34739 éléments (3198 non lus) dans 75 canaux
Plus de deux mois après les faits, le cauchemar de Cologne n’en finit pas de nous hanter. La nuit de la Saint-Sylvestre, en plein centre-ville de Cologne, des centaines de femmes ont été victimes de viols ou d’attouchements sexuels, commis, selon la police allemande, par des assaillants d’«apparence arabe ou nord-africaine». Après les agressions sexuelles inqualifiables, après les récupérations racistes intolérables auxquelles elles ont donné prétexte, voici la troisième vague nauséeuse : la mise en accusation des féministes… au nom d’un féminisme dévoyé.
C’est Marine Le Pen qui dénonce le prétendu «silence inadmissible, voire l’assentiment tacite de la gauche française devant ces atteintes fondamentales aux droits des femmes» (L’Opinion, 13 janvier).
C’est Caroline Fourest qui déplore que «certaines associations féministes, pas toutes, [aient] pris mille précautions» avant de dénoncer les événements de Cologne (Le Huffington Post, 19 janvier). Est-ce à dire qu’il aurait été préférable que les féministes foncent tête baissée, sans prendre aucune « précaution » face au déchaînement de racisme et de xénophobie qui n’a pas manqué de suivre ces agressions ?
C’est Élisabeth Badinter qui tonne : «franchement, quand on prétend diriger un mouvement féministe, ou incarner le nouveau féminisme, être à ce point silencieux, comme première réaction, sur les violences dont ont été victimes ces femmes… c’est stupéfiant !» (Marianne, 21 janvier).
C’est un collectif dont les membres se présentent comme des « militantes féministes » (parmi lesquelles l’écologiste Arlette Zillberg ou l’ancienne présidente du Centre LGBT Paris-Île de France Christine Le Doaré) qui déplorent qu’en raison de leurs origines, « ces violeurs [soient] […] devenus, non seulement aux yeux de la société mais aussi des associations progressistes, des intouchables ». Ce genre de monde parallèle (où les rapports de domination seraient inversés et où les immigrés et descendants d’immigrés, au lieu d’être discriminés, bénéficieraient de privilèges) n’existait jusqu’à présent que dans les fantasmes de l’extrême-droite. Mais, en 2016, c’est aussi l’univers de science-fiction dans lequel évoluent des militantes se réclamant de la gauche et du féminisme…
C’est le Figarovox, dont l’expertise en matière de droits des femmes est bien connue, qui s’enflamme et hurle : « sus au féminisme qui fait le lit du communautarisme !« .
C’est l’hebdomadaire Valeurs actuelles, autre référence en la matière, qui titre sur « le silence coupable des féministes« .
Mais qui donc sont ces curieuses féministes qui fermeraient les yeux sur les agressions sexuelles ? Qu’ont-elles dit, ou écrit, pour tenter de minimiser ce qui s’est passé à Cologne ? Ni Marine Le Pen, ni Caroline Fourest, ni Élisabeth Badinter ne le précisent. Leur réquisitoire ne comprend ni nom, ni citation, ni élément tangible permettant un débat sérieux.
Et pour cause : leur argumentation repose sur un sophisme appelé en rhétorique un «homme de paille» : une caricature grossière des idées de leurs adversaires pour en faire des épouvantails, des repoussoirs. Ces féministes silencieuses, qui chercheraient à étouffer l’affaire de Cologne pour ne pas alimenter le racisme, n’existent nulle part ailleurs que dans l’imagination de leurs détracteurs.
Dans le monde réel, toutes les grandes organisations ou militantes féministes ont unanimement dénoncé, avec force et dans un même élan, à la fois les violences sexuelles de la Saint-Sylvestre ET la stigmatisation des réfugiés, des musulmans et des hommes d’origine arabe. Et cela, quelque soient leurs désaccords persistants sur un grand nombre de questions (voile, laïcité, GPA, prostitution…). Citons, au hasard et en vrac, Osez le féminisme, le Collectif national pour les droits des femmes, le blog féministe Crêpe Georgette… Et elles ont appelé à un rassemblement à Paris dès la mi-janvier.
Elles l’ont fait d’autant plus spontanément que ce sont elles qui, depuis des années, dénoncent une «culture du viol» tendant à minimiser, nier ou occulter les violences sexuelles faites aux femmes.
Un combat raillé comme une «posture victimaire» par la même Élisabeth Badinter, qui les accuse depuis longtemps de faire Fausse route (titre de son essai paru en 2003), voire de faire preuve de misandrie…
Les féministes n’ont donc aucune leçon à recevoir aujourd’hui de celle(s) pour qui la dénonciation des violences commises contre les femmes est un combat d’arrière-garde… sauf, visiblement, quand l’agresseur est arabe ou musulman.
The post Après Cologne, le mauvais procès intenté aux féministes appeared first on Heteroclite.
http://www.rts.ch/couleur3/programmes/avis-de-recherche/7501713-en-2016-que-veut-la-communaute-lgbt-3-5-02-03-2016.html?f=player/popup|Guillaume Renevey, rédacteur en chef de 360°, était l’invité mercredi de l’émission Namasté sur les ondes de Couleur 3. Au menu de la discussion, au lendemain de la votation sur l’initiative PDC sur le mariage: les représentations médiatiques, les LGBT au travail ou encore la cohésion au sein de la communauté…
http://www.20min.ch/ro/news/suisse/story/25660641|On imaginait que la question de la définition restrictive du mariage n’avait pas été suffisante pour faire pencher la balance, lors des votations de dimanche dernier sur l’initiative PDC. Selon un sondage réalisés par les médias du groupe Tamedia, cet aspect de la campagne a bel et bien mobilisé les opposants au texte, bien davantage que d’autres considérations. Plus de la moitié de ceux qui ont voté «non» citent cet argument, contre un peu plus d’un quart pour celui du «cadeau fiscal» aux ménages les plus aisés. Ce point est particulièrement net chez les électeurs les plus jeunes. A l’inverse, les partisans du texte ont été peu nombreux (10 à 15%) à justifier leur «oui» par la volonté de bloquer une future évolution vers un mariage égalitaire.
Un ex-commandant de l’aile armée du mouvement islamiste palestinien Hamas a été exécuté de trois balles dans la poitrine, le 7 février. Le cas de Mahmoud Ishtiwi faisait les gorges chaudes depuis plus d’une année à Gaza. Il était accusé d’avoir détourné de l’argent destiné à l’achat d’armes pour sa brigade et d’avoir collaboré avec Israël, raconte un reportage du «New York Times».
Pendant la guerre de 2014 avec Israël, Ishtiwi était responsable d’un millier d’hommes. C’est après cette campagne désastreuse, qui a laissé Gaza en ruines, que ce milicien de 34 ans a été soupçonné de détournement de fonds. De là, des enquêteurs sont tombés sur un soldat affirmant avoir eu des rapports homosexuels avec son chef.
Vulnérable
Pour le mouvement islamiste armé, cette confession prouvait que Ishtiwi était vulnérable au chantage. Dans une large part de la société palestinienne, les homosexuels sont perçus comme des agents potentiels à la solde de l’ennemi sioniste. De fait, une frappe israélienne visant le haut responsable de la milice, en août 2014, a été mise sur le compte de renseignements fournis par Ishtiwi aux services secrets israéliens.
Les proches de Ishtiwi sont persuadés que les aveux de l’ex-commandant ont été arrachés sous la torture. Ishtiwi avait deux femmes et il était père de trois enfants.
«Étude genre», «féminisme», «sexualitéS», des questions souvent réservées aux amphithéâtres universitaires. «La Fête du slip se donne justement comme mission d’aborder ces thématiques parfois complexes d’une façon drôle et décomplexée», raconte Stéphane Morey, qui partage la direction de l’événement avec sa sœur, Vivianne. Du 4 au 6 mars prochains, la ville de Lausanne sera le théâtre d’une efflorescence artistique (cinéma, arts vivants, arts vivants, musique) dédiée au cul… à une culture méconnue et éclatée.
La particularité du festival, c’est sa pluridisciplinarité. «Les différents travaux des artistes sont d’ordinaire exposés séparément, les regrouper c’est permettre aux œuvres de se faire écho». À la carte, de nombreux films, tels ceux de Jan Soldat, un réalisateur de documentaire allemand d’une trentaine d’années, dont le film d’école raconte l’histoire de deux hommes vivant en colocation avec deux chiennes, compagnes à quatre pattes avec lesquelles ils prétendent entretenir une relation amoureuse. Un autre de ses documentaires parle d’une «prison volontaire», un camp de vacances particulier où des hommes se rendent pour y être incarcérés, interrogés, torturés… «Le réalisateur s’intéresse au corps, à toutes les manières d’être bien dans son corps.»
Les pratiques sexuelles différentes, une thématique chère aux organisateurs. Sur le manifeste du festival disponible sur internet, on peut lire: «Il n’y a pas de façon plus ou moins juste ou valable de pratiquer le sexe. Chacun/e choisit celle qui lui convient.» Cette année, le festival n’a pas de thème particulier, mais fait la part belle aux arts vivants, avec notamment une performance de danse, à Sévelin 36, dans laquelle une compagnie danoise explore la question de la masculinité. De la musique aussi, avec notamment Sevdaliza au Bourg, une Hollandaise et ses sonorités RnB-électro-trap. Les arts visuels également, avec de nombreuses expositions de photos et d’objets, auxquels viennent s’ajouter les performances d’artistes locaux.
Palme au porno
Ce qui a fait connaître le festival et ce qui a défrayé la chronique, c’est la compétition de films pornographiques. Un comité spécial a visionné près de 110 œuvres de 17 pays et en a sélectionné 25… Rien à voir avec Youporn: «Dans le porno classique, il y a une surenchère du visible», note le Lausannois de 28 ans. La séquentialité, l’ordre dans lequel se déroule l’acte sexuel suit également toujours le même schéma type. La sélection de la Fête du slip privilégie d’autres pratiques, d’autres esthétiques: «Les films ne se limitent pas à la nudité ou à la génitalité et dénotent une approche artistique particulière.»
Le but de cette compétition: «visibiliser des œuvres que les gens ne voient pas d’eux-mêmes», mais aussi redonner sa place au porno. «La pornographie est consommée par beaucoup de gens et plutôt que de la reléguer dans le domaine de l’impudique, on devrait se rendre compte qu’elle véhicule des valeurs culturelles, esthétiques, sociétales», complète Stéphane Morey.
L’an dernier, le festival à attiré près de 3000 personnes, un public très diversifié. On y trouve des homos, des hétéros, de jeunes hipsters, des quadras théâtraux, de vieux littéraires, etc. Cette année apparaîtra sur le programme des pastilles de couleurs qui permettent de hiérarchiser la teneur des différents moments, du plus cool au plus hot.
» La Fête du slip, du 4 au 6 mars à Lausanne. Plus d’infos sur: lafeteduslip.ch
http://www.larep.fr/loiret/actualite/2016/02/29/lagression-dun-lyceen-orleanais-filmee-et-diffusee-sur-les-reseaux-sociaux_11802150.html|Une scène d’agression filmée à l’aide d’un téléphone portable, jeudi dernier au centre d’Orléans, agite les réseaux sociaux. La victime, qui serait un lycéen de 18 ans ouvertement gay, aurait été attaquée après avoir visé par des menaces homophobes. La brève séquence de «règlement de comptes» donne lieu à une surenchère de commentaires tour à tour racistes (l’auteur de l’attaque est Noir) et homophobes. L’agresseur, tout comme celui qui a posté la vidéo, sont passibles de sanctions pénales et sont recherchés par la police.
L’homophobie à l’origine de l’agression d’un jeune homme filmée à Orléans? [France 3] | Yagg https://t.co/fuqKT6F94i pic.twitter.com/3UwXpPlg5O
— Yagg (@Yagg) 1 mars 2016
Deux jeunes militants gays ukrainiens ont été passés à tabac, dimanche à l’aube à Odessa. Mykyta Pidvysotskyi et Igor Zakharchenko sortaient d’un club de karaoké quand ils ont été attaqués par un groupe d’inconnus aux cris de «pédés», «on va vous démolir», rapporte le site Gay Alliance Ukraine. Après avoir reçu des coups, Mykyta et Igor se sont réfugiés dans un magasin ouvert la nuit. L’arrivée de la police n’a pas calmé les agresseurs, qui ont continué à insulter et menacer les deux hommes. «Ils ont dit [aux agents] que des gens comme nous devions être tabassés, et qu’ils seraient ravis de payer une amende pour leur bonne action.» Tout le monde a fini au poste. Les deux victimes ont été soignées à l’hôpital pour des contusions et des hématomes.
L’incident est l’énième d’une série d’agressions homophobes dans le port de la mer Noire. En décembre, l’association LGBT locale a dénoncé un motif homophobe derrière le meurtre d’un homme de 35 ans. L’affaire n’est toutefois pas traitée comme un «crime de haine» par les enquêteurs, en dépit des aveux du suspect, un jeune homme de 24 ans.
Peut-on concilier islam et homosexualité? Telle est la question qui taraude le cinéaste, journaliste et universitaire, Parvez Sharma. Dans son premier film, «A Jihad For Love» («Un combat au nom de l’amour») en 2007, il avait notamment recueilli les témoignages de Mushin Hendricks, un imam sud-africain contraint de démissionner de ses fonctions suite à son coming-out, mais aussi de jeunes égyptiens réfugiés en France, ou encore un couple de femmes en Turquie…
Avec «A Sinner in Mecca» («Un pécheur à La Mecque»), Parvez Sharma livre un documentaire subjectif sur le hadj, le cinquième pilier de l’islam que tout bon musulman, s’il en a les moyens, doit effectuer au moins une fois dans sa vie. Tourné en septembre 2011, dix ans après les attentats de New-York et sept mois après le début des printemps arabes, le film critique avec force le wahhabisme, la religion d’État depuis 1926 en Arabie saoudite, où s’applique la peine de mort pour les homosexuels. Défiant aussi l’interdiction de filmer dans les lieux saints, le pèlerin réalise, avec son iPhone et deux petites caméras cachées, des images rares, sans complaisance. Pour l’auteur, «A Sinner in Mecca» se veut un électrochoc pour inciter à une « réforme » de l’islam.
360° – Vous êtes allé au devant du danger pour réaliser «A Sinner in Mecca». Pourquoi avoir pris autant de risques?
Parvez Sharma – C’est d’abord un pèlerinage que je voulais faire en tant que musulman, pratiquant et fidèle à la tradition. En tant que cinéaste et activiste de la réforme de l’islam, il était important pour moi de défier les autorités saoudiennes. Parce que depuis trop longtemps, la dynastie saoudienne tente d’exporter son modèle basé sur les préceptes de l’islam wahhabite qui datent du XVIIIe siècle. Aujourd’hui, les racines de l’idéologie de l’Etat islamique, mais aussi d’Al-Qaïda, sont issues de l’islam wahhabite. Et cet islam conservateur et rétrograde s’exporte dans le reste du monde musulman, notamment en Inde où j’ai grandi. Réaliser ce film à la Mecque, ce que j’appelle le Ground Zero de l’islam, lui donne toute sa puissance, parce que je montre aussi comment l’Arabie saoudite s’est construite sur les ruines de l’islam. Aujourd’hui, c’est le règne des hôtels de luxe et des centres commerciaux, une sorte de Mecca Vegas bâtie par un régime qui a définitivement massacré plus de quatorze siècles d’histoire de l’islam.
– En quoi cette posture de critique à l’intérieur du système est-elle importante?
– À l’aune du XXIe siècle, j’ai toujours pensé que le plus difficile pour les croyants serait de se battre sur le terrain de la religion. Et le plus important, c’est que les croyants, eux-mêmes, trouvent la force de réformer leur propre religion. Le changement dans l’islam viendra de l’intérieur et j’espère que d’autres musulmans, parce que je ne suis pas le seul, continueront à débattre sur la place que l’islam doit avoir dans leur vie, dans leurs nations et dans le monde. En ce qui me concerne, du fait d’avoir accompli ce pèlerinage, je suis aujourd’hui un hadji, donc j’ai acquis la légitimité nécessaire pour faire partie du changement.
– Le film pose essentiellement la question : «peut-on à la fois être gay et musulman?» Apparemment la réponse est oui?
