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Outrageusement encagoulé et pustulé de sequins brodés de la tête aux pieds, Leigh Bowery fait une entrée chaloupante et remarquée dans le champ de la caméra de la BBC. La porte à tambour d’un grand restaurant londonien fait surgir comme par magie la sidérante apparition qui s’assied nonchalamment à une table et entame une conversation alambiquée avec son interlocutrice médusée. Extrait du programme culte «The Clothes Show», cette scène mythique semblant issue d’un futur improbable où toutes les drag-queens vénusiennes auraient leur place dans la vie quotidienne date pourtant de trois décennies. L’hallucinante créature est le fruit du travail d’un artiste polymorphe ayant poussé jusqu’aux extrêmes les plus impensables le jeu de l’apparence théâtralisée du travesti night-clubber.
Cette agile manœuvre de réalité augmentée a donné naissance à un personnage des plus fascinants, proche du delirium tremens. D’origine australienne, Leigh Bowery choisit rapidement Londres, plus adapté à son rythme de vie effréné, puis par extension New-York alors que la vague Nu-Rave bat son plein et qu’il en devient rapidement l’un des symboles les plus prodigieux. Unanimement cité en tant que la référence ultime par une majorité d’artistes et créateurs anglo-saxons tels que David Lachapelle, Alexander Mac Queen, Boy George, John Galliano, Lady Gaga, Vivienne Westwood ou The Scissor Sisters, il n’y aura pas eu d’équivalence aussi fantasque dans ce domaine suite à son décès en 1994. Jonglant avec dextérité entre art, performance, mode et clubbing, chacune de ses apparitions est plus tonitruante que la précédente.
par Fergus Greer (1991)
Investiguant les codes sociaux en vigueur de façon bien plus approfondie qu’il n’y paraît au premier abord, Leigh Bowery transcende tout ce qu’il touche. A commencer par son physique imposant, qu’il met joyeusement en valeur, moulé dans des combinaisons intégrales ou dégoulinant de cascades de peinture multicolore, engoncé dans un cocon entrelacé de chaînes dignes de Houdini et allant jusqu’à punaiser ses fameux masques en latex sur son visage et devenir ainsi un authentique monument vivant. Modèle iconique du peintre Lucien Freud, danseur et costumier de la compagnie de danse dadaïste Michael Clark, il fait aussi quelques apparitions remarquées dans des vidéos underground et ouvre le bien-nommé Taboo, le club hédoniste le plus délirant de Londres en pleine explosion ecstasy.
Art performatif
Leigh Bowery est également l’un des membres les plus éminents du mouvement artistique Tranimal qui apporte à la pratique drag une approche post-moderne volontairement cauchemardesque. Dans cette même lignée se situent également le créateur drag du mouvement, Jen Ben Jones, le jeune Matthew Sanderson ou la photographe américaine transformiste Cindy Sherman ainsi que toute une scène située principalement sur la West Coast, très bourgeonnante à l’heure actuelle. Quant à la performance artistique la plus aboutie de Leigh Bowery, interrogeant aussi bien la peinture classique que le voyeurisme primaire, elle date de 1988, période à laquelle il fut remarqué par la galerie Anthony d’Offay ayant pignon sur rue à New Bond Street. Il s’y enferma durant une semaine, séparé du public par un miroir sans tain encadré à la façon d’un tableau, prenant la pose figé sur une causeuse à la façon d’une Odalisque semblant tout droit sortie d’un trip lysergique à la Jodorowsky.
par Nick Knight (1992)
Statique, tel une poupée de cire, il change de pose comme un automate en affectant des minauderies au ralenti, parfois des mimiques plus explicites, dans le plus pur style performatif. Ses looks ahurissants passent de l’intégral polka dot rouge et blanc (visage inclus) à mi-chemin entre une varicelle d’opérette matinée de Yayoi Kusama, le tout orné d’un brushing au bigoudi, en passant par une divinité hindoue hirsute au visage bleu, piercée de chaînes nasales, emmitouflée dans un manteau ressemblant à une toile d’araignée. Et chaque dégaine plus invraisemblable l’une que l’autre se suit sans se ressembler. L’action encadrée par la pénombre est très justement éclairée par une poursuite ajoutant une touche théâtrale supplémentaire à la performance.
Le côté voyeuriste dans lequel le public est projeté malgré lui est magistral. Projet puissant et inégalable, il explore simultanément les frontières entre bienséance et impudeur, mascarade et mise à nu, culture classique et nouvelles esthétiques. Chacun s’y retrouve, le tout enrubanné en mode burlesque, cela aidant à faire passer la pilule. Ainsi, voyeurs, anthropologues, visiteurs d’un zoo ou d’un peep-show, chacun se retrouve à sa façon intensément happé par la fantaisiste machinerie exhibitionniste mise en place par le génial Leigh Bowery.
» A voir: «The Legend of Leigh Bowery», documentaire de Charles Atlas
Brandissant des pancartes et des drapeaux arc-en-ciel, une cinquantaine de manifestants ont effectué un bref parcours dans les rues du port ukrainien, jusqu’au parlement local. «La marche s’est déroulée en sécurité et dans un esprit positif. C’est un grand pas dans le futur. Le monde peut voir maintenant qu’Odessa est une ville ouverte et sûre, où chacun a sa place», ont communiqué les organisateurs, qui ont remercié la police de sa protection.
Les autorités municipales avaient tenté d’interdire l’événement, citant le risque de violences, comme l’an dernier. Les organisateurs ont réagi en annonçant à la dernière minute une seconde manifestation.
Un groupe d’hommes de l’organisation d’extrême droite Sokol a toutefois tenté d’attaquer les participants, mais ils sont arrivés après la dispersion de la manifestation LGBT. Des échauffourées ont éclaté avec la police, qui a interpellé une dizaine de personnes, indique le journal «Korrespondent».
En 2001, le mix euphorisant de l’album «Since I Left You» en avait soufflé plus d’un. Les Australiens de The Avalanches y avaient créé leur légende de géniaux bidouilleurs de sons, aidés par deux clips très inspirés (celui du titre éponyme de l’album et de «Frontier Psychiatrist»). Allez savoir pourquoi, il a fallu plus de quinze ans au trio de Melbourne pour sortir son deuxième album, «Wildflower».
La méthode reste la même: une orfèvrerie de samples, qui puisent dans les phonothèques oubliées de la pop psychédélique, de la soul, des B.O. et même des disques pour enfants. Si «Since I Left You» tenait de la farandole, «Wildflower» s’apparente plutôt au corso fleuri sous acide: un peu moins frénétique, mais tout aussi dansant. Y défilent des disco hits mutants («Subways» et «Going Home»), un vinyl rayé de 1971 transfiguré en ballade mélancolique («Sunshine»), une pub imaginaire pour des cornflakes («The Noisy Eater»), un poème brutaliste («Saturday Night Inside Out»), un pastiche de disque éducatif («Harmony») ou un ébouriffant hymne soul, «Because I’m Me», basé sur une improvisation chantée par un gamin new-yorkais, enregistrée en 1955.
Réminiscences
Qu’on se rassure: on est loin du bric-à-brac ou du patchwork musical. Le travail de The Avalanches est un tissage de sons empreint d’humour, de nostalgie et d’émotion. Au final, il déroule une folle poésie. Et comme la poésie – ou certains psychotropes auxquels l’album fait des allusions répétées –, «Wildflower» invoque des images, des réminiscences, des flashs. On se laisse entraîner vers ces paysages singuliers, où poussent de ces fleurs sauvages qui donnent à rêver.
» The Avalanches, «Wildflower». XL Recordings
Le dernier pays du continent latino-américain qui criminalisait l’homosexualité a enfin fait le ménage dans son Code pénal. La Cour suprême du Belize a abrogé mercredi l’article 53. Ce vestige du code colonial britannique punissait les rapports «contre nature» de 10 ans de prison, rappelle le site Kaleidoscot.
C’est l’aboutissement d’années d’efforts pour les associations de défense des droits humains dans ce petit pays de 350’000 habitants. Le militant Caleb Orozco et l’avocate Lisa Shoman avaient déposé une plainte devant la Cour suprême en 2013, soulevant que l’article 53 violait la Constitution bélizienne. «Nous avons gagné sur tous les plans: dignité, droit à la vie privée, lutte contre la discrimination, liberté d’expression et égalité de protection devant la loi. Le combat n’a pas été facile, mais les menaces, les intimidation et l’insécurité ne nous ont pas arrêtés», a commenté Orozco. Les Eglises catholique, anglicane et évangéliques avaient fait campagne pour le maintien de la loi homophobe.
Une trentaine de personnes restent actuellement poursuivies pour homosexualité au Belize. Le verdict pourrait avoir des répercussions dans dix pays des Caraïbes qui disposent encore de lois répressives contre les homosexuels, espèrent les militants locaux.
Le fait est assez rare pour être relevé: The Daily Beast, une des références du webjournalisme américain, a supprimé hier un de ses articles. En cause: un reportage sur la vie sexuelle des athlètes dans le village olympique. Dans «The Other Olympic Sport in Rio: Swiping», le reporter Nico Hines racontait l’hyperactivité des apps de drague en marge des JO. Il y constatait (ô surprise) que de nombreux participants étaient à la recherche d’un plan cul, voire d’une sexparty, et se demandait si «un mec moyen» comme lui-même pouvait «se joindre à la bacchanale».
Réponse affirmative, selon Hines, qui affirme avoir utilisé les apps sous son vrai profil d’«hétéro marié et père de famille». «Je n’ai aucun mérite à avoir deviner que [l’app de drague gay] Grindr s’avérerait plus concluante pour un plan immédiat que [ses équivalents hétéro] Bumble ou Tinder». Le journaliste dit avoir reconnu ainsi plusieurs athlètes de renom, dont certains issus «de un pays notoirement homophobes».
Indices
Dès sa publication, jeudi matin, le papier a suscité un tollé. De fait, dans sa version originale (à laquelle nous n’avons pas eu accès), l’article aurait fourni des détails compromettants pour les athlètes contactés. Dans Slate, Mark Joseph Stern a qualifié l’exercice d’outing sauvage de «dégoûtant et irresponsable». Stern dit avoir pu facilement identifier cinq sportifs à l’aide des indices semés dans l’article du Daily Beast. «Il se peut que Hines trouve que le petit jeu qui consiste à appâter des gens sur Grindr soit très rigolo, écrit-il. Pour ses victimes, cependant, ce papier dégueulasse est capable de dévaster une vie.»
So @NicoHines basically just outed a bunch of athletes in his quest to write a shitty @thedailybeast article where he admitted to entrapment
— Gus Kenworthy (@guskenworthy) 11 août 2016
Entre autres réactions, le médaillé olympique américain Gus Kenworthy a exprimé son indignation devant un «article de merde» en forme de piège tendu aux athlètes LGBT.
Excuses
The Daily Beast a réagi en corrigeant le texte pour camoufler davantage l’identité des sportifs, avant de supprimer l’article quelques heures plus tard. A sa place, on peut lire un message d’excuses du rédacteur en chef John Avlon: «Nous n’avons pas été à la hauteur des valeurs fondamentales de The Daily Beast. Nous nous sommes toujours engagés à dénoncer les brimades et le sectarisme, et à être un soutien fier et solide pour les personnes LGBT à travers le monde.»
http://yagg.com/2016/08/09/le-refuge-inquietante-hausse-des-demandes-dhebergement-en-2016/|L’association française a annoncé, que contrairement aux années précédentes, la période estivale de 2016 connaît une hausse des demandes de prises en charge. «Ce n’est pas une situation nouvelle, tempère Frédéric Gal, directeur général. Mais ce qui est surprenant aujourd’hui, c’est que ça arrive pendant l’été.» Les jeunes en difficulté mis à la porte après leur coming-out, peuvent trouver des échappatoires auprès de leurs ami.e.s, ou peuvent envisager de dormir dehors dans des conditions moins difficiles qu’en hiver.
Thomas et Josh venaient de faire leur course dans un supermarché du quartier de Hackney, lundi à Londres, quand ils ont été interceptés par un vigile. Un banal contrôle des achats? Pas du tout: l’agent a adressé au couple une mise en garde à la suite d’une plainte d’un autre client, apparemment dérangé par le fait que les deux hommes se tenaient la main dans les rayons.
«On s’est regardés, incrédules. On se sentait dans le Royaume-Uni des années 1960», a raconté Thomas au site Buzzfeed.
«Geste de bonne volonté»
Ecœuré, le trentenaire a relaté l’épisode déplaisant sur Twitter, adressant au garde et au client homophobe un doigt d’honneur virtuel. Mentionnée dans le tweet, l’enseigne de supermarchés Sainsbury’s n’a pas tardé à réagir. Elle s’est dite désolée de l’incident et a demandé les coordonnées du couple en vue d’un «geste de bonne volonté». En fin de compte, Josh et Thomas se sont vus offrir… une carte-cadeau de 10 livres – à peine 13 francs ou 12 euros. Devant les tribunaux britanniques, les cas de discrimination basée sur l’orientation sexuelle sont passibles d’une amende pouvant aller jusqu’à 5000 livres.
Contacté par Buzzfeed, Sainsbury’s a admis que la compensation n’était pas satisfaisante et a indiqué avoir pris des mesures auprès de l’entreprise qui assure la sécurité de ses magasins. Trop tard pour le couple londonien, qui s’est promis de ne plus remettre les pieds dans le magasin.
«Je ne m’intéresse pas à ses orientations privées, seulement à ses résultats», a déclaré hier le Premier ministre serbe Aleksandar Vucic lors d’une conférence de presse. Il parlait de la candidature d’Ana Brnabic pour un poste de ministre. La manager de 40 ans a été choisie pour le portefeuille de l’Administration et de l’Autonomie locale dans le nouveau gouvernement pro-européen de centre droit qui doit être présenté aujourd’hui au Parlement en vue de son investiture.
