34713 éléments (3171 non lus) dans 75 canaux
Vu sur Contes immoraux, film de Walerian Borowczyk
Ensemble de quatre courts métrages de Walerian Borowczyk (1974) introduits par une citation de La Rochefoucault (« L’amour, tout agréable qu’il est, plaît encore plus par les manières dont il se montre que par lui-même. »), ces Contes immoraux, débutent par une scène qui se joue au XXe siècle, pour reculer ensuite dans le temps, jusqu’aux Borgia, avec une halte au XIXe siècle puis une dans la Hongrie du début XVIIe.
Chaque histoire est introduite par son titre et une phrase, sur fond noir.
La Marée, tout d’abord, adaptation d’un texte de Mandiargues, le premier de Mascarets (rééd. chez Quarto/Gallimard sous le titre Récits érotiques et fantastiques). « Julie, ma cousine, avait seize ans, j’en avais vingt, et cette petite différence d’âge la rendait docile à mes commandements. » Les deux jeunes gens sont pris par la montée de la mer et doivent attendre une demie-heure, le temps d’une fellation. Mon passage préféré : la phrase finale prononcée par André. « Ce n’était pas pour nous amuser, c’était pour ton instruction, que nous sommes venus sur l’éboulis. Tu sauras, maintenant ce que c’est que la marée. »
Thérèse Philosophe. Une jeune fille, dévote, d’une dévotion extatique et sensuelle, se fait punir et enfermer. Entre prière et découverte d’un livre érotique, Thérèse Philosophe, elle se masturbe à l’aide des légumes qu’on lui a laissé comme nourriture.
Erzsebet Bathory. La Comtesse choisit de jeunes filles qu’elle emmène auprès d’elle. Suivent de longues scènes aux bains. Jusqu’au massacre des jeunes filles pour que la Comtesse puisse se baigner dans leur sang… Le sujet traité par Sacher Masoch a fait l’objet d’une BD de G. Pichard, La Comtesse rouge, que j’ai évoquée ici.
(D’autres photographies, nombreuses, sur cette page : http://www.clublez.com/movies/lesbian_movie_scenes/c/contes_immoraux/index.html)
Lucrezia Borgia. A la cour papale, Lucrèce fornique avec le pape, son père, et son frère, cardinal, pendant qu’un prêtre qui dénonce la vie dissolue de l’église, se fait arrêter et brûler.
L’immoralité de ces contes est souvent du au lien entretenu avec la religion. Dans le premier, à l’utilisation d’une jeune fille docile et au cynisme final. Dans le dernier, autant au caractère de la Comtesse elle-même, de la tuerie qu’elle commande, qu’à la trahison de son page.
(Plusieurs captures d’écran et un extrait de Contes immoraux à cette adresse : http://boutique.arte.tv/contesimmoraux)
Cet article provient de Films érotiques
Vu sur Photo prise lors d’une balade
Je ne peux évidemment pas m’empêcher de penser que les concepteurs d’un tel élément décoratif ne souhaitaient pas représenter un champignon. Alors quoi ? (Visible au Jardin des fontaines pétrifiantes – La Sône)
Cet article provient de chocolatcannelle
Vu sur Baku, Emma Cavalier
Alors que nous attendons la publication prochaine de son deuxième roman, La Rééducation sentimentale, Emma Cavalier nous livre un court eBook en format ePUB (mais aussi en PDF et pour Kindle) téléchargeable gratuitement ici. Baku Une photographie de couverture représentant un bondage de corde. Nous pensons au terme kinbaku. Et pourtant non, ou si, mais […]
Cet article provient de Littérature érotique
Programmé le 22 novembre prochain sur les écrans américains, Nebraska (2012) d'Alexander Payne, raconte l'histoire d'un vieil homme - interprété par Bruce Dern, prix d'interprétation masculine 2013 au Festival international du film de Cannes - qui, persuadé d'avoir gagné le gros lot à un improbable tirage au sort par correspondance, cherche à rejoindre l’État du Nebraska pour y recevoir son gain. Classé "R" par la CARA en raison de certains dialogues particulièrement fleuris, le film sera donc interdit aux -17 ans non accompagnés comme l'avaient été avant lui, pour la même raison, Very Bad Trip (2013) de Todd Philipps, Mes Meilleures amies (2011) de Paul Feig ou encore Le Discours d'un Roi (2010) de Tom Hooper. L'appel formé devant la MPAA n'a pas permis de descendre le niveau d'interdiction proposé par la Commission en première instance.
