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Participer à une soirée où toutes les femmes sont des dominatrices (non professionnelles qui plus est), où tous les hommes aiment se soumettre à celles-ci et où tous les couples sont exclusivement composés d’une Maîtresse et de son esclave, est-ce possible ? Cela existe-t-il vraiment ?
Eh bien oui et cela fait bientôt 4 ans d’ailleurs ! Il s’agit de la Nuit Girl Power qui, 8 à 10 fois par an, accueille jusqu’à 80 personnes dans des lieux toujours exceptionnels comme celui où elle se déroule actuellement : un superbe loft privé, chic et chaleureux situé dans le 11ème arrondissement de Paris (entre Père-Lachaise et Belleville).
Ouverte aux personnes et aux couples débutants, la Nuit Girl Power est le rendez-vous parfait pour celles et ceux qui souhaitent vivre leurs fantasmes dans une ambiance détendue, sensuelle et rassurante. C’est aussi l’occasion parfaite pour les personnes plus expérimentées d’y faire de nouvelles rencontres, d’entrer en relation avec des personnes différentes de celles que vous pouvez croiser dans les autres soirées SM parisiennes.
Mais en dehors du fait que la Nuit Girl Power vous permet, contrairement à ce qui se fait ailleurs, de rencontrer exclusivement des dominatrices non professionnelles qui sont présentes uniquement pour le plaisir, quelles sont les qualités qui font d’elle une nuit unique ? En premier lieu, la discrétion totale y est assurée. Seules les personnes ayant réservé et payé leurs places connaissent l’adresse exacte du loft où elle a lieu. Ensuite, la formule tout compris est à la fois économique et vous simplifie les choses au cours la soirée. L’achat de vos places comprend non seulement l’entrée (il faut bien payer la location de l’espace) mais également les boissons (Champagne, alcools, bières, jus de fruits, sodas…) à volonté ainsi que le buffet offert. Enfin, l’équipe de la Nuit Girl Power vous reçoit de façon chaleureuse, un accueil qui vous mettra en confiance et rassurera les plus timides.
Quelles sont les pratiques les plus courantes lors de la Nuit Girl Power ? En voici une petite liste non exhaustive : fétichisme des pieds, léchages des bottes, cuissardes et chaussures, bondage, shibari, fessées, martinet, cravache, humiliations physiques, humiliations verbales, dressage, promenade en laisse, utilisation comme soubrette, pinces aux tétons et ailleurs, etc. Etant bien entendu qu’aucune pratique n’est jamais imposée à personne contre sa volonté, le respect des goûts et préférences de chacun est toujours respectée à la Nuit Girl Power !
Vous voulez en voir et en savoir plus sur la Nuit Girl Power ? Premier conseil : visitez sans attendre le site web officiel de la soirée. Vous y trouverez de nombreuses photos du lieu, d’autres photos de l’ambiance qui y règne (même si elle est bien plus chaude et SM en réalité mais par discrétion pour les participants aucune photo n’est prise lors de ces pratiques qui doivent rester intimes), les réponses à la plupart des questions que vous pouvez vous poser, les tarifs et le nombre de places encore disponibles.
Le site web est ici : www.nuitgirlpower.com
Et si vous vous posez encore des questions après avoir visité le site web et lu son contenu ? Alors suivez notre second conseil : vous pouvez joindre l’organisateur (Francis) par téléphone (attention, il ne répond pas aux numéros masqués) ou par texto/SMS.
Téléphone (tous les jours de midi à minuit) : 06 58 67 61 95 (en cas d’absence envoyez un texto/SMS).
Prochaine Nuit Girl Power : samedi 28 mai 2016.
Il y a environ deux semaines, le cabinet d’études de marché Technavio a révélé ses conclusions quant à l’avenir des produits destinés au bien-être sexuel. Si ses analystes ont calculé juste, “les sextoys, les contraceptifs, les lubrifiants, la lingerie exotique et les tests de grossesse” sont promis à un bel avenir. D’après la société britannique, le secteur va connaître un taux de croissance annuel de 7,07% entre l’année en cours et 2020 (sans préciser la taille du marché). Si l’on se fie aux estimations du FMI, ce marché jadis dominé par les infréquentables sex-shops va donc croître presque deux fois plus rapidement que le PIB mondial en 2016.
