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Much gratitude to our thoughtful sponsor, Nubile Films.
I have a new book: A handbook for resistance, available in print or ebook.
Main post image via Sora Choi by Bryan Huynh or W Korea May 2017.
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Vendredi 23 juin, 19 h fontaine des innocents Paris
Pour la troisième fois, l’organisation d’une Pride de Nuit à Paris apparaît nécessaire tant les problématiques soulevées les années précédentes demeurent et ont même été réactivées par la campagne électorale : racisme, évolution des droits insuffisante, multiplication des violences physiques comme des discours haineux, instrumentalisation de nos luttes.
De plus, les premiers signaux envoyés par la présidence Macron s’inscrivent dans le mépris de classe, dans la complaisance envers les expressions homophobes et racistes, au mieux qualifiées de « trait d’humour maladroit ».
Dans la prolongation de la répression de l’activisme de gauche.
Dans la répression des expressions politiques autonomes des minorités – sous couvert de justifications pseudo LGBTQI-friendly et féministes.
Dans le contrôle des classes populaires, notamment racisées, par une précarisation et une répression généralisée s’éloignant chaque jour davantage de toute justice.
Dans une chasse accrue aux migrantEs, réfugiéEs et sans papierEs, que ne protègent plus que la solidarité de la société civile soumise elle-même à un harcèlement politique et policier.
Dans une politique économique et sociale qui s’apprête à aggraver la fracture entre celles et ceux qui peuvent se contenter d’une politique LGBTQI des droits et celles et ceux dont les conditions réelles et matérielles d’existence en limiteront de fait la portée.
Discriminations dans l’accès à l’emploi, dans la fixation du salaire, la progression de carrière, face au harcèlement de son employeur, de ses supérieurs et collègues, outing, etc, nous, homos, trans, bi, queer, raciséEs, séropos, atteintEs d’une pathologie grave, handicapéEs, gros-ses, précaires, non-conformes aux normes dominantes, connaissons dans nos quotidiens ce que des négociations renvoyées au sein des entreprises sont susceptibles de produire de violence.
C’est pourquoi nous dénonçons l’instrumentalisation de nos luttes dans le but de déconsidérer d’autres minorités sociales ou politiques, en particulier racisées, et desquelles certainEs d’entre nous font aussi partie. Nous dénonçons les stigmatisations et discriminations qui frappent les unes comme les autres. Et soutenons leurs initiatives visant à combattre ces discriminations.
Nous refusons que l’état d’urgence soit utilisé pour contrôler les expressions des opposants politiques et limiter la liberté de manifester.
Nous refusons que des mesures isolées (y compris plus que nécessaires) soient utilisées pour se dédouaner de la tolérance de l’homophobie qu’elle vienne du plus haut de l’Etat, de groupuscules haineux ou de sphères médiatiques.
Nous combattrons les politiques antisociales qui en aggravant la pauvreté et la précarisation contribuent à l’isolement et à la vulnérabilité des plus fragiles d’entre nous. Et les privent de l’accès aux droits, au logement, au travail, aux soins, à des retraites dignes de ce nom.
Nous nous opposerons à l’uberisation des services publics, notamment de santé, d’accueil des personnes âgées, et d’éducation ainsi qu’au renvoi de la protection des travailleurSEs au self service de la puissance patronale et entreprenariale.
Nous refusons une gentrification de nos luttes, prête à jouer les faire-valoir du libéralisme économique en échange d’un libéralisme sociétal partiel qui distribuerait des primes d’intégration et de représentativité. Et retrace des frontières entre de pseudo-respectabilités.
