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Dans La Preuve par le miel, à mi-chemin entre l’essai et le journal intime, Salwa Al-Neimi, poétesse syrienne installée à Paris, fait chanter la voix du désir féminin en toute liberté et la pimente de citations tirées de textes érotiques arabes anciens. Gros succès dès sa sortie en 2007, le livre a défrayé la chronique...
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La loi française punira peut-être bientôt expressément le revenge porn. Jeudi 21 janvier au soir, les députés ont voté un amendement au projet de loi sur le numérique qui permettra de condamner à deux ans d’emprisonnement et 60 000 euros d’amende ceux qui diffusent des images à nature sexuelle sans le consentement de la personne représentée.
Le texte mentionne le “revenge porn” ou “revanche pornographique” et le définit comme suit : “le fait de transmettre ou de diffuser sans le consentement exprès de la personne, l’image ou la voix de celle-ci, prise dans un lieu public ou privé, dès lors qu’elle présente un caractère sexuel”.
Ce qui compte, c’est la notion de consentement : aujourd’hui, la loi pénale ne condamne que le fait de filmer un relation sexuelle sans l’accord de ses participants. Avec l’amendement 841, le fait de diffuser des images capturées avec le consentement de la personne photographiée ou filmée serait également puni.
L’amendement a été défendu par la présidente de la délégation aux droits de femmes de l’Assemblée, la socialiste Catherine Coutelle. Si le projet de loi sur le numérique est adopté par les sénateurs, la France rejoindra (enfin) le Royaume-Uni et les Etats-Unis dans la lutte légale contre ce nouveau phénomène.
On en profite pour vous rappeler que si on vous êtes victime de piratage et/ou de revenge porn, en plus de la loi, il existe plusieurs outils assez efficaces sur Internet pour vous aider. On vous a listé tout ça dans ce long article.
Le thème du dernier « Osez 20 histoires », paru aux éditions de la Musardine, me plaît particulièrement : correspondance érotique. J’aime aussi cette jolie couverture toute rose. Je ne l’ai pas encore lu, mais je l’attends avec impatience… Pour ma part, j’y ai écrit une nouvelle qui se passe pendant la Grande Guerre, sujet difficile que … Read More →
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Pensez-vous que votre documentaire À quoi rêvent les jeunes filles ? (diffusé en juin sur France 2) puisse amener les femmes (et en particulier les jeunes filles) à s’interroger sur leurs pratiques sexuelles, dont les codes sont à présent dictés par Internet ?
Ovidie : Oui, je pense que ça peut faire du bien. Mais c’est tout le paradoxe : on connaît les rouages mais malgré tout, on se laisse influencer par le porno qui rentre encore plus facilement dans notre intimité que la publicité, même si on décrypte ce qu’on voit. Tôt ou tard, on est dans ce processus de reproduction ou d’identification des corps. Le symptôme numéro un, c’est l’épilation intégrale. On retrouve les code du porn dans l’ensemble de la société, dans notre manière de parler de la sexualité. Beaucoup de pratiques ne sont plus taboues grâce ou à cause du porno. Mais en fait elles se transforment en injonctions et ce n’est pas mieux.
Comment expliquez-vous que le porno ait plus d’influence sur le processus d’identification des femmes que la publicité, alors que cette dernière est beaucoup plus présente dans notre quotidien ?
Ovidie : C’est une hypothèse, mais je pense que c’est parce qu’il touche plus à l’intime. Et aussi parce qu’on a plus d’outils pour décoder un film, une pub ou une série qu’un porno. On peut facilement mettre de la distance face à une pub pour un shampoing avec une femme qui agite ses cheveux dans tous les sens, mais le porno touche à nos fantasmes, à notre sexualité et cette barrière disparaît peu à peu. Les ados aussi ont l’impression que ce que fait une actrice à l’écran est comme dans la réalité. Pour avoir besoin de s’exciter, il faut oublier l’écran. Et puis, surtout, on n’a pas les outils pour décrypter parce qu’on n’en parle pas. On va tous analyser des pubs mais pas forcément le porno qu’on a vu la veille en se disant : «tiens, la nana, elle s’est pris une double anale, comment elle a fait ?».
Quel discours tient-on aujourd’hui aux adolescentes dans les cours d’éducation sexuelle en milieu scolaire ou en centre de planification ?
Ovidie : Ce que je sais surtout, c’est ce que les filles en disent. Il y a un système de petits papiers où chacun-e dépose sa question dans un chapeau et c’était très instructif de voir ce sur quoi les lycéennes s’interrogent.
C’est-à-dire ?
