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Normalement, je ne suis pas très bijoux. Mais, depuis mon entrée dans la trentaine, j’apprécie de plus en plus orner mon corps de jolies parures. En découvrant le collier métallique avec franges de la marque Bijoux Indiscrets, j’ai tout de suite eu un flash ! C’est le type de collier qui manquait dans mon dressing, alors j’étais ravie de le tester. Elégant, simple et délicatement sexy, de quoi me plaire à moi-même dans la glace, et c’est ce qui m’importe en premier !
Caresse-moi, fouette-moi avec ton collier métalliqueVous venez de penser « ouh là, elle s’emballe avec son titre celle-là » ! Mais non, il est très à propos. Ce collier doré est un sautoir, qui comporte un mini fouet en bout de chaîne. C’est le petit détail provoc’ qui fait toute la différence ! Pas besoin d’aimer les jeux BDSM pour le porter, cela reste très subtil pour des yeux innocents, don’t worry! Le collier existe en couleur doré ou argent.
J’ai adoré porter ce collier pour agrémenter une tenue, aussi bien pour me balader en ville que pour sortir en soirée. Cela se porte aussi très bien avec une jolie lingerie délicate le soir. À vous de voir votre préférence ! La chaîne descend assez bas, pour éventuellement titiller l’imagination de votre prochain « date » durant le dîner.
Seul petit bémol, sa matière n’est pas très haut de gamme, et sa résistance non plus. Attention, à rester vraiment délicate en le manipulant (notamment pour l’ajuster en le passant dans la boucle), car il se casse vite. Oui j’en ai malheureusement fait les frais…
Mais, pour les plus précautionneuses d’entre vous, je le recommande à 100%, car il est vraiment très joli à porter, et c’est un accessoire beauté original.
Ce collier métallique à franges est disponible au prix de 34,90€ chez Passage du Désir.
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« Tout le monde me dit que c’est possible, mais moi, ça me dégoûte. Lorsque ma copine a ses règles je ne peux pas lui faire l’amour (même avec un préservatif). Ma réaction est-elle « normale » ou bien dois-je vraiment me forcer ? » Lucas 23 ans
Je n’arrive pas à faire l’amour à ma copine quand elle a ses règles, est-ce normal ? Notre sexologue répond :Je ne sais pas à qui vous faites référence quand vous parlez de « tout le monde » ? J’imagine qu’il s’agit l’opinion de votre copine, laquelle essaie de vous convaincre que votre réaction est anormale. En réalité, même si la présence de sang menstruel ne pose aucun problème à certains hommes, nombreux sont ceux que cela rebute plus ou moins. Il faut dire que bien souvent c’est la femme elle-même qui refuse de faire l’amour dans cette période là, surtout si ses règles sont très abondantes, auquel cas la question ne se pose même pas. Ce n’est apparemment pas le cas de votre amie chez qui la période de menstruation n’est pas synonyme de manque de désir. Pour autant, il me semble difficile de vous conseiller de vous forcer car elle s’en rendra forcément compte et cela risque de ne pas lui convenir. Il serait donc préférable de lui faire comprendre que le sang provoque chez vous une réaction très négative, ce qui est très banal. Il y en a même des hommes qui font un malaise en voyant la moindre goutte de...Lire la suite sur Union
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Longtemps considéré par la tradition religieuse comme un péché. Alors que la MASTURBATION est sans aucun doute si ce n’est un remède un moyen privilégié pour mieux appréhender son corps, à l’aimer et surtout à découvrir le plaisir. La Masturbation. Le mot vient du latin manus et stuprare (polluer ou souiller avec la main. Quel … Continuer la lecture de « Le Plaisir Solitaire pour Savoir Partager. »
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Cet article Le courage de les appeler fascistes provient de Manifesto XXI.
A 100 ans presque jour pour jour de la Marche sur Rome, le coup d’Etat qui a permis à Benito Mussolini de prendre le pouvoir, le fascisme a remporté les élections en Italie grâce à l’union des droites de Silvio Berlusconi, Matteo Salvini et Giorgia Meloni.Le rêve mussolinien absolu est réalisé : le parti fasciste a été élu démocratiquement, sans besoin de recourir à la persuasion brutale. Le peuple a sciemment choisi le fascisme.