Brnabic, actuellement vice-présidente d’un organisme pour le développement de l’économie locale, est ouvertement lesbienne. Son arrivée au gouvernement sera une première dans l’ex-république yougoslave, réputée très conservatrice. Au sujet de son homosexualité, a ajouté Vucic devant les médias, «elle m’a demandé si cela m’ennuyait, que tout le monde en parle. Je lui ai répondu: Je m’intéresse seulement à ce que vous pouvez faire, à votre professionnalisme et à votre capacité de travail.»
Participation politique
Gay-Straight Alliance (GSA), une des principales organisations LGBT serbes, a indiqué qu’elle avait déjà eu l’occasion de travailler avec la future ministre. Elle a salué la nomination comme une «décision historique». «La participation politique des personnes LGBT est cruciale pour accroître la tolérance, réduire la discrimination et la violence contre la population LGBT en Serbie», a communiqué GSA.
Les Friedman, une famille modèle juive de la classe moyenne, des américains sans histoire dont le petit monde va pourtant basculer. Nous sommes en 1987 quand Arnold, le père, est arrêté pour détention de revues pédophiles commandées aux Pays-Bas. Quelques jours plus tard, il est accusé d’avoir violé des dizaines d’élèves de son cours d’informatique. Son fils Jesse, âgé de 18 ans, est interpellé à son tour, après avoir été désigné comme son assistant, encore plus sadique avec les garçons abusés. Dans le tumulte général, les Friedman subissent un déchaînement médiatique sans précèdent où les faits sont dénaturés. Malgré la folie ambiante, il n’arrête pas de se mettre en scène, de se filmer ou de s’enregistrer. Plus on découvre la réalité d’une famille qui se déchire sur le dos de la mère, plus elle nous échappe. Tous déraillent, le père surtout qui reste insaisissable et qui ne tombe jamais le masque même à la veille de son procès.
Coup de chance
A l’origine, Andrew Jarecki, le réalisateur de Capturing the Friedmans voulait réaliser un film sur les clowns d’anniversaire de New York. Mais au fil de ses discussions avec le plus célèbre d’entre eux, Silly Billy (David Friedman), il découvre que la famille de ce dernier a volé en éclats suite à la condamnation pour pédophilie de son père Arnold Friedman et de son frère cadet. Il est évident pour Andrew Jarecki que son sujet sur les clowns est mort. Du coup, il reprend l’affaire Friedman. Grâce à des témoignages subjectifs avec les interviews des acteurs de l’enquête, et des plans objectifs avec les images de l’époque, qu’il s’agisse des nombreux films des Friedman ou des archives de l’enquête et du procès, il s’efforce de démontrer comment une situation en apparence limpide (un crime, deux coupables) cache des réalités complexes au point que le spectateur finit par y perdre son latin. Le cafouillage judiciaire, le manque de preuve factuelle, l’hystérie collective, le comportement de la famille, sont autant d’éléments qui brouillent les pistes. On passe sans cesse d’une conviction de culpabilité à une conviction d’innocence pour finalement ne rien savoir.
Cette fluctuation de conviction est la force principale de ce documentaire. Primé au Festival de Sundance, nommé à l’Oscar du Meilleur Film Documentaire, «Capturing the Friedmans» a fait couler pas mal d’encre en 2003. Après ce premier long métrage, Andrew Jarecki n’a pas repris son idée sur les clowns. Bien au contraire, en 2015, il signe la série documentaire «The Jinx», «The Life and Deaths of Robert Durst». Encore une histoire criminelle (dont nous avons parlé dans ces pages) où la justice américaine joue un bien drôle de rôle.
» A voir sur YouTube
Francis Ases connaît tout le monde et tout le monde le connaît… Les noctambules du moins. Cela fait plus de trente ans qu’il sort… Et les soirées, il ne fait pas qu’y aller, mais les organise aussi, notamment les Blitz à l’ABC, la petite salle du D!Club à Lausanne. Si vous ne le connaissez pas, vous l’avez déjà croisé, c’est sûr. C’est un bel homme grisonnant aux traits fins, cheveux et barbe bien taillés, assez baraqué et habillé avec goût. On comprend vite, en le voyant, que l’esthétique revêt une certaine importance à ses yeux. On ne se trompe pas: Francis est maquilleur professionnel. Il travaille pour des magazines, de la publicité et de l’événementiel, principalement en Suisse, mais à l’étranger aussi.
Enfance valaisanne
Cette passion pour la mode remonte loin: quand il était enfant, sa mère – décédée très jeune – l’habillait et prenait des photos qu’elle envoyait à ses tantes d’Espagne. Son jeu favori en grandissant: transformer sa chambre en studio photo, coiffer, habiller sa sœur, prendre des clichés. La suite semblait évidente.
Francis est né à Martigny, de parents espagnols. Peu intéressé par l’école, il veut voler de ses propres ailes et commence rapidement à gagner sa vie en travaillant dans une boutique de vêtement dans laquelle il organise régulièrement des défilés. Car avant de devenir maquilleur professionnel, ce qui faisait vibrer Francis, c’était le stylisme, mais au fil du temps, cette passion a cédé sa place à une autre… Grâce à son savoir-faire et à ses connexions, il a pu voyager beaucoup: Barcelone, les fashion weeks de Paris, le festival de mode de Hyères, la cime des alpes, la maison Bulle de Pierre Cardin, etc., il est allé partout.
Lorsque le Lausannois parle de maquillage, il évoque son lien intime avec les mannequins, le rôle d’apaisement et de conseiller qu’il remplit auprès des jeunes gens dont il s’occupe. Contrairement à la majorité de ses confrères, Francis se sert beaucoup de ses doigts: «Je suis très tactile, j’aime faire des massages, faire du bien à la personne.» Il a un petit côté papa altruiste. Alors, ce travail, une passion? «J’aime bien maquiller oui, mais dans le fond, tout cela n’est pas si important… Ce n’est qu’un travail.» Francis l’avoue, il n’aime pas se tuer à la tâche. Un constat sans doute inexact: Francis a de l’énergie, mais surtout pour ce qu’il aime. Et son boulot, il le chérit avant tout pour l’indépendance qu’il lui garantit. «La stabilité et le confort des autres m’ennuient prodigieusement. 42 heures par semaine, des impôts infinis, des patrons cons, des collègues incapables… non ça ne m’intéresse pas du tout.»
Amour de l’ivresse
Les amis, les bonnes discussions, la musique, les soirées, ça, c’est ce qu’il aime. À 45 ans, cela fait plus de trente ans que Francis sort. «J’aime ce moment qui rassemble sans distinction l’avocat et le mec au social», raconte-t-il, «l’ivresse, cette douce énergie qui détend tout le monde, les échanges légers, la rigolade, la drague, la danse…» Il a vécu le début de la house, mélodieuse, jusqu’à l’hégémonie de la minimale actuelle. C’est d’ailleurs la monotonie de la programmation qui l’a décidé à organiser des soirées à l’ABC (dès 2006), en collaboration avec Dasko, un ami berlinois au courant des dernières tendances musicales. Ses soirées, il les a souhaitées ouvertes à tous. Les jeunes, les vieux, les homos, les hétéros, tout le monde… Non, il n’organise pas de soirées gays. «À présent, les ghettos c’est terminé et c’est très bien comme ça.»
«Rien n’est artificiel en soi. Tout dépend du plaisir que tu y mets, que tu y prends» Francis Ases
C’était différent pour lui, dans sa jeunesse. L’homosexualité, on n’en en parlait pas, «il n’y avait même pas de placards desquels on aurait pu sortir». Alors, à 16 ans, lorsqu’il sort pour la première fois dans une boîte gay, Le Négociant, à Lausanne, c’est la libération: «Je suis rentré dans la salle, j’ai regardé les mecs qui étaient là, puis l’ami qui m’accompagnait – Simon, qui avait plus du double de mon âge – et je lui ai demandé: Ils sont tous PD? Quand il m’a répondu oui, c’était la libération. Je n’étais plus seul.» Mode, maquillage, photo, danse, drague… Francis ne serait-il pas un brin superficiel? «Rien n’est artificiel en soi. Tout dépend du plaisir que tu y mets, que tu y prends. Tant que tu fais quelque chose profondément, avec sincérité et concentration, ce n’est plus superficiel.»
Racaille esthète au bord du lacFrancis est un fêtard, oui, mais un contemplatif, aussi. L’un de ses endroits préférés est la buvette de la plage de Lutry. «C’est super beau, ça m’apaise… il y a une vue incroyable, de la pizza, des grands cyprès et le lac».
Adepte du style streetwear, le Lausannois se rend souvent au shop Cornwell à Lausanne (242 Shop), car Francis aime s’habiller façon «caillera».
A la Placette, sur Saint-Roch, une petite galerie où sont exposés de jeunes artistes locaux: installations, photographie, sculpture. Francis, en grand fervent de photo d’art, s’y rend souvent même s’il avoue, en riant, toujours préférer les vernissages aux expositions en elles-mêmes.
Et si la menace terroriste et la montée du populisme xénophobe avaient un contre-coup positif, pour faire dialoguer des communautés a priori antagonistes? En Allemagne, en tout cas, le climat de tension n’engendre pas que des réflexes de repli, comme le prouve un nouveau geste de rapprochement entre musulmans et LGBT.
Après la Pride de Stuttgart qui avait accueilli une délégation de la communauté turque locale le mois dernier, c’est au tour des Turcs de Hambourg de défiler au Christopher Street Day (CSD) de la cité hanséatique, ce samedi, rapporte Queer.de. Et ce n’est pas tout: l’organe représentatif des musulmans de la ville a apporté son soutien officiel à la démarche «au nom du respect mutuel». «Pour nous autres musulmans, la diversité sociale est voulue par Dieu, c’est donc un phénomène positif. Nous nous engageons sans réserve à cet ordre démocratique fondamental, que nous ne voyons pas comme contraire aux principes et enseignements de notre foi», a communiqué la Schura.
Ouvrir le débat
La communauté turque n’a pas caché que la décision de participer à la CSD avait suscité de fortes résistances parmi ses membres. «Néanmoins, nous croyons qu’il est important de s’opposer à toutes les formes de discrimination dans notre société et d’ouvrir le débat au sein de notre organisation», a expliqué sa présidente, l’élue Verte Nebahat Güçlü. Hambourg compte 50’000 musulmans, dont la moitié environ d’origine turque.
On pensait que le football féminin donnait l’exemple en matière de fair-play et de diversité. Aussi les chants entendus dans les tribunes, mercredi et jeudi, ont été une très désagréable surprise pour les joueuses. «Oooh bicha!» (pédé, en portugais du Brésil), a été repris en chœur dans les gradins clairsemés des match Australie-Canada à São Paulo et Nouvelle-Zélande-Etats-Unis à Belo Horizonte. Au grand dam des instances du foot, le chant est régulièrement entonné en cas d’interception par le gardien, lors des rencontres masculines au Brésil.
«C’est personnellement blessant», a confié Megan Rapinoe, milieu de terrain américaine, au «Los Angeles Times». «Je pense qu’une mentalité violente a en quelque sorte pris le dessus. Il faut qu’ils comprennent comment ces insultes sont perçues. Surtout par un joueur gay qui se débat avec un coming-out», ajoute la médaille d’or des JO de Londres.
Lesbian-friendly
Outre Megan Rapinoe, plusieurs footballeuses présentes à Rio sont sorties du placard, comme l’Australienne Michelle Heyman, les canadiennes Stephanie Labbe, Marie-Eve Nault et Melissa Tancredi ou la Néo-Zélandaise Katie Duncan. L’équipe de Suède aligne quatre joueuses out: Lisa Dahlkvist, Nilla Fisher, Hedvig Lindahl et Carolina Seger.
Des menaces pèsent sur la vie et la liberté de millions de gay, lesbiennes, bi et trans indonésiens. L’archipel connaît depuis quelques mois une offensive de mouvements islamistes et conservateurs pour criminaliser les rapports homosexuels entre personnes consentantes.
Un groupe d’universitaires et de militants a déposé une requête devant la Cour constitutionnelle dans ce sens. Pour ses auteurs, il s’agit selon eux de réagir à l’influence des associations LGBT, accusées de promouvoir les relations sexuelles occasionnelles, rapporte le «Jakarta Post». Leur proposition: bannir toutes les relations sexuelles hors mariage et étendre l’interdiction des rapports homosexuels à toutes les personnes, et non plus seulement entre adultes et mineurs.
Les juges de la haute instance ont déjà procédé à l’audition de cinq experts. Ils auraient décrit l’homosexualité comme «contagieuse» et «susceptible de déclencher une flambée d’infections au VIH».
Coups de fouet et prison
L’homosexualité entre personnes consentantes est légale dans la plus grande partie de l’Indonésie, pays musulman le plus peuplé du monde avec 250 millions d’habitants. Seules les provinces d’Aceh et de Sumatra du Sud, criminalisent les rapports homosexuels consentis. Leur législation, inspirée de la charia, prévoit cent coups de fouets et 100 mois de prison pour les contrevenants.
L’offensive antigay n’est pas limitée à la requête devant la Cour constitutionnelle. En mars, le Parti de la justice et de la prospérité (PKS, opposition islamiste) a déposé un projet de loi sur la pénalisation de l’homosexualité. Le mois précédent, la principale association de psychiatres du pays avait décrété que l’homosexualité, la bisexualité et le transgendérisme étaient des maladies mentales – à contre-courant des recommandations internationales.
