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«Depuis le XVIIe siècle, le secret diplomatique a souvent été secret d'alcôves.» Les enjeux sont parfois de taille comme en témoigne l'histoire de Marie-Louise d'Orléans, empoisonnée (?) parce que son royal époux, Charles II était non seulement dégénéré mais stérile.
Dans un ouvrage intitulé Une Histoire érotique de la diplomatie, publié chez Payot, l’historien Nicolas Mietton soulève un bout du drap pudique qui recouvre la «Grande histoire» faite, comme chacun sait, de petites : jalousie, viol et coucheries… Son livre est-il fiable ? N’étant pas versée en histoire, je laisse le lecteur libre d’en juger au travers d’un extrait choisi au hasard dans son ouvrage : celui qui concerne l’empoisonnement de Mademoiselle.
Le roi Louis XIV a un frère, appelé Monsieur. Monsieur a deux filles, «deux pions sur l’échiquier de leur royal oncle, qui les maria sans leur demander leur avis. La cadette, Anne-Marie, fut donnée au duc de Savoie, Victor-Amédée II, un nabot d’une laideur repoussante. […] Quant à l’aînée, Marie-Louise, elle connut un sort pire encore. Elle avait espéré épouser son cousin le Grand Dauphin, parce qu’ainsi elle serait restée à Versailles. Mais Louis XIV la destinait au roi d’Espagne, Charles II […]. Il convoqua sa nièce et lui dit que, puisqu’il n’avait pas eu de fille, c’était à elle que revenait l’«honneur» de régner à Madrid. […] Désespérée et en pleurs, Marie-Louise se jeta aux pieds de Louis XIV, qui se rendait à la chapelle.» Le roi ne se laissa guère émouvoir.
«Apprenez que les reines d’Espagne n’ont point de jambes»
Pourquoi Marie-Louise d’Orléans pleurait-elle si fort ? Parce que la cour d’Espagne était réputée pour sa rigueur impitoyable. Il faut lire à ce sujet La société française du XVIe siècle au XXe siècle, de Victor Du Bled (1848-1927), pour réaliser l’asphyxie que représente cette Cour espagnole : «le despotisme de l’étiquette étouffe toute initiative aimable, règle minute par minute la vie du prince dicte ses paroles, mesure ses pas, ses démarches […]. Lorsque Marguerite d’Autriche vint pour épouser Philippe III, elle s’arrêta dans une ville renommée pour ses fabriques de bas de soie. Les notables lui ayant apporté en présent de superbes échantillons, le majordome-major leur jeta la corbeille au nez avec ces mots : «Apprenez que les reines d’Espagne n’ont point de jambes.» Il voulait dire : elles sont d’un rang à ne jamais toucher terre. Mais voilà que la jeune princesse prend au mot l’apostrophe, s’écrie en pleurant qu’elle veut retourner à Vienne, que si elle avait connu le dessein que l’on avait de lui couper les jambes, elle ne se fût jamais mise en route. Et l’on eut quelque peine à la rassurer.
L’étiquette de Cour peut tuer
«Le chef-d’œuvre produit par ce rituel inexorable fut un régicide. Bassompierre raconte que Philippe III travaillait à côté d’un brasero dont la chaleur l’incommodait fort ; le marquis de Pobar, en ayant fait la remarque, avertit le duc d’Albe, gentilhomme de la Chambre; celui-ci répond que l’enlèvement du brasero ne ressort pas de sa charge, qu’il faut s’adresser au duc d’Uzeda, sommelier du corps. Le marquis de Pobar envoie chercher le duc d’Uzeda qui était absent ; il prie de nouveau le duc d’Albe d’ôter le brasero ; celui-ci persiste, de telle sorte que le roi, presque asphyxié, eut, dans la nuit même, une grosse fièvre, avec un érysipèle, et mourut bientôt après. On aime à croire que le duc d’Albe, le duc d’Uzeda, le marquis de Pobar lui-même, furent poursuivis et condamnés pour ce désastreux fétichisme d’étiquette.»