En France, on se berce d’illusions en parlant encore de « montée » du fascisme et de « possibilité » que Marine Le Pen gagne en 2027 : Marine Le Pen est déjà au pouvoir avec ses quatre-vingt neuf député·e·s à l’Assemblée Nationale. Son parti arrive au deuxième tour depuis vingt ans.
A celles et ceux qui perdent leur temps à se demander si « oui ou non » on doit les appeler fascistes : penser que le fascisme en 2022 se manifeste selon les mêmes modalités qu’en 1922, c’est d’une naïveté déroutante.
Le fascisme a un siècle d’histoire et en un siècle, une idéologie évolue et modifie ses langages et symboles. Le fascisme est une façon de regarder le monde qui s’oppose de manière presque manichéenne aux féminismes et aux théories queers. Le fascisme est une foi, et la foi, ne meurt pas en abattant simplement son Créateur.
Historiquement, il est inexact de parler de fin du fascisme. Après la guerre, il fût impossible en Italie et en France d’éradiquer les fascistes des institutions. Le chercheur Mimmo Franzinelli montre dans ses ouvrages (Il fascismo é finito il 25 aprile 1945, 2022) le continuum fasciste au sein des instances de justice, éducation, police italiennes : Mussolini était certes mort, mais ses fidèles étaient partout. L’Etat était gangréné par ses fonctionnaires fascistes.
Le continuum fasciste est présent également en France, où des lois vichystes persistent dans nos codes (L’héritage de Vichy – Ces 100 mesures toujours en vigueur, Cécile Desprairies, 2012), où la police ayant participé aux rafles n’a pas pu être épurée de tous les collaborationnistes, où la collaboration fût bien plus active que la résistance.
Il faut avoir le courage de les appeler fascistes. Ne pas nommer cette idéologie, c’est collaborer.
Les journalistes, hommes politiques, intellectuel·le·s qui tergiversent à appeler les fascistes avec leur nom ont une responsabilité historique dans leur prise de pouvoir.
S’intéresser au fascisme ce n’est pas faire de l’archéologie, mais une plongée dans la fragilité de nos démocraties.
Mimmo Franzinelli,
Il fascismo é finito il 25 aprile, 2022
La pensée féministe, queer intersectionnelle est l’antidote aux fascismes. C’est en contre-pouvoir que nous devons nous organiser. La révolution romantique (relire l’article ici) est et restera l’élan vers la justice, la responsabilité de l’amour politique et le renouveau de nos démocraties.
Iels veulent notre disparition parce que nous pouvons provoquer la leur. Tôt ou tard les démocraties seront queers.
Et nous écrirons les pages de l’Histoire que les générations futures seront fières de raconter, quand le 25 septembre 2022 ne sera qu’un terrible et honteux souvenir.
Image à la Une : Giorgia Meloni lors d’une allocution sur la chaîne Youtube de Fratelli d’Italia le 22 août, capture d’écran.
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« Je viens de basculer chez les sexagénaires et contre toute attente, j’ai une libido qui redouble. Je précise que je suis mariée, que l’on s’accorde à me trouver toujours très désirable et que mon mari a beaucoup de mal à me suivre sur ce terrain. Je me surprends, ces derniers temps, à lorgner des hommes beaucoup plus jeunes que moi et plus ça va, plus j’ai envie de passer le pas. Est-ce une période transitoire, ou bien ces pulsions sont-elles là pour être suivies d’effets ? » Sylvie, 60 ans
Je suis sexagénaire, ma libido redouble et j’ai envie d’aller voir ailleurs, est-ce normal ?Contrairement à une opinion largement répandue, la libido féminine continue à exister bien au-delà de la soixantaine. De fait, votre cas est loin d’être aussi rare qu’on pourrait le croire. Certes, pour être tout à fait honnête, je dirais que ce n’est pas la situation la plus fréquente et ajouterais que dans l’ensemble les femmes se plaignent des répercussions de la ménopause sur leur vie sexuelle.
La chute des hormones liée à l’arrêt de production ovarienne aboutit souvent à une baisse de désir sexuel et à une moins bonne lubrification vaginale pouvant provoquer une gêne ou des douleurs au moment du coït. Apparemment, ce n’est pas votre cas et vous pouvez vous en réjouir. Toutefois, cela vous confronte à une difficulté d’un autre ordre dans la mesure où vos besoins sont supérieurs à ceux de votre époux, ce qui a sans doute plus ou moins existé au cours de votre vie conjugale. C’est ce qui explique chez vous, au moins partiellement, ce regain de besoins sexuels et ces désirs envers...Lire la suite sur Union
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Cet article Porn Process : comment le collectif bruxellois Les PéPé·e·s s’empare du porno provient de Manifesto XXI.
