Le sujet des enfants transsexuels est un sujet très important mais délicat qui ne laisse que peu de
traces dans la presse francophone. Les quelques familles respectueuses qui tiennent à accompagner leur enfant prennent de grande précautions pour se protéger et pour protéger leur enfant
de la presse et de toutes les tentatives de prise de pouvoir de ceux qui ne supportent pas que des enfants puissent suivre leur propre chemin. Je ne peux que leur donner raison. Les quelques
articles de la presse anglo-saxonne qui reportent des cas dans lesquels le système scolaire intègre de manière respetueuse un enfant en transition suscitent des réactions d’une violence
incroyable de la part des fondamentalistes de tous bords. Les rares cas relatés par la presse européenne concernent tous des adolescent-e-s, mais leur parcours est loin d’être simple.
par
Marie-Noëlle Baechler, vrais-visages.net, 20 février 2008
J’ai
néamoins trouvé
une liste de témoignages d’enfants parfois
accompagné de leurs parents sur le site d’Andrea James.
Les autres références proviennent de l’entourage plus ou moins direct de ces enfants :
Ce même site contient
des recommandations pour faciliter une transition
précoce
Trans Youth Family Advocates est une ONG
destinée à assister les familles pour leur permettre d’accompagner
de manière respectueuse leurs enfants à l’identité de genre atypique dans leur évolution.
Just Evelyn, la mère d’un enfant à publié son propre
témoignage
Le site de
Lynn Conway contient l’histoire de deux adolescentes européenne telle qu’elle a été relatée par la presse du vieux continent :
Le témoignage de
Joanna
L’histoire de Nicole
La presse britanique a relaté quelques cas de familles assez fortunées pour envoyer leur enfant aux Etats-Unis afin de contourner les blocages du système de santé britannique (et les préjugés de
certains médecins).
C’est le Dr Peggy T. Cohen-Kettenis de l’université libre d’Amsteram qui a fait un travail de pionnier en créant un protocole adapté aux adolescent-e-s ayant besoin de réaliser une transition
précoce. Ce travail a été d’autant plus difficile qu’elle a du faire face à une très forte opposition pour le mener à bien.
Son ouvrage qui
commence à dater un peu (il a été publié en 2003)
Ses
publications académiques sur ce sujet
Le chapitre 13 des
Principles of transgender medicine and
Surgery est également écrit par le Dr. Cohen-Kettenis et il traite du même sujet.
Vous constaterez l’absence totale de référence en langue française dans cette liste. Etant donné que les références de qualité en matière de
transsexualité font encore presque
complètement défaut dans cette langue (ce qui s’en rapproche le plus est l’ouvrage
changer de sexe d’Alexandra Angst-Merelle), il n’est pas surprenant que les informations
en ce qui concernent les enfants et les adolescent-e-s transsexuel-le-s soient complètement absentes.
http://www.vrais-visages.net/spip.php?article28
[Allemagne]
Mobilisation en faveur d’une trans de 11 ans- Le cas d'une préadolescente inquiète
les associations LGBT allemandes et européennes. Cette jeune trans berlinoise risque de se retrouver en institution à la demande de son père. Selon la mère, un cas de
transsexualisme réprimé dans la famille du père expliquerait en partie l'hostilité de ce dernier à l'idée d'une transition.
LIRE (360°, 1er février 2012)
[actu] 'ALEX' DOIT ETRE INTERNÉE
La jeune transsexuelle Alex se définit et vit comme une fille. Mais la Cour d'appel a décidé que c’est sa mère qui avait induit sa transsexualité. La
fillette est sur le point d’etre internée dans un service psychiatrique.
