34789 éléments (3251 non lus) dans 75 canaux
Gratitude to our sponsor, Lust Cinema.
Just posted a photo http://t.co/cfDj6aq8nn
— Jasmine Tridevil (@JasmineTridevil) September 20, 2014
Flyer #sexworkcongress #sexarbeitskongress "Tips for clients of sex workers" #C36 pic.twitter.com/27LdIhSPRJ
— sonja dolinsek (@sonjdol) September 24, 2014
Thank you to our UK sponsor, JoyBear.
Thank you to our Dutch sponsor, Abby Winters.
La dernière fois que je suis tombée en amour c’est parce qu’un dude m’a inboxé le mot vulve.
Vulve avec une majuscule pis un point à fin. Un message simple. Epuré.
Une attention discrète. Juste. Adéquate là. Bien pensée aussi. Surtout.
J’étais contente de voir un p’tit crime bine de carré rouge-victoire dans le coin de mon écran d’ordi. J’étais encore plus contente de voir son nom apparaître.
Pis quand j’ai vu son message je suis vraiment tombée en amour.
Ça m’a juss pris ça.
Depuis ce temps-là le mot vulve il est fucking important pour moi. Dans ma vision de...
Deux papas, deux mamans, c’est pas pour l’instant. Cet été, un couple partenarié avait reçu une bonne nouvelle: ils pouvaient officiellement être papas de leur petit né aux Etats-Unis grâce à une mère porteuse, le tribunal administratif de Saint-Gall leur avait donné raison. Pour l’instance, l’intérêt de l’enfant prévalait sur tout autres considérations.
Première suisse
La nouvelle avait fait sensation, d’autant plus que la gestation pour autrui est interdite en Suisse. Or cette semaine, l’Office fédéral de la Justice (OFJ) a dit niet. Et a lancé un recours au Tribunal Fédéral, la plus haute instance juridique du pays. D’après l’administration, seul celui des papas qui a donné son sperme peut se prévaloir d’être le père de l’enfant, pas l’autre.
«Toute cette histoire est très éprouvante pour mes clients. Avant tout d’un point de vue psychologique», a confié l’avocate du couple au quotidien «St.Galler Tagblatt». Elle déplore un recours inutile alors que l’administration ne conteste pas que l’enfant grandit harmonieusement dans un cadre familial aimant. «Il y a aujourd’hui en Suisse de nombreux enfants nés de techniques de fécondation artificielles qui sont élevés par des couples de même sexe. Ils se développent aussi bien que les enfants qui ont été conçus naturellement. Il est temps que ces réalités soient reconnues par le droit», ajoute Me Karin Hochl.
Big brother fédéral
Non seulement l’OFJ veut annuler la décision, mais en plus il veut connaître le nom de la femme qui a porté l’enfant et de son mari, qui était alors juridiquement le père de l’enfant. Et il veut que le nom du mari figure sur le registre d’état civil helvétique, car tout enfant à le droit de connaître son ascendance selon la Constitution… Kafka, sors de cette administration!
(via «Le Matin»
Mike Nicol est né en 1951 et vit au Cap, en Afrique du Sud. Journaliste et écrivain, il est l’auteur de plusieurs essais et romans et anime des cours d’écriture en ligne. En 2012, La Dette s’est classé parmi les dix meilleurs livres de l’année en Allemagne durant plusieurs mois. Ce premier opus de la trilogie est paru aux éditions J’ai lu depuis le 17 septembre (8 €).
Résumé
Mace et Pylon sont deux anciens fighters reconvertis dans la sécurité. Ils offrent leurs services aux riches habitants du Cap ou aux riches touristes. Fatigués de se faire tirer dessus et de mettre leurs familles en danger, ils décident de se ranger en participant à un deal immobilier véreux. Mais ils vont devoir affronter Obed Chocho le gangster notoire, Spitz le tueur psychopathe et Sheemina Frebruary, l’avocate qui hait Mace.
