Tout a commencé avec l’excellent article « Travelottage à tous les étages« , qui annonçait sur Paris Derrière, les divertissements ambigus du moment dans notre belle capitale ( Conchita Wurst, Julia Palombe, Christine and The Queens, ou le dernier Ozon « Une nouvelle amie »).
… Ou peut-être que tout a commencé avec l’agenda Paris derrière de novembre qui annonçait la soirée « Drôle de Dames » pour Halloween au Château des Lys.
… Ou peut-être que tout avait déjà commencé avant, quand Trashko faisait des pubs pour des voitures, quand Andrej Pejic posait dans tous les magazines de mode, quand j’ai maté pour la première fois Shortbus, film culte du cinéma américain indépendant, ou encore Priscilla folle du désert dans les années 90′.
Dans « Impasse de la nuit », livre non réédité introuvable mais beau, Michel Field l’ancien chroniqueur télé de Ciel mon mardi et prof de philo relate ses balades nocturnes au bois de Boulogne. Il suce un travesti. Du coup, j’ai posé naïvement une question à l’un de mes amis libertins :
– Quand tu vois des transsexuelles, tu te fais sucer ou tu les suces ?
– Je les suce, c’est hyper trippant.
– Tu avales ?
– Oui, je ne sais pas pourquoi, je serais bloqué avec un mec mais avec une transsexuelle, ça m’excite à mort.
Oui, oui, oui, c’est donc probablement une idée reçue que de penser que les hommes vont au bois pour se faire sucer, ils y vont aussi pour sucer, avaler… et le sperme « trans » et « trav » doit certainement avoir son propre Dow Jones.
Tout ça m’a donné envie de me plonger dans les nuits transgenre parisienne et de tout vous raconter. D’où cette enquête en 3 parties, 3 soirées, 3 ambiances.
- intimiste à la MDT, La Maison des travesties et transsexuelles
- libertine à la soirée « Drôle de Dames » (publication prochainement)
- extravertie à la soirée « Escualita »
La MDT, l’amicale transgenre La Maison du Travesti est le seul club du 3ème genre à Paris, mais c’est avant tout une vraie maison dans une rue calme du 17ème arrondissement.
Je débarque peu après minuit, accompagnée d’un ami photographe, habitué des lieux. Et dès mon passage derrière le lourd rideau de velours qui donne accès au bar, je tombe sur une charmante créature, Judy Louis qui m’a totalement envoûtée. 25 ans, de longs cheveux bruns, un visage très lisse et sans aucun défaut, des yeux de biche et une french manucure parfaitement sexy. En cinq minutes, je suis sous le charme. Subjuguée par sa beauté, je bois ses paroles. Rien ne laisse transparaître son sexe d’origine avant qu’elle ne me parle de l’opération très réussie de ses seins subie quelques mois plus tôt. Elle raconte aussi sur les traitements qu’elle a pris très jeune. La belle me confie qu’elle découvre le milieu fétish et qu’elle ira à la prochaine Fet Night. Je lui demande si elle est déjà allée à la Playnight, en précisant que c’est une soirée lesbienne.
– Tu crois qu’ils acceptent les femmes comme moi ?
Je la trouve décidément très mignonne avec son regard malicieux. Et puis, la musique (particulièrement éclectique et intergénérationnelle) nous a rapprochée. Bon à savoir : la piste de danse est vraiment toute petite au pied du podium, entre le bar, le buffet à volonté et quelques tables basses. Les créatures sont toutes apprêtées jusqu’au bout des ongles. Les hommes eux, s’affichent distingués ou baroudeurs, charmants et charmeurs. Je suis la seule femme « bio » selon l’expression locale.
Curieuse de nature, je demande à Judy de me faire visiter le sous-sol, aménagé en donjon de bric et de broc, avec une grande croix de Saint André.
Judy me montre ses seins (oui, j’ai de la chance dans la vie), je l’embrasse langoureusement. Et je ne comprends définitivement pas pourquoi certaines personnes s’acharnent à dire « Il ». Nous voilà encerclées d’hommes qui espèrent un peu d’action, une ouverture… (Ahhh, les hommes…)
Quand j’entends tout à coup à ma gauche : « Tu veux mes yeux ! » Mon accompagnateur a écarté peut-être un peu brusquement le rideau d’une alcôve. Ici, il faut respecter l’intimité de chacun. Soit.
Donc, si vous êtes transgendrophile, la MDT sera votre terre d’accueil. En tous cas, moi ça m’a plu, j’ai passé une nuit merveilleuse, au rythme des hanches de Judy. Comme dit la chanson : Nothing compares to you
La MDT, Maison du travestis : Ouverture les mercredis et vendredis à 21h30 pour les MTF (comprendre « Male To Female », qui arrivent en garçon et passent la soirée en fille) et à 22h pour tous les autres. Pour y accéder et connaître l’adresse, il faut suivre les instructions sur le site de la MDT ici.
Tarif : 35€
Prochaine exploration d’Eve : La soirée Drôle de Dame
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