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J’ai passé un an sur un site de rencontre libertin. J’ai eu une cinquantaine de rendez-vous, tchaté avec des centaines et des centaines d’inscrits. Mais, c’est dingue, personne n’a été capable de me donner une définition claire du libertinage.
Ce que le marketing nous fait croire c’est qu’a partir du moment où on s’inscrit sur ces sites là, on devient libertin. En payant un abonnement, on intègrerait des cercles fermés. On imagine alors pénétrer dans le monde fantasmé de Sade. Tu parles ! Sur ces sites, la plupart des gens ne savent même pas ce que libertin veut dire. Les membres sont truffés à 90% de gens qui n’ont rien de libertin dans leurs valeurs et attitudes.
Il existe une bonne vingtaine de sites de rencontres « coquines » (le marché est ultra-saturé). Pour ne donner que les chiffres du principal, Nétéchangisme, le site communique sur 75.000 abonnés payants (il y a aussi plein de visiteurs non abonnés). A une heure d’affluence, genre début de soirée en semaine, voilà ce que je relève sur les compteurs des profils connectés : 13 868 hommes en ligne, 1374 femmes seules, 11323 couples. Sans parler des couples, le ratio homme / femme est de 1 femme pour 10 hommes. Autant dire que les femmes sont sursollicitées. Le jour où il y aura autant d’hommes que de femmes, les temps auront bien changé et les rapports de force aussi.
Gode sur pattesQue penser de ceux qui mettent leurs organes en photo de profil ? Chatte ou pénis turgescent photographié par les propriétaires (on imagine la scène, glamour….) Escalopes et saucisses s’étalent comme des produits à vendre. Tout cela est très symbolique de ce qu’est devenu ce milieu. « On échange, ma femme contre la tienne. » Du coup, ces sites deviennent de vastes supermarchés ou des couples vont juste chercher un gode sur pattes, un homme (en surnombre, ils sont pour beaucoup prêts à répondre à n’importe quel plan). Chaque partie « objetisera » l’autre. L’autre n’est plus qu’une bite ou qu’une chatte. L’amant prendra la femme pour un trou et la femme et son mari considéreront l’amant comme un sex-toy vivant. On consomme du sexe comme du Mac Do. Mais derrière, tout ça n’a aucun sens, si ce n’est reproduire jusque dans l’intime la spirale suicidaire du système capitaliste financier. Giulio Minghini, jeune écrivain ultra-talentueux a failli décrocher le prix de Flore avec Fake (éditions Allia), le premier roman à parler de l’univers des sites de rencontre. Il écrit : « Tout ce qui était libertinage au dix-huitième siècle en Europe, lorsque l’emprise de la morale catholique était suffocante, n’est plus qu’une forme de libéralisme sauvage diaboliquement déguisé en liberté. »
Une libertine du XXIème siècleAlors que le libertinage devrait être tout le contraire, rebelle, contestataire, anti-conformiste, le tout avec panache ! J’ai enfin trouvé quelqu’un qui m’a donné de précieuses pistes : Camille, une vraie libertine du XXIème. Sur son blog « Libertinage à Paris: le pire et le meilleur », elle vide son sac et balance sur les dérives du milieu. Mais le plus captivant c’est quand Camille redonne sens au mot libertinage. Elle transpose les valeurs de ce courant de pensée philosophique à notre époque. Extrait : « Tous ceux qui idéalisent « un certain libertinage d’esprit et de mœurs dix-huitièmiste » peuvent relire l’Encyclopédie : les philosophes opposaient déjà l’idée des « cochons » (« ils goûtent sans délicatesse, des jouissances sans désir ») à celle des « libertins » : hommes et femmes de goût, « sectateurs du luxe, de l’élégance, de la philosophie (…) des lettres et de la volupté (…) parvenus à recréer la douceur du jardin d’Epicure » (citations de Diderot).
Pour Stéphane Rose, auteur de l’essai Miseresexuelle.com aux éditions la Musardine interrogé par le Huffington Post, « les sites de rencontre agrègent plutôt les internautes addicts (au sexe, à l’amour, voire aux sites eux-mêmes quand le piège se referme). Beaucoup de paranoïaques également. Quant aux personnes qui cherchent éternellement, et donc sans succès, un partenaire idéal, leur obsession perfectionniste, qui se traduit par un renoncement total à toute capacité d’émerveillement, finit par caractériser des comportements névrotiques alarmants. »
La liste du Père NoëlEn parlant d’obsession perfectionniste, que dire du fameux « syndrome de la liste au Père Noël » ou « La liste de mes envies ». Je veux dire par là que les hommes arrivent avec leur fantasme, leur scenario tout ficelé à l’avance. Il n’y a pas de place pour quelqu’un d’autre, la rencontre quoi !