Extrait
Vendredi
Prison de Pollsmoor, six heures du matin. Le gardien en chef fronça les sourcils. Pas de chant d’oiseau. Pas de cacophonie. Ça sentait le grabuge. Nul besoin d’être un fichu prophète pour le savoir. Le problème, c’est qu’il venait d’avaler un petit déjeuner digne de ce nom - tranches de bacon épaisses, deux œufs, tomate frite, banane frite, toast revenu dans la graisse. Le seul avantage de la première équipe, un petit déj pareil. Si le vieux cuistot était de service. Le vieux cuistot, un borgne condamné à perpétuité qui avait échappé à la potence quand on avait mis la pendaison au rancart. Tout ça à cause de la nouvelle constitution. Le vieux cuistot, qui aurait dû se faire buter pour tout le mal qu’il avait causé. Cela dit, il concoctait un petit déjeuner d’enfer.
- T’entends ça ? demanda le gardien au bleu qui se trouvait avec lui, un jeune gars sorti de l’école depuis six mois. Y a eu un problème.
Le type le dévisagea, le regard éteint. Des yeux marron sans vie. Apparemment, il n’avait aucune idée de ce qu’il lui racontait.
- Tu le sens ?
Le jeune gardien secoua la tête.
Avant même d’ouvrir la lourde porte métallique percée d’un judas, le gardien en chef avait compris qu’un gros souci l’attendait. Il passa le couloir en revue. [...]
- Très bien. Numéro trois alors.
Il cogna contre la porte métallique avec son arme.
- On bouge pas, compris ?
Pas de réponse. Ils la bouclaient tous, dans l’expectative.
Le gardien passa la cellule trois en revue, puis les deux qui restaient. Dans celles-ci, tous les hommes étaient debout, face à la porte. Certains avaient l’air de s’ennuyer, d’autres affichaient un sourire narquois, d’autres encore lui firent des gestes obscènes avec la langue quand ils virent son œil obscurcir le judas. Il revint lentement à la cellule trois, se demandant comment s’y prendre. Appeler du renfort ? Ou entrer ?
- Qu’est-ce qu’il se passe ? demanda le bleu.
- Jette un coup d’œil, répondit-il en lui montrant l’œilleton. Vas-y, mec, vérifie par toi-même.
Le jeune homme obtempéra. Puis recula, marmonnant des paroles inintelligibles dans sa propre langue. Gris comme la cendre.
Le gardien chef lui agrippa l’épaule.
- Dure nuit là-dedans, hein ?
Il colla son œil à l’orifice. Les détenus se tenaient sur deux lignes. Treize d’un côté, douze de l’autre. Sur le sol, au milieu, une couverture. Sous la couverture, un corps. Une tache sombre au niveau de la poitrine.
- Je vais ouvrir, d’accord ? dit-il au jeune gardien. Je vais entrer là-dedans, d’accord ? Tu restes ici, à la porte. Tu les surveilles. Le premier geste tordu, n’importe lequel, tu tires, d’accord ?
Le débutant acquiesça.
- Dis oui.
Le jeune homme avala sa salive.
- Oui, m’sieur.
- Très bien, mon gars. On y va.
Le chef déverrouilla la porte, l’ouvrit en grand. Les prisonniers lui jetèrent un regard mauvais. Il leur ordonna de se retourner, face au mur, mains au-dessus de la tête. Ils obéirent. En prenant leur temps, en trémoussant du cul, en râlant tout ce qu’ils savaient, mais ils obéirent. Comme il s’y attendait, il n’était pas question d’évasion. Il était question de meurtre. Ou d’initiation.
Il déglutit pour couvrir l’âpreté du bacon dans sa bouche.
- Le premier qui bouge, il est mort, compris ?
Il s’approcha de la couverture qui recouvrait le corps. En souleva un coin. Pendant un instant, il faut incapable de comprendre ce qu’il voyait. Puis il saisit. Le moignon sanguinolent du cou. La poitrine ouverte comme une boîte, le cœur arraché. Il se demanda si le type était encore vivant à ce stade. Combien d’entre eux en avaient mangé. Il trouva la tête dans la cuvette des w.-c. Placée là avec soin, de façon que le visage, levé vers lui, le contemple de ses yeux bleus grands ouverts.