Pour justifier son optimisme, Technavio invoque plusieurs nouvelles tendances. Les consommateurs seraient de plus en plus à même d’expérimenter de nouvelles pratiques sexuelles, encouragés par leur exposition grandissante “à Internet, à des émissions et à des fictions à caractère érotique”. Le souci croissant du public pour le sexe sans risque le pousserait également à se montrer plus “compréhensif” vis-à-vis du marché du bien-être sexuel. Enfin, “des changement dans les pressions sociales et les positions morales” auraient modifié son image auprès des consommateurs.
Technavio affirme que l’innovation est l’autre clé de la future croissance du marché du bien-être sexuel. A en croire le cabinet d’études, la nouvelle popularité des imprimantes 3D permet aux fabricants de sextoys de se défaire des “formes crues et des images indécentes” qui leur sont associées en créant des produits qui mêlent “design unique et fonctionnalités avancées”. Les jouets pour adultes amateurs de quantified self, l’impression en relief de sextoys prêts à l’emploi : “Grâce aux canaux numériques qui font la promotion de ces produits, les perspectives de croissance du marché (…) seront positives dans la période pronostiquée”, assure l’étude.
L’avenir dira si Technavio a vu juste, mais l’intérêt du public pour le bien-être sexuel sophistiqué semble bel et bien débordant. Il y a deux jours, le fabricant PicoBong a lancé une campagne de crowdfunding dans l’espoir de récolter les fonds nécessaires au développement d’une application qui permettra de contrôler ses sextoys à distance. L’objectif de 10 000$ a été atteint en moins de 24 heures. Les soutiens ont tout de même continué à affluer : à un mois de la fin de la campagne, 25 000$ ont déjà été promis à PicoBong.
Cette formation organisée par la délégation du Mouvement du Nid du Morbihan s'adresse aux acteurs et actrices des secteurs médico-social et éducatif, aux bénévoles associatifs, aux parents... Face aux risques encourus par les jeunes aux prises avec le harcèlement en ligne, nos intervenantEs poursuivent trois ambitions : repérer, prévenir et accompagner.
Infos pratiques24 Mars 2016
08h45 à 17h30, Amphithéâtre Paul Ricoeur, Lycée Dupuy de Lôme, rue Le Coutaller à Lorient.
Formation gratuite, entrée sur inscription, attestation de présence disponible.
merci d'utiliser notre formulaire !
Avec le soutien et en présence de madame Marie-Claude Venant, Chargée de mission pour les droits des femmes et pour l'égalité Femmes-Hommes du Morbihan,
et madame Marion Clément, Chargée de mission pour les droits des femmes et pour l'égalité Femmes-Hommes du Finistère.
Dans le cadre de la Convention régionale et académique pour l'égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système éducatif, signée le 4 décembre 2014, la question de l'éducation à l'égalité et au respect fait partie des axes prioritaires.
Parmi les thématiques de prévention développées par le Mouvement du Nid, celles de l'égalité filles-garçons, de l'éducation à une sexualité libre et sans violences, du respect de chacun et de l'estime de soi sont essentielles pour favoriser des attitudes responsables et donner des signaux d'alerte chez les jeunes.
En 2016, le Mouvement du Nid vous propose une journée d'étude pour aborder les risques de cyber-violences chez les jeunes. Ces phénomènes récents, qui s'avèrent être en plein développement, restent encore méconnus et les jeunes victimes insuffisamment prises en charge.
La matinée sera consacrée à l'approfondissement du rapport des jeunes à l'identité virtuelle, en particulier sur les réseaux sociaux. Nous analyserons ce que recouvre la notion de cyber-violence afin d'en montrer les aspects sexistes et sexuels et les risques encourus par les jeunes. Nous examinerons des situations concrètes de cyber-harcèlement, de chantage sexuel et d'entrée vers la prostitution. Ce sera l'occasion d'étudier comment l'identité virtuelle travaille le rapport au corps, notamment par la pornographie.