«Personne ne devrait être autorisé à criminaliser un groupe minoritaire en Indonésie»
Les associations de défense des droits LGBT n’ont pas été invitées – pour l’instant au moins – à s’exprimer devant la Cour constitutionnelle. Ryan Korbarri, secrétaire de l’organisation Arus Pelangi s’est inquiété des manœuvres en cours: «C’est un danger pour nos amis LGBT. Personne ne devrait être autorisé à criminaliser un groupe minoritaire en Indonésie», a-t-il expliqué au «Jakarta Post». Les sentiments homophobes et transphobes seraient en progression dans la population indonésienne. Un sondage récent de l’Indonesian Survey Institute montre les personnes LGBT comme le groupe le qui inspire la plus grande aversion, devant les Juifs, les communistes et les chiites.
http://www.franceculture.fr/emissions/itineraire-bis/dominique-refugiee-parce-que-lesbienne|La séquence «Itinéraire Bis», s’intéresse au droit d’asile pour les personnes LGBT. Une procédure particulière qui concerne les personnes subissant des persécutions dans leur pays d’origine en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. C’est l’histoire de Dominique, Ivoirienne dont le long périple a abouti à l’Ardhis, l’association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et transsexuelles à l’immigration et au séjour. A réécouter et partager sur le site de France Culture.
Dominique, réfugiée parce que lesbienne via @franceculture https://t.co/8ArYm133FS
— Ludovic Piedtenu (@LudovicPiedtenu) 4 août 2016
Le site de l’association KaosGL a rapporté cette semaine la découverte du corps sans vie d’un jeune homme, dimanche à Istanbul. La victime est un réfugié gay syrien, Wisam Sankari. Son cadavre, décapité, portait les traces de multiples coups de couteau et de violences sexuelles. Selon ses amis, Sankari faisait l’objet de harcèlement et de menaces de mort.
«Nous avons dû quitter un hébergement parce que nous sommes gays. Autour de nous, les gens surveillaient que nous ne fassions rien d’immoral. Il y a cinq mois, un groupe avait déjà kidnappé Wisam dans le quartier de Fatih. Ils l’avaient emmené dans une forêt pour le tabasser et le violer. Ils l’auraient tué s’il ne s’était pas échappé», raconte Rayan. Mais le harcèlement a continué, par téléphone et dans les rues d’Istanbul.
Les prochaines victimes?
Les trois amis de Wisam ne précisent pas quel type de groupe est derrière les menaces et les attaques, dont ils font aussi l’objet. Ils suggèrent que les agresseurs exigent qu’ils se soumettent à des relations sexuelles.
A présent, ils craignent d’être les prochaines victimes. Alertés, la police turque, l’ASAM (principale ONG turque d’aide aux migrants), ainsi que des représentants de l’ONU n’auraient pas levé le petit doigt pour les aider ou les protéger. Un autre compagnon de route de Wisam, Diya résume: «Peu importe que tu sois Syrien ou turc, si tu es gay tu es la cible de tout le monde.»
Certain(e)s chanceux/ses se battent contre lui toute leur existence tandis que d’autres le regardent prospérer avec joie ou indifférence: qu’on l’aime ou qu’on veuille sa peau, le poil est une constante de notre existence. Normal: nous disposons du même nombre de follicules pileux – la cavité dans laquelle naît le poil – que notre cousin le singe. Heureusement, nos poils sont devenus bien plus fins que les siens au cours du temps, grâce semble-t-il à la découverte du feu qui nous a réchauffés autrement que par notre pelage originel. Ouf, car nous craignons toujours d’être confondus avec les primates dont nous descendons: laser, rasoirs, cire, tout est bon pour se débarrasser d’un poil que nous ne saurions voir.
Du poil, mais pas trop
«Ces dernières années, les soins se sont développés au point que tout le monde vient se faire épiler. L’usage du laser et la multiplication des centres low-cost ont créé un énorme buzz», constate Florence Masson, dermatologue au Centre de dermatologie de Cornavin à Genève et à Annemasse depuis une dizaine d’années. Certaines femmes, surtout hétérosexuelles adoptent l’épilation intégrale, une solution qui peut faire réfléchir, le poil pubien étant tout de même ce qui distingue le sexe d’une femme adulte de celui d’une fillette prépubère…
Du côté des lesbiennes, il semble que la tendance soit plutôt à l’épilation partielle. D’ailleurs, la nouvelle coupe qui fait fureur en 2016 selon le «New York Magazine», c’est le Full-Bush Brazilian, soit le fait de n’ôter que les poils qui dépassent de la ligne du maillot ainsi qu’au sud du pubis, sans toucher à leur quantité.
Manscaping périlleux
Chez les hommes, on se préoccupe de plus en plus de sa pilosité. Chez les hétéros comme chez les homos, la tendance est à la barbe comme la portent les bears ou les otters, même si le reste du corps est toujours plus épilé. «Les messieurs demandent facilement à ôter les poils des aisselles, parfois du dos ou des épaules, des zones du corps plus délicates. L’intégrale, en revanche, ce n’est pas très commun. Il y a peut-être une gêne à demander», suppose la dermatologue.
Snapchat, Tinder et le recours au sexting pour draguer poussent cependant certains hommes à s’entretenir dans les moindres recoins. Aux Etats-Unis, on appelle ça le manscaping, ou «aménagement du paysage masculin». Une activité à risque notamment pour les testicules, mais que ne ferait-on pas pour plaire?
«L’histoire ne tient qu’à un cheveu» L’éclairage d’un spécialiste sur la délicate histoire du poil.L’historien Joël Cornette ©DR
Le poil, ça le connaît: Joël Cornette, historien spécialiste de l’histoire moderne (XVIe et XVIIe siècles) à l’université Paris VIII, en a carrément fait une encyclopédie avec sa consœur Marie-France Auzépy. L’occasion de constater l’intérêt en tout temps et en tous lieux pour cette folle excroissance.360° – Pourquoi se préoccupe-t-on tellement de ses poils?
Joël Cornette – Parce que c’est le seul élément du corps, avec les ongles, dont on est maître et que l’on peut travailler. Se mettre en valeur passe forcément par le cheveu, l’épilation ou au contraire, la pilosité. On le voit dans toutes les sociétés du monde. En Afrique, certaines ethnies utilisent le chignon ou la tresse pour envoyer un message. Au Soudan par exemple, une femme qui porte une tresse couchée ou qui se rase la tête indique qu’elle est veuve. Mais il n’y a pas besoin d’aller si loin pour constater que le cheveu est un indicateur de groupe. Alors que les footballeurs de l’équipe nationale française portaient les cheveux longs en 1998, ils ont aujourd’hui le crâne rasé. Les exemples ne manquent pas!
–Chez les juifs, les musulmans ou certains religieux chrétiens, le port de la barbe est obligatoire. Le poil au fond, c’est un signe de pouvoir masculin?
– Oui, et un révélateur de sainteté. Loin de moi l’idée que les talibans soient des saints, mais par leur excès pileux, ils entendent exprimer leur rapport au djihad et à Dieu. On retrouve le même lien au poil dans l’Ancien Testament qui le légifère strictement. Les nazirs – une catégorie de juifs qui avaient un statut religieux à part et avaient fait vœu d’ascétisme – n’avaient pas le droit de se raser. C’est l’histoire de Samson, qui tirait sa force de sa longue chevelure jusqu’à être trahi par Dalila qui fait couper ses cheveux; il est alors mis en prison. Il y a une symétrie dans le rapport entre excès et absence de pilosité. Alors que chez les chrétiens byzantins portent la barbe comme signe religieux, ce n’est pas le cas chez les chrétiens romains et le bouddhisme fait même l’inverse: c’est le crâne rasé qui est signe de sainteté. Cependant, l’absence de cheveux peut aussi signifier l’indignité. Voyez ces femmes qui avaient couché avec des Allemands et dont on rasait la tête au sortir de la seconde Guerre Mondiale, ou les bagnards qui avaient le crâne rasé! Le cheveu est une diversité incroyable, une grammaire infinie.
–Reste qu’un sexe poilu est toujours tabou…
– Oui, parce que le poil est synonyme de sexualisation. Les représentations d’un Christ nu avec un sexe poilu sont une vraie rareté et voyez comme le tableau de Gustave Courbet, L’Origine du monde, a choqué: on y voyait des poils pubiens, c’était considéré comme obscène! Aujourd’hui, le poil est nettement plus censuré que l’acte sexuel lui-même et ce, jusque dans le cinéma. L’apparition de Sharon Stone dans «Basic Instinct» reste à ce titre dans tous les esprits: on a osé suggérer que sous sa jupe, il y avait du poil… ce tabou est commun à toutes les civilisations. On voit par exemple dans des tableaux du XVIe siècle décrivant le harem que les femmes ont beau être nues, elles n’ont pas un seul poil! Une femme à barbe, c’est un monstre. On est entre la répulsion et la valorisation.
– Dans le poil, il y a donc un grand potentiel subversif!
– Oui, comme le montrent la révolte des femmes dans les années 1920 qui affichaient une coupe à la garçonne et les jeunes hommes chevelus des années 1970! J’entends encore mon père me crier: va te faire couper les cheveux! (rire).
– Le poil est un instrument de liberté. Il est aujourd’hui menacé par le laser, les rasoirs… le poil a-t-il un avenir?
– Absolument, car son existence même est liée à celle de l’humanité qui ne cesse de le raccourcir, de l’allonger, de le façonner. En ce sens, l’histoire ne tient qu’à un cheveu! Propos recueillis par AJ
» «Histoire du poil», Joël Cornette et Marie-France Auzépy, éditions Belin, 2011
http://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/pilule-antisida-premiers-geneve/story/20586293|Jugée efficace, la PrEP est un traitement préventif qui fait déjà des émules dans de nombreux pays. Mais en Suisse les conditions de prescription sont précaires et son coût est exorbitant (presque 900fr. pour un mois), comme le rappellent les acteurs de terrain, aux HUG et à Checkpoint.
Rien de tel qu’un selfie entre célébrités pour faire les délices d’Instagram. Ainsi le skieur freestyle américain Gus Kenworthy et son compagnon, l’acteur Matthew Wilkas, se sont photographiés tout sourire avec la star trans de la téléréalité Caitlyn Jenner, ce week-end.
Banalement glamour? Pas tant que ça. Le bloggeur Kenneth Walsh affirme que la photo a été prise à une fastueuse fête d’anniversaire donnée en l’honneur du prince Azim de Brunei, à Londres. Troisième dans l’ordre de succession, le jeune homme de 34 ans est connu pour ses activités artistiques et ses relations à Hollywood. Le problème, c’est que son père, richissime sultan du petit Etat d’Asie du sud-est, s’est illustré en 2014 en promulguant une loi qui prévoit la peine de mort pour les homosexuels, entre autres mesures répressives inspirées de la charia. A l’époque, la décision avait entraîné un boycott visant l’empire économique du sultan, notamment ses hôtels à travers le monde, rappelle le site NewNowNext.
Sarcasmes
Manifestement embarrassé, Kenworthy a rapidement supprimé la photo de son compte. Ce qui n’a pas empêché Walsh de republier le cliché avec des commentaires sarcastiques visant le soutien de Jenner à la candidature de Donald Trump: «La mentalité mon-argent-me-protège-contre-ce-que-mon-gouvernement-fait-à-mes-camarades-LGBT na rien d’étonnant pour Caitlyn Jenner, mais j’avais espéré mieux de la part de Gus et de son copain acteur.» Ni Kenworthy, ni Jenner n’ont commenté l’affaire.
Se maintenir debout pour résister, vaincre la peur, pour que rien ne nous arrive, dit Alain Guiraudie dans son dernier film. L’auteur avait secoué la Croisette en 2013 avec «L’inconnu du Lac», où il montrait sans complexe des ébats dans des lieux de drague homosexuelle. En compétition pour la première fois en mai dernier, il bousculait à nouveau le festival avec «Rester vertical», situé dans les Causses, en Lozère.
Sorte d’alter ego du cinéaste, Léo, (Damien Bonnard), la trentaine fauchée, doit un scénario à son producteur. Mais en proie aux affres de la page blanche, il remet sans cesse son envoi, tout en demandant des avances pour un texte inexistant. Alors que sa situation se précarise, il se promène dans la campagne à la recherche du loup et rencontre Marie (India Hair), fille d’un éleveur qui, image métaphorique, garde ses moutons avec un fusil en cas d’attaque du prédateur. Léo et Marie s’aiment et font un enfant. Mais elle n’en veut pas. Resté seul avec son bébé sur les bras, Léo croise régulièrement trois hommes plus ou moins gay: Yoan (Basile Meilleurat), un adolescent sauvage échappé de chez Pasolini qui le repousse, Jean-Louis (Raphaël Thiéry), un paysan bourru d’âge mûr dont il refuse les avances et le vieux grincheux Marcel (Christian Bouillette), fan des Pink Floyd agonisant qu’il va sodomiser, lui procurant une fin douce dans une fusion entre le sexe et la mort.
En dehors de scènes choc comme ce sulfureux suicide assisté, un accouchement en direct filmé de manière frontale comme jamais sans doute au cinéma, des gros plans de sexe féminin, à la fois objet du désir masculin et symbole de vie, Alain Guiraudie livre un conte rural, existentiel, symbolique, voire parabolique.
Face aux loups
On est aussi dans un drame amoureux moderne, trouble, où le réalisateur se plaît à jouer avec la norme en renversant la vapeur sur certaines choses, selon ses propres termes. Un hétéro bon teint peut avoir envie de coucher avec un mec sans que cela que cela fasse définitivement de lui un homo. Un nourrisson ne doit pas forcément être avec sa mère. Il sera heureux avec son père qui l’élèvera aussi bien.
Entre rêve et réalité, tragédie et comédie, Alain Guiraudie brasse ainsi plusieurs thèmes, paternité, misère sexuelle et sociale, détresse paysanne, écologie, à travers l’émouvante histoire de Léo, un homme en perte de repères, mais en quête de sens au sein d’une nature magnifiée. Il réussira à entrer en contact avec les loups dans une superbe séquence finale où, face à eux, il importe plus que jamais de rester vertical.
