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Dans son autobiographie écrite en collaboration avec Marion Van Renterghem, grand reporter au Monde, Loubna Abidar se raconte au travers des principaux événements de sa vie. Elle évoque son parcours depuis son enfance maltraitée jusqu’à son agression, en novembre dernier, consécutive à la sortie du film « Much Loved », dans lequel elle interprète une...
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Il y a un peu plus de trois ans, J m’écrit :
« Bonjour Monsieur,
J’aime bien la chronique sur votre blogue, « Le mot du jour ». Si bien que j’ai eu moi aussi envie de me prêter au jeu
Au moment où J m’écrivait ces mots, en 2013, Monsieur avait trois autres femelles bien différentes les unes des autres à sa disposition, bien qu’une seule s’était à ce jour adonné aux « mot du jour » (c’était d’ailleurs son initiative).
J étant mal à l’aise avec toutes ces présences et la pluralité, il faut croire qu’elle avait donc besoin d’y mettre du sien, de me montrer ce dont elle était capable. Pourtant, je ne lui avais rien demandé. Qui plus est, elle avait fort à faire sur ce plan, l’auteure desdits « mot du jour » maniant la plume avec la puissance d’une pyrotechnicienne chinoise et l’adresse d’un archer elfe au service de Galadriel.
J poursuit :
Alors voici le mot du jour :
VOLONTÉ : Volonté comme volonté de Lui plaire. Volonté de Lui obéir. Volonté de Lui appartenir. Volonté de Le servir comme il se doit. Volonté de me soumettre à Lui. Volonté de Le laisser décider pour moi. Volonté d’être à Ses pieds. Volonté de Lui dire « Oui Monsieur ».
Volonté comme volonté de m’abandonner. Volonté de céder à mes pulsions. Volonté de m’épanouir. Volonté de laisser tomber mes tabous. Volonté de prendre ma place. Volonté de dépasser mes limites. Volonté d’être moi. Volonté d’être vraie. Volonté de me sentir femme. Volonté d’accepter ce que je suis.
Enfin, Volonté d’être son petit animal de compagnie ou autre, selon les besoins de Monsieur.
La volonté de Monsieur devient la volonté de J. »
C’était un beau mot du jour.
Il faut croire cependant que les expressions « selon la volonté de Monsieur » et « selon les besoins de Monsieur » se révélaient plus des formules charmantes apprises dans les sites de poésie bdsm, qu’une véritable profession de foi.
Autrement, elle serait encore là, la J, si ce n’avait été que de la volonté de Monsieur.
C’est bien ça d’ailleurs le problème avec les mots. Une soumise qui manie les mots avec adresse, capable de faire beau avec les mots, peut facilement tomber dans l’écueil des écueils dans la relation de pouvoir, l’une des principales difficultés, sinon LA difficulté numéro un, c’est-à-dire de dire au Maître ce qu’elle croit que le Maître veut entendre ou lui ferait plaisir, au lieu de simplement dire ce qu’elle a à dire, ce qui l’habite réellement, sans auto-censure, ni crainte du ridicule, du jugement ou de représailles.
Quitte à ce que le Maître ne soit pas en mesure de les recevoir ces mots. Au moins, elle sait alors ce qu’elle a à faire, au lieu de s’obstiner… et de lancer d’autres mots.
Et puis, les mots c’est bien beau. Mais il y aussi les gestes qui s’accordent à ces mots. Sans les gestes qui suivent, les mots ne sont que des mots.
En Beauce, il y a un bel adage en ce sens : les bottines doivent suivre les babines.
L’article Mot du jour : volonté est apparu en premier sur cercle O.
