Petite pépite exhumée par l’éditeur américain Cult Epics, Score raconte l’éveil au libertinage de deux couples. L’un est trentenaire et cherche à changer la routine tandis que l’autre est plus proche de la vingtaine. Elvira et Eddie vont donc en quelque sorte “pervertir” le couple de jeunes mariés en organisant une soirée à quatre. La fête commence avec une malle remplie de vêtements qui vont permettre aux uns et aux autres de se travestir. Elvira revêt une tenue de nonne tandis que Jack choisit de ressembler à un marin. Ce qui excite bien Eddie avec le style cow-boy qu’il a choisi. Les partenaires matures proposeront également de se décontracter grâce à un petit joint.
Beaucoup de dialogues à double sens, une succession de répliques kitsch aux sous-entendus grossiers, le début du film ressemble aux habituels prétextes de boulard. Car pour commencer, Elvira séduit le type venu réparer le téléphone ! On a échappé au plombier de peu ! Heureusement la suite est plus captivante.
Dans sa version “non censurée”, le film brouille la frontière entre l’érotisme et la pornographie. Il prend aussi le contrepied de ce que l’on voit habituellement. Généralement, ce sont les femmes qui sont vues le plus souvent en tenue d’Eve mais ici, une grande partie des scènes “hot” sont centrées sur la relation homosexuelle entre Eddie et Jack. Et le film va assez loin puisqu’après s’être mutuellement pelotés le johnson, les deux hommes en viennent à la fellation, puis au 69 avant de passer à la pénétration. Seule cette dernière n’est pas montrée explicitement mais pour le reste, rien ne nous est épargné, ce qui est plutôt surprenant.
Côté femmes, le film reste assez soft. On ne verra guère de gros plans de l’initiation au lesbianisme, ce qui produit un étrange déséquilibre avec ce qui se passe chez les hommes. Pas trop grave, car c’est plutôt le visage de la sculpturale Lynn Lowry qui vaut le détour, de grand yeux bleus faussement innocents et une longue chevelure blonde. La sylphide a des airs de Sissy Spacek dans Carrie.
L’image du blu-ray n’est pas exceptionnelle mais ce n’est pas très grave vu l’âge du film et sa rareté. Le support permet néanmoins de bien reconstituer l’atmosphère du film, le grain typique de l’époque et les flous artistiques un peu kitsch voulus par le réalisateur. Les quelques saletés de pellicule n’ont pas été nettoyées et pour ma part c’est tant mieux car on garde le côté vintage de l’expérience. La musique très connotée seventies finit de donner au film son charme suranné. Score est un hymne à l’amour libertin, à la mode hippie qui consistait à prendre un plaisir immédiat sans chercher à se préoccuper de quoi que ce soit d’autre. La belle époque.
Le blu-ray existe en version standard et en version non censurée. La première version retire bien sûr tout le côté porno gay. VO anglaises non sous-titrée.