» Sortie sur les écrans romands le 24 août
» 10×2 places à gagner par tirage au sort pour l’avant-première, le mercredi 17 août à 20h au cinéma Grütli à Genève, en présence d’Alain Guiraudie. Inscrivez-vous par e-mail à concours@magazine360.ch jusqu’au 12 août, sans oublier de mentionner vos nom et adresse!
Google, Amazon, Facebook… on connaît tous les géants d’internet. Pourtant, un acteur très discret et dont les résultats financiers sont un secret bien gardé se taille une place de choix sur la Toile. Son nom ne vous dit sans doute rien: MindGeek a été créé en 2013 (après s’être longtemps appelé Manwin). Et si cette discrète société basée à Luxembourg figure parmi les 10 plus gros consommateur de bande passante du monde, c’est parce qu’elle est devenue l’acteur incontournable de l’industrie pornographique.
Profits colossaux
XTube c’est MindGeek – comme RedTube, YouPorn, Tube8 et un nombre impressionnant de «tube» déversant des clips classés X «gratuits». Navire amiral, PornHub revendique près de 80 milliards de vidéos vues et 100 millions de visiteurs par jour. Avec un tel trafic, MindGeek tire des profits colossaux de la publicité en ligne. Créateur de Manwin et de MindGeek (dont il a été écarté), l’Allemand Fabian Thylmann en était un des pionniers dès les années 1990. Au tournant de 2010, l’investisseur s’est engagé dans une course aux rachats de «tubes» à grands renforts de montages financiers. Résultat: un quasi monopole, qui lui a permis au passage de mettre la main sur une bonne partie des studios de la San Fernando Valley, la mecque californienne du X. Le porno gay n’échappe à la fringale de l’empire MindGeek, qui a absorbé plusieurs sites destinés à ce public, comme GayTube dès 2011.
Mais plus que l’argent de Wall Street, ce sont les contenus qui font la fortune des «tubes». Or ceux-ci sont en grande partie piratés par des particuliers, avant d’être téléchargés sur de multiples plateformes de visionnement. Pour un petit studio ou une producteur indépendant, la détection et le signalement des vidéos volées (et souvent renommées et modifiées) en vue de leur suppression deviennent une mission impossible. Pour ne rien arranger, ce qui reste de l’industrie du porno, éclatée et stigmatisée, semble incapable d’actionner les lois antitrust capable de brider l’hégémonie d’un acteur comme MindGeek.
Collaboration à contrecoeur
La situation a toutefois évolué ces dernières années, alors que MindGeek achevait de dominer le marché. Les studios, quand ils n’ont pas été rachetés par l’«hydre» du porno, ont fini par collaborer à contrecœur. Ils sont nombreux à utiliser les «tubes» pour promouvoir leurs sites payants, avec à la clé un partage des bénéfices sur les abonnements. MindGeek en capterait jusqu’à 50%, selon «The Economist».
Cet «écosystème vampirique» a des conséquences sur l’industrie du porno, qui voit ses perspectives de bénéfices s’effondrer. Une situation qui touche en premier lieu les acteurs et techniciens, forcés de tourner davantage pour des salaires en chute libre.
Déni
Quant à l’internaute amateur de X, il peut croire qu’il est le bénéficiaire de ce système, qui lui apporte une quantité illimitée de films pour pas un rond. A condition qu’il ne soit pas découragé par les popups intempestifs et les logiciels malveillants, et qu’il se satisfasse d’une pornographie de piètre qualité, réalisée dans des conditions douteuses, voire purement et simplement volée. Des chercheurs américains ont aussi relevé que les «tubes», à travers leurs algorithmes et mots-clés, canalisent une avalanche de stéréotypes sexistes, racistes et homophobes. Comme le résumait Shira Tarrant, professeure de l’Université Cal State dans «The Atlantic», «dès que les gens sont excités sexuellement, ils entrent dans une sorte de déni politique et économique sur ce qu’ils sont en train de faire».
Ces derniers temps, il y a eu l’affaire Serge Aurier, ce joueur de PSG qui traitait son coach de «fiotte». Il y a eu cet entraîneur de foot italien qui taxait son homologue de «tapette». Il y a eu aussi ce boxeur philippin, Manny Pacquiao, déclarant que les couples homosexuels étaient «pires que des animaux». Voilà pour les cas connus, reste tous les incidents d’homophobie ordinaire dans le sport amateur, en club ou à l’école, et dont on ne parle jamais. Marc-Antoine Claivaz, membre du comité de H2O Geneva, a longtemps déserté les clubs sportifs pour cette raison: «J’en avais marre de me préoccuper de savoir si j’avais l’air gay ou pas, si on allait me repérer ou pas». À présent qu’il fréquente le club de Vernier, ce n’est plus un problème.
Socialisation différente
H2O a été fondé il y a dix-neuf ans, dans le but de «favoriser une forme de socialisation différente de celle des bars et des discos». Le club compte une quarantaine de nageurs (dont trois femmes) qui se réunissent deux fois par semaine, le mercredi et le vendredi soir, à la piscine du Lignon.
Si les clubs traditionnels font parfois fi de la tolérance et de l’inclusion, H2O, lui, les revendique: «Pas de ghetto! Le club est ouvert à tous!», raconte Juan Fernando Caicedo, directeur technique. Une ouverture aux hétéros (il y en a trois dans le club), mais aussi un respect des capacités de chacun. «Pour rejoindre le club, il suffit de savoir nager», s’amuse Marc-Antoine. Leur coach, un professionnel, cultive une approche individuelle qui respecte les objectifs de chacun.
«On fait comme si tous les écrivains, les artistes, les sportifs étaient hétéros.» Marc-Antoine
Pour certains, comme pour Juan Fernando, l’objectif, c’était de gagner une médaille aux Eurogames qui ont réuni 1500 athlètes européens, pour une quinzaine de disciplines, à Helsinki. «Les Eurogames, ça ressemble au JO, avec les délégations par pays, les compétitions, les cérémonies d’ouverture et de clôture», raconte le nageur. C’est un brin différent cependant: tout le monde peut participer, qu’importe l’âge, l’orientation sexuelle ou le niveau de performance. Outre les Eurogames, la galaxie sportive gay compte d’autres rendez-vous, comme les Outgames et les Gay Games, qui se dérouleront l’an prochain à Miami et à Paris.
«Certains des participants sont très compétiteurs, d’autres moins, le but c’est vraiment de donner le meilleur de soi-même», détaille Marc-Antoine. Enfin, l’esprit Coubertin! Les Eurogames, comme le club sportif H2O, ont une vision du sport un peu différente de celle des clubs traditionnels. Pour eux, le sport ce n’est pas qu’une compétition, c’est aussi un vecteur de rassemblement, de convivialité, de rencontre, et même de culture.
Dans le placard
Pionniers du genre, les Gay Games ont été créés dans les années 1980, au moment de l’épidémie de sida. Les organisateurs souhaitaient alors donner une autre image à l’homosexualité et faire passer un message: il y a des gays parmi les sportifs et les notions de compétition et d’effort ne sont pas étrangères à la communauté. «Quand on grandit, on a besoin de modèles, note Marc-Antoine. Et ces modèles, on nous les nie: on fait comme si tous les écrivains, les artistes, les sportifs étaient hétéros.» Et de fait, les coming-out sont rares dans les milieux sportifs de haut niveau. Il y a quelque temps, l’Espagnol Victor Gutiérrez, un joueur olympique de water-polo, sortait du placard. Il a déclaré «vouloir briser le tabou dans le sport», conscient que «les choses seraient plus faciles si les grandes figures du sport faisaient ce pas en avant». Les deux nageurs saluent son geste et espèrent que d’autres athlètes suivront l’exemple.
Les choses bougent: de nombreuses villes (Genève, par exemple), pays et fédérations sportives font des efforts considérables pour lutter contre l’homophobie, à l’aide notamment de campagnes d’information. Dernièrement, même les grands sponsors s’y sont mis. Ainsi, Nike a annoncé la fin de sa collaboration avec le boxeur philippin aux propos outranciers et Adidas a pour sa part ajouté une clause à ses contrats stipulant que la firme ne modifierait en aucun cas lesdits contrats en cas de coming-out de l’un de ses athlètes.
» Les entraînements de h2o-geneva.ch reprennent en septembre.
Zurich est une des villes d’Europe dont la scène gay est la plus vivante et diversifiée. Et pourtant, elle ne dispose pas d’un centre LGBT à proprement parler. Cela pourrait changer dans les années à venir, avec le projet Regenbogenhaus («Maison arc-en-ciel»). Quinze organisations emmenées par la HAZ, l’organisation gay historique de la ville, ont décidé de relancer l’idée d’un centre associatif inspiré des structures qui existent à Vienne, Paris ou Dublin, rapporte le «Tages-Anzeiger».
La Maison est décrite comme un «lieu de rencontre, de culture et un point focal avec un café, un centre d’information et des locaux pour des événements, des réunions et des consultations, avec une bibliothèque, un centre de santé et d’autres services, comme un habitat adapté pour les personnes âgées et des appartement pour les personnes en détresse (par exemple les réfugiés queer).»
Intérêt à la municipalité
Un groupe d’intérêt a été formé pour la planification et le financement du futur centre, avec un poste de travail à 40%. «L’important est de trouver un emplacement central, facilement accessible au public», dit Laura Pestalozzi, directrice du projet. Plusieurs pistes seraient déjà suivies, avec pour objectif une ouverture en 2020. Les pouvoirs publics n’ont pas été sollicités pour l’instant, bien que la Ville de Zurich suive le projet avec intérêt. Elle a donné aux premières études un coup de pouce de 9500 francs.
La Regenbogenhaus «serait une étape importante pour la ville qui a une logue historie de pionnière en matière de droit des communautés LGBT», rappelle Alan David Sangines, conseiller municipal PS.
http://www.federationlgbt-geneve.ch/2016/07/26/la-suisse-adhere-a-une-coalition-internationale-en-faveur-de-legalite-des-personnes-trans-lesbiennes-gays-et-intersexes/|A l’occasion de la Global LGBTI Human Rights Conference à Montevideo, la Suisse a adhéré à la coalition Droits égaux en faveur de l’égalité des personnes trans*, lesbiennes, gays et intersexes. La conférence a eu lieu pour la première fois en Amérique latine du 13 au 15 juillet 2016 avec pour thème «non-violence, non-discrimination et inclusion sociale», rapporte un communiqué commun des associations helvétiques.
On le sait, une mort atroce est promise aux homosexuels présumés, jetés du haut d’immeubles ou suppliciés en public dans les territoires d’Irak et de Syrie sous contrôle de Daech. Et pourtant, les «soldats du califat» semblent, plus souvent qu’à leur tour, porter en eux l’«abomination» condamnée par les jihadistes. Des témoignages ont décrit l’Américano-afghan Omar Mateen, auteur de la tuerie du Pulse Club, le 12 juin dernier, comme un gay non assumé. Quant à Mohamed Lahouaiej Bouhlel, qui a tué 84 personnes en lançant un camion sur la promenade des Anglais, le 14 juillet à Nice, sa vie sexuelle «dissolue», selon le procureur de Paris, comprenait aussi de multiples plans homos.
Pas si anecdotique
Dans un article très documenté du «Monde» (accès payant), le journaliste Soren Seelow revient sur cette surprenante coïncidence entre orientation sexuelle et jihadisme. Le phénomène n’aurait rien d’anecdotique, souligne-t-il. Chérif Kouachi, un des tueurs de «Charlie Hebdo», avait manifesté, selon une note des services de renseignements, des «penchants homosexuels».
Parmi les signalements de personnes radicalisées, un tiers «présentent des difficultés avec leur identité sexuelle», estime une psy de l’Unité de coordination de la lutte antiterroriste. Un rapport sur un aspirant «soldat de Daech» mentionne l’abondance de matériel pornographique (plus de 33’000 fichiers homo et hétéro) retrouvé sur son ordinateur personnel. Un autre candidat au jihad a été récupéré par les policiers turcs à Istanbul… alors qu’il faisait la tournée des bars gay de la ville.
Désir ambigu
De fait, l’article décrit un désir ambigu, entre l’envie «de se racheter» par le sacrifice et… «la fascination par rapport à la figure du soldat viril», de «l’entre-soi masculin», comme le suggère le psychiatre Serge Hefez. En témoigne le parcours d’un jeune français converti, interrogé par les services français à son retour de Syrie. Lors de sa conversion, raconte-t-il, «j’ai compris que l’islam était fait pour moi, et depuis plus d’une année je ne me sens plus homosexuel. Je n’ai plus eu de rapport sexuel depuis.» «Outé» dès son arrivée à Rakka, il est jeté en prison. «Peut-être que le jihad servait de prétexte pour entrer en contact avec ces gens, admet-il. Avec du recul, je me rends compte qu’il pouvait s’agir d’une forme de drague.» Il finira par échapper à la mort, Daech préférant l’expulser.
L’enquête du «Monde» relève, par ailleurs, que le recrutement des jihadistes exploite souvent cette dimension homoérotique (comme l’a récemment montré un procès au Royaume-Uni). Les conversations interceptées dans les filières jihadistes sont parfois plutôt «romantiques», voire carrément «hot». Le récit d’une nuit entre un recruteur et sa recrue laisse songeur: «Tu as passé ta main sous mon tee-shirt, tu t’es retrouvé avec ta main sur ma poitrine».
» «L’orientation sexuelle à l’épreuve du djihad», à lire sur lemonde.fr
Elena Vanni et Deborah Piccinini sont devenues dimanche le premier couple de même sexe à conclure une union civile reconnue au niveau national. Les deux femmes de 45 et 46 ans se sont dit «oui» à la mairie de Castel San Pietro, près de Bologne. Les deux femmes ont été acclamées par une centaine d’amis et de nombreux journalistes. «On est émues, merci d’être là, c’est beau de partager avec vous tous ces moments», a lancé l’une d’elles.