– Je pense que la question centrale du film c’est la guerre de l’islam contemporain avec lui-même. Personnellement, lors de ce pèlerinage à la Mecque j’étais déjà depuis longtemps affirmé dans ma sexualité, donc la question de mon homosexualité n’était pas un enjeu. Ce sont les doutes et la question de mon appartenance à l’islam qui m’ont poussé à ce voyage.
– Combien de temps a duré ce voyage? Et comment avez-vous terminé le film?
– Le hadj lui-même ne dure que cinq jours, mais je suis resté en Arabie saoudite durant un mois. A mon retour, je suis allé à New Delhi pour monter le film. Le montage et toute la post-production ont duré pratiquement un an. C’était mon pèlerinage en Inde. Là aussi, j’ai dû vivre caché parce qu’il faut rappeler que l’Inde de Narandra Modi n’est pas la plus hospitalière pour un cinéaste comme moi. En Inde, ni les gays, ni les musulmans ne sont particulièrement bienvenus. Cependant, j’avais besoin de me sentir chez moi pour terminer ce film.
«A Sinner in Mecca» – Haram Films, 2015. Plus d’infos : Asinnerinmecca.com
http://www.laliberte.ch/news/regions/grand-fribourg-sarine/ce-contretenor-qui-a-seduit-les-electeurs-337568|Le chef d’entreprise de 43 ans, ouvertement gay, a été élu dimanche au conseil communal de Fribourg. Pour «La Liberté», qui brosse le portrait de ce politicien PDC, les électeurs «semblent avoir vu dans cette personnalité, qui ne colle pas complètement à la ligne dure du parti, une alternative forte et préférable» au favori pour le siège, André Schoenenweid. Dietrich s’est opposé au texte de son propre parti sur la «pénalisation du mariage», rejeté dans le chef-lieu. «Mon élection indique peut-être aussi qu’un changement sociétal est en train de se produire. Et les positions conservatrices acquises au parti il y a encore cinq ans ne le sont peut-être plus de manière aussi évidente aujourd’hui. Il est clair qu’un dialogue interne s’impose. Je défends le même modèle familial que mon parti, il doit juste être ouvert à tous», ajoute le cofondateur du groupe LGBTI du PDC.
Actu
Réfugiée et trans
Société
Sexualité: les jeunes et le mythe de la performance
Anniversaire: les parents d’homos font leur coming out
Genre: des masculinités sous la loupe
Reportage
La Pologne à l’extrême droite
Humeur
Sois gay et tais-toi
Tendance
L’hôtellerie homo s’ouvre
Culture
Arty show: Gilbert & George, hommes objets
Théâtre: Quiproquo
Musique: Syd tha Kyd, enfant du groove
Cinema: Much Loved
Streaming: présumé coupable
Livres: repenser l’habitat
Ainsi que, comme tous les mois, nos chroniques, rubriques et pages service…
On s’est fait peur, mais non: la Suisse ne deviendra le premier pays d’Europe occidentale à bloquer constitutionnellement un futur mariage pour tous, comme l’ont fait certains Etats comme la Croatie, la Hongrie ou la Pologne. Au terme d’un suspense intenable, l’initiative «Non à la pénalisation du mariage» soumise au peuple ce dimanche par le Parti démocrate-chrétien (PDC) a été rejetée par 50,8% des électeurs.
Porté par une forte participation due aux autres objets soumis au peuple et à des élections locales, le «non» s’est imposé au sprint final dans les grandes villes. Près de 70% de non ont été enregistrés en ville de Zurich, 64% à Lausanne, 60% à Berne et à Bâle, 59% à Genève. Toutefois, seuls 6,5 cantons ont refusé le texte du PDC, alors que 16,5 l’ont accepté. Les électeurs des régions rurales et des localités moyennes se sont laissées séduire par un projet apparemment frappé du sceau du bon sens traditionnel.
Commune par commune: beaucoup de oui en Suisse romande à l'init. du PDC: https://t.co/G3m2qpXOiX #CHvote pic.twitter.com/Y9FF8wiPi0
— RTSinfo (@RTSinfo) 28 février 2016
Définition du mariage
Drôle de texte que cette initiative du PDC, lancée en 2011 avec pour mission de corriger l’«injustice fiscale» dont souffrent, selon le parti, les couples mariés par rapport aux concubins. Leur texte inscrivait l’égalité de traitement dans la Constitution, tout en y adjoignant la phrase qui a mis le feu aux poudres: une définition du mariage comme «l’union durable réglementée par la loi d’un homme et d’une femme». Cet aspect a très vite mobilisé les associations LGBT, qui ont dénoncé une tentative d’interdire préventivement l’ouverture du mariage aux couples de même sexe.
Dans les derniers mois, les sondages donnaient une avance très confortable au «oui». Il faut dire que les opposants à l’initiative se faisaient discrets, mis à part la campagne «Avançons ensemble» mise sur pied par les associations homosexuelles.
La direction de campagne du PDC, où de nombreux élus ont exprimé leur malaise face à cette initiative, se contentait de nier mollement toute visée discriminatoire dans son texte, soulignant que la définition hétérosexuelle du mariage était déjà celle du Code civil suisse. A ses côtés, seule l’UDC populiste soutenait le texte. Ces dernières semaines, la gauche et la droite libérale sont enfin passées à l’attaque sur le coût de l’initiative PDC et sur le fait qu’elle profiterait aux classes les plus aisées.
Victoire symbolique
Président du PDC, Christophe Darbellay, a mis sa courte défaite sur le compte d’une «mobilisation des médias» contre son texte. Du côté des LGBT, cette victoire à l’arraché est avant tout symbolique. Un «oui» à l’initiative n’aurait pas été catastrophe, mais elle leur aurait compliqué leur tâche en vue du mariage égalitaire.
«Puisque la pénalisation du mariage ne peut pas arrêter le mariage pour tous, c’est le moment d’exiger l’égalité», a tweeté Michel Rudin, élu bernois vert’libéral. Son parti a déposé en 2013 deux propositions parlementaire pour ouvrir le partenariat enregistré et le mariage à tous les couples. «Maintenant, le peuple peut décider si le mariage doit être ouvert aux couples de même sexe», résume Nadine Jürgensen sur le site du quotidien alémanique «NZZ», «sans que cette question soit attachée à cet emballage fiscal trompeur.»
Merci – Danke – Grazie – Grazia !#MariagePourTous #CHvote ❤️ pic.twitter.com/brnOEw8PhZ
— Nasha Gagnebin (@nashtags) 28 février 2016
Nommée début 2015 à la tête du FIFDH, Isabelle Gattiker a repris le flambeau tenu jusqu’ici par Léo Kaneman, avec qui elle cofonda la manifestation en 2002. A 37 ans, cette fille de diplomate a déjà marqué de son empreinte un festival à l’aura grandissante. Grâce aux partenariats conclus avec des acteurs locaux, à l’investissement de nouveaux lieux de projection (hôpitaux, maisons de quartier, prisons) ou encore par une visibilité accrue sur les réseaux sociaux, la directrice et son équipe poursuivent une ambition viscérale: «devenir incontournable, faire que Genève vibre droits humains pendant dix jours». Pour y parvenir? «Je crois qu’il faut surprendre, sortir des discours convenus sur le sujet, proposer d’autres formes d’engagement, en multipliant notamment les points de vue et les langages artistiques.» L’édition 2016 du FIFDH, qui se tiendra du 4 au 13 mars, s’annonce d’ores et déjà essentielle. En voici quelques points forts.
Hors les murs
Après l’Hôpital de jour des HUG ou le centre de détention de la Roseraie en 2015, le FIFDH investira du 4 au 13 mars prochains plusieurs centres de migrants, comme les Tattes à Vernier ou les foyers d’accueil du GrandSaconnex et d’Anières. «Les lieux seront ouverts au public à l’occasion de projections gratuites autour du thème du sport comme vecteur d’intégration.» Focus inédit de cette édition, le sport fera aussi l’objet d’une soirée «un film, un sujet, un débat», avec la diffusion en première mondiale du documentaire de JeanLouis Perez, «Planète FIFA», suivie d’un débat en présence du chef de la rubrique des sports du Guardian, Owen Wilson, dont les révélations ont contribué à rendre publics les scandales internes à l’instance faîtière du football.
Plusieurs communes du Grand Genève collaborent à cette cuvée 2016 résolument tournée hors les murs de la traditionnelle Maison des arts du Grütli, et du Théâtre Pitoëff de Plainpalais, nouveau lieu central depuis 2015. Ainsi Chêne-Bougeries organisera une soirée autour du handicap et de la malvoyance tandis que Bernex accueillera des projections sur le droit des femmes, en collaboration avec l’Union des Paysanne et femmes rurales de la ville. «Le but n’est pas d’exporter le festival, précise Isabelle Gattiker, mais plutôt de travailler avec les personnes engagées localement, les associations et les services des communes partenaires». Et d’ajouter: «Ce qui me passionne, c’est d’investir de nouveaux lieux du paysage culturel genevois». Comme la Comédie de Genève où sera projeté «L’homme qui répare les femmes», de Thierry Michel. En compétition internationale dans la catégorie documentaire, ce film édifiant raconte le destin du Docteur Mukwege qui, depuis plus de vingt ans, recueille et soigne des femmes violées dans son hôpital de Bukavu au Congo. La projection sera suivie d’un dialogue entre cette figure hautement menacée dans son pays et Navanethem Pillay, ancienne Haut-Commissaire pour les droits de l’homme à l’ONU.
Tribune d’expression libre face au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, qui siège annuellement à la même période, le FIFDH s’efforce de lever les censures qui pèsent sur les violations à l’œuvre dans certains pays. Comme en Arabie Saoudite qui fera l’objet du premier débat officiel du festival. «Tout sauf un hasard, nous travaillons à ce niveau avec Human Rights Watch.» En écho aux débats sur l’asile en Suisse, l’équipe prévoit par ailleurs de consacrer une soirée à l’Erythrée à travers «Voyage en Barbarie». Un documentaire de Delphine Deloget et Cécile Allegra retraçant le parcours de survivants de camps de tortures situés dans le nord-est du Sinaï, une des voies empruntées par les Erythréens qui cherchent à rejoindre l’Europe. «L’Erythrée est un pays méconnu en Suisse, un des pires du point de vue de la liberté d’expression, où aucune caméra ne peut entrer et d’où les images ne sortent pas. Nous inviterons des personnalités exilées et discuterons des conditions de vie dans cet Etat-forteresse, ce qui permettra aux spectateurs de comprendre pourquoi les gens migrent.»
Parmi les grands cinéastes qui ont déjà confirmé leur venue à Genève figurent Nabil Ayouch, Amos Gitaï, et Brillante Mendoza. Tous trois concourront en compétition internationale dans la catégorie fiction. Le premier avec «Much Loved», un film sans complaisance sur la prostitution au Maroc, interdit au pays et qui valut à son auteur plusieurs menaces de mort. Le second viendra présenter «Le dernier jour d’Yitzhak Rabin», un thriller politique qui replace l’assassinat, en 1995, du Premier ministre israélien et Prix Nobel de la Paix dans son contexte politique, en mêlant reconstitutions fictives et images d’archives. Enfin, pour son treizième long-métrage, Taklub, le réalisteur Philippin s’est rendu sur les lieux ravagés par le tsunami provoqué par le typhon Haiyan, fin 2013. De ces villages grouillants et fantomatiques, il a recréé des récits de survie avec une véracité quasi-documentaire.
HommageLeila Alaoui, célèbre photographe franco-marocaine, a succombé à ses blessures le 18 janvier dernière à l’âge de 33 ans. Elle se trouvait au Burkina Faso dans le cadre d’une mission pour Amnesty International. Lors de l’attentat de Ouagadougou, elle était assise à la terrasse du café-restaurant Cappuccino où elle a été touchée par balles. Cette artiste engagée était reconnue dans son milieu professionnel, au Maroc, en France, en Suisse ainsi qu’au Liban, où elle vivait une partie de l’année.
L’Eurovision et les lesbiennes? Un sujet plutôt tabou jusqu’ici. En 2013, le baiser échangé entre la candidate de la Finlande, Krista Siegfrids, et une de ses danseuses lors des répétitions de sa chanson «Marry Me» avait fait scandale. Et les seules autres artistes femmes ayant participé au télé-crochet européen à s’être embrassées en public n’étaient pas lesbiennes! Rappelez-vous, c’était en 2003: le duo de pseudo-lesbiennes t.A.T.u., dont les étreintes n’avaient qu’une visée marketing, avait fini en troisième position du classement. Et comble du comble, le groupe représentait la Russie! La même Russie qui onze ans plus tard, après la victoire éclatant de Conchita Wurst, menaçait de boycotter le concours de la chanson au motif que la manifestation faisait de la «propagande homosexuelle». Seule exception en 60 ans: la chanteuse serbe Marija Šerifović, qui a remporté le concours en 2007 avec sa chanson d’amour «Molitva», et qui avait préféré une poignée de main révélant un cœur tatoué plutôt qu’un baiser.
Alors voir débarquer un groupe comme The Hungry Hearts lors du prochain concours de l’Eurovision, ce serait la revanche qu’on attend depuis des années. Les Norvégiennes en sont à deux doigts. Si elles remportent le Melodi Grand Prix samedi soir, elles seront les candidates désignées du pays scandinave à l’Eurovision 2016, qui aura lieu cette année dans la Suède voisine, à Stockholm. Et c’est justement avec une chanson sur la Russie qu’elles comptent concourir.
Critique de l’homophobie du gouvernement russe
«The streets of Moscow, with my girlfriend! The streets of Moscow, with my girlfriend!» Voilà commence la chanson «Laïka», co-interprétée avec la chanteuse de jazz norvégienne Lisa Dillan. Mais plutôt que de se lancer dans une critique frontale de l’homophobie du gouvernement russe, le groupe a choisi de raconter sa version de l’histoire de la chienne Laïka, mise en orbite autour de la Terre en 1957 par le programme spatial soviétique. «J’étais enfant quand j’ai entendu parler de Laïka pour la première fois. C’est une histoire tout à fait terrible. Elle avait une belle vie dans les rues de Moscou jusqu’à que des êtres humains arrivent, l’enferment dans Spoutnik 2 et qu’elle meure dans l’atmosphère», résume Tonje Gjevjon, fondatrice du groupe. «Sa vie et sa petite amie lui manquaient là-haut», ajoute-t-elle. «Mister Putin will not like it!»
«Nous n’avons pas d’instruments donc ce que nous utilisons sur scène ce sont nos corps de femmes»
De passage dans la capitale allemande durant la Berlinale, The Hungry Hearts ont illuminé une des soirées du festival organisées sous l’égide du magazine queer Siegessäule de leur électro-pop entraînante et de leurs chorégraphies déjantées. «Nous n’avons pas d’instruments donc ce que nous utilisons sur scène ce sont nos corps de femmes, nos courbes, mais pas d’une façon stéréotypée. Nous flirtons avec l’image de la femme hétérosexuelle un peu ennuyeuse », explique Tonje Gjevjon. Fondé il y a dix ans, le groupe n’avait jusqu’ici encore jamais enregistré d’album, se contentant de prestations lives. Son tout premier album, «Dyke Forever», sortira à la mi-mars : «Ce titre est une déclaration car il est important que les artistes lesbiennes puissent dire dans leurs chansons qu’elles aiment une femme, au lieu de le cacher par peur de perdre de l’audience. C’est un hommage. Nous sommes fières d’êtres lesbiennes et nous sommes des lesbiennes heureuses», insiste Tonje Gjevjon. On lui souhaite de pouvoir répéter bientôt ces mots devant des millions de téléspectateurs.
N.B.: dans une version précédente, nous avions oublié de mentionner la victoire de Marija Šerifović. Merci à nos lectrices vigilantes!
» Plus d’infos: hungryhearts.no
http://www.24heures.ch/suisse/debat-societe-seme-confusion-debat-fiscal/story/15308949|L’initiative du PDC «Pour le couple et la famille – Non à la pénalisation du mariage» est-elle un combat pour davantage d’équité fiscale ou un débat rétrograde sur le mariage comme institution? Depuis des semaines, ce sont deux visions diamétralement différentes du même texte qui s’opposent. Et rarement une campagne de votation n’aura autant semé la confusion dans les esprits.
