La pauvre Natalia, étant surendettée,
Pour fuir ses créanciers, grâce à la chirurgie
Est devenue Andrian; hélas, les huissiers
Ont dit que de l’auberge, il n’était pas sorti.
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La pauvre Natalia, étant surendettée,
Pour fuir ses créanciers, grâce à la chirurgie
Est devenue Andrian; hélas, les huissiers
Ont dit que de l’auberge, il n’était pas sorti.
Après Sasha Grey, Stoya ; décidémment, Tracks se fait de plus en plus pornographique et c’est tant mieux. Vous savez que Stoya, c’est un peu la muse du Tag Parfait. Une fois de plus, le magazine des cultures alternatives a décidé de s’intéresser au rayonnement mainstream grandissant d’une hardeuse réputée. On s’est longtemps dit que Stoya était trop belle et trop sophistiquée pour le porn ; à l’instar de Sasha Grey, bien que ce ne soit pas pour les mêmes raisons, elle a vite été remarquée bien au-delà de la San Fernando Valley. Ses bêtises avec Marilyn Manson, ses apparitions dans le cinéma traditionnel et son indéniable sensibilité artistique expliquent en partie sa notoriété. La visibilité de la petite brune, pourtant de nature discrète, n’a cessé de croître depuis le début de sa carrière, tant et si bien qu’elle a fini dans les pages de Vanity Fair et sur la couverture du Village Voice.
Cette notoriété est aussi due à son omniprésence sur les réseaux sociaux et à sa connaissance profonde de l’Internet : les chats, les chats, les chats et son daddy James Deen. Elle est si proche et si loin en même temps ; c’est ce statut de « web-star du porn » qui intéresse Tracks. L’émission sera diffusée ce samedi à 23h30. On a d’autant plus hâte de voir ça que Stoya, récemment libérée des obligations contractuelles qui la liaient à Digital Playground, est clairement décidée à parler bien fort de ce qui déconne dans l’industrie. Il y a deux jours, la demoiselle a généreusement vidé son sac auprès d’un journaliste de Cosmopolitan : la mauvaise foi de MindGeek concernant le piratage et les tubes, la manière dont sont traités les employés, tout y passe. En plus, elle a l’air plutôt contente de passer sur Tracks :
En août 2010, vous avez publié sur votre site un article en partenariat avec les Inrocks.com : « La sexomnie, inquiétante sexualité somnambule ».
Ce texte, je suis tombée dessus récemment, parce que j’avais dû taper dans ma barre de recherche quelque chose comme « somnambulisme sexuel ».
En faisant ça, on tombe sur « sexomnie ». Et en lançant une recherche dans Google sur la sexomnie, c’est sur le site de Rue89 que l’on tombe en premier, et sur votre article. Cet article m’a convaincue d’écrire l’histoire qui suit, mon histoire.
L’impression que quelque chose ne...Cela faisait longtemps que j'attendais ces manifestations des extrêmes-droites ; je me dis depuis bientôt 5 ans qu'il n'est pas possible que ce que je lis, ce que je vois, n'ait aucune conséquence sinon dans les urnes du moins dans la rue.
J'en vois certains, étonnés qu'on hurle "Juif la France n'est pas à toi" comme je les ai vus étonnés des bananes jetées à Taubira (malaise national ; serions nous racistes ? ah non pas nous c'est eux les tondus là bas dans le coin"). Je note en revanche que nous ne sommes pas plus émus que cela quand une musulmane a perdu son fœtus suite à une agression islamophobe.
En France et sans doute ailleurs, on sait fort bien jouer à la mise en concurrence des souffrances et surtout on sait opposer des minorités.
Notez que je ne dis pas que les dites minorités n'ont aucune responsabilité là dedans ; l'instrumentalisation a ses limites. On a opposé féminisme et islam ; les unes ont du passer leur temps à prouver qu'elles n’étaient pas islamophobes pendant que les autres devaient prouver qu'ils n'était pas sexistes pendant ce temps ni les unes ni les autres ne se préoccupaient de leurs droits. Il faut dire que les musulmans en sont encore à devoir justifier qu'ils peuvent être victimes de racisme, c'est dire que le chemin sera long.
