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C’était notre troisième rendez-vous. Elle avait encore apporté ce bizarre de masque à gaz qu’elle avait enfilé elle-même avant que je passe une heure à la ligoter exactement comme elle le souhaitait – photos et diagrammes à l’appui. Je m’étais ensuite amusée à lui enfiler ma collection complète de godes dans le cul et dans la chatte en alternance, jusqu’à ce que j’estime qu’elle ait joui jusqu’à épuisement.
Nous étions blotties l’une contre l’autre dans mon lit et je caressais ses cheveux lorsqu’elle me confia, sur le ton blasé de l’évidence :
«Parfois, je me dis que je ne devais pas survivre à ma naissance, que toute ma vie est un long malentendu. Le cordon ombilical s’était enroulé autour de mon cou comme la corde du gibet et il en a fallu de peu pour que j’entre dans le monde les pieds devant.»
— Oh! répondis-je, trop surprise pour trouver quelque chose d’intelligent à dire.
— Je suis convaincue que c’est pour cela que je ne peux pas jouir sans les cordes. Qu’est-ce que tu en penses?
— Euh… peut-être bien?
— Ouais… je ne sais pas si on peut se rappeler, même inconsciemment, des circonstances de sa propre naissance. Peut-être que la suite a eu plus d’influence, en réalité.
— Ça se peut, balbutiai-je en restant cantonnée malgré moi dans la niaiserie.
— Je t’ai raconté ma première baise? me demanda-t-elle en se retournant vers moi.
— Tu m’as seulement raconté qu’enfant, tu te ligotais toute seule dans ta chambre quand ta mère avait le dos tourné.
— Tu aimerais savoir comment ça s’est passé, ma première fois?
— Oui, si tu le veux.
Elle prit une grande respiration, comme une plongeuse qui s’apprêtait à briser un record en apnée, puis se mit à débiter son histoire, sur un ton calme à glacer le sang.
«J’avais treize ans et lui était beaucoup plus vieux. Il m’avait dit qu’il en avait vingt, mais quand j’y repense, je me dis qu’il était sûrement plus âgé. Il avait de fines lignes au coin des yeux quand il souriait et des crocs acérés quand il se mettait à rire. Il habitait dans le sous-sol de ses parents, alors je me dis qu’il avait probablement moins de trente ans, mais qui sait, hein. Il était supposément l’ami du frère de l’ami de cœur d’une de mes copines et grâce à ce statut, il avait réussi à s’incruster dans ma vie sociale; deux fois sur trois, quand j’allais passer l’après-midi chez une copine ou que nous allions glander au centre commercial, il était là. Nous le trouvions toutes un peu creep, mais c’était pratique de l’avoir dans les parages quand venait le temps d’acheter des clopes et de la bière au dépanneur.
« Ce soir-là, nous étions chez lui pour regarder des films. À un moment donné, il est sorti de sa chambre avec deux bouteilles de deux litres remplies de liquide bleu. Il m’a proposé à la ronde de boire un verre de Kool Aid et nous en versa dans des gobelets en styromousse en nous disant, tout fier, que c’était sa recette personnelle. Je ne comprenais pas comment quelqu’un pouvait avoir une recette personnelle de Kool Aid, après tout, ce n’est que de la poudre qu’on ajoute à de l’eau. Dès le premier verre, je me suis mise à me sentir un peu mal. Je me demande bien ce qu’il avait mis là-dedans, ce salopard. Pendant tout le reste de la soirée, j’ai vu d’autres filles qui allaient s’en servir quand il avait le dos tourné et je me suis dit qu’il y avait sûrement quelque chose qui fait buzzer, alors je me suis arrangée pour faire comme les autres et j’ai bien dû en boire l’équivalent de trois goblets.
«À la fin de la soirée, il ne restait plus que lui et moi. Quand j’ai voulu partir, il m’a proposé de me raccompagner. Il était tard, je ne me sentais pas très bien et j’avais un peu peur, alors j’ai dit oui. J’ai donc marché — tituber serait un mot plus exact – avec lui en direction de ce que je croyais être chez moi, jusqu’à ce que nous arrivions dans un petit boisé que je connaissais bien et qui n’était qu’à quelques mètres de chez lui. Regarde mon bras : je te raconte et j’ai la chair de poule. Et ce n’est rien : parfois quand je suis seule et que j’y repense, j’angoisse tellement que j’ai l’impression que mon cœur va cesser de battre, j’en ai le souffle coupé comme si je revivais chaque minute, chaque seconde.
«Il avait tout prévu, l’ordure. Il avait installé des cordes, des piquets, une lanterne de camping et un espèce de matelas de plage. Il m’a dit que j’allais aimer, qu’il allait me guider, que ce serait parfait. Et moi, pauvre idiote, j’ai dit oui. Je me souviens du frottement de corde autour de mes poignets, de la brûlure sur mes chevilles. L’odeur d’humus et de feuilles mortes. Sur le dos, écartelée, attachée, il m’a pénétrée salement, comme une ordure qui n’en revient pas de sa chance mais qui a la délicatesse de s’arrêter à temps pour éjaculer sur mon ventre et me priver de sa saloperie de descendance. Il m’a ensuite détachée, vaguement essuyée, puis il m’a aidée à ma rhabiller et m’a conduite en voiture chez moi.»
Elle fit une pause dans son récit, comme pour jauger ma réaction. Il n’y avait toutefois rien à jauger : j’étais trop abasourdie par l’ampleur de la confession pour en avoir une.
— Tu sais ce que j’ai fait ensuite?
— Euh… tu as tout raconté à tes parents et vous êtes allez voir les flics?
— Franchement, est-ce vraiment ce que toi, tu aurais fait à cet âge.
