jeune femme écume les soirées branchées de Paris, en compagnie de ses amies Anissa, Stéphanie et Maya : tout mâle est bon à prendre pourvu qu’il ait une carte Infinite Black. Un jour, Heavy décide de séduire N., le rappeur.
Rose Emilien a créé Meuf2City, son blog, en 2008. Les Michetonneuses est son premier roman.
Si vous ne maîtrisez pas le langage des cités, vous aurez du mal à lire ce livre, qui peut, du reste, choquer les lecteurs tant les personnages sont imbus de leur personne et sans scrupules dès lors qu’il s’agit d’obtenir de l’argent pour s’acheter un sac Channel, une paire de Louboutin ou une robe d’Azzeddine Alaîa.
La fin du roman aurait été différente, je m’interrogerais encore sur le message qu’il contient, si tant est qu’il en contienne un : à Paris, à condition d’être belles, certaines jeunes femmes passeraient leurs journées et leurs nuits à baiser des hommes pleins aux as, mariés ou pas, jeunes ou vieux, en espérant devenir riches et célèbres sans jamais avoir à travailler, quoi qu’il leur en coûte.
Alors que les femmes continuent à se battre au quotidien pour être reconnues comme des êtres humains capables d’agir et non pas comme des bouts de viande sans cervelle, écrire un livre prônant l’inverse jusqu’à sa toute fin ou presque, et réussir à le faire éditer, a de quoi étonner la femme et l’écrivain que je suis.
A lire, par curiosité.
Extrait
J’abuse de la générosité parce que ma plastique les rend fragiles. Dans la vie, y a deux types de gens : les enculés et leurs victimes. En toute humilité, j’espère bien appartenir à la première catégorie. C’est la seule façon de ne pas finir sur le carreau. Moi, je n’ai qu’un seul objectif ici-bas : être riche. Quoi qu’il en coûte en souffrance, en dignité et en amour. Je ne veux pas être cette Française moyenne dont l’existence ne vaut qu’un Smic et quelques APL. De toute façon, je suis au-dessus de la masse, je suis née pour briller. Dieu a été généreux avec moi. Je suis belle. A ce qu’il paraît même « trop belle ». Métisse aux yeux de chat, d’un vert bleu indécis, regard perçant, bouche pulpeuse, dents blanches, teint caramel, visage poupin, boule chargé sans trop de squats et une taille fine malgré mon amour pour la bouffe grasse. Cambrure héritée de mes gènes guinéens, ventre plat, abdos mais pas trop, petite poitrine, jambes charnues. On me qualifie souvent de bordel, d’engin, de frappe, de pétard, de bombe, de missile. Je suis forcément la moche de quelqu’un sur cette planète, mais pour l’instant il ne s’est pas manifesté. D’aussi loin que je me souvienne, on ne m’a jamais trouvée « banale » ou « vite fait ». En revanche, les qualificatifs : jolie, ravissante, charmante, magnifique, splendide, incroyable, je les ai souvent entendus. Trop, sans doute. Est-ce que la beauté est un piège ? Je me le demande. Une peur me ronge, que mes atouts se ternissent un jour. Je m’empresse d’amasser le plus de souvenirs et de diamants possible avant que des pattes d’oie viennent entourer mes yeux et que mes courtisans prennent le large. Cette année, je vais fêter mes vingt-cinq ans, un quart de siècle, et je n’ai encore rien accompli de notable. Je suppose que quelques coups de riens, des bouteilles de champagne ingurgitées en soirée, des sacs de marque par centaines, des photos de mode à moitié nue, deux, trois robes de grand couturier rangées dans ma penderie ne passeront pas à la postérité. Mais je suis jolie, ça immunise sans doute contre l’échec.
Sabbah Shabi, la jeune franco-syrienne, a fui la Syrie en dérobant trois preuves qui remettent en question 1400 ans d’histoire. Traquée, enceinte de quatre mois, elle trouve refuge dans le Nagaland, au sein de la confrérie du Serpent.
Après La Porte du Messie, quel plaisir de retrouver les personnages créés par Philip Le Roy ! L’auteur remonte ici aux sources de l’humanité et s’attaque à la plus grande des menaces : l’homme.
Il est à noter que ce roman est fondé sur des recherches historiques et archéologiques encore confidentielles. Mystique, charnel, ce livre développe un suspense des plus intenses avant d’aboutir à une fin inattendue. Passionnant !
A ajouter dans votre valise, son dernier roman : Marilyn X paru en mai chez le même éditeur.
Au terme d’une longue fuite à travers la Russie ravagée par un virus mortel, Anna et ses dix compagnons de fortune – hommes, femmes, enfants – ont atteint leur but : un cabanon sur le lac Vogonzero, à la frontière finlandaise. Contraints à l’immobilité dans ce refuge sûr, ces onze personnes vont devoir apprendre à vivre ensemble, malgré les tensions permanentes, le froid polaire, le manque de nourriture, de ressources et d’intimité.
Yana Vagner a grandi au sein d’une famille russo-tchèque. Vogonzero est son premier roman.
Un huit clos rendu implacable par le jeu d’écriture de l’auteur. L’omniprésence du lac, du froid polaire, de la nuit d’hiver, des tensions palpables sont rendus obsédants, étouffants, éprouvants nerveusement par ce que nous confie Anna.
Lilian est devenue la cible de Blackway, le truand local. Son petit ami a fui, elle est restée. Elle est résolue à affronter celui qui la harcèle. Dans les fins fonds du Vermont, de bars clandestins en repaires de camés, Lilian, aidée d’un vieillard plein de ressources et d’un jeune homme baraqué mais pas très futé, part à la recherche de Blackway.
Castle Freeman Jr. narre cette histoire avec une virtuosité sans pareille. Ce récit qui se déroule sur quelques heures vous laissera un souvenir impérissable. Sous vos yeux vont se dresser un Vermont lugubre et une réalité violente et criminelle, celle qui règne dans une des régions les plus reculées d’Amérique.
Viens avec moi sera bientôt porté au cinéma avec Anthony Hopkins et Ray Liotta.
Jeremy Logan est un « énigmologue » mondialement connu pour résoudre l’insoluble. Abrité dans un vieux manoir du Rhode Island, l’institut de recherche Lux l’engage pour enquêter discrètement sur le suicide inexpliqué de Willard Strachey. Que s’est-il passé pour que cet homme s’en prenne à son assistante avant de se suicider ? Que contient exactement cette pièce dont Strachey avait entrepris la rénovation ?
A lire pendant les nuits d’orage. Pour augmenter votre frayeur !
Lincold Child est éditeur et auteur à succès de dizaine de thrillers écrits seul ou avec Douglas Preston. The forgotten room est le quatrième roman mettant en scène son nouveau héros, Jeremy Logan.
Blewbury est une paisible bourgade de l’Oxfordshire, connue pour son église du XIe siècle, ses parcs bucoliques et ses cottages champêtres. Le Domaine de Kay Fields, sa maison de retraite, accueille de riches pensionnaires en quête de calme et de sérénité mais aussi à la recherche d’amour. Suite à l’envoi de lettres anonymes, de vieilles dames sont assassinées. Nouvellement promue sergent, Karen Stanner, célibataire solitaire mal dans sa peau, va participer à l’enquête.
Très agréable découverte ! Valérie Saubade est on ne peut plus douée pour dépeindre l’atmosphère et des personnages complexes. Beau moment de lecture !
Tilda et Elida Svensson, 79 et 72 ans, célibataires et sœurs, vivent une vie paisible dans la maison de leurs parents. Elles font des confitures, vont à l’église et se couchent tous les soirs à la même heure, dans le canapé qu’elles déplient, après avoir retiré leurs dentiers.
Toute va changer quand arrive leur nouveau voisin, Alvar Klemens. Ayant aperçu son chat pris de frénésie sexuelle après avoir mangé une des plantes qu’Alvar cultive, les deux vieilles dames vont enquêter. Et monter un business clandestin.
Aphrodite et vieilles dentelles est bijou bourré d’humour ! K.B. Holmqvist est l’une des auteurs les plus populaires en Suède, ce qui n’a rien d’étonnant.
Le corps d’une femme est découvert dans une forêt du Danemark. La cicatrice de son visage aurait dû permettre son identification mais personne n’a signalé sa disparition. Louise Rick, enquêtrice au Département des Personnes Disparues lance un appel à témoins.
Une femme âgée reconnaît la victime qu’elle a connu enfant. C’est Lisemette. Elle était internée dans un hôpital psychiatrique, abandonnée par sa famille. Lisemette avait une sœur jumelle. Seulement, toutes les deux sont censées être mortes depuis une trentaine d’années.
Sara Blaedel offre ici un thriller angoissant et paranoïaque. Une très belle réussite dont il serait dommage de se priver.
Il ne se passe jamais grand-chose à Cumseh, petite ville de Géorgie, en dehors de la maison de retraite tenue par l’imposante Axel, le Club des seniors.
Un jour, trois nouveaux arrivants se retrouvent à la porte du Club des seniors : Sarah Nell Brownstein, amoureuse du masseur nain de la maison de retraite ; Bledsoe, représentant en entreprise de pompes funèbres ; Carlita Rojas Mundez, adepte du vaudou.
Roman court dont l’action est concentrée sur 24 heures, Les portes de l’enfer offre un tableau sans concessions de la condition humaine. Harry Crews ne nous épargne rien : misère sexuelle, abandon, solitude. Mais quel plaisir que cette tragi-comédie ! Irrésistible !
