Habitué des sorties tonitruantes, le conseiller national UDC Toni Bortoluzzi s’est complètement lâché dans les colonnes du magazine «Beobachter». Commentant un rapport commandé par le gouvernement sur l’avenir du droit de la famille, il s’y livre à un florilège de préjugés homophobes. Placer le mariage et le partenariat enregistré sur un pied d’égalité, voire ouvrir le mariage à tous les couples, comme le suggère un récent rapport, est pour lui impensable. Pas question d’offrir des droits aux «gays, lesbiennes et à tous ceux qui vivent seuls ou qui changent de partenaire comme de chemise». Autant de «comportements non naturels» et «déviants» qui ne peuvent être encouragés par la loi, d’après lui. Et pour couronner le tout, le tribun zurichois, menuisier de métier, explique que les homosexuels «ont un lobe cérébral qui fonctionne à l’envers».
Consternation
Ces sorties abracadabrantes, venant d’un vétéran de la politique fédérale, ont semé la consternation. «Ce choix de mots me rappelle une époque sombre que je pensais révolue», a commenté le Conseiller aux Etats bâlois (PS) Claude Janiak, ouvertement gay. Dans les rangs de l’UDC, les élus gay sont furax. Député au Grand Conseil bernois, Thomas Fuchs a jugé les déclarations «déplacées et stupides»: «Monsieur Bortoluzzi est apparemment lui-même un peu déviant». Beat Feurer, membre de l’Exécutif de la ville de Bienne, a appelé la direction de son parti à dénoncer les propos du Zurichois.
Pas de quoi émouvoir Bortoluzzi. «Je ne comprends pas pourquoi on fait un tel tintamarre, juste parce que je dis la vérité», a-t-il lâché à «20 Minutes».