Ovidie : Les poils, la sodomie, les poils, la sodomie, les poils, la sodomie ! Un peu l’amour aussi, quand même. Mais, quand j’étais ado, nos questions, c’était la perte de la virginité, le sida et la grossesse non désirée. Aujourd’hui, tout ce qui est prévention, capotes, grossesse, etc., est loin de leurs préoccupations. Ce sont plutôt des filles qui n’en peuvent plus de l’épilation intégrale, même celles qui ont à peine une sexualité. Le sujet revient sans cesse : épilation, sodomie, épilation, sodomie… Et je me souviens même d’une question d’une fille de quinze ans : «est-ce que les garçons se rendent compte à quel point ça fait mal ?». C’était le cri du cœur !
Et se questionnent-elles sur la notion de plaisir ou de désir sexuel ?
Ovidie : Jamais !
Pensez-vous que l’hyper-sexualisation et la capacité à intégrer ces injonctions soient communes à toutes les jeunes filles (même celles des banlieues, des milieux ruraux ou qui portent un voile) ou ce phénomène s’applique-t-il uniquement à une jeunesse dorée, citadine et branchée ?
Ovidie : Mon documentaire n’est pas une étude sociologique sur l’ensemble des couches de la population française, c’est un film qui porte sur les messages dominants. Je pense que ce serait se fourvoyer que de penser que ce phénomène ne touche qu’un seul milieu. Je ne crois pas non plus que le voile fasse barrière à notre quotidien et qu’il empêche de se laisser influencer par les messages dominants.
Mais les filles que vous montrez dans le documentaire semblent faire partie d’un milieu très hipster, comme si, pour être branchée, il fallait être libérée et hyper-sexualisée…
Ovidie : Ce n’est pas parce que les filles que j’interviewe en parlent avec plus de liberté et qu’elles y réfléchissent que les autres en sont exemptes. L’année dernière, il y a eu 78 milliards de vidéos regardées sur PornHub… 78 milliards ! Ce n’est pas que les Parisiennes ou les hipsters qui fréquentent le site, c’est le Moyen-Orient aussi, c’est la Chine, c’est partout, c’est tout le monde ! Après, on peut faire comme si ça n’existait, mais le McDo de la sexualité, c’est ce qu’on trouve sur ces plateformes pornos et je peux vous dire que ce n’est pas du branchouille mais du bon vieux mainstream hardcore. Et on est justement beaucoup plus facilement influencé-e quand on n’a pas de recul. La conclusion que j’ai retenue, pour toutes : elles ne sont ni plus libérées ni plus aliénées, c’est juste que les injonctions se sont déplacées.
Quels sont alors les outils qui leur permettraient de prendre conscience de leur aliénation ?
Ovidie : Honnêtement, je n’en ai pas. Je ne vois pas comment on peut rivaliser avec Internet. Je pense que c’est important de former les intervenant-e-s en milieu scolaire ou en centre de planification à la porn culture. Mais PornHub, encore une fois, c’est 78 milliards de vidéos par an ! Je ne vois pas comment on peut résister, avec notre petit porn.
On ne peut donc pas rivaliser avec l’influence d’Internet ?
Ovidie : Je pense que, ce qui va nous arriver, c’est une interdiction du porno, car ça va trop loin. C’est déjà ce qui se passe au Royaume-Uni en ce moment. Et on sent bien qu’il y a un vent conservateur. Je ne serais pas étonnée qu’une loi interdise l’accès aux sites pornos. Toutes ces nanas qui nous font chier depuis deux ans avec leur loi pénalisant les clients de la prostitution crèvent de pouvoir interdire le porno. Je pense que c’est une affaire de cinq ans. Et le problème, c’est que ce ne serait pas que le porno qui serait coupé, mais aussi les subventions du Planning familial, comme on l’a vu récemment. Je ne suis pas très optimiste.
Ne faudrait-il pas aussi faire réfléchir les garçons ? Car vous ne parlez pas de la sexualité des garçons, est-ce volontaire ?
Ovidie : Oui, car elle ne m’intéresse pas. J’aime bien les ambiances de gynécées. Il me semble qu’il faut en parler aux premières concernées. Je pense que la sexualité des garçons est un tout autre sujet.
Et déconstruire les stéréotypes de la virilité chez les garçons, leur montrer qu’eux aussi ont avantage à se départir de ces obligations en matière de sexualité ?
Ovidie : Je pense que c’est inutile de passer par les garçons si nous-mêmes, on ne l’a pas intégré. Oui, ils ont leurs injonctions aussi (le complexe de la petite bite et la peur de ne pas assurer), mais ce n’est rien comparé à celles qui pèsent sur les filles. C’est sûr qu’ils gagneraient à s’en libérer, mais ce n’est pas ce qui m’intéresse, au fond. Je ne suis pas la bonne personne pour savoir ce qu’il faut faire avec eux ; je ne comprends pas forcément bien leur fonctionnement.
