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Féros est un « cahier érotique » fondé par Clement Gagliano et Florence Andoka en 2016. Abordé comme un objet pulsionnel, ce petit cahier des plaisirs fait la lecture de nos élans. A la fois porteur de l’imagerie érotique, ce livre de Pandore se veut une oeuvre complète où art et littérature se rencontrent.
©Luce de Tetis
Le sensuel et le sexuel se touchent et éclatent sous les regards divers des artistes : c’est un « Eros contemporain qui se cherche et se renouvelle sans cesse » expliquent les deux auteurs. Décalé et intelligent, le petit cahier érotique joue la carte de la « cul-ture ». Pour la première édition, Clément et Florence ont mixé les genres et les styles avec la maitresse BDSM Catherine Robbe-Grillet à la plume, Apollonia Saintclair aux dessins et Amanda Wieczorek aux photomontages trash.
Féros #1
Marchant sur la démocratisation de la pornographie et des porn studies, Férus n’est pas sans rappeler les oeuvres berlinoises du collectif Pornceptual. C’est donc dans un joyeux mélange des corps, des sexualités et des esthétiques que Perrine Le Querrec et le controversé Wim Delvoye vont noircir les pages du prochain numéro qui sort dans deux semaines. Vous pouvez déjà le commander sur Les Presses du Réel pour 15€. C’est papa noël qui va être content.
Féros #2
De la joie et de la bonne humeur comme d’habitude chez Petra Joy. Le trio Authentique-Artistique-Erotique est une fois de plus réuni dans CinemaJoy, le nouveau site confectionné par la prêtresse du porno féministe.
En plus de vous proposer le visionnage en haute qualité de ses propres films, vous pourrez aussi apprécier les métrages de Shine Louise Houston et Maria Beatty. Toutes deux connues pour leur engagement dans le porno féministe et queer, elles ouvrent une nouvelle fois la voie à un porno plus large et plus égalitaire.
Une petite trentaine de films sont pour le moment disponible. Pour la modique somme de 10€/mois, les films proposés, aussi farfelus les uns que les autres, alimenteront vos fantasmes tout en respectant les travailleurs du sexe. Bien plus que de l’entertainement, la pornographie véhiculée par Petra Joy et ses acolytes est respectueux du travail salarial. Ainsi, vous pouvez retrouver sur le site des making-off ainsi que des interview et des events afin de bien comprendre l’univers Joy. EnJOY it !
La peinture, comme tous les arts, c’est très subjectif, les réactions et les affinités éventuelles dépendent vraiment de chacun. Mais il existe certaines œuvres qui ne laissent personne indifférent et deviennent ainsi des classiques. Le Serbe vous recommandait de vous intéresser au shokushu dans les Gifs de la semaine n°168 et, heureux hasard, le Tag Parfait vous présente aujourd’hui une œuvre majeure du porn art que vous ne connaissez peut-être pas si bien que cela. Voici donc le chef d’œuvre mal connu d’Hokusai : Tako to Ama.
Le grand squirt
Injustement nommée « le rêve de la femme du pêcheur » en occident, Tako to Ama (littéralement « les pieuvres et la pêcheuse de perles ») est une estampe de Katsushika Hokusai (1760 – 1849). Artiste japonais aux multiples pseudonymes connu pour ses séries de peintures et d’estampes, notamment l’iconique vague de Kanagawa – l’une de ses 36 vues du mont Fuji. Loin de se contenter de représentations de paysages et de personnages contemporains, Hokusai fut aussi un prolifique créateur de shunga – terme générique qui englobe les estampes et dessins érotiques de l’époque. Une catégorie d’oeuvres d’art qui a fait la renommée du Japon chez les amateurs de porn au début du siècle.
