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Coup de gueule, je suis excédé par l’attitude de non respect d’une partie de plus en plus importante de notre société Française. Le sujet est bien évidemment l’affaire de la place Vendôme et de son œuvre d’art The Tree. Un très bel arbre d’un vert … disons très vert … et en forme de plug […]
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Apéro littéraire érotique, délicieuse institution qui a lieu un mercredi sur deux, dirigée par la non moins délicieuse Flore Cerise. Je m’y suis rendue la semaine dernière, alléchée par le thème : les contes de fées. Etienne Liebig en était l’invité d’honneur : il vient de publier les Contes de Mémé lubrique aux éditions de … Lire la suite →
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Béni soit le jour où je pus regarder tous les programmes de Canal en ligne de façon légale. Un nouveau monde s’ouvrit à moi. Je regardai des séries que je ne connaissais pas. Des films dont j’avais entendu parler. Quelques documentaires. Et puis… Je cliquai sur l’onglet « Adulte ». Juste comme ça, juste pour voir, parce que je n’avais jamais vu, en vrai, ce que c’était qu’un porno pas gratuit, un porno pour lequel les gens étaient prêts à payer.
HORREUR. Je vous refais la pire scène que je vis avant de m’enfuir : deux copines vont dans un magasin de fringues, pendant que l’une essaye, l’autre est abordée par la vendeuse qui lui dit « Vous avez besoin d’aide ? Si c’est pas indiscret, c’est quoi votre taille ? Du 95C ? C’est des vrais ? Non ? Vous avez un bon chirurgien ! Je peux toucher ? » Et la nana se déshabille en plein milieu de la boutique, et vazi que j’te, tout ça à grands renforts de bruits glauques glauques glauques et de grognements louches de louches. C’était tellement absurde que ça ne me fit strictement rien. Pas même le début de l’amorce du commencement d’une envie. Je ris. C’était GROTESQUE. Amas de chair trop roses, trop nues, trop éclairées, trop crues, viandes en tas bloblotant, trous béants version mollusques visqueux… La vendeuse était une blonde platine aux lèvres mérou, elle était juste vulgaire et pathétique.
À votre avis, je fais quoi, là ?
J’étais déçue. Un peu écœurée, mes yeux débordaient de muqueuses torturées.
Avant de continuer : je n’ai, a priori, rien contre le porno. Précisons : je goûte assez peu le porno « tradi », comme presque tout le monde je trouve que l’image de la femme est un peu limite, je ne m’y retrouve pas. Mais : plutôt que de crier comme un putois et de fustiger tous ces gros obsédés qui s’astiquent la nouille, je préfère de loin la posture qui consiste à dire « ce qui se fait ne me plaît pas, alors je vais faire différemment ». Bref, je n’ai a priori rien contre le porno.
Passons à autre chose.
Volupté instantanée… Mais de qui se moque-t-on ?Le jour où… J’ai re-regardé Troie
Je regardais Troie. C’est un de mes films préférés, que je n’avais pas vu depuis longtemps. Lors de sa sortie, je l’avais vu trois fois au cinéma. J’étais dans ma période Brad Pitt. Le bel Achille. Ce film me foutait dans un état pas possible, parce que le bel Achille meurt, de façon si stupide, et qu’avant ça il tue le bel Hector (Éric Bana… entre les deux mon cœur balance), et que le seul qui reste, c’est Paris, autrement dit Orlando Bloom, autrement dit un mec dont tout le monde s’est dit au moment du Seigneur des Anneaux « Mais il est superrrrrrrrrrr », avant de réaliser que s’il jouait bien l’elfe, c’était parce qu’il ne savait jouer QUE l’elfe. Passons.