C’est un souvenir assez vif. Une soirée dans un appartement trop petit, beaucoup de gens ivres, une convive aux yeux rougis qui me demande si j’ai « déjà essayé de m’auto-sucer« . C’était la première fois qu’on me posait la question. Un invité bien imbibé m’a empêché de répondre : lui l’avait déjà fait, oui. Et il ne s’en était pas tenu à la tentative, il avait réussi. C’est une question de souplesse, a-t-il expliqué avec aplomb. Il faut pouvoir enrouler son dos et avoir une teub assez longue pour atteindre la bouche. Je ne sais pas ce qu’il est devenu ou s’il se souvient de son aveu. En tout cas, je n’oublierai sans doute jamais son intervention. Chers lecteurs auto-suceurs, soyez honnêtes : est-ce que vous oseriez assumer avec une telle aisance, même bourré ? Mieux : est-ce que vous oseriez faire étalage de vos talents face à la caméra, comme les héros de la dernière vidéo d’eFukt ?
wow (clique)
Il existe un fantasme impossible, qui consiste à se masturber sur une image de soi-même en créature hybride, mi humaine-mi bestiale. Cette projection est nommée fursona, jeu de mot sur fur («fourrure») et persona («masque»).
Le fantasme de l’anthropomorphisme animal relève du jeu de rôle. Etre «anthro» c’est se voir sous les traits d’une femme-chat ou d’un homme-requin, par exemple. A priori, cela semble facile. Il suffit d’abord de choisir – dans le règne animal – son embranchement (vertébré, invertébré), sa classe (mammifère, reptile, oiseau ?), son ordre (primate, coquillage, papillon ?), sa famille (cervidé, bovidé, canidé ?), son genre (homo ou manchot ?) et son espèce (doberman ou gorille ?). A quoi il faut rajouter ses caractéristiques secondaires. Les anthros mettent volontiers des options surnaturelles à leur fursona : certains se voient comme un lapin doté de pouvoir psychique, d’autres comme une antilope cyborg ou encore un berserk (humains se métamorphosant en ours)… Mais ce n’est pas tout. Il leur faut ensuite définir leur degré d’animalité : l’hybridation humain-animal est-elle mentale ou physique ? Se voit-elle ? Et si oui, s’agit-il d’une pupille fendue ou d’une curieuse manière de se déplacer la nuit ?
Que signifie FCWh4a/CF3c/UGm6s ?
Les adeptes d’anthro (c’est ainsi qu’ils nomment leur tendance sexuelle) se classent dans toutes sortes de catégories dont ils discutent les termes à n’en plus finir. Car non content de définir leur fursona, il leur faut encore couper les poils en quatre : quel type de relation entretiennent-ils avec cette « personnalité furry » ? S’agit-il d’un alter-ego, d’un costume, d’un ami imaginaire, d’un avatar en ligne, d’un gardien spirituel ou d’un totem ? Sur cette planète imaginaire, le corps est le territoire éminemment plastique d’une rêverie qui semble n’avoir aucune limite. Les animaux imaginaires (centaures, gryphons) ou disparus (dinosaures) font partie des identités possibles, de même que les créatures à venir, dans un futur de science fiction. Les mutants et les polymorphes ont donc aussi leur place dans l’univers foisonant des anthros qui définissent leur identité sous des noms de code à rallonge, avec une euphorie jouissive. Un exemple : FCWh4a/CF3c/UGm6s signifie que vous aimez jouer au loup-garou, mais que vous vous habillez d’un costume de renard et que vous avez un ours comme animal-totem. Toutes les combinaisons sont possibles. Il est difficile d’y voir très clair, car les débats font rage. La première des questions étant : êtes-vous furryphile ou furvert ? Après quoi vient : penchez-vous du côté kemono (anthro style manga) ou furry (anthro style Disney) ? La taxinomie biologique se double d’infinies considérations esthétiques : les anthros multiplient leurs familles de rattachement, comme s’il fallait ouvrir tous les possibles dans un univers relevant, par essence, de l’impossible
Que signifie être furry
