Ne compte pas sur moi pour rédiger une épitaphe, tu aurais horreur de ça. Ni d’encenser tes qualités : après tout tu n’es pas si parfaite, car malgré ton amour des mojitos, tu as osé dire non à Kelly Slater (malade des nerfs va !), juste quelques lignes à laisser sur ton répondeur… au présent, car le passé ne te sied pas…
Ma BritBrit, ma chérie, je t’ai souvent dit que tu étais mon idole, toi l’elfe frondeur, la langue acerbe, l’imagination délirante et un cœur gros comme ça. D’ailleurs c’est simple, tu l’as toi même placardé sur les murs. Tu es parfaite, biatch.
Comme tant d’entre nous, hier je me suis effondrée. Pardonne-moi, c’est nul. Ce n’est pas digne de toi. Alors je t’ai lue, encore une fois, entre la stupeur et l’effroi… Et au milieu des larmes, j’ai ri. Une fois de plus, comme souvent en te lisant.
D’ailleurs j’en profite, je n’ai pas encore eu l’occasion de te le dire, mais franchement : autant de talent, c’est agaçant… Et je t’en voudrais moins si t’avais la décence d’être moche… ou conne à la rigueur…ou les deux.
Et puis t’as jamais su garder un secret… C’est vrai quoi : je t’ai confié mes plus grandes hontes, mes ratages de mecs et autres histoires de pets vaginaux et toi, t’as fait quoi ? Tu as tout balancé dans les magazines féminins… Traîtresse va…
Depuis quelques paires d’années (oui expression picarde, que je commence à peine à maîtriser… ah tu sais, les joies du patois…), je me sens chez moi parmi les Ladies, une vraie petite famille aux réunions joyeuses.
À 100 mètres ou quelques centaines de bornes, peu importe, on se suit, on se lit on s’écoute, on suit nos déboires familiaux mais aussi nos plus grandes joies, on s’énerve parfois pis même des fois on se kiffe.
Et moi je te kiffe ma grognasse. Mais je suis tellement triste et en colère, contre toi (toujours à cause de Kelly), contre l’injustice de la vie (ouais c’est con, mais impossible de ne pas se dire qu’il y avait quand même une grande liste de méritants à partir avant toi), contre la pluie qui mouille et qui fait friser, contre le chocolat qui fait grossir, et les clopes qui font les dents toutes noires et bander mou (si si, c’est en photo dessus).
Je n’allumerai pas de bougies, je vais même arrêter (essayer ?) d’avoir la gorge serrée, je ne vais pas mettre de petits cœurs sur ton mur Facebook, ni dire que t’es irremplaçable, ni même parler de toi au passé. Déjà que t’es parfaite, ne va pas en plus devenir prétentieuse.
Par contre je vais te le dire une fois, une seule, alors ouvre bien tes oreilles (enfin tes yeux, tes chakras ou ce que tu voudras) : tu vas me manquer.
Tu laisses derrière toi une famille des amis… et une tribu. C’est vraiment naze, alors reviens… Comment ça, c’est pas possible ? Appelez-moi le patron ! Oui, tout de suite, et je vous préviens : je ne bougerai pas tant qu’il ne sera pas là… Je resterai ici comme une moule sur un rocher, comme une âme en peine devant un Lost & Found d’un aéroport… Filez-moi un formulaire, une pétition, n’importe quoi… Si je te dis que je ne suis pas d’accord, ça changera la donne ?
Oh et puis merde tu sais quoi, tant pis pour ce que tu penses, tant pis si ça ne te plaît pas, de toute manière c’est de ta faute, aujourd’hui je pleure parce que t’es plus là.
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