Contrairement aux peintures plus classiques n’existant qu’en un seul exemplaire, Tako to Ama fait partie d’une série de trois livres érotiques publiée pour la première fois en 1814 sous le nom de Kino no Komatsu (les jeunes pins). Prévue dès le départ comme une illustration parmi d’autres dans cette série, elle mesure seulement 19 sur 27cm, soit à peine une feuille A4. La technique d’estampe utilisée, très courante à l’époque, consiste à préparer un dessin de base sur papier puis à le reproduire sur des plaques en bois en les creusant à la main, chaque couleur de l’illustration ayant sa plaque dédiée. Les applications successives sur le papier forment alors l’image finale. Un procédé qui permet au plus grand nombre de profiter de reproductions d’oeuvres de qualité, érotiques ou non.
Si Hokusai était né dans les années 1980…
Inspirée par le conte de Tamatori, une histoire populaire de l’époque d’Edo, la scène nous montre la pêcheuse de perles et les pieuvres en train de passer un bon moment au milieu des rochers. La présence de ces roches vertes d’algues renforce ainsi l’ambiance marine et inhabituelle de l’action. Le cadre classique des shungas, avec les tatamis et les futons, aurait évidemment été plus confortable pour la dame mais bien moins pour les performeurs céphalopodes. Entièrement nue avec ses longs cheveux noirs, elle s’abandonne totalement à ses deux amants. Les yeux clos et la tête rejetée en arrière, elle nous donne une impression de plaisir intense.
À droite, le plus gros poulpe lui prodigue un cunnilingus magistral avec son bec tout en lui caressant le corps de ses tentacules. Des attentions auxquelles elle répond en agrippant fermement vers elle deux des appendices de son partenaire au lieu de les repousser. A gauche se trouve un congénère plus petit, son fils en l’occurrence, qui l’embrasse et flatte le cou et le sein gauche. Dessinée avec le style propre aux estampes de l’époque, Tako to Ama nous offre un contraste saisissant entre le classicisme du dessin et l’originalité de la situation. même si les vieux routards du hentai habitués aux tentacules, aux inséminations et autres joyeusetés trouveront la scène éventuellement naïve. Pour compléter l’ensemble, toute la partie supérieure est couverte de textes qui décrivent le dialogue entre les protagonistes et permettent de replacer l’oeuvre dans son véritable contexte – bien différent de celui que nous croyons deviner.
Quand les femmes prennent le contrôle dans Mad Men.
Quelqu’un qui verrait cette illustration pour la première fois serait tenté, pour peu qu’il connaisse le hentai, de faire un parallèle avec le tentacle porn moderne. Ce serait compréhensible mais un peu faux. Si les deux mettent effectivement en situation femmes et tentacules, la comparaison s’arrête ici. Là où Tako to Ama est le fruit de la liberté accordée à Hokusai de créer selon son bon vouloir, il faut rappeler qu’à la base le tentacle porn est le fruit d’une censure exercée contre les auteurs dans le Japon de l’après-guerre. L’interdiction de représenter des pénis ayant poussé les dessinateurs à trouver des palliatifs visuels. Il est toutefois accepté que si des artistes du niveau d’Hokusai ont pu créer ce genre de visuel, il était logique qu’un jour d’autres le fassent.