En termes de modèle positif pour les adolescentes, croyez-vous au combat de toutes ces icônes de la pop culture, comme Beyoncé par exemple, qui prétendent faire de leur corps une arme ?
Ovidie : Je n’arrive pas à croire au potentiel féministe de Beyoncé ou de Miley Cyrus. C’est bien qu’elles écrivent «feminist» sur la scène et qu’elles encouragent d’autres meufs. Mais on reste centré-e-s sur le cul (démultiplié, en gros plan..) et sur des corps parfaits. Par exemple, quand Beyoncé avait sorti son album en secret sur Internet, toutes les filles s’étaient mises à faire des squats en trente jours pour avoir les mêmes fesses. Certes, au départ, il y avait un message féministe et de libération, mais au final, comme le reste, il a été détourné, récupéré. J’ai plus cru au potentiel de libération de Nina Hagen ou de Courtney Love. Après, on peut me répondre que je n’ai rien compris aux combats de l’afro-féminisme, mais je laisse quand même Beyoncé de côté.
Quels ont été vos modèles féministes quand vous étiez ado ?
Ovidie : Courtney Love. Elle n’avait pas tout un discours féministe mais a eu une influence positive. Une fille énervée avec trop de rouge à lèvres, de robes, de peroxyde. Mais en même temps super-offensive, avec une sexualité hyper-assumée, contrairement à aujourd’hui, où on a une représentation médiatique hyper-mainstream de la sexualité. Je revoyais une vidéo où elle arrive aux MTV Awards totalement débraillée, défoncée aussi. Elle pose sa jambe de manière inélégante, elle braille car son mec vient de crever et que sa batteuse ou sa bassiste est morte. Miley Cyrus qui joue la provoc’, au final, c’est un univers hyper-aseptisé.
Et Ovidie, à quoi rêve-t-elle ?
Ovidie : À quoi elle aspire ? À faire plus de documentaires, qui n’incluraient toujours pas la sexualité des garçons ! On me l’a reproché, mais non ! À ne pas être obligée de changer de pays dans un futur proche. Et puis il y a le rêve irréalisable, le plus fou : ce serait d’avoir un élevage de dogues de Bordeaux et de bullmastiffs ! Vivre au milieu de dizaines de chiens au fin fond de la campagne… Si ça se trouve, dans vingt ans, on me retrouvera bouffée par mes chiens dans des émissions du genre «que sont-ils devenus ?» ou dans les faits divers !
Sur Twitter : www.twitter.com/ovidieofficiel
Le « ticket de métro d’Ovidie » sur Metronews : www.metronews.fr/blog/ovidie
Photo Ovidie © Wikimedia Commons
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Il y a quelques années, il était très à la mode de présenter les Na comme un "paradis sur terre" et un "matriarcat". Il y avait évidemment des préjugés exotisants, racistes et sexistes derrière ces visions d'Epinal. J'avais fait un bref résumé du livre de l'anthropologue Cai Hua il y a quelques années ; en voici une version plus complète.
Ce livre aide également à comprendre qu'il existe d'autres systèmes de parenté que celui que nous connaissons ; sans nul doute les Na seraient étonnés d'entendre parler de "un enfant c'est un papa, une maman".
Pour comprendre le système de parenté Na, il est nécessaire de connaître ces deux termes :
Société matrilinéaire : l’appartenance d’un individu au clan, à la lignée est déterminée par sa lignée maternelle. La paternité peut être reconnue mais elle n’est pas prise en compte dans la filiation.
Société matrilocale (uxorilocarité) : après le mariage, les époux vivent chez ou près de la famille de la mère.
L'ethnie Han, majoritaire en Chine, appelle 4 peuples du Yunnan et du Sichuan les "Mo-so" :
- Les Nasi (210 000 en 1950)
- les Na (30 000)
- Les NaRu (7000)
- Les Nahing (3000)
Cai Hua s'appuie sur des études des années 50 pour expliquer la structure sociale des Na. Il y a trois strates sociales chez les Na qu'on peut diviser entre aristocrates, peuple et serfs. Tous ont des règles d'habillement et d'architecture différentes selon leur statut. Les règles de transmission statutaire varient également. Chez les aristocrates hommes, elles sont paternelles, chez les femmes, maternelles. Chez les serfs elle sont parallèles c'est-à-dire que si une serve vit avec un roturier, les fils seront roturiers et les filles serves. Si un serf vit avec une roturière, les fils seront serfs et les filles roturières. Si un roturier est avec une femme aristocrate, il y aura une transmission paternelle du statut . Pour un roturier en visite (on verra ensuite ce que signifie ce terme), il y aura apparemment une transmission maternelle du statut mais cela peut parfois être une transmission parallèle.
