Bienvenue dans ce nouvel épisode bonus d’Histoires de Darons, en attendant un épisode inédit et la rentrée du podcast pour la semaine prochaine, lundi 7 septembre 2020 !
Cette semaine, je voulais vous proposer une petite chronique basée sur mon expérience personnelle de daron, vous offrir ce petit conseil tiré de ma vie.
J’espère que ça vous plaira, et si vous voulez en lire d’autres, n’hésitez pas à vous abonner à ma newsletter, où je vous partage moult choses, que ce soit des réflexions dans ce genre, des coups de coeur et bien sûr mes derniers épisodes ou des questions que je souhaite vous poser, à vous, chères auditeurs et auditrices de mes podcasts. Vous trouverez le lien dans les notes de cet épisode ! Merci à vous et bonne écoute !
Cet été, j’ai passé avec mes filles mes premières vacances estivales en tant que père divorcé. J’ai passé un mois en tant que seul parent responsable, et elles en sont sorties vivantes ! Peut-être que cette affirmation vous fera lever les yeux au ciel si vous avez l’habitude de le faire, mais pour moi, ça veut dire beaucoup. En tout cas, ça veut dire beaucoup pour le père que je pensais être il y a encore quelques années.
Entendez-moi bien : je ne suis pas spécialement fier de ce que je suis sur le point de vous raconter, et je n’entends pas récolter des lauriers de le faire aujourd’hui. Mais ça prouve qu’il y a du boulot, beaucoup de travail, même pour un mec qui a passé du temps à réfléchir sur le sexisme, la place du mec dans la société. Et qu’il n’est jamais trop tard pour tirer des leçons du passé.
J’ai grandi en tant que père avec la croyance très limitante que si mes filles restaient trop longtemps avec moi, il finirait par y avoir un couac. C’était idiot, parce que je m’en suis beaucoup occupé, notamment quand elles étaient toutes petites, et qu’elles avaient le plus besoin d’attention parentale.
Aux débuts de la création de madmoiZelle, j’allais les chercher chez la nounou à 16h, je jouais avec elles, je les nourrissais, je leur donnais le bain, et elles finissaient chaque jour à peu près saines et sauves.
Malgré tout, il y avait au fond de moi un petit quelque chose qui me disait qu’elles finiraient par ne pas être bien avec moi. Cette croyance était limitante, mais aussi confortable : beh oui, ça m’arrangeait bien de me dire que tôt ou tard, je pourrais me reposer sur Cath, leur mère, pour prendre le relais, d’autant plus qu’elle était LA tête pensante coté organisation du foyer.
Comme on dit aujourd’hui : elle avait sur elle toute la charge mentale, même si :
- tout d’abord, le concept n’était pas connu entre 2006 et 2010. (Si vous ne connaissez pas, rdv ici)
- ensuite, inconsciemment, ça nous arrangeait bien : Cath y trouvait là une “mission” à accomplir qui lui convenait à merveille et lui permettait de se sentir “utile” (le mot est d’elle) et moi ça me permettait de me reposer sur elle. Comme j’avais vu mon père se reposer sur ma mère. Facile.
Attention, je ne dis pas que c’était génial de faire comme ça, je déplore aujourd’hui qu’on ait à ce point genré nos rôles au sein de notre couple parental, mais ce fut notre chemin.
Pour revenir au sujet qui nous intéresse, j’ai donc grandi en tant que père avec l’idée que je ne pouvais pas m’occuper de mes filles trop longtemps sans que ça parte en sucette.
Bizarrement, il a fallu qu’on ait avec Cath une divergence sur la quantité de vacances estivales à prendre pour que je décide de sauter le pas. Après 15 jours de congés, elle voulait rentrer et reprendre le boulot, alors que je voulais prolonger. Je lui ai donc proposé de garder les filles, et de rentrer une semaine plus tard, avec elles.
On allait donc vivre à 3, tous seuls, pendant une semaine. Ça peut vous paraitre ridicule quand je l’énonce comme ça – en tout cas, ça me paraît ridicule quand je l’écris ici aujourd’hui, mais ça a vraiment été UN TRUC à dépasser pour moi.
J’étais sûr que quoiqu’il arrive, ça ne se passerait pas de la même façon qu’avec leur mère, et qu’au final, les filles vivraient mal ce changement. Que l’organisation de Cath était un peu la base de leur épanouissement, et que si j’y changeais des choses, ça les perturberait.
Devinez quoi ? Non seulement j’ai imposé mon style bien à moi pendant ces vacances – un peu plus freestyle on va dire, mais en plus, je m’en suis parfaitement sorti et elles ont adoré.
Et surtout, en l’absence de Cath qui habituellement organisait tout, j’ai pu prendre VRAIMENT ma place de parent, à prendre confiance en ma capacité à le faire, et à le faire bien. À organiser les repas, à organiser nos sorties, notre vie de famille. Différemment de Cath, certes, mais suffisamment bien pour qu’elles sortent de cette semaine à la fois vivantes et heureuses de leurs vacances. Objectif parental accompli en gros.
Depuis cette année-là, on a fait en sorte de s’octroyer une semaine à 3 pendant les vacances d’été. Toujours géniale. Différente de nos vacances passées à 4, mais le changement de dynamique du trio était vraiment rafraîchissant.
Tout ça pour vous dire : avec le recul, je suis triste de ne pas l’avoir fait plus tôt, de ne pas avoir dépassé cette peur, et même de se créer des souvenirs à 3 quand elles étaient plus petites. J’aurais même dû les prendre individuellement pour partir en week-end. Ça change les relations, de se retrouver en tete-à-tete. Et ça m’aurait fait sortir un peu plus de ma zone de confort de daron.
Ceci dit, si je vous raconte tout ça, ça n’est pas pour m’apitoyer sur mon passé, mais plutôt pour vous dire que si vous êtes dans mon cas, tentez le coup. Vous verrez, ça fait du bien, ça permet de se sentir vivant, ça fait peur, et ça aide aussi à se rendre compte qu’on arrive très bien à s’en sortir.
Et de notre côté, en dehors des vacances scolaires qu’on va désormais passer à trois, on aimerait bien avec leur mère les emmener en tête à tête en week-end désormais. Même si c’est bien plus compliqué à faire avec des ados à la vie sociale débordante.
Donc voilà. N’hésitez pas à me dire si vous etes dans le même cas, dans les commentaires de ce post, je vous mets le lien dans les notes de l’épisode.
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