Castel San Pietro, une petite ville de 20’000 habitants, est la première à ouvrir ses registres. Les communes ont six mois pour mettre leur service d’état-civil au diapason.
Le texte de loi, objet de tergiversations politiques depuis plus de dix ans en Italie, est entré en vigueur officiellement samedi, après la signature de son décret d’application par le président du Conseil, Matteo Renzi. Le texte prévoit l’égalité en matière de pension, de succession ou encore de régularisation pour le conjoint étranger. En revanche, il ne règle pas les questions d’homoparentalité.
http://rue89.nouvelobs.com/2016/07/22/mix-entre-oscar-wilde-pitbull-milo-yiannopoulos-lultime-troll-264746|Fan de Trump, raciste et misogyne, ce jeune journaliste Britannique de 32 ans a été banni de Twitter. «L’utime troll» est aussi un gay assumé qui dézingue volontiers au sein de la communauté LGBT.
« Un mix entre Oscar Wilde et un pitbull » : Milo Yiannopoulos, « l’ultime troll » https://t.co/NSJSZz8GUw pic.twitter.com/NZs3mwZKc6
— L'Obs (@lobs) 22 juillet 2016
Imaginez une Gay Pride à Paris réunissant 20 millions de personnes. Ou alors un des défilés de la fierté homo de Suisse rassemblant 2,7 millions de participants enthousiastes. L’image est à la mesure de ce qu’ont la chance de vivre les Islandais. Leur Pride, qui se déroule chaque année début août à Reykjavik, draine au bas mot 30 % de la population du pays. Sans aucun doute une rareté mondiale!
Dans ce petit Etat de 330’000 habitants (moins que le canton de Genève), plus de 100’000 personnes viennent en effet célébrer la fierté LGBTIQ. Homos, hétéros, cousins-cousines, papis-mamis, s’y retrouvent en famille dans une sorte de communion nationale. Ce qui en fait, proportionnellement, la plus grande Pride du monde, ou en tout cas, la plus populaire. Et ce n’est pas n’importe quelle fête: les festivités, qui conjuguent comme il se doit événements festifs, ateliers et stands d’infos, durent six jours. La capitale se drape des couleurs arc-en-ciel, une rue est même entièrement peinte aux tons de la fierté homo pour l’occasion.
«Ce n’est pas seulement une Pride qui réunit la communauté LGBTIQ. Les Islandais sont fiers de cet événement car il dit beaucoup de leur ouverture d’esprit, il est comme une vitrine sur le monde»
Ces célébrations commencent à attirer les touristes étrangers, les Américains notamment, qui apprécieraient leur côté singulier et non commercial. «Ce n’est pas seulement une Pride qui réunit la communauté LGBTIQ. Les Islandais sont fiers de cet événement car il dit beaucoup de leur ouverture d’esprit, il est comme une vitrine sur le monde», explique Hannes Palsson. Ce militant homo a monté avec une bande de potes l’agence de voyages Pink Iceland, laquelle propose toute une série d’activités conçues pour la clientèle LGBTIQ, à la hauteur de l’imagination très développée des Islandais pour attirer les touristes et se relier au monde. Cela va d’un pink tour de Reykjavik qui vous compte l’histoire de la mobilisation homo à des activités conçues sur mesure. On peut même se marier dans des lieux improbables, au cœur d’une grotte de glace ou au sommet d’un volcan, une tendance en pleine croissance. Adieu cérémonies fleuries sous les Tropiques!
La Pride, elle, ne manque pas d’être valorisée dans les brochures de l’Office du tourisme islandais. En 2010, Jon Gnarr, acteur et humoriste devenu maire de Reykjavik, conséquence directe de la crise financière de 2008, n’avait pas hésité à défiler en tête de parade en drag queen. Vous verriez le maire de Sion, Fribourg, Lausanne ou Genève en talons hauts et robe à paillettes?
Historique
A l’instar de ses voisins nordiques, l’Islande est l’un des pays les plus tolérants envers les minorités sexuelles. Les homos peuvent se marier depuis 2010, ils peuvent adopter des enfants, ont accès à la procréation médicalement assistée et la loi punit toute discrimination basée sur l’orientation sexuelle. L’Eglise nationale d’Islande, l’an dernier, s’est engagée à célébrer des mariages «dans toute leur diversité». Et l’organisation nationale queer Samtökin 78 ne manque pas d’idées pour faire encore avancer encore la cause. Elle travaille actuellement à la mise en place de programmes éducatifs queer dans certaines écoles du pays.
«L’Islande a aussi une particularité: c’est un village, où tout le monde se connaît.»
L’Islande est le premier pays à avoir décriminalisé l’homosexualité, en 1940. Les militants les moins jeunes se souviennent toutefois du temps où, dans la vie quotidienne, les homos n’étaient pas toujours acceptés. Dans les années 80, leur présence était bannie des radios et chaînes de télévision, certains bars ou boîtes de nuit leur refusaient ouvertement l’entrée dans leur établissement. Les années qui ont suivi sa création, en 1978 comme son nom l’indique, l’organisation Samtökin 78 a dû déménager à maintes reprises faute de trouver un propriétaire d’accord d’abriter ses activités. Comment expliquer alors un changement de mentalité aussi rapide? «Il y a plusieurs facteurs, poursuit Hannes Palsson. Les années sida ont bien sûr joué, comme partout dans le monde, mais l’Islande a aussi une particularité: c’est un village, où tout le monde se connaît. Alors forcément chaque famille a un gay ou une lesbienne parmi les siens, ce qui a grandement facilité la tolérance. En outre, la religion ne joue pas un rôle de poids dans notre pays, ce qui fait que les lois ont pu évoluer très rapidement, sans grande opposition. Il faut aussi relever que des personnalités homo du monde culturel ou des affaires, appréciées dans l’opinion publique, qui ont fait leur coming out, ont aussi joué un rôle important pour cette évolution.»
Les plus heureux du monde
L’Islande est d’ailleurs le seul pays d’Europe à avoir eu une première ministre homosexuelle, et qui ne s’en est pas cachée. L’an dernier, une étude conduite par l’Université de Mainz en Allemagne pour le compte du site PlanetRomeo, est arrivée à la conclusion que la communauté gay islandaise (masculine) était la plus heureuse du monde. On peut penser ce que l’on veut de ce type d’enquête, mais l’indice de «bonheur gay» a été élaboré de manière rigoureuse sur la base de trois critères: le baromètre de tolérance dans l’opinion publique, soit le ressenti des hommes gays de la perception sociale de l’homosexualité; le comportement de la société, évalué à partir des expériences vécues par les gays; et enfin le sentiment de satisfaction personnelle dans sa vie, mesuré notamment à partir de critères comme le fait de s’accepter en tant que gay. L’Islande devance ainsi les autres pays nordiques dans ce classement.
A se demander donc si durant leur Pride si populaire, les Islandais ont encore quelque chose à revendiquer. «Disons que nous célébrons surtout nos victoires, commente Hannes Palsson. Et il faut tout de même dire que les Islandais ont encore des progrès à faire, notamment en matière de tolérance à l’égard des personnes intersexes et transgenres».
» Pride de Reykjavik: du 2 au 7 août 2016
Alors que la conférence mondiale sur le sida fermait ses portes à Durban, en Afrique du Sud, un autre pays d’Afrique australe s’illustrait – sous couvert de lutte contre la pandémie – par une mesure anti-gay ahurissante. La Tanzanie a entrepris de stopper l’importation et la distribution de lubrifiant intime, notamment auprès des homosexuels. «Le ministère s’est entendu avec les organisations concernées pour qu’elles nous donnent l’argent qu’elles utilisaient pour se procurer du lubrifiant afin que nous achetions des lits pour les maternités», a précisé la ministre de la Santé, Ummy Mwalimu.
Le gouvernement tanzanien semble penser que la pénurie de gel découragera les rapports sexuels entre hommes. L’utilisation de lubrifiants adéquats est reconnue comme une des principales conditions de l’efficacité du préservatif dans la lutte contre le virus. En 2011, 1,6 million de Tanzaniens (sur une population de 50 millions) vivaient avec le VIH.
Arrestations
La Tanzanie fait partie des pays qui ont hérité de l’époque coloniale une législation répressive à l’égard des homosexuels. Les rapports «contre nature» y sont théoriquement passibles de la prison à vie. Toutefois, ces dispositions semblaient peu appliquées, en tout cas jusque récemment. Le nouveau chef de l’Exécutif de la région de Dar es Salaam, a annoncé des raids dans les milieux gay de la capitale économique, après une série d’arrestations.
Source: 76crimes.com
Petit coup de tonnerre au milieu de l’été, dans le ciel de la communauté LGBT helvétique. Lundi, l’Oranisation suisse des lesbiennes (LOS) a diffusé un communiqué où elle exprimait son agacement devant le monopole médiatique exercé par Pink Cross, une organisation qui ne représente que la communauté gay masculine, comme le rappelle LOS. «Les informations concernant la diversité des associations LGBT sont transmises de manière à focaliser toute l’attention sur une seule organisation, certes plus puissante que les autres parce que plus riche.»
La mise au point survenait après une série d’articles sur le «divorce» homosexuel où seule la réaction de Pink Cross avait été sollicitée… La prise de position de l’association gay avait d’ailleurs été critiquée sur les réseaux alémaniques, où plusieurs commentateurs se sont étonnés de voir Pink Cross batailler sur les chiffres sans saisir l’occasion pour défendre le mariage pour tous.
La polémique fond comme sorbet au soleil
Dans le désert de l’actualité estivale, le tabloïd «Blick» a sauté sur la polémique ce matin. Le titre de son article, «Les lesbiennes s’énervent contre les gays», était orné (dans sa version web) d’une coccinelle boxeuse aux ailes arc-en-ciel (WTF?!). En dessous, la polémique fond comme sorbet au soleil. La secrétaire de la LOS, Barabara Lanthemann, dit n’avoir «aucun problème avec Pink Cross»: «Nous avons voulu démontrer que la communaté LGBTI ne se limite pas aux hommes homosexuels. On n’est pas un groupe homogène. On comprend de nombreux groupes qui ont des préoccupations spécifiques.» Et de relever par exemple la question des pensions pour les couples de femmes. TGNS va dans le même sens, citant la question des stérilisations forcées ou du changement d’état-civil.
«Ce n’est ni la mission ni la compétence de Pink Cross de parler au nom des lesbiennes et des trans», rappelle Bastian Baumann, pour Pink Cross. Et d’inviter ses partenaires à un travail de communication en commun, plutôt que par médias interposés.
Échéances
Morale de cette histoire: LOS et Pink Cross ont manifestement de la peine à se parler – alors qu’ils partagent les mêmes bureaux à Berne. Quant aux journalistes, ils n’ont généralement ni l’envie ni le temps de contacter deux ou trois associations LGBT pour réagir sur l’actualité.
Pourtant, Pro Aequalitate a montré lors de la campagne contre l’initiative du PDC un exemple de plateforme LGBT efficace face aux médias. Pourquoi ne pas pérenniser ce type de structure? La communauté a tout intérêt à parler d’une même voix, sans perdre de vue sa richesse, sa diversité. Et sans attendre les prochaines échéances politiques, avec les référendums probables sur l’adoption et le mariage égalitaire.
http://www.los.ch/fr/6-aktuelles/top-aktuell/749-communique-de-presse|Dans un communiqué, l’Organisation suisse des lesbiennes (LOS) rappelle aux médias du pays que Pink Cross ne représente pas les LGBT dans leur ensemble, mais la communauté gay masculine. «Les informations concernant la diversité des associations LGBT sont transmises de manière à focaliser toute l’attention sur une seule organisation, certes plus puissante que les autres parce que plus riche», souligne la LOS. La mise au point survient après une série d’articles sur le «divorce» homosexuel où seule la réaction de Pink Cross était sollicitée… Une prise de position qui a d’ailleurs été passablement critiquée sur les réseaux alémaniques.
Outre la LOS, la constellation LGBT comprend aussi Transgender Network, Familles arc-en-ciel ou Fels (parents), entre autres structures nationales. «Nous souhaitons aujourd’hui démontrer que la communauté LGBT ne se résume pas aux gays, n’est pas un groupe homogène et que la diversité au sein de cette communauté doit être considérée comme une richesse. Nous ne pouvons pas accepter que les minoritaires au sein d’une minorité soit systématiquement oubliées, ignorées, invisibles», conclut Barbara Lanthemann, secrétaire générale de la LOS.
Les deux jumelles achèvent de tourner la page de l’intimité guitare-voix de leurs débuts et se muent définitivement en impératrices de la pop. Le précédent album du duo canadien, sorti en 2013, marquait l’entrée dans cette nouvelle ère esthétique: hyper-produit, Heartthrob capturait l’exact esprit de son époque, mêlant aux synthétiseurs les plus luxueux une veine folk admirablement authentique. «Love you to Death», son successeur, pousse ce paradigme un cran plus loin. Le résultat n’en est que plus efficace, même si, sur la longueur, il en devient aussi plus générique et plus impersonnel. Reste un single principal incendiaire, «Boyfriend», dont le mélange de teen party et d’ambiguïté amoureuse touche en plein dans le mille («You kiss me like your boyfriend»…), ainsi que plusieurs chansons que les deux soeurs se sont dédiées l’une à l’autre: joli reflet de l’amour fraternel qui continue de les lier, même si elles ont chacune trouver leur indépendance avec leurs compagnes respectives.
