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Il n’y avait guère de suspense. Le oui au référendum présenté par ses initiateurs comme une défense de la famille l’a emporté à plus de 65%, selon des résultats quasi définitifs. Zagreb et Split, les deux plus grandes villes du pays, ont également approuvé le texte. Seuls deux comtés (sur vingt) à l’extrême nord-ouest du pays (région de Rijeka) auraient rejeté le texte. Toutefois, la participation était faible: moins de 38% des électeurs se sont déplacés dans les bureaux de vote.
Conformément au vœu des électeurs, la Constitution croate comprendra donc bientôt un article spécifiant le caractère hétérosexuel du mariage. Au niveau de l’UE, la Croatie sera l’un des deux seuls pays (avec la Lituanie) à disposer de cet outil «préventif» contre toute velléité d’ouvrir le mariage aux couples homosexuels. En l’occurrence, la campagne intervenait alors que le Gouvernement envisageait de revoir le statut des couples de même sexe, qui ne bénéficient pour l’instant que d’une reconnaissance très limitée en tant que concubins en vertu d’une loi de 2003. Le mariage égalitaire n’a jamais été en débat dans le pays, où les gay pride sont régulièrement les cibles d’attaques.
Les associations LGBT, féministes et la gauche s’étaient mobilisés dans les derniers jours de campagne. Samedi, ils avaient défilé à Zagreb sous des slogans tels que «l’homosexualité n’est pas un choix, mais la haine en est un» ou encore «vote pour ta dignité».
Extrême droite en embuscade
Le texte est issu d’une initiative populaire – la première à aboutir – lancée par U ime obitelji («Au nom de la famille»), un groupe lié à un microparti d’extrême droite qui s’est largement inspiré de la Manif pour tous française. Il est soutenu avec ferveur par la droite conservatrice et les milieux catholiques. C’est aussi la première initiative populaire à aboutir – et a fortiori à réussir – en Croatie. Le texte avait recueilli près de 750’000 signatures – un chiffre phénoménal dans un pays de 4 millions d’habitants. Un succès qui ouvre la voie à d’autres textes à visées nationaliste et réactionnaire – notamment à l’encontre de la minorité serbe.
Fruit d’un combat mené déjà depuis plus de trois ans par les associations, le projet de loi «Mêmes chances pour toutes les familles» est bel et bien sur les rails. Il prend désormais la forme d’une proposition de modification du Code civil qui a été mise en consultation aujourd’hui, par le Département fédéral de la Justice.
Le texte vise à protéger les enfants élevés au sein de familles homoparentales, et donne au/à la partenaire de même sexe (au sein d’un partenariat enregistré) la possibilité d’adopter l’enfant de sa conjointe ou de son conjoint. L’adoption pourra se faire dès lors que le second parent biologique est inconnu, décédé ou a exprimé son désir de céder ses droits et obligations.
Entourage social viable
«Ce qui est déterminant pour le bien-être de l’enfant, c’est la qualité de la relation et le climat familial, ainsi que la disponibilité d’au moins une personne référante constante apportant à l’enfant chaleur humaine et réconfort, créant un entourage social viable et le soutenant dans son développement individuel», rappellent dans un communiqué commun les principales associations LGBT suisses. Elles soulèvent néanmoins qu’au-delà de cette amélioration ponctuelle, «seule l’ouverture du mariage pour toutes et tous permettra d’instaurer une totale égalité de droits pour les familles arc-en-ciel et les personnes LGBT dans tous les domaines de la vie.»
La procédure de consultation prendra trois à quatre mois, avant que le projet ne repasse devant le Parlement. Des politiciens ont promis de combattre la future loi par voie de référendum. Ils dénoncent sans relâche la «tactique du salami» utilisée selon eux par le «lobby homosexuel» depuis le vote de 2005 sur le partenariat enregistré, qui écartait explicitement tout référence à la parentalité. «Huit ans plus tard, la parole n’est pas tenue, s’offusque le Jeune UDC Xavier Schwitzguébel dans les colonnes de 24 Heures. Il y a de la malhonnêteté là derrière. Or laisser un enfant à des gens qui ne sont pas crédibles, ça ne me va pas.»
Un soir d’avril 2010, sur un site populaire de rencontres gay. En ligne, deux habitants du canton de Fribourg, raconte «La Liberté»: un Italien de 27 ans et un quadragénaire suisse. Ce dernier annonce qu’il est prêt à payer – 500 francs (405 euros) – pour tirer un coup. Les deux hommes se rencontrent à la gare de Fribourg et se rendent au domicile du plus âgé des deux.
L’affaire a atterri devant le tribunal, ce jeudi. En effet, le jeune homme affirmait avoir été drogué et contraint à un rapport sexuel. Ce n’est pas la version du quadra. Selon lui, le jeune homme serait arrivé ivre au rendez-vous, et se serait montré incapable d’assurer sa prestation au lit. Il aurait tout de même réclamé son argent, et même 1000 francs (810 euros). Il aurait d’abord menacé d’aller raconter partout que l’homme était homosexuel, avant de lui dire qu’il le dénoncerait pour abus sexuel – c’est ce qu’il a fini par faire.
Dénonciation calomnieuse
Le tribunal a donné raison au «client», sur la base de l’enquête, qui a relevé les mensonges répétés de l’apprenti-prostitué. D’accusateur, ce dernier fini prévenu de dénonciation calomnieuse. Il écope d’une peine de jours-amende avec sursis, assortie d’une amende ferme de 600 francs. Faute de preuve, l’accusation de chantage n’a pas été retenue contre lui, rapporte le quotidien fribourgeois.
Députés grecs, gare à vous! La puissante Eglise orthodoxe s’est mise en ordre de bataille contre une possible adoption d’un pacs, très limité, pour les couples de même sexe. L’influent métropolite Séraphin du Pirée, le grande ville portuaire voisine d’Athènes, a ouvert les hostilités, jeudi. Il a menacé d’excommunier tout élu de son diocèse qui contribuerait à faire passer une telle loi. Le prélat a appelé a une réunion d’urgence du Synode face au péril de l’homosexualité, qualifiée de «terrible péché».
Amendement impératif
Séraphin, déjà connu pour divers dérapages antisémites et homophobes, réagissait à la déclaration d’un haut-responsable du ministère de l’Intérieur. Il avait reconnu qu’un amendement aux dispositions sur la reconnaissance des couples non mariés était «impératif» après un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), au début du mois. L’instance de Strasbourg avait jugé discriminatoire la loi sur le «pacs» de 2008, réservé aux couples hétérosexuels. Le dossier est entre les mains du ministre de la Justice, Charalambos Athanassiou (socialiste). La modification de la loi n’est toutefois pas encore à l’ordre du jour. A la suite d’une levée de bouclier au sein du parti de droite Nouvelle démocratie du Premier ministre Antonis Samaras, ce dernier a indiqué qu’il n’entendait pas se plier à l’arrêt de la CEDH. Le Gouvernement devrait, en revanche, inclure les minorités sexuelles dans une loi viant à renforcer l’arsenal antiraciste et antidiscrimination.
Le groupe The xx a protesté contre l’utilisation de leur musique dans un clip d’une organisation antigay croate. Dans une vidéo de campagne, U ime obizelji («Au nom de la famille»), faisait entendre l’intro d’un titre du combo britannique. Le pays vote, ce dimanche, sur un amendement à la Constitution qui définirait le mariage comme «l’union à vie d’un homme et d’une femme».
«Nous souhaitons déclarer que nous n’approuvons pas et nous n’approuverons jamais l’utilisation de notre musique par cette organisation. Pour être clairs, nous soutenons sans condition le droit au mariage indépendamment de sa sexualité», peut-on lire sur la page Facebook de The xx, dont deux des membres sont ouvertement gays.
U ime obizelji a, depuis, retiré le clip des réseaux sociaux. L’organisation, proche des milieux catholiques ultraconservateurs, a collecté près de 750’000 signatures en mai dernier, forçant le Gouvernement à l’organisation d’un référendum.
Les doutes s’accumulent sur Dayna Morales, la serveuse du New Jersey qui avait affirmé, au début du mois, avoir reçu un message hostile sur une addition laissée par une mère de famille. Cette dernière l’avait, disait-elle, privée de pourboire. Le prétexte, inscrit à la main sur la note: la cliente n’approuvait pas le «style de vie» de la jeune femme de 22 ans au style butch assumé. L’incident, d’abord posté sur les réseaux sociaux, avait rapidement fait le tour des médias américains.
Récit douteux
La bio de la serveuse a mis la puce à l’oreille de la presse locale. Lors d’interviews, Morales avait raconté être une ex-Marine et avoir servi notamment en Afghanistan. Elle prétendait avoir survécu à l’explosion qui avait décimé son unité. Après vérification auprès des forces armées, il s’est avéré que durant ses 4 ans à l’armée, Dayna n’avait jamais mis les pieds au Moyen-Orient. Dans le même temps, plusieurs connaissances ont fait état de la mythomanie de Dayna. Elle aurait notamment déjà prétendu avoir été atteinte d’un cancer du cerveau et d’être une sinistrée de l’ouragan Sandy. Une de ses anciennes amies l’a qualifiée de «menteuse compulsive».
Pour revenir à l’épisode de l’addition, un couple s’est reconnu comme les titulaires de la fameuse facture dressée par le restaurant. Sauf que sur leur récépissé, identique à celui produit par Dayna, figure un «tip» généreux de presque 20%. Le total, pourboire compris, est confirmé par des attestations bancaires. Ils assurent que le message produit par Morales n’est pas de leur main et ajoutent même qu’ils sont des fervents partisans du mariage pour tous dans l’Etat du New Jersey.
Dons de milliers de dollars
L’incident raconté par Morales ressemblait à une histoire survenue un mois plus tôt à un serveur du Kansas. Dans la foulée, la jeune femme aurait reçu des montagnes de messages de soutien et plusieurs milliers de dollars de dons. Une somme que la jeune femme a promis de reverser à un fonds d’aide aux mutilés de guerre – qui n’en a bien sûr pas encore vu la couleur.
Condamné en première instance à la prison à vie, le meurtrier de Matteo D. a vu sa peine confirmée en appel, ce mardi. Hans Peter M., 53 ans, s’était acharné à l’arme blanche sur la victime, dans l’appartement luganais de ce banquier de 40 ans, en novembre 2010. L’accusé avait avoué le crime, affirmant avoir agi pour des motifs passionnels.
Motif financier
En deuxième instance, le Tribunal ne croit toujours pas à cette version: le meurtre a été prémédité et l’histoire d’amour entre les deux hommes largement inventée, selon le procureur. L’origine du crime serait les 200’000 francs que D. avait prêté à M., et que le quinquagénaire n’avait jamais rendus. Après l’énonciation du verdict et alors que Hans Peter M. était reconduit par les policiers, le compagnon de Matteo D. a crié au condamné: «Brûle en enfer, maudit!» raconte le site Ticino Libero.
L’extrême droite ukrainienne est manifestement prête aux coups les plus tordus. Comme cette étrange «gay pride» qui a parcouru les rues de Kiev, lundi. Une cinquantaine de personnes, marchant avec presque autant de drapeaux arc-en-ciel, ont tenté de rejoindre la foule qui proteste depuis la semaine dernière contre l’abandon des négociations de rapprochement avec l’Union européenne. A regarder de plus près les «gays» sous leurs bannières multicolores, la plupart avaient des mines dépitées et des vêtements crasseux. Beaucoup étaient ivres.
La ruse n’a pas fonctionné
Il s’agissait, ont révélé les médias ukrainiens, de SDF auxquels des inconnus avaient distribué les bannières, contre un peu d’argent et de la vodka. La ruse n’a pas fonctionné. En arrivant près du rassemblement pro-UE, le groupe a été dénoncé comme des provocateurs. Les sans-abris se seraient alors dispersés, note le site allemand Queer.de.
Au cours des dernières semaines, le mouvement Patriotes ukrainiens a tenté de discréditer le mouvement pro-européen en le dénonçant comme une manière d’imposer le mariage gay dans l’ex-république soviétique – un refrain désormais habituel dans l’ancien Bloc de l’est. Dimanche, les militants d’extrême droite avaient déjà brûlé des drapeaux arc-en-ciel au cours d’un rassemblement pro-russe (voir vidéo ci-dessous).
Depuis quelques semaines, le Central Station, un nightclub moscovite gay-friendly est la cible d’une série d’attaques et d’intimidations inquiétante. Dans la nuit de samedi à dimanche, des inconnus ont sprayé du «gaz toxique» dans le local, où quelque 500 personnes étaient présentes. La boîte de nuit a été évacuée tandis que le système d’aération chassait le gaz, rapporte LifeNews. Plusieurs personnes ont dû solliciter une assistance médicale, précise le site.
Propriétaire suspect
C’est la quatrième fois que l’établissement est visé par des inconnus en quelques jours. «Nous pensons que ces personnes sont connectées avec le propriétaire du bâtiment», qui tenterait de se débarrasser de ce locataire encombrant, a indiqué Andreï Lechinsky, directeur du Central Station. La semaine précédente, des coups de feu avaient été tirés sur la porte du club. Précédemment, des hauts-parleurs diffusant en boucle un titre du chanteur (très queer) Boris Moiseev et une énorme bannière «entrée du club gay» avaient été installés aux fenêtres au-dessus de l’établissement. Une manière d’intimider la clientèle aspirant à une certaine discrétion…
James Franco a encore frappé! Le moustachu le plus célèbre (et certains ajouteront: le plus sexy) du cinéma américain s’est allié au comédien canadien Seth Rogen pour réaliser un remake homoérotique et burlesque de leur « vidéo favorite»le parfaitement ridicule «Bound 2» de Kanye West.
Intitulée très logiquement «Bound 3» , la parodie aurait été tournée pendant un moment creux sur le plateau de leur nouveau film, «The Interview». Dans le clip original à deux sous, Kim Kardashian se prélassait sur la moto de son compagnon (présumé). A la place de la vedette de la téléréalité, on découvre le non moins charnu Rogen, torse nu, sur fond des paysages sauvages ultrakitsch.
La vidéo originale de Kanye West:
Il va falloir bien du souffle pour venir à bout de toutes les bougies à souffler de ce mois qui s’annonce tout en célébration. Un happy birthday à la sauce nationale tout d’abord avec les 20 ans de l’association Pink Cross, la faîtière des associations LGBT helvétiques. Sinon à Genève, un monument, le Déclic, fête ses 25 ans. Ce sympathique petit bar vous réserve d’ailleurs un programme fort sympathique pour marquer le coup. Allez, quatre questions à Stéphane Urscheler, boss de l’institution de Plainpalais, à l’approche de la fiesta du 23 novembre.
– Comment est né cet établissement?
– Ce n’est pas une naissance mais une renaissance! Cet établissement (il portait un autre nom) était déjà gay au début des années 80. C’était le premier bar homo que j’ai fréquenté et j’y ai passé des soirées inoubliables et magiques. Un lieu où je me sentais enfin libre! Ce bar est devenu hétéro pendant 2 ans et ce fut une grande fierté pour moi de lui redonner une deuxième vie gay!
– 25 ans et pas mal de changements dans la communauté…
– En effet, beaucoup de changements. Aujourd’hui, les jeunes sont mieux renseignés sur leur sexualité, la prévention, les maladies, les lieux de rencontre, etc … Internet leur apporte toutes les réponses. Ils se sentent moins seuls qu’il y a 25 ans et ça c’est très important! Même si je pense qu’il est plus facile de nos jours d’accepter et de faire accepter son homosexualité, cela reste quand même un moment difficile dans la vie d’un gay.
– Quelle est la recette d’une telle longévité?
– La passion … La curiosité, toujours chercher et proposer des nouveautés. Travailler beaucoup et, être toujours présent.
– Qu’est-ce que vous nous réservez pour cet anniversaire?
– Un DJ un gâteau, un gogo et surtout faire la fête et boire le(s) verre(s) de l’amitié avec mes clients et amis! Mon rêve: avoir la visite de clients qui étaient là il y a 25 ans et … les mélanger à ceux d’aujourd’hui!!!
A ne pas manquer les vendredis karaoké et les samedis DJ’s!!
Back to the Déclic, le 23 novembre: l’événement sur 360° Gaymap.
Il faut le reconnaître: plus grand monde ne s’intéresse aux productions de Prince. A part, de manière plutôt chauvine, quand il chante la beauté des paysages vaudois. Le prestige de l’idole souffre, entre autres, de sa transformation en Témoin de Jéhovah dévot. De quoi dérouter ceux qui aimaient les textes ambigus et sexuellement explosifs d’il y a trente ans.
Aigri?
Justement, ce Prince d’autrefois aurait-il laissé la place à un bigot aigri? C’est ce que beaucoup d’auditeurs de son nouveau titre «Da Bourgeoisie» pensent. La chanson a été publiée avant-hier sur Twitter, accompagnée d’un avertissement de l’artiste: «N’allez pas y chercher quelque chose de préjudiciable». Ah bon? Allons voir.
Tentative de traduction de l’extrait qui fâche de «Da Bourgeoisie»:
Hier je t’ai vue avec une autre fille
Tu étais enroulée autour de ses hanches
La dernière fois, tu avais dit que tu quittais le monde dégueulasse
Eh bien, il semble que ce n’est pas le cas
Je te vois incognito comme la CIA
(…)
Je suppose que les hommes, c’est seulement bon pour les jours de pluie
Peut-être que tu n’es qu’une de ces femmes à barbe au cabaret
J’aurais voulu ne jamais baiser ton [son d'un crachat], beurk!
On ne remplace pas les souvenirs»
Il y a sans doute des manières plus élégantes de raconter le fait de se faire larguer par sa copine pour une autre femme. Sauf que dans le cas de l’auteur de «Sign o’the Times», ces paroles rappellent le contenu d’interviews où disait que les gays ont ce qu’ils méritent à Sodome et Gomorrhe, rappelle le bloggeur Joe.My.God. En 2008, Prince avait d’ailleurs exprimé son opposition au mariage gay dans les colonnes du «New Yorker&3187;, et ceci dans des termes peu œcuméniques: «Dieu est venu sur terre, il a vu les gens qui la mettent n’importe où et le font avec n’importe quoi, alors Il a balayé tout ça. Il a dit ‘assez!’»
Un couple de gays qui sortaient d’une boîte de nuit de Riazzino (TI), dimanche à l’aube, ont trouvé deux gros bras installés sur leur voiture. Ils ont malgré tout pris place dans l’habitacle, mais les deux hommes refusaient toujours de bouger, malgré des demandes répétées. Au lieu de cela, le duo d’énergumènes a commencé à menacer le couple. Quand l’un d’eux est sorti du véhicule, les insultes homophobes ont fusé. Le jeune homme a été pris par une oreille et frappé au visage, rapporte «20 minuti». Une jeune amie du couple qui est arrivée pour tenter de calmer le jeu a elle aussi reçu un poing dans la figure.
La sécurité du club, le Piccadilly, est intervenue alors que trois ou quatre individus arrivaient pour se mêler à la bagarre. &171;Je suis resté stupéfait et consterné par ce type d’épisode, qui me semble de plus en plus fréquents», témoigne le compagnon du jeune gay, légèrement blessé, comme leur amie de 18 ans. Aucun n’a porté plainte, selon la police cantonale.
En 20 ans, la ville américaine de Detroit a perdu près de 30% de sa population. La fermeture des usines automobiles qui avaient fait la fortune de cette métropole dès le début du siècle dernier a entraîné la faillite de la municipalité. Et maintenant, on fait quoi? se demandent les leaders politiques et économiques de la ville désertée, sinistrée par un taux de criminalité galopant et un délabrement généralisé des services. Detroit réfléchit à vendre ses bijoux de famille: collection d’oeuvres d’art municipale ou même un parc public. D’autres idées émergent pour changer la ville. Entre autres, il s’agit d’attirer une nouvelle population, capable de payer des impôts et de contribuer au redéveloppement économique et social local. Le magazine en ligne «Slate» note, à ce sujet, que l’impact de la communauté LGBTQ commence à peine à être pris en compte par les décideurs.
Rôle moteur
Or les gays et les lesbiennes sont de plus en plus perçus comme les moteurs du processus de «gentrification» – l’installation dans les centres-villes d’une classe créative et mobile. Les LGBT sont plus désireux de s’installer dans les coeurs urbains, plus tolérants et culturellement vivants. Et puisqu’ils sont statistiquement moins d’enfants, ils sont moins rebutés par l’état des écoles locales quand ils choisissent un lieu pour vivre &150; un énorme handicap pour Detroit actuellement. De récentes recherches ont montré que la communauté a fortement contribué à la renaissance de quartiers entiers à Boston, Chicago, la Nouvelle-Orléans ou Washington.
L’urbaniste Richard Florida a même créé un «indice gay» pour mesurer l’attractivité des villes. Il avance que celles qui manquent d’homos et de groupes de rock sont en perte de vitesse. Pour lui, les LGBT sont les «canaris de la créativité économique», grâce à leur capacité à rendre des zones plus désirables en y amenant des habitants et des entreprises.
La house comme carte de visite
Il y a un hic de taille: Detroit n’a pas de quartier gay, contrairement à la plupart des villes américaines. «Il y a des gays ici. Mais ils ne sont pas logés dans un paquet avec un arc-e-ciel dessus», explique Curtis Lipscomb, fondateur de Kick, un centre noir LGBTQ. Ce leader communautaire s’est mis en tête de développer une enclave gay dans la ville. Et ceci à partir de néant. Il a rassemblé une dizaines de personnes du secteur bancaire et associatif pour réaliser ce projet un peu fou. D’après lui, la vie nocturne de Detroit, capitale de la house, son offre culturelle alternative et l’immobilier à prix cassé sont capables de séduire les gays et lesbiennes de tout le pays.
Detroit, plutôt que New York ou San Francisco? Le pari n’est pas gagné. D’autant que l’Etat du Michigan n’est pas un exemple en matière d’égalité des droits. Le mariage pour tous y est tout juste à l’ordre du jour. En attendant, Lipscomb espère que la municipalité va faire des efforts pour se profiler auprès de la communauté gay, notamment en établissant des personnes de liaisons dans les administrations municipales. Mais là encore, les postes sont difficiles à créer dans la situation de banqueroute actuelle.
Nouveau souffle
Question image, les autorités ont encore beaucoup à faire. L’ex-maire Kwame Kilpatrick (aujourd’hui en prison) ne se privait pas pour faire des remarques homophobes. Il a fallu attendre Mike Duggan, le maire fraichement élu le 5 novembre dernier, pour entendre dans la bouche du chef de l’Exécutif local une déclaration positive à l’égard des LGBT. «Peu importe désormais, si vous êtes noir, métis ou blanc; chrétien juif ou musulman; gay ou straight. Nous voulons tous vos talents, vous allez tous être également considérés et bienvenus, car c’est seulement ainsi que nous allons reconstruire Detroit.»
Dans leur salon décoré de tableaux et d’œuvres d’art, Qasim et Ali attendent patiemment leurs convives. Les deux hommes sont en couple depuis un an et fêtent ce soir leur anniversaire entre amis. Tous des hommes, ou en tout cas, tous nés hommes. Tous gays, bisexuels ou transgenres. Les invités arrivent et les styles se mélangent. Certains sont en costume, d’autres habillés et maquillés en femme, quelques-uns associent étonnamment moustache et talons hauts. Après quelques verres de jus de fruits, dont certains illégalement agrémentés d’alcool, les amoureux s’enlacent et les hijras [transgenres, membres d’un troisième genre reconnu au Pakistan] font grelotter leurs clochettes de pieds aux rythmes des musiques indiennes entraînantes. Difficile de croire que nous sommes à Lahore, deuxième plus grande ville du Pakistan, où l’homosexualité est encore considérée comme un crime.
Mise en danger
Bien que le code pénal ne mentionne pas explicitement l’homosexualité, il stipule que les «relations charnelles contre nature» sont passibles d’une amende ou d’une peine d’emprisonnement allant de deux ans à la perpétuité. «Ici, l’homosexualité est avant tout une affaire de classe sociale. Les gays et lesbiennes qui s’affirment ouvertement et peuvent vivre une relation de couple viennent de milieux aisés et éduqués. Personne ne se mêle de ce qui se passe à l’intérieur de leurs maisons une fois que les portes sont fermées et surveillées par des gardiens», glisse Sarman, un ami bisexuel du couple. Dehors, les choses sont plus compliquées. «Je ne peux pas exprimer librement ce que je ressens», avoue-t-il. «J’ai perdu de très proches amis en leur disant que j’aimais aussi les garçons. Dans notre culture, il n’y a pas de place pour ma sexualité. Ceux qui s’affranchissent des tabous peuvent mettre leur vie en danger.»
Pourtant, l’homosexualité est très répandue au Pakistan. «Vidéo sexe gay indien» arrive en tête des requêtes sur le moteur de recherche PornMD, qui renvoie vers des sites pornographiques. (Fait amusant lorsque l’on sait par ailleurs que l’Inde est l’ennemie jurée du «Pays des Purs»!) Dans les couches populaires, de très nombreux Pakistanais ont des relations homosexuelles avant le mariage. Il s’agit souvent d’une sexualité de «circonstance», conséquence de la ségrégation des genres qui ne leur permet pas de rencontrer des personnes du sexe opposé. «Dans mon lycée, 90 % des filles avaient des relations entre elles», raconte ainsi Sara, une jeune lesbienne de 25 ans. «Dans les madrasas [écoles religieuses pour les jeunes garçons], les pratiques homosexuelles sont très courantes mais personne n’en parle puisque ça touche à l’Islam», confirme Sarman.
Hotspots
La culture Pakistanaise impose le mariage comme seule voie possible et ceux pour qui l’homosexualité n’est pas qu’une simple passade d’adolescent mènent généralement une double vie. «Je connais un homme marié qui travaille dans la finance, un barbu qui fait sa prière cinq fois par jour et qui voit son amoureux en cachette, confie Qasim. La plupart des gays sont dans ce cas.» Lorsqu’ils ne se rencontrent pas sur les réseaux sociaux, à travers les nombreux sites internet et applications mobiles, ils se croisent à la nuit tombée dans des parcs, des restaurants ou des gares, connus comme étant des «hotspot». A Lahore, un bar gay clandestin a même réussi à survivre quelques temps jusqu’à ce que les incursions quotidiennes de la police extorquant de l’argent forcent le propriétaire à fermer. Les femmes, qui ont généralement peu de contact avec le monde extérieur, se rencontrent plus facilement dans les écoles et les internats.
«Ils me tueraient»
Sara et Bina, elles, se sont contactées sur internet. Dans un café d’Islamabad, les deux jeunes femmes racontent leur histoire en dégustant un milkshake. «Sara a rejoint un groupe Facebook que j’avais ouvert pour les garçons manqués», explique Bina, dont les vêtements masculins détonnent avec les shalwar kameez [robes traditionnelles] que portent les femmes pakistanaises. Après une longue histoire d’amour homosexuel à l’adolescence, Sara a dû épouser un homme lorsqu’elle avait 22 ans. Elle s’y est résignée jusqu’à ce qu’elle découvre que son mari avait une autre femme et un enfant. Elle réussit alors à quitter son foyer et rejoint Bina aux Emirats Arabes Unis où la jeune femme s’était expatriée. Depuis, Sara n’a plus de contact avec ses parents. «Ils me tueraient s’ils savaient!» Un de ses oncles, lui, a su, et est venu la menacer de mort jusqu’à Dubaï après avoir été informé que sa nièce était en couple avec une femme. Effrayé, le couple a tout quitté pour venir à Islamabad, où elles ne connaissent personne.
Les deux jeunes femmes cherchent maintenant à obtenir un visa pour l’Europe ou les Etats-Unis. «Nous voulons vivre dans un pays libre où nous pourrions marcher main dans la main, confie Bina. Ici, certains mollahs [Docteurs de la loi coranique] seraient prêts à nous tuer juste pour sauver l’honneur!» Toutes deux sont musulmanes. «Et fières de l’être!», s’exclame Bina. «A aucun moment, le Coran ne condamne l’homosexualité. Au contraire, il y est écrit que tout le monde est libre de vivre et de s’exprimer.» Mais tous ne l’entendent pas de cette oreille. Lorsque l’Ambassade des Etats-Unis à Islamabad a accueilli la première LGBT pride du pays en juin 2011, le Jamaate- Islami, plus important parti islamique du Pakistan, a évoqué la «deuxième plus dangereuse attaque contre le pays après les frappes de drones». Pour les musulmans homosexuels, Muhsin Hendricks est une référence. Cet Imam Sud-Africain qui a étudié la religion au Pakistan prêche la coexistence de l’homosexualité et de l’Islam. «Les livres sacrés sont affaire d’interprétation, analyse Qasim. La difficulté, c’est que l’Islam n’est pas une religion que l’on peut facilement questionner. » Beaucoup se tournent vers le soufisme, une branche de l’Islam qui prône la tolérance et dont de nombreux poèmes évoquent des amours homosexuels.
Le Pakistan est pétri de paradoxes. En 2011, le pays a accordé un statut juridique aux hijras qui sont devenus un «troisième genre». L’une d’entre elles a même été autorisée à briguer un poste de députée lors des dernières élections. Mais difficile d’imaginer qu’un jour les homosexuels puissent vivre librement. Qasim y croit. «Regardez l’Europe. Les pays se sont peu à peu détachés du poids des religions et certains d’entre eux ont ouvert le mariage aux personnes du même sexe. Au Pakistan, les jeunes sont fatigués du fondamentalisme et des restrictions. Ils sont de plus en plus nombreux à être athées ou agnostiques. Mettez les gens en cage et la seule chose qu’ils voudront, c’est s’en échapper!»