Et nous continuerons de nous battre pour :
• de véritables politiques publiques de lutte contre les LGBTQI-phobies et le sexisme,
• l’accès déjudiciarisé, rapide, déclaratif et gratuit au changement d’état civil, fondé sur la seule autodétermination, et à terme l’abrogation de la mention de genre à l’état-civil,
• l’arrêt des mutilations et des traitements sans nécessité vitale sur les personnes intersexes, et l’accès remboursé aux opérations et aux traitements pour les personnes trans qui les souhaitent,
• l’ouverture du droit à la PMA à toutes et tous,
• la réforme de l’établissement de la filiation et son inscription sur la base de l’engagement,
• une politique de santé publique respectueuse de critères humains et sanitaires et non économiques,
• des moyens concrets et d’ampleur contre l’épidémie de sida,
• l’arrêt des politiques discriminatoires, stigmatisantes et répressives contre les personnes racisées, les migrantEs, les travailleurSEs du sexe et les classes populaires,
• la fin des politiques de précarisation,
• une vraie politique d’accueil et d’accompagnement des migrantEs, des mesures d’urgence contre les persécutions y compris celles concernant les LGBTQI et la régularisation de tout.e.s les sans papierEs,
• Le développement des alternatives à l’emprisonnement et le respect de la dignité des personnes incarcérées et de leurs droits et accès aux traitements, y compris hormonaux.
RDV vendredi 23 juin 2017 à la fontaine des Innocents, Paris 1er –
(métro 1, 4, 7, 11, 14 / RER A, B, D Châtelet-Les Halles).
** Nous débuterons par des prises de parole à 18h et la manifestation partira à 19h. **
Avec le soutien de : Acceptess-T, Act Up-Paris, Aides, Alerta Feminista, Les Amis du Patchwork des Noms, le collectif Anti crasse, le BAAM (Bureau d’Accueil et d’Accompagnement des MigrantEs), le Bus des Femmes, C’est pas mon genre, l’Intersection, le Collectif Intersexes et Allié.e.s, les Dégommeuses, FéminiCités, le collectif Féministes Révolutionnaires, Femmes en Luttes 93, FièrEs, Flash Cocotte, Front de lutte LGBT, G.A.R.ç.E.S (Groupe d’Action et de Réflexion Contre l’Environnement Sexiste, Sciences Po), Gras Politique, Groupe anarchiste Orage, HomoSFèRe, le collectif La Chapelle Debout!, le Lesbotruck+, le collectif LGBT pour la Palestine, Madame Rap, MIF (Musulmans Inclusifs de France), l’Association Nationale Transgenre, l’Observatoire des Transidentités, le collectif Oui Oui Oui, les Ourses à plumes, Outrans, Panzy, Paris-T, le Planning familial, la PlayNight, Polyvalence, QueerParis, La Queer Week, la Rage, le Réseau pour une gauche décoloniale, RITA, Self-ish, le Seum Collectif, les Soeurs de la Perpétuelle Indulgence – Couvent de Paname, le STRASS (Syndicat du Travail Sexuel), le T. Time, TRANS INTER Action [liste à date du 18/06]
Cet appel reste ouvert à signatures !
Contact : pride2nuit@gmail.com
sur Twitter : @PrideDeNuit
Les fortes chaleurs entraînent des faps pénibles. Pourtant c’est à ce moment-là que les corps se dénudent le plus sur les TL du X. Comme une malédiction qui touchent les fappos sans climatisation. On a le dos qui colle, les fesses mouillées, tout cela n’est pas très agréable. Alors avec le beau temps, on s’échappe, on traîne dehors, on remet à plus tard les séances qui nous régalaient tant quand les températures étaient plus clémentes. La nuit tombée, quand un souffle d’air nous chatouille les parties, on passe à l’attaque, à la trique.
Brise nocturne envahissant la turne, doigts qui galopent, mains qui enveloppent, les mouvements sont un tourment.
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Trenchcoat, la plateforme de Kayden Kross (sans Stoya dorénavant) a sorti un trailer plutôt alléchant.
Pretty psyched about the final cut of our 1st site trailer for https://t.co/wLreHaUTJc@VickiChase @manuelferrara pic.twitter.com/6GKoZDT8oD
— Kayden Kross (@Kayden_Kross) June 12, 2017
Jasmine Summers quitte le porno. Apparemment un agent pas très clair à l’origine de son ras-le-bol du milieu.