« Fissurer l’industrie hétéro-patriarcale du porno » en s’y frayant une place, par et pour les concerné·es : telle est l’ambition du Porn Process, porté depuis cinq ans par le collectif queer bruxellois les PéPé·e·s. Iels seront de passage à Paris ce dimanche pour la cinquième édition du Marché de l’Illustration Impertinente, grand messe érotique de l’automne.Fondé en 2017 dans le cadre d’un projet d’études, le Porn Process (ex-Porn Project) regroupe une dizaine de personnes queers qui, portées par « l’urgence de créer des images de [leurs] individualités », réalisent des films porno en autogestion et sans financement. Sur les tournages, « en mixité choisie sans mec cis », l’idée est que chacun·e puisse s’emparer des images pornographiques, en se familiarisant aux différents rôles, de la performance à la technique, en passant par le scénario et le montage. Iels sont invité·es au Marché de l’Illustration Impertinente du Hasard Ludique, l’événement coquin qui réunit 30 illustrateurices érotiques et une dizaine d’animations sexy pendant le première week-end d’octobre. Le collectif y animera une projection-discussion autour de leurs films Ya personne qui nous regarde et Écoutez-moi le 2. Pour cette occasion, on a rencontré LoupKass, aurore et Hallux, trois membres du collectif.
Ce qui me trouble dans la pornographie, c’est qu’une image et des histoires puissent directement provoquer des choses sur un corps.
aurore, Porn Process
Manifesto XXI – Quelles ont été les réflexions derrière la création du Porn Process ?
aurore : En octobre 2017, dans le cadre de mes études à l’ERG [École de Recherche Graphique à Bruxelles, ndlr], j’ai organisé pendant 6 mois des réunions mensuelles sur les questions de pornographie, en invitant des gens à venir. On parlait de nos rapports aux images, de nos fantasmes, nos désirs. Et on a organisé un tournage parce qu’on ne pouvait simplement plus se satisfaire de la théorie. On a décidé de passer à l’acte, avec un tournage de 3 jours, et c’est dans ce cadre que Loup et Hallux ont débarqué. C’est-à-dire que le groupe des réunions mensuelles s’est retrouvé sur le tournage avec une autre moitié de personnes « neuves ».
Moi, j’aime raconter des histoires, je vois le monde comme ça, donc c’est à cet endroit que je me sens actant·e et politique. Au moment de la création du Porn Process, la pornographie condensait les questions que je me posais, avec les notions d’intime et de politique, de cadre et de représentation, de sexualité, de désir, de mise en relation et de manières d’être au monde. Il faut dire que ce qui me trouble dans la pornographie, c’est qu’une image et des histoires puissent directement provoquer des choses sur un corps.
2019 © PornProjectHallux : Pour moi, la réflexion derrière les tournages, c’est comment on questionne le porno aujourd’hui. Quelles images sont véhiculées, comment on peut montrer d’autres sexualités. Tout le porno mainstream qu’on trouve sur internet est fait d’après un regard masculin, donc c’est voir comment changer la donne, en partant de nos désirs, de nos corps, de ce que nous on a envie de faire.
Le porno est figé dans cette dimension d’éthique depuis longtemps, depuis sa définition, c’est un peu épuisant.
aurore, Porn Process
Comment définiriez-vous le porno ?
aurore : Le porno est d’abord un genre cinématographique. Moi j’ai appris à faire du cinéma avec le porno. J’en ai consommé beaucoup, et il y a des pornos. Quand on en fait, il faut quand même se renseigner sur l’historique. D’ailleurs, on avait demandé à une amie de nous faire une re-situation historique du porno, que je trouve importante.