Les anthros vivent essentiellement leur sexualité par le biais d’images mentales, de dessins et de scripts. Pour Robert Hill, célèbre dessinateur de furries, créer des images est une forme de masturbation : «Je suis un furry, dit-il. Bien sûr, mon corps est celui d’un humain, mais dans ma tête je suis furry. Dans mon style de vie aussi, dans mon attitude, dans mon âme. Je me considère comme un ours, appelé Robert. Je dessine beaucoup d’ours et j’aime aussi particulièrement les loups. D’ailleurs je m’identifie parfois à un loup appelé Vawlkee. Il fait partie de moi. Quand je dessine, chaque personnage incarne une facette de ma personnalité. Je me dédouble en autant de furries, pas plus de quatre ou cinq à la fois, et je jouis d’être à la fois le renard en porte-jarettelles qui se présente de dos avec un clin doeil pour se faire sodomiser ou l’écureuil à genoux que l’on force à sucer un gode. La plupart de mes fantasmes tournent autour de la transformation d’un personnage en she-male ou en femelle. J’adore imaginer en travestis des créatures aussi puissantes que les ours ou les lions. Un gros loup macho vêtu d’un soutien-gorge et d’une culotte, obligé de subir les assauts sexuels de celui ou celle qui l’a transformé en sissy, voilà qui m’excite complètement ! Pire : j’imagine que les infortunées victimes deviennent des sortes de poupées gonflables, des jouets sexuels pour leurs bourreaux. Dans ces moments-là je suis à la fois le dominant et le soumis et je raffine les sévices avec délice.»
Tomber dans l’enfer du Furry Fandom
Dans le monde anthro, la circulation d’images est inouie. Même ceux qui n’ont aucun talent postent leurs auto-portraits en furry, afin de partager ne serait-ce qu’un peu de leur moi intime. Leur masturbation n’est donc pas solitaire. “Je suis entré dans le furry fandom en me connectant sur le Web, il y a quelques années, explique Steve, de Dallas. Le premier jour, je suis tombé sur une image intitulée «kitty.gif» qui m’a fait complètement craquer. C’est resté mon image préférée. Après un mois de surf intense - ce qui m’a coûté 1150 francs de facture téléphonique - j’ai trouvé une marée de newsgroups et de sites consacrés au phénomène “furry”… et j’ai fait sauter mon ordinateur avec une surcharge d’images ! Il m’a fallu doubler la mémoire pour y stocker les 2000 images, histoires et films de ma banque de donnée !”. Steve est un passionné. Sur son site (“elfking”), il se dessine lui-même en renard à la longue queue, des lunettes perchées sur un sympathique museau, tenant dans ses pattes une disquette bourrée d’images de furries. “Je rêve de rencontrer un anthopomorphe, dit-il. La science fait de tels progrès qu’un jour ce sera possible ! On pourra mélanger des gènes humains et animaux pour produire un être mutant. J’attends ce jour avec impatience”. Longtemps, Steve a voulu travailler dans la génétique. La vie en a décidé autrement. A défaut de créer les animaux humains de ses rêves, Steve les conçoit dans le monde virtuel. Il met ses fantasmes sur le net.
Des chattes semi-humaines
Les furverts se libèrent aussi par l’écriture. Sur le site FurryGames, ils peuvent participer à des jeux de rôle online, ou participer à l’élaboration de scénarios. Un défoulement collectif, à plusieurs dizaines de main. Voici le début du scénario “furvolity”, par exemple : “Cela commença comme une simple expérience. Recombinaison moléculaire par transinduction. Et comme je l’avais prouvé avec mon pigeon-serpent, c’était une opération réversible, permettant de reconstituer les créatures d’origine. Jennifer voulait absolument participer comme cobaye : elle s’était toujours demandé ce que ça faisait d’être une femme-chat… L’opération fut un succès, Jennifer se recombinant avec Selina, un chat orange et blanc, pour donner Félina, une créature issue de la masse fusionnée de deux êtres vivants, avec un petit moins dû à l’absorption d’énergie… Le problème c’est que la complexité du cerveau humain échappe à l’emprise de la science. Alors nous avons du faire face à un comportement, hum, inattendu, hum, puis-je avoir un verre d’eau ?”. La suite coule de source : ¨dans une succession de scènes débridées, l’héroïne de ce récit communautaire fait des «rencontres» à la chaîne, qui correspondent chacune à l’espoir d’un autre monde possible.
