Une heure de podcast en anglais sur le petit projet dans le sous-sol et l’humaine en arrière. Merci à Elizabeth Elfenbein de Under the Sistehood.
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Une heure de podcast en anglais sur le petit projet dans le sous-sol et l’humaine en arrière. Merci à Elizabeth Elfenbein de Under the Sistehood.
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Lors de l’atelier sur le lichen scléreux vulvaire organisé en juin avec Jaclyn Lanthier de Lost Labia chronicles, cinq moulages ont été réalisés. Passer d’une reproduction en plâtre à un outil en silicone adapté à différents contextes professionnels n’est pas une mince affaire, ce qui explique les quelques mois de délai entre le moulage et la mise à disposition de l’outil.
TADAH!, c’est le grand dévoilementCe kit de cinq vulves en silicone est accompagné d’un fascicule qui consigne les témoignages des modèles. Combien de temps entre les premiers symptômes et le diagnostic ? Rémission ? Modifications de l’infrastructure de la vulve ? Tout ce qu’elles ont souhaité mentionner y est, avec leurs propres mots. Pourquoi et pour qui cet outil est-il utile ?
Trop de patient.e.s souffrent en silence et voient leur qualité de vie affectée par des conditions mal connues, mal diagnostiquées et mal traitées. Il est important de visibiliser les différentes affections génitales afin de les sortir du placard de la gêne et du tabou.
Cet outil sera accompagné (lorsque ce sera prêt) par une traduction/ adaptation du livre de Jaclyn Lanthier sur le lichen scléreux vulvaire. Parce que l’information DOIT circuler. Les forums d’aide aux personnes qui vivent avec la condition sont des espaces remplis de témoignages d’errance médicale, de mauvais soins et de désespoir. Non, ce n’est pas dans la tête que ça se passe. Non, prendre un verre de vin et essayer de relaxer pendant les relations sexuelles ne suffit pas. Il est à peu près temps de prendre au sérieux la douleur des femmes et de les traiter avec la compétence et le respect dus à tout être humain.
Comme tout projet réalisé par SEX-ED +, c’est totalement bénévole et non financé. Donc, ça prend le temps que ça peut. Si vous avez des compétences en relecture ou mise en page et que vous souhaitez participer, faites signe, ce n’en sera que plus rapidement disponible. Alternativement, si vous connaissez un bailleur de fonds prêt à financer ce type de projet, ça marche aussi. Parce que ce serait bien que ce type de travail cesse de reposer sur les épaules de bénévoles…
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28 jours, c’est “l’histoire qui s’écoule entre nos cuisses” comme l’annonce la voix off en introduction. C’est aussi la durée moyenne du cycle d’une femme entre le premier jour des règles et jusqu’au premier jour des menstruations suivantes. 28 jours, c’est un documentaire de 30 minutes qui donne la parole aux femmes et aux hommes sur les règles, et qu’on vous invite tous.tes à regarder !
« J’ai du sang sur ma culotte »Le film documentaire 28 jours est à l’initiative de trois femmes : Angèle Marrey, Myriam Attia et Justine Courtot. Elles ont souhaité expliquer à tous.tes les règles et dédramatiser leur existence. La vidéo présente différents témoignages de personnes qui partagent leur connaissance des règles, leurs ressentis et leurs questionnements sur le sujet. On pense à ce jeune homme qui dit en rigolant que les règles “c’est comme saigner du nez une fois par mois, mais de la chatte”. Des éléments visuels explicatifs sont aussi présents tout le long du documentaire, accompagnés d’une voix off pour approfondir le sujet. Il y a également des interviews d’expert.es (Michel Mouly, Elise Thiébaut, Hélène Nicolas).
Capture du documentaire 28 jours“On a compris que la meilleure façon de faire bouger les choses était d’en parler. D’en parler à voix haute” nous dit la voix off à la fin du reportage. Et en 30 minutes, 28 jours réussit à parler du cycle menstruel, des effets des règles sur le corps et les émotions des femmes, du regard des personnes menstruées entre elles, de l’endométriose, du sexe pendant les règles, des protections hygiéniques, du flux instinctif, ou encore du tabou du plaisir féminin.
Découvrir le documentaire 28 jours ci-dessous :
Angèle Marrey est aussi la réalisatrice du documentaire féministe Bénissez nos seins.