Je regardais Troie, j’étais contente, c’était régressif. J’attendais la scène d’amour entre Achille et Briséis. Elle est sa prisonnière, mais il ne la touche pas parce que c’est un mec bien. Il lui ôte même ses chaînes. C’est la nuit, elle veut s’enfuir. Il dort, elle s’approche avec un couteau, et pour que ce soit plus commode de le zigouiller elle se met à cheval sur lui. Il ouvre les yeux et lui dit « Fais-le ». Bien entendu, elle ne le fait pas. Alors il la renverse, bascule sur elle, on voit la grande main carrée remonter le long de la cuisse blanche, puis coup de bassin, et crac boum zag, la vierge est déviergée, elle y prend un plaisir de dingue. VOILÀ. Quand j’avais treize ans, cette scène me faisait des papillons dans le ventre, je la regardais, la re-regardais, la re-re-regardais… Dix ans plus tard, dé-ce-pt-ion (non, ce mot n’est pas découpé de manière homologuée).
Achille et Briséis font des chatons.
Ça dure 47 secondes (j’ai compté). Ça se fait tout seul. Ça se fait sans douleur. Ça se fait d’un seul coup, avec zéro préparation. Et, dans les films « grand public », c’est presque tout le temps comme ça. Ils jouissent en même temps. Ils sont savamment décoiffés. Ils sont sales mais propres. Le mec sort du lit avec son caleçon. La fille pousse des couinements charmants. Pas un bruit disgracieux ne vient briser l’instant.
Parfois, je me demande si les films ne devraient pas faire l’économie des scènes de cul.
Et sinon, le juste milieu, ça existe en vrai ?
Comprenez-moi : on (et je) s’insurge contre le porno, trop cru, trop dégradant, qui donne une image dénaturée du sexe. Mais le cinéma grand public, il fait quoi, lui ? Je me souviens de la polémique autour de La vie d’Adèle. Je l’ai vu au cinéma. J’ai entendu les réactions choquées de part et d’autres (là où ça m’a fait marrer, c’est quand elles venaient de garçons, GENRE). Bon. Rien à dire sur le réalisme de la chose, je n’ai jamais fait l’amour avec une fille. Mais j’ai trouvé ce film honnête : Adèle mange un kebab elle a de la sauce partout sur la tronche, Adèle pleure elle a la morve au nez, Adèle fait l’amour on entend ses fesses qui claquent, on voit son corps (au début du film, lorsqu’elle couche avec le jeune mec, on aperçoit son pénis en érection alors qu’il passe sur elle).
Adèle après sa première fois, qui n’a manifestement pas joui, et se demande si elle a aimé ou pas.
Comprenez-moi : on s’insurge contre le porno, je m’insurge contre le porno tel qu’il est mais aussi contre le cinéma grand public, que je trouve hypocrite. Entre les deux, il n’y a rien. On montre le sexe à grand renfort d’orifices béants ou on ne montre rien. D’un côté comme de l’autre, la représentation est bien loin de la réalité.
Permis de tuer
J’ai été terrifiée, il y a quelques jours, d’apprendre qu’une pétition contre l’exposition « Le Zizi sexuel », destinée à parler de sexualité aux enfants, avait recueilli 38 000 signatures de parents refusant que leur progéniture s’y rende. L’exposition n’est pas nouvelle, pourtant, et n’a rien de choquant. J’avais Le Guide du zizi sexuel, gamine. Je ne me souviens pas avoir été choquée, ni mes parents. On a ri, j’ai appris des trucs, ça m’a intriguée, point à la ligne. Je ne pense pas que Le Guide du zizi sexuel ait fait de moi une obsédée perverse nymphomane.
L’ouvrage honteux qui m’a pervertie enfant.