Peut-on, le même soir, s’attaquer à l’Ambassade de Russie, dont les lois homophobes défraient la chronique, et à une sculpture perçue comme un symbole LGBT? L’extrême droite polonaise a montré, le 11 novembre, que l’on pouvait détester l’un et l’autre avec la même hargne.
Au cours des affrontements qui ont marqué la Fête de l’indépendance, le 11 novembre dernier, des militants ultranationalistes et néonazis ont mis le feu à une sculpture en forme d’arc en ciel, place Zbawicela, dans le centre de Varsovie. L’oeuvre visée n’avait, à l’origine, rien d’un symbole LGBT, même si l’artiste l’avait conçue comme un monument pour la diversité. Elle avait déjà été la cible de plusieurs tentatives de destruction, notamment en mars dernier, note le Huffington Post.
Environ 250 personnes ont répondu samedi à l’appel de Pink Cross, LOS et d’autres organisations LGBT suisses. Elles ont protesté contre le soutien du Conseil fédéral à l’initiative du Parti démocrate chrétien (PDC) «Non à la pénalisation du mariage». Un des objectifs cachés de ce texte est d’introduire dans la Constitution helvétique une définition étroite du mariage. La Suisse serait le seul pays d’Europe occidentale à se doter d’une telle disposition.
Sous le slogan «Initiative du PDC = mort de l’égalité», les participants ont porté un cercueil symbolique devant le Palais fédéral. Les organisations LGBT espèrent donner un signal aux membres du Parlement afin qu’ils présentent une contre-proposition au texte du PDC.
Organisée à l’initiative du Groupe Trans de l’Association 360, avec le soutien de la Fédération genevoise des associations LGBT, la commémoration aura lieu le mercredi 20 novembre dès 18h dans la zone piétonne de la rue du Mont-Blanc, à Genève. Ce sera l’occasion, pour les participants, de rappeler que «les personnes trans (transgenres, transidentitaires, transsexuelles, intersexes…) sont particulièrement vulnérables face à la discrimination et aux crimes de haine, du fait que leur apparence peut se voir comme non conforme aux identités strictement binaires d’homme et de femme», comme le signale le communiqué du groupe. Les agressions dont ces personnes sont victimes sont trop souvent tues, et systématiquement ignorées des statistiques officielles. Il s’agit aussi de rappeler aux autorités l’urgence de proscrire la discrimination liée à l’identité de genre (comme celle liée à l’orientation sexuelle), toujours non reconnue dans les Constitutions suisse et genevoise.
Transgender Day of Remembrance; manifestation à 18h, rue du Mont-Blanc (zone piétonne), Genève. Plus d’infos sur www.association360.ch/trans
Dayna Morales, serveuse dans un restaurant du New Jersey n’en a pas cru ses yeux en débarrassant la table d’une famille, mercredi dernier. Sur l’addition de 93,55 dollars, réglée avec une carte de crédit, elle a découvert que la mère ne lui avait laissé aucun pourboire. A la place du «tip» (dont l’absence est un véritable affront, aux USA), Dayna a lu ce message de la cliente: «Désolée si je ne laisse pas de pourboire, mais je ne suis pas en accord avec votre style de vie et comment vous menez votre vie.» Le comble de la pingrerie enrobée d’homophobie.
Il faut dire que le repas avait mal commencé. En se présentant à la dame et à ses enfants, Dayna s’était entendue dire: «Oh, je pensais que vous alliez dire que votre nom était Dan. Vous nous avez surpris!» La vacherie portait apparemment sur la coupe de cheveux courte qu’arborait la jeune femme.
Furieuse et blessée
L’employée a photographié l’addition, qu’elle a transmise au site Have a Gay Day. «Je suis complètement furieuse et blessée à l’idée que c’est ce qu’elle va enseigner à ses gosses. Quand je pense que j’ai servi dans les Marines pour la liberté de ce genre de personnes ignorantes. Désolée madame, mais je ne suis pas d’accord avec votre style de vie», a-t-elle commenté.
En octobre, un serveur d’un resto du Kansas – probablement trop efféminé au goût d’un client – avait reçu une note du même type, rappelle le Huffington Post. «Nous espérons que vous vous rendrez compte de tous les pourboires que vous perdez avec vos choix de pédés, et agirez en conséquence», avait-il découvert griffonné sur l’addition.
Une fille qui n’a jamais peur et une princesse en quête d’amour, mais aussi des extraterrestres séduisants, des îles interdites et une exploratrice qui n’a pas froid aux yeux, ni ailleurs… Voici quelques uns des savoureux ingrédients figurant au menu du dernier né des spectacles de Catherine Gaillard. Après le féminin insolent et militant des Amazones et de Flora Tristan, voici le satirique et suggestif Cosmorgasme et autres conquêtes! pour la conception duquel la conteuse s’est alliée à l’auteure Lamia Dorner. 360° les a rencontrées à l’occasion de la présentation du spectacle dans le cadre du Festival les Créatives.
Comment travaille-t-on à deux sur un conte?
Lamia Dorner: Catherine amenant la structure du conte, sa virtuosité scénique et orale, je me suis concentrée sur la trame des histoires, le texte. Mais nous avons travaillé en dialogue permanent, et nous nous sommes beaucoup amusées à concevoir ces récits non-hétérocentrés.
Catherine Gaillard: Outre ses qualités littéraires, Lamia partage avec moi un goût pour le fantastique et une même aspiration à une société plus libre et plus épanouie. Mais notre utopie n’est pas sans inquiétude. L’un des contes est post-apocalyptique. Je précise aussi qu’un de nos contes est inspiré d’une histoire qui m’a été offerte par Françoise Leclère, auteure et formatrice à Toulouse.
Contes érotiques et non-hétérocentrés… ça mérite quelques explications!
CG: Tout a commencé au festival international du conte de Montréal, qui m’a invitée en 2011 à présenter une intégrale de mes spectacles. A cette occasion on m’a proposé de participer à une soirée dédiée aux contes érotiques, et j’ai réalisé que je n’en avais pas à mon répertoire. Comme j’aborde à la fois sous un angle militant et spectaculaire, je n’avais jamais trouvé un conte coquin qui allie ces deux aspects. J’en ai alors parlé à Lamia, qui s’est lancée dans l’écriture du conte éponyme du spectacle. Le Cosmorgasme était lancé!
LD: Sans trop dévoiler les intrigues, on peut dire qu’on joue avec les codes et qu’on balade un peu le public. On lui fait croire qu’on est dans les rapports habituels et puis on déplace progressivement les choses vers plus de liberté et de fantaisie. CG: Les trois contes font état du dépassement des limites. Les personnages principaux sont en quelque sorte projetés au-delà de leur zone de confort, au péril de leur identité de genre, et arrivent en terre inconnue… C’est là que se met en route le processus de déplacement du point de vue – et donc de potentielle transformation intérieure – propre au conte. Le public du conte n’est pas composé que de convaincus sur cette question, et les retours enthousiastes de ce public-là sont notre plus belle récompense.
Erotique certes, mais aussi très drôle. Une volonté?
LD: Il faut dire que le thème porte à la plaisanterie et nous étions souvent mortes de rire. L’humour permet aussi de porter un regard plutôt tendre sur les êtres empêtrés dans une morale étriquée. Le simple fait de féminiser certains archétypes de la virilité est déjà un ressort comique très efficace. Nos héroïnes ont soif d’expériences amoureuses, alors quand par exemple on avance dans le champ du désir aux côtés de l’exploratrice Margot Polo… Mais je ne vous en dirai pas plus! (rires)
CG: C’est une raison pour laquelle le terme coquin est plus approprié. La définition de base du terme érotique – qui provoque l’excitation sexuelle – nous semblait un peu réductrice. Certes il ne s’agit pas d’éviter l’obstacle et de ne pas parler de sexe, mais en même temps il y a aussi cette dimension libératrice du rire qui est très présente. Le terme coquin me semble mieux définir ces deux aspects du spectacle, auxquels Lamia a beaucoup contribué.
Alors, conte pour adultes ou tous publics?
CG: Au départ le conte s’adresse à tous. Même si dans la tradition, on éloignait parfois les petits, le conte destiné exclusivement aux enfants est en fait un genre assez récent et local. Michel Hindenoch, figure majeure du conte contemporain, avait cette formule parfaite: «les contes ne sont pas fait pour endormir les enfants mais pour réveiller les adultes»! Pour Le Cosmorgasme, nous avons fixé une limite d’accès, dès 15 ans, qui semble satisfaire tout le monde.
» Le Cosmorgasme et autres conquêtes! Les 14 et 15 novembre à la Julienne, Plan-les-Ouates à 20h. Réservations vivement conseillées. Plus d’infos sur www.catherine-gaillard.net
Bios express
Catherine Gaillard termine sa formation de conteuse professionnelle en 1999. Parmi ses spectacles les plus marquants: Les Amazones (2002), Flora Tristan (2008) et, récemment, Bulle des Boîtes, avec Sophie Solo, Béatrice Graf, m.e.s de Nathalie Athlan, ont rencontré un vif succès en Suisse, en France, au Québec, et même en Russie. Lamia Dorner, après des études de philosophie et ethnologie, se lance dans l’écriture, notamment de poésies et de contes. Elle publie en 2011 un recueil de poèmes remarqué, Les nuits panoramiques, éd. MetisPresses.
Quelles sont les caractéristiques qui distinguent le conte des autres arts de la scène? Voici sept clés pour vous ouvrir la voie de cette discipline ancestrale.
1. I l était une fois… Les formulettes d’introduction et de fin ouvrent, ferment et parfois ponctuent le conte. Chez les conteurs modernes cela peut se faire de façon détournée dans la forme, mais le principe perdure.
2. L’adresse Le rapport au public est celui de l’adresse directe, ici pas de 4e mur, la relation à l’auditoire est fondamentale. Le conteur parle à l’imaginaire du lecteur.
3. Le récit Contrairement au stand-up, il faut un déroulement narratif, avec un début et une fin, et la traversée et/ou résolutions d’un certain nombre d’épreuves ou d’énigmes, amenant une révélation ou pour le moins une modification de point de vue.
4. Pas – ou très peu – de décors et accessoires Contrairement à l’acteur de théâtre, le conteur prend en charge les descriptions, qui font partie de la narration.
5. Fabrique d’images Le conteur fait naître des images en grand nombre, qui créent l’émotion. Il fait souvent appel au fantastique ou au merveilleux. En cela il est plus proche du cinéma que du théâtre.
6. Pluralité des points de vues Là encore, le conteur est à la fois le narrateur et tous les différents personnages.
7. Action Le conte ne pose pas de «morale» ni de théorie, il n’est pas réflexif. C’est un récit dynamique, concentré sur l’action.
Ce fut le film le plus controversé du dernier Festival de Locarno, son nouveau directeur Carlo Chatrian n’hésitant pas à miser sur le cul pour rameuter la foule. Marchant avec succès sur les traces de son prédécesseur Olivier Père, qui avait lui aussi tenté d’appâter le client avec L.A. Zombie de Bruce La Bruce, nous fourguant un porno gore homo sous prétexte d’art, le boss a ainsi fait salle comble en programmant en compétition Zones humides (Feuchtgebiete), de l’Allemand David Wnendt. Le réalisateur a adapté le best-seller éponyme de sa compatriote Charlotte Roche, qui avait provoqué de gros remous dans le pays lors de sa sortie en 2008, tout en se vendant à quelque trois millions d’exemplaires. Un succès phénoménal allant évidemment de pair avec le contenu de l’ouvrage, tournant autour de confessions érotiques aussi scabreuses et obscènes que sulfureuses.
fluides et de sécrétions
Dénonçant l’emprise pudique, hygiénique et avilissante de la société sur les fondamentaux de l’être humain, la romancière décrit les aventures, qui se déroulent exclusivement en milieu hospitalier, d’une jeune fille bisexuelle de 18 ans. Adepte de pratiques anales et de plaisir sales, elle prône la vertu des odeurs, laideurs et autres disgrâces, sur fond de fluides et de sécrétions diverses. Pour certains il ne s’agit que de vulgaire pornographie. Pour d’autres au contraire, l’auteur d’origine anglaise à l’enfance chaotique, accessoirement journaliste et ancienne présentatrice de Tracks sur Arte, brosse avec talent le portrait d’une génération perdue par le biais d’un pamphlet féministe. Sinon un pied de nez à notre obsession pour la mode, le beau, le correct et le propre.
On est déjà assez loin du but dans le livre. Que dire alors du film où la Tessinoise Carla Juri enfile le costume de l’adulescente en pleine exploration de son corps et de ses émanations malodorantes! Apparemment épanouie, décomplexée et libre de ses choix, elle entretient en réalité une relation conflictuelle avec ses parents divorcés. Souhaitant les réconcilier, elle utilise une sexualité maladive et destructive pour régler ses problèmes existentiels, jouant les anticonformistes en compagnie de son amie Corinna.
Les premières scènes nous mettent vite au parfum, la montrant en train d’écumer des toilettes publiques hyper crades de Berlin, pataugeant pieds nus dans de l’eau croupie pleine d’immondices, époussetant le couvercle des waters de sa chatte, tout en portant un poil pubien à la bouche. Souffrant d’hémorroïdes, elle ne cesse de se gratter le derrière en faisant du skate.
Une rebelle bidon
Se masturbant aussi avec des légumes, notre sodomite en herbe se paie à l’occasion une pute dans un bordel. Et finit par se retrouver à l’hôpital suite à une fissure anale provoquée par un malencontreux rasage intime. Rouvrant sa cicatrice pour rester plus longtemps, toujours dans l’espoir vain de voir ses parents ensemble à son chevet, elle tombe amoureuse de son infirmier.
Divagation parfois laborieusement onirique prétentieusement de briser les tabous bourgeois. Emmené par une rebelle bidon, il se révèle faussement transgressif et provocateur, minablement exhibitionniste. On est plutôt dans une sorte de pipi caca dégoûtant, culminant dans un échange de tampons ensanglantés entre les deux copines, ou dans l’histoire d’une commande de pizza copieusement assaisonnée de sperme par quatre mecs en érection, qui éjaculent au ralenti. Bon appétit aux fans du genre!
«Zones humides» sur les écrans alémaniques. Sortie en Suisse romande et en France: date non communiquée.
Carla Juri aime le risqueJolie, singulière, attachante, pleine de charme et de caractère, Carla Juri porte le film sur ses épaules et tente de tirer le maximum du rôle casse-gueule et peu ragoûtant qui lui a été confié. Pas facile, d’autant qu’elle est âgée de 27 ans et que son personnage en a presque dix de moins. Mais la jeune femme dit aimer prendre des risques et choisir des personnages présentant un défi.
Carla Juri a grandi au Tessin. Alors qu’elle joue au … hockey sur glace à Ambri avec les garçons, elle part étudier aux Etats-Unis à 15 ans dans l’idée d’intégrer une équipe féminine. Rentrée en Suisse pour passer sa maturité, elle repart suivre cette fois, entre 2005 et 2010, une formation de comédienne à Los Angeles, puis à Londres.
Elle connaît son premier succès avec «180°» de Cihan Inan, cinéaste helvétique d’origine turque qui lui vaut le prix du Cinéma suisse pour un meilleur second rôle en 2011. Multilingue, elle a été engagée en Italie et en Angleterre, notamment dans «Fossil» du Britannique Alex Walker.
Genève se profile un peu plus comme la principale base de la défense des droits LGBTI au niveau mondial. La plus importante des organisations oeuvrant dans ce domaine, l’International Lesbian and Gay Association (ILGA) a annoncé qu’elle déménagera son quartier général de Bruxelles à Genève, siège du Haut-Commissariat aux droit de l’homme (HCDH), au printemps 2014.
Dynamique internationale
«Le fait pour ILGA et ses membres d’être plus proches du HCDH des Nations Unies générera bien plus d’opportunités d’approfondir la dynamique internationale des négociations intergouvernementales. Ce sera aussi et principalement l’occasion pour nos membres d’être bien plus actifs dans le travail du HCDH», déclare Gloria Careaga, co-secrétaire générale de l’organisation dans un communiqué.
Fondée en 1978, l’ILGA bénéficie d’un statut consultatif auprès des Nations unies, arraché de haute lutte en 2011. Depuis le printemps dernier, elle dispose d’un représentant permanent à Genève, qui travaille depuis les bureaux de Dialogai.
La Cour de justice de l’Union européenne, à Luxembourg, a statué sur le cas de trois ressortissants de Sierra Leone, d’Ouganda et du Sénégal qui s’étaient vu refuser une l’asile aux Pays-Bas. A l’époque, La Haye avait estimé que les trois hommes n’avaient qu’à «exercer leur réserve» quant à l’expression de leur homosexualité pour éviter les persécutions.
Caractéristique fondamentale
Saisie par le Conseil d’Etat néerlandais pour une demande de clarification, l’instance européenne a rejeté ce raisonnement: on ne peut pas accepter que le pays d’accueil exige d’individus qu’ils cachent leur homosexualité. «L’orientation sexuelle est une caractéristique si fondamentale à l’identité d’une personne qu’elle ne devrait pas être contrainte à y renoncer», peut-on lire dans le jugement rendu public hier jeudi.
Les organisations LGBT européennes ont salué la décision de la Cour, qui doit mettre fin au recours à l’«argument de discrétion» dénoncé depuis des années. Il s’agit d’«exigences déraisonnables et dégradantes» que de «suggérer aux requérants de ‘mettre en veilleuse’ leur homosexualité ou d’être ‘discrets’ afin d’être «en sécurité» dans leur pays d’origine.», a rappelé Evelyne Paradis, directrice exécutive de l’ILGA-Europe.
Les autorités helvétiques ont plusieurs fois rejeté les dossiers de candidats à l’asile sous ce prétexte, constate un large comité interpartis de politiciens LGBT suisses dans un communiqué. Ils appellent l’Office fédéral des migrations à prendre acte de cet arrêt européen – qui en principe n’engage pas la Suisse, non-membre de l’UE. En 2011, le Tribunal fédéral avait estimé, par exemple, que l’homosexualité était «tolérée» en Iran, à condition que l’on évite toute manifestation de son orientation sexuelle.
Homosexuels «illégaux», mais pas forcément persécutés
Tout en reconnaissant les homosexuels comme un «groupe social» discriminé au sens de la Convention de Genève , la Cour de Luxembourg laisse toutefois aux Etats le soin de juger si la gravité des persécutions encourues dans le pays d’origine sont susceptibles de justifier le statut de réfugié. L’existence de lois réprimant l’homosexualité ne suffit pas. Encore faut-il que les Etats emprisonnent effectivement les personnes pour leur seule homosexualité.
Dans un arrêt publié hier, la Cour européenne des droits de l’homme a déclaré «discriminatoire» le Pacte de vie commune institué par la Grèce en 2008. Adoptée au terme de négociations épineuses avec l’Eglise orthodoxe, la loi permet l’enregistrement par l’état-civil de couples non mariés, mais elle exclut les concubins de même sexe. La Cour de Strasbourg juge cette restriction incompréhensible, puisque les gays et les lesbiennes devraient être les premiers bénéficiaires d’une telle loi. Les hétérosexuels, eux, disposent déjà de l’institution du mariage.
Au sein du Conseil de l’Europe, 19 Etats reconnaissent des formes de partenariat pour les couples non mariés. Seules la Grèce et la Lituanie excluent les gays et lesbiennes de ce type de disposition. Athènes devra donc revoir sa copie. En février, le ministre de la Justice avait déjà envisagé une extension de la loi à tous les couples.
L’égalité complète en matière d’unions n’est pas vraiment à l’ordre du jour, en Grèce. Seule une partie de l’extrême gauche en soutient le principe. En 2008, la célébration de deux mariages, l’un entre deux hommes et l’autre entre deux femmes, par le maire de Tilos avait provoqué un tollé. L’élu avait profité d’une lacune dans la loi, qui ne spécifie pas le sexe des époux. La justice grecque avait annulé l’union quelques mois plus tard – une décision ensuite confirmée par Strasbourg.
No 1 de la grande distribution au Royaume-Uni, le groupe Tesco a présenté fièrement, en début de semaine, un nouveau système révolutionnaire de diffusion de publicités sur écrans. Installé dans un premier temps dans les stations services de l’enseigne, il doit présenter à ses clients des annonces en fonction de leur âge et de leur sexe. Pour ce faire, un dispositif de reconnaissance faciale scannera les personnes en train de faire le plein ou dans la file d’attente, et les classera dans l’une des six catégories prédéfinies en fonction de critères liés à la longueur des cheveux ou aux traits du visage.
La presse populaire s’est inquiétée de ce système «à la Big Brother» – principalement sous l’angle de la protection des données, poussant les autorités à examiner de plus près le projet de Tesco. Un autre aspect de cette innovation tracasse la communauté LGBT: selon elle, ces pubs ciblées pourraient stigmatiser publiquement les personnes trans et, plus généralement, les individus aux caractères physiques ambigus.
Potentiel d’humiliation
«Il y a un potentiel significatif d’humiliation et de mise en détresse à l’idée que des individus qui se sont battus toute leur vie pour être reconnus dans leur genre soient soumis à une analyse chaque fois qu’ils font la queue, relève la consultante en diversité Tara Hewitt, interrogée par Gay Star News. Dans certaines circonstances, on peut imaginer que ce système aboutisse à un danger de violence.» Tesco n’a pas répondu aux questions du site LGBT. Considérant qu’il s’agissait d’une question purement «technologique», l’entreprise a renvoyé à la firme informatique qui a conçu le logiciel.
Ce devait être le duel des deux belles à deux balles. La course à pleins tubes sur YouTube. Le match des biatch sur le ring du bling bling. Face à face (et à fesses): les deux plus grosses vendeuses de disques de ces dernières années. Katy Perry la très gentille contre abracadabra Lady Gaga. De batailles marketing sur Twitter en comptes à rebours aussi rembourrés que le soutien-gorge (ou le jockstrap) des fans, les deux stars se sont mutuellement définies comme le X et le Y d’une équation hyper rentable: tandis que la première fait dans l’innocence sciemment inoffensive, dans le naturel sempiternel et la bouche farouche («I kissed a girl»), la seconde s’est constituée en gogo gadget de l’artifice et du factice, support postmoderne d’une pop culture aussi référentielle et circulaire qu’une boule disco. Leurs nouveaux albums, respectivement Prism et Artpop, sortent à quelques jours d’intervalle.
En réalité, Katy Perry et Lady Gaga jouent sur le même tableau. Chacune à leur manière, elles s’illustrent en théâtre d’elles-mêmes, se veulent mises en scène fières de leurs coulisses, dramaturges et actrices tout à la fois – fragrance eau de rose pour l’une, parfum de vulgarité soit disant sémantique pour l’autre, le tout saupoudré d’une bonne dose de soutien à la communauté LGBT en preuve ultime de leur fluidité identitaire. Je me choisis, donc je suis: Katy l’éternelle adulescente dans sa jungle à bulles de bubble gum, Gaga façon «sa vie, son œuvre», collectionnant fièrement les collaborations avec quelques plasticiens pleins aux as, David Lachapelle, Marina Abramovic, ou encore Jeff Koons dont une statue inédite orne crânement la pochette de Artpop.
Fada(sses)
Mais, à force de jeu de masques, de muséographie personnelle et de make-up de soi, un brin de lassitude a fini par pointer. Trop de calcul. Trop de contrôle. Trop de distance. Oui, Katy Perry et Lady Gaga jouent le jeu du showbiz en pleine conscience, au risque de se dissoudre dans leur propre statut d’icônes réclamées. Alors, lorsqu’une brindille sortie de l’écurie Disney – Miley Cyrus – vient soudain consumer son insolente jeunesse dans le grand incinérateur des médias people, le petit numéro de Lady Perry manque tout d’un coup cruellement de goût du risque, d’odeur de sueur, de scandale sincère. Gaga a beau se désaper autant que faire se peut, même son plus simple appareil ne ressemble plus à rien d’autre qu’à un énième déguisement.
Miley Cyrus, par contre! L’insolente ne montre objectivement pas plus d’elle-même qu’une Madonna d’antan ou une Rihanna des heures glorieuses, et pourtant elle attire l’œil, elle s’exhibe, fait parler la poudre à salope. Ce qu’elle a pour elle? Un passé d’Hannah Montana, gamine gonflable formatée pour plaire à toute la famille, blondeur sage comme une image, bombinette à retardement. Et, désormais, un capital de naïveté et de candeur à passer à la déchiqueteuse.
Lorsqu’elle se tortille aux MTV awards ou qu’elle lèche des massues (c’est subtil) dans le clip de Wrecking Ball au point de se faire taper sur les doigts par Sinead O’Connor dans une lettre ouverte, Miley Cyrus devient cette vierge offerte, cette figure volontairement sacrificielle, cheveu pelage de raton qui s’enivre de la salive des loups.
Voltige en petite tenue
Une très jolie fille sur une très mauvaise pente? Spectaculaire banalité. Figure de style du machisme commun. Tour de piste archi balisé, dont la décadence attendue fait le péril, mais surtout le supplément de vérité. Miley Cyrus voltige en petite tenue et sans filet tout en haut du chapiteau des charts, et les clowneries transformistes de Lady Perry en paraissent soudain terriblement fades. Certain.e.s disent de la cadette allumette qu’elle n’est pas si bête, qu’elle pousse simplement un cran plus loin le cynisme et la subversion du Celebrity Circus, mais est-ce vraiment le cas? Elle aime citer Britney Spears en grande sœur tutélaire, elle aussi éjectée de la couveuse Disney avant le dévergondage et le naufrage. Chair à canon autant qu’à incantation, corps éreinté à peine corseté par son mythe, Britney aussi sortira bientôt un nouveau disque. Que faut-il espérer? Réponse le 3 décembre.
Du coup, Beyoncé s’est sentie obligée d’emboîter le pas à ses quatre concurrentes, et aurait laissé entendre qu’un nouveau single serait commis avant la fin de l’année. Epouse modèle et mère exemplaire, 15 ans de carrière et de savoir-faire, Queen B se laisserait-elle sinon impressionner, du moins influencer par une jeune effrontée dont chaque déhanché met la Toile sens dessus dessous? Sans foi ni loi: le monde de la pop est comme ça. A chacun sa diva. A chacune sa croix.
«Ces faiseurs de pogroms sont passés de l’attaque de manifestants dans la rue à des assauts contre des événements privés dans des lieux fermés», a constaté le centre communautaire LaSky, de Saint-Pétersbourg, au lendemain d’une attaque qui a fait deux blessés dans ses locaux. Dimanche soir, deux hommes armés d’une batte de baseball et d’un pistolet à air comprimé ont fait irruption dans cette association de lutte contre le VIH, au moment où se tenait une réunion hebdomadaire de jeunes gays et lesbiennes. Les agresseurs ont pris la fuite après avoir frappé une femme au dos et tiré sur le visage d’un des participants. Ce dernier pourrait perdre l’usage d’un œil. Appelée sur place, la police a affirmé qu’il n’y avait «pas de preuve» d’un crime. Elle aurait toutefois fini par ouvrir une enquête, rapporte le site Grani.ru.
Menaces
La soirée «Café arc-en-ciel» du LaSky faisait l’objet de menaces sur les réseau social VK. Ces dernières semaines, des milieux d’extrême droite ont propagé des appels à empêcher la tenue de ces rendez-vous. L’attaque est survenue à la veille de la Journée de l’unité russe, une célébration nationaliste qui a été marquée par des «Marches russes», des défilés rassemblant néonazis, hooligans et extrémistes orthodoxes.
En octobre 2012, un groupe d’individus avaient déjà mené un raid contre une soirée gay associative, à Moscou. Le bar qui accueillait l’événement avait été vandalisé et trois clients avaient fini à l’hôpital, l’un d’eux pour un traumatisme crânien.
Réalisé avec le soutien de la Loterie romande, association360.ch regroupe des groupes et des prestations pour la plupart uniques en Suisse romande. On y retrouve des informations sur le service juridique, les actualités du Groupe Homoparents, celles du Groupe Trans, la vie des Tamalous (les seniors), ainsi que les nouvelles du Groupe Bi (réflexion sur la bisexualité). Enfin, le site intègre l’agenda d’un nouveau venu: le Groupe Handicap.
De sensibilité lesbienne, gay, bisexuelle et transgenre (LGBT), l’association 360 travaille depuis sa fondation, à Genève en 1998, au dialogue entre les personnes gay, lesbiennes, bisexuelles, transgenres, hétérosexuelles, leurs proches, familles, amis, ainsi qu’avec la société dans ses multiples composantes.
Discussions et petites annonces
«Au service de notre diversité», le site association360.ch propose également des ressources et une sélection d’événements genevois, nationaux ou internationaux pour les thématiques des groupes, ainsi qu’une revue de presse. L’internaute retrouvera également le Forum, plate-forme de discussion et de petites annonces, notamment pour les projets de coparentalité (sous Groupe Homoparents).
On le sait: «gay» est un bien vilain mot, Outre-Atlantique, où un «You’re so gay» suffit à vous brouiller définitivement avec votre meilleur pote. La première acception du terme, «joyeux», a d’ailleurs fini par disparaître du langage courant. Or il semble désormais que le mot est également à bannir des chansons populaires.
Pour preuve, un article mis en vente depuis peu par l’éditeur de cartes de voeux et de gadgets décoratifs Hallmark: un ravissant pullover miniature à accrocher sur le sapin. Sur cette pièce de tricot bariolée, on peut lire «Don we now our fun apparel». Pour tout Américain ou presque, la phrase évoque «Deck The Halls», un vieux chant de Noël d’origine galloise. Sauf que dans ce dernier, on entend «Don we now our gay apparel» (Revêtons nos habits joyeux).