Maria, 33 ans, pantalon rouge pétant, mèches blondes dans ses cheveux volumineux, déboule souriante et enjouée. «Salut, je suis lesbienne!», nous lance-telle. Tant d’apparente légèreté surprend dans un pays qui, en 2013, votait une loi condamnant à mort des homosexuels. L’Ouganda entrait ainsi dans le cercle – heureusement – très fermé des 11 pays comme l’Arabie Saoudite, le Pakistan ou le Yémen qui ont opté pour la peine de mort.
Mais aujourd’hui est une journée particulière pour cette ingénieure en freelance, qui a fondé la Youth Rock Foundation, une ONG qui œuvre à défendre les droits des LGBT. La journée internationale de lutte contre le sida, le 1er décembre, a été le prétexte pour organiser un événement gay friendly à Mulago, le plus grand hôpital de la capitale Kampala, qui s’étale sur plusieurs hectares. Dans la section des maladies infectieuses, une tente a été montée, des repas chauds seront distribués au cours de cette journée, qui s’articule autour de la prévention mais aussi de moments moins informels de rencontres, et même, à la fin, de danses traditionnelles ougandaises. Un espace de relative liberté qui remonte le moral des dizaines de participants, très majoritairement homosexuels: ici, dans l’enceinte de l’hôpital, ils se sentent acceptés, sans être jugés.
Maria s’est engagée assez tôt comme bénévole dans la lutte pour le droits des lesbiennes, car «les gens ont les mêmes clichés sur les hommes ou sur les femmes. Et sur les transgenres, les gens se demandent vraiment quelle est leur identité de genre? Homme, femme? Nous, on essaie de faire accepter chacun tel qu’il est», explique-t-elle en accueillant les nouveaux arrivants et en gérant la logistique de la journée. En Ouganda, surtout depuis 2004, quelques associations dans la même veine que la Rock Youth Foundation ont vu le jour, mais aucune, officiellement, n’est une organisation LGBT. Il s’agit ici de promouvoir les traitements anti-sida, là de faire de la prévention pour une santé sexuelle sécurisée ou de favoriser une formation professionnelle: le gouvernement, dans sa chasse aux gays, ne tolérerait pas d’ONG LGBT. Spécificité ougandaise: là où souvent les ONG gays, lesbiennes ou trans ne travaillent pas ensemble, dans ce pays, elles ont décidé de s’unir afin d’éviter le phénomène contre-productif de «compétition».
Un combat au quotidien
Les problématiques touchant les minorités sexuelles sont nombreuses: rejet des familles, exclusion sociale et médicale en cas de IST, ségrégation professionnelle, lynchage, agressions… voire meurtres. Maria, en couple depuis 3 ans avec sa copine, est la première consciente de tout cela. Elle a vécu le pire. «Avec ma copine, nous voulions nous fiancer, symboliquement bien sûr, puisque c’est interdit. Quand l’oncle de ma copine a appris la nouvelle, il l’a séquestrée pendant 3 jours, sans nourriture et sans eau. Elle était attachée. Il m’appelait pour me menacer de mort. Une fois, ma sœur a décroché et lui a dit: attention, c’est toi qui séquestres quelqu’un, là, nous aussi on peut te dénoncer à la police!», se souvient-elle. Maria a dû aller secourir sa bien-aimée, en pleine nuit, dissimulée sous un hijab et ensemble, elles ont réussi à fuir. Qui sait ce qui serait arrivé à sa copine? Son oncle prévoyait de la faire passer la nuit, dans une chambre, nue, avec deux hommes… Car le «viol correctif» existe bel et bien en Ouganda. Aujourd’hui, Maria en parle avec distance, mais sa relation amoureuse reste un combat au quotidien.
Un peu comme pour Princess Rihanna. Invitée de la journée, la jeune Ougandaise, née homme, a commencé à se faire appeler ainsi il y a 6 ans. Devenue miss Pride 2009 en Ouganda, grand motif de fierté à ses yeux, elle a souhaité devenir un visage de la communauté LGBT. «En tant que princesse, je dois donner des conseils, et éduquer les gens partout en Ouganda», lâche-t-elle, entre deux danses. Aujourd’hui, fière de ce qu’elle est, elle n’envisage pas d’opération du sexe. Sans aucune preuve de son homosexualité, Princess Rihanna a été emprisonnée à plusieurs reprises, dont une fois, plus de 7 mois. «On a été dénoncés, battus, envoyés en prison». Elle vit actuellement avec son petit ami, ce qui n’est pas toujours facile. «On vit avec le risque d’être agressé, bien sûr. On doit rester discrets», explique-t-elle.
Durcissement de l’homophobie
Si l’homosexualité est punissable depuis l’époque coloniale britannique, par l’article 145 adopté en 1950 pour dénoncer «toute relation charnelle contre nature», la situation s’est comme tendue depuis environ trente ans. L’arrivée des églises évangéliques américaines devient un phénomène inquiétant. Dans les sermons des pasteurs, les discours homophobes ne sont pas rares. Le pasteur Scott Lively, fondateur du groupe Abiding Truth Ministeries, a même été jugé aux Etats-Unis pour ses diatribes diffamatoires et haineuses à l’encontre des homosexuels, associant sans scrupules homosexualité et pédophilie ou épidémies, ou avançant que les gays avaient un plan pour détruire le modèle ougandais traditionnel. En 2011, le militant David Kato, père du mouvement LGBT en Ouganda, est assassiné. Ses proches sont persuadés que sa mort est due à son engagement politique, les menaces et harcèlements étant devenus plus fréquents à l’approche du jour fatidique.
2013 sera l’année du paroxysme: non seulement des journaux comme le Red Pepper, tabloïd de la pire espèce, publie des unes putassières, relayant une idéologie du complot gay partout, mais, plus grave, il ose aussi publier les portraits d’Ougandais supposément gays. Dans un contexte déjà tendu, c’est un véritable appel à la haine et aux agressions qui est lancé. En février 2014, 200 photos sont publiées. L’indignation est internationale.
Mais ce n’est pas tout. Du côté politique, la même année, le président Yoweri Museveni promulgue une loi anti-gay au caractère répressif jamais atteint encore. Il a même été glissé que c’est l’un des proches du pasteur intégriste américain qui aurait proposé la loi Kill the Gays Bill… Avant la peine de mort, l’homosexualité était condamnée jusqu’à 7 ans de prison. Mais la nouvelle loi, en plus de condamner à mort, pousse également à dénoncer ses voisins soupçonnés d’être homosexuels. «Il y a eu des tensions horribles dans les voisinages», se souvient Ambrose, un militant homosexuel de l’association Kuchu Times, plate-forme web de la communauté. «A cette période, beaucoup de gays ont demandé l’asile politique à l’étranger ou vivaient ici avec la peur au ventre», se rappelle encore Princess Rihanna.
«La plupart des attaques homophobes sont influencées par certains médias.»
Sur les motifs du président, les analyses des différents activistes sont concordantes: le président a opté pour cette loi en vue des prochaines présidentielles. En février 2016, en effet, aura lieu le scrutin qui verra le président Museveni, âgé de 84 ans et au pouvoir depuis 30 ans sans interruption, remettre son mandat en jeu… En route pour un énième mandat? Pour Ruth, militante de Kuchu Times, embraser le sujet de l’homosexualité est une «façon de contrôler des communautés désespérées: ils passent tout leur temps à l’église. On leur donne quelque chose pour les détourner de leurs vrais problèmes.» La loi de condamnation à mort a été retoquée par la Cour Constitutionnelle, mais seulement sur un motif juridique. Pas sur le contenu. D’autres députés reviennent régulièrement à la charge pour reproposer de nouveaux projets de lois. «Cette fois, on connaît mieux nos droits et on ne se laissera pas faire», lâche Princess Rihanna, déterminée.
La résistance s’organise
Mais si la société accepte encore mal les homosexuels, lesbiennes ou transsexuels, certaines voix dissidentes se font entendre. Si Ruth déclare «être en froid avec ceux qui ne m’acceptent pas telle que je suis», Maria peut compter sur le soutien indéfectible de sa sœur, Barbara. «Il ne m’est jamais venu à l’esprit de ne pas soutenir ma sœur», lâche-t-elle dans un souffle. Même son de cloche du côté de Steven, un autre membre fondateur de la Youth Rock Foundation, dont le frère a découvert son homosexualité sans jugement et en lui assurant son soutien éternel.
Du point de vue officiel, si certains pasteurs s’enflamment avec des discours homophobes, comme Martin Ssempa, grand pourfendeur de l’homosexualité, qui a demandé à faire appel de la décision de la Cour d’appel, d’autres ont adopté le chemin de la paix. Le pasteur Senyonjo, 84 ans, vieil homme à l’allure bonhomme et tout en rondeur, apparaît dans sa petite maison coquette de la banlieue de Kampala. En 2001, par l’intermédiaire d’un travailleur social, il rencontre 4 jeunes hommes homosexuels, rejetés par leur famille, qui «pensaient que Dieu ne les aimait pas et qu’ils étaient une abomination». Devant tant de désespoir, le pasteur prend leur défense, se fâche avec les membres de son église: «Pour moi, il était impossible de les condamner et j’ai plaidé pour qu’ils soient acceptés», raconte-t-il. Pour ce pasteur, il est clair que lors des études de théologie, les futurs pasteurs devraient apprendre à parler de sexualité, de mariage. «Quand ces homosexuels se marient, ils ne sont pas heureux. Mais quand ils s’acceptent, ils sont heureux et créatifs», analyse celui qui aime à parler de l’«agapè» grecque, cette forme d’amour inconditionnel qu’avait développée Platon. «Exclure des personnes, c’est ça, l’amour?» demande-t-il, rhétoriquement.
Ancré dans la société, il estime que les Ougandais se tendent sur le sujet de l’homosexualité, car c’est envisager que la sexualité n’est pas seulement destinée à la procréation. Rares sont les pasteurs à parler de plaisir sexuel, de créativité dans l’acte sexuel, et pourtant c’est ce que fait le pasteur Senyonjo, ouvert et plein de vitalité. Son engagement lui a créé bien des ennemis, au sein de l’Eglise. A l’enterrement de l’activiste David Kato, c’est lui qui rend l’office… Aujourd’hui, il n’a plus d’Eglise officielle et doit garder le silence quand il va prier dans celle d’un confrère. Dans un autre secteur, le magazine Bombastic, fait lui aussi office de précurseur audacieux du changement. En 2014, Kasha Jacqueline Nabagesera, 35 ans, une militante engagée dans la cause LGBT, lance le premier magazine qui s’adresse à la communauté, mais surtout à tous ceux qui ne connaissent des gays que ce qu’en disent les médias ougandais, à leur défaveur. Sa volonté? «Donner une voix aux sans voix».
Ruth et Ambrose dans les locaux de Kuchu Times. Photo: Eugénie Baccot
Au fil des pages, de vrais témoignages, où des homos, lesbiennes et trans peuvent s’exprimer, avec leurs mots, simples et touchants. Ruth, 33 ans, l’une des membres de l’association, a débuté son engagement après avoir découvert une vidéo où Kasha s’exprimait. Transcendée, elle a commencé à travailler à ses côtés dans son association. A ses yeux, il est clair que «la plupart des attaques homophobes sont influencées par certains médias». Le premier numéro, datant de décembre 2014, a été publié à 15’000 exemplaires, en autofinancement. Un beau défi, surtout face à un ministre de l’Ethique qui a menacé d’arrêter Kasha pour «promotion de l’homosexualité», rappelle Ruth, et qui était persuadé qu’en «distribuant les magazines, on faisait du recrutement d’homosexuels!» Objectif pour la seconde édition, actuellement en préparation: 50’000 numéros, qui seront financés grâce à une campagne active de crowdfunding, venant du monde entier.
La couverture pourrait bien représenter une femme noire qui tient la main d’un transgenre… Une provocation que le Bombastic peut se permettre, plus que jamais. «Avec la perspective des présidentielles, aucun politicien en Ouganda n’a envie d’attirer des images négatives sur le pays», estime Ruth. Les candidats n’évoquent même pas le sujet. Comme si l’ignorer rasait les homosexuels de la carte: raté.
Gourou incontesté de l’art contemporain à tendance 100 % gay dont les traces ADN se retrouvent un peu partout dans l’art actuel, AA Bronson est l’un des membres du légendaire groupe d’artistes canadiens General Idea fondé avec Felix Partz et Jorge Zontal en 1969. Pionniers de l’art conceptuel utilisant les médias de manière novatrice et endémique, leur modus operandi emprunte souvent des formes subversives pour l’époque en s’infiltrant tel le virus honni, avançant masqué, dans la grande foire d’empoigne artistico-médiatique. Utilisant tout medium de communication à portée de main, General Idea s’invite souvent là où on ne l’attend pas: au milieu des petites annonces, à un concours de beauté, à un talk-show et surtout dans les mass-media en première ligne.
Subtilement emballée de sorte à faire passer la pilule, son iconographie délibérément infusée de pop-art bon enfant fonctionne à double sens. Les mots tabous se propagent joyeusement sur fond multicolore, le message passe et General Idea grandit au point de devenir un groupe d’artistes majeurs dont l’influence est encore indéniablement ressentie aujourd’hui chez les jeunes générations d’artistes sociologiques en devenir.
La plupart des installations ont à peine pris une ride et sont toujours aussi indéboulonnables, sinon intrinsèquement liées à la cause gay sous toutes ses formes. Entre 1987 et 1994, le sida fait des ravages et le trio se focalise principalement sur cette thématique avec autant d’humour et de distance que possible, pris au piège au cœur même de la tourmente. Ils produisent des œuvres marquantes dont certaines pourraient être décrites en tant que fondamentales, telle la street sculpture Aids – parmi les créations plus immédiatement reconnaissables du groupe – revisitant le logo Love créé dans les sixties par l’artiste pop américain Robert Indiana et devenue une sorte d’emblème inoxydable des années-sida, affichant froidement et un peu de travers les quatre lettres qui font mal, dans un style à mi-chemin entre un cubisme post-dadaïste et un totalitarisme de pacotille, digne d’un roman d’anticipation glauque à souhait.
Ils produiront encore durant cette période quelques 75 projets temporaires d’art public dont certains de très grand volume et étonnamment appréciés du grand public, telle l’installation One Year of AZT/One day of AZT composée de pilules géantes gonflables et de tapisserie couverte du nombre exact de médication avalé en une année par un patient atteint du VIH.
General Idea, 1991
Suite au décès de ses deux partenaires et co-équipiers Partz et Zontal des suites du sida en 1994, AA Bronson retourne à New York après avoir épaulé ses deux compagnons dans la maison de Toronto spécialement aménagée pour faciliter leur départ.
En solitaire
AA Bronson ayant suivi très sérieusement durant cette période des cours de sage-femme pour mourants en Californie afin de prodiguer un maximum de soins de qualité à ses deux amis en fin de vie, il découvre par la même occasion tout un monde ésotérique pour lequel il semble avoir énormément d’affinités. Il devient ainsi, sans même s’en apercevoir, un guérisseur au sens propre du terme. Il débute donc parallèlement à sa production artistique personnelle tout un travail sur le thème du Healing, duquel, comme à son habitude, il se rit doucement.
Mélangeant les cartes tel un maestro, il s’amuse autant avec l’iconographie queer dont il est un fervent porte-drapeau, que celle du new-age dont il fait intégralement partie à présent. Maîtrisant parfaitement les codes habituels en vigueur dans le langage artistique contemporain, il n’hésite pas à jongler habilement avec ceux-ci jusqu’à brouiller complètement les pistes. Le résultat hybride contenant à parts égales chacun de ces éléments est donc formellement inclassable et unique en son genre. Outre les cours qu’il donne à UCLA, Yale et l’université de Toronto ainsi que les nombreuses récompenses honorifiques dont il a été gratifié, il trouve encore le temps de produire des expositions ponctuelles d’une qualité toujours aussi remarquable ainsi que notamment de s’offrir en passant un panneau publicitaire gigantesque sur la centrale électrique de Toronto, arborant un: «AA Bronson, Healer» accompagné de son numéro. Il peut aussi lui arriver à l’occasion de performer à moitié nu entouré de jeunes éphèbes couverts de cendres dans sa série Invocation of the Queer Spirits; de se grimer en divinité courroucée en tenue d’Adam écarlate; de régner sur The Institute for Art, Religion and Social Justice ou de créer une école intitulée School for Young Shamans à travers laquelle il collabore activement, d’égal à égal, avec de nombreux jeunes artistes.