Il ne faut pas montrer le sexe. Surtout pas aux enfants/adolescents, ça pourrait les choquer, les pervertir, leur donner des idées farfelues. Non, la sexualité et l’enfance sont deux sphères que la morale impose de séparer, la sexualité est une affaire d’adultes, une sale petite affaire d’adultes que les enfants découvriront bien assez tôt. « Une levrette mon chéri ? C’est euh… Benh… C’est l’amoureuse du lévrier, pardi ! Quoi ? Et une fellation ? Voyons réfléchis, c’est comme la fée Clochette. »
À l’âge adulte, les choses changent, mais pas tant que ça. Bien sûr, on se confronte au corps de l’autre et en général, on aime. On mate du porno en cachette, et au cours des discussions sur le sujet on se déclare choqué (et on l’est pour de vrai), on reprend le discours sur l’asservissement des femmes, le corps-objets, tout ça tout ça, parce que c’est de bon ton, et parce qu’avouer qu’on est un peu obsédé sur les bords et aux entournures (comme tout le monde, faut pas se leurrer) c’est de très mauvais goût. Et avec nos mômes, on recommence : le sexe, c’est caca, c’est caché, c’est pas de ton âge tu verras quand tu seras grand, ne regarde-pas-ne-dis-pas-ces-horreurs-s’il-te-plaît.
Regard contrit de l’individu qui a envie de faire tagada tsouin tsouin mais n’assume pas.
Je ne dis pas qu’il faut parler de sexe à tout va, que les films grand public devraient se mettre au porno, qu’il faudrait apprendre le kama-sutra aux enfants. Non. Mais je m’étonne toujours de voir avec quelle complaisance on considère la représentation de la violence alors que la moindre allusion sexuelle nous choque. On ne m’a jamais soupçonnée d’être une psychopathe parce que je lisais du Grangé. On me soupçonne d’être une perverse parce que je lis/écrit de la littérature érotique. On ne regarde pas de travers quelqu’un qui, dans le métro, lit Hunger Games – un roman à destination des adolescents qui, je le rappelle au passage, raconte l’histoire d’un jeu horrible où tout le monde tue tout le monde… Essayez de lire ne serait-ce qu’Emmanuelle, avec le titre bien visible, et vous verrez les réactions (surtout si vous êtes un homme d’ailleurs, je pense).
Croquer le fruit défendu sans se péter les dents
La sexualité fait peur. Parce qu’elle ramène l’humain à sa part animale, parce qu’elle est associée aux bas-instincts. Parce qu’elle n’est pas exempte de dangers, aussi : une grossesse précoce, une putain de MST, un univers fantasmatique infini… Pourtant la sexualité n’est pas en soi « le problème des problèmes ». Mais la sexualité comporte des risques, nécessite certains principes tels que le respect ou la contraception pour être un facteur d’épanouissement.
On nous bassine avec le rapport à la sexualité de la nouvelle génération : ils en savent beaucoup trop beaucoup trop tôt, on s’interroge sur leurs pratiques, on les dit élevés et formatés par le porno… On installe des filtres qui ne fonctionnent pas sur les ordinateurs, on se voile la face. L’image reste accessible en un clic, ils y auront accès de toute façon. Et ils iront voir, parce qu’ils se posent des questions, parce que ça les travaille, et c’est pas de leur faute, les hormones, tout ça tout ça. L’industrie du X l’a bien compris.
Et nous aussi, ça nous travaille. Et nous aussi, on mate du porno.
Le problème des problèmes, c’est l’ignorance. Tout le monde s’intéresse au sexe, parce que le sexe c’est la pulsion de vie, parce que le sexe c’est une interaction sociale, une manière d’être ensemble (et quand on a du bol, d’être bien ensemble). La sexualité est un impératif naturel. D’une manière ou d’une autre, les enfants y viendront. Même Adam et Ève se sont fait avoir. Mais croquer le fruit défendu n’implique pas de se casser la gueule du jardin d’Eden. D’ailleurs, on dit grimper aux rideaux, monter au 7e ciel. C’est vrai, que la femme qui jouit a quelque chose de sauvage, bien loin de la petite working girl en tailleur qu’elle était quelques heures plus tôt. C’est vrai, qu’en levrette on ne vaut pas mieux que deux chiens deux chats deux chevaux.