Crime de lèse-folklore!
Tout le monde est tombé sur le poil de Hallmark, des gays s’estimant scandaleusement évincés des réjouissances de Noël, aux puristes, furax de voir l’antique chant populaire passé à la moulinette du politiquement correct. «Hallmark déclare la guerre à la Noël gay», a ironisé «Bloomberg Businessweek». «Ce mot a des significations multiples, dont nous avons pensé qu’elles pouvaient être mal comprise», s’est justifié la firme… dans ses petits souliers.
De mystérieuses épidémies d’homosexualité frapperaient les écoles ghanéennes. Durant une interview radiophonique, cette semaine, un porte-parole du Ministère de l’Education a indiqué qu’une jeune fille avait été forcée de quitter son école parce qu’elle subissait des pressions d’autres étudiantes afin de «pratiquer le lesbianisme». Il a promis des punitions plus sévères contre les jeunes qui «s’adonnent à l’homosexualité», rapporte le site britannique Gay Star News.
Depuis plusieurs mois, un phénomène de panique morale s’est emparé des médias ghanéens au sujet de prétendues «sociétés» d’étudiants qui recruteraient des élèves du même sexe à des fins sexuelles. En mai dernier, entre autres, 53 lycéens avaient été expulsés d’un prestigieux établissement catholique d’Ashanti sous cette accusation. La mesure, sans précédent quant à son caractère massif, avait laissé les associations de défense du droit à l’éducation sous le choc. «Le problème n’est pas l’homosexualité: ce sont les mauvais traitements infligés aux élèves dans les écoles religieuses», avait déclaré Mac-Darling Cobbinah, directeur du Center for Popular Education and Human Rights. Il avait appelé – manifestement en vain – le Gouvernement à assumer son rôle: protéger les plus vulnérables.
3 ans de prison
Au Ghana, les actes homosexuels et même le «comportement» homosexuel sont punissables de 3 ans de prison pour les hommes. Les rapports entre femmes ne tombent pas, a priori, sous le coup du Code pénal. Le règlement des écoles du pays stipule que l’enseignant doit conduire un élève coupable de graves infractions au poste de police le plus proche.
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Exposition: Divines proportions
Le conseiller administratif de la commune genevoise de Vernier a 42 ans. Fait pas banal dans l’univers politique où se mélange un savant équilibre entre retenue et opportunisme, il vit son quotidien, en tant que gay, comme n’importe qui, sans en faire tout un foin. Arrivé en 9e position lors du premier tour du scrutin début octobre, il remet le couvert avec sa camarade de parti Anne Emery-Torracinta et le survivant de la débâcle des écologistes, Antonio Hodgers. Thierry Apothéloz c’est un homme de proximité. C’est dans un café de la place, en toute simplicité, que nous l’avons rencontré. Il nous y a dévoilé ses convictions, sa vision et ses ambitions pour Genève.
Comment avez-vous vécu le renforcement du bloc populiste aux élections du 6 octobre?
– Thierry Apothéloz Je l’ai mal vécu car je ne peux pas me satisfaire de deux choses. La première c’est évidemment le score des populistes. De simples slogans ne suffisent pas à faire une politique sur le long terme, avec et pour la population. A gauche, nous avons le souci de l’honnêteté quitte parfois à ce que nous nous perdions dans les détails techniques. J’y suis attentif. On doit arriver à trouver un langage qui soit accessible à tous. Là où j’ai été traumatisé c’est par le nombre de voix que les genevois leur ont accordé alors que durant les quatre dernières années, ces populistes n’ont pas montré de soutien aux classes populaires. Ils ne sont pas dans une démarche de protection de ces personnes mais bel et bien d’utilisation de celle-ci à des fins politiques. C’est assez révoltant. Cela ne laisse pas non plus présager de bonnes avancées genevoises sur les questions LGBT. On connaît leurs positions de façade mais au fond leurs propos sur les blogs notamment sont très virulents. On se souvient tous des propos tenus au Conseil municipal de la Ville en mai 2013 ou encore des allégations tenues à l’égard d’élus.
Justement, l’air du temps semble à la LGBTphobie. N’avez-vous pas peur que cela vous porte préjudice en tant qu’homosexuel ?
– Non, car cela voudrait dire que j’en aurais honte, et ce n’est pas le cas. Si je n’en ai jamais fait un axe de campagne à proprement parler, j’ai toujours été clair. Il y a nos deux noms sur la boîte aux lettres. A Vernier, cela a d’ailleurs créé des propos quasi-homophobe d’un conseiller municipal MCG quand il a appris ça. C’est nécessaire pour moi de rappeler l’importance des politiques qui arrivent à assumer. La preuve par l’exemple. C’est ce que je fais. La Suisse alémanique est en avance sur cette question.
Vous comprenez que pour d’autres que vous c’est plus compliqué?
– Bien sûr. J’en parle régulièrement avec certains membres politiques de droite. Je pense que c’est au final un débat qui est propre à chacun. Moi j’ai décidé de ne rien cacher.
Vous vous profilez pour reprendre le Département de l’instruction publique. Un dicastère où il y a beaucoup de choses à faire pour la lutte contre l’homophobie.
– Je salue l’avancée qu’il y a eu avec le partage d’un poste de délégué contre l’homophobie avec le canton de Vaud. C’est certes insuffisant mais cela montre déjà une volonté d’empoigner cette question. Il y a eu aussi l’organisation des Assises et d’un extraordinaire et riche concours de vidéos des écoles d’art de Genève et de Vaud. On peut toujours faire plus. On peut toujours faire mieux. On peut toujours faire différemment et c’est ce que je compte faire si je suis élu et à ce département. Par ailleurs, les professeurs ont un rôle primordial à jouer dans le maillage de la prévention. J’aimerais également pouvoir augmenter le taux d’occupation de ce chargé des questions LGBT pour initier et coordonner les actions en la matière. Il y a également un tissu associatif développé à Genève avec un potentiel de mobilisation très important. Il faut les aider, les soutenir, les inclure. Et puis, il faut aussi bien sûr travailler sur les représentations. Certains pensent que parler d’homosexualité c’est une forme d’incitation. Certains ont parfois le même raisonnement avec le suicide. C’est archi-faux.
Quels sont les leviers en matière législative ?
– La nouvelle constitution et son principe de non-discrimination basé sur l’orientation sexuelle est déjà un pas en avant. Reste à voir comment elle va être mise en œuvre de manière transversale. En outre, un toilettage de la loi sur l’instruction publique est en cours. Le futur Conseiller d’Etat en charge du DIP devra inclure ces éléments dans une nouvelle refonte. Enfin, comme la nouvelle loi sur le sport est en discussion au Grand Conseil, je suis d’avis d’y inclure un article. Il y a là aussi beaucoup à faire dans ce domaine.
Quelle est votre position sur l’homoparentalité?
– Il y a pour moi plusieurs axes de réflexion. D’abord à veiller à ne pas «genrer» les enfants et cela commence dès la petite enfance. J’ai commencé ce travail-là à Vernier après un voyage à Stockholm. En Suède, il existe le pronom «il», le «elle» et un pronom qui ne connote pas la personne et je trouve que c’est une avancée. Je ne suis pas membre de l’académie française pour le proposer mais quoi qu’il en soit il y a du travail à faire dès la petite enfance autour de la tolérance et de l’apprentissage de la différence. Sur la question plus précise de l’homoparentalité, je suis convaincu qu’il importe à l’enfant d’être et de grandir dans un environnement stable, qu’il soit hétéroparental ou homoparental. Ce qui compte c’est la capacité à respecter et à donner de l’amour à l’enfant. Ce qui me semble très important aussi c’est de clarifier de manière urgente les questions d’adoption. Il y a eu une petite fenêtre ouverte au niveau fédéral pour l’adoption par un conjoint. C’est une avancée, mais c’est insuffisant. Il est faux de prétendre, comme le font certains, que de grandir avec des parents homosexuels pourrait créer – comme par magie – des enfants homos. Je privilégie véritablement les questions liées au bien-être de l’enfant. A propos, le séminaire du mois de juin sur l’homoparentalité par exemple était le bienvenu. C’était l’occasion de poser les bonnes questions et aussi de voir que des choses évoluent dans la société aujourd’hui. Mais c’est encore trop lent.
A part le DIP, quel dicastère vous intéresse?
– Vu mon parcours personnel et professionnel, les questions de politique sociale m’intéressent au plus haut point. C’est un instrument très important pour travailler à la cohésion sociale et au mieux vivre ensemble à Genève. Pour moi ce sont deux départements qui sont à l’heure actuelle fondamentaux. Pourquoi je dis cela ? Parce qu’aujourd’hui, le monde politique n’accepte plus d’investir dans l’avenir. On est dans l’immédiateté, dans le coup de com. On est de plus en plus dans une action qui peut «rapporter» au plus vite en termes de suffrage ou de capital sympathie pour une catégorie de personne ou une autre. On oublie aujourd’hui que le politique travaille pour le long terme. Travailler sur des questions de formation, de social, d’intégration professionnelle, sur le développement de Genève: ce sont des politiques publiques qui requièrent de travailler pour l’avenir. Ce qui m’importe c’est de mettre des politiques en œuvre qui changent le quotidien des gens. Qui amènent cette qualité de vie nécessaire et qui protègent les familles les plus défavorisées et les classes moyennes. C’est mon combat depuis dix ans à Vernier.
Pour illustrer le passage d’une idée à sa concrétisation. Quelle est votre action politique dont vous êtes le plus fier?
– Je suis fier d’avoir réussi à mettre en place à Vernier des projets pilotes pour faire changer les choses. Je peux citer l’exemple des contrats de quartiers qui sont la possibilité pour les habitants de déposer des projets qui sont financés ensuite par le contrat de quartier lui-même. Ce sont également les correspondants de nuits, ces médiateurs sociaux qui interviennent dans les quartiers de 18 heures à 2 heures du matin, 365 jours par année. Ce sont des personnes qui s’occupent d’un sujet qui est finalement très peu abordé en sécurité, celui de la tranquillité publique. La petite enfance est un autre exemple. J’ai doublé le nombre de places de crèches. C’est ainsi améliorer la conciliation de la vie professionnelle et familiale; encore plus pour des familles monoparentales. Dans le domaine de la sécurité enfin nous avons réussi à faire baisser la petite et moyenne criminalité et le sentiment d’insécurité. L’esprit qui m’a toujours habité et que j’ai pu exprimer à Vernier est celui de la création et de l’innovation. Vernier est devenu un laboratoire social dans lequel des politiques de cohésion sociale se mettent en place pour la population.
D’apparence parfaitement inoffensive vue du bitume, ce petit bâtiment d’un étage prend une toute autre dimension vue de l’espace, très en phase avec le slogan de la congrégation: «Rising Up!» (Debout!). Tout y est, même une touffe de végétation au bon endroit.
Le pasteur a réagi avec humour, en publiant sur sa page Facebook un montage où son église était recouverte d’une feuille de vigne géante.
» via Gawker.
Plusieurs centaines de militants LGBT et des sympathisants se sont rassemblés autour du Colisée, ce mercredi soir. Ils rendaient hommage à Simone D. Cet étudiant infirmier de 21 ans s’est jeté du 11e étage d’un immeuble, cette semaine à Rome. «Il est temps que les homophobes fassent leur examen de conscience», a-t-il écrit dans une lettre qu’il a laissé derrière lui. Une phrase reprise comme slogan de la veillée.
Solitude et souffrance
«C’est un moment de chagrin pour la communauté homosexuelle. Ces suicides révèlent un monde de solitude et de souffrance», a déclaré l’activiste Vanni Piccolo à l’AFP. Les manifestants ont réclamé l’adoption d’un véritable plan pour combattre la marginalisation des jeunes gays et d’une loi anti-homophobie qui fait l’objet d’interminables tergiversations au Parlement. Le texte a été vidé de toute substance par les milieux catholiques, sous prétexte de défense de la liberté d’expression. Le mois dernier, un rapport d’Amnesty International avait qualifié l’absence de législation contre les crimes de haine homophobe ou transphobe en Italie d’«inacceptable» et de manquement aux principes fondamentaux des droits humains.
C’est le troisième suicide d’un jeune homosexuel en quelques mois, dans la capitale italienne. En novembre 2012, c’est un lycéen de 15 ans, harcelé par ses camarades, qui s’était pendu. En juillet dernier, un ado de 14 ans avait mis fin à ses jours en se jetant dans le vide.
Le Comité des parents d’Ukraine, qui pose comme une association de protection de l’enfance, a mis en scène une protestation aussi spectaculaire que tordue, dimanche. Ses militants, déguisés en éboueurs, s’étaient rassemblés devant un cinéma de la capitale, où s’achevait un festival de films à thématiques LGBT. Sous l’oeil de passants interloqués, ces croisés antipédophilie ont brûlé des affiches, ainsi qu’un drapeau arc-en-ciel, avant de nettoyer le pavé à grande eau. «Nous devons laver la honte de cette terre sainte de Kiev. La propagande homosexuelle n’a pas sa place dans cette ville qui est une seconde Jérusalem», a lancé le leader du groupe, un certain Alexandre Skvortsov, rapporte le site Segodniya.
Le rassemblement avait clairement une visée politique: en l’occurrence anti-européenne. Dans un communiqué, le Comité a fustigé ces productions cinématographiques «principalement produites dans l’UE. Les Européens veulent nous imposer leur propagande, mais nous allons nous défendre!»
«européanisation» honnie
Alors que le Gouvernement tente d’apaiser ses relations avec les 28 (notamment en laissant entrevoir une prochaine libération de l’opposante Ioulia Timochenko), le Parti Svoboda, à l’extrême droite, tout comme les communistes, ont mis en garde contre une «européanisation» de l’Ukraine, d’après eux synonyme d’abandon des valeurs nationales et morales. Par ailleurs, note le site allemand Queer.de, des groupes LGBT ont dénoncé le lancement sur les réseaux sociaux d’une campagne d’intox sur un prétendu mouvement de soutien gay au président Ianoukovitch.
L’an dernier, le Parlement ukrainien avait accepté en première lecture une loi antigay extrêmement répressive. Le projet prévoyait des peines de prison contre les auteurs de propagande homosexuelle. Le texte est, depuis lors, au frigo.
Ils avaient entre 19 et 25 ans au moment de l’attaque. Patricio Ahumada, Alejandro Angulo, Raul Lopez et Fabian Mora ont été condamnés à des peines allant de 7 ans à la prison à vie, hier lundi. Le premier, décrit comme le leader du groupe, a écopé de la perpétuité assortie d’une peine incompressible de 20 ans. Il a clamé son innocence pendant son procès, et même entamé une grève de la faim. Mora, le seul prévenu qui avait plaidé coupable, a reçu une peine de 7 ans de réclusion. Les condamnés ont dix jours pour faire appel.
La Cour n’a pu déterminer si les quatre étaient bien des sympathisants néonazis, comme la presse l’avait rapporté à l’époque. Durant ses six heures de calvaire, Daniel avait été massacré à coups de pieds, brûlé avec des mégots de cigarettes, et son corps lacéré au couteau. Une croix gammée avait été gravée dans sa peau. L’étudiant avait succombé à ses blessures plus de trois semaines après l’attaque, qui avait bouleversé le pays. Le drame a inspiré une loi qui pénalise plus durement les crimes de haine racistes ou homophobes au Chili. Elle est entrée en vigueur en juillet de cette année, après de longues tergiversations.
Un nouveau drame de la haine
Par ailleurs, le verdict de l’affaire Zamudio est tombé alors qu’une autre agression homophobe s’est produite à San Francisco de Mostazal, une bourgade des alentours de Santiago, le 20 octobre. Un jeune homosexuel de 21 ans, Wladimir Sepulveda, est dans le coma depuis plus d’une semaine, rapporte le site BiobioChile.cl. Il a été roué de coups après avoir été pris à parti par un groupe de jeunes, alors qu’il se promenait avec trois autres amis, également gay. Le personnel de l’hôpital aurait pris à la légère les blessures du jeune homme, qui est tombé dans le coma quelques heures après son admission à la suite d’une hémorragie cérébrale.
Tous les travaux d’étudiants ne font pas autant de bruit. Mais celui de Clayton Pettet, un élève gay du prestigieux Central Saint Martins College of Arts and Design, à Londres, fait l’objet d’un buzz mondial, relayé par les médias et les réseaux sociaux. Le jeune britannique de 19 ans a annoncé qu’il se ferait dépuceler en public au cours d’une performance intitulé «Art School Stole My Virginity» (L’école d’art a volé ma virginité). L’événement est prévu pour le 25 janvier prochain, devant un public estimé entre 50 et 100 personnes.
«J’ai tenu à ma virginité pendant 19 ans (sic), et je ne la jette pas à la légère. En fait, c’est comme si je me débarrassais de la stigmatisation autour de la virginité», explique Clayton, qui souhaite entre autres interroger comment la norme traditionnelle de la virginité (l’hymen intact) a contaminé d’autres types de relations, y compris gay. L’acte sexuel, avec un partenaire dont le nom n’a pas été révélé, sera suivi d’un débat avec les spectateurs. «Culturellement, nous accordons plutôt beaucoup de valeur à l’idée de la virginité, alors j’ai décidé d’utiliser la mienne, et sa perte, pour créer une pièce qui, je pense, stimulera des questions intéressantes», ajoute l’étudiant.
Rabaissement
Comme pour confirmer la pertinence de ces questions, une controverse n’a pas tardé à éclater via la presse populaire britannique: le «spectacle» serait l’ultime avatar de la marchandisation du corps sous prétexte d’«art». La performance a été comparé avec la démarche d’individus ayant mis leur virginité supposée aux enchères, ces dernières années. Des doutes émanent également de la communauté LGBT. «Où est l’amour et le respect, là dedans? a critiqué Sharon Ferguson, porte-parole du mouvement gay-lesbien chrétien britannique. Des coups de pub comme ceux-ci font rabaissent nos relations sexuelles.»
Le Conseil fédéral n’a rien trouvé à redire à l’initiative du Parti démocrate-chrétien (PDC) baptisée «Non à la pénalisation du mariage». Mercredi, le Gouvernement s’est exprimé en faveur du texte, déposé en décembre dernier, et qui sera donc soumis au peuple. Cette proposition vise à modifier la Constitution de manière à placer les couples mariés sur un pied d’égalité avec les célibataires en matière d’impôts et d’assurances sociales. Depuis son lancement, elle avait pourtant fait l’objet de mises en garde répétées de la part des organisations LGBT helvétiques. En cause, une petite phrase aux conséquences lourdes: Le mariage, dit l’initiative, est «l’union durable réglementée par la loi d’un homme et d’une femme».
Préoccupant
Une modification de la loi fondamentale dans ce sens serait «une gifle pour toutes les personnes aimant une personne du même sexe, souligne un communiqué commun de six formations politiques helvétiques allant des Gays dans l’UDC aux Jeunes socialistes. Le fait que le Conseil fédéral n’a pas mis un seul mot sur cette définition du mariage dans son communiqué de presse est particulièrement préoccupant.»
Dans la foulée, LOS, Familles Arc-en-Ciel, Transgender Network et Pink Cross met en évidence le grand bond en arrière que constituerait une telle disposition pour la Suisse alors que l’Espagne, par exemple, vient de confirmer le droit constitutionnel au mariage égalitaire. Ce pays, note le communiqué, «a réussi le pari de représenter et d’intégrer au sein de la société la diversité des modèles familiaux, ceci sans grand conflit. [..] La constellation que nous présente le PDC comme étant la famille idéale, papa/ maman/enfant cache l’évidence: la grande majorité des familles ne ressemble en rien à ce modèle, mais plutôt à une famille monoparentale, à un patchwork familial, ou à une famille homoparentale.»
Cas unique en Europe
Le PDC a jusqu’ici choisi de rester silencieux sur la définition du mariage contenue dans son texte, manifestement inspirée par le fort courant catholique conservateur au sein du parti. Il faut dire que ni les médias ni les grands partis ni le Gouvernement, focalisés sur l’aspect fiscal de la proposition, ne l’ont titillé sur ce sujet.
Aucun pays d’Europe de l’Ouest – même ceux qui n’ouvrent pas le mariage aux couples de même sexe –, ne disposent dans leur Constitution d’une définition strictement hétérosexuelle du mariage. Seule la Croatie votera, le 1er décembre prochain, sur un référendum lancé par les milieux catholiques allant dans ce sens. Aux Etats-Unis, la loi fédérale qui autorisait certains Etats à «défendre le mariage» dit traditionnel a été en grande partie annulée, cet été. Si l’initiative «Non à la pénalisation du mariage» est adoptée par le peuple, la Suisse serait le premier pays occidental à bloquer – possiblement sans débat spécifique – toute évolution future du mariage.
Chef du parti libéral, le DP, Xavier Bettel part favori pour succéder au conservateur Jean-Claude Juncker à la tête du prochain Gouvernement luxembourgeois. Les élections législatives de dimanche dernier ont fait perdre au sortant, en poste depuis 18 ans, de précieux sièges au Parlement. Les Libéraux ont entamé des discussions en vue de la formation d’une coalition avec les sociaux-démocrates (LSAP) et les Verts (Déi Gréng). Agé de 40 ans, Bettel est le bourgmestre de la capitale. Il a fait son coming-out médiatique en 2008 et vit en partenariat enregistré depuis 2010.
Si l’option Bettel se confirme, le Luxembourg pourrait se retrouver dans un cas unique au monde: deux politiciens ouvertement homosexuels seraient à la tête du Gouvernement. Car un autre gay pourrait se retrouver au poste de vice-premier ministre: Etienne Schneider. Ce social-démocrate de 42 ans est l’actuel détenteur du portefeuille de l’Economie, au sein du cabinet Juncker.
Mariage pour tous en débat
Cette perspective pourrait donner un coup d’accélérateur au débat sur le mariage pour tous dans le Grand-Duché, dans la foulée des voisins français et belges. En juin dernier, le Parlement a donné son feu vert à un projet de loi qui établirait l’égalité dans tous les domaines entre couples hétéros et homos, y compris en matière d’adoption.
Via sa filiale outre-Atlantique, le No 2 helvétique de la finance s’engouffre sur le marché arc-en-ciel. Lundi, le Credit Suisse a annoncé le lancement d’un indice des compagnies américaines gay-friendly, relaie le site britannique Gay Star News. C’est la première fois qu’un grand établissement bancaire lance ce type de service. Il suivra les performances financières des «compagnies américaines reconnues pour leur soutien et pour la promotion de l’égalité pour les membres de la communauté LGBT». L’indice s’appuiera sur le travail de la Human Rights Campaign (HRC), un organisme qui défend la cause LGBT au niveau national. Elle a établi il y a 11 ans un système de benchmarking: le HRC Corporate Equality Index, qui évalue la politique des entreprises concernant les minorités sexuelles au sein de leur personnel et l’engagement pour les LGBT au niveau national et mondial.
La démarche n’est pas tout à fait désintéressée pour la banque suisse, qui offre désormais à ses clients de private banking américains un portefeuille spécifique comprenant des valeurs de firmes estampillées gay-friendly: le Credit Suisse LGBT Equality Portfolio.
«C’était un énorme défi, mais nous l’avons relevé… Désormais nous ne sommes plus invisibles», s’est réjoui Danijel Kalezic, président de Queer Montenegro, l’association organisatrice de la première gay pride nationale du Montenegro. Environ 150 personnes ont courageusement défilé dans les rues de Podgorica, la capitale, dimanche.
Quartier bouclé
La police avait autorisé la marche et déployé près de 2000 policiers, des tireurs d’élite ainsi qu’un hélicoptère, pour protéger la brève parade, qui s’est déroulée dans un quartier bouclé. Des violents heurts ont éclaté entre la police et de jeunes militants antigay à la fin de l’événement. Une soixantaine de policiers ont été blessés, notamment par des jets de projectiles divers. L’un d’eux est grièvement atteint. Cet été, une marche LGBT organisée dans la station balnéaire de Budva avait également donné lieu à des affrontements.
«Parade de l’indécence»
Pays candidats à l’UE, le Montenegro soigne son image sur les droits des minorités sexuelles. Ses 700’000 habitants restent toutefois très méfiants envers l’homosexualité. Une récente étude relève que plus de 7 Monténégrins sur 10 considèrent l’homosexualité comme une maladie. Dans les jours qui ont précédé la marche, l’évêque orthodoxe de Podgorica avait appelé à l’annulation de l’événement, qualifié de «parade de l’indécence». Mgr Radovic avait même écrit aux organisateurs une lettre de quatre pages, note l’agence Reuters. «Tout ce qui existe dans le monde a été créé pour porter des fruits, peut-on y lire. Un arbre stérile doit être coupé et jeté au feu.»
La prison est un lieu hors-normes. Quelques exemples: d’abord, elle interdit la mixité pourtant admise dans toutes les institutions en Europe depuis les années 1970. Elle force les prisonniers à vivre ensemble, et en autarcie: ils finissent donc par tout savoir sur tout le monde. Et elle exacerbe les discriminations de couleur, de religion, de nationalité et d’orientation sexuelle. «Chez nous, 70 à 80% des détenus sont d’origine étrangère. L’acceptation de l’autre, de la différence, est un enjeu très important dans ce contexte», souligne ainsi Charles Galley, directeur-adjoint des Etablissements pénitentiaires de la plaine de l’Orbe.
Gare aux gays
Last but not least, elle isole les détenus en les plaçant dans des cellules – un terme tiré de l’univers monastique, comme celui de «parloir». La raison de cette mise à l’écart est triviale: au 18e, moment de l’invention des prisons en Europe (avant, on punissait par la torture), on redoute par-dessus tout que les prisonniers s’adonnent aux pratiques homosexuelles. C’est aussi pour lutter contre cette «déviance » que des lieux réservés à l’intimité conjugale sont prévus.
C’est dire si dès le début, la prison a horreur de l’homosexualité et des homosexuels. Aujourd’hui encore, les autorités pénitentiaires recommandent aux gays de rester discrets. «Ceux qui mentionnent ouvertement leur homosexualité ne réalisent pas qu’ils s’exposent à des représailles», souligne Charles Galley. Le magazine «360°» a voulu briser un peu de ce silence pesant et interrogé, faute de pouvoir accéder aux prisonniers concernés, deux femmes qui les ont longtemps côtoyés.
«l’identité féminine passe par la maternité»Gwénola Ricordeau, docteure en sociologie, travaille depuis des années sur la question de l’intimité en prison. Elle explique ce qui différencie le lien à l’homosexualité des hommes et des femmes incarcérés.
– En quoi la situation des femmes emprisonnées est-elle différente de celle des hommes?
– La nature des crimes commis par les hommes et les femmes n’est pas la même, les femmes prennent des peines généralement plus légères – à part s’il s’agit de violences sur des enfants – et l’incarcération a des effets différents sur leurs parcours de vie. Mais pour les uns comme pour les autres, la prison est souvent l’occasion de réfléchir à leurs relations affectives, parfois de revoir leurs attentes.
– Les prisonnières sont-elles entourées par leurs proches?
– Beaucoup moins que les hommes. Devant les portes des prisons, vous voyez peu de frères, de pères, de maris. Les épouses et les mères sont beaucoup plus soucieuses de leurs maris et de leurs fils en prison, car on attend des femmes qu’elles soient solidaires. Et la prison est perçue comme encore moins acceptable socialement pour une femme que pour un homme.
– Est-ce la raison pour laquelle certaines se rapprochent d’une codétenue?
– Ce serait une explication simpliste. En revanche, beaucoup de femmes disent que la relation qu’elles entretenaient avec un homme était insatisfaisante; elles ont souvent subi des violences, notamment sexuelles. Leur première relation avec une femme les bouleverse. Pour la première fois elles se sentent écoutées, respectées et aimées.
– L’homophobie est-elle répandue dans ces prisons?
– Elle n’est pas comparable avec l’homophobie qui existe dans les détentions masculines car en prison, le maintien de l’identité féminine passe avant tout par la valorisation de la maternité, et non par la sexualité.
– Et les hommes, sur quoi sont-ils jugés?
– L’identité masculine en prison repose sur la sexualité et la hiérarchie qui est faite entre partenaires actifs et passifs. C’est la raison pour laquelle les rapports homosexuels sont rarement pensés comme tels; pour les partenaires actifs, ils ne sont qu’un substitut à l’hétérosexualité.
Sexualités féminines en prison: pratiques, discours et représentations, de Gwénola Ricordeau
«La prison est une machine à virilité»La Française Emilie de Turckheim est visiteuse de prison au centre pénitentiaire de Fresnes depuis 2004.
– Les détenus homosexuels sontils plus en danger que les autres?
– Oui, mais ce qui met surtout en danger, ce n’est pas d’être homo, c’est d’être efféminé – d’ailleurs, le terme pédé n’a souvent aucun lien avec l’appartenance ou les pratiques sexuelles. C’est l’équivalent de «connard», tout comme le mot «juif» qui n’est pas beaucoup mieux.
– Comment expliquer cette haine?
– D’abord, de nombreux prisonniers viennent de milieux homophobes – et sexistes: l’homme domine et la femme ferme sa gueule. Et la prison est une machine à virilité. Pour s’en sortir, il faut être fort et musclé et respecter le code social du groupe ou de la prison. Dans ce contexte, l’homophobie est une valeur: elle garantit la préservation de l’hétérosexualité. Pour sauver leur peau, même les homosexuels doivent se dire homophobes. Pour eux, c’est insoutenable.
– Peut-on agir contre cette violence?