L’autre méprise habituellement faite est de considérer qu’il s’agit d’une relation non consentie entre la femme d’un pêcheur et des pieuvres plus entreprenantes que la moyenne. D’une part, aucune mention d’un quelconque pêcheur dans le titre ou le texte n’existe, ce qui est au mieux une interprétation erronée et au pire un choix sexiste qui définirait la femme par sa simple relation maritale. D’autre part le texte nous éclaire grandement sur ce qui se passe vraiment et notamment le fait que la pêcheuse n’est pas la victime gémissante de nos hentais modernes. Le conte évoqué plus haut est d’ailleurs rappelé par la mention du dragon Dieu de la mer dans ces écritures dont voici mon humble traduction en français (source anglaise) :
Grosse pieuvre : Mon souhait est enfin devenu réalité, ce jour parmi tous les autres je t’ai finalement dans mon étreinte ! Ton fruit est mûr et plein, si merveilleux ! Supérieur à tous les autres ! Le sucer et le sucer et le sucer encore. Après l’avoir fait magistralement, je t’emmènerai dans le palais du dragon Dieu de la mer où je t’envelopperai. « Zuu sufu sufu chyu chyu tsu zuu fufufuuu… »
Femme : Odieux poulpe ! Ton aspiration à la bouche de mon ventre me fait suffoquer ! Aah ! Oui… c’est… là !!! Avec les ventouses, les ventouses !! A l’intérieur, tourne et retourne, oooh ! Oooh ! C’est bon, ooh c’est bon ! là, là ! Làààà ! C’est booonnn ! Hooouuu ! Aaah ! C’est bon, c’est bon, aaaaaahhh ! Pas encore ! Jusqu’à maintenant c’était moi que les hommes traitaient de pieuvre ! Une pieuvre ! ooh ! Pfiuuuu ! Comment peux-tu… !? Oooh ! « yoyoyooh, saa… hicha hicha gucha gucha, yuchyuu chyu guzu guzu suuu suuu… »
Grosse pieuvre : Mes huit membres pour t’entortiller avec ! Comment l’apprécies-tu de cette façon ? Ah, vois ! L’intérieur est gonflé, humide des chaudes eaux du désir. « nura nura doku doku doku… »
Femme : Oui, ça vient maintenant ! Bientôt mes hanches seront vides de toute sensation. Ooooooh ! Limites et frontières s’effacent ! Je disparais… !!!!
Petite pieuvre : Après que père ait fini, moi aussi je veux caresser et frotter mes ventouses sur la crête de ta partie poilue jusqu’à ce que tu défailles et alors j’aspirerais encore un peu plus. « Chyu chyu. »
Outre le fait que déjà pendant l’époque d’Edo, les Japonais étaient fans des onomatopées, le texte nous montre bien que, sans le contexte, il est aisé de mal interpréter une oeuvre. Pour autant, avec ou sans textes, l’effet est bien là. Mais pas question de jeter la pierre à ceux qui en découvrent maintenant le véritable sens car si l’on revendique pour l’artiste la liberté de créer, il revient au public la liberté de l’interpréter.
If you write, make art, shoot film, or create anything about human sexuality, on most platforms you simply can’t be found. You are silenced, or not allowed. Or you get banned. That’s why today I’m giving you a little push for #GivingTuesday — the day to give back, after the shopping gluttonies of Black Friday and Cyber Monday. I recently joined Patreon, following in the footsteps of many great writers, filmmakers and artists, many of whom happen to make art and writing with sex in it.
Censorship is a huge problem in web search, in app stores like iTunes, in Amazon search, on free and paid blogging platforms (looking at you, WordPress), photo sharing sites, video sharing sites, and especially that thing most people think is the internet – Facebook.
Erotic art, writing, and film is a declaration of humanity, and it is the backbone of free speech. It is who they come for first when they start censoring, taking away rights (just ask sex workers), taking away your access to business and distribution tools, and it is where we see the most hypocrisy and double standards in enforcement and rule-making.
Cecilia Tan recently wrote, “There are those out there who literally wish death on us for being queer or sinners or ‘liberated women.’ Declaring our existence as sexual minorities and celebrating our sexuality with joy through erotica is an act of courage and an act of self-preservation, too. The more we are seen, the better we are known, the more space on the stage we take up, the more difficult it is to marginalize us.”
Here are a few amazing artists well worth your dollars on GivingTuesday. You won’t find their artwork on Facebook, for like me, many of them are prohibited to post their work (or links to it). I think that makes supporting their work something we desperately need right now. >Help support these brave artists and writers on Patreon:
Alison Tyler
AJ Garcia: The Black Diaries
Astdevir
Aloysius Erotic Art
Circlet Press on Patreon
Corwin Prescott
CustomWaifus
ELOTIKA
Erotica After Dark
Jiz Lee
Jerome & LTASEX
InCase
Katie West
Kitty Stryker
Melanie Schober
Nobilis Reed
Nicole Vaunt
Tuomas Siitonen: Project L
Violet Blue (TinyNibbles/me)
ZanVarin
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Mandarine Morceau de soleil égaré dans la nuit Chagrin d’orange or parfumé Mandarine J’ai besoin de ta quintessence Pour traverser l’hiver sans y laisser mes ailes
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