Il a en outre proposé un Monument for Homosexual and Transgender Victims of the Nazi Regime lors d’un concours d’art public à Vienne en collaboration avec son partenaire actuel Mark Jan Krayenhoff Van de Leur – un projet qui a fait couler beaucoup d’encre, en gagnant le troisième prix de ce concours – et dirige aussi avec savoir-faire depuis de nombreuses décennies la maison d’édition new-yorkaise Printed Matter Inc., spécialisée en micro-édition underground. Il donne également fréquemment de nombreuses conférences à travers le monde, sans oublier les traitements chamaniques considérés comme son véritable métier à ce jour, d’où le titre officiel de Healer. Idolâtré par beaucoup à juste titre, il est même parfois possible d’approcher de plus près cette légende vivante et avec un peu de chance, de bénéficier d’un rendez-vous pour un massage chamanique avec Le Maître.
Il n’est pas rare qu’il propose des séances dans sa Tent of Healing simultanément à des invitations dans de grands musées tel le Stedeljik Museum d’Amsterdam en 2013. Une visite de ses nombreuses traces sur Internet est chaudement recommandée à ceux qui aimeraient en savoir plus sur celui que l’on surnomme parfois The Cosmic Queer: un surnom sur mesure pour un personnage mythique doublé d’une clé de voûte de l’art contestataire comme on n’en fait plus. Long Live AA Bronson!
Un groupe ultraconservateur australien a mobilisé ses adhérents pour saboter un bal destiné aux mineurs LGBT, dans l’Etat de Victoria. Le Same Sex Gender Diverse Formal permet aux moins de 18 ans d’exprimer leur orientation et leur identité librement dans un cadre festif.
La Stop Safe Schools Coalition, un obscur lobby chrétien, ne l’entendait pas de cette oreille. La semaine dernière, elle a prié ses amis sur Facebook d’acheter en masse des billets pour l’événement, afin d’empêcher les jeunes de s’y inscrire. «Mettons fin à cette folie avant qu’elle ne consume tout le secteur de l’éducation et que vos enfants ne reçoivent à l’école que de l’endoctrinement… Plus on aura de billets, plus on aura protégé de jeunes», a lancé l’administrateur de la page.
Émerveillement
En fait de sabotage, la coalition ultraconservatrice a dirigé ses sympathisant sur la page de crowdfunding du groupe Minus18, organisateur du bal, qui combat l’homophobie et la transphobie en milieu scolaire. Celui-ci a vu avec émerveillement les fonds affluer. Mercredi, elle avait récolté 36’500 dollars (soit environ 23’000 euros ou 25’000 francs) – plus du double de son objectif, fixé à 15’000 dollars.
Résultat: le fameux bal prévu le 9 avril à St. Kilda, un quartier de Melbourne, fera entrée libre pour les jeunes LGBT. «C’est l’effet inverse de ce que Stop Safe Schools voulait», s’est félicité Micah Scott, contacté par «The Guardian». Ceux qui avaient déjà acheté leur billet seront remboursés.
.
A peine croyable dans l’Europe de 2016. Les autorités sanitaires de la capitale tchèque ont pris l’initiative, le mois dernier, de porter plainte contre 30 hommes séropositifs, accusés d’avoir eu des relations sexuelles non protégées. Bien qu’aucune victime ne se soit manifestée, ces individus risquent 10 ans de prison pour avoir transmis sciemment une maladie infectieuse, en vertu des articles 152 et 153 du Code pénal.
L’affaire, entre les mains de la police, n’a encore donné lieu à aucune inculpation, note Edwin J Bernard sur le site HIV Justice Network.
A l’origine de ces poursuites, le Département de la santé de Prague, qui aurait récolté les noms des 30 individus ayant contracté une autre infection sexuellement transmissible après avoir été testés positifs au VIH. La preuve, selon cet organisme public, que ces hommes ont eu des rapports sexuels non protégés.
«La conséquence de tout cela, c’est que les gens qui sont séropositifs éviteront les docteurs à l’avenir, quand ils contracteront une IST»
L’Aide tchèque contre le sida se mobilise. Elle a offert un soutien juridique aux personnes concernées. Ces dernières, sous traitement, avaient pour la plupart une charge virale indétectable. Ces hommes n’étaient donc pas en mesure de contaminer leur partenaire, en général également séropositif. En outre, certaines maladies sexuellement transmissibles comme la syphilis peuvent être contractées malgré l’utilisation d’un préservatif, rappelle l’ONG. «La conséquence de tout cela, c’est que les gens qui sont séropositifs éviteront les docteurs à l’avenir, quand ils contracteront une IST», a expliqué Jakub Tomšej, juriste auprès de l’Aide tchèque contre le sida, à Gay Star News.
«Je n’ai jamais entendu parler d’une telle chasse aux sorcières contre les personnes vivant avec le VIH et d’une telle violation du secret médical pour la mener à bien», a commenté Jaime Todd-Gher, chercheuse dans le domaine de la santé sexuelle auprès d’Amnesty International, interrogée par BuzzFeed. La démarche des autorités tchèques fait l’objet d’une pétition adressée à la Commission européenne par le European AIDS Treatment Group. Elle rappelle que la criminalisation des séropositifs met en péril les politiques de prévention et de dépistage.
Homophobie
Les milieux associatifs ont aussi relevé le caractère homophobe de la dénonciation des 30 hommes, apparemment tous gays. La réaction de la cheffe du département de la santé pragois n’a fait que confirmer ce pressentiment. «La campagne qui met en cause nos pratiques vise clairement à asseoir les droits d’une minorité aux dépens des droits de la majorité, à savoir le droit à la santé», a indiqué Zdeňka Jágrová. «Nous considérons comme très dangereuses les tentatives de créer un groupe privilégié qui serait dégagé de toute responsabilité», a-t-elle ajouté.
http://www.20min.ch/ro/news/suisse/story/Renvoi-des-criminels–le-peuple-pourrait-dire-non-14987015|La campagne pour le «non» à une loi rétrograde, inutile et coûteuse commencerait-elle à porter ses fruits? La troisième vague de sondages en ligne menés par «20 minutes» fait apparaître un effritement du soutien à l’initiative du PDC «Non à la pénalisation du mariage». A 10 jours de la votation, la part des partisans au texte, qui prévoit d’inscrire dans la Constitution une définition restrictive du mariage, a fondu de 61% à 49 %. Ceux qui rejettent l’initiative sont 45%, tandis que 6% sont encore indécis.
Des policiers antiémeutes et des canons à eau… contre des baisers. C’est la scène surréaliste qui s’est déroulée samedi sur la Plaza de Armas de Lima. Sin Etiquetas, une plateforme LGBT sur le web y avait appelé à un kiss-in «contre l’homophobie» à la veille de la Saint-Valentin.
Quelques dizaines de courageux militants venus «exprimer leur amour en s’embrassant et en se serrant dans les bras» ont tenu bon quelques minutes en scandant «Egalité!» avant d’être brutalement refoulés. Quelques personnes ont été légèrement blessées.
Interdiction
Les collectifs LGBT ont déjà tenté de se rassembler plusieurs fois sur la place centrale de la capitale. Les autorités locale ont justifié la répression de ce samedi par l’interdiction des manifestations sur l’esplanade. Mais George Liendo, du groupe Promsex, observe que des processions religieuses et des événements culturels, entre autres, s’y déroulent régulièrement.
Les militants LGBT péruviens se battent depuis des années pour faire entendre leur voix. L’incident de samedi illustre notamment les violences policières visant la communauté. «Où était la police qui nous attaque aujourd’hui quand moi et mon conjoints étions agressés?» s’est écrié un activiste pendant le face à face avec la police. La manif rappelait également le refus des élus péruviens, sous pression de l’Eglise catholique, d’accorder une reconnaissance légale aux couples de même sexe.
https://www.letemps.ch/societe/2016/02/11/senegal-interdit-sacs-main-un-homme|«Cette polémique a nui à mon image mais j’essaie de faire face, parce que je n’ai pas le choix. Quand on joue les premiers rôles, on laisse parler les gens», a déclaré Waly Seck. Ce rappeur a été accusé de promouvoir l’homosexualité après avoir été photographié avec un cabas, jugé trop féminin. Lui se dit «victime de la mode». La polémique est devenue une affaire d’Etat.
Qui l’aurait cru? Au beau milieu des éphèbes dénudés du photographe allemand Wilhelm von Gloeden, des clichés de l’activiste lesbienne Petra Gall, qui a documenté l’underground lesbien à Berlin-Ouest dans les années 1970-1980 ou d’une affiche du film-culte de Rosa von Praunheim (1), se trouve un portrait de Lénine. Alors que la Russie fait aujourd’hui la chasse aux gays et aux lesbiennes, Wolfgang Theis, le curateur de l’exposition Tapetenwechsel (2) (changement de tapisserie), inaugurée à l’occasion du 30e anniversaire du Schwules Museum, a trouvé bon de rappeler qu’il y a près d’un siècle le père de la révolution bolchevique avait légalisé l’homosexualité. «J’ai trouvé le tableau au marché aux puces il y a quelques semaines», s’amuse Wolfgang Theis, qui n’est autre qu’un des fondateurs du musée. «Le premier au monde», précise-t-il avec une étincelle de fierté dans ses yeux malicieux.
Eldorado
Alors qu’il était étudiant en sociologie, il monte avec quelques camarades une exposition sur l’histoire du mouvement gay dans la capitale allemande au musée municipal de Berlin en 1984, baptisée Eldorado, du nom d’un cabaret mythique des années 1920. «À cette époque nous n’avions rien», se souvient Wolfgang Theis. «Nous avons lancé un appel pour demander à ce que les gens nous envoient des objets qui témoignent de l’histoire des gays. Et il y a plein de gays qui nous ont envoyé leurs films porno!», se souvient-il, amusé.
Le Schwules Musuem a ouvert ses portes l’année suivante, d’abord dans une salle prêtée par une association gay, qui devait régulièrement être vidée quand des événements étaient organisés, puis à Mehringdamm, à Kreuzberg, au-dessus d’un club gay non moins mythique, le SchwuZ. En 2013, les deux établissements ont dû déménager: la discothèque s’est installée dans le quartier populaire de Neukölln, tandis que le Schwules Museum a pris ses quartiers à la lisière du Tiergarten, le poumon vert de Berlin, où il dispose désormais d’un espace collant plus à ses ambitions.
Rattrapés par le marché de l’art
«Nous avons très envie d’avoir à nouveau une exposition permanente pour répondre aux attentes des touristes qui se rendent à Berlin et visitent notre musée», explique Jan-Claus Müller membre du comité directeur du musée. «Cette exposition sur l’histoire du musée constitue déjà un grand pas dans cette direction».
En 30 années d’expositions, le Schwules Museum est parvenu à se constituer un fond important, notamment en posant comme condition que chacun des artistes exposés offre une de ses œuvres au musée. Mais Wolfgang Theis regrette que les moyens financiers limités du musée l’empêchent d’enrichir sa collection: «Nous n’avons pas assez de Hockney, nous n’avons pas un seul Tom of Finland, c’était trop cher. À nos débuts, nous pouvions à peu près tout nous offrir, mais plus nous sommes devenus célèbres, plus l’art gay a pris de la valeur sur le marché de l’art. Autrefois nous trouvions beaucoup d’œuvres sur les marchés aux puces».
«A chaque fois que nous nous sommes retrouvés dans une situation délicate, nous avons organisé une exposition sur le porno.» Wolfgang Theis
Les 250’000 euros de subventions annuelles que reçoit le musée depuis quelques années ne suffisent souvent pas à couvrir les dépenses et permettent seulement de financer une poignée d’emplois. La grande majorité des personnes qui travaillent au Schwules Museum sont bénévoles, souligne Jan-Claus Müller. «Beaucoup d’entre-elles ont envie de faire quelque chose en retour pour la communauté, de s’engager, que ce soit par amour pour l’art ou pour rencontrer d’autres gens». Avec le temps, l’équipe du musée a d’ailleurs trouvé une formule magique pour redresser la barre quand les finances sont mauvaises: «A chaque fois que nous nous sommes retrouvés dans une situation délicate, nous avons organisé une exposition sur le porno» s’esclaffe Wolfgang Theis, qui cite l’exemple de l’exposition Porn that way, qui a attiré en 2014 de nombreux visiteurs, y compris un public hétérosexuel. Les prochaines expositions que s’apprête à accueillir le musée cette année porteront sur les superhéros de BD queer, les dandies et les enfants terribles Klaus et Erika Mann.
(1) «Nicht der Homosexuelle ist pervers, sondern die Situation, in der er lebt» («Ce n’est pas l’homosexuel qui est pervers mais la société dans laquelle il vit»), 1971
(2) Exposition «Tapetenwechsel», jusqu’au 12 mai
» Schwules Museum, Lützowstraße 73. Ouvert tous les jours de 14h à 18h sauf le mardi, jusqu’à 20h le jeudi et 19h le samedi. Entrée: 7,50€.
Trois jeunes hommes ont été condamnés hier par un tribunal de Londres pour avoir aidé un adolescent de Cardiff de 17 ans, Aseel Muthana, à partir en Syrie s’engager dans les rangs jihadistes.
Le procès a donné lieu à des révélations surprenantes sur la relation ambiguë entre Muthanna et un des prévenus, Forhad Rahman. Dans leurs discussions sur le jihad fin 2013, début 2014, les deux jeunes s’envoyaient des mots romantiques parsemés d’émoticônes, s’appelant «babe» ou «honey». «Loool, radicalise-moi baby», dit Rahman lors d’un des échanges, où il appelle son jeune protégé «Welsh cutie» («le Gallois mignon»).
Droit à la vie
Sachant le sort réservé aux gays sous le «califat» de Daesh dès l’automne 2014, le Ministère public britannique a, pendant l’instruction, tenue secrète la possible homosexualité de Muthanna. «Il a le droit à la vie. En tant que policiers, nous protégeons le droit à la vie de tout le monde, même d’un terroriste», a indiqué le chef de la police locale lors d’un briefing, rapporte «The Telegraph».
Le procès a aussi donné à voir des vidéos d’«entraînements au combat» involontairement loufoques, où Muthana et un de ses copains de Cardiff jouent au jihad dans un terrain vague. Son camarade, un converti également sur le banc des accusés, tente d’entonner un nasheed, un chant religieux islamique, et finit par reprendre la mélodie du film «Rocky». Muthanna s’est envolé en février 2014 en compagnie d’une jeune musulmane écossaise. Il avait des papiers et un billet d’avion fournis gracieusement par ses copains apprentis jihadistes.
Parti quelques mois plus tôt avec quatre autres jeunes de Cardiff, son frère aîné était déjà sur place. Ce dernier est apparu sur les vidéos de propagande de l’EI.
Tout commence par un coup de foudre entre Laurel Hester, brillante inspecteur de police quadragénaire très respectée des habitants mais cachant son homosexualité, et Stacie Andree, une mécanicienne de vingt ans sa cadette qui assume crânement sa différence. L’amour entre ces deux femmes, qu’opposent en outre leur grande différence d’âge et leur condition sociale, choque dans l’Amérique encore frileuse du début des années 2000.
Mais peu importe les préjugés, même s’ils sont durs à vaincre à Ocean County, New Jersey. Elles décident d’habiter ensemble, concluent un contrat de partenariat domestique (un pacs à l’américaine) et vivent intensément la vie ordinaire d’un couple qui s’aime et bâtit des projets d’avenir. Mais leur quotidien bascule le jour où Laurel apprend qu’elle est atteinte d’un cancer des poumons en phase terminale.