Sauf que. L’érotisme est humain. Fondamentalement humain. Parler du sexe, représenter la sexualité, apprendre à connaître le corps de l’autre, érotiser le corps de l’autre et en faire un terrain d’exploration, ça fait de nous des Hommes, ça nous distingue de Croc Blanc qui monte Lassie chien fidèle parce qu’elle est en chaleur et qu’il veut transmettre ses gènes.
Entre l’ignoble porno de Canal et la pauvre scène de Troie, je n’ai pas vraiment le choix. Vous non plus, aujourd’hui comme hier, à l’époque de vos premiers fantasmes. Votre petit frère non plus. Et franchement, je trouve ça dommage. Faire l’amour, ça s’apprend, sur le tas mais pas que. Bien faire l’amour, ça nécessite certains pré-requis, tels que le respect mutuel et l’écoute.
Je sais, qu’il existe des pornos alternatifs. Des sites internet très bien foutus. Mais ils sont peu promus, il faut les chercher pour les trouver, il faut s’y connaître un peu, il faut accepter de payer. Le porno, par définition c’est mal, ça pue, c’est moralement abject. Mais on est bien incapable de l’éradiquer (et ce n’est pas souhaitable) alors…
J’aimerais avoir le choix. Qu’on se détende un peu. Stop la honte. Qu’on arrête l’hypocrisie. Et qu’Achille baise correctement Briséis, BORDEL.
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Vu sur AT Fantasmes – hôtesse de l’air – surfeur
Le prochain collectif de la collection e-ros des éditions Dominique Leroy sera publié en juillet 2015. Nous inaugurons à cette occasion une série de plusieurs livres numériques intitulés Fantasmes. Chaque titre mettra en avant une profession ou activité, une femme et un homme. Fantasmes 1 concernera l’hôtesse de l’air et le surfeur. Les textes érotiques […]
Cet article provient de Littérature érotique
Un couple de lesbienne et un homosexuel se rendaient ce dimanche dans le sud de la Russie, à Lipetsk, pour manifester et défendre leurs droits. Ils n’ont pas eu le temps d’atteindre leur point de départ qu’une centaine de nationalistes anti-gays leur sont tombés dessus, avec l’aide de la police.
Jet de tomate
Arrivés près du but, les assaillants homophobes avaient déjà pris place pour accueillir de toute leur haine cette manifestation de trois personnes. Un homme d’un certain âge leur a même jeté une tomate en hurlant «Vous n’avez pas votre place sur le sol Russe!»
La personne en question s’est faite embarquer par la police. Tout comme les trois activistes, que la police a placé dans un fourgon. Les forces de l’ordre ont ensuite dispersé la foule, en emmenant encore quatre autres personnes.
(via Pink News)
Dilatation anale et autres douceurs : au menu, 6 nouveaux accessoires à tester : électro-stimulation, contraintes et dilatation anale et vaginale ! La soirée promet d’être puissante et épuisante en ce samedi 18 Octobre 2014. Soirée dilatation anale et autres plaisirs : l’électro-stimulation Je suis épuisée par ma formation sportive mais j’attendais ce moment avec ...
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Pour le premier numéro de Roopbaan, le premier magazine gay du Bangladesh, la rédaction n’y va pas de main morte: un homme, torse nu, ficelé par des lanières noires simili-cuir. A l’intérieur du magazine, un article sur le masochisme. La publication a lieu en janvier 2014, sans encontre. Ce n’est que quelques mois plus tard que les menaces arrivent à travers un article de presse. L’équipe est accusée de faire partie d’un complot international visant les mœurs islamiques. Elle serait recherchée par la police pour être arrêtée. «J’ai eu très peur car mon nom était écrit dans les journaux», raconte Rasel Ahmed, le rédacteur en chef de 24 ans. Le magazine suscite des messages d’intérêt sur internet, venant d’hommes, de femmes, d’étudiants, de parents mais aussi des centaines de menaces. Des messages comme «il faut vous brûler, vous tuer sur la place publique». La rédaction décide alors de contacter une association de lutte pour les droits de l’homme, pour les informer de la situation et du danger.