– Non. En prison, on ne peut rien faire à part être attentif à certains individus plus sensibles ou fragiles que d’autres. Dans le système carcéral, mieux vaut se taire. C’est un univers de silence, obscur et procédurier.
«Homosexuel, j’aurais pu le devenir, mais un homme ne m’a jamais fait bander. Ça pourrait m’arriver. Ce serait un avantage. (…) Demain que j’serais pédé que ça m’arrangerait. Mais là dessus, j’me suis un peu loupé!» «Ici, j’ai vécu avec une femme pendant deux ans et demi. Ça m’a aidé à supporter l’incarcération. Au début, c’était une relation cachée. Pour moi, c’était un péché, ça se faisait pas. (…) Et puis, j’en ai parlé à un psy, qui m’a dit que c’était normal à cause de la prison, qu’on manque de câlins…»
«S’il y a des détenus qui deviennent homosexuels… peut-être? Pourquoi pas? Il y en a bien qui apprennent à fumer ici! Je sais que ça ne m’arrivera pas. Ce serait tomber bien bas, c’est lâche. C’est comme pousser quelqu’un à se suicider.»
Source: Enquêter sur l’homosexualité et les violences sexuelles en prison, Gwénola Ricordeau, 2004
Quelques chiffres
En 2012, la Suisse comptait 109 prisons pour 6978 places (87 places pour 100’000 habitants). Seuls 4,9% de détenus étaient des femmes, contre 5,3% l’année précédente, selon les chiffres de l’Office fédéral des statistiques (OFS) qui ne mentionne nulle part la question de l’orientation sexuelle des détenus.
Pour en savoir plus
Trois sociologues français se distinguent par leurs travaux sur la sexualité en prison: Gwénola Ricordeau et Myriam Joël-Lauf (femmes et homosexualité féminine) et Arnaud Gaillard (sexe en prison et violences). Tous leurs travaux sont accessibles sur internet. Jane Evelyn, Trop de peines. Femmes en prison (2000, Albin Michel). Un recueil de photographies et de textes sur les femmes en prison basé sur un travail de neuf ans dans neuf pays. Deux films incontournables sur l’amour homo en prison: Un chant d’amour (1975) de Jean Genet, et Je t’aimerai toujours de Philip Morris (2009)
L’icône du rock indépendant des années 1980 a semé les indices d’une relation homosexuelle dans son «Autobiography», qui vient de sortir en anglais. «Pour la première fois dans ma vie le sempiternel Je devenais Nous puisque finalement j’étais avec quelqu’un», raconte l’artiste de sa rencontre avec le photographe Jake Owen Walters, dans les années 1990. Ils seraient restés liés pendant deux ans. Plus loin, le chanteur raconte cette anecdote: «’Alors, dit la femme dans le salon de British Airways, vous êtres soit des frères soit des amants’. ‘Est-ce que des frères ne peuvent pas être amants?’ répondis-je imprudemment – toujours prêt à une répartie absurde.» Dans le livre, l’artiste révèle également qu’il a envisagé de devenir papa au début des années 2000. Il avait discuté de l’idée d’élever «un monstre miniature» avec une amie, Tina Dehgani.
«Gaspillage d’énergie»
Depuis le début de sa carrière, en 1982, le chanteur des Smiths se plaît à se définir comme une «personne non sexuelle» et à qualifier la sexualité de «gaspillage d’énergie». Apôtre d’une hygiène de vie assez peu rock’n'roll, il déclarait en 1986: «Je suis à deux doigts du monastère, et je pense que si je ne faisais pas [chanteur], j’y serais.» Au début de l’année, l’icône de 54 ans a suggéré qu’une population gay plus importante pourrait contribuer à apaiser les tensions internationales: «Les guerres et les armées, et les armes atomiques, sont essentiellement des hobbies hétérosexuels.»
«Les gens m’appellent l’idole des connes. Il y en a même qui se scarifient. Mais qui de vous, ou moi, en sommes? La plus conne c’est sûrement Carla Bruni.» Voilà, voilà. Résumer Sexy Sushis a cet extrait de l’une de leur chanson serait sans doute un peu facile. Mais disons que le ton est donné. Ce duo électro dingo frenchy sera aux Docks de Lausanne le 19 octobre.
Et ce n’est pas tout, cher lecteur: tu n’auras pas le droit qu’à un show, mais aussi à une petite sauterie signée Wonderbear juste après! Elle est pas belle la vie? Au cockpit de ces soirées, l’incontournable Francis. Lui qui nous résume sa soirée aussi simplement que « des bières et des baisers avec du son qui déchire (Phonokiller et Ptitboules), du show (avec les Wild Panthers) et du glam avec les (Kondiloma Dancers)». Autant dire qu’il y a de quoi faire, et certainement pas de quoi s’ennuyer. Roar.
» Toutes les infos sur www.docks.ch
Situé au cœur du quartier gay du Kreis 5, le Fitnesspark Puls 5 a été le théâtre d’une scène plutôt perturbante, pour un couple gay. Les deux hommes ont été expulsés du complexe sportif de la Migros après avoir été surpris en posture compromettante, selon la direction. «En plus de s’embrasser et de s’enlacer, ils se sont livrés à des activités contraires au règles d’utilisation», explique au quotidien local «Tages-Anzeiger» le porte-parole de Migros, Andreas Reinhart. Celui-ci spécifie que les usagers doivent s’abstenir de tout «comportement choquant et indécent» dans le local, dont le site de l’établissement vante «l’éclairage raffiné» et l’atmosphère de «relaxation totale».
Exclusion définitive
Un vigile a escorté le couple à la réception où ils se sont vu signifier leur exclusion définitive. Leur carte de membre a été partiellement remboursée. Le couple a protesté de sa bonne foi et le ton est monté, si bien que la direction n’a rien trouvé de mieux que d’appeler la police. Constatant la nature de l’affaire, les agents sont repartis aussi vite.
Or selon un témoin qui s’est manifesté auprès du «Tages-Anzeiger», le couple n’avait aucun comportement choquant. L’un des deux avait seulement la main sur l’épaule de l’autre et ils se sont embrassés. «Que les couples hétéros s’enlacent, on l’accepte. Mais si les gays font la même chose, ils sont traités comme des criminels», s’indigne l’homme, également gay. De fait, l’établissement du géant orange est réputé sur les forums gay. L’un d’eux assure que 90% de la clientèle est composée d’homosexuels. Du côté de la coopérative, on souligne que ce type d’incident est déjà survenu à plusieurs reprises, poussant les gérants du Fitnesspark Puls 5 à engager une équipe de sécurité privée pour surveiller les usagers du club. Ce serait l’unique fitness de la Migros à avoir instauré une surveillance interne.
C’est l’un des acteurs les plus sexy d’Hollywood et il semblerait qu’il nous kiffe bien, nous autres les gays. Après avoir incarné à l’écran le boyfriend de Harvey Milk, James Franco revient avec un moyen métrage expérimental franchement pas banal. Il sera diffusé ce vendredi dans le cadre du Lausanne Underground Film and Music Festival (LUFF).
C’est d’un docu-fiction qu’il s’agit. En 1980, le réalisateur William Friedkin sort «Crusing»; un film qui met en scène un policier hétérosexuel qui enquête sur des meurtres d’homosexuels. Pour ne pas choquer la chaste Amérique, et s’éviter les affres de la censure d’alors, le réalisateur se voit dans l’obligation de couper les 40 minutes les plus chaudes de sa pellicule. Quarante minutes de vrai sexe jamais vues par le public. La disparition de ces précieux instants de moiteur, c’est précisément le point de départ d’«Interior. Leather Bar». L’objectif recherché? Utiliser la notoriété de Franco pour donner une autre perception du sexe entre mecs.
Le film n’est diffusé qu’une fois sur territoire vaudois. Pour vous donner un avant-goût, jetez donc un coup d’œil au teaser ci-dessus!
«Interior. Leather Bar», de James Franco et Travis Mathews est diffusé dans le cadre de la programmation «Fiction does Reality» du LUFF. Séance unique vendredi 18 octobre à 22h30, salle Paderewski. A ne pas manquer également: L’opéra queer rock «Peaches Does Herself» de et avec la chanteuse canadienne Peaches. Projection mercredi 16 octobre 18h30 au Zinéma 1 et le dimanche 20 octobre à 20h30 au Romandie.
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Ruben a un visage doux et avenant, éclairé par de grands yeux bleus rieurs. Un look soigné, une allure sportive. Ce jeune webdesigner suisse à l’enthousiasme communicatif fait partie des nombreux artistes et créatifs que Berlin attire comme un aimant ces dernières années, où il s’est installé à son compte à la fin des années 2000.
Ruben est séropositif depuis sept ans mais il ne prend pas de médicaments, car il se méfie des effets secondaires et des potentiels effets à long terme. Une décision à contre-courant, qui suscite souvent incompréhension et méfiance, et peut facilement mettre ses interlocuteurs mal à l’aise. Le jeune homme n’est pourtant ni dans l’attente de la mort ni dans le déni. Bien au contraire: il fait des analyses sanguines très régulièrement. Avec un taux actuel moyen de 700 cellules CD4 par millimètre cube de sang, il est largement au-dessus du taux de 350 cellules CD4 par millimètre cube de sang en-deçà duquel il est recommandé de commencer une trithérapie.
Le pouvoir de contaminer
Les médecins lui avaient pourtant dit que son état de santé se dégraderait au plus tard au bout de cinq ans après la contamination s’il ne prenait pas de médicaments. Mais cela fait désormais sept ans que Ruben vit sans traitement et son état de santé est resté stable. Il se réjouit d’être en forme, mais n’oublie pas pour autant ce virus qui sommeille en lui, et se dit prêt à suivre une trithérapie le jour où il atteindra le seuil critique.
Lorsqu’il a été diagnostiqué séropositif, Ruben était déjà porteur du VIH depuis deux ans: «J’ai eu l’avantage d’avoir vécu deux ans avec le virus sans le savoir, explique- t-il. Jusqu’à présent, c’était les deux meilleures années et les plus saines de ma vie. C’est aussi pour cette raison que je ne voyais pas pourquoi j’aurais dû aller moins bien avec le virus dans les années à venir. […] C’est pourquoi en ce qui me concerne c’est moins une décision de ne pas suivre une thérapie que de faire en sorte de ne pas se retrouver dans la situation où l’on doit effectivement se décider à prendre des médicaments.»
C’est pour cela qu’il s’astreint à mener une vie saine en faisant attention à son alimentation, riche en fruits et en légumes, en faisant du sport et de la méditation. Le jeune homme n’a cependant pas renoncé à faire la fête, mais compense en consommant peu d’alcool et en ne prenant pas de drogues dures. L’annonce de sa séropositivité a bien évidement changé son rapport à la sexualité: «Au début c’était difficile, parce qu’en tant que séropositif on est encore souvent discriminé par des gens ignorants, y compris parmi les homos. C’était très difficile de le dire. Avec le temps, ça s’est arrangé, mais tu as toujours cette responsabilité. C’est pourquoi j’essaye la plupart du temps d’en parler avant. Beaucoup de gens prennent d’ailleurs aussi des médicaments parce qu’ils ne veulent plus avoir à porter le fardeau de pouvoir contaminer les autres.»
Changement de vie
Avec le temps, Ruben a appris à accepter sa séropositivité. Il s’est fait une raison. Mais au lieu de se résigner face à l’inexorable avancée de la maladie qui se terre pour l’instant en lui, il s’est résolu à vivre «positivement » plutôt que négativement la présence du virus dans son corps. Son optimisme acharné peut laisser pantois, tant sa façon d’envisager la maladie est aux antipodes de celle de la plupart des séropositifs: «Quand on est atteint d’une maladie chronique, quelle qu’elle soit, on peut décider si on se place dans un rôle de victime ou si on en fait une occasion pour un changement de vie. Je connais beaucoup de gens qui essayent automatiquement de ralentir, de s’alimenter différemment et de garder leur corps en forme en faisant du sport, c’est une décision lucide: oui, j’ai un virus mortel en moi et je peux vivre avec; non, le virus ne va pas m’achever, je peux vivre en harmonie avec lui, il fait partie de mon corps. C’est pour cela que je suis reconnaissant d’avoir ce virus en moi – sans lui je ne mènerais pas ma vie de façon si lucide. En définitive, je vais beaucoup mieux pour cette raison.»
Quand faut-il commencer une thérapie anti-VIH? Eléments de réponse.
En Suisse comme en Europe, il est recommandé de suivre une trithérapie à partir du moment où apparaissent les premiers symptômes du sida – altération de l’état général, infections opportunistes, anomalies neurologiques, etc. – et chez les personnes séropositives qui ne présentent pas ces symptômes, à partir du moment où le taux de cellules CD4 est inférieur à 350 par millimètre cube de sang. Les médecins conseillent d’ailleurs en général à ces derniers de commencer le traitement dès qu’ils ont un taux inférieur à 500 cellules CD4.
«Sans trithérapie, le virus détruit le système immunitaire et peut donc causer de graves infections opportunistes tout comme différentes formes de cancers ou une pneumonie grave», prévient Harry Witzthum, chef Information et communication à l’Aide suisse contre le sida. «Dans le cas où le système immunitaire devient trop faible, le symptôme sida se développe. D’autre part sans trithérapie les risques de transmettre le VIH à son partenaire est élevé vu qu’une trithérapie efficace peut réduire ce risque à un minimum par une baisse de la charge virale. Dans aucun cas il n’est raisonnable d’attendre que son état de santé s’aggrave.»
La durée de la phase intermédiaire entre la contamination par le VIH et l’apparition du sida diffère selon chaque individu. Selon l’infectiologue allemande Christiane Cordes, qui compte parmi ses patients plusieurs personnes séropositives qui refusent de prendre un traitement, celle-ci peut durer entre quelques mois et quinze ans: «Dans des cas très rares, il y a des «elite controllers» comme on les appelle. Ce sont des patients chez qui la multiplication du virus est très basse, dont le taux de cellules CD4 reste stable pendant très longtemps et dont la charge virale est en partie indétectable. Ils peuvent contrôler le virus sans thérapie anti-HIV. C’est malheureusement une véritable minorité, qui représente moins d’1% des patients.»
Le plus tôt possible
Mais les professionnels de la santé estiment que commencer une trithérapie le plus tôt possible reste la meilleure solution, d’autant plus que comme le rappelle Harry Witzthum, «les effets secondaires des trithérapies modernes sont aujourd’hui bien meilleurs que celles dans le passé, cela ne pose plus une telle barrière pour commencer un traitement». Les nouvelles générations de médicaments sont en effet plutôt bien supportées par les patients, car elles ne présentent plus d’effets secondaires lourds tels que diarrhées et perte de poids. Christiane Cordes est elle aussi convaincue de la nécessité de débuter un traitement sans tarder: «Nous estimons que les patients qui peuvent commencer aujourd’hui leur thérapie anti-HIV dans un bon état général et la prendre régulièrement, c’est aussi une question de discipline, ont certainement une espérance de vie presque normale, à condition qu’il n’y ait pas d’autres facteurs de risque comme le tabac, une consommation excessive d’alcool, la drogue, le diabète. Plus on commence tard une thérapie anti-HIV, plus c’est compliqué pour le système immunitaire de se reconstituer.»
Quatorze clients et le personnel d’un sauna-fitness ont été arrêtés la semaine dernière pour homosexualité, dans le quartier populaire d’El Marg, au Caire. Selon le quotidien «Akhbar el-Youm», cité par le bloggeur Scott Long, le modeste établissement a été fermé après que des policiers ont surpris les hommes «dans des positions contraires aux préceptes religieux». Certaines sources rapportent que les agents ont «paradé» dans la rue avec les suspects à demi nus. Juste après le raid, des voisins auraient pénétré dans le club, qu’ils auraient mis à sac.
Tests anaux
Le procureur a ordonné des tests pour établir si les clients étaient homosexuel. Il pourrait s’agir d’examen de l’anus, une pratique aussi hasardeuse qu’humiliante, courante au Proche Orient dans ce type d’affaire. Les enquêteurs prétendent avoir trouvé des «stimulants sexuels» dans les locaux – un appartement transformé – et ont laissé entendre que le club était en réalité un établissement de prostitution. Le fitness aurait fait l’objet d’une dénonciation auprès des forces de l’ordre, une activité devenue sport national, notamment depuis le retour de l’armée aux commandes du pays.
Un passager australien s’est plaint auprès de la compagnie Jetstar d’avoir été la victime d’une blague au goût amer, ce weekend. A son arrivée à Brisbane, devant tous les autres passagers du vol, il a récupéré son bagage avec la phrase «I am gay» composée au moyen d’autocollants d’identification. Celui qui se décrit comme un «père de famille tranquille» a posté la photo sur Twitter, exprimant son «dégoût total», raconte «The West Australian». L’image a créé le buzz sur le Net, amenant la compagnie lowcost à présenter ses excuses au client, et à assurer qu’une enquête était en cours après du personnel de l’aéroport de départ, Perth.
La mésaventure rappelle celle survenue à un couple gay américain de retour de Porto Rico, en mai 2012. Sur le carrousel à bagages, ils avaient retrouvé le godemiché qu’ils transportaient scotché sur leur valise. Ils avaient porté plainte contre la compagnie, soulignant que la plaisanterie leur avait causé une «détresse émotionnelle». Ils avaient été déboutés.
Trois personnes ont été placées en détention et 20, au total, mises en causes pour proxénétisme ou complicité de proxénétisme, après un coup de filet visant des cinémas porno de toute l’Italie. De Milan à Catane, en passant par Mestre, sept salles ont été placées sous scellés, le mois dernier, rapporte «La Repubblica». Les suspects sont les gérants et les employés des établissements. Ils ne pouvaient pas ignorer que les prestations sexuelles tarifées se déroulaient librement dans tous les recoins des cinémas: salle de projections, toilettes ou hall, d’après la procureur de Milan. Les suspects auraient même tiré des revenus de la prostitution masculine et trans. Des mineurs figureraient également parmi les tapins, pour la plupart des immigrés originaires d’Afrique du Nord, d’Europe de l’Est ou d’Amérique latine.
Une loi qui pénalise, entre autres, la «propagation de l’homosexualité» est passée à la trappe, ce vendredi en Moldavie, rapporte Radio Free Europe. Le Parlement moldave a annulé cet amendement, jugé contraire à la Loi sur la non-discrimination demandée par l’Union européenne dans le cadre d’un futur accord d’association avec ce petit pays de 3,5 millions d’habitants voisin de la Roumanie.
Prêtres furax
Ce revirement a déclenché la colère de l’Eglise orthodoxe. Des dizaines de prêtres et de fidèles ont tenté de bloquer l’entrée du parlement afin d’empêcher la tenue de la session. Ils étaient épaulés par des députés du Parti des communistes, première formation du pays et alliée de l’Eglise dans sa croisade antigay. Considéré par les communistes comme un soumission aux diktats de l’UE, l’annulation de la loi a entraîné le dépôt d’une motion de défiance contre le Gouvernement libéral de Iurie Leanca.
Voté en mai en toute discrétion et entrée en vigueur en juillet, le texte abrogé vendredi s’inspirait des dispositions anti-propagande homosexuelle du voisin russe. Il interdisait la «propagande de la prostitution, de la pédophilie et de toute autre relation que le mariage et la famille tels que décrits dans la Constitution et le Code de la famille». Le texte prévoyait des amendes de plus de 500 euros / 600 francs. Depuis 2012, plusieurs villes de l’ancienne république soviétique ont introduit des interdictions de ce type – sans toutefois être en mesure d’imposer des sanctions aux contrevenants. Certaines de ces dispositions ont déjà été annulées par décision de justice.
Un professeur d’université en biologie réclame des dommages et intérêts au quotidien «La Repubblica» pour «atteinte grave à l’honneur et à la réputation». Le journal aurait-il égratigné le chercheur? mis en doute ses travaux? Pas du tout.
En cause: un article anodin racontant la galère des passagers d’un vol Palerme-Bari, annulé cet été. A côté du récit, une photo des voyageurs en rade et cette légende: «Parmi les passagers attendus à Bari, beaucoup de garçons qui venaient de participer à l’édition locale de la Gay Pride, mais également de simples vacanciers». L’honorable universitaire s’est senti classé dans la première catégorie.
Obligé de rendre des comptes à sa copine
Dans une lettre à «La Repubblica», son avocat prétend qu’«après la publication de l’entrefilet, [l'universitaire] a été contacté par des amis, des collègues, et même sa fiancée, qui lui ont posé des questions sur l’incident, et notamment sur sa participation éventuelle à la Gay Pride. Le scientifique s’est vu obligé de rendre des comptes sur les raisons de sa présence à Palerme», raconte Gay.it. La photo lui aurait également causé des «difficultés» sur son lieu de travail.
Moralité: quand on a une «réputation», mieux vaut se tenir à bonne distance de tout groupe de plus de deux homosexuels. Même si, bien évidemment, l’avocat assure que son client «a toujours eu le plus grand respect pour les gays». Qui sait ce qu’il aurait fait si cela n’avait pas été le cas, conclut le site italien…
Le programme est goulu à souhait. Deux «mignonnetés» pour faire dandiner tout ce beau monde (Babo et Se-te-ve) et, en plat de résistance, une disco queen barbue tout droit venue d’Italie: Hard Ton. A côté de cette spécialité vénitienne plutôt étouffe-chrétien (mais tellement bonne, voir vidéo ci-dessous), il y aura aussi de quoi faire miam-miam sur place dès l’ouverture des portes, à 19h.
36 gr., sameedi 12 octobre à Lagravière; 11, chemin de la Gravière – Genève. Toutes les infos et bien plus sur 360fever.ch et sur gaymap.ch
A l’initiative d’associations LGBT, le «TenTen» (Dix-dix, pour le 10 octobre, jour anniversaire du sultan ottoman Sélim Ier, célèbre pour ses écrits sur l’homosexualité). Lancée en 2007, l’action symbolique consiste à allumer une bougie ce soir à 20h et à en poster une photo sur les réseaux sociaux. L’an dernier, une centaine de personnes avait répondu présent.
Pas question de formuler des revendications, dans ce pays où les rapports entre personnes de même sexe consentantes tombe sous le coup du Code pénal et de lourdes amendes. «Nous n’avons pour l’instant les ressources et les connaissances pour avancer dans ce sens, explique le militant du groupe Alouen («Couleurs») à «Jeune Afrique». Notre but premier est de donner de la visibilité, dire qu’on est présents en Algérie.» L’association espère ainsi toucher les LGBT algériens isolés. «Nous ne passons pas inaperçus auprès des autorités, ajoute-t-il, mais nous ne sommes pas inquiétés tant qu’on ne fait pas de tapage.»
L’ancien guitariste du groupe de folk-punk The Pogues a succombé à un cancer de la gorge, mardi dernier. Il était âgé de 56 ans. Philip Chevron avait rejoint la formation en 1984, pour leur premier album. A l’époque, le musicien n’avait pas hésité à révéler publiquement son homosexualité – une démarche rare sur la scène rock de l’époque. «Grandir en tant que gay dans l’Irlande des années 1970 était une expérience terrifiante, a-t-il confié plus tard à «The Independent». J’ai décidé de sortir du placard quand j’étais avec les Pogues parce que je pensais: Eh bien, voilà un groupe de machos soulards, entraînants, coureurs de jupons et couche-tard, et je suis dedans!» Chevron avait quitté The Pogues en 1994, à cause de problèmes d’alcool et de drogue, mais il avait encore collaboré avec le groupe après leur réunion, en 2001.
La mort spectaculaire de cette figure majeure des lettres japonaises est devenue un lieu commun de l’interprétation de l’œuvre. Le matin du 25 novembre 1970, âgé de 45 ans, Yukio Mishima, né Kimitake Hiraoka, met fin à sa trilogie, «La mer de la fertilité». Puis, suivant une gestuelle qu’il maîtrise parfaitement pour l’avoir décrite dans ses livres, et imagée dans «Patriotisme» (film de 1966 qui préfigure sa propre mort), il se rase et enfile «son uniforme du Bouclier sur un slip de coton blanc et sur la peau nue». Vêtu selon le code rituel de la société secrète du Bouclier, qu’il a fondée quelques années plus tôt en signe de loyauté à l’Empereur et de contestation contre la soumission du Japon aux puissances étrangères, Mishima rejoint ses affiliés.
Ils se rendent au bâtiment du ministère de la Défense nationale, kidnappent le général des armées et exigent que les troupes soient réunies sur le champ dans la cour du bâtiment. Mishima, qui a méticuleusement préparé toute la mise en scène de son ultime coup d’éclat, sort alors sur le balcon et adresse un discours en faveur du Japon traditionnel et de l’Empereur aux quelques huit cents hommes médusés qui, à défaut de réagir, l’injurient. Face à ce fiasco, il rentre dans le bureau, suivi par son fidèle compagnon Morita, et s’agenouillant à un mètre du général bâillonné sur sa chaise, il exécute point par point la forme rituelle du suicide par éventration (le seppuku, littéralement: «coupure au ventre»), avant d’être décapité par un des affiliés qui se tourne ensuite vers Morita afin de répéter le même geste selon le code traditionnel.
Récupération «gay»
Dans son essai, «Mishima ou La vision du vide», Marguerite Yourcenar évoque cette mise en scène scrupuleuse de sa propre fin comme la dernière oeuvre de l’auteur japonais. Si la mort spectaculaire de Mishima trouve en effet dans plusieurs de ses œuvres des présages aussi troublants qu’éloquents, la question de son homosexualité présumée rend ce jeu de passages moins limpide, même si une certaine récupération «gay» a cru repérer dans les photographies où Mishima exalte son corps dénudé les signes d’une esthétique homosexuelle d’avant-garde. Mais ces photos sont plutôt à voir comme les preuves du travail acharné (musculature, Kendo) qu’a accompli Mishima sur son corps, à partir du milieu des années 50, pour atteindre cet idéal de beauté physique qui donnerait à son suicide son caractère glorieux. De même l’interprétation érotique de sa mort, proposée par certains biographes, comme relevant non pas du seppuku (action politique), mais du shinju, forme de suicide à deux fréquente dans le théâtre Kabuki, s’apparente à une projection fantasmée de certaines données de l’œuvre.
Une tradition perdue
Plusieurs livres de Mishima sont en effet traversés par une composante homoérotique forte. Elle apparaît dans la nouvelle «La mort de Radiguet», qui raconte les derniers instants de la vie du jeune prodige des lettres françaises, Raymond Radiguet (admiré par Mishima), et de sa relation avec Jean Cocteau. Dans «Confession d’un masque» (premier grand succès de Mishima qui n’a alors que 24 ans) le narrateur éjacule pour la première fois en contemplant une reproduction du «Saint Sébastien» de Guido Reni, où le jeune martyre, son corps planté de deux flèches indolentes, incline la tête dans une posture d’extase. Mais à la différence de la mort dont les représentations littéraires et l’exécution publique s’appuient chez Mishima sur des valeurs et des codes rituels encore vivants dans la mémoire collective du Japon moderne, l’homosexualité demeure chez lui un fait exclusivement littéraire (et traité comme une forme particulière de l’Amour plutôt que comme l’expression d’une identité sexuelle figée).
C’est que le sujet est devenu tabou au pays du soleil levant. Une tradition homoérotique existe pourtant, dont le Japon moderne et industrialisé s’est coupé. Mishima lui-même le suggère dans une interview de 1966, lorsqu’à la question: «Que pensez-vous de l’homosexualité?», il répond: «C’est un sentiment plus ancien et plus naturel au Japon que l’amour entre les deux sexes. Mais cette longue tradition a été rompue par les critiques des missionnaires américains venus s’installer dans ce pays au 19e siècle.» A tel point que, lorsqu’en 1998, l’écrivain Jiro Fukushima publie un livre sur sa relation romantique avec Mishima, en l’accompagnant de lettres, la famille de ce dernier intente un procès, invoquant un problème de copyright, et le livre est retiré de la vente.
«Oǧlum eşcinsel, buyüzden onu daha az mi sevmeliyim?» Le message est énigmatique aux yeux d’une bonne partie des usagers des transports publics zurichois. Mais les turcophones auront saisi. Pour les autres, la traduction allemande est inscrite en plus petits caractères: «Mon fils est gay? Pourquoi devrais-je l’aimer moins?» Ce visuel s’affiche depuis quelques jours, sous différentes versions, dans les trams et les bus du réseau VBZ. Il s’agit pour les initiateurs de la campagne, les organisations LGBT locales et le Bureau de l’égalité de la Ville de Zurich, d’«encourager les gens à se tenir aux côtés de leurs parents gay ou lesbiennes». Déclinée en quatre autres langues (albanais, français, serbo-croate et portugais), elle vise en premier lieu les familles issues de l’immigration.
En fait, le concept à été développé du côté de Berne, il y a plus de 3 ans. Mais à l’époque, la campagne avait été refusée par la régie locale des transports publics. Raison invoquée: «Nous n’accrochons pas dans nos véhicule des affiches que nous ne sommes pas en mesure de comprendre». Un prétexte, selon les associations LGBT, qui avaient critiqué le manque de courage de Bernmobil devant le risque de déprédations ou de réactions agressives de la part de pendulaires.
Paris accueillera la 10e édition des Gay Games, en août 2018. La candidature française l’a emporté hier à Cleveland (USA), la ville qui accueillera la prochaine édition du rendez-vous sportif LGBT. La Ville lumière était l’une des trois finalistes, avec Londres et Limerick (Irlande). La ministre des Sports, Valérie Fourneyron, avait fait le déplacement pour soutenir le comité d’organisation, ainsi que des représentants des autorités municipales et régionales. La victoire parisienne a été saluée par Anne Hidalgo et Nathalie Kosciusko-Morizet, les deux rivales PS et UMP pour la course à la mairie, l’an prochain.