Là on oppose juifs à versus le reste du monde ; pendant ce temps certaines extrêmes-droites se font leur beurre sur ces haines avec leur discours habituel "les arabes font rien qu'à piquer le pain des français, pain qu'en plus les juifs détiennent".
Si on fait le compte des ces 30 dernières années, les droites et extrêmes-droites manifestent peu ; d'un cela n'est pas dans leur culture politique et surtout elles ont beau brailler qu'on est gouverné par les rouges depuis 30 ans (ah ce monde où Chirac est vu comme de gauche), il faut bien dire que toute satisfaction leur a été donnée par les gouvernement successifs. Or depuis quasi un an, on les voit sortir quasi tous les mois au fameux prétexte du mariage pour tous qui cache à mon sens bien d'autres choses.
Il est certain que l'élection d'un président qu'ils pensent socialiste leur a fichu un sacré coup ; pour moi, mais mon opinion est biaisée par mon job, on s'acheminait vers un second tour Sarkozy- Le Pen avec une forte abstention au second tour, un Sarkozy qui passe de justesse bref la Géhenne.
Il est également certain que la nomination d'une femme noire en a traumatisés plus d'un et que le mariage pour tous les a achevés.
Pour autant il me semble qu'on se tromperait à s'arrêter à ces éléments. Il est vrai qu'il ne fait pas bon, dans ce pays, à remuer "les vieilles histoires" et parler shoah, colonisation ou esclavage dans ce qui constitue les actuels DOM vous vaut en général un regard exaspéré. Ne parlons même pas de l'islamophobie d'état dans les colonies.
Il est gravissime qu'on n'arrive toujours pas à contextualiser un acte antisémite, un acte raciste, un acte homophobe, un acte sexiste.
Les propos racistes autour de Taubira ont été isolés, attribués à une minorité de tarés absolument pas représentatifs de la société française. Les propos antisémites sont tantôt attribués aux "jeunes arabes de banlieue" soit à Dieudonné (interrogeons nous 5 mn sur le fait que Soral n'ai jamais été inquiété ces dernières semaines) ; on met un grand voile sur notre glorieuse histoire antisémite et les quelques dizaines d'intellectuels français, qui ont produit les textes antisémites les plus ignobles.
Ainsi nous n'arrivons pas à comprendre et admettre qu'il y a un continuum entre la discrimination à l'embauche et ce dont est victime Taubira. Ainsi nous refusons de comprendre que les petits actes du quotidien rapportés par les uns et les autres et dont nous nous sommes tous rendus coupables à un moment ou à un autre, entretiennent les discriminations. Comment mais qu'ai je à voir avec une banane ? Qu'ai je à voir avec quelqu'un qui hurle "juif le pays n'est pas à toi". Il est beaucoup plus facile pour moi de penser que c'est un salaud d'extrême-droite avec qui je n'ai evidemment rien à voir que de penser que le problème est plus complexe. Il est plus simple de se dire que l'extrême-droite est née ex nihilo, que la pensée antisémite ou la pensée raciste sont de vagues concepts dont on a vaguement entendu parler mais sur lesquels il ne faut surtout pas revenir.
Pire nous continuons à dire et prétendre que le racisme et l'antisémitisme ne peuvent être ni de gauche, ni républicains.
Il importe de comprendre, urgemment, rapidement, comment on est en arrivé là, et pas en pointant les extrêmes-droites qui ne surfent que ce qui est déjà installé dans la société française. Pour arriver à ce qu'une banane soit tendue à Taubira, il faut un climat social qui le permettre, climat qui ne date ni d'hier, ni d'il y a dix ans, ni même d'il y a 30 ans.
Pour arriver à ce qu'on scande des slogans antisémites dans la rue, il faut également un climat ; contrairement à ce que beaucoup pensent, on ne parle pas trop de la Shoah. On en parle mal. Parler Shoah, nous évite de parler de Vichy ; "c'est pas nous c'est les nazis, on n'avait pas le choix".
Pour arriver à ce que des gens pensent très sincèrement que le mariage pour tous va détruire la civilisation, il faut également un climat qu'on gagnerait à comprendre; qu'est ce qui fait que l'homophobie est tolérée, comprise ?
Et encore je me dis que sur ces sujets là on accepte, de temps à autres, d'écouter celles et ceux qui nous alertent ; sur le racisme anti rom ou sur l'islamophobie, on reste d'une surdité exemplaire.