En plus de la censure cinématographique classique mise en œuvre avec soin par le gouvernement chinois, s'ajoute désormais la censure économique pesant sur toutes les productions étrangères.
Ainsi, l'exception culturelle chinoise qui conduit à limiter le nombre de films étrangers exploités en salles à une vingtaine par an pour protéger la production nationale, vient d'empêcher la sortie en Chine de Moi, Moche et Méchant 2 (2013) de Chris Renaud, malgré l'insistance des studios Universal Pictures.
On se souvient qu'un autre film d'animation, Les Croods (2012) de Jim Sanders, avait été déprogrammé pour les mêmes raisons deux semaines avant sa sortie dans l'empire du Milieu.
Le contrat BDSM est la quintessence des sociétés libérales et patriarcales.
C’est la reprise libérale (illusion de consentement éclairé et libre, piège du contrat entre dominant et dominée) de la classique et très patriarcale érotisation du viol.
En effet, la victime consent à :
- se livrer à l’autre, accepter ses initiatives, c’est à dire à être surprise
- la contention mentale ou physique, c’est à dire à être sous contrainte
- la domination, c’est à dire à un ensemble de menaces et d’exécution de ces menaces
- parfois, elle consent à la violence physique.
En un mot, le contrat consiste à faire consentir la victime à au moins 1 des 4 critères de la définition du viol en France.
En parallèle, le sadique consent à exprimer son sadisme (c’est à dire prendre plaisir à détruire l’autre), et à dépasser les limites de l’autre (car il s’agit de « l’initier » à des « plaisirs », par des moyens qu’elle n’aurait pas « osé » toute seule).
En un mot, à la détruire physiquement et moralement.
Par ses paradoxes sidérants (les adeptes parlent de « consensual non-consent) et sa perversité (la base du contrat est de vicier le consentement qui fonde le contrat lui-même), il n’est que cruauté mentale et viol.
Le « contrat BDSM » est le modèle de la sexualité moderne, depuis que Sade est passé du statut de violeur et tortionnaire en série à philosophe.
Ainsi, le Lap-dance, le strip-tease, le fouet, les menottes, le « jouet » à usage pénétratif, la dentelle et les bottes, la fellation, la sodomie, toutes ces pratiques issues, pour part, des pratiques punitives contre les esclaves (en Grèce antique) et utilisées aujourd’hui même dans les prisons politiques comme méthodes de torture contre des hommes (sous-vêtements féminins, poses dégradantes, etc.), et, pour autre part, des industries proxénètes (porno et prostitution), sont devenues des « pratiques sexuelles » dont toutes les femmes sont sensées jouir.
De fait, noues faire consentir à cela est un pacte pervers.
Noues ficeler avec le contrat social d’une sexualité dominatrice, humiliante, dégradante voire brutale n’est qu’une cruauté mentale de plus par rapport au viol classique (par usage direct de la contrainte, de la surprise, de la menace ou de la violence physique); c’est aussi une stratégie de blanchiment encore plus efficace que les lois sur le viol. Car il implique directement comme complice la victime dans le crime qui la détruit.
Le meilleur allié du violeur : le préjudice moral du contrat et le saccage psychique qu’il provoque chez la victime.
- confusion quant à son propre désir, ses propres limites
- décorporation pour maîtriser la peur voire la douleur
- amnésie traumatique
- morcellement de la pensée et dénis pour maintenir les paradoxes flagrants entre actes d’humiliation voire torture et discours de liberté sexuelle et de plaisir
- anesthésie physique et surtout éthique, révision de son système de valeurs (sur la violence, le viol, la violence conjugale, la prostitution, la pornographie)
- honte d’être maltraitée et honte de la honte pour ne pas être assez « libérée »
- excitation traumatique face à la menace voire à la douleur ou, en l’absence du dominant, face aux flahs backs et autres réminiscences traumatiques (les dits « fantasmes de viol », cauchemars, rêverie d’enlèvement)
- compulsion à répéter le trauma pour le maîtriser
…
Ce pacte pervers est un dispositif patriarcal ficelé pour détruire progressivement mais jusqu’au bout l’intégrité mentale des victimes, et, au-delà des victimes directes, celle de toutes les femmes car dans une culture de viol, toute femme est assignée à la place de la « soumise » et la « masochiste », bref, la « s*** » qui aime ce que les hommes font aux femmes.
_____________________________
D’autres articles sur ce thème :