Musa, jeune rédacteur publicitaire se fait recruter à l’Agence Secrète par un étrange employeur : un chat. Au même moment, dans l’immeuble où il habite avec Saban, son colocataire dévot et passionné de magazines érotiques, l’Ecole du Bonheur Intergalactique ouvre ses portes. Cette école est bizarrement l’unique client de l’Agence Secrète.
L’Agence Secrète est un roman délirant où les personnages côtoient le Prince Charles et Superman. A mi-chemin entre le polar et le cartoon, ce nouveau roman d’Alper Kamu est de la même veine que ses précédents : un dessert gourmand.
Trois copines qui se disent tout, partagent leurs doutes, leurs joies et leurs peines. Stella se fait larguer par son mec. Nico et Louise vont lui raconter leurs expériences. Elles aussi sont passées par là.
Certes, toutes les femmes ne se retrouveront dans Larguées, surtout au niveau de certaines vengeances, mais cette BD a le mérite d’oser raconter avec un humour au vitriol les semaines qui suivent une rupture amoureuses. Et hop, dans la valise !
Nikos Molochantis, jeune rentier désoeuvré est prêt à tout pour obtenir son quart d’heure de gloire. Lorsqu’une femme est retrouvée assassinée dans un quartier d’Athènes, il a la brillante idée de se faire passer pour l’assassin. La presse est fascinée par cette affaire et Nikos se retrouve sous les feux de la rampe mais proche de la guillotine. Ce qu’il n’avait pas prévu.
Paru en 1928 sous forme de feuilleton, Psychiko met en place une mécanique infernale. A découvrir.
Dorliac est chef-lieu de canton du Périgord. Depuis quelques jours, un corbeau accuse le maire de corruption en évoquant le meurtre de Scipion, des décennies plus tôt. Antoine Berson, correspondant local de L’Hebdo du Périgord Pourpre, se retrouve mêlé à l’enquête.
Les amants maudits fait suite aux précédents romans de Martial Maury : Le secret des Restiac et L’héritage des Restiac. Secrets de village qui perdurent de génération en génération et se transforment, parfois, en haine tenace. La plume n’a rien d’exceptionnelle mais l’histoire se laisse lire.
Pour information, le livre que j’ai reçu contient une foule de coquilles. Serait-ce pour faire plus couleurs locales ?
L’article POUR LES VACANCES, DES LIVRES DES LIVRES DES LIVRES ENCORE ET ENCORE ! (2ème partie) est apparu en premier sur Impudique Magazine.
Une fois n’est pas coutume, et le temps m’ayant manqué pour écrire des critiques plus détaillées, vous trouverez ci-dessous les livres que j’ai aimés lire, voire dévorer. En sera-t-il de même pour vous ?
1ère Partie.
Où l’on retrouve Franck, ce personnage désabusé qui ne sait plus vraiment s’il est dandy, collectionneur de livres anciens ou détective. Toujours accro à la cocaïne, Franck se retrouve à enquêter à Toponah. Face à lui, Leah, serveuse au Jenny’s Dinner. La jeune femme l’intrigue au plus haut point. « Elle semble prête à tuer, […] Est-ce une illusion ? Une adroite mystification ? […] »
Quentin Mouron a encore une fois posé son regard acéré sur une partie du monde, le Nevada. Osé, lettré, rythmé, L’âge de l’héroïne est un roman noir et scintillant, court et troublant qui se lit d’une traite.
Notez que son précédent roman, Trois gouttes de sang et un nuage de coke a paru en format poche 10/18.
Extrait
[…] Un cow-boy gominé s’approche du comptoir. Derrière celui-ci se dresse Leah. Leah. L’adolescente pieuse et débauchée, la vierge sublime et offerte. Un énergumène, une sainte, une salope. Qui s’active tous les jours, tous les soirs au Jenny’s Dinner. Le fast-food possède ses propres sortilèges. Il y a une authentique poésie dans l’alignement des enseignes, dans la reproductibilité des plats, dans la diversité de l’offre. Quand on roule dans le désert, qu’il fait nuit, qu’il n’y a personne – et personne depuis longtemps, depuis qu’on a quitté Vegas, depuis cent kilomètres au moins – rien n’est apaisant comme ces oasis d’huile, de métal, de lumière. Leah, à première vue, incarne la lettre et l’esprit du fast-food : un accueil chaleureux, souriant, fardé, des cheeseburgers savoureux et des pipes dispensées sans empressement, presque avec grâce. Elle n’engorge que les pauvres, les loqueteux, les désaxés, les mutilés, les refoulés, les exclus, les balafrés, les cauteleux ; elle produit ses fellations en chaîne, mais leur ajoute la magie du caprice. […]
Jasper Wolf est censé bâtir son avenir mais il a d’autres priorités : s’éclater avec ses potes dont Tenaya, coucher avec Georgia Treely et envoyer son beau-père Keith en prison, histoire qu’il disparaisse de la vie de sa mère et de la sienne. Pour obtenir tout cela, Jasper ne reculera devant rien.
Prises de risques, émotions, angoisses, espoirs, tout est là. Ne vous fiez pas à son apparente frivolité, La nuit, nous grandissons décrit avec justesse ce moment éphémère : l’adolescence. Un délicieux moment de lecture où règnent l’humour noir et la tendresse.
Ben Brooks avait 17 ans quand il écrit ce roman, 19 ans quand il sort en Angleterre (Grow up, Canongate, 2011). A suivre !
Extrait
Il est 8 h 35. Je suis debout à ma fenêtre et je regarde le jardin. Keith est en train de caresser le sol de sa main, s’imaginant sans doute que c’est la poitrine d’un cadavre. D’ici peu, il va sûrement se frotter le visage dans la terre.
Au-dessus de lui, le ciel est tout en strates, comme une glace napolitaine. Saumon. Ambre. Sépia. Elles se chevauchent et se mélangent. Saumonbrépia. Une odeur mêlée de bière, de tabac et de papier règne dans ma chambre. La vitre sent la poussière et le vieux soleil emprisonné. Dans les nuages, les oiseaux se bécotent.
J’allume mon ordi portable et me connecte sur Facebook. A en croire le chat, Georgia Treely est en ligne. Ça m’étonnerait. Le chat de Facebook essaie de me piéger.
Georgia Treely est une fille de mon cours de psycho avec qui j’ai envie de coucher, mais ça n’arrivera pas parce qu’elle croit en Jésus et que sa mère est une bourge qui fait ses courses dans des épiceries hors de prix. Mon seul espoir, c’est qu’elle fasse une bonne crise d’ado contre les valeurs familiales qui la cernent de toutes parts. Si ça devait se produire, je me ferais un plaisir de proposer mes services comme exutoire à sa révolte. Quand mon sexe pénétrera dans son vagin, Georgia pensera à sa mère qu’elle déteste, et à ses insupportables couvre-feux.
Je n’ai jamais adressé la parole à Georgia Treely.
[…]
Tenaya a vraiment l’esprit pratique. Elle ne laisse jamais rien au hasard. C’est ce qui me fait dire que : ou bien elle n’est pas totalement convaincue de la culpabilité de Keith, ou bien elle n’est pas totalement convaincue que la police sera totalement convaincue de la culpabilité de Keith. C’est l’une de ces deux réserves (ou peut-être les deux) qui l’empêche d’embrasser pleinement ma cause.
« On pourrait exhumer sa femme ? » propose Tenaya.
Je la dévisage, hébété. Je suis tout excité. Comment n’y ai-je pas pensé ? C’est la solution parfaite pour incriminer Keith : on va déterrer le corps, appeler la police, et alors Maman sera de nouveau en sécurité et Keith, derrière les barreaux.
10 ans ont passé. John Turner, homme d’affaires, et son épouse Tanya, avocate, ont quitté Johannesburg pour s’installer près de Tucson en Arizona. Ils ont une fillette de 9 ans et vivent dans une immense maison depuis que John a déposé le brevet d’un appareil à nettoyer les piscines. Tout irait pour le mieux si John n’était pas tombé amoureux de sa secrétaire au point de demander le divorce. Comme sa femme refuse et tente de le faire chanter, il a imaginé une solution radicale.
Un homme à terre est un roman noir extrêmement violent. Avec maestria, Roger Smith nous entraîne dans la vie de ce couple qui part en vrille dès lors que le hasard s’en mêle. « Le coupable est toujours celui qui se passe la corde au cou. » dit l’auteur. Impossible de lâcher la lecture de cette histoire tant qu’on n’est pas arrivé au point final.
Auteur de Blondie et la Mort, Le sable était brûlant et Le piège de Vernon, Roger Smith est aussi scénariste et réalisateur.
Extrait
Tandis que Lucy et le type chauve approchaient de la porte d’entrée – sous le coup de la panique, et bien que Tanya l’ait récemment traîné à un barbecue ennuyeux à mourir chez cet homme, Turner luttait pour retrouver son nom -, Shorty se colla à lui et il sentit son haleine chaude à travers le trou du masque.
– Tu ouvres la porte, tu me vires ce connard et tu fais entrer ta môme. Déconne pas. tu m’entends ?
– Oui, dit Turner, la voix rauque de peur.
Shorty recula, s’aplatit contre le mur, l’arme braquée sur la tête de Turner.
Un mouvement attira son l’œil de ce dernier et il aperçut Bone qui traversait la pièce, se glissait dehors par la baie vitrée et dépassait la piscine. Le faisceau lumineux d’un des spots du bassin accrocha la longue lame du couteau qu’il tenait dans sa main gantée.
Dans le vol de nuit Londres-Boston, Ted Sevenson rencontre la belle et mystérieuse Lily Kintner. Ils bavardent, ils boivent et Ted finit par se dévoiler, sans retenue. Selon lui, son couple est en train de sombrer, sa femme le trompe. La seule solution envisageable est de la tuer. Ça tombe bien, Lily déclare qu’elle est prête à l’aider. Pour elle, des tas de gens méritent de mourir : parce qu’ils mentent, trompent, blessent sans remords. Seulement, la belle Lily n’a pas tout dit à Ted.
