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Keskonmate ? Voici les programmes TV et radio qui parlent de sexe cette semaine, de manière sérieuse ou légère. – mardi 24 mars Homo...
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Elsa a un faible pour les Blacks et les hommes bien habillés. Quand elle rencontre un homme, elle regarde :
« C’est vraiment la tenue en premier, le regard... Et après... j’aime bien le torse. Les fesses, c’est bien, mais le torse en priorité. Les fesses après. »
Elle aime faire l’amour, elle ne s’en cache pas. Et elle attire les hommes puisqu’elle se trouve belle :
« J’ai un beau visage, un beau sourire. [...] Même mes pieds. Ils sont déformés, mais je les trouve beaux, mes pieds. »
Quand elle parle de ce qu’elle aime, sa voix devient caressante :
« Ce que j’adore avant tout, c’est les...
Le peintre punk Antoine Bernhart, dresse actuellement au Musée d’art contemporain de Genève un catalogue de perversions enfantines à faire frémir. Chaque tableau, comme au cirque, représente un numéro. Dans l’arène circulaire et fatale, des martyres croisent des satyres, sont livrées aux bêtes ou découpées en morceaux.
«Meurtres, viols, mutilations en tous genres, zoophilie, coprophagie… Le catalogue d’actes de barbarie proposé par Antoine Bernhart est-il soluble dans le champ de l’art contemporain ? Membre du groupe néo-surréaliste Phases dès 1968, A. Bernhart finira par se faire exclure du mouvement quelques années plus tard au prétexte que ses délires pornographiques seraient trop extrêmes.» Sur le site du Mamco (Musée d’art contemporain de Genève), c’est ainsi que les travaux d’Antoine Bernhart sont présentés : comme des œuvres radicales, qui tranchent sur la production dominante de l’art contemporain. L’exposition – interdite aux moins de 18 ans – s’intitule «Jouer avec le feu» et confronte le visiteur à des scènes infernales de tortures sexuelles travaillées par la joie. Joie d’être en vie, joie d’être en rut. Joie sauvage de l’enfant qui découpe au canif tout ce qui lui tombe sous la main… Les tableaux d’Antoine Bernhart ressuscitent ces moments de jouissance pure qui hantent nos noirs paradis. Interview.
D’où viennent ces visions ?
«Les images me tombent toujours dessus à l’improviste et je les saisis au vol dans mes petits carnets. J’en ai des centaines en attente».
Votre technique de travail est assez spéciale je crois : vous piochez dans des collections de mains coupées, de pieds tranchés, de têtes décapitées, de chaussures, de vêtements, d’éléments de décor en pièces puis vous assemblez tous ces éléments disjoints ?
«Je commence par dessiner les corps en m’aidant parfois de photos pour des détails. Puis je les découpe suivant les contours et je feuillette les classeurs dans lesquels sont mes croquis de visages. Quand l’un d’entre eux me convient, je le colle sur le corps dessiné, sinon j’en fais un pour l’occasion. Je fais de même avec tous les personnages et je les place en situation sur une feuille et je les fixe provisoirement. A présent je m’occupe des mains et des pieds dessinés au préalable sur des petits bouts de papier. Je les découpe et les ajoute aux personnages. Pour finir il reste le décor –forêt ou papier peint– que je glisse derrière les personnages et je colle le tout. Se rajoutent souvent des flammes, des éclairs, des animaux, les agents du chaos. Une fois que tout est en place, j’en tire des photocopies à la dimension voulue et je décalque le tout à la table lumineuse.»
Y’a t-il un lien entre le chaos de ces corps en pièces détachées que vous collectionnez et la violence que vous mettez en scène ?
«J’aurais tendance à répondre : «Quelle violence?». Je ne pense pas que cette restitution des corps par collage de parties anatomiques ait quelque chose à voir avec la violence. Découper du papier ce n’est pas comme planter les ciseaux dans un œil. D’autre part je ne crois pas que ma manière de construire l’image soit particulièrement originale, mais c’est une technique que j’aime bien, c’est amusant, excitant et surprenant car il y a toujours des dérapages, des trucs qui apparaissent dans le feu de l’action.