En 1832, le mot « pornographique » débarque, en 1834 « pornographe » et en 1840 « pornographie ». En français, le mot entre donc au dictionnaire en tant qu’adjectif d’abord, en même temps que « photographique ». La « pornographie », donc le sujet-même, apparaît en dernier. Il y a eu plusieurs définitions, mais au bout d’un moment ça se stabilise en « ce qui outrage les bonnes mœurs » et « la représentation sexuelle sans ambition artistique et avec l’intention délibérée de provoquer l’excitation sexuelle ». Actuellement, dans certains films, on peut voir apparaître le « à caractère pornographique ». La pornographie joue sur la notion d’obscénité, qui signifie « qui blesse ouvertement la pudeur ». Elle est donc toujours liée à la morale ou au juridique, c’est-à-dire que comme c’est obscène, il y a un tort fait à un pan de la population, il y a une victime et une espèce de crime. Et la société là-dedans a une mission régulatrice. Ce qui pose la question de comment on détermine l’obscénité. Ça dépend des époques, des cultures, des contextes qui fabriquent le regard. Voilà pour la petite définition. Après on a le post-porn avec Annie Sprinkle, etc. mais je m’arrête là.
Vous dites que vous ne vous retrouvez pas dans le concept de « porno éthique », et préférez parler de processus. Pourquoi ça ?
aurore : Le porno est figé dans cette dimension d’éthique depuis longtemps, depuis sa définition en fait, c’est un peu épuisant. L’éthique est en rapport avec la morale dans le sens courant, c’est ce qui est bien et mal, c’est dichotomique. Nous déclarer « porno éthique », ça signifierait qu’il y a du porno « pas éthique » donc ça voudrait dire qu’on est mieux que les autres. Plein de sortes de porno se jouent à des niveaux différents, dans les manières de faire, selon si c’est rémunéré, selon à qui ça s’adresse.
Oui, on accorde une importance à la manière de faire, au processus, mais ça ne fait pas de nous un porno éthique pour autant. Parce qu’on évite jamais les erreurs, les maladresses. On vient de ce système-là, qui nous a construit·es, donc je ne vois pas pourquoi on ne le rejouerait pas. Quand on parle de processus, c’est : « On rejoue certaines choses de cette société parce qu’on n’en est pas extérieur·es, mais on va quand même essayer de les comprendre et de les désengranger, de les désamorcer. » Pour moi, un processus c’est s’attacher, fonctionner ensemble depuis nos contradictions, être responsables de nos relations, affections, images, et dans un temps qui n’est pas capitaliste. On bosse souvent à l’urgence, mais les Porn Process sont des temps longs, qui durent deux ans pour une saison, et ça, c’est assez neuf, unique.
LoupKass : Je pense qu’on nous colle cette étiquette de porno éthique parce qu’on questionne les rapports de pouvoir, il y a énormément de réflexions dans notre production. Quand on fait des films, on met beaucoup de ce qu’il se passe quand la caméra coupe, et le fait d’avoir ça nous connecte beaucoup plus à l’humain, ce qu’il n’y a pas dans le porno mainstream. Avec l’idée de porno éthique, c’est aussi comment on prend soin des performeur·ses.
Sex l’air de rien, 2019 © PornProjectCe qui m’intéresse dans la fabrication d’un film, là où je place le politique, c’est que cette image perde cette objectivité ou neutralité contemporaine. J’ai besoin d’images qui soient incarnées.
aurore, Porn Process
En regardant Ya personne qui nous regarde, j’ai justement trouvé intéressant que porno et tournage ne fassent qu’un : on ne regarde pas simplement un objet pornographique, on assiste également à sa fabrication. En quoi c’était important pour vous de montrer les « backstages » ? Ça peut permettre de mieux comprendre le film ?
Hallux : Ça permet de comprendre ce qu’il se passe en dehors des scènes de sexualité filmées, oui. Mais filmer les backstages, introduire les caméras dès notre arrivée sur le tournage, c’était surtout important pour nous, pour qu’on s’habitue aux dispositifs. Certaines personnes, dont moi, n’avaient jamais tenu de caméra, ne savaient pas du tout comment faire. Ça nous a permis de nous familiariser avec cet objet, en filmant, dès le premier soir, à des endroits et moments où il n’y avait pas de pression du résultat. Ça permettait aussi, à l’inverse, de s’habituer à être filmé·e en toutes circonstances. À la fin, je disais : « De toute façon maintenant je peux baiser dans toutes circonstances, avec plein de monde autour, il y a pas de problème. »
Ya personne qui nous regarde est le seul film qu’on n’a pas vraiment scénarisé. Et toute cette improvisation n’aurait pas été possible sans les deux jours filmés avant.