Peter Swanson excelle à sonder la nature du mal et à distiller le suspense. Dans cette histoire, qui manipule qui ? A ce jeu très dangereux du chat et de la souris, lequel de ces personnages va gagner ? J’en redemande, oh oui !
Extrait
Cet été-là, je retournai à Monk’s. Ma mère avait un nouveau petit ami, Michael Bialik, un professeur barbu qui enseignait la linguistique à l’université et avait étonnement les pieds sur terre. Il habitait à environ huit cents mètres de chez nous, dans une ancienne grange aménagée où il vivait avec son fils, un prodige du piano appelé Sandy. Michael adorait cuisiner et, pour cette raison, ma mère passait beaucoup de temps chez lui, m’abandonnant Monk’s. Mon travail à la bibliothèque ne me prenant que quatre heures par jour du lundi au vendredi, je passais le reste de ma semaine soit à lire, soit à me balader dans la propriété. J’étais amoureuse et en paix. […]
J’avais prévu de rejoindre Eric à New-York les week-ends, mais quand il vint me voir à Monk’s, il tomba amoureux de l’endroit, ou du moins le prétendit.
[…]
– Tu es devenue quelqu’un de bien, Lily, en dépit de ta mère et de moi, me dit-il, et ce n’était pas la première fois qu’il le faisait.
[…]
Son bureau se trouvait dans un immeuble en pierre de quatre étages sans rien de particulier, à côté d’un Gray’s Papaya. Je m’assis sur un banc en face de l’entrée, repêchai un New York Post dans une poubelle voisine et le dépliai devant moi tout en gardant un œil sur l’entrée du bâtiment. Un peu après 17 heures, quelques hommes en costume accompagnés d’une femme en jupe et chemisier apparurent. Pas d’Eric. Puis il sortit avec deux autres types. Il portait un costume gris clair. Dès qu’ils furent sur le trottoir, ils allumèrent tous une cigarette en même temps. Je ne fus pas surprise de le voir fumer, bien qu’il m’ait dit avoir arrêté le jour de la remise des diplômes. Il n’avait jamais fumé une seule cigarette lors de ses visites dans le Connecticut, mais c’était parce qu’il était deux individus en un. Leurs cigarettes allumées, ses collègues commencèrent à marcher vers le centre-ville, mais lui ne bougea pas, un œil sur son téléphone. Un taxi jaune finissant par se garer devant lui, je crus qu’il allait y monter, mais une rousse vêtue d’une minirobe rétro en descendit et l’embrassa sur la bouche pendant qu’il jetait sa cigarette.
Ils discutèrent un moment, la main d’Eric posée sur sa hanche.
Ma poitrine me faisait mal, le monde scintillait devant mes yeux et, pendant un bref instant, je crus que je faisais une crise cardiaque. Puis le pire s’estompa. Je me redressai, inspirai un grand coup, étudiai la fille. Elle me disait quelque chose, mais il fallait que je voie son visage. Qu’elle soit rousse elle aussi ne faisait que retourner le couteau dans la plaie, bien qu’à cette distance je puisse affirmer que sa chevelure était l’œuvre d’un coiffeur et non de la génétique.
Eric et la rousse firent demi-tour et, pendant un instant abominable, je crus qu’ils allaient descendre du trottoir et traverser la rue dans ma direction, mais ils prirent vers le nord, bras dessus bras dessous. Je les observai par-dessus mon journal et réussis enfin à bien voir le visage de la petite amie d’Eric à la ville. C’était Faith, une Faith aux cheveux roux. A y repenser, je ne fus pas vraiment surprise que ce soit elle – bien sûr que c’était elle -, mais je me souviens avoir été choquée qu’elle se soit teint les cheveux, et qu’ils soient maintenant roux comme les miens. Et cela me mit en colère. Plus en colère que je l’avais été depuis des années.
Pussy Grace, strip-teaseuse, fait appel à l’Expéditif : Art Lewis, son très riche amant septuagénaire a coupé tout contact avec elle. Pour elle, cela n’a aucun sens. Pourquoi ? Afin de répondre à cette question, Pussy et l’Expéditif pénètre déguisés dans la maison de Lewis qu’ils découvrent mort. Alors que leur virée tourne au cauchemar, ils réussissent à s’enfuir pour apprendre quelques heures plus tard qu’Art Lewis est non seulement ressuscité mais qu’en plus, il vient de se marier. Serait-ce un complot ?
Michael Connelly qualifie l’auteur de « digne successeur de Chandler ». Revoici Dick Henry dit l’Expéditif. L’homme qui aide les gens à se sortir des situations les plus difficiles en usant de tous les moyens radicaux et immoraux. Certains pourraient penser à la série Ray Donovan mais qu’ils se rassurent, pas de ressemblance. Ici sont de mises l’humour noir, l’amour vrai et le loufoque. Et P.G. Sturges est vraiment doué pour que ce « bricolage assez unique » fonctionne. Un très bon moment de lecture à passer !
Extrait
Je retrouvai Puss dans la partie ancienne du Farmers Market. Nous partageâmes un café tandis qu’un immigré laotien lisait les commandes de crêpes en les écorchant. Ce qui me rappela encore une fois que la langue anglaise n’appartient pas aux intellos qui écrivent des manuels inabordables. Elle appartient à ses locuteurs dans le monde entier.
– Il est peut-être encore vivant, dit Puss.
– Non, impossible. Il est mort.
– Ça s’appelle la combustion spontanée, Dick.
– Non, ça ne s’appelle pas la combustion spontanée.
Nom de Dieu.
– Si, si. Je l’ai appris à la fac El Camino.
– Non, t’as rien appris de tel. Et c’est pas ce qui s’est passé. Art est mort.
– Alors il n’est pas marié.
– Il l’a peut-être été sans le savoir. Lors d’une cérémonie posthume.
– Peut-être, mais il est probablement mort.
– D’accord, Puss.
C’était pas gagné.
Puis je vis les larmes couler sur ses joues. Je posai ma main sur la sienne.
– Je suis désolé, Puss. Désolé.
– Je l’aimais, Dick. Et il m’aimait. A sa manière. Je sais qu’il m’aimait. Tu ne crois pas ?
– J’en suis sûr, ma chérie.
Elle sanglotait, je la laissai faire. J’étais tellement abasourdi par la nouvelle que je n’avais même pas songé à ses sentiments. J’étais trop occupé à me projeter en taule.
Pauvre Puss. Combien d’âmes sœurs laissons-nous entrer dans nos vies ? Non seulement ça devient de plus en plus dur en vieillissant, mais il n’y en a pas beaucoup au départ. On surmonte le tressaillement, on suspend temporairement son incrédulité et il nous arrive de réussir.
Adieu à tout ça. Puis on meurt. Mais au cul ces pensées, ou alors il me faut une double Stoli et une dose d’héroïne.
Puss s’était à peu près remise de ses émotions. Elle s’essuya les yeux et tenta de sourire.
– T’as reconnu la femme qu’il a épousée ? lui demandai-je.
– C’est la sœur d’Ellen Havertine.
– Et tu la connais.
– Ah bon ?
– Ouais. Tu lui as flanqué un grand coup de canne dans la tronche.
– Quoi ? Cette pouffiasse ?
Et ouais, Puss. Cette pouffiasse.
1944, pendant l’Occupation. Les Français espèrent un débarquement allié. L’inquiétude gagne peu à peu l’armée allemande qui accentue les duretés perpétrées contre la population française. Maximilien von Wreden, officier du Renseignement allemand, en poste depuis quelques mois rencontre Marianne, étudiante en philosophie. Il en tombe amoureux fou.
Marianne a 21 ans. Elle travaille pour un réseau de résistance. Sa mission est de recueillir des informations sensibles et d’abattre Maximilien.
Carole Declerq signe ici un très beau roman historique ET érotique. Sa plume est brillante. Tous les ingrédients sont réunis dans Ce qui ne nous tue pas… pour que le lecteur n’oublie jamais ses deux personnages.
Extrait
[…]
– Allez, ma poule, à toi de jouer. Tu prends un air dégagé, hein ? Tu viens de faire tes courses à la librairie et tu es sur le chemin de la maison.
Marianne acquiesça. Elle sortit avec une grande respiration, morte de terreur, prête à vomir dans toutes les casquettes de la Wehrmacht réunies. L’instant d’après, son visage avait pris un air dégagé. Elle se mit à marcher lentement, le nez en l’air, comme si elle flânait. La rue de l’Université était presque vide. Elle croisa deux bicyclettes, puis une grosse voiture qui ne roulait pas très vite et qui s’arrêta tout à fait une dizaine de mètres derrière elle. Elle entendit une portière s’ouvrir.
– Marianne !
Elle se retourna. Von Wreden avait un pied sur le trottoir, l’autre était resté sur le plancher de la voiture. Elle prit un air surpris et fit quelques pas hésitants dans sa direction. Encore une mission comme ça et je rentre à la Comédie-Française.
Quand elle fut à deux mètres de lui, elle lui sourit vaguement, car elle ne savait quelle contenance adopter. Fallait-il paraître fâchée, indignée, triste ? Comment se comporter avec un bonhomme qui vous avait mis à la porte de sa chambre comme un sagouin après avoir aspiré vos amygdales pendant près de cinq heures ? Vaste question. Elle n’en avait pas discuté avec Nini. Il la regardait gravement, enregistrant chaque détail de sa personne depuis le petit bonnet jusqu’aux tatanes disgracieuses en passant par le paquet enveloppé de papier brun qu’elle tenait à la main.