Les Na ont deux religions ; le daba (le prêtre est forcément un homme) et le bouddhisme tibétain.
Les mythes autour du fœtus.
Les Na savent qu'un homme et une femme doivent s'accoupler pour faire un enfant. La femme est comparée à une terre arrosée par l’homme. C’est un génie qui met les fœtus dans le ventre des femmes, cinq mois après leur naissance. Le foetus est donc vue comme une herbe qui a besoin d'eau (le sperme de l'homme) pour grandir. Selon un mythe, le génie aurait voulu les mettre dans le mollet des hommes mais cela les aurait handicapés pour aller chercher du bois dans la montagne.
L'hérédité vient toute entière de la mère.
La matrilinéarité
Les Na vivent dans un système matrilinéaire. Prenons un individu, mâle ou femelle, appelé Ego ; Ego vit dans la famille de sa mère avec sa mère, ses tantes, ses oncles, bref tous les individus issus de sa lignée maternelle. Ego n’a pas de père, pas d’oncle paternel, pas de grand père paternel.
Il y a deux chefs dans cette famille. L'homme s’occupe des affaires extérieures : il contacte les étrangers pour la terre, le bétail et l'entraide, il préside aux festins, il va aux invitations.
La femme s’occupe des affaires intérieures : la distribution annuelle des vêtements, la gestion des réserves et des dépenses, l'organisation du travail au foyer et aux champs, le service quotidien des offrandes aux ancêtres, la préparation et la distribution des repas quotidiens, la préparation des repas de fêtes, des cadeaux et des dons. C'est elle qui sert les repas.
Il y a un chef qui prend le pas sur l'autre, celui ou celle qui est le plus expérimenté. Dans la majorité des cas c'est un homme.
L’interdit de l’inceste
L’interdit de l’inceste existe chez les Na mais il s’exprime différemment. On ne parle jamais de sexe dans la famille matrilinéaire entre membres du même sexe. On ne s’insulte pas parce qu’une insulte pourrait être à caractère sexuel. Si un homme veut faire une remarque à une fille sur quelque chose de sentimental, il le confie à un étranger qui le communiquera à la fille.
La mère est la seule qui peut parler de sexe à ses fils, mais de façon très discrète.
Un garçon et une fille de cette famille ne peuvent être ensemble la nuit, ni se baigner ensemble, ni danser cote à cote, ni se mettre à côté au cinéma ou regarder ensemble la télé (au cas où il y aurait un programme évoquant le sexe).
Les frères et sœurs vivent donc ensemble et ont donc une relation ressemblant à une relation entre mari et femme mais sans sexe et sans possibilité de divorce.
S'il n'y a pas assez d'hommes ou de femmes dans une lignée, on peut adopter soit une personne, soit une lignée entière.
On considère que la puberté est à 13 ans et sanctionnée par une cérémonie ; avant cet âge, garçons et filles portent des robes.
Le système des visites
La relation qui se noue entre un homme et une femme s’appelle açia. Hommes et femmes affirment leur désir de nouer une açia, de façon égale.
La visite furtive "nana sésé"
Si chacun s’est mis d’ accord pour nouer une açia, l’homme va alors aller chez la femme pendant la nuit. Une femme n’a pas le droit d’aller chez un homme et serait mal considérée si elle le faisait (trop "ardente", comparable à "une truie"). Il n’est pas rare de voir plusieurs garçons demander à la fille s’ils peuvent venir ; c’est le plus convaincant qui rentrera. Parfois un garçon s’introduit dans la chambre de la femme par surprise ; la fille doit lui dire de façon claire si elle accepte cette relation ou pas. On ne sait pas à quel point la fille peut refuser une relation ; si elle le fait de façon trop bruyante, les membres masculins de sa famille pourraient l’entendre et il y aurait inceste.
La jalousie n’existe pas dans l’açia et ceux qui auraient une relation exclusive seraient mal vus.
Il y a des cadeaux, de l’argent donné entre partenaires mais cela n’est pas assimilé à de la prostitution.
S’il naît un enfant de cette relation, il reste donc chez la famille de sa mère. On peut savoir qui est son géniteur (si la femme n’avait qu’une açia), mais celui ci ne représente rien et est un étranger. L’açia est une relation privée, entre partenaires, qui s’arrêtera quand l’un des eux le veut. Ils sont açia le temps que dure la relation, plus ensuite et peuvent le redevenir.