Officially quitting Porn
— Jasmine Summers (@JustJasminexxx) June 12, 2017
Sinon, Vex lance des t-shirts. Deux coloris pour plus de choix et une grosse bite pour le style.
WE'RE DOING THE THING pic.twitter.com/8PoL9Hhwg4
— Vex Ashley (@vextape) June 15, 2017
Allez, on essaye de changer le regard que la plupart des gens portent sur les actrices et les acteurs ?
Go me #graduation2017 pic.twitter.com/j6HlWLogTU
— Mocha Puff (@xMochaPuffx) June 17, 2017
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Lily Ivy fait le tour du monde pour profiter de la vie et parce que c’est bien de visiter de nouveaux paysages et de nouvelles villes. On apprend toujours plein de choses sur soi-même. Voici son itinéraire.
Elle a commencé par Paris.
I really love how these turned out✨ Most of my shoots are nature oriented and/or erotic but these have a different feel + it's a fun change pic.twitter.com/NaNfqgLajj
— Earth Angel (@LilyIvyMFC) June 15, 2017
Paris baby✨ pic.twitter.com/7rco59P9Sh
— Earth Angel (@LilyIvyMFC) June 14, 2017
Parisian sunsets✨ pic.twitter.com/1Am5PLIcqT
— Earth Angel (@LilyIvyMFC) June 13, 2017
Photoshoot today!! ✨ pic.twitter.com/eYqN2Ik3f3
— Earth Angel (@LilyIvyMFC) June 14, 2017
Hm, I wonder where I am… 🤔✨ pic.twitter.com/glQGlx34tt
— Earth Angel (@LilyIvyMFC) June 14, 2017
Puis direction Marseille et les calanques.
Marseille exploring pic.twitter.com/YgxzwVCCIM
— Earth Angel (@LilyIvyMFC) June 17, 2017
Cassis isn't too bad… ✨ pic.twitter.com/CzgEXIxeJV
— Earth Angel (@LilyIvyMFC) June 17, 2017
I got to drive the boat ✨ pic.twitter.com/to7eIl5Mke
— Earth Angel (@LilyIvyMFC) June 17, 2017
Et la petite vue depuis les falaises de Cassis. Un endroit que je connais bien *wink wink*.
Today was magical✨ pic.twitter.com/hWcJWbXO9p
— Earth Angel (@LilyIvyMFC) June 17, 2017
Maintenant, elle est en Suisse. Bon voyage !
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Lilo régale toujours et j’ai envie de faire comme le gars qui a acheté son Snapchat pour la complimenter sur sa maîtrise exceptionnelle de l’art du maquillage.
— ✩Lilo✩ (@LeeLudicrous) June 13, 2017
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La team du Tag Parfait représentait le fap sur le Hellfest. Un super moment passé en enfer. On va attendre le retour de Carmina, askip il y aura de la vidéo.
La team #fapfapfap RPZ au @hellfestopenair pic.twitter.com/YqvJtWQAnu
— Le Tag Parfait (@letagparfait) June 17, 2017
Ce week-end @carm_ina et @Nayrash se font le #Hellfest2017 pic.twitter.com/ezJVK5mdYh
— Le Tag Parfait (@letagparfait) June 15, 2017
Qui d’autre que Charlotte Sartre cite du Cioran avec un gif de DP ?
“Is it possible that existence is our exile and nothingness our home?”
― Emil M. Cioran pic.twitter.com/SQI9Bma0NB— charlotte sartre (@GothCharlotte) June 14, 2017
Les papas ont été bien fêtés cette année, les daddies aussi.
Happy Daddy Day to all the real Daddies, Big Daddies, and Daddios.
ily pic.twitter.com/ZOEzyEN401— Katrina Jade (@kj_fetishmodel) June 18, 2017
Oui.