Un dernier souhait qui met le feu aux poudres
Alors qu’elle s’est donné corps et âme à son métier pendant 23 ans sans jamais rien réclamer, Laurel a un dernier souhait. Que sa pension revienne à sa compagne pour lui permettre de rembourser la maison. Les élus locaux refusent catégoriquement. Bien qu’ils en aient le pouvoir, ils craignant les réactions négatives de leurs administrés et n’entendent pas traiter les pacsés comme les mariés.
C’est mal connaître la farouche détermination des intéressées. Soutenues par des activistes, Laurel (qui mourra en 2007) et Stacie se battront envers et contre tout pour faire plier les autorités et finalement obtenir la reconnaissance de leurs droits. Ce premier pas décisif vers l’égalité, conduisit la Cour suprême américaine à décréter l’ouverture du mariage pour tous le 26 juin 2015.
Révélateur d’une société coincée
«Free Love», adaptation d’une réalité vécue signée Peter Sollett, raconte la passion, le désespoir et le courage face au cancer, la lutte acharnée de ces deux figures emblématiques, devenues presque malgré elles les porte-paroles d’une communauté discriminée.
Révélateur d’une société coincée dans un passé pourtant si proche, Free Love vaut toutefois davantage par son sujet, la défense du mariage homosexuel que par son traitement et sa mise en scène. N’est pas Todd Haynes qui veut. Vu l’incroyable impact politico-social de cette simple histoire d’amour, on reprochera à l’auteur un trop plein de romance, un flirt poussé avec les clichés, notamment dans les scènes où Steve Carrell en fait des tonnes en activiste gay, ainsi qu’une insistance maladroite à montrer les ravages de la maladie pour mieux émouvoir les foules.
En revanche, les comédiennes assurent en se révélant à la fois justes, sobres, touchantes, naturelles. A l’image de la toujours excellente Julianne Moore (en dépit d’un redoutable brushing…) dans le rôle de l’inspecteur et de la benjamine Ellen Page, qui a fait son coming-out l’année dernière.
Se sentant proche du combat de ces deux êtres aux rêves et aux ambitions modestes qui ont néanmoins significativement contribué à l’avancée de la cause, elle s’en est expliquée ainsi: «Faire connaître cette histoire, ça signifiait beaucoup pour moi qui suis lesbienne. J’admire ces femmes qui se sont révoltées alors qu’elles vivaient des moments si difficiles. Elles ont osé se battre jusqu’au bout pour défendre la justice et l’égalité pour tous »
» En salles dès aujourd’hui
http://www.tdg.ch/culture/thetre-peutil-scene-gay/story/26299888|Le metteur en scène et directeur du Poche réagit au commentaire controversé de la «Tribune de Genève», qui s’interrogeait en décembre sur «l’avènement d’une scène gay» militante subventionnée par les pouvoirs publics dans la théâtre de la Vieille-Ville genevoise. Un théâtre engagé? Oui, répond Mathieu Bertholet, «un théâtre de textes d’aujourd’hui, et mon projet est de radicaliser cette proposition.» Mais pour lui, l’étiquette de «scène gay» ne veut rien dire. «Existe-t-il des thématiques qui ne touchent que les gays? Il serait extrêmement bizarre de dire ça… Je fais du Poche un lieu de liberté d’expression pour tous ceux qui n’ont pas droit à la parole ailleurs: les auteurs vivants et les oubliés de nos plateaux.»
http://www.lorientlejour.com/article/969113/-jai-cache-mes-pantalons-roses-et-jaunes-et-je-me-suis-entraine-a-marcher-dune-facon-masculine-.html|«Ali», jeune réfugié au Liban, raconte la vie gay dans sa ville natale de Deir Ez-Zor, dans l’est de la Syrie, de la révolution de 2011 à la prise de pouvoir par le groupe Etat islamique, en juin 2014. Alertée par la disparition d’un ami, la communauté doit alors radicalement changer ses habitudes. «On s’est rendu compte que Daech notait les moindres détails de notre physique. Mes amis me disaient que je me déhanchais et qu’il fallait rester vigilant car je pouvais être facilement repéré. J’ai caché mes pantalons roses et jaunes, et je me suis entraîné à marcher d’une façon masculine. Je ne me reconnaissais plus. Je me regardais dans le miroir et je voyais un autre homme barbu et viril. C’était comme de la schizophrénie.»
«À l’internat, je me faisais insulter. Tout le monde me regardait comme un pédé… Au bout d’un moment, je me suis dit stop!» Michael organise alors sa première soirée. Le thème: drag-queen. «On a monté un spectacle ; deux footballeurs du lycée étaient déguisés en gogo-dancer, moi et un autre, on était travelotés. J’ai fini par faire un lap dance sur les genoux du proviseur. Nous sommes passés instantanément du statut de paria à celui de star!»
Michael a 37 ans et cela fait plus de 15 ans qu’il organise des soirées à Lyon ; enfin, au départ, c’était lui, à présent c’est Chantal La Nuit. «Je m’ennuyais beaucoup dans le milieu mainstream. En fait, il n’y avait rien de culturel. Les gens venaient là juste pour consommer de la soirée… La fête dans le milieu gay se résumait à la recherche de bites et de culs». Le tournant, c’est d’avoir participé aux UEEH (Universités d’été euroméditerranéennes des homosexualités), un événement interassociatif, où il découvre des gens «comme lui», qui cherche à réfléchir aux questions de genre, à ce que le monde gay et lesbien peut apporter à la culture. Il y découvre «un milieu créatif très puissant, toujours en mouvement».
Contre l’invisibilité
«J’en avais marre des clichés qu’on trouvait dans le milieu gay masculin: Les mecs s’y regardaient en chien de faïence, il y avait peu de mixité et je m’y ennuyais. Il n’y avait ni ambiance, ni ambition culturelle. En fait, les soirées où les convives viennent costumés, c’est un contrepied à l’invisibilité des gays. Quand t’es ado, que t’es pd, tu fais tout pour qu’on te remarque pas. Tu te dis: Oui, je suis pédé, mais au moins je ne suis pas une folle.»
Lors d’un séjour à Barcelone, Michael découvre les queers. De retour à Lyon, il décide de se rendre en talon aiguille à une soirée, juste des talons. Dans la boîte, un fringothèque. Il enfile une robe, une perruque blonde qui contrastait étrangement avec sa barbe… («Conchita Wurst, la salope, m’a tout volé!») Il fait un malheur. «On m’a demandé comment je m’appelais, j’ai répondu spontanément Chantal.»
Comment est Chantal? «Elle a du bagout, elle est grivoise et elle aime bien montrer son cul.» Au cours du temps, le personnage a évolué: elle est passée de la cagole marseillaise en mini-jupe à la bourgeoise en robe élégante et minimaliste, «mais elle est toujours blonde et montre toujours son cul». Au départ, les soirée se déroulaient dans un petit bar, puis dans une péniche (Sonic), finalement au Sucre, un lieu de culture alternative. De minuit à une heure, une performance artistique ou un concert. Ensuite, de la musique indie-dance, house et techno… la fête dans tous ses états.
L’univers de Chantal
Chantal vous reçoit dans sa mythologie, avec des créatures queer, des gens costumés, des apollons en Spandex, des filles torse nu. Garçons sauvages se veut un espace de liberté, où chacun vient avec sa propre singularité. Le maître mot est de parvenir à rire de soi-même. «J’ai vu pas mal de mecs qui venaient à reculons à nos fêtes, la première fois du moins – c’est quoi ce truc? – et la fois d’après, c’est eux qui débarquent en talon!» Près de 80 % des 800 convives sont costumés. Le public devient acteur. «Si tu portes un costumes, tu es là pour déconner, l’ambiance est posée.» Tout de même, n’est-ce pas un risque que de souligner le cliché pédé – soirée – débauche, surtout dans le contexte politique actuel? «C’est pas grave. On aime faire la fête. Et chez les hétéros, c’est pareil.»
La France vire à droite. Laurent Wauquiez, un républicain aux reflets bleu Marine, a été élu président de la région de Lyon. Mauvais signe? «Lyon ne l’a pas élu, ce sont les régions périphériques. C’est plutôt une ville de centre droit, mais la population reste assez cool.» Chantal se veut confiante: «La rogne de la manif pour tous est en perte de vitesse. Avec le mariage pour tous, la loi dit à présent que deux hommes, deux femmes qui s’aiment ça existent… et vis-à-vis des jeunes, ça change tout.»
Bar, boîte et muséeChantal La Nuit aime Le Lavoir Public, pour les before, de 20h à minuit. «Les consos sont pas chères, l’esprit est bon enfant.» On y voit des hétéros, des gays, des personnes transgenres.
Le Sucre est un lieu culturel alternatif, qui propose souvent des artistes et des DJ, live. Le lieu accueillera les prochaines soirées Garçons sauvages, qui auront lieu le 13 février et le 16 avril prochain.
Lyon vient d’ouvrir un nouveau musée d’histoire naturelle, le Musée des Confluences. «Le lieu est neuf, l’architecture magnifique.» Il propose des expositions thématiques et un cabinet des curiosités.
La loi Cirinnà sur les unions civiles a du plomb dans l’aile. Après avoir soutenu le texte, qui doit enfin permettre aux couples gays et lesbiens d’être reconnus par l’Etat, le Mouvement 5 étoiles, deuxième force politique d’Italie, est en train de se dérober. A la surprise générale, Beppe Grillo, humoriste et fondateur du parti populiste et laïc, a appelé ses élus à user de leur «liberté de conscience» sur la question la plus controversée du texte: la possibilité d’adopter l’enfant biologique du conjoint. C’est sur cette disposition que se concentrent les attaques des milieux traditionalistes.
«Honte», «trahison», «lâcheté»… le revirement soudain de Grillo a suscité l’incompréhension et la colère sur les réseaux sous le mot-clé #dietrofrontM5S («volte face Mouvement 5 étoiles»). En effet, les parlementaires du Mouvement 5 étoiles ont pour principe d’être les porte-parole de la base. Celle-ci avait été consultée en 2014 sur les unions civiles, y compris sur l’adoption pour les couples de même sexe. Le résultat avait alors été sans appel: 80% des adhérents en faveur d’une réforme de ce type.
Il Vaticano ha già preparato la teca per il suo nuovo santo. @M5S_Senato #dietrofrontM5S #m5s pic.twitter.com/mnrZOSYqOK
— Never a (Grey)joy (@johnlannister_) 6 Février 2016
«Le Vatican a déjà préparé la vitrine pour son nouveau saint»
Incertitude
«Le match est relancé. Toute la loi pourrait sauter. Voilà un scénario très intéressant», s’est réjoui Angelino Alfano, ministre de l’Intérieur et leader du Nouveau centre droit. L’issue du vote à bulletin secret, cette semaine, est plus incertaine que jamais. De fait, la loi Cirinnà est également contestée par quelque 34 parlementaires issus de l’aile catholique du Parti démocrate de Matteo Renzi. Le président du Conseil a prévenu qu’il n’entendait pas modifier le texte. «Il n’y aura pas de radiation. Je vais essayer d’obtenir l’adoption par le conjoint. C’est difficile, mais pas impossible.»
L’Italie est le dernier Etat d’Europe occidentale où les couples gay et lesbiens ne bénéficient d’aucune reconnaissance légale, sinon au niveau de quelques municipalités. Le sujet est hautement toxique dans la politique italienne. La précédente tentative de réforme, la loi DiCo de 2007, avait fini par entraîner la chute du gouvernement de centre gauche de Romano Prodi.
» Lire également sur le blog de Philippe Ridet du «Monde»
C’est la bonne nouvelle de ce début d’année pour la région fribourgeoise qui était un peu chagrin depuis la fermeture du bar Elvis & moi. En effet, la joyeuse troupe de Yes We Queer! remet le couvert en organisant de nouvelles soirées. «Avec Valentine, on avait décidé que les Yes, We Queer devaient mourir avec le Elvis & Moi. Mais après sept années aux commandes de ces rendez-vous, je ne pouvais pas laisser Fribourg comme ça! Alors bien sûr, le lieu change, mais je suis sûr qu’il y aura aussi cette folie qu’on trouvait aux Yes!» nous confie David Ruffieux, organisateur de ces événements.
Premier rendez-vous des Queer or die? Le 27 février à l’Arsen’alt dès 21h et jusqu’à 3h du matin. Côté musique, David Ruffieux qui officie également en tant que DJ, nous promet «de la pop putassière, de bon vieux morceaux aussi, coupés par des titres plus pointus. Tout ça doit surtout donner envie de bouger!»
Question animations? «J’aimerais bien que le concept évolue à chaque fois. Une amie propose des séances ciné pour les Français de Zurich, on va voir pour proposer quelque chose mais ça doit surtout être fun et dynamique. On verra…»
En attendant, tous à vos agendas puisque après le 27 février la soirée suivante est programmée pour le samedi 30 avril. Notez aussi que le 9 avril, le Nouveau Monde accueillera une soirée de soutien à la Pride 2016 de Fribourg! «On veut vraiment faire partie du milieu festif et/ou culturel local. Et de voir à quel point les gens veulent collaborer avec nous, c’est formidable! D’ailleurs, le comité d’organisation de la Pride sera présent lors du carnaval des Bolzes à Fribourg le 7 février! Avec un char et surtout un thème qui en dit long: «Les reines vous invitent»… Bref, venez nous soutenir.» Pour les infos il faudra liker Queer or die! sur Facebook! Ou consulter 360°, évidemment!
» Queer or die, le 27 février à l’Arsen’alt de Fribourg. Plus d’infos sur facebook.com/queerordie et sur 360° Gaymap
Deux hommes. Barbes, santiags, chapeaux. Leurs ébats, filmés avec tact, mettent en image «I don’t know what to do», titre du groupe Indiana Queen, basé au Tennessee et emmené par le chanteur ouvertement queer Kevin Thornton. Des références homo-érotiques dans un clip? Le monde de la pop en est coutumier. Sauf que Indiana Queen est un groupe de country, et que le genre continue de se montrer frileux en matière de minorités. De quoi faire mousser la sortie de l’album «I Built a Fire», prévue courant février.
La country, dit-on, sert de ciment culturel aux franges les plus conservatrices de l’Amérique. Ses hymnes en blue jeans racontent les vastes plaines et les néons de Nashville, fief républicain, blanc et chrétien. Les riffs de guitare sèche, les voyelles légèrement nasales et les ballades autoroutières sont à l’opposé de la diversité des mégapoles côtières. Bref, la country n’a rien à voir avec le grand abécédaire identitaire LGBTIQA. Vraiment?
Fiers et résignés
Depuis quelques années, une série de sorties de placard contredisent le refrain habituel. Tout comme le rap et le RnB, la country, style le plus populaire de la FM américaine, s’est mué en nouveau terrain de revendication. 2010. Coutumière des charts, Chely Wright est la première artiste majeure de la Bible Belt à faire son coming out. Talent, voix typique et blondeurs typées: Chely Wright est une icône. Sur le plateau d’Oprah Winfrey, au bord des larmes, elle apparaît à la fois fière et résignée. «C’est ainsi que Dieu a voulu que je sois.»
L’Amérique puritaine, pourtant, détourne les yeux. En 2014, Chely Wright doit financer son nouvel album studio à coup de crowdfunding. Le cas n’est pas isolé. Ty Herndon, beau gosse de Nashville au parcours en dents de scie, finit par confirmer son homosexualité en 2014, alors que sa carrière vacille. Le jeune Billy Gilman lui emboîte le pas, et voit aussi le succès s’éloigner. Herndon et Gilman, depuis, se sont reconstruit de nouveaux publics.
Made in USA
A Brooklyn, loin du Midwest, la country s’est muée en accessoire identitaire, sur un mode plus hip, plus subversif. Affirmant que «parfois on aime une musique qui ne nous aime pas en retour», les soirées Gay Ole Opry ont vu éclore une nouvelle garde de groupes country queer, parfois aux frontières de la parodie. Ainsi du duo My Gay Banjo, dont les joyeuses chorés au parc jouent le trope du «country boy in the city». «I’m a simple country», disent aussi les kids de Paisley Fields dans «Brooklyn Rodeo». Leur album «Oh These Urban Fences» parle d’amours pédé-gouine sur fond de country pur sucre. Les protagonistes de Kings, elles, distillent des chorus plus discrets, et d’autant plus roots.