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Le polyamour est un modèle de relation dont on entend de plus en plus parler, mais qu’implique-t-il vraiment ? Cette philosophie de vie, qui ouvre les possibilités de l’amour hors des normes d’exclusivité du couple monogame, en effraie beaucoup et en fait rêver plein d’autres. Derrière les clichés et raccourcis, avoir des relations polyamoureuses est un travail de chaque jour, comme toute relation. L’éthique des amours plurielles, avoir plusieurs amoureux, les respecter et se respecter, est un livre essentiel pour comprendre les enjeux, approfondir sa connaissance et interroger ce que chacun-e de nous peut apprendre et construire grâce au polyamour.
Le livre pour devenir une « salope éthique »L’éthique des amours plurielles est la version actualisée du livre de référence dans la communauté des polyamoureux-ses : « La salope éthique, guide pratiques pour des relations libres sereines ». Le livre se présente comme une lumière sur le chemin du polyamour, sans pour autant invalider la monogamie. Il ne s’agit pas de dire que le polyamour est mieux qu’autre chose, simplement de servir de guide général pour mieux vivre ses relations, dans le respect, le consentement, l’équilibre, quelles qu’elles soient.
On a appris qu’il existait une seule et bonne manière de former une relation. En l’occurrence par le mariage hétérosexuel monogame jusqu’à ce que la mort nous sépare. […] Pourtant un grand nombre de gens sentent que quelque cloche dans cette représentation. »
L’Ethique des amours plurielles
C’est un livre passionnant qui met en exergue toutes les oppressions et stéréotypes qui sont calqués sur la sexualité, notamment celle des femmes. Pourquoi serait-il négatif d’être considérée une « salope » ? Que cache l’expression « fille facile » ? Comme le dit le livre « Posons la question inverse : En quoi le fait d’être difficile serait-il une vertu ? » Ce qui est appréciable dans le livre, c’est qu’il ne donne jamais de leçons, mais qu’il questionne constamment.
Derrière l’expression « salope éthique » se cachent les notions de liberté, de consentement, de respect de soi et des autres, de conscientisation extrême de ses émotions, désirs et des implications de ses choix sexuels. Devenir une salope éthique, c’est devenir une adulte sexy, sûre d’elle, consciente de soi et des autres, libre de ses désirs sans jamais manquer de respect envers les autres, hors des stéréotypes et des normes imposées. Le livre Ethique des amours plurielles aide à avancer sur ce chemin, qu’on soit polyamoureux-ses ou non, car « être une salope c’est dans la tête, pas entre les jambes. Être une salope peut se vivre dans n’importe quel schéma de relation entre adultes consentants ».
(function(){ var a = document.createElement("a"); a.href = 'https://assets.ikhnaie.link/click.html?wglinkid=5880634&wgcampaignid=1564225&js=0'; a.rel = "sponsored nofollow"; a.target = "_blank"; var img = document.createElement("img"); img.src = 'https://assets.ikhnaie.link/link.html?wglinkid=5880634&wgcampaignid=1564225'; img.border = 0; img.alt = ""; img.width = 250; img.height = 250; a.appendChild(img); document.getElementById("jsad_5880634").parentNode.appendChild(a); })(); L’Ethique des amours plurielles pour repenser le sexeC’est un livre vraiment très fourni, où tout est présent pour réfléchir à nos schémas sexuels prédéfinis. Les autrices Janet W.Hardy et Dossie Easton, elles-mêmes parmi les pionnières du mode de vie polyamoureux, offrent un panorama très complet de réflexions sur les enjeux de l’amour et de la sexualité.
Le livre L’Ethique des amours plurielles aborde les différentes questions qu’on peut se poser sur les relations polyamoureuses : est-ce un abandon total de la monogamie ? Quid des relations hiérarchiques dans le polyamour ? Comment bien ouvrir une relation existante ? La jalousie disparaît-elle forcément dans les relations polyamoureuses ? Qu’est-ce que la compersion ? Comment parler de mes relations avec l’entourage ? Peut-on être polyamoureux si on a des enfants et comment gérer la cellule familiale sur ce modèle ? Au cœur du polyamour se pose évidemment cette question : comment se sentir en sécurité dans une relation sans posséder l’exclusivité sexuelle ni posséder son partenaire tout court ? En fait, à bien y réfléchir, nous savons tous-tes que cette question devrait se poser chez tous les couples, qu’ils soient mono ou polys.
Le livre évoque aussi d’autres sujets essentiels comme le safer sex (à savoir le « sexe à risque réduit » ou « sexe protégé). On y parle des IST et MST, comme la transmission du VIH ou l’herpès, ainsi que de la PrEP (substance médicamenteuse, qui peut être prise quotidiennement par toute personne dont le comportement sexuel met à risque de contracter le VIH). Les autrices abordent aussi les défis propres aux couples existants dans le polyamour (car on peut être célibataire polyamoureux aka « solo poly »). Vous comprendrez mieux les es différentes configurations existantes dans le polyamour, les infinies possibilités de sexe et d’amour… C’est un livre riche et essentiel pour toute personne, qui a envie d’ouvrir ses perspectives sur sa propre sexualité.