— Je ne crois pas non, avouais-je. J’aurais eu trop peur que ma mère me tue.
— Ben c’est ça. J’ai fait le contraire, en somme.
— C’est-à-dire?
— C’est-à-dire que je suis retournée le voir. Chaque semaine. Pendant presque onze mois.
Elle se retourna dans le lit, puis, dos à moi, elle termina de vider son sac :
«Il ne m’attacha plus jamais les poignets, je me débattais trop et il ne voulait pas me laisser des marques que mes parents pourraient trop facilement voir. Il s’est amusé pendant presque un an à blesser une gamine, tu te rends compte? Il savait que j’étais trop honteuse ou trop terrifiée pour en parler à quiconque. Je suis presque morte d’un coup de chaleur cet été-là. J’ai pris coup de soleil sur coup de soleil en espérant que le bronzage soit suffisant pour couvrir les ecchymoses. Comme ce n’était pas suffisant, je me suis arrangée pour tomber souvent en vélo. Une fois, j’ai même sauté par-dessus le guidon en roulant. Peut-être n’était-ce pas seulement pour camoufler les traces de sa violence. Peut-être voulais-je me punir d’être une victime aussi idiote, aussi obéissante. Je ne le savais pas. Et maintenant, je ne le sais plus. Je ne sais plus pourquoi j’y retournais – ou alors, je le sais trop.
«Tu sais pourquoi je tiens tant à ce que tu m’attaches seulement d’une façon si particulière? Parce que je ne veux pas faire renaître les marques qu’il a faites sur mon corps. Parce qu’il y a cet endroit sur ma cuisse que j’ai frotté jusqu’au sang et qui maintenant est incapable de supporter le plus simple toucher. Plus je frottais, moins l’abus s’effaçait; j’ai percé la peau, je me suis rendue jusqu’à cette couche grisâtre et sanguinolente comme la peau d’un monstre – c’était lui, c’était sa peau à lui, il était toujours là, au plus profond de ma chair.
«La dernière fois que je l’ai vu, je lui ai demandé de me passer sa ceinture autour du cou et de tirer aussi fort qu’il le pouvait. Et tu sais quoi? Il l’a fait, ce connard. Alors que je me sentais glisser dans la noirceur bienveillante, j’ai bien cru que j’allais enfin boucler la boucle, que je revenais où tout avait commencé, que tout allait finalement être à sa place. Quand je me suis réveillée, j’étais nue dans son lit, dans cette chambre au sous-sol de ses parents. Je suis montée et il y avait personne. J’ai donc couru comme une dératée et je ne suis plus jamais revenue. Lui n’a pas essayé de me revoir; il est parti de chez ses vieux quelque temps après, à ce qu’on m’a raconté.
«Après toutes ces années, c’est comme s’il était toujours près de moi, comme s’il me parlait encore à l’oreille, comme s’il me répétait encore et encore que je ne vaux rien, que je ne suis rien – et même que je suis moins que rien, que je suis une criminelle, une folle dangereuse : un paillasson pour s’essuyer les pieds, une drama queen névrosée lesbienne, une peine-à-jouir dégoûtante et névrosée que seuls les nœuds coulants et les dildos arrivent à calmer. Après toutes ces années, les ecchymoses sont toujours là : elles ne proviennent plus de son sadisme, mais de mon masochisme. J’ai grandi, je suis devenue forte et résiliente, mais je n’ose pas encore le haïr comme il mériterait d’être haï. Parce que si je me mets à haïr, je ne sais pas si ce sera lui ou le monstre qu’il a laissé en moi et que j’ai pu apercevoir en arrachant ma peau.»
Et c’est là que je me suis mise à pleurer. Moi qui était censée donner du réconfort, de l’affection et de la tendresse à la personne qui m’avait si généreusement fait don de sa personne, de son corps et de son plaisir, moi qui lui avait fait subir des sévices bien intentionnés, – mais sûrement indiscernables de ceux que lui a infligé le monstre qui l’a violée à répétition – moi la dominatrice d’opérette, je braillais comme une idiote et elle, tragiquement belle et imperturbable, me consolait comme si rien ne pouvait plus jamais l’atteindre.
Avant qu’elle ne parte, elle m’a embrassé une dernière fois sur les deux joues et m’a dit ces phrases qui depuis ne cessent de me hanter :
«Quand toute jeune tu as été victime d’abus, l’adulte que tu deviens a le cœur transpercé par un trou noir qui voudrait tout aspirer autour de lui, mais qui n’arrive jamais à le faire. Tu dis à qui veut bien l’entendre que tu n’as besoin de personne et tu arrives même à t’en persuader et à agir en conséquence. L’affaire est que tu as appris à la dure que l’amour n’existe pas, qu’il est impossible d’avoir confiance en qui que ce soir et que tu ne peux être en sureté nulle part – ni chez ton amante du moment, ni même sur le court chemin qui mène à la maison de tes parents. Tu ne crois pas en l’amour et pourtant, tu consacres chaque seconde et chaque souffle à le chercher, tu es prête à tout sacrifier pour le trouver, pour atteindre cette chose en laquelle tu ne crois pas du tout. Et ton cœur, poussé comme le rocher de Sisyphe, voit son trou noir s’agrandir un peu plus chaque jour.»
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The Wikipedia page on Gawker lists Hulk Hogan as its owner. pic.twitter.com/SzLC5pyq8t
— Ian Miles Cheong (@stillgray) March 18, 2016
Much gratitude to our thoughtful sponsor, Nubile Films.
Main post image: Brandon White and Britney Spears for V Magazine, photographed by Mario Testino, via Homotography.