> LIRE sur
Yagg (ICH BIN EIN BERLINER QUEER, 24 mars 2012)
Alex (C) Privé
Pétition internationale
Le mouvement de solidarité qui s'est constitué autour d'Alex provient également de militant_e_s pour les droits humains. Lundi, à 15h, l''Aktionsbündnis Alex' („Alliance directe“ pour Alex)
organise un rassemblement devant le Ministère berlinois pour l'éducation, la jeunesse et les sciences. Le mot d’ordre est : "Stop à l'internement psychiatrique forcé d’Alex !“. "Ce n’est pas un
cas isolé, précise l'appel, la contrainte et les pressions psychologiques exercées par les institutions comme l'assistance sociale et la Charité représentent une violence structurelle ! Chaque
genre et chaque identité de genre sont un droit, pas une maladie !“
Une pétition en-ligne a également été initiée par la militante britannique trans’ Katrina Swales sur change.org. Cette pétition est adressée au maire de Berlin, Klaus
Wowereit, et affirme : "Cette jeune fille est en train d'apprendre que ses sentiments sont erronés, et elle sera conduite au même déni qui a coûté la vie à tant de personnes transgenres". Plus
de 9 000 personnes ont déjà signé la pétition.
Et Alex dans tout ça ? Elle a demandé à être accompagnée par un_e thérapeute pour l'aider à affronter cette épreuve. Mais les services de l'assistance sociale ont refusé. (ICH BIN EIN BERLINER QUEER, 24 mars 2012)
Un exemple de la transphobie véhiculée par des médias "téléguidés"...
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Un magazine américain accuse Angelina Jolie de transformer sa
fille Shiloh en garçon
Angelina Jolie transforme-t-elle sa fille Shiloh en garçon ? C'est la question qu'un tabloïd
américain pose en couverture cette semaine, provoquant la protestation des organisations LGBT.
(source : E-llico, 04/03/2010)
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Angelina Jolie transforme-t-elle sa fille Shiloh en garçon ? C'est la question qu'un tabloïd
américain pose en couverture cette semaine.
Selon le magazine "Life & Style", Angelina Jolie refuserait de laisser sa fille de trois ans porter des robes et l'appellerait John.
L'article cite ensuite des "avis" d'experts sur le comportement "préjudiciable à l'enfant" prêté à la star.
"Les petites filles n'ont jamais été des femmes auparavant. Ils ont besoin d'aide, ils ont besoin de conseils", affirme dans le magazine un responsable du groupe
anti-gay "Focus on the Family". "Il est important d'enseigner à nos enfants que la distinction entre les sexes est très sain", ajoute-t-il.
Le National Center for Transgender Equality (NCTE) a qualifié l'article de "racoleur" et porteur de "stéréotypes dépassés".
"La longueur des cheveux Shiloh ou les vêtements qu'elle porte n'ont vraiment d'importance que pour elle et ses parents", affirme l'avocat du NCTE.
Des représentants de l'observatoire LGBT des médias GLAAD ont rappelé à l'ordre les éditeurs de "Life & Style" sur leur façon d'aborder les
questions d'identité sexuelle, parlant de "couverture scandaleuse".
"Perpétuer des stéréotypes de genre et cibler les enfants sur la façon dont ils s'habillent est inacceptable, quel que soit le statut de
célébrité de leurs parents", estime GLAAD.
lien de l'article :
http://v2.e-llico.com/article.htm?rubrique=actu&articleID=21508
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LIRE AUSSI >
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Transsexualisme précoce : Entre invisibilité et tabou
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[témoignages]
. Je suis transsexuel, je veux retourner à l'école avec ma nouvelle apparence, mais j'ai encore peur de me faire battre...
> "MAMAN, J'AI BESOIN D'ETRE UNE FILLE"
par Just Evelyn (
Traduit de l'anglais par Marie-Noëlle, Webpage composition by Lynn Conway)
Princess Boy. Un garçonnet en robe coqueluche des médias
américains. Dyson Kilodavis, un garçonnet de 5 ans surnommé "Princess Boy" parcequ'il aime porter des robes de couleurs vives et scintillantes, est la coqueluche des médias
américains aux côtés de sa mère qui a écrit un livre pour défendre les goûts de son fils. EN
SAVOIR PLUS (E-llico, 4 janvier 2010)
Kim, une jeune allemande de 14 ans, serait la «plus jeune transsexuelle du monde». Révélé récemment, son cas a
suscité l'étonnement. Il est pourtant loin d'être unique >
Quel traitement pour une
transsexuelle de 12 ans?