Défi financier
Plus de 15’000 athlètes, de tous niveaux et orientations sexuelles, dans une quarantaine de disciplines, sont attendus pour l’événement, qui prévoit un budget de 5 millions d’euros. A noter que les événements sportifs LGBT ont souvent été un casse-tête financier. En 2010, les Gay Games (qui avaient échappé à Paris) avaient laissé une ardoise de 200’000 euros à Cologne. La Eurogames de Rotterdam, en 2011, avaient déposé leur bilan. Quant aux OutGames de Montréal (un événement concurrent des Gay Games), il s’était achevé sur un trou de 1,3 million d’euros.
Un haut fonctionnaire du Ministère de la Santé koweïtien a annoncé l’intention de son pays de soumettre les expatriés à un test censé dépister s’ils sont homosexuels. La mesure doit empêcher l’installation de personnes gay dans l’émirat, mais aussi dans les pays voisins membres du Conseil de coopération du Golfe (le CCG, qui comprend Bahreïn, Oman, le Qatar, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis).
Tests de virginité
«Nos centres de santé effectuent les examens médicaux sur les expatriés quand ils entrent dans les pays de la CCG, a rappelé Yousouf Mindkar, directeur de la Santé publique koweïtienne au quotidien «Al-Rai». Nous prendrons des mesures plus strictes qui nous aiderons à détecter les gays.» La nature du test en question n’est pas précisée dans l’interview, relevée par le site britannique Pink News. Dans certains pays du Proche et du Moyen-Orient, les hommes soupçonnées d’homosexualité sont soumis à des «tests de virginité» humiliants, consistant en une inspection du rectum.
L’homosexualité est illégale au Koweït comme dans la quasi totalité des Etats du Golfe. Selon l’article 193 du Code pénal, les rapports consentis entre adultes de plus de 21 ans sont passibles d’une peine de prison maximale de 7 ans – 10 ans s’ils impliquent une personne plus jeune.
«Mylèèèèèèèèèèèène!», les yeux mouillés, ses fans scandent son prénom depuis la fosse des stades où elle chorégraphie ses apparitions. Comme il se doit après quatre ans de silence radio, la reine Mylène descend dans l’arène pour lâcher quelques larmes devant ses admirateurs éplorés. C’est elle, le messie de la génération désenchantée. En tout cas en France, Suisse, Belgique et Russie. Les quatre contrées où la rousse fait son blé. Ses concerts-messe assurent l’émotion et les larmes précommandées des mois à l’avance par un public éternellement en manque. A contre-courant dans un monde ultra-connecté, Mylène fait sa chochotte en prenant bien garde de ne pas trop lever le voile sur le mystère qui l’entoure lors de ses passages aux 20 heures de France 2 ou TF1.
Première époque
Mais au fait, que reste-t-il du mystère Mylène? Que les choses soient claires: aucun artiste n’est plus méritant d’être aimé qu’un autre, il n’y a donc aucun jugement de valeur sur ses fans. Et je sais de quoi je parle, puisque j’ai aimé la Farmer première époque, «Tristana», «California» et sa vidéo tournée à Los Angeles par Abel Ferrara, les grandes fresques clipées par Laurent Boutonnat, son pygmalion de la première heure, alors inspiré… Je l’avoue sans honte, j’ai aimé Mylène Farmer. Aujourd’hui, certains de ses textes, «Pourvu qu’elles soient douces» en tête de liste, demeurent éblouissants d’ambigüité. Y a-t-il quelqu’un pour protester jusqu’ici? Non? Bon, continuons.
J’ai lâché l’affaire…
A l’instar de nombreux de ses premiers fans, à mesure que la recette a pris son rythme de croisière, mon intérêt pour Farmer est allé décroissant. J’ai fini par lâcher l’affaire au tournant du nouveau millénaire. Comme la plupart, j’observe de loin ses retours orchestrés comme du papier à musique et calibrés sur le calendrier des NRJ Music Awards. Certes, la spontanéité n’a jamais été son fort. Et pour cause, il y a des années lumière, en troquant sa permanente brunette pour une tignasse flamboyante tenue par un catogan après ses premiers singles, elle a construit son propre mythe en s’enfermant dans un mutisme mélancolique.
Pourtant, lorsqu’elle chantait «Maman a tort» aux côtés de Jacky dans Platine 45, elle n’avait rien d’une dépressive chronique effarouchée par des caméras de télévision. Au contraire, elle avait tout d’une sale gamine. Au fil des ans, ses passages télé se sont raréfiés, renforçant ainsi le mythe de la star tourmentée et secrète. De ce paradoxe, elle est complice. Comme me le disait un jour une proche de la chanteuse: «Mylène était une vraie écorchée au début de sa carrière. Elle exorcisait ses maux à travers ses chansons. Mais depuis le milieu des années 90, elle a pris un virage Las Vegas avec ses shows grandiloquents et elle a transformé ses fantômes en machine à fric».
N’en déplaise à ses plus fervents défenseurs, on peut se demander si ses rares interviews ne le sont pas uniquement parce qu’elle n’a pas grand-chose à dire. Récemment, Laurent Delahousse semblait ramer sur le plateau de son journal face à la «timidité maladive» de Mylène, visiblement submergée par l’émotion d’avoir retrouvé, enfin, ses fans à Bercy. Ah ça, pas évident d’obtenir une phrase qui se termine avec elle. Elle en a même fait des titres: «Ainsi soit je», «Avant que l’ombre»… Trop émotive, notre Mimi! Mais bon, au lieu de bougonner dans notre coin à vouloir à tout prix lui chercher des noises, gageons qu’au milieu de tant de pathos, la vérité est indéniable: sa plus belle histoire d’amour, c’est vous.
Mylène Farmer, Timeless Tour, les 18 et 19 octobre à Palexpo, Genève.
C’est une marche qui commence à faire du bruit. Car le mouvement porté par les salopes des quatre coins du monde prend de l’essor. Parti de Toronto, le mouvement est aujourd’hui bien présent partout en occident. Un mouvement né après qu’un policier de la métropole canadienne a dit que pour inverser la courbe des viols il fallait que les femmes cessent de s’habiller comme des salopes. A Genève, l’évènement est résolument participatif puisque la nouvelle version aura été mise sur pied lors de différentes réunions ouvertes à tout le monde. A l’heure de mettre sous presse, la manif 2013 dévoile son visage. Rendez-vous des salopes de tous acabits à 13h à la place du Mont-Blanc. Le cortège se rendra jusqu’à la place des Volontaires. «Là auront lieu en tous cas deux activités en association avec l’Usine. La première sera la remise des palmes de la culture du viol dans différentes catégories. Plusieurs personnes prendront aussi la parole afin de témoigner de leur expérience», nous explique Coline, membre du collectif Slutwalk.
Si vous comptez prendre part à la marche sachez qu’il n’y pas de dresscode. En résumé, pas besoin de vous saper comme des salopes, nous dit-on du côté de l’organisation. Car, même s’il est semble-t-il encore nécessaire de le répéter aux plus sourds de nos semblables, les femmes qui sont agressées sexuellement le sont indifféremment de leurs sous-vêtements.
» Toutes les infos sur slutwalk.ch
Dernière recrue du club de foot de Getafe (1re division espagnole), Ciprian Marica n’arborera pas, comme ses coéquipiers, son nom de famille sur son maillot. Le joueur a été présenté à la presse hier mercredi avec un t-shirt portant uniquement son prénom, Ciprian. C’est que l’attaquant de 27 ans atterrit dans un pays où son patronyme, Marica, signifie «pédé» ou «tante».
Avalanche de blagues
Pas facile d’évoluer sur les terrains dans de telles conditions. D’autant que dès les premières rumeurs annonçant l’arrivée en Espagne de l’international roumain, une avalanche de blagues homophobes s’était abattue sur les réseaux sociaux et forums dédiés au foot ibérique. Les dirigeants du club ont donc décidé une petite entorse à la règle «pour éviter toute connotation négative», relève le journal «Libertatea».
Le Prix Nobel Mario Vargas Llosa et le photographe Mario Testino font partie des célébrités péruviennes à signer une tribune en faveur d’une union pour les personnes de même sexe. Le Pérou est l’un des derniers Etats d’Amérique latine qui ne reconnaît pas les couples gay et lesbiens. L’appel «à la non- discrimination fondée sur l’orientation sexuelle ou toute autre raison» est paru sur une pleine page, dans les principaux quotidiens, alors que le Parlement doit se prononcer sur un nouveau projet de loi sur ce thème. Plusieurs propositions ont été balayées ces dernières années. L’opinion publique reste extrêmement réticente à un statut pour les couples de même sexe. Un sondage national publié dimanche a révélé que seuls 26 % approuveraient un statut pour les couples de même sexe.
60 assassinats par an
Leader du Movimiento Homosexual de Lima (MHoL), l’une des principales associations LGBT locales, la militante Verónica Ferrari note que «l’Equateur , la Colombie , le Brésil , l’Uruguay , l’Argentine et le Mexique ont pris des mesures pour l’union civile ou le mariage égalitaire. Dans le monde, il y a 60 pays sur cette voie, nous ne pouvons être inconscients d’une réalité que le Pérou s’obstine à cacher.» Elle a rappelé qu’en l’absence de toute protection pour les minorités sexuelles, les homosexuels sont encore trop souvent forcés à suivre des «thérapies», rejetés de leur famille ou victimes de violence. Quelque 60 personnes LGBT sont assassinées chaque année au Pérou, selon le MHoL.
On ne badine pas avec le politiquement correct, aux Etats-Unis. Même pas dans l’univers super macho du stock-car. Le turbulent coureur brésilien Nelson Piquet Jr en a fait l’expérience la semaine dernière. Il avait posté le mot «fag» (pédé) en commentaire d’une photo de Parker Kligerman sortant d’une séance de musculation. «On n’est plus dans les années 50, c’est juste une blague entre potes», s’était défendu Piquet face aux remarques désapprobatrices d’autres internautes. Mais l’affaire est allée plus haut: à la NASCAR, la fédération de stock-car pour laquelle court le jeune pilote de 28 ans. Elle a considéré que Piquet avait enfreint son code de conduite, raconte «USA Today».
Verdict: 10’000 dollars (7400 euros) d’amende, une mise à l’épreuve d’une durée indéterminée et l’obligation de suivre une formation ad hoc. «Je m’excuse sincèrement pour ce choix de mots malheureux…. Je ne voulais heurter ni offenser personne», a dû communiquer le fils du champion de F1 des années 1980.
Les deux comédiens forment un couple homo bluffant dans cette histoire d’amour entre le célebrissime et kitschissime pianiste des seventies et un adonis adopté, en manque de repères, qui voulait devenir vétérinaire. Montrant l’envers du showbiz de l’époque, le réalisateur Steven Soderbergh s’est intéressé à la face cachée de Liberace,centrant son action sur ses héros,reclus volontaires dans la luxueuse villa du musicien à Las Vegas. Sans oublier d’évoquer le côté paillettes de ce personnage exubérant,inventeur du bling bling,précurseur baroque d’Elton John et de Madonna. Un showman génial cultivant l’excès et la démesure, et un incroyable virtuose jouant sur un piano à queue géant invariablement muni d’un candélabre. Lesdoigts couverts de bagues, il affectionnait les costumes extravagants,les perruques brushinguées et le maquillage outrancier.
Une folle romance
Un jour de l’été 1977, Scott Thorson, éphèbe blond pas très futé, pénètre dans la loge et, malgré une différence d’âge de 40 ans,c’est le coup de foudre. Tous deux se lancent dans une romance tumultueuse et fusionnelle de cinq ans. Virant à la relation conflictuelle,elle ne résistera pas plus longtemps à l’addiction à la drogue de Thorson – qui a par ailleurs révélé avoir couché avec Michael Jackson au début des années 80 – et à l’appétit insatiable de Liberace pour les jeunes Apollons de passage. Leur liaison est pourtant restée secrète. Mort du sida en 1987 (deux ans après Rock Hudson qui avait lui fait son coming out), l’excentrique maestro dissimulait son homosexualité qui aurait nui à sa réputation de sex symbol. Il nia même avoir été l’amant de Scott Thorson lorsque ce dernier lui demanda une pension après leur séparation.
Classique dans sa facture, l’opus vaut surtout pour la remarquable prestation des acteurs, transformés à grands coups de maquillage. A les entendre, ils ont passé davantage de temps à se faire plâtrer la figure qu’à jouer. Alors que Matt Damon avait en plus un appareil dentaire pour avoir l’air plus jeune, son partenaire était au début horrifié par le masque qu’il devait porter.
Michael Douglas, qui a remercié Steven Soderbergh de l’avoir attendu,se révèle parfait en Liberace. Narcissique, magistral, pathétique et cruel, il évite avec sagesse de jouer les folles tordues. «C’est l’un des rôles le plus extraordinaire de ma carrière», déclarait-il lors de la conférence de presse qui avait suivi la projection en mai dernier au Festival de Cannes. «D’habitude je campe les méchants. Là, c’est la première fois que j’interprète un personnage connu. Pour moi, Liberace est un type bien, généreux,accueillant.»
Matt Damon (Scott) à travers les yeux duquel tout est vu se montre à la hauteur de la passion qu’il inspire,cédant aux caprices de Liberace. Refusant de vieillir, ce dernier recourt à la chirurgie esthétique et exige que son amant soit remodelé à son image. Gigolo péroxydé, Matt Damon apparaît méconnaissable avec ses pommettes et son menton retouchés façon frères Bogdanov.
Baise sans tabou
A la fois léger, émouvant, plein d’humour, profond, sombre et divertissant,ce film intimiste sur fond de baise sans tabou et de coke à gogo,séduit par sa liberté de ton. Interrogé sur l’effet des scènes «hot», comme embrasser Michael Douglas sur la bouche, Matt Damon répond que c’est formidable! «Mais non, c’est très technique. Il est beaucoup plus difficile de savoir comment se comporter,ou simplement se mouvoir dans une pièce. Pour le reste nous sommes mariés depuis longtemps et nous avons appliqué l’expérience que nous avons avec nos femmes.»Histoire en somme de rappeler qu’ils sont tous les deux hétéros…
» «Ma vie avec Liberace», sortie officielle en Suisse romande le 16 octobre avec 360°.
» Pour tenter de gagner vos billets pour l’avant-première de Lausanne (celle de Genève affiche déjà complet), le 10 octobre, envoyez vos coordonnées à guillaume@magazine360.ch
Steven Soderbergh avait annoncé urbi et orbi que son dernier film serait l’ultime. Mais finalement pas vraiment. Le cinéaste avouait à Cannes vouloir simplement faire une pause d’un an, voire plus. En attendant l’éventuel prochain, Ma vie avec Liberace, adapté de la biographie de Scott Thorson Behind The Candelabra a eu un mal fou à voir le jour en dépit de la célébrité de son auteur et de ses deux fantastiques protagonistes.
Jugé trop gay par les studios hollywoodiens, il a rencontré beaucoup de difficultés à réunir les fonds et n’a pas trouvé de distributeur aux Etats-Unis. Mais s’il n’est pas sorti en salles, il a été sauvé par HBO. Et, dans la foulée de Cannes, a réalisé une audience record, la meilleure depuis neuf ans sur la chaîne câblée pour un téléfilm, en réunissant 3,5 millions de téléspectateurs lors de ses deux passages, le 26 mai dernier.
Un conférencier «qui met en danger de nombreux jeunes» invité à une conférence sur la protection de la jeunesse? La nouvelle fait réagir Pink Cross, qui proteste contre l’invitation du théologien Rolf Rietmann, fondateur de l’organisation alémanique Wüstenstrom (connue en Suisse romande et en France sous le nom Torrents de vie), à une journée professionnelle consacrée aux jeunes et à la pornographie. L’événement se déroule à la fin du mois à Baar (ZG) sous l’égide de Punkto, une organisation qui travaille sous mandat des autorités cantonales zougoises.
Arguments bibliques
Rolf Rietmann s’y exprimera en tant que spécialiste de l’addiction au sexe et à la pornographie. Du moins officiellement. Pour Pink Cross, cet «ex-gay» ne devrait pas prendre place dans une conférence qui se veut scientifique et prétend aller «au delà de la moralisation et de la diabolisation». Alicia Parel, secrétaire nationale de la fédération gay, rappelle que Rietmann promeut les dangereuses thérapies de «conversion» des homosexuels, qu’il «stigmatise à grands renforts d’arguments bibliques».
«Il n’est pas question de croyance ou d’homophobie. Rietmann répondra aux questions des participants sur son travail», assure Heinz Spichtig, responsable de Punkto à «20 Minuten». De son côté, le théologien a répliqué que Pink Cross essayait «depuis longtemps de [le] discréditer avec de fausses accusations».
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Bi: tout le monde pense savoir ce que ça veut dire sans pour autant en avoir vraiment une idée. Démonstration: le terme bisexualité désigne le fait d’être attiré par quelqu’un quel que soit son genre. Il s’agit donc de s’engager dans une histoire d’amour en espérant qu’elle durera toujours mais de ne pas préjuger du sexe de son prochain partenaire si l’idylle devait voler en éclats.
En fin de compte, on pourrait penser qu’être bisexuel c’est un peu être alternativement homo ou hétéro. Et bien non. Et voilà justement ce qu’aimeraient faire comprendre la communauté bi. Il semblerait que les humains monosexuels soient pris du besoin viscéral d’assigner leurs paires à une orientation sexuelle mono-genre et définitive. Difficile, dans ces conditions, de faire accepter aux amis ou à la famille une relation exclusive avec un homme puis une relation exclusive avec une femme. Au final, les bis se heurtent souvent à l’incompréhension et aux préjugés de leurs proches.
Mais pourquoi les bis sont-ils si méconnus? Parce que, selon leur partenaire, les regards extérieurs les assimilent soit au camp des homos soit à celui des hétéros. Et pour les bis ce type de schéma devient pénible.
… Et pourtant ils rament
L’assimilation tourne à l’ignorance tant au sein de la communauté LG(B)TIQ qu’auprès des hétérosexuels. D’autant qu’il est quasi impossible de se faire reconnaître en vivant caché. Victime d’un certain nombre de tabous, la bisexualité n’est pas toujours vue d’un bon oeil, lors de rencontres ou via des petites annonces, elle peut même réveiller des préjugés libertins.
La principale revendication des groupes et associations bis dans le monde est donc d’accéder à davantage de visibilité. Pour cela, l’association Bi’Cause a notamment rédigé un manifeste qui propose une définition claire de la bisexualité en soulignant les droits et les devoirs des bis. Et tant pis si des mono-sexuels aimeraient tant pouvoir prédire le genre du prochain partenaire d’une personne.
Pour renverser les préjugés et faire connaître la bisexualité, le Groupe bi de 360 organise une conférence mercredi 9 octobre à 19h30 à la maison des associations de Genève. Karl Mengel, le conférencier, écrivain et traducteur, est l’auteur d’un essai «Pour et contre la bisexualité. Libre traité d’ambivalence érotique.». Publié en 2009 aux éditions de la Musardine, le volume a de quoi séduire. Après avoir «dégivré la lunette arrière et montré que la normalité bourgeoise du couple hétéro n’était guère qu’un moment de l’histoire (et) une construction politique aux contours spécieux», Karl Mengel déconstruit les préjugés, explique, explore et analyse la bisexualité. On se laisse entraîner au fil de chapitres aux titres évocateurs tels: «Se faire bien voir chez les grecs», «Le cul est à tout le monde» ou encore «La double pénétration comme bâillon».
Au ton drôle et dynamique de l’ouvrage, son intervention promet d’être non seulement instructive, mais aussi agréable et accessible. Ce moment partagé, devrait aussi permettre à chacun de mieux se connaître et donc de mieux s’accepter.
L’histoire en bref
1984 Création de la BiCon, conférence et réunion annuelle bi à Londres. Resté le grand rendezvous de la communauté.
1987 Fondation du North American Bisexual Network (NABN, devenue, aujourd’hui le BiNet) aux Etats-Unis.
1995 En France, fondation du groupe qui deviendra une association Bi’Cause.
1999 Lendemain de la journée sans voiture et veille de la journée contre les brevets logiciels, le 23 Septembre est instauré «journée internationale de la bisexualité»
La culture en bref
- Il semble que le plus vieux film à évoquer la bisexualité soit A Florida Enchantement en 1914.
- Les bis ont un drapeau, créé en 1998, se composant de haut en bas de bandes rose, violette et bleue.
- Kurt Cobain avait déclaré au magazine «The Advocate» être bisexuel.
Le même scénario se répète depuis quelques mois dans le sud du Yemen: un jeune homme abattu en pleine rue par des hommes à moto. Jeudi dernier, dans un village proche d’al-Hawta, c’est un garçon d’une vingtaine d’années qui est mort sous les balles d’assaillants islamistes alors qu’il sortait de chez lui, rapporte la police locale. Selon le site Yemen Online, il était soupçonnée d’être homosexuel. Cinq attaques du même type ont été perpétrées depuis le début de l’année dans la région, la dernière fin août. Un homme de 29 ans avait été cribé de balles sur un marché. Deux autres avaient été visés en juillet, dont un avait succombé à ses blessures.
Les médias yéménites voient derrière ces meurtres la main d’Ansar Al-Sharia, l’antenne locale d’al-Qaïda qui mène une guérilla sanglante dans la région. Le groupe s’est déjà livré à des exécutions sommaires de civils soupçonnés de vol ou d’adultère.
Plusieurs centaines de personnes sont descendues vendredi soir dans les rues de Belgrade et se sont rassemblées devant le Parlement pour protester contre l’interdiction de la gay pride prévue le lendemain. Les organisateurs se sont réjouis de la forte affluence à ce «petit Stonewall». Contrairement à la révolte de 1969, la marche nocturne s’est déroulée pacifiquement: la preuve qu’une manif LGBT peut être organisée dans la capitale serbe. D’ailleurs, les organisateurs ont relevé que la Pride Week, dont le défilé devait être le point d’orgue, s’est déroulée sans accroc.
Souvenir traumatisant
Comme chaque année, des extrémistes avaient annoncé qu’ils s’attaqueraient à la parade. Ces menaces ont servi de prétexte au gouvernement pour interdire l’événement à la dernière minute. Le Premier ministre Ivica Dacic a assuré qu’il ne s’agissait pas d’une «capitulation devant les hooligans». Bras armé des groupes d’extrême droite, des supporters de foot avaient totalement débordé la police et mis à sac le centre ville en marge de de la dernière Pride autorisée, en 2010. Un souvenir particulièrement traumatisant pour les Belgradois – et qui explique sans doute que 80% d’entre eux sont contre la tenue d’une nouvelle Gay Pride dans la capitale, selon un récent sondage.
Par ailleurs, Dacic n’a pas manqué de critiquer les organisations LGBT, qu’il a accusées de vouloir se «donner en spectacle» juste avant le début des négocations d’adhésion à l’UE.
La gaffe monumentale du patron de l’entreprise italienne, Guido Barilla, cette semaine, a rapidement fait le tour du monde. A côté des appels au boycott, les parodistes d’en donnent à coeur joie. Parmi eux, les Américains Adam Dubowsky and Jacob Soboroff, de TakePart Live, ont mitonné cette fausse pub particulièrement savoureuse.
Pendant ce temps, Buitoni Etats-Unis (groupe Nestlé) a continué à narguer sa rivale avec ce visuel, agrémenté du slogan: «Des pâtes pour tous». L’occasion était trop belle…
Débarrassé du leader iranien Mahmoud Ahmadinejad, l’arène onusienne risquait sans doute de paraître un peu ennuyeux. Heureusement, le président de la Gambie, un petit Etat enclavé dans le Sénégal, est encore là. Vendredi, à la tribune de la 68e Assemblée générale de l’ONU, le chef d’Etat a déclaré: «Les plus grandes menaces à l’existence humaine sont en fait au nombre de trois: l’appât du gain, l’obsession pour la domination mondiale et l’homosexualité sous toutes ses formes et manifestations». Cette dernière est un comportement «anti-humain de même qu’anti-Allah, alors qu’il est promu comme un droit humain par certaines puissances. Tous trois n’ont rien à voir avec le changement climatique et pourtant, ils sont plus meurtriers que toutes les catastrophes naturelles réunies.»
Devant une assistance clairsemée, Jammeh a ajouté que défendre les homosexuels équivalait à promouvoir «la fin de la reproduction et l’extinction de l’existence humaine. Nous autres Africains nous battrons pour mettre fin à ce comportement dans nos pays. Nous n’accepterons jamais un programme imposé par les anciennes puissances coloniales» en faveur des personnes LGBT.
Guérisseur
Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat il y a 19 ans, Yahya Jammeh est coutumier des délires homophobes. En 2008, il avait ordonné aux gays et aux lesbiennes de quitter son pays sous peine d’être décapités. Cette année, il en avait remis une couche, promettant «la prison de femmes» aux touristes gay qui s’aventureraient en Gambie. Par ailleurs, il se proclame guérisseur et prétend avoir guéri le sida avec une cure à base d’herbes et de bananes.
Grands amateurs de mauvais goût, les Britanniques peuvent depuis peu se procurer un «meilleur ami gay gonflable». C’est le site Gay Star News qui l’a déniché en surfant sur le site de vente par correspondance du géant de la distribution Tesco. Dans la description de l’article, on découvre que ce gadget plutôt cheap est destiné aux enfants dès 3-4 ans (?), surtout aux petites filles, auxquelles il est «toujours prêt à donner un conseil de mode», à «les prévenir si elles ont l’air d’avoir un gros derrière» et à «sortir des vacheries sur quiconque ne porte pas les dernières pompes Jimmy Choo»… entre autres clichés du même tonneau. Le plus fâcheux, selon le site britannique et bon nombre de ses lecteurs: «gay» est écrit «g*y», comme s’il s’agissait d’un gros mot.
Gay Star News a appris que l’article n’était plus disponible de la vente, apparemment à la suite d’une plainte. Tesco a même présenté ses excuses pour le caractère «insultant» de la description. Déçu? Au dernières nouvelles, la poupée gonflable en t-shirt rose est encore disponible chez Amazon.co.uk, où son nom n’est pas censuré. Ben Summerskill, président du lobby LGBT Stonewall prend la chose à la rigolade: «Pourquoi acheter un meilleur ami gay gonflable, quand le modèle réel est disponible en quantité?»
*copines à pédés
Le Cameroun n’a pas de leçons à recevoir de la communauté internationale quant au traitement qu’il réserve à ses minorités sexuelles. Le 20 septembre, alors que le pays passait son Examen périodique universel devant le Conseil des droits de l’homme, son ambassadeur s’est montré agacé par les questions concernant le meurtre du militant Eric Lembembe, en juillet dernier. Après avoir, comme plusieurs de ses collègues, reçu des menaces, le président de l’association de lutte contre le VIH Camfaids avait été retrouvé mort chez lui. Son cadavre portait les traces de tortures.
«Affabulations»
Cette affaire n’a rien à voir avec les droits de l’homme, a martelé Anatole Nkou à la tribune de l’ONU à Genève (voir vidéo ci-dessous, dès la 57e minute). «Rien ne prouve que ce Monsieur a été victime de ses comportements intimes. Il aurait bien pu commettre des exactions capitales et avoir subi un règlement de compte [Les accusations visant les autorités] sont des affabulations – allez regarder dans la vie personnelle de ce monsieur et là, on comprendra comment cette personne est morte.» Nkou a, par ailleurs, ne pas avoir d’éléments nouveaux sur cette affaire.
Niant l’évidence, les autorités camerounaises ont fermement rejeté toute les accusations de persécution, de harcèlement ou d’arrestations arbitraires à l’encontre des LGBT. Pour Yaoundé, l’homosexualité n’est plus poursuivie en tant que telle, mais des personnes qui se livreraient à des actes sexuels en public pourraient l’être (une affirmation démentie par les six cas d’homosexuels présumés arrêtés depuis le début de l’année, note le site CameroonVoice). L’ambassadeur a même estimé que le Cameroun avait fait des progrès sur la voie de l’acceptation de l’homosexualité. «Il y a 20 ans c’etait une problématique inabordable – mais je regrette que personne ne voie que l’homosexualité reste très sensible pour notre pays, pour notre civilisation, pour notre culture.»
«Bassesse»
Neela Ghoshal, une chercheuse à Human Rights Watch qui a travaillé avec le militant assassiné, a dénoncé une «nouvelle bassesse de la part du gouvernement»: «Le Cameroun devrait se concentrer sur l’amélioration de son bilan en matière de droits humains devant l’ONU, plutôt que d’accuser les victimes et de décliner toute responsabilité de protéger les minorités sexuelles et de genre contre la violence et la discrimination.»
Mais quel mouche a piqué Guido Barilla, patron du No 1 mondial des pâtes? Mercredi, au micro de Radio 24, l’industriel s’est lancé, au nom de sa marque, dans une défense échevelée de la «famille traditionnelle» avec la femme aux casseroles. Barilla répliquait à une remarque faite quelques jours plus tôt par la présidente du Parlement italien. Laura Boldrini avait relevé le caractère vieux-jeu, voire carrément sexiste des pubs de la marque. «On ne mettra jamais un couple homosexuel dans nos publicités, a rétorqué l’entrepreneur. Et si les gays ne sont pas d’accord, qu’ils mangent des pâtes d’une autre marque. Chacun fait ce qu’ils veut, tant que cela ne dérange pas les autres»
Le retour de bâton ne s’est pas fait attendre: il a pris la forme d’un vaste appel au boycott relayé sur les réseaux sociaux par des personnalités politiques et par la fédération LGBT nationale Arcigay. Cette dernière a souligné que l’entreprise parmesane contrôlait beacoup d’autres marques, notamment les biscottes Wasa ou, en France, les pâtisseries industrielles Harry’s. Le groupe emploie 8000 personnes et pèse 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires.
