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La politique migratoire actuelle nous montre encore une fois que la vie des migrant.e.s ne vaut pas grand-chose aux yeux de certaines femmes et des hommes politiques et fonctionnaires de l’administration.
Dans un communiqué de presse publié le 22 février, l’ODSE (Observatoire du droit à la santé des étrangers) nous alerte une nouvelle fois sur la situation d’une personne étrangère vivant en France depuis plus de 10 ans et qui, étant séropositive au VIH, avait obtenu le droit au séjour pour soins.
Vendredi 23 Février 2018Parfois, le terme « aimer » est bien inapproprié. A la sortie de la projection de My body, my rules, j’étais incapable de dire que j’avais aimé ce film. Le mot me paraissait bien lisse au regard de l’expérience que nous avait proposé Emilie Jouvet. Il est des films qui sont là pour vous remuer, vous pousser dans vos retranchements. My body, my rules…
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J’ai longtemps eu la naïveté de croire qu’on plaignait les victimes de violences sexuelles. Pas de plainte au sens de se lamenter sur leur sort en pleurnichant qu’elles ne vont jamais s’en remettre ; mais que les gens étaient aptes à comprendre qu’elles avaient vécu un acte grave (ce qui ne rime pas avec « traumatisant »), d’une injustice absolue et dont le seul et unique responsable était le violeur.
Jusqu’à une date récente, le seul moyen de prouver qu’on avait réellement été victime de violences sexuelles était de mourir en se défendant contre l’agresseur. Il était acquis par beaucoup, des médecins aux philosophes en passant par les écrivains (Lacassagne, Tarde, Rousseau, Cervantes…), qu’une femme seule pouvait résister à un homme seul si elle le voulait bien. L’idée persiste encore aujourd’hui. En Italie, il y a quelques années, un violeur a été acquitté au prétexte qu’on ne pouvait violer une femme en jean. Au Canada en 2014, un juge expliquait qu’il suffisait à la victime de serrer les genoux pour éviter d’être violée. Alors, dans les siècles passés, les blessures faisaient office de preuve mais elles avaient intérêt à être impressionnantes, voire invalidantes. Le mieux était évidemment la mort de la victime qui prouvait de manière indubitable qu’en aucun cas elle n’avait voulu ce fameux viol. La littérature regorge de femmes glorifiées pour s’être défendues jusqu’à la mort et en 1950 la toute jeune Marie Goretti est canonisée après avoir été tuée par l’homme qui voulait la violer et à qui elle résistait. Je me suis toujours demandée ce que la papauté récompensait par cette canonisation ; et si ce n’était pas quand même un peu le fait d’être restée "pure", parce qu’on le sait bien, le viol souille, parait-il. Mieux vaut la mort que la souillure, dit-on.
C’est une idée que je n’ai jamais comprise (même si évidemment je ne juge ici pas un seul instant les victimes qui se sentent salies). La comparaison va faire hurler mais imaginez que vous marchez dans une crotte de chien. Votre chaussure sera souillée parce que dans notre société, un excrément est culturellement considéré comme quelque chose de sale, de puant et qui nous salit si on le touche. Dans le cas du viol c’est beaucoup plus compliqué. Le viol est généralement pratiqué avec un pénis (ou quelque chose en faisant substitut), organe hautement valorisé dans nos sociétés et ne peut donc jamais être considéré comme quelque chose de salissant, qui souille celle ou celui qui le subit. Alors le viol est considéré comme une souillure pour la victime mais sans jamais nommer le pénis comme le responsable de cette souillure. Les victimes s’auto-souilleraient on ne sait pas trop comment mais certainement pas avec le sacrosaint pénis qui les a violés. Profitons-en quand même pour également souligner que c’est quand même formidable cette capacité qu’ont les femmes à se souiller. On baise ("trop") ? On se souille. On est violé ? on se souille. Constatons d’ailleurs que viol ou sexe consenti, cela ne fait pas trop de différence, les femmes sont considérées autant souillées par l’un que par l’autre. On met des vêtements sexy ? On se souille. (et on souille l’ensemble des autres femmes tant qu’on y est par une sorte de capillarité féminine de la souillure). On pose nue ? On se souille. Les hommes (hétérosexuels n’exagérons pas non plus) échappent à tout cela avec une capacité d’autowash qu’aucune femme ne possédera jamais. Un homme peut baiser la terre entière ; son pénis sera considéré aussi frais qu’au premier jour. Il peut avoir violé des dizaines de femmes c’est encore elles qu’on considérera comme souillées sans jamais admettre que donc c’est bien lui la salissure. Les hommes restent propres, nets et frais alors que les femmes, fragiles comme des morceaux de coton, sont salies à la moindre occasion. C'est bien pour cela qu'il faut les préserver, les enfermer dans des boîtes comme les plus vieux mettaient le service d'argenterie offert au mariage dans de l'alu pour éviter qu'il ne noircisse.