Cool Amber Rose has a bush but have you seen mine?
— Karlee (@karleegreyxxx) June 12, 2017
Il fait chaud : mangez des glaces !
I really hope that @latex__lips and @switchava continue to let me indulge in my kink, I mean, sweet tooth this summer ☀️ pic.twitter.com/XSaxr0ZYDm
— Oh, Margot (@slitsville) June 13, 2017
Rimjob and Burgers, ils ouvrent quand une chaîne de restaurant sur ce thème ?
Bae: I just want to put a burger on your butt and eat them both at the same time.
Me: pic.twitter.com/CUi5g4ZbtB— Elora (@Elora_Sage) June 14, 2017
Super mignons ces deux-là.
Couple of Disney dingus' right here. @krisscottxxx pic.twitter.com/AB2H5RBLny
— Logan Pierce (@WhoisLogan) June 16, 2017
Eux aussi sont plutôt mignons.
A post shared by Karla Kush (@karla_kush420) on Jun 18, 2017 at 5:19pm PDT
Le gif m’a fait trop rire. Charlotte est toujours trop marrante.
Realized I've been jerking off for about 3 hours (on and off) and my pussy hurts now pic.twitter.com/6uG7KNnsky
— charlotte sartre (@GothCharlotte) June 18, 2017
J’attendais le retour du fuseau avec impatience dans le monde de la mode. J’espère qu’August Ames sera une trend setter.
who's a coooool cat 19 AUGGY THATS WHO #zishy #augustames #youngauggy #msmaplefever
A post shared by August Ames (@msmaplefever) on Jun 17, 2017 at 11:44am PDT
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En été, les maillots sont plus présents, à la plage ou à la piscine, robe légère et exhib dans les rues. J’en rêve. Voyons voir à quoi on a eu droit cette semaine.
my botanical bae pic.twitter.com/Aexh6vRhfw
— fractal booty (@shycloud_CB) June 13, 2017
I wanted to share the #uncensored version w you fine folks!! Photo by #Zvaal#BoobsareGood pic.twitter.com/SzrGcu8cAY
— Andrea Rosu (@Andrea_Rosu) June 13, 2017
drip. pic.twitter.com/gqvjvTRajw
— Kira Noir (@thekiranoir) June 16, 2017
a couple photos I took of @SexxxyIvy pic.twitter.com/sdtzne76yF
— Owen Gray (@veryowengray) June 17, 2017
sorry I'm late I had to condition my hair n do a scrub pic.twitter.com/s8kB7FuFVc
— janice (@thejanicexxx) June 17, 2017
A post shared by London Andrews (@londonandrews) on Jun 16, 2017 at 12:54am PDT
love me pic.twitter.com/tn0gVeLNKT
— Persephone (@dontslutshame) June 17, 2017
"ooops" pic.twitter.com/65GQ3sUgxe
— Ersties (@Ersties) June 17, 2017
#onmywaytodisturbyourwalkwiththelord pic.twitter.com/koyMVoQBay
— Porndon Ramsay (@isabeldresler) June 18, 2017
— Riley Reid (@rileyreidx3) June 18, 2017
— Chloe Cherry (@chloecherryxxx) June 18, 2017
Sunbathing indoors pic.twitter.com/3xx0a8QNWR
— ♡Chew♡ (@Sleepy_Chew) June 12, 2017
— Morgan Lee (@morganleexxx) June 13, 2017
teabagging my cat pic.twitter.com/8WVInDNW8N
— forestbonnie (@firenips) June 14, 2017
Anatomy 101 pic.twitter.com/f6Fh9KUGsO
— Aiden Riley (@contentwh0re) June 16, 2017
.@jonnidarkko is not easily impressed pic.twitter.com/O3Bauw7aeS
— Danger (@Abella_Danger) June 16, 2017
I feel lame for being MIA last week. Please accept this as a token of my apology. pic.twitter.com/TphDD8fab2
— Llewyn Davis (@ImLlewynDavis) June 12, 2017
Unadorned~ pic.twitter.com/LsM1WMoIE5
— Div (@DivSavel) June 13, 2017
the stars are like the trees in the forest, alive and breathing
and they're watching me pic.twitter.com/cAdWY5p3aX— Monica✨ (@planetmonica) June 13, 2017
— ADRIA RAE ✨ (@adriaraexx) June 14, 2017
Gold bra giving me feels pic.twitter.com/kZNPODupzM
— chaysexs (@chayseblack) June 14, 2017
fantasy to reality ✨ pic.twitter.com/6wVhKBEHKD
— Kylie Maria (@kylieluvsyouuu) June 16, 2017
Good Morning Twitter pic.twitter.com/Xoz9SL4Wz7
— Llewyn Davis (@ImLlewynDavis) June 18, 2017
Je vous invite à aller mater les créations de Rivi sur sa chaîne Youtube. Je ne sais pas trop si elle continue la cam, mais elle fait des belles choses.