L’Ethique des amours plurielles met le doigt sur certains problèmes que vous avez peut-être du mal à nommer, sur certaines envies qui vous semblent interdites, sur des questionnements qui vous taraudent. Il ne s’agit pas d’un livre qui rejette ou méprise la monogamie, loin de là. Il nous invite à explorer profondément nos liens à la sexualité, à l’amour et aux relations humaines. Le livre invite à oser embrasser nos désirs sans honte, mais avec bienveillance et conscientisation. C’est une Bible du polyamour à avoir dans toutes les bibliothèques !
L’Ethique des amours plurielles est édité par les Editions de l’Eveil. Ce succès planétaire a été vendu à 300 000 exemplaires dans le monde.
(function(){ var a = document.createElement("a"); a.href = 'https://assets.ikhnaie.link/click.html?wglinkid=5121878&wgcampaignid=1564225&js=0'; a.rel = "sponsored nofollow"; a.target = "_blank"; var img = document.createElement("img"); img.src = 'https://assets.ikhnaie.link/link.html?wglinkid=5121878&wgcampaignid=1564225'; img.border = 0; img.alt = ""; img.width = 300; img.height = 250; a.appendChild(img); document.getElementById("jsad_5121878").parentNode.appendChild(a); })();L’article L’Ethique des Amours Plurielles, livre référence sur le polyamour est apparu en premier sur Desculottées.
Le Petit manuel antiraciste et féministe est une invitation à réfléchir et agir sur le racisme structurel qui existe dans les sociétés. L’autrice Djamila Ribeiro pose le sujet à partir des problématiques existantes dans son pays, le Brésil. Cependant, les questionnements qu’elle soulève ont une teneur universelle, transposable et adaptable pour penser le racisme, l’antiracisme et l’afro-féminisme en France. Qu’est-ce qu’être une femme et noire dans le monde ? Qu’est-ce qu’être une femme et blanche dans le monde ? Le devoir de réfléchir là-dessus n’a pas de frontières et ce Petit manuel le fait comprendre parfaitement.
Un livre pédagogique et non-élitiste, qui convie à la responsabilisation dans la lutte antiraciste et féministePour celles et ceux qui ne la connaissent pas encore, Djamila Ribeiro est chercheuse en philosophie politique et une référence du mouvement féministe noir, antiraciste, pro-LGBT et antimachiste au Brésil, donnant des conférences dans le monde entier.
Djamila RibeiroDans ce livre, qui contient seulement 10 chapitres très courts et se lit ultra facilement en une heure, Djamila Ribeiro nous propose dix pistes pour entamer une réflexion poussée et sérieuse sur le racisme et adopter des pratiques réellement antiracistes. Le point de départ : reconnaître la réalité des discriminations et le poids de l’Histoire et des lois racistes dans les différences de traitement du « Noir » et du « Blanc », qui existent encore aujourd’hui.
Sortir du « je ne suis pas raciste, j’ai un ami black »« Le racisme est un système d’oppression qui nie des droits, et non pas le simple acte de volonté d’un individu »
Djamila Ribeiro, Petit manuel antiraciste et féministe
Djamila Ribeiro met en exergue la nécessité d’affronter la réalité en face. Il faut que des personnes blanches cessent de penser qu’elles ne peuvent avoir aucun racisme en elle sous prétexte qu’elles « ont un ami Noir » ou de penser que dire « Black » est un compliment (c’est même d’ailleurs tout le contraire, s’il est besoin de le préciser). Son livre est aussi bien un outil pour avancer dans la lutte pour l’égalité, questionner les normes et entrer dans un processus de déconstruction pour les personnes noires, qu’un outil pour ouvrir les yeux sur la réalité des privilèges, adopter des attitudes antiracistes et se responsabiliser pour les personnes blanches.
« La femme noire combine l’oppression de genre, de race, et souvent de classe […] Les femmes blanches sont discriminées parce qu’elles sont femmes, mais privilégiées structurellement parce qu’elles sont blanches »
Djamila Ribeiro, Petit manuel antiraciste et féministe
En ce qui concerne précisément la question des femmes. Djamila Ribeiro met la lumière sur l’hyper-sexualisation et l’exotisation du corps de la femme noire dans la culture brésilienne, mais il est évident que cela est valable également dans d’autres cultures, dont la France. Je ne compte d’ailleurs pas le nombre de fois où je me suis faite moi-même qualifier de « tigresse » ou de « jambes de gazelle ». Tout un imaginaire de l’animalité, de la savane africaine, supposé flatter mais qui de toute évidence est un moyen de rabaisser tout en prétextant le compliment. Elle rappelle par ailleurs que la vision coloniale « voyait les corps noirs comme des corps violables », et que le racisme associé au machisme est une double peine. C’est ce qu’on appelle en français la misogynoir.