Charles II, un débile baveur
La vie de cour en Espagne est donc à mourir. Par ailleurs, Mademoiselle (ainsi qu’on nomme alors Marie-Louise d’Orléans) sait probablement à quoi ressemble son futur mari : l’homme qu’on lui destine est un taré congénital à la lippe molle. «Charles est né rachitique, maladif et débile. Il est d’une complexion si faible qu’il ne peut parler avant l’âge de quatre ans et marcher avant l’âge de huit ans.» (Wikipedia). Il ne sait ni lire, ni écrire. Ses paroles sont souvent incompréhensibles. Il est atteint de prognathisme et du syndrome de Klinefelter (dépression, stérilité), sa langue est disproportionnée (il bave presque en permanence). Il serait impuissant. Il n’a aucun poil sur le corps, il n’a pas fait sa puberté et, pour comble, se montre incapable de se concentrer sur quoi que ce soit. Il semblerait que les Habsburg se soient mélangés de façon un peu répétitive avec la lignée cousine d’Espagne, jusqu’à ce que naisse ce débile mental nommé Don Carlos (Charles II), fils aîné de Philippe IV d’Espagne et de Marie-Anne d’Autriche. Jugez-en (photos ci-jointes prises au Kunsthistoriches Museum de Vienne). Ce fruit dégénéré d’unions consanguines n’avait certes rien pour séduire… Mais Mademoiselle n’a pas le choix.
Mariée de force à un royal taré
Nicolas Mietton continue son récit : «La mort dans l’âme, elle se soumit et le mariage par procuration eut lieu à Fontainebleau le 31 août 1679. Elle partit pour sa nouvelle patrie et épousa officiellement Charles II à Burgos. C’était la Belle et la Bête : entre l’exquise brunette au nez aquilin et son mari, il n’y avait rien de commun. A dix-neuf ans, le roi d’Espagne n’avait de beau que ses cheveux blonds, qui lui venaient de sa mère, la redoutable Marie-Anne d’Autriche, à la fois nièce et seconde épouse de Philippe IV. Un pareil mariage, venant après des siècles d’unions consanguines, avait produit un dégénéré. Laid, bavant, méchant, Charles II détestait tout ce qui venait de France, mais il s’éprit étonnamment de sa nouvelle femme.» Ici, l’historien lâche : «Alors commença le calvaire de Marie-Louise d’Orléans.»
L’affaire des perroquets étranglés
Le calvaire commence par l’isolement forcé. «Séparée de sa suite française, comme le voulait l’usage, elle souffrit des brimades d’une cour étouffante, et particulièrement de sa camarera mayor, la sinistre duchesse d’Alburquerque, qui étrangla un jour sa perruche sous prétexte que ses bruits l’indisposaient.» Saint Simon, dans ses Mémoires, confirme que «la camarera mayor… est toujours une grande d’Espagne, veuve, ordinairement vieille et presque toujours de la première distinction… Elle chez [la reine] à toute heure… Elle ordonne des habits et des dépenses personnelles de la reine, qu’elle ne doit jamais quitter mais la suivre partout où elle va.» (Saint Simon, Mémoires LVIII Pléiade, p. 867). Lorsqu’on se penche cependant sur cette histoire de perruche… Nicolas Mietton a-t-il commis une erreur ? Victor Du Bled raconte dans son ouvrage que la «geôlière en titre» de Marie-Louise d’Orléans est «la duchesse de Terranova, Camarera Mayor.» Ce n’est pas la duchesse d’Albuquerque, mais celle de Terranova qui tue les oiseaux de Mademoiselle. En voici le récit (1) fait par Victor Du Bled :
L’ignoble Duchesse de Terranova
«La reine […] avait apporté de France deux perroquets que le roi avait pris à tic parce qu’ils ne prononçaient que des mots français : la Camarera, pour faire sa cour, tordit le cou à ces Vert-Vert.» Geste terrible. Mme d’Aulnoy (témoin d’époque) confirme que cette duchesse de Terranova tient véritablement du démon (1) : «Elle affecte quelque bonté, mais si ce que l’on dit est vrai, elle n’en a point dans le cœur» (Relation du voyage d’Espagne, p. 132). «C’est une femme maigre et pâle, elle a le visage long et ridé, les yeux petits et rudes, et elle est une fort dangereuse ennemie.» (Mémoire de la Cour d’Espagne, p. 83). Marie-Louise d’Orléans se trouve comme en prison. La mort de ses perruches la révolte au point qu’elle oublie ce jour-là toutes les règles. Sa vengeance est immédiate… Victor du Bled raconte ainsi l’affaire des soufflets. Nicolas Mietton n’en parle pas.