Exemples avec ces messages authentiques que j’ai reçu en privé sur l’un de des sites (seuls les pseudos on été modifiés, les fautes d’orthographes conservées).
Barpapa : Je suis soumis et je cherche des rencontres. Pourriez vous me renseigner svp? merci Barpapa : j’adorerai vous lécher l’anus madame.
mais aussi
gargamel : bonjour mademoiselle, aimeriez-vous avoir un homme doux et docile à vos pieds… ?
bobléponge : Bonjour Madame, Je suis un homme soumis de 37a qui recherche à servir de toilette pour dame. Je vis en région parisienne et je travaille dans l’informatique, je ne suis pas marié. Ce serait un honneur pour moi de pouvoir être votre WC
albator : coucou! suis bi, j adore le sex, suis act pass, j adore les odeurs feminines, et mon plaisir favori c est de sentir les fesses d une femme
version « je cherche une pute »
grosminet : Bonjour, si attirance, je serais heureux de vous inviter – entierement – pour un séjour libertin à la mer, à une date à fixer ensemble.. Sejour où vous serez traitée en soumise sexuelle, et où vous abandonnerez la maitrise de vos orifices.. souhaitez vous faire connaissance ? Bizz
schtroumpf : Bonsoir, tentée de se faire delicatement sodomiser de maniere audacieusement directe et insolite, voire sans un mot par un inconnu dans les deux heures qui viennent…?
goldorak : viens m chercher en jupe ou tallon robe courte a toi de voir et on nira chez toi tu m succera pen roulant pour comencer et ensuite chez toi tu t colle contre 1 mur les jambes un peux ecarter tu m penche ton corp tu resort bien tes fesse et pusi on passe au canneper tu met 1 jambes sur 1 autre ou une chaise ensuite sur le bureau contre ou dessus avec une jambes sur mon epaule ensuite sur chaise soit assie sur moi ou debout et 1 pied dessus et on termine sur une table a 4 patte ou avec une jambes sur le coter
picsou : bonsoir ayant eu une mauvaise nouvelle aujourd hui par mes medecins concernant ma santé je risque de perdre la vie dans quelques jours donc j’aimerai si possible m’amuser une derniere fois avec vous bisous
ceux qui ne savent plus où ils habitent :
transformer : bonsoir a vous mme je suis philippe il y a une erreur sur ma fiche je ne suis pas trans .. je suis sur bussy ce soir hotel campanile vous avez un charme fou et jose vous proposer un jeux .. aimez vous portez bas escarpin . vos bas contre kdo
on se retrouve à être consultée sur des débats de fond qui déchirent la société :
lepetitnicolas : bonjour vous penser que j’ai des tendence homo vue que j’aime m’enfoncer des objets dans les fesses merci de repondre bisous vous êtes jolie.