– Je faisais quelques achats, tenta-t-elle avec un geste vague vers la librairie pour justifier sa présence de Parisienne dans une rue de Paris.
– Marianne, murmura-t-il en éludant la question d’un petit mouvement en l’air. Je vous ai cherchée partout ! Quelle veine de vous trouver aujourd’hui ! Je n’en crois pas mes yeux !
Ian Paine a quitté les Hollows et s’est installé dans un loft, à New York. En racontant les aventures de Gros-lard, il est devenu un auteur de BD renommé. Gros-lard ne serait rien sans Priss qui le sauve de toutes les situations. Priss, la sulfureuse… Ian l’a rencontrée dans les bois, quand il était enfant. Que serait-il devenu sans elle ? Priss et ses colères… Quand Ian rencontre Megan, il pense qu’elle pourra lui faire oublier son passé. Qu’il va enfin connaître le bonheur.
Quand il s’agit de raconter une histoire qui se délite, en alternant les scènes tragiques et celles où s’installe la tension, Lisa Unger est là. Magistrale.
Extrait
Après ma conversation dans le parc avec Megan, je me suis dépêché de rentrer pour prendre une douche et me mettre sur mon trente-et-un en prévision de notre rendez-vous. J’étais surexcité. Je me sentais plus léger que je ne l’avais jamais été depuis très longtemps. J’étais Tony dans West Side Story : quelque chose allait arriver, quelque chose d’extraordinaire. Je me trouvais à un tournant décisif de ma vie et pouvais sentir l’électricité monter en flèche. Ce qui explique le direct que j’ai pris à l’estomac en trouvant Priss assise sur les marches qui menaient à l’entrée de mon immeuble.
« Salut, étranger, a-t-elle commencé.
Salut » ai-je dit. J’ai voulu lui décocher un sourire, mais il sonnait si faux que je me suis demandé si elle avait compris que je n’étais pas franchement ravi de la voir. « La forme ? Ça fait un bail » a-t-elle répondu. Elle a enroulé une boucle rousse autour d’un de ses doigts. Il était impossible de saisir toutes les nuances de sa chevelure de sauvageonne – blanche, cuivre, or. Je n’avais jamais pu lui rendre justice, du fait de son caractère en perpétuel changement.
« C’est clair », ai-je dit. Je suis venu me planter face à elle, et elle a baissé les yeux sur moi, sa main appuyée sur la rambarde en métal. Une passante nous a jeté un regard interrogateur. « Qu’est-ce que vous regardez ? » lui a lancé Priss.
Chercher l’embrouille, partir au quart de tour : c’était tout à fait elle. J’étais un peu pareil quand nous trainions ensemble. J’ai suivi la femme des yeux, embarrassé. Mais elle avait déjà passé son chemin, sans se retourner, comme toute bonne New-Yorkaise qui se respecte.
[…]
Elle a amarré son regard d’un bleu glacé au mien. « Des trucs à faire ? »
C’est le dernier souvenir clair que je garde de cette soirée. Je me rappelle avoir sombré dans le canapé. Juste une taffe, ai-je pensé. Ça me détendra. J’aurais moins l’air d’une pile électrique quand je retrouverai Megan. C’était cette herbe hawaïenne absolument démente que m’avait donnée mon attachée de presse. N’y touche pas si tu as des choses à faire, surtout. Elle va te retourner la tête, m’avait-elle averti. Je me souviens de Priss, son souffle dans mon cou, ses mains sur mon pantalon.
Priss, arrête. Me fais pas ça.
L’article POUR LES VACANCES, DES LIVRES DES LIVRES DES LIVRES ENCORE ET ENCORE ! (1ère partie) est apparu en premier sur Impudique Magazine.
Vu sur Érections romaines, 2e épisode
Érections romaines, la série érotique gay de Sexie de La Musardine, écrite par Julien Ligny,…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Lizzie et la pierre philosophale
La troisième époque de Lizzie sexploratrice du temps, la série érotique de Jip, est intitulée…
Cet article provient de Littérature érotique
Un petit article Topito a beaucoup traîné sur Facebook, ces jours-ci, assorti de commentaires très négatifs. Il s’agit du « Top 10 des raisons de ne pas draguer dans la rue ». Prendre la défense de ce point de vue, à savoir refuser la drague dans la rue, est devenu synonyme de puritanisme ou de « féminisme extrémiste » … Read More →
The post Le string en cotte de mailles appeared first on Julie Derussy.
Vu sur Alma, sorcière gaffeuse
Après avoir lu « l’épisode 0 », j’ai reçu un courriel de Julie Derussy, à la fois…
Cet article provient de Littérature érotique
Écrire avec Clarissa Rivière a été un vrai plaisir. Nous nous sommes plongées sans peine dans cet univers de dentelles et de corsets, racontant tour à tour les aventures de nos deux héroïnes, Claire et Juliette. Au début, nous avions chacune notre personnage (je vous laisse deviner qui est qui), mais rapidement, nos idées se … Read More →
The post Sous nos jupons appeared first on Julie Derussy.
Orgueil et Frustrations ressemble un peu à une romance : deux personnages qui se cherchent, se chamaillent, s’embrassent, se disputent et finissent par… (chut). Sauf que Maëlle, la jeune héroïne imaginée par Maude Okyo, ne correspond pas aux stéréotypes du genre ( comprenez : ce n’est pas une étudiante en lettres, naïve voire effarouchée, mais prête … Read More →
The post Don Juan en mini-jupe appeared first on Julie Derussy.
Vu sur Lizzie contre Arsène Lupin
Lizzie poursuit ses voyages temporels et ses escapades sensuelles avec un deuxième épisode paru avant-hier…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Les Mystères du Chabanais, nouvelles de la Belle Époque
Trois nouvelles érotiques Trois nouvelles, une écrite par chaque auteur (Clarissa Rivière et Vagant) et…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Fanfan et sa maîtresse
Fanfan et sa maîtresse et autres nouvelles de Bernard Guérin est la dernière publication de…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Entre hommes, recueil collectif
Entre hommes est un recueil collectif de nouvelles érotiques publié aux éditions L’ivre-book (nommé assez…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Reconquête conjugale, Guillaume Perrotte
Une suite de Proposition perverse Reconquête conjugale est un roman de Guillaume Perrotte qui fait…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Entre tes lèvres, Yannis Z.
Entre tes lèvres est une nouvelle de Yannis Z., auteur dont j’avais pu lire une…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Flagellation : Irène et son esclave
La collection Des orties blanches Les orties sont justement utilisées dans ce livre, Irène et…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Extrait de Lizzie impératrice de Jip
Je vous propose aujourd’hui de lire un court extrait de Lizzie impératrice, premier épisode de…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Alma, les débuts d’une sorcière
Cela fait longtemps que je n’ai rien lu du côté des éditions L’ivre-book, collection L’ivre…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Osez 20 histoires de sexe dans les vestiaires
Osez 20 histoires de sexe dans les vestiaires est paru mi-mai, il était temps que…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Lizzie, époque 1 : Lizzie impératrice
Je vous parlais la semaine passée de la nouvelle série de la collection De fil…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Orgies barbares, BD tome 4
Les éditions Tabou publient le 17 juin prochain deux BD : Lola Star, Implosions, volume…
Cet article provient de Littérature érotique
« Aurore épicée » est une novella écrite par Olivia Billington qui m’a particulièrement touchée. Les doutes et les désirs de l’héroïne, Jasmine, sont très bien exprimés. Encore sous le coup d’une rupture douloureuse, celle-ci se laisse séduire par Fabian, sans parvenir pour autant à oublier le passé. Qui aime-t-elle vraiment, que désire-t-elle ? C’est toute la … Read More →
The post Désirer deux personnes en même temps appeared first on Julie Derussy.
« Entre tes lèvres » est une longue nouvelle de Yannis Z qui vient de paraître dans la Collection Paulette. Le personnage principal m’a tout de suite plu, parce qu’il est complexe, plein de forces et de faiblesses, tout comme son épouse d’ailleurs. Ces deux-là se sont perdus, ne savent plus s’aimer, et le récit de Yannis … Read More →
The post Entre fantasmes et réalité appeared first on Julie Derussy.
Vu sur Hot files, Adèline Klay
Les publications de début juin, aux éditions Harlequin HQN, sont axées sur l’érotisme. Il y…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Lizzie sexploratrice du temps
C’est dans une semaine tout juste que paraîtra le premier épisode (ou la première époque…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Érections romaines, 1er épisode
Érections romaines est la nouvelle série érotique de Sexie, label numérique de la Musardine. L’auteur…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur L’inconnu de l’ascenseur
L’inconnu de l’ascenseur est une nouvelle érotique de Kristen Douglas (qui malgré ce pseudonyme semble…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Épanouissantes Contraintes
Épanouissantes Contraintes est le nouveau titre d’Isabelle Lorédan. Cette auteure a publié plusieurs titres dans…
Cet article provient de Littérature érotique
Au départ, c’était juste une nouvelle. Vous pouvez d’ailleurs la télécharger gratuitement, ici sur le site de L’ivre-Book, ou ici sur Amazon. Je me suis tellement amusée en inventant l’histoire de cette sorcière gaffeuse, héritière de Buffy et Harry Potter (mais en beaucoup plus coquine), que j’ai décidé de poursuivre ses aventures. L’épisode 1 vient … Read More →
The post La magie de l’érotisme appeared first on Julie Derussy.