Je travaille depuis dix ans dans une société chargée de la modération de sites Internet ; cela ne me permet pas une vision représentative de la société française mais cela m'a permis de constater plusieurs choses :
- le travail remarquable des extrêmes-droites qui ont compris il y a 10 ou 12 ans ce que pouvait leur apporter Internet en termes de militantisme, de travail de sape et de contagion.
Comment est ce qu'on en arrive à de ce que des dizaines de gens totalement normaux, sans doute sympathiques, qui adorent leur voisin Mohamed, postent par paquets de 500 qu'il faut passer un camp rom au Zyklon B ? Et croyez moi que j'ai lu cela des milliers de fois. C'est l'effarante banalité du mal.
- les cabinets en communication des politiques de tout bord qui ont bien compris qu'exprimer publiquement ce qui se dit sur les réseaux sociaux est a minimum un moyen de rester présent sur l'échiquier politique quitte à attiser le racisme.
- qu'à partir du moment où on est persuadé d'être dans "le camp du bien", on s'autorise à peu près tout face aux adversaires politiques ; en témoignent les réactions ultra sexistes autour de Boutin par exemple ou celles et ceux qui passent leu temps à dire que les homophobes sont des homosexuels refoulés.
- le racisme - au sens le plus large - est payant politiquement parce qu'il sera toujours beaucoup plus facile de résumer une situation donnée par un "c'est la faute des ..." que par une explication complexe.
Nous pouvons continuer à nous dire que ces manifestations répétées des extrêmes-droites ne sont le fait que de quelques agités, nous pouvons continuer à nous dire qu'il n'y a aucun risque (et oui le risque en tant que femme blanche athée est peu élevé pour moi) et on peut continuer à le dire jusqu'à ce qu'on soit les derniers. Là il sera un peu trop tard.
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L’Armory est un bâtiment historique de la ville de San Francisco ; tout juste centenaire, l’énorme bâtisse a d’abord servi de réserve à la Garde Nationale avant d’être abandonnée pendant près de trente ans. L’Armory a ensuite été utilisée comme ring de boxe et comme plateau de tournage pour Star Wars, puis transformée en HLM (projet abandonné en cours de route) ou en salle de sport. En 2007, elle a été rachetée par Kink pour près de quinze millions de dollars. Il faut dire que niveau ambiance BDSM, on peut difficilement faire mieux ; vue de l’intérieur, l’Armory ressemble à un mélange entre le château de Vlad Tepes et une prison pour hérétiques espagnols.
Histoire de faire visiter les moindres recoins de ce trésor à leurs internautes, les employés de Kink se sont lancés dans un petit concours. Le but est de réaliser de courtes vidéos scénarisées dans les différentes pièces de l’Armory. Une salle, une histoire, de l’abattoir à la chaudière en passant par la salle à manger. On ne sait pas trop ce qu’il y a à gagner, mais c’est plutôt amusant et ça permet de découvrir un peu l’Armory sans avoir à payer un aller-retour pour San Francisco. Toutes les vidéos du concours sont sur la chaîne Youtube des San Francisco Armory Tours. Et si vous préférez les mots aux images, vous pouvez également relire notre reportage dans les coulisses du meilleur studio au monde.
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Ce soir sur Canal + c’est la Nuit Gay avec au programme à 20h55 Les amants passagers de Pedro Almodovar et à 22h25 Les invisibles de Sébastien Lifshitz (César du meilleur documentaire 2013). Une belle soirée qui se finira par le dernier documentaire d’Olivier Ghis Porno Gay : visite guidée à 00h20.
Synthèse de l’univers porno gay, cette (un peu courte) visite guidée vous embarque dans les « niches » homo : sniffeurs de skets, bears, minets, daddies ou beaux keums. Avec de nombreux intervenants comme le rédacteur en chef de Têtu (aux yeux hypnotiques), Rico Simmons, PinkTV, Chuck Holmes le patron des studios Falcon, Hervé Bodilis, Stéphane Chibikh, boss de Citebeur, ou Coralie Trinh Thi, le doc de notre camarade Olivier Ghis, explore cette nébuleuse où fantasmes et désirs ne s’embêtent pas de grands scénarios.