Accélérateur de névrosesStéphane Rose a répertorié quatre types de consommateurs de sites de rencontre. « les exclus qui ne séduisent ni « dans la vraie vie » ni sur l net. Ils réalisent que la promesse « vous allez enfin faire la rencontre de vos rêves » émise par les publicités est mensongère, et sombrent dans la détresse et l’aigreur; les mythomanes qui mentent sur leur âge, leurs mensurations, leur métier, leurs véritables intentions…On imagine les effets désastreux de ces mensonges quand ils se trouvent confrontés à la réalité de la rencontre; les consommateurs qui en viennent à considérer l’autre non plus comme un humain, mais comme un produit, que l’on compare, essaye et jette comme un kleenex usagé s’il ne fait pas l’affaire, en faisant ainsi beaucoup de mal à l’autre, et parfois à soi; les névrosés qui pullulent sur les sites de rencontres, que je tiens comme des accélérateurs de névroses. Tous ces gens ont recours à des sites de rencontres pour des raisons très diverses, qui vont de la solitude pesante à l’appétit frénétique de rencontres sexuelles en passant par l’envie de se revigorer narcissiquement en se prouvant qu’on est capable de séduire. »
Addictions sexuellesCes sites sont à l’origine des addictions sexuelles et contribuent à les accentuer. « Si l’on a des prédispositions à l’addiction sexuelle, le site de rencontres va lui permettre de se développer de façon exponentielle. Si l’on n’en a pas, le site peut également les faire apparaître, car la tentation de rencontrer un nombre illimité d’humains sans jamais s’arrêter est grande. La possibilité d’excès peut générer l’excès, même sans antécédents addictifs. Après il faut bien différencier les addicts, qui investissent leur énergie dans les rencontres au point de négliger leur vie sociale, et les gens qui s’offrent une période de papillonnage libertin, qui ne sont pas forcément des addicts ou des névrosés. Je n’ai aucun jugement moral sur eux, j’ai moi-même utilisé les sites de rencontres ainsi. »
Consommation poussée à outranceEn parlant d’addict qui part en couille, lisez les magistrales premières lignes de Fake de Giulio Menghini« Je me suis vomi, je me suis créé, transformé, recraché, et cela à plusieurs reprises. Ma dose était la suivante : cinq bouteilles de Wyborowa par semaine, trois paquets de Marlboro sénégalaises par jour, deux Prozac. Lexomil pour dormir, trois quarts. Le dernier quart au réveil, avant d’allumer mon ordinateur. J’avais le visage ravagé de griffures, ma peau s’écaillait : dans la glace, un masque épouvantable faisait mine de me sourire. Mes ongles ressemblaient à des virgules, et ça saignait. Une fois réveillé, j’allais vérifier mon courrier. Lire, répondre, relancer, inventer des pièges, mentir encore. Percer du regard des photos un peu floues, essayer de deviner des intentions derrière des annonces creuses ou coquines, des annonces qui en disaient trop, ou pas assez. J’étais nu devant l’écran, je transpirais, je voulais aller plus vite, je ne mangeais presque plus. Des oeufs crus mélangés à du poivre, j’avalais ça pour tenir. Et j’avançais. Personne ne me l’avait dit, ça, qu’il y avait une entrée et peut-être pas de sortie, et pas de monstre au centre de ce labyrinthe. »
Peu engagé sentimentalement, le héros parait considérer ses partenaires comme de simples objets sexuels, voire des prostituées. D’après le blog Article 11, Minghini conte la quête d’amour, le numérique et la solitude. Le trentenaire dénonce la consommation poussée à outrance, le néo-libéralisme des rencontres, la collection de visages en promotion, tous cherchant à se mettre en valeur pour mieux se vendre, plus de magie ni de mystère, chacun sa fiche.
J’ai un principe, en amour, dès qu’on cherche, on ne trouve pas. Il faut déjà avoir des projets, pour que l’amour vous tombe dessus. Si on va sur un site juste dans le but de rencontrer quelqu’un, alors tout est faussé. Évidemment.
PARIS DERRIÈRE
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Hier, le croisement des effluves pop et porn a atteint un niveau de méta stratosphérique grâce à Woodrocket. Les plus gros potaches de Las Vegas, le nouveau nid douillet du X américain, ont parodié la parodie en réalisant un shooting en hommage à UHF, le long-métrage de Weird Al Yankovic. Une consécration supplémentaire pour le célèbre compositeur d’Eat It, alors que son quatorzième album studio Mandatory Fun parade en tête du Billboard 200 depuis le jour de sa sortie et tape le 80% sur Metacritic – largement mieux que la dernière galette de Sébastien Tellier, L’Aventura, lâchée le même jour.
Le set est disponible gratuitement par ici, il y a une petite centaine de clichés à base de moustache postiche et de caniche en peluche. Le tout est résolument softcore et ne casse finalement pas trois pattes à un canard, mais ça fait quand même plaisir de voir que Weird Al Yankovic fait toujours plus d’émules, surtout quand ce sont les spécialistes de la parodie pornographique. Peut-être que ça vous donnera envie de voir UHF, un proche cousin du fameux Wayne’s World.
« Oh d’une femme pure on peut faire tout ce qu’on veut si elle aime nous autres les femmes nous n’avons pas de vraie morale s’il veut que je fasse des choses défendues je ne sais pas lesquelles d’ailleurs que je sois infernale eh bien je sais que je les ferai. » (Belle du Seigneur, Albert Cohen)
Oui, d’une femme qui aime, on fait tout ce qu’on veut. Parce qu’une femme qui aime (même si ce n’est que le temps d’une étreinte) donne, se donne. Est-elle détestable d’avoir donné ? Salie, bafouée ? Et une femme qui se donne et se donne et se donne et se donne et se donne est-elle une femme gâtée, gâchée ?