L’affaire des deux gifles
«Cependant la reine réussit à se débarrasser de la duègne détestée […]. Elle commença par lui administrer brusquement deux superbes soufflets, et, lorsque cette douairière vint, à la tête de quatre cents dames, demander justice d’un tel affront, la reine arrêta tous les reproches d’un mot : «C’est une envie de femme grosse.» Le mot eut un effet magique, car les envies de ce genre avaient force de loi en Espagne. Le roi tout joyeux approuva les deux soufflets, déclarant que, si deux ne suffisaient point, il consentait que la reine en donnât encore deux douzaines à la duchesse.» Sur ce point, Nicolas Mietton reste silencieux car il est impossible que la reine ait pu tomber enceinte. C’est du moins ce qu’il explique dans son ouvrage : Charles II était stérile. Comment comprendre que Marie-Louise soit devenue grosse ? Aurait-elle menti ?
Fuera, fuera perros frances !
Oui. S’il faut en croire Madame d’Aulnoy qui raconte toute l’affaire en détail, voici comment les choses se passèrent : «Un jour que la Reine était allée à la promenade et que la Duchesse, pour éviter de la suivre et faire son coup, avait feint une légère indisposition, elle demanda les petits perroquets à celle qui en avait le soin et sans autre façon, dès qu’elle les eut, leur tordit le col […]. Ce fut une grande affliction parmi les Françaises qui servaient la Reine : dès que [celle-ci] fut rentrée dans son appartement, elle commanda qu’on lui apportât les perroquets et les chiens. Comme elle faisait toujours pendant que le Roi n’y était pas, car il ne pouvait souffrir tous ces petits animaux, parce qu’ils venaient de France et lorsqu’il les voyait, il disait Fuera, fuera, perros frances, ce qui veut dire Dehors, dehors chiens français.
Deux soufflets à tour de bras
«Toutes les femmes de la Reine, au lieu d’aller quérir ce qu’elle demandait, s’entre-regardaient sans lui oser rien dire : mais enfin, après un long silence, une d’entre elles lui rendit compte de l’exécution que la Camarera en avait fait. Elle en eut beaucoup de chagrin, quoi qu’elle ne le témoignât point. Mais lorsque la Duchesse entra dans sa chambre et que, selon la coutume, elle vint pour lui baiser la main, la Reine sans lui dire une seule parole, lui jeta deux soufflets à tour de bras. Il n’a jamais été une surprise pareille ni une rage semblable à celle dont cette Duchesse fut agitée. Car elle était la plus glorieuse femme du monde et qui le portait le plus haut. Elle avait, comme je l’ai déjà marqué, un Royaume dans le Mexique et se voir souffleter par une jeune Reine qu’elle avait traitée jusques alors comme une enfant, cela ne lui parut pas supportable, Elle se retira, en disant toutes les impertinences que son désespoir lui suggéra. Elle assembla ses parents, ses amis et plus de 400 Dames.»
«Madame, il fait grand vent, j’ai tué six loups.»
«Avec ce nombreux cortège, elle fut dans l’appartement du roi lui demander justice de l’outrage […] Elle faisait tant de bruit et répandait tant de larmes qu’il voulut bien venir en parler à la Reine et comme il lui représentait le rang que la Camarera Mayor tenait, la Reine l’interrompit et lui fit sans s’embarrasser : Senor, esto es un antojo. Ce peu de mots changea la face des choses. Le Roi l’embrassa avec mille témoignages de joie […] C’est qu’antojo signifie en espagnol une Envie de femme grosse et comme on est convaincu par une longue expérience que si les femmes grosses, en ce pays-là, n’ont pas ce qu’elles souhaitent et ne font pas ce qu’elles veulent, elles accouchent avant terme d’un enfant mort. Le Roi qui crût que la Reine était grosse, se sentit ravi». Pour le remercier de son soutien, la Reine lui envoya une bague de diamant. A quoi le Roi répondit par un chapelet de bois précieux, dans une cassette d’or à l’intérieur de laquelle se trouvait un billet qui contenait ces mots : «Madame, il fait grand vent, j’ai tué six loups.» Il était très porté sur la chasse. Au point, semble-t-il, que la prétendue grossesse de la Reine lui soit sortie de l’esprit…
«Si tu fais un enfant, fais-le pour l’Espagne»
Marie-Louise d’Orléans ne serait donc jamais parvenu à tomber enceinte. Nicolas Mietton raconte que son royal époux s’échine pourtant «à la déflorer. On le voyait pénétrer dans ses appartements le soir en robe de chambre et bonnet de nuit, une lanterne à la main, une épée dans l’autre et une bouteille d’eau sous le bras. Mais rien n’y faisait et elle demeurait stérile. L’ambassadeur de France, le comte de Rebenac, soudoya des valets pour examiner les caleçons de Charles II. «Débilité naturelle du roi», conclut-il. L’enjeu était pourtant de taille : si Marie-Louise était stérile, c’était, selon la faction autrichienne à laquelle appartenait la reine mère, la faute du gouvernement français. Les ennemis de la jeune reine firent courir ce bruit, suscitant machiavéliquement l’indignation du peuple de Madrid, qui lui cria un jour : «Si pares, pares para España ! Si no pares, a Paris ! – Si tu fais un enfant, fais-le pour l’Espagne ! Si tu n’en as pas, retourne à Paris !»