Petit Manuel antiraciste et féministe de Djamila RibeiroLe Petit manuel antiraciste et féministe est une lecture hautement recommandée pour tout le monde. Femmes, hommes, Noir-es et Blanc-hes, tout le monde qui soit prêt et volontaire pour approfondir son regard sur les discriminations structurelles et contribuer au changement positif de sa société. En prime, vous en apprendrez un peu sur le Brésil et sur vous-mêmes, car toute lecture de livre nous transforme toujours un peu. Djamila Ribeiro pose cette pierre pour se demander : et moi, et nous, et la France, où en sommes-nous ?
Petit manuel antiraciste et féministe est traduit et édité aux Editions Anacaona, une maison d’édition spécialisée dans la littérature brésilienne faite par les minorités, raciales ou socio-économiques, que je vous recommande aussi de découvrir.
L’article Petit Manuel Antiraciste et Féministe, lecture utile pour tous-tes est apparu en premier sur Desculottées.
L’autrice et sociologue Fania Noël présente une histoire des Féminismes Noirs, ainsi que les grands concepts de la lutte. Dans cet essai didactique, elle insiste sur le distinguo à faire entre Afroféminisme, Féminismes Noirs, femmes noires qui sont féministes, féminisme décolonial, féminismes africains, ou féminismes intersectionnels. Dix questions sur les Féminismes Noirs pose les fondamentaux à retenir sur ces luttes féministes, souvent source de malentendus entretenus.
Gare au réductionnisme identitaire et à la misogynoirLe livre commence avec une mise en garde qui attaque le vif du sujet : non, toute femme noire qui porte un discours politique ou qui est féministe n’est pas nécessairement une afroféministe. Pour l’autrice Fania Noël, penser ainsi est faire preuve de réductionnisme identitaire et d’ignorance volontaire. Effectivement, on peut être une femme noire et féministe, mais ne pas être engagée dans les luttes afroféministes. Elle rappelle également que le monde Noir se divise en deux groupes, l’Afrique Noire et la diaspora (subdivisée en diaspora historique et géographique). Ce découpage est à prendre en compte pour comprendre les différentes réalités et luttes au sein des Féminismes Noirs.
En tant que femmes Noires, nous voyons le Féminisme Noir comme le mouvement politique logique pour combattre les oppressions mutiples et simultanées qu’affrontent l’ensemble des femmes de couleur. »
Dix questions sur les Féminismes Noirs, Fania Noël
Fania Noël met également en exergue la situation spécifique des femmes noires, au confluent de deux oppressions, la misogynie et le racisme. Le terme « misogynoir » conceptualisé par Moya Bailey et Trudy est au coeur des Féminismes Noirs en Amérique du Nord et en Europe.
En revenant sur le sujet de l’esclavage, l’autrice souligne l’hypersexualisation des corps et le spectacle sadique des corps Noirs qui en découle, encore à l’oeuvre aujourd’hui dans nos sociétés capitalistiques, patriarcales et de suprématie blanche. Le concept de politique d’identité est donc central dans les Féminismes Noirs, car il aborde la nécessité de partir des personnes concernées pour défendre le projet politique.
Féminismes Noirs et femmes blanchesLa notion de féminisme intersectionnel est régulièrement abordée dans les milieux féministes occidentaux pour inciter à prendre en compte les oppressions multiples spécifiques aux personnes non blanches. Néanmoins, Fania Noël met un coup de projecteur sur les racines de cette difficulté. L’autrice revient notamment sur les rapports esclavagistes entre femmes Noires et femmes blanches. Elle rappelle que les femmes blanches étaient les principales propriétaires d’esclaves domestiques et établit un parallèle avec les femmes noires migrantes, aujourd’hui nounous et femmes de ménages, de femmes blanches en quête d’un statut professionnel plus élevé.
Ainsi, l’afroféminisme est à la fois un mouvement féministe Noir et le produit de l’immigration post-coloniale, soulevant de nouvelles questions qui défient l’idéologie française. »
Dix questions sur les Féminismes Noirs, Fania Noël
L’autrice évoque aussi le chantage fréquent adressé aux féministes Noires au sein de la communauté Noire. On leur demande d’être garante de la réhabilitation des masculinités Noires et de défendre les hommes Noirs, tandis qu’eux s’autorisent à faire preuve de misogynoir.
