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C’est une des grandes actrices de notre porn d’époque. Janice Griffith représente tout à la fois la passion, la performance, le sourire, l’engagement, la cool attitude et l’amour de la weed… Mais Janice Griffith se distingue aussi par ses cheveux qu’elle aime régulièrement colorer en des couleurs très diverses, donnant ainsi un aspect singulier à chacune de ses vidéos. Et, pour le poète, plus que ce qu’il faut d’inspiration.
Une Janice aux verts tifs
En vaut bleue !
Me dis-je en plein tube
Œcuménique
Vient-elle du sud ?
Ou de l’Arctique ?
Qu’elle soit beige, neige, brune
Ou bien d’anis
Mon siège éjecte
Et puis palpite…
Jaunisse Joplin,
En blonde actrice
Ou aussi blanche
Qu’un cache-vice,
Pour mieux chanter se penche,
Et si parfois la cantatrice est chauve
Aujourd’hui Janice
A les cheveux mauve.
Mon siège érecte
Et se dévisse…
Mon siège, trop plein d’affects,
Soudain tapisse
Le ciel d’un iode
À l’arc rose et aussi riche
Qu’un album des Pink Floyd.
La Janice est un prisme
Au rouge incisif qui d’un coup d’émeraude violetise et avalanche un argent tendance orge qui de l’azur
Fait une urgence.
C’est qu’une Janice, assortie,
En vaux d’yeux.
Dans la même veine que l’anthologie Ask A Porn Star de Woodrocket.com (souvenirs émus !), les zozos d’Adult Empire sont partis à la rencontre de Kayden Kross, Riley Reid, Keisha Grey, Nikki Benz, Kendra Lust et tant d’autres pour tout savoir sur leurs « gros » ou « sales » mots favoris. Leurs dirty words, quoi. Du sale mamène, encore et toujours du saaaaale.
Dirty talking oblige, on ne dira jamais assez l’éloquence des mots au sein de la culture pornographique. La preuve avec ce petit diaporama des insanités bien salées chéries par les stars de nos vies. Cherie Deville digresse à l’envi sur le pouvoir du « cunt », Kiley Steele y va de son « fucking whore » esclaffé, Joanna Angel ose un très sobre « SUCK ». Amusant : beaucoup résument l’intensité du dirty word au mot « FUCK » – soit la matrice des matrices, simple, basique, la pierre angulaire du X. L’insolente Riley Reid, qu’on adore puis qu’elle ne fait rien comme tout le monde, pousse quant à elle un jubilatoire « SHIT », rire à l’appui. Kawai.
Kayden Kross a son dirty word sur le bout de la langue.
Le plus marrant dans tout ça n’est pas tant le naturel désarçonnant avec lequel ces performeuses décochent des trivialités, mais plus le discours qui s’y décèle, doucement – l’idée que les gens soient plus choqués par un petit mot trivial innocemment sussuré que par un ass licking à cinq ou une cumpilation tsunamesque. Pousser le bouchon plus loin (mais pas trop non plus) serait voir en ces mots roses une forme d’empowerement pour celles qui les disent. Une manière de désarçonner, de prendre à revers, bref, de renverser, à l’instar de ces corps qui s’écrasent sur les lits. Le pouvoir passe par la langue, mais pas simplement celle que l’on imagine (petits coquins). Si les interviews légères d’égéries lubriques vous enchantent, on ne saurait trop vous conseiller les autres vidéos d’Adult Empire, type « Les porn stars expliquent leurs pseudos » et « Les pornstars révèlent leurs soucis de pornstars« . Du bon pop porn.
« Le mot FUCK me permet de m’exprimer plus facilement » (Nicole Aniston)
Il existe au Japon une industrie d’amoureux en images de synthèse. Cette industrie est dominée par la firme Voltage, numéro un mondial. Le 9 mars 2018, Voltage commercialise les premiers mariages avec des époux en 3D.