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Faire une fixette affective sur un personnage fictif est une expérience rare et intense. Qu’ils sont à plaindre, ceux qui n’ont jamais rêvé de la petite voix de Scampi ou des bretelles d’Ondine. Au Japon, certains ont fait un business de ces dessins si attachants : depuis les années 80, l’archipel produit des jeux vidéo dont le but est d’obtenir les faveurs sentimentales et parfois sexuelles de divers personnages fantasmés. Pour ce faire, le joueur doit discuter avec ses prétendants et choisir les réponses qui lui permettront d’obtenir leur confiance, leurs confessions amoureuses et parfois même l’accès à leur couche.
Jusqu’en 1994, ces “dating simulators” souvent pornographiques s’adressaient uniquement aux hommes hétérosexuels. Cette année-là, l’éditeur vidéoludique japonais Koei a révélé Angelique, le premier “jeu vidéo dont vous êtes les héros” pour les femmes qui aiment les mâles façon manga. Dès lors, les dating sims destinés à un public féminin ou “otome games” n’ont cessé de devenir plus nombreux et plus populaires, notamment grâce à l’arrivée des smartphones. Assez, parfois, pour obtenir une traduction anglaise.
Angelique
Pour Broadly, la journaliste Callie Beusman a mis 60 de ses précieux dollars dans ces simulateurs de drague anglophones sur téléphone – et découvert le bonheur illusoire d’être aimée en retour par un dessin. A l’origine, son expérience ne devait être que strictement journalistique. Mais au bout de quelques jours seulement, son “intérêt professionnel s’était transformé en curiosité pseudo-ironique, avant de muter en obsession pleine et entière” : “A la publication de cet article, écrit-elle, je suis l’heureuse propriétaire de cinq dating sims et neuf petits copains, parmi lesquels un démon aristocrate sexuellement agressif, une déité céleste pleine de retenue et un homme avec un fedora et un bouc qui semble bizarrement être mon oncle (c’est celui que j’aime le moins).”
Pour faire basculer leurs utilisateurs dans la dépendance, les dating sims disposent de plusieurs arguments. Le premier tient à leur durée de vie et à la grande variété d’options qu’ils proposent à leurs joueurs. Dans Kissed by the Baddest Bidder, Callie Beusman a eu à choisir entre cinq prétendants aux personnalités et aux développements différents. Chacun d’entre eux a droit à treize chapitres, au cours desquels deux à trois choix conversationnels devront être effectués par le joueur. Enfin, ils proposent tous deux fins différentes ; il y a beaucoup à faire et à rejouer. L’autre arme de ces jeux, c’est leur forme. Si certains trouvent les esthétiques manga rebutantes, d’autres n’en seront jamais rassasiés. La frontière entre ces deux états extrêmes est assez mince, croyez-nous.
Kissed by the Baddest Bidder
L’argument ultime des dating sims, c’est qu’ils projettent l’eau de rose dans l’interactivité. Contrairement à un film ou un roman sentimental, ces jeux vidéos vous mettent au centre de l’action. Grâce à eux, vous pouvez vivre ce qui sera à jamais impossible dans votre existence misérable, comme charger une sauvegarde après avoir prononcé la mauvaise phrase et vivre des histoires incandescentes avec des entités parfaites. Bien inhumain celui qui saura triompher d’un dating sim sans s’y retrouver impliqué jusqu’au cou. Callie Beusman l’avoue du bout des lèvres : “J’ai vite trouvé ces séances virtuelles de drague affable (…) très prenantes.”
La journaliste fait désormais partie de ceux qui ont vu la terrible vérité : aussi connoté et arriéré puisse-t-il apparaître au profane, un dating sim est capable d’entraîner par le fond tous ceux qui lui en laissent la chance. C’est d’ailleurs pour ça que ces jeux connaissent un succès invraisemblable au Japon. Voltage Inc, l’éditeur qui a produit les simulateurs essayés par la journaliste de Broadly, a vendu pour près de 80 millions d’euros de marchandise aux Japonais en 2014. La même année, l’entreprise revendiquait 84 applications de drague imaginaire différentes et 22 millions de joueuses dans le monde. Depuis 2012, Voltage Inc. s’attaque même au marché américain depuis ses quartiers généraux de San Francisco, où travaillent déjà 30 personnes. Il s’agit sans doute de l’éditeur de dating sims le plus populaire de l’histoire.
Loin de s’arrêter au public anglophone, Voltage Inc. a commencé à traduire ses jeux en français : Seras-tu Ma Princesse ? est d’ores et déjà disponible sur l’App Store et l’Android Store. On vous recommande chaudement de vous laisser tenter. Si vous préférez la drague sur ordinateur, la plate-forme steam dispose d’un catalogue plutôt fourni en dating sims. Enfin, pour en apprendre plus sur les otome et ses codes, n’hésitez pas à parcourir l’article très complet de Callie Beusman.
On peut passer sa vie à se lamenter de la qualité d’un porno uniforme et creux ; on peut aussi prendre sa caméra pour faire bouger les choses. C’est ce que font les Dudettes, la team entièrement féminine qui compose le site Ersties depuis 2009. En provenance d’Allemagne mais avec une portée internationale, elles tournent un porn authentique, réel, avec des amateurs et amatrices du monde entier. Brutes et sincères, leurs productions sont la preuve qu’on peut marier qualité émotionnelle et réussite populaire.
Quand, comment et pourquoi Ersties a-t-il vu le jour ?
Ersties a commencé comme un petit projet, il a été bâti par un groupe d’amis très motivés. Depuis sa création, il grandit tranquillement en gardant des moyens de production équilibrés. Ersties est installé à Berlin et collabore tant avec des modèles allemands qu’internationaux. Son équipe est entièrement féminine. Le studio fournit la crème du porno amateur à ses abonnés depuis maintenant cinq ans et s’est imposé comme le leader de son secteur.