Je m’étonne de ces pensées archaïques qui survivent dans un coin de nos têtes (même de la mienne, oui oui)…
Pamphlet contre la souillure. Et aux chiottes, la pureté, la bien-pensance et les clichés.
Itinéraire d’une SALOPE.
Mes premiers émois
Mes premiers émois viennent des mots. J’ai découvert ce que signifiait « faire l’amour » aux détours des pages des Enfants de la Terre de Jean M. Auel bien avant de me heurter au corps d’un homme. Avant ça, j’ai 10 ans et je feuillette Vers chez les blancs de Philippe Djian, plus trash, plus cru, plus cul, je comprends à peu près les tenants et les aboutissants, ça me fait un peu peur mais ça semble plutôt cool.
Une des lectures qui m’a le plus bouleversée (récemment) est celle d’un extrait de Comme le temps passe de Robert Brasillach : deux jeunes amoureux qui s’apprivoisent. L’écho résonne, je me souviens. Je n’ai jamais oublié d’ailleurs. Je me retiens de pleurnicher, dans le même temps mon corps s’éveille et j’ai envie de… Je me rappelle sa peau le goût, la mienne son poids, nos épidermes et la nuit pute qui s’alanguit.
J’en ai connu d’autres, qui m’ont blessée. Le corps et la tête. J’ai appris à la relever, haut quand je marche.
Pourquoi…
Mai 68. Libération sexuelle. Égalité homme-femme. Épanouissement. Tolérance. Respect mutuel.
Paroles paroles paroles…
Ré-PUTE-ation
Pourquoi ?
Ce sont des mots. De jolis mots.
Et je ne peux m’empêcher d’insulter cette fille facile. Et je dois lutter pour ne pas me voir impure et salie, faire taire les voix alentours et en-dedans. J’ai 16 ans, et une réputation. Une ré-PUTE-ation. Je fais celle qui n’entend pas, mais j’entends, oh oui j’entends, et j’encaisse.
Quel étrange paradoxe que ces femmes (et ces hommes ?) détruites par la fusion des corps. Dans une chanson que j’écoute parfois quand je fais du sport, et qui me fait pleurer parce que quand je fais du sport je sais pas pourquoi je suis super émotive, le type dit : « Quel autre animal peut faire l’amour avec la haine ? »
Je crois qu’on est les seuls à faire l’amour. Et par conséquent, les seuls à le faire mal.
J’ai 16 ans, une réputation. Je suis accablée par le poids de préjugés séculaires. La pureté de la femme, le sang de la virginité qui tache les draps blancs d’une nuit de noces, le désir réfréné, la culpabilité larvée.
J’ai été une salope. Entre les mains d’hommes qui m’ont salie tour à tour et sur lesquels, de plus en plus sale pourtant, je n’ai pas laissé une seule petite trace de mon infamie. Par une réaction bizarre (qui doit être une application machiste de « rien ne se perd, tout se transforme »), ceux qui m’ont salie en ont retiré un certain prestige. De la fierté. De celle qu’éprouve le chasseur qui dégomme un gros lion. Ma tête n’est épinglée au-dessus d’aucune cheminée mais je n’ai pas non plus eu droit au respect du chasseur pour la proie à laquelle il vient d’ôter la vie. Après tout, on a seulement prétendu m’ôter ma dignité, changer ma nature : de femme en devenir à fille facile, de mauvaise vie. Salope.
La maman et la putain : sois polyvalente, ma fille !
La maman ou la putain… La maman et la putain. Je suis désemparée face à cette injonction paradoxale.
Assumer ses désirs et se laisser aller à papillonner de-ci de-là ? Pas bien. Salope.
Quoi, ta position préférée c’est le missionnaire ? Quoi, tu n’as jamais essayé l’amour à trois la sodomie le face-fucking la position de la péniche turque à deux mâts ? Coincée du cul. Adepte du « sexe vanille », comme on dit. Comment espères-tu garder ton homme ?
Difficile, de trouver le juste milieu, maman le jour, salope la nuit. Repos jamais. Spontanéité zéro, quand le principe de base est la performance.
Sois PERFORMANTE. Mais respectable.