Mais revenons à la violence. J’aime mes personnages et peut-être plus encore ceux que je torture et massacre. J’ai un rapport érotique avec eux et je me contrefous de savoir si cette relation est perçue comme violente. Ce sont des images, c’est de la représentation. Si mes images perturbent, ce n’est pas mon problème, moi elles m’enchantent, c’est tout ce qui compte.
Bien sûr il m’est arrivé de pratiquer la vraie violence. Tous les gamins font des expériences… Mais c’est tout à fait autre chose. Et je dois ajouter que les personnes qui se permettent de critiquer ce que je fais d’un point de vue moral, ne font rien pour s’opposer aux vrais tueurs que sont, par exemple, Tepco et Areva.»
Quels sont vos jeux préférés ?
«Les jeux érotiques, ça tombe sous le sens. Mais les jeux en tant que jeux, et non pas comme «préliminaires», mot que j’ai en horreur. A l’âge de cinq ans je m’amusais avec mes petites voisines légèrement plus âgées que moi et c’était une excitation quotidienne merveilleuse. On s’enfonçait des doigts, des objets, on se mordait, on se léchait, on se pissait dessus, chaque trouvaille était chargée, mais on ne savait rien du rapport sexuel proprement dit, la queue dans la schneck. Ce qui fait que ces jeux avaient leur propre finalité, ce n’était pas des «étapes» avant la baise. Retrouver l’état de grâce des émotions érotiques enfantines est une de mes drogues préférées. Je pense que l’art du ligotage rejoint cette notion de jeu en créant un désir lancinant, une excitation permanente sans forcément déboucher sur l’accouplement. Du coup l’imaginaire prend son vol. Les images érotiques ont le même pouvoir.»
Exposition «Jouer avec le feu», d’Antoine Bernhart
Du 18 février 2015 au 10 mai 2015, au MAMCO
MAMCO : 10, rue des Vieux-Grenadiers, CH-1205 Genève
Téléphone : +41 22 320 61 22
Pour en savoir plus : un article d’Etienne Dumont sur le site Bilans ; article sur Les 400 culs : «Au coeur des ténèbres» et «Les contes sombres et sadiques d’Antoine B.»
Le peintre punk Antoine Bernhart, dresse actuellement au Musée d’art contemporain de Genève un catalogue de perversions enfantines à faire frémir. Chaque tableau, comme au cirque, représente un numéro. Dans l’arène circulaire et fatale, des martyres croisent des satyres, sont livrées aux bêtes ou découpées en morceaux.
«Meurtres, viols, mutilations en tous genres, zoophilie, coprophagie… Le catalogue d’actes de barbarie proposé par Antoine Bernhart est-il soluble dans le champ de l’art contemporain ? Membre du groupe néo-surréaliste Phases dès 1968, A. Bernhart finira par se faire exclure du mouvement quelques années plus tard au prétexte que ses délires pornographiques seraient trop extrêmes.» Sur le site du Mamco (Musée d’art contemporain de Genève), c’est ainsi que les travaux d’Antoine Bernhart sont présentés : comme des œuvres radicales, qui tranchent sur la production dominante de l’art contemporain. L’exposition – interdite aux moins de 18 ans – s’intitule «Jouer avec le feu» et confronte le visiteur à des scènes infernales de tortures sexuelles travaillées par la joie. Joie d’être en vie, joie d’être en rut. Joie sauvage de l’enfant qui découpe au canif tout ce qui lui tombe sous la main… Les tableaux d’Antoine Bernhart ressuscitent ces moments de jouissance pure qui hantent nos noirs paradis. Interview.
D’où viennent ces visions ?
«Les images me tombent toujours dessus à l’improviste et je les saisis au vol dans mes petits carnets. J’en ai des centaines en attente».
