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Le 29 octobre dernier, Madame Denise Bombardier s'inquiétait du recul scolaire de nos adolescents.
- ÉducationNous sommes inquiets : le mouvement anti-pornographique prend de l’ampleur. Dimanche 30 octobre, le Comité ministériel pour la législation d’Israël a approuvé à l’unanimité un projet de loi de censure du X sur Internet. S’il est approuvé par les députés de la Knesset, ce texte contraindra les fournisseurs d’accès du pays à bloquer la pornographie par défaut. Les internautes qui souhaitent continuer à fapper tranquille devront contacter leur opérateur par courrier, téléphone ou mail pour faire désactiver le filtre.
Shuli Moalem-Rafaeli en 2013
Shuli Moalem-Rafaeli, la députée à l’origine du projet de loi, est affiliée au parti d’extrême droite Le Foyer juif. “En tant que parlementaires et meneurs, nous devons ériger des panneaux de signalisation qui disent ‘Nous pensons que la société devrait se comporter comme cela.’”, a-t-elle déclaré. L’objectif officiel du texte est évidemment de protéger les plus jeunes contre le X en ligne. Pour défendre le bien-fondé de son initiative, Shuli Moalem-Rafaeli a invoqué le cas du Royaume-Uni.
De l’autre côté de la Manche, la pornographie en ligne fait face à un important barrage législatif depuis le début des années 2010. En décembre 2014, un amendement au Communications Act de 2003 a imposé un filtre anti-X opt out aux internautes et rendue illégale la représentation de certaines pratiques. Les bobines pour adultes d’origine anglaise n’ont plus le droit de montrer de fessée, d’ondinisme, d’éjaculation féminine, de facesitting ou de fisting, entre autres.
Vladimir Poutine devant les tubes
Le Royaume-Uni et Israël ne sont pas seuls dans leur croisade. Un peu partout dans le monde, la pornographie tombe rapidement en disgrâce dans les pays qui ne l’interdisaient pas déjà.
Après des décennies de débauche cinématographique, la Suède a décidé de chercher des noises au X. La ministre de la Justice et plusieurs politiciens de haut rang l’accusent d’éroder la libido de leurs administrés. La Russie bloque PornHub et YouPorn depuis le mois de septembre dernier. La Corée du Sud bataille sans relâche contre la pornographie en ligne depuis qu’elle a décidé de la rendre illégale en 2008. En Islande, un projet d’interdiction totale du X traîne dans les tuyaux depuis 2013. Puisqu’on vous dit que nous sommes inquiets.
UPDATE : Retournement de situation : ce mardi 1er novembre, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a opposé son veto au projet de loi sur la censure de la pornographie en ligne : « Aucun contenu sur Internet ne doit être filtré par défaut », a-t-il affirmé pour justifier sa décision. Le porno restera le bienvenue en Israël, nous voilà (un peu) rassurés.
Mardi 25 octobre, nous avons reçu une dizaine de femmes pour un atelier sur le plaisir féminin. Cet atelier avait une connotation particulière car il était filmé pour le journal de la santé de France 5 (diffusion le 10 novembre à 13h35). Comme toujours, Guillaume Ortega, avait soigné notre accueil dans son bel Atelier Nollet...
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Première exposition solo de Kira Lee aka Dani Daniels, la prêtresse du porno contemporain. Plus habituée aux plateaux de tournage qu’aux vernissages, Dani Daniels troque cette fois-ci sa lingerie pour des pinceaux.
Kira Lee propose depuis le 27 octobre, à la galerie 212 Arts, une sélection des portraits les plus célèbres d’Hollywood : « C’est ma première exposition à New York et je n’aurais pu rêver un meilleur endroit que le 212 Arts » confit-elle. En reprenant des textes philosophiques, des chansons et des poèmes, l’actrice joue sur l’additivité des mots pour créer des portraits en mélange optique : « Personne n’a jamais utilisé l’écriture manuelle pour faire du pointillisme » explique-t-elle. Oscillant entre le graph’, le pointillisme de Seurat et les calligrammes d’Apollinaire, Kira Lee use des détails pour créer des tableaux parfois en manque de réalisme.
