Des homos «déviants» et dont le «cerveau marche à l’envers»… Les propos de l’UDC Toni Bortoluzzi publiés il y a dix jours dans le «Beobachter» auraient profondément choqué jusque dans la base du parti populiste. C’est du moins ce qu’affirme le chef de la section zurichoise. «Nous avons eu des réactions majoritairement négatives. Plusieurs membres ont même rendu leur carte», admet Alfred Heer. La direction de l’UDC s’est gardée de condamner ou seulement de réagir aux dérapages de son vétéran au Conseil national.
Aubaine
Un autre parti semble décidé à récupérer les gays déçus de l’UDC. Voici que le Parti bourgeois-démocrate (PBD), une formation plutôt perçue comme conservatrice et issue d’une scission au sein de l’UDC, se découvre gay-friendly. Il s’est payé une campagne de pub ironisant sur les déclarations de Bortoluzzi, la semaine dernière. «Nous sommes un parti libéral socialement», assure son président, Martin Landolt. Et au risque de décoiffer quelques uns de ses électeurs, il souligne que son mouvement soutient le mariage pour tous et l’adoption par les couples de même sexe.
Le cas Bortoluzzi permet au PBD de se distinguer de son autre rival du centre droit: le Parti démocrate chrétien (PDC). Son patron, Christophe Darbellay, est aligné sur le Vatican pour les questions familiales. Le parti est la bête noire des mouvements LGBT depuis qu’il tente de faire inscrire dans la Constitution la nature hétérosexuelle du mariage, au détour d’une initiative fiscale. Mais même au PDC, les choses bougent. «SonntagsBlick» note ainsi que le parti a réactivé son groupe de travail LGBT, présidé depuis peu par le chef du parti en ville de Zurich, Markus Hungerbühler.