L'après-midi, l'étude de cas pratiques permettra de faire le point pour aider les jeunes à se protéger et à déjouer ces risques de violences.
journée de formation interdépartementale "De l'identité virtuelle aux risques réels chez les jeunes" Programmepar Victor Portier, responsable de formation à l'association E-enfance qui lutte contre les cyber-violences (harcèlement sexuel et autres formes de violences).
Par Aude Ventejoux, chercheuse en psychologie à l'Association ARCA de Tours (service de criminologie et victimologie appliquées).
Par Christine Laouénan, journaliste, écrivaine, formatrice.
Par Dr Judith Trinquart, médecin légiste, spécialiste de la prise en charge médico-judiciaire des victimes des violences sexuelles.
Secrétaire générale de l'« Association Mémoire traumatique et victimologique »
avec Dr Judith Trinquart, Aude Ventejoux, Victor Pottier et Christine Laouénan.
Peut-on encore désirer quand le sein est touché ? Le cancer du sein touche 50 000 femmes en France chaque année. 1 femme sur 8 sera un jour concernée. Cette maladie a cette particularité qu’en plus de poser un diagnostique au risque mortel, elle touche directement à cet organe féminin par excellence. “Couvrez ce sein...
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«Il y a une quinzaine d’années», lorsque Régis Froidevaux rejoignait Juragai, «l’homo c’était, dans l’esprit populaire, la folle qui dansait nue sur un char de la gay pride.» Depuis, un sacré progrès: «A présent, les Jurassiens voient les homosexuels comme n’importe qui, comme leur voisin, comme leur coiffeur – enfin, non, mauvais exemple! – comme leur dentiste, comme monsieur et madame Tout-le-monde.» Le Delémontain de cœur, aujourd’hui âgé de 36 ans, se félicite d’avoir œuvré à la normalisation. En 2003 par exemple, Régis participait à l’organisation de la Pride de Delémont, essuyant injures et menaces, telle que celle de recouvrir de purin l’avenue sur laquelle devait se dérouler la marche.
«Choqué en bien»
Et malgré tout, à la clé, un succès. «Quand on a démarré le cortège, j’ai vu des centaines de personnes agglutinées sur les bords de la route. Un vieux monsieur m’avait même dit qu’il avait été ‹choqué en bien›, c’était complètement dingue.» L’acceptation populaire l’avait touché. Quel chemin en quinze ans: «A l’époque jamais on aurait osé s’afficher, se faire prendre en photo pour un journal.»
Petit à petit, Juragai est parvenu à faire partie du paysage associatif de la région, à devenir un interlocuteur respecté. Pourtant, lorsque Régis réjoignait Juragai, ce n’était pas pour l’activisme politique, mais pour la rencontre – un mot qui revient souvent sur ses lèvres. «Jusqu’à 19 ans, je n’avais aucun contact avec le milieu, je n’avais aucun modèle», raconte-t-il. «Je n’ai jamais eu de problème avec mon homosexualité. Je ne suis pas quelqu’un d’anxieux et je ne me pose pas dix milles questions sur le pourquoi du comment.»
Lorsqu’il raconte son coming out, il le fait ainsi, en trois temps: «Le premier jour, je mets un nom sur mon cas, ‹ je suis homo ›. Le lendemain, je rencontre Mathieu (son compagnon). Le surlendemain, j’annonce à ma mère que je viens souper le soir même, non pas avec une copine, mais avec mon copain.» Les angoisses pré-coming out, très peu pour lui. Une démarche moins aisée pour certains; Régis en est conscient. Offrir des modèles aux jeunes, un contact avec la communauté, c’est aussi l’une des raisons qui le pousse à poursuivre sont engagement associatif. Outre le combat politique, l’association participe au Pôle Prévention du canton du Jura et se rend dans les événements festifs (Les fours à Chaux, Le chant du Gros), dans les écoles aussi, pour sensibiliser les jeunes aux questions liées à l’orientation sexuelle.
Où sont les jeunes?
Juragai est très actif, tout d’abord par ces rencontres «conviviales» se déroulant plusieurs fois par mois. Elle compte 140 membres, dont une cinquantaine d’actifs. Régis écrit tous les deux mois le bulletin d’information de l’association, version papier. Il est convaincu que «son bébé» aide à fidéliser les membres. La moyenne d’âge? 47 ans… «Lorsque je me rends aux activités, je suis souvent le plus jeune», déplore le grand bonhomme qui s’inquiète de l’avenir de l’association, dans dix ou quinze ans. «Les jeunes ont les tchats internet, les soirées dans les grandes villes, etc.»