Cet esprit « droit au but » permet de se focaliser sur l’objet du fantasme : la teub, les muscles, les tags, les rapports de domination, l’uniforme. Il est d’ailleurs intéressant de remarquer qu’aucun réalisateur ne vient s’en plaindre, le porno gay semble plus pragmatique et finalement peut-être plus libre que son cousin hétéro. Le doc pointe également du doigt la zone d’ombre du porn : la bisexualité et la difficulté de tomber sur des scènes qui fonctionnent, ainsi que l’aberration du porno lesbien réalisé pour les hétéros, sans oublier la question inévitable du porno bareback.
document.createElement('video');52 minutes qu’on vous invite vivement à regarder ce soir.
Lancé aujourd'hui par la Ministre des Droits des femmes, ce concours "EgalitéE2014" s'adresse aux 16-25 ans !
Toutes et tous peuvent y participer sous forme de vidéos, d'affiches ou de textes. Les prix seront remis le 7 mars par la Ministre des Droits des Femmes, Najat Vallaud-Belkacem. Envoi des créations jusqu'au 26 février 2014
Un site internet "EgalitéE2014" (modalités de participation et dépot des créations) et un hashtag #EgalitéE2014 (relaisr sur les réseaux sociaux) ont été créés.
Mardi 28 Janvier 2014There is an otherness inside us we never touch…
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Picture by Laura Zalenga
La République turque de Chypre du Nord (RTCN) a rayé la référence aux relations entre adultes du même sexe consentants de son Code pénal. Deux articles faisaient de l’homosexualité un crime passible de 5 ans de prison. La disposition, appliquée encore récemment, était un héritage du mandat britannique dans l’île, divisée depuis 1974 entre Turcs et Grécophones. L’amendement doit encore être signé par le président Derviş Eroğlu, qui ne devrait pas s’y opposer.
Selon «The Guardian», cette réforme est largement due à la récente revitalisation des négociations d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Par ailleurs, un recours contre cette loi archaïque avait été lancé par une ONG auprès de la Cour européenne des droits de l’homme, au nom de l’association LGBT locale, Queer Cyprus. La République de Chypre, qui est reconnue au niveau international contrairement à la RTCN, a légalisé l’homosexualité en 1993. Gays, bis et lesbiennes restent hors-la-loi dans 82 Etats ou territoires pour leur seule orientation sexuelle.
Il y a d’abord un théâtre, le Grütli, et quatre comédiens, réunis par Nathalie Cuenet, pour sa première mise en scène. Une pièce est alors commandée à Manon Pulver, qui, fidèle à sa plume, nous offre «Un Avenir Heureux», une comédie pour quatre acteurs et huit personnages. Ces derniers en proie à la midlife crisis sont pris dans la moulinette du temps qui passe et des exigences de plus en plus absurdes de la vie contemporaine. Ils se trouvent acculés par l’urgence de faire face, vite et bien si possible.
Mais comment tenir son «rôle» lorsque tout se met à tanguer? Chacun fait de son mieux, mais la machine s’emballe, les choses comme les gens se précipitent.
Au centre de la scène trône une porte à tambour dans laquelle les personnages sont emportés et se lancent comme dans un manège devenu fou. La question de l’identité est ici posée sous un angle théâtral et ludique. Sommes-nous vraiment ce que nous sommes? Psy, restaurateur, physio, voyante, journaliste, ou encore mannequin… Il tient souvent à si peu de chose que nous jouions au monde un autre personnage.
Regard plein d’indulgence
Dans la pièce, chaque acteur tient deux partitions, jusqu’à l’échappée finale. Une performance assumée avec brio par Céline Goormaghtigh, Attilio Sandro Palese, Christian Scheidt et Pascale Vachoux. Manon Pulver pose un regard plein d’indulgence sur ces êtres ballottés par l’existence; personne ne fait juste ou faux. Scrutée également, la société et son regard parfois cruel sur les «plus de 45 ans». Ces figures qui défilent, c’est aussi l’occasion de réfléchir à ce qui nous construit et nous défait, ce qui nous mène où nous sommes aujourd’hui.
La pièce «Un avenir heureux» est à découvrir au Théâtre du Grütli du 28 janvier au 16 février (relâche le lundi). Rés. reservation@grutli.ch ou au +41 22 888 44 88.
