En écho à la Marche des Fiertés lyonnaise, le Goethe-Institut invite ce 9 juin la députée trans allemande Tessa Ganserer pour échanger autour de la problématique suivante : « Comment garantir les droits et l’autodétermination des personnes trans ? »
Lors des élections fédérales allemandes du 26 septembre dernier, les Verts enregistraient leur plus haut score jusqu’alors [14,75% des voix], ouvrant les portes du Budenstag à 118 député·es écologistes. Parmi elles et eux, deux présences enchantaient particulièrement la communauté queer : celles de Tessa Ganserer et Nyke Slawik, premières femmes ouvertement transgenres à intégrer l’Assemblée parlementaire allemande.
Activiste environnementale et LGBT+
Tessa Ganserer milite avec les Verts depuis 1998. En 2018, alors qu’elle entame un second mandat à la circonscription de Nuremberg-Nord, elle devient porte-parole pour la politique queer du parti, au Landtag [parlement] de Bavière. C’est donc forte d’une double activité politique, à la fois environnementale et de lutte pour les droits LGBT+, qu’elle se présente aux élections fédérales de 2021.
Elle se heurte alors à des résistances transphobes et notamment à un bulletin de vote mentionnant son dead name, alors que «Tessa Ganserer » figure en dessous, entre parenthèses. Un mégenrage prétexté par le fait que la politicienne n’a pas formellement modifié son identité administrative…Ce que Tessa Ganserer refuse justement de faire, en protestation à la complexité des démarches de changement d’état civil en vigueur en Allemagne.
Une procédure de changement d’état civil « contraire à la dignité humaine »
En cause, la longueur de la procédure (pouvant s’étendre sur plusieurs années), son coût (jusqu’à 2000€), mais surtout, son caractère « contraire à la dignité humaine ». Les démarches en question requièrent en effet une demande auprès d’un tribunal ainsi que deux expertises psychiatriques. Ces dernières, largement décriées par Tessa Ganserer, imposent aux personnes trans de répondre à des « questions très intimes » relatives entre autres aux premières expériences sexuelles, fantasmes et « styles de sous-vêtements portés ».
Une procédure héritée de la loi de 1980, dite « relative aux personnes transexuelles », qui contient des dispositions particulièrement dangereuses, que la Cour suprême allemande déclare, les unes après les autres, inconstitutionnelles.
Pour l’heure, Tessa Ganserer s’est fixée deux objectifs : l’abrogation de la “Transsexuellengesetze” de 1980, et l’introduction d’une nouvelle “loi sur l’autodétermination”.
POUR ALLER PLUS LOIN
« Comment garantir les droits et l’autodétermination des personnes trans ? »
Échange avec Tessa Ganserer, le 9 juin 2022 à 19h au Goethe-Institut Lyon, 18 rue François Dauphin-Lyon 2. En partenariat avec la Fondation Heinrich Böll et Hétéroclite.
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