Et que penser des success stories de personnes noires mises en avant dans la politique (ex: Michelle Obama) ou dans le sport par exemple ? Les félicite-t-on d’avoir su passer tous les obstacles race/genre/classe, pour mieux invisibiliser les causes d’opression systémiques ?
Dix questions sur les Féminismes Noirs, Fania Noël, éditions Libertalia. 10 €.
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Cet article Mardi Forestier : anticiper le futur de la langue provient de Manifesto XXI.
Publié cet octobre aux éditions trouble, Harde, de Mardi Forestier, est un vrai alien. En s’y plongeant, on a l’impression d’assister à une expérimentation entre le scientifique et le littéraire, à l’élaboration d’une langue aussi nouvelle que détonante par la qualité de sa recherche lexicale. Peut-être il s’agit là d’une « langue bâtarde », mais aussi d’un véritable catalyseur d’imagination. Les personnages de la commedia dell’arte sont impliqués dans une relation polyamoureuse foisonnante, capable, avec humour et poésie, de mettre en question nos acquis et nos croyances sur le sujet. Même à l’ère du binge reading, il est donc possible de livrer des histoires queer qui font la part belle aux néologismes audacieux, aux écritures inclusives radicales, à des synonymes inconnus et révélateurs. Retrouvez le livre dans les meilleures librairires et chez trouble.Le « plan à trois » reste un fantasme de cul, mais pas matière à faire de belles histoires d’amour. Je me suis dit que j’allais résoudre ce manque et écrire une histoire de trouple joyeuse, épanouie (et très sexy, tant qu’à faire).
Comment tu as eu l’idée de ce roman ?
C’est né de discussions estivales avec Beth Georgia Gordon, avec qui j’ai coécrit les chansons qui accompagnent le roman. À la base, on voulait approfondir notre collaboration musicale autour d’un projet un peu plus ambitieux que ce qu’on avait fait ensemble au sein de La Satellite. C’est Beth qui a eu l’idée du personnage humaine-oiselle de « Colombine », et le lien à la commedia dell’arte est parti de là. Mais l’impulsion majeure, c’est une conversation sur le fantasme du trouple dans les représentations populaires, du moins celles auxquelles on avait eu accès enfants ou ados. On s’est rendu compte qu’on avait toutes les deux été marquées par une série française un peu improbable des années 2000, Clara Sheller, qui aborde franchement le ménage à trois, ou du moins qui fait glisser un triangle amoureux impossible vers ça. Il y a cette série et dans les mêmes années, la chanson et le clip de Quatre mots sur un piano (P. Fiori, JJ. Goldman et C. Ricol) sur le même thème ! Moi, ça a suscité énormément de désir chez l’enfant que j’étais, mais de frustration surtout, puisque ces histoires de trouple, qui impliquaient rarement une bisexualité avouée, ne finissaient jamais bien. Idem Vicky Cristina Barcelona. Tous les trouples étaient rattrapés par une sorte de fatalité monogame moralisante. Plus tard, à l’adolescence, le trope du triangle amoureux – toujours pour générer du conflit narratif qui ne peut être traité que par de la jalousie et un choix – revenait dans toutes mes lectures de romances. Le « plan à trois » reste un fantasme de cul, mais pas matière à faire de belles histoires d’amour. Je me suis dit que j’allais résoudre ce manque et écrire une histoire de trouple joyeuse, épanouie (et très sexy, tant qu’à faire). La dimension grivoise de la comptine Au clair de la lune, qui est une adresse d’Arlequin à Pierrot, m’a aussi donné envie d’approfondir la relation entre ces deux-là…
Portrait de Mardi Forestier © Guillaume SeyllerLes textes scientifiques, c’est le matériau parfait : des infos factuelles qui appartiennent à tout le monde, qu’on peut agencer comme bon nous semble pour écrire de la fiction. Souvent, c’est plus fantastique que ce à quoi on aurait pu penser soi-même !
Quel est ton processus d’écriture ?