Avis
Rarement l’Afrique du sud contemporaine n’a été aussi bien dépeinte que dans ce roman. Et pour cause, l’auteur y vit.
Qui dit nation « arc-en-ciel » dit aussi différences de cultures, opposition exacerbée des nantis et des pauvres, problèmes de racisme et de violence. Mike Nicol raconte une histoire de vengeance implacable qui se passe au milieu de paysages sublimes, ce qui la rend encore plus envoûtante. Aucun de ses personnages n’est ni tout blanc ni tout noir. Chacun possède un passé sordide qui ressurgit au fil des paysages. Chacun d’eux est, quelque part, attachant, même le tueur à gages. N’est-il pas mélomane ?
Le lecteur espérera jusqu’aux dernières pages qu’un happy end ait lieu, Nicol restant jusqu’au bout le maître du jeu, sans concession. L’envie de vivre une vie paisible prévaudrait-elle sur tout le reste ? Et quelle bande-son ! (N’hésitez pas à cliquer pour l’entendre !)
Décidément, les éditions Ombres Noires savent choisir leurs auteurs ! Un thriller à ne rater sous aucun prétexte !
KILLER COUNTRY, Mike Nicol, éditions Ombres Noires 536 pages 22 €
Traduction d’Estelle Roudet
Une superbe médaille d’argent aux JO de Londres en 2012, une douloureuse médaille d’argent au Championnat d’Europe 2013 organisé en France… Une chose est sûre, plus personne aujourd’hui n’ignore l’Equipe de France féminine de basket-ball. A la veille du tournoi mondial, retour sur un phénomène qui, on l’espère, n’est pas près de s’arrêter.
Le basket féminin français au meilleur niveau, ce n’est pas nouveau. Déjà championnes d’Europe à domicile en 2001, les filles ont enchaîné les bons résultats : 8ème du Mondial 2002, 5ème des Euro 2003 et 2005 puis du Mondial 2006, 8ème de l’Euro 2007, championnes d’Europe 2009, 6ème du Mondial 2010 et enfin 3ème de l’Euro 2011, qualificatif pour les Jeux Olympiques à Londres. On connaît la suite.
Un effectif plus que solide :
Si elle a vu plusieurs entraîneurs (femmes et hommes confondus) se succéder au cours des dernières années, les bons résultats de l’équipe désormais dirigée par Valérie Fournier viennent principalement d’un groupe très talentueux dont l’effectif est resté stable. Il me paraît logique de mentionner également Edwige Lawson-Wade, qui a pris sa retraite sportive après l’Euro 2013, et Isabelle Yacoubou. Toutes deux ont pris part aux belles réussites françaises de ces dernières années.
Certaines joueuses, comme la capitaine Céline Dumerc ou encore l’arrière Emilie Gomis sont devenues des stars au fur et à mesure de la progression de leur équipe, non pas en tant que joueuses égocentriques cherchant à faire la une des médias, mais comme de véritables meneuses d’équipe, sur le parquet comme en dehors. La solidarité de ce groupe constitue sûrement sa force principale. Un collectif tout ce qu’il y a de plus féminin en règle générale, qui se transforme en commando une fois le match engagé. Celles que l’on surnomme affectueusement les « Braqueuses » ne se laissent jamais abattre lorsqu’elles sont menées, et poussent leurs adversaires dans leurs derniers retranchements : en finale de l’Euro 2013, elles se sont inclinées d’un point face à l’Espagne (69-70).
Un lien fort avec les garçons :
Ne vous fiez pas à ce titre d’apparence un peu étrange. Ce qui est beau avec nos Equipes de France de basket-ball, c’est le lien qui unit continuellement les filles et les garçons. Regardez une compétition féminine, vous verrez toujours un Nicolas Batum aux abords des tribunes pour encourager ses compatriotes. Regardez une compétition masculine, alors vous verrez peut-être le groupe de filles au grand complet pour les supporter ! Bien évidemment les calendriers respectifs ne permettent pas toujours ce type de soutien, mais l’intention y est. La différence avec d’autres sports est assez saisissante, c’est une pratique peu répandue dans le paysage sportif français (du moins pour les sports les plus médiatisés).