Car, ici, au Bangladesh, les enlèvements et les disparitions sont monnaie courante, plusieurs centaines chaque année, dont des homosexuels. Le pays est musulman, très conservateur: pas de relations hors mariage, toujours hétérosexuelles et pas de nudité. Le mariage est le noyau de l’organisation sociétale, pas d’intégration envisageable sans cela. S’affirmer comme homosexuel, signifie faire une croix dessus, accepter de devenir un paria, en particulier envers sa famille.
Shovon a 19 ans. Il est terrorisé à l’idée d’en parler à ses parents. «Si je leur en parle, je suis convaincu qu’ils me feront enlever et disparaître. Il faut comprendre qu’ici la religion est primordiale. Du coup, ils considérerons que je suis malade, que je vis dans le péché et ça passera avant tout le reste, avant même d’être leur fils.» Le jeune homme vit mal cette situation. Il a fait une tentative de suicide en ingurgitant des produits toxiques, il y a un an. Aujourd’hui, ça va mieux. «Je fréquente des associations comme Bandhu et ainsi je rencontre d’autres gays. Je me sens moins isolé.»
Depuis 20 ans, Bandhu soutient la communauté LGBT. Ses locaux occupent les six étages d’un immeuble: centres d’accueil, de formation, de documentation, groupes de paroles, dortoirs et cantine. Difficile à imaginer lorsque l’on sait le silence qui écrase la communauté.
Pour pouvoir se payer cette transformation, Anamika a fait le même travail que la majeure partie des membres de la communauté: prostitution et mendicité
Anamika, une hijira de 20 ans. Elle est née homme, est devenue femme il y a un an. Photo: Arnaud Gastaut
Dans le bâtiment de Bandhu, on croise des gays mais aussi des «hijras», des transgenres. Des hommes qui se travestissent, voire qui changent de sexe, et ont des relations sexuelles avec des hommes. Anamika a 20 ans, elle est hijra et vit dans sa famille. «Depuis toujours je sais que je suis hijra. Mes parents ont mis du temps, mais finalement m’ont acceptée quand j’ai eu 18 ans.» A 19, elle rassemble ses économies pour se faire opérer en Inde, de l’autre côté de la frontière. 1 900 euros pour une vaginoplastie, une augmentation mammaire et un traitement hormonal, l’équivalent d’un an et demi de salaire pour un Bangladais – une fortune. Pour pouvoir se payer cette transformation, Anamika a fait le même travail que la majeure partie des membres de la communauté: prostitution et mendicité. Elle a commencé ce travail tôt, à 8 ans, faute de pouvoir aller à l’école. Le portail d’entrée lui était fermé parce qu’elle était hijra. Aujourd’hui, elle se sent en accord avec elle-même, elle a trouvé un travail avec l’association Bandhu et ne fait plus le trottoir. Son avenir reste malgré tout semé d’embûches. «Dans la rue, les gens me dévisagent comme si j’étais un monstre, se moquent de moi. Mes amis se font parfois frappés, moi j’ai eu de la chance, ça ne m’est pas arrivé. Je ne pourrais jamais me marier et donc avoir une vie normale. Mais même si tout n’est pas parfait, ma situation est bien plus enviable que celle des gays.»Les hijras sont reconnues par la société bangladaise, au point qu’en novembre dernier, la case «transgenre» est apparue sur leur passeport. Pour les gays, c’est le placard, fermé à double tour. Anamika raconte que certains homosexuels font le choix de devenir hijras pour pouvoir vivre leur sexualité, quitte à se travestir et à mentir sur leur identité, un moyen d’être «plus facilement» accepté par la famille.
