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Il est courant de dire "miaou" quand on veut un "calin", de jouer les chattemites au lit et de faire ronron en manière de volupté… La femme est une chatte. Son sexe s'appelle "minou". Au Moyen Age, pourtant, c'était un lapin. Pourquoi ce changement ? De quand date l’analogie femme-félidé ?
«Les métaphores de la pilosité pubienne de la femme font le plus souvent appel à la flore» : buisson, bosquet, bois sacré, jardin, broussailles, bocage, pelouse, gazon, chicorée… Côté faune, en revanche, la métaphore est unique : c’est «le chat (la chatte désigne plutôt le vagin)». Dans un livre intitulé Les Petits cheveux Histoire non convenue de la pilosité féminine, Jean Feixas et Emmanuel Pierrat soulignent l’absence de choix pour désigner par allusion le triangle pubien. Chat, minou et minet. Voilà tout. Les illustrations de leur livre en témoignent : les chats sont nombreux dans les images licencieuses du début du XXe siècle. La présence du Felis Catus –surtout s’il est noiraud– favorise les ventes : à coup sûr, cette image est libertine. Certaines cartes postales montrant une femme caressant un chat (noir) comportent des petits poèmes. Celle qui s’intitule Minet s’ennuie, par exemple : «Tu sais combien Minet aime les friandises/ Les éclairs à la crème et les langues de chat / Toutes ces restrictions, tu penses, le défrisent / Mais, quand tu reviendras, comme on le gâtera.» Sur la photo, le ronronnant matou porte un pelage d’un beau lustré. Ce chat-là, certainement, est beaucoup caressé.
Appeler un chat un chat
Reste à comprendre l’origine de cette fixation féline. Pour l’ethnolinguiste Jean-Claude Dinguirard, auteur en 1973, d’un article intitulé «Faut-il appeler un chat un chas ?», l’association Minou-Motte velue date du XVIe siècle environ. Il en veut pour preuve un poème de 1550 qui, faisant le blason du corps féminin, compare son sexe à un animal qui s’amuse : «…Agille et prompt en tes follastres jeux / Plus que le Singe ou le jeune Chaton, / Connin vestu de ton poil folastron…». Tel un petit chaton étourdi au coeur léger le sexe féminin s’orne de poils qui vont dans tous les sens et tournent sur eux-mêmes. Son allure brouillon évoque l’idée d’un chat bohème. Jean-Claude Dinguirard souligne qu’en France, jusqu’à cette époque le sexe féminin est appelé connin, c’est-à-dire lapin. Pourquoi est-on passé du lapin au chat ?, demande-t-il. Il affirme que le mot connin est couramment utilisé jusqu’à la fin du XVe siècle, sans que cela paraisse inconvenant. «Mais il ne fait aucun doute que le mot, à la fin du siècle suivant, est devenu fort bas : les honnêtes gens, qui le proscrivent de leur vocabulaire, recourent à des périphrases révélatrices (“le gros mot”) et rivalisent d’ingéniosité dans la confection des Deckwôrter (le “Quoniam bonus” ; “le Noc”)». De fait, le mot qui était neutre jusque là, et s’appliquait à toutes les femmes ne désigne plus que le sexe des petits filles.
Connin, connaut, con, connasse : les âges de la femme
Au XVIe siècle, le sexe des petites filles est appelé : connin. Celui des adolescentes est appelé : connaut. Celui des femmes adultes : con. Celui des vieilles femmes : connasse. Le mot connin est donc de moins en moins utilisé, remplacé par le mot chat que les plaisantins mettent volontiers au féminin par allusion à la locution populaire «friand comme une chatte». De fait, le comportement sexuel du Felis Catus frappe les esprits : «la chatte passe pour insatiable, et s’il est un lieu commun parémiologique, c’est bien la constatation dépitée que si un coq suffit à dix poules, dix hommes ne suffiraient pas à calmer les ardeurs d’une seule femme.» L’association chatte en chaleur / femme frustrée fait mouche. A partir XVIe siècle, en France, les jeux de mots et les plaisanteries grivoises sur les chattes se multiplient. «Tabourot des Accords se fait l’écho d’une plaisante équivoque entre “chaste et pudique” et “chatte et publique”.» Comme par un fait exprès, «c’est justement aux XVIe-XVIIe siècles que se produit ce fait de civilisation : le chat devient un animal de bonne société.» C’est-à-dire qu’il est adopté comme animal de compagnie. Sa réputation de «bête vulgaire» ne le quitte cependant pas tout à fait.