Comment Ersties fonctionne-t-il au jour le jour ? Comment l’équipe des Dudettes est-elle composée ?
C’est le chaos total. Mais ensemble, c’est-à-dire Nina, Paula et moi-même, Sara, et avec l’aide de nos nombreux supporters et amis, nous arrivons à nous en sortir.
As-tu l’impression qu’il y a une différence entre filmer des gens qui font l’amour et tourner du porno ?
Si les gens qui sont devant la caméra couchent ensemble et qu’ils s’aiment, c’est probablement du porno mais avec une qualité émotionnelle différente. Du porno fait avec amour. C’est ce que nous essayons d’obtenir : capturer les émotions et le désir, entraîner le spectateur dans une belle aventure émotionnelle.
Qui sont les actrices et acteurs qui tournent pour vous ?
Ils viennent d’horizons très différents. Il y a beaucoup d’étudiants mais aussi des gens qui ont un travail “sérieux” comme des avocats (mais ces derniers mettent toujours un masque quand ils participent à nos films). L’écrasante majorité de nos modèles et acteurs n’ont jamais rien fait de semblable avant. C’est leur première fois face à l’objectif, ça donne une expérience unique et rafraîchissante.
Comment tourner dans vos films quand on n’est pas Allemand ?
Il suffit de nous envoyer un mail.
Quelle est la situation du porn en Allemagne ?
Wow… Ça c’est une question difficile et complexe. Tout dépend du type de porn dont on parle. Il y a toujours des studios qui continuent dans le porno en Allemagne mais beaucoup ont mis la clé sous la porte pendant l’envol des tubes. Mais si tu veux parler du porno comme Ersties, aucun. C’est pour ça que nous sommes si populaires ici. Personne ne fait vraiment ce qu’on fait en Allemagne.
Ceci dit, nous ne sommes plus un projet germano-germanique. Il faut faire la différence entre l’Allemagne et Berlin. En Allemagne, il ne se passe pas grand chose ; à Berlin, il se passe plein de trucs. Berlin n’est pas vraiment l’Allemagne. Berlin est internationale. C’est la capitale des jeunes d’Europe, et peut-être du monde. Tout le monde vient ici. Lucie Blush est venue, par exemple.
Qu’est-ce que tu penses de l’industrie pornographique mainstream ?
Elle ne m’intéresse pas vraiment, je n’y fais pas très attention. C’est étrange, c’est comme si nous naviguions dans une dimension parallèle.
Est-ce que tu as l’impression de produire du porno féministe ?
Nous voulons montrer ce que nous aimons voir ! En tant que femmes, nous pouvons aussi être les initiatrices, celles qui prennent le contrôle de la situation et de notre sexualité. Si tu regardes nos productions, tu vois des femmes dans des rôles différents. Elles prennent des décisions, elles gèrent l’action ! Nous espérons changer la perception de la sexualité des femmes et les idées préconçues qui la gangrènent. Nous montrons des femmes fortes, avec des désirs forts.
Ce que nous faisons nous permet de nous sentir en contrôle [« empowerment« , ndlr], nous voulons communiquer ça à d’autres femmes. C’est notre côté féministe. Cela dit, nous ne gardons pas toutes un drapeau féministe dans notre sac à main en toutes circonstances. L’important, c’est ce message essentiel : les femmes sont l’égal des hommes et devraient avoir les mêmes droits. C’est ce qui nous importe.
Quel rôle tiennent les interviews dans vos productions ?
Les interviews sont cruciales. Elles permettent d’apprendre à connaître le modèle. C’est une question d’intimité, le modèle n’est pas une marionnette interchangeable mais une personne, véritable et intéressante. C’est pour ça qu’avant les films porno avaient un scénario. Certains en ont toujours. C’est du cerveau et de l’imagination que vient le plaisir.
Comment expliques-tu la popularité d’Ersties sur les tubes, à proximité de grosses productions mainstream type Brazzers ?
Les gens s’en remettent à Brazzers sans trop savoir ce qu’ils veulent, parce qu’ils sont à la recherche de ce qu’ils connaissant. Et d’un coup, ils découvrent Ersties et ils deviennent accro. Notre porn est comme une bonne drogue ! (rires)
Certains producteurs porno souhaitent éviter le circuit mainstream, y compris en ne s’inscrivant pas sur les tubes pour des raisons éthiques. A cause de ça, ils sont moins visibles et, de fait, plus ostracisés encore. Qu’est-ce que tu voudrais leur dire ?
Pour pouvoir changer les choses, il faut être vu. Tu dois convaincre des gens pour accroître ton audience. Comme je l’ai déjà dit, beaucoup de gens ne nous connaissaient pas avant de nous croiser sur les tubes. Tu dois permettre aux gens de te trouver et de t’aimer.
La Dudette Paula devant et derrière la caméra d’Ersties
Dans un contexte difficile pour la VOD sur Internet dans le porno, comment se porte Ersties ?
Nous sommes vraiment très heureuses.
Qu’est ce qui attend Ersties dans le futur ?
Nous brassons de nombreuses idées et nous sommes encore loin de notre acmé créative. En même temps, nous devenons de plus en plus professionnelles au niveau de la production. Nous filmons en meilleure qualité et en plus grande quantité, nous progressons en terme de valeur. Les choses qui nous effrayaient et qui semblaient vraiment compliquées il y a un an semblent désormais réalistes. Nous sommes stimulées et déjà en route… Mais je ne veux pas vous gâcher la surprise ! Nous vous invitons à nous rejoindre et à les découvrir par vous-mêmes. Nous préparons de vraies petites perles !
