Je participe avec cet article au concours Les dessous de la Reine.
C’est une soirée d’été Provençale comme on les imagine, à peine fraîche, les pins exhalant leur parfum dans la nuit. Je me sens déjà comme ivre, de cette odeur suave, de la vitesse à laquelle on sillonne la campagne dans la voiture de mon amie, de la soirée qui s’annonce.
Ambiance electro, champagne et jacuzzi, chez un pote de pote de la fac. La fête bat déjà son plein lorsque nous arrivons, ça picole dans tous les coins du jardin, la sono passe les Bloody Beetroots à fond, on nous salue, vaguement, c’est à peine si je connais de vue tous les jeunes gens ici présents. Du bien beau monde, ma foi.
Une fille en bikini nous demande quand est-ce qu’on tombe nos fringues pour aller barboter (dans le jacuzzi, donc), puis entraîne mon amie pour la faire danser. Un jeune homme me propose un whisky-coca au dosage musclé, j’allume une cigarette, papote de ci-de là, me ressers en boisson et quand j’en viens à me faire la réflexion que les remous du jacuzzi pourraient bien être causés par les basses, tellement elles sont fortes, je me rends compte que je suis déjà un peu saoule.
L’ambiance tend à virer au sauvagement voluptueux, il faut dire que la musique s’y prête : violents et tactiles, les sons synthétiques pèsent presque sur ma peau, mon cœur bat à leur rythme, ils réveillent les instincts les plus primaires.
Je suis en communion avec l’environnement sonore quand j’aperçois ce charmant garçon à quelques mètres de moi. Il est en short de bain, foutrement bien gaulé, son regard de braise croise le mien. Il s’approche, me salue, on échange quelques banalités. Je ne peux m’empêcher de fixer ses lèvres fines, tout mon être doit transpirer la lubricité. Visiblement lui non plus n’est pas là pour ramasser des bigorneaux.
« Mais dis-donc, tu es encore toute habillée, c’est une honte, l’eau du jacuzzi est super bonne… » Il ne m’en faut pas plus. Je m’éloigne de quelques pas pour la forme ; je porte déjà mon maillot de bain sous ma robe, que je fais glisser aussi sensuellement que mon alcoolémie le permet. Je rejoins Monsieur Canon dans le bassin, il me tend une bouteille de champagne qui avait été abandonnée quasiment pleine. J’en bois une gorgée tandis qu’il attrape ma main libre pour me faire danser. Les remous nous caressent la taille, mes doigts effleurent sa joue, sa langue frôle mes lèvres.
Je laisse glisser une main sur ses fesses, lui griffant légèrement la hanche au passage. J’ai envie de lui, là, maintenant. J’ai chaud plus que de raison, mon ventre est parcouru d’une vague de langueur, ma main resserre son étreinte, mes yeux lui disent « je vais te bouffer tout cru ». Et puis une voix féminine se fait entendre à nos côtés : « J’peux vous piquer du champagne ? »
Nous nous retournons vers la demoiselle en question, une brune pétillante, passablement éméchée, terriblement mignonne. Je jette un regard gourmand vers mon compagnon, qui ne s’en aperçoit pas car il a les mirettes scotchées sur la miss. A qui je lance : « Mais bien sûr, allez viens, on va s’amuser… »
Son air mutin se fait carrément coquin, quelque chose me dit qu’elle n’attendait que notre invitation. Je lui tends la bouteille, elle absorbe une gorgée puis la tient au niveau de ma bouche pour que je boive à mon tour. Une partie du breuvage coule sur mon menton, dans mon cou, dans mon décolleté.
Mister Canon s’empresse de lécher le liquide sur ma peau. La chatouille des bulles mourantes et la douceur de sa langue me donnent la chair de poule. Je goûte les lèvres de notre brunette. Sucrées… Sucré son cou, la naissance de sa poitrine ronde, le creux de ses hanches que je mordille, le jeune homme entreprenant de dénouer le haut de mon maillot.
Il est temps de se retrancher vers un endroit plus intime. Nous entrons dans la maison, qui semble déserte. Des échos de musique résonnent, faiblement, à cause de l’éloignement ou peut-être du sang qui bat dans mes tempes, nous trouvons ce qui semble être une chambre d’amis, on me pousse sur le lit sans autre forme de procès. Elle me débarrasse de ce qui reste de mon maillot, il me suce les doigts en les titillant de sa langue, elle-même joue de sa langue à un endroit des plus sensibles… La tête me tourne de plaisir.
S’en suit un ballet de léchouillements, de mordillements, de coups de reins tour à tour énergiques ou langoureux, un concert de soupirs. La brunette offre sa bouche et tout son talent au jeune homme, et me présente sa vulve rose plus qu’humide. Je la caresse de ma langue avide, de mes doigts, joue avec son clitoris gonflé, sa mouille se mélange à ma salive…
J’incite le jeune homme à en faire de même avec moi. Nous formons un cercle de nos corps brûlants, tressaillant parfois sous l’effet du plaisir qui semble se propager de l’un à l’autre comme le courant dans un circuit électrique. La décharge fatale saisit le premier d’entre nous, puis le second, et peu de temps après, le troisième. Béatitude. Nous gisons sur le lit, encore sous le choc.
Et on entend à nouveau la musique, à travers les bourdonnements de nos oreilles.
(cc) Kalense Kid