» Tegan and Sara, Love you to Death
Blood orange, crooner des opprimésDev Hynes, auteur-compositeur aux multiples visages, revient avec un nouvel EP à l’enseigne de son projet Blood Orange. Le Britannique installé à New York a plus d’un tour dans sa besace à groove: il a écrit pour la starlette Carly Jae Repsen comme pour le rappeur queer Le1f, et mis sa science des arrangements vocaux au service de Basement Jaxx, The Chemical Brothers ou encore Florence and the Machine. Son souvel opus, baptisé «Freetown Sound», est un hommage à toutes celles et tous ceux qui un jour se sont sentis «pas assez black, trop black, trop queer, pas queer de la bonne manière», bref, «tous les défavorisés» des communautés identitaires. La version vinyle deluxe offre, en bonus, les riffs soul et les basses langoureuses du titre «Sandra’s Smile», et le hip-hop svelte et engagé de «Do you see my skin through the flames».
» Blood Orange, Freetown Sound
Lenparrot minimalisme perchéC’est le nouveau petit prince parisien de la pop minimale: Lenparrot signe un récent EP vaporeux et languide, «Naufrage», dont les paroles acidulées flottent sur le ruissellement de claviers aériens et épurés. Romain Lalellement de son vrai nom, 27 ans, expliquait récemment dans Têtu comment cette esthétique du presque rien est née à ses débuts, lorsqu’il maniait encore timidement les logiciels de composition et manquait de moyens techniques pour produire une pop plus cossue et orchestrale. Au fil du temps, cette retenue est devenue une marque de fabrique qui reflète bien la personnalité fluide et effleurée de Lenparrot. Celui-ci, marié avec sa compagne, n’hésite pas afficher publiquement la complexité des sentiments qui l’habitent. Son personnage de scène, avec son timbre haut perché et sa fragilité brandie, est une sorte de double féminin de Romain, dont l’enfance et l’adolescence ont été marquées par la panoplie identitaire de Freddie Mercury et Queen. Naufrage distille ses atomsphères troubles au gré d’une grande clarté instrumentale. Séduisant paradoxe.
» Lenparrot, Naufrage
Ils étaient une dizaine à Athènes et Pékin, une vingtaine à Londres. Pour Rio, ils seront au moins 36 athlètes LGBT à faire le voyage des JO, a recensé le site américain OutSports. Cette «Rainbow Team» virtuelle est, sans surprise, essentiellement féminine et issue d’Europe du Nord – Royaume-Uni et Pays-Bas en tête. Seuls deux athlètes viennent d’Afrique ou d’Asie. Vingt-six sportives concourront dans des catégories féminines et dix dans des catégories masculines.
la footballeuse Megan Rapinoe (USA)
Comme lors des jeux précédents, les sports d’équipe féminins fournissent le plus important contingent de concurrents ouvertement homosexuels. Le football féminin continue d’être la discipline la plus out, avec des joueuses dans l’équipe australienne (Michelle Heyman), canadienne (Stephanie Labbe, Marie-Eve Nault, Melissa Tancredi), néo-zélandaise (Katie Duncan), suédoise (Lisa Dahlkvist, Nilla Fisher, Hedvig Lindahl, Carolina Seger) et américaine, avec l’attaquante star Megan Rapinoe, médaillée d’or à Londres.En basket, trois membres de l’équipe féminine américaine sont sorties du placard. Il s’agit de Seimone Augustus (médaillée d’or aux JO de Londres), Brittney Griner et Angel McCoughtry. Les équipes féminines de hockey sur gazon sont aussi très arc-en-ciel, avec les jeunes mariées Helen et Kate Richardson-Walsh, ainsi que Susannah Townsend pour le Royaume-Uni, et Carlien Dirkse van den Heuvel et Maartje Paumen pour l’équipe néerlandaise, qui avait décroché l’or à Londres en 2012.
Deux handballeuses sont également sur la «Rainbow team»: la Française Alexandra Lacrabère et l’Américaine Ashley Nee. Enfin, en beach volley, on suivra la Brésilienne Larissa França.
Comme à Londres, on attend encore qu’un joueur d’une équipe masculine sorte du placard…
Le marcheur Tom Bosworth, 26 ans, participera à ses premiers JO.
Peu de gays et lesbiennes sur les terrains d’athlétisme. On notera l’Allemande Nadine Müller en lancer du disque et Tom Bosworth en marche athlétique. A 26 ans, le Britannique a fait son coming-out en octobre dernier. Deux coureuses intersexes ont, par ailleurs, gagné leur ticket pour Rio: la vedette sud-africaine Caster Semenya (médaillée d’argent sur 800m à Londres) et l’Indienne Dutee Chand.A 22 ans, Tom Daley, médaillé de bronze à Londres, est devenu une star après son coming-out de 2013.
Discipline pionnière en matière de coming-out masculins (avec Matthew Mitcham ou Greg Louganis), le plongeon accueillera la star Tom Daley, qui était sorti du placard après sa médaille de bronze à Londres. Sur la planche, on suivra aussi le Brésilien Ian Matos. Toujours dans les bassins, le Finlandais Ari-Pekka Liukkonen tentera sa chance sur 50m.
En hippisme, on retrouvera les duos Carl Hester et Spencer Wilton, pour le Royaume-Uni, et le couple Edward Gal et Hans Peter Minderhoud pour les Pays-Bas.
Ouvertement bi, la boxeuse Nicola Adams, 33 ans, a été désignée personnalité LGBT la plus influente de Grande-Bretagne en 2012.
Enfin, d’autres sports ont vu apparaître des sélectionnés gay et lesbiennes: c’est le cas de la gymnastique avec le Néerlandais Jeffrey Wammes; de la boxe, avec la Britannique Nicola Adams, qui défendra sa médaille d’or dans les moins de 51kg; et l’aviron avec le Néo-Zélandais Robbie Manson. On espère que la liste va encore s’allonger d’ici l’ouverture des Jeux, le 5 août.Ils étaient une dizaine à Athènes et Pékin, une vingtaine à Londres. Pour Rio, ils seront au moins 36 athlètes LGBT à faire le voyage des JO, a recensé le site américain OutSports. Cette «Rainbow Team» virtuelle est, sans surprise, essentiellement féminine et issue d’Europe du Nord – Royaume-Uni et Pays-Bas en tête. Seuls deux athlètes viennent d’Afrique ou d’Asie. Vingt-six sportives concourront dans des catégories féminines et dix dans des catégories masculines.
la footballeuse Megan Rapinoe (USA)
Comme lors des jeux précédents, les sports d’équipe féminins fournissent le plus important contingent de concurrents ouvertement homosexuels. Le football féminin continue d’être la discipline la plus out, avec des joueuses dans l’équipe australienne (Michelle Heyman), canadienne (Stephanie Labbe, Marie-Eve Nault, Melissa Tancredi), néo-zélandaise (Katie Duncan), suédoise (Lisa Dahlkvist, Nilla Fisher, Hedvig Lindahl, Carolina Seger) et américaine, avec l’attaquante star Megan Rapinoe, médaillée d’or à Londres.En basket, trois membres de l’équipe féminine américaine sont sorties du placard. Il s’agit de Seimone Augustus (médaillée d’or aux JO de Londres), Brittney Griner et Angel McCoughtry. Les équipes féminines de hockey sur gazon sont aussi très arc-en-ciel, avec les jeunes mariées Helen et Kate Richardson-Walsh, ainsi que Susannah Townsend pour le Royaume-Uni, et Carlien Dirkse van den Heuvel et Maartje Paumen pour l’équipe néerlandaise, qui avait décroché l’or à Londres en 2012.
Deux handballeuses sont également sur la «Rainbow team»: la Française Alexandra Lacrabère et l’Américaine Ashley Nee. Enfin, en beach volley, on suivra la Brésilienne Larissa França.
Comme à Londres, on attend encore qu’un joueur d’une équipe masculine sorte du placard…
Le marcheur Tom Bosworth, 26 ans, participera à ses premiers JO.
Peu de gays et lesbiennes sur les terrains d’athlétisme. On notera l’Allemande Nadine Müller en lancer du disque et Tom Bosworth en marche athlétique. A 26 ans, le Britannique a fait son coming-out en octobre dernier. Deux coureuses intersexes ont, par ailleurs, gagné leur ticket pour Rio: la vedette sud-africaine Caster Semenya (médaillée d’argent sur 800m à Londres) et l’Indienne Dutee Chand.A 22 ans, Tom Daley, médaillé de bronze à Londres, est devenu une star après son coming-out de 2013.
Discipline pionnière en matière de coming-out masculins (avec Matthew Mitcham ou Greg Louganis), le plongeon accueillera la star Tom Daley, qui était sorti du placard après sa médaille de bronze à Londres. Sur la planche, on suivra aussi le Brésilien Ian Matos. Toujours dans les bassins, le Finlandais Ari-Pekka Liukkonen tentera sa chance sur 50m.
En hippisme, on retrouvera les duos Carl Hester et Spencer Wilton, pour le Royaume-Uni, et le couple Edward Gal et Hans Peter Minderhoud pour les Pays-Bas.
Ouvertement bi, la boxeuse Nicola Adams, 33 ans, a été désignée personnalité LGBT la plus influente de Grande-Bretagne en 2012.
Enfin, d’autres sports ont vu apparaître des sélectionnés gay et lesbiennes: c’est le cas de la gymnastique avec le Néerlandais Jeffrey Wammes; de la boxe, avec la Britannique Nicola Adams, qui défendra sa médaille d’or dans les moins de 51kg; et l’aviron avec le Néo-Zélandais Robbie Manson. On espère que la liste va encore s’allonger d’ici l’ouverture des Jeux, le 5 août.Ils étaient une dizaine à Athènes et Pékin, une vingtaine à Londres. Pour Rio, ils seront au moins 36 athlètes LGBT à faire le voyage des JO, a recensé le site américain OutSports. Cette «Rainbow Team» virtuelle est, sans surprise, essentiellement féminine et issue d’Europe du Nord – Royaume-Uni et Pays-Bas en tête. Seuls deux athlètes viennent d’Afrique ou d’Asie. Vingt-six sportives concourront dans des catégories féminines et dix dans des catégories masculines.
la footballeuse Megan Rapinoe (USA)
Comme lors des jeux précédents, les sports d’équipe féminins fournissent le plus important contingent de concurrents ouvertement homosexuels. Le football féminin continue d’être la discipline la plus out, avec des joueuses dans l’équipe australienne (Michelle Heyman), canadienne (Stephanie Labbe, Marie-Eve Nault, Melissa Tancredi), néo-zélandaise (Katie Duncan), suédoise (Lisa Dahlkvist, Nilla Fisher, Hedvig Lindahl, Carolina Seger) et américaine, avec l’attaquante star Megan Rapinoe, médaillée d’or à Londres.En basket, trois membres de l’équipe féminine américaine sont sorties du placard. Il s’agit de Seimone Augustus (médaillée d’or aux JO de Londres), Brittney Griner et Angel McCoughtry. Les équipes féminines de hockey sur gazon sont aussi très arc-en-ciel, avec les jeunes mariées Helen et Kate Richardson-Walsh, ainsi que Susannah Townsend pour le Royaume-Uni, et Carlien Dirkse van den Heuvel et Maartje Paumen pour l’équipe néerlandaise, qui avait décroché l’or à Londres en 2012.
Deux handballeuses sont également sur la «Rainbow team»: la Française Alexandra Lacrabère et l’Américaine Ashley Nee. Enfin, en beach volley, on suivra la Brésilienne Larissa França.
Comme à Londres, on attend encore qu’un joueur d’une équipe masculine sorte du placard…
Le marcheur Tom Bosworth, 26 ans, participera à ses premiers JO.
Peu de gays et lesbiennes sur les terrains d’athlétisme. On notera l’Allemande Nadine Müller en lancer du disque et Tom Bosworth en marche athlétique. A 26 ans, le Britannique a fait son coming-out en octobre dernier. Deux coureuses intersexes ont, par ailleurs, gagné leur ticket pour Rio: la vedette sud-africaine Caster Semenya (médaillée d’argent sur 800m à Londres) et l’Indienne Dutee Chand.A 22 ans, Tom Daley, médaillé de bronze à Londres, est devenu une star après son coming-out de 2013.
Discipline pionnière en matière de coming-out masculins (avec Matthew Mitcham ou Greg Louganis), le plongeon accueillera la star Tom Daley, qui était sorti du placard après sa médaille de bronze à Londres. Sur la planche, on suivra aussi le Brésilien Ian Matos. Toujours dans les bassins, le Finlandais Ari-Pekka Liukkonen tentera sa chance sur 50m.
En hippisme, on retrouvera les duos Carl Hester et Spencer Wilton, pour le Royaume-Uni, et le couple Edward Gal et Hans Peter Minderhoud pour les Pays-Bas.
Ouvertement bi, la boxeuse Nicola Adams, 33 ans, a été désignée personnalité LGBT la plus influente de Grande-Bretagne en 2012.
Enfin, d’autres sports ont vu apparaître des sélectionnés gay et lesbiennes: c’est le cas de la gymnastique avec le Néerlandais Jeffrey Wammes; de la boxe, avec la Britannique Nicola Adams, qui défendra sa médaille d’or dans les moins de 51kg; et l’aviron avec le Néo-Zélandais Robbie Manson. On espère que la liste va encore s’allonger d’ici l’ouverture des Jeux, le 5 août.L’Office fédéral de la statistique a récemment publié des chiffres comparés des divorces et des dissolutions de partenariats enregistrés. Depuis 2007, date de leur entrée en vigueur, jusqu’en 2015, 8008 unions homosexuelles ont été conclues en Suisse, dont 784 ont été dissoutes. Dans le même temps, on a compté 21’700 divorces pour 374’898 mariages. Le taux de séparation serait donc de 9,8% pour les gays et lesbiennes, contre 5,8% chez les hétéros.
Ces chiffres confirment des recherches effectuées à l’étranger, estime la «SonntagsZeitung». En Suède, une étude effectuée de 1995 à 2002 – avant l’entrée en vigueur du mariage égalitaire – montrait que les hommes enregistrant leur union homosexuelle avaient 20% de chances de se séparer dans les cinq ans, un taux qui s’élevait à 30% pour les couples lesbiens, quand le risque de divorce était de 13% chez les hétéros.