Eropolis : outrage au X ou pèlerinage obligé pour tous les amateurs du genre ? Dimanche dernier, je me suis rendu au salon du Bourget pour trancher. À peine suis-je descendu sur le quai ensoleillé qu’un jeune homme plein de bagou, accompagné d’une fille très grunge, m’interpelle : « Toi aussi tu viens pour la Japan Expo ? », me demande-t-il avec malice. Déboule alors la navette gratuite qui nous conduit jusqu’au Salon de l’Érotisme.
Dans la file d’attente menant au guichet, deux femmes gloussent en savourant d’avance le festin annoncé. Après un brin de conversation, j’apprends qu’elles sont avant tout deux “grandes curieuses” venues rencontrer les étalons qu’elles n’ont jusqu’ici chevauchés qu’en rêve. Leur joie déborde et elles me proposent une réduc’ de 5 euros qu’elles ont en rab ; je n’ai pas trop le cœur à la refuser. Romain, lui, est équipé de cartes de presse et disparaît bien avant nous derrière les grands panneaux roses.
À peine avons-nous pénétré dans la Mecque du X qu’une love doll nous accueille à membres ouverts ! Le prix de cet ersatz plantureux s’élève à 2 500 euros ; et encore, ça c’est le prix salon. En boutique, la poupée est à 3 000 euros minium, et les prix peuvent monter bien plus haut encore. Je me dis en me grattant le menton que ça fait quand même un peu nécrophilie tout ça… Jusqu’à ce que l’exposant ôte la cordelette de sécurité et nous laisse tâter la texture siliconée : « Ah ouais, c’est quand même bien fait ! »
Ouverte à toute proposition
Puis nous traversons la luxuriante forêt de menottes et godemichets située au coeur du salon. Les flashes et les sifflements fusent de partout ; la faune est essentiellement masculine mais beaucoup de couples sont également de la partie. Les silhouettes ondulent avec légèreté, les tenanciers de stand distribuent les sourires comme des bonbons et les stripteaseuses, avec désinvolture, remontent les mains trop hardies au niveau de leurs hanches. Talons et porte-jarretelles sont bien sûr de rigueur : cela vaut autant pour les actrices X que pour certaines visiteuses.
Avant d’avoir pu voir le moindre show, il me faut filer au pipi-room. La queue qui mène jusqu’aux toilettes me laisse largement le temps de répéter mon petit speech de networking en carton-pâte. Le gars devant moi déplore d’ailleurs que tous les urinoirs soient kéblo.« T’as qu’à pisser dans la bouche des gonzesses ! », lui crie quelqu’un : le ton est donné.
Le chant des sirènesEchange de cartes de visite au stand de Désir-cam
Les danseuses dénudées engagent ardemment les visiteurs à se laisser tenter par un show privé. Entre caresses et oeillades provocatrices, elles arrivent à convaincre certains de débourser entre 20 et 100 euros pour un show plus ou moins torride. Comme à l’accoutumée, l’espace est organisé en trois parties : la zone accessible dès 16 ans, un espace destiné à un public plus averti (5 euros en plus !) et enfin une zone où se tournent des films X (15 euros en plus : no comment). On nous avait bien parlé d’un espace libertin mais celui-ci est resté introuvable.
Également présente sur le salon ; la team de Désir-cam, qui a su accueillir ses visiteurs comme il se doit. Un petit avant-goût des liveshows que l’on peut voir sur la plateforme nous a été donné par trois camgirls aux formes hyperboliques. Alors que les trois nymphes nous tendaient leurs fesses avec générosité, certains ont littéralement rampé sur le sol pour avoir le meilleur panorama possible.
Porno mais pas tropDes camgirls survoltées
Si l’édition organisée en 2011 à Caen nous avait laissé sur notre faim, on ne s’étonne pas que, pour un événement situé si près de la capitale, les petites capotes aient davantage été mises dans les grandes. Globalement, les stands de lingerie et de gadgets érotiques se ressemblaient beaucoup, mais certains ont tout de même réussi à sortir du lot. En plus des habituels plugs et du lubrifiant, nous avons aussi découvert des crèmes venues d’ailleurs, des mets aphrodisiaques et un tas d’autres curiosités.
Gingembre ou chocolat ?
Garantes d’un érotisme festif, les petites mistinguetts du Théâtre Chochotte contrastaient avec l’ambiance générale. Chevauchant un bâton flanqué d’une tête de cheval, elles galopaient à travers tout le salon pour faire la promo de leur show rétro. Avis, d’ailleurs, à tous les parigots : le Théâtre Chochotte est situé rue Saint-André-des-Arts et ne dort presque jamais.
Quand le Théâtre Chochotte se proposait de taquiner notre imaginaire érotique, d’autres spectacles renvoyaient à une dimension beaucoup plus brutale de la pornographie. Un show un peu glauque quoique parfaitement maîtrisé sur le plan formel mettait en scène une frêle lolita malmenée par deux hardeurs dissimulés sous des masques d’animaux.
FrustralandOulala, c’est chaud quoi !
Si, à Eropolis-Le Bourget, les animations sont de qualité et l’ambiance au rendez-vous, on a quand même parfois l’impression d’avoir sauté à pieds joints dans un attrape-nigaud, un puits sans fond d’entubage. Si l’entrée m’a finalement coûté 16 euros (grâce à une réduc’ inespérée), il faut encore mettre la main à l’escarcelle si on veut avoir une chance d’accéder à la totalité du salon et d’assister à des spectacles plus torrides.