Mélange des genres plutôt incongru et portrait d’une Amérique déjà désuète, on repassera pour l’originalité. Le jour où on verra un portrait moins stéréotypé de David Bowie, faites moi signe. A accrocher dans votre salon pour un assortiment réussi avec votre canapé gris clair. Déso Dani :(
Un vent de volupté, roman de Rose Morvan, est paru samedi dernier aux éditions L’ivre-Book. J’ai aimé l’ambiance du récit, qui m’a donné envie de filer en Bretagne, pour admirer la mer en automne. Les personnages sont bien campés : Bérénice, un peu mélancolique, qui a besoin de changer de vie, retrouve Robin, ancien vilain … Read More →
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Ceux qui «jouent aux boules» le savent : lorsqu’une partie de pétanque est perdue sur le score infamant de 13 à 0, les vaincus doivent embrasser le postérieur d’une dame nue appelée Fanny. Farce ou messe ?
Connaissez-vous les expressions «Faire Fanny», «Baiser Fanny», «Être Fanny» ou «Se prendre une Fanny» ? Il existe à Lausanne une Fondation dédiée aux arts érotiques qui possède la plus grande collection en Europe de Fanny, c’est-à-dire de paires de fesses, vouées à être pieusement honorées par les boulistes vaincus. Il s’agit d’images ou de sculptures grivoises représentant, de dos, une accorte servante… La légende de Fanny a des origines incertaines : vient-elle de Savoie, du Dauphiné ou de la région lyonnaise ?
Un objet de cul-te, pour faire pénitence ?
Objets voués à disparaître en même temps que la paillardise et l’esprit populaire du carnaval, les Fanny n’existent plus que dans les associations de bouliste ayant su préserver leur patrimoine : «les fesses sont représentées sous la forme de tableaux, poteries, bas-reliefs, sculptures… généralement cachés dans une petite armoire, dont les battants sont ouverts, au son d’une clochette, pour la célébration de la défaite.» Dans un ouvrage de 432 pages – Eros, indéfiniment – consacré aux trésors de sa collection, la fondation FINALE reproduit certaines Fanny, mais aussi des photos montrant le baiser du vaincu. Sur les images, tout le monde rit. Pourtant, il se dégage de la scène quelque chose d’étrangement pieux. «Préservée avec dévotion, telle une relique païenne, Fanny n’était ou n’est encore dévoilée que pour une retentissante et absolue défaite de 13 à 0. Alors, le malheureux vaincu, à genoux comme s’il allait à confesse, en présence de tous, s’approchait de l’autel pour baiser l’icône. Faire passer le postérieur de Fanny à la postérité fut aussi une façon radicale de braver la morale traditionnelle chrétienne qui jetait l’opprobre sur ses fesses dénudées.»
Une cérémonie de l’envers
Le texte consacré à Fanny n’établit aucun lien entre la forme des boules (à la fois testicules, seins, fesses…) et celle, dodue, des deux monticules. «Les jeux de boules remontent à l’Antiquité (Egypte, Grèce, Rome) et ont perduré jusqu’à maintenant, que ce soient les bocce en Italie, le boulingrin dans les pays du Commonwealth et surtout la pétanque, d’origine provençale», avance prudemment Michel Froidevaux, l’auteur du texte et le créateur de la fondation FINALE. Aucun historien ne semble s’être penché sur les origines de Fanny (1). On en est donc réduit à supputer que les jeux de quille (bowling) ou peut-être aussi de croquet – métaphores de l’union sexuelle – cachent sous des formes ludiques des valeurs hautement rituelles… dont la Fanny incarne la face obscure (2). «Une ambiguïté demeure autour de ce cérémonial, raconte Michel Froidevaux. D’un côté, le mâle découvre le fessier d’une femme pour le mettre à nu, mais, par ailleurs, l’homme doit s’incliner, se prosterner devant le mystère de la beauté féminine…»
Fesses d’une femme retroussée
Marcel Pagnol, dans Le Temps des amours (roman autobiographique posthume publié en 1977) narre un cérémonial de Fanny. La scène se déroule durant le Concours de Boule du Cercle annuel : une équipe connaît la défaite sans avoir pu marquer aucun point. Humiliation : «La Fanny ! La Fanny ! […] À ces mots, deux jeunes gens entrèrent en courant dans la salle du Cercle et en rapportèrent, au milieu de l’allégresse générale, un tableau d’un mètre carré, qu’ils tenaient chacun par un bout. Les trois perdants s’avancèrent, avec des rires confus, tandis que la foule applaudissait. Je m’étais glissé jusqu’au premier rang et je vis avec stupeur que ce tableau représentait un derrière ! Rien d’autre. Ni jambes, ni dos, ni mains. Rien qu’un gros derrière anonyme, un vrai derrière pour s’asseoir, que le peintre avait cru embellir d’un rose qui me parut artificiel. Des voix dans la foule crièrent : – À genoux ! Docilement, les trois vaincus s’agenouillèrent. Deux faisaient toujours semblant de rire aux éclats, mais le troisième, tout pâle, ne disait rien et baissait la tête. Alors les deux jeunes gens approchèrent le tableau du visage du chef de l’équipe et celui-ci, modestement, déposa un timide baiser sur ces fesses rebondies.»