Aubaine pour la concurrence
Evidemment, le patron est revenu aujourd’hui sur ses déclarations. Dans un communiqué qui fleure bon la panique au sein du service de comunication, Guido Barilla, 55 ans et père de cinq enfants, s’est excusé des «polémiques et des malentendus qui ont pu heurter les sensibilités». Ses remarques ne visaient qu’à mettre en valeur le rôle de la femme au sein de la famille. Une aubaine pour ses concurrents. «Dans la maison Buitoni, il y a de la place pour tout le monde» affichait la filiale de Nestlé sur sa page Facebook.
Toujours prête à (re)taper fort, la chaîne privée britannique Channel 4 présentera lundi prochain un nouveau concept d’émission TV à dimension «sociétale». «Sex Box» (rien à voir avec les édicules qui font la fierté de Zurich) propose à des couples de faire l’amour sur le plateau de l’émission, avant de partager leur expérience avec le public et avec quatre «sexperts». Que l’on se rassure: les ébats se dérouleront dans une chambre aux parois opaques et pourvues d’une isolation phonique. Les débats qui suivront seront, eux, totalement libres de censure, assure Channel 4.
Un couple de trentenaires gay se prêtera au jeu, tout comme deux couples hétéros. Les deux volontaires homos ont expliqué vouloir, par leur participation, «faire éclater les mythes sur la sexualité gay». Il n’en reste pas moins que le show a déclenché une polémique au Royaume-Uni, où Channel 4 est accusée de racolage et d’hypocrisie. «Sex Box» fait partie d’une «campagne» de la chaîne pour une «sexualité réelle» — une réponse à l’explosion de la pornographie sur internet.
«L’absence d’homme n’est pas un problème médical.» La ministre de la Santé espagnole l’avait prévenu: il n’est plus question que les services de santé publique aident les femmes seules et les couples de lesbiennes à faire des enfants. La démarche a été récemment confirmé par un haut fonctionnaire à des représentants de la fédération nationale des associations LGBT, rapporte le blog DosManzanas. Actuellement, les régions ont une large marge de manoeuvre pour accorder ou non ces prestations. Les directives sont plutôt floues: elles prévoient la procréation médicalement assistée (PMA) en cas de «diagnostic de stérilité ou d’une indication clinique établie en accord avec les programmes de chaque service de santé.»
Les associations LGBT ont qualifié ce projet de «discriminatoire et donc de contraire à la Constitution». Les dirigeants de la Santé publique «ont reconnu qu’il ne s’agissait pas d’une mesure économique, parce que le coût de ces prestations est parfaitement gérable, mais ils n’ont pas voulu reconnaître qu’il s’agit d’une mesure idéologique. Or nous ne voyons pas d’autre motif», a commenté un représentant de la Fédération. En juillet dernier, quand le gouvernement avait lancé l’idée de cette réforme, les groupes LGBT avaient relevé que des figures du Parti populaire au pouvoir avait eu accès à la PMA dans des établissements publics, alors qu’elles étaient célibataires. A son arrivée au pouvoir, en 2011, le Premier ministre Mariano Rajoy n’avait pas caché son intention de revenir sur certaines des lois emblématiques de son prédécesseur socialiste, notamment quant à l’égalité de traitement entre couples homos et hétéros.
Les cliniques privées, qui accueillent de nombreuses Européennes, ne sont pas concernées par ces mesures. Par ailleurs, certaines région comme l’Estrémadure (pourtant gouvernée par la droite) ont déjà souligné qu’elles continueraient à proposer la PMA aux couples de femmes qui le souhaitent.
Au moins deux membres de la communauté gay kényane sont morts dans l’attaque du centre commercial Westgate. C’est le site britannique Gay Star News qui a relayé la nouvelle, rapportée par Denis Nzioka, un militant LGBT, sur son profil Facebook. «Etant donné qu’ils n’étaient pas sortis du placard auprès de leur famille, je ne peux pas révéler leur nom, mais je présente mes condoléances aux familles des victimes. RIP+ CGK et EHM.» Nzioka a également mentionné qu’un troisième gay était aux mains des assaillants somaliens. L’attaque, lancée samedi dans le complexe de magasins bondé, a fait 61 morts, dont des femmes et des enfants, selon le bilan révisé, après avoir frisé les 70 morts. Parmi eux, une quinzaine d’expatriés ou d’étrangers de passage à Nairobi.
Polémique
L’information a provoqué un début de polémique sur le site britannique. Certains lecteurs ont estimé que la présence de gays parmi les victimes des terroristes ne présentait aucune pertinence. «Faire ressortir la sexualité de deux personnes assassinées sur 70 – quand cela n’a rien à voir avec leur sexualité – ça tombe à plat», écrit l’un d’eux. Tris Reid-Smith, rédacteur en chef de Gay Star News, a répliqué: «Comme un journal français rapporte la présnce de victimes françaises, nous avons mis en lumière les vicimes LGBTQI des cette tragédie. Il ne s’agit pas de “distinguer” certaines victimes – nous nous préoccupons de chacune d’elles, mais nous produisons de l’information sur notre communauté.»
Sur son blog, le journaliste Paul Canning est revenu sur les réactions négatives à la publication de cet article. «Si cette attaque était survenue à Brighton, est-ce que cela aurait sonné faux de dire “La communauté gay de Brighton est en deuil”? Certains pourraient ricaner à l’idée qu’il y ait une “communauté gay” après tout, et se demander pourquoi parler de la perte de deux de ses membres. C’est parce que nous sommes assez privilégiés pour nous permettre d’être sarcastiques à ce sujet. Les Kényans n’ont pas ce luxe.»
L’année dernière, l’Amérique ignorait tout de Vicco. Il faut dire que ce village endormi des Appalaches, avec ses rues envahies par les mauvaises herbes et ses bâtiments abandonnés, ressemble à beaucoup d’autres, dans un coin du Kentucky marqué par les ruines de son passé minier. Un paysage a priori peu hospitalier pour les LGBT. Et pourtant, en janvier dernier, Vicco a adopté une ordonnance interdisant la discrimination basée sur l’identité de genre et sur l’orientation sexuelle dans les services publics, le logement et l’emploi. Jusque là, seules cinq grandes villes de l’Etat – très conservateur – avaient pris de telles dispositions.
Barouf
Un bled de 330 habitants à l’avant-garde des droits LGBT: l’affaire n’est pas passée inaperçue. La ville a été citée en exemple par des politiciens, dont la juge de la Cour suprême Elena Kagan. Vicco a eu son quart-d’heure de gloire dans les médias américains, qui se sont pressés dans ses (deux) rues. «Je ne trouve pas que ce soit si divertissant, mais d’autres pensent que c’est une situation insolite», soupire le maire, Johnny Cummings, un coiffeur ouvertement gay à l’origine du texte. «On s’est amusé de tout ce barouf, ajoute le chef de la police locale, Tony Vaughn, mais notre but est de faire revivre une petite ville, d’avoir des jobs et de revitaliser le secteur.»
Pour l’instant, Vicco n’a pas vu affluer des gays désireux de goûter aux plaisirs de la vie rurale. En revanche, de nouvelles perspectives se sont ouvertes. Si la mairie a reçu quelques lettres de désapprobation, elle a surtout vu arriver une avalanche de courrier de soutien. Et des dons, allant de 25 dollars «pour payer la tournée de bières» à 90’000 dollars, promis par une famille californienne pour payer un terrain de jeu flambant neuf aux enfants du village. Au total, c’est une manne de 200’000 dollars qui devrait aboutir dans les caisses municipales, soit deux tiers du budget annuel de la ville. L’argent devrait servir à aménager les bords de la rivière locale pour les promeneurs et les pêcheurs, mais aussi à restaurer des bâtiments à l’abandon et à réparer les trottoirs. Cerise sur le gâteau, un projet de téléréalité consacré à la renaissance du village est actuellement en préparation.
Exemple
Surtout, la démarche de Vicco donne des idées aux autres localités de la région, qui débattent également de lois similaires. Pour Chris Hartmann, de Fairness Campaign, un groupe LGBT de l’Etat, le cas de Vicco montre à quel point les habitants du Kentucky et de l’Amérique rurale en général, souhaitent «se débarrasser des stéréotypes» qui leur collent à la peau. Malgré cela, tout le monde n’est pas ravi de la nouvelle étiquette LGBT-friendly de Vicco. Certains locaux auraient même menacé de déménager. «Mon avis, explique Kim Sturgill, une habitante de la région, était qu’ils auraient mieux fait de garder ça dans le placard. Ce que les gens font, c’est leur affaire, mais là, on met le bazar dans la ville».
Source: AP/HuffPo
Réunis ce week-end, les dirigeants de l’Eglise protestante du Canton de Vaud ont définitivement adopté le principe d’un «rite» célébrant l’union des couples de même sexe. Cette idée, déjà acceptée en novembre dernier, avait provoqué de forts remous. Une pétition émanant des milieux évangéliques avait rassemblé quelque 3000 signatures. Elle mettait en garde contre le creusement d’un profond fossé au sein de la communauté.
Le Synode a balayé les objections. Au micro du «19:30» de la RTS, c’est une avocate inattendue qui a défendu le nouveau rite : Suzette Sandoz. Membre du Synode, l’ancienne conseillère nationale (connue pour son hostilité au partenariat enregistré) a expliqué que l’assemblée avait «décidé de montrer qu’[elle] n’était pas fermée à l’accueil des personnes qui ont une autre forme de vie – en l’occurrence reconnue par le droit civil.» Les premiers rites pourraient être célébrés avant la fin de l’année. Ils consisteront en une lecture de la bible, une prédication et une prière pour le couple. On ne parle pas de bénédiction, et encore moins de mariage, pour ces cérémonies qu’aucun pasteur ne sera tenu de célébrer.
Neuf autres Eglises locales, notamment celles de Berne-Jura et de Fribourg, ont suivi la même démarche. Les cantons historiquement protestants de Genève de Neuchâtel ont par contre rejeté toute célébration des unions homosexuelles.
En plus de 80 questions, l’enquête réalisée par Santé Plurielle en 2012 a abordé presque tous les aspects de la santé: estime de soi, coming out, contrôles médicaux, consommations, cancers, pratiques sexuelles, et aussi identité de genre: «C’était très important pour nous que l’enquête concerne toutes les femmes quelle que soit leur identité de genre ou leur manière de se définir par rapport à leur orientation sexuelle», précise Sylvie Berrut, statisticienne ayant participé à la réalisation de l’enquête et à l’analyse des résultats et coordinatrice du projet.
Grâce à une diffusion active via les milieux associatifs LGBTIQ et les réseaux féministes et sanitaires, l’enquête rencontre le succès: plus de 350 réponses valides et un panel de questionnées de 15 à 70 ans passés. De quoi permettre un vrai regard sur la santé des FSF (femmes ayant des rapports sexuels avec des femmes) aujourd’hui en Suisse romande.
Quelques résultats
81% des répondantes ont décrit leur état de santé comme bon ou très bon, ce qui est légèrement plus bas que la moyenne des femmes en Suisse. Contrairement à ce qui a été observé dans d’autres pays, les lesbiennes et bies de Suisse romande ne semblent pas être plus souvent en surpoids que les autres.
Inquiétante, la proportion de FSF ayant fait au moins une tentative de suicide: 13% chez les personnes ayant répondu à l’enquête. De plus, la majorité des répondantes ont ressenti leur attirance pour les femmes pour la première fois entre 14 et 16 ans et c’est aussi dans cette tranche d’âge que se situe le pic des premières tentatives de suicide. «Il est important, quand il s’agit de santé mentale et d’orientation sexuelle à l’adolescence, de ne pas oublier les femmes.», note Anne Descuves, cheffe de service de la consultation de santé sexuelle à PROFA, «Ces résultats pourraient le rappeler aux professionnel-le-s en contact avec des jeunes.» Les taux de cancer du sein, de consommation de tabac et d’alcool ou l’indicateur de santé mentale diffèrent aussi des moyennes suisses, soulignant le besoin d’une prévention ciblée et active auprès des FSF.
Les résultats détaillés, analysés par Mmes Descuves et Berrut, seront présentés dès le 6 Septembre dans toute la Suisse Romande. L’occasion aussi de rencontrer des intervenants qui prennent part à la santé de la population FSF et de créer des moments d’échange. Les présentations sont ouvertes à tous: associations, professionnel-le-s de la santé, du social, de l’éducation ou personnes simplement intéressées par la thématique.
Un outil pour l’avenir
«On veut que le plus de gens possible aient accès aux résultats de l’enquête et qu’ils soient utiles!», rappelle Sylvie Berrut. Le spectre des questions de l’enquête étant très large, il y a fort à parier que ses résultats serviront à plus d’un projet.
Au sein de PROFA, par exemple, on parle déjà de rédiger un «guide du bon accueil» distribué à tous les collaborateurs (réceptionnistes, secrétaires, personnel de santé,…) pour prendre les bons réflexes et ne pas omettre les diversités d’orientation sexuelle et d’identité de genre. Une enquête ayant mis en relief que la santé des femmes lesbiennes et bies dépendait directement de la qualité de l’offre, il est donc important que les structures de santé adaptent leur accueil et soient sensibilisées à cette population.
«Des chiffres qui aideront aussi à asseoir des demandes politiques », souligne Sylvie Berrut. Par exemple, pour étayer la demande d’inclure la question de l’orientation sexuelle dans l’Enquête Suisse sur la Santé réalisée par l’OFS. «Souvent, lors de demande spécifique, Santé PluriELLE comme d’autres se retrouvait confrontée à la réponse «Il n’y a pas de chiffres, rien ne prouve que la population FSF aient des besoins spécifiques.» Et pourtant!
Naissance d’une enquêteL’idée d’une enquête sur la santé des lesbiennes et bies, cis ou transgenres flottait dans l’air depuis longtemps. Mais une réalisation d’une telle ampleur demande l’union des forces et c’est d’une rencontre que cette enquête a vu le jour.
Au sein de la Fondation PROFA, un processus de questionnement sur l’accueil et les problématiques des FSF s’était engagé. Lorsqu’Anne Descuves réalise un master en Santé et soins communautaire, elle pense donc à traiter de cette problématique: «A l’époque, le CheckPoint ouvrait dans le canton de Vaud et il était clairement mentionné qu’il ne s’adressait qu’aux hommes et aux trans. On se demandait donc où étaient les FSF et quels pouvaient être leurs besoins.» Plusieurs rencontres ont lieu avec des associations: Les Klamydia’s, Lestime, Vogay, Lilith et Santé PluriELLE (LOS), des séances autour des besoins et des spécificités des FSF en matière de santé qui aboutirent à la rédaction du questionnaire.
Voilà donc la Suisse enfin munie de ses propres statistiques concernant la santé des FSF. De quoi donner des impulsions tant dans les milieux politique, médical qu’associatif!
» Tout l’agenda des présentations des résultats de l’enquête sur www.sante-plurielle.ch
» Suite de l’article: Santé nouvelle vague
Le milieu associatif a bien compris qu’en matière de santé l’adéquation entre offre et demande n’était pas toujours simple et, depuis quelques années, un nouveau souffle vient gonfler les voiles de la santé des femmes lesbiennes et bies. Un souffle qui se veut ludique, décomplexé et qui tend à rendre à nouveau les femmes actrices de leur bien-être. Car la santé se révèle être aussi une affaire communautaire.
L’idée de réappropriation de leur corps et de leur santé par les femmes ne date pourtant pas d’hier, puisque, déjà dans les années 70, le MLF et ses émules lancèrent des démarches telles que des auto-examens, des ateliers de prise de conscience de son corps, etc… De bonnes idées qui, au fil du temps et des changements inhérents aux milieux associatifs, s’étaient étiolées, la santé et même la santé sexuelle s’étant institutionnalisées. Mais le vent des années 2010 est déjanté et les initiatives fleurissent: brochures, vidéos, ateliers, l’imagination ne manque pas pour aborder seins, vagins, contrôle gynécologique, IST et autres avec simplicité. Florilège:
Réinventer la roue
Histoire de ne pas patauger dans la semoule chacun de son côté et de partager ses bonnes (ou moins bonnes) idées, des rencontres inter- associatives ont été organisées à Lyon grâce à l’association Frisse (femmes, réduction de risques et sexualité). Ainsi, pas moins d’une trentaine de personnes de France, Suisse et Belgique se sont retrouvées pour parler de santé, de risques et des solutions et des projets trouvés par chacune. Echanges, réflexions, partages loin de l’esprit de clocher et des «secrets industriels» qui permettent de faire naître de nouvelles dynamiques et d’aller de l’avant.
Dessine-moi une moule
A Lille, l’association LGBTIQ et Féministe J’en suis J’y reste, elle aussi préoccupée par la santé des femmes, a décidé de créer une brochure et du matériel de prévention autours des cancers féminins (utérus et sein). Plus le projet prend forme, plus l’idée d’illustrer elles-mêmes le document s’impose: «Les visuels «médicaux» sont un peu rébarbatifs, effrayants et ils n’étaient pas cohérents avec notre démarche féministe», relève Isabelle Sentis, l’une des instigatrices.
Ainsi, un atelier ouvert à toute femme le désirant se met en place. L’idée est simple, mais efficace: rassembler et fédérer des femmes autours d’un thème (les cancers) souvent tabou ou effrayant en découvrant la gravure. Les ateliers auront lieu 3 ans de suite dans différents lieux: le centre de l’association, un atelier d’artistes contemporaines et un centre féministe, Les Violettes. Isabelle poursuit: «Permettre aux femmes d’entrer en interaction à propos de sujets difficiles c’est aussi offrir un temps de bienveillance et d’entraide très dynamisant.».
La production de ces ateliers a donné le jour à 2 brochures, un album à colorier «Vulves à parer de couleurs », des badges, des culottes et une exposition. «On aime ou on n’aime pas, mais des gravures de vulves et de seins sont des objets interpellants et balader notre expo permet de donner envie aux gens d’innover autour de la santé», termine Isabelle. D’ailleurs, l’expo «O seins des amazones» est à découvrir à Genève du 12 octobre au 2 novembre dans les locaux de Lestime qui met également sur pied une journée santé. Destinée aux «lesbiennes, bies, trans et amies hétérosexuelles », elle sera en partie animée par Isabelle Sentis.
Au programme: un atelier créatif autour des archives militantes histoire de ne pas perdre les savoirs, de s’inspirer de ce qui a été fait tout en repétrissant les choses à la sauce actuelle. L’importance de la communication intergénérationnelle sera aussi évoquée à travers ces matériaux. L’atelier débouchera sur un moment d’échange prévention sur la santé et la présentation des nouveaux réseaux ainsi que du matériel d’information sur les cancers féminins.
5 règles d’or1. Même si le spéculum tu n’affectionnes pas, chez ton gynéco régulièrement tu te rendras.
2. Ton intimité tu connaîtras et aux étrangetés attentives tu resteras.
3. Tes pratiques sexuelles ne regardent que toi, mais si à une bonne prise en charge médicale elles contribuent, à ton médecin tu en parleras.
4. Tes seins tu chouchouteras et pour ce faire tu palperas.
5. D’avoir une bonne estime de toi tu essayeras, car plus tu t’aimeras, mieux de toi soin tu prendras.
C’est sans doute du jamais-vu dans un Parlement national: des membres du Mouvement cinq-étoiles ont réalisé un kiss-in sur les bancs de la Chambre des députés italienne, jeudi soir. Plusieurs élus de la formation de l’ancien comique Beppe Grillo se sont tournés vers leurs collègues du même sexe pour les enlacer ou les embrasser sur la bouche. D’autres ont brandi des pancartes réclamant «davantage de droits» pour les minorités sexuelles, rapporte TheLocal. L’Italie reste le dernier pays d’Europe occidentale qui n’offre aucune reconnaissances aux couples de même sexe.
Loi bidon
Cet acte symbolique s’est déroulé au cours d’un débat sur une loi anti-homophobie et anti-transphobie finalement largement acceptée, par 354 voix contre 79. Une victoire pour les droits des LGBT en Italie? Loin de là. Les associations ont, au contraire, très mal accueilli ces dispositions, qualifiées de «non-sens» ou de «pire loi possible». Ils rappellent que le projet initial a été vidé de toute substance par les députés: il ne comprend plus de protection explicite contre les discrimination et il admet que des «opinions» contre les gays et les trans soient «exprimées dans des organisations politiques, culturelles ou religieuses».
En se rendant à une banale consultation ophtalmologique à l’hôpital d’Aarau, Christian Zimmermann a eu une désagréable surprise au moment de remplir sa fiche personnelle. Pas moyen de mentionner qu’il était en partenariat enregistré sous la rubrique «état-civil». Le système n’admettait pas cette possibilité, lui a-t-on dit. Pourtant, Christian et son compagnon sont unis légalement depuis plus de six ans. La Loi sur le partenariat enregistré est entrée en vigueur en janvier 2007, 18 mois après son adoption en votation populaire.
«Marié», faute de mieux
«Je me suis senti humilié et discriminé qu’une loi qui a été acceptée par le peuple et pour laquelle je me suis moi-même battu ne soit toujours pas mis en œuvre, huit ans plus tard», raconte Christian, 41 ans, à l’«Aargauer Zeitung». Après que le personnel lui a proposé de mentionner son partenariat dans le champ «remarques», Christian a finalement décidé de s’annoncer comme «marié»: «C’est ce qu’il y a de plus proche de mon état-civil», estime-t-il.
«On nie ainsi la vie de cet homme», juge Alicia Parel, secrétaire de l’association suisse des gays, Pink Cross, qui parle d’«hétérocentrisme» plutôt que de volonté discriminatoire. Elle note que tous les cantons et toutes les organisations ne sont pas encore au point avec la nouvelle loi, et que Pink Cross est encore parfois contactée à ce sujet. Récemment, certains cantons comme Saint-Gall n’avaient même pas daigné modifier leurs feuilles de déclarations d’impôts à l’intention des couples de même sexe.
Inexplicable
L’hôpital cantonal d’Argovie ne s’explique pas comment le changement dans les bases de données n’a pas été fait en 2007. La porte-parole de l’établissement assure qu’aucun patient n’a été lésé, notamment en ce qui concerne les droits de visites accordés aux proches. Le registre aurait été modifié «immédiatement» après le cas de Christian – dont on a pourtant peine à croire qu’il soit le premier.
Six mois après son élection, le pape François continue de voler les mitres sur les têtes de ses évêques et cardinaux. Dans une interview-fleuve publiée hier simultanément dans les revues jésuites du monde entier, le pape François critique ouvertement – et avec humour – l’Eglise léguée par ses prédécesseurs, obsédée par les questions de doctrine morale. Et le saint père de plaider pour une rupture d’avec un catholicisme qui «met le dogme avant l’amour».
«Nous ne pouvons pas insister seulement sur les questions liées à l’avortement, au mariage homosexuel et à l’utilisation de méthodes contraceptives. Ce n’est pas possible. Nous devons donc trouver un nouvel équilibre, autrement l’édifice moral de l’Église risque lui aussi de s’écrouler comme un château de cartes, de perdre la fraîcheur et le parfum de l’Évangile.»
Pour le premier pape issu de l’ordre jésuite, il n’est pas question de changer la doctrine, mais l’accent est à mettre ailleurs: dans une communauté au service des plus pauvres et des marges:
«Je vois l’Église comme un hôpital de campagne après une bataille. Il est inutile de demander à un blessé grave s’il a du cholestérol ou si son taux de sucre est trop haut ! Nous devons soigner les blessures. Ensuite nous pourrons aborder le reste.»
Sur la question homosexuelle, François est revenu sur ses déclarations du mois dernier, quand de retour de Rio, il avait invité les catholiques à «ne pas juger» les personnes homosexuelles:
«A Buenos Aires j’ai reçu des lettres de personnes homosexuelles, qui sont des “blessés sociaux” parce qu’elles se ressentent depuis toujours condamnées par l’Église. Mais ce n’est pas ce que veut l’Église. Lors de mon vol de retour de Rio de Janeiro, j’ai dit que, si une personne homosexuelle est de bonne volonté et qu’elle est en recherche de Dieu, je ne suis personne pour la juger. Disant cela, j’ai dit ce que dit le Catéchisme [de l’Église catholique]. La religion a le droit d’exprimer son opinion au service des personnes mais Dieu dans la création nous a rendu libres: l’ingérence spirituelle dans la vie des personnes n’est pas possible. Un jour quelqu’un m’a demandé d’une manière provocatrice si j’approuvais l’homosexualité. Je lui ai alors répondu avec une autre question: “Dis-moi: Dieu, quand il regarde une personne homosexuelle, en approuve-t-il l’existence avec affection ou la repousse-t-il en la condamnant?”»
» L’interview complète en français dans la revue «Esprit».
Le 15 août 2012, Floyd Corkins avait fait irruption au Family Research Council, un organisme militant contre le mariage pour tous, en plein centre de Washington. Il était muni d’une arme, de quantités de munitions et de sandwiches achetés chez Chick-fil-A, une chaîne de fast-food alors au cœur d’une polémique sur son soutien aux organisations opposées au mariage homosexuel. Corkins avait été maîtrisé par un garde de sécurité non armé qu’il avait blessé en entrant dans les locaux. Il a ensuite avoué qu’il avait l’intention de tuer autant de personnes que possible et d’écraser les sandwich sur le visages de ses victimes.
Pardon
Au cours de son procès, le jeune homme de 29 ans a présenté ses excuses. «Je me rends compte que la violence n’est jamais un moyen de réaliser un but politique», a-t-il déclaré. Le vigile, Leo Johnson, a dit qu’il le pardonnait à Corkins et que Dieu «les avait sauvés tous les deux». La fusillade de lundi, qui a fait 12 morts sur un site de l’US Navy, était dans tous les esprits durant les débats. Pour le procureur, Corkins n’était «pas moins déterminé ni moins préparé» qu’Aaron Alexis, l’auteur de la tuerie.
Le Parquet avait requis 45 ans de prison pour Corkins en vertu de la Loi antiterroriste. Sa peine a été réduite à 25 ans. La défense a fait valoir que le prévenu était traité pour des troubles mentaux au moment de l’attaque.
Apôtre des «valeurs familiales», le directeur du Family Research Council, Tony Perkins, n’a pas manqué l’occasion de fustiger le mouvement LGBT. L’affaire, selon lui, «envoie un message fort à ces activistes qui cherchent à réduire au silence ceux qui croient en un mariage naturel.»
Sur les 482 candidats au Grand Conseil et au Conseil d’Etat sollicités, 193 ont répondu à un questionnaire de la Fédération des associations LGBT genevoises (rassemblant Lestime, Dialogai, l’Association 360, Think Out et Parents d’homos) sur une plateforme internet dédiée. Cette démarche, effectuée pour la première fois au niveau genevois sur les thématiques LGBT, a permis de constater un fort consensus sur des questions concrètes actuellement en débat dans le canton. Oubli, manque d’intérêt pour les questions proposées, allergie aux questionnaires ou volonté de ne pas se profiler négativement: toujours est-il que le taux de participation est très bas dans les rangs des partis de droite. Seul un candidat PLR sur 6 a fait parvenir ses réponses; à peine plus au MCG, et 26% à l’UDC. Au PS et chez les Verts, en revanche, le taux grimpe à 77%.
«Banalisation»
Dans le détail, le principe de la prévention de l’homophobie et de la transphobie dans les milieux de l’éducation bénéficie d’un très large soutien dans tous les partis. Non sans «réserves», dont certaines ravivent le mythe que parler d’homosexualité à l’école reviendrait à «influencer» les jeunes. Ainsi Zora Masé (UDC) pense «que l’homosexualité étant très minoritaire, elle ne devrait pas être banalisée auprès des jeunes qui pourraient être influencés et franchir le pas vers l’homosexualité.»
Inscrire la non-discrimination liée à l’identité de genre dans la Constitution genevoise? Les réponses sont plus partagées, notamment au centre-droit. Plusieurs candidats, comme le Conseiller d’Etat Pierre Maudet (PLR), rappellent que les formulations des Constitutions cantonales et fédérales suffisent (même si cette dernière ne précise pas l’identité de genre ou l’orientation sexuelle comme facteur de discrimination, ndlr.) D’autres réponses sont plus curieuses: «Oui, à la condition que le voisinage ne soit pas incommodé», avance Daniel Pastore (MCG)…
Méfiance
Pour cette question comme pour les suivantes, on perçoit une méfiance à l’égard d’un péril «communautariste». A la proposition de créer un centre d’écoute pour les victimes d’homophobie et de transphobie, certains candidats renvoient à l’exigence d’une protection contre l’«hétérophobie», comme Cédric Lustenberger (MCG). La méfiance s’accroît dès qu’il s’agit d’ouvrir le porte-monnaie de l’Etat pour l’ouverture de nouveaux postes. A gauche comme à droite, on rappelle le risque de créer des doublons entre les différents services et on renvoie la balle aux associations. Mais attention: le soutien financier aux associations LGBT ne doit pas finir en«arrosage et engraissement des piques-assiettes», prévient Sébastien Ecuyer (EàG). D’autres excluent tout soutien. «L’Etat n’a pas pour vocation de financer des centres, propagandes etc. pour chaque minorité», écrit Marc Fuhrmann (UDC), en réponse à la proposition de créer un centre d’écoute pour les victimes d’homophobie et de transphobie.