Tout bien résumé, c’est une équipe solide et confiante qui se présentera dès demain aux portes du Championnat du Monde en Turquie. Dans le groupe B, les Bleues devront d’abord éviter le piège du premier match face au pays organisateur, avant d’affronter le Mozambique puis le Canada.
En ce qui concerne la diffusion des matches, il faudra encore espérer que les Bleues aillent très loin pour pouvoir les regarder sur les chaînes publiques, mais pour les plus chanceux d’entre vous il y a Sport+ !
Je vous souhaite à toutes et à tous un excellent Mondial si vous aimez le basket, et allez les Bleues !
Allons enfants de la patriiiiiiieuh…
Toutes les infos sur les Braqueuses, c’est sur le site officiel de la Fédération, sur Twitter et sur Facebook !
Cet article Zoom sur… l’Equipe de France féminine de Basketball est apparu en premier sur I'm not Bitch.
Tu sais ta bouche sur mon sein, ta barbe chatouille ma peau, mon téton dressé sous la caresse de ta langue. Tu sais les mots qui me touchent, ceux que tu glisses dans mon oreille et qui vibrent frisson le long de ma colonne vertébrale. Tu sais le désir qui nous rassemble, celui qui mouille ma chatte et coule entre mes cuisses.
Je suis détrempée, tu dis, j’humide par avance à l’approche de ton sexe durci – oh oui que je l’aime, ta queue qui vient frapper au fond de mon ventre, de ma gorge à mon cul, enfilée par tous mes trous – et j’ai ce réflexe de saliver lorsque je vois ton gland s’approcher de ma bouche. J’ai la contraction facile, la chatte qui se remplit à peine tu approches tes doigts de ma nuque – tu sens comme tu m’excites ?
Ta main sur mon cul, paume pleine, coup sec, cadence – rougir. Ta main sur mon cul, et mon cul qui se cambre, viens, mon amour, frappe encore, je ne te mérite pas. Salope, tu dis alors dans mon oreille. Petite salope, regarde comme tu mouilles déjà, t’aimes ça, jouer les cochonnes, regarde dans quel état tu t’es mise – alors je souris.
Je pense à nos peaux qui se touchent et se lèchent et se baisent parfois trop violemment. Je pense à mes doigts dans ton cul et mes seins barbouillés de ton foutre. Je pense aux cris qu’on ne retient plus, à ce jour où tu vas m’entraver, complètement, et cette fois où tu m’as prise à quatre pattes sur le tapis blanc en enfonçant tes doigts aussi loin, et à ta barbe trempée entre mes cuisses. Je pense qu’on s’est jamais dit je t’aime pendant qu’on se baise.
Pourtant.
- photo tumblr
Mieux dépister, mieux favoriser le recours aux soins, traiter plus largement, améliorer la prévention sont les 4 recommandations du groupe d'experts sur la prise en charge des personnes vivant avec le VIH.
Ces axes de structuration de l’intervention de tous les acteurs proposés dans le dernier rapport de ce groupe d’experts en complément du plan VIH/IST 2010-2014 ne peuvent que susciter le consensus si elles se traduisent dans les faits en stratégies équilibrées et en moyens alloués diversifiés.
Pourtant, dans un communiqué "Sida Info Service" alerte sur le devenir du Centre de santé sexuelle "le 190".
Lundi 29 Septembre 2014Dimanche 28 septembre, c'est la journée internationale d'actions pour un avortement sûr et légal
Partout dans le monde, des femmes et des hommes se mobilisent pour permettre un accès sûr et légal à l'avortement.
Après les 20 ans de la conférence du Caire abordé lors de la session spéciale de l'Assemblée Générale de l'ONU cette semaine, nombre d'organisations et l'ONG rappellent aux Etats l'intérêt pour le développement et les droits des personnes de mettre en place une approche positive de la santé sexuelle et reproductive en permettant un accès sur et légal à l'avortement.