New Vid. https://t.co/N55Uoi5PtN pic.twitter.com/aiJoj1wzUb
— Rivi (@OfficialRivi) June 18, 2017
Photo de une : Lily Ivy à Paris
La nouvelle Assemblée Nationale, élue dimanche 18 juin, compte dans ses rangs 223 femmes, soit 38,6% des députées, contre 27% en 2012 et 18,5% en 2007. Cette nette progression permet à la France de se hisser du 64 ème au 17ème rang mondial quant à la représentation des femmes à l'Assemblée.
- FranceUne nouvelle revue s’invite dans le monde infini de l’érotisme : Aventures Magazine, 84 pages de cochonneries élégantes sur papier glacé. Le pari de ce bimestriel téméraire réside dans l’esthétique mi-vintage mi-contemporaine, les contenus exigeants et l’état d’esprit léger.
Aventures s’adresse à l’imaginaire cul des femmes et des hommes en proposant photographies, illustrations, BD, nouvelles sensuelles ou encore petites annonces… Et en bonus, vous aurez le plaisir « d’effeuiller » un joli poster recto verso pour l’accrocher dans votre chambre.
La sortie du premier numéro au thème explicite – « Sans dessous dessous » – est prévue pour le 24 octobre 2017. On a hâte de l’avoir entre nos mains de fappeurs ! En attendant, pour en savoir plus et soutenir l’aventure Aventures, direction la plateforme de crowdfunding Ulule : vous avez jusqu’au 4 juillet pour faire gonfler la cagnotte (objectif : 6 000€).
⇒ À retrouver en librairie à partir d’octobre : 10€ le numéro, ou dans votre boîte aux lettres sous pli confidentiel : 60€ l’abonnement 1 an en France (soit 6 numéros).
Une aiguille de chrome plantée sous le ciel… L'artiste suisse Nicole Dufour expose une sculpture qui, dit-elle, peut soigner les peines et protéger tous ceux ou toutes celles dont le coeur a été déchiré.
Surplombant le lac Léman, en Suisse, un grand parc ombragé (le domaine de Szilassy) sert de cadre à la 13ème Triennale de sculpture Bex et Arts. Parmi les vieux arbres, disséminées entre les herbes hautes, les ancolies et les boutons d’or, 33 sculptures en plein air invitent à faire la pause devant le panorama. «La vue sur les Alpes reste toujours aussi belle, remarque le critique d’art Etienne Dumont. Une carte postale, avec juste ce qu’il faut de réalité augmentée pour faire plus moderne.» La réalité augmentée c’est par exemple cette sculpture hyper-réaliste d’aiguille à coudre mesurant 8 mètres (1), fichée dans la terre comme par la main d’un dieu couturière. La sculpture est signée Nicole Dufour, une artiste fascinée par la perfection de cette tige d’acier. Tel un paratonnerre, mais penché, son aiguille galvanisée brille d’un éclat létal fortement contrasté avec le bleu du ciel. Elle exerce une attraction presque magnétique, tant sa forme suscite à la fois d’inquiétude et d’apaisement. A la voir, on se demande : mais pourquoi les aiguilles sont-elles toujours si ambivalentes ?