L’association cherche à recruter des jeunes membres, notamment pour participer à des actions de sensibilisation, mais c’est difficile. L’argument de Régis: «Venez soutenir l’association qui vous soutient!» A présent, Régis vit dans le village d’origine de son partenaire, Mathieu, à Tramelan, dans le Jura bernois, mais il reste très attaché à sa ville natale, le chef-lieu jurassien. Il travaille à Delémont, comme infirmier urgentiste, et y est par ailleurs guide touristique. Ses marottes: L’histoire, la nature, les randonnées, les gens… Un amoureux du partage et de la fameuse «convivialité jurassienne».
VISITE GUIDÉE ET CONVIVIALITÉRégis organise des visites guidées de la ville de Delémont, l’une d’elles notamment dédiée au passé industriel de la ville, en lien avec les mines de fer. «Parler de ça, dans ce magazine… je sais pas.» Si si, pour les passionnés d’histoire, comme lui. Pour le contacter, le site atpm.ch
Les premiers et les troisièmes vendredi du mois se déroulent des soirées conviviales dans les locaux de Juragai : film, discussion, jeux, etc. «L’occasion de rencontrer des indigènes, de boire un verre et de faire des connaissances.» juragai.ch
«Pour se ressourcer», une belle balade sur les crêtes du Chasseral, ou, si vous avez plus de temps, dans les préalpes appenzelloises ou aux Grisons. Petit côté écolo: «Pas besoin de traverser les océans pour se ressourcer: tu peux le faire en Engadine… même si, c’est vrai, la concentration de mecs au mètre carré sur Grindr y est plus faible.»
C’est une cérémonie à laquelle n’ont assisté que quelques manchots interloqués. Un drapeau arc-en-ciel a été déployé cette semaine en Antarctique. Des militants de l’ONG américaine Planting Peace ont ainsi solennellement déclaré le territoire austral «premier continent LGBT-friendly». «En voilà un, il en reste six autres!» a lancé l’organisation sur son site web.
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Engagée depuis 2003 dans des projets humanitaires, Planting Peace s’est surtout fait connaître en 2013, quand l’organisation a acquis une maison du Kansas voisine de la Westboro Baptist Church, une secte violemment homophobe, auteure entre autres de l’infâme slogan «God Hates Fags». Repeinte au couleurs de la communauté, la Rainbow Equality House est devenue un lieu de militantisme et de fêtes, où l’intolérance et la haine sont défiées avec courage et humour.L’expédition des joyeux idéalistes au pôle Sud s’inscrit dans le même cadre. «C’était un honneur de faire transporter le drapeau de la Fierté à travers l’Antarctique», a expliqué Aaron Jackson, directeur de l’organisation, «et Planting Peace n’arrêtera pas de se battre pour les droits des LGBT jusqu’à ce que toutes les minorités de genre et d’orientation jouissent de tous leurs droits fondamentaux partout dans le monde.»
La somnophilie est l’attirance pour des partenaires endormis ou inconscients. Au Japon, c’est un fantasme si courant que les fabricants de love doll proposent des modèles de jeunes femmes en silicone aux yeux fermés. Pourquoi ?
Lorsque Roméo se suicide, devant le corps de sa Juliette bien-aimée qu’il prend pour un cadavre, il meurt en vain car Juliette dort. Et quand Juliette se réveille, c’est trop tard. Alors elle se suicide à son tour. Au théâtre et à l’opéra, ce terrible quiproquo constitue le sommet de la tragédie. La plupart des spectateurs en ont le cœur serré. Mais certains réagissent autrement : en imagination, prenant la place de Roméo, ils enlacent le corps inerte de Juliette et profitent d’elle. Ce scénario masturbatoire constitue une catégorie à part entière dans la typologie des paraphilies. Il est souvent associé au sadisme. Parfois même la nécrophilie. Il est apparenté au viol. Et s’il cachait d’autres motifs ? Pour en explorer les méandres, direction le Japon.
