On ne va pas se mentir : depuis que je connais Carmina, j’ai forcément eu la curiosité d’aller jeter un œil vers les personnes qu’elle a eu l’occasion de rencontrer dans ses pérégrinations pornographiques. De festival en tournage, de shooting en interviews, j’ai découvert du beau monde : l’incroyable Bishop Black, que j’ai eu la chance d’interviewer pour le Tag, ou encore mon crush ultime, Dante Dionys, qui me fait baver à chacune de ses publications. Mais surtout, surtout, j’ai eu une vraie révélation. Et cette révélation s’appelle Lina Bembe.
Lina Bembe est une performeuse mexicaine, modèle et écrivaine, désormais basée à Berlin. Actrice, elle tourne dans des films porno et des films non-explicites qui parlent de féminisme et de sexualités. Queer, féministe, elle avait forcément tout pour me plaire.
View this post on Instagram (Wanted to put a catchy ‘subscribe to my OF on the link in Bio’ slogan and ended up writing an essay. Oopsie!). . One of the downsides of a job like mine is that performers usually have a ‘shelf life’. This industry often -and without much self-criticism- falls prey of the trend of the ‘new face’. People buy the illusion of the ‘authentic’, amateur side of it, without questioning what’s at stake (and potential risks) when an inexperienced person does this work. . The thirst for a continuous flow of new people also dismisses the professional side of what pperformers do, and why not simply anyone can do our job. Moreover, professional performers also go through a learning curve, we evolve in our practice and gather plenty of knowledge and experiences we can pour into doing better each time. But if directors, companies, audiences, etc. keep constantly chasing for new faces, there remain very little spaces where we can pour these more evolved, mature, creative versions or ourselves. . This has been a rather dry year for me. I’m not ready to fully share the reasons why. But it’s all a complicated mixture of my ‘new face’ phase being over, being punished for having a minimum of ethics, the growing precariousness of the alt p industry; and also my own wishes of asserting my own agency by doing things on my own. It’s really strange to realize that my latest work is the one I’m the happiest with, whilst seeing how finding shoots gets progressively complicated. The better I get the less work I find?. . Like said before, the reasons for the latter are complicated. At the end of the day I’m slowly (because of lack of money) exploring my own creative ambitions. As usual, the cash is always lacking and since I’m not getting paid to work too often, my income depends more and more on getting hired for speaking gigs, guest curations, consulting projects, interviews. I also have an OF account (Link in Bio) and sell exclusive Polaroids and analogue prints. . If you like my work, if you like any other performer’s work, my best advice ever is to support them in the ways they ask to. Because this line of work is cooomplicated as hell. . Photo by the super talented @chrisnutt
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Toutes les femmes de (ma) vie
Dans mon premier « On aime », je vous parlais de mon amour pour Bobbi Star, crush de ma jeunesse et de mes premiers faps. Lina, elle, est à mi-chemin entre le genre de nana que je voudrais être – badass, féministe, engagée, sûre d’elle, canon, j’en passe et des meilleures – et le genre de nana sur lequel je fantasme. Il faut dire qu’il y a de quoi être impressionnée par son travail, aussi bien lorsqu’elle présente un TEDxTalk intitulé « Pourquoi est-il si difficile de parler de sexe ? » que quand elle tourne dans un porn.
Et de ce côté-là, il y en a clairement pour tous les goûts. Au cours de sa carrière, débutée en 2015, Lina Bembe a tourné pour Four Chambers, Poppy Sanchez et Bruce LaBruce comme pour Dorcel. Et très bientôt, elle sera à l’affiche de Guacamole, la prochaine production signée Carré Rose, au côté de Carmina. Difficile de faire mieux comme palmarès. La performeuse privilégie les tournages avec des performeur·euse·s et réalitateur·rice·s racisé·e·s, le porno queer et toujours avec un twist féministe, quelles que soient les pratiques mises en avant. Et ça : on aime !
Just back from @PFFBerlin, we want to thank you for all the love we received during the 2 screenings of Guacamole !
We're so happy to have worked with @linabembe and to have succeeded making a movie that made you feel things
It'll be out soon on https://t.co/Co8QWhFmIb pic.twitter.com/9l6ebvXhou
— Carré Rose Films (@CarreRoseFilms) October 29, 2019
Et, en attendant de découvrir ses nouvelles productions, vous pouvez évidemment rendre l’argent en vous abonnant à son compte OnlyFans à la présentation alléchante : « Je transpire dans des films sexuellement explicites ». Amoureux·ses des fluides, c’est à vous qu’on parle.
Du porno éducatif
Ce que je trouve génial chez Lina, c’est qu’au même titre que Bishop Black, elle croit dur comme fer que le porno peut être éducatif. Elle l’a prouvé avec le projet Sex School, collectif berlinois dont l’objectif était de réaliser des vidéos d’éducation sexuelle explicites, évoquant aussi bien l’importance du consentement et de la contraception que la réalité des relations sexuelles. Mais aussi avec le projet le plus génial de la planète : des tutos explicites à destination des personnes qui ont leurs règles. Flippée de la chatte que je suis, je n’avais encore pas osé passer à la cup, de peur que le machin ne reste coincé, et de ne pas savoir ni comment la mettre, ni comment l’enlever. Les tutos de Lina Bembe m’ont totalement guidée, et depuis, sa technique est testée et approuvée. Preuve qu’il n’y a pas que dans le domaine du cul que cette femme formidable a changé ma vie.