Votre technique de travail est assez spéciale je crois : vous piochez dans des collections de mains coupées, de pieds tranchés, de têtes décapitées, de chaussures, de vêtements, d’éléments de décor en pièces puis vous assemblez tous ces éléments disjoints ?
«Je commence par dessiner les corps en m’aidant parfois de photos pour des détails. Puis je les découpe suivant les contours et je feuillette les classeurs dans lesquels sont mes croquis de visages. Quand l’un d’entre eux me convient, je le colle sur le corps dessiné, sinon j’en fais un pour l’occasion. Je fais de même avec tous les personnages et je les place en situation sur une feuille et je les fixe provisoirement. A présent je m’occupe des mains et des pieds dessinés au préalable sur des petits bouts de papier. Je les découpe et les ajoute aux personnages. Pour finir il reste le décor –forêt ou papier peint– que je glisse derrière les personnages et je colle le tout. Se rajoutent souvent des flammes, des éclairs, des animaux, les agents du chaos. Une fois que tout est en place, j’en tire des photocopies à la dimension voulue et je décalque le tout à la table lumineuse.»
Y’a t-il un lien entre le chaos de ces corps en pièces détachées que vous collectionnez et la violence que vous mettez en scène ?
«J’aurais tendance à répondre : «Quelle violence?». Je ne pense pas que cette restitution des corps par collage de parties anatomiques ait quelque chose à voir avec la violence. Découper du papier ce n’est pas comme planter les ciseaux dans un œil. D’autre part je ne crois pas que ma manière de construire l’image soit particulièrement originale, mais c’est une technique que j’aime bien, c’est amusant, excitant et surprenant car il y a toujours des dérapages, des trucs qui apparaissent dans le feu de l’action.
Mais revenons à la violence. J’aime mes personnages et peut-être plus encore ceux que je torture et massacre. J’ai un rapport érotique avec eux et je me contrefous de savoir si cette relation est perçue comme violente. Ce sont des images, c’est de la représentation. Si mes images perturbent, ce n’est pas mon problème, moi elles m’enchantent, c’est tout ce qui compte.
Bien sûr il m’est arrivé de pratiquer la vraie violence. Tous les gamins font des expériences… Mais c’est tout à fait autre chose. Et je dois ajouter que les personnes qui se permettent de critiquer ce que je fais d’un point de vue moral, ne font rien pour s’opposer aux vrais tueurs que sont, par exemple, Tepco et Areva.»
Quels sont vos jeux préférés ?
«Les jeux érotiques, ça tombe sous le sens. Mais les jeux en tant que jeux, et non pas comme «préliminaires», mot que j’ai en horreur. A l’âge de cinq ans je m’amusais avec mes petites voisines légèrement plus âgées que moi et c’était une excitation quotidienne merveilleuse. On s’enfonçait des doigts, des objets, on se mordait, on se léchait, on se pissait dessus, chaque trouvaille était chargée, mais on ne savait rien du rapport sexuel proprement dit, la queue dans la schneck. Ce qui fait que ces jeux avaient leur propre finalité, ce n’était pas des «étapes» avant la baise. Retrouver l’état de grâce des émotions érotiques enfantines est une de mes drogues préférées. Je pense que l’art du ligotage rejoint cette notion de jeu en créant un désir lancinant, une excitation permanente sans forcément déboucher sur l’accouplement. Du coup l’imaginaire prend son vol. Les images érotiques ont le même pouvoir.»
Exposition «Jouer avec le feu», d’Antoine Bernhart
Du 18 février 2015 au 10 mai 2015, au MAMCO
MAMCO : 10, rue des Vieux-Grenadiers, CH-1205 Genève
Téléphone : +41 22 320 61 22
Pour en savoir plus : un article d’Etienne Dumont sur le site Bilans ; article sur Les 400 culs : «Au coeur des ténèbres» et «Les contes sombres et sadiques d’Antoine B.»