Poudre de martyr sur corps nus
Le danger se rapprochait de la reine, raconte l’historien. «Un moine proposa à Charles II de pratiquer un exorcisme qui lui permettrait d’avoir un héritier. Il frotterait des reliques sur les corps nus des époux couchés. Bien entendu, si un charme avait été jeté sur Marie-Louise avant sa venue en Espagne, l’exorcisme ne pourrait agir. Conclusion logique de la coterie autrichienne : son mariage serait alors nul et non avenu, et il faudrait la répudier. Informé de cette manœuvre abjecte, l’ambassadeur de France la conjura de ne pas se prêter à cette mascarade. Elle résista donc, déchaînant le courroux de son mari, mais elle parvint à le convaincre de son innocence au terme d’une scène dramatique.»
Mademoiselle empoisonnée ?
«Se sentant menacée, elle écrivit à Versailles pour qu’on lui envoie un contrepoison. Trop tard. Le 12 février 1689, au terme d’une brève agonie, elle rendit l’âme en demandant de n’accuser personne de sa mort. Officiellement, elle avait été victime du choléra. Curieuse épidémie de choléra qui n’avait frappé qu’elle ! Annonçant cette disparition à Louis XIV, l’ambassadeur de France parla d’un poison répandu soit dans des huîtres, soit dans une tourte aux anguilles ou un verre de lait à la glace.» Ses soupçons se portaient sur toutes sortes de personnes. «On sait qu’elle passa pour avoir été empoisonnée […], raconte aussi Victor du Bled. Ce qui est certain, c’est qu’à cette époque les morts imprévues ne semblent jamais naturelles ; qu’à la Cour comme dans le peuple, on chuchote aussitôt le mot crime, que médecins et tribunaux sont trop souvent empêchés d’aller jusqu’au bout de leur devoir […].
«Ces morts mystérieuses»
«Ces Cours, chauffées à la température des sérails, produisaient des crimes orientaux. Mais, ce qui caractérise les coups de foudre qui les décimaient, c’est le peu de bruit qu’ils font en tombant, le fatalisme avec lequel les rois les accueillent, lorsqu’ils éclatent sur leurs maisons mêmes, le grand silence qui bientôt se forme et s’épaissit autour d’eux. Il semble qu’on ait peur de trouver la figure des dieux de la terre en écartant la nuée qui les couvre. On passe, on détourne la tête, on lève les bras au ciel, à peine ose-t-on échanger un nom à voix basse. C’est ainsi que notre ambassadeur eut grand-peine à voir la reine avant sa mort, et ne put parvenir à entrer dans la chambre mortuaire, à assister à l’autopsie du corps, à faire admettre des chirurgiens chargés par lui d’examiner le cadavre. La raison d’État qui présidait aux naissances, aux mariages princiers, couvrait d’un épais voile ces morts mystérieuses.» De Charles II, le dernier de sa race exsangue, Victor Hugo fit l’ombre invisible de sa pièce Ruy Blas.
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A LIRE : Une Histoire érotique de la diplomatie, de Nicolas Mietton, Payot, 2016.
La société française du XVIe siècle au XXe siècle, de Victor Du Bled (1848-1927), livre publié en 1905, aux éditions Perrin.
Mémoires de la cour d’Espagne, de Marie Catherine Le Jumel de Barnéville Aulnoy, publié par Adrian Moetjens, 1691.