Et les hommes, dans tout ça ? Certains consomment. Certains profitent de la « libération sexuelle » qui a rendu les filles plus accessibles. Et, plutôt que le respect mutuel, c’est le mépris qui s’installe. Des Don Juan, qui baisent des salopes, se casent avec des filles respectables, les trompent avec des filles « libérées » et donc ne méritant aucune considération. Des filles qu’on peut malmener, avilir par le sexe.
La bonne vieille souillure
« Si la beauté, dont l’achèvement rejette l’animalité, est passionnément désirée, c’est qu’en elle la possession introduit la souillure animale. Elle est désirée pour la salir. Non pour elle-même mais pour la joie goûtée dans la certitude de la profaner. » (Georges Bataille)
Certains hommes pensent qu’ils souillent, dégradent, profanent, avilissent, déshonorent, dépravent, polluent. Ils laissent leur marque, au creux des reins. Les yeux jaugent et soupèsent. La bouche crapahute. Le sexe fourrage et conquiert ce qui ne leur appartiendra jamais qu’en ces minutes fugaces.
Je ne comprends pas…
Est-ce que je perds de ma valeur chaque fois qu’un homme me passe dessus ?
Ne suis-je que cela, des seins, un cul, un con ? Un corps jetable, une fille kleenex ?
Tu sais, je parle. Je sais lire et écrire. Je pense aussi. Je fais des études pour devenir médecin ou institutrice. Plus tard je veux faire le tour du monde ou avoir trois enfants. J’aime les chiens ou je joue du piano. Je suis tellement plus que ce pantin désarticulé que tu maltraites.
Je voudrais comprendre…
Messieurs, expliquez-moi… Votre sexe est-il si ignoble qu’il gangrène tout ce qu’il effleure ? Messieurs, votre bite est-elle si étanche que vous ne craignez pas, en vous vautrant dans ces océans de cyprine maintes fois souillés par d’autres queues, d’être infectés ?
Paradoxale, cette attirance. Bizarre, ce désir de fourrer un corps gâté. Étonnant, le pouvoir conféré à ces quinze centimètres de chair dure.
Je suis crue. Je suis grognonne.
« Me maquer avec elle ? Jamais, c’est une salope. Je veux une fille qui se respecte. »
C’est quoi, une « fille qui se respecte » ? Une fille qui s’interdit d’avoir envie. Parce qu’une fille, ça peut, éventuellement, se laisser convaincre. Et encore, une fille, des fois, ça a la migraine.
Et c’est quoi, une fille qui s’interdit d’avoir envie ? Une fille prisonnière de normes pluri-centenaires qui associent respectabilité et libido de panda. Une fille qui aura du mal à jouir, parce qu’elle aura honte. Une fille avec qui vous briderez vos fantasmes, à moins qu’elle ne s’y prête pour vous faire plaisir (le devoir conjugal, et puis parce qu’être coincée n’est pas dans l’air du temps).
Une fille que vous tromperez avec une salope, parce que les normes pluri-centenaires – ça tombe mal – associent virilité et puissance sexuelle, zut de crotte.
Avoir une salope dans son répertoire, très pratique ça : une partie de jambes en l’air perpétuellement à portée de zigounette.
La salope c’est ta femme ta fille ta sœur, mon salaud
Vous a-t-il traversé l’esprit que la salope a, aussi, des besoins d’ordre physique ? Vous a-t-il traversé l’esprit que les femmes (oui, même votre petite sœur votre maman votre nièce) peuvent avoir… envie de sexe ?
Une femme qui s’abandonne dans vos bras n’est pas par définition une dépravée qui ne mérite que votre mépris et la souillure de votre queue.
Et d’ailleurs, un sexe, masculin ou féminin, n’a pas le pouvoir de souiller.
Un pénis n’est pas une arme. Une queue n’est pas une baguette phallique qui abracadabra peut jeter l’opprobre et décider de qui mérite d’être estimé.
J’aime faire l’amour. Je le clame, je l’assume. Je ne me sens pas sale, après. La culpabilité m’a désertée. Je ne me sens plus sale. Agréablement léthargique, ou frustrée parfois. Jamais salie. De même que jamais il ne me vient l’envie de te dégrader. Au contraire, j’espère t’avoir fait du bien. Et ni ton plaisir ni mon plaisir ne sont honteux, mon salaud.
Concession érotique
« L’essence de l’érotisme est la souillure », dit encore Georges Bataille.
Bon, être souillée au sens strict, je veux bien. Après tout, c’est vrai que c’est un peu cracra et gluant toute cette histoire. Littéralement salie, oui… Ta salope pour une heure, OK. Mais c’est bien tout.