C’est le travail qu’on ne commence jamais qui dure le plus longtemps. Depuis mon enfance, j’ai envie d’écrire, mais pendant des années, je n’ai pas su me lancer. Je n’écrivais jamais plus d’une demie page et mes idées de récits étaient toutes liées à des souvenirs personnels que je n’avais pas vraiment envie de partager. … Lire la suite →
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Un Double Dong de 46cm en acier, pour partager vos plaisirs avec votre partenaire féminin comme masculin, il permet de nombreuses combinaison, peut être refroidi ou chauffé et permet d’être parfaitement nettoyé de par sa matière. Un double dong en acier très intéressant ! Retrouvez ce double dong en acier chez mon partenaire www.arbredesplaisirs.com – 10% de ...
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Le 19 mars dernier, la secrétaire d’Etat aux droits des femmes était auditionnée par la Commission spéciale du Sénat sur la lutte contre le système prostitutionnel. A la lecture du compte-rendu de cette audition, il nous faut nous rendre à l’évidence : Mme. Boistard ne maîtrise pas du tout son sujet et ses propos oscillent entre ignorance et malhonnêteté.
Elle affirme ainsi que, selon le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), il existerait des risques sanitaires communs à toutes les formes de prostitution. Or ce rapport souligne exactement le contraire, à savoir que les risques sont « avant tout liés à la précarité des conditions d’existence » et que « le niveau de risques et la fréquence des pathologies varient selon les publics et les contextes d’activité ». La secrétaire d’Etat aux droits des femmes déforme donc sans vergogne les conclusions d’un rapport de l’IGAS, par définition indépendante, pour la faire coller à l’idéologie abolitionniste qu’elle souhaite véhiculer.
Non contente de travestir les conclusions de ce rapport, elle choisit sciemment d’ignorer les rapports indépendants concluant à la dégradation des conditions de vie des travailleuses du sexe en Suède pour leur privilégier le rapport officiel du gouvernement qui, bien évidemment, soutient la pénalisation des clients.
Ce faisant, la secrétaire d’Etat aux droits des femmes ne méprise pas seulement la parole des travailleurSEs du sexe en lutte pour leurs droits partout dans le monde1, mais également celle d’associations de santé (Act Up-Paris, Aides, Médecins du monde, etc.), féministes (Mouvement français pour le planning familial, Collectif 8 mars pour toutes, etc.) et de défense des droits humains (Ligue des droits de l’homme, etc.)2, d’instances nationales(Conseil national du sida, Commission nationale consultative des droits de l’homme, etc.)3 et internationales (Organisation Mondiale de la Santé, Programme des Nations-Unies pour le développement, ONUSIDA, etc.)4, lesquelles se sont toutes prononcées contre la pénalisation des clients des travailleuses du sexe. Non pas dans un contexte de défense du travail sexuel en tant que tel, mais bien parce que les conséquences d’une telle pénalisation seraient délétères pour les premièrEs concernéEs.
A une semaine du débat au Sénat sur la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel, une telle méconnaissance du sujet par la secrétaire d’Etat aux droits des femmes fait preuve au mieux d’une incompétence crasse, au pire d’une position consciemment criminelle.
1 http://www.nswp.org/fr/resource/the-swedish-law-criminalise-clients-failed-experiment-social-engineering ; http://www.sexworkeurope.org/fr/campaigns/hands-our-clients-advocacy-and-activism-tool-kit-against-criminalisation-clients.
2 http://droitsetprostitution.fr/1/index.php/a/7-manifeste-contre-la-penalisation-des-prostituees-et-de-leurs-clients.
3 http://www.cns.sante.fr/spip.php?article351 ; http://www.cncdh.fr/fr/publications/avis-sur-la-proposition-de-loi-renforcant-la-lutte-contre-le-systeme-prostitutionnel.
4 http://www.undp.org/content/dam/undp/library/HIV-AIDS/Governance%20of%20HIV%20Responses/Commissions%20report%20final-FR.pdf ; http://www.snap-undp.org/elibrary/Publications/HIV-2012-SexWorkAndLaw.pdf ; http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/77745/1/9789241504744_eng.pdf ; http://www.unaids.org/sites/default/files/en/media/unaids/contentassets/documents/unaidspublication/2009/JC2306_UNAIDS-guidance-note-HIV-sex-work_en.pdf.