La firme Voltage s’est accaparée un étage entier du prestigieux Yebisu Garden Place Tower, un gratte-ciel de 167 mètres à Tôkyô, qui abrite la crème des entreprises high-tech. Dès l’entrée, un beau garçon en contre-plaqué vous accueille : «Oide… Ore no hanayome-san» («Approche… ma jeune épouse»). Il porte un complet blanc. C’est votre mari de rêve, bientôt disponible –spécifiquement pour lunettes de VR– à l’achat sur Steam. Depuis 1999, Voltage en a produit plus de mille sur le même format : les «beaux garçons» (ikemen) font fureur. Ce sont des séducteurs numériques, créés pour smartphone, à télécharger par lots de 8 à 20. Ils forment un harem tentateur. Le premier épisode étant généralement gratuit, vous avez tout le temps de repérer celui qui vous plait. Une fois que vous l’avez trouvé… prise au piège. Ainsi que Voltage l’explique sur sa page Internet : «Choisissez votre beau garçon préféré, puis faites l’expérience d’une histoire d’amour idéale dont vous serez l’héroïne.»
Choisissez votre préféré puis…
Il faut payer pour suivre sa «route». La route d’un personnage se compose d’environ 15 épisodes durant desquels –au fil de longs échanges qui apparaissent dans une zone de dialogue sur l’écran– le personnage vous entraîne à sa suite. Si c’est un ninja, vous devenez espionne malgré vous. Si c’est un lycéen, il vous embarque dans des compétitions sportives. Un yakuza ? Vous le suivez dans les mauvais quartiers… Autant de situations prétexte à mises en danger. Vous voilà bien malgré vous demoiselle en détresse. Des preux chevaliers vous sauvent. Des princes vous convoitent. Des guerriers se disputent vos baisers… On pourrait croire que ces jeux reproduisent les stéréotypes de genre les plus éculés. Oui et non. Plus on avance dans l’histoire, plus elle révèle ses double ou triple-fonds. Il s’avère que les personnages jouent sciemment un rôle. Ce sont des caricatures, déclinées en catégories de mâles peu recommandables : le narcissique, l’infantile, le bellâtre, le pervers… Surnommés dame otoko, les «hommes à éviter», ces beaux garçons fêlés ont tous un problème à résoudre. Le jeu, de ce point de vue, s’apparente plus au puzzle qu’à la simple romance. Et même si le mariage est au bout de la route (1), à la façon des happy end les plus conventionnels, rien n’est si simple.
Dame otoko : les hommes à éviter
«Les joueuses [au Japon] aiment les dame otoko, les hommes qui ne sont pas parfaits, explique Nanako Higashi, co-fondatrice de la firme Voltage. Pour une femme, avoir la possibilité de choisir, en particulier un bad guy, cela procure beaucoup de plaisir. Elles aiment bien les types rudes ou les types blessés, qui ont des comportements agressifs ou qui trainent un problème d’ego. Dans la vie, c’est exactement le genre d’hommes qu’elles éviteraient. Mais nous sommes dans le jeu, là où les valeurs peuvent s’inverser sans danger…» Son mari, Yûji Tsutani, –avec qui elle a créé Voltage–, confirme : «Le jeu est un espace d’impunité», dit-il. Et c’est pourquoi, en toute impunité, tant de femmes s’amusent avec des personnages détestables qu’elles séduisent pour le malin plaisir, parfois, de les abandonner au profit d’un autre, ou pour les épouser, avant d’en épouser un autre, puis un troisième, etc. Dans le jeu, tous les personnages interfèrent, chacun cherchant à vous conquérir… Après tout, pourquoi pas les collectionner ? Quant au mariage, il n’est dans le virtuel qu’une sorte de parodie amusante, excitante, de la trop sage cérémonie que les joueuses –pour au moins moitié d’entre elles– préfèrent éviter. Le fait même qu’elles épousent un personnage numérique relève de la provocation : «un mariage virtuel ? d’accord. Mais réel : surtout pas !».