Il est interdit d’avoir des açia avant 13 ans et mal vu après 50 ans. L'açia commence en général vers 15 ans pour les filles et 17 pour les garçons.
L'homme comme la femme peuvent prendre l'initiative de proposer une açia. Pour montrer qu'on souhaite en nouer une, on peut emprunter quelque chose ; par exemple une fille va saisir le paquet de cigarette d'un garçon. S'il lui demande de lui rendre immédiatement, c'est qu'il ne souhaite pas nouer une açia. S'il lui demande de lui rendre plus tard, c'est qu'il est d'accord et qu'il viendra la visiter la nuit prochaine.
On peut avoir plusieurs açia en une nuit. Les anciens ne peuvent pas imposer une açia aux jeunes. L'açia n'existe que dans l'instantanéité. Il vaut mieux qu'elle ne dure pas trop longtemps sinon les partenaires peuvent subir des moqueries.
La visite ostensible "gepié sésé"
On commence toujours par la visite furtive mais si on l’entend bien, on peut envisager une açia durable. La visite ostensible se fait toujours de nuit mais l'homme peut être vu par les membres de la famille de celle qu'il visite.
Il y aura alors un devoir : le privilège des relations sexuelles. Cela ne veut pas dire que l’açia n’existe plus ; simplement si un homme arrive chez une femme avec qui il est en visite ostensible et que celle ci est avec un autre homme, celui ci doit s’en aller. Chacun peut rompre quand il le veut.
La cohabitation "ti dzï jï mao the"
La cohabitation devient nécessaire lorsqu'il manque des femmes ou des hommes dans une lignée.
C’est celui ou celle qui manque de membres dans sa famille qui va aller chercher quelqu’un. Celui qui part cohabiter doit être sûr-e que sa lignée l'accepte. Il y a donc uxorilocalité s'il manque des hommes dans une famille (l'homme va habiter dans une famille où il y a "trop" de femmes). Il y a virilocalité s'il manque des femmes. Il peut y avoir néolocalité en cas de conflit. La cohabitation commence toujours par une açia.
Le mariage "jï the ti dzï"
Le conjoint ou conjointe doit être non consanguin (ne pas appartenir à la lignée matrilinéaire).
Le chef de la lignée preneuse va demander au chef de la lignée donneuse. Le mariage est comme un don et celui ou celle qui va habiter chez l’autre prend son nom.
Le mariage est généralement virilocal (la femme va habiter chez la famille de l'homme). Il y a très peu de mariages. Le mari est appelé "oncle maternel" par les éventuels enfants de la femme. Mari et femme n'ont pas de lit conjugal et ne dorment pas ensemble. Ils ne peuvent pas être pris en photo ensemble car cela soulignerait qu'ils ont des relations sexuelles.
Si la femme part la famille du mari peut demander le remboursement de la dot. L'inverse n''existe pas, on estime que le travail fourni par l'homme suffit à rembourser.
Celui ou celle qui part dans la famille de son mari ou de sa femme adopte son nom.
Le chef doit se marier et pratiquer la polygynie afin de transférer au maximum ses pouvoirs.
D’autres mythes
Voici comment s'explique le système des visites. Durant une nuit, hommes et femmes devaient effectuer un long parcours et traverser 12 portes ; derrière la 12eme se trouvait l'être aimé. Au lever du soleil, la femme était arrivée à la 8eme porte, et l'homme à la 3eme, seulement. Les dieux en ont déduit que la femme avait trop d'énergie et qu'il serait plus raisonnable que ce soient les hommes qui visitent les femmes et non l'inverse.
Le mode de vie des Na a été durement réprimée par l’ethnie Han.
Après 1950, les Han ont jugé que les Na souffraient de trop de MST et de problèmes de consanguinité. Ils ont donc fait une première réforme en 1958 où ils préconisaient la monogamie. En 1960 et 1971, ils ont tenté d'imposer la monogamie. En 1974, ils ont imposé en plus des contraintes administratives. Les Na pratiquent donc leurs coutumes de façon plus discrète.
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Il n’y a rien de pire que le mépris de bonne foi. Que l’insulte qui porte le masque de la compassion. On est en 2016, et j’ai entendu dire que l’homosexualité est une maladie qu’il faut soigner. Hey oh ! On est en 2016, bon sang !
Au secours, mon ami est homophobe !Tout commence un après-midi banal au boulot. Une conversation divertissante s’engage avec un collègue sur le chat Skype, quand tout à coup c’est le drame : il se met à me partager sa vision de l’homosexualité.… Lire la suite
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