«Comme il aime son chat, il aime sa femme»
Animal familier, mais sulfureux, le chat devient le symbole courant de la jouisseuse, ainsi qu’en témoignent les proverbes rassemblés par Jean-Claude Dinguirard. D’un homme marié, les gens disent : «Comme il aime son chat, il aime sa femme», ce qui peut se traduire : il la caresse beaucoup. Un autre proverbe confirme : «Belle femme doit avoir qui de par soi aime le chat.» Traduction : seul un homme qui aime les chats peut satisfaire une femme, car ces deux créatures en réclament sans cesse. Un autre proverbe l’exprime ainsi : «Qui du chat est ami, épousera certainement femme à grande bouche». «Femme à grande bouche» signifie : «gourmande de sexe», pour ne pas dire «dépravée». A partir du XVIe siècle, l’association entre le chat et le sexe féminin devient si populaire que pour punir une femme, on bat un chat qui la symbolise. Jean-Claude Dinguirard mentionne l’existence de charivaris au cours desquels, pour humilier publiquement une femme jugée coupable d’exploiter son mari, «on se passe un chat de main en main en le maltraitant tant et plus. C’est ce qu’on appelle faire le chat.»
Chat : métaphore du sexe pour le plaisir ?
Eliminé du vocabulaire, le mot connin laisse la place à chat, notamment dans la langue érotique. «On peut d’ailleurs se demander si cette substitution ne traduit pas aussi un bouleversement dans les habitudes mentales des Français : au sexe de la femme vu comme générateur d’enfants (cf., d’une femme prolifique, c’est une lapine) succéderait une vision où il ne serait plus qu’objet érotique, sans référence à la procréation, voire de façon à la nier.» Pour Jean-Claude Dinguirard, il n’est pas innocent que le chat –fortement associé à la duplicité– soit préféré au lapin : nous sommes en pleine Renaissance, à l’époque même qui voit surgir la notion de pudeur. Qui dit pudeur dit : plaisir interdit, transgression, jouissance coupable. La sexualité n’est plus une fonction naturelle. Elle devient honteuse et d’autant plus excitante. Dans l’imaginaire français de l’époque, le chat mâle n’est pas un bon père. Il aime forniquer puis abandonne la femelle, sans prendre soin des petits qu’il considère comme des rivaux en amours et qu’il n’hésite parfois pas à éliminer… Un jouisseur sans coeur ! L’ethnolinguiste souligne : «On sait que les chats ont la réputation de détruire volontiers leur progéniture, et telle phrase de Noël du Fail laisse fort à songer : “nos enfants, nous, comme les chats, ne les voudrions voir qu’une fois l’an». Autrement dit, le chat pourrait fort bien avoir pris, dans la langue française, la place du lapin parce que le chat ne songe qu’à son bon plaisir. Egoïste, voluptueux, sensuel et sans cesse à miauler. Le fait que les femmes soient associées au chat traduit bien le changement profond des mentalités qui s’opère au tournant du XVIe siècle.
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A LIRE : Les Petits cheveux. Histoire non convenue de la pilosité féminine, de Jean Feixas et Emmanuel Pierrat, éditions La Musardine, 2017.
«Faut-il appeler un chat un chas ?», de Jean-Claude Dinguirard, publié dans Ethnologie française, T. 3, No. 3/4, Pluralité des parlers en France, 1973, p. 245-252.