Un recueil entièrement dédié aux hommes : je suis particulièrement fière d’annoncer sa sortie. En effet, je trouve que l’érotisme gay reste encore trop souvent au placard, négligé par beaucoup d’éditeurs. J’ai donc lancé cet appel à textes dans le but de donner toutes les couleurs de l’arc-en-ciel à la collection L’ivre des sens de … Read More →
The post Amours au masculin, autrices au féminin appeared first on Julie Derussy.
Vu sur L’initiation de Claire, 4 : Accepter
Quatrième épisode de L’Initiation de Claire de Valéry K. Baran publié aux éditions Harlequin, Accepter…
Cet article provient de Littérature érotique
Philippe était marié et annulait très souvent nos rendez-vous à la dernière minute;
La fois où moi je l’ai fait, il m’a engueulée parce qu’il avait pris un Cialis pour rien.
Malik me regardait avec envie chaque fois que je laissais son maître me monter;
Il aurait eu sa chance, lui aussi, si je n’étais pas si allergique aux poils de chien.
Laurent était junkie et venait parfois dans ma bouche sans avoir eu d’érection;
Il me faisait quand même jouir comme une folle – je vous laisse deviner comment.
Evan me crie une insulte sexiste depuis sa voiture le matin quand j’attends le bus;
Il n’est pas un amant – juste la présence masculine la plus constante dans ma vie.
Isaac était chômeur et ne faisait que se branler devant de la porn toute la journée;
Il se servait, en guise de lube, de ma crème hydratante à soixante dollars le pot.
Ludovic avait un Prince Albert et des perçages aux visage, au torse et aux cuisses;
Son monde entier était un cactus, il m’était impossible de m’y asseoir.
Damien travaillait au salon funéraire et fantasmait à mort sur les beautés livides;
Cette heure passée à l’attendre dans un cercueil fut la plus longue de ma vie.
Zackary m’a dit : «Crosse-donc la street avec moi, ça va être right d’la fun»,
Et j’ai cru qu’il me faisait une proposition graveleuse typique du New Brunswick.
Rafael gagnait sa vie en pêchant le homard dans la baie des Chaleurs
Et il refusait de lécher ma moule sous prétexte qu’elle sentait la morue.
Benjamin était rabbin et devait finir chaque relation sexuelle «à l’endroit normal»,
Alors on commençait dans le vestibule et on terminait dans la chambre à coucher.
Mathieu bossait au Journal de Montréal et baisait ma bouche avec frénésie,
Déformation professionnelle acquise à force de continuellement bourrer des crânes.
Hubert était Belge, mais ne riait jamais quand j’enlevais ma culotte en lui disant :
« Trempe ta frite dans ma moule et donne-moi un peu de mayonnaise».
Julien avait une coupe Longueuil et faisant jouer du U2 chaque fois qu’on baisait;
Moi, je fredonnais I still haven’t found what I’m looking for quand il se rebraguettait.
Louka a rencontré Sophie, son épouse, grâce à mes bons soins d’entremetteuse ;
Reconnaissant, il me laisse jouer à broute-mi-broute-moi avec elle une fois par mois.
Milan était joueur de foot et son engin était trop gros pour être réglementaire ;
Il a buté si fort contre le col de mon utérus que je lui ai donné un carton rouge.
Tommy m’avait invitée chez lui pour me montrer sa collection de livres érotiques ;
J’ai dormi sur le canapé pendant qu’il honorait sa copine dans la chambre d’à côté.
Daniel avait des tas d’idées bien arrêtées sur ce qu’il faut faire au lit avec une dame ;
C’est ce que j’ai compris quand, sans crier gare, il m’giflée avec sa bite semi-molle.
Mathéo s’est glissé derrière moi alors que je dormais à côté de mon fiancé,
A fait trois petits coups, un «oups», puis est parti aussi vite qu’il était venu.
Léonard a fait de poudre sur la table de verre avant de s’y allonger pour me baiser ;
Tout ça s’est terminé, bien entendu, par un tesson sanglant planté dans son dos.
Rémi s’est contenté de doigter ma chatte pendant que mon Jules bourrait mon cul;
Il l’a fait avec tant d’entrain et de dextérité que toute sa main a fini par y entrer.
Joey était sûr d’être monté comme un âne et rien ne pouvait lui ôter ses illusions ;
Même le fait que sa capote baillait sur sa queue comme une vieille chaussette.
Cédric tordait son visage en jouissant au point d’avoir l’air d’être atteint de trisomie ;
Ce n’était pas très sexy à voir, mais qu’est-ce que je lui faisais comme effet, hein.
Adhémar était beaucoup plus âgé que moi et m’a dit après s’être exécuté :
«Tu avais des condoms, c’est bien : tes parents t’ont appris à être responsable».
Ali m’a dit qu’il ne pouvait pas rester toute la nuit et j’ai pleuré, désemparée ;
Il m’a alors bordée et m’a raconté une histoire de chaton orphelin pour m’endormir.
Manu m’a sorti le grand jeu du mâle alpha jusqu’à ce qu’il aperçoive mon furet ;
Il a grimpé sur mon divan en poussant des cris aigus, la flamberge flaccide au vent.
Dae-Jung ne parlait pas ma langue et n’a passé qu’une nuit avec moi, dans un bar ;
Il s’est contenté de sucer mes doigts un après l’autre, jusqu’à ce que le soleil se lève.
Ruben est entré dans ma vie en coup de vent avec ses yeux noirs et sa peau basanée ;
Il s’est enfui dans l’Okanagan en me laissant une amulette tzigane et une vaginite.
Dario a soigneusement placé son iPhone sur la table de nuit avant de se désaper
Pour que son ami qui purgeait une peine de prison zieute nos ébats sur FaceTime.
Steve était peintre en bâtiment et venait me voir pendant ses heures de travail ;
S’il me faisait squirter sur les murs, était-ce par déformation professionnelle ?
Jérôme s’est évanoui en éjaculant et j’ai dû le gifler pour qu’il reprenne ses esprits ;
Ça m’a foutu une de ces frousses… une chance que j’avais joui avant lui.
Jack m’a saoulée et en a profité pour me raser la chatte et me baiser rudement ;
Sa bite était large comme une bûche et il n’a pas nié m’avoir violée quand je l’ai revu.
Marc était beau comme un Dieu, mais il est venu dans son froc en m’embrassant
À chaque rencontre, pendant quatre mois (il était VRAIMENT beau comme un dieu).
Pete était doorman, il voulait m’enculer, mais je lui interdisais l’accès à cette porte ;
Quand j’ai enfin dit oui, il a eu de la merde sur la bite et je ne l’ai plus jamais revu.
Matt n’était pas mon genre, mais il faisait tellement pitié que je tolérais ses avances
Jusqu’à ce qu’il dise : « tu peux fermer les yeux et penser à un autre gars si tu veux».
Abel ne pouvait s’empêcher de rire en jouissant, c’était juste plus fort que lui ;
Un jour, il a éjaculé dans mon œil et ça m’a foutu une conjonctivite carabinée.
Vu sur Qui de nous deux ? RosaBonnet
Qui de nous deux ? est déjà le 4e titre de RosaBonnet dans la collection…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Collection e-ros : en écoute chez Charlie
Les lectures érotiques se poursuivent sur le site de Charlie, sur LSF radio chaque jeudi…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Orgasme cosmique au Ran du Chabrier
J’ai aimé la plus grande partie du roman Orgasme cosmique au Ran du Chabrier. Groseille…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur 30 idées pour vous éclater
Je ne vous ai pas copié le titre en intégralité : mon blog – nous…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Mon Cher Stagiaire, Anouk Laclos
Le titre ne me plaisait pas, la couverture encore moins, mais j’ai été intriguée par…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Quick Change, Théo Kosma
Théo Kosma m’a proposé de lire la nouvelle Quick Change, qu’il qualifiait de courte et…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur A cœur pervers, Octavie Delvaux
Un recueil de nouvelles d’Octavie Delvaux, j’en avais rêvé. Si si, j’étais convaincue que ce…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Infernal n°21 de mai 2016
La newsletter de la librairie érotique Enfer, Infernal n°21 de mai 2016, propose une sélection…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Julia, BD pornographique d’Olson
Les éditions Dynamite rééditent en un volume de 144 pages intitulé Julia les trois BD…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Fantasmes et réalités sur les sex-addicts
Le Dr Jean-Claude Matysiak est l’auteur, avec Marc Valleur, de plusieurs ouvrages sur l’addiction, dont…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Expériences du domaine sensible
Intriguée par le communiqué de presse que j’ai reçu, j’ai sollicité ce titre des éditions…
Cet article provient de Littérature érotique
C’était le printemps. La reverdie, le frémissement des floraisons, la nature triomphante. Les oiseaux, extasiés, n’en finissaient plus de chanter. Les rayons réchauffaient l’atmosphère, réveillant les ardeurs des mâles qui s’égaraient en parades ridicules. Indifférents à la tendre morsure du soleil, nous n’avions plus qu’un seul désir, la même fièvre nous unissant, nous liant par-delà … Read More →
The post Le sacre du printemps appeared first on Julie Derussy.
Vu sur Le culte du phallus, de Rome au Japon
Je vous ai parlé hier du premier tome du manga Thermae Romae. A présent, penchons-nous…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Sunstone, tome 2
Vous le savez, j’avais beaucoup aimé Sunstone, la BD publiée chez Panini Comics qui mêle…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Jeux d’amants dans la collection Paulette
Cette semaine est paru Jeux d’amants, recueil collectif de nouvelles des éditions Collection Paulette orchestré…
Cet article provient de Littérature érotique
Un autre extrait de ce carnet qui date de la fin des années quatre-vingt-dix, qui raconte une anecdote encore plus ancienne – j’avais quinze ou seize ans, je crois.
