Il y a ces moments où on sent que c’est la fin de la tristesse. Il y a ces moments où on sent que l’on a grandi. On regarde en arrière, on prend la mesure du chemin parcouru, et tout à coup, on se détend, on arrête de retenir son souffle, on ne serre plus les dents. Une certaine lucidité s’empare de nous et on se dit que ça y est, c’est l’heure du printemps.
Voilà, l’heure du renouveau a sonné. On a travaillé dur pour y arriver, mais notre âme se fait à nouveau légère, on sort de la nuit. On respire à pleins poumons, on se sent libre, libre de tout.
Que s’est-il passé entre temps ? On a peut-être pansé nos blessures. Comment ? Ça, chacun sa méthode. Il n’y a pas de recette universelle ni conventionnelle. Certains s’accrochent à des objectifs, d’autres se laissent aller. Pour ma part, j’ai fait un peu les deux.
Mais ce qui est certain c’est qu’il faut se nourrir, laisser derrière soi l’inutile, la colère, la rancœur et la stupidité. Il ne faut consommer son énergie qu’à ce qui nous rend plus fort, ne rien donner à ce qui nous parasite.
Rester entier pour soi et pour les autres, ceux que l’on aime, ou les causes justes.
Penser, réfléchir mais surtout agir, éviter de tourner en rond. Il faut aussi accepter l’irrégularité de la vie, ces moments de doutes, ces circonstances malencontreuses et inévitables, et surtout attraper les multitudes de petites joies qui la jalonnent. Arrêter de voir en négatif, devenir conquérant.
Même si cela peut paraître d’une affligeante banalité et de l’ordre du lieu commun, il faut savoir et se répéter que la vie est courte, que nous n’en n’avons qu’une. Bien sûr chacun peut avoir une deuxième ou une millième chance, mais il faut surtout commencer par comprendre nos erreurs et apprendre, toujours apprendre, s’enrichir de l’intérieur et de façon pérenne, ne pas rêver sa vie mais la vivre.
Devenir meilleur pour soi et pour les autres. Coûte que coûte, griffer, mordre, croquer bec et ongles les joies et chasser d’un revers de la main les tristesses.
Plus facile à dire qu’à faire me direz-vous. Mais je vous jure que c’est possible. Il suffit de puiser en soi. Parfois il suffit de sortir de chez soi, de marcher dans la rue, sentir le soleil sur sa peau, fermer les yeux, respirer profondément, détendre ses muscles, avancer, toujours avancer, sourire même lorsqu’il fait sombre à l’intérieur de nous.
Ce n’est pas reposant, c’est parfois épuisant, mais le jeu en vaut la chandelle, car qui sait, qui peut dire ou prévoir ce qui nous attend au coin de la prochaine rue ? Rester positif, se dire que le destin nous réserve quelque chose de grand et ne pas attendre que ça nous tombe dessus.
Il faut choisir, prendre des décisions, bonnes ou mauvaises, on a le droit de se tromper. Personne n’exige de nous d’être parfait.
Ceux qui le font, ceux qui nous jugent ne sont pas à considérer. Ils sont la transparence, presque le néant. Il ne faut garder que le positif, être disponible pour la vie, pour les amis, pour les surprises, pour la joie, pour le bonheur, pour l’inattendu.
Je voudrais conclure par quelques mots qui ne sont pas de moi. J’ai été obligé de les emprunter devant leur indéniable justesse. Même si le contexte de leur écriture n’est pas vraiment le même que celui que je dépeins, ils nous ramènent à la force et à l’idée qu’après la pluie, il y a toujours le beau temps.
Mais soudain de parler je me sens conquérant
Et plus clair et plus vif et plus fier et meilleur
Et plus près du soleil et plus sûr de durer
Un enfant né en moi qui n’est pas d’aujourd’hui
Un enfant de toujours par un baiser unique
Plus insouciant qu’un premier papillon
À l’aube le printemps lui donne une seconde
Et la mort est vaincue un enfant sort des ruines
Derrière lui les ruines et la nuit s’effacent.
(Paul Eluard, Grandeur d’hier et d’aujourd’hui)
Alors, réjouissez-vous, rien n’est perdu, jamais. Le monde sait être trop triste pour que nous n’essayons pas d’être heureux, le plus possible.
(cc) GE916 G.
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