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Les codes espèces Furry (quelques exemples)
FA : Avians (de la famille des oiseaux) : par exemple FAA Albatros; FAD Canard; FAE Aigle; FAF Faucon; FAG Mouette; FAO Chouette; FAR Corbeau...
FE : Equidé (de la famille des chevaux) : par exemple FED Ane; FEH Cheval; FEZ Zèbre...
FX : Animaux Mythiques (autres que centaures et dragons) : par exemple FXA Gargouille; FXC Manticore; FXG Gryphon; FXH Hippogriffe; FXM Sirène...
FZ : Furry Polymorphe (pouvant changer de forme à volonté)
? : indique une hésitation. Par exemple : F? signifie que vous ne savez pas encore quelle espèce animale de furry vous aimeriez être.
~ : Indique une approximation. Par exemple : F~CF signifie que que vous navez pas encore pris de décision définitive, mais que vous vous sentez plutôt bien dans la peau d’un renard.
/ : Indique que vous avez plusieurs personnalités furries. Par exemple : FCF/FX signifie vous êtes un renard mais parfois aussi un lynx.
! : Indique le refus d’être placé dans cette catégorie. !F signifie que vous n’avez pas de personnalité furry.
> : Indique que vous aller évoluer et entrer dans une autre catégorie. Par exemple : FEH> signifique que vous aimeriez devenir un cheval.
# : Indique que vous préférez garder une information secrète. Par exemple : sm# signifique que vous êtes de Sexe Masculin, mais que vos orientations sexuelles ne regardent que vous. Pire : s# signifie que vous ne désirez même pas révéler si vous êtes un homme ou une femme.
Caractéristique secondaires du furry
c : Cyborg (furry bionique)
f : «Funny animal» (furry-toon ou furry de manga japonais)
h : Garou-humain (were-human)
m : Doté de pouvoirs magiques
p : Polymorphe
s : Doté depouvoirs psychiques
t : Taur
u : pourvu d’une corne de lircone
w : pourvu d’ailes (même si vous appartenez à une espèce qui n’en possède pas)
Les degrés d’animalité
1 : Humain basique doté de caractères furries mineurs (pupilles fendues, nez-truffe, oreilles pointues, griffes, un peu de fourrure).
2 : Humanoïde présentant les signes manifestes d’une nature furry (queue, museau, fourrure).
3 : Animal anthropomorphe (animal au comportement humain et à la mobilité bipède)
4 : Créature capable de se déplacer aussi bien sur deux jambes comme un humain que sur quatre comme un animal.
5 : Animal normal à quelques détails près (capacité de s’exprimer, de manipuler des objets et de sourire). Dans cette catégorie sont classés les dragons, gryphons, etc
6 : Animal doué d’une conscience.
Sexualité furry
SP : Vous êtes Plushophile
>SP : Vous dormez avec vos peluches et il se peut qu’un jour vous succombiez à la tentation de vous caresser avec.
!SP : Vos relations avec les peluches sont et resteront platoniques.
SF : Vous avez un Fursuit pour vous déguiser en anthropomorphe.
SF++ : Vous avez fait l’amour en fursuit en ça vous plait beaucoup.
SF+ : Vous avez fait l’amour en fursuit au moins une fois.
SF : Vous trouvez les fusuits sexy.
SF- : Vous ne les trouvez pas sexy.
SF-- : L’idée du fursuit sex vous parait abominable.
>SF : Vous n’avez jamais essayé, mais l’idée vous tente.
!SF : Le fursuit sex vous est complètement indifférent.
Sf : Vous êtes un furry de sexe féminin
Sh : Vous êtes un furry hermaphrodite
Sm : Vous êtes un furry de sexe masculin.