Qu’est-ce qu’une aiguille ?
Un corps perçant comme un regard, surmonté par une meurtrière : l’aiguille a tout de la tueuse. Et pourtant, elle répare. Elle fait saigner mais, sans elle, nos déchirures resteraient béantes. «Il faut souffrir pour guérir», dit Nicole, par allusion aux points de suture qui permettent de refermer les bords d’une plaie, ainsi qu’on referme ceux d’un vêtement. Comme des talismans guérisseurs, l’artiste s’entoure d’aiguilles. Chez elle, partout, des aiguilles noires tressées en fibres pendant aux murs, de toutes tailles. Des aiguilles noires s’allongent au plafond de son atelier, en rangs serrés. Des aiguilles se dressent, vigilantes, rigides, au bord de ses fenêtres : magie obscure des herses protectrices. A force d’en créer, Nicole s’est environnée d’aiguilles sorcières, par centaines, qui forment autour d’elle comme les bataillons d’une armée. «Ce sont mes fétiches, dit-elle. Elles me donnent de l’énergie. Les aiguilles ont quelque chose de conducteur.» Quand on essaye d’en savoir plus, l’artiste évoque à mots couverts la difficulté de cicatriser… «Pas de transformation possible sans douleur», dit-elle, en caressant de l’œil une de ses aiguilles.
Le double-sexe de l’aiguille et son pouvoir de faire saigner
Ayant «fait corps avec [s]es aiguilles», Nicole Dufour, certainement, rêve d’être à leur image quelque chose qui rend plus fort. Un poison-antidote, une épine de rose, un venin d’abeille, une griffe de chat… C’est d’ailleurs toujours en termes duels que l’imaginaire des aiguilles se développe autour de leur bisexualité : à la fois mâles et femelles, les aiguilles percent comme un dard et se font enfiler comme un chas. Les aiguilles ont le double sexe. D’un côté la pointe et de l’autre, cette ouverture qu’on appelle «œil», très fortement évocatrice en Occident de la «jeune fille». L’anthropologue Yvonne Verdier consacre au symbolisme de l’œil une extraordinaire analyse dans son livre culte, Façons de dire, façons de faire, dans lequel elle établit le parallèle entre «voir» et «saigner». Il existe en effet, dit-elle, une façon très particulière d’utiliser le verbe «voir» dans la langue rurale française : quand une fille «voit», cela signifie qu’elle voit le sang qui marque ses dessous. Autrement dit : une fille qui «voit», c’est une fille menstruée. Une fille qui ne «voit pas» est impubère. Quant à la femme ménopausée, elle ne «voit plus». «Voir, c’est voir la marque, car marquer c’est aussi métaphoriquement avoir ses règles (2)», explique Yvonne Verdier qui fait le lien avec les premiers exercices de couture au cours desquels, les jeunes filles apprennent à manier les aiguilles et «marquent» leur trousseau «au point de croix, au fil rouge», se piquant parfois les doigts alors qu’elles brodent des initiales sanglantes sur le linge de leur future vie de femme mariée et… déflorée.