Hier soir, je suis sortie du cinéma après la dernière représentation et j’ai marché vers l’arrêt d’autobus. Je n’arrêtais pas de penser à cette scène entre la dame plus âgée et la jeune héroïne. Il ne se passait pas grand-chose, mais la tension érotique entre les deux était palpable, presque insoutenable pour le public – en tout cas, elle l’était pour moi, ça c’est certain. Ça m’avait rendue tout chose / ça m’avait mise toute chaude / au point de sentir mes mamelons durcis frotter désagréablement contre mon chemisier. Et puis, je n’aurais pas dû porter ce pantalon, il est un point trop serré et ça contribuait à mon inconfort. J’aurais juré qu’on pouvait entendre le bruit de friction baveux que faisait ma chatte à chacun de mes pas. J’étais brûlante de fièvre – ou de désir. À moins que ce soit les deux à la fois.
La nuit était douce et les rues étaient mal éclairées, désertes, mais remplies d’ombres menaçantes. La peur s’est ajoutée à mon émoi, si bien que j’étais salement excitée, sous l’empire de l’instinct de conservation qui pousse la femelle à fuir et à copuler. Et puis il y avait ce foutu pantalon qui me sciait les fesses. J’ai essayé de marcher lentement, pour atténuer les sensations. J’espérais que toute cette sueur, que toutes ces humeurs qui suintaient de mon corps resteraient discrètes. J’ai tellement ralenti le pas que j’arrivais à peine à marcher. Tout ce que je voulais, c’était me rendre à l’abribus et m’asseoir pour me reposer pendant quelques minutes et reprendre un semblant de contenance. Retrouver une forme humaine.
Sauf qu’il fallait que j’arrive à temps pour ne pas manquer le dernier bus. Quand j’ai eu enfin la présence d’esprit de regarder ma montre, j’ai bien vu que j’étais en retard. Je me suis donc mise à courir. Le tissu s’est remis à frotter sur ma chatte de façon insupportable. Je sentais mon excitation monter. J’ai regardé ma montre. Je me suis précipitée vers l’abribus; il y avait un banc libre. Trop tard : j’ai senti l’orgasme monter, exploser et irradier à travers mon corps. J’ai essayé de garder le silence et ma dignité, mais je savais que j’étais rouge, brûlante et en nage – et que mon pantalon était taché.
Je me suis assise sur le banc et quand j’ai levé les yeux, il y avait une femme me regardait en souriant.
(Un court poème d’Anne Archet – avant qu’elle ne s’appelle Anne Archet, vers 1998.)
Allez, avoue-le donc
Tu le veux
Han ?
Dis-le
Que tu le veux
Tu veux ses bras autour de toi
Qui t’enveloppent
Quand la nuit resserre son étreinte
Tu veux être accueillie par son sourire
Qui dissipe les ténèbres
Quand dans sa chambre tu le rejoins
Tu veux ses mains sur tes cuisses
Qui font chavirer tous tes sens
Quand elles se glissent sous ta jupe
Tu veux ses yeux dans les tiens
Qui te transpercent jusqu’à l’âme
Quand tu le renverses dans son lit
Tu veux baigner dans son parfum
Qui remplit chacun de tes soupirs
Quand ton corps se mêle au sien
Tu veux la courbe affolante de sa queue
Qui coulisse à l’intérieur de toi
Quand tu juges qu’il a été assez obéissant
Tu veux les clés de son cœur
Tu veux celles de sa ceinture de chasteté
Tu veux tenir sa laisse
Tenir le manche du fouet
Allez, avoue-le donc
Dis-le
Que tu le veux
Tu le veux
Han ?
Pfff
Tant pis pour toi
C’est ma chose
C’est mon jouet
Pas le tien
Il est à moi
Connasse
Vu sur Muguette, Jean-Pierre Bouyxou
Muguette est un roman pornographique et scatologique. On pourrait le qualifier ainsi. On peut aussi…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Mia sans dessous, roman pornographique
Mia Michael tient un blog intitulé Mia sans dessous. C’est également le titre d’un roman…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Meilleures blagues cochonnes
Dans la jeune collection Le sexe qui rit, les éditions La Musardine publient un recueil…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur 4-5-6 L’Or et la cerise de JIP, polar érotique
Tous les six mois, un nouveau roman de JIP, jusqu’à la fin de la tétralogie.…
Cet article provient de Littérature érotique
Il y a Le vert de l’herbe saoule Ivre de printemps Il y a Les branches offertes au ciel Du cerisier en fleurs Il y a L’ombre soyeuse d’une chatte Serpente parmi les herbes Il y a L’éternité du monde Avril dans mon jardin
The post Avril appeared first on Julie Derussy.
Thomas pouvait éjaculer dans le plus petit récipient sans renverser une goutte ;
Ce talent a fait de lui – sans qu’il ne le sache – le papa de ma fillette adorée.
Jacob a crié « chiche ! » quand j’ai refusé net de faire du ass-to-mouth avec lui ;
Pas de chance, je ne tombe plus dans ce genre de panneau depuis la maternelle.
Logan aimait que je lui ramone l’urètre avec des tiges en acier chirurgical;
Il les rangeait méticuleusement par ordre de grosseur dans un coffret de cuir fin.
Bob était un prospect des Bandidos – patch dans le dos et tatouages à l’appui ;
Sa visite précoce du fond du fleuve l’a empêché de faire de moi sa old lady.
Émile travaillait de novembre à décembre comme Père Noël au Carrefour Laval ;
Assise sur ses genoux, il m’appelait sa fée et me faisait voir des étoiles.
Noah était poilu comme un ours et venait pourlécher mes miches aux WC ;
Chaque fois que je vois un pot de beurre d’arachides Kraft, je pense à lui.
Loic a voulu se servir de mon corps nu comme autel pour une messe noire ;
Hélas, Satan n’a pas pris possession de mon corps – juste le tréponème pâle.
Edouard jouissait d’une réputation de monstre littéraire et d’écrivain-culte;
Il m’a talonné pour que j’ouvre ma cam et que je lui montre mon cul d’écrivain.
Élie m’amenait, les soirs de feux d’artifice, voir les mecs fourrer dans les buissons ;
Mon rôle était de tenir la lampe de poche et faire des « ooooh » admiratifs.
Xavier était philosophe autodidacte et la maïeutique lui a monté à la tête ;
Les flics l’ont arrêté quand en sortant sa bite il voulut faire un Diogène de lui-même.
Tony me faisait fondre avec sa gueule de fauve et sa grosse queue orange ;
Pourquoi le gestionnaire de communauté de Kellogg’s m’a bloquée sur Twitter ?
Mathias bandait mou parce que mon corps n’est pas celui des filles de Porn Hub ;
J’ai réglé le problème en scotchant son iPhone sur mon front pendant l’amour.
Zach a tenté de me séduire en me slammant des vers qu’il avait composés ;
Quand il a fait rimer «noune» avec «bisoune», je lui ai donné son congé.
Elliot était agent immobilier, alors imaginez toutes les maisons où j’ai vu sa pine ;
Croyez-moi, ce n’est pas la photo de la tronche que ses pancartes devraient arborer.
Justin avait conçu juste pour moi un amant d’acier à piston pneumatique ;
En bonne manager, je l’ai largué dès que j’ai su comment m’en servir.
Nicolas était sexy, vigoureux, infatigable et se pliait à tous mes caprices ;
J’ai regretté d’avoir quitté son papa quand je l’ai échappé dans l’escalier.
James était d’une élégance folle et m’a initiée aux joies du five o’clock tea :
Scones sur les seins, sandwichs aux concombres sur la chatte et de la crème partout.
Tristan m’a prise pour Iseult et était bien résolu à conquérir à l’ancienne ;
S’il n’avait pas confondu philtre d’amour et GHB, il ne serait pas en taule aujourd’hui.
Nolan, avec un clin d’œil complice, m’a invité chez lui pour un Netflix and chill ;
J’y suis allée en toute innocence – ce n’était pas encore un mème en 2013.
Jérémie se disait atteint de vampirisme et son teint m’a convaincu qu’il disait vrai ;
Par chance, le contenu de ma Diva Cup a suffi pour étancher sa soif.
Arnaud était presque diaphane, avec sa voix tremblante et sa peau de laiteuse ;
C’était plus fort que moi, je devais le lacérer jusqu’aux sang avec mes ongles.
Ethan n’aimait pas mes pipes et critiquait le moindre de mes gestes ;
Il a fini par me donner une leçon en allant sucer devant moi le voisin de palier.
Vu sur Correspondance indiscrète, A. Dreyfus et D. Fernandez
Correspondance indiscrète est un échange de lettres, sur quelques mois, entre Dominique Fernandez et Arthur…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Extrait de Lily, épisode 3
Rien ne vaut à mon avis un extrait pour donner envie de lire le troisième…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Lily 3 – La Boîte à bijoux, K. Géhin et W. Tinchant
Le troisième épisode de Lily est sorti il y a quelques jours. Il s’intitule La…
Cet article provient de Littérature érotique
Par la fenêtre, j’aperçois six corneilles perchées à la cime des bouleaux encore nus. Leurs plumes gonflées résistent au gris de ce ciel pâle d’un dimanche d’avril. Mon regard se perd encore sur ce paysage printanier. Mes pensées s’envolent vers toi.
A quoi occupes-tu le peu de temps libre que tu t’octroies ? T’es-tu seulement aperçu que j’étais partie ?