NOTE 1 : Une autre femme, Mme de Villars, ambassadrice de France, témoigne de façon plus diplomate : «Quoique Mme de Terranova ait une grande aversion pour la France, elle m’a toujours traitée fort honnêtement» (Lettre du 5 septembre 1680).
Qui n’a jamais interrompu l’acte pour consulter le dernier sms tombé ? Pendant ce moment d’abandon, qui n’a jamais pensé au dernier dossier à rendre,...
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On vous parlait au mois d’avril dernier du projet Pornographisme créé par Mickaël Draï et Christophe Chelmis. Ode aux affiches porno des années 70 et 80, le recueil vient de voir le jour après avoir récolté plus de 22 530€ grâce au financement collaboratif sur KissKissBangBang. Vous pourrez enfin contrer le mauvais goût, la censure et les bonnes moeurs avec le livre sous le bras.
Ces affiches sont un hommage aux producteurs et distributeurs de l’époque qui ont lutté contre la censure de notre chère pornographie. La sortie de Emmanuelle en 1974 va effectivement signer l’éclosion d’un cinéma cul non-simulé mais aussi les débuts de la censure étatique envers le porno. Devant la prolifération des cinémas spécialisés et des séances du samedi soir, la frange la plus conservatrice de France va s’affoler.
Au lieu d’interdire le cinéma porno, le gouvernement de Valéry Giscard d’Estaing va purement et simplement supprimer les subventions d’Etat pour les producteurs et les distributeurs. Sans oublier le niveau de taxation qui ne fera qu’augmenter. Fini les cinés chauds bouillants, on se calme et on rentre à la maison. Face à cette pression financière qui n’est autre qu’un moyen de censure déguisé, les producteurs vont faire preuve d’une grande ingéniosité.
Terminées les images explicites, il faut désormais faire profil bas. Les affiches sur les devantures deviennent dès lors de vraies oeuvres typographiques. Les formes organiques sont remplacées par le poids des mots et le choc des typos. Aux titres provocateurs et cultes, les lettres prennent la forme des corps dans une volupté devenue mythique. Comme quoi, la contrainte force la création.
On a à notre disposition plus de 7000 affiches, avec plusieurs centaines de références. Elles couvrent une période allant de 1976 (la loi sur la classification X ayant été votée en décembre 1975) à 1985. Le dernier film porno tourné en 35 millimètres en France devant dater de 1996. » explique Michael Draï sur Rue89.
Pornographisme célèbre aujourd’hui l’apogée du plaisir post-68 et de cette typographique inoubliable. En plus des affiches, le recueil est aussi un instant culture avec des contenus hétéroclites sur l’histoire de la pornographie et des détournements. Décalé et vintage c’est un joli cadeau à offrir pour Noël.
Prix de vente : 22€
Mercredi 30 novembre sortira au cinéma Rocco, documentaire de Thierry Demaizière et Alban Teurlai sur Rocco Siffredi filmé en passe de raccrocher les gants. Un portrait brut et raffiné sur Rocco et son rapport complexe et entier à la sexualité. Dans le décor « Roccoco » du Costes, on a pu s’entretenir quelques minutes avec celui qui a incarné pendant trente ans la pornographie moderne, une légende vivante au charisme aussi impressionnant que sa voix est douce.
Un an après avoir arrêté le porno, quelle relation entretenez-vous avec le diable ?
Ça va beaucoup mieux. Je suis plus conscient aujourd’hui après la grosse analyse que j’ai fait à la télé-réalité où j’étais seul avec moi-même pendant deux mois. J’ai pu reprendre conscience et comprendre un peu mieux la vie et toutes les choses que j’avais dans la tête : la douleur de ma mère, la photo d’elle que j’ai toujours sur moi, le fait de me sentir coupable envers ma femme… Je me suis nettoyé totalement de tout ça et je prends la vie plus naturellement, sans trop penser.
La perversion et le péché sont la source de votre porno. Est-ce votre façon d’envisager le porno, ou votre vision du sexe en général qui déteint sur lui ?