Vendredi 26 Septembre 2014http://www.lematin.ch/vivre/societe/Un-magazine-designe-Tony-Blair-comme-icone-gay-/story/22153876|De nombreux Britanniques se souviennent plutôt de lui comme du caniche de George Bush, mais qu’importe. Les gay sujets de sa majesté n’en veulent pas à l’ancien Premier ministre Tony Blair. Il a été désigné aujourd’hui par le magazine Gay Times comme l’une des plus importantes «icônes gays» de ces trente dernières années. De 1997 à 2007, il avait introduit dans la législation les contrats d’unions civiles et l’abolition de la «Section 28» de sinistre mémoire.
Dans l’air, il y a comme un petit air d’été indien, ce vendredi. Tiens, ça donne envie de pousser la chansonnette façon Joe Dassin au Karaoké de Dialogai et de remettre ça le lendemain chez Alpagai, à Sion. L’association valaisanne fête ses 20 ans avec DJ Blaise. Dans l’ambiance pattes-d’ef, la Golden Tolerdance laissera carte blanche à DJ Ludwig et Anouk Amok, qui égrèneront les hits disco à l’ISC de Berne, le même soir.
On ira où tu voudras quand tu voudras. Et on poussera le thermostat… au GTs de Lausanne, qui fera Ladies Night, ce samedi avec DJ Valli V. Enfin, Vampires et lèvres rouges fera bouillir la marmite au Palais Mascotte, à l’occasion de la clôture du festival Everybody’s Perfect. En maîtres de cérémonie, les drag kings Johnny Dildos et Jelly Tongues accueilleront une flopée de DJs et de performeurs sulfureux sur deux niveaux du mythique cabaret genevois.
Men only
Comme dans une aquarelle de Marie Laurencin, vous pourrez aussi enfiler une cagoule fournie à l’entrée du Trafick et vous perdre dans la
Mask and Naked XXL du Trafick, vendredi à Lausanne. Et samedi, son voisin le Pink Beach mènera sa traditionnelle X-Perience Night dans les labyrinthes obscurs du désir.
Bite me!
En 2012, Arthur Vernon se lance dans un projet de pièce érotique et choc, « Rêveries d’une jeune fille amoureuse ». Dans cette pièce, il ambitionne de « libérer le sexe » et de démonter des siècles d’opprobre morale sur les choses de la chair. Avant de présenter ce spectacle au festival d’Avignon, il lui a fallu recruter des actrices à l’aise avec leur corps, acceptant de jouer nues et de mimer sur scène des actes parfois poétiques, parfois sulfureux. Et faire tenir l’édifice le temps des représentations.
Koh-Lanta sur les planches
C’est cette aventure humaine que raconte « Les filles d’Eve et du Serpent », film documentaire qui sortira au cinéma le 29 octobre et en DVD le 2 décembre. J’avais eu l’occasion de voir cette pièce à Paris, et c’est avec curiosité que j’ai découvert ce documentaire dans le cadre du festival Erosphère. Le tournage a eu lieu durant la préparation de la pièce puis lors des représentations au festival d’Avignon. Denys Maury, réalisateur de ce documentaire, s’est fondu dans le décor afin de filmer les tribulations de la troupe en se faisant le plus discret possible. Le film est issu des 300 heures de rushes qu’il a accumulés durant de longs mois.
Je m’attendais à y percevoir les tensions morales qu’a pu susciter la pièce lors de sa présentation : festivaliers choqués, troupe en mode combat militant, directeurs de théâtre assiégés par des hordes de manifestants de la Manif pour Tous criant au scandale. J’ai donc mis quelques minutes à m’ajuster au ton résolument léger du film, surtout concentré sur les vicissitudes de la vie d’une troupe en tournée.