Si la country de Brooklyn se la joue gentiment queer theory, c’est à Nashville que continuent d’émerger les propositions les plus intéressantes. Il en va ainsi de «12 stories», le premier album de Brandy Clark, auteur-compositeur ouvertement lesbienne qui déclare écrire «pour les mères qui amènent leurs filles aux concerts de Taylor Swift». Clark ne cherche pas à redéfinir le genre. Plutôt, elle en investit les marges, chante le désarroi des épouses désenchantées, les mariages à la dérive que l’on compense à coup de narcotiques et de motels moites, le courage du divorce, les enfants illégitimes, la tentation de la girl next door. Tout cela avec un sens formidable de la contradiction, entre Pray to Jesus, Get High et Hungover. Cheers!
Etablie depuis plus de 30 ans, l’Atlah World Missionary Church fait tache dans un quartier de Harlem en plein développement. Devant sa façade, un énorme panneau où se succèdent messages haineux et apocalyptiques. Les «sodomites», en particulier, y sont voués à la lapidation, au «cancer, au VIH, à la syphillis, à l’infarctus, à la folie, à la gale et finalement à l’Enfer.» Quant à Barack Obama, il y est décrit comme un «taliban musulman élu président illégalement».
Ces élucubrations sont celles du pasteur local, le Dr James David Manning, connu également pour ses prêches radiophoniques et vidéos incendiaires. Seulement, à force de vomir sur tout le monde, Manning a oublié de consulter ses comptes. L’Eglise d’Atlah doit plus de 1 million de dollars à ses créanciers et serait en délicatesse avec le fisc fédéral, qui lui réclame 355’000 dollars. Résultat: le temple va être mis aux enchères le 24 février.
Deux organisations LGBT de Harlem, Ali Forney Cente et Rivers of Living Water Ministries, ont commencé à récolter des fonds pour racheter le local. L’une prévoit d’en faire un lieu d’accueil pour les jeunes gays et lesbiennes sans-abris, l’autre un lieu de culte inclusif pour les LGBT afro-américains. Toutes deux se disent préoccupés par les messages de haine du pasteur Manning et les «dégâts qu’il provoquent sur la jeunesse» du quartier.
Lieu convoité
Les deux groupes LGBT ont réuni près de 200’000 dollars sur des sites de financement participatif. Pas sûr que cela suffise à remporter l’enchère, si elle a lieu comme prévu. En effet, l’église est située dans un quartier très convoité par les promoteurs. «On aimerait enfin que ce coin de rue ne soit plus un lieu de haine, mais de compassion», a expliqué Stacy, une voisine, à l’agence AP (via).
http://yagg.com/2016/02/04/militantes-lesbiennes-feministes-et-opposant-e-s-au-mariage-pour-tous-ensemble-pour-labolition-de-la-gpa/|Le 2 février, se tenaient à Paris des Assises pour l’abolition universelle de maternité de substitution (GPA). Virginie Merle-Tellenne (ex-Frigide Barjot) y côtoyait Sylviane Agacinski ou Marie-Jo Bonnet, Benoît Hamon ou José Bové. Yagg livre un intéressant compte-rendu de cette rencontre, où féministes et anti-égalité semblaient trouver des points d’accords, sur fond de lutte contre la prostitution, actuellement en débat à l’Assemblée.
Comment mieux accueillir les réfugiés homosexuels, bi, trans ou intersexes? C’est le chantier ouvert à Genève grâce à une coopération inédite entre la Fédération genevoise des associations LGBT et la Coordination asile.ge, qui regroupe différents acteurs locaux dont Amnesty, les œuvres d’entraide, des syndicats et des services d’aide et d’information sur le droit d’asile. Ils viennent de mettre un place un programme spécifique sous la forme «recherche-action» afin d’entrer en contact et d’entamer le dialogue avec les personnes concernées.
Comme le souligne un communiqué commun, «les spécificités propres au vécu des personnes LGBTI en situation de migration forcée ne semblent pas toujours correctement prises en compte, entraînant ainsi des dysfonctionnements aussi bien dans la capacité de ces personnes à faire valoir leur droit à une protection, que dans les modalités de leur accueil.»
Contact
Une page web multilingue (français, anglais, arabe, farsi, érythréen, espagnol et portugais) a été mise en ligne, et un flyer est en cours de distribution, avec un téléphone de contact et un rendez-vous hebdomadaire. L’anonymat et la discrétion sont préservés. Le projet reçoit les personnes LGBTI ayant fui leur pays, mais il est également ouvert à toutes celles et ceux qui sont intéressés par cette problématique. Soutenu par la Confédération, le Canton et la Ville de Genève, ce programme durera jusqu’en décembre 2017.
» En savoir plus sur lgbt.asile.ch et sur le site de la Fédération
L’intitulé d’une initiative, il faut savoir le lire comme la super offre d’abonnement pour seulement «99.- *» ; sans oublier l’astérisque. À la vue de ce symbole typographique, on se dit «il y a un hic»… et on a raison de le penser. L’initiative PDC sur laquelle les bons Helvètes se prononceront prochainement en est l’exemple parfait. À des fins de compréhension, nous vous proposons donc de la rebaptiser «Non à la pénalisation du mariage*» – astérisques à volonté.
C’est quoi le problème au juste? L’initiative du PDC vise avant tout une réforme fiscale: certains couples mariés paient davantage d’impôts que leurs homologues concubins et bénéficient d’une rente AVS moindre. «Non à la pénalisation du mariage*» souhaite corriger ce problème, en stipulant, dans la Constitution, l’impossibilité d’une telle inégalité de traitement. Jusque-là, on se dit «bon, pourquoi pas». Et on a tort. Pourquoi?
Mariage = homme + femme
Dans sa réécriture de l’article 14 de la Constitution, l’initiative va bien plus loin: elle définit une taxation basée sur l’unité «couple» et – ce qui nous intéresse davantage ici – elle grave dans le texte fondateur de notre démocratie la définition du mariage: «Le mariage est l’union durable et réglementée par la loi d’un homme et d’une femme.» Jusqu’ici, dans la Constitution, nulle mention restrictive de mariage n’est inscrite. «Nous ne faisons que répéter le droit en vigueur, une définition qui est celle de la convention européenne des droits de l’homme», se défendent les initiants.
Et oui, dans le fond, pour l’heure, le mariage c’est bien l’union entre un homme et une femme… Où est le problème? Pourquoi les associations LGBT sont-elles aussi virulentes? Pour le symbole? «Oui, mais pas seulement», répond Didier Bonny, membre du comité de Pro Aequalitate, une association nationale nouvellement créée qui a pour but la lutte pour l’égalité des droits des personnes LGBTI dans le cadre d’initiatives, de référendums et de votations populaires. «Inscrire une telle définition du mariage dans la Constitution créerait un obstacle à l’adoption du Mariage pour Tous.» Et oui, notre système politique est ainsi fait. Pour une réforme du Code civil, la majorité du peuple est suffisante.
Pour une réforme constitutionnelle cependant, non seulement le peuple, mais aussi les cantons doivent approuver le nouvel article. Or, si l’initiative du PDC est acceptée, l’adoption du mariage pour tous n’impliquerait plus seulement une réforme du Code civil, mais également une réforme de la Constitution. Sous couvert d’une révision de la fiscalité, l’initiative PDC ajoute ainsi un obstacle à l’adoption du Mariage pour Tous.
Unité de matière
«On peut même se demander comment une telle initiative a pu être soumise au peuple», s’étonne Didier Bonny. Pour qu’une initiative soit sanctionnée dans les urnes, faut-il déjà qu’elle respecte plusieurs critères, dont celui de «l’unité de la matière». Pour faire court: il doit exister un rapport clair entre toutes les parties de l’initiative pour que celle-ci soit valide. Exemple: «Légalisons le cannabis et interdisons les queues de cheval», ne passerait pas la rampe. Or, «Non à la pénalisation du mariage*» semble ne pas respecter ce critère, puisqu’elle allie une question fiscale à une question d’ordre sociétale.
«Lorsque l’initiative a été déposée, le débat en France sur le mariage pour tous n’avait pas encore eu lieu, mais, dès le début, Pink Cross avait relevé la définition problématique du mariage qu’elle contenait», ajoute Didier Bonny. Imaginons que l’initiative soit acceptée, quel message sera envoyé? «Les opposants au Mariage pour Tous s’enfileront dans la brèche, arguant que le peuple a, par le oui donné, signifié que le partenariat était suffisant.» Nous serions, par la même occasion, le premier pays d’Europe de l’ouest à inscrire cette définition du mariage dans la Constitution…
«Avançons ensemble» (à liker sur Facebook!) est le nom de la campagne de Pro Aequalitate. Afin de lutter contre l’initiative PDC, elle multiplie les actions sur le web et partout en Suisse, notamment par des stands d’informations et son road tour. L’association n’est pas la seule à s’opposer à l’initiative: PS, PLR, Verts, Verts libéraux se joignent à l’effort. L’argumentation ne porte pas seulement sur la définition restrictive du mariage, mais aussi sur le volet fiscal.
L’initiative propose d’envisager le couple comme une communauté économique, ce qui ferme la porte à une taxation individuelle, jugée plus égalitaire par beaucoup. De plus, l’inégalité fiscale attaquée par les initiants ne concerne que 80’000 couples plutôt aisés et entraînerait des pertes fiscales très importantes et, last but not least, elle établirait une discrimination entre couples mariés et concubins… Alors, tout compte fait, on pourrait rebaptiser l’initiative PDC «Oui à un cadeau fiscal pour les riches mariés, fichons-nous des concubins et enterrons le mariage pour tous», cette fois-ci, sans astérisque.
Un couple de pâtissiers nord-irlandais qui avait refusé de préparer un gâteau portant une inscription en faveur du mariage pour tous a reçu un soutien inattendu, à quelques jours de leur procès en appel pour discrimination. Vétéran de la lutte pour les droits LGBT au Royaume-Uni et dans le monde, Peter Tatchell a signé une tribune dans «The Guardian» où il explique avoir «changé d’avis» sur cette affaire, qui a déchaîné la presse de droite et les tabloïds.
«Autant je souhaite défendre la communauté gay, autant je veux défendre la liberté de conscience, d’expression et de religion», écrit Tatchell. Selon lui, les poursuites «partaient d’une bonne intention: défier l’homophobie. Mais elles sont allé trop loin […] La commande n’a pas été refusée parce que le client était gay, mais à cause du message demandé.» L’activiste estime en outre que le jugement de première instance crée un «précédent préoccupant» qui pourrait aisément se retourner contre des commerçants gay ou membres d’autres minorités.
Le cas remonte à la fin de l’année 2014, quand Gareth Lee, membre d’une association LGBT de Belfast avait commandé un gâteau auprès de la boulangerie-pâtisserie Ashers. La pièce devait être nappée d’un glaçage représentant des personnages de «1, rue Sésame» et des mots «Soutenez le mariage gay». En refusant la commande, les McArthur, jeune couple évangélique propriétaire de la boutique, ont écopé en mai dernier de 500 livres (environ 660 euros, 720 francs) de dommages et intérêts, plus frais de justice. Ils sont soutenus par le Christian Institute, un groupe de pression ultraconservateur. Le mariage pour tous n’a pas été adopté par l’Irlande du Nord, contrairement à l’Angleterre, à l’Ecosse et au Pays de Galles.
Un couple de pâtissiers nord-irlandais qui avait refusé de préparer un gâteau portant une inscription en faveur du mariage pour tous a reçu un soutien inattendu, à quelques jours de leur procès en appel pour discrimination. Vétéran de la lutte pour les droits LGBT au Royaume-Uni et dans le monde, Peter Tatchell a signé une tribune dans «The Guardian» où il explique avoir «changé d’avis» sur cette affaire, qui a déchaîné la presse de droite et les tabloïds.
«Autant je souhaite défendre la communauté gay, autant je veux défendre la liberté de conscience, d’expression et de religion», écrit Tatchell. Selon lui, les poursuites «partaient d’une bonne intention: défier l’homophobie. Mais elles sont allé trop loin […] La commande n’a pas été refusée parce que le client était gay, mais à cause du message demandé.» L’activiste estime en outre que le jugement de première instance crée un «précédent préoccupant» qui pourrait aisément se retourner contre des commerçants gay ou membres d’autres minorités.
Le cas remonte à la fin de l’année 2014, quand Gareth Lee, membre d’une association LGBT de Belfast avait commandé un gâteau auprès de la boulangerie-pâtisserie Ashers. La pièce devait être nappée d’un glaçage représentant des personnages de «1, rue Sésame» et des mots «Soutenez le mariage gay». En refusant la commande, les McArthur, jeune couple évangélique propriétaire de la boutique, ont écopé en mai dernier de 500 livres (environ 660 euros, 720 francs) de dommages et intérêts, plus frais de justice. Ils sont soutenus par le Christian Institute, un groupe de pression ultraconservateur. Le mariage pour tous n’a pas été adopté par l’Irlande du Nord, contrairement à l’Angleterre, à l’Ecosse et au Pays de Galles.
«Les policiers gâchent un peu l’ambiance, mais je comprends que leur présence est nécessaire», constate Vanja Lasic. La gérante du Kriterion, petit cinéma d’art et d’essai du centre ville de Sarajevo, s’est dite fière d’accueillir cet unique festival queer de Bosnie-Herzégovine, pour sa quatrième édition, qui s’est déroulée vendredi et samedi. Le programme était modeste: une verrée, une poignée de films et un mini-concert, mais déjà un grand bol d’oxygène pour la petite communauté LGBT locale.
L‘attaque menée par un groupe de jeunes hommes encagoulés, qui avait fait trois blessés lors de l’édition 2014, n’a pas découragé les organisateurs et les spectateurs, toujours plus nombreux au rendez-vous. Depuis, la police locale dépêche une dizaine d’hommes pour protéger le cinéma.
Menace constante
«C’est normal que les gens aient peur d’organiser un événement comme celui-ci, déclare un jeune participant à Balkan Insight. Nous sommes sous la menace constante de hooligans, d’homophobes et d’extrémistes religieux.» Certains sont venus de l’entité serbe de Bosnie pour profiter d’un peu d’oxygène. «A Sarajevo au moins, il y a quelques clubs qui peuvent être vus comme gay-friendly. Chez moi à Banja Luka, tout ce qu’on peut dire c’est que notre présence est tolérée dans certains cafés et c’est tout.»
Selon une enquête menée l’an dernier, 75% des LGBT bosniens ont subi des violences psychologiques et 20% des abus physiques. «Année après année, un nombre croissant de personnes déclarent avoir subi des agressions à cause de leur oreintation sexuelle», confirme Emina Bosnija, de l’Open Center de Sarajevo, groupe qui met sur pied Merlinka.
Presque dix ans que le mariage pour tous est une réalité en Espagne, et on en est encore là… L’image d’un couple d’hommes utilisée par une chaîne populaire de restaurants pour une campagne de pub a provoqué des hurlements au sein de la droite ultracatholique espagnole.
«Qu’on ne t’attrape pas sans mari!» dit l’annonce, où un garçon à nœud papillon saisit le bras d’un bodybuilder pour profiter d’une offre promotionnelle.
Le visuel n’a pas fait sourire tout le monde. Une pétition lancée par la plateforme HazteOír a récolté plus de 10’000 signatures en ligne pour que l’entreprise VIPS retire cette pub, rapporte le blog LGBT DosManzanas.
«Pas naturel»
«Ce qui peut paraître une campagne inoffensive représente un énorme danger: on normalise une image de la famille qui n’est pas naturelle, proclame l’initiateur de la pétition. Et le pire, c’est que VIPS, un groupe qui gère des établissements familiaux, se prête à ce jeu.» Sur HazteOír, structure proche de l’Opus Dei et reconnue d’utilité publique par le gouvernement de droite, la chaîne de restauration est accusée d’«exclure et d’ignorer» les familles hétéros. Un comble.
La chaîne VIPS, qui manage plus de 300 restaurants, a réagi avec fermeté. Pas question de retirer l’annonce. «Respecter les personnes en valorisant la diversité est le premier principe du groupe. Cette philosophie guide notre entreprise au jour le jour et il en a toujours été ainsi.»
