La première chose que je remarque chez lui c’est qu’il est grand. Pas trop ni trop peu. Juste assez pour moi. Assez grand, proportionnellement à ma taille. Assez grand pour que se dégage de lui une impression de protection. Je ne me souvenais pas de sa taille.
Je n’avais par contre pas oublié ses yeux. Bleus. Profonds. De ce genre d’yeux dans lesquels les filles tombent, se noient et perdent la tête. Mais que pour le meilleur.
Quand il sourit avec ses lèvres, ses yeux rient en même temps, se plissant en deux petites fentes, bleues toujours. Bleues évidemment. Je le trouve beau. Comme dans mon souvenir. Je me sens midinette. Le sourire d’une ado sur les lèvres.
C’est bizarre cette impression de passer du temps avec quelqu’un qu’on connaît très peu, qu’on a pas vu depuis de nombreuses années, dont on ignore presque tout à l’exception de sa date de naissance, et de ressentir la magie des retrouvailles entre deux amis qui ne sont pas vus depuis longtemps. Il parle. J’écoute. Je ris. Je souris. Je fixe ses yeux. Il a un timbre de voix particulier qui se laisse écouter facilement, presque enivrant. L’alchimie d’un moment comme ils disent.
Et puis facilement, et parce que c’était évident, parce que c’était lui et parce que c’était moi, il y eut le premier baiser de cette soirée, comme ça sans crier gare au détour d’un immeuble, devant la vitrine d’une agence immobilière nous renvoyant à l’état de nos vie de trentenaires, pas tout à fait comme nous les avions imaginés, à l’époque de notre dernier baiser, plus de dix ans auparavant…
Parce que c’était facile, parce que c’était évident. Parce que c’était lui, parce que c’était moi.
Se retrouver dans cette ville que l’on aime plus vraiment, que l’on n’habite plus vraiment. Et pourtant, se retrouver dans cette ville, dans ce qu’elle a de plus beau. Son lac, ses canaux, et ces quelques marches. On a parlé des heures, sur notre petit bout de paradis au bord du canal. On a rigolé, échangé nos expériences. De la vie, de l’amour, des peines. Tout ça entrecoupé de gestes tendres, de caresses et de baisers. Parce que c’était lui, parce que c’était moi. N’est-ce pas aussi simple que ça l’alchimie ?
Et puis les baisers tendres se sont faits brûlants, incandescents. Les mains sont parties explorer les corps un tout petit peu plus loin. Juste un tout petit peu. Comme un territoire inconnu dont on palperait, step by step, chaque recoin. Parce c’était lui, parce que c’était moi, parce que l’alchimie ne se fait pas sans respect, les mains n’ont pas exploré plus loin, les corps sont restés collés un moment, un long moment, sans jamais s’unir à la fin.
C’était brûlant. C’était incandescent. Chaque nouvelle caresse, chaque nouveau baiser enflammait un peu plus le précédent. Et puis ses derniers mots, en guise d’étincelles. Quelque chose comme « Pars vite, où je ne te laisserai plus dire non ».
Mon corps le réclame. Ma peau tout entière, mes organes. Et ces papillons dans le ventre. Cette sensation que je n’avais pas ressentie depuis trop longtemps.
Je le veux lui entier, en moi. Et ce putain de cerveau qui dit non. J’ai failli faire demi tour cent fois après. Le rattraper et lui dire « Retiens moi, et me laisse pas te dire non ». Mais je ne suis pas du genre à faire demi-tour. Je brûlais d’envie de lui. Je suis rentrée mais je n’ai pas souvenir de la route. Je suis rentrée le goût de sa peau sur mes lèvres, l’odeur de son parfum sur mes vêtements. Je m’étais enivrée. J’étais ivre de l’avoir tant désiré.
Ce corps à corps avorté, je l’ai fantasmé toute la nuit durant. Impossible de dormir, rêvant de lui et de ce qui se serait passé si j’avais fait demi-tour. Il m’aurait de nouveau plaqué contre sa voiture avec la violence de l’émotion. Il m’aurait embrassée partout sur le visage et dans le coup après avoir plongé ses yeux dans les miens. Comme pour me dire « quelle bonne idée tu as eue ». Je l’aurai serré un peu plus contre moi, enserré sa taille de mes jambes, lui susurrant dans l’oreille « je suis toute à toi ».
Mes mains auraient repris l’exploration de cet objet de désir. Ses fesses d’abord, puis sous son tee-shirt. Son dos, ton torse, ses bras, ses épaules. Explorer de mes mains chaque recoin. N’en laisser aucun. Faire connaissance avec ce corps dont j’ignore tout. Il serait partie en exploration du mien en même temps. Gestes synchronisés et doux. En remontant de mes genoux jusqu’à mes fesses. Tendrement, lentement. Et puis ses doigts s’insèrent sous mon tanga en dentelle noire, jouent avec ce bout de tissu quelque peu encombrant et trouvent mon clito. L’alchimie vous avez dit.
La dextérité de ses mains est à la hauteur du désir que je ressens pour lui.
Il me regarde de ses yeux bleus mais je ne le vois plus. Il joue avec mon corps. Mon cœur s’accélère, mon souffle et ma voix se font rauques. J’ai envie de gémir fort. À la hauteur de ses caresses. Je me retiens, je me contrôle. On est dans un lieu public. Ca rend ça d’autant plus excitant. Je gémis au creux de son oreille, qu’il entende mon plaisir, et mon désir. Plus je gémis, plus il insiste, le cercle vertueux du plaisir ultime. Je perds la raison, l’orientation. Plus rien n’a d’importance que cet instance plaisir qui jaillis de moi comme jamais auparavant. Juste avec ses doigts.
Mais je ne veux pas jouir comme ça pour la première fois avec lui. Je me retiens. À son plus grand désespoir. Je veux jouir avec lui en moi d’abord. Il y aura d’autres fois pour ses doigts.
Je veux sentir son sexe dur, me pénétrer, me posséder. Je veux m’asseoir sur lui, le regarder, pouvoir l’embrasser et lui dire « Baise moi, prends moi toute entière, je suis toute à toi ».
Je le sens au fond de moi et je prends le contrôle du rythme que je donne à cet ébat. J’aime monter et descendre le long de sa queue et m’empaler pour la sentir jusqu’au fond. Je le caresse en même temps. J’aime chaque parcelle de son corps. J’en désire chaque morceau. Je le sens au fond de moi et j’aime tellement ca. Il continue de me caresser le clito. Plus intensément que tout à l’heure. J’ai du mal à contrôler mon plaisir. Je veux jouir la maintenant tout de suite face à lui. Qu’il voit le spasme de plaisir intense déformer mon visage et m’abandonner sur lui dans un plaisir intense.
Mais avant, je veux le goûter. Prendre sa queue dans ma bouche. Le posséder. Le lécher tout entier. Le caresser. Frotter mes seins contre. Et encore, encore et encore, l’enfiler dans ma gorge, le plus loin possible. L’entendre gémir. Avoir envie de lui donner encore plus de plaisir. L’entendre gémir plus fort. Ne lui laisser aucun répit. Le monter jusqu’au bord de la jouissance. Et me remettre sur lui. Point G et clito offert à ses bons soins. Ne plus avoir conscience de rien. Juste se rappeler que c’est parce que c’est lui, parce c’est moi.
C’est un orgasme magistral qu’il m’offre. Un comme on en vit peu. Un orgasme fort, profond humide. Dans un gémissement bestial, incontrôlable. Un orgasme hors de contrôle pour une fille qui a enfin perdu le contrôle. Parce que c’était lui. Parce que c’était moi.
(cc) nuztorad
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