«Investissements communs»
Comment expliquer le phénomène? Klaus Preisner, sociologue à l’Uni de Zurich, évoque les «investissements communs» qui favorisent la longévité des couples. Et en premier lieu les enfants. Le caractère religieux du mariage peut aussi expliquer, chez beaucoup de couples, une plus grande réticence à y mettre fin. Par ailleurs, Preisner relève que le niveau de formation et de revenu est plus élevé chez les personnes partenariées que chez les mariés. Pour les premiers, une séparation a donc potentiellement moins de conséquences.
Gina Potarca, de l’Université de Lausanne, apporte une autre explication: l’absence d’égalité pour les couples de même sexe suisses. «Un vrai mariage aiderait les gays et lesbiennes à mieux définir leur rôles, à leur offrir plus de sécurité et à relever la pression sociale pour les faire rester ensemble», selon elle.
Secrétaire de l’organisation gay nationale Pink Cross, Bastian Baumann estime que ces chiffres donnent une vision biaisée de la stabilité des couples homosexuels. De fait, dans les pays nordiques et du Benelux, pionniers en matière d’égalité, les taux de divorces sont très similaires voire plus bas, en moyenne, pour les homosexuels. Fin 2014, dans les Etats américains disposant du mariage égalitaire, le taux de divorce annuel était de 1,1% pour les homos, contre 2% pour les hétéros.
Deux marches des fiertés prévues aujourd’hui dans le sud de la France ont été annulées à la demande des préfectures, vingt-quatre heures après l’attentat de Nice. Pour le comité d’organisation de la Pride de Montpellier, Vincent Boileau-Autin a exprimé sa tristesse: «Notre militantisme nous auraient poussé à sortir dans les rues, mais la sécurité des personnes doit primer.»
Les collectifs LGBT de Marseille, qui se préparaient aussi à défiler aujourd’hui, ont reporté l’événement. Dans un communiqué, ils rappellent le slogan de la manifestation, «Etre soi et penser l’autre», qui «s’oppose au rejet et à la peur de l’autre qui sont instrumentalisés et menacent nos libertés et le vivre ensemble. Nous ne lâchons rien et nous serons dans la rue dans les mois qui viennent, à une date reportée, pour le crier et haut fort et revendiquer nos droits.»
Plusieurs autres rassemblements ont été annulés à travers le pays, où trois jours de deuil national ont été décrétés dans le pays après la tragédie. Le bilan était hier de 84 morts et une cinquantaine de blessés toujours dans un état critique.
http://yagg.com/2016/07/17/a-propos-des-attentats-de-nice/|Le rédacteur en chef de Yagg, Xavier Héraud, répond aux critiques sur le traitement de l’attentat de Nice dans Yagg, ce samedi. Certains lecteurs ont estimé que le média LGBT n’avait pas pour mission de couvrir un tel événement.
Certains gays américains qui considéraient Donald Trump comme un choix acceptable pour la présidentielle de novembre auront sans doute à revoir leur opinion. Dans un effort pour se rallier la droite religieuse et conservatrice, le fantasque milliardaire et candidat républicain à la Maison-Blanche aurait choisi le gouverneur de l’Indiana Mike Pence comme colistier. L’annonce officielle, prévue aujourd’hui, a été repoussée en raison de l’attentat qui a frappé Nice, hier soir.
Alors que Trump a adopté une position sinon ouverte, au moins ambiguë sur les questions LGBT, Pence y est allergique. Il s’est notamment illustré l’an dernier en signant une loi homophobe dite «de restauration de la liberté religieuse». Elle autorise commerçants et entrepreneurs à discriminer les minorités sexuelle sous couvert de convictions spirituelles.
Héros de la droite religieuse, cet avocat de 57 ans avait auparavant participé à la croisade contre le mariage égalitaire en tentant de l’interdire dans son Etat en 2003. Quatre ans plus tard, il avait déjà tenté de faire échouer une loi antidiscrimination. Il s’était ensuite opposé à une disposition qui durcissait les sanctions pour les crimes de haine basés sur l’orientation sexuelle, sans parler du «Don’t Ask Don’t Tell», le principe obligeant les militaires gay et lesbiennes à rester dans le placard, dont il s’est opposé à la levée.
Etat répressif
En outre, Mike Pence fait tout ce qu’il peut pour limiter le droit à l’avortement – notamment en menaçant les médecins de lourdes poursuites, faisant de l’Indiana un des Etats les plus répressifs du pays en la matière. En 2014, il a ordonné des coupes drastiques dans les programmes de planning familial et de santé. Avec entre autres conséquences, un forte hausse de cas de VIH, rappelle le site Mother Jones.
En bon républicain, il s’est aussi opposé à des mesures telles que le salaire minimum, la couverture santé et d’autres aides sociales pour les familles les plus démunies. Il rejoint au moins Trump sur ces points, ainsi que sur son rejet de l’immigration.
Un logo qui fait jaserRendons à l’Amérique sa grandeur, dit le slogan du magnat de l’immobilier. Dévoilé vendredi, le curieux logo de campagne du ticket Trump-Pence, avec le T de Trump qui pénètre vigoureusement le P de Pence, amuse en tout cas beaucoup les internautes…
There's something unexpected about Donald Trump's new logo… https://t.co/GBjB8Yybrs pic.twitter.com/Lclj8rWTXx
— PinkNews (@PinkNews) 16 juillet 2016
http://rue89.nouvelobs.com/2016/07/14/filtrer-les-utilisateurs-statut-vih-proposition-grindr-passe-mal-264645|Un questionnaire envoyé par l’appli de rencontres gay à certains de ses utilisateurs laisse craindre une stigmatisation des hommes séropositifs. «Non seulement ça envoie un très mauvais signal concernant la perception des séropositifs, mais ça n’instaure pas un sentiment de sécurité réel, c’est une fausse protection», fait remarquer Mathieu Brancourt, rédacteur pour l’association de lutte contre le sida AIDES.
https://www.solidarites.ch/journal/d/article/7596|«Les cordonniers sont les plus mal chaussés…» Dans la dernière livraison de «SolidaritéS», Marjorie Blanchet livre un regard critique sur la dernière marche des fiertés romande, le 25 juin à Fribourg. Un événement où «une transphobie persistante et une normalisation grandissante, à l’intérieur même des communautés LGBTIQ romandes, n’ont pas manqué d’exacerber certaines tensions».
Nonante. C’est le nombre d’agressions homophobes et transphobes qui ont été signalées l’an dernier dans les foyers d’accueil pour réfugiés à Berlin. «Mais nous pensons qu’en réalité il y en a eu bien plus», explique Barbara Loth (SPD), secrétaire d’État à l’Intégration du Land de Berlin. «Les migrants LGBTI ignorent souvent qu’ils ont droit à une protection contre les discriminations, donc ils ne leur vient pas à l’idée de signaler ce qu’ils subissent. Ce n’est qu’après les avoir reçus et s’être entretenu avec eux qu’ils ont ensuite le courage de porter plainte.» Elle évoque les insultes, les menaces, les crachats, les coups que subissent les demandeurs d’asile homo et trans dans les foyers d’accueil lorsqu’ils sont repérés par les autres résidents.
Des agressions répétées, qui vont parfois jusqu’au viol, et laissent de dures séquelles psychologiques aux victimes, qui ont déjà un parcours difficile et ont dû se résoudre à laisser derrière elles leur pays et leurs proches pour échapper aux discriminations. Alors qu’ils espéraient se trouver enfin en lieu sûr en s’exilant en Allemagne, ces réfugiés se retrouvent à nouveau confrontés à leurs agresseurs à leur arrivée.
Promiscuité
Dans les dizaines de centres d’hébergement d’urgence que compte la capitale allemande, ils sont contraints de vivre dans une promiscuité éprouvante. Dans les anciens hangars de l’aéroport de Tempelhof, par exemple, où sont logés depuis quelques mois plusieurs centaines de migrants, ces derniers doivent se partager des boxes de quelques mètres carrés alignés les uns à côté des autres, dans lesquels sont agencés plusieurs lits superposés. Dénuée de porte pouvant fermer à clef, l’entrée est seulement obstruée par un rideau de feutre. Dans ces conditions, les réfugiés homos et trans n’ont pas de possibilité de repli en cas de danger.
«Nous voulons protéger ces gens dès le premier jour. Le mieux était donc de créer un lieu où ils peuvent être au calme, ne pas avoir peur d’être agressé à chaque seconde», insiste Barbara Loth. Ce lieu a ouvert ses portes au mois de février dans le quartier paisible de Treptow. Loué par le Land de Berlin, qui s’est engagé pour les cinq prochaines années, le foyer est géré par l’association Schwulenberatung Berlin.
Tous les documents, traduits en anglais et en arabe, sont une invitation à ne pas rester replié sur soi et à rejoindre la grande communauté queer berlinoise.
«Les résidents savent qu’ici, on est entre nous. Toutes les personnes qui travaillent ici sont gay, lesbiennes ou trans, cela était important à nos yeux», explique Marcel de Groot, directeur de cette association qui vient en aide aux homosexuels. Il évoque d’ailleurs la panique qui s’est emparée des résidents au printemps dernier lorsque le bruit a couru qu’un réfugié fraîchement admis dans l’établissement était hétérosexuel. «Une partie des gens avec qui nous avons parlé ont eu des expériences dramatiques. Certains ont vu leur compagnon se faire tuer sous leurs yeux par des combattants de l’État islamique.»
Sécurité
L’adresse du foyer de 120 places est donc tenue secrète, les entrées et les sorties des résidents et des visiteurs sont strictement contrôlées par le service de sécurité. Une cinquantaine de réfugiés y vivent actuellement, dans une trentaine de chambres partagées ou des appartements en colocation, qui peuvent accueillir entre quatre et six personnes. La plupart des résidents sont très jeunes, et viennent non seulement des pays arabes mais aussi de Russie, de Serbie, de Turquie ou encore du Turkménistan.
Dans la salle commune de cet immeuble flambant neuf, de nombreuses réclames pour des cours d’allemand sont épinglées sur un grand panneau d’information, à côté de dépliants d’associations sportives LGBT, d’idées de sorties culturelles ou d’un mot manuscrit expliquant que les demandeurs d’asile ont droit à un tarif spécial au SchwuZ, le plus célèbre des clubs gays de Berlin. Tous ces documents, traduits en anglais et en arabe, sont une invitation à ne pas rester replié sur soi et à rejoindre la grande communauté queer berlinoise. Marcel de Groot y tient beaucoup: «Nous apprenons aux résidents à se défendre en cas d’agression, leur expliquons à qui s’adresser…Notre idée est de lier habitat et empowerment.»
http://yagg.com/2016/07/13/morandinigate-morandini-dans-la-tourmente-apres-lenquete-des-inrocks/|Jean-Marc Morandini, habitué à causer des tempêtes médiatiques en révélant des informations, se trouve lui même au centre d’une affaire. Une enquête des “Inrocks” l’accuse d’avoir organisé des castings sulfureux pour sa web-série “Les faucons”.
http://next.liberation.fr/images/2016/07/08/genres-humains_1464987|A voir dans le cadre des Rencontres d’Arles (et sous forme de livre aux Ed. Textuel), le cinéaste Sébastien Lifshitz a rassemblé des clichés amateurs de drag-queens et de travestis, de 1900 à nos jours. Images hiératiques de femmes en galurin, photo de Crun-Crun, ce comédien burlesque chauve des années 1900 qui pose en tutu, clichés d’héroïnes de cabaret aux faux airs de Liz Taylor ou de Dietrich, on ne sait rien des histoires que charrient ces 200 photos amateur, prises au cours du XXe siècle…
"Mauvais genre " chinées par Sébastien Lifshitz @rencontresarles Poke @frangeliers @Siaudebert pic.twitter.com/FrbG5dZyu5
— AnneSophie Bruttmann (@annesobru) 4 juillet 2016
http://www.20min.ch/ro/news/monde/story/Prise-d-hormones-pour-changer-de-sexe-a-12-ans-21820909|Alors que le système de santé publique du Royaume-Uni prescrit la prise de traitements hormonaux transgenres dès 16 ans, certains parents emmènent leurs enfants dans des cliniques spécialisées. «Nous croyons que la maturité de l’adolescent et sa capacité à comprendre quelles sont les implications d’un tel traitement devraient être prises en compte», précise Susie Green, de Mermaids, organisme qui travaille avec les enfants transgenres et leurs familles.
La Suisse italienne accueillera enfin une gay pride nationale. «Le moment est venu», ont communiqué hier l’association LGBT tessinoise Imbarco Immediato, le réseau d’entrepreneurs gay Network et le centre de santé Zonaprotetta, qui constituent le noyau dur du futur événement. La parade défilera en 2018 dans une ville encore à définir. «Cela dépendra beaucoup de l’appui des communes et de la disponibilité des infrastructures», soulignent les organisateurs.
Interrogés par «20 minuti», les dirigeants des trois principales agglomérations tessinoises, Bellinzone, Locarno et Lugano, se sont prudemment dits «intéressés à discuter» de l’événement. Des participants venus de tout le pays sont attendus, ainsi que de l’Italie voisine.
Polémiques
La pride devrait amener son lot de polémiques dans un Tessin plutôt conservateur. «C’est une chose nouvelle, donc c’est normal. Mais nous sommes très positifs: la population et les institutions se sont déjà montrées accueillantes dans le passé», relativisent les organisateurs.
En 2017, c’est à Berne que seront célébrées les fiertés LGBT. Pride Ouest se déroulera du 25 au 27 août dans la vieille-ville des bords de l’Aar.