Des bordels spécialisés dans la somnophilie
Il existe des clubs au Japon où des hommes paient pour toucher une prostituée qui feint de dormir. Ce service sexuel se nomme yobai - «la visite nocturne» - et permet aux clients de s’introduire dans le huis clos d’un fantasme presque onirique… La pièce où la jeune femme travaille – comme un décor de cinéma – reproduit fidèlement une chambre de jeune fille. Quand ils en poussent la porte, en tapinois, les clients deviennent des acteurs. La dormeuse allongée sur son lit, porte un uniforme de joshikosei (collégienne) ou un pyjama rose, et porte un masque sur les yeux. Son souffle régulier, profond, comme celui d’un sommeil simulé, encourage les clients à frôler le corps sans défense. Quand ils relèvent doucement la jupe, et que leurs caresses se font plus précises, la fille se met à gémir. Rêve-t-elle d’un amant ? Profitant de ce songe érotique, les hommes assouvissent leurs désirs.
Le fantasme de l’homme sans visage
S’ils le lui signifient, la jeune femme peut faire semblant de se réveiller. Même éveillée, cependant, elle n’ôte pas son masque, car le fantasme des visiteurs c’est de rester dans le noir. Ils aiment l’idée de faire l’amour à une inconnue qui ne connaîtra jamais leur visage. Ils aiment aussi l’idée qu’elle garde le masque afin de protéger sa propre identité… Dans ces clubs qui – officiellement – autorisent toutes les pratiques sexuelles sauf la pénétration vaginale, les filles ne sont pas considérées comme des prostituées mais comme des amatrices attirées par l’idée d’un jeu à l’aveugle, à la fois très rentable et très excitant. Derrière l’impunité du sommeil (ou du masque), les filles jouent à rester dans cette sorte d’entre-deux onirique, de mirage impalpable que l’obscurité garantit. Au «réveil», elles feront semblant d’avoir eu un songe humide. «Rien n’a eu lieu. Tout ça n’était qu’un rêve».
Le fantasme de la femme sans tache
Si tout ça n’était qu’un rêve, alors tout devient possible. L’intérêt principal de la somnophilie, c’est qu’elle autorise les hommes et les femmes à faire des choses qu’ils-elles peuvent ensuite faire semblant d’ignorer. Dans le roman Cinq Amoureuses (1686), l’écrivain Ihara Saikaku décrit déjà ces étreintes étranges qui consistent à jouir d’une femme sans la réveiller. Est-ce possible ? «Après la cloche de 7ème heure (4h du matin), Moemon dénoua son pagne et, dans le secret de l’obscurité, glissa doucement son corps nu sous la couverture, enflammé de désir. D’un cœur impatient et sans aller jusqu’à échanger des paroles, il prit son plaisir. Puis […] il se retira sur la pointe des pieds.» Rencontre bizarre : la partenaire de Moemon est restée endormie pendant cet ardent coït ! Elle se réveille le lendemain comme si de rien n’était. Pure, vierge et intouchée. L’ignorance est mère de toutes les vertus.
Le sommeil c’est la liberté
A la même époque, de nombreuses estampes érotiques montrent des femmes qui font semblant de dormir dans le lit conjugal tandis qu’un amant les pénètre en catimini… Si jamais le mari se réveillait, la femme pourrait toujours plaider l’inconscience. Dans La Confession Impudique (1956), Tanizaki évoque ce fantasme d’une femme enivrée par son mari qui abuse d’elle – avec sa tacite complicité – et s’arrange pour qu’elle découvre les photos qu’il a prises de son corps inconscient… Dans Les Belles Endormies (1961), Yasunari Kawabata décrit une maison de passe dans laquelle les jeunes filles sont endormies à l’aide de somnifères si puissants que l’une d’elles ne se réveille plus… Ainsi qu’Alain Walter le souligne, dans Erotique du Japon, les histoires de somnophilie sont indissociables de coutumes anciennes qui consistent – à la Cour aussi bien qu’à la campagne – à rendre visite la nuit, dans l’obscurité, en silence, sans donner son nom, aux femmes que l’on courtise. Koi wa yami. «L’amour, ce sont les ténèbres».