»www.grutli.ch
«Un avenir heureux», il y a une part d’ironie?
– Oui et non, cela dépend de ce que l’on entend par ironie. En tout cas je dirais qu’il y a une part d’humour, en le considérant comme une façon d’allier la lucidité et la bienveillance. Ce regard rieur sur les choses qui les rend plus supportables et plus gaies, sans pour autant en être dupe. C’est pour cela que j’ai voulu une comédie sans cynisme, c’est important pour moi. Pour moi les vraies comédies ne sont jamais cyniques. Un Avenir Heureux, c’est un titre autant qu’un espoir. Car la pièce ne parle finalement que de cette aspiration que nous avons tous en nous, et des moyens, plus ou moins réussis, que nous mettons en œuvre pour y parvenir.
Comment est né ce texte?
– J’avais cette envie de parler de ce moment, vers la fin de la quarantaine, qu’on appelle midlife crisis. On a toujours un fort appétit de vivre, mais on sait aussi que tout n’est plus possible, qu’on est pas capable de tout. Face à nos choix, on vit alors avec la sensation de ne plus avoir droit à l’erreur. Cela devient très important de ne pas se tromper. Nathalie me demandait une comédie pour quatre acteurs avec qui elle voulait travailler. Par chance, elle était très partante pour ce sujet. Je me suis dit aussi que j’allais travailler pour quatre acteurs, mais qui joueraient davantage de personnages.
Pourquoi ces doubles personnages?
– Je n’avais pas envie de mettre en place une situation fermée, comme le face à face de deux couples par exemple, j’avais envie de démultiplier un peu les combinaisons. Je voulais mettre en jeu ces choix que nous avons à faire, avec les facettes de nos personnalités. Tout ce qu’il faut lâcher aussi pour devenir soi. Je voulais une comédie qui soit indulgente sur le fait que l’on peut tous être un «raté», ou un «réussi», et qu’on le sait, qu’on porte toujours en nous un peu les deux hypothèses, voire bien davantage. et puis j’aimais qu’un comédien doive endosser concrètement deux personnalités.
Entré en vigueur le 1er janvier 2007, le partenariat enregistré offre aux couples de même sexe les même droits qu’aux couples mariés. Ou presque. Outre les questions d’adoption et de filiation, l’accès à la naturalisation facilitée n’est pas ouverte aux conjoints homosexuels.
Saisie par cinq initiatives parlementaires (soutenues par les Vert’libéraux, le Parti bourgeois démocratique, le PS et les Verts), l’Assemblée fédérale a commencé à débattre de cette inégalité. L’affaire a été jugée «urgente»: la situation actuelle viole le principe de non-discrimination inscrit dans la Constitution . L’été dernier, la Commission des Affaires politiques du Conseil national a accepté le principe d’une ouverture du processus de naturalisation facilitée aux couples partenariés. Depuis hier lundi, c’est au tour de la commission ad hoc du Conseil des Etats de se prononcer.
Une «Porte ouverte aux abus», pour l’UDC
Comme le relève la «Südostschweiz», la réforme est problématique aux yeux de certains parlementaires. L’UDC, qui veut renforcer les exigences de naturalisation, freine des quatre fers et dénonce une nouvelle «porte ouverte aux abus». Une partie de la droite considère, en outre, que le contrat du partenariat enregistré ne peut être placé sur le même niveau que le mariage, à moins d’une modification de la Constitution – avec une votation à la clé. Une interprétation juridique que rejette Doris Fiala (PLR): «Je n’ai pas peur de la voix du peuple. Mais dans le climat actuel, les mots «mariage gay» et «étrangers» pourraient être utilisés à mauvais escient dans les campagnes.»
Un époux étranger marié à un-e Suisse-sse peut opter pour une procédure accélérée afin d’obtenir son passeport à croix blanche. Elle peut être entamée auprès de la Confédération au bout de 3 ans de vie commune. Les couples gay et lesbiens n’ont recours qu’à la procédure ordinaire, dont les conditions d’application varient d’un canton à l’autre. Elle est en générale plus longue et plus aléatoire. Sur 695 partenariats enregistrés conclus en 2012, 288 l’étaient entre un Suisse et un étranger.