Je suis idiote. Naïve. Dans mon souvenir, je fais l’amour avec lui parce que j’ai envie, tout simplement. Sans préambule et sans suite. Dans mon souvenir c’est intense, c’est à la fois basique et beau, pulsionnel et romancé. Partagé. On écrivait l’instant présent. Et après… Les draps sont froissés, peut-être. Nos corps mélangés gardent les traces de l’autre peau. On parle un peu, on rit, nos chemins auraient pu se séparer là, on tombe amoureux parce qu’on a de la chance. J’ai fait l’amour. J’ai le droit. Mon corps est comblé, je le vis bien merci.
Je suis vivante.
Poscript’hommeToi, lecteur pourvu d’une baguette phallique. Sache, tout de même, que tu as un pouvoir magique. Tu peux faire pipi/avoir du plaisir/donner du plaisir/faire un bébé. Si si, c’est magique.
Toi, lecteur pourvu d’une queue/bite/zigounette, sache que je n’ai rien contre toi. Bien au contraire. Je le dis et je le répète, j’aime les garçons. Et les femmes aiment les hommes. Les Don Juan à la quéquette souilleuse ne sont qu’une minorité. Ceci étant, les clichés tels que séducteur VS salope, la maman VS la putain, existent encore dans un coin de ta tête. Et de la mienne, aussi, si je suis tout à fait honnête. C’est là, larvé. Réfléchis. Tu vois de quoi je parle ? Bien. C’est parfait. Maintenant, gratouille, creuse, cherche le pourquoi du comment, et réalise l’infondé.
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L'Assemblée nationale et le Sénat viennent d'adopter définitivement la loi pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes. Nos 60 associations se réjouissent du fait que la loi demande à l'Etat, dès son article 1er, de renforcer la lutte contre le système prostitutionnel pour promouvoir l'égalité entre les femmes et les hommes.
En plaçant la lutte contre le système prostitutionnel au coeur des priorités de l'Etat en matière d'égalité, le Parlement réaffirme que l'exploitation des plus vulnérables et la violence sexuelle extrême que constitue la prostitution sont incompatibles avec tout projet de société visant l'égalité réelle entre femmes et hommes. Le Gouvernement a encouragé cette dynamique en soutenant en séance, par la voix de Najat Vallaud-Belkacem, la nouvelle rédaction de l'article 1, telle que proposée par la députée Marie-George Buffet. Nous nous en félicitons !
Les deux assemblées s'inscrivent ici dans la continuité de l'ensemble des recommandations et résolutions adoptées ces dernières années en matière de lutte contre les violences faites aux femmes et de promotion de l'égalité femmes-hommes :
Alors que des dizaines de milliers de personnes demeurent enfermées dans le système prostitutionnel, nos associations rappellent qu'il est urgent de faire adopter définitivement une loi globale et cohérente visant à faire reculer la prostitution tout en soutenant ses victimes. Dans ce contexte, elles appellent le Gouvernement à concrétiser enfin son engagement en inscrivant au plus vite la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel à l'ordre du jour des deux assemblées pour y être adoptée définitivement.
Le collectif Abolition2012 rassemble 60 associations de soutien aux personnes prostituées et de lutte contre toute forme de violence sexuelle ou sexiste.
Ce soir, je sens que l’ambiance va être chaude, je n’ai pas été très obéissant et risque d’être puni par ma compagne. Que va-t-il m’arriver ? Suspense… La marque Aïe Feel Good ne manque pas d’humour, c’est rafraichissant ! Par chance pour ma compagne, nous avions reçu le Paddle Butterfly Effect d’Aïe Feel Good, une sympathique nouvelle […]
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Mon petit Jojo !
Ça fait tellement longtemps que je ne t’ai pas écrit. Enfin, que je n’ai pas écrit « dans toi ». Je suis tellement désolée mon gros Jojo,mais ce livre que je lis en ce moment est vraiment génial. Quoi ? Ca ne fait QUE deux jours ? Mais deux jours, c’est énorme mon gros Jojo ! Ah je vois ,ça t’a fait du repos. Bref, aujourd’hui, je voudrais te parler de quelque chose de particulier.
J’ai toujours eu le sentiment que les gens étaient à moi.