«Je donne le change face à mes parents, je ne suis moi-même qu’entre amis, et encore pas avec tous»
Nazia est une lesbienne de 22 ans, elle ne parvient pas à se faire accepter. «Je donne le change face à mes parents, je ne suis moi-même qu’entre amis, et encore pas avec tous». Et pourtant, elle a déjà essayé d’en parler. «Quand j’avais 15 ans, j’ai essayé de dire à mes parents que j’étais lesbienne. Ils m’ont répondu que j’étais malade, m’ont envoyé chez le médecin qui m’a donné des médicaments pour me soigner. Ça n’a évidemment rien changé, je suis toujours autant homo. Je ne suis pas malade, je ne vis pas dans le péché. Je suis comme ça c’est tout.» Malgré sa détermination, Nazia est aujourd’hui dans l’impasse. «Je dois être mariée d’ici l’hiver 2015. Soit je me trouve un mari fantoche, je sauve les apparences et reste ainsi en contact avec ma famille. Ou alors, je refuse, je coupe les ponts et je perds mes parents. Je ne veux renoncer à rien, je ne sais pas quoi faire.»
Même chose pour Zanam, un jeune homme de 19 ans. «A l’école, les élèves se moquent de moi. Quand je le rapporte au professeur, lui aussi se moque.» A nouveau, la loi du silence s’applique. Mais aussi celle du déni. «Vous savez, une mère sait tout. Je suis persuadé que ma mère sait que je suis homosexuel, mais elle fait comme si de rien n’était, on n’en parle pas.» Rasel Ahmed, le rédacteur en chef raconte la même histoire. «Je pense que mes parents se doutent de la situation, surtout depuis que nous avons fait la Une des journaux avec Roopbaan. Ils ne m’ont jamais parlé de mariage. C’est bien le signe qu’ils se doutent de quelque chose.»
Un magazine pour fédérer la communauté
Au fur et à mesure, la communauté LGBT se structure, sort à tâtons du placard. L’association Boys of Bangladesh crée en 2002 un site de discussion sur internet. Il prend réellement son essor en 2005, une véritable bouffée d’oxygène et de liberté. Les gays peuvent s’exprimer, raconter ce qu’ils vivent au jour le jour: les regards en biais, les brimades, les insultes, parfois les coups. Ça devient aussi un moyen de faire des rencontres, ailleurs que la nuit, dans les parcs de Dacca.
La couv de Roopbaan.
Les autres lieux pour se retrouver entre soi et en sécurité sont les appartements, comme celui de Xulhaz, 37 ans, l’éditeur du magazine Roopbaan. Son appartement est devenu un lieu ouvert. La sonnette retentit régulièrement. De jeunes hommes entrent, s’asseyent sur des coussins, sur un lit, prennent un thé, discutent. Un lieu plus intimiste qu’internet, plus informel qu’une association. Xulhaz: «on peut considérer que 2 000 personnes s’assument comme gays à Dacca. Mais en moyenne, 10% de la population est homosexuelle, ça fait 15 millions de personnes à travers le pays. Il faut les faire sortir, s’affirmer. Ce n’est qu’en devenant visibles, qu’un jour, nous serons acceptés. C’est pour ça qu’avec Rasel nous avons créé le magazine.»«Roopbaan» signifie en bangladais, «merveilleux garçon» mais c’est aussi le nom d’une héroïne de la mythologie du pays. C’est l’histoire d’une jeune fille qui épouse un homme plus jeune qu’elle, en opposition totale aux bonnes mœurs. Si ce nom est devenu l’intitulé du magazine, c’est pour jouer sur le double sens: masculin et féminin mais aussi pour se référer à cette histoire d’amour hors-normes. «Le magazine permet de faire circuler l’information, d’expliquer qui nous sommes, explique Xulhaz, nous ne sommes pas malades, mais des gens qui aiment, en l’occurrence des personnes du même sexe, mais c’est toujours de l’amour.»
«Roopbaan» signifie en bangladais, «merveilleux garçon» mais c’est aussi le nom d’une héroïne de la mythologie du pays.
Xulhaz, éditeur du magazine Roopbaan. Photo: Arnaud Gastaut.