L’Amérique a réchappé à «Snowzilla», une tempête de neige d’une intensité historique, le week-end passé. Ces dernières heures, un nouveau cataclysme a frappé le pays (et le monde, par la même occasion): Grindr était dans les choux.
Le site aux millions de photos de torse sans tête et de profils vides affichait un bref message attribuant l’interruption à une panne de serveur.
Orphelins de leur joujou préféré, les internautes gay américains se sont largement tournés sur Twitter pour commenter «Grindrzilla» ou «Gaypocalypse» et pour se moquer de leur propre addiction à l’application. Quelques uns des tweets les plus drôles ont été compilés par le bloggeur David Quinn sur Chicago Now:
Il y a d’abord les prophètes de l’apocalypse…
Grindr is down I repeat Grindr is down sex is over it no longer exists
— WeWantLookingSeason3 (@looking4evah) 30 Janvier 2016
«Grindr est down, je répète Grindr est down le sexe c’est fini ça n’existe plus»
ATTENTION HETEROS:#Grindr's down so don't be alarmed if you see the gays running around in a panic on the street. pic.twitter.com/wf9F9PQIPg
— jonathan luke (@jonathanlukw) 31 Janvier 2016
«HÉTÉROS ATTENTION
Grindr est en panne, gardez votre calme si vous voyez des gays affolés courir dans la rue»
Les inconsolables…
I think @Grindr's down. I've deleted and re-installed and nada. How am I supposed to get ignored by semi-alright looking boys now?!
— Scott Balfour (@scottbalf) 30 Janvier 2016
«Comment je vais faire, pour être ignoré par des gars même pas bien foutus maintenant?»
Certains tentent d’autres expériences quelque peu téméraires…
I just matched with a chicken schnitzel named "Alexandra" on Tinder. This is what happens to gay men when @grindr is down.
— Nick Rippon (@nickrippon) 31 Janvier 2016
«Je viens de matcher avec une escalope panée prénommée Alexandra sur Tinder. Voilà ce qui arrive aux gays quand Twitter est en panne.»
D’autres s’efforcent de voir le bon côté des choses…
Grindr outage…productivity just increased dramatically around the world
— Bill Johnson (@20Bill11) 30 Janvier 2016
«Grindr en panne… on signale un spectaculaire pic de productivité à travers le monde»
Enfin, il y a les malins qui ne s’avouent pas vaincus:
*sends nude by carrier pigeon*#grindr #GrindrDown pic.twitter.com/5hwfDOMF9E
— Jon-Michael Poff (@JMPoff) 30 Janvier 2016
«@JMPoff *envoie un pic de lui nu par pigeon voyageur*»
La panne a frappé l’Europe dans la nuit, obligeant des milliers de mecs de ce côté-ci de l’Atlantique aussi à renoncer à leur app favorite.
Nous notons un affaiblissement des plans culs gay ce soir à cause du beug général Grindr. Haha je hurle.
— $achouxel ✌️ (@Sachouska) 31 Janvier 2016
La mobilisation des opposants à la loi sur les unions civiles, enfin débattue par les parlementaires italiens depuis ce jeudi, était bien loin des 2 millions annoncés triomphalement par Massimo Gandolfini, leader du mouvement, sur l’estrade plantée sur le Circo Massimo. Les images du rassemblement montraient certes une foule considérable, mais pas peu dense. Selon les calculs du collectif LGBT Gaynet, repris par plusieurs médias transalpins, pas plus de 300’000 personnes ont pu remplir l’espace prévu pour la manifestation. Par ailleurs, 1000 à 1500 autocars (la plupart affrétés par les diocèses) ont acheminé les manifestants, venus de tout le pays.
Contrairement à ce qu’avaient annoncé les organisateurs, les groupes néofascistes étaient bel et bien présents au milieu des familles avec enfants et de membres du clergé. Ce Family Day faisait office de réponse aux rassemblements LGBT organisés dans plus de 80 villes de la Péninsule, samedi dernier, derrière le slogan «Italie, réveille-toi!»
Potevano mancare le croci celtiche? #FamilyDay #fascistiefamiglia pic.twitter.com/mlGuKn7dxc
— Marco Pasqua (@marcopasquatw) 30 Janvier 2016
Le projet de loi Cirinnà sur «la formation sociale spécifique» doit permettre d’enregistrer les unions entre deux individus indépendamment de leur orientation sexuelle. Il ouvre aussi la porte, entre autres, à l’adoption de l’enfant du conjoint. Une partie du Parti démocrate de Matteo Renzi s’oppose à ce texte, à haut risque politique pour le président du Conseil.
Dal #familyday2016 al #familyflop. #circomassimo riempito a metà.Con #cei #forzanuova e #casapound.Ma danno i numeri pic.twitter.com/T8DTxSYbwW
— gianluigi piras (@gianluigipiras) 30 Janvier 2016
La mobilisation des opposants à la loi sur les unions civiles, enfin débattue par les parlementaires italiens depuis ce jeudi, était bien loin des 2 millions annoncés triomphalement par Massimo Gandolfini, leader du mouvement, sur l’estrade plantée sur le Circo Massimo. Les images du rassemblement montraient certes une foule considérable, mais pas peu dense. Selon les calculs du collectif LGBT Gaynet, repris par plusieurs médias transalpins, pas plus de 300’000 personnes ont pu remplir l’espace prévu pour la manifestation. Par ailleurs, 1000 à 1500 autocars (la plupart affrétés par les diocèses) ont acheminé les manifestants, venus de tout le pays.
Contrairement à ce qu’avaient annoncé les organisateurs, les groupes néofascistes étaient bel et bien présents au milieu des familles avec enfants et de membres du clergé. Ce Family Day faisait office de réponse aux rassemblements LGBT organisés dans plus de 80 villes de la Péninsule, samedi dernier, derrière le slogan «Italie, réveille-toi!»
Potevano mancare le croci celtiche? #FamilyDay #fascistiefamiglia pic.twitter.com/mlGuKn7dxc
— Marco Pasqua (@marcopasquatw) 30 Janvier 2016
Le projet de loi Cirinnà sur «la formation sociale spécifique» doit permettre d’enregistrer les unions entre deux individus indépendamment de leur orientation sexuelle. Il ouvre aussi la porte, entre autres, à l’adoption de l’enfant du conjoint. Une partie du Parti démocrate de Matteo Renzi s’oppose à ce texte, à haut risque politique pour le président du Conseil.
Dal #familyday2016 al #familyflop. #circomassimo riempito a metà.Con #cei #forzanuova e #casapound.Ma danno i numeri pic.twitter.com/T8DTxSYbwW
— gianluigi piras (@gianluigipiras) 30 Janvier 2016
Plébiscité en 2011 pour «Le discours d’un roi», qui l’a révélé au grand public, le réalisateur britannique Tom Hooper s’est replongé dans l’époque avec «The Danish Girl». Il retrace cette fois la singulière histoire vraie des peintres danois Gerda Wegener et de Lili Elbe, née Einar Wegener, le premier à voir subi en 1930 une opération chirurgicale pour changer de sexe. A l’origine de cette décision périlleuse, une demande de Gerda qui, pressée de terminer un tableau en l’absence de son modèle, prie son mari d’enfiler ses bas, ses chaussures et sa robe. L’épisode marque le début d’une longue transformation.
Troublé par cette expérience, Einar découvre qu’il se sent davantage lui-même en Lili et éprouve de plus en plus le besoin d’affirmer cette identité féminine. Il permet par ailleurs à Gerda, jusque-là portraitiste mondaine peu inspirée et reconnue, contrairement à lui, de mieux exprimer sa créativité. Mais le couple, qui poursuit sa relation amoureuse, est rapidement confronté à l’opprobre et aux interdits d’une société conservatrice. Tous deux quittent le Danemark pour Paris en 1912, en espérant y vivre plus librement. Gerda se fait un nom grâce à ses illustrations sensuelles, érotiques, provocatrices, révélant souvent une belle et mystérieuse créature… En 1930, Lili se rend en Allemagne pour son opération. Mais les dangers de la chirurgie étant alors très élevés, elle meurt un an plus tard après cinq interventions et un rejet de greffe d’utérus.
Identité sexuelle ardemment souhaitée
Eddie Redmayne se glisse avec talent dans la peau du personnage. On pourrait lui reprocher une gestuelle maniérée et une affectation excessive, si ses minauderies ne cachaient pas avec justesse la gêne et le malaise d’une identité sexuelle ardemment souhaitée mais aussi difficile à investir pleinement qu’à assumer, surtout en public. Nominé, le comédien vise l’Oscar du meilleur acteur, tandis que l’émouvante Suédoise Alicia Vikander, alias Gerda, prétend au second rôle féminin. En lice pour deux autres statuettes, Tom Hooper s’est inspiré du récit romancé de David Ebershoff et de la réalité pour raconter cette histoire d’amour liée à la quête irrépressible d’être une autre.
A voir même si la joliesse, le chic et le classique de la mise en scène ne sont pas vraiment à la hauteur du sujet. A l’instar du traitement qui, tendant à gommer la violence d’un parcours qu’on imagine tragique, confine parfois à la mièvrerie en dépit de son côté poignant. Comme si le réalisateur se retenait, de crainte de déplaire ou de choquer. Voilà qui n’a pas empêché le Qatar d’interdire le film, ridiculement qualifié de «dépravé».
Dans les salles
Vingt-huit ans après sa disparition, l’icône absolue du trash pourrait enfin recevoir l’hommage qu’elle mérite. Le «Baltimore Sun» rapporte qu’un monument à la gloire de Divine pourrait être érigé dans sa ville natale. «Il y aura des pèlerinages pour voir ça», promet Mikal Makarovich, un antiquaire à l’origine du projet.
Le projet de monument (cliquer pour agrandir)
La stèle sera, évidemment, d’un goût douteux: une photo du visage de la drag queen surmontée d’une arche de marbre et de béton, le tout orné d’une crotte de chien en bronze. Car le monument doit être dévoilé à quelques pas du lieu où la scène mythique de «Pink Flamingos» a été tournée en 1972. Divine y dégustait le cadeau qu’un caniche venait de déposer sur le trottoir. «C’était un jour magique dans nos jeunes et heureuses vies» sera inscrit sous l’image de l’artiste.Enthousiastes
Le quotidien a fait le tour des commerçants du quartier et des proches de l’artiste XXL. Ils semblent approuver le projet, qui doit être financé par crowdfunding (à hauteur de 70’000 dollars). «La maire pense que l’idée est divine», a déclaré pour sa part Howard Libit, porte-parole de la municipalité. Quant à John Waters, réalisateur de «Pink Flamingos», il s’est montré sensible à cet hommage: «Même si je ne sais pas très bien comment Divine réagirait s’il était encore vivant, mais je suis sûr qu’il adorerait avoir un monument public.»
D’après ses biographies, Divine (né Harris Glenn Milstead) ne supportait plus qu’on lui parle continuellement de la scène de la crotte. Il est apparu dans plusieurs autres films de Waters, jusqu’à «Hairspray», ainsi que dans diverses productions à petit budget. Il a également fait une carrière dans la disco, avec quelques tubes à son actif («Walk like a Man», «You Think you’re a Man»). Il est mort en 1988, à l’âge de 42 ans, des suites de problèmes cardiaques.
Vingt-huit ans après sa disparition, l’icône absolue du trash pourrait enfin recevoir l’hommage qu’elle mérite. Le «Baltimore Sun» rapporte qu’un monument à la gloire de Divine pourrait être érigé dans sa ville natale. «Il y aura des pèlerinages pour voir ça», promet Mikal Makarovich, un antiquaire à l’origine du projet.
Le projet de monument (cliquer pour agrandir)
La stèle sera, évidemment, d’un goût douteux: une photo du visage de la drag queen surmontée d’une arche de marbre et de béton, le tout orné d’une crotte de chien en bronze. Car le monument doit être dévoilé à quelques pas du lieu où la scène mythique de «Pink Flamingos» a été tournée en 1972. Divine y dégustait le cadeau qu’un caniche venait de déposer sur le trottoir. «C’était un jour magique dans nos jeunes et heureuses vies» sera inscrit sous l’image de l’artiste.Enthousiastes
Le quotidien a fait le tour des commerçants du quartier et des proches de l’artiste XXL. Ils semblent approuver le projet, qui doit être financé par crowdfunding (à hauteur de 70’000 dollars). «La maire pense que l’idée est divine», a déclaré pour sa part Howard Libit, porte-parole de la municipalité. Quant à John Waters, réalisateur de «Pink Flamingos», il s’est montré sensible à cet hommage: «Même si je ne sais pas très bien comment Divine réagirait s’il était encore vivant, mais je suis sûr qu’il adorerait avoir un monument public.»
D’après ses biographies, Divine (né Harris Glenn Milstead) ne supportait plus qu’on lui parle continuellement de la scène de la crotte. Il est apparu dans plusieurs autres films de Waters, jusqu’à «Hairspray», ainsi que dans diverses productions à petit budget. Il a également fait une carrière dans la disco, avec quelques tubes à son actif («Walk like a Man», «You Think you’re a Man»). Il est mort en 1988, à l’âge de 42 ans, des suites de problèmes cardiaques.
Suisse
Zoom sur l’initiative du PDC contre le mariage pour tous
Société
Berlin: Quand les gays sont entrés au musée
Reportage
Ouganda, deux ans après
Homophobie d’Etat en Russie, par Mads Niessen
Culture
AA Bronson, maestro queer
L’Essentiel FIFDH
La country, territoire queer
Omar Sy joue chocolat
Gaymap
Fribourg saveur queer
Bienvenue chez Chantal
La Fête du slip, les arts pour célébrer les sexualités
Ainsi que, comme tous les mois, nos chroniques, rubriques et pages service…
http://www.20minutes.fr/societe/1774323-20160127-blois-mere-porteuse-jugee-escroquerie-contre-deux-couples-homosexuels|Une femme de 37 ans a été jugée hier à Blois (F). Se présentant sur internet comme «nounou prénatale», elle promettait de porter des enfants pour ensuite les remettre à des couples qui ne pouvaient pas en avoir. Moyennant une dizaine de milliers d’euros. Sauf qu’elle promettait un même bébé à plusieurs couples. Deux couples gay en ont fait les frais, en 2010 et 2012. Ils ont reçu un SMS disant que l’enfant était mort-né, alors qu’il était livré à une autre famille. Un an de prison a été requis contre la maman, dont 9 mois avec sursis. Les quatre couples impliqués sont également poursuivis pour provocation à l’abandon d’enfant. Le verdict est attendu le 22 mars.
Des sondages alarmants à un mois de la votation sur l’initiative du PDC? Le collectif romand Les Indociles a réagi avec un humour plutôt grinçant, en imaginant le téléjournal surréaliste et absurde du 28 février au soir. On y découvre une Suisse qui, comme certains pays d’Europe de l’est, fermerait la porte au mariage pour tous – ici à la faveur d’une obscure initiative sur la fiscalité. En prime, un duplex avec des militants ultraconservateurs hilares, célébrant leur victoire devant le mur des Réformateurs, et une communauté LGBT entrant en résistance dans les bois…
» Plus d’infos: www.facebook.com/lesindociles/
Queeramnesty, la section LGBTI d’Amnesty International, a lancé un appel pour la libération de Rosmit Mantilla, prisonnier d’opinion au Venezuela. Ce jeune militant de 33 ans est détenu depuis mai 2014 dans une prison des services de renseignements, à Caracas. Un juge doit prochainement statuer sur son transfert dans un pénitencier.
Mantilla est devenu député suppléant du parti d’opposition Volonté populaire aux dernières élections, le 6 décembre, largement remportées par l’opposition anti-chaviste. Il est aussi le fondateur du mouvement Proinclusión, qui réclame le mariage pour tous, devenant ainsi le premier élu ouvertement gay du Parlement national vénézuélien.
«Sous un gouvernement démocratique, mon fils serait en liberté», a déclaré sa mère au quotidien espagnol «El Mundo». Elle s’est dite fière de son fils, «qui nous transmet son courage, et qui malgré tout n’a pas perdu ses convictions».