Sm+ : vous êtes un furry mâle qui a fait l’amour au moins une fois avec un autre furry.
St : Vous êtes transgenre
Sp : Vous êtes polymorphe (vous pouvez changer de sexe à volonté quand vous êtes en furry)
S+++ : Vous n’imaginez pas qu’on puisse faire l’amour autrement qu’en furry.
S++ : Vous êtes un furry expérimenté, ce qui ne vous empêche pas de faire l’amour de façon plus classique.
S+ : Vous avez pratiqué le “tiny sex”.
S : Vous êtes un furry vierge et vous aimeriez bien essayer le tiny sex.
S- : Vous êtes plutôt réticent.
S-- : Vous pensez que les furriphiles sont des malades mentaux.
#S : Votre sexualité de Furry ne concerne que vous.
12 actrices passent au micro de Adult Empire, une des plus célèbres plateformes spécialisées dans la VOD et qui s’est lancée depuis l’année dernière via leur chaîne Youtube dans la communication « mainstream« . En combinant le nom de leur premier animal de compagnie et le nom de la rue où elles ont grandi, les douze élues nous révèlent ENFIN leur véritable identité.
Sous cette formule populaire et absurde, on passe de jolis noms comme celui de l’actrice Kayden Kross qui se transforme en Clarissa Simpsons à des blasons beaucoup plus étranges : Odus 1007 Avenue ou encore Freddy Mainstreet. Même si Joanna Angel semble un peu ennuyée par la blague (pourtant, Ramona Greenway ça sonne plutôt bien), d’autres se prennent véritablement au jeu. Entre Moxie Glenn Elm pour Anna Bell Peaks et Bowie Two Below pour Nicole Aniston, on est face à des noms qui font « vraiment noms d’acteur porno avec une grosse bite ».
“Et si on essayait de trouver une nana pour un plan à trois en utilisant Tinder ?” Cette proposition indécente faite à Mr Shag aura suffi à me faire entrer dans l’univers de la rencontre virtuelle. Tinder, j’avais déjà vu à quoi ça ressemblait, j’en avais beaucoup entendu parler, mais je n’avais jamais essayé. Smartphone en main, j’entame alors mon périple au coeur du dating express 3.0 !
C’est un match !Vous connaissez tous Tinder j’imagine, cette application mobile lancée en 2012 et qui propose de rencontrer des personnes en sélectionnant les profils qui nous intéressent.… Lire la suite
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De nombreux mythes témoignent de deux grands archétypes féminins, qui ne font pas que s'opposer, puisqu'on le verra, on peut assez facilement passer d'un archétype à l'autre (mais l'inverse est en revanche difficilement possible).
Le premier archétype est celui de la princesse à sauver, la femme fragile, celle qui ne saurait vivre sans le soutien et l'appui d'un homme. On retrouve par exemple cet archétype dans le Livre de Daniel dans la Bible ; Suzanne prend un bain. Deux vieillards lui demandent de coucher avec eux. Elle refuse et ils l'accusent alors d'adultère. Elle est condamnée à mort ; il faudra l'intervention de Daniel qui prouvera son innocence. On constate ici que la parole d'une femme ne suffit pas, il faut qu'un homme intervienne pour qu'elle soit crue. On est dans l'archétype de la femme fragile, sauvée par un homme. Ce mythe a été beaucoup peint et c'est là qu'on constate combien la frontière est poreuse avec l'autre archétype ; sur de nombreux tableaux, on constate que Suzanne semble provoquer les vieillards, minauder, s'exhiber de manière consciente ; elle n'est plus totalement innocente tant, dans notre culture, il est difficile d'imaginer une femme comme complètement innocente de ce qui lui arrive.
Le second archétype est celui de la femme tentatrice, la femme qui provoque, la femme par qui arrivent le scandale, la déchéance voire la mort.