Car le film raconte finalement le véritable remake de Koh-Lanta que constitue la vie d’une troupe de théâtre. L’intrigue cristallise les tensions autour d’Anne-Fleur, une des comédiennes qui finira par exploser en vol et abandonner la troupe, mettant ses collègues dans une situation désastreuse en plein milieu du festival.
Arthur Vernon, metteur en scène de la pièce et coréalisateur du film, estime que c’est parce que la pièce à jouer chaque soir traitait de sexualité que les tensions ont atteint un niveau insupportable pour l’une des membres de la troupe. « En plus des Rêveries, on jouait aussi deux autres petits spectacles en journée. Il faut se rendre compte que pour une actrice, se mettre nue trois fois par jour crée une tension difficile à supporter. »
Ce sont surtout les difficultés de gestion du groupe qui transpirent à l’écran, alors que la voix off présente les séquences sur un ton volontairement décalé.
Féminisme masculin
Tout au long du film, Arthur Vernon se proclame un féministe engagé, une « prise en main de la sexualité par les femmes », faisant la promotion du féminisme pro-sexe via l’intervention de Catherine Marx et Françoise Simpère. Pour autant, Arthur Vernon ne sera pas allé jusqu’à dévoiler sur scène l’intimité d’un homme. Peut-être parce que l’apparition du pénis à l’écran est le dernier tabou corporel solide et qu’il se serait exposé alors à une censure plus restrictive. Peut-être aussi parce que finalement, la mise en scène de l’intimité des hommes reste un projet beaucoup plus transgressif. Le film et la pièce, dirigées par des hommes qui mettent les corps des femmes en scène, affirment cependant leur féminisme militant, alors même qu’une des actrices déclare avoir « d’abord accepté de jouer pour l’argent ».
Certaines des actrices disent aussi que leur participation à ce projet a fait évoluer leur conception du couple et du sexe. Certaines ont même fait des rencontres qui ont bouleversé leur parcours de vie – le film se termine sur un clin d’œil tout à fait choupinet, que je vous laisserai découvrir à l’écran. Mais le public, dans tout ça ?
Où sont les censeurs ?
Le film fait quasiment l’impasse sur les problèmes de censure ou les réactions outrées de spectateurs, énergie négative qui était pourtant parfois présente dans la salle et absorbée par les actrices. Car l’actrice a beau être un personnage sur scène, être une « autre » jusqu’à une dichotomie quasi schizophrène, elle est une éponge émotionnelle qui absorbe évidemment les réactions du public. « Certains soirs, on pouvait voir des visages se décomposer dans le public, choqués par ce qu’ils étaient en train de voir. Et à la fois, ces mêmes personnes restaient parfois jusqu’à la fin, peut-être finalement aussi attirées que repoussées par ce qu’elles voyaient ».
D’après Arthur Vernon, « il était quasiment impossible de faire témoigner des gens qui avaient été choqués par le spectacle ils ne voulaient surtout pas apparaître à l’écran dans un film traitant de ces choses-là. » Cela dit, faire un film résolument léger est un parti-pris cohérent avec les positions défendues par Arthur Vernon : désacraliser la sexualité, en faire une activité positive libérée du poids de la moralité.
En visionnant le documentaire, on a aussi parfois un léger sentiment de participer à un exercice de voyeurisme : dans le film, ce sont des personnages que l’on voit nus sur scène, mais ce sont aussi les actrices elles-mêmes qu’on voit nues à l’écran. « Certaines jouaient malgré tout un peu quand la caméra tournait » me dit l’une d’elles. Le sentiment de regarder une télé-réalité n’est en effet pas toujours loin.
Reste que si la censure n’est pas un sujet du film, les membres de la commission de classification du CNC ont rendu un premier avis contradictoire qui va de « Tous publics avec avertissement » à « interdit aux moins de 16 ans ». Le film devra donc passer par la session plénière avant d’obtenir son classement. Quant à l’avenir de la pièce « Rêveries d’une jeune fille amoureuse », on peut penser que le film lui donnera un petit coup de pouce, au vu de la réaction de plusieurs spectateurs après la projection : « en tout cas, ça donne très envie de voir la pièce ! »