Accusations douteuses
Les autorités accusent Mantilla d’avoir financé des protestation étudiantes contre le gouvernement socialiste de Nicolas Maduro au moyen de fonds étrangers. «Ce sont des accusations infondées, dont la motivation est politique. Il n’existe pas de preuve crédible des délits qu’on lui impute», souligne Amnesty.
Queeramnesty est particulièrement préoccupé par la santé du jeune homme, et les dangers que lui feraient courir une possible incarcération avec des détenus de droits communs. L’organisation invite ses membres et sympathisants à écrire aux autorités vénézuéliennes pour exiger la libération immédiate de Mantilla.
Des dizaines de milliers d’Italiens sont descendus dans les rues de toute la Péninsule, souvent armés de leur réveil-matin, ce samedi. Sous le slogan «Réveille-toi Italie, c’est le moment d’être civils», ils ont sonné les cloches au gouvernement de Matteo Renzi et aux parlementaires, les sommant de doter enfin le pays d’une loi sur les unions civiles, comme l’exige un jugement rendu cet été par la Cour européenne des droits de l’homme. L’Italie est le dernier Etat d’Europe occidentale où les couples gay et lesbiens ne bénéficient d’aucune reconnaissance légale, sinon au niveau de quelques municipalités.
Le site gay.it a recensé plus de 80 manifs, d’Aoste jusqu’à Palerme. Rien qu’à Milan, où la place de la Scala était noire de monde, quelques 5000 personnes étaient présentes. Les manifestants étaient au moins 7000 à Turin. Des rassemblements ont aussi eu lieu en Irlande, au Royaume-Uni et en Allemagne.
Contre-offensive
Le projet de loi sur les unions civiles doit être débattu dès ce jeudi au Sénat. L’opposition conservatrice, avec le soutien de l’Eglise, prévoit un feu nourri d’amendements pour saboter la réforme. Un «Family day» est aussi prévu samedi prochain par les disciples italiens de la Manif pour tous.
http://www.liberation.fr/france/2016/01/22/mea-culpa-de-sarkozy-qui-fait-un-pas-de-plus-vers-la-primaire_1428142|L’ancien président français, en course pour la primaire de la droite en vue de 2017, assure qu’«une cérémonie de mariage à la mairie pour les couples homosexuels semble juste, et il ne saurait être question de contester ce droit ni encore moins de démarier les mariés. Ce serait injuste, cruel et, en outre, juridiquement impossible». Ce retournement de veste, contenu dans son nouveau livre, provoque la fureur de tous les anti-mariage gay. «M. Sarkozy a visiblement congédié ses convictions», critique Sens commun, un mouvement issu de La Manif pour tous.
Après celui de «20 minutes», le sondage GFS pour la SSR paru ce vendredi le confirme: l’initiative du Parti démocrate chrétien (PDC) contre la «pénalisation du mariage» a la cote auprès des Suisses. Deux tiers des personnes interrogées se disent favorables au texte soumis à votation le 27 février, qui entend introduire dans la Constitution une description restrictive du mariage. Seuls 21% se disent contre. «Nous devons mieux nous expliquer à la population, reconnaît la conseillère nationale vert’libérale Kathrin Bertschy, interrogée par le quotidien bernois «Der Bund». Sur 20 couples mariés 19 profitent déjà d’un bonus au mariage. Nous voulons aussi supprimer la pénalisation, mais pas comme ça.»
Le conseiller national Hans Peter Portmann (PLR), coprésident du comité pour le «non» à l’initiative du PDC, fait un diagnostic sévère: la campagne se concentre trop sur la définition du mariage. Cette question est au premier plan, relève-t-il, «car l’argent de la campagne vient principalement de cercles LGBTI». Ainsi Pro Aequalitate, qui regroupe les associations LGBTI de tout le pays, mène la bataille contre un texte perçu comme une manœuvre électorale destinée à empêcher une future ouverture du mariage à tous les couples. C’est une «stratégie à haut risque», estime Portmann. Elle est susceptible de ne décider, selon lui, que 15 à 20% des électeurs.
Insister sur le coût
Les partisans du «non» veulent à présent insister sur d’autres arguments, qui s’attaquent au cœur de l’initiative du PDC, comme ses conséquences sur les couples qui ont choisi d’autres formes de vie commune, sur la question de l’imposition individuelle, sur l’emploi des femmes… et surtout, sur le coût de ces mesures pour la collectivité. En effet, l’initiative pourrait entraîner une baisse des recettes fiscales de 2,3 milliards de francs, soulignent les opposants. Au bénéfice, le plus souvent, de couples à revenus élevés.
A un mois de la votation, il est temps que les partis politiques, très peu investis pour l’instant, se réveillent. Bastian Baumann, secrétaire national de Pink Cross, partage l’avis que l’argumentaire du «non» doit être élargi. Il constate toutefois, qu’avec seulement 100’000 francs à disposition, «la marge de manœuvre est très limitée».
«Avançons ensemble» en tournéeRencontrer la population et sensibiliser les électeurs aux enjeux d’une initiative trompeuse: c’est l’objectif du «road tour» entamé par Avançons ensemble, la campagne pour le non à l’initiative du PDC mise sur pied par le collectif LGBTI Pro Aequalitate. La tournée a commencé la semaine passée en Suisse orientale. Le triporteur aux couleurs de la campagne met le cap à l’ouest dès la semaine prochaine avec des étapes à Berne (30 janvier), à Bienne (4 février), puis à Neuchâtel (11 février), Lausanne (13 février) et enfin Genève (20 février). Le comité cherche des bénévoles pour assurer ces présence ou distribuer des flyers et invite chacun-e à relayer l’événement sur les réseaux.
On n’attendait rien de moins d’une ex-égérie du punk. La styliste britannique Vivienne Westwood se paie à son tour une petite escapade dans le monde du porno gay. Sa dernière campagne, «Mirror the World», hommage à une Venise en danger, met en scène le très juteux Colby Keller moulé dans un minislip, enveloppé dans des manteaux improbables et chaussé de bottines.
L’acteur et bloggeur, très actif sur les réseaux, s’est dit ravi de la collaboration. «Vivienne Westwood n’est pas seulement une héroïne de la mode à mes yeux, elle est aussi une défenseure passionnée de l’environnement», a raconté Keller à New Now Next.
La collection semble destinée à insuffler (enfin) un peu de glamour dans les backrooms, pour cette saison printemps-été. D’autant que la porn-star américaine et les autres modèles de la collection sont photographiés par Juergen Teller dans une Cité des doges aux allures de sexclub en ruines, de ses trottoirs pisseux à ses palaces décrépits, en passant par les banquettes en skaï d’un fish spa…
Pensez-vous que votre documentaire À quoi rêvent les jeunes filles ? (diffusé en juin sur France 2) puisse amener les femmes (et en particulier les jeunes filles) à s’interroger sur leurs pratiques sexuelles, dont les codes sont à présent dictés par Internet ?
Ovidie : Oui, je pense que ça peut faire du bien. Mais c’est tout le paradoxe : on connaît les rouages mais malgré tout, on se laisse influencer par le porno qui rentre encore plus facilement dans notre intimité que la publicité, même si on décrypte ce qu’on voit. Tôt ou tard, on est dans ce processus de reproduction ou d’identification des corps. Le symptôme numéro un, c’est l’épilation intégrale. On retrouve les code du porn dans l’ensemble de la société, dans notre manière de parler de la sexualité. Beaucoup de pratiques ne sont plus taboues grâce ou à cause du porno. Mais en fait elles se transforment en injonctions et ce n’est pas mieux.
Comment expliquez-vous que le porno ait plus d’influence sur le processus d’identification des femmes que la publicité, alors que cette dernière est beaucoup plus présente dans notre quotidien ?
Ovidie : C’est une hypothèse, mais je pense que c’est parce qu’il touche plus à l’intime. Et aussi parce qu’on a plus d’outils pour décoder un film, une pub ou une série qu’un porno. On peut facilement mettre de la distance face à une pub pour un shampoing avec une femme qui agite ses cheveux dans tous les sens, mais le porno touche à nos fantasmes, à notre sexualité et cette barrière disparaît peu à peu. Les ados aussi ont l’impression que ce que fait une actrice à l’écran est comme dans la réalité. Pour avoir besoin de s’exciter, il faut oublier l’écran. Et puis, surtout, on n’a pas les outils pour décrypter parce qu’on n’en parle pas. On va tous analyser des pubs mais pas forcément le porno qu’on a vu la veille en se disant : «tiens, la nana, elle s’est pris une double anale, comment elle a fait ?».
Quel discours tient-on aujourd’hui aux adolescentes dans les cours d’éducation sexuelle en milieu scolaire ou en centre de planification ?
Ovidie : Ce que je sais surtout, c’est ce que les filles en disent. Il y a un système de petits papiers où chacun-e dépose sa question dans un chapeau et c’était très instructif de voir ce sur quoi les lycéennes s’interrogent.
C’est-à-dire ?
Ovidie : Les poils, la sodomie, les poils, la sodomie, les poils, la sodomie ! Un peu l’amour aussi, quand même. Mais, quand j’étais ado, nos questions, c’était la perte de la virginité, le sida et la grossesse non désirée. Aujourd’hui, tout ce qui est prévention, capotes, grossesse, etc., est loin de leurs préoccupations. Ce sont plutôt des filles qui n’en peuvent plus de l’épilation intégrale, même celles qui ont à peine une sexualité. Le sujet revient sans cesse : épilation, sodomie, épilation, sodomie… Et je me souviens même d’une question d’une fille de quinze ans : «est-ce que les garçons se rendent compte à quel point ça fait mal ?». C’était le cri du cœur !
Et se questionnent-elles sur la notion de plaisir ou de désir sexuel ?
Ovidie : Jamais !
Pensez-vous que l’hyper-sexualisation et la capacité à intégrer ces injonctions soient communes à toutes les jeunes filles (même celles des banlieues, des milieux ruraux ou qui portent un voile) ou ce phénomène s’applique-t-il uniquement à une jeunesse dorée, citadine et branchée ?
Ovidie : Mon documentaire n’est pas une étude sociologique sur l’ensemble des couches de la population française, c’est un film qui porte sur les messages dominants. Je pense que ce serait se fourvoyer que de penser que ce phénomène ne touche qu’un seul milieu. Je ne crois pas non plus que le voile fasse barrière à notre quotidien et qu’il empêche de se laisser influencer par les messages dominants.
Mais les filles que vous montrez dans le documentaire semblent faire partie d’un milieu très hipster, comme si, pour être branchée, il fallait être libérée et hyper-sexualisée…
Ovidie : Ce n’est pas parce que les filles que j’interviewe en parlent avec plus de liberté et qu’elles y réfléchissent que les autres en sont exemptes. L’année dernière, il y a eu 78 milliards de vidéos regardées sur PornHub… 78 milliards ! Ce n’est pas que les Parisiennes ou les hipsters qui fréquentent le site, c’est le Moyen-Orient aussi, c’est la Chine, c’est partout, c’est tout le monde ! Après, on peut faire comme si ça n’existait, mais le McDo de la sexualité, c’est ce qu’on trouve sur ces plateformes pornos et je peux vous dire que ce n’est pas du branchouille mais du bon vieux mainstream hardcore. Et on est justement beaucoup plus facilement influencé-e quand on n’a pas de recul. La conclusion que j’ai retenue, pour toutes : elles ne sont ni plus libérées ni plus aliénées, c’est juste que les injonctions se sont déplacées.
Quels sont alors les outils qui leur permettraient de prendre conscience de leur aliénation ?
Ovidie : Honnêtement, je n’en ai pas. Je ne vois pas comment on peut rivaliser avec Internet. Je pense que c’est important de former les intervenant-e-s en milieu scolaire ou en centre de planification à la porn culture. Mais PornHub, encore une fois, c’est 78 milliards de vidéos par an ! Je ne vois pas comment on peut résister, avec notre petit porn.
On ne peut donc pas rivaliser avec l’influence d’Internet ?
Ovidie : Je pense que, ce qui va nous arriver, c’est une interdiction du porno, car ça va trop loin. C’est déjà ce qui se passe au Royaume-Uni en ce moment. Et on sent bien qu’il y a un vent conservateur. Je ne serais pas étonnée qu’une loi interdise l’accès aux sites pornos. Toutes ces nanas qui nous font chier depuis deux ans avec leur loi pénalisant les clients de la prostitution crèvent de pouvoir interdire le porno. Je pense que c’est une affaire de cinq ans. Et le problème, c’est que ce ne serait pas que le porno qui serait coupé, mais aussi les subventions du Planning familial, comme on l’a vu récemment. Je ne suis pas très optimiste.
Ne faudrait-il pas aussi faire réfléchir les garçons ? Car vous ne parlez pas de la sexualité des garçons, est-ce volontaire ?
Ovidie : Oui, car elle ne m’intéresse pas. J’aime bien les ambiances de gynécées. Il me semble qu’il faut en parler aux premières concernées. Je pense que la sexualité des garçons est un tout autre sujet.
Et déconstruire les stéréotypes de la virilité chez les garçons, leur montrer qu’eux aussi ont avantage à se départir de ces obligations en matière de sexualité ?
Ovidie : Je pense que c’est inutile de passer par les garçons si nous-mêmes, on ne l’a pas intégré. Oui, ils ont leurs injonctions aussi (le complexe de la petite bite et la peur de ne pas assurer), mais ce n’est rien comparé à celles qui pèsent sur les filles. C’est sûr qu’ils gagneraient à s’en libérer, mais ce n’est pas ce qui m’intéresse, au fond. Je ne suis pas la bonne personne pour savoir ce qu’il faut faire avec eux ; je ne comprends pas forcément bien leur fonctionnement.
En termes de modèle positif pour les adolescentes, croyez-vous au combat de toutes ces icônes de la pop culture, comme Beyoncé par exemple, qui prétendent faire de leur corps une arme ?
Ovidie : Je n’arrive pas à croire au potentiel féministe de Beyoncé ou de Miley Cyrus. C’est bien qu’elles écrivent «feminist» sur la scène et qu’elles encouragent d’autres meufs. Mais on reste centré-e-s sur le cul (démultiplié, en gros plan..) et sur des corps parfaits. Par exemple, quand Beyoncé avait sorti son album en secret sur Internet, toutes les filles s’étaient mises à faire des squats en trente jours pour avoir les mêmes fesses. Certes, au départ, il y avait un message féministe et de libération, mais au final, comme le reste, il a été détourné, récupéré. J’ai plus cru au potentiel de libération de Nina Hagen ou de Courtney Love. Après, on peut me répondre que je n’ai rien compris aux combats de l’afro-féminisme, mais je laisse quand même Beyoncé de côté.
Quels ont été vos modèles féministes quand vous étiez ado ?
Ovidie : Courtney Love. Elle n’avait pas tout un discours féministe mais a eu une influence positive. Une fille énervée avec trop de rouge à lèvres, de robes, de peroxyde. Mais en même temps super-offensive, avec une sexualité hyper-assumée, contrairement à aujourd’hui, où on a une représentation médiatique hyper-mainstream de la sexualité. Je revoyais une vidéo où elle arrive aux MTV Awards totalement débraillée, défoncée aussi. Elle pose sa jambe de manière inélégante, elle braille car son mec vient de crever et que sa batteuse ou sa bassiste est morte. Miley Cyrus qui joue la provoc’, au final, c’est un univers hyper-aseptisé.
Et Ovidie, à quoi rêve-t-elle ?
Ovidie : À quoi elle aspire ? À faire plus de documentaires, qui n’incluraient toujours pas la sexualité des garçons ! On me l’a reproché, mais non ! À ne pas être obligée de changer de pays dans un futur proche. Et puis il y a le rêve irréalisable, le plus fou : ce serait d’avoir un élevage de dogues de Bordeaux et de bullmastiffs ! Vivre au milieu de dizaines de chiens au fin fond de la campagne… Si ça se trouve, dans vingt ans, on me retrouvera bouffée par mes chiens dans des émissions du genre «que sont-ils devenus ?» ou dans les faits divers !
Sur Twitter : www.twitter.com/ovidieofficiel
Le « ticket de métro d’Ovidie » sur Metronews : www.metronews.fr/blog/ovidie
Photo Ovidie © Wikimedia Commons
The post Ovidie : « avec le porno, les injonctions se sont déplacées » appeared first on Heteroclite.