Hallux, Porn Process
aurore : Ça peut permettre de mieux comprendre comment on fabrique une narration, parce que faire un film, c’est faire des choix en permanence. C’est une manière d’accéder au film, et ça fait notamment écho au voyeurisme, le processus même du cinéma, le male gaze, la pulsion scopique, qui peuvent exciter aussi. On est un écosystème, une équipe qui fabrique quelque chose, donc toutes les images qu’on considérerait normalement comme extérieures, elles font ici partie du tournage. C’est juste qu’on n’a pas l’habitude de les voir forcément.
LoupKass : C’est hyper intéressant, ça nous connecte beaucoup aux performeur·ses. Mais je ne suis pas sûr que ce soit obligatoire, qu’on ait forcément besoin de comprendre le porno. Il y aussi un truc de simple objet d’excitation, qui est hyper ok.
Ya personne qui nous regarde, 2019 © PornProjectVous expliquez qu’il est important pour vous de montrer qui filme, que l’on voie qui est derrière la caméra, pour que l’on puisse « situer » ce regard, et non pas faire comme si la caméra était « objective ».
aurore : Je suis très inspirée par Nathalie Magnan, dans son film Donna Haraway Reads ‘The National Geographic’ on Primates. C’est elle qui filme Donna Haraway, et on la voit apparaître dans un miroir, tenant la caméra. Personnellement, ce qui m’intéresse dans la fabrication d’un film, là où je place le politique, c’est que cette image perde cette objectivité ou neutralité contemporaine. J’ai besoin d’images qui soient incarnées.
D’après moi, une des façons de faire sentir qu’elle est incarnée et pas objective, c’est de voir apparaître la personne qui filme. En tout cas, de sentir que la caméra est tenue, qu’elle est portée par un corps qui agit lui aussi. C’est un corps cyborg un peu, parce qu’il porte une caméra, et depuis ce corps il y a des prises de risque, des hésitations. C’est vrai que ça se place aussi pas mal dans les réflexions sur le female gaze et le queer gaze.
Situer ce film, situer qui prend la caméra à tel moment, ça permet d’affirmer des corps et des identités qui prennent peu la parole. Nous, on fonctionne en mixité choisie sans mec cis sur les tournages, et c’est à nous de faire les récits maintenant.
Quoi qu’il en soit, mon corps n’est ici plus mon corps mais un objet politique, dans sa grosseur, dans le fait d’être racisé.
Hallux, Porn Process
La quasi-totalité des personnes sur le tournage sont passées devant et derrière la caméra. Quel effet cela a-t-il eu ?
Hallux : On a essayé de tous·tes passer par tous les rôles. La performance n’était pas un pré-requis, parce qu’on sait à quel point ça peut être difficile par rapport à nos corps. Je trouve ça intéressant, parce que des personnes qui sont arrivées pour la technique sont passées dans la performance, et inversement. Ce croisement a permis de réaliser ce que c’est de faire un film, toutes les étapes que ça engage. Moi je suis venu·e plutôt pour la performance, et le fait d’avoir la caméra en main m’a permis de me rendre compte de cette partie voyeuriste, qui m’excite.
LoupKass : C’était une grande découverte, je me retrouvais face à des personnes que je ne connaissais pas vraiment. C’est une expérience collective, et le fait d’interchanger les rôles, c’est blindé d’apprentissages. Quand je tiens la caméra, c’est moi qui maîtrise l’image, et là je n’étais pas tout le temps maître de mon image. Il y a des rapports de pouvoir entre performance et technique, là on était un peu tous·tes au même endroit.
aurore : Quand je me suis retrouvé·e à sexer, je voyais tout le dispositif autour. Ça ne m’a pas donné du plaisir de me savoir filmé·e, mais ça ne m’a pas dérangé·e. Le fait qu’on m’ait demandé en permanence si c’était ok, qu’il y ait une conversation tout le temps, ça a fait beaucoup de bien à mon corps.
Au montage également, les personnes présentes dans les scènes avaient-elles un droit de regard ?
Hallux : Oui, on montait en binôme ou à trois, avec les personnes présentes dans les scènes, et c’était vraiment un casse-tête. Pour la plupart, c’était la première fois qu’on se voyait faire du sexe en vidéo à cette échelle. Et je pense qu’il y a eu cette confrontation difficile à nos corps, à nos complexes. Certaines personnes censuraient beaucoup les images d’elles-mêmes.