Célibataire dans la vraie vie, mariée dans le rêve
«La moitié des utilisatrices de nos produits sont célibataires», affirme Nanako (en 2018, Voltage dépasse 60 millions de consommatrices, tous pays compris). Un grand nombre d’entre elles le resteront peut-être à vie. La faute aux jeux ? Non. Il serait naïf de croire que les «époux virtuels» dissuadent les femmes de se trouver un «vrai» mari. Il faudrait plutôt renverser l’équation : le succès des jeux n’est pas la cause mais bien plutôt la conséquence d’une désaffection pour le mariage. Il s’avère qu’au Japon, l’idéal du bonheur conjugal repose sur un modèle qu’une partie croissante de la population renonce à reproduire : c’est le modèle de la famille soutenue à bout de bras par un homme assurant la principale source de revenu. «C’est un système centré sur le mâle fort et la femme au foyer en est le complément essentiel pour l’équilibre familial» (Shigeyuki Jo, consultant en ressources humaines).
Un «vrai» chéri pour s’amuser, un «faux» pour palpiter
Le problème, c’est que depuis l’éclatement de la bulle économique les salaires baissent et les emplois deviennent précaires : comment faire pour entretenir un foyer avec un seul salaire ? Beaucoup d’hommes se retrouvent exclus du marché matrimonial. Selon le rapport de l’Institut de recherche des Assurances Meiji Yasuda (daté du 20 juin 2016, intitulé « L’amour et le mariage pour les 20-40 ans » 20~40 代の恋愛と結婚), il faut en effet gagner au moins 4 millions de yens par an (environ 31 300 euros) pour pouvoir fonder un foyer. Or seulement 15% des Japonais dans la vingtaine gagnent cette somme. A peine 37% dans la trentaine (2). Par ailleurs, un nombre croissant de femmes ne veulent plus renoncer à leur indépendance pour devenir femme au foyer. Entrer au service du mari ? A quoi bon. Plutôt rester célibataire et avoir des petits copains : ceux de chair et d’os seront pour le sexe et ceux d’octets pour le rêve. Les femmes qui consomment les jeux de la firme Voltage se définissent d’ailleurs comme Yujo, abréviation de yume-joshi : «fille du rêve».
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Site en anglais de Voltage.
Site dédié à «Cérémonie de mariage en Réalité Virtuelle» (挙式VR, KyoshikiVR). Pour information : trois hommes à «épouser» avec des lunettes Oculus Rift ou HTV Vice seront disponibles le 9 mars 2018, en japonais sous-titré anglais sur le site Steam :
Yamato KŌGAMI héros du jeu “My forged Wedding” (誓Gキスは突然に) sur Google Play ou iTunes Store (en anglais).
Henry A Spencer du jeu “La déclaration du Prince. Eternal Kiss” (王子様のプロポーズ Eternal Kiss) sur Google Play ou iTunes (en japonais seulement pour l’instant).
Date MASAMUNE du jeu “Samurai Love Ballad” (天下統一恋の乱 Love Ballad) sur Google Play ou iTunes (en anglais).
Site en anglais dédié aux applications AR/VR de Voltage
NOTES
(1) Si le jeu a du succès, la deuxième saison mettra la joueuse aux prises avec des difficultés inédites aux côtés de son «époux». Chaque nouvelle saison rajoutée à un jeu offre l’occasion d’introduire de nouveaux beaux gosses dans le scénario, de renouveller les décors, de déplacer l’action, etc. Certains jeux durent depuis des années, ce qui permet aux joueuses de vivre en couple virtuel sur le long terme.
(2) Pour en savoir plus : un article du Figaro, intitulé «Japon: les jeunes veulent moins se marier à cause de leurs salaires»
VIDEO DE «MY FORGED WEDDING» (Mon faux mariage)