Café + recherches. Je n’écris quasi que le matin, certains matins, motivée par la caféine. En même temps que j’écris, j’ai quinze onglets ouverts : dictionnaire de synonymes, plein de recherches Wikipédia, un répertoire de couleurs, des listes de champs lexicaux en fonction de mon sujet du moment, etc. Ce qui génère le plus d’inspiration pour moi, ce sont les articles scientifiques. Lire des bonnes fictions à côté, ça peut inspirer, mais c’est aussi un obstacle : on se compare, on voudrait faire ça, mais il ne faut pas plagier, on risque de trop absorber le fond et/ou la forme. Les textes scientifiques, c’est le matériau parfait : des infos factuelles qui appartiennent à tout le monde, qu’on peut agencer comme bon nous semble pour écrire de la fiction. Souvent, c’est plus fantastique que ce à quoi on aurait pu penser soi-même ! La dimension merveilleuse et la puissance esthétique des phénomènes liés à la faune et à la flore me médusent souvent. Quand c’est le cas, j’ai juste à me les approprier de sorte à servir mon projet.
On perçoit dans ton écriture une recherche précise autour des synonymes et des tournures. On y ressent aussi une volonté d’amener la langue vers des terrains nouveaux, qui croisent l’ancien français avec une perception très moderne de celui-ci. Peut-on parler d’une langue queer des temps anciens ? Est-ce que c’est quelque chose que tu travailles ?
Dans mon cas, je joue énormément avec les différentes formes d’écriture inclusive, de préférence quand elles proposent des néologismes non-binaires (donc pas le point médian). Au-delà des questions essentielles de représentativité, ces formes inclusives radicales, elles sont de parfaits prétextes à jouer avec la langue, la rendre élastique. Cette recherche autour de la plasticité du langage, c’est quelque chose qui traverse tous mes textes et à plusieurs niveaux, et d’ailleurs, je crois que je suis une poétesse avant d’être une romancière. Plus mes textes sont courts, plus je me permets d’être expérimentale dans la langue, et plus je suis convaincue. J’ai pas mal de textes qui relèvent de la science-fiction, et j’ai parfois décrit mon écriture comme une manière « d’anticiper le futur de la langue ». Mais, en défrichant son futur, on en réveille les fantômes : les propositions d’Alpheratz ou de Clara Pacotte en écriture inclusive, ça crée des clins d’œil à des formes anciennes, comme si on réintroduisait des lettres disparues. Donc oui, on pourrait dire que mon travail se situe exactement à un croisement très « ornemental », très stylisé entre formes anciennes et hyper-contemporaines, et que la queerness y trouve une place de choix. Et puis c’est jouissif de venir bousculer la rigidité orthographique à laquelle s’accrochent les conservatismes… La langue française n’a été fixée qu’à partir du XVIIe siècle, donc très tard dans notre histoire. Moi, j’essaie (par endroits) de revendiquer une langue plus bâtarde et mouvante, telle que je m’imagine le français pré-renaissant, quelque chose de rabelaisien, de sonore, d’inconfortable, de queer en ce sens.
Il y a toujours un jeu de pouvoir assumé, mais les positions s’intervertissent au fil du récit […]. On attend le faux-pas, le déferlement toxique. Mais, encore une fois, c’est une attente déçue, iels se contiennent plus ou moins dans leurs défauts et se métamorphosent tendrement au contact les uns des autres.
Comment tu as mené les recherches esthétiques, géographiques et artistiques pour créer ton scénario ?
Mes premières inspirations pour Harde tournaient autour de la peinture, et de la couleur en peinture. Je voulais, au début du livre, qu’on se sente comme dans une toile rococo, entre Watteau et Fragonard, avec un personnage décoloré, blafard : Pierrot. Que les décors relèvent du baroque flamand, avec des tons très jaunes, des paysages embrumés, des intérieurs pleins de natures mortes. Et que Colombine, malheureuse dans toute cette jauneur fade, lassée de son amant luneux, parte en quête de couleurs plus vives.
Ça faisait écho à un dilemme géographique personnel : je vis à Bruxelles, donc dans un climat plutôt humide et froid, et je m’y plais énormément, mais mon partenaire a le mal des montagnes et du soleil. Moi, je ne voudrais pas spécialement vivre plus au sud, mais j’essayais de m’imaginer ce qui serait le compromis parfait entre nos attentes/besoins. Et donc, dans le récit, il y a toute une quête pour trouver un bon équilibre amoureux, mais aussi paysager, géographique. Carioc et ses alentours sont plutôt inspirés des Pyrénées orientales, même si, pour la scène du lac, je restituais mon expérience d’une randonnée dans les Alpes. Orionne et Mintra font référence au Portugal, à la côte atlantique. Je venais de visiter Lisbonne et Sintra.