Vois-tu, je ne suis pas le genre de fille qui a 3456 amis sur Facebook (bon j’avoue, j’en ai supprimé un bon tiers quand j’ai vu que j’allais dépasser la barre des 300), qui est invitée à toutes les soirées, qui ne vit que pour s’amuser, etc. D’ailleurs, tu le sais très bien étant donné que je passe la plupart de mes soirées avec toi. Je tiens à très peu de personnes (et, dans la logique des choses, peu de personnes tiennent à moi).
Mais voilà, comme tout le monde j’ai beaucoup d’amour à donner ! Et, ce n’est pas toi qui vas me contredire, ce mot qu’on utilise un peu dans tous les sens nous donne à tous du fil à retordre. Parce qu’on en voudrait plus, parce qu’on ne sait pas comment le gérer, parce que.. ; j’aimerais bien agrandir la liste mais, en général, ce sont ces deux raisons-là qui priment, et puis en plus, j’ai plus d’inspiration.
Le problème auquel je me trouve confrontée, c’est que, vu que je n’ai pas beaucoup de personnes à qui distribuer cet amour, j’exige « qu’ils me le rendent bien ». Il devient donc poison, souffrance. Je t’aime, donc tu es à moi. Tu n’as pas le droit d’être heureux (heureuse, parce qu’en général ce sont des filles, à commencer par ma mère) tant que ce n’est pas avec moi. Sinon, je vais prendre ça comme une trahison et t’en vouloir, beaucoup t’en vouloir ! Comme dirait ma mère : « c’est patho ».
J’en viens donc à me poser une question : ce sentiment que je ressens est-il vraiment celui que je crois qu’il est (ça va, tu suis toujours ?) ? Il est vrai qu’on dit souvent que la manière dont on se comporte avec autrui n’engage pas forcément ce dernier et qu’il est fort probable qu’il témoigne d’un manque de confiance en soi, ou du moins, un mal-être (tu me rappelleras de faire des recherches sur mon arbre généalogique, j’ai sûrement un lien de parenté avec Freud) .
Avec moi-même, nous avons donc convenu de parler de « possessivité ». Si tu es d’accord, bien sûr. Et il va sans dire que tu l’es. De toute façon, tu n’en as pas vraiment le choix.
Cette possessivité, donc, a des répercussions au quotidien, tant sur ma vie que sur celle des autres (quoiqu’elle en a un peu-beaucoup-passionnément plus sur la mienne).
Un tout petit rien va me mettre en colère, me rendre jalouse et me faire me dire « ahh, voilà, elle s’en fout complètement de moi » ! Tu veux un petit exemple ? J’ai peur que tu aies peur et que tu t’enfuies en courant ; mais heureusement, étant donné que tu es enfermé dans une armoire cadenacée, ça ne risque pas d’arriver.
Comme tu le sais, Maman s’est récemment remariée.
Petit retour en arrière.
Papa et Maman ont divorcé alors que j’avais à peu près 9 ans. De ce fait, je n’ai pas beaucoup la vie de famille avec papa, maman, les frères et les sœurs. Tu me diras « 9 ans, tu n’étais pas si petite que ça ». En effet, mais laisse-moi finir, je te prie. Même marié,Papa était très souvent en déplacement, je ne connaissais donc que Maman. Le terme « connaître » peut paraître un peu fort, mais c’est comme ça que je le ressens. Et ne fais pas cette tête s’il-te-plaît.
Durant toutes ces années, d’avar et d’après divorce, j’ai développé une relation tellement fusionnelle avec ma mère, que j’en étais arrivée à ne plus faire la différence entre ce qui faisait partie de ma personne et ce qui faisait partie de la sienne. Autrement dit, elle a une telle emprise sur moi (je parle au présent, car ceci est toujours d’actualité), que je suis incapable de savoir si je prends une quelconque décision, si j’adopte une quelconque attitude parce que c’est ce qu’elle aurait fait elle, ou si c’est parce que c’est ce que j’aurais fait moi. Ou alors elle est capable de faire s’écrouler tout un projet que j’aurais fignolé avec enthousiasme en prononçant la seule phrase « je trouve ça sans intérêt », le tout d’un air détaché.
Entre nous, je pense que, malgré cette forte complicité qu’il y a entre ma mère et moi, mon mal-être provient en grande partie de cette relation ; de cette place équivoque que nous occupons l’une pour l’autre ; de ce cordon que je -que nous n’arrivons pas à couper (parce que, oui, même si cela me rassure énormément le fait qu’elle prenne quasiment toutes les décisions de ma vie à ma place ne m’aide pas beaucoup).