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Le gouvernement espagnol revient à la charge avec une réforme qui rendrait obligatoire l’accord parental pour les femmes handicapées et les mineures souhaitant avorter.
En décembre 2013, le gouvernement de Rajoy avait annoncé son intention de restreindre le droit à l’avortement de façon drastique. Une proposition de loi portée par son Ministre de la Justice de l’époque Gallardon prévoyait en effet d’interdire l’avortement, sauf en cas de danger pour la santé ou la vie de la femme ou suite à un viol. Après divers « assouplissements », et sous la pression d’une mobilisation de solidarité internationale, ce dernier avait finalement abandonné son projet et démissionné.
Lundi 23 Mars 2015Des préservatifs exposés à Beijing en Chine dans le cadre de l’exposition « family planning » le 4 avril 2009 (STR/AFP) LE PLUS. Le porno est en libre-service sur internet. Site de films en streaming, plateformes de diffusion par webcam, il influence de plus en plus les pratiques sexuelles des Français-es et particulièrement des moins de 25...
The post Taille du pénis, épilation, consentement : 5 raisons d’éduquer nos jeunes au porno appeared first on Le Cabinet de Curiosité Féminine.
Peinture de Tamara de Lempicka
En écrivant sur ce site, et très récemment en parlant de littérature érotique, je me suis souvent posé la question des termes à utiliser lorsqu’on parle d’une « oeuvre » représentant/évoquant la sexualité (par oeuvre j’entends création artistique, film, dessin, texte, photos…). Dans l’usage commun, le terme « porn(o) » est généralement associé aux vidéos et films, et a souvent une connotation péjorative (vulgarité) ; tandis qu’on parle plutôt d’érotisme dans des contextes de « suggestion », qui montrent moins que le porno, et par opposition à celui-ci, soulignent une approche plus « esthétique ».
Comme le décrit très bien André Breton « La pornographie, c’est l’érotisme des autres », il est aussi évident que ce qui serait considéré comme pornographique pour certains serait tout juste érotique pour d’autres – et inversement. Érotisme ou pornographie concernent le sexe, l’excitation, et donc l’intime, on touche ici à quelque chose de résolument objectif. Pour moi, le terme de porn(-etc) n’est pas nécessairement péjoratif et ne comprend pas seulement les films et vidéos. À l’inverse, certaines oeuvres dites « pornographiques » comme les créations de A Four Chambered Heart me semblent plus érotiques que pornographiques.
Une simple recherche sur Google confirme ce ressentit : il apparaît clairement que la limite entre érotisme et pornographie est très fine, la définition de l’un s’imbriquant indéniablement dans l’autre, et la différence bien difficile à clarifier.
Pour certains, « la pornographie n’a rien à voir avec l’érotisme ». L’étymologie et la définition du terme pornographie intègrent en effet une notion d’obscénité dans la manière de représenter la sexualité :
« L’obscénité renvoie à l’indécence, à des représentations de la sexualité qui blessent la délicatesse par les manifestations grossières de la sexualité. Par conséquent, parler de pornographie «choquante», «extrême» ou «dégoûtante» est un truisme dans la mesure où la pornographie fait référence, par sa définition même, à des images obscènes. En revanche, l’érotisme désigne toute attitude ou représentation ayant rapport à l’amour physique, au plaisir et aux désirs sexuels. »
– Extrait de cet article du Huff Québec par Gregory Kudish
L’auteur de cet article s’appuie sur cette différenciation pour aborder le problème de la consommation de porno « trash » chez les jeunes – et la construction de leur sexualité. Je peux comprendre sa réflexion, mais je ne partage le postulat de base – on renvoie à nouveau le porn à quelque chose de violent, sexiste, et extrême, en occultant toute possibilité de porn respectueux et esthétique (qui existe pourtant). Cette distinction me gène d’autre part car on revient à cette limite difficile à définir : qu’est ce qui est obscène, qu’est-ce qui ne l’est pas ? Je suppose qu’à travers le regard d’un catho traditionaliste, deux femmes s’embrassant dans la rue relève de l’obscène, alors que pour d’autres personnes plus ouvertes d’esprit ce ne sera qu’un geste de tendresse entre deux personnes qui s’aiment, et cela n’aura rien de sexuel ou de dérangeant. De plus, la notion d’obscénité est très fortement liée à la culture à laquelle on appartient, et ça implique un jugement moral qui découle généralement d’une entité politique ou religieuse supérieure.
