Nous nous mettons en couple, nous nous marions, faisons des enfants parce que notre partenaire est celle ou celui qui a su nous faire rêver, nous aimer … En espérant que cette histoire durera toujours… Aux prémices de notre histoire, nous tentons de découvrir les désirs de chacun, ce qui fera hurler l’autre de plaisir. Testons chaque endroit de notre quotidien, de la table du salon aux lieux publics et dans toutes les positions… Les premières années, pour beaucoup de couples, les disputes se résolvent même sur l’oreiller.
Mais les années passent, la routine, les évènements de la vie (l’arrivée d’un enfant, les problèmes financiers…) sont presque inéluctables et peuvent souvent être le point de départ d’un trouble du désir. Lorsqu’il n’existe pas de difficulté sexuelle ou relationnelle en apparence, il ne s’agit pas d’une pathologie, du moins pas encore… Simplement le désir sexuel est absent ou peu fréquent alors que la relation affective existe toujours. C’est ce que l’on nomme les troubles du désir isolé.
Une parenthèse à ne pas négliger, lorsque la relation sexuelle à lieu alors qu’il n’y a pas de désir, la situation peut être mal vécue et conduire au déplaisir. Lorsque ce type de situation persiste, elle peut conduire à une vraie dysfonction sexuelle comme l’anorgasmie, l’éjaculation précoce par exemple.
Il y a deux choses : D’abord, le désir chez l’homme et la femme n’évolue pas de la même manière (la grossesse, la ménopause… sont pour beaucoup de femmes des périodes où le désir peut-être un peu tourmenté par exemple). Ensuite, pour beaucoup d’entre nous le désir est quelque chose d’acquis, d’apathique et de définitif alors qu’il nécessite au contraire un investissement personnel actif dans l’intérêt et la recherche du plaisir et ainsi pouvoir créer un temps de partage pour le couple dans lequel le désir sera à nouveau à sa place.
Nous devrions profiter de connaître le corps de notre partenaire parfaitement pour en jouer davantage et faire durer le plaisir. Exprimer ses fantasmes, ses envies à son partenaire nous emmène inévitablement vers l’expérimentation et la découverte de nouveaux plaisirs, de nouvelles pratiques. Bondage, Kâma-Sûtra, libertinage, lieux exotiques, accessoires… Faire attention tout de même à ne pas dépasser des barrières que nous ne sommes pas encore prêts(es) à franchir. Il est très important de discuter longuement des envies de chacun sans quoi nous risquerions d’en vouloir personnellement à notre partenaire et à nouveau de risquer de perdre le désir. Bien entendu, il n’est pas nécessaire de communiquer absolument tout à son partenaire, garder une part de mystère (là où il n’y a plus rien à cacher, il n’y a plus rien à chercher), l’intimité à besoin d’espace pour rester désirable aux yeux de l’autre.
Le désir se travaille au quotidien. N’omettons pas de se toucher, de s’embrasser, de mélanger nos salives (lors d’un baiser, les glandes sébacées situées dans la bouche et aux commissures des lèvres libèrent des substances chimiques telle que l’ocytocine, cette hormone favorise les interactions sociales amoureuses, l’altruisme, l’empathie, l’attachement… On l’appelle l’hormone de l’amour et du bien-être. Le baiser est donc un fort stimulant sexuel à lui tout seul). Garder le contact au quotidien (pas constament non plus, tout est une question de dosage) permet d’amorcer, ce sont en quelque sorte des préliminaires qui permettent de garder le désir en veille. La communication corporelle est aussi importante (si ce n’est plus) que la communication verbale, un clin d’oeil, un regard qui en dit long, une façon de se tenir près de l’autre…
On aime parfois les moments improvisés, rapides et sans trop de chichis (parfois un peu violents aussi hein) mais certains moments intimes se préparent à l’avance. Laissons les enfants aux grands-parents de temps en temps, oublions notre série de télé préférée (surtout si c’est friends qu’on a vu et revu), accordons-nous notre soirée. Le couple doit être un refuge de bien-être et de plaisir. Erotiser à nouveau le couple. Soyons l’objet du désir et désirons notre objet (enfin notre partenaire quoi). S’apprêter et préparer tout ce dont nous avons besoin pour notre rendez-vous, nous prédisposera pour ce moment de plaisir. Désirer et être désirable.
Là encore, il n’est pas nécessaire de faire de chaque moment intime un moment insolite. Ne nous oublions pas. N’oublions pas ce pour quoi notre partenaire nous a séduit. Souvenons-nous de ce qui nous faisait frémir chez elle/lui lors de nos premiers rendez-vous et n’oublions jamais que même si c’est un conjoint aimant, prévenant et un bon père/mère de famille au quotidien, il est toujours ce »mauvais garçon », « l’enjôleur »… ou qu’elle est toujours cette femme « indomptable », « femme-enfant »… qui nous a émoustillé au tout départ. Ne négligeons pas la routine sexuelle d’un couple, il permet tout de même de voir que nous nous aimons toujours, que l’autre nous fait toujours de l’effet sans avoir besoin d’artifices…
Et surtout, oublions tout ce que les magazines féminins peuvent dire à propos du nombre de fois qu’un couple est censé faire l’amour au cours d’une semaine. Il n’y a pas de règles établies. Même s’il s’agit de faire l’amour 3 fois dans le mois et que notre couple est épanoui ainsi, n’allons pas chercher plus loin. La qualité de ces moments prime sur la quantité !
Pour que le désir sexuel reste (ou retrouve) ce qu’il a été (ou presque) et qu’il puisse aussi évoluer, n’excluons pas la routine mais ajoutons-y seulement un peu de piment…
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