Que ce soit dans l’esthétique architecturale, les plats consommés par les personnages ou la flore évoquée, j’ai essayé de rendre cette histoire crédible dans sa géographie. J’ai fait beaucoup de recherches pour ne pas être à côté de la plaque en termes de biome local. Mais je me suis laissée une grosse marge scénaristique, je n’ai pas une écriture dite d’ « architecte », je fais un plan très sommaire et je laisse entrer les choses au fil du temps, je ne prévois en amont que le minimum, de quoi avoir une direction.
Globalement, j’ai du mal avec le drame et les fins tragiques. J’ai besoin que les fictions me réconfortent de la réalité.
Qui sont tes personnages ? Peux-tu nous les présenter ?
Ce sont des réecritures des personnages de la commedia dell’arte du même nom, donc des personnages de théâtre qui correspondent à des caractères prédéfinis, des situations préétablies, des archétypes. Dans le cas de Pierrot et d’Arlequin, on peut parler de motifs, ils ont été énormément représentés depuis le XVI-XVIIe s., dans le théâtre mais aussi dans la peinture, la poésie, la musique, au cinéma, etc. Ce sont des personnages qui ont un long héritage et qui donc convoquent avec eux un imaginaire collectif fort. C’est cette intemporalité et leurs contextes fixes de base qui m’intéressaient en premier lieu, leur potentiel de clichés.
Dans Harde, ces personnages ont des compagnons animaux, qui sont des sortes d’attributs ou d’alters, qui vont traverser avec eux le récit, si bien que les trames humaines et animales vont s’entremêler. Pierrot, c’est un rentier oisif entiché de ses chiennes lévrier, clown triste et amoureux transi, souvent ridicule. C’est la figure pathétique par excellence, qui entre en collision avec un autre stéréotype, celui de l’esthète romantique bourgeois à la Orlando. En cela, Pierrot diffère déjà de son archétype traditionnel, puisqu’il est censé être un « zanni », un valet dans la commedia. Mais il conserve son caractère naïf, amoureux soumis, en qui on peut avoir confiance.
Arlequin, c’est son parfait opposé. C’est traditionnellement un personnage de la ruse, du faux-semblant, de l’ambivalence. Il a parfois été représenté sous les traits d’une femme dans la peinture ou au cinéma. J’en ai fait un personnage queer et polyamoureux, en reprenant à dessein un autre cliché qui veut qu’on associe souvent la bisexualité et le polyamour à des personnages fourbes, méchants, louches. Je voulais que tout le long de Harde, on læ* suspecte de jouer double jeu, d’avoir des intentions mauvaises. Iel est fauconnier·e au trouble statut, entre chasse et spectacle. Ses deux rapaces fonctionnent comme des augmentations de son corps, ça lui donne une allure mythique. Iel veut être le centre du monde et est perpétuellement dans un jeu de séduction. Mais nos attentes archétypales restent déçues, car iel est plus sincère qu’il n’y paraît.
Colombine est un peu différente. Elle est moins définie par son archétype, et c’est elle qui va créer le mouvement dans le récit, faire le lien entre les deux pôles esthétiques et de caractères que sont Pierrot et Arlequin, entre la lune et le soleil. Elle n’a pas d’animal : Colombine est carrément, et d’une manière un peu mystérieuse, un oiseau. Elle est têtue et irrévérencieuse. Elle est motivée par ses appétits d’oiselle. Pour moi, c’est aussi le personnage auquel on s’identifie le plus facilement.
Tous ces personnages sont bien sûr amenés à déborder leurs archétypes, à s’émanciper de ce qu’on projette sur eux.
Quelles sont tes lectures et les ambiances dans lesquelles tu aimes te plonger ?
Beaucoup de poésie et beaucoup de « chick-litt » pas super recommandable. J’ai aussi un faible pour le merveilleux, les récits initiatiques magiques souvent propres à la littérature jeunesse. Je lis aussi pas mal de science-fiction mais pas tant pour l’esthétique en soi, plutôt le fait que c’est là qu’on trouve les pépites féministes, par opposition à la fantasy, dont je suis à la base plus proche mais qui génère moins de récits émancipateurs. Peut-être parce que la fantasy nous projette dans notre passé, même fabulé, tandis que la SF postule nos futurs, ouvre le champ des possibles. Globalement, j’ai du mal avec le drame et les fins tragiques. J’ai besoin que les fictions me réconfortent de la réalité. Mes derniers gros coups de cœur, c’est la saga Terra Ignota d’Ada Palmer et le roman jeunesse Millepertuis de Julia Thévenot. Je trouve souvent mon compte dans la poésie contemporaine québecoise.
C’est quoi pour toi un « bon roman » ?