D’autres distinguent la pornographie et l’érotisme par un angle plus philosophique – intégrant par ailleurs ce jugement moral qui ressort dans les réflexions précédentes :
« La pornographie réifie (chosifie). L’érotisme fétichise (humanise) (…) même chez ceux et celles qui le formulent de façon embryonnaire, le jugement moral porté sur la pornographie procède de cette distinction fondamentale« . (…)
Un des traits saillants de la pornographie est cet isolement de zones corporelles. On vous montre un cul, une poitrine, une bite qui s’agite. On sépare ces objets de la personne qui est au bout. (…) L’implicite érotique laisse deviner et force l’activité humaine (mentale, au premier chef) que l’explicite pornographique retire des corps et des organes-choses d’acteurs et d’actrices sans noms qui s’agitent sans interagir.
– Extrait de cet article de Ysengrimus, à lire dans son intégralité
Si on prend maintenant les définitions Wikipédia de ces termes, l’imbrication apparait encore plus clairement :
D’après ces définitions, l’érotisme regroupe un ensemble de choses éveillant le désir sexuel (et pas seulement les représentations) alors que la pornographie est en elle-même une représentation de la sexualité. Il n’y a donc dans ces définitions pas d’opposition réelle entre ces deux termes mais plutôt une imbrication complexe : le porno, aujourd’hui créé dans le but de stimuler et exciter, peut se révéler érotique si l’objectif d’éveiller le désir est atteint.
Dans la suite de la définition, il est précisé que « l’érotisme se différencie de la sexualité, car il ne renvoie pas à l’acte sexuel lui-même, mais plutôt à tout ce qui provoque le désir sexuel, et à toutes les projections mentales que celui-ci évoque, en particulier les fantasmes. » La pornographie, pour ce qu’on en fait aujourd’hui, est bien une représentation de l’acte sexuel – même si ce n’est pas une représentation de la sexualité réelle, et la mise en scène de fantasmes.
C’est donc peut être ici que se situe la limite : la pornographie est une représentation de l’acte sexuel en lui-même tandis que l’érotisme n’est qu’une évocation de la sexualité. L’érotisme fait appel à l’imaginaire, aux non-dits et au fantasme, la pornographie se contente de montrer sans tabou – ce qui peut être considéré comme obscène.
Au final, l’objectif est malgré tout le même : exciter, susciter le désir sexuel via des représentations ou suggestions de la sexualité. Dans les deux cas on joue sur le fantasme, et dans les deux cas, la différenciation se joue sur des détails « moraux » et discutables tels que la question de ce qui est obscène ou ne l’est pas, ou ce qui définit un « acte sexuel » – un baiser, qu’on pourrait considérer comme fortement érotique, ne serait-il finalement pas trop explicite pour ne pas tomber dans la cour du porno… ?
Image extraite de Sunstone, une BD érotique superbe par Stjepan Sejic
La réponse à mon interrogation du début de l’article est contenue dans la question : il est très difficile, voire impossible, de définir une distinction claire et objective (sans impliquer de jugement moral) entre érotisme et pornographie, et il n’existe pas non plus d’antagonisme flagrant entre les deux termes. Si ils expriment des concepts différents, ce ne sont finalement que des nuances d’un même thème : la représentation de la sexualité en vue de susciter une excitation. Et dans la plupart des cas, l’utilisation de l’un ou de l’autre ne relève que de la pudeur morale !
Et vous, que pensez-vous de cette distinction ?