On citera en vrac Eve qui tenta Adam et précipita leur chute hors du paradis, Judith qui séduisit Holopherne et le tua (même si c'est pour sauver le peuple juif, on retrouve toujours l'idée de la femme usant de ses charmes), Dalila qui trahit Samson et cause sa mort, Lilith qui séduit les hommes endormis, Jézabel et sa mauvaise influence sur Achab.
La liste serait très longue. Il est évidemment très facile de passer de l'archétype de la "princesse à sauver" à celui de la "salope" ; l'inverse est plus difficile. Il y aurait sans doute toute une réflexion à mener sur l'idée de salissure chez les femmes qui ne peut s'effacer (à titre d'anecdote, au XIXème siècle, les prostituées "repenties" (tel était le terme consacré) étaient enfermées dans des maisons où elles ravaudaient à longueur de journées des linges blancs, ce qui symboliquement, me parait assez intéressant).
Toute la culture occidentale est profondément inspirée de ces archétypes qu'on retrouve dans quasi toutes les productions culturelles ; pensons à certains Disney comme évidemment Blanche Neige ou La belle au bois dormant. Pensons à tous les films noirs des années 40 et 50 où le héros, parfois marié à une "princesse à sauver" court à sa perte à cause de la femme fatale. Les comédies romantiques américaines jouent aussi souvent sur ces deux archétypes. On peut ainsi évoquer le film Bride wars (Meilleures ennemies) qui joue sur l'idée qu'il ne faut pas pousser beaucoup deux filles sympas et charmantes pour qu'elles deviennent d'abominables garces. Cela entretient toute une société dans l'idée qu'on ne sait jamais comment vont se comporter les femmes alors que les hommes sont si carrés, si francs du collier, si droits dans leurs bottes.
Sans étonnement, notre vision des femmes peine à évoluer et on retrouve, souvent, des réflexions très manichéennes et archétypales autour de situations sans aucun doute plus complexes.
En 2004, l'acteur Brad Pitt est marié avec l'actrice Jennifer Aniston. Sur le tournage d'un film, il rencontre l'actrice Angelina Jolie. Il quittera sa femme pour sortir avec elle ; ils se marieront et auront ensemble plusieurs enfants. La nouvelle eut un résonnement mondial ce qui n'a rien de bien étonnant puisque ces trois personnes incarnent des stars au sens défini par Richard Dyer, en ce qu'elles incarnent toutes trois des archétypes définis par les valeurs dominantes de la société.
Jennifer Aniston est la "chic fille", la "girl next door". Nos normes en matière de beauté ne la rendent pas menaçante comme peut l'être Angelina Jolie qui, elle, est la "femme fatale", la garce, la tentatrice. Si on suit les grands archétypes mis au jour par Dyer, Brad Pitt est un chic type même s'il a tenté au début de sa carrière d'incarner un rebelle (voir par exemple son personnage dans Thelma et Louise
Les millions de propos qui sont suivi la séparation Aniston/Pitt témoignent tous de la même chose, tout au moins dans un premier temps. Anniston y est présenté comme une innocente victime à qui tout souriait, qui n'a rien vu venir et dont le mari a été séduit par une abominable garce qui a donc "brisé un mariage". On constatera que Pitt est curieusement absent des discussions comme s'il n'était pas vraiment là. C'est peut-être le seul domaine où les hommes hétérosexuels sont montrés comme curieusement passifs sans perdre pour autant de leur virilité ; le moment où ils sont séduits par des femmes. Notre culture montre les hommes comme fatalement faibles face à la dangerosité, la ruse et le machiavélisme féminin. Brad Pitt est donc le chic type, mû par de normales et logiques pulsions masculines que Angelina Jolie a exploité pour arriver à ses fins. On se dit peu que Pitt était quand même un homme adulte capable de refuser si tant est que Jolie se soit présentée face à lui nue, ondulante, entourée de voile et de serpents. Rien n'est plus logique dans nos sociétés qu'un homme succombe à une femme et que ce soit la femme qui soit insultée et traitée de pute, briseuse de ménage etc ; Monica Lewinsky en est un bon exemple et en a beaucoup témoigné. C'est un fait parfaitement normal qu'un homme quitte sa femme ("les hommes sont les hommes" n'est ce pas) car, dans une société sexiste, les hommes sont avant tout vus comme des êtres mus par leur sexualité. Les femmes sont donc les seules responsables des séparations en ce qu'elles n'avaient pas ce qu'il fallait pour les garder ou en ce qu'elles ont déployé des stratagèmes féminins pour les séduire. On se souviendra à ce sujet de la séparation de Johnny Depp d'avec Vanessa Paradis ; Depp épousera ensuite Amber Heard. Paradis a été accusée d'être trop vieille et on a physiquement beaucoup comparé les deux femmes. Heard a été accusée d'à peu près tous les maux de la terre (sa bisexualité en faisant partie) ; elle serait vénale, menteuse (cf accusations de violence conjugale), le pousserait à boire et à se droguer. A aucun moment on s'est dit que Depp avait tout de même un libre arbitre et que personne ne l'a obligé à quitter Vanessa Paradis.