Mon roman idéal, ce serait l’équilibre parfait entre un récit haletant, page-turner,
et une écriture ciselée. Ça paraît banal dit comme ça, mais j’ai rarement le
sentiment d’avoir le meilleur des deux mondes réunis en un même ouvrage. Quand
ça tend vers un des deux pôles, ça pèche souvent pour l’autre. Je dévore des
romances relativement pauvres en termes d’écriture, mais qui, au niveau du
rythme, me saisissent comme rien d’autre n’y parvient. Il y a d’autres romans
dont la perfection de la langue me foudroie, et je les tiens en très haute
estime, mais je n’arrive pas souvent à les finir…
Mon autre critère, c’est le happy end. Il y a une citation de Coline Pierré,
justement dans son Eloge des fins heureuses, qui résume assez bien mes
attentes et mes intentions : « Nous devons nous réapproprier les fins
heureuses dans une perspective féministe. Plus que revendiquer la
« chick-litt », il faut la hacker, l’extirper du sexisme dans lequel
elle est embourbée pour inventer une fiction sentimentale féministe et
idéaliste, une chick-litt exigeante et populaire, radicalement subversive,
radicalement romantique. Et faire de même avec nos vies ». C’est mon
nouveau mantra, j’ai envie de finir là-dessus.
*Pour faciliter la compréhension durant l’entretien, les notations inclusives les plus courantes (en « iel », points médians et quelques néologismes simples) sont utilisées pour qualifier Arlequin. La forme masculine est employée quant il s’agit de la figure traditionnelle d’Arlequin, qui est un personnage masculin dans la commedia dell’arte. Au sein du roman, la grammaire non-binaire utilisée pour parler d’ellui est celle proposée par Alpheratz dans son ouvrage Grammaire du français inclusif (ed. Vents Solars, 2018) et sur son site internet.
Cet article Mardi Forestier : anticiper le futur de la langue provient de Manifesto XXI.
Ce week-end, lors des matchs Angers-Saint-Étienne et PSG-OM, des chants homophobes ont à nouveau été entendus, et rediffusés sur DAZN, malgré son engagement à éliminer ces propos de ses replays. STOP homophobie dépose donc une nouvelle plainte contre la plateforme et la LFP, coupable de complicité en fournissant ces contenus.
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Envie de s’adonner au libertinage ? Suivez le guide, cet article est fait pour vous ! Voici les endroits à connaître et à redécouvrir pour les libertins.
Pourquoi pas une première soirée en club ?La France compte environ 500 établissements à vocation échangiste et libertine et on note un réel engouement pour découvrir cet univers chez les moins de 30 ans. Les motivations et les attentes sont variées : sortir de la routine, découvrir le mélangisme, la bisexualité, l’échangisme, le triolisme, mais aussi l’exhibitionnisme et le voyeurisme ou par simple curiosité.
Pour Lola, patronne de l’Ô la, en Gironde, l’été est bien entendu une saison propice aux nouvelles expériences et le libertinage en fait partie : « Ce sont surtout les jeunes couples qui, l’été, décident de franchir pour la première fois la porte d’entrée d’un établissement comme le nôtre. D’ailleurs, durant la saison estivale, nous organisons régulièrement des soirées Débutants avec un accueil particulier pour que ces couples puissent tout de suite se sentir à l’aise et en confiance. »
Mélange de simples curieux qui décident de mettre un peu de piment dans leurs ébats durant leurs vacances et de couples plus motivés et décidés, Lire la suite sur Union
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En France, on ne compte pas moins de 18 millions de célibataires. Parmi eux, 37 % de femmes et 43 % d’hommes selon les derniers chiffres de l’Insee (2017). Même si l’amour arrive quand on s’y attend le moins, nombre d’entre-deux, dont le célibat pèse, s’interrogent sur les meilleurs moyens de trouver l’amour. Et pour chaque génération, la réponse est différente. Une récente étude de Stanford offre un aperçu des modes de formation des couples au cours du siècle.
Des modes de rencontres variésEt si faire appel à un ami était une option ? Premier vecteur de rencontres en 1944, le choix semble judicieux. Selon un sondage de Mariages.net réalisé auprès de couples et d’entreprises du secteur nuptial, le cercle d’ami serait l’environnement le plus propice à la rencontre de l’amour de sa vie. 27% des couples interrogés se sont rencontrés par le biais d’amis communs et 6% se connaissent depuis l’enfance.
Entre les ateliers créatifs groupés, les bars où règne la bonne ambiance, les soirées à thèmes et les afterworks insolites, de nombreux concepts sont propices aux nouvelles rencontres. Les rencontres au bar ou au restaurant sont d’ailleurs le troisième moyen de rencontre des couples des années 50 aux années...Lire la suite sur Union
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