Notez que le salon, en plus d’être un rendez-vous pour les avions de chasse, attire également tout ce que les environs comptent de cassos. Certains sont tellement à l’affût qu’on dirait qu’il viennent de passer dix ans sur un navire. D’autres drôles d’oiseaux sont encore plus exotiques : tandis que je déguste un verre d’eau parfumé à la bière, un homme à l’œil torve s’assoit de but en blanc à ma table et me fixe en silence. Après une conversation un peu vaseuse (qu’en plus j’ai dû engager) tournant bien entendu autour de la fesse, je décide de mettre les voiles sans demander mon reste.
Alors que je quitte ma table, un show débute sur l’estrade du salon central. Deux danseuses ont fait monter deux heureux élus et leur donnent la gaule en deux mouvements de hanches à peine. La situation dérape lorsque l’un des deux types commence à baisser son froc, bien décidé à besogner la jolie show-girl devant tout le monde. Fuck la dignité ! Mais l’animateur apaise la situation d’un “Stop” sans appel. Les deux hommes se rhabillent vite, commençant à comprendre où ils ont mis les pieds : bienvenu à frustraland !
Derrière le rideauKelly Pix, Romain et Tony Caliano en mode photo de souvenir
Je retrouve Romain et sa copine. Eux aussi commencent à se laisser envahir par l’effervescence du lieu. Très loquace, Romain tchatche avec les filles et parvient même à nous faire rentrer gratos dans l’espace « Film X ».
Assis au premier rang, nous découvrons une blonde filiforme au visage d’ange nommée Kelly Pix. L’actrice X entre sur scène, déguisée en infirmière, sous des applaudissements nourris. Après une danse langoureuse, l’acteur Tony Caliano la rejoint bien vite sur scène. Pour une partie de jambes en l’air dantesque. Tony Caliano ayant honoré sa partenaire, l’organisateur nous annonce qu’il faudra de nouveau payer pour assister au prochain spectacle de chippendales… Ouvert uniquement aux femmes. Les messieurs sont invités à attendre leurs accompagnatrices à l’entrée.
Après le show, les deux partenaires (qui sont également ensembles dans la vraie vie) nous ont ouvert les portes de leur loge. Kelly Pix est aussi pétillante en face-à-face que sur scène, quoiqu’un peu timide. Cela est étonnant au regard de la prestation décomplexée qu’elle vient de livrer. Arrivée dans le milieu il y a un an et demi, elle en est à sa deuxième tournée Eropolis : « J’ai commencée comme amatrice pour Jacquie et Michel, et c’est comme ça que j’ai rencontré Tony, qui a réalisé ma première scène. » Tony Caliano, de son côté, a plus de 3 000 films au compteur : âgé de 32 ans, il s’est lancé dans le X il y a six ans. Si vous connaissez Jacquie et Michel c’est en grande partie grâce à lui. « J’ai tourné la majorité de leur scène de 2010 à 2013, aussi bien comme réalisateur que comme acteur », nous précise-t-il.
Dans l’intimité de la loge
Tous deux ont ensuite évoqué leur métier avec beaucoup de simplicité, soulignant la difficulté pour un homme d’évoluer dans le milieu du X et surtout d’être rémunéré : « Un mec qui se prend trop la tête ne peut pas bander », nous assène Kelly sans détour. Or ça, pour un producteur de X, c’est justement le plus dur à trouver.
S’ils partagent la même vie, nos deux amoureux font clairement la différence entre le taf et le lit conjugal. Selon Kelly, les acteurs pro ne prennent pas forcément de plaisir à tourner, sans doute à cause des positions improbables qu’ils doivent tenir pendant des heures. Lorsqu’on lui demande quel conseil il pourrait donner à un acteur en devenir, Tony encourage les jeunes pousses du X à se garder un travail à côté car le déclin de l’industrie continue. Pour une scène telle que celle que nous venons de voir, il touche de 200 à 400 boules, ce qui est honorable mais pas fou. Concernant, les projets futurs, le tandem de choc ne se voit pas trop dans la production mais envisage de développer le concept de Théâtre X, notamment en Belgique et aux Pays-Bas.
Un dernier pour la routeLe seul endroit où une fille ne vous en veut pas de ne pas la regarder dans les yeux
Le salon est bientôt fini, juste le temps de se négocier une dernière petite danse avec actrice X. Angela Kiss nous invite finalement dans sa cabine. Fluette mais pleine de vie, voilà un an qu’elle est rentrée dans le milieu. La petite starlette arbore, tatouée sur son flanc, une inscription sans équivoque : « Je ne regrette rien ».
Le fantôme de Piaf n’a qu’à bien se tenir ! Après une danse très caliente durant laquelle elle se dénude entièrement, nous discutons puis lui proposons d’aller boire un verre après le salon. D’abord un tantinet séduite, elle se ravise. Même au salon du X, le côté pro de la force combat le côté fêtard.
Alors que nous reprenons la navette, nous nous remémorons avec enthousiasme les excentricités de la journée passée, avec une pensée émue pour tous ceux qui ont déboursé quelques centaines d’euros aujourd’hui pensant peut-être qu’ils allaient se vider les burettes. Sûr que l’audience de YouPorn a dû grimper en flèche dans la nuit de dimanche à lundi.
En 2016, nous avons tendance à penser que le libertinage n’est plus un sujet sulfureux et pourtant… si vous aviez été présent à notre atelier du 18 mars dernier, vous auriez pu observer à quel point ce thème suscite les passions. Nous étions pour la deuxième fois dans la boutique des arts ménagés de Causette,...