Je n’ai jamais eu une sexualité liée au porno, j’ai toujours essayé d’amener la sexualité réelle vers la pornographie. Pour moi, c’est une expérimentation. La perversion, le sexe fort, de rentrer, deux corps ensemble… Je dis toujours qu’il faut amener la personne dans un autre état. Pour moi la sexualité c’est totalement cérébral. J’agis plutôt comme une femme que comme un homme, à l’intérieur je suis plus une femme qu’un homme. J’utilise ma grande qualité – qui n’est pas ma bite, ma bite est un accessoire – qui est d’être très généreux avec les femmes, de me mettre à 100%, à 360° à leur disposition. J’essaye de comprendre de quoi elle a besoin et de quoi les gens ont besoin. Après, je ne sais pas si c’est la bonne direction, mais c’est totalement passionné et spontané.
Dans les médias, vous êtes justement souvent réduit à la taille de votre sexe. Est-ce que le porno, dans la société, est encore vu comme une bête de foire ?
Oui, à 100 %, surtout dans des programmes de télévision, parce que c’est difficile de parler de sexualité. Notre sexualité est animale parce que c’est ça la sexualité qui nous plait, la sexualité dirty, pas la clean qui ne mène nulle part parce qu’au bout d’un moment les gens ne bandent plus et ne jouissent plus. C’est l’animal que tu utilises avant de réprimer, celui que tu mets dans le tiroir, que tu ne veux pas entendre. Le fait de me réduire à un sexe, ça donne la possibilité aux gens à la télévision de faire de l’ironie sur mon boulot. Ils ne peuvent pas parler de sexe librement, ils doivent le réduire à un pénis.
En Italie c’est mille fois pire. Quand je suis allé faire la promotion du film en Italie, ils ne parlaient pas du tout de sexe. Ils faisaient des blagues sur tout, mais ils ne parlaient pas du film. Je dois dire que le grand tabou de la société, ça reste le sexe.
Kelly Stafford & Rocco Siffredi. © Emmanuel Guionet
Kelly Stafford fait une apparition très intéressante dans le film où elle explique qu’elle fait ce qu’elle veut avec son corps, qu’il lui appartient et que c’est une vision féministe du porno. Qu’en pensez-vous ?
Je le savais depuis 30 ans. Elle dit dans le film : “Tu sais bien, Rocco, que tu es esclave des femmes même si tu les domines.” Je sais que c’est mon rôle et je sais que je suis allé vers ce boulot pour me dédier à la femme.
Avez-vous souffert de votre image “machiste” pendant votre carrière ?
Non, mais c’est parfois un peu dérangeant quand on me disait : “Ah Rocco, tu es violent, tu baises trop fort, y’a pas de respect”. J’ai toujours dû lutter un peu pour faire comprendre que c’est pas ça, que je suis au service de l’orgasme féminin. Je l’ai compris quand j’ai pris une claque d’une fille il y a 30 ans, pendant qu’on faisait l’amour. Je lui ai mis une claque pour qu’elle jouisse. A partir de ce jour-là, je me suis dit “Wouah c’est intéressant, je veux comprendre ça” et j’ai évolué.
Je dois dire qu’aujourd’hui la nouvelle vision de la pornographie est totalement extrême. Je me demande si je l’ai compris avant tout le monde ou s’ils m’ont copié. Je crois que je l’ai compris avant tout le monde, en fait. J’ai eu la sensibilité nécessaire pour comprendre cette ère qui commençait à se construire. Aujourd’hui, le porno lui-même est la libération de l’orgasme féminin. La nouvelle pornographie aujourd’hui c’est : des femmes fortes, des femmes qui dominent, des femmes et du strap-on, des femmes très agressives, des femmes qui squirtent.
Votre relation avec votre cousin Gabriele Galetta [derrière la caméra chez RSP Rocco Siffredi Prod, ndlr] est assez tumultueuse. Comment travaillez-vous ensemble ?
Ça a toujours été comme ça. Effectivement, on est très, très amis. C’est mon plus grand ami. C’est la personne qui me comprend le plus, je crois qu’il me connait plus que ma femme en réalité. Gabriel a voulu être acteur porno, il n’a pas pu l’être parce que ce n’est pas donné à tout le monde de faire ce métier. C’est rarissime de pouvoir comprendre comment ça se passe, il faut être doué dans quelque chose, et lui était tellement amoureux de ce boulot qu’il a décidé de rester à mes côtés, de devenir photographe, de devenir metteur en scène. C’est vraiment le mec qui m’a le plus aidé pendant toute ma carrière.
Rocco Siffredi – © Emmanuel Guionet
Quel souvenir gardez-vous de l’époque de John Stagliano, du golden age du porno gonzo ?