Moi, à ce stade, j’avais déjà un parcours de : « Quoi qu’il en soit, mon corps n’est ici plus mon corps mais un objet politique, dans sa grosseur, dans le fait d’être racisé. » Pour moi, il y avait déjà cette distance par rapport à ce corps, je ne me suis pas du tout censuré·e. Je me disais même : « Si là mon corps ne me plaît pas, je vais le montrer encore plus. » Parce qu’il y a sûrement quelque chose à montrer, et ça peut parler à des personnes qui pourraient s’identifier.
Performer des rôles prédéfinis par la société, masculins ou féminins, m’a permis de soigner certains traumas, d’aller plus loin dans ma sexualité.
Hallux, Porn Process
Vous parlez de pulsion scopique, de male gaze. Pensez-vous qu’on peut aller au-delà de ce regard masculin dans le porno, ou du moins se le réapproprier ?
Hallux : J’irais dans l’idée qu’on ne peut pas trop se défaire du male gaze, parce qu’il est constamment là, il régit toute notre culture. Mais se le réapproprier, oui. C’est ça qu’on fait.
L’excitation et les désirs, le fait qu’on soit plus attiré·e par une personne grosse ou mince par exemple, c’est culturel. Parce qu’il existe des discriminations, un culte de la beauté, un esthétisme différent selon les périodes, les époques et les pays. Tout ça influence notre sexualité. L’intérêt dans ce tournage, et dans les autres à suivre, c’est qu’on questionne ça. Ça veut pas dire qu’on ne va pas retomber dedans, parce qu’on en est tellement imprégné·e, mais qu’on se réapproprie ces codes. Si on est excité·e par une levrette, très bien. Mais comment on la fait, comment on la montre ? On avait cette mixité choisie, et je pense que ça montre aussi quelque chose, le fait qu’on puisse rejouer des scénarios qui sont imprégnés du male gaze, mais sans mec cis.
Personnellement, performer des rôles prédéfinis par la société, masculins ou féminins, m’a permis de soigner certains traumas, d’aller plus loin dans ma sexualité. Et ces traumas sexuels ont pu se soigner parce que c’était fait dans une bienveillance et un consentement total. Même dans la diffusion des images, j’ai toujours accès aux images de mon corps et de ma parole, je peux choisir de comment je veux les diffuser. Et si je veux revenir dessus, ce sera respecté. C’est ça qui est important.
Ça nous a été reproché aussi, de rejouer certains rapports dominants. J’ai envie de répondre que le fait qu’on ne soit pas de classes dominantes, ce n’est pas rejouer, c’est se réapproprier.
Chez nous, ce qui pourrait faire « des regards queers », ce serait la collectivité.
aurore, Porn Process
Vous diriez que le Porn Process met en scène un regard queer ?
aurore : Il n’y a pas un regard mais des regards. La plupart des histoires, de façon générale, c’est toujours un ou une héro·ïne qui fait des actions grandiloquentes. Chez nous, ce qui pourrait faire « des regards queers », ce serait la collectivité. Ce sont des personnes qui interagissent, qui baisent, qui ne sont pas d’accord. On ne cherche pas à résoudre des questions mais à se poser les bonnes. Celles qui font du sens pour tous·tes et dont on peut s’emparer. Faire du commun depuis là.
Retrouvez l’équipe du Porn Process pour une projection-discussion au Hasard Ludique pour le Marché de l’Illustration Impertinente, les 1 et 2 octobre. Au rendez-vous il y aura donc des dizaines d’illustrations sensuelles et un espace dédié à la micro-édition. L’artiste néerlandais·e non-binaire Hilde Atalanta qui a réalisé l’affiche de cette édition y exposera notamment sa Vulva Gallery.
Pour aller plus loin, les recos de pornos queers et féministes de Porn Process :
Films
Performances, spectacles et acteur·ices
Poésie
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Contact : leprnprocess@gmail.com
Image à la Une : Pussyplay, 2019 © PornProject
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Toutes et tous dans la rue le 28 septembre 2022 journée internationale pour le droit à l’avortement ! Défendre le droit à l’avortement partout, tout le temps! En Solidarité avec Les femmes des Etats-Unis qui ont vu en 2022 le droit à l’avortement disparaitre ou être réduit dans de trop nombreux Etats; En solidarité avec les […]
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Dans cette chronique, je continue à discuter avec Julien. Un homme cisgenre, hétéro, avec qui je partage certaines de mes pensées. Il est fictif, sans être irréel. Julien ça pourrait être toi, moi et/ou nous.
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