La nuit tous les cœurs sont épris
Même avec une poupée, l’amour relève du jeu d’illusion. Au Japon, les firmes se font un devoir de proposer ce qu’elles appellent une sleeping beauty. Pratiquement toutes possèdent en catalogue une love doll surnommée me toji («aux yeux fermés») ou tsumuri me («aux yeux clos»). La firme 4Woods par exemple propose la star de son catalogue, Lilica, en version Lilica nemuri (Lilica qui dort). La firme Orient Industry vend une poupée nommée Yume (Rêve).
Quand les poupées n’ont pas les yeux fermés, elles sont parfois conçues avec des paupières lourdes, qui leur donnent l’air d’être épuisées. C’est notamment le cas de Madoromi (dont le nom signifie «s’assoupir»), une jeune fille au bord de la narcose, commercialisée par la firme Level D… sur le modèle de la Pieta. Son créateur, Sugawara, affirme s’être inspiré des peintures de la Renaissance, dans lesquelles «Marie a souvent ce regard vers le bas…», dit-il. Ce regard de la Vierge en douleur l’inspire beaucoup : «Peut-être parce que cela dégage une forme de pureté. Je crois que les hommes veulent préserver l’innocence de la poupée. Elle possède quelque chose qu’il faut protéger : une histoire d’amour inavouée, un secret lourd à porter, un coeur brisé… Moi je ne décide pas, je ne crée pas d’histoire. C’est au client d’imaginer ce qui rend la poupée si mélancolique».
«L’intimité la plus complète…»
Lorsqu’elle dort, ou sombre, la poupée donne l’impression qu’elle se retire hors du réel. Eternellement étrangère à l’homme, inconsciente des actes qu’il accomplit sur son corps, la poupée reste plongée dans sa léthargie, préservée par l’ignorance d’un monde qui ne peut pas l’atteindre. Le sommeil la protège. Mais le sommeil, en même temps, la rend vulnérable. C’est ce paradoxe qui fait tout l’intérêt de la somnophilie. Parce que la personne endormie se coupe de vous tout en s’offrant à vous –totalement absente et présente à la fois–, elle devient l’objet le plus désirable au monde : celui qui se donne, tout en restant inaccessible. «L’intimité la plus complète, l’abandon de soi à l’autre ne se réalisent pas dans l’union sexuelle mais dans la vision du visage. C’est là que l’être se révèle», explique Alain Walter (1), en vibrant. Lorsqu’une personne dort, elle cesse de mentir et de jouer un rôle. Elle est elle-même (pour autant qu’on puisse être «soi-même») et se dévoile : plus nue que nue.
Eloge de la fuite
Le fait que leur love doll soit «ailleurs» autorise les propriétaires à sonder son visage, en quête du mystère qu’elle représente. Dans ce mouvement de la regarder, il y a une forme de jouissance infinie. C’est en tout cas ainsi que certains propriétaires de «belle endormie» présentent leur relation : les photos qu’ils prennent d’elle sont tantôt intitulées «La Poupée qui rêve» (Yume miru dôru) tantôt «Au pays des merveilles» (Fushigi no kuni e…) et s’accompagnent de commentaires où perce une forme de mélancolie. «La poupée, quel rêve fait-elle ? A quoi pense-t-elle. Quoi… Cette pensée absurde me traverse…». Ou bien : «Un début d’après-midi pendant les vacances d’été, lisant un livre elle s’assoupit […]. La voilà accueillie au pays des merveilles, où elle s’est en allée.» Celle qui «s’en est allée», de l’autre côté du miroir, laisse donc son propriétaire face à lui-même. Niant sa présence, éliminant toute possibilité d’une communication visuelle, la poupée aux paupières closes invite le propriétaire à lui aussi fermer les yeux et, ce faisant, à la suivre dans un monde où l’on s’absente.
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A VENIR : Un Désir d’Humain. Les love doll au Japon, d’Agnès Giard, éditions Les Belles Lettres (sortie en septembre 2016)
NOTE
(1) Erotique du Japon classique, d’Alain Walter, Paris, Gallimard, 1994, p. 180.
A LIRE : Kawabata Yasunari, Les Belles Endormies, traduction de R. Sieffert, Paris, Albin Michel, 1970 (1966).
ILLUSTRATION : Yume, love doll de la firme Orient Industry.