«Il s’agenouille et caresse le ventre ondulé de muscles, l’aine, laisse glisser sa main sur le tanga de dentelle, hume l’odeur de cette intimité, frotte religieusement son visage contre le bas-ventre de la fille. De deux doigts, il fait glisser le sous-vêtement le long de ses jambes. Il bande vraiment dur. Elle aussi.» Elle, c’est Eve, une prostituée transgenre. Lui, c’est l’ancien inspecteur de police Paul Bréguet, (anti-)héros de Sébastien Meier dans «Le Nom du père». L’auteur lausannois a choisi de déjouer les codes du polar en matière de sexualité, ouvrant audacieusement une voie très peu explorée jusqu’ici dans un genre pourtant ultra populaire. «Paul ne pouvait pas être l’archétype du flic de roman, bourru et misogyne. Il y avait là quelque chose à faire; présenter un personnage qui ne soit pas exactement ce qu’on attend de lui (et qui n’est pas lui-même ce qu’il attend de lui).»
Pluriel est le désir de l’inspecteur, et Meier évite soigneusement l’étiquette d’une orientation: «Il est sexué, point.» Le personnage du policier subit depuis longtemps la caricature d’un genre littéraire qui vise pourtant à l’émanciper: un mâle toujours hétéro, si possible divorcé avec un enfant, dans des relations sans issue avec les femmes, torturé comme il faut, une brute en lutte contre le monde. Autrement dit, si le polar établit généralement un héros masculin comme pierre angulaire, il est rare qu’il propose une image de sa sexualité réaliste et représentative de la diversité des possibles.
Cliché inverse
Et le problème dépasse la seule question de l’expression de la sexualité des héros, investissant volontiers le champ de la relation amoureuse. Quand le flic n’est pas socialement inapte à vivre avec une femme, le lecteur peut retrouver le cliché inverse encore hétéro-normé très joliment illustré par exemple par la love story au goût vanille d’Erika Falk et Patrick Hedström chez Camilla Läckberg. Là, Sébastien Meier surprend à nouveau. Dans «Les Ombres du métis», Paul Bréguet tombe amoureux d’un jeune homme de 30 ans son cadet, Romain Baptiste, avec lequel il vivra une relation passionnelle. «Il dira ‘ce n’est pas de l’homosexualité’ car pour lui il y a inadéquation entre ce qu’il vit et ce qu’il pense que ce mot définit. C’est un homme de préjugés qui, un jour, s’est retrouvé dans une impasse: ses préjugés ont fini par s’appliquer à lui-même.»
«Le polar devient un genre aussi pluriel et complexe que la réalité.» Sébastien Meier
Le préjugé n’est sans doute pas la cause du manque de créativité identitaire parmi les enquêteurs. Une plus grande diversité s’exprime en effet chez les personnages secondaires ou parallèles, les victimes, ou encore les tortionnaires. Pourquoi alors cette passivité créative? «Par commodité? Par habitude? Pour représenter un genre dominant? D’ailleurs rares sont également les femmes héroïnes de polar», dira Meier. «Le polar dégage un peu cette atmosphère de clope froide, d’alcool, de bas-fond, de virilité à deux balles et de prostituées. Heureusement, cela est en train de changer et le polar devient un genre aussi pluriel et complexe que la réalité qu’il est censé dépeindre.»
Identification
Cette réalité plurielle s’exprime en Suisse romande particulièrement à l’image de Meier, mais pas seulement. Un autre auteur romand, Marc Voltenauer, a quant à lui choisi l’homosexualité pour le personnage principal de son premier roman, «Le Dragon du Muveran». Pour lui, les héros de polars sont peut-être aussi hétéros aujourd’hui que leurs auteurs. «Etant gay, je voulais un inspecteur gay. C’est à la fois plus proche de ma réalité et aussi original dans le monde des polars.» L’inspecteur, c’est Andreas Auer, heureux en couple avec Mikaël Achard, journaliste. «Voilà six mois que Mikaël et lui avaient emménagé à Gryon. Un rêve devenu réalité.»
Le rêve peut sembler classique, maison et chien au grand air, mais pourtant bien représentatif d’un quotidien auquel beaucoup aspirent. Beaucoup qui aimeraient sans doute aussi être associés à ce rêve-là autant qu’ils s’y identifient. «Au moment où j’ai commencé à écrire,» poursuit Voltenauer, «je me suis demandé si le fait d’avoir un couple gay au centre de mon polar pourrait constituer un frein. Le succès semble prouver le contraire et cela me réjouit.» La preuve que la barrière idéologique hétéro est dépassée, vieillotte, et de loin.
Militantisme hors-propos
S’il ne s’agit pas de proscrire des schémas littéraires fonctionnels, il est aujourd’hui nécessaire d’en créer de nouveaux pour renouveler le genre. Sébastien Meier poursuit: «Je n’irai pas jusqu’à dire que j’espère changer les choses, ce serait naïvement espérer que mes livres ont un impact politique. Dans l’état actuel des choses, je peux simplement dire que je ne souhaite pas être une voix supplémentaire à chanter les louanges de l’hétéro-normativité, et que si je peux glisser dans mes livres des nuances qui représentent mieux la réalité dans laquelle nous vivons, c’est une énorme satisfaction. L’enjeu pour moi est d’éviter d’entrer dans une forme de militantisme qui serait hors-propos dans mon livre, tout en véhiculant une pensée plurielle et complexe, refusant les codes préfabriqués de la normativité.»
Refuser les raccourcis, explorer la singularité, retrouver l’essence même du genre en sortant l’homme de la case dans laquelle il est enfermé malgré lui sont sans doute les clés de l’avenir du polar. Et les Romands l’ont compris avant les autres. Car si les créateurs osent en réinventer les codes, c’est bien un sens réel qu’ils donneront à leur histoire.
Sébastien Meier, «Les ombres du métis», éd. Zoé, 2014, et «Le Nom du père», éd. Zoé, 2016. Marc Voltenauer, «Le Dragon du Muveran», éd. Plaisir de lire, 2015
http://www.leprogres.fr/lyon/2016/07/09/pres-de-15000-personnes-pour-la|C’est sous une forte chaleur que les chars de la gay pride 2016 se sont élancés ce samedi. Une 21e édition festive, mais également revendicative, entre promesses présidentielles non tenues et hommage aux victimes de la tuerie d’Orlando.
En images | Près de 15000 personnes pour la 21e édition de la Gay Pride de Lyon https://t.co/J207pv0O54 pic.twitter.com/x3ARRbnucp
— Le Progrès (@Le_Progres) 9 juillet 2016
Les fans italiens de la série «How to Get Away with Murder» sont restés bouche bée, vendredi soir. La chaîne publique Rai2 diffusait le premier épisode de la série, qui a réuni presque un million de téléspectateurs. Seulement voilà: plusieurs scènes avaient disparu du pilote. Et pas n’importe lesquelles: ce sont des scènes de baiser et de sexe gay entre les personnages de Connor et Oliver qui sont tombées sous les coups de ciseaux de la chaîne. Les scènes hot hétéro étaient, quant à elles, intactes.
Dans la même soirée, une des séquences fantômes a réapparu sur les réseaux sociaux sous le hashtag #Raiomophobia, soulevant une avalanche de commentaires. L’affaire est même arrivée aux oreilles du casting de la série. «Putain c’est de la folie!» a tweeté l’acteur Jack Falahee, qui incarne Connor, à ses 300’000 followers. Même l’organisation de consommateurs italienne Codacons s’en est mêlée, critiquant un choix «insultant pour l’ensemble des téléspectateurs, qu’ils soient gay ou hétéros, et contre-productif pour le chaîne».
Damn, this is crazy. https://t.co/H3EwwkU0MJ
— Jack Falahee (@RestingPlatypus) 9 juillet 2016
«Pudeur excessive»
Ilaria Dallatana, directrice de Rai2, s’est gardée de toutes excuses au public. «Il n’y a eu aucune censure, a-t-elle assuré, seulement un excès de pudeur due à la sensibilité individuelle de la personne qui s’occupe de préparer l’édition de la série pour le prime time.» Des explications révélatrices, pour Aurelio Mancuso, président du groupe LGBT Equality Italia: «Laissez-nous comprendre: le choix de diffuser ou non une séquence est confiée à la pudeur d’un fonctionnaire de la Rai? Est-ce que nous sommes revenus aux années 50?»
Diffusée avec succès aux Etats-Unis depuis 2014, «How to Get Away with Murder» mêle le thriller judiciaire à la comédie dramatique sur les traces d’une avocate prestigieuse et d’étudiants en droit qui se retrouvent mêlés à un meurtre. Peter Nowalk, créateur de la série, revendique le fait d’y avoir délibérément intégré autant, voire plus de scènes d’amour homosexuelles qu’hétérosexuelles.
Italian viewers, here is the Coliver scene as we intended you to see it: #HTGAWM pic.twitter.com/5r51LMSzPM
— Pete Nowalk (@petenowalk) 9 juillet 2016
Très discrètement, le monde vient de franchir un cap. Un milliard de Terriens vivent désormais dans des Etats ou territoires qui reconnaissent le mariage entre personnes de même sexe. Le chiffre impressionnant de 1’009’500’000 (sur une population mondiale estimée à 7,3 milliards, soit près de 14%) a été atteint après l’arrivée de la Colombie et plusieurs Etats mexicains dans le club des nations égalitaires.
Le calcul a été réalisé par le militant LGBT de Melbourne Tony Pitman, dans le cadre de la campagne pour des unions égalitaires en Australie, où ce projet de réforme s’enlise depuis des années, au grand désespoir de la communauté locale.
#MarriageEquality by population by Tony Pitman https://t.co/LyG0Tkpnx6 pic.twitter.com/2LHAdI19SP
— AU Marriage Equality (@AMEquality) 7 juillet 2016
Utopie
Il y a quinze ans, le «mariage gay» n’était qu’une utopie quand les les Néerlandais ont été les premiers à légiférer, rappelle-t-il. A présent, le mariage pour tous est une réalité dans la plus grande partie des Amériques, ainsi que sur la façade Atlantique du continent européen. Ailleurs, seules l’Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande mettent les couples homo et hétérosexuels sur un pied d’égalité. Aucun pays d’Asie n’a encore fait le pas.
«I wanna, I wanna, I wanna, I wanna, I wanna really really really wanna zigazig ha», il y a 20 ans, les Spice Girls poussait leur cri primal. Voilà un anniversaire qui ne rajeunit personne mais qui nous réjouit tous! Oui bon d’accord, presque tous. Que les mélomanes se rassurent, Victoria Beckham avouait il y a quelques semaines que son micro était toujours sur off lorsqu’elle chantait avec ses copines, pour le bien de nos oreilles juvéniles. Et alors, leurs fans s’imaginaient que les filles épicées allaient laisser passer un tel jubilé sous silence radio? C’était mal connaître leur tempérament impétueux, encore moins leur sens inné du marketing.
Surtout qu’un peu partout dans le monde, il suffit d’une simple apparition pour que la Spice Mania reprenne, elles le savent bien. Le potentiel est là, comme un trésor intact, suspendu dans le temps, un jackpot assuré en cas de besoin. Après plusieurs semaines de vraies et fausses rumeurs, l’insoutenable suspense touche à sa fin: c’est maintenant confirmé, les Spice Girls se reforment le temps d’une tournée internationale. Au complet, précisons. Car même avec son micro éteint, Posh aime se faire attendre, comme pour rappeler avec une pointe de sadisme à ses copines que la seule qui a vraiment réussi sa vie post-Spice, c’est elle. Mais là c’est bon, les 5 ont sorti leurs agendas pour arrêter quelques dates et ont donné leur accord pour enfiler le costume.
Le temps de l’insouciance
En attendant de ressortir les platform sneakers et autres combis léopard, un rafraîchissement de mémoire s’impose pour comprendre le monde avant et après les Spice Girls. Réunies sur casting en 1994 à Londres, elles représentent un temps insouciant où le spectre du terrorisme n’occupait pas l’espace qu’il occupe dans nos consciences aujourd’hui. Une ère en techno-color, comme une trêve entre le renoncement au glamour du mouvement grunge dans les années 90 et le chaos des années 2000, initié à New York le 11 septembre 2001.
Telles 5 furies lâchées sur les écrans de MTV, elles n’étaient ni très belles, ni très talentueuses. Mais elles avaient une énergie irrésistible et furieusement contagieuse. Elles ne se prenaient pas au sérieux, considérant la bannière du Girl Power qu’elles portaient fièrement comme une invitation à une fête sans fin. Trop beau pour être vrai? Dans tous les cas, lorsque Geri, heu pardon, Ginger Spice décide de se faire la malle en 1998 pour voler de ses propres ailes, le girl band perd sa chanteuse la plus emblématique et le phénomène s’essouffle.
Telles 5 furies lâchées sur les écrans de MTV, elles n’étaient ni très belles, ni très talentueuses. Mais elles avaient une énergie irrésistible et furieusement contagieuse.
Baby Spice a ensuite tenté de se façonner une image plus sophistiquée qui n’a pas réussi à susciter l’intérêt du public et des médias. Verdict? Sans ses couettes, elle est tombée aux oubliettes. De son côté, Posh est partie bouder ailleurs, lovée dans les bras de son mari accessoire fashion/footballeur. David Beckham? Sa vie, son œuvre. Son mariage est de loin ce qui lui a rapporté le plus d’argent et de visibilité. Pendant ce temps, les deux Mel se forgeaient une pseudo crédibilité dans l’univers de la pop: la première, Miss B aka Scary Spice, aux côtés de Missy Elliott pour son premier essai solo, la seconde, mademoiselle C, soit Sporty Spice, avec la complicité de feu Lisa Left Eye du groupe TLC sur le très réussi Never Be The Same Again, gros succès planétaire en 1999.
En 2016, leur retour annoncé coïncide avec un besoin urgent de chanter et danser tous ensemble, envers et contre tout. Pour renouer avec l’innocence, le temps d’un concert et pour toujours. Aux haineux et aux envieux, un seul credo: Spice Up Your Life!