Il y a quelques jours, donc, Angelina Jolie a déposé une demande de divorce. Ont aussitôt surgi dans la presse, sur les réseaux sociaux, de très nombreux articles, memes, twits, et posts autour des réactions supposées de Jennifer Aniston. Rappelons quand même que leur divorce date de 2004 et qu'elle est depuis remariée ; mais une femme ne saurait réellement exister sans sa relation aux hommes dans une société sexiste. Ont alors surgi des gifs de Aniston déguisée en pom pom girl ou buvant une coupe de champagne comme pour se réjouir du divorce de la garce et du salaud. La girl next door devenait ce qu'il advient toujours des chics filles qui vieillissent ; des femmes amères, des garces, des femmes se réjouissant du malheur des autres.
On constate qu'il n'y a au fond pas de salut pour les femmes y compris dans l'archétype de la princesse à sauver/femme fragile/chic fille. Même chez elles, il y a toujours un fond de méchanceté, de rouerie (si typiquement féminine) et de ruse. Les femmes, quel que soit l'archétype auquel elles correspondent (et il est difficile d'y échapper) sont toujours peintes comme des êtres mus par des sentiments peu avouables. On se tromperait, à mon avis, à ne voir qu'humour et peoplerie en lisant les articles et réactions autour des stars qui en disent à mon sens long sur le sexisme persistant de notre société. Constatons que là encore Brad Pitt reste curieusement absent, même si beaucoup le plaignent à l'avance de devoir débourser une pension alimentaire... il est tellement anormal, atroce en effet de devoir débourser de l'argent pour l'éducation de ses propres enfants - pensions que Jolie ne demande d'ailleurs pas. A donc été introduite une nouvelle protagoniste, une nouvelle garce qui aurait à son tour séduit ce pauvre garçon (je ne cite pas son nom car il est inutile de continuer à propager cette rumeur). Angelina Jolie n'incarnera pas pour autant la nouvelle victime et princesse à sauver ; il est difficile de passer du statut de "garce" à celui de "princesse".
Même si Aniston est l'une des actrices les plus payées d'Hollywood, très populaire et appréciée, on continue à envisager son existence par son rapport aux hommes, présents ou passés de sa vie. Il y a quelques mois, elle avait du vivement réagir, pour témoigner de la pression subie face au fait qu'elle n'ait pas d'enfant. En 2016, les femmes continuent à avoir deux grands rôles ; celui d'épouse de et celui de mère de, qui représentent eux aussi deux autres grands archétypes. On constate également que les femmes échappent peu aux accusations sexistes ; accusées d'avoir manqué de quelque chose lorsque leur mari les quitte, accusées d'avoir séduit de pauvres hommes pieds et poings liés lorsqu'elles trouvent un nouveau compagnon, accusées de se réjouir du malheur des autres. Loin donc de n'être que peoplerie, nos réactions face au divorce de Angelina Jolie et de Brad Pitt en dit long sur notre sexisme.
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