Je souris à cette dernière question mais je m’inquiète pour toi. Pour nous aussi, un peu. Mais surtout pour toi. M’éloigner de toi en me réfugiant dans l’ancienne bergerie n’étant pas suffisant. Pas cette fois. Il me fallait mettre des kilomètres entre nous, entre ma trouille et la tienne. Ou l’inverse. Il fallait que je lèche mes plaies. Seule. J’avais besoin de rendre ma solitude plus distante qu’une trentaine de mètres de la tienne. La solution la plus pratique était de rentrer dans ma coquille. Là-bas. Même si y retourner, c’était risquer de m’enfouir sous des souvenirs puants. Je ne me rappelle pas avoir pensé à toi quand j’ai fui mais il me fallait partir. Oui, lâchement, j’ai déguerpi. Je nous ai fuis.
Et puis, il était hors de question que tu voies ces larmes couler, mon nez rougi par ces reniflements de môme perdue.
Depuis cinq ans, mon mois de mars est entaché de noir. Ces anniversaires endeuillés me ramènent à des pans de mon histoire que j’aimerais oublier. Crois-tu que la violence des coups reçus par une enfant peut rester contenue en elle ? Il m’arrive d’en être certaine. Au-dedans, ma noirceur enfouie peut reparaître suite à un trop-plein de stress mal géré. Dans ces instants-là, ma raison s’égare. Un sourire est capable de me brûler. Un mot, de m’entailler, profond. Aussitôt, je redresse mes boucliers, je renfile ma carapace en adamantium. Je n’entends plus rien. Même pas toi. Toi, si doux, si tendre. Si froid. Si passionné.
« Dis-moi, penses-tu vraiment que je sois une horrible personne ?
– Qu’est-ce que c’est que cette question ? Horrible ? T’es dingue ? Tu es extra. Les autres sont des cons. C’est la vie qui est comme ça. »
Je suis extra ! N’importe quoi ! N’importe quoi ! N’importe quoi ! N’importe quoi ! Personne n’est extra et sûrement pas moi.
Il me l’a assez répété. Pendant des années. Suffisamment pour qu’il m’arrive encore de douter de moi. De me sentir incapable d’aimer. Incapable d’être aimée. Ne supportant pas de l’être, par peur que tout éclate.
« Tu te prends pour qui ? Pour une princesse ? Tu es une incapable, tu m’entends ? Incapable et incompétente. Tu n’arriveras jamais à rien ! » Tout en offrant mon sourire-cuirasse à cette folledingue hystérique qui m’insultait haut et fort, ce sont ses mots à lui que j’entendais. Les mots qu’elle utilisait, c’était ses mots à lui. Incroyable.
La vrille de mars était amorcée. « Tu es extra ! » Impossible ! Non, impossible ! Je ne peux pas te sembler extra, moi ! Moi ? Conneries ! J’étais incapable d’écouter tes mots-caresses, ceux de mon géniteur avaient refaits surface. Et avec eux, ses coups.
Je n’écris pas pour toi, homme-loup, tu sais ? J’écris. Quelque fois, c’est un réel plaisir. D’autres fois, une véritable torture. La preuve. S’il m’est arrivé de conter certains passages de mon enfance, encrer une des scènes les plus noires de mon adolescence, c’est la revivre avec une acuité toujours aussi vive malgré les années, alors, j’évite. Ou pas.
Les corneilles se sont envolées. J’ai bu trop de café. Je fumerais bien une clope. Leonard Cohen chante Hallelujah. Mes larmes ont séché. Tu me manques comme jamais. Bizarrement, cette violente confrontation avec mon géniteur ne figure dans aucun de mes journaux intimes. Le crois-tu ?
C’était un jour de soleil. J’allais grimper les escaliers qui menaient à ma chambre. J’avais refermé la porte sur une de ses remarques cruelles et déplacées. Comme d’habitude.
A-t-il entendu les mots que j’ai prononcés à voix basse en réponse à ses horreurs ? Encore aujourd’hui, je me pose la question.
Après avoir rouvert la porte des escaliers, il m’a retenue par la cheville. Les premiers coups de poing sont tombés, j’ai lâché la rampe. Cette fois, comme beaucoup d’autres, je n’avais pas été assez rapide. Par contre, ce jour-là, je ne l’avais pas provoqué. Ouais, il m’est arrivé de le provoquer. Tant que son envie de m’anéantir me frappait, il ne cognait pas maman. Et puis, ça me donnait l’impression d’exister à ses yeux.
J’ai réussi à m’échapper. La table de cuisine m’a servi de bouclier pendant quelques minutes. Le temps d’en faire le tour dans un sens, puis dans l’autre. Le temps de me ruer sur le tiroir du buffet, de l’ouvrir et d’y saisir le grand couteau de cuisine. Je l’ai pointé aussitôt vers lui, stoppé net dans sa course. Pas longtemps. Ivre de rage et bourré d’alcool, il a repris ses insultes en avançant vers moi. Nous nous sommes retrouvés devant la maison, dans la cour. En face, dans la sienne, le voisin ne loupait pas une seconde de ce spectacle gratuit. A aucun moment ce connard n’est intervenu.
« Qu’est-ce que tu attends ? Vas-y, plante-moi ! Vas-y ! Plante ton père ! Vas-y ! T’en es pas capable, hein ? Allez ! Viens ! Plante-moi, viens ! »
Et ce soleil qui brillait, qui brillait. J’étais dans une rage mortelle, coincée entre la table du salon de jardin et les escaliers en pierre de l’entrée. Il me bloquait l’accès à la seule voie par laquelle j’aurais pu m’échapper. Il ricanait dans son tee-shirt orange puant la sueur.
« Alors, tu fais moins la fière, là, hein ? Allez ! Plante-moi ! »
D’un coup, il a de nouveau bondi sur moi. J’ai retourné la lame sur moi. A deux mains, je l’ai tenue sur mon ventre. Il a stoppé sa course, incrédule.
« Tu fais un pas de plus et je me plante, tu m’entends ? C’est moi que je plante ! Un pas de plus…»
Il a reculé, ouvert la porte de la cour et l’a claqué. BAM !
Plus jamais il n’a levé la main sur moi. Ni sur maman. Il a continué à boire et à exciter ma sœur et mon frère pour qu’ils me frappent. Quand ils réussissaient. Ce qui était rarissime. Trois ans après cet épisode, je quittais cette famille. Mon sang. Ma honte. Ma faille.
« Tu es une super nana qui doit faire des ravages. »
Bordel ! Le seul que j’ai envie de ravager, c’est toi. Ouais. Autant que tu me tourneboules le cœur, la raison et l’âme. Ce serait plus facile de disparaître à jamais, peut-être. D’aller mourir ailleurs. Tous ces jours où j’étais à terre, j’y ai songé. Ce serait si simple. Si fade mais si simple.
Et voilà Leonard Cohen qui chante I’m your man. Je souris à l’ironie de la vie. « If you want a partner Take my hand Or if you want to strike me down in anger Here I stand I’m your man » Moi aussi j’aimerais être ton homme. Oui, je sais… Quelle insolence. Quelle indécence. Quelle folie. Mais quoi ? C’est long sans toi.
L’article Indécence est apparu en premier sur Impudique Magazine.
Vu sur L’Initiation de Claire, Découvrir
Ce troisième épisode de L’Initiation de Claire, Découvrir, offre quelques passages légers : dans les…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Osez 20 histoires d’obsessions sexuelles
« Obsessions sexuelles » est le thème du dernier recueil de nouvelles érotiques de La Musardine, dans…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Du sexe en Amérique, Nicole Bacharan
Du sexe en Amérique est un livre remarquable, passionnant, documenté, jamais ennuyeux, sur la sexualité…
Cet article provient de Littérature érotique
C’est le printemps, premières fleurs, bourgeons, giboulées et bourrasques soudaines… J’en profite pour lancer un appel à textes pour la collection L’ivre des Sens de L’ivre-Book sur le thème « Une liaison, une saison ». Comprenez : une liaison amoureuse qui se déroule le temps d’une saison que vous choisirez. Vous pouvez mettre en scène un couple … Read More →
The post Appel à textes : une liaison, une saison appeared first on Julie Derussy.
Vu sur Ombre et lumière, tome 6, BD de Quinn
La BD Ombre et lumière de Paris Quinn est publiée en plusieurs tomes aux éditions…
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Lily épisode 2 – Cocktails, K. Géhin et W. Tinchant
Cocktails ! Tel est le titre du deuxième épisode (sur les trois prévus pour la…
Cet article provient de Littérature érotique
C’était notre troisième rendez-vous. Elle avait encore apporté ce bizarre de masque à gaz qu’elle avait enfilé elle-même avant que je passe une heure à la ligoter exactement comme elle le souhaitait – photos et diagrammes à l’appui. Je m’étais ensuite amusée à lui enfiler ma collection complète de godes dans le cul et dans la chatte en alternance, jusqu’à ce que j’estime qu’elle ait joui jusqu’à épuisement.
Nous étions blotties l’une contre l’autre dans mon lit et je caressais ses cheveux lorsqu’elle me confia, sur le ton blasé de l’évidence :
«Parfois, je me dis que je ne devais pas survivre à ma naissance, que toute ma vie est un long malentendu. Le cordon ombilical s’était enroulé autour de mon cou comme la corde du gibet et il en a fallu de peu pour que j’entre dans le monde les pieds devant.»
— Oh! répondis-je, trop surprise pour trouver quelque chose d’intelligent à dire.
— Je suis convaincue que c’est pour cela que je ne peux pas jouir sans les cordes. Qu’est-ce que tu en penses?
— Euh… peut-être bien?
— Ouais… je ne sais pas si on peut se rappeler, même inconsciemment, des circonstances de sa propre naissance. Peut-être que la suite a eu plus d’influence, en réalité.
— Ça se peut, balbutiai-je en restant cantonnée malgré moi dans la niaiserie.