Maladie
Seule question sociétale de ressort fédéral: les candidats ont été interrogés sur le projet d’autoriser l’adoption par le conjoint de même sexe de l’enfant de son partenaire, actuellement en débat à Berne. Si la majorité des candidats genevois ayant répondu expriment leur soutien au futur texte (notamment au PDC, pourtant très divisé au niveau fédéral), les réticences sont nombreuses. Chez certains prétendants, comme Jérémy Gardiol (UDC), les masques tombent: «Il faut totalement arrêter ce processus, écrit-il. Un enfant a besoin d’une mère et d’un père, et si la nature nous à crée comme cela, il faut la respecter. [...] Pour régler des maladies nous mettons les personnes concernées dans des centres spécialisés pour les soigner. L’homosexualité est une maladie.» Sa réponse lui a valu un rappel à l’ordre de la présidente du parti, Céline Amaudruz. «Je ne peux pas cautionner ces propos, qui n’engagent que lui», a-t-elle déclaré dans les colonnes de «20 minutes».
» Découvrez toutes les réponses des candidats aux élections du 6 octobre sur le site de la Fédération genevoise des associations LGBT
Une mini «gay pride» dans les rues de Bakou, le 7 septembre dernier, a pris le public azerbaïdjanais par surprise. C’est la première fois qu’un rassemblement LGBT avait lieu dans cette ex-république soviétique à majorité musulmane. Selon le site oxu.az, la manifestation s’est limitée à une poignée de jeunes qui se sont photographiés avec des drapeaux arc-en-ciel dans le centre de Bakou. Passée totalement inaperçu, l’événement a ensuite donné lieu à une tempête de commentaires hostiles sur les réseaux sociaux. Des utilisateurs ont qualifié la marche d’«outrage» à interdire «comme en Russie», et ont exprimé leur «peur pour les générations à venir».
Concept inconnu
La communauté LGBT azerbaïdjanaise vit cachée, malgré la dépénalisation de l’homosexualité dans ce pays, en 2001. En 2012, la tenue du Concours Eurovision à Bakou avait donné lieu à une polémique sur le caractère gay de l’événement (alimenté par le voisin iranien). Les autorités avaient alors argumenté que le mot «gay pride» n’existait pas dans la langue azéri.
Par ailleurs, cette semaine, les médias locaux ont rapporté la découverte du corps d’un homme de 53 ans sur le bord d’une autoroute, dans la banlieue de Bakou, rapporte PinkNews. L’homme, qualifié d’«homosexuel», aurait été tabassé et poignardé à mort. On ignore si ce meurtre est lié à la polémique sur la «gay pride» du septembre.
Par une photo sur Twitter publiée hier, le milieu de terrain des Queens Park Rangers (et ancien de l’OM) a lancé un appel à ses collègues de Premier Leage à «rejoindre le mouvement des lacets arc-en-ciel». «Montrez que la sexualité des gens ne devrait pas être un problème!», a ajouté le footballeur de 32 ans. Son soutien de longue date aux droits des LGBT avait donné lieu à des rumeurs sur son orientation sexuelle lancées par la presse de caniveau, l’an dernier. L’opération est soutenue par le bookmaker Paddy Power et l’ONG Stonewall UK.
Le mois dernier, des athlètes suédoises avaient fait sensation aux championnats du Monde, à Moscou, en se peignant les ongles aux couleurs du rainbow flag.
Faire répondre de leurs actes trois des plus farouches partisans de la peine de mort à l’encontre des homosexuels ougandais: c’est l’objectif d’un militant hétéro des droits de l’homme qui a porté plainte devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye. Non sans s’exposer lui-même à des menaces de mort, Magembe Norman a lancé cette démarche au printemps dernier, au nom de la communauté LGBT de son pays. Il vient de recevoir une réponse de la CPI, assurant que sa demande était en cours d’analyse, rapporte le site britannique Gay Star News.
«Tuer chaque gay jusqu’au dernier»
La plainte de Norman pour «crime contre l’humanité» vise le membre du Parlement ougandais David Bahati. Il s’agit du principal promoteur d’une loi qui prévoit de punir de la peine capitale les personnes ayant des rapports sexuels avec des personnes de moins de 18 ans, avec des handicapés, ainsi qu’en cas de séropositivité et de «récidive». Le texte, sous différentes moutures, refait surface régulièrement à l’assemblée de Kampala. Bahati avait en outre déclaré que son but ultime était de «tuer chaque gay en Ouganda, jusqu’au dernier».
Norman veut également traduire devant la CPI le pasteur Martin Ssempa, organisateur de manifestations violemment homophobes, ainsi que le rédacteur en chef du magazine «Rolling Stone», Giles Muhamel, qui en 2010 avait publié une liste de 100 homosexuels présumés sous le titre «Pendez-les». Une des personnes citées à l’époque, le militant LGBT David Kato, avait été assassiné quelques mois plus tard. L’initiative de Magembe Norman auprès de la justice internationale s’accompagne d’une pétition récemment lancée sur le site Change.org.
Il y a quelques temps encore, les initiales «A&F» s’affichaient fièrement, en grosses lettres, sur le torse de tout gay américain qui se respecte. Mais Abercrombie & Fitch semble avoir entamé une descente aux enfers, victime des obsessions esthétiques de sa direction et d’une série de contre-coups de pub. Le label (qui pèse pas moins de 3 milliards de dollars) voit la valeur de ses actions plonger en Bourse, après des mois de baisse des ventes. Plusieurs magasins ont mis la clé sous la porte, dont l’unique et éphémère enseigne de Suisse, à Zurich.
Rondes et pauvres s’abstenir
Pour le quotidien français «Les Echos», la marque paie une série de scandales allant de la suppression des assortiments XL et XXL dans les collections femmes (messages aux rondes: vous n’êtes pas les bienvenues dans les magasins) au licenciement de collaborateurs ne correspondant pas aux canons esthétiques de la marque – récemment une employée voilée. En outre, les publicités à grands renforts de minets impeccablement musclés (blancs de préférence) semblent avoir lassé une partie de la clientèle. D’autant que le patron, le fantasque Mike Jeffries, a multiplié les déclarations fracassantes aux relents de body fascism. «Dans chaque école il y a les gamins cool et populaires, et ceux qui ne le sont pas vraiment. Nous, on vise les gamins cool», avait déjà affirmé le businessman en 2006. Depuis lors, le «bad buzz» n’a fait que s’amplifier. Jeffries avait ensuite balancé qu’il fallait «plutôt brûler» ses fringues «que les donner aux pauvres».
En mai dernier, un étudiant a pris le contre-pied de cette déclaration, et a filmé une distribution de vêtements griffés «A&F» à des SDF. Bien que sévèrement critiquée comme une instrumentalisation des populations marginalisée, l’opération «Fitch the Homeless» a fait le tour du web.
La tour de vis donné par le voisin russe continue d’inspirer les politiciens extrémistes de Lituanie. Pas moins de quatre textes antigay ou antitrans attendent les parlementaires lituaniens au mois décembre prochain. Le premier propose d’interdire purement et simplement le recours à la chirurge de réassignation sexuelle pour les trans. Motif: les interventions soulèveraient des «questions morales et éthiques» insolubles. Au passage, le projet de loi nie le vécu des personnes trans, assurant que le sexe est «déterminé génétiquement au moment de la conception».
«Dénigrement public des valeurs morales»
Un deuxième texte vise à prévenir tout adoption (future) par des couples de même sexe en inscrivant dans la Constitution que «tout enfant à un droit naturel à un père et une mère». Les familles monoparentales apprécieront. Troisième paquet, tout aussi mal ficelé, présenté aux députés du Seimas: une proposition de limiter le droit à manifester pour les organisations LGBT en introduisant un délit de «dénigrement public des valeurs morales constitutionnelles» avec à la clé des amendes pouvant 2400 fr. (2000 euros). Un autre texte, pas encore placé à l’ordre du jour, prévoit aussi de faire supporter les charges de sécurité aux organisateurs de manifestations.
Une dernière proposition, particulièrement tordue, prévoit de légaliser les discours de haine envers les minorités sexuels. Les «critique du comportement et des pratiques sexuels, croyances ou convictions, ou la persuasion à les changer ne peuvent être qualifiés de harcèlement, de dénigrement, ou encore d’incitation à la haine ou à la discrimination», précise le projet de loi.
Le député d’extrême droite Petras Gražulis serait derrière plusieurs de ces textes. Cet agitateur antigay avait déjà perturbé plusieurs gay prides dans la république balte. Il était aussi à l’origine de plusieurs propositions – rejetées ou invalidées – visant à réprimer la soi-disant «propagande homosexuelle», ces dernières années. Vilnius assure la présidence de l’Union européenne jusqu’à la fin de l’année.
Source: «Lithuanian Tribune»
Il y a 15 ans mourait Matthew Shepard, un nom devenu un symbole pour toutes les victimes de violences homophobes. Le calvaire du jeune homme de 21 ans, battu et torturé à mort par deux hommes, Aaron McKinney et Russell Henderson, a mené à l’adoption d’une loi contre les crimes de haine aux Etats-Unis, en 2009, et à d’innombrables commémorations et initiatives à travers le monde.
Prostitution et crystal
Mais voici qu’un nouveau livre sur l’affaire crée la polémique. Stephen Jimenez, un journaliste gay, affirme que McKinney, un des deux meurtriers, vivait secrètement sa bisexualité. Au fil de 13 ans d’enquêtes sur le terrain, à Laramie, Wyoming, Jimenez a accumulé des témoignages qui tracent le portrait d’un jeune homme qui se prostituait auprès d’hommes afin de s’acheter de la drogue. En outre, il aurait eu plusieurs rapports sexuels avec Shepard, lui-même gros consommateur de stupéfiants. Or selon l’auteur, Shepard avait réceptionné 170g de crystal meth peu avant son assassinat. Cette drogue de synthèse aurait été convoitée par ses deux futurs meurtriers, en état de manque.
Dans «The Book of Matt: Hidden Truths About The Murder of Matthew Shepard», Jimenez analyse comment les questions de toxicomanie et des effets des méthamphétamines au moment du crime n’ont pas été prises au sérieux au cours du procès. Les débats avaient tourné autour de l’orientation sexuelle de Shepard, ouvertement gay. Quant aux deux prévenus, ils avaient prétendu avoir agi sous le coup de la «panique homosexuelle», une pulsion prétendument incontrôlable face à des avances d’une personne du même sexe. Aaron McKinney et Russell Henderson ont finalement été condamnés à la prison à vie, en 1999.
«Épouvantable journalisme»
Le livre de Jimenez a été hué par une partie de la presse gay américaine, qui a accusé l’auteur de rejeter le crime sur sa victime. Moises Kaufman, le réalisateur du film tiré de la pièce «The Laramie Project» a qualifié l’enquête d’«épouvantable journalisme». Tous ne sont pas de cet avis. Certains éditorialistes ont relevé que le travail de Jimenez rassemblait de nombreux éléments déjà évoqués par les protagonistes de l’affaire, mais passés sous silence au profit d’un «mythe» Shepard immaculé.
«Sous certains aspects, l’histoire que nous avons embrassée était nécessaire pour l’histoire des droits des gays: cela a galvanisé une génératioon de jeunes LGBT, résume Aaron Hicklin dans le magazine gay «The Advocate». [...] Qu’il s’agisse d’un crime de haine, d’un crime lié à la drogue, ou d’une combinaison des deux, il est difficile de se débarrasser de l’idée que la haine de soi et la culture macho, qui ont poussé McKinney à se détester lui-même et à détester ce que Shepard avait appris à accepter, faisaient partie des facteurs qui ont mené à l’assassinat.»
A peine le show 2013 digéré, voici déjà les candidats au concours Eurovision 2014… et les premières polémiques qui vont avec. Ainsi la télé publique autrichienne, l’ORF, a-t-elle décidé d’envoyer à Copenhague une certaine Conchita Wurst («Conchita Saucisse»), un performeur travesti à la longue chevelure noire et à la barbe fournie. Thomas Neuwirth, de son vrai nom, avait raté de peu la sélection en 2012 et 2013. L’an dernier, le groupe autrichien Trackshittaz avait fini dernier de sa demi-finale. Cette fois, l’ORF a désigné d’office Conchita Wurst, en faisant l’économie d’un show de présélection, sacrifié sur l’autel des restrictions budgétaires.
Depuis, un «shitstorm» («tempête de merde») a éclaté sur les réseaux sociaux de nos voisins, relève le site LGBT allemand Queer.de. Une page Facebook anti-Wurst a rassemblé en quelques jours 32’000 mécontents – deux fois plus que la page de l’artiste. «Personne ne veut que l’Autriche soit représentée par une transsexuelle», peut-on y lire, tout comme des vitupérations contre l’invasion de «pédés» dans les médias et des prophéties sur une prochaine légalisation de la zoophilie et de la pédophilie.
Pas transphobe
Malgré cela, l’initiateur de la page Facebook «Non à Conchita Wurst à l’Eurovision» se défend de toute démarche homophobe ou transphobe. «Il ne s’agit pas d’un prise de position pour ou contre les travestis, l’orientation sexuelle ou même la qualité musicale», soutient-il, mais plutôt une réaction au fait que l’ORF n’a pas recouru au vote des téléspectateurs. Pendant ce temps, Conchita, reste résolument zen: «Mes chéris, n’y a-t-il pas d’autres choses dans lesquelles dépenser une telle énergie? Et en l’occurrence pour les gens qui sont discriminées quotidiennement et non pas contre eux.»
Je ne sais pas, lectrice, lecteur, lecteuse, si tu as récemment trainé tes sneakers ou tes mocassins à pompons dans un club un tant soit peu hip (un de ces endroits où on porte des sarouels, des marcels sans sous-tifs et des barbes cryptomarxistes), mais si c’est le cas tu auras sans doute observé que la house music signe son grand retour et dame allègrement le pion à la techno et à l’électro. Longtemps, les tenants du clubbing hip se sont fait un devoir de vomir sur le moindre track à danser qui comportât une trace de mélodie chantée – les ennemis jurés en la matière se nommant David Guetta, Avicii et Calvin Harris. On est swag ou on ne l’est pas. Mec.
Et puis, soudain, toute cette foule fièrement réclamée de l’internationale alternative se retrouve à se déhancher sur des éruptions vocales dignes de la fin des années 1990, et des basses transpirantes pompées au fin fond de la garage house. On ressort Masters at Work, on scande «Au Seve» du très en vue Julio Bashmore, bientôt Barbara Tucker sera à nouveau ton idole des jeunes. Si si.
Si je vous tartine tout ça, c’est parce que la dernière sensation en matière de nuit moite et sonore nous vient de la banlieue londonienne, répond au doux nom de Disclosure et achève le retour en grâce de la house music. Le temps d’un album, «Settle», les fères Guy et Howard Lawrence se sont fait projeter dans la stratosphère des dancefloors mondiaux, enchaînant dans les deux prochains mois des gigs au Japon, en Australie, aux States et au Royaume Uni. C’est peu dire que les teenagers en chemises à carreau et pendentifs triangulaires des cinq continents ont l’impression de découvrir la lune, alors qu’en fait ils découvrent que oui, il y avait de la musique électronique même avant leur naissance dans la seconde moitié des années 1990.
Fruitée, bruyante, collante
Bien sûr, les frangins s’en défendent à grand renfort d’appellations génériques – «dance», «pop», «crossover » – et de qualificatifs métaphoriques – «fruitée, bruyante et collante». Mais ne nous y trompons pas: ce que les garnements de Disclosure sont en train de faire, à même pas 20 ans, c’est de recycler l’héritage nineties de Kenny Dixon Jr, Ron Trent et consort. D’ailleurs ils tiennent D’Angelo en très haute estime, et citent Michael Jackson quand on leur demande quelle serait la voix idéale pour une collaboration. Ben voyons.
Ce qui n’empêche pas Guy et Howard de faire la démonstration d’un talent insolent au long de «Settle», 18 titres distillés en tout artisanat dans un studio de fortune installé dans l’attique au-dessus de la salle de vente que tient leur père dans le sud-ouest de Londres. Ces deux fils d’un rocker à ses heures et d’une mère chanteuse de croisière se faisaient remarquer en 2010 déjà, au gré d’un titre produit sur l’autoradio de Guy. Récupéré par Greco-Roman, le label de Hot Chip, ils affirment une recette déjà bien huilée, à savoir les riffs de deep house au groove contagieux de Howard sur lesquels Guy pose des vocaux outrageusement cheesy, qu’il chante lui-même ou confie à quelques copines aux gorges évidemment sucrées – AlunaGeorge et Sasha Keable en tête de liste.
Le résultat, formidablement addictif et méchamment bien envoyé, semble déjà trop bien installé dans les charts pour convaincre la frange la plus poilue du revival house. Avec leurs mentons imberbes et leurs visages poupon, les Disclosure semblent il est vrai plus proches de One Direction que de Carl Cox en termes de communication. Mignons et sympas (non ce ne sont pas forcément des insultes), ils racontent volontiers ne se battre pour rien d’autre que la nourriture, et se montrent tout sourire sur la couverture du magazine NME, qui n’hésite pas à les qualifier de «fun»… David Guetta et Calvin Harris n’ont qu’à bien se tenir.
Disclosure, «Settle» (Island Records)
La Turquie aurait bloqué l’application de rencontres gay par géolocalisation Grindr. Depuis mardi soir, elle est inaccessible, tout comme son site web, depuis les terminaux de tout le pays, a rapporté l’association LGBT Kaos GL, basée à Ankara. Des internautes tentant d’utiliser Grindr ont trouvé à sa place un message des autorités faisant référence à un arrêt d’un tribunal d’Istanbul datant du mois dernier. La décision de justice n’a toutefois pas été rendue publique.
«Moralité générale»
Selon un juriste de Kaos GL, la plateforme pourrait être tombée sous le coup de la loi sur la «moralité générale», un texte ambigu utilisé notamment pour réprimer les travailleuses du sexe transsexuelles. «Censurer Grindr est le dernière étape en date dans les limitations arbitraires des libertés en Turquie. Tout style de vie ou identité qui ne cadre pas avec l’idéologie de l’Etat est privé de ses droits et de ses libertés», déclare Ömer Akpınar, un porte-parole du groupe au Huffington Post UK.
Après les manifestations monstres de juin dernier pour la laïcité et contre la «dérive autoritaire» du Gouvernement islamo-conservateur, où les groupes LGBT ont affirmé leur présence, le premier ministre Recep Tayyip Erdogan a encore durci les mesures de surveillance de la société civile. Des ONG ont dénoncé des purges dans les médias, dont la plupart sont étroitement liés au parti au pouvoir, et une «islamisation» accrue de la vie publique.
Vous ne le savez peut-être pas mais c’est bien en Suisse que la bande dessinée à vu le jour dans les années 1830 avec la parution des premiers albums du genevois Rodolphe Töpffer. Il était donc logique que nous puissions compter sur un des festivals d’importance en ce qui a trait au 9e art sur les rives du Léman surtout après la disparition en 2004 du festival de Sierre. C’est dans le quartier de la place de la Riponne que vous pourrez cette année encore découvrir ce que se fait de mieux en la matière.
L’un des stars du genre, mais sauce LGBT, viendra tremper ses crayons du côté de Lausanne à la mi-septembre. Il s’agit de nul autre que Ralf König. Ses caricatures de mecs homosexuels pas franchement fins et très portés sur la chose fait le plaisir des grands et des grands depuis maintenant une trentaine d’année. Et il en aura fallu attendre sept à BD-FIL pour recevoir cette figure incontournable venue d’Allemagne. Le papa de Conrad et Paul s’adonnera en outre au rituel des dédicaces et à une rencontre-lecture est également programmée. Schwulissime.
Palmé d’or
Du côté féminin de la force, BD-FIL fait dans l’actualité et il y aura une odeur de Croisette place de la Riponne (et on peut pas franchement dire que cela soit souvent le cas). Julie Maroh l’auteure de Le bleu est une couleur chaude, adaptée au cinéma sous le titre La vie d’Adèle, (Palme d’or 2013 pour ceux qui était en exil sur Mars ce printemps) publie pour le festival Skandalon, son nouvel album. BD-FIL c’est aussi de nombreuses expositions qui nous rappellent que la bande dessinée sait vivre avec son temps et même en 3D (comme le démontre le travail de Matthias Picard).
Pour les amateurs d’histoires à bulles plus «tradi» un parcours dédié à Thorgal saura retenir votre attention. Mais nous ce que l’on se réjouit vraiment de voir mais alors vraiment c’est le travail du Belge Vandenbroucke Brecht. Lui dont le style très personnel lui a valu de remporter le 1er prix du festival Fumetto de Lucerne en 2009. Il a sorti cette année, à l’occasion du Festival d’Angoulême, White Cube, une bande dessinée sans paroles dans laquelle il questionne l’art et son appréciation. Les originaux de cette publication ainsi que divers travaux de l’auteur sont à découvrir absolument. BD-FIL c’est un incontournable de la rentrée. C’est aussi l’occasion pour ceux qui considèrent que «la bande dessinée c’est pour les gamins», de se raviser sérieusement.
» Toutes les infos sur www.bdfil.ch
Malgré un ciel particulièrement menaçant, plus de 200 personnes ont pris part, hier, à une manifestation de soutien aux LGBT russes. Réunis Place des Nations, les militants venus de toute la Suisse ainsi que de France voisine ont rallié le portail de la Mission de Russie avec des pancartes où l’on pouvait lire «droit d’asile pour les LGBT persécutés» ou «Non à l’homophobie d’Etat en Russie». Plusieurs responsables politiques (dont la conseillère administrative de la Ville de Genève Sandrine Salerno) et associatifs ont pris la parole pour dénoncer les récentes exactions commises contre des personnes homosexuelles et transsexuelles dans ce pays, et la promulgation de la loi contre la «promotion des sexualités non traditionnelles» qui interdit de fait toute activité publique en faveur de l’égalité ou de la non-discrimination.
La manifestation s’est déroulée pacifiquement et en musique: deux violonistes ont interprété des airs russes. La cohabitation avec une autre protestation, qui se déroulait au même endroit contre les frappes américaines en Syrie, n’a provoqué aucune friction. Un membre du collectif syrien de Suisse, qui organisait l’événement, a même prononcé un mot de soutien en faveur de la marche LGBT.
Déjà connu pour ses sorties anti-immigrés, Thilo Sarrazin a encore frappé. Cette personnalité du Parti sociodémocrate (SPD), ancien sénateur du Land de Berlin et membre du Conseil d’administration de la Bundesbank, s’est déclaré hostile au mariage égalitaire – pourtant soutenu par son propre parti, à deux semaines des élections générales. Parler de mariage pour les couples de même sexe, c’était à peu près comme «dire d’un paresseux que c’est un lion», a-t-il déclaré dans les colonnes du magazine «Compact», très marqué à droite.
«Grand n’importe quoi»
Sarrazin est l’un des invités vedettes d’un congrès organisé sur ce thème, en novembre à Leipzig. Il s’y exprimera au côté de Béatrice Bourges, une des figures de proue des «Manifs pour tous» en France. Principal thème de l’événement, organisé par «Compact»: la théorie du genre dans les écoles et la défense du modèle familial traditionnel. Dans le même mensuel, le politicien de 68 ans qualifie la théorie du genre de «grand n’importe quoi». Et de glisser: «Mais attention, les tantes (Tunte) peuvent être très coriaces!» Jamais un dirigeant de cette stature n’avait osé utiliser ce mot particulière insultant – probablement ici en référence aux organisations LGBT.
Exclusion
«M. Sarrazin est apparemment guidé par haine et par la misanthropie. Ses remarques homophobes et racistes le rapprochent plus du NPD (cypto-néonazi, ndlr.) que de la social-démocratie», a estimé Jan Stöß, ministre berlinois du SPD. En 2010, Thilo Sarrazin avait été au cœur d’une vaste controverse avec la sortie de son livre «Deutschland schafft sich ab» (L’Allemagne court à sa perte) – un immense succès de librairie où le ténor du SPD s’en prenait à la politique migratoire allemande, un système «qui produit constamment de nouvelles petites filles à foulard». Il avait failli être exclu de son parti… jusqu’à ce qu’il s’engage à ne plus remettre en cause les bases de la social-démocratie dans ses déclarations publiques.
» Source: Berliner Morgenpost
Avec plusieurs autres grandes firmes d’Outre-Atlantique, la filiale américaine de UBS a annoncé son soutien à une loi antidiscrimination sur le lieu de travail. Le Employment Non-Discrimination Act (ENDA), un projet de loi fédéral qui doit être soumis dans les prochains jours aux Sénat, prévoit d’interdire les licenciements abusifs ou les refus d’embauche basés sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre. Plusieurs autres poids lourds financiers, dont Bank of America, Citigroup ou Moody’s se sont également ralliés au projet ENDA, lancé par une coalition d’association parmi lesquelles figure l’American Civil Liberties Union et Human Rights Campaign. UBS, numéro 1 bancaire suisse, compte environ 30’000 employés aux Etats-Unis.
Jusqu’où la haine, la démagogie et les préjugés entraîneront-ils la Russie? En tout cas, certains députés de la Douma sont prêts à aller encore un peu plus loin — alors même que leur président dément dicriminer les personnes LGBT. Ainsi un ex-membre du parti Russie Unie (désormais à la tête d’une formation post-communiste) a-t-il proposé un amendement au Code de la famille: le fait d’avoir une orientation sexuelle «non traditionnelle» (selon l’euphémisme désormais consacré en Russie) pourrait justifier de refuser à une personne la garde de ses propres enfants. L’homosexualité rejoindrait ainsi l’alcoolisme, la toxicomanie, la violence familiale, la folie et les abus sexuels.
Extension de la loi anti-«propagande homosexuelle»
Alekseï Zhuravlev , à l’origine de cette idée, a estimé que son texte serait une extension naturelle de la loi anti-«propagande homosexuelle», de l’espace public à celui de la famille. Cet été, peu après son entrée en vigueur, le parlement russe avait déjà interdit l’adoption d’enfants dans des pays reconnaissant le mariage entre personnes de même sexe.
Dans son argumentaire, cité par RT, le député cite les travaux largement discrédités d’un chercheur américain lié aux milieux fondamentalistes chrétiens: Mark Regnerus. Zhuravlev explique que le texte pourrait s’appliquer en cas de divorce, ou «si un des parents de l’enfant se laisse aller au contact sexuel avec des personnes du même sexe, [car] les dégâts provoqués à la psyché de l’enfant sont immenses, puisque la mère et le père servent d’exemple pour leur progéniture». En outre, il pense que les forces de l’ordre devraient être habilitées à enquêter sur la sexualité d’un parent, par exemple en cas de plainte de l’autre époux. «Nous avons des spécialiste entraînés dans tous les domaines», conclut-il.
«Je peux vous assurer que je travaille avec ces gens, et parfois je leur décerne des décorations d’Etat ou des prix pour leurs réalisations dans différents domaines.» Ces «gens» dont le président semble vanter les mérites, ce sont les homosexuels. Ces mêmes homosexuels qu’il a lui-même réduits au silence par la loi contre la «propagande gay» édictée fin juin. De fait, mardi soir, le président russe a tenté de balayer les accusations de discriminations qui fusent contre son pays et contre sa personne.
Dans une interview à une télévision d’Etat, le leader russe s’est dit prêt à rencontrer des membres de la communauté gay et lesbiennes et il a assuré que les athlètes portant les couleurs de l’arc-en-ciel aux JO de Sotchi ne serait pas inquiétés. Le CIO avait récemment demandé des explications à Moscou à ce sujet, à moins de six mois des Jeux.
Vladimir Poutine a même estimé juste que l’on reconnaisse l’homosexualité du grand compositeur Piotr Tchaïkovski, dont un projet de biopic prévoit de gommer les passions masculines. «Il faut dire la vérité: ce n’est pas pour cela que l’on aime, mais il était un immense musicien», a précisé le leader russe.
A quelques jours du début du G20, dont il est l’hôte à Saint-Pétersbourg, le maître du Kremlin joue-t-il l’apaisement face à l’inquiétude occidentale sur le dossier LGBT? En tout cas, les mots ne coûtent pas grand chose. Poutine s’est d’ailleurs bien gardé de s’engager contre la flambée de violences homophobes dans son pays ou de remettre en cause l’application de ses lois antigay. Le contraire nous aurait étonné.
Elles se sont aimées au premier regard. Quand Dalia* et Steffi*, 18 ans toutes les deux, se sont rencontrées pour la première fois par l’entremise d’une amie commune, ça a été le coup de foudre. Des SMS à n’en plus finir, des nuits passées à chatter sur Facebook. Bien que plusieurs dizaines de kilomètres séparent leurs deux villages, elles se sont débrouillées pour se voir le plus possible.
Si les parents de Steffi savent qu’elle est lesbienne depuis son adolescence, ceux de Dalia ignorent alors tout de l’orientation sexuelle de leur fille. Pour eux, Steffi n’est qu’une «amie». Dalia aurait pourtant aimé le dire à sa mère, qu’elle a toujours considérée comme sa meilleure amie. Elle n’ose pas, mais elle ne cesse d’envoyer des signaux : elle dit à plusieurs reprises à sa mère en parlant de Steffi qu’elle «l’aime», et elle l’invite même à dîner chez ses parents. «Un jour que j’étais toute seule avec ma mère à la maison j’étais à deux doigts de le lui dire mais elle a recommencé à parler de foi, du coup j’ai eu trop peur», se souvient Dalia. La jeune femme a grandi dans une famille musulmane conservatrice.
