Mercredi 17h30, Body Minute dans le 15 ème arrondissement de Paris. Mon esthéticienne préférée me lance « toutes les jeunes femmes que j’épile me demandent le maillot intégral. La TOTALE, insiste-t-elle. Avec sillon inter-fessier et compagnie ». Cette réponse, je l’avais bien cherché. Ma curiosité mal placée m’avait poussé à lui demander de me confier les us et coutumes de ses clientes. Loin de l’effet escompté que j’attendais de ses révélations, je sors de l’institut les jambes lisses certes, mais la fouffe culpabilisée d’arborer encore et toujours son fameux « ticket de métro ». Pourquoi l’épilation intégrale est-elle la grande « classique » ?
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Les poils pubiens, nos nouveaux amis ?
En théorie peut-être. Mais en pratique, non. A l’aube de mes vingt-six printemps, j’étais convaincue que nous avions enterrés l’époque du « Kojak style » côté épilation intime. Que, grâce aux pornos modernes, aux mouvements féministes et aux films grand public, nous avions enfin réussi à renverser cette mode du pubis sans fourrure. Que nous avions été éduquées, que nous nous étions élevées, affranchies des chaînes qui nous liaient à l’épilation l’intégrale. Mais que nenni, les habitudes ont la dent dure.
Une question d’habitude, voire d’identification sexuelle
Un poil déçue par le témoignage de mon esthéticienne, je pars à la quête de témoignages auprès de mon entourage. J’interroge pudiquement mes copines, les jeunes, les moins jeunes, les sexuellement actives et les autres aussi. Là, le verdict m’assomme : cette satanée épilation intégrale fait encore foi. Il est vrai que dans ma conception de la féminité, j’ai du mal à admettre qu’une femme à l’âge adulte grime son sexe en sexe d’enfant.
Les explications que me fournissent mes copines sont diverses : quand certaines m’avouent que leur chéri trouve cela « plus propre », d’autres me disent que c’est une question d’habitude, que c’est leur façon à elle de se sentir femmes. Jusqu’à admettre que cette épilation les relie aux débuts, à la découverte de leur sexualité. La plupart de celles qui s’épilent intégralement le font parce qu’elles n’ont jamais essayé différemment. Elles ne sauraient tout simplement pas comment considérer leur sexe différemment. Un peu comme si on changeait radicalement leur coupe de cheveux.
Épilation intégrale : un choix influencé par les préférences masculines
A titre personnel, j’ai moi-même mis plusieurs semaines avant de m’approprier ce nouveau look pubien quand je l’ai adopté la première fois. Et je dois l’avouer, il m’arrive parfois de craindre que mon ticket ne plaise pas à mon nouveau Jules. Par chance, j’ai toujours fréquenté des hommes, qui au pire s’en fichaient, au mieux raffolaient de ce petit rectangle de poils. Pourtant, ils sont nombreux à avoir un avis bien tranché sur la question. Certains de mes potes se plaisent à raconter des anecdotes concernant des épilations douteuses, ce qui prouve qu’en plus de devoir changer de potes pour ma part, il y a encore beaucoup de chemin à faire dans la dé-complexion et la dé-diabolisation de la touffe pubienne. Les poils, c’est comme le sexe, c’est une problématique sociétale. Le jour où l’on arrêtera de considérer les sexualités ouvertes comme déviantes, nous arrêterons peut-être aussi de considérer les épilations généreuses comme normales ? Pour poursuivre la réflexion sur l’épilation intégrale, je vous invite à re-mater tranquillement la web série Poilorama.
P.S : les gars, les poils ne sont pas sales. Les filles, osez, tentez, goûtez à la différence question épilation. Peut-être que vous vous sentirez encore plus épanouie, ou non et que cela confirmera votre choix initial ! Et vous, c’est quoi votre choix d’épilation ?
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