— Je t’ai raconté ma première baise? me demanda-t-elle en se retournant vers moi.
— Tu m’as seulement raconté qu’enfant, tu te ligotais toute seule dans ta chambre quand ta mère avait le dos tourné.
— Tu aimerais savoir comment ça s’est passé, ma première fois?
— Oui, si tu le veux.
Elle prit une grande respiration, comme une plongeuse qui s’apprêtait à briser un record en apnée, puis se mit à débiter son histoire, sur un ton calme à glacer le sang.
«J’avais treize ans et lui était beaucoup plus vieux. Il m’avait dit qu’il en avait vingt, mais quand j’y repense, je me dis qu’il était sûrement plus âgé. Il avait de fines lignes au coin des yeux quand il souriait et des crocs acérés quand il se mettait à rire. Il habitait dans le sous-sol de ses parents, alors je me dis qu’il avait probablement moins de trente ans, mais qui sait, hein. Il était supposément l’ami du frère de l’ami de cœur d’une de mes copines et grâce à ce statut, il avait réussi à s’incruster dans ma vie sociale; deux fois sur trois, quand j’allais passer l’après-midi chez une copine ou que nous allions glander au centre commercial, il était là. Nous le trouvions toutes un peu creep, mais c’était pratique de l’avoir dans les parages quand venait le temps d’acheter des clopes et de la bière au dépanneur.
« Ce soir-là, nous étions chez lui pour regarder des films. À un moment donné, il est sorti de sa chambre avec deux bouteilles de deux litres remplies de liquide bleu. Il m’a proposé à la ronde de boire un verre de Kool Aid et nous en versa dans des gobelets en styromousse en nous disant, tout fier, que c’était sa recette personnelle. Je ne comprenais pas comment quelqu’un pouvait avoir une recette personnelle de Kool Aid, après tout, ce n’est que de la poudre qu’on ajoute à de l’eau. Dès le premier verre, je me suis mise à me sentir un peu mal. Je me demande bien ce qu’il avait mis là-dedans, ce salopard. Pendant tout le reste de la soirée, j’ai vu d’autres filles qui allaient s’en servir quand il avait le dos tourné et je me suis dit qu’il y avait sûrement quelque chose qui fait buzzer, alors je me suis arrangée pour faire comme les autres et j’ai bien dû en boire l’équivalent de trois goblets.
«À la fin de la soirée, il ne restait plus que lui et moi. Quand j’ai voulu partir, il m’a proposé de me raccompagner. Il était tard, je ne me sentais pas très bien et j’avais un peu peur, alors j’ai dit oui. J’ai donc marché — tituber serait un mot plus exact – avec lui en direction de ce que je croyais être chez moi, jusqu’à ce que nous arrivions dans un petit boisé que je connaissais bien et qui n’était qu’à quelques mètres de chez lui. Regarde mon bras : je te raconte et j’ai la chair de poule. Et ce n’est rien : parfois quand je suis seule et que j’y repense, j’angoisse tellement que j’ai l’impression que mon cœur va cesser de battre, j’en ai le souffle coupé comme si je revivais chaque minute, chaque seconde.
«Il avait tout prévu, l’ordure. Il avait installé des cordes, des piquets, une lanterne de camping et un espèce de matelas de plage. Il m’a dit que j’allais aimer, qu’il allait me guider, que ce serait parfait. Et moi, pauvre idiote, j’ai dit oui. Je me souviens du frottement de corde autour de mes poignets, de la brûlure sur mes chevilles. L’odeur d’humus et de feuilles mortes. Sur le dos, écartelée, attachée, il m’a pénétrée salement, comme une ordure qui n’en revient pas de sa chance mais qui a la délicatesse de s’arrêter à temps pour éjaculer sur mon ventre et me priver de sa saloperie de descendance. Il m’a ensuite détachée, vaguement essuyée, puis il m’a aidée à ma rhabiller et m’a conduite en voiture chez moi.»
Elle fit une pause dans son récit, comme pour jauger ma réaction. Il n’y avait toutefois rien à jauger : j’étais trop abasourdie par l’ampleur de la confession pour en avoir une.
— Tu sais ce que j’ai fait ensuite?
— Euh… tu as tout raconté à tes parents et vous êtes allez voir les flics?
— Franchement, est-ce vraiment ce que toi, tu aurais fait à cet âge.
— Je ne crois pas non, avouais-je. J’aurais eu trop peur que ma mère me tue.
— Ben c’est ça. J’ai fait le contraire, en somme.
— C’est-à-dire?
— C’est-à-dire que je suis retournée le voir. Chaque semaine. Pendant presque onze mois.
Elle se retourna dans le lit, puis, dos à moi, elle termina de vider son sac :
«Il ne m’attacha plus jamais les poignets, je me débattais trop et il ne voulait pas me laisser des marques que mes parents pourraient trop facilement voir. Il s’est amusé pendant presque un an à blesser une gamine, tu te rends compte? Il savait que j’étais trop honteuse ou trop terrifiée pour en parler à quiconque. Je suis presque morte d’un coup de chaleur cet été-là. J’ai pris coup de soleil sur coup de soleil en espérant que le bronzage soit suffisant pour couvrir les ecchymoses. Comme ce n’était pas suffisant, je me suis arrangée pour tomber souvent en vélo. Une fois, j’ai même sauté par-dessus le guidon en roulant. Peut-être n’était-ce pas seulement pour camoufler les traces de sa violence. Peut-être voulais-je me punir d’être une victime aussi idiote, aussi obéissante. Je ne le savais pas. Et maintenant, je ne le sais plus. Je ne sais plus pourquoi j’y retournais – ou alors, je le sais trop.
«Tu sais pourquoi je tiens tant à ce que tu m’attaches seulement d’une façon si particulière? Parce que je ne veux pas faire renaître les marques qu’il a faites sur mon corps. Parce qu’il y a cet endroit sur ma cuisse que j’ai frotté jusqu’au sang et qui maintenant est incapable de supporter le plus simple toucher. Plus je frottais, moins l’abus s’effaçait; j’ai percé la peau, je me suis rendue jusqu’à cette couche grisâtre et sanguinolente comme la peau d’un monstre – c’était lui, c’était sa peau à lui, il était toujours là, au plus profond de ma chair.
«La dernière fois que je l’ai vu, je lui ai demandé de me passer sa ceinture autour du cou et de tirer aussi fort qu’il le pouvait. Et tu sais quoi? Il l’a fait, ce connard. Alors que je me sentais glisser dans la noirceur bienveillante, j’ai bien cru que j’allais enfin boucler la boucle, que je revenais où tout avait commencé, que tout allait finalement être à sa place. Quand je me suis réveillée, j’étais nue dans son lit, dans cette chambre au sous-sol de ses parents. Je suis montée et il y avait personne. J’ai donc couru comme une dératée et je ne suis plus jamais revenue. Lui n’a pas essayé de me revoir; il est parti de chez ses vieux quelque temps après, à ce qu’on m’a raconté.
«Après toutes ces années, c’est comme s’il était toujours près de moi, comme s’il me parlait encore à l’oreille, comme s’il me répétait encore et encore que je ne vaux rien, que je ne suis rien – et même que je suis moins que rien, que je suis une criminelle, une folle dangereuse : un paillasson pour s’essuyer les pieds, une drama queen névrosée lesbienne, une peine-à-jouir dégoûtante et névrosée que seuls les nœuds coulants et les dildos arrivent à calmer. Après toutes ces années, les ecchymoses sont toujours là : elles ne proviennent plus de son sadisme, mais de mon masochisme. J’ai grandi, je suis devenue forte et résiliente, mais je n’ose pas encore le haïr comme il mériterait d’être haï. Parce que si je me mets à haïr, je ne sais pas si ce sera lui ou le monstre qu’il a laissé en moi et que j’ai pu apercevoir en arrachant ma peau.»
Et c’est là que je me suis mise à pleurer. Moi qui était censée donner du réconfort, de l’affection et de la tendresse à la personne qui m’avait si généreusement fait don de sa personne, de son corps et de son plaisir, moi qui lui avait fait subir des sévices bien intentionnés, – mais sûrement indiscernables de ceux que lui a infligé le monstre qui l’a violée à répétition – moi la dominatrice d’opérette, je braillais comme une idiote et elle, tragiquement belle et imperturbable, me consolait comme si rien ne pouvait plus jamais l’atteindre.
Avant qu’elle ne parte, elle m’a embrassé une dernière fois sur les deux joues et m’a dit ces phrases qui depuis ne cessent de me hanter :
«Quand toute jeune tu as été victime d’abus, l’adulte que tu deviens a le cœur transpercé par un trou noir qui voudrait tout aspirer autour de lui, mais qui n’arrive jamais à le faire. Tu dis à qui veut bien l’entendre que tu n’as besoin de personne et tu arrives même à t’en persuader et à agir en conséquence. L’affaire est que tu as appris à la dure que l’amour n’existe pas, qu’il est impossible d’avoir confiance en qui que ce soir et que tu ne peux être en sureté nulle part – ni chez ton amante du moment, ni même sur le court chemin qui mène à la maison de tes parents. Tu ne crois pas en l’amour et pourtant, tu consacres chaque seconde et chaque souffle à le chercher, tu es prête à tout sacrifier pour le trouver, pour atteindre cette chose en laquelle tu ne crois pas du tout. Et ton cœur, poussé comme le rocher de Sisyphe, voit son trou noir s’agrandir un peu plus chaque jour.»
Vu sur Les Contes de mémé lubrique
Les Contes de mémé lubrique ont une nouvelle vie en poche dans la collection Lectures…
Cet article provient de Littérature érotique