J’ai longtemps pensé que nous avions dépassé ce stade, qu’une victime de viol était davantage vue comme une victime que comme une fautive, une coupable, une salissure, une faute. J’ai croisé des victimes de tout âge, tout genre, toute couleur, toute religion, toute condition sociale. Je ne crois pas en avoir rencontré une seule qui n’a pas rencontré une réprobation quelconque à un moment donné. Le fait est que nous en voulons aux victimes de viol qui dérangent nos vies ordonnées. Nous avons fini par à peu près admettre qu’il y a quand même beaucoup de viols. Cela fait désordre parce que logiquement, sauf à considérer que les violeurs possèdent une endurance peu commune, s’il y a beaucoup de violé-es, il y a beaucoup de violeurs. Nous aimons à croire à un monde ordonné. Les choses bonnes arrivent aux gens bons et les mauvaises choses aux mauvaises personnes. Alors on se rassure comme on peut. Une victime de viol a du forcément faire quelque chose pour être violée parce que si ca n’était pas le cas, cela pourrait arriver à tout le monde, moi compris. Qu’est ce que cela serait ce monde où les gens qui se comportent bien ne sont pas récompensés ? Qu’est ce que cela serait ce monde où il arrive des saloperies y compris aux gens qui se tiennent bien ? C’est difficile d’en vouloir aux violeurs parce qu’on les connait peu au fond. On en a une très vague image - une sorte de Francis Heaulme décliné à l’infini – et lorsque le violeur sort de ce cadre (dans environ 99.99% des cas), alors notre monde s’écroule et il faut bien trouver une justification pour conserver un monde qui tourne à peu près rond, à peu près juste où les gens sympas ne vivent que des choses sympas et où seuls les salauds sont punis.
Et on ne pardonne pas aux victimes de détruire l’ordonnance de ce monde. On ne leur pardonne pas de dire, on ne leur pardonne pas de ne pas avoir été violée par un monstre, on ne leur pardonne pas de n’être pas parfaite, on ne leur pardonne pas d’être en vie. Une victime de viol morte en se défendant c’est parfait. Béatification assurée par la vox populi. Si vous étiez une sainte avant, vous serez élevée au rang de Vierge. Si vous étiez une putain (oui il n’y a pas beaucoup d’options pour les femmes je sais bien), vous redeviendrez une sainte. Votre mort vous lavera de vos péchés antérieurs et le monde redeviendra cette flaque lisse où les victimes de viol ne parlent pas.
J’aimerais dire qu’il y a des bons viols. Des viols où la victime ne va pas être rendue coupable de ce qu’elle a vécu. Des viols où on lui offrira du soutien si elle en demande et en tout cas, jamais aucune culpabilisation. Et puis Lydia Gouardo, violée par son père pendant des années dont une partie des voisins disait qu’elle « devait aimer ca ». Et puis Natasha Kampush. Enlevée, torturée, violée, affamée pendant dix ans et dont beaucoup ont dit qu’elle devait aimer ca, elle aussi. C'est fou la capacité qu'ont les gens à penser que les femmes adorent les actes de torture et de barbarie. Et puis Shawn Hornbeck, enlevé et violé pendant des années et dont un présentateur américain vedette (depuis viré pour harcèlement sexuel, la vie n’est-elle pas merveilleuse), a dit qu’il avait quand même une vie plutôt sympa avec son agresseur parce qu’il n’allait pas à l’école. Je prends ces trois exemples qui touchent des enfants parce qu’ils sont extrêmement caractéristiques de notre rapport aux victimes de viol, y compris les plus fragiles. La vision d’un monde où on viole ce qui représente, à nos yeux, l’innocence, est si insupportable que nous cherchons à la salir (on y revient) pour se dire, encore une fois, qu’il doit y avoir quelque chose de logique là dedans. Que ces victimes devaient avoir fait quelque chose pour être violées, sinon ca serait vraiment trop insupportable. Nous en sommes encore au stade où la personne victime de violences sexuelles provoque davantage de colère que le violeur. Sa parole, parce qu’elle défait le merveilleux monde que nous avions construit, reste insupportable. On a beaucoup parlé de la libération de la parole, ce qui est une nouvelle fois faire porter la charge du changement aux victimes. Passons, peut-être à la libération de l’écoute.
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Les croyances et a priori sur le poil sont nombreuses et bien ancrées dans l’imaginaire collectif, mais entre les détracteurs et supporters de la toison magique, pas facile de faire la part des choses. Fidèle à son credo de journalisme total, le Tag Parfait a tiré tout ça au clair avec un représentant de la Société Française de Dermatologie : le docteur Serge Dahan de la clinique Saint Jean Languedoc à Toulouse.
Tout d’abord merci de prendre le temps de nous éclairer un peu sur cette thématique. Si vous le permettez, je vais commencer avec la grosse question qui divise les deux camps : le poil est-il sale ?
En lui même, le poil n’est pas sale, on ne peut pas dire cela. Il suffit de se laver, ce n’est pas un problème. Le poil est exactement comme les cheveux à ce niveau-là.
Une des grandes croyances qui perdure depuis des années est que le poil est vecteur de transmission des MST/IST. Est-ce une réalité ?