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Vu sur Les Contes de mémé lubrique
Les Contes de mémé lubrique ont une nouvelle vie en poche dans la collection Lectures…
Cet article provient de Littérature érotique
«Le Créateur ne vous a pas donné l’autorité de me juger.» Impassible, refusant de se lever de son siège devant la Cour, c’est par ces mots que Yishai Schlissel a répondu au juge du tribunal de Jérusalem, où s’est ouvert dimanche le procès de l’attaque contre la Gay Pride de la ville, le 30 juillet 2015. Sept personnes avaient été blessées par le juif extrémiste de 40 ans, dont une mortellement: Shira Banki, une adolescente de 16 ans.
La victime de Schlissel, Shira Banki avait 16 ans.
Peu avant l’audience, Schlissel a répété aux médias qu’il avait voulu stopper le défilé pour préserver la «sainteté du peuple d’Israël».L’avocat commis d’office a tenté d’expliquer que l’accusé n’avait pas l’intention de tuer, mais seulement de blesser. L’accusation a rétorqué que le prévenu, dans ses dépositions, n’a jamais expliqué son geste de la sorte. Schlissel, quant à lui, a gardé le silence, rapporte le «Jerusalem Post».
Pour un des témoins de l’attaque cité à la barre, la police n’a pas fait son travail de protection parce que Schlissel porte le vêtement traditionnel des ultra-orthodoxes. «Un mois et demi plus tard, quiconque aurait brandi un couteau aurait été abattu sur-le-champ», a estimé Eran Tzidkiyahu, faisant allusion aux attaques palestiniennes à l’arme blanche, qui se sont multipliées depuis la fin de l’été, en Israël et dans les Territoires occupés.
Libération anticipée
Au moment de l’attaque, Schlissel venait d’être libéré de prison où il avait purgé une peine de 10 ans pour une attaque contre l’édition 2015 de la même gay pride. Trois participants avaient alors été blessés. Dès sa sortie anticipée et alors qu’il était encore sous contrôle judiciaire, il avait distribué des tracts appelant aux meurtre des homosexuels – sans éveiller les soupçons des services de sécurité.
Le drame de la Gay Pride a profondément choqué la société israélienne. Le mois dernier, la municipalité de Jéruslalem a décidé d’ériger un mémorial pour Shira Banki à un carrefour de la ville, place de Sion, qui sera rebaptisée place de la Tolérance.
Est-il possible d’avoir une relation sexuelle en dormant, sans s’en rendre compte ? Cela arrive. Si votre partenaire se caresse, vous touche ou vous prend, en pleine nuit, avec des gestes de robot, c’est peut-être une ou un sexsomniaque.
«La sexsomnie est une forme de somnambulisme, une forme épicée on va dire.» Dans son dernier opus – Labo Sexo –, Elisa Brune, auteur de très nombreux ouvrages consacrés aux mystères de la sexualité, cite des cas de sexsomnie étonnants. «Suivons ce couple australien de 45 ans, couple stable et sans histoires. Il sait que sa femme a parfois le sommeil agité, mais rien d’inouï là‑dedans. Il a un jour le regard attiré par une capote usagée qui traîne dans le jardin. Puis une autre sur le trottoir. Ça se répète et se multiplie. Une nuit, il se réveille alors que sa femme a quitté le lit et part à sa recherche. Il la découvre dans la rue, en train de se faire mettre par un inconnu. Banale histoire de fesses me direz-vous… Pas du tout (ils auraient quand même pu éviter de le faire dans la rue, non ?). Ce qui sort absolument du commun ici, c’est qu’elle ne baisait pas, elle dormait». Une fois réveillée, la femme ne se souvient absolument de rien. Lorsque son époux lui apprend ce qu’elle faisait, elle s’effondre. Cette «maladie» porte un nom depuis peu. Mais il n’existe à ce jour pas de remède.
Se masturber en dormant
La sexsomnie entre dans la littérature scientifique en 1984, lorsque le docteur Shapiro, docteur en philosophie, entame une recherche dans un laboratoire du sommeil en Afrique du Sud. Il rencontre une journaliste qui lui pose des questions sur les troubles du sommeil (parasomnie). A la fin de l’interview, la journaliste lui confie qu’elle a un problème : la nuit, son mari, qu’elle vient d’épouser, se réveille parfois et la trouve en train de se masturber, alors qu’elle dort. Il le prend mal. Cela crée une vive tension dans leur couple. Si elle se masturbe en dormant, c’est qu’elle doit être terriblement frustrée ? Shapiro décide d’enquêter. 12 ans plus tard, en 1996, il publie le premier article officiel sur le sujet : «Le comportement sexuel pendant le sommeil. Une nouvelle forme de parasomnie». En 2003, il met un nom sur ce trouble : sexsomnia. En 2007, d’autres chercheurs se penchent à leur tour sur le phénomène qu’ils confirment dans un article intitulé : «Sommeil et sexe : qu’est-ce qui peut dysfonctionner ?» (2). L’étude montre que la sexsomnie féminine se manifeste le plus souvent par la masturbation, alors que les hommes ont tendance à toucher, enlacer ou pénétrer la personne allongée à leurs côtés.
Le cas de Stephen : un zombie sexuel
En 2010, une autre étude, à laquelle Shapiro participe, démontre qu’environ 8% des patients traités pour troubles du sommeil souffrent de sexsomnie, une maladie qui, semble-t-il, touche plus facilement les hommes que les femmes. En 2013, la sexsomnie est inscrite dans le DSM-5, la nomenclature «officielle» des troubles psychiques. Pourquoi en faire une pathologie ? En 2014, un sexsomniaque raconte son expérience sur Vice : «Il y a environ trois ans, j’ai commencé à rêver que je couchais avec une femme étrange. Nous avions une sorte de connexion physique. À chaque fois que nous nous trouvions dans la même pièce, l’atmosphère devenait torride et pesante, sans qu’on échange le moindre mot. Mais il ne s’agissait pas de rêves ordinaires : ces rêves s’infiltraient dans la réalité. J’ai très vite compris que cette femme étrange était en réalité ma compagne, allongée près de moi». Le sexsomniaque en question, Stephen Klinck, a de la chance. Son épouse prend la chose plutôt bien.
