Il était 17h44 ce jeudi lorsque l’alerte Google STOYA s’est déclenchée, m’informant de la publication du premier article de la demoiselle pour Vice. Grosse claque. Stoya, les trois quarts des mecs de la planète sont amoureux de toi, bientôt ce sera les filles. Ton papier est ironiquement intitulé « Stoya on how porn chicks avoid getting preggers » : on s’imagine donc que tu va nous expliquer comment les hardeuses se débrouillent pour éviter de tomber enceintes sur les tournages, à grand renfort de capotes et autres éjacs faciales. En fait, non.
Tu as préféré nous parler de règles et de contraception, des « problèmes de filles ». Ou plutôt, de ces choses qui, dans un souci d’égalité, devraient être des problèmes pour tout le monde, mais qui n’en sont que pour les nanas. Expérience personnelle – et douloureuse – de la pilule, parcours d’une actrice extraordinaire aux problèmes ordinaires : les porn stars sont des femmes comme les autres. De maux de têtes en crises de larmes inexpliquées, de cet évanouissement à la banque à ce kyste bizarre, tu nous livres ton intimité, la vraie, pas celle de ce merveilleux corps de lait que je n’arrive d’ailleurs plus à regarder, comme d’autres victimes du syndrome too love to fap — le taulier en face de moi pourrait en témoigner.
Les détracteurs du genre clament que le porno bousille l’image de la femme. Prenez donc le papier de Stoya, et mangez-en tous : ceci est l’essence du féminisme. La dénonciation par une femme, pour les femmes, de l’injustice silencieuse qui entoure la contraception. Du fond de mon coeur d’ex-utilisatrice de Diane 35, Stoya, merci.
Image en une : Stoya – Code of Honor © Digital Playground