Chez les personnes qui sont propres et qui vont dormir dans un hôtel, voire plutôt dans les AirBnb qui se multiplient, vous en avez de plus en plus qui peuvent attraper des maladies sexuellement transmissibles, dont la gale, via des sarcoptes, et des poux qui s’accrochent aux poils. Cela n’est pas lié à la propreté du poil, mais plutôt au fait que des parasites peuvent s’y accrocher, exactement de la même façon que sur les cheveux. Il peut aussi y avoir transmission de mycoses lors des contacts si elles sont toujours présentes au niveau des poils, ce qui peut arriver dans certains cas.
Et si finalement le poil avait une vraie utilité pour protéger la peau ?
Il ne faut pas oublier que nous descendons du singe et que cette pilosité en est un des héritages. Le poil a surtout un rôle très important de thermorégulation du corps en augmentant la surface disponible pour l’évaporation de la transpiration, mécanisme primordial pour évacuer la chaleur du corps. À côté de cela, l’emplacement des zones pileuses plus denses, notamment aisselles et pubis, est aussi défini par le rôle du poil en matière de protection contre l’abrasion lors des mouvements peau contre peau. Il participe aussi à la régulation du PH de la peau en réduisant une trop grande acidité qui pourrait être agressive pour la peau. Il y a finalement aussi une utilité de protection solaire pour les zones plus exposées comme les bras et les jambes.
© sante-medecine.journaldesfemmes.com
À contrario, qu’en est-il pour l’épilation et le rasage intégral, notamment quand le derme devient abîmé ?
Il y a une légende urbaine qui dit que quand on rase le poil, il repousse plus dur. C’est totalement faux. Sa nouvelle petite taille peut le rendre plus abrasif, mais le principal problème lors de la repousse est que, pour certains dont le poil est frisé ou plutôt épais, on observe des folliculites qui sont des inflammations de la peau fréquentes. Cela intervient lorsque le poil se courbe et vient percer la peau, la rendant plus propice à l’installation d’infections ou de maladies. Ce sont des pathologies que l’on retrouve quelques fois chez des personnes qui se rasent souvent. Je pense à une infection plus particulièrement : les molluscum contagiosum. Ce sont de petites verrues que l’on trouve habituellement chez les enfants, mais dont j’observe une recrudescence chez les adultes qui ont des rapports avec des contacts directs peau nue contre peau nue sans pilosité, notamment au niveau du pubis. Je ne saurais confirmer si le fait d’avoir des poils protège contre cela, mais il est sûr que je le constate bien plus souvent chez ceux qui se rasent.
Tant que nous sommes dans l’épilation, j’ai lu en début d’année que la restriction de l’utilisation du laser et la lumière pulsée aux seuls médecins avait finalement été votée. Vouloir se débarrasser définitivement de sa pilosité serait-il finalement une chose moins anodine qu’il n’y paraît ?
Je crois que c’est quand même mieux ainsi. Évidemment, ce n’était pas n’importe qui avant, les esthéticien·ne·s qui officiaient avaient des compétences, mais les risques étaient tout de même présents. Les dispositifs personnels que vous pouvez acheter dans le commerce sont relativement inoffensifs, voire un peu gadget. Leur puissance est très limitée et ne servira au mieux qu’à retoucher quelques poils épars en complément de traitement. Par contre le matériel dans les instituts de beauté utilise de la lumière pulsée qui est plus dangereuse que nos lasers. Concrètement, une lampe pulsée produit une lumière qui transite dans un filtre qui va laisser passer plusieurs longueurs d’onde beaucoup moins spécifiques que les lasers. Certaines peaux vont ainsi recevoir une lumière inadaptée qui peut les brûler si on monte la puissance. Or pour être efficace, il faut justement monter cette puissance. Ajoutez à cela la gestion des brûlures toujours possibles, les précautions nécessaires dues aux grains de beauté et à la présence de tatouages. Notre matériel et notre savoir-faire restent quand même des arguments importants.
Ceux qui viennent vous voir font-ils souvent référence à une motivation d’ordre sexuelle pour justifier leur besoin d’épilation ? Que ce soit par conformisme aux modèles mainstream ou par leurs pratiques personnelles ?
Non pas du tout, du moins chez moi. Pour autant, je trouve qu’il y a un problème de société avec la prépondérance d’images de corps complètement rasés qui est montrée aux jeunes, dans le porno ou ailleurs. Ils ne veulent plus de poils, trouvant que cela fait moche. Cela donne tout une génération dont la culture du rasage fait qu’ils viennent nous voir pour des épilations au laser, aussi bien les femmes que les hommes d’ailleurs, que ce soit sur le dos, le thorax ou le maillot. Ce sont des demandes que l’on n’avait pas avant et qui remontent à moins de dix ans environ. Personnellement, je leur conseille d’en conserver un peu, ne serait-ce qu’un ticket de métro, histoire de ne pas être complètement dépourvus le jour où ils voudront changer de style. Encore que le côté définitif est surtout vrai chez les femmes. Chez les hommes, c’est une autre affaire, car ils sont toujours soumis à une forte imprégnation hormonale qui fait que les poils qui vont inévitablement repousser seront plus fins et moins denses, mais toujours présents.
Eh bien merci encore docteur.