Le Maître
Il est Dieu (ou presque). Le Maître a presque tous les droits. Il peut prendre sa chienne par tous les trous comme bon lui semble, il peut l’attacher, la fouetter, lui faire pipi dessus, il est tout puissant. Il fait ce qu’il veut, bref c’est la vie parfaite. Sauf que voila, quand on veut vivre BDSM et que l’on a des enfants, il y a beaucoup de choses qu’il faut cacher. Cela vaut aussi pour les couples vanilles. La sexualité ne doit pas sortir de l’intimité du couple. Mais comment affirmer son autorité de Maître sans que cela puisse choquer les enfants ?
Complicité
C’est une condition indispensable pour une vie de couple réussie. Que l’on soit vanille ou chocolat, si le couple n’est pas en harmonie, les conflits surgiront et finiront pas être visibles en dehors de la sphère privée. Pour obtenir cette complicité, il est important de donner une place majeure au dialogue. En effet, chacun doit connaître l’autre presque par cœur afin de mieux cerner ses besoins, ses envies, ses craintes. Le Maître doit maintenir avec sa chienne un dialogue permanent et constructif. De son coté, la soumise doit absolument faire part à son Maître de tout ce qui lui passe part la tête, ses peurs, ses attentes, ses interrogations. Comme je le dis dans un autre article, il est impératif que la soumise puisse s’exprimer sans crainte. Il est aussi important que le Maître lui aussi puisse parler de ses craintes, de ses envies autrement qu’avec une cravache dans la main et un air menaçant. La complicité ne peut s’instaurer sans discussion, sans confidence. Elle ne peut aussi s’installer sans amour. Aimer, c’est aussi être capable d’écouter l’autre, de se confier à l’autre, de chercher à comprendre l’autre. Aimer, c’est prendre conscience que sans l’autre on est rien.
Des règles simples
Il n’est pas nécessaire de faire usage de la cravache à tout va pour montrer que l’on est le Maître. L’autorité peut se manifester dans tous les gestes de la vie quotidienne sans aucun problème. Cela relève plus de la discipline domestique que de la Domination/soumission (quoique). Voici quelques exemples.
- Lorsque le Maître demande quelque chose, il finit toujours sa phrase par s’il te plait. En contre partie, la soumise sait qu’elle doit obéir sans discuter avec le sourire. L’ordre et l’exécution de celui-ci doivent être faits dans la bonne humeur, avec sourire et respect. Les vanilles trouveront que le Maître a de la chance d’avoir une compagne aussi bienveillante.
- Lors de l’apéritif dans le salon, la soumise peut venir se mettre aux pieds de son homme négligemment, comme si de rien n’était. La plus part de vanille ne trouveront rien à redire, surtout s’il y a des coussins de sol.
- La soumise ne doit jamais contredire son Maître sauf si ce dernier lui demande son avis personnel. En clair, quoi que dise le Maître, la soumise doit au mieux soutenir, au pire se taire. Rien ne l’empêchera de faire part d’un éventuel désaccord par la suite en privé.
- La soumise doit préparer les vêtements de son Maître le matin. Beaucoup de femme vanilles le font aussi.
Les règles peuvent être établies pour plein de domaines de la vie quotidienne. Il n’y a que l’embarras du choix. A chacun de se faire sa liste.
Le Maître reste le Maître en toute circonstance
Il ne doit pas l’oublier et sa soumise non plus. Chacun doit toujours avoir bien présent à l’esprit sa place au sein de la maison. Le dominant ne doit pas se laisser déborder par la situation. Si la soumise dérape, il faut un rappel à l’ordre immédiat. Si cela se passe dans l’intimité, pas de problème, la cravache est là pour ça, par contre en public, il faut que le Maître rappelle qui commande et qui obéit. Cela doit se faire de façon soft, par des codes convenus d’avance (un peu comme le safe word) afin de bien faire comprendre à la soumise qu’elle est sur une pente glissante. Si elle ne se ressaisit pas, il est inutile d’insister lourdement en public et prendre le risque de passer pour le méchant, le gros con de service ou le macho de base. Le problème doit se régler en privé dans la chambre. La sanction devra être à la mesure de la désobéissance, une fois que la soumise aura expliqué le pourquoi de son comportement.
Attention au phénomène d’imitation
Il peut arriver parfois (en tout cas moi ça m’est arrivé) que certains enfants tentent de reproduire le comportement de l’homme. Par exemple, un de mes enfants s’est mis à demander à sa mère toutes sortes de choses anodines en faisant comme moi. Il pensait que si sa mère me disait toujours oui, elle ferait de même avec lui. Il a alors fallu lui expliquer gentiment avec des mots d’enfants qu’une relation papa/maman n’est pas pareille qu’une relation maman/enfant. Ce n’est pas parce qu’elle dit toujours oui à son homme qu’elle dira toujours oui à son enfant. Le problème s’est vite réglé.
Il ne faut pas que la mère soit dévalorisée aux yeux des enfants. C’est pourquoi il est très important que l’image de la mère soit préservée et voir même mise en valeur au maximum. Tout comme dans une famille vanille, les désaccords entre les parents doivent se régler hors de la vue des enfants. Une soumise mal menée devant ses enfants ou ceux du Maître ne trouvera jamais sa place et l’ambiance sera forcement tendue. Les enfants du Maître risqueront d’être tentés de traiter leur belle-mère comme leur père. Ce n’est pas le but du jeu.
Une référence pour les enfants
Le Maître est le référent masculin de la maison. Il symbolise l’image du père. Il est le protecteur des enfants mais aussi de leur mère. Il est celui qui dicte les lois et veillent à leur application. Il incarne à lui seul l’autorité suprême. Cela ne posera aucun problème si cette toute puissance s’exerce dans le calme, le respect et surtout la modération au niveau des punitions, du moins pour ce qui est des enfants. Sagesse, dialogue, compréhension sont les maîtres mots du Maître ! Il doit montrer l’exemple.
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