Après la parution du premier numéro en janvier, la communauté prend confiance et fait un pas de plus en descendant dans la rue. C’était en avril. A ce moment-là, le Bangladesh fête la nouvelle année, l’ensemble de la population marche dans la ville pour célébrer l’événement. Xulhaz s’en souvient parfaitement. «Comme tous les Bangladais, nous avons défilé. Nous étions tous habillés de couleurs différentes, la parade formait ainsi un arc-en-ciel, symbole de la communauté LGBT.» Et tout se passe très bien, les réactions sont enthousiastes. «Ici, personne ne connaît le symbole de l’arc-en-ciel, les gens ont simplement apprécié notre bonne humeur et nos couleurs flamboyantes. En même temps, nous avons refusé de faire une véritable gay pride. A aucun moment, nous n’avons dit que nous étions gays, nous avons uniquement parler de diversité.» La communauté adopte la politique des petits pas.Malgré les menaces et ses peurs, Rasel Ahmed compte bien continuer à diriger le magazine. «Je n’ai pas honte bien au contraire, je suis très fier du magazine. Avec Xulhaz, nous avons mis un an pour concrétiser le projet, c’est notre bébé. Il a fallu trouver des rédacteurs, des photographes et surtout un imprimeur qui ose publier une revue aussi controversée. Nous n’avons pas fait tout ça pour abandonner maintenant.» Xulhaz est lui aussi déterminé. «Nous n’avons qu’une vie, ce n’est pas pour la scinder en deux, faire comme si de rien n’était et subir en silence. Être invisible est une situation confortable car nous n’existons pas aux yeux de la société, nous vivons cachés. Ce n’est plus tenable. Aujourd’hui la communauté se structure, nous devenons plus forts, plus visibles et donc plus exposés. Mais c’est le prix à payer pour être un jour reconnus et acceptés.» Prochaine étape: la création d’un site internet pour que le magazine soit accessible à tous, à Dacca, comme en province. Le troisième numéro de Roopbaan devrait sortir au mois de janvier 2015 en 600 exemplaires.
Trop sordide, le coming-out tardif d’un sexagénaire? En tout cas, pas assez sexy pour les distributeurs américains. Ils boudent «Boulevard», même après la vague d’émotion suscitée par la disparition de son acteur vedette: Robin Williams. Malgré des critiques positives après ses projections dans divers festivals, le dernier long-métrage tourné par l’acteur, et réalisé par Dito Montiel, pourrait ne jamais voir les salles obscures américaines. Et finir dans un placard, comme son héros, Nolan, un homme marié qui peine à assumer son homosexualité, jusqu’à sa rencontre avec un jeune escort-boy.
«C’est triste, mais il semble impossible que Boulevard sorte sur les écrans, a expliqué une source au quotidien britannique «The Mirror». L’équipe et les acteurs ont essayé, mais pour de nombreuses raisons, cela semble très improbable.» Robin Williams s’est donné la mort le 11 août dernier. Il avait 63 ans.
Paul McCarthy, artiste gonflé? – flickr/Joep de Graaf
La police aurait procédé à une vingtaine d’interpellations tôt ce matin dans l’affaire du sapin-plug anal. Bernard Cazeneuve a annoncé la mise en garde à vue de dix suspects, qui appartiendraient à l’ultra-droite et pourraient être responsables des actes de sabotage commis sur une oeuvre d’art place Vendôme le week-end dernier.
C’est ce matin « à l’aube que dix personnes appartenant à l’ultra-droite mouvement anti-genre ont été interpellées à Deauville, à Versailles, en région parisienne et à Courchevel », a indiqué le ministre. Les arrestations ont eu lieu dans un groupe « vivant en communauté et profondément inséré dans la population locale ».
Les liens entre la dizaine de personnes interpellées et les sabotages visant cette oeuvre d’art ne sont pas encore établis que François Hollande s’est félicité de la rapidité de l’enquête. Le président a évoqué mardi « des progrès rapides et prometteurs ». Il a tenu à « saluer l’efficacité et la collaboration très étroite des forces de police et de gendarmerie dans cette enquête ».