Enfants transgenres : À quel âge peut-on commencer une transition ?
« Faut-il commencer une transition à 9 ans? » s’interrogeait, il y a quelques jours, le quotidien américain
Arizona Daily Star dans un article extrêmement complet sur les enfants transgenres, repris par le site LGBT
Towleroad.
par
Audrey Banegas, 28 juillet 2010, Yagg.com
Josie Romero est une petite fille américaine, presque comme toutes les autres. Il y a quatre ans, elle a
été diagnostiquée avec un trouble de l’identité de genre. Un an plus tard, ses parents, déterminés à la soutenir et à l’accompagner vers sa transition, commençaient les démarches
pour changer légalement son nom de Joseph en Josie. L’enfant prévoit de commencer très prochainement un traitement pour bloquer ses hormones et empêcher sa puberté [ce processus est
réversible, ndlr]. Elle espère ensuite prendre dès l’adolescence des hormones, puis bénéficier, une fois adulte, d’une opération de réassignation sexuelle.
« LA PRÉVENTION EST PRÉFÉRABLE À UNE VIE ENTIÈRE DE SOUFFRANCES »
La question des traitements hormonaux et des débuts de transition chez les enfants et les pré-adolescents transgenres fait débat et mérite d’être posée. Médecins et associations LGBT
s’interrogent sur la meilleure démarche à suivre. Est-ce une bonne chose de commencer si tôt une transition? Cela parait extrêmement difficile pour un-e enfant de cet age-là de savoir qui
il/elle est, qui il/elle veut devenir, ce qu’il/elle veut dans la vie. Pourtant, dans le cas de Josie et des autres enfants dans les reportages ci-dessous, le besoin est tellement sérieux et
important qu’ils semblent prêts à franchir toutes les difficultés de cette transition.
« La prévention est préférable à une vie entière de souffrances », affirme le psychiatre new-yorkais Jack Drescher, membre de l’American Psychiatric Association’s Work Group on
Sexual and Gender Identity Disorders. Une opinion de plus en plus partagée par les spécialistes des questions transgenre chez l’enfant, pour qui une prise en charge avant la puberté peut être
une solution vers l’épanouissement, pour éviter le manque d’estime de soi, les dépressions...
Pour répondre à ceux qui pensent que ces enfants sont peut-être un peu trop jeunes pour savoir vraiment ce qu’ils veulent, Venessia Romero, la mère de la petite Josie, explique: « Josie
changera d’avis sur beaucoup de chose au cour de sa vie. À l’université, elle changera peut-être de filière d’étude… Mais son groupe sanguin ne changera jamais et elle sera toujours une
femme. Tout au long de sa vie Josie s’est constamment et systématiquement considérée comme une fille. Josie est une petite fille, elle a toujours été une petite fille, et grandira pour
devenir une femme. Ça fait juste partie de qui elle est ».
FAMILLE, ENTRE DIFFICULTÉS ET SOUTIEN INCONDITIONNEL
La question de la transition chez les enfants ne peut pas être considérée sans un soutien total de la famille. Josie a la chance d’avoir des parents ouverts et compréhensifs, qui la soutienne
et l’accompagne. Mais les choses n’ont pas toujours été si simples, pour Venessia et Joseph Romero, à comprendre et à admettre. Ce n’est que lorsqu’elle a eu 6 ans qu’ils ont autorisé Josie à
vivre comme une petite fille, racontaient-ils l’année dernière dans un documentaire britannique (ci-dessous). Pendant les premières années de sa vie, ils ont essayé de la faire vivre et de
l’habiller comme un garçon. Mais Josie était déterminée, elle continuait d’insister et d’affirmer qu’elle était une fille. Seule dans sa chambre, elle pouvait être aussi féminine qu’elle le
voulait, et personne ne se moquait d’elle ni essayait de la rendre plus masculine, mais dès qu’on essayait de la changer, elle pleurait, se roulait par terre, arrachait le papier peint de sa
chambre...