C’était une super époque, parce que c’était le début d’une nouvelle ère. L’ère des nouvelles caméras, les petites caméras grâce auxquelles les gens peuvent se filmer. C’était sublime parce qu’on pouvait faire des choses beaucoup plus naturelles en étant acteur professionnel. Je crois que le gonzo a vraiment tout changé, qu’il a même donné la possibilité à Internet de se développer comme il s’est développé. Aujourd’hui le gonzo n’existe plus car maintenant, avec Internet, la femme est découpée en morceaux.
Nous, on aime ça : on a le cul, on a la tête, on a les pieds, les cheveux… C’est un peu ça que les gens cherchent à travers les triples, quadruples pénétrations. Et donc, ça me fait penser que si on arrive à trouver la possibilité d’ouvrir une femme à moitié, la montrer et après la refermer, c’est ce que les gens cherchent mentalement.
Donc c’est fini le gonzo à la Stagliano ?
Je dirais plutôt que le romantisme est fini. Il y a eu un moment où c’était beaucoup plus romantique qu’aujourd’hui. Aujourd’hui, c’est devenu une vraie usine et un spectacle théâtral plus que quelque chose de naturel.
Photo en une par © Valentin Lecron
Du 8 novembre au 3 décembre se joue au Théâtre de Poche de Bruxelles, « Volcan, une Histoire du Clitoris ». De plus en plus, le clitoris sort de l’ombre et de l’étau dans lequel il fut enfermé des siècles durant. Quelle excellente idée, donc, d’en faire le sujet d’une création au théâtre, tant ce média me semble particulièrement...
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On n’a pas toujours le temps de tout lire, tout écouter, tout regarder sur le net ou ailleurs. Voici un rapide tour d’horizons des infos en tout genre que nous avons trouvées intéressantes. Cette semaine sera (télé)visuelle, j’ai regardé deux documentaires et une série. J’ai eu envie de vous en parler. Bon sexorama… Les origines de...
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Notre délégation du Morbihan vous espère nombreux et nombreuses pour assister à la conférence "La prostitution, une violence" le mardi 22 novembre, avec Laurence Noëlle, survivante de la prostitution, et Didier Landau, psychosociologue.
Infos pratiquesConférence le mardi 22 novembre à 18h30
Faculté de Lettres, Langues et Sciences Humaines et Sociales, le Pôle de Formations Sanitaires et Sociales
Plan d'accès au campus
L'UBS accueille plusieurs événements dans le cadre de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.
Mardi 22 novembre à Lorient
Cet événement se déroulera à la Faculté de Lettres, Langues, Sciences Humaines et Sociales.
Mercredi 23 novembre à Vannes
Cet événement se déroulera à la Faculté de Droit, des Sciences Économiques et de Gestion.
Cette conférence sera suivie de la restitution des marches exploratoires qui se sont déroulées dans les villes du Morbihan.
Dans le cadre de la Journée internationale pour l'éradication des violences faites aux femmes, la délégation d'Indre-et-Loire du Mouvement du Nid organise une journée d'étude "Travail social, santé et prostitution : enjeux et regards croisés. Comprendre et repérer pour accompagner globalement".
Infos pratiquesCette journée, destinée aux acteurs et actrices de terrain, aura lieu le Mardi 22 novembre 2016 de 9h00 à 17h00, au
Centre de Vie du Sanitas
10 Place Neuve à Tours
Les places sont limitées ; l'inscription est donc obligatoire auprès de notre équipe, à l'aide de ce document à télécharger. Inscription limitée à deux personnes maximum par structure. La journée est gratuite.
Le Mouvement du Nid est un organisme de formation.
Dans le cadre de la Journée internationale pour l'éradication des violences faites aux femmes, la délégation d'Indre-et-Loire du Mouvement du Nid organise cette journée de formation afin de permettre aux acteurs et actrices de terrain des divers champs (socio-éducatif, sanitaire, force de l'ordre, judiciaire...) de :
L'abolitionnisme engage les pays ayant choisi ce système juridique - dont la France - à œuvrer pour lutter globalement contre la violence prostitutionnelle : reconnaissance en tant que victimes des personnes en situation de prostitution (abrogation du délit de racolage), accompagnement global en favorisant l'accès aux droits et aux soins, inversion de la charge pénale et responsabilisation des "clients", formation des acteurs et actrices sociaux et prévention auprès des jeunes et du grand public.
