On pense souvent que l’expérience de l’orgasme est différente chez les hommes et chez les femmes. Vrai ou faux ? Si on vous faisait lire à l’aveugle des descriptions d’orgasme, pourriez-vous identifier le sexe de la personne ?
En 1976, deux chercheurs en psychologie – Ellen Belle Vance et Nathaniel Wagner – publient le résultat d’une étude montrant que lorsqu’on fait lire des descriptions d’orgasme à des hommes et à des femmes en leur demandant de déterminer par qui le texte a été écrit, ils sont incapable – autant les hommes que les femmes – de deviner le sexe de la personne. 48 descriptions (24 mâles, 24 femelles) sont fournies. Aucune de ces descriptions n’est sexuellement identifiable… à une seule exception près. Laquelle ?
Voici quelques unes des descriptions. Serez-vous capable de devenir le sexe de leur auteur-e ? Parmi les descriptions se trouve celle qui est clairement identifiable. En 1976, 65 personnes sur 70 affirment qu’elle a été écrite par une femme, ce qui est exact. La trouverez-vous ?
1. Une sensation soudaine d’étourdissement suivi par un sentiment intense de soulagement et d’alégresse.- Une bouffée. Des spasmes musculaires intenses à travers tout le corps. Un sentiment d’euphorie suivi par une paix profonde et une relaxation.
2. On a la sensation de construire quelque chose jusqu’au moment où on ne peut plus construire plus loin, ensuite il y a décharge. L’orgasme est à la fois le point le plus haut de la tension et le soulagement, tout en même temps. On sent aussi des contractions dans les organes génitaux. Un tingling chatouillis sur tout le corps.
3. Je vois souvent des points devant mes yeux pendant l’orgasme. La sensation elle-même est difficile à décrire autrement que comme la plus agréable de toutes les sensations sensorielles. Je suppose que les mots « Sensation palpitante » décrit quelque chose de physique. Tous les extrémités des nerfs explosent et tremblent.
4. Il y a une grande décharge de tension qui a été construite durant les étapes précédentes de l’activité sexuelle. Cette décharge est extrêmement agréable et excitante. La sensation semble se concentrer dans la zone génitale. C’est extrêmement intense et enthousiasmant. Il y a une perte de contrôle musculaire au fur et à mesure que le plaisir montre et vous ne pouvez presque plus continuer de l’avant. Vous ne voulez presque plus continuer de l’avant. C’est suivi par une culmination puis une rétractation.
5. Un orgasme procure une sensation extrêmement agréable, mais cela peut être si violent que le sentiment de perte de contrôle fait peur. C’est aussi assez dur à décrire parce que c’est comme si j’étais dans les limbes, conscient seulement de la décharge.
6. Pour moi, une expérience orgasmique est le plaisir le plus satisfaisant dont je puisse faire l’expérience comparé aux autres types de satisfactions ou de plaisir de type non-sexuel.
7. La période durant laquelle l’orgasme a lieu – une perte de sentiment réel pour l’environnement, à l’exception de l’autre personne. Les mouvements sont spontanés et intenses.
8. Les orgasmes varient énormément suivant les circonstances. Si c’est juste un besoin physique ou une décharge, c’est OK mais cela demande plus d’effort d’y «arriver». Si vous éprouvez de l’amour (en tout cas, dans mon cas) l’excitation est telle que le moindre geste de l’autre, le moindre contact sur les organes génitaux suffit à déclencher l’orgasme. Puis, si l’étreinte continue, ça se répète et ça se répète encore et encore. C’est mental ou émotionnel à 90%. Physique à 10%. Il faut qu’il y ait un minimum d’émotion autrement (dans mon cas), ça ne vaut même pas la peine de commencer.
9. De toute évidence, nous ne pouvons expliquer ce que ça fait comme sensation parce que ça fait une sensation qui ne ressemble à rien d’autre dans la vie d’un humain. Une description poétique serait de dire quelles émotions l’accompagne. La description physique repose sur une terminologie mécanique d’une grande pauvreté. C’est une décharge qui se déclenche à l’issue d’un travail de manipulation libérant des spasmes internes, hautement involontaires qui sont agréables en raison de leur nature incontrôlable.
10. C’est comme tirer sur des boîtes de conserve vides pendant un après midi ensoleillé dans un grand champ vert.
L’étude ne révèle pas qui a écrit les textes, à l’exception du texte numéro 8, celui qui a été écrit par une femme multi-orgasmique. Conclusion des chercheurs : il n’y a pas d’orgasme mâle par opposition à l’orgasme femelle, à une seule exception près, quand la femme est multi-orgasmique. L’étude ayant été réalisée en 1976, il serait intéressant de voir si d’autres recherches ont été faites pour corriger le tir. Les hommes multi-orgasmiques existent-ils aussi ? Le multi-orgasme existe-t-il tout court ?
A LIRE : «Written Descriptions of Orgasm: A Study of Sex Differences», de Ellen Belle Vance et Nathaniel Wagner , dans Archives of Sexual Behavior, Vol. 5, No. 1, 1976.