Peu à peu, j’essaye de prendre du recul, de construire ma propre personne, d’arrêter de croire posséder les gens, mais c’est un travail long et difficile.
Revenons-en donc à notre exemple. J’ai eu énormément de mal à accepter le fait qu’elle se remarie. Aujourd’hui encore, il m’arrive (euphémisme, litote, comme tu voudras), d’être jalouse de ce nouveau mari – Qu’est-ce que tu dis ? « Complexe d’Oedipe ? » Absolument pas.
Quand ils s’enferment tous les deux sur le balcon pendant des heures pour fumer, parler, ça m’énerve. J’ai l’impression qu’elle m’oublie. Quand ils sont dans le salon et que j’assiste à leurs niaiseries à deux balles, ils m’exaspèrent. Quand on est tous les trois, à deux voitures, que j’ai déjà décidé que j’allais monter avec elle, et que lui prendrait sa propre voiture, mais qu’elle me dit « tu prends ma voiture, et moi je monte avec lui », un fort sentiment d’injustice s’empare de moi. C’est grave, hein ? Oui, je sais, pas la peine d’enfoncer le clou.
En parallèle, je vis la même situation avec ma cousine, mariée depuis peu. Mon ressenti, c’est qu’il me l’a piquée. On était tellement proches, même toi tu sais qu’on formait un club toutes les deux (oui un club à deux, et alors…) ! Mais maintenant, tout a changé.
Elle ne me parle plus autant qu’avant, on ne rigole plus à s’en forger les abdos, elle n’a plus le réflexe de me tenir au courant des « événements de sa vie » (si tu savais le poignard que j’ai reçu dans le dos quand j’ai appris par hasard qu’il l’avait demandée en mariage de manière grandiose six mois auparavant..).
Autour de moi, on sait très bien que je suis comme ça, et que ça me fait souffrir. D’ailleurs, ça fait aussi souffrir ma mère (peut-être pas autant que moi, mais un petit peu quand même). Parce que oui, imagine : tu fais les magasins avec ta fille (je sais, tu n’en as pas, mais je t’ai dit d’imaginer, roh!), et là, elle sort tout naturellement : « on est bien là, toutes les deux, sans lui… », en parlant de l’homme qu’elle vient rencontrer et qui la rend toute « waouh… ».
A plusieurs reprises, on m’a confié « j’ai LA solution à ton problème ». Mes yeux se sont alors mis à briller, j’ai senti l’excitation monter en moi, puis j’ai dit « c’est quoi, c’est quoi, dis-moi c’est quoi, vite vite ! » puis je me suis entendu dire « trouve toi un mec ». J’ai vite déchanté. Non pas quel’idée soit mauvaise, bien au contraire : je suis jalouse de toutes ces personnes en couple (« je haiiiis les couples, qui me rappellent que je suis seule »), j’ai donc deux options :
1) Soit ces personnes dont je suis jalouse redeviennent célibataires (mais ça, ce serait vraiment pas cool pour elles) ;
2) Soit je « m’ajuste à leur niveau », en me mettant moi-même en couple. Mais là encore, un problème se pose. On n’achète pas sa moitié (car, oui, je suis à la recherche de ma moitié, si quelqu’un l’a vue, ce serait gentil de me faire signe) comme on achète une jolie chemise (mais j’avoue que quand je cherche une chemise, j’ai aussi du mal à en trouver une à mon goût. Mais toujours moins qu’une moitié).
Ceci, à défaut d’être « LA » solution, est déjà « une » solution. Une solution provisoire.
Je lance donc un appel, à toi qui me lis : non, je rigole, ce site disposant d’un public majoritairement féminin, ce n’est sûrement pas ici que je trouverais mon bonheur.
Blague à part, j’envoie plein d’amour (oui, encore !), à toutes les personnes qui, comme moi, ont le malheur d’être possessives, jalouses, et tous les défauts qui vont avec. Je doute qu’il y ait un remède miracle à ce problème, mais, à ce qu’il paraît « ne t’inquiète pas miss, ça partira en grandissant ».
En attendant, heureusement que je t’ai avec moi, mon gros Jojo. Je te laisse, il faut que j’aille vider le lave-vaisselle.
Pleins de bisous partout partout !
Moi.
Cet article Cher Jojo -Le 24/07/14 est apparu en premier sur I'm not Bitch.