Autant de nouvelles dispositions qui seront, désormais, à mettre en application avec l'appui indispensable de tous les acteurs-actrices de terrain.
La matinée aura pour objectif de comprendre le cadre législatif et d'analyser l'impact du système prostitutionnel sur la société et celui sur les personnes, notamment à travers les résultats de l'étude sur le coût économique, social et humain du système prostitutionnel en France.
L'après-midi permettra de voir comment la pratique prostitutionnelle relève des violences, notamment sexuelles, subies par les personnes en difficulté de prostitution, de saisir les mécanismes mis en œuvre pour supporter ces violences et de présenter les impacts/troubles psychotraumatiques sur la santé physique et psychique. Ces connaissances sont essentielles pour lever les freins et mobiliser les leviers afin d'agir et de mieux accompagner.
Programmepar Alexandra SCHALK-PETITOT, adjointe en charge de la politique du logement, l'action sociale, la solidarité, les centres sociaux et les espaces de vie sociale de la Ville de Tours,
Nadine LORIN, Déléguée Départementale aux Droits des Femmes et à l'Egalité
et unE représentantE du Mouvement du Nid 37
Introduction de la journée.
par Catherine COUTELLE, Députée de la Vienne et Présidente de la Délégation aux Droits des Femmes et à l'Egalité des chances entre les hommes et les femmes à l'Assemblée Nationale.
Echanges avec la salle.
par Justine ROCHERIEUX, coordinatrice Ile-de-France du Mouvement du Nid.
Echanges avec la salle.
Muriel SALMONA, psychiatre spécialisée dans la victimologie et les psycho- traumatismes ; présidente de l'association Mémoire Traumatique et Victimologie.
Echanges avec la salle.
Muriel SALMONA, psychiatre spécialisée dans la victimologie et les psycho- traumatismes ; présidente de l'association Mémoire Traumatique et Victimologie
Justine ROCHERIEUX, coordinatrice Ile-de-France du Mouvement du Nid.
Maylis DUBOIS, avocate au barreau de TOURS.
Echanges avec la salle.
Gyslaine JARMAKOWSKI, Directrice Régionale aux Droits des Femmes et à l'Egalité (présence à confirmer).
On peut toujours être à la recherche d’avoir une érection qui dure plus longtemps ou plus ferme, que ce soit pour une partie de jambes en l’air avec sa compagne ou pour une nuit de débauche libertine. Comme je n’avais aucun test sur ce genre de crème sur le site, j’ai décidé qu’il était temps…
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Thanks to our sponsor in Spain, women-run Lust Cinema.
Did I find a 1931 anti-fascist film of lesbian love in an authoritarian German boarding school? Ooh, yes: https://t.co/ZMM31XWo69 … 2/2 pic.twitter.com/WSBQDXv3UD
— ErosBlog Bacchus (@ErosBlogBacchus) November 14, 2016
Much gratitude to our thoughtful sponsor, Nubile Films.
Facebook just blocked me for refusing to remove nude photos I posted. Of Bernini's Apollo and Daphne. And they're going to spot fake news? pic.twitter.com/jBEkaEGGN7
— Bill Frezza (@BillFrezza) November 16, 2016
Wondering what the #pornface tweets are all about? This dreadful article that stigmatises #sexworkers: https://t.co/3lCCTXQBXu
— SWOP NSW (@SWOPnsw) November 22, 2016
Main post image by dicklatte via There’s An Instagram Account Dedicated To Dick-Themed Latte Art. NSFW, Obvs (The Debrief)
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Vu sur Girls on fire, épisode 5 de Lily, série érotique
Le 5e épisode de Lily vient de paraître. Il s’intitule Girls on fire. La deuxième…
Cet article provient de Littérature érotique
Des meufs à poil qui lisent des livres sur scène, en voilà une promesse de vente pas banale ! Le spectacle burlesque Naked Girls Reading est un pur bonheur à voir pour toute personne qui défend la cause féministe et la liberté des femmes à disposer de leur corps.
Naked Girls Reading casse les genresDès l’entrée du théâtre, me voici accueillie par un homme transsexuel, maquillé et portant de hauts talons. Peu après, pour l’introduction au spectacle, me voici face à une animatrice exceptionnelle, Drag King, belle à croquer, drôle et complètement déjantée, habillée dans une tenue masculine et arborant une fausse moustache grossière.… Lire la suite
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