Quand les filles ont leurs «roses»
Le destin social des femmes est puissamment associé à leur destin biologique de mère. Voilà pourquoi, au printemps, le mot œil désigne toutes ces manifestations de la nature revitalisée : «Voici le temps où, tout comme une jeune fille, la «nature» (terme désignant aussi le sexe de la femme) ouvre la paupière et «voit» («voir» servant à désigner les règles féminines)», explique Lucie Desideri, dans un article passionnant sur les Alphabets initiatiques. «Saisie au jeu des métaphores, elle renaît en ouvrant ses propres «yeux» : «œil» est le nom de la source qui resurgit, «œil», celui des bourgeons et des entailles des greffons gorgés de sève, «œil» partout ouvert jusque sur les ailes des papillons.» Lucie Desideri note, au passage, que le nom des fleurs associées au printemps évoque par ailleurs l’aiguille : ainsi le perce-neige transperce-t-il la peau blanche de la neige, tout comme l’aubépine au nom perforant. Dans l’univers polysémique des contes, les jeunes filles qui «voient» sont aussi celles qui, souvent, se piquent à des fuseaux. Le rapport «œil-sang» est si fort que ces jeunes filles sont nommées comme Blanche-neige, tantôt Blanche-épine, tantôt Fleur d’épine, tantôt Proserpine, suivant les versions qui, toutes, brodent sur le thème d’une éclosion printanière assimilée au «fleurissement intime» et sanglant.
L’œil est percé d’une jeune fille en son centre
Allant plus loin, Lucie Desideri note qu’en Grec ancien le mot koré désigne aussi bien la «jeune fille» que la «pupille» des yeux, cette «fente percée au centre de l’iris», dit-elle. L’acte de voir, dans d’autres langues ou dialectes, ramène aussi à l’idée des menstrues, ainsi qu’en témoignent les mots qui signifient à la fois «pupille» et «jeune fille» : «pupilla» en latin, «niña», «ménina» en espagnol et portugais ; «signorella» en italien ou en corse… Une autre anthropologue, Danièle Dossetto, confirme que le mot «œil» est lui-même souvent associé à l’image d’un trou traversé par une tige ou un manche. Ce n’est pas innocent : «On a ainsi l'«œil» ou «œillard» de la meule par lequel celle-ci est fixée sur son axe, l’«œil» de l’outil, destiné à recevoir le manche, l'«œil» de la grue, de la perle, de la roue, de l’étau… par où passent les câbles, le fil, l’essieu, la vis, etc.» L’œil, c’est la jeune fille qui saigne et qui voit. L’œil, c’est le trou dans l’aiguille qui la perce. L’œil est un orifice par où s’opèrent les transformations. Nicole Dufour n’a pas choisi en vain d’être celle qui, comme Sainte Rose de Lima (1585-1617), avait fait de l’aiguille l’instrument de son salut : cette Espagnole, née dans une famille pauvre au Pérou, brodait pour aider ses parents tout en se livrant aux prières et aux mortifications (3). Des témoins affirment qu’elle entrait en extase lorsqu’elle tirait son aiguille et revenait à elle en la ramenant vers le tissu…
A VOIR : 13ème Triennale de sculpture Bex et Arts.
NOTES
(1) L’aiguille de Nicole Dufour mesure 6 mètres hors sol. Il faut rajouter 2 mètres enterrés.
(2) «Le terme est ainsi défini par Littré : marquer, premier jour des règles d’une femme.» Source : Yvonne Verdier, Façons de dire, façons de faire, Paris, 1979, p. 186.
(3) La légende raconte que sa mère, penchée sur son berceau, ayant cru apercevoir une rose épanouie sur son visage, s’écria : «Désormais, tu seras ma Rose», changement de nom qui fut confirmé par la Sainte Vierge dans une vision qu’eut plus tard la jeune fille.
A LIRE : Façons de dire, façons de faire, d’Yvonne Verdier, Gallimard, Paris, 1979.
«Alphabets initiatiques», de Lucie Desideri, Ethnologie française, vol. 33, n°4, 2003, p. 673-682.
«Du tablier aux vêtements fendus. Contribution provençale à une étude de l’apparence féminine» de Danièle Dossetto, Terrain, n° 29, 1997, p. 127-138.
A LIRE EGALEMENT : L’homme qui faisait l’amour avec une rose / Epingler l’homme de sa vie / Le destin de la femme est-il celui du sang ? / Des linceuls érotiques