Lorsqu’un spécialiste a diagnostiqué son trouble d’identité de genre, ses parents ont compris, disent-ils, qu’il fallait l »autoriser à être ce qu’elle était vraiment et ont commencé les
démarches pour changer son état civil. Et sa mère de raconter avec émotion et regrets: « Je l’ai forcée pendant quelques années à être le petit garçon qu’elle n’était pas. C’est comme un
abus, j’ai abusé d’elle. Je ne voulais tellement pas la blesser ».
Il a fallu pour eux faire le deuil du fils auquel ils avaient donné naissance et de la vie qu’ils envisageaient pour lui. « Les gens se font une idée de leur enfant, avant même de
l’avoir dans les bras, explique Venessia Romero dans l’
Arizona Daily Star. Casser ce moule et rompre avec nos idées préconçues sur qui seront nos enfants est un combat, mais c’est la
seule façon de permettre à nos enfants d’avoir la liberté de grandir et de découvrir qui ils sont vraiment. Lorsque vous avez un enfant vous devez être ouvert à tout ce que cet enfant peut
être ».
La décision des Romero de soutenir leur fille leur a aussi coûté des amis et leur a demandé une réorganisation totale. Leur fille ne va par exemple plus à l’école, elle est scolarisée à la
maison, car des questions aussi bêtes que les toilettes qu’elle a le droit ou non d’utiliser sont devenu un problème.
« Être « out » n’est pas facile pour les enfants transgenres et leur familles, » explique l’association
Trans Youth Family Allies (TYFA), qui rapporte que plusieurs familles qui ont des enfants trangenres ont dû déménager après avoir reçu des
menaces et subi des harcèlements. Certaines rencontrent de grosses difficultés à inscrire leur enfants à l’école, parce que le certificat de naissance indique un genre différent de celui sous
lequel les parents souhaitent les inscrire. D’autres, enfin, sont accusées d’exploiter leurs enfants en les soutenant.
« UN MONDE QUI N’EST PAS PRÊT POUR ELLE »?
C’est d’ailleurs le cas des Romero qui ont été largement critiqués pour avoir rendu publique l’histoire de leur fille. La famille est apparue sur la chaine National Geographic, dans le
The Tyra Banks Show et dans le documentaire britannique mentionné ci-dessus.
Josie donne également régulièrement des conférences pour d’autres enfants transgenres et leur famille.
La mère de Josie répond qu’elle soutient simplement sa fille, que Josie est absolument catégorique sur le fait d’être une fille, depuis toujours, mais aussi sur le fait d’être transgenre, et
qu’elle ne veut pas cacher qui elle est. Raconter son histoire, et aider les autres enfants, serait pour Josie sa façon d’assumer la sienne. « Josie est très fière de qui elle est.
Pourquoi vivre avec un secret? Il ne devrait pas y avoir de honte, » insiste t-elle.
La famille ajoute n’avoir pas cherché l’attention des médias. C’est National Geographic qui a contacté l’association TYFA, qui a alors demandé aux Romero s’ils voulaient participer à un
documentaire. Après en avoir longuement parlé avec la petite fille, ils ont accepté. « Ce monde ne changera pas tout seul. Je ne veux pas qu’elle grandisse dans un monde qui n’est pas
prêt pour elle », conclut la mère.
Retrouvez ci-dessous un extrait du documentaire britannique (en 5 parties sur You Tube) qui relate l’histoire de Josie et de sa famille, ainsi que celle de Kyla, une autre petite fille
transgenre du même age:
Si vous n’arrivez pas à voir la vidéo, cliquez sur
« Worlds Youngest Transsexual » Kim Petras on « This Morning »
Retrouvez enfin le témoignage de la petite Jazz, et d’autres enfants, dans
l’émission 20/20 de Barbara Walters.
lien de l'article :
http://yagg.com/2010/07/28/enfants-transgenres-a-quel-age-peut-on-commencer-une-transition/
«
Suivi médical des personnes transsexuelles et changement d’état civil: État des lieux et
perspectives », par Brigitte Goldberg, de
Trans-Europe
Après la publication de l'article
Enfants transgenres: À quel âge peut-on commencer une transition?, Brigitte Goldberg, présidente du collectif
Trans-Europe, a envoyé ses observations à Yagg (5 août 2010)
> LIRE