Comme un garçon
Ses parents la surveillent beaucoup, l’obligent à rentrer directement après les cours, lui interdisent de se couper les cheveux. Aujourd’hui Dalia les porte très court, sous une casquette. Il y a un an, elle était méconnaissable avec ses longues boucles brunes qu’elle détestait. Depuis qu’elle a pris la fuite avec Steffi, elle s’est réapproprié son apparence physique, a décoré son visage de quelques piercings discrets. «Je me sens plus comme un garçon. À la maison, c’était comme si je devais porter un masque.»
Le scandale a éclaté le jour où Dalia a oublié par mégarde son journal intime sous son oreiller. Quand elle rentre des cours, elle trouve sa chambre sens dessus-dessous. «Comment as-tu pu faire ça à maman?», lui demande son petitfrère. À partir de ce jour-là, ses parents ne lui adressent plus la parole.
Plus question de revoir Steffi, ni d’ailleurs de voir qui que ce soit en dehors des cours, plus d’ordinateur portable, plus de téléphone. Seul geste de son père : il démonte la porte de sa chambre, de façon à ce que toute la famille puisse voir à tout moment ce que Dalia fait à l’intérieur. Sa mère l’accuse d’être «possédée par le diable». Dalia réussit à tenir bon, à se débrouiller comme toujours : elle fait croire à ses parents que les cours se terminent plus tard. Deux fois par semaine, elle fait une heure et demi de route pour rendre visite à Steffi. Au bout d’une demi-heure, il est déjà temps de repartir si elle ne veut pas se compromettre.
Elle tient bon pendant six mois. Jusqu’à ce qu’un soir, elle surprenne une conversation entre ses deux parents, dans laquelle il est question de prétendues vacances d’été au Liban et de mariage arrangé pour sauver l’honneur de la famille.
«Il fallait prendre une décision. C’était soit la liberté, soit continuer à vivre à la maison comme si j’étais en taule»
C’est le déclic : «Il fallait prendre une décision. C’était soit la liberté, soit continuer à vivre à la maison comme si j’étais en taule», raconte Dalia. Elle s’enfuit de chez elle un jour après avoir obtenu son permis de conduire, au petit matin, dans la voiture d’une amie : «Je n’ai pas dormi de la nuit, j’étais toute habillée dans mon lit. Ma chambre était déjà complètement rangée. J’avais même déjà emballé ma couette et mon oreiller, car Steffi m’a dit qu’il valait mieux que je les emporte parce que ça coûte cher. J’ai aussi emporté mon ours en peluche. Alors que le parquet ne grinçait jamais, ce matin-là il a craqué à chacun de mes pas. J’ai entendu que ma mère était réveillée, mais elle ne s’est pas levée. [ …] Une fois dans la voiture je me suis rendue compte que j’étais pieds nus. J’ai dû remonter chercher mes chaussures le plus vite possible.»
Poursuite
Dans la lettre qu’elle a laissée à ses parents, elle leur a expliqué qu’elle partait pour être libre. Et que pour elle, «liberté ne signif[iait] pas boire de l’alcool». Dalia ne perd pas espoir de renouer un jour contact avec sa famille. Mais ce sera forcément «dans longtemps». Pendant un an, elle et Steffi ont fait le tour de l’Allemagne, dans divers lieux d’accueil. Contraintes de se balader dans la rue comme des stars qui veulent rester incognito, lunettes de soleil plaquées sur les yeux été comme hiver, par crainte d’être découvertes.
La famille de Dalia s’est lancée à leur poursuite, les a menacées de mort et de représailles des mois durant via son blog perso, a essayé de l’attirer en lui faisant croire que sa mère était malade… Après des mois d’errance, le couple vient enfin d’arriver à destination. Elles vivent depuis quelques mois dans une grande ville où elles se sentent désormais en sécurité. Chacune a réussi à trouver un job et une formation et elles ont enfin leur propre chez soi. «Ces derniers mois nous n’avions aucun contact avec l’extérieur, aucun ami car nous avions tellement peur que nous nous sommes isolées, explique Steffi. Aujourd’hui nous commençons à nouveau à vivre.»
* Prénoms fictifs
Hebdomadaire destiné aux expatriés, le journal anglophone «TheWeek» présente une drôle de Une, cette semaine. En énormes caractères, on peut y lire:
«TheWeek» tient à certifier qu’il n’y a jamais eu d’intention de nuire, volontairement ou involontairement, ou d’offenser les sentiments des gens avec notre article de la semaine dernière, et nous regrettons profondément et sincèrement l’article
Quelle atrocité ont donc commise les journalistes de cette publication pour justifier des excuses aussi humiliantes (et aussi bizarrement formulées)? Selon Gay Star News, tout est parti d’un article sur la vie d’un jeune gay à Oman, publié la semaine précédente. Son auteur avait eu l’impudence de mentionner, en passant, que le Sultanat était plus tolérant envers l’homosexualité que les Etats voisins de la Péninsule arabique.
Inacceptable
Cette observation, a priori plutôt exacte, a immédiatement provoqué un scandale. Un membre de la Shura, le conseil traditionnel qui sert de parlement au Sultanat, a accusé «TheWeek» de «promouvoir Oman comme un territoire d’accueil pour l’homosexualité». «Inacceptable» et «attentatoire à la réputation du pays», selon lui. Les rapports contre nature restent punissables de 3 ans de prison, à Oman.
«TheWeek» n’a pas vraiment pu compter sur le soutien de l’Association des journalistes d’Oman. Cet organisme professionnel en a même jeté de l’huile sur le feu, en invitant le Ministre de l’Information à suspendre la publication et à traduire l’auteur et l’éditeur en justice.
Il devait s’entretenir aujourd’hui avec le président Vladimir Poutine. Mais le tête-à-tête a été annulé sur fond d’affaire Snowden. En ouverture d’un G20 très tendu, à Saint-Pétersbourg, le président américain devrait rencontrer des militants des droits de l’homme russes. De quoi énerver un peu plus le maître du Kremlin, d’autant que, selon le site BuzzFeed, des représentants des associations LGBT locales Coming Out et Network auraient été invités à côté des grandes figures de la société civile Lev Ponomarev et Lyudmila Alexeyeva.
Le mois dernier, Barack Obama a critiqué les récentes lois antigay russe. «Je n’ai aucune patience pour les pays qui tentent de traiter les personnes gays, lesbiennes et transgenre de façon à les intimider ou à leur faire du mal», avait-il déclaré. Il a toutefois rejeté un possible boycott des JO de Sotchi, l’an prochain.
Les thématiques LGBT ont été exploitées pour vendre des voitures, des meubles ou des vêtements. Mais jamais encore pour vanter les vertus supposées des matières grasses végétales. Et voilà que la marque de margarine Flora s’engouffre dans la brèche – de manière plutôt controversée. Un visuel dévoilé cette semaine au Royaume-Uni montre un délicat cœur de porcelaine, visé par une balle de revolver composée des mots «Euh, papa, je suis gay». Slogan de la campagne: «Vous avez besoin d’un cœur fort aujourd’hui.» Comprenez: une bonne tartine d’onctueuse Flora protégera votre système cardiovasculaire de tous les coups durs.
Indignation
Sur les réseaux sociaux, cette publicité signée de créatifs sud-africains suscite une polémique intense, note PinkNews. Des associations LGBT s’offusquent d’une campagne qui suggère que faire son coming-out, c’est comme assassiner ses parents d’une balle en plein cœur. Un appel au boycott d’Unilever, propriétaire de la marque, a même été lancé.
Résultat: la publicité a été retirée par le géant agroalimentaire, qui a brusquement admis qu’elle était «insultante et inacceptable» et s’est dit, par ailleurs, «fière du soutien que [ses] marques ont apporté aux personnes LGBT.»
«Je dois vous mettre en garde: ne pensez pas que vous avez résolu le problème en promulguant cette loi. Dans l’histoire de l’humanité, peu de politiques ont su maîtriser la tenacité et l’opiniâtreté du mouvement homosexualiste.» Ce conseil d’ami est adressé à Vladimir Poutine par un de ses nouveaux admirateurs: l’activiste antigay américain Scott Lively. Ce dernier lui a envoyé une lettre ouverte enflammée, où il salue un «leader moral» pour la Planète.
Croisade
Patron de Abiding Truth Ministries, un groupe qui plaide pour la criminalisation des rapports homosexuels à travers le monde, Lively encourage le président russe à prendre la tête d’une croisade contre l’influence diabolique des lobbies gay, qu’il compare aux «sectes les plus fanatiques». La loi qui interdit la «propagande homosexuelle» ne va pas assez loin, selon lui, et devrait attaquer les racines du mal plutôt que de pousser les «homosexualistes» à la clandestinité.
Et Scott Lively de resservir à l’homme fort de Moscou sa théorie favorite, exposée dans son brûlot révisionniste «The Pink Swastika: Homosexuality in the Nazi Party» (1995): le mouvement LGBT tire ses origines de l’Allemagne nazie. L’Américain est persuadé que Hitler était entouré d’une coterie de nazis homosexuels qui seraient les principaux instigateurs de la solution finale.
Incitation au crime contre l’humanité
Acclamé par l’ultradroite évangélique américaine dont il se réclame, le conspirationniste antigay n’en est pas à son coup d’essai sur la scène internationale. Il s’enorgueillit d’avoir inspiré les projets de loi prévoyant la peine de mort contre les homosexuels en Ouganda grâce à ses rapports privilégiés avec des membres du gouvernement de ce pays. Il est d’ailleurs poursuivi aux Etats-Unis pour incitation au crime contre l’humanité après le dépôt d’une plainte émanant du groupe LGBT Sexual Minorities Uganda.
«Scott Lively a excité la haine antigay en Ouganda au point de mettre en péril la vie des personnes LGBT dans ce pays, estime Ross Murray, de l’organisation antidiffamation GLAAD. Et maintenant il veut s’en prendre aux Russes LGBT. Il est grand temps qu’il retourne aux Evangiles et apprenne que Dieu a créé et aime tous les individus.»
«Qu’est-ce que vous regardez en premier chez un homme?», Michel Denisot ne perdait rien pour attendre la réponse de son invitée Catherine Lara dans l’émission Mon Zénith à moi en 1986: «Sa femme». Aussitôt dite, la déclaration de «la rockeuse de diamants» se hissa dans le peloton des citations cultes des célébrités. Evidemment, tout le monde ne partage pas son opinion. A cette question, outre le regard et les mains, les fesses font généralement partie du Top 3 des critères qui font qu’un homme est considéré comme sexy ou pas. Don de la nature pour certains, cruelle injustice pour les autres, avoir un délicieux booty est une loterie chez les mecs. Pour les moins chanceux, avoir une chute de reins bien prononcée terminant sur un beau cul rebondi s’apparente souvent à une quête du Graal. Eux aussi peuvent y arriver et tordre le cou au destin qui leur a valu un cul banal, voire inexistant.
Quelques solutions s’offrent à eux: la première consistant à rentabiliser illico son abo au fitness en s’y rendant au moins trois fois par semaine pour y subir le programme concocté sur mesure par un personal trainer zélé. Les fesses étant des muscles comme les autres, les résultats se voient assez rapidement. La deuxième solution, plus onéreuse, conviendra mieux aux allergiques aux salles de sport: la chirurgie esthétique. L’opération n’a rien de sorcier, il suffit de prélever la graisse de l’abdomen et des poignées d’amour pour l’injecter dans les fesses. Le recto au service du verso, où «prendre la graisse là où on ne la veut pas pour la mettre là où on la veut», comme l’explique Jeff Vickers, un citoyen américain hétéro, dans l’enquête menée à ce sujet par le «New York Times» en juillet. Un sujet bien actuel, puisque le marché de la fesse rebondie explose chez les hommes, gays et hétéros confondus.
Wonderbutt
Les chiffres parlent d’eux-mêmes: selon une enquête menée aux Etats- Unis par la Société Américaine de Chirurgie Esthétique sur les interventions les plus courantes, les hommes représentent 6,2% des opérations aux fesses actuellement. Contre 2,2% en 1997. Mais avant d’en arriver là, les sous-vêtements lifteurs représentent une autre alternative pour au moins donner l’illusion de jolies fesses bien bombées. Dans la même enquête, Matthew Butlein, le directeur de la boutique en ligne Freshair, observe une augmentation de 6% des slips trompe-l’œil en cinq ans.
C’est Greg Olvera qui se frotte les mains aujourd’hui. Cet esprit visionnaire est le premier à s’être attaqué au marché du slip spécial fesses rebondies en 1996. L’idée lui venue pendant un cours marketing à Malibu en Californie, lorsqu’un de ses camarades s’est mis à parler des ventes phénoménales de l’ancêtre féminin du genre, le Wonderbra. «Si les femmes ont droit à des sous-vêtements améliorant la nature, pourquoi pas les hommes?», pensa-t-il. Comme quoi, un coup de génie ne tient parfois qu’à un bon coup de booster.
Où en est le football professionnel helvétique face aux questions d’homophobie et de coming-out? Alors que plusieurs fédérations européennes ont entrepris de sensibiliser leurs joueurs à ces questions, le magazine gay alémanique «Mannschaft» a envoyé un ballon sonde du côté des clubs de Super League (1re division helvétique). Cinq ont accepté de soumettre un questionnaire à leurs joueurs: le champion en titre, le FC Bâle, le FC Lucerne, Lausanne-Sport, le FC Saint-Gall et le FC Sion. Toutefois, le club valaisan n’a pas livré ses réponses à temps au magazine pour qu’elles soient publiées.
Dans son édition de septembre, le mensuel présente les résultats de ce mini-sondage sur un panel plutôt réduit. Sur environ 80 joueurs ainsi sollicités, seuls 31 ont répondu. Deux sur cinq affirment connaître personnellement un gay ou une lesbienne. Parmi ces derniers, 84% disent qu’ils n’auraient pas de problème à côtoyer un gay dans le vestiaire. Une proportion qui tombe à 50% chez ceux qui n’ont aucun homosexuel dans leur entourage. La proportion est la même pour la question «Soutiendriez-vous ouvertement un coéquipier gay?»
«Pédé», toujours l’insulte préférée
Parmi les 31 répondants, les trois quarts pensent qu’un joueur mettrait en danger sa carrière en sortant du placard. Mais presque tous (94%) estiment que cela n’affecterait pas l’ambiance de l’équipe. Utiliser le mot «Pédé» («Schwul») comme insulte? 68% de joueurs avouent l’avoir déjà fait. Ces derniers s’attendent à ce que les supporters malmènent un joueur qui aurait fait son coming-out. Quant à la perspective d’embrasser un coéquipier gay qui aurait marquer un but, cela n’arrêterait pas 84% des joueurs.
«Les joueurs sont très respectueux les uns des autres, notamment en ce qui concerne l’origine et la religion», note le porte-parole du FC Bâle, Andrea Roth. Pour lui, cela irait sans dire que le club soutiendrait l’éventuel coming-out d’un joueur gay. D’autres clubs ont accueilli avec méfiance le questionnaire, relève «Mannschaft». C’est notamment le cas du FC Thoune: «C’est une question privée, et par conséquent pas un thème à aborder. Nous refusons que l’homosexualité soit «déballée» dans les médias. Dans une entreprise normale on ne poserait pas de telles questions pour les exploiter dans les médias, et nous ne voyons aucune raison pour qu’il en soit autrement dans le football.»
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Le Liban pourrait-il devenir le premier pays arabe à décriminaliser l’homosexualité? Les associations LGBT ont bon espoir d’y arriver un jour. Mercredi dernier, l’ONG Helem («Rêve») a organisé un événement avec la participation des associations nationales des psychologues, des psychiatres et des médecins spécialisés en santé sexuelle. Le message était que des professionnels de ces domaines sont prêts à mettre en question la loi 534, qui définit les rapports homosexuels de «contre-nature» et fait peser des sanctions pénales sur les personnes qui s’en rendraient «coupables».
Psychiatres, psychologues et médecins sont prêts à attester devant la justice que l’homosexualité n’est ni pas une maladie ni une tare, mais une condition naturelle. Des praticiens ont également, à cette occasion, condamné l’usage des «thérapies réparatrices» censées guérir de l’homosexualité, comme le rapporte «L’Orient Le Jour».
Interviewé par Gay Star News, le militant et créateur du site Lebtour, Bertho Makso, estime que ce soutien de professionnels ouvre la porte à un changement législatif – même si la route est encore longue, surtout compte tenu de la situation politique volatile au Pays du Cèdre, déchiré par des tensions communautaires et religieuses. «Nous travaillons auprès de politiciens qui essaient de faire changer cette loi, explique-t-il. Nous espérons que cela aboutira bientôt, parce que le Liban devient de plus en plus mûr en ce qui concerne les questions de droits humains.»
Arrestations de plus en plus rares
Les associations travaillent déjà avec la police pour minimiser le recours à la loi 534. «Dans ces cas, raconte Makso, nous avons des avocats dévoués qui coopèrent avec nous pour défendre les gens arrêtés, s’ils le désirent. Récemment, il y a eu très peu de ces cas. Ce qui signifie que notre travail porte ses fruits.» Fait rare pour une capitale arabe, Beyrouth compte quelques lieux de convivialité ouvertement gay. L’homosexualité officieuse de célébrités locales est relativement admise. En revanche, les médias traitent encore les questions LGBT avec hostilité, comme l’ont prouvé des affaires de dénonciations télévisées des clients d’un cinéma porno, l’an dernier.
Il fallait oser. Une paroisse canadienne s’est servi du panneau traditionnellement dévolu à l’annonce des services religieux pour adresser un clin d’oeil aux familles homoparentales. On pouvait y lire «Jesus had two dads and he turned out just fine!» («Jésus avait deux papas, et il n’a pas si mal tourné!») L’image, postée sur le réseau social Reddit, a été identifiée comme celle d’une église anglicane de Niagara Falls, dans l’Ontario. L’épouse du révérend Duncan Lyon a confirmé que son mari avait bien affiché ce message, mais qu’il n’en était pas l’inventeur. Il l’aurait repris d’une église australienne.
Troisième communauté chrétienne du pays par son nombre de fidèles, les Anglicans canadiens sont toujours divisés sur la bénédiction des couples de même sexe (pratiquée dans certains diocèses) et sur l’ordination des pasteurs gay et lesbiennes mariés.
Les quatorze membres de la Commission des institutions politiques du Conseil National ont donné leur accord unanime au principe de la naturalisation facilitée pour les couples de même sexe en partenariat enregistré. Des parlementaires de différents partis de gauche et du centre droit avaient déposé des initiatives parlementaires pour régler cette inégalité de traitement «choquante» entre couples partenariés et mariés. Un époux étranger marié à un-e Suisse-sse peut opter pour une procédure accélérée afin d’obtenir son passeport à croix blanche. Elle peut être entamée auprès de la Confédération au bout de 3 ans de vie commune. Les couples gay et lesbiens n’ont recours qu’à la procédure ordinaire, dont les conditions d’application varient d’un canton à l’autre. Elle est en générale plus longue et plus aléatoire.
La balle passe dans le camp de la commission homologue du Conseil des Etats, avant des votes en pleinière. La réforme nécessitant une modification de la Constitution, le texte finira devant le peuple.
Soixante-sept voix pour, zéro contre, zéro abstention: une motion invitant l’exécutif genevois à se doter d’outils préventifs contre l’homophobie et la transphobie, notamment auprès des jeunes, a fait le plein de suffrages, hier soir. Le texte, signé d’une vingtaine de députés de droite comme de gauche demande de l’Etat qu’il «maintienne ses efforts contre l’homophobie, la transphobie, les discriminations et les préjugés basés sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre», qu’il promeuve les «diversités sexuelles et de genre au sein de ses structures», et qu’il forme «les enseigannts sur la façon de réagir et d’aborder les questions d’homophobie et de transphobie».
Au Conseil d’Etat, à présent, de transformer cette demande en mesures concrètes. Le ministre (sortant) de l’Instruction publique, Charles Beer, était d’ailleurs présent devant le législatif, hier, pour défendre la motion.
Les exigences actuelles du Vatican face aux prêtres homosexuels sont inapplicables. C’est, en substance, ce que le président de la Conférence des évêques suisses, Markus Büchel, a reconnu hier dans l’émission «Rundschau», sur la télévision alémanique. Théoriquement, les hommes d’Eglise doivent avoir surmonté leurs «tendances homosexuelles» trois ans avant l’ordination. «Cette interprétation me semble difficile», admet Büchel. L’ecclésiastique s’est dit «choqué» par le chiffre d’un tiers de prêtres homosexuels au sein de l’Eglise, articulé par Bruno Fluder, fondateur d’une association de théologiens et de prêtres gays.
Déchirement
Le prélat saint-gallois a exprimé «sa profonde tristesse» après avoir écouté le témoignage de curés homosexuels qui disaient leur peur et leur déchirement entre orientation sexuelle et vocation. «Il faut trouver une voie plus humaine, qui correspondrait aux normes de l’Eglise, mais qui donnerait aux prêtres homosexuels la possibilité d’être heureux», a commenté Büchel.
Pour lui, l’homosexualité est «un fait», et non une maladie que l’on pourrait guérir: «Il faut arrêter de regarder d’où provient [l'homosexualité], et s’intéresser à comment aider les gens». Il a rappelé que le pape François a amorcé un «changement de direction» sur ce dossier, en signalant sa ferme opposition aux discriminations. Et Büchel de conseiller aux gays d’exprimer leur orientation: «Vous ne devez surtout ne pas refouler cela, mais avoir quelqu’un à qui vous confier.»
Un soir d’octobre 1987, éméché et couillon comme on peut l’être à 18 ans, j’ai fait connaissance avec Rocky en essayant d’entrer au Bar L. Aujourd’hui devant moi, Lilly, alors patronne de l’établissement, rigole: «Rocky ne faisait qu’aboyer. Il n’a jamais mordu personne!» Goguenarde, elle ne se lasse pas de raconter l’accueil réservé aux hommes dans le petit bar du quartier des Pâquis: «Je ne sais pas pourquoi, il se mettait à aboyer à chaque fois qu’un mec rentrait. Personne ne l’avait dressé pour ça, mais il avait suffi d’une fois où tout le monde l’avait félicité pour qu’il remette ça avec chaque homme se présentant à la porte!» Lilly passe les photos à Pauline, 21 ans, animatrice du groupe girls-only Les filles affranchies: la devanture, l’intérieur rouge, au mur les photos de Katherine Hepburn, de Vanessa Redgrave… Mais pourquoi ne pas avoir créé un endroit mixte? Lilly frappe sur la table, elle n’en démord pas: «Non, non, non! Moi, c’était pour les femmes… J’avais déjà 45 ans quand j’ai ouvert le bar et je savais très bien dans quel genre d’endroit je voulais être tous les soirs.»
Un certain regard
Au fait, c’est quoi leur problème, aux mecs? Pauline et Lilly sont unanimes: c’est le regard. Selon Lilly, le regard des mecs hétéros dit «mal baisées», pas autre chose. Pauline ajoute: «les réactions sont souvent détournées, mais elles ramènent toujours au fantasme de la lesbienne qui n’a pas trouvé le bon mec. On peut très bien faire front, leur dire d’aller jouer ailleurs, mais il y a des moments où tu as envie d’être entre amies et de ne pas subir ça.»
Pourtant, il existe en Suisse romande quelques lieux gérés par des lesbiennes qui y font régner une ambiance particulière. Pour Pauline c’est une piste à explorer, par exemple en créant des soirées à coloration féminine, où les hommes ne seraient acceptés qu’à certaines conditions – à partir d’une certaine heure, par exemple. Mais Lilly n’y croit pas. Parce que ça dégénère forcément? «Non, corrige Lilly. Parce que les femmes auxquelles s’adressent ces soirées ne reviendraient pas. Pour une femme, sortir dans un bar, c’est quelque chose. A l’époque, plein de femmes me disaient: Je suis passée dix, vingt fois devant chez vous avant d’entrer. Il ne faut pas oublier qu’il y a beaucoup de femmes qui ne sont pas “affranchies”, ajoute-t-elle avec un clin d’œil pour Pauline. Même parmi des jeunes femmes que je connais, il y en a qui ont toujours peur d’être vues par des hommes hétéros qu’elles continuent de considérer comme des ennemis, des espions…»
Gays envahissants
En ce qui concerne les gays, Lilly admet ne les avoir «jamais tellement encouragés à venir au Bar L parce qu’ils ont assez d’endroits à eux. En plus, quand ils sont quelque part, ils sont assez envahissants.» S’il s’agit d’abord de protéger l’intimité du lieu, Pauline et Lilly admettent que par ailleurs, les caricatures renvoyées par les «folles» les agacent prodigieusement. «Avec leurs minauderies, leur sex-appeal, les folles font tout ce avec quoi nous, féministes, essayons de rompre», explique Lilly vertement.
Intolérance? Enfermement? Ghetto? Des arguments qui laissent Lilly de marbre: «Avant que je ne le reprenne, le bar appartenait à un coureur cycliste qui y recevait ses copains. Avait-on idée d’appeler ça un ghetto de sportifs? Si appartenir à un ghetto, c’est être bien ensemble, alors oui, je veux bien appartenir à un ghetto!»
En attendant, Lilly rappelle l’élément essentiel qui différenciait le Bar L de beaucoup d’établissements ou d’associations actuels: l’accueil – humain, chaleureux. C’est aussi l’esprit que Pauline souhaite insuffler aux soirées Filles Affranchies: «Ce qui se dégage de ces moments, c’est l’autonomie, la force et la fierté d’exister sans les hommes.» Et Lilly de renchérir: «…et le plaisir, le plaisir d’être entre nous – et Dieu sait si l’on peut être différentes les unes des autres!»
» Une verrée d’hommage à Lilly aura lieu à l’association Lestime, le 30 août dès 19h.
» Tiré de l’article «Les garçons restent dehors», paru initialement dans le numéro de février 2005 de 360°. A lire également, le témoignage de Lilly dans l’article «Maisons de retraite: les homos débarquent!».
Une des premières célébrités latino à sortir du placard, en 2010, le chanteur porto-ricain Ricky Martin a fait un type de «coming-out» inédit, dans une interview à l’édition australienne du magazine «GQ». Il a révélé qu’adolescent, il passait sa haine de soi sur les jeunes homos. «J’étais très en colère, très rebelle. Je regardais les hommes gay et je pensais: Je ne suis pas comme ça, je ne veux pas être comme ça, ce n’est pas moi. J’avais honte. Quand je regarde cette période, je me rends compte que je harcelais les gens dont je savais qu’ils étaient gay.» Il a estimé que cette rage était le résultat d’une «homophobie intériorisée» héritée de son éducation catholique stricte – le jeune Ricky avait été enfant de chœur. «Tout le monde semblait me dire que j’étais dans l’erreur – la société, la religion. Mon estime de moi-même était brisée, alors je m’en prenais à ceux qui étaient autour de moi.»
Ricky Martin a commencé à chanter au sein d’un boys-band, en 1984, avant de voir sa carrière internationale exploser à la fin des années 1990. Il est aujourd’hui âgé de 41 ans et père de deux enfants, qu’il élève avec son partenaire, Carlos Gonzalez Abella.
Ce n’est sans doute pas en France ou en Suisse romande que l’on verrait le présentateur du journal télévisé faire de la prévention contre le VIH/sida en canot pneumatique surmonté d’une banderole «Le VIH plonge». Et pourtant, samedi, les Zurichois ont pu saluer le nouveau journaliste vedette de la SRF, la TV publique alémanique, qui descendait la Limmat en débardeur «Fuck Positive».
Thème négligé
Journaliste de 40 ans, ouvertement gay, Roger Brändlin a expliqué à «20 Minuten» qu’il avait décidé de se jeter à l’eau pour attirer l’attention sur ce thème un peu oublié au sein de la scène gay, alors que le nombre d’infections a repris l’ascenseur, ces dernières années: «En tant qu’homosexuel je me rends compte qu’on discute peu de ce thème. On doit apprendre à vivre avec, ajoute-t-il, et grâce aux médicaments, l’infection n’est plus mortelle.»
Avec son slogan décomplexé et ses teasers hot, la campagne «Fuck Positive» de l’Aide suisse contre le sida (ASS) avait fait couler pas mal d’encre à son lancement, l’année dernière. Elle vise notamment à battre en brèche les préjugés visant les hommes séropositifs, tout en rappelant les règles de safer sex et les risques liés à la primo-infection.
» Plus de photos des actions Fuck Positive sur la page Facebook de la campagne
Les autorités russes sont désormais prêts à tout pour débarrasser le pays de tout ce qui pourrait s’apparenter à de la propagande homosexuelle. Non content de s’attaquer aux militants LGBT, les voilà qui se lancent un toilettage de la réalité historique, suivant ainsi la plus grande tradition soviétique. Ainsi les concepteurs d’un biopic consacré à Piotr Tchaïkovski (1840-1893) ont fait savoir que leur film serait à 100% sans homosexualité. Le compositeur «était seulement une personne sans descendance dont on s’est obstiné à penser qu’il aimait les hommes», a déclaré Youri Arabov, scénariste du projet. Et tant pis si les aventures masculines de l’auteur du Lac des cygnes et de Casse-noisette sont clairement attestées par sa propre correspondance et plusieurs témoignages solides de l’époque.
Difficultés de financement
En fait, raconte «The Guardian», l’initatieur du film avait expliqué, l’an dernier, qu’il avait les plus grandes difficultés à financer le projet, précisément à cause du volet homosexuel de la vie du grand homme. Le script contenait un épisode où l’artiste entretenait une passion à sens unique pour un jeune homme. Cette partie du scénario a fini à la corbeille, après sa reprise en main… par le Ministère russe de la Culture.