Vous trouvez tout ça complètement absurde?
Vous avez raison. J’ai juste un peu réécrit cet article de l’Express qui décrivait en novembre 2008 l’arrestation par l’anti-terrorisme français du groupe de Tarnac dans l’affaire des sabotages de lignes TGV. J’ai beaucoup lu ces derniers temps sur cette affaire, que ce soit sur le blog très addictif tenu cet été par Laurent Borredon sur Lemonde.fr, ou dans les pages de Tarnac, Magasin général, livre-enquête-gonzo de David Dufresne. Aussi quand j’entends parler d’actes de dégradation à visée politique, ça résonne.
On a pourtant bien ri ce week-end. C’était quoi le plus drôle? Les réactions du Printemps Français qui y voyait une France défigurée – défigurée du cul?
Un plug anal géant de 24 m de haut vient d’être installé place Vendôme ! Place #Vendome défigurée ! Paris humilié ! pic.twitter.com/vv7fzZWC62
— Printemps Français (@nelachonsrien) 16 Octobre 2014
Les réacs auto-proclamés qui faisaient un concours de réactions outrées mais qui avaient tous l’air de s’y connaître rayon sex-toys? Ou Madame Michu (moins renseignée que la manif pour tous) qui découvrait l’existence du plug anal, à en croire les résultats de recherche du Monde?
« Plug anal » en passe de battre « Zemmour ». #Twitter pic.twitter.com/obTy1PJEZZ
— Samuel Laurent (@samuellaurent) 17 Octobre 2014
On se serait vraiment cru dans un film absurde scénarisé par les rédacteurs du Gorafi… Alors quel est ce parallèle foireux que j’essaye d’établir entre l’histoire abracadabrantesque du soi-disant plug anal géant vert installé Place Vendôme et l’arrestation d’un groupe de militants d’extrême gauche? Pourquoi plomber l’ambiance potache avec le terrorisme?
La liberté est une dure lutte
Les Tarnacois ont été poursuivis des mois pour des « actes de terrorisme en relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ». C’est ainsi que le code pénal français définit le terrorisme. En l’absence de preuves matérielles dans ce dossier, les auditions ont surtout tenté d’établir les motivations politiques des mis en examen. Vouloir abattre l’Etat, lutter contre l’ordre établi et enrayer le système capitaliste, c’est ainsi qu’est justifiée la qualification de terrorisme dans cette affaire. Et c’est au nom de notre protection qu’année après année, des lois d’exception sont votées dans le but de « protéger nos libertés », mais avec pour conséquence de mettre toujours plus en danger les libertés individuelles.
La dégradation du plug anal, c’est pourtant un terrorisme qui s’exerce à découvert. Mais un terrorisme qui a le bon goût de se trouver du côté de la Bonne Morale ® et de la Protection des Enfants ®. La Manif pour tous, ou un de ses avatars (ici SOS Education) fait une pétition contre l’exposition « Zizi sexuel » (Titeuf parle de sexe aux enfants, c’est grave!), et ça me désole. Les anti-avortement viennent crier sous mes fenêtres lors de leurs manifs et vandalisent les affiches du planning familial dans le métro, et ça me fait froid dans le dos.
Et maintenant on commence à agresser physiquement un artiste (Paul Mc Carthy, patronyme sacrément évocateur d’autres chasses aux sorcières) et à démonter son oeuvre parce qu’on trouve qu’elle ressemble quand même un peu trop à un truc qui fait vaguement penser à quelque chose qu’on n’aime pas? Le terrorisme anal s’empare de la France, ça réjouit Zemmour, moi ça ne me fait pas rigoler. Alors tous ensemble, faisons du plug anal vert géant le phare de notre démocratie et attachons tous un plug anal à notre rétroviseur, pour ainsi leur dire : « détendez-vous du cul! ».