Alors que les attaques du système capitaliste contre les droits des travailleurSEs se multiplient en France et dans le monde, il est urgent d’en appeler à la solidarité de toutes et tous.
Nous, travailleurSEs du sexe, subissons une répression de plus en plus forte de la part de l’État, renforçant notre stigmatisation déjà très présente dans la société. Le délit de racolage toujours en vigueur, les débats autour du projet de loi de pénalisation de nos clients et la cascade d’arrêtés anti-prostitution dégradent nos conditions de travail, renforcent notre précarité et font le jeu de nos exploiteurs, proxos et patrons. Nous demandons par la décriminalisation du travail sexuel, l’obtention du droit commun afin d’obtenir des moyens pour lutter contre notre exploitation.
À l’heure où de nombreuxSEs travailleurSEs se battent pour préserver leurs droits, la logique de la hiérarchisation des travailleurSEs par nos gouvernants ne doit pas avoir lieu dans nos rangs. Les politiques d’austérité, dernièrement la loi Macron, frappent en premier lieu les plus précaires d’entre nous, les femmes, les jeunes, les LGBTI, les étudiantEs, les immigréEs et les sans-papierEs, les chômeurSEs etc. Pourtant en lutte, ces travailleurSEs sont souvent invisibilisÉEs, absentEs du discours public, manquant de moyens et de droits pour s’organiser.
En effet, à l’ère du capitalisme mondialisé et néolibéral, les travailleurSEs sont de plus en plus mobiles, dé-contractualiséEs, isoléEs et sans lieu de travail fixe. Ces conditions de travail, notamment très présentes dans les industries du sexe devraient nous faire réfléchir aux moyens d’inclure les travailleurs et les travailleuses qui ne ressemblent plus à la classe ouvrière « classique ». Ces conditions de travail qui nous exposent à une plus forte exploitation appellent à un soutien concret à l’auto-organisation et à la syndicalisation de ces travailleurs et travailleuses, à la production d’information juridique traduite dans les langues parlées pour connaître ses droits et à l’accompagnement juridique contre les violences policières et les exploiteurs. Surtout, ces conditions appellent à une solidarité qui passe par un soutien matériel et politique des syndicats et des organisations aux luttes de touTEs les travailleurSEs.
À l’heure où la répression des mouvements sociaux grandit, notamment par les condamnations successives de militantEs et à travers le projet de loi sur le renseignement, le contrôle de la population est devenu l’un des mots d’ordre du gouvernement Valls. C’est pourquoi le STRASS donne RDV aux travailleurSEs du sexe et à touTEs les travailleurSEs en lutte dans la rue pour la manifestation du 1er mai !
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