La «vérité consolante» d’un derrière
Pour Michel Froidevaux il y a dans cette gaudriole, en apparence machiste, quelque chose de plus profond à quoi renvoie le mystère des lombaires. Il s’appuie pour le dire sur Sainte Colline de Gabriel Chevalier qui, en 1937, écrit ce curieux témoignage : «Et la confusion et les lointaines agitations du monde sont devenues choses tellement futiles, tellement secondaires, tellement inexplicables, qu’on ne peut rêver que de paix, d’une paix éternelle, qui aurait pour emblème les formes roses et rondes de la Fanny, cette joufflue à la Rubens, dont les modelés guillerets évoquent pour le sage une des rares et des plus consolantes vérités connues. (…) Dans les bonnes maisons, il existe une sorte de tabernacle en bois, qui enferme le large et gai derrière de la Fanny. Ce derrière porte, juste au bon endroit, la marque que lui ont imprimée les lèvres des joueurs déshonorés. On ouvre le tabernacle à l’heure du triomphe, afin que les perdants baisent ce beau portrait, dont l’opulence flamande et les tons de charcuterie fraîche dérident les plus vertueux, les plus maussades. (3)»
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A LIRE : Eros, Indéfiniment (les 20 ans de FINALE), dirigé par Michel Froidevaux, avec la participation d’une vingtaine d’écrivains, auteurs, chercheurs, artistes. 1300 images.
A VISITER : La galerie d’art de la Fondation Internationale d’Arts et de Littératures Érotiques, créée en 1996 à Lausanne, est sise à l’étage de la Librairie HumuS. Librairie HumuS (Japon, humour, érotisme) : Rue des Terreaux 18bis, Lausanne 1003, Suisse.
A VOIR : Un lecteur (merci Christian G. !) mentionne l’existence à Lyon, d’un restaurant dédié à l’histoire des boules lyonnaises et surtout à la Fanny : la terrasse Saint Clair, richement décoré d’objets anciens et de Fanny d’antiquité. Un vrai Musée, gastronomie en plus.
NOTES :
(1) La Fanny et l’imagerie populaire, d’Henri Merou et G.P. Fouskoudis (Editions Terre et Mer, Grenoble, 1982) est le seul livre consacré à la figure charnue de La Fanny, à ses rites et à ses représentations.
(2) Le père d’Ubu et de la pataphysique, Alfred Jarry, évoque une scène de boulodrome, dans La Dragonne qu’il a commencé à écrire, en 1904, pendant son séjour chez Claude Terrasse, compositeur d’opérettes, au Grand-Lemps dans l’Isère :
«Le feu de la partie cessé, une clochette tinta comme pour une cérémonie liturgique qui devait fervemment attirer les fidèles, car du pourtour de la place et des rues environnantes, voire, plus incroyable miracle, hors des cabarets, les habitants s’empressèrent. – La Fanny ! La Fanny ! Au centre du boulodrome on venait d’apporter une sorte de petit autel, peinturlé de façon criarde et rehaussé de dorures, lequel ressemblait pas mal à un guignol ou mieux à ces armoires à deux battants qui s’ouvrent, aux tirs forains, quand l’arbalète a mis dans le noir. […] Et au moyen d’une ficelle un sonneur improvisé et hilare l’agitait infatigablement. C’était le glas burlesque de l’honneur de la quadrette battue des joueurs de boules, annonçant qu’elle devait, comme amende honorable, venir faire hommage à la Fanny.»
(3) Extrait de Sainte Colline de Gabriel Chevalier (1895-1969).
POST SCRIPTUM : La Fondation F.I.N.A.L.E. possède une collection importante d’objets liés à La Fanny : cartes postales, photographies, statuettes, pin’s, porte-clé... Ce sont autant de témoignages d’un art érotique populaire incluant notamment de très belles céramiques, produites par des manufactures comme la Maison Bost Frères, à Lyon, qui «produisaient en petite séries des fessiers rebondis et avenants destinés aux clubs de boulistes.»