Il est plus viril quand il ne se contrôle pas…
«Ma sexsomnie se traduit par des avances un peu lourdes. La plupart du temps, ma femme y répond de manière positive, même lorsqu’elle est à moitié endormie. C’est devenu une surprise agréable pour nous, voire une source intarissable de blagues.» Au réveil, Stephen Klinck ne se souvient de rien. Sa femme s’amuse à lui raconter ce qu’ils ont fait la nuit. «Mais toutes les sexsomnies ne sont pas aussi innocentes», dit Stephen. Il peut y avoir des dérapages. La sexsomnie déclenche parfois des comportements sexuels inhabituels (3). Si votre partenaire, en pleine nuit, vous force dans une position inédite, sans dire un seul mot, sans témoigner aucun signe d’affection, avec les yeux ouverts d’un mort-vivant, ne le-la traitez pas de pervers.e. «Il s’agit en essence d’un trouble du sommeil et non d’un trouble de la sexualité», rappelle Elise Brune. Mais ce trouble s’accompagne parfois de symptômes inquiétants : les gestes peuvent être plus crus, les étreintes plus passionnées, voire violentes. En clair : la sexsomnie peut vous conduire devant les tribunaux.
…mais plus violent parfois
Dans son livre Une fenêtre sur les rêves, paru en 2014 aux Editions Odile Jacob, la neurologue Isabelle Arnulf, responsable du département des parasomnies à la Pitié-Salpétrière, rapporte le cas d’une femme que son mari terrorise la nuit. Elle a beau crier, le frapper, il ne se réveille pas. Devrait-elle s’acheter un Taser pour repousser ces avances brutales ? La sexsomnie s’aggrave en cas de stress ou de fatigue. Elle est également majorée par la prise d’alcool, «la drogue, ou la présence d’un «partenaire potentiel dans le même lit», dit Elisa Brune qui suggère à demi-mot d’écarter le danger. Un bon conseil : si vous souffrez de parasomnie (somnambulisme, bruxisme, somniloquie, ou autre), évitez que les enfants dorment avec vous dans le même lit. Il y a 8% de chance que vous souffriez aussi de sexsomnie. Stepen Klinck confirme : «Selon le Dr Bornemann, la plupart des affaires impliquant une sexsomnie présumée impliquent des parents et leurs enfants. Lui et ses collègues de Sleep Forensics Associates ont été le premier groupe à offrir une expertise de trouble du sommeil dans des affaires juridiques».
Sexsomnie et responsabilité juridique
«La sexsomnie provoque des comportements sexuels inconscients et involontaires allant de la simple branlette au viol», rappelle Elisa Brune. L’emploi du mot «viol», bien sûr, pose ici un sérieux problème. Si c’est inconscient, il ne s’agit pas d’un viol. Mais peut-on le prouver ? La frontière entre conscience et inconscience n’est pas forcément claire. Une partie du cerveau des sexomniaques est endormie, mais comme le montre l’imagerie médicale fonctionnelle, une autre partie est active. Par ailleurs, les juges redoutent que des cas d’attouchements ou d’abus sexuels avérés ne cherchent à être qualifiés de sexomnie. Une défense trop facile, disent-ils. La porte ouverte à tous les abus. Dans certains cas de viol ou de harcèlement portés devant la justice, l’accusé a parfois été relaxé au motif qu’il dormait lors des faits. La justice l’a reconnu non responsable.
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A LIRE : Labo Sexo, d’Elisa Brune, Odile Jacob.
NOTES
(1) Shapiro CM, Fedoroff JP, Trajanovic NN (1996). «Sexual behavior in sleep: a newly described parasomnia». Sleep Research 25: 367.
(2) Shapiro CM, Trajanovic N, Fedoroff JP «Sexsomnia—a new parasomnia?», publié dans Can J Psychiatry. 2003 ; 48:311-317.
(3) «Quelques exemples ? Une femme de 26 ans entre dans des phases de masturbation frénétique dans son sommeil. Si son mari l’interrompt, elle recommence plus tard. Mais elle écarte toute sexualité au réveil et refuse de croire à ses accès de sexsomnie. Une femme de 28 ans a des accès de «vocalisation» sexuelles tous les soirs 20 minutes après l’endormissement, perturbant mari et enfants pendant des années. Un homme de 27 ans se lance régulièrement dans un cunnilingus sur sa femme alors qu’elle est endormie… et lui aussi. Un homme de 43 ans a des épisodes de sexsomnie chaque nuit, où il réalise un rapport sexuel de 30 minutes avec éjaculation, en variant les positions, mais tout en ronflant bruyamment. L’étude ne précise pas si l’épouse subissait ou appréciait». (Source : Labo Sexo, d’Elisa Brune, Odile Jacob).
http://www.letemps.ch/monde/2016/03/19/grenades-fumigenes-pierres-contre-homosexuels-lviv|Près de 200 militants de droite ont jeté des grenades fumigènes et des pierres sur plusieurs dizaines d’homosexuels samedi à Lviv, bastion nationaliste dans l’ouest de l’Ukraine, ont constaté des journalistes de l’AFP. L’attaque a commencé au moment où des représentants de la communauté LGBT (homosexuelle, bi et transsexuelle) quittaient l’hôtel où était organisé un festival consacré à leurs droits.